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Sermon 51 : L'ECONOME FIDÈLE
Luc
16,2 (1768)
Rends compte de ton administration; car tu ne pourras plus désormais administrer mon bien. (Luc 16:2)
Rends compte de ton administration; car tu ne pourras plus désormais administrer mon bien. (Luc 16:2)
Les
rapports qui existent entre Dieu et l'homme, entre le Créateur et sa
créature, sont représentés dans la Bible par diverses images.
Considéré comme pécheur, comme créature déchue, l'homme y
apparaît comme le débiteur de Dieu. Souvent aussi il y est
représenté comme étant un serviteur, caractère qui se rattache
nécessairement à sa qualité de créature ; c'est tellement
vrai que ce titre est donné au Fils de Dieu dans son abaissement :
« Il s'est anéanti soi-même, en prenant la forme de
serviteur, et se rendant semblable aux hommes (Philippiens 2 : 7) ».
Mais
aucune image n'exprime mieux la situation actuelle de l'homme, que
celle d'un économe ou intendant. Notre bon Sauveur s'en est servi
fréquemment, et elle convient tout particulièrement à notre état.
Celle de débiteur ne se rapporte qu'à l'homme considéré comme
pécheur ; et celle, de serviteur a quelque chose de trop
général, de trop peu défini. Mais l'économe est un serviteur qui
a des fonctions spéciales, fonctions qui rappellent à tous égards
la situation de l'homme. Ce titre indique fidèlement quelle est sa
position ici-bas, ce qu'il doit être comme serviteur, et quel genre
de service son Maître attend de lui.
Il
pourra donc nous être utile d'examiner sérieusement ce point de vue
et d'en tirer tout le parti possible. Pour obtenir ces résultats,
recherchons d'abord à quels égards nous sommes actuellement les
économes du Seigneur. Nous considérerons ensuite cette déclaration
que, lorsqu'il rappelle à lui nos âmes, nous ne pouvons plus
désormais « administrer son bien ». Et, enfin, nous
parlerons du compte à rendre ; « Rends compte de ton
administration.
I
A
quels égards sommes-nous les économes de Dieu ? Nous lui
devons tout ce que nous possédons. Mais si un débiteur doit rendre
tout ce qu'on lui a prêté, il est libre d'en faire l'usage qu'il
veut jusqu'à l'époque fixée pour le remboursement. Telle n'est pas
la situation d'un intendant. Il n'a pas le droit d'employer comme il
juge bon ce qui lui est confié ; il doit s'en servir selon la
volonté de son maître. Il ne peut disposer de ce qu'il a entre ses
mains que d'après cette volonté, car il n'en est pas le
propriétaire ; on lui en a confié le dépôt mais à la
condition expresse qu'il suive dans son emploi, les ordres de son
maître. Telle est précisément la situation de tout homme vis-à-vis
de Dieu. Nous ne sommes pas libres de faire ce que nous voulons de ce
qu'il nous a confié ; nous devons en user selon la volonté du
Maître de la terre et des cieux, du Maître de toute créature. Nous
n'avons pas le droit de disposer de quoi que ce soit autrement qu'à
son gré ; car nous ne sommes propriétaires de rien :
toutes choses sont, quant à nous, comme dit Jésus, des biens
d'autrui ; rien, dans ce monde, ou nous sommes voyageurs, n'est
réellement à nous. Nous ne posséderons ce qui est à nous, que
lorsque nous serons arrivés chez nous. Il n'y a que les choses
éternelles qui soient à nous : les choses du temps présent
nous sont simplement prêtées ou confiées par celui qui est le
souverain Maître de tout. Et il ne nous les confie qu'à la
condition expresse que nous n'en userons que comme de biens
appartenant à notre Maître et en suivant les instructions qu'il
nous a laissées dans sa parole touchant l'emploi qu'il faut en
faire.
C'est
à cette condition qu'il nous a confié une âme, un corps, des biens
et tous les autres talents que nous avons reçus. Mais, pour graver
dans nos cœurs cette importante vérité, il convient d'entrer dans
les détails.
Et
d'abord, Dieu nous a confié la charge de notre âme, esprit
immortel, créé à son image ; d'une âme avec toutes ses
facultés et tous ses attributs, intelligence, imagination, mémoire,
volonté et affections de divers genres qui font partie de la volonté
ou en dépendent étroitement : l'amour et la haine, la joie et
la tristesse, pour ce qui est des choses qui nous affectent en bien
ou en mal ; le désir et l'aversion, l'espérance et la crainte,
pour ce qui est des choses à venir. Saint Paul a résumé toutes ces
facultés de l'âme en deux mots quand il a dit : « La
paix de Dieu... gardera vos cœurs et vos esprits (Philippiens 4 : 7)
». Peut-être, cependant, vaudrait-il mieux rendre le dernier
mot par pensées, à la condition d'entendre ce mot dans sa
signification la plus étendue qui embrasserait toutes les
perceptions de l'esprit, soit au sens actif, soit au sens passif.
Il
est bien certain que nous ne sommes que les économes de tout cela.
Dieu nous a confié ces attributs et ces facultés pour que nous nous
en servions, non point selon notre propre volonté, mais selon les
ordres positifs qu'il nous a donnés. Il n'en est pas moins vrai
qu'en obéissant à sa volonté, nous assurerons notre vrai bonheur
car c'est uniquement de cette façon que nous pouvons être heureux
dans le temps et dans l'éternité. Nous devons donc nous servir de
notre intelligence, de notre imagination, de notre mémoire,
uniquement pour la gloire de celui qui nous les a données. Il faut
que notre volonté lui soit entièrement soumise, et que nos
penchants soient réglés d'après ce qu'il a prescrit. Nous devons
aimer ou haïr, nous réjouir ou nous attrister, désirer ou éviter,
espérer ou craindre, suivant les règles qu'a tracées celui à qui
nous appartenons et que nous devons servir en toutes choses. Dans ce
sens-là, nos pensées elles-mêmes ne sont point à nous ; nous
ne pouvons pas en disposer à notre gré ; et nous devons rendre
compte à notre souverain Maître de tous les mouvements volontaires
de notre esprit.
En
second lieu, Dieu nous a confié la charge de notre corps et de tous
les membres, de tous les organes, qui le composent. Et quel
merveilleux mécanisme que ce corps fait d'une étrange et, admirable
manière (Psaume 139 : 14) » Dieu nous a donné nos divers
sens, la vue, l'ouïe, etc. Mais il ne nous en a donné aucun pour
qu'il fût à nous en propre et que nous en fissions ce que nous
voudrions. Il ne nous les prête pas en nous laissant la liberté
d'en faire, pendant un temps plus ou moins long, l'emploi qu'il nous
plaira. Au contraire, ces organes physiques ne demeurent à notre
disposition qu'à la condition que nous nous en servirons comme Dieu
lui-même l'a voulu.
C'est
dans les mêmes vues qu'il nous a donné celle faculté si précieuse,
la parole. Un ancien écrivain a dit « Tu m'as donné une
langue pour que je puisse te louer ». Et c'est en effet pour
cela que Dieu l'a donnée aux enfants des hommes ; pour que tous
s'en servent pour le glorifier. Il y a donc ingratitude et folie à
dire : « Nos lèvres sont en notre puissance (Psaume 12 :
5) ». Cela serait vrai, si nous nous étions créés
nous-mêmes et, étions ainsi indépendants de Dieu. Mais non !
« C'est lui qui nous a formés, et ce n'est pas nous qui nous
sommes faits (Psaume 100 : 3) ». D'où il suit clairement
qu'il demeure notre Maître à cet égard comme à tous égards, et
que nous aurons a lui rendre compte de toute parole que nous
prononçons.
Nous
sommes également responsables devant Dieu pour l'usage que nous
faisons de nos mains, de nos pieds, de tous les membres de notre
corps. Ce sont là autant de talents qui nous sont confiés jusqu'au
temps marqué par le Père. Jusqu'à ce moment nous pouvons nous en
servir, non comme propriétaires, mais comme intendants de Dieu ;
nous ne devons pas « livrer nos membres au péché pour servir
d'instruments d'iniquité, mais les consacrer à Dieu pour être des
instruments de justice (Romains 6 : 13) ».
En
troisième lieu, Dieu nous a confié quelques biens terrestres, de
quoi nous nourrir, de quoi nous vêtir, un endroit où nous pouvons
reposer notre tête, ce qui est indispensable à l'existence et même
ce qui est simplement utile et agréable Il nous a en particulier
confié ce talent précieux qui résume tous les autres, l'argent. Et
il est effectivement très précieux si nous nous en servons comme
des économes prudents et fidèles de notre bon Maître, si nous
l'appliquons soigneusement aux usages qu'il a lui-même désignés.
Enfin,
Dieu nous a confié divers dons que nous n'avons pu classer dans les
catégories énumérées ci-dessus. De ce nombre sont la force
physique, la santé, un extérieur agréable, un naturel engageant,
les connaissances et les sciences possédées à des degrés divers,
et tous les autres avantages que confère l'éducation. De ce nombre
est aussi l'influence que nous exerçons sur les autres, soit à
cause de l'amour ou de l'estime qu'ils ont pour nous, soit à cause
de notre puissance, du pouvoir que nous possédons de leur faire du
bien ou du mal, de les aider ou de leur nuire dans les affaires de la
vie. A celle liste des dons de Dieu, il faut ; ajouter encore
celui d'où découlent tous les autres et sans lequel tous les autres
seraient des malédictions et non des bienfaits, je veux dire la
grâce du Seigneur, le secours de son Saint-Esprit qui seul peut
produire un nous ce qui trouvera grâce devant Dieu.
II
Les
hommes sont donc, à l'égard de toutes ces choses, les économes du
seigneur, du Maître des cieux et de la terre ; il leur a confié
l'administration de tous ces biens divers qui sont à lui. Mais ce
n'est pas pour toujours ; ce n'est même pas pour bien
longtemps. Cette administration ne nous est laissée que pour le
temps si court, si incertain, que nous avons à passer ici-bas, le
temps où nous sommes sur la terre, où le souffle est dans nos
narines. Elle approche, à grands pas, elle est là l'heure où a
nous ne pourrons plus administrer ». Dès l'instant où « la
poudre retourne dans la terre, comme elle y avait été, et où
l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné (Ecclésiaste 12 : 9) »,
nous perdons ces fonctions ; notre administration est finie. Une
partie de ces biens qui nous furent confiés n'existe plus dès ce
moment, n'existe plus pour nous du moins, et nous n'en avons plus
l'usage ; quant aux autres ils existent encore, mais le moment
de s'en servir est passé.
Une
partie de ces biens, disons-nous, n'existe plus, du moins pour nous.
Qu'avons-nous à faire, en effet, une fois cette vie terminée, avec
la nourriture et le vêtement, avec nos maisons et, nos richesses ?
La nourriture des morts, c'est la poussière ; leur vêtement,
ce sont les vers, c'est la pourriture. Ils habitent la maison qui
attend tous les vivants, et leur lieu ne les connaît, plus. Tous
leurs biens terrestres ont passé en d'autres mains ; « ils
n'ont plus aucune part au monde, dans tout ce qui se fait sous le
soleil. (Ecclésiaste 9 : 6) »
Il
en est de même pour ce qui est du corps. A. partir du moment où
l'âme retourne à Dieu, nous ne sommes plus les intendants de cet
organisme, qui dès lors « est semé corruptible et méprisable
(1 Corinthiens 15 : 42,43) ». Toutes ses parties, tous ses membres
vont maintenant se décomposer dans le sol. La main ne remuera plus ;
les pieds n'auront plus à marcher ; la chair, les tendons, les
os du corps, tout va bientôt se dissoudre et tomber en poussière.
C'est
aussi la fin de certains autres dons que Dieu nous avait confiés,
comme la force, la santé, la beauté, l'éloquence, l'agilité ;
de même pour le privilège que nous avions de plaire à nos
semblables, de les gagner, ou de les convaincre. C'est la fin de tous
les honneurs dont nous avons joui, de toute la puissance que nous
avons possédée, de toute l'influence que nous exercions sur les
hommes par l'amour ou par l'estime que nous leur inspirions. Tout est
mort avec nous, notre amour, nos haines, nos ambitions :
personne ne s'inquiète plus des sentiments que nous avions à leur
égard. Les morts, on se dit, qu'ils ne peuvent plus faire ni bien ni
mal : « un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort (Ecclésiaste 9 : 4) ».
Il
est tels des dons qui nous sont confiés, au sujet desquels on peut
se demander si vraiment. ils n'existeront plus une fois que nous
serons morts, ou s'ils cesseront seulement d'être à notre
disposition. Mais il est, évident que, par exemple, le langage qui
nous sert ici-bas et qui exige l'emploi de certains organes
physiques, n'existera plus dès que ces organes auront été
détruits. Il est bien certain que, lorsque nous serons morts, notre
langue ne fera plus vibrer l'air et que notre oreille ne recevra plus
l'impression des ondes sonores. Nous ne pouvons pas même admettre
l'existence de ce sonus exilis, de cette voix grêle et
perçante qu'un poète (Probablement Virgile ; car on y trouve
(Enéide, VI, 492) l'expression vocem exiguam en parlant des
morts (Trad.) ) a assignée aux esprits séparés du corps :
c'est là un rêve enfanté par l'imagination. Evidemment, on ne peut
douter que ces esprits n'aient le moyen de communiquer entre eux ;
mais qui donc, parmi ceux qui participent encore à la chair et au
sang, pourrait nous dire quel est ce moyen ? Ils ne sauraient
avoir ce que nous appelons un langage. Ainsi, c'est là un des
talents dont nous n'aurons plus l'administration, lorsque nous serons
du nombre des trépassés.
Il
est également permis de se demander si nos sens survivront à la
perte des organes par le moyen desquels ils s'exercent, N'est-il pas
probable que ceux qui sont d'un ordre inférieur, comme le toucher,
l'odorat, le goût, disparaîtront, étant dans un rapport, intime
avec le corps et, sinon uniquement, du moins principalement destinés
à assurer sa conservation ? Mais on peut supposer que, même
quand nos yeux seront clos par le sommeil de la mort, nous aurons
quelque faculté analogue à la vue. Et de même, notre âme jouira
sans doute de quelque chose qui équivaudra au sens de l'ouïe. Je
vais plus loin : n'est-il pas probable que l'esprit séparé du
corps, non seulement possédera ces prérogatives, mais même les
possédera d'une façon toute spéciale et beaucoup plus étendue ;
que l'âme, dégagée de l'enveloppe d'argile, ne sera plus comme une
étincelle qui s'éteint au milieu de l'ombre, ne sera plus bornée à
ce qu'elle peut apercevoir à travers ces ouvertures des yeux et des
oreilles, mais sera tout yeux et tout oreilles, comme si chez elle
les sens n'étaient plus localisés, mais répartis d'une manière
inconcevable pour nous actuellement ? N'avons-nous pas déjà
une preuve certaine que c'est possible, et qu'on peut voir sans les
yeux, entendre sans les oreilles ? N'en avons-nous pas la
garantie constante dans ce fait que l'âme voit, et de la façon la
plus nette, dans les songes, alors que nos yeux ne nous sont d'aucun
secours ? N'est-il pas vrai qu'alors également elle possède la
faculté d'entendre sans que l'oreille y soit pour rien ? Quoi
qu'il en soit, il est bien positif que ni l'usage des sens ni celui
de la parole ne nous seront plus confiés par le Seigneur, comme il
nous les confie maintenant, une fois que nos corps auront été
déposés dans le silence du tombeau.
Impossible
de dire jusqu'à quel point nous conserverons ou perdrons alors les
connaissances et la science que nous avions acquises ici-bas par
l'éducation. Il est vrai que Salomon a dit : « Dans le
sépulcre, où tu vas, il n'y a ni discours, ni science, ni sagesse
(Ecclésiaste 9 : 10) » Mais il est évident qu'il ne faudrait pas
entendre ces paroles d'une façon trop absolue. Tant s'en faut même
qu'il n'y ait plus de science ou de connaissance pour ceux qui sont
morts, qu'on pourrait, plutôt se demander si ce n'est pas le
contraire et s'il y a quelque vraie science de ce côté-ci du
tombeau, si ce n'est, pas purement et simplement une réalité
qu'expriment ces vers :
Les
choses d'ici-bas, ce sont des ombres vaines
Comme
ces rêves creux desquels nos nuits sont pleines.
Il
va sans dire qu'on fait une exception à l'égard des vérités qu'il
a plu à Dieu de révéler lui-même aux hommes. Voici mon témoignage
personnel. Pendant un demi-siècle, j'ai recherché la vérité avec
quelque soin, et, aujourd'hui je ne me sens absolument certain de
presque rien, en dehors des choses que la Bible m'a enseignées. Il y
a plus : j'affirme solennellement qu 'à part ces vérités
révélées, il n'y a rien dont je sois tellement, assuré que je
pusse consentir à en faire dépendre mon salut éternel.
Nous
pouvons, en tout cas, conclure de ces paroles de Salomon, que dans le
sépulcre il n'y a ni science ni sagesse, de nature à être utiles à
une âme perdue, aucun moyen pour elle de tirer encore parti des
talents qui lui furent confiés sur la terre. Car il n'y a plus de
temps ; le temps de notre probation en vue d'un bonheur ou d'un
malheur éternels, est écoulé. Notre jour, le jour de la vie
humaine, est fini ; le jour du salut est lassé ! Tout ce
qui reste désormais, c'est « le jour du Seigneur (1 Corinthiens 5 :
5) » qui annonce la venue de l'immense et immuable éternité !
Mais
nos âmes, qui sont d'une essence incorruptible et immortelle, qui
sont par nature seulement « un peu inférieures aux anges ;
(Psaume 8 : 6) », (même en supposant que cette expression ne
s'applique qu'à l'homme avant sa chute, ce qui est tout au moins
douteux), nos âmes subsisteront avec toutes leurs facultés lorsque
nos corps se seront dissous en poussière. Notre mémoire, notre
intelligence, loin d'être anéanties ou même affaiblies par la
dissolution du corps, seront plutôt, il y a tout lieu de le
supposer, développées d'une façon incroyable. Ne devons-nous pas
admettre, en effet, qu'elles seront alors affranchies complètement
des défauts qu'on y remarque ici-bas et qui proviennent de l'union
de l'âme avec un corps assujetti à la corruption ? Il est plus
que probable que, dès l'instant où cessera cette union, notre
mémoire ne laissera plus rien échapper et même nous rappellera de
la façon la plus fidèle, la plus vivante, tout ce qui lui a été
confié dans le passé. Il est vrai que le monde invisible est nommé
dans la Bible « le pays de l'oubli (Psaume 88 : 13) »
ou, comme dit une vieille traduction plus énergique, « le pays
où tout est oublié ». Tout oublié ! mais par qui donc ?
Ce ne sont pas les habitants de ce pays qui oublient ; ce sont
les habitants de notre terre. C'est par rapport à eux que le monde
invisible est le pays de l'oubli. C'est par eux que trop, souvent les
choses de ce monde-là sont oubliées ; mais les esprits qui
sont sortis du corps n'oublient pas. On ne peut guère supposer
qu'ils oublient quoi que ce soit à partir du jour où ils quittent
la tente d'argile.
De
même, il est à présumer que notre intelligence sera alors
affranchie des imperfections qui l'accompagnent invariablement
ici-bas. Il y a bien des siècles que cette maxime est
universellement admise : « Humanum est errare et
nescire ; l'erreur et l'ignorance sont inséparables de la
nature humaine ». Mais cette assertion n'est tout entière
vraie que par rapport à l'homme sur la terre ; elle ne
s'applique qu'au temps pendant lequel le corps mortel pèse sur
l'âme. Sans doute, aucune intelligence limitée ne peut être
exempte d'ignorance, et il n'y a que Dieu qui connaisse toutes
choses ; mais il n'en est pas ainsi de l'erreur ; et, quand
l'âme s'est séparée du corps, elle a aussi rompu pour toujours
avec l'erreur.
Que
dirons-nous, après cela, de la découverte faite récemment par un
homme d'esprit, à savoir que non seulement les esprits sortis du
corps n'ont plus de sens, pas même la vue ou l'ouïe, mais qu'ils
n'ont ni mémoire ni raison, point de pensées, aucune perception de
rien, pas même conscience de leur propre existence, de telle sorte
que, depuis l'heure de la mort jusqu'à celle de la résurrection,
ils sont plongés dans un sommeil profond comme le trépas lui-même ?
C'est bien le cas de dire ; « Consanguineus lethi
sopor ; sommeil proche parent de la mort » ;
à moins que ce ne soit la mort elle-même ! Que dire de cela,
sinon que les hommes d'esprit font parfois des rêves étranges
qu'ils prennent ensuite pour la réalité ?
Mais
revenons à notre sujet. Si l'âme conserve, malgré la dissolution
du corps, toute son intelligence, toute sa mémoire, il en sera
certainement de même de la volonté et des affections de tout genre
qui conserveront toute leur vigueur. Si notre amour on notre colère,
nos espérances on nos désirs périssent, ce ne peut être que
relativement à ceux que nous laissons derrière nous. Il ne leur
importe plus, à eux, qu'ils aient été les objets de notre
affection ou de notre haine, de nos aspirations ou de notre aversion.
Mais rien ne nous autorise à croire qu'un seul de ces sentiments
s'éteigne dans l'esprit séparé du corps. Il est plutôt probable
que toutes ces choses l'agitent d'autant plus vivement qu'il n'est
plus surchargé du fardeau de la chair et du sang.
Mais
quand même tout cela, nos connaissances, nos sens, notre mémoire,
notre raison, notre volonté, notre amour, notre haine, toutes nos
passions enfin, quand tout cela subsisterait après la mort du corps,
ce serait pour nous comme si nous ne l'avions pas, dans ce sens que
nous n'en aurons plus l'administration. Ces objets demeureront ;
mais nous ne serons plus intendants ; nous ne pourrons plus
remplir les fonctions d'économes de Dieu. La grâce divine elle-même
qui nous était accordée comme un dépôt, afin de nous rendre
capables d'agir en économes prudents et fidèles, ne nous sera plus
accordée en vue de ces fonctions ; car les jours de notre
administration seront finis.
III
N'étant
plus intendants du Seigneur, il faudra que nous rendions compte de
notre administration. Certaines personnes pensent que cela a lieu
immédiatement après la mort, dès qu'on entre dans le monde des
esprits C'est même ce que l'Eglise de Rome enseigne expressément,
et dont elle fait un article de foi. Nous accordons bien ceci que,
dès qu'une âme se sépare du corps et comparaît comme nue devant
Dieu, elle ne peut pas ignorer ce que son sort éternel va être.
Elle doit alors avoir devant elle une perspective nette, soit de son
éternel bonheur, soit de son malheur éternel ; car, dès ce
moment-là, l'homme ne pourra plus se faire illusion en se jugeant
lui-même.
D'un
autre côté, la Bible ne nous fournit aucun motif de croire que Dieu
nous fera passer alors en jugement. Aucun texte inspiré n'affirme
pareille chose. Celui qu'on a souvent cité dans le but de prouver
cette doctrine, semblerait plutôt démontrer le contraire ;
c'est Hébreux IX, 27 : « Il est ordonné que tous les hommes
meurent une fois ; après quoi le jugement ». Il n'est que
raisonnable d'appliquer l'expression « une fois » au
jugement aussi bien qu'à la mort. Et alors il s'ensuivra, non pas
qu'il y a deux jugements, l'un individuel, l'autre général mais
plutôt que nous ne devons être jugés (comme mourir) qu'une seule
fois ; et que cet Unique jugement aura lieu, non pas
immédiatement après la mort, mais seulement « quand le Fils
de l'homme viendra dans sa gloire avec tous les saints anges (Matthieu 25 : 31) ». Ceux qui font de la parole écrite de Dieu la
seule et entière règle de leur foi, ne sauraient donc admettre
cette hypothèse d'un jugement qui suit la mort
et
d'un autre ayant lieu à la fin du monde.
Le
temps où nous serons appelés à rendre compte de notre
administration, c'est celui où apparaîtra « un grand trône
blanc, et quelqu'un assis dessus, devant qui la terre et les cieux
s'enfuiront, et on ne les trouvera plus (Apocalypse 20 : 11) ».
Alors « les morts, grands et petits, se tiendront debout,
devant Dieu, et les livres seront ouverts, (Apocalypse 20 : 12) »
le livre des Écritures saintes pour ceux à qui le dépôt en a été
confié ; le livre de la conscience pour tous les hommes ;
le « livre de mémoire (Malachie 3 : 16) » aussi, pour
employer une autre expression biblique, qui s'écrit depuis le
commencement du monde, et qui alors sera ouvert sous les yeux de
tous. Et c'est devant tous, oui, devant le genre humain tout entier,
devant le diable et ses anges, devant l'assemblée innombrable des
saints anges, devant Dieu, le Juge de tous, que tu paraîtras, sans
que rien puisse te couvrir, t'abriter, te déguiser le moins du
monde, et que tu auras à rendre un compte exact de la manière dont
tu t'es servi de tous les biens de ton Maître !
C'est
alors que le juge te demandera « Qu'as-tu fait de ton âme ?
Je t'avais confié la charge d'un esprit : immortel, doué de
facultés et d'attributs divers, d'une raison, d'une imagination,
d'une mémoire, d'une volonté et de nombreuses passions. Je te
donnai en même temps des instructions complètes et expresses sur la
façon dont tu devais te servir de toutes ces choses. As-tu employé
ton intelligence selon ces instructions, dans la mesure tes
capacités ? L'as-tu employée à te connaître toi-même et à
me connaître, à connaître ma nature, mes attributs, mes œuvres,
tant celles de la nature que celles de la Providence et celles de la
grâce ? L'as-tu employée à étudier ma parole, à mettre à
profit tout ce qui pouvait te la faire mieux comprendre, à la
méditer jour et nuit ? As-tu fait servir ta mémoire, comme je
le voulais, à amasser des connaissances dont la possession devait
contribuer à ma gloire, à ton salut, au bien de tes semblables ?
Y as-tu accumulé, non point des choses sans valeur, mais tous les
enseignements que te fournissait ma parole, et tout ce que
l'expérience t'apprenait concernant ma sagesse, ma vérité, ma
puissance et ma miséricorde ? Et ton imagination, l'as-tu fait
servir, non à te représenter des choses vaines, ou même des choses
qui alimentaient « plusieurs désirs insensés et pernicieux
(1 Timothée 6 : 9) » mais à te rappeler ce qui pouvait être
utile à ton âme et t'exciter à rechercher la sagesse et la
sainteté ? As-tu obéi à mes ordres au sujet de ta volonté ?
Me l'as-tu soumise entièrement ? A-t-elle été tellement
confondue avec la mienne qu'elles n'aient jamais été opposées,
mais toujours parallèles l'une à l'autre ? Tes affections
ont-elles été appliquées et réglées selon les ordonnances de ma
parole ? M'as-tu donné ton cœur ? N'as-tu aimé ni le
monde, ni les choses du monde ? Ai-je été l'objet de ton
amour ? Tous tes désirs ont-ils été tournés vers moi et vers
la mémoire de mon nom ? Ai-je été la joie et les délices de
ton âme, « le principal entre dix mille (Cantique 5 : 10. Dans
Ostervald : « Il porte l'étendard au milieu de dix
mille » ) » pour elle ? Ne t'es-tu affligé de rien,
si ce n'est de ce qui pouvait attrister mon Esprit ? N'as-tu
craint, n'as-tu haï rien plus que le péché ? Le courant tout
entier de tes affections allait-il vers cet océan d'où il était,
venu ? Tes pensées, étaient-elles occupées, comme je le
désirais, non pas à vagabonder jusqu'aux extrémités ; de la
terre, non pas à des choses folles ou coupables, mais à tout ce qui
est pur, à tout, ce qui est saint, à tout ce qui peut me glorifier
et établir la paix et la bienveillance parmi les hommes ? »
Le
Seigneur te dira aussi alors : « Quel usage as-tu fait du
corps que je t'avais confié ? Je t'avais donné une langue pour
me louer : l'as-tu employée à cela ? L'as-tu fait servir,
non à médire ou à dire des riens, non à des conversations
malveillantes ou inutiles, mais à des entretiens profitables, se
rapportant à des choses nécessaires ou utiles soit à toi, soit à
ton prochain, à des entretiens qui, directement ou indirectement,
« servent à l'édification et communiquent la grâce à ceux
qui les entendent (Éphésiens 4 : 29) ? » Je t'avais donné, avec
d'autres sens, la vue et l'ouïe, ces deux moyens précieux
d'information : les as-tu utilisés en vue des résultats
excellents que je m'étais proposés en te les accordant, en vue de
t'instruire de plus en plus dans la justice et la sainteté
véritables ? Je t'avais donné des mains, des pieds, d'autres
membres encore, pour accomplir, « les bonnes œuvres, pour
lesquelles Dieu nous a préparés, afin que nous y marchions (Éphésiens 2 :
10 La version anglaise et la révision d'Ostervald disent :
« Les bonnes œuvres que Dieu a préparées ».) ; »
les as-tu employés, non a faire « la volonté de la chair (Jean 1 : 13) ». la volonté de ta nature déchue, ou la
volonté de ton propre esprit, les choses que te dictait, ta raison
ou bien ton imagination, mais « la volonté de celui qui t'a
envoyé (Jean 4 : 34) » dans ce monde pour que tu y
travailles à ton salut ? As-tu consacré tous tes membres, non
au péché pour servir d'instruments d'iniquité, mais à moi seul,
en mon Fils bien-aimé, « pour être des instruments de justice
(Romains 6 : 13) ? »
Le
Maître de toutes choses te demandera encore : « Quel
usage as-tu fait des biens terrestres que je t'avais confiés ?
As-tu considéré tes aliments, non pas comme une chose où tu devais
chercher et mettre ton bonheur, mais comme un moyen d'entretenir la
santé, la force, la vigueur de ton corps, pour qu'il fût
l'instrument docile de ton âme ? As-tu considéré le vêtement,
non point comme une affaire d'orgueil, de vanité, ou, pis encore,
comme un moyen de tenter les autres et de tes faire pécher, mais
comme destiné à te protéger d'une façon commode et décente
contre les intempéries de l'air ? En préparant et en faisant
servir ta maison ou tel autre objet, as-tu eu en vue surtout ma
gloire ? As-tu cherché en tout mon honneur plutôt que le tien,
cherché à me plaire plutôt qu'à toi-même ? Voyons, comment
as-tu employé ce dépôt qui en renferme tant d'autres, l'argent ?
Ne l'as-tu pas fait servir à satisfaire la convoitise de la chair,
la convoitise des yeux ou l'orgueil de la vie ? Ne l'as-tu pas
gaspillé pour des bagatelles, comme si tu l'avais jeté à l'eau ?
Ne l'as-tu pas thésaurisé pour tes héritiers comme si tu
l'enterrais ? Ou bien, après avoir pourvu à tes besoins réels
et à ceux de ta famille, m'as-tu approprié le reste dans la
personne des pauvres que j'ai désignés pour le recevoir ?
T'es-tu regardé toi-même comme étant un de ces pauvres aux besoins
desquels tu devais suffire avec les ressources que je le confiais, te
réservant toutefois cet avantage d'être servi le premier, et aussi
le bonheur qui consiste à donner au lieu de recevoir ? En
agissant ainsi, es-tu devenu un bienfaiteur pour l'humanité en
général et as-tu nourri les affamés, vêtu ceux qui étaient nus,
secouru les malades, aidé les étrangers, soulagé les affligés, en
tenant compte des nécessités de chacun ? As-tu servi d'yeux à
l'aveugle et de pieds au boiteux ? As-tu été le père des
orphelins et le mari de la veuve ? As-tu, enfin, pratiqué
diligemment toutes les œuvres de charité comme un moyen de sauver
des âmes de la mort ? »
Enfin,
ton Maître te demandera, encore : « As-tu été un
économe prudent, et fidèle quant aux talents de diverses natures
que je t'avais confiés ? As-tu employé ta santé et tes
forces, non pour la folie et le péché, non pour ces plaisirs qui
périssent à mesure qu'on en jouit, pour « avoir soin de la
chair et satisfaire ses convoitises (Romains 13 : 14) », mais à
rechercher ardemment cette bonne part que personne ne pourra t'ôter ?
As-tu fait servir à la propagation de ce qui est bien et à
l'agrandissement de mon royaume sur la terre, les avantages
personnels et extérieurs que tu possédais, et ceux que tu avais
acquis par l'éducation, comme aussi tes connaissances plus ou moins
étendues et ton expérience des hommes et des choses ? La
portion d'autorité que tu avais, et l'influence que tu exerçais sur
les semblables, grâce à leur estime ou à leur amour pour toi, les
as-tu mises à profit pour augmenter parmi eux la sagesse et la
sainteté ? Ce talent inestimable, le temps, l'as tu employé
discrètement et prudemment, appréciant chaque minute à sa juste
valeur et te souvenant qu'elles comptent toutes dans l'éternité ?
Et par-dessus tout, as-tu été un économe fidèle de ma grâce qui
t'a prévenu, accompagné et suivi ? As-tu fait attention à
tous les mouvements de mon Esprit, et essayé de profiter de tout bon
désir qu'il t'inspirait, de tout degré de lumière qu'il
t'apportait, de toutes ses répréhensions sévères ou tendres ?
As-tu su tirer parti du ministère de l'esprit de servitude et de
crainte qui a précédé l'Esprit d'adoption ? (Romains 8 : 15)
Et après avoir reçu ce dernier qui criait dans ton cœur :
Abba, Père ! as-tu su te tenir ferme dans la liberté glorieuse
où je t'avais mis ? As-tu, depuis lors, offert ton corps et ton
âme, toutes tes pensées, toutes les paroles, tous les actes en un
sacrifice saint que l'amour enveloppait et embrasait, et par lequel
tu me glorifiais dans ton corps et dans ton esprit ? S'il en a
été ainsi, « cela va bien, bon et fidèle serviteur ;
entre dans la joie de ton Seigneur (Matthieu 25 : 21) »
Et
qu'adviendra-t-il alors de l'économe ; fidèle ou infidèle, de
Dieu ? La sentence du juste Juge n'aura plus qu'à s'accomplir,
cette sentence qui fixera ton sort irrévocablement aux siècles des
siècles ! A ce moment-là, il ne le restera plus qu'à être
rétribué selon les œuvres et pour l'éternité.
IV
Les
réflexions simples et sérieuses que nous venons de faire nous
suggèrent plusieurs leçons. Et d'abord, que le temps de notre vie
est court et incertain ! Combien chaque fragment de cette
existence est précieux, au delà de tout ce qu'on peut dire ou
concevoir !
De
nos instants le moindre est un trésor :
Sable
menu du Temps, mais sable d'Or !
Et
combien il importe à tout homme de n'en point laisser perdre, de les
faire tous servir à l'accomplissement du but le plus élevé, aussi
longtemps que Dieu nous laissera le souffle !
En
second lieu, nous apprenons par ce qui précède que l'emploi de
notre temps, nos actions, nos paroles, ne sauraient jamais être
chose indifférente. Chaque chose est en soi bonne ou mauvaise ;
car ni le temps lui-même, ni quoi que ce soit ne nous appartient en
propre. Tout cela est, comme a dit Jésus, la propriété d'autrui,
celle de Dieu notre Créateur. Ces choses peuvent être employées
selon sa volonté ou contrairement à sa volonté. Dans le premier
cas, tout va bien ; dans le second, tout est mal. C'est sa
volonté que nous croissions continuellement dans la grâce et dans
la connaissance vivante de notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc,
toute pensée, parole ou action qui augmentera en nous cette
connaissance et nous fera croître en grâce, sera bonne ; mais
tout ce qui ne contribuera pas à ce résultat sera réellement et
radicalement mauvais.
En
troisième lieu, nous apprenons encore qu'il n'y a point d'œuvres de
surérogation, que nous ne pouvons jamais faire au-delà de notre
devoir ; car rien de ce que nous avons n'est à nous ; tout
est à Dieu, et conséquemment tout ce que nous pouvons faire lui
revient. Nous n'avons pas reçu de lui ceci ou cela seulement, ou
même bien des choses, mais tout, absolument tout ; c'est pour
cela que nous lui devons tout. Celui qui nous a tout donné a droit à
tout. Et si nous lui rendions moins que ce tout, nous ne serions pas
des économes fidèles. Puisque « chacun recevra sa propre
récompense selon son propre travail (1 Corinthiens 3 : 8) », nous
ne pouvons être bons économes qu'à la condition de travailler de
toutes nos forces, de déployer toutes nos ressources, pour ne rien
omettre de ce que nous pouvons faire.
Mes
frères, « y a-t-il parmi vous quelque homme sage et
intelligent (Jacques 3 : 13) ? » Qu'il montre qu'il possède
la sagesse qui vient d'en haut, en marchant d'une manière conforme à
sa profession. S'il se regarde comme économe des biens divers du
Seigneur, qu'il s'attache à mettre toutes ses pensées, toutes ses
paroles, toutes ses œuvres en harmonie avec les fonctions que Dieu
lui a confiées. Ce n'est pas peu de chose que d'avoir à employer au
service de Dieu tout ce que vous avez reçu de lui. Cela demande
toute votre sagesse, tout votre courage, toute votre patience et
toute votre persévérance ; cela en exige beaucoup plus que
vous n'en possédez naturellement, mais pas davantage que vous n'en
pouvez obtenir de la grâce de Dieu. Car sa grâce vous suffira, et
vous savez que toutes choses sont possibles pour celui qui croit (Marc 9 : 23) ». Ainsi donc, par la foi « revêtez-vous
du Seigneur Jésus-Christ (Romains 13 : 14) », « prenez
toutes les armes de Dieu (Éphésiens 6 : 13) », et il vous sera
donné de le glorifier par toutes vos paroles et par tous vos actes,
et même « d'amener captives toutes vos pensées pour les
soumettre à l'obéissance de Christ (2 Corinthiens 10 : 5) ! »
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