dimanche 21 avril 2013

(2) AVEC CHRIST À L’ECOLE DE LA PRIÈRE Murray Andrew (deuxième partie)

Édition S. DELATTRE Privas. Ardèche 1933 Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/


11. La foi qui saisit
12. Le secret de la prière de la foi
13. L'incrédulité vaincue
14. Prière et amour
15. L'union dans la prière
16. La puissance de la prière persévérante
17. La prière en harmonie avec Dieu
18. La prière d'accord avec la destinée de l'homme
19. Prière et travail
20. Le but principal de la prière

XI --LA FOI QUI SAISIT

 C’est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez dans vos prières avec foi, croyez que vous l’avez reçu et vous le verrez s’accomplir. (Marc 11:24)

    Quelle promesse! Elle est si grande, si divine, que si nous ne la limitons pas, elle suffit pour convaincre nos cœurs de ce que l’amour de Dieu veut accomplir pour nous! Recevons-la sans restriction! Elle nous donnera une force et une énergie dont nous ne nous doutons pas.
    La foi n’est pas seulement une conviction ‘de la vérité de la Parole de Dieu, ou une conclusion naturelle de certaines prémisses. L’oreille a entendu ce que Dieu veut faire, l’œil le lui a vu accomplir, dès lors si la foi est sincère, la réponse à la prière viendra. Seulement veillons à remplir la condition imposée lorsque nous prions
    «Ayez foi que vous l’avez reçu» et Dieu l’accomplira. La note dominante de la prière de Salomon: «Béni soit l’Eternel, le Dieu d’Israël qui a parlé de sa bouche à David, mon père, et qui accomplit par sa puissance, ce qu’Il avait déclaré», ( 2 Chroniques 6:4) devrait être celle de toute prière véritable.
    Adorons joyeusement en unissant nos voix. à ceux qui chantent de cœur: «Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira». Ecoutons dans cet esprit-là la promesse de Jésus; chacune de ses paroles renferme un message divin.
    Tout ce que vous demanderez. Dès ce premier mot notre sagesse humaine se met à douter et à se demander: «Pouvons-nous prendre cette promesse au pied de la lettre ?» Si ce n’était pas vrai pourquoi donc le Maître t’aurait-il dit, en employant l’expression la plus forte: TOUT. Ce n’est pas la seule fois qu’Il s’en sert: 

«Tout est possible à celui qui croit». (Marc 9:23) 
«Si vous aviez la foi, rien ne vous serait impossible». (Mathieu 17:20)

    La foi, oeuvre de l’Esprit, agit dans le cœur du disciple, préparé par la parole divine, si complètement qu’il est impossible que l’accomplissement de la promesse ne se manifeste pas.
    «Tout ce que vous demanderez dans vos prières, ayez foi... et vous le verrez s’accomplir». La volonté humaine ajoute volontiers ici certaines restrictions: «Si telle est la volonté de Dieu», «Si cela nous est bon», tout cela pour affaiblir une déclaration qui pourrait sembler dangereuse.
    Gardons-nous d’en agir ainsi avec les paroles du Maître! Sa promesse est littéralement vraie. Il veut que son tout, si souvent répété, pénètre dans notre cœur, pour lui révéler la puissance de la foi. Le Père met à la disposition de son enfant sa propre force, à la condition toutefois que son enfant place eh Lui toute sa confiance. Atténuer les paroles du Père, c’est atténuer la foi elle-même. 

«Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13) 

    Ces paroles sont sans condition, sans restriction, il faut, seulement les saisir par la foi. Avant d’arriver à croire, nous avons à chercher quelle est la volonté de Dieu. Croire est l’acte d’une âme vaincue et soumise à l’influence de la Parole et de l’esprit. Une fois que nous croyons réellement, rien ne nous sera impossible. Que Dieu nous préserve de rabaisser son tout au niveau de ce que nous croyons possible. Que le verset de Jean 14:13 soit dès à présent la mesure de ce que doit être notre foi, et nous porterons des fruits abondants.
    «Tout ce que vous demanderez dans vos prières». C’est par la prière que nous pouvons tout demander; partant, tout recevoir. Il est évident que la foi doit précéder la prière, et cependant, la foi, à son tour, est le développement de la prière. Par une communion intime avec le Sauveur, la foi peut s’emparer de ce qui lui paraissait d’abord inaccessible.
    C’est par la lumière reçue d’En-haut que nous pouvons sonder les motifs qui ont dirigé nos prières et que nous prouverons que nous les avons réellement adressées, au nom de Jésus et pour la seule gloire de Dieu.
    Souvent c’est dans la prière que nous touchons au doigt notre manque de foi, de persévérance, de hardiesse. Celui qui perd courage à prier ou qui attend d’avoir la foi nécessaire pour obtenir une réponse, celui-là n’apprendra jamais à croire. Celui qui vient à Dieu avec la foi qu’il possède fera l’expérience que nulle part le Saint-Esprit n’est accordé aussi certainement qu’au pied du trône de grâce.
    Ayez foi que vous l’avez reçu. Nous devons croire que nous recevrons la chose même que nous demandons. Le Sauveur ne nous donne pas à entendre que le Père, parce qu’Il sait mieux que nous ce qui nous convient, nous donnera autre chose que ce que nous lui demandons. Bien souvent la paix divine qui inonde notre cœur, est la réponse à certaines supplications, lors même que nous ne savons pas si notre demande est de celles que Dieu peut nous accorder. En tant qu’enfants du Père, nous lui présentons journellement nos désirs pour les mille détails de la vie, nous remettant à sa sagesse pour nous les accorder ou non.
    Mais la prière de la foi, dont Jésus parle ici, est différente et en quelque sorte d’un degré plus élevé. Jugez-en.
    Si notre âme arrive à saisir que rien n’honore plus le Père que notre conviction arrêtée qu’il tiendra toutes ses promesses envers nous, qu’il s’agisse des grands intérêts de son oeuvre ou des moindres détails de notre vie, il ne sera pas difficile à notre âme de croire que Dieu nous accordera tout ce que nous lui demandons. Le contraire serait l’offenser! Ces paroles ne sont-elles pas assez claires? Tout... ayez foi que vous L’AVEZ REÇU.
    Ces deux derniers mots auxquels est attachée une si grande bénédiction, sont d’une importance capitale, et malheureusement, bien souvent mal compris.
    Croyez que VOUS L’AVEZ REÇU à présent, pendant votre prière même. Il se peut que vous ne voyiez ni ne réalisiez encore, il se peut que ce ne soit que plus tard que vous touchiez au doigt l’exaucement de votre prière en en faisant l’expérience personnelle. Mais dès aujourd’hui vous avez à croire que le Père céleste vous a donné ce que vous lui avez demandé. Croire à l’exaucement d’une prière, n’est-ce pas le même acte de foi que celui par lequel nous acceptons de Jésus le pardon et le salut qu’Il nous a acquis, ou quelqu’autre don spirituel.
    Lorsque je supplie Dieu de me pardonner, je crois que Jésus est mon avocat auprès du Père, qu’Il intercède pour moi. Je l’accepte comme tel. Si je réclame quelque don qui soit en harmonie avec la Parole de Dieu, je crois qu’il me sera accordé, je le saisi par la foi et j’en rends grâces à Dieu.

«Si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que nous lui demandions, nous le savons parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé». (1Jean 5:15) 

    Et vous le verrez s’accomplir. Ce don que nous saisissons d’abord par la foi, certains que nous sommes qu’il nous a été accordé dans le ciel, deviendra tout aussi certainement nôtre par une expérience personnelle. Est-il nécessaire de continuer à prier pour une grâce spéciale lorsque nous avons la certitude que, nous avons reçu ce qui faisait l’objet de notre demande?
   Il est des cas où ce ne sera pas nécessaire parce que la bénédiction se sera manifestée immédiatement, mais à la condition que nous en ayons l’assurance en nous-mêmes et que nous montrions notre foi par nos actions de grâces et nos louanges, pour l’exaucement obtenu, quand bien même l’expérience matérielle se ferait encore attendre.
    Il est d’autres cas où il faut que la foi qui a reçu son exaucement, soit encore purifiée, épurée et affermie par une prière persévérante.
    Dieu seul sait quel est le bon moment poux nous accorder la manifestation sensible de la grâce qu’Il accorde à notre foi. Elie savait que la pluie viendrait, Dieu l’avait promise et pourtant il dut prier jusqu’à sept fois avant d’en avoir le moindre indice. Sa prière n’était certes pas formaliste; il y apportait une intensité spirituelle profonde, ardente et réelle, parce qu’il avait conscience de l’efficacité de la réponse d’En-haut.
    C’est par la foi et par la patience que nous héritons la promesse. La foi peut dire avec certitude: «Je l’ai reçu», et la patience persévère jusqu’à ce que le don accordé dans le ciel soit manifesté sur la terre.

«Ayez la foi que vous l’avez reçu et vous le verrez s’accomplir». (Marc 11:24)

    Entre le: vous l’avez reçu dans le ciel et le: vous le verrez s’accomplir sur la terre, CROYEZ. La foi est le lien entre la prière et l'action de grâces.
    Lorsque nous levons les yeux vers les cieux ouverts et vers le Père qui, de son trône, offre, et promet de nous accorder tout ce que nous demanderons avec foi, rappelons-nous, les cœurs pleins de confusion, à quel point nous nous sommes peu prévalus de ce magnifique privilège. À l’avenir, emparons-nous plus complètement de ce que le Seigneur met si libéralement à notre portée.
    Ce qui doit nous rendre joyeux dans l’espérance c’est que c’est Jésus lui-même qui nous a apporté ce message du Père; ce même Jésus qui lors de sa vie terrestre menait une vie de foi et de prière; ce même Jésus qui ayant condamné le figuier, assura à ses disciples étonnés que par la foi ils pouvaient mener une vie semblable à la sienne, et donner des ordres aux figuiers, aux montagnes, certains d’être obéis. Jésus est notre vie, Il vit en nous. Il donne réellement ce qu’Il promet. Par lui, nous avons la foi, et c’est lui qui la perfectionne en nous. Dès lors que craindrions-nous?
    Cette foi peut devenir le partage de chacun des enfants du Père, elle est à la portée de tous ceux qui acceptent la volonté du Père, et se confient à son amour et à sa parole.
    Chers frères en Christ! Que cette parole inscrite en tête de ce chapitre, apportée par Jésus, Fils de Dieu, notre frère, nous redonne bon courage. Que notre réponse soit: Oui cher Sauveur, nous croyons à ta Parole, nous croyons que nous recevons lorsque nous te demandons!

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XII --LE SECRET DE LA PRIÈRE DE LA FOI

Et Jésus leur répondit: Ayez la foi de Dieu. En vérité, je vous le dis: si quelqu’un dit à cette montagne; ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais qu’il ait foi en l’accomplissement de sa parole, cela se fera. C’est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez dans vos prières, ayez foi que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir. (Marc 11:22-24)

     La promesse d’un exaucement assuré, sujet de notre précédente leçon, est l’une des plus remarquables de l’Ecriture. Dans combien de cœurs, aura-t-elle fait naître cette question: «Comment parvenir à la foi qui sait avec certitude qu’elle reçoit tout ce qu’elle demande?»
    C’est précisément à cette question que notre Seigneur veut répondre aujourd’hui. Avant de faire cette admirable promesse à ses disciples, Il a prononcé une parole qui nous montre à quelle source la foi puise sa force. AYEZ LA FOI DE DIEU. Ces Mots, précédant immédiatement la promesse, nous disent pourquoi nous pouvons croire à l’exaucement.
    La possibilité de croire à une promesse dépend entièrement de la confiance que nous avons en celui qui l’a faite. La confiance que nous avons en la personne a pour conséquence naturelle, la confiance aux paroles qu’elle prononce. Ce n’est que lorsque nos relations avec Dieu sont permanentes, personnelles et pleines d’amour, lorsqu’Il est TOUT pour nous, lorsque sa sainte présence se révèle en nous, que l’assurance qu’Il nous accordera ce que nous lui demanderons, ira en grandissant et en se développant.
    Nous verrons clairement le rapport qui existe entre la foi en Dieu, et la foi que nous devons avoir à sa promesse, lorsque nous aurons mieux compris ce qu’est réellement la foi.
    On l’a comparée quelques fois à la main et à la bouche qui prennent et s’approprient ce qui leur est offert. Mais la foi est plus encore, elle est aussi l’oreille qui a entendu la promesse, et l’œil qui voit l’objet de cette promesse.
   Il faut que j’entende la personne qui me fait une promesse et le ton même de sa voix m’encouragera à croire. Il faut aussi que je la voie, son regard, sa physionomie suffiront à dissiper toutes mes craintes, tous mes doutes. Il est de toute importance de bien connaître celui qui fait la promesse pour que notre foi soit complète. C’est pour cela que Jésus avant de faire cette merveilleuse promesse, attachée à la prière, a dit cette parole: Ayez la foi de Dieu. Que notre regard soit fixé sur le Dieu vivant, qu’il contemple Celui qui est invisible.
   C’est par les yeux que nous subissons l’influence de ce qui se trouve devant nous, et c’est à nous à veiller pour que cette influence reçue par les yeux, pénètre jusqu’à notre âme et à notre être intérieur tout entier.
    Croire en Dieu, c’est regarder à lui, voir ce qu’Il est, lui permettre de se révéler à nous, lui en donner le temps et nous abandonner à lui tout entier, sans résistance. C’est ouvrir notre âme à son amour ineffable, et nous en laisser complètement envelopper. Oui, c’est par la foi que la lumière de sa présence et de sa puissance rayonne dans notre âme.
    La foi est encore, nous l’avons dit, l’oreille par laquelle nous entendons la voix de Dieu, et qui nous permet de communiquer avec lui. Le Père nous parle par le Saint-Esprit, le Fils est la Parole, et l’Esprit la voix vivante, si nous pouvons nous exprimer ainsi. Il faut à l’enfant de Dieu, cette unité en trois parties pour le guider et le diriger. Il lui faut cette voix céleste pour lui enseigner, comme elle l’a fait pour Jésus, ce qu’il doit dire, ce qu’il doit faire. Une oreille ouverte à la voix de Dieu. c’est-à-dire un cœur croyant, humble et sincère, désireux d’écouter ce qu’Il a à lui dire, l’entendra certainement. Ses paroles ne seront pas seulement celles d’un livre, mais procédant de la bouche même de Dieu elles seront esprit, vie, vérité et force; elles apporteront comme un lait réel ce qui sans cela n’aurait jamais été qu’une simple pensée. De même que les mots que mon oreille perçoit entrent dans mon esprit, y pénètrent, y travaillent, de même, par la foi, Dieu entre dans le cœur, le pénètre et y travaille.
    Lorsque la foi sera devenue pour nous la faculté de l’âme par laquelle nous voyons et nous entendons Dieu, alors elle deviendra cette main et cette bouche par lesquelles nous pourrons saisir et nous approprier Dieu et ses bénédictions.
    C’est pour cela qu’avant de faire une promesse, Jésus nous dit: Ayez la foi de Dieu. La foi consiste à s’abandonner soi-même au Dieu vivant. Sa gloire, son amour remplissent notre cœur, et se rendent maîtres de notre vie: la foi est le lien entre l’Ami qui nous a fait une promesse et nous qui croyons. Dès lors la prière nous devient facile et naturelle, puisque nous avons pleine et entière confiance en Celui qui fait la promesse et qui peut la tenir. La foi qui prie avec efficace n’est-elle donc pas le don de Dieu? Non pas un don qu’Il accorde tout à la fois, mais qui se développe peu à peu, qui devient comme une disposition bénie, une habitude  qui va croissant à mesure que nos rapports avec Dieu seront plus constants et fidèles.
    Ah! certes, pour celui qui connaît la volonté du Père, qui vit en communion permanente et intime avec lui, il n’est pas difficile de croire à la promesse qu’Il a faite à son enfant de lui accorder tout ce qu’il lui demandera.
    C’est parce qu’un grand nombre des enfants de Dieu n’ont pas compris le rapport qui existe entre la vie de la foi et la prière de la foi, qu’ils ont fait si peu l’expérience de la puissance de la prière. Que de chrétiens qui désirent sérieusement être exaucés, croient à la promesse de Dieu et qui, si l’exaucement a l’air de se faire attendre, se découragent et abandonnent tout espoir. La promesse est là toujours la même, vraie, positive, mais ils n’ont pas la force de s’en emparer par la foi. Ecoutez la leçon que Jésus nous donne aujourd’hui: AYEZ LA FOI DE DIEU, DU DIEU VIVANT; que notre foi regarde plus à Dieu, à son amour et à sa puissance qu’à la chose promise.
    À quelqu’un qui consulterait un médecin sur la meilleure manière de se fortifier le bras et les mains de façon à saisir et à tenir avec fermeté les objets qui l’entourent, le médecin lui répondrait certainement qu’il faut commencer par reconstituer et fortifier le système général. Une faible foi ne peut devenir forte qu’en redonnant de la vigueur à notre vie spirituelle tout entière, par une, communion intime avec Dieu. Apprenons à croire en Dieu, laissons Dieu prendre possession de notre vie, et il nous sera facile de nous emparer de sa promesse.
    Remarquez que c’est là le trait distinctif de la vie des saints de l’ancienne alliance. C’était par une révélation spéciale de Dieu que sa puissance était démontrée. Voyez Abraham, (Genèse 15:1,5,6 et Genèse 17:1,3,4) Ce fut la parole même de Dieu qui donna vie et force à la promesse, et qui, pénétrant le cœur d’Abraham, y accomplit l’œuvre de la foi. Ces hommes de foi connaissant Dieu comme ils le connaissaient, ne pouvaient autrement que de croire implicitement à sa parole.
    La promesse de Dieu prendra toute sa valeur en raison de ce qu’Il est pour nous. Celui qui marche devant le Seigneur et qui se prosterne devant lui pendant qu’Il parle, recevra l’accomplissement de la promesse. Nous lisons bien les promesses de Dieu dans la Bible, nous nous sentons la liberté de nous les approprier, mais le pouvoir spirituel d’y arriver complètement nous manque jusqu’à ce que Dieu lui-même nous les fasse entendre. Il parle à ceux qui marchent avec lui et qui vivent pour lui. Ayez donc la foi de Dieu.
    Que notre foi soit tout yeux et tout oreille, et Dieu se révélera promptement à notre âme. L’une des plus riches bénédictions de la prière c’est qu’elle exerce notre foi en Celui qui n’attend que le moment d’accomplir en nous le bon plaisir de sa volonté. Voyons en lui le Dieu d’amour qui met son bonheur à bénir et à se donner. Si notre foi nous amène à cette adoration, nous arriverons bien vite à croire à cette promesse: 

Tout ce que vous demanderez dans vos prières, ayez foi que vous l’avez reçu et vous le verrez s’accomplir. (Marc 11:24) 

Quelle précieuse leçon Jésus nous a donnée aujourd’hui! Nous rechercherons les dons de Dieu; le premier qu’Il nous offre, et qu’Il attend que nous lui demandions, c’est lui-même. Nous considérons la prière comme le moyen de faire descendre sur nous les magnifiques dons du ciel et Jésus comme le moyen qui nous attire à Dieu. Nous préférerions rester à sa porte, à supplier, mais Jésus veut que nous commencions par entrer pour nous assurer avant tout que nous sommes bien enfants du Père. Que les expériences que nous avons faites de notre peu de foi en la prière, nous poussent à croire toujours plus au Dieu vivant et à nous abandonner entièrement à lui.
    C’est pourquoi, enfants de Dieu, sachons prendre tout le temps nécessaire pour apprendre ces choses. Que notre âme, remplie d’une sainte frayeur, (ou crainte?) se répande en adoration et en actes de foi en Celui qui est infini. À mesure qu’Il se donnera à nous et qu’Il prendra possession de notre cœur, la prière de la foi couronnera notre attente en Dieu.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XIII --L'INCRÉDULITÉ  VAINCUE

Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier: Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon? C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé... rien ne vous serait impossible, Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. (Mathieu 17:19-21)

    Lorsque les disciples virent Jésus chasser le démon de l’enfant épileptique qu’ils n’avaient; pu guérir, ils demandèrent au Maître pourquoi ils avaient échoué puisqu’Il leur avait donné puissance sur les démons.

«Puis ayant appelé ses douze disciples, Il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et infirmité». (Mathieu 10:1)

Ils avaient déjà exercé ce pouvoir, et avaient été assurés «avec joie que les démons mêmes leur étaient soumis». (Luc 10:17)

    Et aujourd’hui, pendant que le Seigneur est sur la montagne, ils n’ont pu guérir cet enfant! Et cependant rien, ni dans la volonté de Dieu, ni dans la nature même de la maladie ne rendait cette délivrance impossible. Christ le prouva bien, puisqu’à sa première sommation, le démon sortit.
    Il est évident, d’après la question des disciples: Pourquoi n’avons-nous pu? qu’ils ont fait tous leurs efforts pour l’obtenir. Ils se sont probablement servis du nom du Maître pour enjoindre au malin esprit de sortir de l’enfant. Leurs efforts ont été inutiles, et en présence de la foule ils ont eu la honte d’échouer.
    «Pourquoi n’avons-nous pu?» La réponse de Jésus ne se fait pas attendre à cause de votre incrédulité».  La raison de son succès et de leur échec n’existe nullement dans un pouvoir spécial auquel ils n’auraient aucune part. Il ne faut pas aller chercher la raison si loin. Jésus leur a si souvent enseigné qu’il y a une puissance devant laquelle tout doit s’incliner, dans le royaume des ténèbres aussi bien que dans le royaume de Dieu: celle de la foi. Dès lors, un échec dans le monde spirituel ne peut avoir qu’une seule cause: le manque de foi. La foi est donc la condition par excellence pour que la puissance de Dieu, ayant pénétré dans l’homme, travaille par lui.
    C’est donc par la foi que nous recevons les impressions du monde invisible et que notre volonté arrive à être entièrement soumise à celle de Dieu.
    Les disciples n’avaient pas reçu la puissance permanente de chasser les démons, mais elle résidait en Jésus. Par la foi seule, les disciples pouvaient la recevoir de lui et s’en servir, toujours à la condition d’être unis à Christ par une vie de foi.
    S’ils avaient cru en lui comme au Maître et au vainqueur du monde des esprits, s’ils avaient cru en lui comme en Celui qui leur avait donné le droit et l’autorité de chasser les démons en son nom, avec cette foi! là ils auraient eu la victoire.
    À cause de votre incrédulité. Ces mots ont été de tout temps l’explication et le reproche du Maître lorsque son Eglise s’est montrée impuissante à accomplir l’œuvre à laquelle elle a été appelée. Les disciples auraient pu poser cette question:
    «Pourquoi avons-nous manqué de foi? Pourquoi nous a-t-elle fait défaut en cette occasion?» Avant qu’ils l’aient posée, le Maître a répondu

«Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne». (Mathieu 17:21)

   La foi est l’exercice le plus simple et en même temps le plus élevé de la vie spirituelle. Si elle s’abandonne entièrement à recevoir l’Esprit de Dieu, elle sera toujours plus capable d’accomplir une oeuvre parfaite. Jésus le dit, la foi qui peut vaincre une résistance aussi obstinée que celle que nous avons, vue dans cet esprit immonde, n’est possible qu’à ceux qui, séparés du monde, vivent en communion intime avec Dieu par la prière et le jeûne.
    Il y a là deux leçons de la plus grande importance; l’une: qu’il faut à la foi une vie de prière pour qu’elle devienne et reste forte; l’autre qu’il faut joindre le jeûne à la prière pour qu’elle atteigne son complet et parfait développement. Il existe une union si intime entre les différentes parties de la vie spirituelle, il y a entre elles une action et une réaction si constantes, que chacune peut être à son tour cause et effet.
    Il est nécessaire que notre foi croisse continuellement.«Votre foi fait de grands progrès», (2 Thessaloniciens 1:3) est-il dit d’une Eglise.
    Quand Jésus a prononcé ces paroles: Qu’il vous soit fait selon votre foi», (Mathieu 9:29) Il annonça la loi qui dit que tous n’ont pas la foi au même degré. Selon notre foi du moment, la bénédiction et la puissance nous seront accordées.
    Ce n’est que par l’exercice de la prière que notre foi grandira et se fortifiera. Elle ne peut se nourrir et vivre que par la communion avec Dieu, et par l’adoration. Au temps voulu, Dieu se révélera. Lorsque nous lui apportons sa parole même, en lui demandant de nous faire entendre sa voix d’amour, alors notre foi se développera, étant fondée sur une base solide. Acceptons avec confiance ce qu’Il nous dit et ce qu’Il nous offre, et notre foi en deviendra plus forte et plus vigoureuse.
    Bien des chrétiens ne comprennent pas cette prière constante, ils n’éprouvent pas le besoin de passer des heures avec Dieu, mais ce que le Maître a dit, l’expérience de son peuple le confirme: les hommes d’une foi à toute épreuve s’ont des hommes de prière.
    Ceci nous ramène à la leçon que nous avons apprise lorsque Jésus, avant de nous affirmer que nous recevons ce que nous demandons, nous dit tout d’abord: «Ayez la foi de Dieu». C’est en Dieu même que notre foi doit prendre racine, alors elle aura la puissance de remuer les montagnes et de chasser les démons. «Tout est possible à celui qui croit». (Marc 9:23)
    Si nous nous consacrons à l’œuvre que Dieu a mise en réserve pour nous en ce monde, et que nous nous trouvions en contact avec des montagnes à remuer et des démons à chasser, nous verrons bientôt qu’il nous faut une grande provision de foi et que la prière est le seul terrain où elle puisse être cultivée.
    Jésus-Christ est notre vie et celle de notre foi; une vie de prière implique la mort à nous-mêmes et une intimité toujours plus grande avec Jésus. Il faut joindre le jeûne à la prière, pour que la foi atteigne son entier épanouissement.
    Telle est la seconde leçon. Si la prière est la main par laquelle nous saisissons les choses invisibles, le jeûne est celle avec laquelle nous rejetons les choses visibles. L’homme est en rapport direct et positif avec le monde des sens, surtout lorsqu’il ressent les atteintes de la faim et que sa jouissance est de prendre sa nourriture. Qu’est-ce qui tenta l’homme dans le paradis terrestre et lut cause de sa chute? Un fruit bon à manger.
    Jésus, quand Il eut faim au désert, fut sollicité de convertir des pierres en pain. et ce fut par le jeûne qu’Il triompha de la tentation.
    Le corps a été racheté pour devenir le temple du Saint-Esprit. Nous pouvons donc glorifier Dieu dans notre corps comme dans notre esprit et l’Ecriture le dit: 

«Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu». ( 1 Corinthiens 10:31)

   Il est à craindre que bien des chrétiens n’aient pas encore réalisé spirituellement ce que c’est que de manger à la gloire de Dieu. La première leçon que nous ayons à tirer de, ces paroles de Jésus quant au jeûne et à la prière, c’est que pour avoir la force de beaucoup prier avec ferveur, il faut vivre dans la modération et la tempérance.
    Mais n’y a-t-il pas encore dans ces paroles un sens plus littéral? Le chagrin, le souci nous empêchent de manger, tandis que la joie célèbre ses fêtes en mangeant et en buvant. Quand nous passons par des moments de désirs intenses, nous éprouvons que le corps, avec ses appétits, si légitimes soient-ils, est un obstacle réel à la lutte que l’esprit et l’âme ont à soutenir contre les puissances des ténèbres. Alors nous sentons qu’il faut le subjuguer.
    Nous avons été créés avec des sens; et c’est par eux que notre esprit arrive à saisir ce qui lui est présenté sous une forme visible. Nous pouvons donc considérer le jeûne comme un moyen qui nous permet d’atteindre ce que nous voulons accomplir pour le règne de Dieu.
    Celui qui a accepté le jeûne et le sacrifice de son Fils, saura apprécier, accepter et récompenser par un accroissement de force spirituelle, le renoncement d’une âme qui a montré qu’elle était prête à tout sacrifier pour Christ et son royaume.
    L’application que nous pouvons faire de ce qui précède est plus étendue encore. La prière pénètre jusqu’au trône de Dieu dans le domaine invisible, le jeûne au contraire remonte à  tout ce qui est visible et temporel.
   Certains chrétiens s’imaginent que tout ce qui n’est pas défendu ou positivement mal, est permis. Ils veulent conserver de ce monde tout ce qu’il leur est possible, en jouissances intellectuelles, en richesses, en plaisirs mêmes, tandis que l’âme véritablement consacrée au service de Dieu est comme le soldat qui ne porte sur lui que ce qui est indispensable à son service militaire. Rejetant tout fardeau inutile, se mettant en garde contre tout péché dominant, craignant de s’embarrasser des affaires de ce monde, le vrai chrétien cherche à mener la vie d’un Nazaréen, ce type de la vie mise à part pour le Seigneur et son service.
    Sans cette séparation volontaire, même de ce qui nous paraît légitime, personne n’atteindra à la puissance complète de la prière: 

«Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne». (Mathieu 17:21)

    Disciples de Jésus! vous qui avez demandé au Maître de vous enseigner à prier, venez et acceptez ses leçons. Il vous dit que la prière est le chemin de la foi, de cette foi forte qui peut chasser les démons.
   Il vous dit que si vous avez la foi, rien ne vous sera impossible. Que cette glorieuse promesse vous engage à prier beaucoup. Le prix n’est-il pas digne de l’effort? Ne renoncerons-nous pas à tout pour suivre Jésus dans le chemin qu’Il nous ouvre ici; si cela est nécessaire, ne saurons-nous pas jeûner? Ne ferons-nous pas en sorte que ni notre corps, ni le monde, ne nous détournent de la grande oeuvre de notre vie? Ne voudrons-nous pas entrer en relations directes avec notre Dieu par la prière, afin que nous devenions des hommes de foi, ouvriers avec lui pour le salut du monde.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

XIV --PRIÈRE ET AMOUR

Lorsque vous êtes debout, en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux, vous pardonne aussi vos offenses.. (Marc 11:25)

Ces paroles suivent immédiatement celles attachées à la grande promesse faite à la prière:

«Tout ce que vous demanderez dans vos prières, ayez foi que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir». (Marc 11:24)

    Nous avons vu comment les paroles qui précédent cette promesse: «Ayez foi de Dieu», nous enseignent que dans la prière tout dépend de l’intimité de notre relation avec Dieu; cela nous rappelle que nous devons aussi être au clair quant à nos relations avec nos semblables. L’amour pour Dieu, et l’amour pour le prochain sont inséparables. La prière, partant d’un cœur qui n’est pas en règle avec Dieu d’une part et avec les hommes de l’autre, ne peut être efficace. La foi et l’amour font partie l’un de l’autre.
    Cette pensée a été souvent exprimée par notre Seigneur. Dans le sermon sur la montagne, Jésus enseigne à ses disciples qu’il est impossible d’offrir au Père un culte d’adoration qui lui soit agréable si nous ne sommes pas en paix avec notre frère.

«Si donc tu présentes ton offrande à l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose, contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va te réconcilier avec ton frère; puis viens présenter ton offrande». (Mathieu 5:23-24)

Plus tard, en parlant de la prière, après leur avoir enseigné l’oraison dominicale, Il dit:

«Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés» (Mathieu 6:12)
Il ajoute:
 «Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses». (Mathieu 6:14-15)

    À la fin de la parabole du serviteur impitoyable, Jésus fait l’application de son enseignement dans le passage suivant:

«C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur». (Mathieu 18:35)
Puis, sans transition, il introduit cette pensée:
«Lorsque vous êtes debout, en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux, vous pardonne aussi vos offenses». (Marc 11:25)

    Il semble que le Seigneur veuille nous apprendre que la désobéissance à cette loi d’amour envers le prochain est le péché dominant de ceux qui prient. De là l’inefficacité et la faiblesse de leurs prières. Il veut faire profiter ses disciples de son expérience personnelle, et leur prouver que rien ne donne autant de liberté aux supplications et de force à la foi que l’amour pour ceux que Dieu a aimés.
    La première leçon renfermée dans notre texte c’est la nécessité de revêtir un esprit de pardon, quand nous prions:

«Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés» (Mathieu 6:12)

    L’Ecriture nous dit: «Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ». (Ephésiens 4:32) Le pardon complet et gratuit de Dieu doit être notre règle de conduite envers les hommes, sinon, notre pardon accordé à contrecœur et de mauvaise grâce sera la règle de conduite de Dieu envers nous. Nos prières s’appuient sur notre foi au pardon que Dieu nous accorde. Si Dieu nous traitait comme nos péchés l’ont mérité, pas une de nos prières ne pourrait être exaucée. Le pardon ouvre la porte à l’amour et aux bénédictions de Dieu.
  Sommes-nous victimes d’une injustice criante? Un tort irréparable nous a-t-il été fait? Cherchons avant tout à revêtir une disposition semblable à celle du Maître. Nous nous efforcerons de ne pas être susceptibles, de ne pas maintenir nos droits envers et contre tout, et de ne pas attirer de châtiment sur celui qui nous a offensés comme nous croyons qu’il le mérite. Dans les petites difficultés de la vie journalière, nous veillerons à ne pas nous laisser aller à l’impatience, aux paroles amères, aux jugements précipités, sous le prétexte que nous n’avons pas l’intention de blesser, que notre colère passe vite et qu’on ne peut pas s’attendre à ce qu’un homme pardonne comme Dieu et Christ pardonnent.
    Non; prenons à la lettre le commandement contenu dans Ephésiens 4:32 «Vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ».
    Le sang qui purifie la conscience détruit naturellement l’égoïsme, et l’amour de Dieu, révélé en Christ, prend possession de nous et par notre intermédiaire se répand sur les autres. Notre promptitude à pardonner sera la meilleure preuve du pardon de Dieu à notre égard et devient ainsi la condition de la prière de la foi.
    La seconde leçon que nous avons à tirer de notre texte est plus générale. Notre vie de tous les jours est la pierre de touche de ce que sont nos rapports avec Dieu par la prière.. Souvent lorsque le chrétien prie, il fait tous ses efforts pour se maintenir dans certaines dispositions d’esprit, croyant par là mieux plaire à Dieu. Il ne comprend pas, ou il oublie que la vie ne se compose pas de morceaux différents dont on peut prendre tantôt l’un, tantôt l’autre. La vie est un tout et Dieu juge de la disposition du cœur et de l’esprit par la vie entière dont l’heure de la prière n’est qu’une minime partie.
    Ce n’est pas seulement au sentiment qui remplit mon cœur au moment même de la prière qu’Il regarde, mais à celui qui anime ma journée. Il est difficile de séparer nos relations avec Dieu de nos relations avec le monde. Manquer aux unes, c’est manquer aux autres. Il ne s’agit pas ici seulement du moment où nous sentons nos torts envers notre prochain, mais aussi lorsque nous ne veillons pas sur nos pensées les plus habituelles, sur nos jugements précipités, sur certains mots peu aimables et malveillants que nous laissons échapper sans y prendre garde.
    La prière efficace de la foi émane d’une vie consacrée à Dieu et à faire sa volonté. Son efficace ne tient pas à ce que je suis à l’heure de la prière, mais à ce que je suis avant et après. Tel est le terrain sur lequel Dieu juge de la sincérité de ma prière. La troisième leçon contenue dans notre texte résumera ces pensées. Dans notre vie ici-bas tout dépend de notre charité. Le pardon n’en est-il pas l’essence? Dieu est amour, et Il pardonne. En demeurant dans son amour, nous pardonnerons comme Il pardonne. L’amour pour nos frères manifestera notre amour pour le Père.

«Si quelqu’un dit: J’aime Dieu et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et nous avons de lui ce commandement: Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère». (1Jean 4:20-21)
«Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité et nous rassurerons nos cœurs devant lui. Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui». (1Jean 3:18)

    Cette parole: Aimez vos frères, est aussi essentielle que: Ayez la foi de Dieu. Nos relations, avec le Dieu qui est au-dessus de nous, et avec les hommes autour de nous, telles qu’elles doivent être, sont la condition d’une prière efficace. C’est surtout lorsque nous travaillons pour nos frères et que nous prions pour eux, que cet amour fraternel, se montre dans toute son importance.
    Il nous arrive souvent de travailler pour Christ et sa cause, avec zèle, sans pour cela renoncer à nous-mêmes ou sans éprouver une ardente charité pour ceux dont nous cherchons à sauver les âmes. Dès lors, est-il étonnant que notre foi soit faible et ne remporte pas la victoire? Envisagez vos frères, si misérables, si peu aimables qu’ils soient, à la lumière de l’amour si tendre du Bon Berger cherchant sa brebis perdue; voir le Maître en eux et par amour pour lui, les aimer de tout notre cœur, voilà le secret d’une prière et aussi d’un effort couronné de succès.
    Jésus l’a dit: Sans charité, point de pardon! Dans son sermon sur la montagne, Jésus joint à son enseignement sur la prière et les promesses qui en dépendent un appel à la miséricorde:

«Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!»
«Heureux les pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu!»
«Mais moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges; celui qui dira à son frère: Raca! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d’être puni par le feu de la géhenne». «Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait». (Mathieu 5:7,9,22,48)

    Nous le voyons, l’amour est la corrélation essentielle de la prière et de la foi.

«Vous demandez et vous ne recevez pas parce que vous demandez mal dans le but de satisfaire vos passions». (Jacques 4:3)

    Laissons cette Parole de Dieu sonder nos cœurs et nous révéler nous-mêmes à nous-mêmes. Demandons-nous si notre prière est véritablement l’expression d’une vie entièrement consacrée à faire la volonté de Dieu et à aimer notre prochain. La charité est le terrain par excellence où la foi puisse prendre racine et se développer. Lorsque nous élevons nos cœurs vers le ciel, notre Père regarde si nos bras s’ouvrent pour accueillir les méchants et les indignes.
    Ce n’est que dans l’obéissance qui n’a pas encore atteint la perfection mais qui est décidée à soumettre sa volonté, que la foi obtiendra la bénédiction qu’elle réclame. C’est la charité clémente, patiente et miséricordieuse qui l’emporte auprès de Dieu.
    Les miséricordieux obtiendront miséricorde; les débonnaires hériteront la terre!

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XV --L’UNION DANS LA PRIÈRE

En vérité, je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent, sur la terre, pour demander quoi que ce soit, ils obtiendront de mon Père qui est, dans les cieux tout ce qu’ils auront demandé; car, là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. (Mathieu 18:19,20)

L’une des premières leçons que nous ait donnée le Maître a été celle-ci:

«Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père en secret». 
(Mathieu 6:6)

    Il nous a enseigné alors que la vraie prière est un contact personnel et individuel avec Dieu. Dans la leçon d’aujourd’hui il nous dit: «Sans doute, il faut la prière solitaire, eu secret, mais la prière publique en commun avec vos frères est tout aussi nécessaire».
    Il fait une promesse toute spéciale à la prière où deux ou trois s’accordent pour ce qu’ils ont à demander.
   De même que les racines d’un arbre sont cachées dans le sol, tandis que le tronc et les branches s’élèvent à l’air libre et en pleine lumière, il faut aussi que la prière, pour qu’elle atteigne son plein développement, commence par la communion intime avec Dieu et finisse par s’épanouir dans une communion publique avec tous ceux qui se donnent rendez-vous au pied de la Croix. Et la raison en est très simple. Le lien qui unit l’homme, à l’homme n’est ni moins réel, ni moins solide que celui qui l’unit à Dieu. La grâce de Dieu donne une force toute nouvelle non seulement à nos rapports avec lui, mais aussi avec nos frères. Nous n’avons pas appris seulement à dire: Mon Père, mais: notre Père.
    Serait-ce naturel que les enfants d’une même famille ne vissent jamais leur père qu’en tête-à-tête, et ne se réunissent jamais pour exprimer leur affection ou leurs désirs? Les fidèles non seulement sont membres d’une même famille, mais font partie d’un même corps Les membres d’un corps dépendent les uns des autres, et l’esprit qui l’anime dépend de l’union de tous ses membres. Les chrétiens ne pourront donc réaliser la bénédiction que Dieu est prêt à leur accorder que s’ils s’unissent pour la chercher et la recevoir. C’est dans l’union et la communion des chrétiens entre eux que l’Esprit manifestera puissance tout entière.
    Nous voyons dans les deux premiers chapitres des Actes, que l’Esprit descendit du Trône de la grâce sur les cent vingt disciples réunis en prières d’un commun accord, en, un même lieu. Jésus nous donne, dans les paroles de notre texte, des directions pour que la prière faite en commun soit efficace.
Il faut, avant tout, se mettre d’accord.
    Il ne suffit pas de s’associer vaguement à la demande de l’un des fidèles, il faut qu’il y ait entente, en esprit et en vérité, sur un sujet spécial, but de l’union dans la prière. Nous verrons alors plus distinctement ce que nous avons à demander, si nous pouvons le faire en toute conscience, convaincus que telle est la volonté de Dieu.
    En second lieu, nous avons à nous assembler au nom de Jésus. Nous verrons plus tard combien cette prière au nom de Jésus, est nécessaire, puissante. Le Seigneur nous enseigne ici que son nom est le centre autour duquel les croyants doivent se grouper pour ne plus faire qu’un avec lui.

«Le nom de l’Eternel est une tour forte. Le juste s’y réfugie, il se trouve en sûreté». (Proverbe 18:10)
    L’amour des disciples les uns pour les autres, leur union entre eux est d’un prix infini pour le Seigneur.
«Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux». (Mathieu 18:20)

    C’est la présence réelle de Jésus au milieu de ses disciples réunis en prières, qui leur donne tant de force. Enfin, c’est cette réponse positive:

«Ils obtiendront de mon Père qui est dans cieux, tout ce qu’ils auront demandé». 
(Mathieu 18:19)

    Voilà le troisième signe que la prière faite en commun est celle que le Seigneur veut. Une réunion de prière dans le seul but de maintenir la communion entre frères ou d’édifier chacun en particulier peut avoir son utilité, mais ce n’est pas celui pour lequel le Seigneur l’a instituée. Il l’a recommandée comme un moyen d’obtenir une réponse spéciale à une demande spéciale. Une réunion de prière sans exaucement positif, devrait être considérée comme une anomalie. Avons-nous une requête distincte à formuler et nous sentons-nous une foi trop faible pour en assurer l’exaucement, cherchons aide et secours auprès de ceux de nos frères animés d’une foi plus forte et plus vivante. Dans l’unité de la foi, de l’amour et de l’Esprit, la puissance du nom de Jésus et sa présence agissent plus librement et nous sommes plus assurés de sa réponse. La preuve qu’il y a eu vraiment accord dans la prière, c’est dans la réponse qu’elle obtient. Quel indicible privilège que celui de cette union dans la prière! Quelle puissance elle pourrait avoir!
    Voyez plutôt. Qu’un mari et une femme chrétiens, unis au nom de Jésus, faisant l’expérience de sa présence et de sa force dans une prière en commun; que quelques amis animés d’une foi vivante en l’efficace de la prière offerte ensemble. Que les réunions de prières, se basant sur la foi en Celui qui est là au milieu d’elles, et comptant avec assurance sur un complet exaucement; qu’une église, se rappelant que la prière faite en commun est le but qu’elle se propose en tant qu’église particulière; que l’Eglise universelle, se réunissant pour demander l’avancement du règne de Dieu, l’effusion du Saint-Esprit et la seconde venue de Christ; que tous, disons-nous, s’unissent avec foi, ferveur et persévérance, et nul ne peut dire quelle bénédiction découlera sur ceux qui ont prié, et qui, d’un commun accord, ont cru à l’accomplissement des promesses de Dieu.

    L’apôtre Paul avait une foi complète en la puissance de la prière en commun. Il écrit aux Romains:

«Je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus- Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma faveur, afin que je sois délivré des incrédules de la Judée». (Romains 15. 30-31)
    
En réponse, il s’attend à être délivré de ses ennemis et à voir prospérer son oeuvre.

Aux Corinthiens :
«C’est lui qui nous a délivrés de ce danger mortel, qui nous en délivre et nous avons l’espérance qu’il nous en délivrera encore à l’avenir, surtout si vous nous assistez de vos prières, afin que, plusieurs personnes contribuant à nous obtenir ce bienfait, plusieurs aussi en rendent grâces pour nous».(2 Corinthiens 1. 10-11)
 Ces prières auront donc une part active dans la délivrance qu’il demande.

Aux Ephésiens
«Faites en tout temps, par l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. Priez pour moi, afin qu’il me soit donné de faire connaître ouvertement et librement le mystère de l’Evangile pour lequel je Suis ambassadeur dans les chaînes et que j’en parle avec assurance comme je dois en parler» (Ephésiens 6. 18-20)
    C’est de leurs requêtes à Dieu pour lui, que Paul fait dépeindre le succès et la force de son ministère.

Aux Philippiens
«Car je sais que cela tournera à mon salut grâce à vos prières et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ» (Philippiens 1.19)
    Il s’attend à ce que les prières des Philippiens feront tourner ses épreuves à son salut, et qu’ils coopéreront par là aux progrès de l’Evangile.

Aux Colossiens
«Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces» (Colossiens 4.2).
    Il ajoute ici la recommandation d’être persévérant dans la prière.

Aux Thessaloniciens
«Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l’est chez vous».(2 Thessaloniciens 3.1)

   Il ressort de ces passages que Paul se sentait membre d’un corps, sur la sympathie et la coopération duquel il sait pouvoir s’appuyer, pour obtenir des grâces qui ne lui auraient peut-être pas été accordées sans cela. Les prières de l’Eglise sont pour lui un facteur aussi réel dans l’œuvre d’évangélisation que la puissance même de Dieu.
    Qui peut dire le pouvoir qu’exercerait une église si elle s’imposait la tâche de prier nuit et jour pour l’avancement du règne de Dieu, afin que force et puissance soient données à la Parole et aux serviteurs de Dieu pour le salut des âmes?
    Certaines églises se figurent qu’elles ne sont réunies en assemblée que pour s’édifier entre soi, sans rayonner au dehors. Elles oublient que Dieu gouverne le monde par les prières de ses saints, que cette prière est la force par laquelle Satan est vaincu, et que, par elle, l’Eglise de Christ sur la terre dispose des puissances du monde céleste. Elles oublient que Jésus par sa promesse a consacré toute assemblée réunie en son nom, et en a fait, en quelque sorte, une porte du ciel, sur le seuil de laquelle ses enfants, étant en présence du Père, font l’expérience qu’Il exauce leurs requêtes.
    Nous ne pouvons assez remercier Dieu de la semaine de prières par laquelle le monde chrétien ouvre l’année. Elle est la preuve de notre union, de notre foi à la prière offerte d’un commun accord, elle est l’école où nos cœurs se développent et apprennent à se soucier des besoins de l’église universelle, elle nous pousse à la persévérance; pour toutes ces raisons, elle est d’une valeur inexprimable. Elle est aussi un stimulant pour continuer à prier dans des cercles plus intimes.
    La prière en commun, en s’affermissant, en devenant universelle, obtiendra plus de grâces à mesure que les enfants de Dieu apprendront à se rencontrer, au nom de Jésus, comme ne formant qu’un tout, unis par le Saint-Esprit, réclamant avec ardeur la présence du Seigneur et la réalisation de la promesse que le Père leur a faite de leur donner ce qu’ils se seront mis d’accord à lui demander.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XVI --LA PUISSANCE DE LA PRIÈRE PERSÉVÉRANTE

«Il leur montra encore par une parabole qu’il faut toujours prier, sans se lasser jamais..... Le Seigneur dit: Entendez-vous ce que dit ce juge inique? Et Dieu ne rendra-t-Il pas justice à ses élus qui crient jour et nuit! et tardera-t-il à leur Je vous dis qu’il leur rendra promptement justice. (Luc 18:1-8)

    De tous les mystères de la question qui nous occupe, celui de la prière persévérante est l’un des plus grands. Qu’il faille quelquefois supplier le Seigneur, lui si miséricordieux, qui ne demande qu’à bénir, pendant des jours, des mois, même des années avant de recevoir aucune réponse, c’est pour nous bien dur à comprendre et d’une difficulté, réelle dans l’exercice de la prière de la foi.
    Lorsque après avoir prié avec ferveur, nous n’obtenons aucune réponse, nous nous figurons facilement que nous faisons preuve de soumission à la volonté de Dieu en cessant de prier, Dieu ayant certainement une raison connue de lui seul pour ne pas nous exaucer.
    Ce n’est que par la foi seule que cette difficulté est surmontée. La foi fermement assise sur les promesses de la Parole de Dieu, se laissant diriger par l’Esprit pour ne vouloir que ce que Dieu veut et pour ne chercher que sa gloire, n’aura aucune raison de se laisser décourager, lors même que la réponse à sa prière se ferait attendre.
    La Bible nous dit que la prière de la foi est une force irrésistible et qu’elle ne doit éprouver aucune déception. Nous savons que l’eau, pour être en état de remplir sa mission sur la terre, doit s’accumuler jusqu’à ce que le torrent puisse s’écouler pour fertiliser les plaines: il faut, de même, une accumulation de prières pour que Dieu, voyant la mesure prête à déborder, accorde l’exaucement attendu. La foi sait que pas une prière sincère et croyante ne peut manquer d’être entendue au ciel, mais qu’elle y est recueillie jusqu’au jour où elle apportera la réponse à celui qui aura persévéré jusqu’à la fin. Elle sait qu’elle n’a pas à traiter avec les pensées incertaines et vacillantes de l’homme mais avec la parole’ positive du Dieu vivant.
    Abraham attendit pendant de longues années, «espérant contre toute espérance» (Romains 4:18) l’accomplissement de la promesse de Dieu. Voilà le modèle à suivre.
    Pour nous mettre en état, lorsque l’exaucement se fait attendre, d’unir à une patience confiante une assurance joyeuse, il faut comprendre les deux mots par lesquels notre Seigneur met en relief le caractère et la conduite, non du juge inique, mais de Dieu, notre Père, envers ceux qu’Il laisse crier à lui nuit et jour.
    
«Tardera-t-Il à leur égard? Je vous dis qu’Il leur rendra prompte justice». (Luc 18:7-8) 

   Le Maître le dit: Il leur rendra prompte justice. La bénédiction est toute prête, non seulement Il peut mais Il désire la donner. L’amour éternel du Père brûle du désir de se révéler pleinement à ses bien-aimés et de répondre à leurs vœux. Dieu ne retardera pas l’exécution de sa promesse un instant de plus qu’il n’est absolument nécessaire.
    Mais alors, si cela est vrai et si le pouvoir de la prière est infini, pourquoi la réponse tarde-t-elle quelquefois si longtemps? Pourquoi faut-il que les élus de Dieu, en proie à la lutte et à la souffrance, crient souvent jour et nuit? (Luc 18:8) «Tardera-t-Il à leur égard?». (Luc 18:7)

«Soyez donc patients, mes frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce que le grain ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison». (Jacques 5:7)

    En effet, le laboureur soupire après le moment de la moisson, mais il sait qu’il faut qu’elle ait reçu le soleil et la pluie nécessaires pour l’amener à maturité, et il prend patience. L’enfant a souvent envie de cueillir le fruit à demi-mûr, mais le cultivateur sait attendre le bon moment.
    L’homme, dans sa nature spirituelle, est soumis à la loi du développement graduel qui régit toute vie créée. Ce n’est que par ce moyen qu’il peut atteindre sa destinée divine. Dieu seul connaît le moment où une âme, où une Eglise sont assez mûres pour posséder cette plénitude de la foi par laquelle elles peuvent saisir une bénédiction et la garder.
    Un père de famille désire certainement voir revenir à la maison son enfant unique au sortir des études, cependant il sait attendre que son éducation soit terminée. Dieu en agit de même avec ses enfants, et, dès qu’il les jugera prêts, Il ne tardera plus à leur égard, et accomplira promptement ses promesses.
    Pour arriver à comprendre cette vérité, le croyant cultivera les dispositions correspondantes, la loi et la patience, l’attente et la ferveur, voilà le secret de la persévérance.
    Par la foi, nous savons que nous avons reçu la réponse à nos demandes, et nous nous réjouirons de la posséder, quoique ce soit, pour le moment, d’une manière spirituelle, et nous en rendrons grâces. Mais il y a une différence entre la foi qui, croyant à la parole de Dieu, sait qu’elle obtiendra la réponse à sa prière, et la foi plus mûre, plus complète, qui fait l’expérience présente et actuelle de l’exaucement.
    Il se peut qu’il y ait dans ceux qui nous entourent, dans le vaste système dont nous faisons partie, dans le gouvernement même de Dieu, des choses qui doivent être modifiées par notre prière avant que l’exaucement nous soit entièrement accordé. La foi qui croit qu’elle a été exaucée, peut laisser Dieu prendre son temps et choisir son moment; elle sait qu’elle a prévalu parce qu’il ne pouvait en être autrement. Elle continuera à prier, à rendre grâces, avec calme et persévérance, jusqu’à ce qu’elle ait réalisé la bénédiction.
    Nous voyons ainsi s’harmoniser ce qui, au premier abord, nous paraissait contradictoire. L’accomplissement, même tardif, de la promesse de Dieu, est la réponse à la foi patiente, mais triomphante du fidèle l’attend.
   Notre grand danger à cette école de l’exaucement différé, c’est la tentation de croire. qu’après tout, ce que nous demandons n’est pas selon la volonté de Dieu. Si notre prière est d’accord avec la parole de Dieu, si elle vient de l’Esprit, ne cédons pas à ces craintes.
    Apprenons à donner à Dieu le temps d’agir, et passons ce temps dans une communion journalière et habituelle avec lui. L’heure viendra où nous posséderons par la vue ce que nous n’avons vu que par la foi.
    Nous verrons alors la gloire de Dieu. Qu’aucun délai n’ébranle notre foi. Par la foi nous saisissons d’abord le brin d’herbe, puis l’épi et, enfin le grain mûr dans l’épi. Toute prière faite avec foi nous fait faire un pas en avant du côté de la victoire dernière, c’est elle qui fait mûrir le fruit et nous rapproche du but. Par elle, nous détruisons les obstacles du monde c’est elle qui hâtera les temps. Enfants de Dieu, laissons toute liberté à notre Père, c’est à cause de nous qu’il tarde. Il veut que la bénédiction soit complète, assurée; ne nous lassons pas de crier à lui nuit et jour. Rappelons-nous seulement ces mots: «Je vous dis qu’Il leur rendra promptement justice». (Luc 18:8)
    Les bénédictions attachées à la prière persévérante, telle que nous venons d’en parler, sont inexprimables. Rien n’éprouve mieux le cœur et ne le sonde plus profondément que la prière de la foi. C’est par elle que nous découvrons ce qui s’oppose à la bénédiction; c’est par elle que nous arrivons à confesser notre péché et à y renoncer; c’est elle qui nous fait toucher du doigt ce qui, en nous, n’est pas en harmonie avec la volonté du Père; c’est elle qui nous met en communion intime avec Celui qui, seul, peut nous enseigner à prier; c’est par elle que nous approchons le plus près du Maître, revêtus du sang de Christ et remplis du Saint-Esprit.
    Chrétiens, donnons le temps à Dieu, et Il rendra parfait tout ce qui est en nous. Tardera-t-Il?... Il rendra prompte justice. Voilà les mots de passe de Dieu lorsque nous entrons par les portes de la prière. Oui, qu’il en soit ainsi, soit que vous priez pour vous-même, soit que vous priez pour d’autres. Tout travail, manuel ou mental, demande du temps et un effort: il faut s’y mettre. La nature ne révèle ses secrets et ne cède ses trésors qu’à un labeur consciencieux, persévérant et intelligent. Bien que nous le comprenions peu, il en est de même dans l’ordre spirituel. La graine que nous semons dans le sol céleste, l’influence que nous cherchons à exercer dans le monde supérieur, réclament notre être tout entier.
    Si nous ne faiblissons pas, nous récolterons au temps de la moisson. Apprenons cette leçon surtout lorsque nous prions pour l’Eglise de Christ.
    Ne ressemble-t-elle pas à la pauvre veuve? En apparence n’est-elle pas à la merci de ses adversaires, incapable d’obtenir le redressement de ses torts? Quand nous prions pour une Eglise sous la domination du monde, et que nous demandons à Dieu d’y opérer de grandes choses par son Esprit et de la préparer à la venue du Seigneur, faisons-le avec une foi ferme et complète! Seulement, donnons le temps à Dieu d’agir et crions jour et nuit.

«Entendez-vous ce que dit le juge inique?, Et Dieu ne rendrait pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-Il à le faire? Je vous dis qu’Il leur rendra prompte justice.». (Luc 18:7-8)

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XVII --LA PRIÈRE EN HARMONIE AVEC DIEU

«Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. Pour moi, je savais bien que tu m’exauces toujours. (Jean 11:41-42)
L’Éternel m’a dit: Tu es mon fils! Je t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai.. (Psaume 2:7-8)

Le Nouveau Testament fait une distinction entre la foi et la connaissance.

«Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit; à un autre, la foi, par le même Esprit». (1Corinthiens 12:8)

   Chez un chrétien peu cultivé et chez un enfant, il peut y avoir beaucoup de foi et peu de connaissance. La simplicité enfantine accepte la vérité sans difficulté, et volontiers ne cherche pas d’autre raison pour expliquer sa foi à elle-même ou aux autres que celle-ci: Dieu l’a dit.
    C’est la volonté de Dieu que nous le servions et l’aimions de tout notre cœur, de toute notre force et de toute notre pensée, afin que nous arrivions à une intelligence complète de sa divine sagesse, de la beauté de ses voies, de ses paroles et de ses oeuvres. Ce n’est qu’alors que l’adoration du chrétien sera complète. C’est par cette voie que notre cœur saisira les trésors de sagesse et de connaissance de la rédemption, et que nous serons capables de nous joindre à l’hymne qui s’élève devant le trône du Père.
    
«Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu!». (Romains 11:33) 

   La vérité qui fait l’objet de cette leçon trouvera son application dans une vie de prière. Au fond, la prière et la foi sont choses si simples en elles-mêmes que le nouveau converti peut prier avec force et puissance.   
    Mais le chrétien affermi ne tarde pas à découvrir qu’il y a plus encore dans la doctrine de la prière. Il peut se demander jusqu’à quel point la puissance de la prière est une réalité, et comment il se fait que Dieu lui ait accordé ce pouvoir? Comment la prière peut-elle s’harmoniser avec la volonté et les décrets arrêtés de Dieu? Comment concilier la souveraineté de Dieu et notre volonté? sa liberté et la nôtre? Ces questions et d’autres encore sont des sujets importants proposés à la réflexion du croyant.  
    Plus nous nous approcherons avec respect et sérieux de ces mystères, plus nous tomberons à genoux en adoration devant Celui qui a conféré une telle puissance à l’homme.
    Une des difficultés secrètes à prier, quoiqu’on ne se l’avoue pas toujours, et qui souvent est un empêchement réel, c’est le sentiment de la perfection de Dieu, de son indépendance absolue vis-à-vis de tout ce qui n’est pas lui. N’est-Il pas l’Être infini, qui ne doit ce qu’Il est qu’à lui-même, et dont la volonté sage et sainte a décrété tout ce qui est et sera?
    Comment dès lors la prière de l’homme peut-elle l’influencer? Comment peut-elle le décider à faire ce que, sans elle, Il n’aurait pas fait? La promesse d’une réponse à notre prière n’est-elle pas simplement une concession qu’Il fait à notre faiblesse? Ce qui nous est dit de la force toute puissante de la prière est-il réel, n’est-ce pas une façon de s’accommoder à notre mode de pensée? La bénédiction de la prière n’est-elle pas uniquement l’influence qu’elle exerce sur nous pendant que nous prions?
    Nous trouvons la réponse à ces questions dans l’existence même de Dieu, dans le mystère de la sainte Trinité. Si Dieu était une seule personne, renfermé en lui-même, nous ne pourrions songer ni à l’approcher ni à l’influencer, mais en lui il y a trois personnes: le Père et le Fils, unis en une communion et une unité parfaites par le lien du Saint-Esprit.
    Quand l’amour éternel engendra le Fils, lui donna à ses côtés une place en tant que seconde personne divine et en fit son conseiller, son égal, Il ouvrit le chemin à la prière, en lui permettant d’atteindre au centre même de la vie divine.
    Comme dans les relations de famille sur la terre, le père donne et l’enfant reçoit, il en est de même dans les relations célestes; le Père donne, mais il faut que le Fils demande et reçoive une réponse.
    Le Père, en donnant à Jésus la place de Fils, lui a conféré en même temps la puissance d’agir sur lui. La prière du Fils n’a été ni une simple forme, ni une ombre vaine, mais elle a été une vie réelle, où l’amour du Père et du Fils se sont rencontrés et complétés. Le Père avait décidé qu’Il ne serait pas seul dans son conseil; l’accomplissement des décrets du Père dépendait de ce que le Fils demanderait et accepterait; la prière sur la terre est le reflet de cette vie du Fils et du Père unis par la prière. Nous en avons la preuve dans ces paroles de Jésus: 

« Levant les yeux au ciel, Jésus dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé... Je savais bien que tu m’exauces toujours». (Jean 11:41-42)

    La place de Fils sur la terre ne peut pas être séparée de sa place de Fils au ciel; il en est de même pour sa prière dans le ciel, elle est la continuation de sa prière sur la terre. La prière de l’homme Jésus-Christ est le lien entre la prière éternelle du Fils unique du Père, et celle des hommes sur la terre. La prière prend sa source la plus profonde dans l’essence même de Dieu! Rien ne peut s’accomplir sans prière dans les demeures éternelles; le Fils demande, le Père accorde.
    Ceci peut nous aider à comprendre, en quelque mesure, comment la prière de l’homme passant par le Fils, peut avoir une influence sur Dieu. Dieu ne prononce pas ses décrets sans en conférer avec le Fils, qui lui présente ses désirs et ceux de ses serviteurs. Le Seigneur Jésus est le Fils unique, le Fils bien-aimé, le chef et l’héritier de toutes choses, tout a été créé par lui et pour lui, et tout est à lui. Le Fils, représentant de la créature tout entière a sa voix dans les conseils du Père; Il y a sa place comme médiateur et intercesseur, Il y agit avec pleine liberté en faveur de ceux qui s’approchent du Père par lui.
    Si ce qui précède nous donne à penser que cette liberté et cette puissance accordées au Fils d’agir sur le Père n’est pas en harmonie avec l’immutabilité des décrets divins n’oublions pas qu’il n’y a pas pour Dieu comme pour l’homme un passé auquel Il soit irrévocablement lié; les distinctions du temps passé et de l’avenir ne sont rien pour Celui qui est éternel. L’éternité, c’est le présent éternel. Pour se mettre au niveau de notre faiblesse humaine, l’Ecriture doit adopter notre langage et parler de décrets soit au passé, soit à l’avenir. En réalité, l’immutabilité des conseils de Dieu est en parfaite harmonie avec sa liberté de faire ce qu’Il veut. Le cœur du Père est toujours ouvert et toujours disposé à accueillir toute requête qui lui est présentée par le Fils; Il est libre de se laisser fléchir par la prière et de faire ce que, sans cela, Il n’aurait pas fait.
    Cette parfaite harmonie et cette parfaite union entre la souveraineté divine et la liberté humaine est et restera pour nous un mystère insondable, parce que Dieu, l’Être éternel, surpasse ce que notre intelligence peut concevoir. Mais puisons notre force et notre consolation dans l’assurance que c’est dans la communion éternelle du Père avec le Fils que la prière a pris naissance et qu’elle tire sa puissance. C’est aussi dans notre union avec le Fils que notre prière prendra toute sa ferveur et pourra exercer l’influence qu’elle doit avoir.
    Les décrets de Dieu ne sont pas une porte de fer contre laquelle la liberté humaine vienne se heurter en vain. Non, Dieu lui-même est amour et vie, par son Fils Il est entré dans la plus tendre des relations avec l’humanité, par le Saint-Esprit Il prend à lui l’humanité pour la changer, et, par sa vie divine toute d’amour, Il se réserve la liberté d’accorder une place, dans le gouvernement du monde, à toute prière humaine.
    C’est à cette lumière qui commence à se lever, c’est à l’aurore de ces pensées, que la doctrine de la sainte Trinité doit de n’être plus seulement une spéculation abstraite, mais la manifestation de la manière dont il est possible à l’homme de vivre dans une communion intime avec Dieu le Père. Sa prière aura dans ce cas, une part réelle dans la direction des affaires de ce monde.
    De loin, nous pouvons apercevoir les rayons de la lumière qui resplendit dans le monde éternel, et qui vient tomber sur des paroles telles que celles-ci: 

«Car c’est par lui que nous avons, les uns et les autres, accès auprès de Dieu dans un seul et même Esprit». (Ephésiens 2:18)

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XVIII --LA PRIÈRE D’ACCORD AVEC LA DESTINÉE DE L’HOMME

Ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription ? (Mathieu 22:20)
Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. (Genèse 1:26)

    «De qui est cette effigie?» Jésus, par cette question, déroute ses ennemis, au moment où ils espéraient le prendre en défaut, et les met en face de leur devoir en ce qui concerne les impôts. Le principe mis en lumière par ce récit est d’une application universelle et, nulle part, d’une manière aussi frappante. L’image que l’homme porte en lui-même décide de sa destinée; si c’est celle de Dieu, il appartient à Dieu.
    Plus nous méditons sur la prière et sur la puissance merveilleuse qu’elle exerce sur Dieu, plus nous sommes poussés à nous demander ce qu’est l’homme pour qu’une pareille place dans les conseils de Dieu ait pu lui être départie. Le péché l’a amené à un, tel état de dégradation que nous ne pouvons absolument pas nous former une idée, par ce qu’il est devenu, de ce qu’il devait être. Pour bien nous rendre compte du but que Dieu s’est proposé, revenons au récit qu’Il nous a fait lui-même de la création de l’homme et nous verrons quels dons Il lui avait conférés pour qu’il pût répondre à cette vocation.
    L’homme était destiné à remplir la terre, à se l’assujettir et à dominer sur tout ce qu’elle contient. (Genèse 1:28)
    Ces trois expressions nous montrent qu’il a été créé pour gouverner le monde comme représentant de Dieu. Assujetti lui-même à Dieu, il devait s’assujettir toutes choses pour le service de Dieu.
    Tout devait s’accomplir par le travail de l’homme sur la terre, l’avenir de la création était entièrement remis entre ses mains.
    Sa destinée était donc en harmonie avec la position qu’il devait occuper et la puissance mise à sa disposition. Quand un souverain envoie un vice-roi dans une province éloignée, il va de soi que celui-ci se réserve de donner son avis sur la politique à suivre et de demander que l’on agisse d’après son conseil. Le vice-roi a la liberté de réclamer les secours et les moyens nécessaires pour mettre en oeuvre les ordres du souverain et maintenir la dignité de son empire.
    S’il ne remplit pas ses fonctions d’une manière satisfaisante, il est rappelé, sa place est donnée à un autre qui, mieux que lui, saura comprendre et exécuter la volonté de son maître. Tant qu’il a la confiance du souverain, on suit ses conseils.
    Tout donc sur la terre devait s’accomplir par la volonté de l’homme. À sa demande le ciel aurait répandu ses bénédictions sur la terre; la prière aurait été le canal naturel par lequel les relations entre le Roi des cieux et son fidèle serviteur, seigneur de la création, auraient été maintenues.
    Au moment de la chute de l’homme, tout sur la terre, subit un terrible changement: le péché fit tomber la création tout entière sous le poids de la malédiction.
   La rédemption fut le commencement d’une glorieuse restauration. Dès que Dieu, en appelant Abraham, se fut mis à part un peuple, peuple d’où devait sortir non seulement des rois, mais le Roi des rois, nous voyons quelle fut la puissance de la prière du fidèle serviteur de Dieu sur les destinées de ceux qui sont en rapport intime avec le Tout-Puissant. Abraham nous fait comprendre que la prière est non seulement le moyen d’obtenir une bénédiction personnelle, mais qu’elle est encore l’exercice d’une prérogative royale, qui a une influence positive sur les destinées de l’homme et sur la volonté du Dieu qui les gouverne.
    Nous ne voyons jamais Abraham prier pour lui-même: ses prières pour Sodome, pour Lot, pour Abimélec, pour Ismaël, prouvent la puissance que possède l’ami de Dieu, et montrent que c’est entre ses mains qu’est confiée la destinée de ceux qui l’entourent. Tel a été le sort de l’homme dès le commencement. Non seulement l’Ecriture nous le dit, mais elle nous enseigne comment il se peut que Dieu ait appelé l’homme à une pareille vocation.
    C’est parce qu’Il l’a fait à son image et selon sa ressemblance. Dieu n’a pas formé l’homme à son image sans le douer en même temps des qualités morales nécessaires pour porter dignement cette ressemblance. Il existait entre Dieu et lui une harmonie intime qui mettait la créature en état d’être le médiateur entre le Créateur et la création. L’homme était créé pour être prophète, prêtre, roi, pour interpréter la volonté de Dieu, pour intercéder, pour recevoir et dispenser les munificences de Dieu.
    C’est parce qu’il a été créé selon la ressemblance de Dieu que l’homme peut comprendre les vues de Dieu, accomplir ses plans, et que le Père céleste lui a confié ce merveilleux privilège. Quoique le péché ait modifié pour un temps les plans de l’Eternel, la prière reste ce qu’elle est en principe. Elle est pour nous la preuve de notre ressemblance primitive avec Dieu, le véhicule de nos relations avec le pouvoir, par lequel nous tenons la main qui dirige l’univers. La prière n’est pas seulement le cri du suppliant qui veut obtenir miséricorde; c’est l’expression la plus élevée de la volonté de l’homme qui, se sachant d’origine divine, se sent capable d’exécuter avec une entière liberté les décisions de l’Eternel.
    La grâce a rétabli ce que le péché avait détruit. Ce que le premier Adam avait perdu, le second Adam l’a retrouvé. Par Christ, l’homme peut être rétabli dans sa position primitive, et l’Eglise, demeurant en lui hérite de la promesse.

«Demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)

    Cette promesse ne se rapporte pas seulement aux bénédictions que nous réclamons pour nous-mêmes, mais elle nous rappelle que, comme des sarments attachés au cep divin, nous devons porter des fruits et vivre uniquement à la gloire du Père. Cette promesse est faite à ceux qui, ayant renoncé à eux-mêmes, demeurent en Christ, et ne veulent plus d’autre vie que celle de l’obéissance. Ils savent que ce n’est qu’en perdant leur vie qu’ils la retrouveront en lui.
    Ce n’est que par la nouvelle naissance que nous sommes ramenés à notre origine première, parce qu’elle nous rend l’image et la ressemblance de Dieu.
    Ceux qui ont compris cette vérité ont réellement le pouvoir d’obtenir les bénédictions d’en haut, pour les répandre sur ceux qui les entourent. Ils expriment leurs désirs avec une sainte hardiesse, ils vivent comme les prêtres de Dieu en sa présence, et en tant que rois, ils peuvent disposer des puissances du monde à venir. Pour eux commence déjà à s’accomplir cette promesse: «Demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)
    Eglise du Dieu vivant! Ta vocation est plus élevée, plus sainte que tu ne t’en doutes. C’est par tes membres, comme rois et sacrificateurs, que Dieu veut gouverner le monde; leurs prières accordent ou retiennent les bénédictions du ciel!
    Par les élus qui ne se contentent pas seulement d’être sauvés, mais qui consacrent leur vie à Dieu, le Seigneur révèle quelles magnifiques destinées auraient été celles de l’homme sans la chute. C’est par ses élus qui crient à lui jour et nuit, qui s’approchent de lui au nom du Fils, que le Père accomplit son «conseil admirable». (Esaïe 28:29)
    Maintenant que l’homme est racheté, sa dignité première commence de lui être rendue. Il entre dans les desseins de Dieu que son peuple accomplisse sa volonté sur la terre en y établissant son royaume. Ceux qui demeurent en Christ ne seront-ils pas prêts à prendre leur place auprès de lui, le grand sacrificateur-roi, et ne feront-ils pas monter leurs prières où ils exprimeront hardiment ce qu’ils désirent que Dieu fasse? L’homme racheté doit, comme porteur de l’image de Dieu et son représentant sur la terre, se rappeler que, par ses prières, il est chargé de décider des destinées humaines.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XIX --PRIÈRE ET TRAVAIL

«En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père: et tout ce que vous demanderez au Père, en mon non, je le ferai afin que le Père soit glorifié par le Fils. (Jean 14:12-13)

    Le Seigneur a ouvert son ministère public par le sermon sur la montagne et Il le termine par ce discours d’adieu à ses disciples, qui nous a été conservé par Jean. Dans tous les deux, Il parle de la prière, mais avec une différence.
    Dans le sermon sur la montagne, Il s’adresse à ses disciples comme à des écoliers qui viennent d’entrer à son école, qui savent à peine que Dieu est leur Père et qui, lorsqu’ils prient, ne se préoccupent que de leurs besoins personnels.
    Dans son discours final, Il parle aux même disciples qui ont terminé leur temps d’éducation, et qui sont prêt à partir comme ses messagers, pour prendre sa place et continuer son oeuvre. Au début de ses leçons, Il leur fait comprendre la nécessité de l’obéissance, de la prière, de la foi et de la confiance implicite au Père, pour qu’Il leur donne les bonnes choses contenues dans son trésor. Mais ici son point de vue est plus élevé. Ses disciples étant devenus des amis auxquels Il a révélé tout ce qu’Il avait appris du Père, Il leur fait connaître que désormais ils seront ses ambassadeurs chargés de son oeuvre et du soin du royaume de Dieu sur la terre.
    Il faut maintenant qu’ils partent et travaillent pour le Maître, et ils feront les oeuvres qu’Il a faites et de plus grandes encore. (Jean 14:12) La force de les accomplir leur sera donnée par le Saint-Esprit.
    Au moment de l’ascension de Jésus auprès du Père, commence, pour les disciples, une époque nouvelle tant pour leur travail que pour leur vie de prière. De notre texte ressort clairement ce rapport intime.
    En qualité de représentants, de Dieu sur la terre, nous pourrons dorénavant accomplir de plus grandes oeuvres que celles que le Seigneur a faites lui-même ici-bas. Nos victoires et nos succès seront plus grands que ceux qu’Il a remportés, réalisant ainsi l’obéissance parfaite sur la terre comme au ciel. (Mathieu 6:10)
    Il en donne deux raisons: la première, c’est parce qu’Il va à son Père, pour en recevoir la Toute-Puissance; la seconde, c’est que, désormais, ses disciples ont le droit de tout demander et de tout attendre en son nom. (Jean 14:12-14)
    «Parce que je m’en vais au Père et...» Remarquez cet ET «tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai».
   C’est parce qu’Il va à son Père que la bénédiction est doublée. Les disciples pourront s’adresser au Père au nom du Fils, sûrs d’être exaucés, et c’est pour cela qu’ils feront des oeuvres plus grandes. Cette première mention de la prière, au nom du Seigneur, nous enseigne deux leçons importantes. Il faut, d’une part, que celui qui veut travailler à l’œuvre de Christ, prie en son nom; d’autre part, que celui qui veut prier au nom de Christ, travaille en son nom.
    Etudions ces deux enseignements. Il faut que celui qui veut travailler prie. C’est la prière seule qui donne la force pour agir. Celui qui, par la foi, veut faire les oeuvres que Jésus a faites, doit prier en son nom. Tant que Jésus a été sur la terre, nul n’a fait d’œuvres aussi grandes que les siennes: les démons que ses disciples ne pouvaient chasser s’enfuyaient à sa parole. Lorsqu’Il monta auprès du Père, Il ne pouvait plus agir directement sur la terre, n’existant plus dans son corps, mais Il laissait ses disciples pour travailler et accomplir son oeuvre ici-bas, comme membres de son corps.
    On pouvait croire que n’agissant plus lui-même sur la scène, du monde et devant se servir d’intermédiaires, ses oeuvres s’amoindriraient. Il nous assure du contraire:

«En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes parce que je m’en vais à mon Père».(Jean 14.12)

    La mort du Seigneur devait remporter une victoire définitive sur le mal et la puissance du péché. Par sa résurrection, la vie éternelle exerçait tout son ascendant sur l’esprit de l’homme et, par son ascension, Il recevait le pouvoir de communiquer le Saint-Esprit pleinement aux siens. L’union entre Jésus-Christ sur son trône et ses disciples sur la terre devait être si complète, si divine, si parfaite qu’il pouvait dire comme étant une vérité littérale: «Il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais à mon Père». Ce que nous connaissons de la vie des disciples de Christ nous prouve combien ces paroles étaient vraies. Jésus, pendant ses trois années de ministère personnel, avait réuni à peine cinq cents disciples, dont quelques-uns étaient si faibles en la foi qu’ils faisaient peu d’honneur à sa cause. Nous savons qu’après lui, Pierre et Paul ont fait de plus grandes choses que le Maître. Du haut de son trône, Il accomplit, par leur moyen ce qu’Il n’avait pas fait dans, sa chair d’humiliation.

«Celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père, et tout ce, que vous demanderez au Père en mon nom. Je le ferai».

    Parce qu’Il retournait auprès du Père, Il obtiendrait pour ses disciples non seulement une nouvelle force pour prier, mais encore la certitude de l’exaucement. Il fallait deux choses pour accomplir ces oeuvres plus grandes; la première, qu’Il montât vers le Père seul jusqu’alors; la seconde, qu’Il instituât la prière en son nom afin qu’à notre tour, nous recevions la puissance d’accomplir son oeuvre.
    Ayons la foi et nous pourrons, en priant en son nom, accomplir ces grandes oeuvres qu’Il a prédites. Hélas! Dans ce que nous faisons pour Dieu, combien on voit peu cette force merveilleuse accomplir quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à l’œuvre du Christ; et, par conséquent, bien moins encore les grandes oeuvres dont Il parle: Il ne peut y avoir qu’une seule cause à cela: Le manque de foi en lui et en la prière faite en son nom.
    Que tout ouvrier dans le champ de Dieu, que ce soit dans l’Eglise, l’école, les missions, n’importe, se pénètre de cette leçon: C’est la prière au nom de Jésus, qui nous fera participer au pouvoir qu’Il a reçu de son Père et, par cette puissance seule, nous accomplirons de plus grandes oeuvres que lui. Aux plaintes de faiblesse, d’incapacité, à nos murmures lorsque nous ne réussissons pas, ou que les difficultés nous paraissent insurmontables, Jésus n’oppose que cette réponse: «Celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes... Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai». Sans la foi et sans la prière au nom de Christ notre travail sera terrestre et charnel, il pourra avoir quelque utilité pour réprimer le mal en partie, ou pour préparer les voies à de plus grandes bénédictions, mais la puissance réelle fera défaut. Pour un travail efficace, il faut une prière efficace.
    Passons maintenant au second enseignement contenu dans cette leçon. Celui qui veut prier au nom de Christ doit travailler en son nom.
    C’est au travail que la prière fait de si belles promesses, et c’est par le travail que nous pourrons prier avec efficace. Dans les paroles d’adieu de notre Seigneur, Il ne répète pas moins de six fois les promesses faites à la prière.

«Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai... Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13-14)
«Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé». (Jean 15:7)
«Je vous ai établis, afin que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne». (Jean 15:16)
«En vérité, eh vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera». (Jean 16:23)
«Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite». (Jean 16:24)

    Ces promesses ont souvent soulevé des questions inquiètes dans nos cœurs, quand nous avons cherché à les comprendre. Tout ce que vous demanderez, quelque chose, ce que vous voudrez, demandez et vous recevrez. Que de fidèles les ont lues, ces paroles, avec joie, avec espérance et ont cherché dans la sincérité de leur âme à les appliquer à leurs besoins personnels, et cependant ils ont été déçus dans leur attente.
    Pourquoi? La raison en est simple. Ils avaient séparé la promesse de la condition qui s’y rattache. Le Seigneur nous a permis de nous servir librement de son nom auprès du Père, mais à la condition que nous travaillions à son oeuvre. Le disciple qui consacre sa vie à Jésus, à l’avancement de son règne, qui ne vit que pour faire la volonté du Maître, sera le premier à réaliser cette promesse et à se l’approprier avec force. Celui qui, au contraire, ne s’emparera de cette promesse que lorsqu’il aura une requête spéciale à faire pour lui-même, sera infailliblement déçu, parce qu’il ne ferait de Jésus que le serviteur de ses besoins personnels. Mais à celui qui priera avec foi pour l’accomplissement de l’œuvre du Maître, il sera donné de voir la promesse se réaliser. Serviteur des intérêts du Seigneur, il verra les effets directs et immédiats de la prière.
    La prière n’enseigne pas seulement à travailler, mais fortifie celui qui travaille, et le travail enseigne à prier et fortifie celui qui prie. Ceci est en parfait accord avec les lois du monde matériel et du monde spirituel. «Car on donnera à celui qui a». (Mathieu 25:29) «Celui qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes». (Luc 16:10) Consacrons-nous au service du Maître, et travaillons pour lui avec la mesure de grâces que nous avons reçue et notre travail deviendra pour nous une école réelle de prière. Lorsque Moïse dut prendre la direction et la charge d’un peuple rebelle, il sentit la nécessité de parler hardiment à Dieu et de lui demander de grandes choses.

«Moïse dit à l’Eternel: Voici tu me dis fais monter ce peuple! Et tu ne me fais pas connaître qui tu enverras avec moi. Cependant tu as dit: Je te connais par ton nom et tu as trouvé grâce à mes yeux. Maintenant si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies».
«Moïse lui dit: Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici».
«Moïse dit: Fais-moi voir ta gloire! L’Éternel répondit: Je ferai passer devant toi toute ma bonté et je proclamerai devant toi le nom de l’Eternel; je fais grâce à qui je fais grâce et miséricorde à qui je fais miséricorde». (Exode 33:12,15,18)

    Dans la mesure où nous nous consacrerons entièrement au service de Dieu, nous éprouverons que ses grandes promesses sont précisément celles dont nous avons besoin et qu’elles ne sont en rien inférieures à ce que nous avons le droit d’espérer et d’attendre.
    Croyants fidèles, nous sommes appelés à faire l’œuvre de Jésus et même de plus grandes oeuvres encore, et parce qu’Il est allé vers, ton Père, il a obtenu le pouvoir de les accomplir en nous et par nous. «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». Donnons nos forces, notre vie à Dieu; donnons-nous nous-mêmes pour accomplir les, oeuvres de Christ et bientôt nous prierons de manière à obtenir de merveilleux exaucements. D’autre part, consacrons nos forces, notre vie et nous-mêmes à la prière et nous apprendrons à faire les oeuvres que Christ a faites, et de plus grandes encore. Christ fera la conquête du monde si nous sommes avec lui, si nous sommes des disciples pleins de foi, hardis dans la prière pour demander ces grandes choses.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

XX --LE BUT PRINCIPAL DE LA PRIÈRE

Je m’en vais au Père, et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié par le Fils. (Jean 14:13)

Afin que le Père soit glorifié par le Fils.
    Voilà le but pour lequel Jésus, dans la gloire, à la droite de Dieu, fera tout ce que nous lui demanderons. Lorsqu’il n’y a aucune espérance que ce but puisse être atteint, Il ne répondra pas. De là il résulte tout naturellement que ce but doit être pour nous, comme pour Jésus, l’élément essentiel de nos prières. La gloire du Père doit être l’essence de l’âme, la vie de notre prière.
    N’était-ce pas la règle de conduite de Jésus lorsqu’Il était sur la terre? «Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé». (Jean 5:30)
    Nous avons là, la note dominante de sa vie. Il l’exprime aussi dans les premières paroles de sa prière sacerdotale.

«Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie».
«Pour moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire; maintenant, Père, glorifie-moi auprès de ta personne». (Jean 17:1-4)

    Il s’appuie sur deux raisons pour demander que les siens soient admis à partager la gloire qu’Il a auprès du Père. Il l’a glorifié sur la terre, et Il le glorifiera encore dans le ciel. Son seul désir est que son Père soit glorifié de plus en plus par la fidélité des siens.
    Rien n’est plus sûr que cette parole du Fils bien-aimé de Dieu: c’est que nous le glorifierons surtout en faisant ce qu’Il nous demande. Il ne laissera par conséquent échapper aucune occasion d’assurer l’accomplissement de sa promesse. Que notre but soit celui de Jésus : la gloire du Père, qu’elle nous préoccupe avant tout et que nous en fassions l’objet de nos requêtes, notre prière alors sera certainement exaucée.
    Cette parole de Jésus est, à la vérité, une épée à deux tranchants qui, pénétrant l’âme de part en part, discerne les intentions et les pensées les plus intimes du cœur. Jésus, dans ses prières sur la terre, dans son intercession au ciel, et dans la promesse d’exaucement qu’Il nous a faite, a toujours comme première pensée et premier but la gloire du Père!
    En est-il de même pour nous? Souvent le mobile le plus puissant qui nous pousse à prier n’est-il pas notre intérêt personnel ou notre volonté propre? Et si tel n’est pas le cas, ne devons-nous pas reconnaître que le désir ardent et persévérant de la gloire du Père n’a pas souvent la première place dans nos prières? Cependant il faut qu’il en soit ainsi.
    Nous ne prétendons pas dire que le fidèle n’y songe pas par moments. Il déplore souvent d’obtenir si peu; il en connaît la raison:, C’est lorsqu’il n’y a pas harmonie entre l’esprit qui anime sa vie de chaque jour et la disposition de son âme à l’heure de la prière. Nous nous apercevons que le désir de glorifier le Père ne doit pas être un sentiment, intermittent qu’on n’éprouve qu’au moment où l’on prie. Non. Ce n’est que lorsque notre vie tout entière, dans tous ses détails, est consacrée à Dieu, que nous pourrons le glorifier par notre prière.

«Faites tout pour la gloire de Dieu». (1Corinthiens 10:31)
«Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute». (1Jean 5:14)

    Ces deux paroles sont inséparables. L’obéissance à ce commandement est le gage de la bénédiction révélée dans ce second texte. Pour qu’une prière soit exaucée, il faut qu’elle soit à la gloire de Dieu. Il n’y a pas d’autre gloire que la sienne et celle qu’Il veut bien faire reposer sur quelques-unes de ses créatures. La création proclame sa gloire. Tout ce qui n’est pas pour sa gloire est péché, ténèbres et mort. Ce n’est qu’en glorifiant Dieu que ses créatures peuvent réaliser sa gloire. Le simple devoir de tous les rachetés est de faire ce que le Fils de l’homme a fait. La récompense de Christ sera aussi la leur. Le Père l’a couronné de gloire et d’honneur, lui a remis le royaume entre les mains, lui a accordé le privilège de demander ce qu’Il voudrait et le droit, comme Intercesseur, d’exaucer nos prières. Si nous sommes un avec Christ, si notre prière fait partie d’une vie employée à glorifier Dieu, le Sauveur glorifiera le Père en accomplissant à notre égard la promesse:

«Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai». (Jean 14:13)

    Par nous-mêmes nous ne pouvons parvenir à vivre de manière à ce que la gloire de Dieu soit notre but unique. Elle n’a été pleinement réalisée que par Jésus-Christ homme, et ce n’est qu’en lui qu’elle le sera pour nous. Oui, Dieu en soit béni, sa vie est notre vie, Il s’est donné lui-même pour nous.
    Il est essentiel que nous cherchions ce qui usurpe en nous la place que Dieu doit occuper, que nous le confessions et que nous y renoncions. N’est-ce pas souvent l’amour du moi, notre confiance en nous-mêmes? Ce n’est que par le secours de Christ habitant en nous, s’emparant de notre cœur, lui qui a glorifié le Père sur la terre, que nous parviendrons à glorifier le Père à notre tour.
    Il tarde à Jésus de glorifier le Père par l’exaucement de nos prières et de nous enseigner à vivre et à prier à la gloire de Dieu.
  Quel motif assez puissant pourrait engager nos cœurs indifférents à s’abandonner au Seigneur pour qu’Il agisse de la sorte en nous? Aucun autre que celui-ci: c’est que le Père seul est digne de gloire.
   Que par la foi, nous l’adorions, en nous prosternant devant lui, lui attribuant le règne, la puissance et la gloire. Vivons dans la lumière du Dieu, trois fois saint, du Dieu d’amour, et bien certainement nous nous écrierons:

«À Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soit gloire». (Jude 1:25)

    N’est-ce pas une pensée qui doive nous humilier, que si souvent nous avons prié pour un enfant, un ami, une oeuvre avec plus de ferveur que lorsqu’il s’agit de la gloire de Dieu.
    Ne nous étonnons plus de ce que tant de prières ne sont pas exaucées. Là est le secret. Ne l’oublions pas, celui qui veut prier avec foi, doit consacrer sa vie à ce que son Père soit glorifié par lui en toutes choses. Hors de là, point de prière efficace.

«Comment pouvez-vous croire», dit Jésus, «vous qui tirez votre gloire les uns des autres et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul». (Jean 5:44)

    Toute recherche de notre propre gloire auprès des hommes rend la foi impossible. C’est le renoncement à nous-mêmes, c’est le sentiment de notre incapacité qui nous amènera à la foi. Celui-là seul qui recherche avant tout la gloire de Dieu, la verra dans la réponse à ses prières. Mais comment y arriver, demanderons-nous encore?
    Commençons par confesser que la gloire de. Dieu n’a pas été notre passion dominante et qu’elle a aussi peu rempli nos vies que nos prières! Que nous avons peu vécu selon la ressemblance du Fils, en sympathie avec lui! Prenons notre temps Permettons au Saint-Esprit d’agir en nous. Il nous révélera nos lacunes, et nous verrons tout ce qui nous a manqué à cet égard. La connaissance du péché en nous, la confession que nous en ferons, sont le vrai chemin qui mène à la délivrance.
    Regardons à Jésus. Mourons à nous-mêmes et vivons pour Dieu, comme Christ l’a fait. Que tout en nous travaille à la réalisation de, ce grand but: Vivre pour la gloire du Père. Acceptons Jésus et la force qu’Il veut nous donner; possédons la joyeuse assurance que nous vivons à la gloire de Dieu, parce que Jésus habite en nous. Que ce soit là l’esprit qui anime notre vie tout entière. Jésus est le gage que nous pouvons vivre de la sorte. Le Saint-Esprit nous a été donné pour que nous puissions faire cette expérience, à la condition que nous nous confions en lui et que nous le laissions agir. Que notre incrédulité ne soit pas cause que nous restions en arrière et prenons avec confiance pour mot de passe: Tout à la gloire de Dieu.
    Le Père accepte le sacrifice de notre volonté, il lui est agréable. Le Saint-Esprit y apposera son sceau par la conviction que nous vivons pour Dieu et sa gloire.
    Quelle paix, quelle force, quelle puissance auront nos prières quand nous saurons, par la grâce de Dieu, que nous sommes en parfaite harmonie avec Celui qui nous a promis de faire ce que nous lui demandons, afin que le Père soit glorifié par le Fils!
    Lorsque nous croirons sans réserve, à l’inspiration des Écritures par l’Esprit, nos désirs ne seront plus les nôtres, mais ceux de l’Esprit en nous, et tout naturellement la gloire de Dieu sera notre but unique. Nous pourrons dire avec une liberté toujours croissante: Père! tu le sais, nous ne demandons cela que pour ta gloire. La condition attachée à l’exaucement de nos prières, au lieu d’être une montagne qui nous paraît inaccessible, nous deviendra facile et nous donnera la certitude que nous sommes écoutés, parce que la prière n’a pas de plus grande beauté et de bénédiction plus désirable que celle-ci, c’est qu’elle glorifie le Père. Le privilège de la prière nous deviendra doublement précieux, parce qu’il nous mettra en harmonie parfaite avec le Fils bien-aimé qui a dit:

«Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié par le Fils». (Jean 14:13)

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER !

(fin de la deuxième partie)

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