Transcrit,
traduit et mis en ligne par : http:www.eglisedemaison.com
Dans
le plan divin du salut, la doctrine de la foi est centrale. Dieu
adresse Ses Paroles à notre foi. Sans la foi, aucune vraie
révélation n'est possible. "Sans la foi, il est
impossible de lui être agréable" (Hébreux 11 : 6).
Tous
les bienfaits qui découlent de l'œuvre expiatoire de Christ nous
sont disponibles par le moyen de la foi. Le pardon, la purification,
la régénération, le don du Saint-Esprit, les exaucements de nos
prières, tout cela est donné par la foi et reçu par la foi. Il n'y
a pas d'autre moyen. Il s'agit d'une doctrine évangélique
fondamentale, reconnue et acceptée partout où la croix de Christ
est comprise.
La
foi est tellement vitale pour toutes nos espérances, tellement
nécessaire à l'accomplissement de toutes les aspirations de notre
cœur, que nous n'osons considérer aucune chose comme allant de soi
en ce qui la concerne. Quelque chose qui entraîne des conséquences
aussi graves, et qui peut même décider pour nous de l'enfer ou du
ciel, est trop important pour être négligé. Nous ne devons
absolument pas accepter d'être ignorants ou mal informés. Nous
devons savoir.
Pendant
des années, mon cœur a été troublé par la manière dont la
doctrine de la foi était partout enseignée et reçue chez les
Chrétiens évangéliques. Dans les milieux orthodoxes, on met
beaucoup l'accent sur la foi, et cela est bon. Mais cela ne m'empêche
pas d'être troublé. Tout particulièrement, je crains que la
conception moderne de la foi ne soit pas biblique. Je crains aussi
que, lorsqu'un enseignant utilise ce mot aujourd'hui, il ne lui fait
pas dire ce que les auteurs de la Bible ont voulu lui faire dire
quand ils l'ont employé.
Voici
les raisons de mon trouble :
-- Le manque de fruit spirituel dans la vie de tant de Chrétiens qui prétendent avoir la foi.
-- La
rareté d'un changement radical dans la conduite et l'apparence
générale de ceux qui professent leur foi nouvelle en Christ comme
leur Sauveur personnel.
-- L'incapacité
de ceux qui nous enseignent à définir et même à décrire ce que
le mot de "foi" est censé vouloir dire.
-- L'incapacité
navrante d'une multitude de Chrétiens sincères à tirer quoi que ce
soit de pratique et de satisfaisant de cette doctrine.
-- Le réel danger qu'une doctrine dont tout le monde parle à tort et à
travers, et que tellement de gens reçoivent sans discernement, soit
une fausse doctrine pour tous ceux qui l'ont mal comprise.
J'ai
trop souvent vu la foi servir de substitut à l'obéissance,
d'échappatoire à la réalité, de refuge contre la nécessité de
réfléchir sérieusement, et de niche où peuvent se cacher les
faibles. J'ai connu des gens qui ont appelé "foi" ce qui
n'était que du courage inné, de l'optimisme naturel, de
l'excitation émotionnelle, ou même un simple réflexe nerveux.
Le
bon sens le plus ordinaire devrait nous prouver que tout ce qui ne
produit aucun changement chez l'homme n'est d'aucune utilité pour
Dieu, et que c'est un fait aisément observable que des multitudes de
gens ont continué à vivre de la même manière, avant et après
avoir reçu la "foi."
Peut-être
saurons-nous mieux ce qu'est la foi, si nous comprenons d'abord ce
qu'elle n'est pas. Ce n'est pas le fait de croire qu'une chose soit
vraie. L'intelligence humaine est ainsi construite qu'elle finit par
croire, quand les preuves qui lui sont présentées sont assez
convaincantes. C'est dans sa nature même. Quand les preuves sont
insuffisantes pour convaincre, aucune foi n'est possible. Aucune
menace, aucune punition, ne peuvent forcer quelqu'un à croire contre
toute évidence.
Certes,
une foi fondée sur les arguments de la raison est aussi une forme de
foi. Mais il ne s'agit pas de la foi biblique, car elle dépend de la
qualité des preuves présentées, et n'a aucun caractère moral ou
spirituel. De même, on ne peut reprocher à quiconque de ne pas
avoir une foi fondée sur la raison, car ce sont alors les éléments
de preuve, et non l'individu, qui en décident. Il serait
profondément injuste d'envoyer en enfer quelqu'un dont le seul crime
aurait été de pousser l'évidence jusqu'à sa conclusion logique.
Justifier un pécheur parce qu'il aurait pris une décision
intellectuelle en fonction de preuves solidement établies
reviendrait à accorder le salut en fonction des lois habituelles de
l'intelligence, que l'on appliquerait de la même manière à Judas
ou à Paul. Le salut ne résulterait plus d'un acte de volonté, mais
serait le fruit d'un raisonnement mental. Selon les Écritures
ce n'est certainement pas la caractéristique de la foi biblique.
La
foi véritable repose sur le caractère de Dieu. Elle n'a pas besoin
d'une autre preuve que celle des perfections morales de Celui qui ne
peut mentir. Il suffit à la vraie foi de savoir que Dieu l'a dit. Si
une déclaration divine contredit toutes les évidences de nos cinq
sens et toutes les conclusions de la logique, celui qui possède la
vraie foi continue pourtant à croire. "Que Dieu, au
contraire, soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur"
(Romains 3 : 4). C'est le langage de la vraie foi. Le Ciel
approuve une telle foi, parce qu'elle s'élève au-dessus des simples
preuves, et repose dans le sein de Dieu.
Au
cours de ces dernières années, chez certains chrétiens
évangéliques, on a vu grandir un mouvement qui s'est efforcé de
prouver les vérités de l’Écriture en faisant appel à la Science.
On recherche des preuves dans le monde naturel pour étayer la
révélation surnaturelle. On a ainsi étudié les flocons de neige,
le sang, d'étranges créatures marines, des oiseaux et beaucoup
d'autres objets naturels, pour prouver que la Bible était vraie.
Cela prétendait soutenir puissamment la foi. L'idée était que si
l'on pouvait prouver la véracité d'une doctrine biblique, cela
stimulerait et développerait la foi.
Mais
ce que ces frères n'ont pas compris, c'est le fait même qu'ils
aient éprouvé le besoin de rechercher de preuves pour faire
accepter les vérités de la Bible ! Cela ne fait que prouver leur
propre incrédulité fondamentale ! Quand Dieu parle, l'incrédulité
dit : "Comment allons-nous savoir que c'est vrai ?" Le seul
fondement de la vraie foi est le suivant : "JE SUIS CELUI
QUI SUIS !" Creuser dans les roches ou sonder le fond des
mers pour y trouver des preuves de la véracité de la Bible est une
insulte à l'encontre de Celui qui l'a écrite. Certes, je ne crois
pas que cela ait été fait intentionnellement. Mais je ne vois pas
comment échapper à cette conclusion.
La
foi biblique est simplement la confiance en Dieu et en Son Fils
Jésus-Christ. C'est la réponse de l'âme au caractère de Dieu, tel
qu'il nous est révélé par les Écritures Et même cette
réponse est impossible, sans un travail préalable du Saint-Esprit.
La foi est le don de Dieu à une âme repentante. Elle n'a rien à
voir avec les sens ni les données sensibles. La foi est un miracle.
C'est une capacité que Dieu nous donne, et qui nous permet de faire
confiance à Son Fils. Tout ce qui n'aboutit pas à une action, en
accord avec la volonté de Dieu, n'est pas de la foi, mais quelque
chose d'autre.
La
foi et la morale sont les deux faces de la même pièce. En réalité,
l'essence même de la foi est la morale. Toute foi professée en
Christ comme Sauveur personnel, mais qui ne nous conduit pas à obéir
complètement à la volonté de Christ, et à faire de Lui notre
Seigneur, est une fausse foi qui finira par trahir sa victime.
Celui
qui croit doit obéir. Le fait de ne pas obéir est une preuve
convaincante du fait que la foi véritable n'est pas présente. Pour
tenter l'impossible, Dieu doit nous donner la foi. Sinon, la foi est
absente. Et Dieu ne donne la foi qu'à un cœur obéissant. Car la
repentance ne consiste pas seulement à nous attrister de nos échecs
et de nos péchés passés. C'est aussi une détermination à
commencer maintenant à faire la volonté de Dieu, telle qu'Il nous
la révèle.