dimanche 6 novembre 2011

COURTE MEDITATION SUR COLOSSIENS 4.2-18

2  Persévérez dans la prière, veillez–y avec actions de grâces.
3  Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes,
4  et le faire connaître comme je dois en parler.
5   Conduisez–vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps.
6  Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun.

    Paul poursuit son exhortation. Il met les Colossiens à contribution pour son ministère. Il demande la prière. Il les exhorte à persévérer dans la prière avec actions de grâces. C’est très important de ne pas oublier de remercier notre Dieu après nos moments de prières. C’est même capital !
    Le verset 6 contient une exhortation fondamentale pour notre communion fraternelle et notre vie de relation humaine  au sein du monde. Avoir une parole accompagnée de grâce, assaisonnée de sel est un défi permanent pour être ces artisans de paix mentionnés dans l’évangile de Mathieu au chapitre cinq.
    Une parole accompagnée de grâce est nécessaire pour de bonnes relations avec les autres. Nous pouvons comprendre ce que cela veut dire. Le vivre est parfois plus difficile ! Oui mais comment avoir une parole assaisonnée de sel ? Qu’a voulu dire Paul par cette recommandation ? Comment assaisonner notre parole de ce sel ? Pour que notre parole soit salée, il nous faut du sel en nous-mêmes ! Jésus a dit cela en concluant Son enseignement dans Marc 9.43-51. Lisons ce texte pour essayer de comprendre :

43  Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe–la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,
44  que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.
45  Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe–le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,
46  que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.
47  Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache–le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne,
48  où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point.
49  Car tout homme sera salé de feu.
50 Le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez–vous ?
51  Ayez du sel en vous–mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.

    Le Seigneur termine Son enseignement par cette exhortation ‘’ayez du sel en vous-mêmes’’ Si nous coupons notre main, notre pied, notre œil ou même tout autre organe qui nous fait pécher (bouche, oreille) nous avons du sel en nous-mêmes. Bien sûr, il ne s’agit pas de ce mutiler, mais de couper l’action que fait cet organe pour ne plus pécher. Si ma main vole, que cette main soit coupée pour que je ne vole plus. Que ma main serve le Seigneur et ne vole plus! Il en est de même pour mon œil ou mon pied ou ma bouche ou mes oreilles, etc. Si nous jugeons nos actes, c’est-à-dire si nous les confrontons à la volonté de Dieu, par Son Esprit, nous saurons quels sont ceux que nous devons abandonner. Nous confessons ces fautes, les abandonnons et le Sang du Seigneur nous purifie de ces iniquités (1Jean 1.7 et 9) L’acte contraire à la volonté de Dieu confessé et abandonné me donne ce sel nécessaire pour que ma parole soit salée.
    Nous avons déjà vu dans d’autres méditations que le sel est le symbole du jugement de Dieu, sur les œuvres de la chair. La femme de Lot a été changée en statue de sel. Par ce regard vers Sodome, elle montrait qu’elle regrettait sa vie dans cette ville. Ce jugement de Dieu sur cette femme l’a changée en une statue de sel. Il a produit du sel. Plus tard, dans Deutéronome 29.22 l’Eternel promet un jugement de soufre et de sel sur Israël, comme lors du jugement de Sodome, Gomorrhe, Adma et Tseboïm, s’il se détourne de lui pour aller vers des dieux étrangers. Aller vers des dieux étrangers est l’œuvre de la chair par excellence ! Plus loin, encore, dans Sophonie 2.9, le jugement de Dieu sur les Ammonites et Moabites, peuples issus de l’inceste de Loth avec ses deux filles, fruit de la chair, est ainsi décrit ainsi : ‘’C’est pourquoi, je suis vivant ! dit l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël, Moab sera comme Sodome, et les enfants d’Ammon comme Gomorrhe, Un lieu couvert de ronces, une mine de sel, un désert pour toujours’’  Chaque fois que l’Eternel mentionne ce jugement sur la chair, le sel est le fruit de ce jugement. Le sel est symbole de stérilité.( Dt 29.22 ; Jr 17.6 ; Ps 107.34 etc)  Une terre qui regorge de sel est stérile.

    Le sel est aussi le symbole de l’alliance :

 ‘’ Tu mettras du sel sur toutes tes offrandes ; tu ne laisseras point ton offrande manquer de sel, signe de l’alliance de ton Dieu ; sur toutes tes offrandes tu mettras du sel’’. (Lv 2.13)

Ne devez–vous pas savoir que l' Eternel, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours à David la royauté sur Israël, à lui et à ses fils, par une alliance inviolable ? (Littéralement : alliance de sel)       (2Ch 13.5)

    Essayons de voir ce que cela peut représenter pour nous, tout en sachant que nous ne ferons que survoler cette symbolique du sel. Chacun pourra aller plus loin par la grâce du Seigneur :

--jugement sur nos œuvres non conformes à la volonté de Dieu. Chaque fois que nous jugeons un acte que le Seigneur n’agrée pas, nous jugeons cette œuvre de la chair sur notre vie. Bien sûr, nous devons nous détourner de cet acte et ce jugement nous donne du sel. Ce sel rend stérile cet acte de désobéissance et nous pouvons être restaurés dans la communion avec le Seigneur.
--stérilité des œuvres de la chair par le sel. Plus nous marchons dans la sanctification, plus ‘’nous produisons’’ ce sel qui rend stérile la puissance du monde sur nos vies. Nous pouvons juger de ce qui est bien de ce qui est mal pour nos vies.
--le sel sur les offrandes. Notre vie devient une offrande perpétuelle au Seigneur. Il peut agréer tous nos actes assaisonnés de sel car ils sont le fruit de notre vie sanctifiée qui est due à ce jugement que nous exerçons sur nos actes.
--l’alliance de sel. C’est la part du Seigneur. C’est l’alliance inviolable du Sang répandu pour le salut de quiconque croit. C’est le symbole de la fidélité de Dieu envers ceux qui ont cru au sacrifice de Son Fils.
    Si nous avons ce sel, nous pouvons aller vers l’autre, sans le juger et avoir une parole sanctifiée qui peut le toucher afin que le Seigneur, par notre parole assaisonnée de sel, bénisse cette personne.
    Une dernière remarque au sujet du sel. Jésus déclare, dans ce passage de Marc : ‘’tout homme sera salé de feu !’’ Nous voyons que par cette parole, le sel est associé au feu. Le feu de l’Esprit qui brûle tout ce qui n’est pas du Seigneur dans nos vies. Ce feu est décrit dans  Hébreux 12.4-11. Lisons ce texte :

4  Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché.
5  Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend ;
6  Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.
7  Supportez le châtiment : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ?
8  Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes,( littéralement des bâtards) et non des fils.
9  D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons–nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ?
10  Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.
11  Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.

    La main du Père est sur nos vies afin de nous corriger, de nous châtier parce que nous sommes des fils (dans un sens générique, car les sœurs ont droit au même traitement !) et non des bâtards. Le fruit de ce châtiment est le fruit paisible de justice. Nous connaissons ce qu’est la justice de Dieu et pouvons être capables d’avoir cette parole assaisonnée de sel, parole qui sera le fruit de notre discipline. Nous pourrons aller vers l’autre sans le juger et donner cette parole qui pourra lui donner la vie.
    Ce châtiment est nécessaire pour nous rendre participants à Sa sainteté. C’est beau ! La tristesse du châtiment se changera en chants de reconnaissance ! Nous aurons ce sel car nous aurons été salé s de feu.
    Voilà juste un petit aperçu de ce que nous pouvons dire sur ce sujet. Il faut encore et encore creuser, chercher et nous pourrons aller plus loin dans la découverte de ce symbole qu’et le sel !

    Paul conclue sa lettre par les salutations pour les personnes qu’il connaît et pour ceux qui recevront et lirons sa lettre.
    J’aimerai juste partager sur les versets 13 et 14 de ce chapitre 4 :

12  Epaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus–Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu.
13  Car je lui rends le témoignage qu’il a une grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée, et pour ceux d’Hiérapolis.

    Epaphras ne cesse de combattre dans ses prières. J’aimerai m’arrêter sur ce verbe combattre. Il est très fort : agonizomai. Il signifie :
--entrer en lutte, lutter dans des jeux sportifs (en général, c’est un combat pour gagner)
--lutter avec des adversaires, combattre, toujours en ayant la victoire comme but.
--métaphoriquement : Lutter avec les difficultés et les dangers
-- s’efforcer d’avoir un extrême zèle, obtenir quelque chose.
    Ce mot est très proche du latin agonizare qui a donné le verbe agoniser en français. Je crois que nous avons un exemple de vie de prières qui devrait nous motiver à imiter ce frère. Le Seigneur a besoin d’une église qui agonise à genoux pour les situations parfois désespérées de certaines églises. Agoniser dans la prière, c’est notre défi ! Amen !

jcb

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