Il fit faire à Jérusalem des machines inventées par un ingénieur, et destinées à être placées sur les tours et sur les angles, pour lancer des flèches et de grosses pierres. Sa renommée s’étendit au loin, car il fut merveilleusement soutenu jusqu’à ce qu’il devînt puissant.
(2 Chroniques 26:15)
Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; (1 Corinthiens 1:27)
et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. (2 Corinthiens 12:9)
Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. (Éphésiens 6:10)
Si l'on met en parallèle les quelques passages ci-dessus, il suffit de quelques secondes d'attention pour voir surgir la pensée qui va être au centre de notre sujet, à savoir la grande importance de la faiblesse, la valeur considérable qui s'attache à un état de dépendance consciente.
afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, (Éphésiens 3:19)
fortifiés en toute force selon la puissance de sa gloire, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. (Colossiens 1:11)
fortifiés en toute force selon la puissance de sa gloire, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. (Colossiens 1:11)
Si l'on met en parallèle les quelques passages ci-dessus, il suffit de quelques secondes d'attention pour voir surgir la pensée qui va être au centre de notre sujet, à savoir la grande importance de la faiblesse, la valeur considérable qui s'attache à un état de dépendance consciente.
C'est presque une contradiction que nous avons là, sous nos yeux : "Dieu a choisi les choses faibles..." "Fortifiez-vous..." "puissamment fortifiés..."
On peut toujours, dans l’Écriture, opposer un texte à un autre texte et faire ainsi apparaître une contradiction. Mais quand on y regarde de près, on constate qu'au fond, l’Écriture ne se contredit pas. Soit dit en passant, nous serions bien inspirés, chacun de nous, de trancher cette question une fois pour toutes pour notre propre compte. Les contradictions sont là, extérieurement, mais elles ont une explication. C'est en profondeur qu'il faut la chercher. Quand on a trouvé la vraie signification des choses, on s'aperçoit que les textes s'accordent en réalité à la perfection.
Nous sommes justement ici en présence d'un de ces nombreux paradoxes. Nous pourrions au besoin exprimer les mêmes pensées sous une forme un peu différente qui rendrait l'opposition encore plus tranchée. SI je disais par exemple :
La faiblesse est une bonne chose. La force est une bonne chose... Force et faiblesse doivent exister au même moment chez le même individu.
Le paradoxe ainsi formulé, ne paraît-il pas invraisemblable ? Et cependant, il en est bien ainsi. La faiblesse et la force sont toutes les deux représentées comme conformes à la pensée de Dieu. Elles doivent toutes les deux se trouver simultanément chez la même personne.
Oui, la faiblesse ! Une faiblesse telle, qu'on ne peut rien faire. Force et puissance aussi, en même temps ; "puissamment fortifiés", au point de voir s'accomplir de vraies merveilles. Une conscience simultanée, une expérience simultanée, une réalité simultanée, et pas de contradiction. Comment donc cela peut-il se faire, demandez-vous et que faut-il croire : C'est ce que nous allons essayer d'expliquer.
Il nous est arrivé plus d'une fois, parlant de la faiblesse, de sa nécessité, de l’importance d'une certaine forme de dépendance, soulignant ce qu'il y avait de précieux de ce sentiment qu'on a souvent d'être à la merci de Dieu, de nous voir tout aussitôt jeter à la face des versets de l’Écriture qui parlent de force. On en voulait à nos affirmations. On s'efforçait de détruire nos arguments et de réduire à néant ce que nous cherchions à mettre en lumière, tout simplement parce que les deux choses paraissent inconciliables.
C'est triste à dire mais c'est vrai : il y a des frères et des sœurs dans la foi qui se laissent complètement paralyser mentalement par ces contradictions apparentes de l’Écriture. Voyons donc les choses en face.
Si le Seigneur attend vraiment des Siens, comme nous le croyons, qu'ils se trouvent en même temps dans deux états différents qui paraissent s'exclure l'un l'autre, reconnaissons qu'il y a un problème et abordons-le de front. Nous en retirerons tous un profit certain
Il tarit toutes les sources de la force humaine avant de manifester Sa force à Lui dans sa perfection.
Le fait est certain, et la lecture de la Parole de Dieu ne laisse aucun doute à cet égard, pas plus que l'histoire des différents instruments qui ont, au cours des siècles, donné à Sa cause une impulsion décisive.
La faiblesse, la dépendance consciente sont si nécessaires qu'elle rentre dans la catégorie des choses qui ont un prix tout spécial aux Yeux de Dieu. Et pour nous, aussi bien que pour Lui, elles constituent une ressource positive, et ont une valeur de premier plan.
Dans l'univers entier, l'homme tel qu'il est par nature, tient à la force, il la désire. La faiblesse ? Il l'a en horreur. Il se révolte contre elle, car ce qu'il veut c'est la puissance. Cette inclinaison, ce désir, fait partie de notre nature.
Où est la personne si insignifiante qu'elle paraisse au yeux de son entourage, qui éprouve une joie naturelle, une joie sans mélange, à se voir laissée de côté, à se sentir marcher dessus, qui trouve son plaisir à se laisser ravaler, à ne pouvoir tenir son rang, à ne pas être à la hauteur de ses semblables, à ne pas avoir une certaine mesure de dignité ? Non, telle n'est pas le penchant habituel de la nature humaine !
Souvent même, une feinte humilité n'est pour l'homme qu'un moyen subtil d'attirer l'attention sur lui, et ainsi de marquer un point ! Nous avons entendu des personnes se vanter d'être parmi les plus humbles qui soient au monde. Cette parole même n'était pas autre chose, dans leur bouche, que le moi se montrant à nu sous une fausse humilité.
Jamais nous n'arriverons à dépister toutes les formes de la vie propre. Elle doit à tout prix s'exprimer dans cette façon : être fort, atteindre d'une façon ou d'une autre, à la puissance, à l'influence, parvenir à un certain rang, être quelqu'un, faire montre de ce dont on est capable. La nature humaine est là, toute entière, en raccourci.
Cet élément est entré avec la chute dans la constitution même de l'homme, et il se manifeste, invariablement, dans le sens de l'intérêt.
Il y a là quelque chose de tellement profond, de tellement subtil, de tellement secret, que nous ne parviendrons jamais, ni vous ni moi, à en toucher le fond. Nous ne pourrons jamais en avoir raison. Nous n'arriverons jamais à mettre la main dessus une fois pour toutes pour lui régler son compte. C'est quelque chose qui nous dépasse, tant par sa profondeur que par ses détours. Ce désir d'être fort se manifeste sous des dehors qui sont parfois si habilement camouflés qu'il réussissent à nous donner le change et à se faire prendre pour légitimes. Souvent le désir est à peine conscient et passe complètement inaperçu.
Vous aurez peine à le croire, mais une proportion considérable des maux qui nous atteignent, des ravages, des ruines, des limitations de toutes sortes qui éprouvent le peuple de Dieu, n'a pas d'autre cause. On peut s'en rendre compte, si l'on veut bien se donner la peine d'aller au fond des choses.
Entre cette aspiration particulière de notre nature et les vrais intérêts du Seigneur, il y a un antagonisme implacable. Être fort ! Sous une forme ou sous une autre, dans un domaine ou dans un autre, n'importe où, n'importe comment, mais au moins, être fort !... Voilà le cri du cœur de cette humanité déchue !
Fut-il homme plus entièrement, plus radicalement consacré à Dieu que l'apôtre Paul, qui ne craindra pas de faire la preuve qu'il est prêt à mourir pour le Seigneur ? Et cependant, même dans un homme comme celui-là, Dieu a repéré un danger, le danger du vieil homme.
Ce fut une révélation pour Paul quand Dieu lui fit comprendre le pourquoi de cette écharde dans la chair. Le danger est si subtil, il rampe si secrètement, que l'âme la plus dépourvue de détours, la consécration la plus transparente n'est pas plus à l'abri que les autres. C'est quelque chose qui travaille dans l'ombre, là où nous ne voyons rien.
De là, pour Dieu, cette impérieuse nécessité de rendre la Croix continuellement réelle et expérimentale dans notre vie, pour avoir raison, pour triompher de cet élément-là, pour nous briser, pour nous vider, nous faire parvenir à cet état de faiblesse et de dépendance consciente qui a un grand prix à Ses yeux.
La valeur de la faiblesse s'apprécie à l'ampleur des dommages que peut causer à l’œuvre de Dieu cette tendance innée de notre nature, ce trait si profond de notre caractère.
Nous sommes justement ici en présence d'un de ces nombreux paradoxes. Nous pourrions au besoin exprimer les mêmes pensées sous une forme un peu différente qui rendrait l'opposition encore plus tranchée. SI je disais par exemple :
La faiblesse est une bonne chose. La force est une bonne chose... Force et faiblesse doivent exister au même moment chez le même individu.
Le paradoxe ainsi formulé, ne paraît-il pas invraisemblable ? Et cependant, il en est bien ainsi. La faiblesse et la force sont toutes les deux représentées comme conformes à la pensée de Dieu. Elles doivent toutes les deux se trouver simultanément chez la même personne.
Oui, la faiblesse ! Une faiblesse telle, qu'on ne peut rien faire. Force et puissance aussi, en même temps ; "puissamment fortifiés", au point de voir s'accomplir de vraies merveilles. Une conscience simultanée, une expérience simultanée, une réalité simultanée, et pas de contradiction. Comment donc cela peut-il se faire, demandez-vous et que faut-il croire : C'est ce que nous allons essayer d'expliquer.
Il nous est arrivé plus d'une fois, parlant de la faiblesse, de sa nécessité, de l’importance d'une certaine forme de dépendance, soulignant ce qu'il y avait de précieux de ce sentiment qu'on a souvent d'être à la merci de Dieu, de nous voir tout aussitôt jeter à la face des versets de l’Écriture qui parlent de force. On en voulait à nos affirmations. On s'efforçait de détruire nos arguments et de réduire à néant ce que nous cherchions à mettre en lumière, tout simplement parce que les deux choses paraissent inconciliables.
C'est triste à dire mais c'est vrai : il y a des frères et des sœurs dans la foi qui se laissent complètement paralyser mentalement par ces contradictions apparentes de l’Écriture. Voyons donc les choses en face.
Si le Seigneur attend vraiment des Siens, comme nous le croyons, qu'ils se trouvent en même temps dans deux états différents qui paraissent s'exclure l'un l'autre, reconnaissons qu'il y a un problème et abordons-le de front. Nous en retirerons tous un profit certain
C'est pour remplir que Dieu vide
La nécessité de la faiblesse s'explique fort bien ! D'un bout à l'autre des Écritures, l'Ancien et le Nouveau Testament s'accordent pour établir clairement que Dieu commence toujours par faire une œuvre négative chez ceux qu'Il veut employer. Il les humilie, Il les met par terre, Il leur fait toucher du doigt leur faiblesse et leur néant. Il les vide avant de les remplir. Il brise avant de se mettre à l’œuvre avec un instrument donné.
Il tarit toutes les sources de la force humaine avant de manifester Sa force à Lui dans sa perfection.
Le fait est certain, et la lecture de la Parole de Dieu ne laisse aucun doute à cet égard, pas plus que l'histoire des différents instruments qui ont, au cours des siècles, donné à Sa cause une impulsion décisive.
La faiblesse, la dépendance consciente sont si nécessaires qu'elle rentre dans la catégorie des choses qui ont un prix tout spécial aux Yeux de Dieu. Et pour nous, aussi bien que pour Lui, elles constituent une ressource positive, et ont une valeur de premier plan.
Pourquoi Dieu nous diminue
Mais quand donc cette nécessité commence-t-elle ? A quelle occasion prend-elle naissance ? Ce qui la détermine, c'est ce désir, naturel au cœur de l'homme, d'être fort, de pouvoir faire acte de puissance.
Dans l'univers entier, l'homme tel qu'il est par nature, tient à la force, il la désire. La faiblesse ? Il l'a en horreur. Il se révolte contre elle, car ce qu'il veut c'est la puissance. Cette inclinaison, ce désir, fait partie de notre nature.
Où est la personne si insignifiante qu'elle paraisse au yeux de son entourage, qui éprouve une joie naturelle, une joie sans mélange, à se voir laissée de côté, à se sentir marcher dessus, qui trouve son plaisir à se laisser ravaler, à ne pouvoir tenir son rang, à ne pas être à la hauteur de ses semblables, à ne pas avoir une certaine mesure de dignité ? Non, telle n'est pas le penchant habituel de la nature humaine !
Souvent même, une feinte humilité n'est pour l'homme qu'un moyen subtil d'attirer l'attention sur lui, et ainsi de marquer un point ! Nous avons entendu des personnes se vanter d'être parmi les plus humbles qui soient au monde. Cette parole même n'était pas autre chose, dans leur bouche, que le moi se montrant à nu sous une fausse humilité.
Jamais nous n'arriverons à dépister toutes les formes de la vie propre. Elle doit à tout prix s'exprimer dans cette façon : être fort, atteindre d'une façon ou d'une autre, à la puissance, à l'influence, parvenir à un certain rang, être quelqu'un, faire montre de ce dont on est capable. La nature humaine est là, toute entière, en raccourci.
Une déviation funeste
Ce qu'il importe de bien comprendre, c'est que dans la nature humaine telle qu'elle est maintenant, dans ce que nous appelons l'humanité déchue, l'exercice de la puissance a été complètement faussée par l'intrusion d'un élément subversif : le pouvoir.
La puissance est devenue une affaire personnelle et de ce fait, s'est trouvée complètement viciée.
Il n'a jamais été dans la pensée de Dieu de faire de l'homme un ver de terre, un être rampant, dépourvu de toute dignité. Son intention, au contraire, était de la parer de noblesse et de magnificence, comme il convenait au produit le plus beau de Son activité créatrice, de l'honorer d'une grande dignité, et de le doter richement dans le domaine de la force, de la puissance, et de l'influence qu'il pourrait exercer.
Mais c'était pour Sa satisfaction à Lui, pour Sa gloire à Lui, pour Son honneur à Lui. En un mot c'était pour Lui-même qu'Il concevait les choses sous cette forme-là.
Toue cette belle pensée s'est retrouvée réduite à néant. Et cette nature sortie si belle des mains de Dieu, est devenue un centre d'intérêt personnel, qui trouve en tout temps et en tout lieu l'occasion de s'exprimer. C'est la nature humaine telle que nous la trouvons maintenant.
Ce n'est que quand le principe de la vie propre a été brisé sans retour que nous pouvons accepter avec joie la dernière place, pour l'amour du Seigneur.
Les intrigues de Satan
La faiblesse est nécessaire, avons-nous affirmé. Et le secret de cette nécessité, c'est que l'homme, dans l'état où il se trouve, a en lui une force, - ou une aspiration à la force - qui a été détournée de sa destination par une force subversive.
Nous avons nommé Satan dont le plan général est bien connu et son seul but, l'objectif qu'il poursuit avec plus d'acharnement que n'importe quoi d'autre, c'est la force, l'empire, la domination. Et cette idée, cette suggestion, cette convoitise, il a réussi à la communiquer à l'homme et à la lui faire accepter : être comme Dieu, avoir de la force pour lui-même, sans plus se soucier de sa dépendance de Dieu.
Ainsi s'est constituée, entre l'homme et Satan cette horrible fraternité : la recherche de la puissance pour des fins personnelles.
Que ce soit là notre but avoué ou non, il n’importe. Nous avons cela dans notre nature, malgré nous. Les saints eux-mêmes en eux découvrent cette tendance-là. Quand Dieu les fait prospérer, quand Dieu accumule sur eux Ses bénédictions, ils s'aperçoivent que dans la vieille nature il y a toujours cet ennemi éhonté qui n'hésiterait pas à s'emparer des grâces mêmes de Dieu pour les exploiter à son profit, s'en faire une gloire personnelle.
"Il fut merveilleusement soutenu jusqu'à ce qu'il devînt puissant", nous est-il dit du roi Ozias, et jusqu'à ce qu'il se servît des bénédictions sans nombre que Dieu lui avait octroyées comme d'un prétexte pour s'élever outre mesure (2 Chroniques 26:15-16) et porter une main téméraire dans le domaine sacré du sanctuaire.
Cette chose mauvaise, cet ennemi du dedans qui, même chez les saints les plus "merveilleusement soutenus" et bénis de Dieu, reparaît de temps à autre et devient leur perte. Cela nous ramène toujours à la vieille, à l'éternelle histoire : la puissance convoitée. C'est là, répétons-le, l'objectif suprême de Satan.
Cet élément est entré avec la chute dans la constitution même de l'homme, et il se manifeste, invariablement, dans le sens de l'intérêt.
Il y a là quelque chose de tellement profond, de tellement subtil, de tellement secret, que nous ne parviendrons jamais, ni vous ni moi, à en toucher le fond. Nous ne pourrons jamais en avoir raison. Nous n'arriverons jamais à mettre la main dessus une fois pour toutes pour lui régler son compte. C'est quelque chose qui nous dépasse, tant par sa profondeur que par ses détours. Ce désir d'être fort se manifeste sous des dehors qui sont parfois si habilement camouflés qu'il réussissent à nous donner le change et à se faire prendre pour légitimes. Souvent le désir est à peine conscient et passe complètement inaperçu.
Vous aurez peine à le croire, mais une proportion considérable des maux qui nous atteignent, des ravages, des ruines, des limitations de toutes sortes qui éprouvent le peuple de Dieu, n'a pas d'autre cause. On peut s'en rendre compte, si l'on veut bien se donner la peine d'aller au fond des choses.
Entre cette aspiration particulière de notre nature et les vrais intérêts du Seigneur, il y a un antagonisme implacable. Être fort ! Sous une forme ou sous une autre, dans un domaine ou dans un autre, n'importe où, n'importe comment, mais au moins, être fort !... Voilà le cri du cœur de cette humanité déchue !
La Croix et la nature humaine
La nécessité pour l'homme d'être affaibli, diminué, brisé, vidé, se justifie donc abondamment.
Pour traiter un tel sujet, il faudrait pouvoir l'embrasser vraiment dans toute son étendue, et le sonder dans toute sa profondeur. Et ni vous, ni moi n'avons les ressources spirituelles et de pénétration pour espérer y parvenir jamais. Mais le Seigneur connaît toute l'ampleur du problème. Il en a mesuré l'étendue, et rien ne Lui échappe dans notre nature humaine, pas plus l'infiniment petit que l'infiniment grand.
Or, c'est Lui qui est allé à la Croix pour entraîner dans Sa mort notre nature déchue. La Croix de Jésus-Christ a une portée qui dépasse de beaucoup tout ce que nous avons découvert jusqu'ici, et tout ce que nous pourrons jamais nous représenter. Les profondeurs de notre nature ont été vues à la Croix comme nous ne les avons jamais vues, et le problème qu'elles posent y a été tranché souverainement et pour toujours.
Toutes ces forces subtiles qui nous trompent au point de se faire passer pour bonnes, Dieu les a vues dans leur brutale réalité. Toutes ces choses qui dépassent ce que nous en pouvons connaître ou concevoir, Dieu les a clouées à la Croix et en a eu raison. De la racine jusqu'aux rameaux, du centre à circonférence, tout a été mis à nu et a eu son compte réglé.
Mais cette œuvre de fond doit, nous le savons, avoir une application pratique.
Des preuves que dans ce domaine la faiblesse est une nécessité divine ? Nous en avons une, entre beaucoup d'autres, dans la vie de Paul. Paul, ce grand apôtre, cet instrument de choix, élu dès avant la fondation du monde. Malgré tout ce qu'il peut représenter, comme témoignage vivant de la grâce et de la souveraineté de Dieu; bien qu'il ait vu le ciel ouvert au-dessus de sa tête; bien qu'il ait entendu la voix du fils de Dieu glorifié, même cet homme-là il faut qu'il ait une écharde plantée dans sa chair, de peur qu'il ne s'élève outre mesure.
N'y a-t-il pas là un sûr indice de la pensée de Dieu, et de la façon dont Il se représente les ravages que peut causer le besoin inné d'être fort ? Certainement, car cette aspiration qui se cache toujours quelque part dans les replis secrets de la l'ancienne création finirait par se montrer, en dépit de la consécration, en dépit d'un abandon complet entre les mains du Seigneur, en dépit de la volonté de mourir toujours pour la cause du Seigneur.
Mais cette œuvre de fond doit, nous le savons, avoir une application pratique.
Des preuves que dans ce domaine la faiblesse est une nécessité divine ? Nous en avons une, entre beaucoup d'autres, dans la vie de Paul. Paul, ce grand apôtre, cet instrument de choix, élu dès avant la fondation du monde. Malgré tout ce qu'il peut représenter, comme témoignage vivant de la grâce et de la souveraineté de Dieu; bien qu'il ait vu le ciel ouvert au-dessus de sa tête; bien qu'il ait entendu la voix du fils de Dieu glorifié, même cet homme-là il faut qu'il ait une écharde plantée dans sa chair, de peur qu'il ne s'élève outre mesure.
N'y a-t-il pas là un sûr indice de la pensée de Dieu, et de la façon dont Il se représente les ravages que peut causer le besoin inné d'être fort ? Certainement, car cette aspiration qui se cache toujours quelque part dans les replis secrets de la l'ancienne création finirait par se montrer, en dépit de la consécration, en dépit d'un abandon complet entre les mains du Seigneur, en dépit de la volonté de mourir toujours pour la cause du Seigneur.
Fut-il homme plus entièrement, plus radicalement consacré à Dieu que l'apôtre Paul, qui ne craindra pas de faire la preuve qu'il est prêt à mourir pour le Seigneur ? Et cependant, même dans un homme comme celui-là, Dieu a repéré un danger, le danger du vieil homme.
Ce fut une révélation pour Paul quand Dieu lui fit comprendre le pourquoi de cette écharde dans la chair. Le danger est si subtil, il rampe si secrètement, que l'âme la plus dépourvue de détours, la consécration la plus transparente n'est pas plus à l'abri que les autres. C'est quelque chose qui travaille dans l'ombre, là où nous ne voyons rien.
De là, pour Dieu, cette impérieuse nécessité de rendre la Croix continuellement réelle et expérimentale dans notre vie, pour avoir raison, pour triompher de cet élément-là, pour nous briser, pour nous vider, nous faire parvenir à cet état de faiblesse et de dépendance consciente qui a un grand prix à Ses yeux.
La valeur de la faiblesse s'apprécie à l'ampleur des dommages que peut causer à l’œuvre de Dieu cette tendance innée de notre nature, ce trait si profond de notre caractère.
La force : sa vraie nature, son vrai domaine
Mais il y a un mot à dire dans l'autre sens.
A côté de la nécessité de la faiblesse, la nécessité de la force est tout aussi réelle et tout aussi impérieuse. "Fortifiez-vous !...." nous est-il dit. Et cette parole n'a certes pas moins de poids que les autres. Mais quelle est la nature de cette force : dans quel domaine doit-elle s'exercer ?
"Fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force toute puissante." (Éphésiens 6:10)
Cette force ne sera jamais notre possession personnelle. Elle ne fera jamais partie de nous-mêmes. Le Seigneur veillera à ce qu'elle reste toujours sous Sa garde, de façon à ce que notre relation avec Lui se maintienne constamment sur une base de dépendance et de foi.
Nous ne pourrons jamais prendre le large avec la force du Seigneur et l'employer à notre guise comme si c'était la notre. Fortifiez-vous dans le Seigneur.
L'homme selon le cœur de Dieu
Or voici au fond à quoi tout cela nous ramène.
Il y a un Homme en qui toute la puissance de Dieu peut habiter sans danger. Il y a un Homme dans lequel la puissance divine peut demeurer dans sa plénitude sans courir aucun risque. Cet homme est dans le ciel. Cet Homme n'est pas ici-bas.
La puissance ne peut pas demeurer en nous sans danger. "Il fut merveilleusement soutenu jusqu'à ce qu'il devînt puissant." -"Jusqu'à ce que ..." Quel dommage qu'il ait fallu ici faire intervenir cette conjonction ! Le dernier mot de l'histoire, dans le cas d'Ozias, c'est que Dieu dut l’abattre. Quelle conclusion terrible d'une vie si bien commencée ! La grande leçon à en tirer, c'est que nous ne saurions sans péril nous approprier la force de Dieu.
Aussi Dieu a-t-Il planté la Croix sur ce chemin, pour que nous ne puissions jamais forcer le barrage. Dieu ne peut pas permettre une chose comme celle-là. Si nous passons outre, nous serons brisés. Nous nous écraserons contre le grand Veto de la Croix.
Mais Dieu a trouvé un Homme ! Oh ! Oui, je sais qu'Il est plus qu'un Homme. Il est Dieu. Il est le Fils de Dieu.
Mais ce n'est qu'un des côtés de Sa personne. SI nous parlons de l'autre côté, ce n'est pas pour diminuer celui-ci. C'est le Fils de l'Homme qui nous intéresse ici. Comme tel, Il se présente à nous comme un Homme en qui la puissance de Dieu peut habiter dans sa plénitude et sans danger. Cet Homme-là n'usera jamais de cette puissance à des fins personnelles. Il ne s'affranchira jamais de Sa dépendance du Père. Jamais vous ne verrez le Seigneur Jésus tirer un parti charnel de la puissance qu'Il possède. Il n'y a pas de trace en Lui, de cette sournoise activité du moi qui cherche à retirer un avantage personnel de la puissance et de la bénédiction de Dieu. Dans Sa nature cette inclinaison est absente.
Mais pas dans la nôtre ! L'homme le plus saint que la terre porte l'a en lui. Comment donc faire ?
Peut-être savoure-t-il sans bien réaliser la portée de ce sentiment, l'agréable satisfaction de voir les yeux se tourner vers lui, à cause de sa consécration, ou à cause de son expérience.... Oui, oui ! Même dans ce domaine-là ce penchant porte ses fruits.
Mais voici un Homme qui peut avoir toute la puissance de Dieu à Sa disposition, et chez lequel on ne distingue pas la moindre velléité de détourner cette puissance à Son profit. Aussi peut-elle habiter en Lui dans sa plénitude.
Voici d'ailleurs quelques références bibliques qui établissent clairement qu'à cet égard Il est bien l'Homme selon le cœur de Dieu. Vous pouvez chercher les passages si vous voulez.
parce qu’il (Dieu) a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné......., (Actes 17 verset 31)
Quel est cet Homme ?
Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, (2 Timothée 4 verset 8)
Revenons en arrière, maintenant, à Romains 2 verset 16 :"C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes."
L'Homme qu'Il a désigné pour juger le monde avec justice, le Seigneur, le juste juge, en ce jour-là - Quel est ce Seigneur, ce juste juge ? Jésus-Christ, l'Homme que Dieu a désigné !
S'il vous faut d'autres témoignages lisez en entier le chapitre cinq de l'évangile de Jean, "Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme." (verset 27)
Le voilà donc bien, l'Homme sur qui repose sans aucun danger toute la puissance de Dieu. Les choses étant établies, il y a deux points que nous pouvons à présent faire ressortir.
Nous devons être forts de la force qui est dans le Christ Jésus. C'est Lui qui doit être notre force. Nous n'aurons jamais cette force-là en nous mêmes. Elle ne sera jamais notre force intrinsèque ; pas ici-bas du moins. C'est Sa force. Et parce que c'est Sa force il faut qu'il y ait, d'une part, en ce qui nous concerne, une faiblesse constante, une dépendance continuelle. En ce qui le concerne Lui, la question est tranchée, Il est notre force.
Qu'est-ce que Paul entend quand il dit "quand je suis faible, c'est alors que je suis fort" ? Voilà qui est pour le moins contradictoire ! Il veut en d'autres termes dire : "-Quand je suis faible, le Seigneur a l'occasion de montrer Sa force en moi."
C'est de cette force-là que nous avons besoin. Or, ce n'est que lorsque nous sommes faibles que la force du Seigneur peut se déployer toute entière. Si nous sommes forts, le Seigneur se tient en arrière et nous laisse aller de l'avant à notre gré. Nous avons tôt fait alors d'épuiser nos ressources et de nous trouver en fâcheuse posture.
"Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort." La contradiction tombe quand on prend les choses par l'intérieur. Faible et fort en même temps ? Oui, mais jamais forts en nous-mêmes, forts dans le Seigneur seulement.
La seconde chose qui ressort clairement, c'est cette conformité au Fils de Dieu à laquelle la faiblesse nous fait tendre. Cette conformité au Fils de Dieu ouvre devant nous toutes ses avenues et nous invite à atteindre, par la foi, par la dépendance, par la faiblesse, lentement - Oh ! Combien lentement ! - cette position qui permet au Seigneur de se fier à nous sachant que nous ne prendrons pas Sa bénédiction, Sa force, les fruits qu'Il nous donne de porter, pour les négocier à notre profit.
Alors nous commençons à être dignes de Sa confiance, comme le Fils était digne de la confiance du Père, parce que nous devenons conformes à l'image du Fils.
Dans la mesure où il en est ainsi, Il fait reposer Sa puissance sur nous avec plus d'abondance.
Ceux qui sont le plus conscients de leur propre faiblesse, et par conséquent déploient le plus de foi pour avoir part à la force du Seigneur. Ce sont ceux-là qui Lui frayent la route pour permettre la manifestation la plus éclatante de Sa force en eux.
C'est si souvent notre propre force qui fait obstacle à la manifestation de la Sienne !
Notre faiblesse, voilà la porte par laquelle Sa force fait son apparition. Aussi, l'apôtre peut-il avec raison se glorifier de ses faiblesses, pour que la puissance de Christ repose sur lui et vienne résider en lui.
Que Dieu nous fasse tous entrer dans la réalité de ce glorieux paradoxe !
T.A.S.
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