2 Persévérez dans la prière, veillez–y avec
actions de grâces.
3 Priez en même temps pour nous, afin que Dieu
nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère
de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes,
4 et le faire connaître comme je dois en
parler.
5 Conduisez–vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le
temps.
6 Que votre parole soit toujours accompagnée de
grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut
répondre à chacun.
Paul poursuit son exhortation. Il met les
Colossiens à contribution pour son ministère. Il demande la prière. Il les
exhorte à persévérer dans la prière avec actions de grâces. C’est très important de
ne pas oublier de remercier notre Dieu après nos moments de prières. C’est même
capital !
Le verset 6 contient une exhortation
fondamentale pour notre communion fraternelle et notre vie de relation
humaine au sein du monde. Avoir une
parole accompagnée de grâce, assaisonnée de sel est un défi permanent pour être
ces artisans de paix mentionnés dans l’évangile de Mathieu au chapitre cinq.
Une parole accompagnée de grâce est
nécessaire pour de bonnes relations avec les autres. Nous pouvons comprendre ce
que cela veut dire. Le vivre est parfois plus difficile ! Oui mais comment
avoir une parole assaisonnée de sel ? Qu’a voulu dire Paul par cette
recommandation ? Comment assaisonner notre parole de ce sel ? Pour
que notre parole soit salée, il nous faut du sel en nous-mêmes ! Jésus a
dit cela en concluant Son enseignement dans Marc 9.43-51. Lisons ce texte pour
essayer de comprendre :
43 Si ta main est pour toi une occasion de
chute, coupe–la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,
44 que d’avoir les deux mains et d’aller dans la
géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.
45 Si ton pied est pour toi une occasion de
chute, coupe–le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,
46 que d’avoir les deux pieds et d’être jeté
dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.
47 Et si ton œil est pour toi une occasion de
chute, arrache–le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu
n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne,
48 où leur ver ne meurt point, et où le feu ne
s’éteint point.
49 Car tout homme sera salé de feu.
50 Le sel
est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi
l'assaisonnerez–vous ?
51 Ayez du sel en vous–mêmes, et soyez en paix
les uns avec les autres.
Le Seigneur termine Son enseignement par
cette exhortation ‘’ayez du sel en vous-mêmes’’ Si nous coupons notre main,
notre pied, notre œil ou même tout autre organe qui nous fait pécher (bouche,
oreille) nous avons du sel en nous-mêmes. Bien sûr, il ne s’agit pas de ce
mutiler, mais de couper l’action que fait cet organe pour ne plus pécher. Si ma
main vole, que cette main soit coupée pour que je ne vole plus. Que ma main
serve le Seigneur et ne vole plus! Il en est de même pour mon œil ou mon pied
ou ma bouche ou mes oreilles, etc. Si nous jugeons nos actes, c’est-à-dire si
nous les confrontons à la volonté de Dieu, par Son Esprit, nous saurons quels
sont ceux que nous devons abandonner. Nous confessons ces fautes, les
abandonnons et le Sang du Seigneur nous purifie de ces iniquités (1Jean 1.7 et
9) L’acte contraire à la volonté de Dieu confessé et abandonné me donne ce sel
nécessaire pour que ma parole soit salée.
Nous avons déjà vu dans d’autres
méditations que le sel est le symbole du jugement de Dieu, sur les œuvres de la
chair. La femme de Lot a été changée en statue de sel. Par ce regard vers
Sodome, elle montrait qu’elle regrettait sa vie dans cette ville. Ce jugement
de Dieu sur cette femme l’a changée en une statue de sel. Il a produit du sel.
Plus tard, dans Deutéronome 29.22 l’Eternel promet un jugement de soufre et de
sel sur Israël, comme lors du jugement de Sodome, Gomorrhe, Adma et Tseboïm,
s’il se détourne de lui pour aller vers des dieux étrangers. Aller vers des
dieux étrangers est l’œuvre de la chair par excellence ! Plus loin,
encore, dans Sophonie 2.9, le jugement de Dieu sur les Ammonites et Moabites,
peuples issus de l’inceste de Loth avec ses deux filles, fruit de la chair, est
ainsi décrit ainsi : ‘’C’est pourquoi, je suis vivant ! dit
l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël, Moab sera comme Sodome, et les enfants
d’Ammon comme Gomorrhe, Un lieu couvert de ronces, une mine de sel, un désert
pour toujours’’ Chaque fois que l’Eternel mentionne ce jugement sur la chair, le
sel est le fruit de ce jugement. Le sel est symbole de stérilité.( Dt
29.22 ; Jr 17.6 ; Ps 107.34 etc)
Une terre qui regorge de sel est stérile.
Le sel
est aussi le symbole de l’alliance :
‘’ Tu
mettras du sel sur toutes tes offrandes ; tu ne laisseras point ton
offrande manquer de sel, signe de l’alliance de ton Dieu ; sur toutes tes
offrandes tu mettras du sel’’. (Lv 2.13)
Ne devez–vous pas savoir que l' Eternel, le Dieu d'Israël,
a donné pour toujours à David la royauté sur Israël, à lui et à ses fils, par
une alliance inviolable ? (Littéralement : alliance de sel) (2Ch 13.5)
Essayons de voir ce que cela peut représenter pour nous, tout en
sachant que nous ne ferons que survoler cette symbolique du sel. Chacun pourra
aller plus loin par la grâce du Seigneur :
--jugement
sur nos œuvres non conformes à la volonté de Dieu. Chaque fois que nous jugeons
un acte que le Seigneur n’agrée pas, nous jugeons cette œuvre de la chair sur
notre vie. Bien sûr, nous devons nous détourner de cet acte et ce jugement nous
donne du sel. Ce sel rend stérile cet acte de désobéissance et nous pouvons
être restaurés dans la communion avec le Seigneur.
--stérilité
des œuvres de la chair par le sel. Plus nous marchons dans la sanctification,
plus ‘’nous produisons’’ ce sel qui rend stérile la puissance du monde sur nos
vies. Nous pouvons juger de ce qui est bien de ce qui est mal pour nos vies.
--le
sel sur les offrandes. Notre vie devient une offrande perpétuelle au Seigneur.
Il peut agréer tous nos actes assaisonnés de sel car ils sont le fruit de notre
vie sanctifiée qui est due à ce jugement que nous exerçons sur nos actes.
--l’alliance
de sel. C’est la part du Seigneur. C’est l’alliance inviolable du Sang répandu
pour le salut de quiconque croit. C’est le symbole de la fidélité de Dieu
envers ceux qui ont cru au sacrifice de Son Fils.
Si nous avons ce sel, nous pouvons aller
vers l’autre, sans le juger et avoir une parole sanctifiée qui peut le toucher
afin que le Seigneur, par notre parole assaisonnée de sel, bénisse cette
personne.
Une dernière remarque au sujet du sel.
Jésus déclare, dans ce passage de Marc : ‘’tout homme sera salé de
feu !’’ Nous voyons que par cette parole, le sel est associé au feu. Le
feu de l’Esprit qui brûle tout ce qui n’est pas du Seigneur dans nos vies. Ce
feu est décrit dans Hébreux 12.4-11.
Lisons ce texte :
4 Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang,
en luttant contre le péché.
5 Et vous avez oublié l’exhortation qui vous
est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du
Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend ;
6 Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, Et
il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils.
7 Supportez le châtiment : c’est comme des
fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie
pas ?
8 Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel
tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes,( littéralement des
bâtards) et non des fils.
9 D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair
nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons–nous pas à bien
plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ?
10 Nos pères nous châtiaient pour peu de jours,
comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin
que nous participions à sa sainteté.
11 Il est vrai que tout châtiment semble d’abord
un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour
ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.
La main du Père est sur nos vies afin de
nous corriger, de nous châtier parce que nous sommes des fils (dans un sens
générique, car les sœurs ont droit au même traitement !) et non des
bâtards. Le fruit de ce châtiment est le fruit paisible de justice. Nous
connaissons ce qu’est la justice de Dieu et pouvons être capables d’avoir cette
parole assaisonnée de sel, parole qui sera le fruit de notre discipline. Nous
pourrons aller vers l’autre sans le juger et donner cette parole qui pourra lui
donner la vie.
Ce châtiment est nécessaire pour nous
rendre participants à Sa sainteté. C’est beau ! La tristesse du châtiment
se changera en chants de reconnaissance ! Nous aurons ce sel car nous
aurons été salé s de feu.
Voilà juste un petit aperçu de ce que nous
pouvons dire sur ce sujet. Il faut encore et encore creuser, chercher et nous
pourrons aller plus loin dans la découverte de ce symbole qu’et le sel !
Paul conclue sa lettre par les salutations
pour les personnes qu’il connaît et pour ceux qui recevront et lirons sa
lettre.
J’aimerai juste partager sur les versets
13 et 14 de ce chapitre 4 :
12 Epaphras, qui
est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus–Christ, il ne cesse de
combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement
persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu.
13 Car je lui rends le témoignage qu’il a une
grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée, et pour ceux d’Hiérapolis.
Epaphras ne cesse de combattre dans ses
prières. J’aimerai m’arrêter sur ce verbe combattre. Il est très fort :
agonizomai. Il signifie :
--entrer
en lutte, lutter dans des jeux sportifs (en général, c’est un combat pour
gagner)
--lutter
avec des adversaires, combattre, toujours en ayant la victoire comme but.
--métaphoriquement :
Lutter avec les difficultés et les dangers
--
s’efforcer d’avoir un extrême zèle, obtenir quelque chose.
Ce mot est très proche du latin agonizare
qui a donné le verbe agoniser en français. Je crois que nous avons un exemple
de vie de prières qui devrait nous motiver à imiter ce frère. Le Seigneur a
besoin d’une église qui agonise à genoux pour les situations parfois
désespérées de certaines églises. Agoniser dans la prière, c’est notre
défi ! Amen !
jcb
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