vendredi 24 janvier 2014

Courte méditation sur 2Corinthiens 6

1 Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain.
2 Car il dit : Au temps favorable je t'ai exaucé, Au jour du salut je t'ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut.
3 Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. 

    Dans ce chapitre, nous avons des leçons importantes à retenir, qui peuvent nous aider durant notre marche ici-bas. Nous sommes exhortés, en même temps que ces Corinthiens à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Paul va développer cette idée maîtresse durant toute la partie de cette lettre. 
    Méditons sur ces trois premiers versets. Ils décrivent la porte par laquelle sont entrés ces Corinthiens. Elle a été ouverte par la prédication de Paul et de ceux qui l'aidaient dans ce ministère de l’Évangile pour les païens. Cette porte est décrite ainsi : "Au temps favorable, je t'ai exaucé, Au jour du salut, je t'ai secouru." Paul écrit "voici maintenant le jour du salut" C'est le maintenant du jour de la Pentecôte avec l'envoi du Saint Esprit. Ce jour unique est le présent de chaque matin jusqu'au retour glorieux de notre Seigneur. C'est la prédication de l’Évangile et chaque fois qu'elle est prêchée c'est Le jour, ce Jour qui est l'aujourd'hui du Dieu Sauveur, un jour unique qui ne cessera qu'à retour .
    Le verset 2 est tiré des écrits du prophète Esaïe chapitre 49, verset 8. Dans le contexte, il s'agit du serviteur de l’Éternel, notre Seigneur. Le salut, dans ce passage est pour Israël, le peuple infidèle dont l'amour de Dieu pour celui-ci ne s'est jamais démenti. Dieu est fidèle à l'alliance coupée (conclue) avec Abraham. 
    Ce serviteur,  appelé dès le sein de sa mère (49.1) se plaint et dit: "c'est en vain que je me suis fatigué, c'est pour le vide, la vanité que j'ai consumé ma force." Mais l’Éternel le rassure et lui fait la promesse, celle que nous lisons au verset 2 de cette lettre. Il s'agit de la venue du Messie pour son peuple, notre Seigneur. Son travail n'a pas été vain! Dieu est fidèle et Il leur a envoyé le Messie selon Sa promesse.
    Paul, l'apôtre des Gentils a reçu ce verset pour les nations vers lesquelles il a été envoyé. C'est Christ en lui qui est ce Serviteur et c'est l'apôtre qui assume, par la grâce infinie de Dieu, la réalité de ce service. Les nations sont incluses dans le salut pour Israël. Dans Actes 13, Paul et Barnabas étant rejetés par les Juifs qui refusaient ce salut leur dirent :

47 Car ainsi nous l'a ordonné le Seigneur : Je t'ai établi pour être la lumière des nations, Pour porter le salut jusqu'aux extrémités de la terre. 

    C'est aussi un verset tiré d'Esaïe 49 concernant le serviteur de l’Éternel qui prouve ainsi que le salut n'est pas exclusivement réservé à Israël. Il s'est étendu à toutes les nations. C'est la porte du salut pour toutes les nations, porte annoncée premièrement par ceux des Juifs qui ont cru à l’Évangile. Cette porte se nomme "Aujourd'hui!" Jésus Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde,  prêché à tous les hommes, est cette porte. 
    Paul et ses amis ont une vie et un témoignage qui honorent Christ en eux, Serviteur de l’Éternel, afin qu'ils ne soient pas un sujet de scandale pouvant salir ce service envers les nations. Ailleurs, dans Éphésiens, il écrit : "Je vous exhorte, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée." Par ces paroles, il décrit le chemin qu'il a pris avec ses amis. C'est le chemin étroit, le seul qui permet de marcher d'une manière digne de la vocation céleste adressée à Paul et ses amis, ce chemin qui a été d'abord enseigné aux disciples par notre Seigneur. Ce chemin c'est le Seigneur Lui-même (Jean 14.6) Le chemin n'est pas une chose, c'est Jésus! Si Jésus, le Chemin a été persécuté, nous ne sommes pas plus que Lui!
    Le Seigneur a enseigné que cette porte et ce chemin sont étroits et peu passent la porte et empruntent ce chemin. La porte est étroite car elle révèle notre véritable nature aux yeux de Dieu. Nous sommes contraints de passer par un puissant moment de repentance et de confession pour accéder à cette porte. Peu l'emprunte a affirmé notre Seigneur. C'est la porte de la mort à nous même pour recevoir la Vie du Seigneur.Cette porte étroite, c'est l’œuvre de la croix appliquée à notre moi. Le Sang de l'Agneau nous purifie, l'oeuvre de la croix tue notre moi, notre ego et nous pouvons porter le "fruit de l'Esprit". (Galates 5.22)
    Tous les problèmes, toutes les difficultés, toutes les oppositions, toute les persécutions, tout ce que Paul et ses compagnons d’œuvre ont supporté dû à une vie sans compromis, tout cela décrit fort bien le chemin du disciple accompli qui suit et obéit à Son Maître. 
     Lisons ces versets qui décrivent si bien ce chemin :

4 Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses,
5 sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes;
6 par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère,
7 par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice;
8 au milieu de la gloire et de l'ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques;
9 comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort;
10 comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons toutes choses.

    Ils se rendent recommandables à tous égards comme serviteurs de Dieu. Toutes les difficultés décrites dans ces quelques versets sont la preuve formelle d'un service vrai et voulu de Dieu pour l'avancement du royaume par la prédication de l’Évangile pour le salut des païens. Ces diverses épreuves sont le sceau de l’authenticité de leur appel. 
    C'est le chemin du calvaire, le seul que le Seigneur peut honorer et agréer. Par ce chemin de séparation, tout ce qui est contraire à la sainteté de Dieu en est banni. C'est le chemin de la vraie puissance de Dieu manifestée par les actes de ceux qui l'empruntent. C'est le chemin de l’Évangile de la prospérité spirituelle, la seule à laquelle chaque disciple doit tendre pour l'avoir en abondance afin de la partager avec les autres. 
     Où en suis-je ? Où en êtes-vous par rapport à cela ? A chacun de répondre ! Ce n'est pas pour accuser que je pose cette question car je m'y inclus, c'est simplement pour nous interroger et nous positionner vis-à-vis de notre Seigneur et de l'appel qu'Il a mis sur chacun de nous.  Où en sommes-nous ?
    Les balises et les panneaux de ce chemin sont multiples. En voici une liste proposée par Paul. Tout d'abord ces balises ne peuvent se voir que par la persévérance à marcher sur ce chemin. Si nous sommes persévérants, patients et fidèles à notre appel quel qu'il soit, nous apercevons la balise de la tribulation, puis celle des calamités, celle des détresses, celle des coups. Il y a aussi la balise de la prison, des séditions ou émeutes, celles des travaux, des veilles, des jeûnes. Je n'affirme pas que nous devons tous passer par ces choses, mais si nous avons une vie sans problèmes, ni contraintes, ni oppositions etc, il est fort possible que nous devrions nous interroger sur l'authenticité de notre service dans le Seigneur et peut-être même de notre conversion!
    Si nous apercevons ces balises pendant notre marche, nous sommes sur ce chemin étroit, c'est sûr! Cette marche provoque la manifestation des qualités de la vie de Christ en nous. Nous sommes purs, nous connaissons (comme décrit dans Jean 17.3) nous sommes patients, (longanimité) bons par Christ en nous. Par le Saint-Esprit, nous aimons sincèrement, nous proclamons la parole de vérité, nous avons la puissance de Dieu avec les armes offensives et défensives de la justice. (Christ à la croix)  Nous avons la capacité de vivre au milieu de la gloire et de l'ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation. 
   Nous sommes regardés comme imposteurs quoique véridiques, comme inconnus quoique bien connus (surtout de Dieu) comme mourants, mais bien vivants, (de la vie de Christ en nous) comme châtiés, mais non mis à mort. Nous sommes attristés, c'est sûr, de voir ce monde sans Dieu et qui vit loin de Lui, qui se perd. Mais nous sommes joyeux comme il est écrit dans Romains 14.17 : "le royaume de Dieu, c'est la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit." La justice de Dieu, c'est Christ à la croix qui a expié nos transgressions et dont nous sommes au bénéfice. Cette réconciliation me donne la paix avec Dieu et cette paix la joie de l'intimité avec Dieu qui est mon Père. Cette joie ne peut être enlevée par rien de ce qui a été décrit plus haut! 
    Nous sommes pauvres, mais nous enrichissons ceux qui acceptent notre prédication de la grâce de Dieu et de la connaissance de l'amour de Dieu par la croix. Nous ne possédons rien, car ce que nous avons est à Dieu et cela nous a été confié pour les besoins de notre service. Nous possédons toutes choses car c'est la réserve de Dieu pour Son œuvre.
    Paul écrira dans sa première lettre au Corinthiens, la liste des tribulations auxquelles ils étaient continuellement confrontés et à la fin de cette énumération,  il donnait la contrepartie en bénédiction en écrivant : "insultés, nous bénissons, persécutés, nous supportons, calomniés, nous consolons; nous sommes devenus les balayures du monde, le rebut de tous..." Il compare sa vie et celle des ouvriers avec lui avec la vie de ces Corinthiens. Puis, il conclut par cette exhortation "soyez mes imitateurs!" (1Corinthiens 4.8-16) 
    Continuons notre lecture:

11 Notre bouche s'est ouverte pour vous, Corinthiens, notre cœur s'est élargi.
12 Vous n'êtes point à l'étroit au dedans de nous; mais vos entrailles se sont rétrécies.
13 Rendez-nous la pareille, -je vous parle comme à mes enfants, -élargissez-vous aussi !
 
14 Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?
15 Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle ?
16 Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit : J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

    Regardons ces trois premiers versets de cette section. Paul a vu comment cette parole prêchée (Christ crucifié) a produit des conversions confirmées par des signes, des prodiges et des miracles. (2 Corinthiens 12.12) Son cœur s'est élargi pour eux et il aimerait avoir la réciprocité dans les entrailles de ses chers Corinthiens. Il se sent libre de les interpeller après leur avoir fourni les preuves de son amour pour eux. Il prépare leurs cœurs à la lecture de l’exhortation qui suit. Il les supplie de ne pas avoir reçu la grâce de Dieu en vain. Le chemin large est la preuve de ce que Paul écrit. Certains ont aimé la prédication de l’Évangile et puis ils restent sur le chemin large, celui que hait notre Dieu. L’Évangile prêchée n'a eu aucun impact sur leurs vies. Ils ont aimé cette belle parole et ils ont voulu l'entraîner avec eux sur le chemin large. Ce n'est pas possible!
    Dans les versets suivants, Paul décrit ce chemin large que certains voudraient emprunter  ou que, peut-être, ils ont commencé à suivre. Il les avertit en précisant, une fois de plus, ce qu'ils sont devenus par la grâce de Dieu. Ils sont le temple du Dieu vivant, le peuple de Dieu comme l'avait prophétisé Jérémie (31.33) fondée sur les promesses de Dieu. Jésus a promis "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera. Nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui."  Comme c'est beau! Bien sûr, garder sa parole est la condition nécessaire pour être ce temple!
    Ce chemin est un chemin de mélange, de compromissions, ce que le Seigneur a le plus en horreur. Nous avons déjà vu brièvement cela avec notre méditation sur le mélange. Tout ce que le Seigneur refuse pour notre vie n'est pas une option. La seule vie agréée et que Dieu aime et apprécie, est une vie qui porte du fruit, qui est attachée au Cep divin. Elle ne peut pas être un mélange, un conglomérat de diverses choses.
   
 H. Rossier a écrit dans son commentaire au sujet de ce passage :
    "Il est important pour nous de comprendre en quoi consiste dans ce passage l'exhortation de l'apôtre à la sainteté. La sainteté pratique a trois caractères:
--le premier est la sainteté quant à nos associations avec le monde
--le deuxième, la sainteté quant à nos associations religieuses
--le troisième, la sainteté individuelle.
    Si nous avons bien compris ces trois points, nous trouvons que la sainteté pratique pénètre, pour ainsi dire, toute notre vie chrétienne. Le dix-neuvième chapitre du Lévitique, verset 19, nous le montre clairement :
1°Tu n'accoupleras, parmi ton bétail, deux espèces différentes. C'est l'association avec le monde, dont il est parlé dans notre passage aux versets 14 et 15.
2° Tu ne sèmeras pas dans ton champ de deux espèces de semences. C'est le type de l'association religieuse dont il est parlé au verset 16. Nous ne pouvons employer des semences diverses dans le champ de Dieu. Il faut que nous semions une semence unique.
3° Tu ne mettras pas sur toi un vêtement d'un tissu mélangé de deux espèces de fil. C'est le type de la sainteté individuelle dont il est parlé au chapitre 7 verset 1." (H.R.)

    Pour le premier point, je pense à ces "concerts d'adoration" où nous voyons et entendons ce déferlement de décibels et ces  applaudissements qui glorifient les chanteurs et les musiciens plutôt que le Seigneur. La musique du monde a envahi l'église! Il y a de multiples exemples que nous pourrions citer....
    Pour le deuxième point, je pense à la psychologie dite chrétienne qui a envahit les églises et beaucoup de chrétiens préfèrent ces méthodes au lieu de passer du temps dans la présence de notre merveilleux Seigneur qui est la source de la vie. Un autre fléau est sûrement d'essayer d'unir des églises avec des doctrines et des traditions qui s'opposent. Ce que l'on nomme œcuménisme est un moyen de construire cette tour de Babel qui a amené la confusion du langage. Nous pouvons trouver d'autres exemples comme celui-ci
    Pour le troisième point, c'est le rejet permanent de tout ce qui peut souiller notre communion avec notre Seigneur. Chacun peut voir ce qui doit disparaitre de nos vies. 
       Les promesses du Seigneur sont merveilleuses pour ceux qui obéissent :  

17 C'est pourquoi, Sortez du milieu d'eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai.
18 Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout-puissant.

    Et pour clore cette courte méditation ce premier verset su chapitre 7

1  Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.

    Nous pouvons vivre ainsi par la puissance de l'Esprit de Christ qui habite en nous car Christ a été fait sanctification pour nous. C'est notre obéissance à l'Esprit de Christ en nous qui nous permet de vivre sanctifié. C'est une œuvre qui se fait de l'intérieur et qui se voit à l'extérieur par nos actes et le témoignage de notre vie. C'est Christ en nous ! Si nous essayons de "pratiquer" cette vie à partir de lois et de règles que nous nous imposons, c'est la chute assurée et une vie légaliste qui détruit tout ce qu'elle touche!
      Christ en nous, l'espérance de la gloire!!

jcb

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