mercredi 13 novembre 2013

(7) HÉBREUX - INTRODUCTION AUX CHAPITRES 3 ET 4 Par Ed Miller

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre septième leçon sur cette merveilleuse épître aux Hébreux.

    Prions: Père, nous Te remercions parce que nous pouvons venir à Toi pour tous nos besoins. Tu nous as invités à venir à Toi et nous savons que tu n'es pas un Dieu qui hésite à pourvoir à nos besoins, mais que Tu es fermement résolu à nous aider. Merci parce que nous pouvons encore une fois ouvrir Ta Parole. Nous Te demandons de manifester par Tes mains ce que Tu as dit en paroles. Nous Te remettons cette leçon dans le nom merveilleux de Jésus. Amen.

RÉSUMÉ

    Nous aimerions, à présent, introduire les chapitres 3 et 4, mais auparavant, faisons un petit résumé du message spirituel de l'épître aux Hébreux. La singularité de cette épître, c'est que seule dans la Bible, elle présente Christ en tant que Grand Prêtre et explique ce que cela signifie de façon pratique. Seule elle dit ce que Jésus fait actuellement. Nous savons ce qu'Il a fait dans le passé. Il est devenu un homme, et a vécu une vie parfaite. Il est mort pour les pécheurs. Il est revenu à la vie et Il est monté au ciel. Les théologiens ont un vocabulaire particulier en parlant de ces faits. Il est devenu homme, c'est la doctrine de l'incarnation. Il a vécu une vie parfaite, c'est la doctrine de l'impeccabilité. Il est mort pour les pécheurs, c'est l'expiation. Il est revenu à la vie, c'est la résurrection. Il est monté au ciel, c'est l'ascension. Il a fait tout cela, c'est du passé. Mais que fait-Il maintenant à la droite de Dieu le Père?
    Nous pouvons recevoir un éclairage dans le passage clé de l'épître, Hébreux 8:1-2: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. »
    Jésus est déclaré ministre du sanctuaire au verset 2. Un ministre exerce un ministère. Il est donc actif actuellement au ciel. Il exerce Son ministère, Son service, pour nous. Certains pensent que Jésus attend simplement là-haut que sonne l'horloge de Son retour sur terre. C'est tout l'inverse. Il est très occupé selon le verset 9:24: « Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. »
    Veuillez noter l'expression « pour nous ». Christ est au ciel en train d'exercer Son ministère à notre service. Les théologiens appellent cela la « doctrine de la médiation ». Cela signifie simplement que Jésus, notre Souverain Sacrificateur est à l’œuvre au ciel en notre faveur.
    Dans cette l'épître, le Saint-Esprit décrit ce ministère de notre Seigneur et nous donne des détails. Les chrétiens ne savent pas grand chose de ce service. Ils en savent plus sur le ministère passé du Seigneur. Ils ont retenu ce qui concerne Sa mort, Sa résurrection, Son ascension. Mais Dieu nous a donné cette épître aux Hébreux pour nous apprendre ce que Jésus fait maintenant. Et si nous l'ignorons, il ne nous sera pas facile d'appréhender les vérités des livres qui suivent l'épître aux Hébreux, c'est-à-dire les épîtres de Jacques, de 1 et 2 Pierre, de 1, 2 et 3 Jean. Elles sont en rapport avec ce que Jésus fait actuellement. L'appropriation des vérités contenues en Romains, Galates, Éphésiens, Colossiens, Philippiens et 1 et 2 Thessaloniciens correspond à ce que Jésus a fait dans le passé. C'est ainsi que je peux m'emparer des vérités de ces livres. Et, de même, la connaissance de ce que Jésus fait actuellement me permet de m'emparer des vérités des épîtres suivant le livre des Hébreux, que j'appelle « les épîtres de la réalité ».
    A partir du verset 8:1, laissez-moi à nouveau souligner la simplicité élémentaire du livre aux Hébreux. Certaines personnes trouvent cette épître très compliquée. Pour la comprendre, disent-elles, il faut connaître toute la Bible, le Lévitique et  son contenu concernant le sacerdoce de l'ancienne alliance. C'est inexact. L'épître aux Hébreux est l'un des livres les plus simples de la Bible. Voici la clé de son thème. On le trouve au verset 8:1 qui dit: « Le point capital de tout ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur. »
    Après 7 chapitres, Dieu nous dit là: « Laissez-moi vous montrer le point essentiel de tout cela. » Et si l'on ne tient pas compte de ce que Dieu déclare: « Le point capital est... », il ne reste pas d'excuse à l'incompréhension. Nous ne devons pas rater le point capital. Le point essentiel de tout le livre est que nous avons un tel Grand Prêtre. Ce n'est pas que Christ soit un Grand Prêtre. Cela est vrai mais cela n'est pas l'essentiel. Ce n'est pas non plus que Christ soit un merveilleux Grand Prêtre. Cela est vrai aussi mais cela n'est pas non plus le point essentiel. Ce n'est pas non plus de L'aimer, de Lui faire confiance, d'obéir ou de Le servir, d'honorer notre Grand Prêtre.

LE POINT CAPITAL EST QUE NOUS AVONS UN TEL GRAND PRÊTRE

    Je ne L'aime peut-être pas comme je le devrais, mais je L'ai. Je ne Le sers pas comme je le devrais mais je L'ai. Vous vous dites peut-être: « Je fais toujours les choses de travers. Je fais souvent des gaffes. Je suis parfois spirituellement obtus. Parfois je suis rebelle, j'ai des craintes, des angoisses et je suis distrait. » Cela arrive à tous les chrétiens, mais cela ne change pas le point principal. Le point essentiel c'est que, malgré vos peurs, vos angoisses, vos gaffes, et votre rébellion, Il est votre Grand Sacrificateur, Il est à vous, vous L'avez. Nous avons ce Grand Prêtre. Si vous ne le comprenez pas, vous ratez le message de cette épître, parce que là se trouve le message et le point principal du livre. S'il y a un livre de la Bible qui détourne nos yeux de ce que nous faisons et les tourne vers ce que nous avons, c'est le livre d'Hébreux. Il tourne nos regards vers le Seigneur.
    Jusqu'ici nous avons étudié les deux premiers chapitres de l'épître. Le premier atteste la divinité de Christ. Il est Dieu à 100 %. Et Il n'est pas uniquement le Fils de Dieu, Il est également Dieu le Fils. Cette épître déclare qu'Il est à nous, Il est Dieu et Il est à nous. Le chapitre 2 atteste que Christ est homme à 100 %. Il n'est pas moitié Dieu et moitié homme! Il est homme à 100 % et Dieu à 100 %. Ainsi le livre commence par cette vérité: le Dieu-Homme est notre Grand Sacrificateur. Dieu prie Dieu pour nous. L'Homme prie Dieu pour nous. L'Homme-Dieu prie Dieu pour vous et exerce Son ministère pour vous.
    Dans notre dernière leçon, à partir d'Hébreux 2 nous avons examiné les trois raisons divines de l'incarnation de Christ. Il a revêtu notre nature pour restaurer tout ce que nous avons perdu à cause du péché. Il est devenu homme aussi pour nous délivrer de la mort, de Satan, et de tout mal. Enfin, Hébreux 2:18 dit: « Ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés. » Il est donc devenu homme également pour nous secourir, nous aider, nous assister.
     En résumé:

• Il est venu pour nous restaurer,
• Pour nous délivrer et
• Pour nous secourir.
   Je sais qu'il y aurait plus de choses à dire ici, mais retenons pour l'instant que Jésus, Dieu-Homme, est notre Grand Sacrificateur et Il est à nous.
    Et maintenant, nous passons aux deux chapitres suivants (3 et 4) qu'il faut étudier ensemble car ils ont un grand message commun: le repos. Ces chapitres sont les plus importants de la Bible pour l'étude du repos dans le Seigneur. Nous entendons bien des choses à ce sujet, mais qu'est-ce que cela signifie vraiment? Nous allons le voir au travers de ces deux chapitres. Nous aurons là un enseignement clair sur le repos dans les Écritures.
    Laissez-moi vous donner une vue d'ensemble de ces chapitres avant de les examiner en détail. Comment Dieu présente-t-Il le message pour que nous puissions entrer dans ce repos? Il nous donne deux illustrations. Dieu aime illustrer les vérités. La première illustration est négative. La seconde est positive. La première se trouve au chapitre 3 et elle montre comment on ne trouve pas le repos. C'est l'échec d'Israël d'entrer dans le pays de Canaan, image du repos. Si vous ne désirez pas vous reposer dans le Seigneur, suivez cet exemple. Voici comment ne pas entrer dans le repos d'après Hébreux 3:16-19: « Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l'avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d'Égypte sous la conduite de Moïse? Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert? Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi? Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité. Ceci est l'illustration négative. »
    Mais l'illustration positive nous est donnée en Hébreux 4:4: « Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour: Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour. » Et Hébreux 9:9-10 de compléter: « Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes. »
    L'illustration positive, c'est Dieu. Il s'est reposé. Par conséquent, si je comprends ce qu'Il a fait, ce qui c'est passé ce septième jour lorsque Dieu s'est reposé, je saurai ce que signifie se reposer dans le Seigneur. Dieu a donc crée six jours durant et s'est reposé le septième. Si je ne comprends pas comment Dieu s'est reposé, et ce que cela signifie, je ne pourrais pas comprendre ce que cela implique pour moi. C'est pour moi, la même chose que pour Lui.
Ainsi donc, Israël est l'illustration négative. Il suffit de faire comme Israël pour ne pas entrer dans le repos. Dieu est l'illustration positive. Nous allons voir cela en détail.

JÉSUS-CHRIST EST INFINIMENT MEILLEUR QUE MOISE  

    La Bible n'aborde pas immédiatement ces deux illustrations, mais commence en parlant de Moïse, dans les six premiers versets. On se demande comment ces six versets sur Moïse peuvent être une introduction sur le repos en Jésus? Voici ce que dit Hébreux 3:1-6: « C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à celui qui l'a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison. Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d'honneur que la maison même. Chaque maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ; mais Christ l'est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions jusqu'à la fin la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions. »
    Pourquoi le Saint-Esprit nous ramène-t-Il à Moïse? Dans les chapitres 1 et 2, le Saint-Esprit nous rappelle que Christ est infiniment supérieur aux prophètes, et aux anges. Puis Il nous parle maintenant de Moïse. Le titre de l'épître étudiée - Aux Hébreux - devrait nous aider à comprendre. Ce livre a été écrit aux juifs, pour lesquels Moïse était un très grand homme. Il est pratiquement impossible d'exagérer l'estime que les juifs avaient pour Moïse à l'époque du Nouveau Testament. Ils le vénéraient, ils avaient une grande considération pour lui et ils l'honoraient. Il était leur héros. Il était leur champion. Dieu a donné Sa loi à travers Moïse. Ils pouvaient retracer tout leur système religieux depuis Moïse.
    Mais voilà que l'auteur de l'épître aux Hébreux les exhorte à regarder à Jésus seul. A cette époque, les chrétiens juifs avaient peur qu'en regardant à Jésus seulement, ils puissent perdre le temple, le sacerdoce et Moïse. Leur problème était de perdre Moïse en ne regardant plus que Jésus. Ils craignaient que Jésus ne soit venu pour mettre Moïse dehors. Vous rappelez-vous de l'aveugle-né en Jean 9? Les juifs essaient de savoir qui était ce Jésus qui lui a rendu la vue. Ils finissent par injurier l'homme né aveugle lui disant: « C'est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est. »
    Lorsque Philippe rencontre Jésus et que Dieu lui ouvre les yeux, il est si excité qu'il dit à Nathanaël en Jean 1:45: « Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » Philippe a compris et lorsqu'Il a vu Jésus, il a dit: « Waouh! C'est celui au sujet duquel Moïse a écrit. » Mais le juif moyen n'a pas vu cela, il ne voyait que Moïse.
    En vérité, les juifs n'ont jamais vraiment compris Moïse. En effet, en Jean 5:46, notre Seigneur leur dit: « Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles? »
Jésus leur disait littéralement: « Si vous connaissiez Moïse alors vous devriez me connaître car il a écrit à mon sujet. » Après sa résurrection le Seigneur rencontre deux disciples sur la route d'Emmaüs. Nous en trouvons le récit en Luc 24: 27: « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. »
    Voilà ce que les juifs avaient raté. Ils étaient très attachés à Moïse, mais n'ont pas réalisé que ce que Moïse a fait, a dit et écrit, l'a été pour diriger les gens vers Jésus. Ils ne l'ont pas compris. Par leur attitude, ils disaient: « Nous aimons Moïse. Vous pouvez dire ce que vous voulez des autres personnes de l'Ancien Testament, mais il y en a trois auxquelles il ne faut pas toucher: Moïse, Abraham et David. Ces trois personnes sont très spéciales et très importantes. Dites ce que vous voulez des autres, mais ne touchez pas à celles-là, et surtout pas à Moïse. »
    Réalisez-vous que c'est aussi pour cela qu’Étienne fut lapidé? Voilà le dernier argument trouvé par les juifs en Actes 6:11: « Alors ils soudoyèrent des hommes qui dirent: Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. » Et en Actes 6:13-14 nous lisons: « Ils produisirent de faux témoins, qui dirent: « Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi ; car nous l'avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données. »
    Lorsqu'ils entendirent cela, ils lapidèrent Étienne. Leur attitude était donc la suivante: « Vous pouvez critiquer Adam, il le mérite, même Noé ou Daniel, mais ne touchez pas à Moïse, à Abraham à David. » Nous voyons que pour les juifs, Moïse est un saint qu'ils sont prêts à défendre jusqu'à la mort. Mais dans notre texte, le Saint-Esprit montre que Jésus est infiniment supérieur, non seulement aux prophètes et aux anges, mais aussi à Moïse.
    J'aimerais souligner la sagesse du Seigneur. Il démontre la supériorité de Jésus sur Moïse sans heurter personne! Pour montrer la supériorité de quelqu'un sur un autre, on peut le rabaisser. Mais Dieu n'a pas agi ainsi. Il ne déprécie pas Moïse par de méchants propos. Si le Saint-Esprit l'avait voulu, Il disposait de nombreux arguments. Il aurait pu mentionner son mariage turbulent, l'erreur commise en tuant l'Egyptien, son hésitation au buisson ardent, ou sa désobéissance en frappant deux fois le rocher. Il aurait pu aussi rappeler qu'il voulait garder Hobab comme guide dans le désert ou souligner son manque de maîtrise et ses paroles incontrôlées. Il aurait pu facilement déprécier Moïse. Mais Il ne l'a pas fait.
    Il démontre la supériorité de Jésus d'une autre manière. Les versets 3:3-4 disent: « Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d'honneur que la maison même. Chaque maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. » De quelle maison est-il question ici? Voici ce que dit Nombres 12:6-8: « Et il dit: Écoutez bien mes paroles! Lorsqu'il y aura parmi vous un prophète, c'est dans une vision que moi, l'Éternel, je me révélerai à lui, c'est dans un songe que je lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Éternel. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse? » La maison que Moïse administrait, c'était Israël. Il était un serviteur dans la maison, qui est le peuple de Dieu.
    En fait selon ce verset, Moïse servait dans la maison de Dieu, où il a été fidèle comme serviteur. Dans l'Ancien Testament, la maison c'est Israël. Dans le Nouveau Testament, c'est nous qui sommes la maison, et Christ en est le bâtisseur (cf. Hébreux 3:6.) Il est le bâtisseur de la maison d'Israël et aussi de l'Eglise. Pourquoi est-Il plus grand que Moïse? Parce que c'est Lui qui a bâti Moïse. En effet, Moïse faisait partie de la maison d'Israël que Christ bâtissait. C'est le point que l'auteur veut mettre en évidence. Or le bâtisseur de la maison a plus d'honneur que la maison. Et Christ est Fils sur la maison, Il ne fait pas partie de la maison, Il en est le bâtisseur.
    Y-avait-il quelque chose de bon en l'Israël dans l'Ancien Testament? Si oui, c'est Dieu qui l'a bâti. Y-avait-il quelque chose de bon chez Moïse? Si oui, c'est dû à Dieu. Y-a-il quelque chose de bon chez vous? Si oui, c'est dû à Dieu qui bâtit. Y-a-il quelque chose de bon chez moi? Si oui, c'est dû à Dieu qui bâtit. Le bâtisseur de la maison a davantage d'honneur que la maison, et l'auteur insiste là-dessus sans rabaisser Moïse. En fait, il semble dire: « Vous avez grande estime pour Moïse, mais voici Celui qui a bâti Moïse. Et le bâtisseur mérite davantage d'honneur que ce qui a été bâti. »
    Laissez-moi vous donner un exemple, pour vous aider à retenir cette puissante illustration. Devant une belle sculpture ou un merveilleux tableau, est-ce que vous dites: « Oh, loué soit ce bel objet ou cette belle réalisation! » Non, vous demandez: « Mais qui a bien pu réaliser cela? » C'est parce que l'artiste est plus grand que sa création. C'est ce point que l'auteur de notre épître veut souligner ici. C'est Jésus qui a fait Abraham. C'est Jésus qui a fait David. C'est Jésus qui a bâti Moïse. C'est Jésus qui vous a bâtis. Nous sommes Sa maison. Israël était Sa maison, et Moïse n'était qu'un serviteur dans la maison. Moïse n'était pas le bâtisseur de la maison. Moïse ne pouvait pas pardonner les péchés de qui que ce soit.
    Jésus était le bâtisseur de la maison, mais à cette époque, les juifs regardaient la maison et n'avaient d'yeux que pour Moïse. Mais l'épître veut nous faire connaître le Grand Prêtre. Il faut détourner les regards du bâtiment et les tourner vers le bâtisseur. Moïse représentait l'ancienne alliance, tout le côté légaliste et le système religieux, et Dieu nous dit aujourd'hui: « Je vais vous enseigner ce qu'est le repos et comment se reposer en Christ. C'est pour cela que je vous parle de Moïse, car aussi grand qu'à été Moïse, il n'a pas été capable de conduire son peuple dans le repos. »
    C'est important. Moïse représentait la loi, mais ce système ne pouvait pas conduire au repos. En fait c'est même le contraire qui est vrai. La loi révèle notre faiblesse et nos péchés. Elle a sa place dans notre vie, mais cela ne nous conduit pas au repos. Cela ne marche pas. En fait la loi devient un ennemi si nous essayons de l'adopter comme source de notre repos.
    Quelle est la supériorité du bâtisseur sur le bâtiment? Rappelez-vous que le bâtisseur est Dieu. Jésus est donc infiniment plus grand qu'Israël, que toute partie de cette maison et donc de Moïse. De la même manière, le risque encouru est infiniment grand si nous osons entrer dans le repos par les œuvres. C'est d'ailleurs complètement impossible. Voilà je pense la raison pour laquelle l'auteur introduit Moïse avant de nous parler du repos. Il dit à peu près: « Peu importe la valeur de Moïse et l'estime que l'on a pour lui, il était incapable de faire entrer dans le repos. » En lien avec cela j'aime Proverbe 21:22: « Le sage pénètre dans la ville des héros, Il abat la force en laquelle elle se confiait. »
    Le Seigneur m'a appelé personnellement à partager la Parole. Et je ne cesse de répéter, « regardez Jésus seul. » Je le dirai encore et le répéterai. Mais d'après ce verset de Proverbe, le sage ne dit pas seulement, mettez votre confiance en Jésus seul, mais il abat aussi les obstacles qui se dressent contre cela. C'est pourquoi, je ne dois pas me contenter de dire « mettez votre confiance en Jésus », mais je dois également abattre les forteresses qui se dressent contre cela. Un bon enseignant ne va pas uniquement nous orienter vers Christ, mais il va également démolir tout ce qui s'opposerait à Lui faire confiance. Le chapitre 1 dit: « Détournez vos yeux des anges, et des prophètes. » Le chapitre 3 dit: « Détournez vos yeux de Moïse. » Plus loin, nous verrons que l'auteur nous appelle également à détourner nos yeux de Josué, du sacerdoce, d'Aaron et du temple. Il fait cela à travers toute l'épître et termine en recommandant au verset 12:2 de fixer nos regards sur Jésus. L'auteur nous appelle à regarder loin de toutes choses, vers Jésus. Sans regarder devant, on ne peut regarder au loin.
    En réalité je ne demande pas d'accepter quelque chose avant d'indiquer ce qu'il faut rejeter. Si je dis: « Jésus seul », tout le monde est d'accord et applaudit. Mais si je dis: « C'est Jésus et pas l'église, la mission ou le jeûne », on répond: « Oh! Oh! Oh! » Si l'on dit: « c'est Jésus et pas les dons ou le Saint-Esprit », il y a des mécontents. Si l'on dit simplement de regarder Jésus, tout le monde applaudira, et tous diront qu'ils le font. Mais il faut abattre toutes autres forteresses sur lesquelles on pourrait s'appuyer. C'est ce que fait le Saint-Esprit au début de ce chapitre. Il nous veut profondément dans le repos de Dieu, c'est la raison des versets 3:1-6 au sujet de Moïse.

DIEU VEUT NOUS CONDUIRE DANS LE REPOS EN CHRIST 

    Nous en arrivons à ces deux chapitres 3 et 4. Permettez-moi d'en donner un petit plan. Ces chapitres répondent à trois questions. Tout d'abord, qu'est-ce que le repos dans le Seigneur? Il faut savoir ce que cela signifie. Nous n'en donnerons pas de définition car le sujet est trop vaste, mais on peut en faire une description. Nous verrons donc ce qu'est le repos dans le Seigneur.
    Voici la deuxième question: Comment le repos en Jésus est-il lié à la Parole de Dieu? Examinons les versets 4:11-13: « Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. »
    L'auteur nous dit que la Parole de Dieu est comme une épée tranchante. Pourquoi cela? Il y a donc une relation entre la Parole de Dieu et le repos. Veuillez noter ces versets qui reprennent la même expression:
• Verset 3:7: « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix... »

• Verset 3:15: « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix... »
• Verset 4:7: « Aujourd'hui si vous entendez sa voix... » L'auteur fait référence à la Parole de Dieu. Il dit et répète: « Si vous entendez sa voix, Si vous entendez sa voix. » Aussi nous devons nous demander comment le repos en Jésus est lié à la Parole de Dieu?

    Et voici la troisième question: quelle est la seule et unique barrière empêchant d'entrer dans le repos en Jésus? Si l'on fait un examen superficiel, on pourrait trouver beaucoup de choses qui nous empêchent de parvenir à ce repos: Satan, la peur, l'anxiété, la rébellion, les fausses doctrines... Mais en réalité, il n'y a qu'une seule chose qui fait barrière au repos en Jésus.
Récapitulons nos trois questions.

• Qu'est-ce que le repos dans le Seigneur?
• Quelle est la relation entre le repos en Jésus et la Parole de Dieu?
• Quelle est la seule et unique barrière au repos en Jésus? C'est ce schéma que nous suivrons dans l'étude des chapitres 3 à 4.

    Permettez-moi d'aborder la première question. Qu'est donc ce repos dans le Seigneur? La clé de la réponse se trouve dans l'illustration positive donnée aux versets 4:9-10: « Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes. »
    Le repos est ce que Dieu Lui-même a fait lorsqu'Il s'est reposé. Il a procédé à la création six jours durant et s'est ensuite reposé. Si nous arrivons à comprendre ce qui est écrit, nous saurons ce qu'est le repos. Examinons aussi Hébreux 4:3-4: « Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il dit: je jurai dans ma colère: ils n'entreront pas dans mon repos! Il dit cela, quoique ses œuvres eussent été achevées depuis la création du monde. Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour: et Dieu se reposa de toutes ses oeuvres le septième jour. »
    Partant de ce passage biblique, nous pouvons examiner ce que n'est pas le repos de Dieu. Ce passage biblique semble nous y convier.

LE REPOS N'EST PAS L’INACTIVITÉ  

    Ce n'est sûrement pas l'inactivité, parce qu'après la création, quoique Dieu se soit reposé, Il n'a pas arrêté de travailler. Il continue encore à maintenir toutes choses ensemble dans la création. Il a cessé de créer, mais personne ne peut dire que Dieu est passif, qu'Il paresse, qu'Il ne se sent concerné par rien et ne fait rien. En Jean 5:16-17, on voit que les juifs pensaient que le repos de Dieu correspondait à l'inactivité: « C'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat. Mais Jésus leur répondit: mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis. » Il ne s'agit pas d'inactivité.
    Il faut parler de cela, car souvent des chrétiens disent: « Je vais me reposer dans le Seigneur, et par conséquent je laisse tomber toute activité, je ne veux plus m'engager en quoi que ce soit. Je vais quitter l'église pour me reposer dans le Seigneur. Les œuvres sont pour les légalistes, je ne veux pas l'être et je vais m'arrêter de travailler. Je vais me reposer en Jésus. Ne me demandez pas d'être volontaire, j'arrête de servir, j'arrête le ministère, j'arrête de témoigner, de donner, j'arrête tout. Désormais, je vais me reposer en Jésus ». Quoique cela ne soit pas juste, il y a des personnes qui raisonnent un peu comme cela. Dieu s'est reposé, mais Il n'est pas inactif.

LE REPOS N'EST PAS LA DÉLIVRANCE DE LA FATIGUE

    Le repos de Dieu, n'est pas la disparition de la fatigue. On peut s'y tromper à cause de cette merveilleuse promesse de Matthieu 11:28-30 : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. »
    Jésus invite au repos ceux qui sont fatigués, épuisés ou exténués. C'est pour cela que certaines personnes disent que le repos, c'est la délivrance de la fatigue. Des personnes épuisées trouvent le repos, mais ce n'est pas le repos de Dieu dont nous parlons. En effet, Dieu n'était pas épuisé après avoir travaillé six jours. Il s'est reposé, mais pas à cause de la fatigue. Il n'était pas exténué.
    Voici ce qu'Esaïe 40:28 dit: « Ne le sais-tu pas? Ne l'as-tu pas appris? C'est le Dieu d'éternité, l'Éternel, qui a créé les extrémités de la terre; il ne se fatigue point, il ne se lasse point; on ne peut sonder son intelligence. »
    Il ne fait pas de doute que les personnes fatiguées, épuisées et exténuées trouveront le repos en Jésus. J'en ai fait partie et j'ai trouvé le repos en Jésus. Mais le repos n'est pas la délivrance de la fatigue. Le repos l'inclut, mais c'est plus que cela. En 1965, j'étais complètement exténué(1). Je me suis effondré nerveusement, j'étais tellement impliqué dans l’œuvre du Seigneur sans Le connaître en profondeur. J'étais épuisé, j'avais besoin de repos. Mais le repos n'est pas la délivrance de l'épuisement, cela l'inclut, mais c'est plus que cela. Jésus n'était pas épuisé une fois l'univers créé. Il aurait pu créer un autre univers tous les six jours pendant 10 000 ans. Cela aurait fait plus de 600 000 univers de plus. Et je crois même qu'Il aurait pu faire cela sans dupliquer une seule fois la même loi, la même forme ou le même couleur. Il aurait pu faire des univers complètement différents sans jamais être fatigué, ni épuisé ou à bout de souffle.

LE REPOS N'EST PAS ÊTRE LIBÉRÉ DE L'ANXIÉTÉ

    Voici encore autre chose qui n'est pas le repos. On entend dire: « Je dois me reposer dans le Seigneur, je suis si anxieux. Je suis si inquiet à propos de tel ou tel sujet. J'ai besoin de me reposer en Jésus. Si je pouvais seulement arrêter de m'inquiéter. Le repos c'est la paix du cœur et je suis fatigué d'être toujours inquiet. » Laissez-moi vous poser cette question. Lorsque Jésus a créé la lumière, les poissons, les oiseaux, la terre, les plantes, les arbres, la lune, les étoiles et les galaxies, lorsqu'Il a créé l'homme, a-Il jamais été anxieux ou inquiet? Je crois que Dieu a plus de responsabilités que toute autre personne dans l'univers, Il aurait donc plus de raisons que les autres de s'inquiéter et ne pas être dans le repos. Mais Il n'a jamais manqué de repos. Je pense que c'est parce qu'Il contrôle toutes choses. En général, nous perdons notre quiétude lorsque nous perdons le contrôle de notre conduite. Mais comme Dieu contrôle tout de façon absolue, Il n'a de souci pour rien.
    Le point que je veux souligner ici, c'est ceci: puisque Dieu n'a manifesté aucune anxiété durant la création, on pourrait croire que le repos consiste a être libéré de l'anxiété et de l'inquiétude. Mais ceux qui ont expérimenté le même repos que Dieu savent qu'il ne s'agit ni de passivité, ni d'inactivité. Ce n'est pas non plus la délivrance de la fatigue ou de l'anxiété. Si nous désirons vraiment entrer dans le repos du Seigneur, nous devons découvrir correctement ce que c'est. Nous verrons cela dans notre prochaine leçon.
Prions:
    Père, nous Te remercions d'avoir mis devant nous ces vérités simples. Nous désirons nous reposer dans le Seigneur. Nous ne désirons pas nous tromper en courant après d'autres choses. Alors que nous étudions Hébreux, enseigne-nous ce que signifie se reposer en Jésus. Merci Seigneur parce que Tu nous as donné Ta propre illustration, qui montre comment Tu t'es reposé après six jours de création et que Ton œuvre était finie. Aide-nous à entrer dans tout ce que cela signifie. Délivre-nous de l'exemple d'Israël. Nous Te prions au nom de Jésus. Amen.

(1)Les anglais utilisent l'expression « burn out. » (NdT)[retour]
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