Édition S. DELATTRE
Privas. Ardèche 1933 Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion gratuite
uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/
Préface
1. Le seul Maître
2. Les vrais adorateurs
3. Seul avec Dieu
4. La prière modèle
5. La certitude de
l'exaucement
6. L'infinie bonté de Dieu
7. Le don qui renferme tous
les dons
8. La hardiesse des amis de
Dieu
9. La prière prépare les
ouvriers
10. Il faut que la prière
soit définie...
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE LA PRIÈRE PREFACE
Le volume excellent que nous publions a
déjà eu en français une première édition il y a 42 ans. Elle est épuisée depuis
longtemps Nous croyons très utile d’en donner une seconde édition. Sans doute
nous avons depuis vingt ans en français l’excellent ouvrage de S. D. Gordon: «Les
simples entretiens sur la prière», dont je ne saurais; dire trop de bien et
par le moyen duquel j’ai reçu d’inexprimables bénédictions, mais Andrew Murray
et S. D. Gordon se complètent. Murray met en lumière certaines vérités que
Gordon ne mentionne pas. De là notre vif désir de publier le présent volume
tout en bénissant Dieu des cinq mille exemplaires du livre de Gordon qui
circulent dans nos pays de langue française.
Cela dit, essayons de définir la prière.
Qu’est-ce que prier? Prier c’est demander à Dieu une grâce précise, la demander
avec foi, avec persévérance, avec insistance, peut-être pendant des jours et
des nuits, à certaines époques.
Prier, c’est tout d’abord reconnaître
notre dépendance de Dieu. «Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné
du ciel». (Jn 3:27) Nous n’avons rien qui ne nous vienne de Dieu. «C’est
Lui qui fait mourir et qui fait vivre, qui fait descendre au sépulcre et qui en
fait remonter, il appauvrit et il enrichit, il abaisse et il élève». (1Sa
2:6,7)
Et comme ce monde ne peut nous satisfaire
et qu’il nous faut plus que tout ce que le soleil peut nous donner, notre âme a
faim et soif de Dieu. Sans Lui je meurs de faim. La possession du monde entier
et même de toutes les splendeurs matérielles de l’univers n’est rien pour nous
sans Dieu. C’est Lui qu’il nous faut. Ce qui nous viendrait sans Lui, en dehors
de Lui, nous éloignerait de Lui. «Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon
bien», c’est ma richesse, c’est ma vie. Force et vie, secours et consolation,
paix et pardon, espérance et victoire, tout me vient de toi, mon Dieu.
Tel est l’acte grandiose de la prière. «Le
passereau a bien trouvé une maison et l’hirondelle un nid où elle abrite ses
petits... Tes autels, ô Eternel, mon Roi et mon Dieu!» À tes pieds je dépose toute
indépendance, toute prétention, toute crainte, tout fardeau, tout péché, et je
répète le cri de Jacob: «Je ne te laisserai point aller que tu ne m’aies
béni !»
Prier, c’est plus encore: c’est
reconnaître que, par un mystère insondable, Dieu veut dépendre de nous.
La prière, en effet, est un moyen d’agir
sur Dieu. Elle ne suppose pas seulement notre faiblesse, notre pauvreté, mais
aussi notre dignité royale, notre puissance, notre parenté avec Dieu. Ce n’est
pas seulement l’amour, la sainteté, la patience de Dieu qui doivent se
retrouver dans notre vie pour que nous ressemblions à notre Père céleste, mais
aussi sa puissance. C’est une part de sa royauté qu’Il nous confère quand Il
nous invite à prier. Il veut que par la prière, nous travaillions à notre
création morale et spirituelle afin que les perfections du Créateur se
retrouvent dans ses créatures et que le caractère du Père se retrouve dans ses
enfants.
Rien ne nous est donné sans que nous le
demandions. «Vous qui rappelez le souvenir de l’Eternel, point de repos pour
vous, et ne lui donnez aucun relâche». (Esa 62:7) Il faut demander,
frapper, persévérer, importuner en s’appuyant sur les promesses de Dieu et
l’œuvre expiatoire accomplie par Jésus-Christ. Ainsi, au nom du Christ, en
réclamant de Dieu ce que notre Sauveur nous a obtenu de grâces, en les
réclamant, non pour notre propre satisfaction, mais pour la gloire de Dieu,
pour que Sa volonté se fasse, pour que Jésus soit glorifié, nous entrons, comme
notre Rédempteur. en possession de la toute puissance au ciel et sur la terre. (Actes
1:8) Si Dieu a donné à l’homme le sceptre de l’intelligence pour régner sur
la terre, Il lui donne aussi le sceptre de la prière pour régner sur les
puissances morales de l’univers.
Il n’y a rien de plus grand et de plus
sacré que la prière. Pour contempler Dieu dans la gloire de ses perfections,
s’entretenir avec Lui, lui exposer tous nos besoins, nous remettre entre ses
mains, il faut le recueillement de tout notre être. On ne peut agir puissamment
sur Dieu, saisir ses grâces, s’emparer de la plénitude de sa bénédiction sans
l’effort de toutes nos énergies pour n’être plus rien et nous abandonner entre
ses mains. «Je ne puis rien faire de moi-même» a dit le Fils unique, et il se
prosternait devant le Père pour tout recevoir.
L’influence de la prière vraie, sérieuse,
sur notre vie est immense, car prier c’est cesser de nous nourrir de
nous-mêmes, pour puiser notre vie en Dieu, la source unique de tout bien.
La prière purifie l’âme, elle l’élève et
lui communique des forces divines. Elle est la grande source de découvertes
spirituelles, elle nous ouvre les yeux sur nous-mêmes et sur Dieu. Elle rend
vivantes dans nos âmes les vérités qui y étaient mortes. À genoux, Dieu devient
la grande, la seule réalité, la Bible un livre vivant et vivifiant. J’entends
Dieu dans les pages sacrées. La prière m’arrache à toutes les ténèbres, à tous
les esclavages, à toutes les erreurs, elle m’enrichit de convictions
inébranlables, d’espérances surhumaines, d’expériences sublimes, elle m’arrache
à la terre et me porte au ciel, elle me livre tout entier à Dieu, elle le fait
descendre en moi, vivre en moi et elle lui donne la possibilité de travailler
par moi en mettant ma volonté en pleine conformité avec la sienne.
La
prière fortifie la foi. En face des dangers, des devoirs surhumains, des
situations exceptionnelles, je me réfugie en Dieu. Lorsque Guillaume le
Taciturne soulevait les Pays-Bas contre l’Espagne et qu’on cherchait à le
décourager, il répondit: «J’ai fait alliance avec le plus puissant des
Potentats».
L’influence sanctifiante de la prière est
une première grâce infiniment précieuse, mais elle est suivie d’une grâce
encore plus excellente: c’est l’exaucement. Nous demandons dans le but de
recevoir ce que nous demandons. Or la volonté de Dieu est de donner, de donner
tout ce que Jésus-Christ nous a acquis par son sacrifice expiatoire. Mais cette
volonté de Dieu peut être arrêtée, empêchée par notre attitude morale. Dieu me
voit égoïste, orgueilleux, confiant en moi-même. Il voudrait m’accorder
certaines bénédictions, mais elles nourriraient mon orgueil, mon égoïsme. Il ne
peut. Sa volonté absolue cède à sa volonté temporaire: «l’Eternel attend pour
faire grâce», il attend que je sois prêt. (Esaïe 30)
Il
y a plus encore. Derrière le mystère des exaucements, il y a un mystère
insondable: le Dieu infini a donné l’existence à des êtres distincts de lui,
différents de lui, de peu inférieurs à lui-même. (Psaume 8:6) En nous
créant à son image, à sa ressemblance, il a limité -au moins provisoirement- sa
liberté et sa puissance pour nous en donner une partie. C’est le sceau de notre
grandeur. Il y a eh nous une puissance qui peut s’opposer à Dieu et borner sa
puissance, il y a en nous une volonté qui peut s’opposer à la volonté de Dieu.
Nous sommes les frères du Seigneur Jésus,
les enfants du même Père. Quand il est venu sur la terre, il n’est pas venu
chez des étrangers, mais chez les siens. (Jean 1)
Aussi l’auteur de l’épître aux Hébreux (Hébreux 2:11) nous dit-il que «celui qui
sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous sortis d’un seul. C’est
pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères». En nous créant si grands et
en se limitant en notre faveur, Dieu s’est montré infini en amour. Sans doute
notre action a ses limites, mais par la prière, elle est pourtant
extraordinairement puissante. Nous sommes les collaborateurs de Dieu pour le
salut du monde. Quel honneur! «On me donnerait un trône pour que je ne prie
pas, a dit un chrétien, que je refuserais le trône; on me conduirait à
l’échafaud si je prie encore que je préférerais l’échafaud».
Ici de nombreuses questions se posent:
Comment Dieu a-t-il pu accorder un tel pouvoir aux hommes? Comment la prière
peut-elle s’harmoniser avec la volonté et les décrets arrêtés de Dieu? Comment
concilier la souveraineté de Dieu et la prière? la liberté de Dieu et la nôtre?
Comment concilier les perfections de Dieu, son indépendance absolue, avec la
prière? A. Murray répond clairement à ces questions.
N’oublions pas, d’ailleurs, que la prière
ne change pas et n’a pas pour but de changer la volonté de Dieu, mais de
purifier notre volonté et de l’amener à vouloir uniquement ce que Dieu veut.
Dieu ne change pas, il est toujours le même. C’est nous qui changeons.
L’Eternel fait annoncer à Ninive qu’elle
sera détruite dans quarante jours. La ville se repent et Dieu lui fait grâce
parce que Ninive a changé. La prière a pour but de mettre notre volonté en
harmonie avec la volonté de Dieu, nos pensées avec ses pensées, nos vues avec
ses vues, notre cœur avec son cœur. «Esclaves par nature de nos passions, nous
en sommes affranchis par la prière» a dit J.-J. Rousseau. La prière vraie fait
tomber tous les murs qui nous séparent de Dieu. Dans chaque soupir que nous
faisons monter vers le ciel, il y a une force pour rejeter tout ce qui n’est
pas de Dieu. Dieu est lumière et la lumière chasse les ténèbres.
La créature humaine qui veut Dieu tout
entier et à tout prix, est transportée des ténèbres dans la lumière, du royaume
du monde et de Satan dans le royaume de Dieu. La prière nous transporte dans
l’atmosphère spirituelle dont les semences divines, déposées en nous, ont
besoin pour germer. Les semences matérielles ne germent pas dans tous les
terrains, à toutes les températures ni à toutes les altitudes. Des millions de
graines périssent chaque année parce que les conditions nécessaires de
température ne leur ont pas été fournies.
On ne sème pas en hiver. Si ce point est
délicat pour une plante, il est encore plus délicat pour la semence
spirituelle. Celle-ci peut aussi se flétrir et périr complètement. Pour que les
semences de vérité déposées en nous ne se flétrissent pas, il faut leur créer
par la prière une atmosphère convenable, car la prière ouvre notre âme à
l’action de Dieu, à l’esprit de la vérité, elle nous communique une répulsion
instinctive pour tout ce qui est erreur.
Au sein d’un monde agité et troublé, sans
sécurité et sans espérance, la prière de la foi, appuyée sur la Parole de Dieu,
nous fait vivre dans le calme et le repos, elle nous met eh communion avec le
Maître du monde, elle nous fait prendre part au plan de Dieu et à ses moyens
d’action. En face des problèmes les plus obscurs, les plus troublants, les plus
angoissants, elle nous garde dans le repos, car nous avons la conviction que
tout va bien, puisque Dieu veille. La prophétie antique se réalisera: la tête
du serpent sera écrasée!
Nous travaillons tous les jours à la
formation et à la déformation de notre caractère, nous y avons déjà fait
allusion. Si nous voulons reproduire le caractère de Jésus-Christ, prions
beaucoup en veillant sans cesse sur nos pensées, nos paroles et notre humeur.
«Je ne veux mépriser aucun genre de travail, a dit Adolphe Monod mourant, mais
si je devais revivre, j’emploierais moins de temps au travail et plus de temps
à la prière». Soyons convaincu que ce que nous faisons pour Dieu n’a de valeur
que dans, la mesure où notre vie de prière a, elle aussi, de la valeur.
Jean Baptiste, dit Jésus, était une lampe
qui brûlait et qui éclairait Jean. (Jean 5:35) D’abord brûler, puis
éclairer. Pour éclairer il faut avoir du feu en nous. Le feu est en Dieu, il
est Dieu. «L’Eternel est un soleil». Nous en prenons possession par la prière.
Disons enfin que la prière engendre la
pensée, l’éclaire et la rend vivante. Un chrétien ne sait que ce qu’il a appris
à genoux. C’est là seulement que nous recevons des révélations divines et que
les forces divines prennent possession de nous. Il y a des voiles qui nous cachent
la bonté de Jésus-Christ, il y a en lui des richesses que nous ignorons et qui
nous appartiennent. C’est en priant que nous en prenons possession et que le
Saint-Esprit prend possession de nous. Alors nous allons de découverte en
découverte, de visions sublimes en visions plus sublimes encore. Alors nos
bras, nos pieds, notre intelligence, nos lèvres, notre cœur, notre volonté
servent d’instruments à Dieu pour se révéler et travailler ici-bas.
Parce que Georges Muller a prié, sans
parler de ses besoins aux hommes, Dieu lui a envoyé par des milliers de canaux,
trente-sept millions de francs; il a pu recueillir des milliers d’orphelins et
être l’instrument béni de nombreux milliers de conversions. Parce que Hudson
Taylor a prié avec foi, des centaines de milliers de Chinois sont déjà entrés
glorieusement dans l’Eternité et des millions sont évangélisés.
À cause des prières de foi de ces
chrétiens qui s’appellent Georges Fox, Zinzendorf, Bengel, Richard Baxter,
Irving, Dorothée Trudel, Joséphine Butler, des pécheurs sont venus à la
repentance et à la foi, des femmes perdues ont été sauvées, des malades ont été
guéris, des aveugles ont recouvré la vue, des sourds-muets ont recouvré l’ouïe,
des montagnes ont été jetées dans la mer. La prière de la foi met la puissance
de Dieu dans les mains de l’homme; c’est pourquoi rien ne lui est impossible.
Pour éprouver le besoin d’avoir une vie de
foi et de prière, songeons que nous vivons à une époque tragique. Le
bolchévisme avec sa haine de toute morale et de toute religion, et sa passion
de supprimer Dieu pour diviniser le prolétariat, nos sociétés de libre-penseurs
athées, le chômage qui s’accentue dans tous les pays du monde, les peuples
armés jusqu’aux dents les uns contre les autres, au sein de chaque peuple les
partis qui se font une guerre acharnée, tout nous parle d’une humanité que Dieu
semble avoir abandonnée à l’aveuglement et à la folie, après dix-neuf siècles
de christianisme.
À ces maux universels et profonds, un seul
peuple, le plus grand des peuples, le peuple chrétien, peut apporter un remède
efficace par la prière de la foi accompagnée de l’action de la foi, car la
prière de la foi est l’unique source de la lumière, de la vie spirituelle, de
la puissance qui transporte les montagnes. Celui qui nous a laissé un modèle
afin que nous suivions ses traces a vécu cette vie de prière victorieuse pour
nous rendre capables de la vivre.
La vie du Seigneur Jésus, en effet, a été
une vie de foi absolue et de prière continuelle. C’est là le secret de sa
puissance. Suivez-le pendant son ministère dans sa vie de prière et vous serez
frappé de sa vie de dépendance de Dieu, si profondément humaine. «Pendant qu’il
priait, le ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui». (Luc 3:21) «Vers
le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour
aller dans un lieu désert où il pria». (Mr 1:35) «Jésus se retirait dans
les déserts et priait» nous dit. (Luc 5:15) Il avait l’habitude d’agir
ainsi.
Avant de choisir ses 12 apôtres, il se
rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier». (Luc
6:12) Après le miracle de la multiplication des pains, «il monta sur la
montagne à l’écart afin de prier; et comme le soir était venu, il était là
seul». (Mathieu 14:23)
Le résultat de ces heures -peut-être de
cette nuit de prières- se manifestait par une puissance illimitée. «Les gens
le prièrent de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et
tous ceux qui le touchèrent furent guéris».
La prière de la foi est la plus grande
puissance que Dieu ait confiée à l’homme. Elle est une lutte contre notre moi,
un dépouillement de toute confiance en nous, de toute vie propre, une
immolation de notre volonté propre. Prier avec sérieux, avec vérité, c’est se
quitter pour prendre possession de Dieu. Je ne me veux plus, je veux Dieu.
Rendons-nous bien compte que la toute
puissance de Jésus reposait sur son impuissance volontaire à ne rien faire de
lui-même, en un mot sur sa dépendance absolue de Dieu. «Son pouvoir miraculeux,
qui est une réponse à ses prières, est dans chaque circonstance un emprunt fait
par l’indigence et par la fidélité humaines à la richesse divine».
La puissance de Jésus a été absolument
humaine; elle était le résultat de ses prières pleines de foi et de sa parfaite
obéissance. Que dans notre humanité, Dieu rencontre des créatures dont la
volonté soit tout entière prosternée devant Sa volonté, des êtres qui ne vivent
et ne prient que par le Saint-Esprit, et Dieu se réjouira de les associer aussi
complètement que possible à sa puissance. Et ainsi sera réalisée la pensée
éternelle de Dieu.
La puissance dont Jésus prenait possession
par la prière et qui se manifestait par de nombreux miracles se transformait
peu à peu en la toute puissance réellement possédée. Aussi a-t-il pu dire à ses
disciples avant de monter au ciel: tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et
sur la terre. Allez. Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation
du temps».
C’est une parole
de triomphe. Jésus se proclame le roi de l’univers. Tout genou fléchira devant
lui. C’est la récompense de sa vie sainte et de sa mort expiatoire. Dans sa
personne l’abîme qui séparait le fini de l’infini est comblé par un membre de
notre race. En Jésus nous voyons l’homme vrai tel que Dieu l’a toujours voulu.
Pour nous l’affirmation royale du Seigneur
Jésus est une parole lumineuse qui nous ouvre des horizons infinis, car cette
toute puissance que Jésus possède, il l’a acquise pour nous, croyants; il ne
peut l’exercer que par nous, comme le cep ne peut porter de fruits que par les
sarments. Et c’est parce qu’il ne peut porter de fruits ici-bas que par nous,
qu’il ne peut exercer son pouvoir que par nous, qu’il nous initie au secret de
sa toute-puissance eh nous disant: «Les paroles que je vous dis, je ne les
dis pas de moi-même», c’est-à-dire avant de parler, j’écoute dans le
recueillement et la prière, ensuite je répète ce que le Père m’a dit. Et ce qui
est vrai de mes paroles est vrai de mes oeuvres, elles sont les oeuvres-clé
Dieu: «Le Fils ne peut rien faire de lui-même. Le Père qui demeure en moi,
c’est Lui qui fait les oeuvres». Et celui qui voudra vivre la même vie de
foi, d’obéissance, d’immolation de toute vie propre, verra ma toute-puissance
s’exercer par lui.
«En
vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les
oeuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes, parce que je m’en vais
au Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le
Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez, quelque chose en mon nom, je
le ferai».(Jean 14.12-14)
Mais cette promesse si extraordinaire, qui
met entre nos mains, si nous sommes des hommes de foi absolue, la toute
puissance du Sauveur au ciel et sur la terre, l’a-t-on jamais réellement vue se
manifester au moyen de créatures humaines? Certainement. «L’Ecriture ne peut
être anéantie», (Jean 10:35) a dit le Sauveur du monde. Les
promesses faites par Jésus et conservées pour nous dans les Evangiles, nous les
voyons vécues et expérimentées par les apôtres dans les Actes.
«Vous ferez des oeuvres plus grandes» a
dit le Sauveur. Et le jour de la Pentecôte un seul discours de Pierre produit
plus de résultats que tous les discours de Jésus pendant son ministère
terrestre. Avec la même puissance, Paul fonde des foyers de lumière au sein des
plus épaisses ténèbres du paganisme.
«En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais». Et Pierre adresse
une parole royale à un impotent de naissance: «Je n’ai ni argent, ni or;
mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi
et marche. Et à l’instant l’impotent se leva, marcha, sauta et loua
Dieu».(Actes 3.6)
Un peu plus tard, le même apôtre dira à un
homme nommé Enée, couché sur un lit depuis huit ans, et paralytique: «Enée,
Jésus-Christ te guérit; lève-toi et arrange ton lit. Et aussitôt Enée se
leva».(Actes 9.34) À la même époque, Pierre ressuscite Dorcas.
«Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu
du peuple par les mains des apôtres. Le nombre de ceux qui croyaient au
Seigneur, hommes et femmes, s’augmentait de plus en plus; en sorte qu’on
apportait les malades dans les rues et qu’on les plaçait sur des lits et des
couchettes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrit
quelqu’un d’eux. La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem,
amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs; et tous
étaient guéris».
(Actes
5:12- 16)
Paul affirme que «les preuves de son
apostolat ont éclaté au milieu des Corinthiens par une patience à toute
épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles». (2 Corinthiens 12
12) Il écrit à l’Eglise de Rome:
«Je n’oserais mentionner aucune chose que Christ
n’ait pas faite par moi pour amener les païens à l’obéissance par la parole et
par les actes, par la puissance des miracles et des prodiges, par la puissance
de l’Esprit de Dieu». (Romains 15:18)
Le livre des Actes nous affirme que «Dieu
faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on
appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son
corps et les maladies les quittaient». (Actes 19:11)
Dans ce temps-là on priait et Dieu
agissait; on priait avec foi et on transportait des montagnes d’impossibilités.
Dieu était rendu visible. Le temps des miracles n’a pas pris fin avec le siècle
apostolique. Depuis 19 siècles l’histoire de l’Eglise nous montre que ceux qui
ont cru d’une foi vivante et agissante ont fait les mêmes oeuvres que le
Seigneur Jésus et de plus grandes encore.
L’histoire de la véritable Eglise de Dieu,
est d’une monotonie sublime. L’époux divin a vécu sur la terre une vie
parfaite, ne se nourrissant que de la volonté de son Père. «Il a été la vérité
et la vie, l’amour et la sainteté, l’humilité et la compassion». Son épouse a
marché sur ses traces malgré les plus dures épreuves, elle a enduré
courageusement son sanglant calvaire.
Je ne puis retracer, même à vol d’oiseau,
cette histoire surnaturelle. La vie de prière, de foi et de puissance s’est
répétée des milliers de fois dans les grands évangélistes de l’âge apostolique
et dans les siècles suivants jusqu’à nos jours. Jésus-Christ s’est incarné dans
les Patrick et les Valdo, dans les Jean Huss et les Luther, dans les Farel et
les Calvin, dans les Zinzendorf et les Wesley, dans les grands missionnaires du
XVIIIe et du XIXe siècles, dans ces femmes sublimes qui s’appellent Elisabeth
Fry, Joséphine Butler, Catherine Booth, et le monde a vécu de leur vie depuis
19 siècles. Ah! si tous les chrétiens de nom avaient vécu de cette vie-là, que
de détresses matérielles et morales qui n’existeraient pas! Le monde, qui
vivrait du Christ incarné dans tous les professant, meurt de son absence. Les
hommes et les femmes pleins de foi ont seuls été sur la terre des puissances
de vie et de régénération.
Mais ils ne se sont pas contentés de prier
et de croire. Derrière la prière de la foi une autre force s’est manifestée:
l’action de la foi chez tous les vrais hommes de Dieu, l’action de la foi,
c’est-à-dire le sacrifice personnel poussé jusqu’à l’héroïsme, a accompagné la
prière de la foi. Tout le secret de la puissance est là. Cette action de la
foi, réalisée d’une façon parfaite dans l’abaissement du Fils de Dieu et ses
souffrances rédemptrices, est le ressort intime de tous les efforts faits sur
la terre pour glorifier Dieu et sauver les âmes. Prier et agir, prier et
travailler à l’exaucement de nos prières, prier et s’immoler pour ne vivre que
la vie du Saint-Esprit, c’est le secret de la toute puissance.
À quiconque se plaint de manquer de
puissance et de ne pas voir ses prières exaucées, Dieu répond en l’invitant à
payer le prix:
«Apportez
à la maison du trésor toutes les dîmes pour qu’il y ait de la nourriture dans
ma maison. Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Eternel, et vous verrez si
je ne répands pas sur vous la bénédiction en telle abondance que vous n’y
pourrez suffire». S. DELATTRE
I
--LE SEUL MAÎTRE
Jésus
priait un jour dans un certain lieu. Lorsqu’Il eut achevé, un de ces disciples
lui dit: «Seigneur, enseigne-nous à prier.». (Luc 11:1)
Les disciples avaient vécu avec Christ et
l’avaient vu prier. Ils avaient saisi jusqu’à un certain point qu’il existait
un rapport intime entre sa vie publique si admirable et sa vie de prière
secrète et cachée. Ils avaient appris à reconnaître en lui, le Maître par
excellence dans l’exercice de la prière, nul ne pouvait, nul ne savait prier
comme lui. Aussi est-ce à Jésus qu’ils adressent cette requête: «Seigneur,
enseigne-nous à prier».
Dans l’enseignement du Seigneur peu de
choses ont été plus profitables à ses disciples, que ses leçons sur la prière.
Ils le voient prier en un certain lieu et ils se sentent pressés de répéter
leur demande: «Seigneur! enseigne-nous à prier».
À mesure que nous grandissons dans la vie
chrétienne, la loi du Maître bien-aimé en son oeuvre d’intercession
continuelle, nous devient plus précieuse. L’espérance de devenir semblables à
Christ dans la prière d’intercession prend, pour nous, une puissance nouvelle.
Comme nous comprenons mieux cette requête des disciples, lorsque, comme eux,
nous avons vu le Maître à l’œuvre! Comme eux aussi, nous nous écrions alors:
«Seigneur! Enseigne-nous à prier».
Si nous acceptons Jésus pour notre bien
suprême, notre vie, notre tout, nous aurons l’assurance que si nous le lui
demandons, son bonheur sera de nous mettre en rapport direct et intime avec lui
en nous enseignant à prier. Frères et n’irons-nous pas, auprès du Maître, lui
demander d’inscrire nos noms sur les registres de cette école toujours ouverte
à ceux qui ont soif d’apprendre l’art divin de la prière? Aujourd’hui même
disons comme autrefois les disciples: «Seigneur! Enseigne-nous à prier».
Méditons ensemble ces paroles qui
renferment chacune un sens particulier:
«Seigneur,
enseigne-nous à PRIER».
Oui, à prier. Voilà ce que nous avons à
apprendre. Il semble au premier abord que la prière soit chose si simple que le
plus faible enfant peut prier. Mais c’est en même temps l’action la plus sainte
et la plus élevée que l’homme puisse accomplir. C’est la communion intime et
directe de l’âme avec le Dieu invisible et trois fois saint.
La prière dispose des puissances du monde
éternel, elle est l’essence même de la vraie religion, la source de toutes les
bénédictions, le Secret de la force et de la vie. Cette puissance nous la
possédons non seulement pour nous, mais pour les autres, pour l’Eglise, pour le
monde entier; c’est à la prière que Dieu a donné le droit de Le posséder, Lui
et sa force. C’est à la prière qu’est accordé l’accomplissement des promesses
que Dieu nous a faites, concernant le royaume à venir et la gloire de Dieu
pleinement révélée.
Que nous nous sentons faibles, paresseux,
incapables en face de cette oeuvre magnifique! L’Esprit de Dieu, seul, nous met
en état de l’accomplir. Nous nous trompons facilement, avouons-le, en nous
contentant de la forme tandis que souvent le fond nous fait défaut. Notre
éducation première, les enseignements religieux que nous avons reçus,
l’influence de l’habitude, certaines émotions même, tout cela est cause que nos
prières n’ont parfois aucune force spirituelle et par conséquent ne servent
presque à rien.
La vraie prière s’empare de la force de
Dieu, elle accomplit de grandes choses et devant elle, les portes du ciel
s’ouvrent toutes grandes.
Qui ne voudrait apprendre à faire monter
cette prière-là vers le trône du Père et qui ne s’écriera avec nous: «Qui
m’enseignera à prier de la sorte?»
Jésus seul le peut, n’irons-nous pas jour
après jour nous asseoir sur les bancs de son école en lui répétant. «Seigneur,
enseigne-Nous à prier».
Oui, nous, Seigneur. Nous avons lu dans ta
Parole avec quelle puissance et quelle foi tes serviteurs d’autrefois savaient
prier et avec quelle fidélité tu leur as répondu. Si ces merveilleux
exaucements ont eu lieu sous l’Ancienne Alliance temps de préparation,
n’accorderas-tu pas bien davantage aujourd’hui que les temps s’accomplissent?
Ne donneras-tu pas à ton peuple, ce signe certain de ta présence au milieu de
lui: la réponse à ses prières?
Nous connaissons les promesses que tu as
faites à tes apôtres touchant la prière faite en ton nom. Nous savons que nous
aussi pouvons faire les mêmes magnifiques expériences. Seigneur, réalise ces
promesses aussi pour nous! De nos jours, nous sommes entourés d’exemples et de
témoignages que tu donnes à ceux qui se confient en toi de tout leur cœur.
Seigneur, ils étaient hommes comme nous,
sujets aux mêmes passions, aux mêmes infirmités, enseigne-nous à prier comme
eux. Tes promesses, tes dons excellents, ta force même, tout est pour nous,
donne-nous de les demander de manière à les recevoir en abondance. C’est à nous
aussi que tu as confié ton oeuvre; de nos prières dépend l’avènement de ton
règne, par elles tu peux glorifier ton nom. Fais-nous comprendre de plus en
plus la responsabilité que nous, avons vis-à-vis de toi. «Seigneur,
enseigne-nous à prier».
Maintenant nous sentons la nécessité de
cet enseignement. Au premier abord, nous l’avons dit, rien ne nous paraît plus
simple que la prière; plus tard, rien d’aussi difficile. Confessons-le
humblement, nous ne savons pas prier comme il le faudrait.
Nous possédons, il est vrai, la Parole de
Dieu avec ses promesses claires et positives, mais le péché a tellement
obscurci notre intelligence que souvent nous ne savons le comprendre ni
l’appliquer; ce n’est pas toujours le plus essentiel dans le domaine spirituel
que nous cherchons tout d’abord à obtenir. Nous n’apportons pas dans la prière
l’esprit d’adoration nécessaire.
Dans le domaine temporel nous profitons
encore moins de la magnifique liberté que le Père nous a accordée, de lui
demander tout ce dont nous avons besoin. Lors même que nous savons ce qui doit
faire l’objet de notre prière, il nous manque encore bien des choses pour la
rendre acceptable.
Prions à la gloire de Dieu, nous
soumettant à sa volonté; prions avec persévérance, ayant la conviction que
lorsqu’Il le jugera bon, Il nous exaucera, si nous demandons, tout au nom de
Jésus.
Voilà ce que nous avons à apprendre. Ce
n’est qu’en priant que nous apprendrons à prier. C’est en ayant conscience de
notre ignorance et de notre indignité, en passant par la lutte entre la foi et
l’incrédulité, que nous acquerrons l’art de la prière. Rappelons-nous que
ceux-là qui se confient en Dieu d’une façon atteindront la perfection à l’école
de la prière. Soyons-en assurés, dans ces conditions-là, le Seigneur nous
enseignera à prier. Qui saurait le faire comme lui?
C’est pourquoi redisons avec ses disciples
«SEIGNEUR, enseigne-nous à prier». Il faut à l’élève la conviction que son
Maître sait enseigner, qu’Il en a le don, et qu’avec patience et amour Il sait
aussi se mettre à son niveau.
Que Dieu soit béni! Jésus sait tout cela
et plus encore Ses prières elles-mêmes sont nos meilleures leçons; Il sait ce
que c’est que prier; Il l’a appris pendant les épreuves de sa vie terrestre et
ses prières commencées sur la terre, se continuent dans le ciel.
Rien ne lui cause plus de joie que
d’amener en la présence du Père ceux qui sont encore ici-bas, pour les revêtir
de sa force et faire descendre sur eux les bénédictions de Dieu, afin qu’à leur
tour ils deviennent ses compagnons dans l’œuvre d’intercession sans laquelle le
royaume des cieux ne saurait être révélé sur la terre.
Il sait enseigner! il se sert tour à tour
de la douleur d’une âme en détresse et de la vie que donne la réconciliation
avec Dieu. Jésus, par sa parole, par le témoignage d’une foi qui sait ce qu’est
l’exaucement, nous donne le meilleur enseignement.
C’est par le Saint-Esprit qu’Il a accès
dans nos cœurs en nous dévoilant le péché qui nous empêche de prier, et c’est
par l’Esprit que nous avons que nous faisons réellement ce qui plaît à Dieu.
L’Esprit nous enseigne ce qu’il faut demander et comment le demander.
Qu’en pensez-vous, mes chers amis? Si nous
demandions à notre Maître de nous donner pendant un mois une série de leçons
sur la prière? Ne serait-ce pas précisément ce qu’il nous faudrait?
Sachons prendre le temps, non seulement de
méditer et de prier, mais de nous arrêter au pied du trône de l’Agneau pour
être formés au travail d’intercession. Avec Jésus pour Maître nous ferons de
réels progrès. Soyons assurés que malgré nos hésitations, nos tâtonnements, nos
bégaiements, nos craintes, Jésus poursuivra son oeuvre en nous de la façon la
plus merveilleuse. Il nous communiquera sa propre vie, qui est l’essence même
de la prière.
De même que nous participons à sa justice
nous participerons aussi à son œuvre d’intercession, en plaidant avec lui,
devant Dieu, la cause de l’humanité. Quelque ignorant, quelque faible que nous
soyons, répétons joyeusement:
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
II
--LES VRAIS ADORATEURS
Mais
l’heure vient et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père
en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu
est esprit et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité.
(Jean 4:23-24)
Ces paroles de Jésus à la Samaritaine sont
les premiers enseignements du Sauveur sur la prière, qui nous aient été
conservés. Quels horizons nouveaux ils ouvrent à notre esprit!
Le
Père demande des adorateurs.
Notre adoration est donc une satisfaction
et une joie pour son cœur plein d’amour. Il y a beaucoup d’adorateurs qui ne
sont pas les vrais, tels qu’Il les réclame. Ce qu’Il veut, c’est être adoré en
esprit et en vérité. Le Fils est venu frayer la voie à ce nouveau culte et nous
l’enseigner. Cherchons à comprendre ce que signifient ces paroles et le moyen
de parvenir à ce culte vrai. Jésus a parlé à la Samaritaine d’une adoration qui
peut se manifester sous trois fermes différentes:
--Premièrement, l’adoration ignorante des
Samaritains: «Vous adorez ce que vous ne connaissez pas». (Jean 4:22)
--Secondement, l’adoration intelligente
des Juifs connaissant le vrai Dieu: «Nous, nous adorons ce que nous
connaissons, car le salut vient des Juifs». (Jean 4:22)
--Enfin, cette adoration nouvelle et
spirituelle que Jésus lui-même est venu apporter. «Mais l’heure vient et
elle est déjà venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en
vérité». (Jean 4:23)
En examinant de près ces trois passages,
il deviendra évident pour nous que les mots: en esprit et en vérité, ne veulent
pas dire, comme on le croit souvent, sincèrement, du fond du cœur, avec ardeur.
Les Samaritains possédaient les cinq livres de Moïse et connaissaient le vrai
Dieu jusqu’à un certain point. Sans doute plus d’un parmi eux recherchaient
Dieu par la prière avec droiture et sincérité.
Les Juifs, eux, avaient reçu la révélation
complète de Dieu dans sa Parole, telle qu’elle avait été donnée jusqu’alors.
Que d’hommes pieux, au milieu d’eux, se confiaient en l’Eternel de tout leur
cœur! Mais ce n’était pas encore, -en esprit et en vérité.
Jésus le dit: L’heure vient et elle est
déjà venue. Ce n’est que par lui et en lui que l’adoration sera celle que le
Père demande. Chez les chrétiens nous retrouvons ces trois classes
d’adorateurs.
Quelques-uns, dans leur ignorance, savent
à peine ce qu’ils doivent demander, encore moins comment, le demander. Ils
prient avec ferveur, mais ne reçoivent que peu. D’autres ont une connaissance
plus complète des. choses de Dieu, ils apportent à leurs prières leur cœur,
leur esprit, leur attention, mais ils n’obtiennent pas les bénédictions
accordées à la prière faite en esprit et en vérité. C’est donc à une autre
école que nous demanderons au Maître de nous amener. Lui seul peut nous
enseigner cette véritable adoration, celle que réclame
le Père et qui est toute spirituelle. «Dieu est esprit et il faut que ceux
qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité».
Une première condition est l’harmonie
indispensable entre Dieu et ses adorateurs c’est-à-dire il faut que l’adorateur
soit en rapport intime avec celui qui est l’objet de son adoration.
Tout dans la nature nous rappelle ce
principe. Il nous faut le lien qui rattache l’objet à l’organe par lequel il se
révèle à nous. L’œil est fait pour percevoir la lumière, l’oreille pour le son.
L’homme qui veut sincèrement adorer Dieu, qui désire se rencontrer avec lui, le
posséder et le connaître doit se mettre tout d’abord en harmonie. avec lui,
pour être en état de le recevoir. C’est parce que Dieu est ESPRIT que nous
devons l’adorer EN ESPRIT. Tel est Dieu, tel doit être son, adorateur.
La Samaritaine avait demandé au Seigneur
si c’était à Samarie ou à Jérusalem qu’il fallait adorer. Jésus répondit que
désormais le culte et l’adoration ne seraient limités par aucun lieu déterminé.
«Femme, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à
Jérusalem que vous adorerez le Père».
Dieu est esprit, Il n’est limité ni par le
lieu, ni par le temps, ni par l’espace; en vertu de sa perfection même, Il est
toujours et partout le même; par conséquent le culte qui doit lui être rendu ne
sera désormais renfermé dans aucun lieu spécial, ni dans aucune forme arrêtée.
Il sera spirituel comme Dieu est spirituel.
Quel enseignement profond et
important ! Notre christianisme souffre lorsqu’il est limité à certains
lieux, certains jours, certaines heures. Un homme pourra prier avec ferveur et
sérieux à l’église ou dans le silence du cabinet, et cependant ‘passer une bonne
partie de la journée et de la semaine dans une disposition d’esprit toute
différente de celle qu’il avait apportée à l’acte de la prière.
Parce que c’était un culte d’habitude,
fixé à une certaine heure et à un certain lieu, mais non un acte de son être tout
entier. L’adoration, pour plaire à Dieu, doit être l’œuvre de notre vie, la vie
de notre vie, et ce culte-là ne peut procéder que de Dieu lui-même. Dieu seul
peut nous donner l’Esprit car lui seul le possède entièrement. Il nous a donné
son Fils pour nous enseigner à l’adorer lui, le Père, en esprit.
C’est de son oeuvre ici-bas que Jésus
parle en disant à deux reprises:
-L’heure
vient... Elle est déjà venue.
-Le
baptême du Saint-Esprit ne pouvait avoir lieu avant que le Christ fût glorifié.
«J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et
s’arrêter sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé,
baptiser d’eau, celui-là m’a dit: Celui sur qui tu verras
l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptisera du Saint-Esprit».
(Jean 1:32-33)
«Celui
qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit
l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit
qu’allait recevoir ceux qui croiraient en lui, car l’Esprit n’était pas encore
pas encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié». (Jean
7:38,39)
«Cependant
je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne
m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous, mais si je m’en vais,
je vous l’enverrai». (Jean 16:7)
Après avoir vaincu définitivement le péché et être entré
dans le lieu Très-Saint avec son sang, Jésus reçut le Saint-Esprit pour nous le
communiquer de la part du Père. «Elevé par la droite de Dieu Il a reçu du Père
le Saint-Esprit qui avait été promis et Il l’a répandu, comme vous le voyez et
l’entendez». (Actes 2:33)
Par
son sacrifice, Christ nous a rendu, dans la maison du Père, la place d’enfants
que nous avions perdue, et par l’Esprit qu’Il nous communique nous pouvons
crier «Abba, Père». (Romains 8:15)
Jésus emploie le nom : Père. Aucun des saints de l’Ancienne Alliance, ni des
patriarches, n’a jamais pris le nom d’enfant de Dieu, ni appelé Dieu son Père.
L’adoration en esprit n’est possible qu’à celui qui a reçu du Fils, l’Esprit
d’adoption.
«Dieu
a envoyé son Fils, né d’une femme, sous la loi, afin qu’Il rachetât ceux qui
étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. Et parce que vous
êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie:
«Abba! Père!». (Galates 4:5,6)
En
esprit et en VÉRITÉ Cela ne veut pas dire, en sincérité, d’accord avec la
vérité de la Parole de Dieu. Cette expression a une signification plus
profonde.
«Et
la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous pleine de grâce et de
vérité... la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par
Jésus-Christ». (Jean 1:14,17)
«Je
suis le chemin, la vérité la vie». (Jean 14:6)
Sous l’Ancienne Alliance tout n’était que
promesse et ombre des choses à venir. Jésus a apporté la réalité de tout ce
qu’on espérait. En lui nous possédons réellement et dès à présent les
bénédictions que donne la vie éternelle; nous pouvons en faire journellement
l’expérience. Le Saint-Esprit est vérité; par lui la grâce qui est en
Jésus-Christ devient notre propriété, elle est une communication de la vie
divine.
En adorant en esprit, nous adorerons en
vérité. Là est la communion vivante avec Dieu, l’harmonie réelle entre le Père
qui écoute et l’enfant qui prie. La Samaritaine ne comprit pas tout de suite la
portée des paroles de Jésus. Il fallait la Pentecôte pour en révéler toute la
signification. Nous ne saurions guère non plus en saisir complètement le sens,
à notre début à l’école de la prière. Nous le comprendrons mieux plus tard,
mais pour le moment, acceptons cet enseignement tel qu’il nous est donné. Que
la disposition dans laquelle nous nous mettons à prier, soit conforme aux
enseignements de Christ. Confessons humblement que nous sommes incapables par
nous-mêmes de rendre à Dieu le culte qui lui plaît et qu’Il réclame de nous.
Soyons dociles à recevoir l’instruction
nécessaire, et’ abandonnons-nous avec foi à l’inspiration de l’Esprit. Soyons
surtout fermement convaincus que mieux nous écouterons, plus le Seigneur aura à
nous dire.
La révélation de l’amour paternel de Dieu,
la foi en sa miséricorde infinie donnée par son Fils et son Esprit sont
véritablement le secret de la prière en esprit et en vérité.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
III
--SEUL AVEC DIEU
Mais
toi quand tu pries, entre dans ta chambre et après avoir fermé ta porte, prie
ton Père qui est là dans ce lieu secret. et ton Père qui voit dans les lieux
secrets, te récompensera. (Mathieu 6:6)
Lorsque Jésus eut choisi ses premiers
disciples, Il leur donna un enseignement public dans le sermon sur la montagne.
Là Il leur exposa ce qu’est le royaume de Dieu, et les lois qui le régissent.
Dans ce royaume Dieu est non seulement Dieu, mais le Père; non seulement Il
donne tout, mais Il est tout. Le bonheur de ce royaume consiste à le connaître
et à vivre constamment dans sa communion.
Dès lors l’enseignement de Jésus se fera
en vue de ce nouveau royaume qu’il est veniu établir, et l’une de ses premières
leçons sera de révéler la vie de prière. Moïse n’a promulgué ni ordre, ni loi
touchant la prière, les prophètes en ont dit peu de chose; Christ, lui, a
enseigné à prier.
Avant tout le Seigneur exhorte ses
disciples à se réserver un lieu secret où ils puissent se trouver en
tête-à-tête avec Dieu, leur Père. Il n’est pas d’instituteur qui n’ait sa salle
d’étude.
Nous avons accepté Jésus comme notre seul
Maître à l’école de la prière, et avons appris de lui, à Samarie, que le culte
n’est plus limité ni par le temps, ni par le lieu, mais qu’il est un acte
d’adoration tout spirituel. La vie de l’homme tout entière doit être un culte
actif en esprit et en vérité.
Il veut que chacun de ses disciples fasse
choix d’un lieu déterminé où Dieu puisse se rencontrer journellement avec lui.
Cette chambre secrète et solitaire, quelle qu’elle soit et où qu’elle soit,
c’est la salle d’école de Jésus, Elle peut changer chaque jour si les
circonstances l’exigent, mais il faut qu’elle existe avec ses heures de
recueillement où le Maître prépare son disciple à la vraie adoration du Père.
C’est là seulement, mais là certainement,
que Jésus viendra nous enseigner à prier. Un maître doit toujours veiller à ce
que sa salle d’étude soit gaie et attrayante, à ce que la lumière et l’air pur
y pénètrent, de sorte que les élèves aient du plaisir à y venir et à y rester.
Notre Maître cherche dès les premiers mots
du sermon sur la montagne, à nous rendre cette chambre secrète aussi aimable
que possible, car Il veut que nous trouvions notre bonheur à y venir, à y
séjourner et même à nous y attarder. Trois fois Il se sert du nom de Père.
-«Prie
ton Père».
-«Ton
Père qui voit dans le secret».
-«Votre
Père sait de quoi vous avez besoin». (Mathieu 6:6,8)
Cherchons donc à rencontrer dans la
chambre de prière Notre Père. La lumière qui illumine ce lieu secret, c’est le
regard du Père; l’air pur dont Jésus veut le remplir, c’est l’amour infini du
Père. Toute prière qui s’en élancera vers le Père sera par conséquent simple,
sincère, empreinte d’une confiance enfantine en lui.
Mettons-nous donc en la présence du Père
et soyons certains que là nous obtiendrons ce que nous demandons. Écoutons ce que le Seigneur a encore à nous dire.
Prie
ton Père qui est dans ce lieu secret! Dieu est Esprit, Dieu est invisible, Dieu
se dérobe à l’œil de la chair. Tant que nous apporterons à notre culte et à
notre prière, nos pensées, nos soucis, nos préoccupations, nous ne
rencontrerons pas Celui que nous venons chercher.
Le Père se révélera à quiconque repoussera
tout ce qui est du monde et de la terre pour ne chercher que lui seul. Dans la
mesure où nous saurons renoncer au monde, rejeter sa vaine manière de vivre et
nous soumettre entièrement à Christ, l’amour infini du Père resplendira sur
nous.
Une chambre secrète dont la porte est
close, et entièrement séparée de tout ce qui nous entoure est une image
destinée à nous faire comprendre ce que doit être ce sanctuaire spirituel, où
nous nous trouverons en contact réel avec le Père, en tête-à-tête avec Dieu.
Là, nous apprendrons ce qu’est la véritable prière. Jésus nous montre par notre
texte que là, le Père nous attend, et que toujours nous pourrons l’y
rencontrer.
Bien souvent les chrétiens se plaignent de
ce que leur prière particulière n’est pas ce qu’elle devrait être. Ils se
lamentent de leur faiblesse, de leur péché, de leur froideur, de leur paresse.
Ils ont peu à demander, et ils ne prient ni avec joie, ni avec foi. Découragés,
ils renoncent à prier, se croyant indignes de s’approcher du Père.
Enfant de Dieu! Ecoute ton Maître, et ce
qu’il a à te dire. Lorsque tu pries en secret, que ta première pensée soit: -Le
Père est ici et Il m’attend. C’est précisément parce que ton cœur est froid et
que tu ne peux pas prier qu’il faut te mettre, en présence du Père qui t’aime.
Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur aura pitié de toi. Lève
tes regards vers lui, pense à l’amour tendre et miséricordieux qu’Il a pour
toi. Dis-lui en toute, simplicité que tout en toi est obscurité et péché; le
cœur du Père, plein de chaleur et de tendresse, réchauffera et éclairera le
tien. Obéis seulement à sa parole: «Ferme
ta porte à clef et prie ton Père qui est dans ce lieu secret». N’est-ce pas
magnifique? Se trouver seul avec lui, lever les yeux vers lui et s’écrier: «Mon
Père!» Et ton Père qui voit dans les lieux secrets te récompensera.
Quelle promesse! Aucune prière, faite dans
ces conditions, ne restera sans effet. Le Père nous récompensera. Les
bénédictions qu’Il répandra sur nous, pendant toute notre vie, seront la preuve
manifeste qu’Il a entendu nos prières. C’est son amour et sa fidélité que nous
rencontrerons dans le secret, apportons-y de notre côté une pleine et entière
confiance.
«Car
il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu existe et qu’Il est le
rémunérateur de ceux qui le cherchent». (Hébreux 11:6)
L’exaucement de nos prières dépend non
seulement de notre ferveur et de notre foi, mais de l’amour et de la puissance
du Père. La leçon que le Maître tient aujourd’hui en réserve pour nous est
celle-ci: Le Père habite ce lieu secret, Il nous y attend, Il nous y voit et
nous y entend. Allons-y donc; demeurons-y pour un temps, puis retournons à nos
devoirs journaliers, fortifiés par cette promesse: Il nous récompensera
publiquement. Soyons assurés qu’elle se réalisera pour nous, et que notre
prière ne restera pas sans réponse. Pour raffermir notre foi en l’amour du
Père, Jésus prononce une troisième parole:
«Votre
Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez». (Mathieu
6:8)
À première vue, il semble que la prière
n’est pas nécessaire puisque Dieu sait avant nous ce dont nous avons besoin.
Mais en approfondissant ce sujet nous trouverons dans cette vérité de quoi
fortifier notre foi. Il ne s’agit pas, comme le croient les païens, de
contraindre à nous écouter un Dieu mal disposé à notre égard, et de répéter, à
cet effet, une certaine quantité de paroles avec plus ou moins de ferveur. Non,
mais nous nous poserons cette question:
«Mon
Père sait-Il que j’ai réellement besoin de ceci?»
Si l’Esprit nous rend le témoignage que ce
que nous demandons est réellement pour la gloire de Dieu, cette pensée nous
remplira de foi et de confiance, et nous nous écrierons: «Oui, mon Père le sait
et Il me l’accordera». La réponse se fait-elle attendre? Ne voyons là qu’un
encouragement à persévérer dans la prière et à assiéger le trône de Dieu.
«Bienheureuse liberté, bienheureuse
simplicité de l’enfant de Dieu». Christ prend la peine de graver cette leçon
dans notre cœur, et veut nous rapprocher de Dieu jusqu’à ce que le Saint-Esprit
ait opéré son oeuvre parfaite en nous.
Sommes-nous en danger d’être tellement
préoccupés de l’urgence de nos demandes que nous en venons à oublier que le
Père les connaît, alors sachons nous arrêter, faire silence et redire avec foi:
«Mon Père sait, mon Père voit, mon Père entend».
Nous qui sommes entrés à l’école de Christ
pour y apprendre à prier, recevons ses enseignements, mettons-les en pratique,
séjournons longtemps dans le lieu secret où le Père nous attend, fermons-en la porte
aux hommes et au monde, et écoutons ce que le Père
a à nous dire.
Le tête-à-tête avec lui deviendra notre
plus grande joie, et l’assurance que notre prière la plus intime sera exaucée
sera notre force jour après jour. Savoir que le Père sait ce dont nous avons
besoin, nous donnera, pleine et entière liberté de lui exposer nos demandes,
certains qu’il y pourvoira selon ses richesses, en Jésus-Christ.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
IV
--LA PRIÈRE MODÈLE
Voici
donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! (Mathieu 6:9)
Tout instituteur connaît la force de
l’exemple. Il ne dit pas seulement à l’enfant ce qu’il doit faire et comment il
faut le faire, mais encore il lui montre comment il peut le faire. Comprenant
notre faiblesse, notre céleste Instituteur nous fournit les termes mêmes avec
lesquels nous pouvons nous approcher du Père.
Dans l’Oraison dominicale nous avons une
formule de prière qui comprend toute la plénitude de la vie éternelle; elle est
si simple qu’un enfant peut la bégayer, et si divinement riche qu’elle renferme
tout ce que Dieu peut nous donner. Ce modèle doit inspirer toutes nos prières.
Il restera toujours l’expression par excellence des besoins de notre âme,
devant Dieu.
Notre Père qui est aux cieux! Pour
donner à ce terme d’adoration sa juste valeur, répétons ici qu’aucun des saints
de l’Ancienne Alliance n’a jamais osé s’adresser à Dieu comme, à, son Père. Ce
début nous révèle d’emblée la merveilleuse dispensation que le Fils est venu
nous apporter, en nous montrant son Père comme notre Père. Cette invocation
renferme le mystère de la Rédemption! -Christ nous délivrant de la malédiction,
afin que nous devenions enfants de Dieu; -le mystère de la
Régénération-l’Esprit nous donnant, par la nouvelle naissance, une vie
nouvelle. Le mystère de la Foi-la Parole préparant les disciples à la
bienheureuse expérience par laquelle ils auront à passer, avant que la
Rédemption soit accomplie!
Ces mots sont la clef de toute prière. Il
ne faut pas moins de la vie entière pour les étudier et de l’éternité pour les
comprendre. Apprendre à connaître Dieu comme notre Père, nous emparer de son
amour pour nous, voilà la première leçon, bien simple, mais si élevée que nous
ne pouvons la saisir complètement qu’à l’école de la prière.
Ce n’est que lorsque cet amour paternel de
Dieu nous est révélé par le Saint-Esprit, et que nous entrons en communion
personnelle avec Dieu que la puissance de la prière prend son plein
développement. D’autre part, la prière s’épanouit dans une sainte joie, dans la
contemplation de l’amour, de la tendresse, de la compassion et de la patience
infinis du Père. Laissons le Saint-Esprit réaliser, en nous ces paroles: Notre
Père qui es aux cieux, de telle sorte qu’elles remplissent notre cœur et
transforment notre vie, par elles nous pénétrerons dans le heu très saint en
dedans du voile.
Ton nom soit sanctifié. Une
remarque avant tout. Dans nos prières habituelles, ne sont-ce pas nos besoins,
nos désirs qui passent en première ligne, et seulement après que nous nous
préoccupons des intérêts du règne de Dieu? Ici le maître intervertit l’ordre
que nous avons établi. Tout d’abord: Ton nom! Ton règne! Ta volonté!
En second lieu: Donne-nous! Pardonne-nous!
Conduis-nous! Délivre-nous! Cette leçon a plus d’importance que nous ne le
pensons. Dans toute adoration sincère, Dieu a droit à la première place. Plus
nous nous oublierons nous-mêmes pour que Lui seul soit glorifié, plus ses
bénédictions descendront, riches et abondantes, sur nous. Qui a jamais perdu
quoi que ce soit pour avoir fait un
sacrifice au Père?
Il y a deux sortes de prières. La prière
personnelle et. celle d’intercession. Convenons-en, cette dernière nous prend
peu de temps et nous y mettons peu d’ardeur. Christ veut former à son école des
intercesseurs capables, par leur foi, de faire descendre la bénédiction d’en
haut sur son oeuvre ici-bas. Si nous résistons à cet enseignement-là, point de
développement possible dans la prière.
Un petit enfant demande d’abord à son Père
ce qu’il désire pour lui, mais bientôt il arrive à dire: «Donne-m’en aussi pour
ma sœur». Le fils ayant atteint l’âge d’homme, s’il se préoccupe avant tout des
intérêts de son père, en obtiendra facilement ce qu’il lui demandera pour
lui-même. Jésus veut nous former à cette vie de consécration dans laquelle nos
intérêts personnels sont subordonnés à la volonté de Dieu. Que cette œuvre
bénie se fasse en chacun de nous, à la, gloire de Dieu!
Ton nom soit sanctifié. Quel nom?
le nom béni de Père! Le mot saint est le mot central de l’Ancien Testament,
celui de Père est le mot central du Nouveau. Toute la gloire et la sainteté de
Dieu se révèlent dans ce nom d’amour. Et comment sera-t-il sanctifié ? Par Dieu
lui-même.
«Je
sanctifierai mon grand nom que vous avez profané.». (Ezéchiel 36:23)
Notre union avec Dieu par la prière
devrait être de telle nature que nous proclamions par notre vie au milieu monde
la sainteté et la grandeur du nom Père. Que ce soit notre être tout entier qui
répète: Notre Père... que ton nom soit sanctifié!
Ton règne vienne. Le Père est un
Roi, il possède donc un royaume. Le prince-héritier d’un roi de la terre n’a
pas d’ambition plus haute que la gloire du royaume de son père. En temps de
guerre ou de danger public, cette ambition devient sa passion dominante, et il
n’a plus d’autre pensée.
Les enfants du Père céleste sont ici-bas
sur une terre ennemie où le royaume des cieux n’est pas encore manifesté. Quoi
de plus naturel, lorsqu’ils ont appris à sanctifier le nom du Père que de les
entendre crier avec un enthousiasme mêlé d’impatience: «Ton règne vienne!» La
venue du règne de Dieu, n’est-ce pas la révélation de la gloire du Père, la
sanctification de ses enfants et le salut du monde? La venue du règne de Dieu
dépend de nos prières! Y avons-nous songé? Joignons donc nos voix au cri ardent
des rachetés
«Ton
règne vienne!»
Ta volonté soit faite, sur la terre
comme au ciel. Que de fois en notre vie n’avons-nous appliqué cette prière
qu’à subir la volonté de Dieu, oubliant qu’au ciel la volonté de Dieu est faite
et non subie, demandons l’esprit d’adoration, de soumission et d’obéissance,
par lequel nous pouvons faire cette volonté.
Le bonheur des anges est de l’accomplir.
Plus nous ferons la volonté du Père, plus, le royaume des cieux sera réalisé en
nous. Dès que la foi a accepté l’amour du Père, l’obéissance accepte sa
volonté.
Donne-nous aujourd’hui notre pain
quotidien. Si nous sommes entièrement soumis au Père, notre premier soin
sera de sanctifier son nom, d’avancer son règne et de faire sa volonté. Alors,
mais seulement alors, nous aurons la liberté de demander notre pain quotidien.
Un maître prend soin de la nourriture de son serviteur, un général de celle de
ses soldats, un père de celle de ses enfants. Le Père céleste ne prendra-t-Il
pas soin de l’enfant qui, dans sa prière, s’est préoccupé avant toutes choses
de ses intérêts à lui?
Nous pourrons dire avec une parfaite
assurance: «Père, je ne veux travailler que pour toi, je ne veux vivre que pour
t’honorer, je sais que tu prendras soin de moi».
En nous consacrant entièrement au service
de Dieu, et en ne voulant plus que ce qu’Il veut, nous aurons une liberté
merveilleuse pour lui demander les choses de la vie présente.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Le pain est la nourriture
essentielle du corps, le pardon des offenses est le premier besoin de l’âme. La
promesse est aussi certaine pour l’un que pour l’autre. Avant d’être enfant du
Père, nous sommes des pécheurs; C’est le sang précieux de Christ, versé pour
nous, qui nous a acquis le droit de nous présenter devant le Père, et de lui
demander son pardon.
Prenons garde que cette demande ne
devienne une simple formule: ce ne sont que les fautes réellement confessées
qui sont réellement pardonnées. Acceptons le pardon qui nous est promis, avec
foi, comme une vérité spirituelle. C’est la porte par laquelle nous pénétrons
dans les privilèges des enfants de Dieu, mais n’oublions pas la condition imposée.
Il est impossible de faire une expérience
complète du pardon si nous ne l’exerçons pas envers notre prochain. La relation
de l’enfant de Dieu avec son Père s’exprime par le mot pardonne, celle de
l’homme avec son frère par le mot pardonnons. Il faut que le chrétien arrive à
dire avec sincérité qu’il n’est plus personne qu’il ne puisse aimer d’un amour
chrétien.
Ne nous induis pas en tentation, mais
délivre-nous du mal. Les trois demandes de notre pain quotidien, du pardon
de nos offenses, de la délivrance du mal et de la tentation renferment tout ce
qui nous est nécessaire.
Pourrions-nous prier avec efficace si nous
n’étions convaincus que Dieu peut nous garder
de
la puissance du malin? Enfants de Dieu! Voilà dans quel esprit Jésus veut que nous
priions notre Père qui est aux cieux.
Que son nom, son règne, sa volonté tiennent
la première place dans nos requêtes, et, nous pouvons être assurés que Dieu
pourvoira à nos besoins temporels, nous pardonnera nos péchés et nous
préservera de tout mal.
La prière nous révèle ainsi que pour
l’enfant de Dieu, le Père est tout, oui, tout, et que ce qui est à lui
appartient aussi à son enfant. Que notre prière soit une véritable communion
entre lui et nous, et qu’elle nous ramène constamment aux pieds de Celui qui
est le commencement et la fin.
Car c’est à toi qu’appartiennent dans tous
les siècles, le règne, la puissance et la gloire, Amen. Fils du Père,
enseigne-nous à dire «Notre Père!»
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
V
--LA CERTITUDE DE L’EXAUCEMENT
Demandez
et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, heurtez et l’on vous ouvrira
car quiconque demande, reçoit, qui cherche, trouve, et l’on ouvre à celui qui
heurte. (Mathieu 7:7,8)
Vous
demandez et vous ne recevez pas parce que vous demandez mal. (Jacques 4:3)
Nous voici pour la seconde fois sur la
montagne avec le Seigneur. Il parle encore de la prière. La première fois, Il
nous a montré le Père qu’on trouve dans le secret, mais qui récompense
publiquement, Il nous a donnés ensuite la prière modèle. Aujourd’hui Il veut
nous enseigner ce que l’Ecriture considère comme essentiel dans la prière:
l’assurance qu’elle est entendue et exaucée.
Remarquez que dans notre texte, Il se sert
chaque fois d’expressions qui ont à peu près la même signification et qui
contiennent la même promesse. «L’on vous donnera, vous trouverez, il vous sera
ouvert.
Comme raison d’une pareille certitude, le
Maître allègue la loi du royaume du Père: «Celui qui demande reçoit, celui qui
cherche trouve et l’on ouvre à celui qui heurte».
Par cette promesse six fois répétée, Il
veut graver cette vérité dans nos cœurs: que nous pouvons et devons attendre
avec assurance une réponse à notre prière, et Il veut, que nous sentions toute
l’importance de cette leçon. Le Seigneur emploie trois mots: demander,
chercher, heurter. Chacun exprime une nuance qu’Il a voulue.
--Demander
s’applique aux dons que nous désirons obtenir.
--Chercher,
c’est le mot dont l’Ecriture se sert lorsqu’il s’agit de trouver Dieu lui-même,
non seulement au moment de l’adversité, mais dans une communion intime et
permanente.
--Heurter
exprime notre demande d’admission à demeurer en lui et avec lui.
Demander un don, et le recevoir amène tout
naturellement à chercher et à trouver Celui qui l’accorde, et à heurter à la
porte du Père, porte qui s’ouvre devant l’âme qui, frappe. Aucune prière ne
sera adressée en vain, le Seigneur veut que nous en soyons assurés et ces
répétitions prouvent qu’il connaît notre cœur avec ses doutes et sa méfiance.
Au début de ses leçons sur la prière, Il cherche à inculquer cette vérité dans
le cœur de ses élèves: Demandez
et il vous sera donné.
Quiconque demande reçoit. Si vous demandez
et ne recevez rien, c’est qu’il manque quelque chose à votre prière. Persévérez
et laissez-vous instruire par la Parole et par l’Esprit qui cherchent à
éveiller en vous cette confiance et cette assurance et veillez à ce qu’elles
vous soient conservées.
«Demandez et il vous sera donné».
Christ n’a pas, dans son enseignement, de stimulant plus puissant pour engager
les siens à persévérer dans la prière.
Pour s’assurer de la justesse d’un
problème d’arithmétique, on en fait la preuve. Il en est de même pour nos
prières; si elles sont ce qu’elles doivent être, elles obtiendront une réponse.
Cette réponse sera la preuve! Prenons en toute simplicité cette parole du
Maître: «Quiconque demande reçoit». Il a de bonnes raisons pour nous parler sur
ce ton absolu.
N’affaiblissons pas sa parole par les
subtilités de notre sagesse humaine. Nous ne pourrons jamais affronter les
difficultés et résoudre les problèmes de la vie, si nous ne commençons pas à
accepter la Parole de Dieu et les promesses qu’elle renferme, en y mettant
notre ferme confiance. Inscrivez ces mots en lettres d’or dans votre chambre de
prière et dans votre cœur.
Le Maître nous enseigne que la prière se
compose de deux parties, l’une humaine et l’autre divine. La première consiste
à demander, la seconde à accorder. Ces deux parties forment donc un tout; c’est
comme si Dieu nous disait que nous ne devons prendre aucun repos jusqu’à ce que
nous ayons obtenu une réponse.
Telle est sa volonté. Toute requête
présentée par un enfant de Dieu doit être exaucée. Si nous ne recevons pas de
réponse, ne nous endormons pas dans notre paresse, nous croyant résignés et
supposant qu’il n’entre pas dans les vues de Dieu de nous répondre.
Non, si tel est le cas, il y a quelque
chose dans notre prière qui n’est pas selon sa volonté; sollicitons tout
d’abord la grâce de prier de telle sorte que l’exaucement ne puisse plus nous
être refusé. Il est plus facile à la chair de se résigner à n’être pas exaucé
que de permettre à l’Esprit de sonder au plus profond de notre âme et de la
purifier jusqu’à ce que notre prière soit ce qu’elle doit être.
Une des preuves les plus irrécusables de
la faiblesse de la vie spirituelle de nos jours, c’est que tant de chrétiens
prennent si aisément leur parti de n’avoir jamais fait l’expérience personnelle
de prières exaucées.
Ils prient chaque jour, ils demandent
beaucoup et espèrent que sur le nombre, quelques-unes de leurs prières seront
entendues, mais ils ignorent ces exaucements directs qui devraient
être la règle journalière de leur vie.
Que veut notre Père? Une communication
constante avec nous, au moyen de la prière faite et exaucée. Il veut que nous
lui apportions le fardeau de chaque jour, et chaque jour Il fera pour nous ce
que nous lui demandons. N’est-ce pas par ses réponses à leurs prières que les
saints de l’Ancienne Alliance apprirent à reconnaître en Dieu, le Dieu vivant.
«Mais
Dieu m’a exaucé, Il a été attentif à la voix de ma prière». (Psaume 66:19)
«Je
me réjouis de ce que l’Eternel entend ma voix et mes supplications». (Psaume
116:1)
Il y a des cas où la réponse est un refus,
parce que la requête n’est pas d’accord avec la Parole de Dieu. Ainsi lorsque
Moïse demanda à entrer dans le pays de Canaan, il obtint une réponse, mais une
réponse négative.
Notre Père, dans sa bonté, nous fait
connaître quand Il ne peut nous exaucer. Alors écrions-nous comme le Fils de
l’homme en Gethsémané :
«Toutefois que ma volonté ne se fasse pas, mais la
tienne». (Luc 22:42)
Il fut révélé à Moïse, le serviteur et à
Christ, le Fils, que leurs requêtes n’étaient pas conformes à ce que Dieu avait
décrété. À ceux qui veulent être dociles, Dieu montrera en son temps, par sa
Parole et son Esprit, si leur prière est selon sa volonté ou non, Retirons
notre demande si elle n’est pas d’accord avec l’Esprit de Dieu ou, persévérons jusqu’à
ce que la réponse nous soit donnée.
Que notre pauvre cœur est naturellement
éloigné de Dieu, pour qu’il nous soit si difficile de nous emparer de telles
promesses! Notre esprit accepte les mots et croit à leur vérité; mais la foi du
cœur qui les possède et s’en réjouit est lente à venir, grâce à la faiblesse de
notre vie spirituelle. Qu’elle est misérable, notre compréhension des pensées
de Dieu!
Regardons à Jésus, prenons ses paroles en toute simplicité, que son Esprit leur donne force et vie, afin qu’elles
pénètrent notre vie intérieure. Ne soyons satisfaits que lorsque nos prières
seront portées jusqu’au trône du Père, sur les ailes des paroles mêmes de
Jésus: «Demandez et il vous sera donné». Bien-aimés condisciples à l’école de
Christ, apprenons cette leçon consciencieusement.
Commençons à croire implicitement à ces
paroles, et à l’heure voulue, Jésus nous enseignera à les comprendre
parfaitement.
Que les chétives expériences de notre
incrédulité ne nous donnent pas la mesure de ce que notre foi peut attendre et
espérer. À chaque instant de notre vie, tenons ferme cette joyeuse assurance.
La prière qui s’élève de la terre et la réponse qui descend du ciel sont faites
l’une pour l’autre. Confions-nous en Jésus, Il nous enseignera à prier de telle
sorte que nous soyons exaucés. Il nous en donne le gage dans la parole que nous
venons d’étudier: «Demandez et il vous sera donné».
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
VI --L’INFINIE BONTÉ DE DIEU
Lequel
de vous donnera une pierre, à son fils, s’il lui demande du pain? Ou s’il
demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous
l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte
raison, votre Père qui est dans les cieux, donnera-t-Il de bonnes choses à ceux
qui les lui demandent. (Mathieu 7:9-11)
Notre Seigneur confirme par ces paroles ce
qu’Il a dit précédemment sur la certitude de l’exaucement. Pour nous enlever
tout doute et nous montrer sur quel terrain solide repose sa promesse, Il en
appelle aux expériences que nous avons faites sur la terre. Nous avons été
enfants, nous savons donc ce que nous attendions de notre père, et ceux qui
sont pères de famille trouvent tout naturel qu’un père écoute son enfant.
Le Seigneur nous invite à détourner nos
regards des parents terrestres, dont les meilleurs, dit-Il, ne sont que
mauvais, et de les élever jusqu’à notre Père céleste qui, lui, est parfait et
de calculer COMBIEN PLUS Il donnera de bonnes choses à ceux qui les lui
demandent.
Jésus veut nous amener à une assurance et
à une confiance toujours plus grandes en notre Dieu, Pourquoi ne pas lui
accorder ce que nous n’hésitons pas à donner à un père terrestre ? Ces
paroles si simples renferment un enseignement spirituel profond. La prière n’a
de force qu’en raison du degré d’intimité qui existe entre Dieu et son enfant.
Elle ne sera vraiment efficace que si ce dernier consacre sa vie aux intérêts
de son Père, et jouit des privilèges qu’il en reçoit.
Ainsi la promesse: Demandez et vous
recevrez ne reçoit son plein accomplissement qu’en raison de l’amour qui existe
entre nous et notre Père céleste. Aujourd’hui notre leçon est celle-ci: -Vivons
en enfant de Dieu. Présentons nos prières à ce titre-là et elles seront
certainement entendues.
Quelle doit être la vie du véritable
enfant de Dieu? Nous trouverons la réponse à cette question dans n’importe quel
intérieur de famille.
Le fils qui, par dépit, abandonne la
maison paternelle, qui n’y ressent aucune joie, qui n’éprouve aucun bonheur à
obéir à son père et qui, malgré tout, continue à demander, espérant obtenir ce
qu’il réclame, sera certainement déçu dans son attente. Celui qui au contraire
met sa joie et son bonheur dans ses relations d’amour avec son père ne tardera
pas à découvrir que celui-ci n’est jamais plus heureux que lorsqu’il lui
accorde ses requêtes. L’Ecriture dit, dans l’épître aux Romains (8:14) «Tous
ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu».
Soyons-en certains, celui qui laissera
l’Esprit de Dieu diriger sa vie, apprendra à prier, et la réponse du Père
céleste dépendra du degré d’obéissance de son enfant.
Étudions pendant quelques instants ce que
doit être cette vie d’obéissance, base de la prière et de la foi. Nous verrons
dans le sermon sur la montagne que les promesses du Sauveur et ses
enseignements forment un tout. Qui veut obtenir les unes, doit obéir aux
autres. C’est comme si, à cette parole: «Demandez et il vous sera donné» le
Seigneur ajoutait: -J’ai fait cette promesse à ceux dont j’ai dit: «Ils
seront appelés fils de Dieu, ils verront Dieu». (Mathieu 5:8-9) J’ai
fait ces promesses à ceux de mes enfants qui obéissent à ma parole: «Que
votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres,
et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les cieux». (Mathieu
5:16)
--
À ceux qui
marchent dans l’amour du prochain: «Afin que vous soyez fils de votre Père
qui est dans les cieux». (Mathieu
5:45)
--À
ceux qui s’efforcent d’être «parfaits comme votre Père céleste est parfait».
(Mathieu 5:48)
--À
ceux qui pratiquent les commandements du Père, tels qu’Il les a donnés dans
Mathieu 6:1 à 18, non pour les
hommes mais pour «le Père qui voit dans le secret». (Mathieu 6:18)
--À
ceux qui pardonnent comme «votre Père céleste vous pardonnera aussi».
--À
ceux qui se confiant en lui pour tous les besoins matériels «recherchent
premièrement le royaume des cieux et sa justice». (Mathieu 6:33)
--À
ceux qui ne disent pas seulement «Seigneur, Seigneur, mais qui font la
volonté de leur Père qui est dans les cieux». (Mathieu 7:21)
Voilà ce que sont les enfants de Dieu dont la vie
est consacrée au service du Père. Leurs prières, quelque nombreuses qu’elles
soient, seront toujours exaucées, cela est bien évident.
Mais le tableau que nous venons de tracer
ne pourrait-il pas décourager une âme faible? S’il faut d’abord satisfaire à ce
portrait d’un enfant de Dieu, n’y aura-t-il pas beaucoup de gens qui devront
renoncer à tout espoir d’exaucements? Cette difficulté se résout d’elle-même si
nous réfléchissons à la bienheureuse relation qui existe entre le Père et ses
enfants. Il y a de grandes différences entre les enfants soit par l’âge, soit
par les dons qu’ils ont reçus; mais le Père demande de tous l’abandon complet
d’eux-mêmes, seul moyen de vivre dans l’obéissance et la vérité. Il a le droit
d’occuper le cœur tout entier de son enfant.
Dès qu’Il voit son enfant chercher
loyalement à lui complaire en toutes choses, Il l’écoute et Il l’exauce.
Prenons le sermon sur la montagne, pour guide de notre vie et nous acquerrons,
malgré mainte faiblesse et mainte chute, une plus grande liberté pour réclamer
l’accomplissement des promesses qui nous ont été faites. Les noms de Père et
d’enfant n’en seront-ils pas le gage?
Jésus veut nous dire aujourd’hui que le
secret de toute prière efficace, c’est d’avoir le cœur pénétré de l’amour
paternel de Dieu. Approfondissons tout ce que ce nom de Père comporte.
Supposons le meilleur des pères terrestres, pensons à la tendresse et à l’amour
avec lesquels il accueille les demandes de son enfant et à la joie qu’il
éprouve de les lui accorder lorsqu’elles sont raisonnables.
Puis élevons nos regards à l’amour
paternel et infini de Dieu, en réfléchissant avec combien plus de tendresse et
de joie, il aime à nous exaucer lorsque nous le prions comme Il veut être prié.
Ne passons pas seulement l’heure de la
prière, mais notre vie tout entière sous la divine influence du Saint-Esprit.
L’enfant qui ne se soucie de connaître l’amour de son père que lorsqu’il a
quelque chose à lui demander, n’obtiendra rien certainement. Mais celui qui
reconnaît toujours et en toutes choses Dieu pour son Père, et qui passe avec
joie sa vie en sa présence, fera l’expérience que l’amour de Dieu et
l’accomplissement de ses promesses sont une seule et même chose.
Chers compagnons de route, nous comprenons
pourquoi tant de prières demeurent sans exaucements. Au lieu des
éclaircissements nouveaux que nous nous attendions à recevoir, Christ résume
tout dans ce cri: «Abba, Père». «Notre Père qui es aux: cieux!» Voilà la clef
de toute prière qui s’élèvera; jusqu’à Dieu.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
VII --LE DON QUI RENFERME TOUS LES DONS
Si
donc, tout méchants que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos
enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui
le lui demandent.
(Luc 11:13)
Dans notre dernier chapitre, nous avons
étudié ces mêmes mots: COMBIEN PLUS, que le Seigneur avait prononcé dans le
sermon sur la montagne. Ici en répétant ces mots, nous observons une
différence. Il n’est plus question des bonnes choses données par le Père, mais
du don par excellence, celui qui renferme tous les autres et celui que le Père
accorde avec le plus de bonheur. N’est-ce pas alors celui que nous devons
rechercher en premier lieu et avec le plus d’ardeur? Jésus nous montre la
valeur indicible du Saint-Esprit, Il nous en parle comme de «la promesse du
Père».
Un père terrestre voudrait avoir la
puissance de transmettre à son fils ce qu’il a de, meilleur en lui, il serait
sûr ainsi de se l’attacher plus fortement, mais ce que lui ne peut pas faire,
le Père céleste le peut et le veut en donnant à tous ceux qui le lui demandent,
son Esprit, l’essence même de son être et de sa vie. Réfléchissons à la portée
de ces paroles: Dieu donne son Esprit à son enfant sur la terre.
La gloire de Jésus sur la terre c’est que
l’Esprit de son Père était en lui. Au moment de son baptême dans le Jourdain,
la voix de Dieu l’a proclamé Fils bien-aimé, et l’Esprit de Dieu est descendu
sur lui. De même l’apôtre dit de nous:
«Et parce
que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel
crie: «Abba, Père». (Galates 4:6)
Un roi cherchera, dans l’éducation qu’il
fait donner à son fils, à développer chez lui un esprit que nous appellerons
royal. Notre Père veut faire notre éducation en vue de la vie future, vie
sainte et céleste qui est la sienne. Pour atteindre ce but, dans son grand
amour, Il nous donne son propre Esprit. Après avoir offert son sang sur la
croix, pour la rémission des péchés, Jésus est entré dans la gloire pour nous
obtenir le don ineffable du Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit nous met en communion
intime avec le Père et le Fils; il est la preuve donnée par Dieu que le Père
nous aime du même amour dont Il a aimé le Fils, et c’est par le Saint-Esprit
que nous acquérons la place d’enfants obéissants et consacrés au Père, en
imitant, dans notre vie, le modèle tracé par Jésus dans sa carrière terrestre.
Ne ressort-il pas alors que le premier et
le principal objet de nos prières doit être ce don du Saint-Esprit? N’est-Il
pas nécessaire à notre vie spirituelle?
Le Saint-Esprit, seul, nous permet de nous
approprier tout ce qui est en Jésus, de grâce et de vérité. Si nous nous
abandonnons entièrement à l’Esprit, le laissant librement agir, Il manifestera
et maintiendra la vie de Christ en nous. S’il est une prière qui nous amène au
trône de Dieu, et nous y retienne, c’est bien celle-ci: «Que le Saint-Esprit que nous, enfants du Père, avons
reçu, habite en nous puissamment et rayonne au dehors d’une vive et éclatante
lumière».
L’Esprit répond à tous les besoins du cœur
et de l’âme de celui qui croit. Arrêtons un moment notre pensée sur les noms
divers qu’Il porte. L’Esprit de grâce révèle et communique toute la grâce qui
se trouve en Jésus. L’Esprit de foi nous enseigne à croire. L’Esprit d’adoption
rend témoignage en nous-mêmes que nous sommes enfants de Dieu, et nous pousse à
crier en toute confiance «Abba, Père». L’Esprit de vérité nous révèle la vérité
tout entière et fait que toute parole de Dieu est pour nous esprit et vérité.
L’Esprit de prière nous accorde le privilège de nous entretenir avec le Père
avec l’assurance de l’exaucement. L’Esprit de sainteté manifeste la sainte
présence du Père et nous la communique.
L’Esprit de force nous rend capables, de
témoigner hardiment notre foi et de travailler efficacement au service du Père.
L’Esprit de gloire est le gage de notre héritage céleste et glorieux.
Ne voilà-t-il pas autant de preuves que
l’enfant de Dieu a besoin surtout d’être rempli du Saint-Esprit? Jésus nous
enseigne aujourd’hui que le désir ardent du Père est de nous accorder son
Esprit si nous ne le lui demandons avec une foi d’enfant, nous; appuyant sur
cette parole: «COMBIEN
PLUS le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux, qui le lui demandent.
(Luc 11:13)
Dans ces versets «Il a répandu le Saint-Esprit
sur nous avec abondance», (Tite 3:6) et dans ce commandement: «Soyez
remplis de l’Esprit», (Ephésiens 5:19) nous avons la mesure de ce que
Dieu veut donner et de ce que nous pouvons recevoir.
En tant qu’enfants de Dieu nous avons déjà
reçu le Saint-Esprit, mais nous devons continuer à demander ses dons spéciaux
au fur et à mesure qu’il nous les faut, et à le posséder d’une façon plus
complète et permanente. Le sarment est bien rempli de la sève que lui donne le
cep, mais il faut qu’elle circule constamment en lui pour que son fruit arrive
à maturité complète. Le chrétien lui aussi, joyeux de posséder le Saint-Esprit,
en demandera une effusion toujours plus abondante, pour pouvoir porter plus de
fruits.
Ceci bien établi, quand nous demandons à
être remplis de l’Esprit, ne cherchons pas la réponse dans nos sentiments seulement.
Saisissons par un acte de foi toutes les bénédictions spirituelles, et que
notre foi soit assez complète pour qu’au moment même de la prière, nous
puissions dire: «Nous
avons reçu ce que nous avons demandé, la plénitude de l’Esprit m’appartient désormais».
Persévérons avec actions de grâces dans
cette prière de la foi. Que ce soit le cœur pénétré de reconnaissance pour la
bénédiction reçue, que nous continuions à la demander jusqu’à ce qu’elle inonde
notre être tout entier.
Sans la reconnaissance, et sans l’action
de grâces, l’Esprit de Dieu ne prendra jamais possession peine et entière de
nous.
Rappelons-nous la leçon que le Seigneur
nous donne aujourd’hui: «S’il y a une chose dont nous puissions être sûrs en ce
monde, c’est celle-ci: Le Père veut que nous soyons remplis du Saint-Esprit, et
c’est sa joie de nous le donner».
Lorsque nous aurons appris à prier de la
sorte pour ce qui nous concerne et à puiser jour après jour ce qu’il nous faut
dans le trésor que nous possédons aux cieux, avec quelle liberté et quelle
puissance ne prierons nous pas pour obtenir une nouvelle effusion de l’Esprit
sur l’Eglise, sur tout ce qui se fait pour l’avancement du règne de Dieu et sur
toute chair. Celui qui prie avec le plus de foi pour lui-même apprend à prier
avec le plus de foi pour les autres.
Le Père donne l’Esprit-Saint à qui le lui
demande, non pas en petite mesure, mais au contraire en grande abondance,
surtout si on le lui réclame pour les autres.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
VIII --LA HARDIESSE DES AMIS DE DIEU
Si
l’un de vous avait un ami et qu’il allât le trouver au milieu de la nuit pour
lui dire: mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis qui voyage est
arrivé chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et que cet ami lui répondit de
l’intérieur: Ne m’importune pas, ma porte est déjà fermée, et mes petits
enfants sont au lit avec moi, je ne puis me lever pour te donner ces pains. Eh
bien! je vous dis alors même qu’il ne se lèverait pas pour les lui donner parce
qu’il est son ami, il se lèvera à cause de son importunité et lui donnera tout
ce dont il a besoin.
(Luc 11:5-8)
Le sermon sur la montagne a été le premier
enseignement, donné par le Seigneur à ses disciples, mais ce ne fut guère qu’un
an plus tard qu’ils demandèrent à Jésus de leur enseigner à prier. Il leur
répondit en leur donnant l’Oraison dominicale pour modèle, et leur montra comme
tout à nouveau ce qu’Il leur avait déjà révélé de l’amour paternel de Dieu et
de la certitude de l’exaucement.
Entre ces deux enseignements, Jésus a
prononcé la parabole qui nous occupe ici, où Il. nous démontre la volonté de
Dieu que nous priions, non seulement pour nous, mais encore pour ceux qui
périssent autour de nous. Dans la prière d’intercession, une grande hardiesse est
souvent nécessaire, toujours permise et même agréable à Dieu.
Cette parabole est riche en instructions à
cet égard. Nous y distinguons d’abord, l’amour qui cherche à secourir les
malheureux qui nous entourent: Un de mes amis est arrivé chez moi. Puis
l’indigence qui fait pousser ce cri: Je n’ai rien à lui offrir. Enfin la
confiance que le secours lui sera accordé. Si l’un de vous a un ami et lui
dise: Prête-moi trois pains. Sur le refus inattendu: Je ne puis me lever pour
te donner ces pains, l’intercesseur sans se décourager, persévère dans sa
requête. Alors... il se lèvera à cause de son importunité. Le premier obtient
enfin la récompense de sa prière, il recevra autant qu’il en désire.
La pensée centrale de ce récit c’est la
prière considérée comme un appel à l’amour de Dieu. Il en ressort deux leçons
spéciales.
D’abord si nous sommes amis de Dieu et si
nous nous approchons de lui en cette qualité, nous sommes amis des nécessiteux.
Dès que nous aurons réalisé l’amour de Dieu pour nous, nécessairement nous en
éprouverons pour notre prochain. Secondement, quand nous allons à Dieu comme
ses amis, nous avons le droit de réclamer une réponse. Toute prière a pour but
d’obtenir force et bénédiction pour nous-mêmes, pour les autres et tout à la gloire
de Dieu.
C’est par la prière d’intercession,
qu’Abraham, Jacob, Moïse, Samuel et Elie ont montré quelle était leur puissance
auprès de Dieu, et qu’ils ont remporté la victoire sur lui. De même lorsque
nous cherchons à être en bénédiction à ceux qui nous entourent, nous pouvons
sans crainte, compter sur la grâce de Dieu pour obtenir la victoire.
Seigneur! j’ai un ami qu’il me faut
secourir. Ta bonté et tes richesses sont infinies, accorde-moi ce qui m’est
nécessaire pour le sauver. Si moi, qui suis mauvais, je suis prêt à faire pour
mon ami tout ce que je pourrai, combien plus toi, mon ami céleste, voudras-tu
m’accorder ce que je te demande.
Une question se pose ici. Si l’amour
paternel de Dieu ne nous donne pas une confiance entière en la puissance de la
prière, la pensée de son affection en tant qu’Ami le fera-telle davantage?
Quand l’enfant obtient de son père ce
qu’il lui demande, nous sommes tentés de croire qu’il est tout naturel au père
de le lui accorder. Avec un ami la liberté est plus en jeu, donc la bonté a
plus de prix, dépendant moins des relations de la nature que du caractère et du
degré de sympathie. La position de l’enfant est celle d’une dépendance absolue
vis-à-vis du père. Deux amis, même d’âge ou de rangs, différents, sont beaucoup
plus sur un pied d’égalité.
Notre Seigneur en nous expliquant la
prière veut que nous nous approchions de Dieu en qualité d’amis, aussi bien que
d’enfant, et nous le pouvons lorsque notre vie et l’Esprit qui nous animent
sont d’accord avec sa volonté. Nous devons vivre sur un pied d’intimité avec
Dieu. Nous sommes toujours enfants du Père quand bien même nous serions
éloignés de lui, mais nous ne saurions être amis que par une constante
fidélité.
«Vous
êtes donc mes amis, si vous faites ce que je vous commande». (Jean 15:14)
«Tu
vois que la foi agissait avec ses oeuvres et que par les oeuvres la foi lut
rendue parfaite. Ainsi s’accomplit ce que dit l’Ecriture: Abraham crut à Dieu
et cela lui fut imputé à justice, et il fut appelé ami de Dieu.» (Jacques 2:23)
C’est le même Esprit (1Corinthiens
12:4) qui nous aide dans la prière, et si nous vivons en amis de Dieu, nous
serons libres de dire: «Oui, j’ai un ami auquel je puis aller même à minuit».
Dieu a égard au but que nous nous proposons en le priant. Si nous n’avons que
nous-mêmes en vue, nous ne recevrons pas tout ce que nous voudrions, mais s’II
voit que notre désir est de le glorifier en devenant une source de bénédictions
pour autrui, nous n’aurons pas prié en vain. D’autre part, si nous attendons,
pour prier en faveur des autres que Dieu nous ait rendus assez riches pour
qu’aucun sacrifice ne nous soit plus nécessaire, nous n’obtiendrons rien. Au
contraire, si nous pouvons nous rendre le témoignage que nous avons fait un
effort en faveur d’un ami malheureux, et que malgré notre indigence nous avons
commencé une oeuvre d’amour envers lui, sachant que notre ami céleste viendra à
notre aide, soyons certains que notre prière sera exaucée.
Cependant l’exaucement ne vient pas
toujours tout de suite. C’est par la foi que nous honorons Dieu; dans la prière
d’intercession la foi est aussi mise à l’épreuve. Cette prière-là est la
véritable pierre de touche de notre amour pour Dieu et notre prochain. Par elle
on jugera si nous aimons réellement les pécheurs, jusqu’à sacrifier nos aises,
à nous lever à minuit pour aller implorer ce qui leur est nécessaire et à ne
prendre aucun repos que nous ne l’ayons obtenu. Par elle aussi, on reconnaîtra
que nos rapports avec Dieu sont ceux de l’ami avec son intime. Prions donc
jusqu’à complet exaucement!
Quel mystère! Dieu a fait la promesse, Il
est parfaitement résolu à en accorder l’accomplissement, et toutefois Il la
fait attendre! N’oublions pas qu’il est de souveraine importance que les
chrétiens se confient pleinement en leur céleste ami et nous comprendrons mieux
l’intention éducatrice de Dieu par l’exaucement différé.
Il veut leur enseigner que la persévérance
est nécessaire pour remporter la victoire, et qu’ils possèdent une arme
puissante s’ils veulent s’en servir. Il y a une foi qui tout en connaissant la
promesse, n’en obtient cependant pas la réalisation.
«C’est
dans la foi qu’ils sont tous morts sans avoir obtenu les choses promises. Tous
ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui
leur était promis». (Hébreux 11:13,39)
La réponse différée, et la promesse
restant sans réalisation sont cette épreuve de la foi qui est plus précieuse
que l’or, et qui a pour but de la purifier et de la fortifier. Le fidèle doit
s’emparer de cette promesse et ne l’abandonner que lorsqu’il a obtenu ce qu’il
réclame.
Que tout enfant de Dieu, au service de son
Père, prenne courage! Que les parents et les enfants, le moniteur et ses
élèves, l’ancien et le diacre dans leurs visites, le pasteur et son troupeau,
que ceux qui dans quelque sphère que ce soit portent le message du salut à ceux
qui périssent, que tous ceux-là, en un mot, prennent courage!
Si par notre importunité, nous parvenons à
triompher de l’indifférence égoïste d’un ami terrestre, que de grandes et
merveilleuses choses par une importunité semblable, n’arriverons-nous pas à
conquérir auprès de l’Ami céleste qui aime à donner bien qu’Il soit constamment
retenu dans sa générosité, par notre incapacité à profiter de ses trésors.
Rendons-lui grâces de ce qu’en différant
sa réponse, Il fait notre éducation en nous amenant à une communion plus intime
avec lui et à une foi plus grande en ses promesses. Tenons-nous ferme à ce
câble à trois cordes que rien ne peut rompre: l’ami affamé réclamant un
service, l’ami en prière cherchant à secourir, et l’ami Tout-puissant aimant a
donner, tout ce qui lui est demandé.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
IX --LA PRIÈRE PRÉPARE LES OUVRIERS
Alors
Il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers.
Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.
(Mathieu 9:37,38)
Le Seigneur a souvent enseigné à ses
disciples qu’il faut prier et constamment il faut prier, mais Il leur a rarement
dit ce qu’il faut demander, il s’en est remis à leur sentiment personnel, et à
la direction de l’Esprit. Ici, nous avons un sujet de prière positif. Si nous
nous rappelons qu’il y a une grande moisson toute prête, et peu d’ouvriers pour
la recueillir, nous supplierons le Maître de la moisson d’en envoyer un grand
nombre. Ici, comme dans la parabole de l’ami survenant à minuit, Il veut que
notre prière ne soit pas égoïste, mais qu’elle devienne le canal de riches
bénédictions pour d’autres.
N’est-il pas étrange que le Maître de la
moisson exhorte ses disciples à demander un accroissement d’ouvriers? Ne
pourrait-Il pas y pourvoir sans cela? Ne sait-Il pas que les ouvriers manquent
?
Ces questions touchent aux profondeurs
mystérieuses de la prière et de sa puissance (dans le royaume de Dieu. La
prière n’est en effet, ni une forme ni un symbole, mais une force d’où dépend
la récolte de la moisson et la venue du règne de Dieu.)
«Voyant
la foule, Jésus fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était
languissante et abattue comme des brebis qui n’ont point de berger». (Mathieu
9:36)
Il sollicite alors ses disciples de prier
le Père d’envoyer des ouvriers. S’Il le fit c’est qu’Il savait leur prière
nécessaire et efficace. Le voile qui nous cache le monde invisible était
transparent pour l’âme sainte et cependant humaine de Jésus. La relation
secrète entre la cause et l’effet dans le monde spirituel n’était point un
mystère pour lui. Il savait que Dieu en appelant Abraham, Moïse. Josué, Samuel,
Daniel à exercer en son nom leur avait en même temps conféré le droit d’appeler
à leur secours la force d’en Haut, à mesure qu’ils en auraient besoin. Jésus
savait que Dieu avait confié son oeuvre à ces hommes du temps passé avant qu’Il
la lui remît pour un temps et qu’à son tour lui, Jésus, la transmit à ses
disciples. Il savait aussi que lorsqu’Il en chargerait ceux-ci, ce ne serait
point une figure, mais une réalité et que de leur fidélité ou de leur
infidélité dépendrait le succès de cette oeuvre
Dans les limites de son corps humain, Jésus ne pouvait presque
rien pour ses brebis perdues, et les voyant sans guide et sans pasteur, Il lui
tardait de les voir dirigées et nourries avec vigilance et sollicitude. C’est
pourquoi il s’adresse à ses disciples et les exhorte à se mettre à l’œuvre par
la prière, afin que lorsqu’ils lui auront succédé sur la terre, leur première
requête au Père soit, celle-ci: «Envoie des ouvriers dans ta moisson».
En confiant son oeuvre à ses disciples le
Maître fait dépendre le succès en grande partie d’eux-mêmes. Pour les aider, Il
leur donne le droit de s’adresser à lui pour obtenir des ouvriers qui puissent
coopérer avec eux.
Combien les chrétiens s’affligent peu du
manque d’ouvriers dans le champ qui est le monde et pourtant la moisson est
blanche! Combien peu d’entre eux croient pouvoir obtenir, par leur prière, les
ouvriers nécessaires. Nous ne disons pas qu’ils ne s’aperçoivent pas de cette
disette, et nous ne nions pas les efforts partiels qui sont faits pour y
suppléer.
Combien peu cependant les chrétiens
portent le fardeau de ces brebis errantes, sans berger pour les conduire et
vouées à un malheur certain!
Christ a donc remis entièrement son oeuvre
entre les mains de ses disciples, Il s’est rendu dépendant d’eux, Il les
considère comme son corps qui seul peut accomplir son travail. Il a donné à son
peuple un pouvoir si réel, s’exerçant dans le ciel et sur la terre, que le
nombre de ses ouvriers et le résultat obtenu dépendent absolument de la prière des
siens.
Oh! Pourquoi n’obéissons-nous pas plus
consciencieusement à cet ordre du Maître? Pourquoi ne crions-nous pas à lui
plus instamment pour obtenir des ouvriers? Pour deux raisons: Nous manquons de
cette compassion de Jésus, qui a provoqué cet ordre; aimons notre prochain
comme nous-mêmes et nous comprendrons que ceux qui périssent loin de Dieu sont
un dépôt dont nous sommes responsables. Envisageons-les non seulement comme un
champ de travail, mais comme des frères à aimer, et nous nous écrierons avec
ferveur:
«Seigneur!
envoie des ouvriers dans ta moisson!»
Puis nous manquons de foi. En général nous
croyons trop peu que la prière puisse produire des résultats précis. Mais plus
notre cœur sera rempli d’amour, plus nous crierons au secours, plus notre
incrédulité fera place à une foi toujours plus vivante. Nous ne vivons pas
assez dans la communion de Dieu. Nous ne sommes pas assez consacrés à son
service pour avoir la certitude inébranlable que Dieu nous exaucera uniquement
parce que nous le prions. Si notre vie est une avec Christ nous demanderons et
obtiendrons une double bénédiction.
Ne faut-il donc pas, tout d’abord implorer
le Seigneur pour que le nombre de ceux consacrés à son service soit augmenté!
Quelle honte pour l’Eglise de Christ que
trop souvent on ne puisse trouver des serviteurs dévoués comme pasteurs,
missionnaires ou évangélistes! Que les enfants de Dieu en fassent un sujet
spécial de supplication, soit personnel, soit avec leurs frères, et quel levier
puissant dans le monde! Car cela leur sera accordé. Le Seigneur Jésus est le
Maître de la moisson. Il est monté au ciel pour en faire descendre les dons de
l’Esprit. Le plus précieux de ces dons n’est-ce pas d’avoir des ouvriers
remplis du Saint-Esprit? Mais pour que ces grâces soient accordées et
réparties, il faut que le Chef et les membres de l’Eglise y coopèrent.
C’est par la prière que cette coopération
peut avoir lieu. Les fidèles seront encouragés à persister dans leurs
supplications à mesure qu’ils obtiendront l’exaucement et qu’ils verront les
ouvriers à l’œuvre.
La seconde bénédiction à réclamer n’est
pas moindre. Tout croyant est ou doit être un ouvrier. Il n’est pas un des
rachetés de Christ qui n’ait son travail spécial à, accomplir. Prions donc que
le peuple de Dieu soit tellement rempli de dévouement que tous ses membres
deviennent actifs au travail dans la vigne de Dieu. Partout où l’on se plaint
du manque d’ouvriers capables de faire l’œuvre de Dieu, qu’on se rappelle que
la prière a la promesse d’un secours. Il n’est pas d’école du dimanche, de
visites à domicile, d’œuvres de relèvement ou de sauvetage, de classes
bibliques, d’œuvres d’évangélisation pour lesquelles Dieu ne soit prêt à
envoyer des ouvriers, ayant toujours en réserve ce qui est nécessaire à
chacune. Il faudra probablement du temps, l’importuner même, mais son
commandement est la garantie que notre prière sera entendue et exaucée:
«Je
vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour les lui donner parce que
c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnera tout ce
qu’il désire». (Luc 11:8)
Quelle glorieuse promesse! Nous pouvons,
par la prière, pourvoir aux besoins du monde et assurer des serviteurs à
l’œuvre de Dieu!
Oui, parce que Christ, qui nous a ordonné
de prier spécialement dans ce but, appuiera auprès du Père, les prières
offertes en son nom, pour l’avancement de son règne. Mettons à part, du temps
pour cette partie de notre oeuvre d’intercession, et nous arriverons à une
communion intime avec celui dont le cœur plein de miséricorde et de compassion
réclame nos prières. Nous apprécierons notre position royale de coopérateurs,
dans l’avancement du règne de Dieu. Nous nous sentirons réellement ouvriers
avec lui et nous comprendrons aussi que c’est par défaut de prières qu’une
foule de bénédictions n’aura pas été accordée et reçue.
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
X --IL FAUT QUE LA PRIÈRE SOIT DÉFINIE
Jésus
prenant la parole, lui dit: Que veux-tu que je te fasse? (Marc 10:51)
Quand
Jésus se fut rapproché, Il lui demanda: Que veux-tu que je fasse pour toi?
(Luc
18:41)
L’aveugle criait depuis longtemps: «Fils
de David, aie pitié de moi!» Jésus savait de quoi ce malheureux avait besoin,
Il était prêt à le lui accorder, mais avant de répondre, Il lui adresse cette
question: «Que veux-tu que je te fasse?»
Le Seigneur veut qu’il ne se borne pas à
cette demande vague: «Fils de David, aie pitié de moi», mais qu’il
spécifie son désir.
Aujourd’hui le Seigneur pose cette même
question à plus d’un suppliant, et jusqu’à ce qu’il ait répondu catégoriquement
il n’obtiendra pas le secours réclamé. Nos prières ne doivent pas être un appel
vague à la miséricorde de Dieu, mais la sollicitation d’un secours positif. Non
pas que Jésus ne comprenne ou n’entende pas notre cri quel qu’il soit, mais
c’est pour nous-mêmes qu’Il nous engage à formuler nos prières. Il veut que
nous nous rendions exactement compte de ce qui nous manque. C’est la pierre de
touche par laquelle Dieu éprouve la sincérité de nos requêtes et juge de notre
persévérance dans l’oraison.
Une demande nette et définie nous met à
même de constater si nos prières sont d’accord avec la Parole et la volonté de
Dieu, et de juger du degré de notre foi. Cette prière-là nous autorise à
attendre un exaucement spécial à une supplication spéciale, et surtout à le
reconnaître au moment où il nous est accordé.
Trop souvent nos prières sont vagues et
sans but! Les uns demandent grâce, sans prendre la peine de s’informer de ce
que cette grâce fera pour eux. D’autres supplient d’être délivrés du péché et
n’ont pas l’idée de nommer le péché particulier dont Ils sont les esclaves.
D’autres prient pour que la bénédiction de Dieu repose sur ceux qui les
entourent, ou que l’Esprit de Dieu soit répandu en abondance dans leur pays et
le monde entier, mais ils n’ont aucun champ spécial de travail où ils
pourraient attendre et constater l’exaucement. À tous ceux-là, Jésus leur dit:
«Que veux-tu que je lasse pour toi? Qu’attends-tu de moi?»
Le chrétien n’a qu’un pouvoir très limité
d’action; de même qu’il doit circonscrire son travail dans un champ spécial, de
même aussi doit-il donner une forme définie à sa prière. Chacun de nous a son
cercle intime de parents, d’amis, de voisins; s’il prend l’habitude de les présenter
un à un, en les nommant par leur nom, dans ses prières, il ne tardera pas à
découvrir que c’est une bonne école pour sa foi, et peu à peu, ses relations
avec Dieu deviendront plus personnelles et plus positives.
C’est lorsque nous aurons reçu les dons
particuliers que nous avons réclamés avec foi que nos prières seront plus
ferventes, plus pressantes et plus efficaces. Nous n’avons pas oublié la
surprise avec laquelle nous avons appris, il y a quelques années, la manière
dont les troupes régulières anglaises avaient été repoussées par les Boërs du
Transvaal, à Majuba. À quoi les Boërs ont-ils dû leur succès? Dans les armées
civilisées, les soldats tirent sur l’ennemi en masses compactes et ne visent
pas chacun un homme en particulier. Le Boër a appris, à la chasse, une toute
autre méthode. Son oeil exercé dirige son arme vers un but précis. Il cherche
et il atteint son ennemi. Dans le monde spirituel, usons de ce moyen-là. Tant
que nos prières se répandront en demandes vagues sans se proposer aucun but
positif, il faut nous attendre à ce que bon nombre d’entre elles ne seront
jamais exaucées. Il en sera tout autrement si dans le silence et le
recueillement, en présence de Dieu, nous nous posons des questions telles que
celles-ci:
Qu’est-ce que je désire au fond? Est-ce
que je le désire avec foi? Est-ce que j’en attends l’accomplissement avec
certitude? Puis-je placer cette requête sur le cœur du Père et l’y
laisser?
Suis-je d’accord avec Dieu? Ai-je le droit
de compter sur un exaucement? De la sorte, nous apprendrons à faire connaître à
Dieu nos besoins bien définis. C’est pour nous amener à ce point que le
Seigneur nous met en garde contre les vaines redites, des Gentils, qui croient
que de longues prières sont indispensables pour l’exaucement. Bien souvent,
après avoir entendu de ferventes prières, le Seigneur serait en droit de nous
demander: Que veux-tu donc que je te fasse?
Si je me trouve en pays étranger pour
m’occuper des affaires de mon père, il est évident que j’écrirai deux espèces
de lettres très différentes. Celles à ma famille seront pleines de détails sur
ma vie intime, tandis que les lettres d’affaires ne traiteront que de négoce.
Peut-être y en aura-t-il qui participeront
des deux caractères. Les réponses seront en rapport avec la nature des lettres.
Je ne m’attendrai pas à en recevoir répondant à chacune de mes réflexions sur
moi ou ma famille. Mais pour ce qui concerne la maison de commerce, je suis en
droit de compter sur une réponse catégorique, point par point. Dans nos
rapports avec Dieu il ne faut pas que l’élément affaire soit négligé.
Soit que nous lui confessions nos péchés,
soit que nous lui exprimions nos besoins, notre amour, notre foi ou notre
volonté de nous consacrer à lui, nous devons le faire clairement. La Parole de
Dieu nous l’enseigne, Jésus ne nous dit pas:
«De
quoi as-tu envie?» mais: « Que veux-tu que je te fasse ? »
Bien souvent on désire une chose sans la
vouloir. J’aimerais posséder un certain objet, mais le prix en est trop élevé
pour moi, donc j’y renonce. J’en ai envie, mais je ne le veux pas. Le paresseux
désire être riche, mais il ne le veut pas. Plus d’un a désiré être sauvé, mais
il a péri parce qu’il ne l’a pas voulu. La volonté doit dominer le cœur et la
vie. Si je veux réellement une chose et qu’elle soit à ma portée, je n’aurai
pas de repos que je ne la possède. De même lorsque Jésus nous dit: Que veux-tu?
Il nous demande si c’est bien notre ferme volonté d’obtenir ce que nous
réclamons, à n’importe quel prix.
Sommes-nous tellement décidés que quelque
délai qu’Il mette à nous répondre, nous ne nous lassions pas de le lui demander
jusqu’à ce que nous l’ayons obtenu? Hélas! Que de prières qui ne sont que des
désirs, sitôt oubliées qu’exprimées; requêtes faites comme un devoir sans trop
nous soucier de les voir s’accomplir.
Mais, nous demandera-t-on, peut-être
vaut-il mieux exposer nos désirs à Dieu et le laisser décider dans sa sagesse sans chercher à imposer notre volonté?
Absolument pas!
La prière que Jésus enseigne ici à tous
ses disciples ne consiste pas seulement à faire connaître leurs besoins à Dieu
et à s’en remettre à sa décision; c’est là, la prière de soumission laquelle a
sa raison d’être quand nous ne discernons pas clairement la volonté, du Père.
La prière de la foi, qui connaît la volonté de Dieu et ses promesses, supplie
jusqu’à l’obtention de l’exaucement.
Dans Mathieu 9:28, Jésus dit aux aveugles: «Croyez-vous
que je puisse faire cela?»
Dans
notre texte : Marc 10:50 «Que veux-tu que je te fasse?» Il déclare dans
ces deux cas, que la foi les a sauvés, de même qu’à la Syro-Phénicienne
lorsqu’Il lui dit:
«Femme, ta foi est grande, qu’il te soit fait comme tu le
désires». (Mathieu 15:28)
La foi, c’est la volonté s’appuyant sur la
Parole de Dieu et disant: «Il faut que je l’obtienne!» Mais cette volonté ne
peut-elle pas se trouver en opposition avec notre dépendance de Dieu et la
soumission que nous lui devons? Nullement; au contraire, c’est la vraie
soumission, celle qui honore Dieu. Ce n’est que lorsque l’enfant de Dieu a
identifié sa propre volonté avec celle du Père qu’il reçoit de lui la liberté, le
droit et la faculté de vouloir ce qu’Il veut. Une fois la volonté de Dieu
révélée et acceptée, le devoir du croyant est d’employer au service de Dieu sa
propre volonté renouvelée.
La volonté est la puissance suprême de
l’âme, et la grâce de Dieu a pour but spécial de la restaurer et de la
sanctifier. Elle est l’un des éléments essentiels, de l’image de Dieu en nous.
Rendue à elle-même, affranchie et renouvelée, elle pourra dès lors s’employer
librement pour Dieu.
Un fils, qui ne vit que pour les intérêts
de son père et qui ne cherche pas à faire sa volonté propre, finira par gagner
toute la confiance de celui-ci, qui lui remettra toutes ses affaires entre les
mains. Dieu en agit de même avec son enfant lorsqu’Il lui dit: «Que veux-tu que
je fasse pour toi?»
Il ne faut pas mettre sur le compte de
l’humilité, ce qui n’est trop souvent que paresse spirituelle, à savoir:
l’abandon de toute volonté, le laisser-aller qui redoute la peine de rechercher
la volonté de Dieu, ou même lorsque celle-ci est connue, n’ose pas la réclamer
par la foi.
L’humilité vraie marche de pair avec une
foi virile, la seule qui, s’identifiant avec la volonté de Dieu, peut réclamer
hardiment l’accomplissement de cette promesse:
«Tout
ce que vous demanderez en mon nom, croyez que vous le recevez, et vous le
verrez s’accomplir». (Marc 11:24)
SEIGNEUR,
ENSEIGNE-NOUS À PRIER !
(Fin de la première partie)
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