Édition S. DELATTRE Privas. Ardèche 1933
Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/
En nous répétant si souvent quoi que vous demandiez, Jésus nous remet pour ainsi dire les clefs du royaume des cieux. Le moment est venu de prouver la puissance de la prière en son nom. Le contraste entre le premier et le dernier degré de cette marche ascendante est marqué de la manière la plus positive dans les paroles que nous méditons aujourd’hui.
«Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. En ce jour-là vous demanderez en mon nom». (Jean 16:24,26)
Nous savons maintenant ce que veut dire ce mot «en ce jour-là.» C’est le jour de l’effusion du Saint-Esprit. L’œuvre de Christ sur la croix, sa victoire complète sur la mort révélée par sa résurrection et son ascension devaient recevoir leur couronnement, par la descente du Saint-Esprit sur les disciples pour animer leur vie, manifestation visible de la gloire de Dieu sur la terre.
Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
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21. La condition qui
comprend toutes les autres
22. La parole et la prière
23. Obéissance
24. La victoire assurée
25. Le Saint-Esprit et la
prière
26. Christ, intercesseur
27. Christ, souverain
sacrificateur
28. Christ, la victime
29. L'assurance dans la
prière
30. Le ministère de
l'intercession
31. Une vie de prière
XXI --LA CONDITION QUI COMPREND TOUTES LES AUTRES
Si
vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez et cela vous sera accordé. (Jean 15:7)
Dans nos relations avec Dieu, la promesse
et les conditions qui s’y rattachent sont inséparables. Si nous remplissons ces
conditions, Dieu tiendra sa promesse. Ce qu’Il sera pour nous dépend de ce que
nous voulons être pour lui.
«Approchez-vous
de Dieu et Il s’approchera de vous». (Jacques 4:8)
Ainsi la promesse illimitée accordée à la
prière: demandez ce que vous voudrez, dépend de cette condition simple,
naturelle, mais positive: Si vous demeurez en moi. C’est Christ que le Père
exauce toujours; ÊTRE et DEMEURER EN LUI: c’est le moyen de faire accepter
notre prière. Demeurer en lui entièrement et complètement, nous donne le droit
de demander ce que nous voudrons, et la promesse se réalisera pour nous. Si
nous comparons cette promesse avec l’expérience faite par tant de chrétiens,
nous ne pouvons qu’être frappés de la terrible différence qui existe entre
elles. Qui peut compter le nombre infini de prières qui s’élèvent et
n’obtiennent aucune réponse? Il n’y a qu’une manière d’expliquer ce fait.
Ou nous ne remplissons pas les conditions
requises, ou Dieu ne tient pas sa promesse. Les chrétiens sont peu disposés à
admettre l’un ou l’autre; dès lors ils ont imaginé un moyen pour sortir de ce
dilemme. Ils ajoutent à la promesse une clause qui la modifie, mais que le
Seigneur n’y a point mise: «Si telle est la volonté de Dieu!» Par là, ils
conservent l’intégrité de Dieu et la leur, du même coup. Oh! s’ils voulaient
seulement accepter la promesse et la tenir ferme telle qu’elle est, s’en
remettant à Christ du soin de défendre la vérité!
Le Saint-Esprit leur ferait voir que cette
promesse n’a été faite qu’à ceux qui demeurent réellement en Christ, dans le
sens où Il l’entend lui-même. Le même Esprit, les amenant à confesser que, de
leur côté, ils n’ont pas rempli la condition requise, ils comprendraient qu’il
est dès lors tout naturel que leur prière n’ait pas été exaucée. Si le
Saint-Esprit les éclaire, ils ne tarderont pas à être avertis de la faiblesse
de leurs prières et en chercheront la raison. C’est alors qu’ils obtiendront la
bénédiction de demeurer pleinement en Christ. «Si vous demeurez en moi».
Lorsqu’un chrétien grandit dans la grâce,
et la connaissance du Seigneur Jésus, il lui arrive souvent de voir les paroles
de Dieu grandir en même temps et se révéler à lui d’une manière toute nouvelle
et plus profonde. Il peut se reporter au jour où telle parole de Dieu s’est
illuminée pour lui et se réjouir de la bénédiction qu’elle lui a apportée. Plus
tard, dans des circonstances différentes, ayant acquis une plus grande
expérience, il y découvre un sens qu’il n’y avait jamais vu auparavant. Plus
tard, en avançant dans la vie chrétienne, il se peut que cette même parole qui
lui paraît encore mystérieuse, soit éclairée du Saint-Esprit, qui lui en révèle
le sens le plus caché et le plus profond. L’une de ces paroles dont le sens se
découvre graduellement et qui nous amène, pas à pas, dans la plénitude de la
vie divine est celle qui nous occupe: «Demeurez en moi». De même que la
croissance du sarment attaché au cep est constante, de même notre union avec
Christ doit grandir et durer pendant notre vie entière; ce n’est qu’alors que
la vie divine prendra une possession complète de nous.
Le chrétien faible encore en la foi peut
cependant demeurer en Christ dans la mesure de lumière qui lui est accordée,
mais plus il demeurera en Christ, dans le sens parfait du mot, tel que le Maître
l’entend, plus il héritera des promesses qui s’y rattachent.
Dans la vie chrétienne, la première étape
est la foi. Quand l’enfant de Dieu découvrira que le commandement est fait pour
lui malgré sa faiblesse, il fera l’expérience qu’en dépit de nombreuses chutes
et de beaucoup d’infidélités, son devoir le plus impérieux est d’y obéir, et il
en retirera une bénédiction. Il ne verra plus que l’amour, la puissance et la
fidélité du Sauveur, et il sentira un besoin croissant de foi.
Il ne se passera pas longtemps avant qu’il
ne découvre qu’il lui faut encore autre chose. L’obéissance et la foi sont
inséparables. La foi n’est pas autre chose qu’une obéissance passive qui
regarde au Maître. L’obéissance n’est autre chose qu’une foi active qui fait la
volonté de Dieu.
Il peut arriver que le chrétien pense
davantage aux privilèges et aux bénédictions attachés à cette parole: Demeurer
en Christ, qu’aux devoirs qui en découlent et aux fruits qu’elle doit porter.
Il s’apercevra qu’il y a eu en lui beaucoup de volonté propre et d’amour de
soi-même, plus même qu’il ne s’en est douté, et que la paix dont il avait joui
dans la première ferveur de sa foi n’est plus son partage. C’est par
l’obéissance pratique que la demeure en Christ pourra être réalisée.
«Celui
qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Si vous
m’aimez, gardez mes commandements». «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et
mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui».
(Jean 14:21:15,23)
«Si
vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour». (Jean 15:10)
Au début de la vie chrétienne, le fidèle a
cru plus par l’intelligence et par les vérités que cette intelligence avait
saisies, que par le cœur. Plus tard, il lui semble qu’il lui manque encore
quelque chose.
La volonté, le cœur du chrétien
appartiennent au Seigneur. Il lui obéit et il l’aime. Mais alors pourquoi la
nature charnelle a-t-elle encore tant de puissance? Pourquoi les mouvements
spontanés, les émotions subites de l’homme intérieur sont-ils si loin de ce
qu’ils devraient être?
La volonté sanctifiée ne peut ni
approuver, ni tolérer cet état de choses, mais on dirait qu’il y a là une
région qui semble n’être pas soumise au contrôle de notre volonté. Pourquoi
même lorsqu’il n’y a pas beaucoup de péchés de commission à condamner, y a-t-il
un si grand nombre de péchés d’omission? Pourquoi si peu de sainteté, si peu
d’amour, si peu de conformité dans notre vie à celle de Jésus? Pourquoi notre
vie ne se confond-elle pas avec la sienne? N’est-ce pas là ce que le Maître a
voulu dire par cette parole: «Demeurez en moi». Il faut qu’il y ait quelque
chose dans notre vie en Christ et dans la vie de Christ en nous, dont nous
n’ayons pas encore fait l’expérience.
Oui, en effet: La foi et l’obéissance sont le seul chemin qui
mène à la bénédiction. Avant de nous donner la parabole du cep et des sarments,
Jésus nous a fait entendre très clairement quelle merveilleuse bénédiction sera
le prix de notre foi et de notre obéissance.
Par trois fois, Il répète ces paroles: Si
vous m’aimez et gardez mes commandements, en les faisant suivre chaque fois
d’une promesse différente: l’Esprit qui viendra du Père, le Fils qui sera
manifesté, enfin le Père et le Fils qui feront leur demeure dans le cœur
obéissant.
Plus notre foi grandira dans l’obéissance
et l’amour, plus notre vie intérieure s’épanouira et nous deviendrons capables
de recevoir l’esprit de Christ glorifié. «En ce jour-là vous connaîtrez que
je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous» (Jean 14:20) de
la même manière que Christ est en Dieu, et Dieu en Christ, unis dans une
identité absolue de vie et de nature, de même serons-nous unis en Christ et
Christ en nous dans une même vie.
C’est lorsque Jésus nous a parlé de la
connaissance que nous avons acquise par le Saint-Esprit, de sa vie en Dieu, de
notre vie en lui et de lui en nous, qu’Il a pu dire: «Demeurez en moi et moi en
vous». Acceptons cette vie unie à Christ.
C’est là la vraie vie! Christ pouvant
venir habiter en nous, de telle sorte que notre âme ayant renoncé à elle-même,
a laissé la place à Celui qui n’aspire qu’à devenir l’essence même de notre
vie. Pour cela, redevenons petit enfant, qui, ne se faisant aucun souci, trouve
son bonheur à se confier et à obéir à celui qui a tout fait pour lui.
Pour ceux qui demeurent ainsi en Christ,
la promesse: «Demandez ce que vous voudrez», aura son accomplissement certain.
Il ne peut en être autrement. Christ est devenu leur Maître. Il règne en
souverain sur leur vie, leur volonté, leur cœur. Non seulement ils n’ont plus
de volonté propre, mais Christ y a substitué la sienne par son Esprit et prie
en eux.
Chers frères en la foi, confessons que
c’est parce que nous ne demeurons pas en Christ comme Il nous l’a commandé que
l’Eglise est impuissante en présence de l’infidélité, de la mondanité et du
paganisme au milieu desquels le Seigneur pourrait la rendre plus que
victorieuse. Acceptons la condamnation que cette confession implique et croyons
à sa fidélité pour accomplir sa promesse.
Mais ne nous décourageons pas. La vie du sarment attaché au cep grandit
toujours. Demeurer en Christ comme Il nous y invite est à notre portée, car sa
volonté est de nous y aider. Soyons prêts à compter pour rien tout ce qui n’est
pas lui, et à dire:
«Ce
n’est pas que j’aie déjà remporté le prix... mais je cours pour tâcher de le
saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ». (Philippiens 3:12)
Ainsi demeurant en lui, grandissant dans
notre union avec lui, exerçons notre droit et notre volonté en nous conformant
à la volonté de Dieu et réclamons ce qu’Il nous a promis.
Laissons-nous enseigner par le
Saint-Esprit qui, à mesure que nous avancerons, nous dévoilera mieux ce qu’est
la volonté de Dieu, afin que nous en puissions réclamer, l’exécution par la
prière. Et surtout ne nous contentons de rien moins que de faire l’expérience
personnelle de ce que Jésus nous a promis quand Il a dit:
«Si
vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXII --LA PAROLE ET LA PRIÈRE
Si
vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez et cela sera accordé. (Jean 15:7)
La relation essentielle qui existe entre
la Parole et la prière est l’une des leçons les plus simples en même temps
qu’elle est une de celles qu’on apprend au début de la vie chrétienne. Un païen
nouvellement converti l’a dit: «Je prie: je parle à mon Père; je lis: mon Père
me parle».
Avant que nous arrivions à prier, n’est-ce
pas la Parole de Dieu qui nous prépare à la prière en nous révélant ce que nous
devons demander? C’est elle qui nous fortifie en donnant à notre foi une base
certaine. C’est encore cette Parole qui nous apporte la réponse qui nous est
nécessaire, et c’est par elle que l’Esprit nous donne d’entendre la voix du
Père. La prière n’est pas un monologue, mais un dialogue dans lequel la voix de
Dieu, répondant à la nôtre, est la partie la plus importante. Ecouter la voix
de Dieu est le secret de la certitude qu’Il écoutera la nôtre.
« Éternel!
incline ton oreille et écoute». (2 Rois 19:16)
«Prête
l’oreille à mes paroles». (Psaume 5:2)
«Ecoutez ma voix». (Jérémie 7:23)
Voilà des paroles que l’homme dit à Dieu
et celles que Dieu lui répond. Dieu nous écoutera dans la mesure où nous
l’aurons écouté. Le degré d’importance que nous attachons à ce que Dieu nous
dit sera la véritable pierre de touche de ce qu’Il est réellement pour nous, de
notre droiture et de notre sincérité dans la prière. C’est à cette relation
entre sa parole et notre prière que Jésus fait allusion dans notre texte. La
grande importance de cette vérité deviendra claire pour nous, si nous la comparons
avec celle qui a fait l’objet de notre précédente leçon :
Si vous demeurez en moi. (Jean 15:7) Plus d’une fois, Jésus a
dit: Demeurez en moi et moi en vous. Sa demeure en nous sera le complément de
notre demeure en lui, mais ici ce n’est plus: Vous en moi et moi en vous c’est:
Vous en moi et mes paroles en vous. L’idée est la même, sous une forme
différente.
Un horizon nouveau s’ouvre devant nous;
nous discernons mieux la place que doivent occuper dans notre vie spirituelle
et surtout dans notre prière, les paroles que Dieu nous a révélées par Christ.
Un homme se fait connaître par ses paroles, par ses promesses il se donne et il
se lie à celui auquel il a fait ses promesses. Il fait connaître sa volonté en
donnant ses ordres à ceux dont il réclame l’obéissance, non seulement dans le
but de les diriger, mais aussi pour les employer à son service.
C’est par nos paroles que nous entrons en
communion avec nos semblables. C’est par nos paroles entendues, acceptées,
comprises, obéies, que nous pouvons exercer une influence sur les autres,
influence naturellement toujours très limitée. Mais lorsque c’est Dieu, l’Etre
infini, en qui réside la vie, la puissance, la vérité dans l’acception la plus
élevée du mot, lorsque c’est Dieu, disons-nous, qui parle, il y a plus encore,
car Il se donne lui-même à ceux qui, recevant ses paroles, font l’expérience de
la réalité de ses promesses. En nous faisant la promesse, Il nous donne en même
temps la puissance de la saisir et de la posséder. En nous donnant ses ordres,
Il nous donne en même temps la capacité de partager avec lui sa volonté, sa
sainteté, sa perfection.
La Parole de Dieu n’est rien autre que son
Fils, Jésus-Christ. C’est pour cela que les paroles de Christ sont les paroles
de Dieu, toutes empreintes d’une puissance divine et d’une force vivifiante.
«La
Parole était Dieu». (Jean 1:1)
«Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et vie». (Jean 6:63)
Nous savons par les sourds-muets que la
faculté de la parole dépend de celle de l’ouïe; c’est pour cela que la perte de
l’ouïe chez l’enfant entraîne celle de la parole. Nous retrouvons cette vérité
dans un champ plus vaste. Nos paroles dépendent de ce que nous entendons. C’est
vrai aussi dans le sens le plus élevé de nos relations avec Dieu. Offrir une
prière, exprimer nos désirs, faire appel à certaines promesses, n’est pas
difficile, et l’homme peut aller jusque-là par son intelligence naturelle. Mais
prier par l’Esprit, faire entendre à Dieu de ces paroles destinées à exercer
une influence sur les puissances du monde invisible, c’est autre chose; prier
de la sorte dépend entièrement de la manière dont nous écoutons la voix de
Dieu.
Ce n’est que par notre éducation à l’école
du Maître que nous apprendrons à parler à Dieu aussi bien qu’à l’homme.
«Le
Seigneur, l’Eternel m’a donné une langue exercée-Pour que je sache soutenir par
la parole celui qui est abattu. -Il éveille, chaque matin, il éveille mon
oreille, -Pour que j’écoute comme écoutent des disciples. -Le Seigneur,
l’Eternel m’a ouvert l’oreille, -Et je n’ai point résisté». (Esaïe 50:4-5)
Ecouter la voix de Dieu, c’est quelque
chose de plus qu’une étude attentive de sa Parole. On peut étudier et connaître
à fond la Parole de Dieu sans être pour cela dans une communion réelle avec le
Dieu vivant. Mais il y a aussi dans la lecture régulière de la Parole, faite
sous le regard du Père et la direction de l’Esprit, une puissance qui vient
directement de Dieu lui-même: c’est la voix de Dieu qui pénètre dans nos cœurs,
qui y apporte force et bénédiction, qui y éveille cette foi vivante, laquelle,
à son tour, atteint le cœur de Dieu.
Notre force de croire et notre force
d’obéir dépendront de la manière dont nous aurons écouté cette voix. La chose
essentielle pour nous est de reconnaître la voix de Dieu dans ce qu’Il a à nous
dire.
Ce n’est pas la loi, ce n’est pas la
Bible, ce n’est pas la connaissance de ce qui est bien qui engendrent
l’obéissance, mais c’est l’influence personnelle de Dieu et sa communion
intime. Dans la présence réalisée de Dieu, nous découvrirons que la
désobéissance et l’incrédulité sont impossibles.
Nous voyons dans notre texte l’explication
de ce que nous venons de dire. Il faut que les paroles du Seigneur s’emparent
tellement de notre cœur et de notre vie, que notre conduite et nos dispositions
en soient le reflet. S’il en est ainsi, notre prière deviendra efficace, car
elle sera la conséquence de notre vie; si nous faisons ce que Dieu nous
ordonne, Dieu, à son tour, aura égard à ce que nous lui demandons.
Les saints de l’Ancien Testament ont bien
compris cette relation intime entre les paroles de Dieu et les nôtres. Pour eux
la prière était réellement l’effusion d’un cœur qui a entendu la voix de Dieu.
Si la parole était une promesse, ils comptaient sur Dieu pour faire ce qu’il
avait dit.
«Ce
que Dieu a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu’Il a déclaré, ne l’exécuterait- Il
pas?».
(Nombres 23:19)
La parole était-elle un commandement? Nous
voyons qu’ils obéissaient simplement à ce que Dieu leur avait ordonné. «Abram
partit comme l’Eternel le lui avait dit». (Genèse 12:4)
Leur vie en communion avec Dieu était un
libre échange de paroles et de pensées. Ils écoutaient et faisaient ce que Dieu
leur commandait; Dieu, de son côté, les écoutait et leur accordait ce qu’ils
demandaient.
Non seulement Christ nous parle, mais, se
donnant tout entier à nous, Il fait suivre sa promesse de l’accomplissement. En
retour, Il demande que nous fassions de même, c’est-à-dire que nous nous
abandonnions complètement à lui. «Si mes paroles demeurent en vous». (Jean
15:7) Cette condition est claire et simple. Elle nous révèle la volonté de
Christ; si ses paroles demeurent en nous, sa volonté deviendra la nôtre; et
nous deviendrons l’instrument docile qu’Il maniera à son gré. Christ remplira
notre être intérieur dans l’exercice de l’obéissance et de la foi. Notre
volonté s’affermira et sera toujours plus en harmonie avec lui et Il le saura.
Il ne craindra pas alors de nous faire cette promesse:
«Si
vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)
Cette promesse se réalisera littéralement
pour tous ceux qui y ajouteront foi et qui vivront d’après elle. Disciples de
Christ! Ne nous devient-il pas de plus eh plus évident que pendant que nous
cherchions à nous expliquer pourquoi nos prières restaient sans réponse,
essayant de nous persuader que cela tenait à notre soi-disant soumission à la
volonté de Dieu, la vraie raison était que notre vie sans énergie était la
cause de nos prières sans force? Qu’est-ce qui nous rendra forts si ce n’est la
parole sortant de la bouche même de Dieu? C’est la parole de Christ, aimée,
respectée, agissant eh nous par l’obéissance.. c’est elle qui nous fera devenir
un avec lui, et qui nous rendra capables de nous approcher de Dieu et de le
comprendre.
Tout ce qui est de ce monde passera, mais
celui qui fait la volonté de Dieu demeurera éternellement. Abandonnons notre
vie à Christ. Que nos cœurs s’ouvrent à sa parole. Quelles expériences pleines
de bénédictions ne ferons-nous pas alors, et ne réaliserons-nous pas de sa
présence en nous!
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXIII --OBÉISSANCE
Ce
n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis et je vous ai
établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit
demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne».
(Jean 15:16)
«La
prière fervente du juste a une grande efficace.». (Jacques 5:16)
Le Père renouvelle ici la promesse de nous
donner ce que nous demanderons, mais à une condition qui nous montre à qui sera
accordée cette merveilleuse influence auprès du Tout-Puissant. Le Maître dit:
«Je
vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez
du fruit et que votre fruit demeure».
Puis Il ajoute
«Afin
que ce que vous demanderez au Père en mon nom», -vous qui portez du fruit,
-«Il vous le donne».
Au fond, ces paroles ne sont que
l’expression plus complète de celles-ci:
«Si
vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous
voudrez et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)
Porter du fruit et toujours plus de fruit
est donc le but de notre demeure en Christ.
«Si
vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié et que
vous serez mes disciples». (Jean 15:8)
Dès lors il n’est pas étonnant qu’Il
ajoute que des fruits abondants et durables seront la preuve de notre vie en
Christ. Répondre à l’appel qui nous a été adressé est la condition de toute
prière efficace, c’est la clef qui nous ouvre le trésor des bénédictions de
Dieu.
Il y a des chrétiens qui craignent que
cette assertion ne soit en désaccord avec la doctrine du salut gratuit. Il n’en
est rien si nous comprenons cette doctrine comme nous devons la saisir, et
comme elle nous est donnée à plusieurs reprises dans la Parole de Dieu.
Ecoutez ces paroles de Jean:
«Petits
enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec
vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité et nous
rassurerons nos cœurs devant lui... Quoique ce soit que nous demandions, nous
le recevons de lui parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons
ce qui lui est agréable».
(1Jean 3:18,19,22)
Et encore celles-ci de Jacques:
«La
prière fervente du juste a une grande efficace». (Jacques 5:16)
Le juste est celui dont on peut dire,
selon la définition du Saint-Esprit:
«Celui
qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste». (1Jean 3:7)
Remarquez aussi l’esprit qui anime
plusieurs Psaumes avec leurs appels à l’intégrité et à la justice de celui qui
prie:
«L’Éternel m’a traité selon ma droiture. Il m’a rendu selon la pureté de mes mains... J’ai
été sans reproche envers lui, et je me suis tenu en garde contre mon iniquité.
Aussi le Seigneur m’a rendu selon ma droiture, selon la pureté de mes mains
devant ses yeux. Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l’homme droit,
tu agis selon la droiture».
(Psaume 18:21,24,26)
«Mon
bouclier est en Dieu, qui sauve ceux dont le cœur est droit». (Psaume 7:11)
«Ô Éternel qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera sur ta montagne sainte?
Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice, et qui dit la
vérité selon son cœur».
(Psaume 15:1-2)
Si nous considérons attentivement ces
déclarations à la lumière du Nouveau Testament, nous les trouvons en parfait
accord, avec l’enseignement du Sauveur, dans son discours d’adieu :
«Si
vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour». (Jean 15:10)
«Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous
commande». (Jean 15:14)
Ces mots veulent dire littéralement: «Ce
n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisis et je vous ai
établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit
demeure afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne».
(Jean 15:16)
Cherchons à entrer dans l’esprit de ce que
le Seigneur nous enseigne. Ne courons-nous pas le danger de ne voir quelquefois
qu’un des côtés de la question et qu’une seule expérience à faire de la prière
et de la foi? Mais il est un autre côté que la Parole de Dieu met fortement en
relief, c’est celui de l’obéissance comme seul chemin menant à la bénédiction.
Nous avons à réaliser dans nos relations avec l’Être Infini que nous appelons
Dieu, Celui qui nous a créés et rachetés, que notre premier devoir envers lui
c’est la soumission.
L’assujettissement de notre être tout
entier à sa suprématie, à sa gloire, à sa volonté et à son bon plaisir, devrait
être le grand objet de notre vie. La question n’est pas de savoir comment nous
pourrons obtenir la faveur de Dieu et en jouir parce que même en cela notre moi
peut dominer; c’est Dieu qui doit l’emporter sur tout. Une soumission complète,
n’est-ce pas ce qui fera la beauté du ciel?
Obéir
et servir, voilà les mobiles qui ont fait agir le Fils pendant qu’Il était sur
la terre.
Savoir et obéir, voilà ce que doit être
notre but principal bien plus encore que le repos, la lumière, la joie ou la
force. Remarquons quelle place éminente le Maître donne à ce but, non seulement
dans le chapitre quinzième, mais dans le quatorzième, où Il parle de
l’habitation de Dieu en nous, en trois personnes.
«Si
vous m’aimez, gardez mes commandements». (Jean 14:15)
Et l’Esprit vous sera alors donné par le Père.
«Celui
qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui
m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui».
(Jean 14:21)
Enfin au verset 23 nous trouvons l’une des plus
grandes et des plus précieuses promesses:
«Si
quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera; nous viendrons à
lui et nous ferons notre demeure chez lui».
Est-il possible d’exprimer plus clairement
que c’est par l’obéissance que l’Esprit habitera en nous, qu’il révélera le
Fils en nous et nous préparera à être la demeure du Père?
L’obéissance et la foi ne sont que les
deux faces d’un même acte, celui par lequel nous acceptons la volonté de Dieu.
De même que la foi fortifie l’obéissance, l’obéissance, à son tour, fortifie la
foi. La foi se perfectionne par les oeuvres: souvent ce que nous avons pris
pour la foi est resté sans résultat; n’est-ce pas parce que nous n’avions pas compris
que la seule foi efficace est celle qui est accompagnée d’une entière
soumission à la volonté de Dieu. C’est alors seulement que nous aurons force et
puissance pour réclamez de Dieu tout ce qu’Il nous a promis.
L’application de cette vérité est simple,
mais très solennelle. Le Maître a dit:
«Je
vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez
du fruit», -«beaucoup de fruit», - «et que votre fruit demeure». (Jean 15:16)
Ce qui revient à dire qu’il faut que notre
vie soit utile et d’une utilité continuelle. Que de fois nous avons prié avec
ferveur pour obtenir la grâce de porter du fruit, et nous avons été étonnés de
ne recevoir aucune réponse! C’est parce que nous avions interverti l’ordre du
Maître. Nous avions voulu recevoir d’abord la joie, la force, la consolation
afin de pouvoir accomplir facilement notre oeuvre, sans difficulté et sans
renoncement à nous-mêmes.
Et le Maître veut que par la foi, sans
nous préoccuper de notre tâche, de ses côtés faciles ou de ses difficultés, de
nos forces ou de notre faiblesse, nous fassions ce qu’Il nous demande, dans une
parfaite obéissance. En suivant ce chemin, nous serions arrivés à prier avec
efficace, et à tout faire pour la gloire de Dieu. Non pas que l’obéissance tienne
lieu de foi, ni y supplée si elle manque; non, l’obéissance qui vient de la foi
est la clef qui ouvre les trésors que Dieu tient en réserve pour nous. Le
baptême de l’Esprit, l’habitation du Fils et du Père en nous, la foi en un
exaucement constant de la prière, voilà ce qui attend celui qui obéit.
Acceptons cette leçon !
Voilà donc encore une des causes pour
lesquelles nos prières peuvent n’être pas efficaces: notre vie n’est pas ce
qu’elle doit être. Une obéissance simple et droite n’en est pas le signe
caractéristique. Et cependant nous approuvons pleinement cette loi divine de la
Providence: c’est que l’homme à qui Dieu a accordé une si grande influence dans
le gouvernement du monde, jusqu’à lui donner des choses qu’Il n’aurait pas
données sans la prière, doit apprendre, à se soumettre loyalement et sans
restriction à l’autorité supérieure du Maître de toutes choses.
Reconnaissons, à notre honte, combien nos
vies ont été et sont peu fidèles à cet égard. Consentons enfin à obéir à
l’ordre que le Seigneur nous donne. Étudions ses relations avec nous en tant
que Maître. Ne recherchons plus en premier lieu, jour après jour, notre
consolation, notre joie et nos bénédictions personnelles. Que notre première
pensée soit: J’appartiens au Maître !
Qu’en toutes circonstances nous agissions comme faisant partie de
lui-même, ne nous préoccupant plus que de connaître et de faire sa volonté.
Être le serviteur, l’esclave de Jésus-Christ, que ce soit là l’esprit qui nous
anime. S’Il a dit: «Je ne vous appelle plus serviteurs... mais je vous ai
appelés amis», (Jean 15:15) c’est qu’Il avait défini plus haut cette
qualité d’amis: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous
commande». La seule chose qu’Il nous ordonne, comme aux sarments attachés
au cep, c’est de porter du fruit. Vivons pour être en bénédiction aux autres,
pour rendre témoignage de l’amour et de la vie qui sont en Jésus.
Consacrons-nous entièrement à, vivre dans la foi et l’obéissance, c’est là ce
que Jésus veut de nous, appliquons-nous à faire sa volonté: c’est-à-dire, à
porter du fruit. Réalisons que c’est à cela qu’Il nous appelle, que nous
n’avons d’ordre à recevoir que de Celui qui obtient tout de son Père, et
qu’une vie utile et féconde en fruits, toute consacrée à Dieu est à notre
portée. Nous comprendrons alors comment et pourquoi porter du fruit peut seul
nous ouvrir le chemin de la prière efficace.
Celui qui, par l’obéissance à Christ,
prouve qu’il accomplit la volonté de Dieu, obtiendra tout ce qu’il demandera au
Père, parce que le Père le lui a promis.
«Quoi
que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous
gardons ses commandements et que, nous faisons ce qui lui est agréable» (1Jean
3:22)
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXIV --LA VICTOIRE ASSURÉE
«Tout
ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai.»
«Si
vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.». (Jean 14:13-14)
«Que
le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom.». (Jean 15:16)
«En
vérité, en vérité, je vous dis que ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom,
demandez et vous recevrez. En ce jour-là vous demanderez en mon nom.» (Jean
16:23-24,26)
Les disciples n’avaient encore rien
demandé au Nom de Jésus-Christ, et lui-même n’avait jamais parlé de cette
possibilité. Nous trouvons dans ces paroles: assemblés en mon nom, (Mathieu
18:20) ce qui s’en rapproche le plus. Ici, dans ce discours d’adieu, Il
répète ces mots: en mon nom, à la suite de trois promesses illimitées: Tout...
quelque chose... ce que vous demanderez, (Jean 14:13-14) (Jean 15:16) pour
enseigner à ses disciples et à nous en même temps, que ce n’est qu’en son nom
seul que nous aurons la victoire. Mais cette victoire dépend de l’usage que
nous ferons de ce nom. Qu’est-ce qu’un nom?
Le nom est la personnification d’un
individu, à tel point qu’il nous suffit de l’entendre prononcer pour que son
image paraisse à nos yeux. Le nom éveille en nous immédiatement la personnalité
qu’il évoque; il nous rappelle ce que nous en connaissons et renouvelle
l’impression que nous en avons reçue. Le nom d’un roi, par exemple, nous
suggère aussitôt l’idée de sa puissance, de sa grandeur, de son royaume même,
parce qu’il en est le type.
De même, chacun des noms sous lesquels
Dieu nous est révélé: l’Eternel, YHWH, l’Admirable, le Tout-Puissant, le Prince
de Paix, personnifie instantanément à nos yeux quelque attribut de Celui qui
est invisible. Le nom de Christ nous dit tout ce qu’Il a fait pour nous et tout
ce qu’Il fait en ce moment comme Intercesseur et Médiateur.
Qu’est-ce que faire quelque chose au nom
d’un autre? C’est se présenter avec le pouvoir et l’autorité de cet autre,
comme son représentant ou son envoyé. Et comment nous servir du nom d’un autre
si nous n’avons pas avec lui une communauté de pensées? Pourrions-nous
consentir à ce que qui que ce soit se serve librement de notre nom, si nous ne
sommes assurés que notre honneur et nos intérêts seront saufs et en bonnes
mains.
Voilà ce que Jésus nous offre lorsqu’Il
nous permet de nous servir de son nom avec l’assurance que quoi que nous
demandions, cela nous sera donné.
On ne peut établir ici de comparaison
entre la permission accordée à quelqu’un de se servir d’un certain nom, dans
une occasion particulière, et celle que Jésus donne solennellement à tous ses
disciples d’user librement de son nom, en tout temps et pour tout ce qu’ils ont
à demander. Il ne l’aurait pas fait s’Il n’avait pas su qu’Il pouvait leur
confier ses intérêts, et que son honneur était en sûreté entre leurs mains.
L’usage autorisé du nom d’un autre est toujours le signe d’une grande intimité.
En employant le nom d’un autre pour un but spécial, nous laissons le nôtre de
côté comme n’ayant plus de valeur et comme si nous revêtions la personnalité de
celui dont nous invoquons le nom. Faire usage d’un nom, est un droit qui peut
nous avoir été accordé en vertu d’une union légale.
Un négociant, obligé de s’éloigner et de
quitter ses affaires, donne à son fondé de pouvoir une attestation au moyen de
laquelle celui-ci peut tirer des centaines de mille francs en son nom. Le fondé
de pouvoir s’en servira non pour lui-même mais dans l’intérêt de la maison.
C’est parce que son patron le connaît pour être dévoué à ses affaires qu’il
peut lui remettre ainsi, en toute confiance, le libre usage de son nom.
Lorsque le Seigneur Jésus-Christ est monté
au ciel, Il a laissé son oeuvre, le gouvernement de son royaume ici-bas, entre
les mains de ses serviteurs. Il ne pouvait faire autrement que de les autoriser
à se servir de son nom, pour obtenir du Père le secours dont ils auraient
besoin pour la bonne réussite de ses affaires. Ses disciples ont donc le
pouvoir de se servir du nom de Jésus dans la mesure où ils se consacrent aux intérêts
et à l’œuvre du Maître.
L’usage d’un nom suppose toujours
l’abandon de nos intérêts propres pour prendre en main ceux de la personne que
nous représentons. Faire usage d’un nom, est un droit qui peut encore nous
avoir été accordé en vertu d’une union pour la vie.
Dans le cas du négociant et de son fondé
de pouvoir, l’union est temporaire. Mais nous savons comment l’union de la vie
comporte l’unité du nom. Un enfant porte le nom de son père parce qu’il en a
reçu la vie. Et souvent le fils d’un père honorable a été respecté par le seul
fait du nom qu’il portait. Mais si l’on arrive à découvrir qu’il n’a que le
nom, sans avoir le caractère et les qualités de son père, ce nom même perdra de
sa valeur. Tout doit être en harmonie, le nom, la vie et le caractère. Si tel
est le cas, l’enfant aura un double titre à l’affection et à l’estime des amis
de son père.
Il en est de même pour Jésus et le
chrétien. Nous devons être un avec lui. Nous avons une même vie avec lui, un
même esprit, et, par-là, nous avons le droit de nous approcher de Dieu en son
nom.
Ce qui peut en autoriser l’usage est
encore l’union de l’amour. Si une jeune fille pauvre, dont la vie a été toute
de privations, s’unit à un homme riche, elle renonce à son nom pour prendre celui
de son mari, elle a le droit de s’en servir. Elle peut faire des emplettes, et,
grâce au nom qu’elle porte, on ne refusera pas de les lui livrer. Pourquoi?
Parce que l’époux, l’ayant choisie pour sa compagne, lui a donné le droit de
considérer sa richesse à lui comme devenant la sienne à elle, car ils ne font
plus qu’un.
L’époux céleste ne pouvait faire moins,
nous ayant aimés, nous ayant unis à lui. Dès lors, Il donne à ceux qui portent
son nom le droit de tout demander en ce nom-là. Les exemples que nous venons de
citer nous montrent que la manière habituelle d’envisager cette question est
défectueuse. Trop souvent nous terminons nos prières par le nom de Jésus, comme
une simple formule, ou en coupables qui s’en font une caution qui doit répondre
pour eux.
Jésus est vivant, Il est auprès du Père,
ne l’oublions pas. Si même c’est à lui que nous adressons nos supplications, il
faut le faire en son nom. N’est-ce pas déclarer par là que nous sommes avec lui
en communion de sentiments, d’intérêts et d’amour? S’il en est ainsi, notre foi
grandira dans l’assurance que rien de ce que nous demandons en son nom ne nous
sera refusé, et nous verrons quelle puissance merveilleuse nous aurons dans nos
prières auprès du Père. De l’influence de Christ dans notre vie dépend son
influence dans nos prières. Bien des paroles dans l’Ecriture rendent clairement
ce que nous venons de dire:
«Faites
tout au nom du Seigneur Jésus». (Colossiens 3:17)
Ce verset est la contre-partie de cet
autre:
«Demandez
tout en mon nom».
Faire et demander au nom de Jésus sont
inséparables.
«Nous
marcherons, nous, au nom de l’Eternel, notre Dieu à toujours et à perpétuité».
(Michée 4:5)
Nous voyons que le nom du Seigneur doit
exercer une influence dirigeante sur notre vie tout entière, et surtout dans la
prière. Ce n’est pas à nos paroles seulement, mais à nos actes que Dieu regarde
pour juger ce que le trône de son Fils est réellement pour nous. Quand
l’Ecriture parle de:
«Ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ», (Actes 15:26) ou de celui qui est: «Tout prêt, non seulement à être enchaîné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus», (Actes 21:13)
nous voyons ce que tout ce nom doit être pour nous. S’Il est tout pour nous, nous obtiendrons tout par lui. Si j’abandonne tout à Dieu, Il me fera part de tout ce qu’Il possède. «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13)
«Ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ», (Actes 15:26) ou de celui qui est: «Tout prêt, non seulement à être enchaîné, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus», (Actes 21:13)
nous voyons ce que tout ce nom doit être pour nous. S’Il est tout pour nous, nous obtiendrons tout par lui. Si j’abandonne tout à Dieu, Il me fera part de tout ce qu’Il possède. «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13)
Jésus nous a fait cette promesse
libéralement: les chrétiens l’ont amoindrie, limitée, ils la trouvaient trop
large. Qui oserait se fier à un homme sans condition? Mais dans ce cas-ci, il
ne s’agit pas d’un homme, et ces mots: en mon nom, portent en eux leur propre
garantie. C’est une puissance spirituelle que nous pouvons revendiquer devant
les hommes et devant Dieu.
Oh! Demandons à Dieu le secours de son
Saint-Esprit, pour que nous comprenions la signification de ce nom et l’usage
que nous en devons faire. C’est par l’Esprit seul que «le nom qui est
au-dessus de tout nom», (Philippiens 2:9) prendra la place prépondérante
dans nos affections et dans notre vie. Disciples de Jésus! Que les leçons
d’aujourd’hui pénètrent profondément dans notre cœur. Les cieux nous sont
ouverts, les trésors du monde invisible sont mis à notre disposition, sachons
en user au profit de ceux qui nous entourent.
Apprenons à prier au nom de Jésus. Que
chacun de nous exerce son sacerdoce royal et se prévale du droit dont il
dispose dans le champ d’activité que le Seigneur lui a donné.
Que les chrétiens se réveillent, qu’ils
écoutent ce message! Notre prière obtiendra ce qui, sans elle, n’aurait jamais
été fait. Servons-nous sans réserve du nom de Jésus, et soyons ainsi en
bénédiction pour ceux qui nous entourent.
«Tout
ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13)
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXV --LE SAINT-ESPRIT ET LA PRIÈRE
«En
ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien: en vérité, en vérité, je vous
dis que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à
présent, vous n’avez rien demandé en mon nom; demandez et vous recevrez afin
que votre joie soit parfaite. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom et je
ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous
aime.» (Jean 16:23,24,26)
«Priant
par le Saint-Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu.». (Jude 1:20-21)
«Je
vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de
son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement.
Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin». (1Jean
2:12-18)
Ces paroles de Jean adressées aux petits
enfants, aux jeunes gens et aux pères, ne nous indiquent-elles pas qu’il y a
dans la vie chrétienne trois époques distinctes d’expériences?
La première est celle de l’enfance; l’âme
naît à la joie du pardon et de l’assurance du salut.
La seconde est celle de l’adolescence, époque de transition et de lutte où la foi grandit et s’affermit; la Parole de
Dieu agit et donne à la jeunesse les armes par lesquelles elle peut remporter
la victoire sur le malin.
La troisième est celle de l’âge mûr; les
pères ont approfondi toutes choses et sont entrés dans une communion intime
avec le Tout-Puissant.
Dans le sermon sur la montagne, tel que
nous venons de l’étudier du point de vue, de l’enseignement de Christ sur la
prière, nous retrouvons aussi trois divisions distinctes analogues. En premier
lieu, l’époque d’initiation où l’enseignement se résume en ce mot Père: «Priez votre Père». «Votre Père
voit, entend, sait, récompensera, beaucoup plus qu’aucun père terrestre». Ayez
seulement en lui une foi enfantine.
Plus tard, vient l’époque de luttes, de
transition et de victoire, résumées par ces paroles:
«Mais
cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne». (Mathieu
17:21)
«Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus
qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-Il à leur égard?» (Luc
18:7)
Enfin, dans ses paroles d’adieu, nous
atteignons un degré plus élevé encore. Les enfants sont devenus hommes faits,
ils sont les amis du Maître pour lesquels Il n’a point de secrets et auxquels
Il dit:
«Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père». (Jean 15:15)
«Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père». (Jean 15:15)
En nous répétant si souvent quoi que vous demandiez, Jésus nous remet pour ainsi dire les clefs du royaume des cieux. Le moment est venu de prouver la puissance de la prière en son nom. Le contraste entre le premier et le dernier degré de cette marche ascendante est marqué de la manière la plus positive dans les paroles que nous méditons aujourd’hui.
«Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. En ce jour-là vous demanderez en mon nom». (Jean 16:24,26)
Nous savons maintenant ce que veut dire ce mot «en ce jour-là.» C’est le jour de l’effusion du Saint-Esprit. L’œuvre de Christ sur la croix, sa victoire complète sur la mort révélée par sa résurrection et son ascension devaient recevoir leur couronnement, par la descente du Saint-Esprit sur les disciples pour animer leur vie, manifestation visible de la gloire de Dieu sur la terre.
L’un des merveilleux résultats de la
dispensation de l’Esprit, c’est la force toute-puissante qu’Il donne à la
prière, puissance inconnue jusqu’à la Pentecôte. La prière adressée au nom de
Jésus et exaucée n’est-elle pas la preuve que l’Esprit habite en nous?
Pour comprendre comment le don du
Saint-Esprit a été le commencement d’une ère nouvelle dans l’exercice de la
prière, rappelons-nous quelle est son oeuvre et pourquoi Il n’a pas été donné
avant que Jésus eût été glorifié.
L’Esprit est l’essence même de Dieu, Dieu est Esprit. C’est par l’Esprit que le
Fils a été engendré du Père, c’est par la communion du Saint-Esprit que le Père
et le Fils sont un. La prérogative éternelle du Père est d’accorder sans cesse
au Fils ce qu’il demande. Le privilège béni du Fils est de demander et de
recevoir sans cesse, parce que par l’Esprit, Ils sont tous deux unis en une
même vie et un même amour. Il en a été ainsi de toute éternité, il en est de
même maintenant encore parce que le Fils agit comme médiateur entre nous et le
Père.
Jésus, sur la terre, a commencé l’œuvre de
réconciliation de l’homme avec Dieu, en unissant dans son corps la nature
humaine et la nature divine. Il la poursuit dans le ciel. Il a réuni en lui ce
qui était inconciliable la justice de Dieu et notre péché; il a terminé la
lutte, une fois pour toutes, quant à lui, en son propre corps attaché sur la
croix. Puis Il est monté au ciel pour agir avec puissance, en chacun des membres
de son corps, les délivrant du péché et manifestant ainsi la victoire qu’il a
remportée. Par son intercession incessante, Il vit dans une communion vivante
avec ceux de ses rachetés qui prient sans cesse. Cette intercession même leur
donne une force et une puissance qu’ils n’auraient pu
avoir
sans elle. C’est par le Saint-Esprit que cette oeuvre s’accomplit. Le
Saint-Esprit n’avait pas été accordé aux hommes avant que Jésus-Christ eût été
glorifié.
«Il
dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car
l’Esprit n’était pas encore répandu, parce que Jésus n’avait pas encore été
glorifié». (Jean 7:39)
Ce don du Père était nouveau et
entièrement différent de ce que les Saints de l’Ancien Testament avaient reçu.
L’œuvre de la rédemption par le sang de Christ était si complète que l’humanité
sous cette économie nouvelle pouvait recevoir une manifestation du Saint-Esprit
qu’il n’aurait pas été possible à Dieu d’accorder sous l’économie de l’Ancien
Testament. Ces paroles de Jean 7:39, étaient littéralement vraies. Au moment où
Jésus, glorifié, remonta au ciel, Il reçut du Père le droit de répandre le
Saint-Esprit sur ses disciples et sur nous, ses enfants, ce qu’il n’aurait pas
pu faire auparavant.
« Élevé par la droite de Dieu, Il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis
et Il l’a répandu, comme vous le voyez, et l’entendez». (Actes 2:33)
Sous l’ancienne Alliance, Il était invoqué
comme, l’esprit de Dieu. À la Pentecôte, Il descendit comme l’Esprit de Jésus
glorifié, nous, apportant les fruits que la Rédemption accomplie devait
produire en nous.
C’est dans l’intercession continue de
Christ eh notre faveur que l’œuvre de la Rédemption trouve son complément. Par
le Saint-Esprit qui est en nous, nos prières s’élèvent au trône de grâce où
elles se mêlent et se confondent avec celles de Jésus pour nous. L’Esprit prie,
pour nous, sans paroles; dans les profondeurs de notre cœur souvent nos pensées
revêtent à peine une forme, et l’Esprit s’en empare alors pour les mettre en communication
avec le Dieu-saint. Par le Saint-Esprit les prières de Christ deviennent nôtres
et les nôtres deviennent siennes. Nous comprenons alors par une expérience
personnelle ces paroles:
«Jusqu’à
présent vous n’avez rien demandé en mon nom; demandez et vous recevrez... En ce
jour-là, vous demanderez en mon nom». (Jean 16:24-26)
Frères! ce qu’il faut que nous demandions
au nom de Christ pour que notre joie soit parfaite, c’est le baptême du
Saint-Esprit. Il y a ici plus que l’Esprit de Dieu sous l’ancienne Alliance.
C’est le Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus glorifié dans sa Toute-Puissance,
descendant en nous, habitant en nous, pour nous révéler le Père et le Fils.
«Et
moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Consolateur afin qu’Il demeure
éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir
parce qu’il. ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le
connaissez, car Il demeure avec vous et Il sera en vous. En ce jour-là vous
connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et que je suis eh
vous». Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera, nous
viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui». (Jean 14:16-17,20,23)
Lorsque cet Esprit n’est pas seulement
celui de nos heures de prières mais de notre vie tout entière, nous rendant
semblables à Jésus, Il nous donne le moyen d’avoir cet accès immédiat auprès du
Père, dont Jésus parle ici:
«Je
ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous
aime».
(Jean 16:26)
Oui, comprenons et croyons qu’être rempli
de l’Esprit de Jésus glorifié est indispensable au peuple de Dieu. Nous
réaliserons alors ce que c’est que:
«Faire
en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications».
(Ephésiens 6:18) et
«Prier
par le Saint-Esprit, se maintenant dans l’amour de Dieu». (Jude 1:20-21)
L’efficacité de nos prières dépend de ce
que nous sommes et de ce qu’est notre vie. Le secret de prier au nom de Christ,
c’est de vivre au nom de Christ. C’est en demeurant en lui que nous acquérons
le droit de demander ce que nous voulons. La mesure dans laquelle nous vivons
en Christ sera l’exacte mesure de notre puissance dans la prière. C’est
l’Esprit qui est en nous qui prie, non pas toujours en paroles et en pensées,
mais par des soupirs, qui ne se peuvent exprimer.
Que nos vies soient remplies de Christ, de
son Esprit, et ses promesses si magnifiques ne nous paraîtront plus si
extraordinaires.
«Jusqu’à
présent vous n’avez rien demandé en mon nom; demandez et vous recevrez, afin
que votre joie soit parfaite». «En ce
jour, vous demanderez en mon nom». «En
vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera». (Jean 16:24,26)
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXVI--CHRIST,
INTERCESSEUR
«Mais
j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point.». (Luc 22:32)
«Je
ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous.». (Jean 16:26)
«Etant
toujours vivant pour intercéder en leur faveur.». (Hébreux 7:25)
Nos progrès dans la vie spirituelle sont
en rapport avec ce que Jésus est pour nous dans notre vie intérieure. Plus nous
réaliserons que Christ doit être tout pour nous et en nous, plus nous vivrons
de la véritable vie de la foi qui, renonçant à soi-même, ne vit plus que pour
Christ. La vie ne sera plus une lutte vaine pour faire ce qui est bien, mais, nous appuyant sur Christ, nous trouverons en lui la force de combattre le bon
combat et de remporter la victoire de la foi. C’est surtout vrai quand il
s’agit de vie de prière. Lorsque par la foi nous croirons que Jésus-Christ a
tout accompli pour nous, nous comprendrons aussi que le temps des soucis et des
efforts inutiles est passé, que désormais nous pourrons participer à la vie de
Christ soit sur la terre, soit dans les cieux. Nous prierons alors, nous appuyant
non seulement sur les mérites de Jésus, qui rend acceptables aux yeux du Père
nos misérables prières, mais encore sur l’union intime qui existe entre Christ
et nous et sur sa prière en nous.
Le salut parfait est en Christ lui-même.
Il s’est donné lui-même pour nous, Il vit lui-même en nous. Parce qu’Il prie,
nous prions aussi. Comme ses disciples, quand ils le virent prier, lui
demandèrent de leur enseigner à prier, ainsi participerons-nous à sa vie de
prière, puisque nous savons qu’Il est sur le trône comme notre intercesseur.
Cette vérité ressort clairement dans la dernière nuit de sa vie ici-bas.
Sa prière sacerdotale (Jean 17) n’est-elle
pas un modèle? Ne continuera-t-Il pas à prier ainsi pour nous, dans le ciel?
Dans ses dernières paroles, Il a annoncé à plusieurs reprises que la vie de
prière de ses disciples était étroitement unie à son retour auprès du Père: son
intercession éternelle était dès lors liée intimement à la vie de prière en son
nom qui allait commencer pour eux.
La confiance en l’intercession de Jésus
nous assure le droit de prier en son nom. Pour bien comprendre ceci, examinons
d’abord son oeuvre d’intercession. La vie de Christ sur la terre comme prêtre
n’a été qu’un commencement. Ce fut comme sacrificateur et victime à la fois,
qu’Il répandit son sang. Pareil à Melchisédec, Il vit encore au-dedans du voile
pour continuer son oeuvre. De même que Melchisédec a été supérieur à Aaron dans
la hiérarchie sacerdotale, de même l’œuvre d’intercession de Jésus est
supérieure en puissance et en gloire à son oeuvre d’expiation. Christ est mort;
bien plus, Il est ressuscité, Il est à la droite de Dieu, et Il intercède pour
nous». (Romains 8:34)
Cette intercession est une réalité
positive, absolument nécessaire, sans laquelle la rédemption n’aurait plus
d’effet. La merveilleuse réconciliation entre Dieu et l’homme s’est faite par
l’incarnation, l’expiation et la résurrection de Jésus, et c’est par elle que
l’homme participe à la vie divine. Mais l’appropriation personnelle de cette
réconciliation pour les membres du corps de Christ sur la terre, ne peut avoir
lieu que par l’exercice constant de lai puissance divine du Chef de notre foi,
vivant éternellement dans les cieux.
Aucune conversion, aucun travail de
sanctification, aucune victoire sur le péché et le monde ne peut avoir lieu
sans une manifestation directe de Celui qui est tout-puissant pour sauver.
Cette révélation ne peut s’effectuer que par sa prière. Il la demande au Père
et Il l’obtient du Père.
«C’est
aussi pour cela qu’Il peut sauver, parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu
par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur». (Hébreux 7:25)
Il n’est pas un besoin de son peuple qu’Il
ne puisse satisfaire. Sa médiation sur le trône est aussi indispensable, aussi
efficace que sur la croix, et c’est son oeuvre incessante à la droite de Dieu.
Non seulement nous participons aux bénéfices de cette oeuvre, mais à l’œuvre
elle-même. Pourquoi?
Parce que nous sommes son corps et que le
corps et ses membres ne font qu’un, «La tête ne peut pas dire aux pieds: Je
n’ai pas besoin de vous». (1Corinthiens 12:21) Faisant un avec Jésus,
nous partageons avec lui ce qu’Il est et ce qu’Il a.
«Je
leur ai donné la gloire que tu m’as donnée». (Jean 17:22)
Nous partageons sa vie, sa justice, son
oeuvre, nous devons aussi partager son intercession. Il n’est pas une oeuvre
qu’Il accomplisse sans que nous en ayons notre part.
«Christ
est ma vie». (Philippiens 1:21)
«Ce
n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi». (Galates 2:20)
La vie en lui et en nous est absolument
identique. La vie de Jésus dans les cieux est une vie de prière constante; et
si nous vivons en lui, notre prière sera aussi un échange continuel de demandes
et d’exaucements. Ne pensons pas qu’il y ait deux courants distincts de prières
qui s’élèvent séparés l’un de l’autre, l’un venant de Christ et l’autre de son
peuple. Non, s’ils vivent de sa vie, l’union entre lui et les siens est
complète. C’est lui qui nous inspire ce que nous avons à demander; et, à son
tour, Il s’empare de notre prière pour la présenter au Père. Il est l’ange qui
tient l’encensoir d’or.
«On
Lui donna beaucoup de parfums, afin qu’il les offrît, avec les prières de tous
les saints, sur l’autel d’or
qui est devant le trône». (Apocalypse 8:3)
Voilà le secret de l’exaucement de toute
prière. Il faut que ce soit Christ qui les offre au Père. Le Fils unique du
Père a seul le droit de prier; la plénitude de la divinité habite en lui, et
cette plénitude lui donne une puissance entière et complète dans l’exercice de
la prière, puissance qu’il accorde aux siens. La croissance dans la vie
spirituelle consiste à découvrir de plus en plus tous les trésors renfermés en
lui, les liens qui nous unissent à lui et à faire l’expérience que nous sommes
en lui. Plus nous le posséderons, plus nous recevrons de grâces dans la vie de
la prière comme dans la vie spirituelle.
Ne croyons pas que l’intercession de Jésus
se borne à prier à notre place, lorsque pour une raison ou pour une autre nous
ne prions pas. Non. Elle va plus loin. C’est elle qui nous amène à prier à
l’unisson avec Christ, de qui procède notre vie et notre foi. Dès lors, notre
prière sera un acte de foi.
C’est une nouvelle époque dans la vie de
plus d’un croyant, que le moment où Christ lui est révélé comme vivant en lui
et lui en Christ. Il comprend alors que le Sauveur est son garant, afin qu’il
lui reste fidèle et obéissant. C’est là le premier pas dans la vie de la foi.
La découverte que Christ est aussi notre
garant dans notre vie de prière ne sera pas moins bénie. Il est le centre de
toute prière. Il est le guide dans la voie de supplications qu’Il a inaugurée
lui-même, Il est le chef et le consommateur de notre foi. Il communique son
propre Esprit de prière à tous les siens. En donnant sa vie pour ses rachetés,
Il a fourni à tous leurs besoins. Il s’associe donc à leur vie de prière, Il y
pourvoit en les unissant à la sienne et en la maintenant en eux. «Mais j’ai
prié pour toi», non pour rendre ta foi superflue ou inutile, mais «pour que ta
foi ne défaille point». (Lu 22:32) Cela revient à dire: «Si vous
demeurez en moi», L’INTERCESSEUR, qui vis aux siècles des siècles,
«demandez
ce que vous voudrez et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)
La pensée de cette communion intime avec
Jésus dans son oeuvre d’intercession nous rappelle ce qu’Il nous a enseigné
plus d’une fois. Les magnifiques promesses faites à la prière ont comme but et
justification la gloire de Dieu dans la manifestation de son royaume et le
salut des pécheurs. Tant que nous ne prions que pour nous-mêmes, les promesses
faites par Jésus-Christ, dans sa dernière nuit ici-bas, restent un livre fermé
pour nous.
C’est aux sarments du vrai cep, qui
produisent du fruit, c’est aux disciples envoyés dans le monde pour annoncer la
vérité aux âmes qui périssent, c’est aux serviteurs fidèles qui continuent et
poursuivent le travail qu’Il a laissé inachevé derrière lui, c’est à ceux qui,
comme le Maître, sont devenus la semence de vie, semence qui doit mourir pour
produire au centuple, c’est à tous ceux-là, disons-nous, que la promesse a été
donnée. Que chacun de nous cherche quelle est l’œuvre qu’il a à faire, quelles
sont les âmes qui lui ont été confiées, et que notre intercession pour elles
devienne notre lien d’intimité avec Dieu.
Nous réaliserons non seulement pour nous
les promesses faites à la prière, mais nous ferons encore l’expérience que
demeurer en Christ et lui en nous nous rend participants à son propre bonheur.
Ce bonheur ne consiste-t-il pas à être en bénédiction aux hommes et à les
sauver?
Merveilleuse intercession de notre
bien-aimé Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, à, laquelle nous devons toutes
choses et à laquelle Il nous associe comme ses compagnons, de travail!
Oh! prions en son nom, en son Esprit, en
lui-même, en union parfaite avec, lui! Oh! merveilleuse intercession toujours,
active, toujours efficace de Jésus-Christ, quand y participerons-nous
complètement? Quand nos prières feront-elles partie intégrante de son
intercession?
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER
XXVII --CHRIST, SOUVERAIN SACRIFICATEUR
«Père,
je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi.».
(Jean 17:24)
Dans son discours d’adieu, Jésus révèle à
ses disciples ce que sera la vie future lorsque le règne de Dieu sera venu avec
puissance. Dans la communion du Saint-Esprit, dans l’union avec le cep céleste,
dans le témoignage et les souffrances, les disciples trouveront leur vocation
et leur félicité. En déroulant à leurs yeux les perspectives de cette vie-là,
le Seigneur fait, à plusieurs reprises, aux apôtres, les promesses les plus
illimitées à la force et à la puissance de leurs prières.
En terminant ses enseignements, lui-même
se dispose à prier. Voulant laisser à ses disciples la joie de savoir ce que
sera pour eux son intercession dans le ciel comme leur souverain sacrificateur,
Il leur fait le précieux legs de sa prière sacerdotale. Et cela autant parce
qu’ils doivent partager son oeuvre d’intercession que pour qu’ils sachent, et
nous avec eux, comment ils peuvent accomplir leur sainte mission.
Dans l’enseignement du Seigneur, pendant
cette dernière nuit, nous avons appris que ses étonnantes promesses faites à la
prière ne sont pas accordées en notre faveur seulement, mais en faveur des
intérêts du Seigneur et de son royaume. C’est du Seigneur lui-même que nous
pouvons apprendre ce que la prière en son nom doit être et ce qu’elle peut
obtenir. La prière sacerdotale nous enseigne ce que la prière faite, au nom de
Jésus peut demander, espérer et attendre.
Elle se divise en trois parties. Dans la
première, du verset 1 à 5 le Seigneur prie pour lui-même; dans la
seconde, du verset 6 à 19 Il prie pour ses disciples, et dans la
dernière du verset 20 à 26 Il prie pour le peuple des fidèles dans tous
les âges.
Le disciple de Jésus qui se voue à l’œuvre
d’intercession et qui veut faire l’épreuve de la mesure de bénédictions qu’il
peut faire descendre sur ceux qui l’entourent, par la prière au nom de Jésus,
étudiera par l’Esprit en toute humilité, ce beau chapitre dix-septième de Jean,
comme l’une des leçons les plus importantes de l’école à laquelle nous sommes.
Jésus prie avant tout pour lui-même, afin
qu’étant glorifié, Il puisse glorifier le Père.
«Père...
glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie».
« Maintenant
toi, Père, glorifie-moi».
Il expose les raisons pour lesquelles Il
prie de la sorte. Le Père et le Fils ont conclu une sainte alliance dans les
cieux, Le Père, comme récompense de l’œuvre du Fils ici-bas, lui a donné toute
puissance sur les hommes. Le Fils a accompli sa mission; Il a glorifié le Père.
Son but est de le glorifier toujours plus.
C’est avec une. sainte hardiesse qu’Il demande au Père de le glorifier, parce
qu’alors Il sera en état de faire pour son peuple tout ce qu’Il a entrepris.
Disciples de. Jésus! Nous avons ici la
première leçon dans l’intercession sacerdotale. Suivons l’exemple de notre
grand souverain sacrificateur. Le Fils a commencé sa prière en affirmant sa
position vis-à-vis du Père. Il a mis, en avant son oeuvre, son obéissance, son
ardent désir que le Père soit glorifié. Faisons comme lui. Approchons-nous de
notre Père, par Christ, sachons nous prévaloir auprès de lui de l’œuvre que
Jésus a accomplie. Ne faisons plus qu’un avec elle, confions-nous en elle,
vivons pour elle; déclarons que nous sommes prêts à nous consacrer jusqu’à la
fin au travail que le Père nous a donné à faire et à ne vivre que pour sa
gloire. Demandons alors avec confiance que le Père soit glorifié en nous. Voilà
ce qu’est la prière faite dans l’Esprit de Jésus, en son nom et en parfaite
union avec lui. Cette prière aura force et puissance.
Si, avec Jésus, nous glorifions le Père,
le Père, à son tour, glorifiera le Fils, en nous accordant ce que nous
demandons en son nom et, en particulier, nos requêtes d’intercession pour ceux
qui nous entourent.
Notre Seigneur prie ensuite pour ses
disciples: Il parle d’eux comme de ceux que le Père lui a donnés. Le signe qui
les caractérise, c’est qu’ils ont reçu la parole de Christ. Il déclare les
envoyer désormais dans le monde à sa place, comme le Père l’avait envoyé
lui-même.
Il réclame deux choses en leur faveur: Que
le Père les préserve du mal, et qu’Il les sanctifie par sa parole qui est la
vérité, parce que Jésus se sanctifie lui-même pour eux. Tout intercesseur
croyant et fidèle a, comme le Seigneur, un cercle intime pour lequel il faut
qu’il prie tout d’abord. Les parents ont leurs enfants, les instituteurs leurs
élèves, les pasteurs leurs troupeaux, les moniteurs des écoles du dimanche
leurs groupes, tout travailleur dans le champ de Dieu a sa charge spéciale et
doit porter dans son cœur ceux qui lui sont confiés.
Il est de toute importance que la prière
d’intercession soit personnelle, définie, qu’elle ait un but bien déterminé.
Notre première demande en faveur de ceux pour lesquels nous Intercédons doit
être qu’ils reçoivent la Parole, mais cette prière n’aura aucune efficace si
nous ne pouvons dire avec le Seigneur: «Je leur ai donné ta parole». (Jean
17:14)
Voilà ce qui nous donne la liberté et la
force dans notre oeuvre d’intercession pour les âmes. Il faut non seulement
prier pour elles, mais nous adresser à elles directement. Quand elles auront
accepté la Parole, prions beaucoup pour qu’elles soient préservées du mal et
sanctifiées par la Parole. Au lieu de nous désespérer, de juger ceux qui
tombent et de les abandonner, prions pour eux avec ardeur.
«Père
saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés». (Jean 17:11)
«Sanctifie-les
par ta vérité». (Jean 17:17)
La
prière au nom de Jésus est d’une grande efficace.
«Tout
ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13)
Enfin,
la prière du Seigneur embrasse un champ plus vaste.
«Ce
n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en
moi par leur parole». (Jean 17:20)
Son cœur de sacrificateur s’ouvre et
s’élargit pour renfermer tous les lieux et tous les temps Il prie pour que tous
ceux qui lui appartiennent ne forment partout qu’un seul corps, donnant ainsi
la preuve que sa mission est bien réellement divine et que les siens seront
admis avec lui à une gloire éternelle.
«Je
leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, afin que l’amour
dont tu m’as aimé soit en eux et que je sois en eux». (Jean 17:26)
Le disciple de Christ qui a éprouvé dans
son entourage immédiat quelle a été la puissance de sa prière, ne pourra plus
se renfermer dans un cercle aussi limité. Il faut qu’il prie pour l’Eglise
universelle et les branches qui s’y rattachent. Il priera surtout pour, obtenir
l’amour fraternel et l’unité de l’Esprit. Il priera pour que l’Eglise soit une
en Christ et pour qu’elle témoigne au milieu du monde que Christ a accompli
cette oeuvre merveilleuse: l’amour triomphant de l’égoïsme. Quel autre, sinon
le Fils de Dieu, envoyé du ciel, aurait pu la réaliser?
Les chrétiens devraient prier beaucoup
pour que l’unité de l’Eglise, non dans sa forme extérieure, mais en esprit et
en vérité, soit rendue manifeste. Voilà pour la prière en elle-même.
Voyons le mode à employer. Jésus dit:
«Père, JE VEUX !» Lui, le Fils, lui qui a reçu les promesses du Père, lui qui,
a accompli son oeuvre jusqu’au bout, Il a le droit de le dire. La promesse du
Père est
positive:
«Demande-moi et je te donnerai». Il s’en prévaut, Il nous fait, à son tour, une
promesse analogue.
«Tout
ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai». (Jn 14:13)
Il nous adresse cette demande: «Que
veux-tu?» À nous de répondre: «Père, JE VEUX tout ce que tu as promis». Au
fond, c’est là la foi véritable, celle qui honore Dieu. La conviction que nous
obtiendrons ce que nous demandons avec foi est agréable au Père. Au premier
abord, notre cœur hésite à employer cette expression: je veux; nous ne nous
sentons ni le droit, ni la force de nous en servir. La grâce de pouvoir dire:
«je veux» ne nous sera accordée que lorsque nous aurons fait une entière
abnégation de nous-mêmes; soyons certains alors que tous ceux qui auront soumis
leur volonté à celle du Maître la recevront.
Celui qui renonce à sa volonté la
retrouvera, et il la retrouvera renouvelée et fortifiée d’une puissance toute
divine. «PÈRE JE VEUX». Voilà la note dominante de l’intercession, constante,
active, efficace de notre Sauveur dans le ciel. Par notre union avec lui, notre
prière aura la même efficacité.
Mais à une condition: c’est que nous
marchions avec lui, que nous demeurions en lui et que nous fassions toutes
choses en son nom. Allons à lui avec confiance. Apportons-lui chacune de nos
requêtes. Mettons-les à l’épreuve de sa Parole et du Saint-Esprit, puis
jetons-les dans le torrent d’intercession qui s’échappe du cœur de notre
Seigneur pour s’élancer vers le Père. Alors nous pourrons avoir pleine
confiance que nous recevrons ce que nous demandons.
L’Esprit lui-même nous inspirera ce:
«Père, je veux» qui nous apportera l’exaucement. Vivre en lui et pour lui seul,
là sera le secret de notre force et de notre influence.
Disciples de Jésus! Appelés à être semblables à notre Seigneur dans son
intercession sacerdotale, quand arriverons-nous à réaliser notre glorieuse
destinée, qui est de prier, de plaider la cause des âmes qui périssent et
d’acquérir de l’influence en leur faveur auprès de Dieu? Quand secouerons-nous
notre nonchalance qui se revêt de fausse humilité et nous rendrons-nous à
l’Esprit de Dieu, afin qu’Il revête notre volonté de force et de lumière? Quand
arriverons-nous à saisir et à posséder les merveilleuses promesses que Dieu
nous a faites?
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXVIII --CHRIST, LA VICTIME
«Il
disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette
coupe! Toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.». (Marc 14:36)
Quel contraste dans l’espace de quelques
heures! Quelle transition entre le moment où:
«Jésus
levant ses yeux au ciel dit: Père, je veux». (Jean 17:1-24)
et
celui où
«s’étant
jeté contre terre, Il pria que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de
lui!». (Marc 14:35)
Dans l’un, nous voyons le souverain
sacrificateur en dedans du voile, intercédant avec puissance. Dans l’autre, la
victime sur l’autel, ouvrant la voie nouvelle au travers du voile déchiré.
Dans l’ordre chronologique, le: Père, je
veux du souverain sacrificateur, précède le cri de la victime obéissante:
«Père, non pas ce que je veux». Cet ordre était nécessaire pour nous montrer ce
que serait l’intercession de Jésus une fois le sacrifice consommé. De fait,
c’est cette prière à l’autel: «Père, non pas ce que je veux», qui a fait la
force de celle devant le trône: «Père, je veux».
C’est par l’abandon complet de sa volonté
en Gethsémané que le grand prêtre assis. sur le trône a la puissance de
demander ce qu’Il veut. Pour tous ceux qui veulent apprendre à prier à l’école
de Jésus, cette leçon de Gethsémané est l’une des plus sacrées et des plus
précieuses. Il pourrait sembler à un écolier superficiel qu’elle ôte le courage
de prier avec foi. Si cette supplication ardente du Fils n’a pas été entendue,
si le bien-aimé lui-même a dû dire: Non pas ce que je veux, à combien plus
forte raison ne le dirons-nous pas aussi. Au premier abord, il paraît
impossible que les promesses faites si peu d’heures auparavant par le Seigneur,
puissent être prises au pied de la lettre: TOUT CE QUE VOUS DEMANDEREZ, et QUOI
QUE VOUS DEMANDIEZ.
Si nous pénétrons plus profondément dans
le sens des paroles prononcées en Gethsémané, nous apprendrons que c’est là
précisément notre sûreté quant à l’exaucement de nos prières. Approchons-nous
avec une adoration pleine de respect pour contempler le Fils de Dieu priant,
suppliant avec larmes et grands cris et n’obtenant pas ce qu’Il demande. Il est
notre Maître; lui-même nous révélera le mystère de son sacrifice, tel qu’il est
contenu dans cette prière, inexplicable à nos yeux.
Pour la comprendre, remarquons l’immense
différence entre la prière de notre Seigneur grand sacrificateur, et celle
qu’Il offre si peu de moments après dans sa faiblesse. Alors, Il priait pour
que son Père fût glorifié, pour que lui-même et son peuple le fussent aussi,
par l’accomplissement des promesses positives qui leur avaient été faites. Il
demandait ce qu’Il savait être selon la parole et la volonté du Père; Il
pouvait donc dire hardiment: PÈRE, JE VEUX
Maintenant, Il prie dans la faiblesse de
son humanité, et pourtant, Il sait que c’est la volonté du Père qu’Il boive
cette coupe. Il en a déjà parlé à ses disciples, plus tard Il leur dira encore:
«Ne
boirai-je pas la coupe que le Père m’a donné à boire». (Jean 18:11)
Il sait que c’est pour cela qu’Il est venu sur la
terre. Mais dans l’indicible angoisse de son âme, lorsqu’Il sent la puissance
des ténèbres l’envelopper et qu’il éprouve les premières atteintes de la colère
de Dieu contre le péché, sa nature humaine tremble en présence de cette
épouvantable réalité: Etre fait malédiction.
Il pousse ce cri d’angoisse, demandant à
Dieu que, si son but peut être atteint sans cette épreuve, cette coupe terrible
passe loin de lui. Ce cri est la preuve évidente, irrécusable de la réalité
profonde de son humanité. Lorsqu’Il dit au Père: «Toutes choses te sont
possibles» et qu’Il le supplie avec toujours plus d’intensité que cette
coupe lui soit épargnée, c’est le: «Toutefois, non pas ce que je veux»,
trois fois répété, qui constitue la valeur réelle, l’essence même de son
sacrifice.
Il a demandé quelque chose... et Il ne
peut pas dire: «Je sais que c’est ta volonté!» Il se réclame de l’amour
et de la puissance de Dieu et pourtant Il termine par ces mots: TA VOLONTÉ SOIT
FAITE.. (Mathieu 26:42)
C’est dans l’abandon complet de sa
volonté, dans sa soumission à celle de son Père, que l’obéissance de Christ
atteint sa plus haute perfection; c’est du sacrifice de sa volonté en
Gethsémané que le sacrifice de sa vie sur le Calvaire a pris sa valeur. C’est
là, comme dit l’Ecriture:
«Que
le Fils a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes et qui, après
avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent,
l’auteur d’un salut éternel». (Hébreux 5:9)
«Il
s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la
mort de la croix», «c’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé». (Philippiens
2:8-9)
De plus, Dieu lui a donné le droit de demander ce
qu’Il veut. C’est dans le: «Père, non pas ce que je veux», qu’Il a obtenu de
pouvoir dire: Père, je veux.
Contemplons encore les mystères que nous
offre Gethsémané. Nous voyons d’abord le Père présenter à son bien-aimé la coupe
du vin de son ardente colère; (Apocalypse 16:19) puis le Fils, toujours
si obéissant, reculer et supplier que cette coupe s’éloigne de lui; (Marc
14:36) enfin le Père, sans accorder cette requête, présenter de nouveau la
coupe à son Fils. Le Fils cède, satisfait que sa volonté à lui ne s’accomplisse
pas, et Il se rend au Calvaire pour y boire la coupe jusqu’à la lie.
Oh! Gethsémané, c’est toi qui nous fais
comprendre comment notre Seigneur a pu nous donner l’assurance illimitée qu’Il
répond à nos prières. Il nous l’a méritée, cette assurance, en consentant à ce
que sa prière restât sans effet.
Ceci est en harmonie parfaite avec le plan
de la rédemption. Notre Seigneur a conquis pour nous le contraire de ce qu’Il a
souffert. Ainsi, Il a été lié, afin que nous fussions libres; Il a été fait
péché, afin que nous devinssions justice devant Dieu; Il est mort, afin que
nous vivions; Il a porté le poids de la malédiction de Dieu, afin que Dieu
répandît sur nous ses bénédictions. Sa prière est restée sans réponse pour que
nos prières fussent exaucées. Il a dit: Non pas ce que je veux, afin que nous
puissions obtenir: Demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. (Jean
15:7)
Oui, ces mots: Si vous demeurez en moi,
prennent une nouvelle force ici, à Gethsémané. Christ est notre chef, Il s’est
mis à notre place, IL est notre garant, et Il a supporté le châtiment qui
devait nous atteindre. Nous avions mérité que Dieu ne nous écoutât pas, Christ
est intervenu et a enduré cette douleur suprême pour nous. Mais à cause de
cette douleur même, nous retrouvons le droit d’être exaucés. Le châtiment est
écarté, mais il faut que nous demeurions en lui.
Oui, en lui! Quand Il est là, prosterné en
Gethsémané, il faut que nous demeurions en lui. Le Saint-Esprit par lequel Il
s’est offert à Dieu en victime expiatoire est le même qui habite en nous, qui
nous fait participer à son obéissance et nous rend capables de sacrifier notre
volonté propre à celle de Dieu. Cet Esprit nous enseigne à repousser notre
volonté, à la craindre, à la redouter même lorsqu’elle n’est pas positivement
mauvaise. C’est lui qui ouvre notre oreille et la dispose à attendre avec
douceur et docilité tout ce que le Père a à nous dire et à nous enseigner, jour
après jour.
Il nous fait comprendre comment l’union de
notre volonté avec celle de Dieu n’est autre que l’union avec le Père.
L’exemple que nous donne le Fils est la véritable bénédiction de nos âmes.
Cette volonté, renouvelée par l’Esprit, nous met en communion avec la mort et
la résurrection de, Christ, elle nous remplit d’une sainte joie, et nous permet
de devenir les instruments dociles de cette volonté divine.
Mettons donc toute notre volonté à vivre
pour les intérêts du règne de Dieu sur la terre, et, par la prière, dans le ciel,
auprès de Dieu. Plus nous nous pénétrerons de ces paroles: Père, non pas ce que
je veux, prononcées en Gethsémané, plus nous nous efforcerons de vivre en Celui
qui les a fait entendre et plus nous éprouverons complètement la force de ce:
«Père, je veux» du Sauveur.
Écoutons-le à Gethsémané lorsqu’Il dit:
«Si
vous demeurez en moi... demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé».(Jean 15:7)
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXIX --L’ASSURANCE DANS LA PRIÈRE
«Nous
avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon
sa volonté, Il nous écoute. Et si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose
que nous demandions, nous le, savons parce que nous obtenons ce que nous lui
avons demandé.». (1Jean 5:14-15)
Pour beaucoup dé chrétiens, un des grands,
obstacles à la prière de la foi est celui-ci: Ils ne savent pas si ce qu’ils
demandent est selon la volonté de Dieu. Tant qu’ils conservent un doute à cet
égard, ils ne peuvent prier avec l’assurance qu’ils seront exaucés. Aussi,
qu’arrive-t-il? Une fois la prière prononcée, si la réponse tarde, ils pensent
qu’il vaut mieux laisser Dieu agir selon son bon plaisir.
De la façon dont ils interprètent ces
paroles de Jean: Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous
écoute, toute certitude d’exaucement est impossible, parce qu’ils ne peuvent
arriver à se rendre compte de la volonté de Dieu. Ils considèrent la volonté de
Dieu comme son conseil secret et se demandent comment l’homme mortel peut
sonder les desseins du Dieu omniscient.
Ce point de vue est opposé au but que Jean
s’est proposé en écrivant les paroles de notre texte. Il veut nous réveiller,
ranimer en nous la confiance, l’assurance et la foi en une prière efficace. Il
a dit: Nous avons auprès de lui cette assurance, afin que nous puissions dire à
notre tour: «Père, tu sais et je sais que ce que je demande est selon ta
volonté, par conséquent je sais que tu m’écoutes».
C’est pour cela que Jean ajoute
immédiatement le verset 15 «Si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que
nous demandions, nous le savons», par la foi, «parce que nous obtenons», au
moment même où nous prions, «ce que nous lui avons demandé». Jean ne met pas en
doute qu’avant de commencer à prier, nous ne nous soyons demandé: Notre prière
est-elle selon la volonté de Dieu? Elle peut l’être et cependant ne pas obtenir
une réponse immédiate, si Dieu veut mettre à l’épreuve notre persistance et
notre foi.
C’est pour nous mettre sur cette voie
qu’il nous dit: «Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons
quelque ‘chose selon sa volonté, il nous écoute». Il est évident que si nous ne
pouvons pas nous rendre le témoignage que notre prière est selon la volonté de
Dieu, nous ne recevrons aucun secours des paroles suivantes: «Nous le savons,
parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé». Là se trouve
précisément la difficulté.
Plus d’un chrétien se dit: Je ne sais pas.
si ce que je désire est selon la volonté de Dieu et selon le dessein de sa
sagesse infinie. Il m’est impossible de savoir s’il n’a pas en réserve pour moi
quelque chose de meilleur que ce que je désire, et s’Il n’a pas d’excellentes
raisons pour me refuser ce que je demande». Chacun a pu se rendre compte dans
la vie qu’avec de pareilles pensées, la prière de la foi dont Jésus a dit: «Si
quelqu’un ne doute point en son cœur mais croit que ce qu’il dit arrivera, il
le verra s’accomplir», (Mr 11:23) devient une impossibilité.
La prière sera celle de la soumission, de
la confiance en la sagesse de Dieu, mais ne sera jamais la prière de la foi. La
grande erreur que commettent souvent les enfants de Dieu, c’est de croire qu’il
n’est pas possible de connaître la volonté de leur Père. Si, au contraire, ils
croient à cette possibilité, ils ne prennent ni le temps ni la peine de
chercher quelle est cette volonté. Ce qu’ils désirent, c’est de voir clairement
le, chemin par lequel le Père veut les conduire.
C’est par la Parole de Dieu, par la
lumière du Saint-Esprit accepté comme guide, que nous reconnaîtrons si nos
requêtes sont selon la volonté de Dieu. PAR LA PAROLE. Il y a comme une volonté
secrète de Dieu, avec laquelle nous craignons souvent que notre prière ne soit
en désaccord. Ce n’est pas à cette volonté-là que nos prières ont affaire, mais
à celle qui nous est clairement révélée dans l’Ecriture. Nos idées sur ce que
cette volonté mystérieuse peut avoir décrété sont le plus souvent tout à fait
erronées et rendent tout exaucement impossible. La foi enfantine accepte
simplement l’assurance du Père, que sa volonté est d’exaucer les prières et
d’accorder à la foi ce qu’elle demande. Le Père a révélé dans sa Parole, par
des promesses générales, ce qu’est sa volonté envers son peuple. L’enfant a le
droit de s’emparer de cette promesse et de l’appliquer à toutes les
circonstances particulières de sa vie, auxquelles elle se rapporte.
Tout ce qu’il demande, d’accord avec cette
volonté révélée, recevra certainement son exaucement. À mesure que la foi
s’enhardit et s’affermit assez pour réclamer l’accomplissement d’une promesse
générale qu’elle ne craint pas d’appliquer à un cas particulier, elle recevra
l’assurance que sa prière est entendue.
Pourquoi? Parce qu’elle est selon la
volonté de Dieu. Prenons ces paroles de Jean comme une illustration de notre
pensée:
«Si
quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il
prie, et Dieu donnera la vie à ce frère». (1Jean 5:16)
Voilà la promesse générale, le fidèle qui
s’appuie sur elle prie selon la volonté de Dieu, et Jean lui donne l’assurance
qu’il reçoit la grâce qu’il réclame. Mais cette manière de comprendre la
volonté de Dieu est toute spirituelle et ne peut être discernée que
spirituellement. Ce n’est pas par un raisonnement logique que nous pourrons y
arriver: «Dieu l’a dit, donc je l’obtiendrai». Tous les chrétiens n’ont pas
reçu la même vocation ni le même don. La promesse prise dans son sens général
est la même pour tous, mais Dieu a une volonté différente et spéciale à l’égard
de chaque individu suivant le but qu’Il se propose d’atteindre.
La sagesse des enfants de Dieu cherchera à
connaître cette volonté spéciale du Père en ce qui les concerne
personnellement, selon la mesure de grâce qui leur a été donnée. Cette sagesse
les mettra en état de demander et de recevoir ce que Dieu a mis en réserve pour
eux. C’est pour nous la communiquer que le Saint-Esprit habite en nous. Et
c’est pour que nous fassions l’application à nos besoins personnels et
particuliers des promesses générales du Père que l’Esprit de Dieu nous est
donné pour nous conduire. C’est cette union entre l’enseignement de la Parole
et celui de l’Esprit que beaucoup de chrétiens n’arrivent pas à comprendre. De
là vient la double difficulté de bien se rendre compte de ce qu’est la volonté
de Dieu à leur égard. Quelques-uns la cherchent dans un sentiment intérieur ou
une conviction innée et voudraient être conduits par l’Esprit, mais sans la
Parole. D’autres la cherchent dans la Parole seulement, sans y ajouter le
Saint-Esprit comme un guide plein d’amour. Ces deux facteurs ne peuvent, ni ne
doivent être séparés. C’est par leur moyen que nous parviendrons à connaître
la volonté de Dieu et à savoir prier selon cette volonté.
C’est dans notre cœur que la Parole et
l’Esprit doivent se rencontrer et c’est par leur cohabitation en nous que nous
serons pleinement enseignés. Il faut que la Parole de Dieu demeure en nous, de
telle sorte que notre oeuvre et notre vie soient, jour après jour, sous son
influence. L’enseignement du Saint-Esprit ne peut venir du dehors, il vient de
l’intérieur. Celui-là seul qui s’est abandonné à la direction de la Parole et
de l’Esprit dans tous les détails de sa vie, saura discerner dans certains cas
spéciaux ce que la volonté de Dieu l’autorise à demander, en toute hardiesse,
avec l’assurance d’être exaucé.
Ah! si les chrétiens pouvaient savoir le
mal qu’ils se font lorsqu’ils se figurent que leur prière n’est pas selon la
volonté de Dieu! C’est comme s’ils consentaient à se passer de toute réponse et
de tout exaucement. La Parole de Dieu nous dit que la.. raison pour laquelle
tant de nos prières ne sont pas exaucées, c’est que nous ne prions. pas bien.
«Vous
demandez et vous ne recevez rien, parce que vous demandez mal». (Jacques 4:3)
En ne nous répondant pas, notre Père veut
nous faire entendre que nos prières ne sont pas ce qu’elles doivent être, qu’il
y a quelque chose qui ne va pas. Il veut nous amener, d’abord, à découvrir ce
que c’est, à le confesser, puis à posséder la vraie foi et à prier avec efficace.
Dieu ne peut atteindre ce but qu’en nous forçant à voir que c’est nous qui
sommes à blâmer si l’exaucement se fait attendre. Il se peut que ce soit
l’objet de notre prière, ou notre foi, ou notre vie, qui ne sont pas conformes
à ce qu’elles doivent être.
Mais cet enseignement de Dieu reste
infructueux aussi longtemps que nous nous contentons de dire: «C’est parce que
notre prière n’est pas en harmonie avec les vues et la volonté de Dieu, qu’Il
ne nous exauce pas».
N’accusons plus du rejet de nos prières
une volonté secrète de Dieu; sachons reconnaître que la faute n’en est qu’à
nous. Que la citation de Jacques soit comme la lampe du Seigneur, qui visite et
illumine nos cœurs et nos vies, pour nous prouver que nous sommes réellement de
ceux auxquels Christ a fait la promesse d’une réponse certaine.
Oui, nous pouvons savoir avec quelque
certitude si notre prière est selon la volonté de Dieu. Mais, pour cela,
ouvrons nos cœurs, laissons la Parole du Père habiter en nous. Abandonnons-nous
sans réserve à l’enseignement de l’Esprit; demeurons en Christ, vivons en la
présence du Père, et nous comprendrons alors que la volonté de Dieu est de
nous accorder tout ce que son amour et sa Toute-Puissance ont en réserve pour
nous.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXX --LE MINISTÈRE DE L’INTERCESSION
«Formez
vous-mêmes un édifice, une maison spirituelle pour constituer une, sainte
sacrificature et offrir des sacrifices spirituels à Dieu, par Jésus-Christ.».
(1Pierre 2:5)
«Mais
vous, on vous appellera prêtres de l’Eternel.». (Esaïe 61:6)
«L’Esprit
du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, car l’Eternel m’a oint». (Esaïe 61:1)
Telle est la parole de Dieu révélée par
Esaïe. Comme fruit de l’œuvre de Christ, tous les rachetés sont prêtres de
l’Eternel, participants avec lui de l’onction qui lui été faite de l’Esprit en
qualité de souverain sacrificateur.
«C’est
comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe
d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements». (Psaume 133:2)
De même que les fils d’Aaron, les membres
du corps de Christ ont droit à la sacrificature, mais tous ne l’exercent pas.
Un grand nombre d’entre eux ignorent même qu’ils possèdent ce privilège. Et
pourtant, n’est-ce pas le plus précieux de tous, pour l’enfant de Dieu?
N’est-ce pas là le trait de ressemblance qui l’unit étroitement avec Celui qui
vit éternellement pour prier?
Douterons-nous qu’il en soit réellement
ainsi? Réfléchissons à ce qui constitue la sacrificature. L’œuvre du sacerdoce
nous présente deux faces: L’une regarde à Dieu, l’autre à l’homme:
«En
effet, tout souverain sacrificateur pris au milieu des hommes, est établi en
faveur des hommes, en vue de leurs, rapports avec Dieu». (Hébreux 5:1)
En
ce temps-là, l’Eternel sépara la tribu de Lévi et lui ordonna... de se tenir
devant l’Eternel pour le servir et bénir le peuple en son nom». (Deutéronome
10:8)
Le sacrificateur avait le droit de
s’approcher de Dieu, de demeurer avec lui dans sa maison, d’offrir devant lui
le sang du sacrifice ou de brûler l’encens. Il n’accomplissait aucun de ces
actes pour lui-même, mais pour le peuple, dont il était le représentant. C’est
là l’une des faces de son devoir. Il recevait du peuple les sacrifices, les
offrait à Dieu, puis sortait pour bénir le peuple au nom de l’Eternel,
l’assurer de sa faveur et lui enseigner ses lois.
Un sacrificateur est donc un homme qui ne
vit en aucune façon pour lui-même. Il vit avec Dieu et pour Dieu. Son devoir
est de veiller, comme serviteur de Dieu, sur la maison de son Maître, sur son
honneur, sur son culte et de faire connaître aux hommes son amour et sa
volonté. Il vit avec les hommes et pour les hommes.
«Il
peut être indulgent envers ceux qui pèchent par ignorance et par erreur,
puisqu’il est lui-même plein de faiblesse». (Hébreux 5:2)
Telle est la vocation magnifique à
laquelle est appelé tout chrétien. C’est le privilège de tous les saints. Ils
ont été rachetés dans le seul but d’être sacrificateurs de Dieu au milieu des
millions d’âmes qui périssent. Ils doivent être comme les dispensateurs de la
grâce de Dieu, pour tous ceux qui les entourent, en vivant conformément à la
vie de notre grand souverain sacrificateur Jésus-Christ.
Le sacrificateur doit être en harmonie
avec son chef. Comme Dieu est saint, le prêtre devait être saint. Non seulement
il devait être séparé de tout ce qui était souillé, mais encore il devait se
sanctifier pour Dieu. Il était mis à part, consacré à Dieu, pour qu’Il en
disposât à son gré. Sa séparation d’avec le monde qui l’entourait et sa consécration
à Dieu étaient indiquées de bien des manières. D’abord par les vêtements,
confectionnés d’après l’ordre même de Dieu; (Exode 28) puis il ne devait
toucher aucun mort, et se préserver de toute souillure légale.
«Il
n’ira vers aucun mort; Il ne se rendra point impur, ni pour son père, ni pour
sa mère».
(Lévitique
21:11)
Bien des choses permises à un Israélite
lui étaient interdites. Cette séparation d’avec le monde se voyait encore dans
cet ordre positif: c’est que le prêtre ne devait avoir aucune tare, aucun
défaut corporel, sa perfection physique étant le type de sa sainteté.
«Tout
homme de la race du prêtre Aaron qui aura un défaut corporel ne s’approchera
point pour offrir à l’Eternel les sacrifices consumés par le feu». (Lévitique
21:21)
Cette séparation s’accentuait aussi par la
défense que Dieu avait faite que la tribu consacrée à la sacrificature eût un
héritage terrestre. Dieu était son héritage: sa vie, celle de la foi. Les
enfants de Lévi mis à part pour le service de Dieu ne devaient vivre que pour
lui et par lui.
Tout cela est l’image de ce que doit être
le prêtre sous la nouvelle Alliance. La puissance de notre sacerdoce auprès de
Dieu dépend de la manière dont nous vivons dans ce monde. Il faut que nous
soyons de ceux dont Jésus dit: «Ils n’ont pas souillé leurs vêtements». (Apocalypse
3:4) En renonçant à ce qui peut paraître légitime pour d’autres, mais qui
ne l’est plus pour nous, nous avons à prouver que notre consécration au
Seigneur est sincère et complète. La perfection physique du sacrificateur sous
l’ancienne Alliance doit trouver son équivalent dans notre état spirituel: «Sans
défaut et sans tache». (1 Pierre 1,19) Nous devons être parfaits et
préparés pour toute bonne oeuvre.
«Mais
il faut que la persévérance ait une efficacité parfaite, afin que vous soyez
parfaits et accomplis, sans faillir en rien». (Jacques 1:4)
Par-dessus tout, renonçons à tout héritage
sur la terre; abandonnons tout et, comme Christ, sachons nous contenter d’avoir
Dieu pour notre part, sachons posséder toutes choses comme ne possédant rien,
et disposer de tout pour la seule gloire de Dieu. Voilà les signes distinctifs
du prêtre véritable, de l’homme qui ne vit que pour Dieu et ses semblables.
Examinons maintenant le chemin qui mène au
sacerdoce. Dans la personne d’Aaron, Dieu avait choisi ses descendants pour
être sacrificateurs. Chacun d’eux l’était par sa naissance, et cependant aucun
ne pouvait entrer en fonctions sans avoir passé par un acte spécial de
consécration: l’onction.
Tout enfant de Dieu est sacrificateur par
droit de naissance, par sa parenté avec le souverain sacrificateur, mais cela
ne suffit pas. Il n’exercera son pouvoir qu’en raison de la manière dont il
acceptera et réalisera sa consécration. Pour Aaron et ses fils, l’ordination se
passait ainsi : (Exode 29) après avoir été lavés et habillés, ils
étaient oints de l’huile sainte; puis on offrait des sacrifices. On touchait
l’oreille droite, la main droite et le pied droit des nouveaux sacrificateurs
avec le sang de l’holocauste. Puis, ainsi que leurs vêtements, ils étaient
aspergés de l’huile et du sang mêlés. Il en est de même pour l’enfant de Dieu
lorsqu’il réalise complètement ce que le sang de Christ et le Saint-Esprit sont
pour lui. Il sent alors avec quelle puissance cette sainte sacrificature agit
en lui. Le sang efface en lui tout sentiment d’indignité et l’Esprit tout
sentiment d’incapacité.
Remarquons ce qu’il y avait de nouveau
dans cette aspersion du sang sur le sacrificateur. Si, comme pénitent, il avait
apporté autrefois un sacrifice pour son péché implorant le pardon, le sang de
la victime était répandu sur l’autel, mais non sur sa personne. Pour sa
consécration à la sacrificature, il fallait qu’il passât par un contact plus
immédiat avec le sang. L’oreille, la main et le pied étaient mis par un acte
spécial sous l’action directe du sang. Cet acte devenait ainsi le signe que
Dieu prenait possession de l’être tout entier et le sanctifiait pour son
service.
De même quand le chrétien en arrive à
vouloir exercer le pouvoir de ce saint sacerdoce auprès du trône de Dieu, il
envisage le sang de Christ d’une manière spéciale. Jusqu’alors il s’est
contenté de penser que le sang répandu pour lui sur la croix est la seule chose
nécessaire à son salut; maintenant il sent la nécessité d’une action plus
complète et plus durable de la puissance du sang de Christ, pour purifier le
cœur d’une mauvaise conscience et de tout péché.
C’est à mesure qu’il possède ce sentiment
que se réveille en lui la conviction du privilège merveilleux, devenu son
partage: avoir l’accès le plus intime auprès de Dieu et l’assurance la plus
complète qu’il est accepté de lui.
Dans la même mesure que le sacrifice de
Christ nous donne le droit, le Saint-Esprit nous donne la puissance et nous
rend capables d’une intercession pleine de foi. Il souffle en nous l’esprit du
sacerdoce et l’amour brûlant pour l’honneur de Dieu et le salut des âmes. Il
nous rend tellement un avec Jésus-Christ que la prière en son nom devient une
réalité. Par lui nous comprenons ce qu’est une prière importune qui compte sur
l’exaucement. Plus le chrétien sera rempli de l’Esprit de Christ, plus sa vie
tout entière sera employée au sacerdoce de l’intercession.
Chers condisciples en Christ! Dieu a grand
besoin de sacrificateurs qui puissent s’approcher de lui, vivre en sa présence
et attirer sur d’autres par leur intercession les bénédictions de sa grâce. Le
monde, à son tour, a grand besoin de sacrificateurs qui veuillent se charger du
fardeau des âmes qui périssent et intercéder pour elles. Ne voulons-nous pas
nous consacrer à cette oeuvre magnifique! Nous savons le prix qu’elle nous
coûtera: rien de moins que sacrifier tout, comme Christ l’a fait, afin que les
desseins de l’amour de Dieu pour le salut du monde puissent s’accomplir.
Ne nous contentons plus désormais de
savoir que nous, nous sommes sauvés, et d’accomplir juste assez de travail pour
que notre conscience ne nous adresse pas de reproches. Que rien ne nous empêche
de devenir des sacrificateurs parfaits! Que toute notre ambition, soit d‘être
des sacrificateurs du Dieu Très-haut! Que le sentiment de notre incapacité, de
notre indignité ne nous retienne pas! Le SANG de Christ, seul, peut rendre nos
prières acceptables à Dieu. Le SAINT-ESPRIT, en nous unissant à Dieu, nous
enseigne à prier parfaitement selon sa volonté.
Tout sacrificateur savait que lorsqu’il
présentait un sacrifice selon les lois du sanctuaire, il était agréé.
Couverts du sang de Christ, remplis du
Saint-Esprit, nous avons l’assurance que les promesses de Dieu auront leur
accomplissement pour nous. Soyons un avec le grand Souverain Sacrificateur, et «nous
demanderons ce que nous voudrons ‘et cela nous sera accordé». (Jean 15:7)
Nous aurons le droit d’offrir la prière du
juste, qui est d’une grande efficace. Non seulement nous nous joindrons à la
prière générale de l’Eglise pour le monde, mais encore, comme sacrificateurs,
nous ferons une oeuvre individuelle par notre prière. Nous nous adresserons
directement à Dieu et, recevant sa réponse, nous pourrons, comme les enfants de
Lévi, bénir en son nom.
Allons! frères, allons, devenons des
sacrificateurs, de vrais sacrificateurs et rien que des sacrificateurs. Là est
la vraie bénédiction, la réalisation de notre conformité, à l’image du Fils de
Dieu.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
XXXI --UNE VIE DE PRIÈRE
«Soyez
toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses: c’est là ce
que Dieu demande de vous en Jésus-Christ. (1Thessaloniciens 5:16-18)
Notre Seigneur a prononcé la parabole, du
juge inique et de la pauvre veuve pour nous enseigner que l’homme «doit
prier toujours et ne point se relâcher». (Luc 18:1 et suivants)
La veuve persévère à demander une chose
définie et positive, et il semblerait que la parabole a en vue la prière
persévérante qui réclame une bénédiction spéciale que souvent Dieu n’accorde
pas tout de suite.
Les épîtres qui nous parlent de la
vigilance associée à la prière constante, faite toujours selon l’Esprit,
semblent se rapporter plutôt à une vie qui serait entièrement consacrée à la
prière. Si notre âme est remplie de l’ardent désir que la gloire de Dieu se
manifeste en nous, autour de nous et par nous, avec l’assurance qu’Il entend la
prière de ses enfants, notre vie intérieure fera de continuels progrès dans la
foi et la confiance.
En terminant ces méditations, il ne nous
est pas difficile de comprendre ce qu’il faut pour mener une vie de prière. La
première condition est, sans aucun doute, le sacrifice complet de notre vie à
la gloire de Dieu.
Celui qui cherche à prier sans cesse
seulement parce qu’il veut être pieux et bon, n’y arrivera jamais. Notre cœur
ne peut s’élargir que si nous nous oublions nous-mêmes. Nous arriverons alors à
considérer toutes choses à la lumière divine. Nous reconnaîtrons pour tout ce
qui nous entoure la nécessité du secours et de la bénédiction de Dieu. Nous y
verrons une occasion de le glorifier.
Quand tout dans notre vie est envisagé et
jugé au seul point de vue de la gloire de Dieu; quand nous aurons découvert que
cela seul qui vient de lui peut réellement être à sa gloire, notre vie entière
deviendra une aspiration vers le ciel, un cri du cœur pour que Dieu prouve sa
puissance et son amour en manifestant sa gloire. Notre conscience se
réveillera; nous comprendrons que nous sommes des sentinelles avancées sur les
murs de Sion, chargées de célébrer la mémoire du Seigneur. Notre appel touchera
réellement le Roi des cieux, nous aurons une influence positive sur lui pour
l’engager à faire ce qu’Il n’aurait pas fait sans nos prières. Ces exhortations
de Saint-Paul deviendront une réalité pour nous:
«Faites
en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications.
Veillez à cela avec une entière persévérance et priez pour tous les saints.
Priez pour moi». (Ephésiens 6:18)
«Persévérez
dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Priez en même temps pour
nous». (Colossiens 4:2-3)
Renoncer à soi-même, vivre pour Dieu et sa
gloire parmi les hommes, voilà donc le chemin qui conduit à prier sans cesse.
Cette vie consacrée à Dieu doit être accompagnée d’une confiance entière dans
l’efficacité de notre prière. Nous avons vu notre bien-aimé Sauveur, dans ses
enseignements, insister particulièrement sur la foi au Père, le Dieu trois fois
saint, qui accorde certainement ce que nous lui demandons «Demandez et vous
recevrez». (Mathieu 8:7) L’exaucement certain de nos prières est
pour Jésus le commencement et la fin de son enseignement.
Si nous possédons vraiment cette assurance
et que nous soyons convaincus que nos prières ont une influence indiscutable
auprès de Dieu, nous ne négligerons plus la merveilleuse puissance qu’Il nous a
accordée. Notre âme se tournera complètement vers Dieu et notre vie deviendra
une vie de prière. Le Seigneur prend le temps nécessaire pour nous répondre
parce que nous et tout ce qui nous entoure, sommes des créatures du temps,
soumises à la loi du progrès. Mais si nous croyons qu’aucune prière offerte
avec foi ne peut être perdue, nous croyons aussi qu’il y a des moments où il
faut que nos requêtes s’accumulent au pied du trône de Dieu jusqu’à ce qu’elles
atteignent, par leur persévérance, une force irrésistible.
Ce n’est pas en Dieu, ni dans sa secrète
volonté, mais en nous seulement que se trouve l’obstacle à l’exaucement de nos
prières. C’est quand nous ne sommes pas ce que nous devons être que nous
n’obtenons pas la réalisation de la promesse.
Les Paroles de notre Père contenues dans sa
sainte Ecriture nous sonderont, nous humilieront, nous relèveront, nous
fortifieront et finalement nous donneront le bonheur. Pour la foi qui sait
qu’elle obtient ce qu’elle demande, la prière n’est plus un travail ou un
fardeau, mais une joie et un triomphe; elle deviendra pour nous une nécessité et
une seconde nature.
Cette union de ferveur et de ferme
assurance n’est au fond que la vie du Saint-Esprit en nous. Le Saint-Esprit
habite en nous. Il se cache dans les replis les plus secrets de notre cœur.
Tantôt Il se manifeste par des soupirs qui ne se peuvent exprimer; tantôt par
une foi claire et consciente; tantôt par des demandes spéciales, distinctes,
pour que Christ se révèle plus complètement à nous; tantôt par des
supplications pour une âme en particulier, pour une oeuvre, pour l’Eglise, pour
le monde. N’importe! C’est toujours le Saint-Esprit seul qui met dans le cœur
la soif de Dieu, la soif de sa révélation, la soif de sa gloire.
Lorsque l’enfant de Dieu marche et vit
réellement selon l’Esprit, lorsqu’il ne veut plus de l’existence de la chair,
mais qu’il cherche avant tout la vie spirituelle et qu’il veut être un
instrument entre les mains de Dieu pour révéler Christ autour de lui, alors la
vie d’intercesseur du Fils bien-aimé ne peut que devenir nôtre et se refléter
dans tous nos actes.
C’est donc par l’Esprit que tout obstacle
sera aplani et que l’harmonie entre Dieu et nous sera parfaite. Mais la chose
principale qu’il nous faut pour une vie de prière incessante, c’est la
conviction que Jésus nous enseigne à prier. C’est la communion de la propre vie
de Jésus qu’il nous faut. C’est la vie de Jésus en prière qui a poussé les
disciples à lui demander de leur enseigner à prier. Il en est de même pour
nous, c’est la vue de Jésus priait sans cesse qui nous enseigne véritablement à
prier. Nous en savons la raison, Celui qui prie de la sorte est notre chef,
notre vie. Tout ce qu’Il possède devient notre propriété, si nous lui
appartenons complètement. Par son sang répandu pour nous, Il nous fait entrer
en la présence immédiate de Dieu. Le lieu très saint est notre demeure; nous
avons le droit d’y habiter. Ceux qui vivent en Dieu et qui sentent qu’ils ont
été amenés à cette nouvelle vie pour être en bénédiction à ceux qui ne la
connaissent pas encore, ne peuvent faire autrement que de prier.
Christ nous rend participants avec lui à
sa vie de prière et à la force qui en découle. C’est ce qui nous fait
comprendre que le vrai but de notre vie ne doit pas être seulement de
travailler beaucoup et de prier assez pour que notre oeuvre n’en souffre pas,
mais de prier beaucoup et de travailler assez pour que la force et la
bénédiction obtenues par la prière retombent sur nos compagnons de route par
notre moyen.
Non seulement Christ, qui sauve et qui
règne, nous inspire notre vie de prière, mais Il nous la conserve toujours, si
nous nous confions en lui. Il se fait le garant de notre prière incessante.
Christ est tout: c’est lui qui nous donne la vie et la force, afin que nous
priions constamment et sans nous lasser. C’est l’intercession continuelle de
Christ, présente à notre cœur, qui nous rendra capables de prier sans cesse.
C’est parce que la sacrificature de Jésus est l’emblème de la puissance que
doit avoir la vie nouvelle, que prier sans cesse peut devenir pour nous la joie
vivante et réelle du ciel dès ici-bas.
«Soyez
toujours joyeux». «Priez sans cesse». «Rendez grâces en toutes choses».
(1Thessaloniciens
5:16-18)
La joie éternelle, la louange éternelle,
la prière éternelle, n’est-ce pas là la manifestation de la vie éternelle, du
ciel enfin, où Jésus prie éternellement? L’union entre le cep et le sarment
n’est en réalité que l’union par la prière. La conformité entière avec Christ,
la participation bénie à la gloire de sa vie divine est réalisée par la part
que nous prenons à son oeuvre d’intercession. Lui et nous, nous vivrons pour
prier toujours.
À mesure que nous ferons l’expérience de
notre union avec lui, prier sans cesse deviendra une possibilité, une réalité,
le but essentiel et le résultat béni de notre communion avec Dieu. Notre
demeure permanente est en dedans du voile, en la présence même du Père; ce que
le Père dit, nous le faisons; ce que le Fils dit, le Père le fait.
Prier sans cesse, c’est le ciel descendant
jusqu’à nous. C’est l’avant-goût de cette vie céleste où nul ne s’arrête, ni
jour ni nuit, dans le chant de la louange et dans l’adoration.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
(Fin)
Édition S. DELATTRE
Privas. Ardèche 1933
Edition Numérique Yves
PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion
gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/
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