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Sermon 26 : (1748) LE SERMON SUR LA MONTAGNE, SIXIÈME DISCOURS Matthieu 6,1-15
Sermon 26 : (1748) LE SERMON SUR LA MONTAGNE, SIXIÈME DISCOURS Matthieu 6,1-15
1 Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.
2 Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.
3 Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite,
4 afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
3 Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite,
4 afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
5
Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à
prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus
des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.
6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
7 En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’ à force de paroles ils seront exaucés.
8 Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.
6 Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
7 En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’ à force de paroles ils seront exaucés.
8 Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.
9 Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié;
10 que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien;
12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
13 ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!
14 Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;
10 que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien;
12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
13 ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!
14 Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;
15 mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
Dans
le chapitre qui précède Notre Seigneur a décrit, sous ses divers
aspects, la religion du cœur. Il a mis devant nous ces dispositions
d'âme qui constituent le vrai christianisme, cette sainteté
intérieure ; « sans laquelle personne ne verra le
Seigneur », ces affections qui, provenant de la foi en Christ,
sont essentiellement bonnes et agréables à Dieu. Passant maintenant
aux actions, il va nous montrer que toutes, et même les plus
indifférentes, peuvent aussi être rendues saintes et bonnes, même
aux yeux de Dieu, par une pure et sainte intention. Hors de là, tout
ce qu'on peut faire est sans valeur, il le déclare à plusieurs
reprises ; mais toute œuvre extérieure ainsi consacrée à
Dieu est d'un grand prix devant lui.
Cette
pureté d'intention, il en montre la nécessité d'abord pour les
œuvres qu'on considère comme religieuses et qui le sont en effet
lorsqu'elles procèdent d'une intention droite. Les unes sont
appelées communément œuvres de piété, et les autres œuvres de
charité ou de miséricorde. Entre celles-ci, il nomme
particulièrement l'aumône ; pour celles-là la prière et le
jeûne. Mais les directions qu'il donne sur ces deux chefs
s'appliquent également à toute œuvre, soit de piété, soit de
charité.
l
Et
d'abord, par rapport aux œuvres de charité :
« Prenez
garde », dit-il, « de ne pas faire votre aumône devant
les hommes, afin d'en être vus ; autrement vous n'en aurez
point de récompense de votre Père qui est aux cieux ». —
« De ne pas faire votre aumône » ; —
l'aumône seule est nommée, mais il faut sous-entendre toute œuvre
de charité, tout don, toute parole, toute action profitable au
prochain, d'où le prochain peut tirer quelque avantage pour son
corps ou pour son âme : nourrir les affamés, vêtir ceux qui
sont nus, recueillir ou aider les étrangers, visiter les
prisonniers, les malades, consoler les affligés, instruire les
ignorants, reprendre les pécheurs, exhorter et encourager les
justes, toutes ces choses et les autres semblables sont comprises
dans cette instruction.
« Prenez
garde de ne pas faire votre aumône devant les hommes, afin d'en être
vus ». Ce qui est ici défendu, ce n'est pas de faire le bien
en présence des hommes, être vus d'eux n'est pas ce qui rend une
œuvre meilleure ou plus mauvaise ; — mais c'est de faire le
bien devant eux, afin d'en être vus, dans ce but, dans cette
intention seule. Je dis seule, car ce pourrait être, à bon droit,
une partie de notre intention ; telle action, dont nous désirons
qu'elle soit vue, peut néanmoins être agréable à Dieu. Notre
intention peut être que notre lumière luise devant les hommes, si
notre conscience nous rend témoignage par le Saint-Esprit qu'en nous
proposant de leur faire voir nos bonnes œuvres, notre but est
« qu'ils glorifient notre Père qui est aux cieux ». Mais
gardez-vous de faire la moindre chose en vue de votre propre gloire,
gardez-vous de laisser à l'amour de la louange la moindre part dans
vos œuvres de charité. Si vous cherchez votre gloire, si vous avez
en vue l'honneur qui vient des hommes, tout ce que vous pouvez faire
est sans valeur, ce n'est point fait pour Dieu, il ne l'accepte
point ; vous n'en aurez pas de récompense de votre Père qui
est aux cieux.
« Quand
donc tu feras l'aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme font les hypocrites, dans les synagogues et dans les rues, afin
qu'ils en soient honorés des hommes ». Le mot synagogue, ne
désigne pas ici un lieu de culte, mais tout endroit où la foule
s'assemble, comme la place publique, le marché. C'était parmi les
Juifs riches et surtout parmi les Pharisiens une chose ordinaire que
de faire sonner la trompette devant eux, dans les lieux de la ville
les plus fréquentés, quand ils voulaient faire de grandes aumônes.
Le prétexte était de convoquer les pauvres pour les recevoir ;
mais leur but réel était de s'attirer les louanges des hommes. Ne
leur ressemblez pas. Ne faites pas sonner la trompette devant vous.
Fuyez l'ostentation. Recherchez cet honneur qui ne vient que de Dieu.
Ceux qui cherchent l'honneur des hommes, reçoivent leur récompense.
Ils n'auront de Dieu aucune louange.
« Mais
quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait
ta droite ». Expression proverbiale qui veut dire ; Fais
le bien aussi secrètement qu'il sera compatible avec son
accomplissement même, et avec son accomplissement le plus efficace,
car il faut qu'il s'accomplisse, soit en secret, soit en public. Si
vous êtes pleinement persuadé dans votre esprit qu'en ne cachant
pas le bien que vous faites, d'autres pourront être encouragés, ou
vous pourrez vous-même en faire d'autant plus, alors ne le cachez
pas ; alors que votre lumière » paraisse et « éclaire
tous ceux qui sont dans la maison ». Mais hormis ces cas où la
gloire de Dieu et le bien des hommes demandent le contraire, agissez
d'une façon aussi secrète et aussi privée que la chose pourra
l'admettre, « afin que ton aumône se fasse en secret, et ton
père qui te voit dans le secret te récompensera publiquement »,
peut-être déjà dans ce monde (il y en a des exemples dans tous les
âges), mais infailliblement dans le monde à venir, devant la grande
assemblée des hommes et des anges.
II
Des
œuvres de charité ou de miséricorde notre Seigneur passe à ce
qu'on appelle œuvres de piété. « Quand tu prieras, ne fais
pas comme les hypocrites ; car ils aiment à prier en se tenant
debout dans les synagogues et au coin des rues, afin d'être vus des
hommes. — « Ne sois pas comme les hypocrites ».
L'hypocrisie, le manque de sincérité, voilà donc la première
chose dont nous devons nous garder en priant. Ayez soin de ne rien
dire contre votre pensée. Prier, c'est élever son âme à Dieu ;
sans cela les plus pelles paroles ne sont qu'hypocrisie. Songe donc,
quand tu veux prier, à n'avoir qu'un dessein, celui d'élever ton
cœur à Dieu, de « répandre ton âme en sa présence » ;
et ne sois pas comme les hypocrites qui aiment à prier et qui ont
l'habitude de le faire « en se tenant debout dans les
synagogues, dans les lieux publics, aux coins des rues, parmi la
foule, afin d'être vus des hommes » ; c'est le seul
dessein, le seul but de leurs prières. Je vous dis en vérité
qu'ils reçoivent leur récompense, ils n'en doivent point attendre
de votre Père qui est aux cieux.
Toutefois
ce désir de la gloire humaine n'est pas le seul qui nous prive des
récompenses de Dieu, et qui prive nos œuvres de sa bénédiction.
La pureté d'intention n'est pas moins détruite par toute autre vue
temporelle. Prononcer des prières, assister au culte ou
soulager les pauvres pour un gain ou un intérêt quelconque, ce
n'est pas d'un fêtu plus estimable aux yeux de Dieu que de le faire
par vaine gloire. Tout motif étranger à l'éternité, tout autre
dessein que celui de glorifier Dieu ou de faire en son nom du bien
aux hommes, fait de l'action la plus belle en apparence, une
abomination devant Lui.
« Mais
toi, quand tu pries, entre dans ton cabinet, et ayant fermé la
porte, prie ton Père qui est dans ce lieu secret ». Il y a un
temps pour glorifier Dieu publiquement, un temps où tu dois le
prier, le louer « dans la grande assemblée ». Mais
s'agit-il de lui exposer plus particulièrement tes besoins, « le
soir, le matin, ou à midi », entre dans ton cabinet et
fermes-en la porte. Choisis le lieu le plus retiré (seulement pas de
négligence, sous prétexte que tu n'aurais ni cabinet ni lieu de
retraite ; prie si tu le peux, sans témoins, mais si tu ne le
peux, ne manque pas de prier) ; répands ainsi tout ton cœur devant
ton Père qui est dans le secret, et ton Père, qui te voit dans le
lieu secret, te le rendra publiquement.
Mais
« quand vous priez » même en secret « n'usez point
de vaines redites, comme font les païens » ; de
vaines redites, c'est-à-dire de beaucoup de paroles sans aucun sens,
la vaine répétition des mêmes choses. Ne pensez pas que le succès
de vos prières dépende de leur longueur, comme font les païens :
« car ils croient qu'ils seront exaucés en parlant beaucoup ».
Deux
choses sont ici condamnées : non pas proprement la longueur des
prières, pas plus que leur brièveté, mais d'abord : la
longueur insipide, parler beaucoup avec peu ou point de pensées ;
l'usage, non pas de toute répétition (car le Seigneur lui-même
pria trois fois répétant les mêmes paroles), mais de répétitions
vaines comme celles des païens qui disent et redisent les noms de
leurs dieux ; comme celles des papistes et des chrétiens de nom
qui récitent toujours les mêmes prières sans avoir le sentiment de
ce qu'ils expriment ; — en second lieu, croire être exaucé
en parlant beaucoup, s'imaginer que Dieu mesure les prières à leur
longueur, et qu'il prend surtout plaisir à celles qui contiennent le
plus de mots et qui résonnent le plus longtemps à ses oreilles. Ce
sont là des traits de superstition et de folie que tous ceux qui
portent le nom de Christ devraient bien laisser aux païens, sur
lesquels n'a jamais brillé la glorieuse lumière de l'Évangile.
« Ne
leur ressemblez donc pas ». Vous qui avez goûté la grâce de
Dieu en Jésus-Christ, vous êtes pleinement persuadés que « votre
Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous le lui
demandiez » ; et le but de vos prières n'est pas de
l'en instruire, mais plutôt de vous instruire vous-mêmes, de fixer
plus profondément dans vos cœurs le sentiment de vos besoins et de
la dépendance où vous êtes sans cesse de Lui ; ce n'est pas
de l'incliner, Lui qui est toujours plus prompt à donner que vous à
demander, mais plutôt de vous incliner vous-mêmes à recevoir
volontiers et avec empressement les grâces qu'il vous a préparées.
III
Après
avoir enseigné la vraie nature et le but de la prière, notre
Seigneur joint l'exemple au précepte et nous donne ici surtout comme
modèle (vous donc priez ainsi) cette forme divine de prière dont
ailleurs (Luc 11 : 2), il commande aussi l'usage des propres
termes.
Remarquons
en général :
1° que cette prière contient tout ce que nous
pouvons raisonnablement ou innocemment demander. De toutes les choses
que nous avons besoin de demander à Dieu ou que, nous pouvons lui
demander sans l'offenser, il n'en est aucune qui n'y soit directement
ou indirectement comprise ;
2° qu'elle contient tout ce que
nous pouvons raisonnablement ou innocemment désirer : tout ce
qui est pour la gloire de Dieu, tout ce qui peut être nécessaire ou
utile, non seulement pour nous-mêmes, mais encore pour toute
créature au ciel ou sur la terre. Et, dans le fait, nos prières
sont la vraie pierre de touche de nos désirs. Ce qui ne peut avoir
place dans nos désirs ne doit pas non plus avoir place dans nos
prières. Remarquons, en troisième lieu, qu'elle contient tous nos
devoirs envers Dieu et envers les hommes, exprimant ou impliquant
nécessairement tout ce qui est pur et saint, tout ce que Dieu
requiert des fils des hommes, tout ce qui est agréable à ses yeux,
tout ce par quoi nous pouvons être utiles à notre prochain.
On
peut y distinguer trois parties : l'introduction ou invocation,
les demandes et la doxologie ou conclusion. L'invocation « Notre
Père qui es aux cieux » pose le fondement de toute prière ;
car elle renferme ce qu'il nous faut savoir de Dieu pour le prier
avec assurance, et elles nous indique dans quelles dispositions nous
devons approcher de Dieu pour que nos prières, comme notre vie, lui
soient agréables.
« Notre
Père ». S'il est père, il est bon pour ses enfants ; il
les aime. C'est là la première, la grande raison pour prier. Dieu a
la volonté de bénir : réclamons sa bénédiction. « Père »,
c'est-à-dire Créateur : l'auteur de notre être, qui nous tira
de la poudre de la terre, qui souffla en nous une respiration de vie,
et nous fûmes faits âmes vivantes. Mais, puisqu'il nous a faits,
prions, il ne refusera rien de bon à l'œuvre de ses mains.
« Père », c'est-à-dire Conservateur : celui qui,
jour par jour, soutient la vie qu'il a donnée, dont le constant
amour nous donne à cette heure, comme à chaque moment, la vie, la
respiration et toutes choses. Allons donc d'autant plus hardiment à
Lui et « nous obtiendrons miséricorde, nous trouverons grâce
et nous serons secourus dans le temps convenable ». « Père »,
surtout Père de notre Seigneur Jésus-Christ et de tous ceux qui
croient en Lui ; « qui nous justifie gratuitement par sa
grâce, par la rédemption qui est en Jésus », qui a « effacé
tous nos péchés et guéri toutes nos infirmités », qui nous
a reçus pour ses enfants par adoption et par grâce ; qui,
parce que nous sommes enfants, a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de
son Fils, criant Abba, Père ; qui nous a régénérés par une
semence incorruptible et fait de nouvelles créatures en
Jésus-Christ. C'est pourquoi nous savons qu'il nous exauce
toujours ; c'est pourquoi nous le prions sans cesse. Parce que
nous aimons, nous prions, et nous l'aimons « parce qu'il nous a
aimés le premier ».
« Notre
Père » ; non pas seulement mon Père à moi qui
maintenant le prie, mais notre Père, dans le sens le plus
étendu : le Dieu et « Père des esprits » de toute
chair, le Père des anges et des hommes (les païens mêmes le
reconnaissaient pour tel), le Père de l'univers et de toutes les
familles du ciel et de la terre.
Il
n'y a donc chez lui « aucune acception de personnes ». Il
aime tous ceux qu'il a faits ». Il est bon pour tous, et ses
compassions s'étendent sur toutes ses œuvres ». Et son
affection, « il la met en ceux qui le craignent et qui
s'attendent à sa bonté », en ceux qui se confient en Lui par
« le Fils de son amour », sachant qu'ils sont acceptés
dans le Bien-Aimé ». Mais si Dieu nous a ainsi aimés,
aimons-nous les uns les autres, aimons tous les hommes, car « Dieu
a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que
quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle ».
« Qui
es aux cieux » ; haut et élevé. « Dieu sur
toutes choses, béni éternellement », qui de la voûte des
cieux où tu es assis, contemples toutes choses au ciel et sur la
terre, dont l’œil embrasse toute la sphère des êtres créés et
même de la nuit incréée, « à qui sont connues de toute
éternité, d'éternité en éternité, toutes tes œuvres « et
toutes les œuvres de toute créature, qui contrains les armées des
cieux, aussi bien que les fils des hommes, à s'écrier pleins
d'admiration et d'étonnement : ô profondeur !
« profondeur des richesses de la sagesse et de la science de
Dieu ! » « Qui es aux cieux », toi le
« Seigneur et le Maître », qui surveilles et gouvernes
toutes choses, toi le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le
seul et bienheureux Potentat, toi qui es ceint de force pour faire
tout ce qu'il te plaît, le Tout-Puissant. « Aux cieux »,
dans les lieux les plus hauts. Le ciel est ton trône ; c'est là
surtout que réside ta gloire, mais non pas là seulement, car tu
remplis le ciel et la terre, toute l'étendue
de l'espace. Les cieux et la terre sont pleins de ta gloire. Gloire
soit à toi, ô Dieu très-haut ! « Servons donc l'Éternel
avec crainte et réjouissons-nous avec tremblement ». Soit que
nous parlions, pensions ou agissions, faisons-le toujours comme sous
le regard et en la présence immédiate du Seigneur notre Roi.
« Ton
nom soit sanctifié ». Voici la prière proprement dite ;
et telle est la première des six demandes dont elle se compose. Le
nom de Dieu, c'est Dieu lui-même, c'est sa nature en tant qu'elle
peut être révélée à l'homme. Il embrasse donc, avec son
existence, tous ses parfaits attributs : son éternité
particulièrement signifiée par son nom incommunicable de Jéhovah ;
c'est-à-dire, comme le traduit l'apôtre Jean, « l'alpha et
l'oméga, le commencement et la fin, celui qui est, qui était et qui
sera » ; son existence absolue et indépendante,
exprimée par cet autre grand nom : « Je suis celui qui
suis ! » sa toute-présence, et sa toute-puissance, car il
est le seul principe actif du monde matériel, inerte par lui-même,
et la seule source de l'activité de toutes les créatures visibles
ou invisibles qui n'agissent, et même n'existent que par l'impulsion
incessante de sa toute-puissance. Ce nom comprend sa sagesse,
clairement établie par l'ordre divin des choses visibles ; sa
trinité dans l'unité, et son unité dans la trinité, révélées
dès la première ligne de la Bible (au commencement, Barah Eloïm,
(Genèse 1 : 1) littéralement, Dieux créa, un verbe au singulier
avec un sujet pluriel), et confirmées par
toute
la suite de ses communications aux prophètes et aux apôtres ;
sa pureté, sa sainteté essentielles, et, par dessus tout, son amour
qui est proprement la splendeur de sa gloire ».
Par
ces mots « que ton nom soit sanctifié » ou glorifié,
nous demandons que Dieu soit reconnu tel qu'il est par tous les êtres
capables de le connaître et avec les sentiments qui conviennent à
cette connaissance ; en d'autres termes, qu'il soit dûment
honoré, craint, aimé de tous, dans les cieux en haut et ici-bas sur
la terre, par l'universalité des anges et des hommes que, dans ce
but, il a créés capables de le connaître et de l'aimer pour
l'éternité.
« Ton
règne vienne ». Cette seconde demande est intimement liée à
la première. Pour que le nom de Dieu soit sanctifié, nous demandons
que son règne vienne. Ce règne vient pour une âme lorsqu'elle se
repent et croit à l'Évangile, et lorsque Dieu lui enseigne à se
connaître elle-même, puis à connaître Christ et Christ crucifié.
Comme la vie éternelle, « c'est de connaître Dieu et
Jésus-Christ qu'il a envoyé », de même le royaume de Dieu
est commencé sur la terre et établi dans le cœur du croyant, le
Seigneur Dieu tout-puissant règne, alors qu'il est connu en
Jésus-Christ. Il se revêt de son pouvoir vainqueur pour se
soumettre toutes choses. Il entreprend et poursuit dans l'âme son
œuvre de conquête jusqu'à ce qu'il ait « tout mis sous ses
pieds et amené toute pensée captive à l'obéissance de Christ ».
Quand donc il donnera à son Fils « pour son héritage les
nations et pour sa possession les bouts de la terre », quand
tous les royaumes s'inclineront devant lui et que tous les peuples le
serviront, quand la montagne de la maison de l'Éternel, l'Église de
Christ, sera établie par-dessus les montagnes, quand la plénitude
des Gentils y sera entrée et que tout Israël sera sauvé, alors on
verra que le Seigneur est Roi et qu'il s'est revêtu de magnificence,
se montrant à toute âme d'homme comme Roi des rois et Seigneur des
seigneurs. Il sied à ceux qui « aiment son avènement »,
de prier qu'Il hâte ce temps, afin que ce règne de grâce vienne
promptement absorber tous les pouvoirs terrestres, et que tous les
hommes le reçoivent pour roi, croient en son nom et soient ainsi
remplis de justice, de joie et de paix de sainteté et de bonheur,
jusqu'à ce que d'ici-bas ils soient transportés dans son royaume
céleste pour y régner avec Lui aux siècles des siècles.
Car
lorsque nous disons « que ton règne vienne », nous avons
en vue cette dernière fin, nous demandons ce royaume éternel, ce
règne glorieux des cieux, qui est la suite et l'accomplissement du
règne de grâce sur la terre. Et par conséquent, cette demande
aussi bien que la précédente est offerte pour toutes les créatures
intelligentes, qui sont toutes intéressées à ce grand avènement,
à ce renouvellement final où Dieu mettant fin à la misère, au
péché, aux infirmités, à la mort, ramenant tout sous son sceptre,
établira le royaume qui doit durer dans tous les siècles.
« Que
ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » ;
c'est ce qui arrivera nécessairement partout où viendra le règne
de Dieu, où Dieu habitera dans l'âme par la foi, où Christ régnera
dans le cœur par l'amour.
Plusieurs,
je le crois, ne voient dans ces paroles qu'une expression de
résignation ou que le désir de se soumettre à la volonté de Dieu,
quelle qu'elle puisse être. Et c'est là sans doute une disposition
excellente, un don très précieux de la grâce. Mais ce n'est pas de
cette disposition qu'il s'agit ici, au moins directement. C'est pour
une conformité active bien plus que passive à sa volonté, que nous
prions, quand nous disons : « Que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel ».
Comment
est-elle faite, dans le ciel, par les anges dont les choeurs joyeux
environnent son trône ? Ils la font de bon cœur. Ils aiment
ses commandements et prennent plaisir à ses paroles. C'est leur
nourriture, leur breuvage que de lui obéir ; c'est leur gloire
et leur joie. lis la font continuellement ; il n'y a pas
d'interruption dans leur libre service. De nuit comme de jour et à
toute heure (pour parler un langage humain, car dans l'éternité il
n'est proprement question ni de jour, ni de nuit, ni d'heures), ils
sont occupés sans relâche à accomplir ses commandements, à
exécuter ses desseins et ses conseils. Ils la font parfaitement. Le
péché leur est étranger. Il est vrai que « les étoiles ne
sont pas pures devant Lui », même les « étoiles du
matin qui chantent de joie en sa présence » ;
devant Lui, c'est-à-dire comparés avec Lui, les anges mêmes ne
sont pas purs. Mais ce n'est pas à dire qu'ils aient en eux-mêmes
quelque impureté. Non, sans doute, Ils sont au contraire sans tâche,
parfaitement dévoués à sa volonté et obéissants en toutes
choses.
En
d'autres termes, on peut dire que les anges de Dieu font sa volonté
toute entière, qu'ils ne font rien d'autre, rien dont ils n'aient la
pleine certitude que c'est sa volonté ; que de plus, ils font
ce que Dieu veut, comme il le veut, de la manière qui lui plaît et
non d'une autre, enfin qu'il font sa volonté seulement parce que
c'est sa volonté, c'est là la seule raison qui les fait agir ;
ils n'obéissent par aucun autre motif.
Ainsi
donc, demander « que la volonté de Dieu soit faite sur la
terre comme au ciel », c'est demander que tous les habitants de
la terre, que tous les membres de la famille humaine fassent la
volonté de leur Père céleste aussi volontairement, aussi
continuellement, aussi parfaitement que les saints anges, et que « le
Dieu de paix par le sang de l'alliance éternelle les rende accomplis
en toutes sortes de bonnes œuvres, pour faire sa volonté » et
qu'il fasse lui-même en eux tout « ce qui lui est agréable ».
Ou,
en d'autres termes, c'est demander que nous et tous les hommes nous
fassions toute la volonté de Dieu et rien de plus, que nous la
fassions de la manière qu'il veut, et qu'enfin nous fassions cette
volonté parce que c'est sa volonté, sans avoir d'autre raison,
d'autre motif dans tout ce que nous pouvons faire, dire ou penser.
« Donne-nous
aujourd'hui notre pain quotidien ». Ce qui précède était
pour tous les hommes ; maintenant nous prions pour nos propres
besoins, sans que nous devions toutefois, même en ceci, prier
exclusivement pour nous-mêmes, car cette demande et chacune des
suivantes peut s'appliquer à tout le corps de Christ sur la terre.
Par
« le pain » il faut comprendre tout ce qui est nécessaire
tant pour nos âmes que pour nos corps. Nous ne l'entendons pas
seulement du pain matériel, ou, comme dit le Seigneur, de « la
nourriture qui périt », mais bien plus encore du pain
spirituel qui est la grâce de Dieu, ou « la viande permanente
en vie éternelle ». Plusieurs des anciens Pères voyaient
encore ici le pain de la sainte Cène, auquel participait chaque jour
toute l'Église de Christ, et qui jusqu'à ce que « l'amour de
plusieurs se fût refroidi », fût considéré comme le grand
canal par lequel son Esprit se communique à tous les enfants de
Dieu.
« Notre
pain quotidien ». Le mot grec que nous rendons par quotidien
est diversement expliqué par les commentateurs : mais il paraît
désigner ce qui est suffisant pour aujourd'hui et ainsi pour chaque
jour successivement. C'est le sens le plus naturel et c'est ce
qu'expriment les principales traductions.
« Donne-nous » ;
car c'est un don, une grâce et non un droit que nous réclamons.
Nous ne méritons ni l'air qui nous fait vivre, ni la terre qui nous
porte, ni le soleil, qui nous éclaire. Notre seul droit, nous
l'avouons, c'est l'enfer. Mais Dieu nous aime d'un amour gratuit ;
c'est pourquoi nous le prions de nous donner ce que nous sommes aussi
incapables de produire que de mériter de sa main.
Non
que la bonté de Dieu ou sa puissance soit pour nous un motif de
rester oisifs. Il veut plutôt qu'en toutes choses nous usions
d'autant d'activité et nous employions d'aussi grands efforts que si
notre succès devait être l'effet naturel de notre sagesse et de
notre force ; puis que nous attendions, comme n'ayant rien fait,
toute bénédiction de « l'Auteur de tout don et de toute grâce
excellente ».
« Aujourd'hui : »
car nous n'avons pas à nous inquiéter du lendemain. C'est même
dans ce but que notre Créateur tout sage a partagé le temps de
notre vie en ces petites portions si distinctes, afin que chaque
nouveau jour nous apparaisse comme le don nouveau d'une vie à
consacrer à sa gloire et que chaque soirée soit pour nous comme une
fin de vie au-delà de laquelle nous n'apercevions rien que
l'éternité.
« Et
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont
offensés ». Le péché étant le seul obstacle qui empêche
les bontés de Dieu de se répandre sur toute créature, nous
demandons maintenant que cet obstacle soit ôté pour que nous
puissions attendre de Lui avec confiance toutes sortes de biens.
« Nos
offenses ». Le texte dit proprement nos dettes, et cette
manière de désigner nos péchés est fréquente dans les Écritures,
chaque péché étant pour nous comme une nouvelle dette envers Dieu,
à qui nous devons déjà, pour ainsi dire, « dix mille
talents ». Que pourrons-nous donc lui répondre ; s'il
nous dit « Paie-moi ce que tu me dois ? » Nous avons
tout dépensé, il ne nous reste rien, nous sommes tout-à-fait,
insolvables. Si donc Il voulait nous traiter suivant la rigueur de sa
loi et les exigences, de sa justice, il devrait commander « qu'on
nous liât pieds et mains et qu'on nous livrât aux exécuteurs des
tourments ».
Par
le fait nous sommes déjà liés pieds et mains par les chaînes de
nos péchés. Ce sont là, par rapport à nous-mêmes, des chaînes
de fer, des entraves d'airain. Ce sont des blessures dont le monde,
la chair et le diable nous ont tout meurtris et déchirés. Ce sont
des maladies qui épuisent notre sang et nos forces et qui nous
entraînent aux régions du sépulcre. Mais considérés comme ils le
sont ici, par rapport à Dieu, ce sont des dettes immenses et sans
nombre. Nous sommes insolvables. Ah ! crions donc à Lui pour
qu'il nous quitte gratuitement le tout.
« Pardonne-nous ».
L'expression du texte implique à la fois pardon et délivrance. Ces
deux choses, en effet, sont dans une telle relation que si nous
obtenons la première, la seconde suit d'elle-même ; si nos
dettes nous sont quittées, les chaînes tombent de nos mains. Dès
que par la grâce de Dieu en Christ nous recevons le pardon des
péchés, nous recevons aussi une part avec ceux que sanctifie la foi
en Lui. Le péché a perdu sa force. Il n'a « plus de
domination sur ceux qui sont sous la grâce ». Puisqu'il « n'y
a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ »,
ils sont affranchis du péché aussi bien que de la culpabilité.
« La justice de la loi est accomplie en eux » et « ils
ne marchent plus selon la chair, mais selon l'esprit ».
« Comme
nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Ici le
Seigneur dit clairement à quelle condition et dans quel degré nous
pouvons attendre le pardon de Dieu. Nos transgressions et péchés
nous sont pardonnés si nous pardonnons, et comme nous pardonnons aux
autres. Ce point est de la plus haute importance ; et notre
Seigneur tient si fort à nous l'inculquer et à ce que nous ne le
perdions jamais de vue, que, non content de l'avoir inséré dans la
prière même, il le répète deux fois aussitôt après. « Si
vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous
pardonnera aussi les vôtres ; mais si vous ne pardonnez pas aux
hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera pas non plus
les vôtres. (Mat 5 : 14,15) » Ou bien il vous pardonnera
comme vous aurez pardonné. En sorte que s'il reste quelque malice ou
quelque amertume, quelque levain d'aigreur ou de colère, si ce n'est
pas du fond du cœur, clairement, pleinement, que nous pardonnons les
fautes du prochain, nous restreignons d'autant le pardon des nôtres.
Dieu ne peut nous pardonner pleinement, et lors même qu'il nous
montre quelque degré de miséricorde, nous ne lui permettons pas
« d'effacer tous nos péchés et de pardonner toutes nos
iniquités ».
Mais
s'il en est ainsi, que devient alors cette prière dans notre bouche
quand nous l'offrons à Dieu sans pardonner du cœur à notre
prochain ses offenses ? Ce n'est rien moins qu'un défi ouvert
par lequel nous bravons ses plus terribles jugements. « Pardonne-nous
comme nous pardonnons », c'est-à-dire, pour parler net :
ne nous pardonne pas du tout ; ne nous fais point de grâce !
Nous désirons que tu te souviennes de nos péchés et que ta colère
demeure sur nous ! Mais y pensez-vous, d'offrir à Dieu une
telle prière ? Et il ne vous a pas encore jetés en enfer !
Oh ! ne le tentez pas plus longtemps ! Dés maintenant, dès
cette heure, par sa grâce, pardonnez comme vous voulez qu'il vous
pardonne ! Dès cette heure, aie pitié de ton compagnon de
service comme Dieu a eu et veut avoir pitié de toi !
« Et
ne nous induis point en tentation, mais délivre-nous du malin ».
« Ne nous induis point en tentation ». Le mot grec
traduit par tentation signifie proprement une épreuve. Tel est aussi
quelquefois le sens du mot dans notre langue, quoique plus souvent il
exprime la sollicitation au mal. Saint Jacques l'emploie dans les
deux sens. Dans le premier, quand il dit : « Heureux
l'homme qui endure la tentation, car quand il aura été éprouvé »
et trouvé fidèle « il recevra la couronne de vie ».
Mais il ajoute aussitôt dans le second : « Que personne
ne dise, lorsqu'il est tenté, c'est Dieu qui me tente ; car,
comme Dieu ne peut être tenté par aucun mal, aussi ne tente-t-il
personne ; mais chacun est tenté quand il est attiré (ou
entraîné loin de Dieu) et amorcé par sa propre convoitise »,
comme le poisson se laisse prendre par l'appât. C'est quand il est
ainsi entraîné et amorcé qu'il entre proprement en tentation.
C'est alors que la tentation le couvre comme une nuée et se répand
sur toute son âme. Oh ! qu'il est difficile alors qu'il
échappe ! C'est pourquoi nous supplions Dieu de ne pas « nous
induire en tentation », c'est-à-dire, « puisqu'il ne
tente personne », de ne pas souffrir que nous y soyons induits.
« Mais
délivre-nous du malin », du méchant. C'est ainsi qu'est
désigné, dans un sens particulier, le « Prince et le Dieu de
ce monde », qui « agit avec puissance dans les enfants de
rébellion ». Mais tous ceux qui, par la foi, sont enfants de
Dieu, sont arrachés de ses mains. Il peut les attaquer et il le
fera ; mais il ne saurait les vaincre, à moins qu'ils ne
trahissent leurs propres âmes. Il peut les tourmenter pour un temps,
mais non les détruire ; car ils ont Dieu pour eux qui ne
manquera pas de « venger » à la fin « ses élus
qui crient à Lui jour et nuit ». Seigneur ! quand nous
sommes tentés, ne permets pas que nous entrions en tentation !
Fraie-nous toi-même une porte d'issue, de sorte que le malin ne nous
touche point !
La
conclusion de cette divine prière, communément appelée doxologie,
est une action de grâces solennelle, une confession sommaire des
attributs et des œuvres de Dieu, « car à Toi est le règne »,
la souveraineté sur toutes tes œuvres passées, présentes et
futures ; car « ton royaume est un royaume éternel et ta
domination est d'âge en âge « la puissance », la force
par laquelle cette souveraineté s'exerce dans ton royaume éternel,
par laquelle tu fais ce qu'il te plaît dans tous les lieux de ton
empire ; « et la gloire », la louange que te doit
toute créature pour ta puissance, pour la force de ton royaume et
pour toutes les œuvres merveilleuses que tu opères depuis
l'éternité et que tu opéreras toujours, « aux siècles des
siècles ». Amen !
Ainsi soit-il !
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