mardi 15 mars 2011

courte méditation sur Jean 9

 Jean 9 et l’aveugle de naissance

     Tout d’abord, que pense un ophtalmologue de ce miracle ? Du point de vue médical, il ne s’agit pas d’un miracle de guérison, mais de création de deux organes qui manquaient à cet homme. Il ne s’agit pas d’une cécité par maladie mais de naissance. Les pupilles de l’œil ne se trouvent qu’à l’état embryonnaire. De plus, il fallait créer l’organe sensoriel qui manquaient complètement à cet homme, les connexions nerveuses qui transmettent l’image visuelle au cerveau et permet de déchiffrer ce que l’on voit. C’est le cerveau qui voit ! L’œil est l’organe qui permet de capter des images qui sont décodées dans et par le cerveau. 

    Regardons en premier lieu l’arrière plan. Il faut préciser que les chapitres de Jean sept, huit, neuf et dix pourraient être mis ensemble dans le même chapitre. Le chapitre sept se passe pendant la fête des huttes. Nous lisons au début du chapitre huit : ‘’chacun s’en alla dans sa maison. Jésus se rendit au mont des oliviers. Mais dès le matin Il se rendit de nouveau dans le Temple’’ Ce sont des évènements qui se suivent. Fin du chapitre huit, il est écrit : ‘’Jésus se cacha et sortit du Temple’’ et au premier verset du chapitre neuf : ‘’Il voit en passant un aveugle-né’’ C’est l’histoire qui continue. Puis, au chapitre dix, Jésus enseigne et nous arrivons à la fête de la dédicace qui se célèbre au dixième jour du neuvième mois. ((Approximativement décembre) Dans cette Fête, aussi, la lumière joue un grand rôle. La fête des huttes se situe entre fin septembre et fin octobre selon le calendrier lunaire et dure une semaine. On peut penser que le Seigneur est resté à Jérusalem entre ces deux fêtes qui sont assez proches l’une de l’autre.
     Tout tourne autour de la lumière et Jésus déclare « Je suis la lumière du monde. » (8.12 et 9.5) Une phase de la cérémonie de la fête des huttes consistait à allumer quatre grandes lampes dans le parvis des femmes et de grandes réjouissances avaient lieu, parfois toute la nuit. Des hommes munis de torches chantaient et dansaient, l’orchestre des lévites battait son plein et tout le peuple était en liesse.
    Dans Jean dix la fête de la dédicace est mentionnée pendant laquelle des lampes étaient allumées sur les fenêtres pour être visibles de l’extérieur. Cette fête qui n’existe pas dans la Loi est la commémoration de la victoire du peuple, conduit par Judas Maccabée, sur Antochius Epiphane. Celui-ci qui avait pillé le temple de Jérusalem érigea une statue de Jupiter dans le lieu très saint et offrit en holocauste des porcs sur l’autel. Judas Maccabée, l’ayant vaincu, a pu purifier le Temple et rétablir le culte à l’ Éternel. Cette fête a été instituée en 165 avant J.C. Cette fête, appelée aussi fête des lumières, ressemblait beaucoup à la fête des huttes. Dans le livre apocryphe de 2Maccabée on peut lire : « Ils célébrèrent  avec allégresse, huit jours de fête à la manière des tentes, se souvenant comment jadis au jour de la fête des tentes, ils gîtaient dans les montagnes et dans les grottes, à la façon des bêtes sauvages. C’est pourquoi portant des thyrses, (grappes de fleurs en forme pyramidales, comme les lilas par ex.) des beaux rameaux et des palmes, ils firent monter des hymnes vers Celui qui avait mené à bien la purification de son saint lieu » ( Celui étant Dieu, bien sûr)
    La tradition raconte que lorsqu’il a voulu éclairer le lieu saint avec l’huile consacrée il s’est  aperçu qu’il n’y avait de l’huile que pour un jour. Il a supplié le Seigneur qui a permis que la provision de l’huile d’un jour en  dure huit, le temps d’avoir à nouveau de l’huile consacrée afin que la lumière brûle continuellement dans ce lieu saint. Donc une fête a été instaurée pour se souvenir de la purification du Temple et du miracle de l’huile suffisante pour un jour seulement, mais qui a duré et brûlé huit jours. Cette fête durait huit jours et elle est toujours en vigueur actuellement. Chaque jour nouveau on allumait une lampe de plus et au huitième jour il y avait huit lampes qui brillaient dans les maisons.
    Le Seigneur prend souvent la vie quotidienne des Juifs de l’époque pour les enseigner sur Lui-même. Jésus est la Parole incarnée et tout ce qu’Il dit ou fait est toujours un morceau de Sa Parole écrite. Il confirme et accomplit cette Parole.

Je pense à ces versets d’ Esaïe 60 v.1-3

1 _  Lève–toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l' Éternel se lève sur toi.
2  Voici, les ténèbres couvrent la terre, et l’obscurité les peuples ; Mais sur toi, l’ Éternel se lève, sur toi sa gloire apparaît.
3  Des nations marchent à ta lumière, et des rois à la clarté de tes rayons.

Ainsi que les versets 19 et 20 de ce même chapitre :

19  Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t’éclairera de sa lueur; mais l’ Éternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire.
20  Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne s’obscurcira plus; Car l’ Éternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront passés.

    Jésus s’est identifié pleinement à cette lumière, lumière de l’ Éternel. Il est vrai que lorsque nous lisons les évangiles, nous voyons cette Lumière briller de mille feux sur le peuple. Nous sommes observateurs de ces évènements et nous pouvons comprendre et être étonnés de voir la haine de ces religieux face à cette Lumière. Je suis persuadé que si nous avions vécu à cette époque, notre comportement aurait été conforme à ce que nous lisons dans cet évangile ! Surtout, ne jetons pas la pierre, nous aurions pu être des leurs !
    Je ne peux que penser à ces versets merveilleux de Apocalypse 21(22-24) et les premiers du chapitre 22

22  Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau.
23  La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau.
24  Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire.

 1  Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau.
2  Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.
3  Il n’y aura plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville; ses serviteurs le serviront
4  et verront sa face,  et son nom sera sur leurs fronts.
5  Il n’y aura plus de nuit; et ils n’auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.

    Nous voilà encore avec ce fleuve d’eau de la vie qui sort du trône de Dieu et de l’Agneau et cette lumière incréée qui vient de Dieu ! N’oublions pas que le Seigneur nous a promis que des fleuves d’eaux vives doivent couler de notre sein, si nous sommes obéissants, c’est-à-dire vivre dans la sanctification ! Si ces eaux vives coulent, notre corps qui est son Temple devient la source d’eau vive. Notre sein, le trône de Dieu d’où coulent ces eaux vives !
    Cette Lumière incréée habite dans nos cœurs par le saint Esprit. Si nous marchons dans cette Lumière, notre vie va être une interpellation permanente pour le monde. Cette Lumière ne peut se voir que par nos actes, notre vie soumise à l’Esprit, notre sanctification, notre communion. Cette Lumière doit provoquer des réactions dans le monde. Sinon, nous devons nous remettre en question au sujet de notre vie spirituelle ! C’est cette Lumière qui fait jaillir de nos seins, ces fleuves d’eaux vives ! A chacun de se scruter pour voir si elles coulent!

    Bon, après cet arrière plan nous allons essayer de comprendre l’enseignement si riche de ce miracle, découvrir et s’approprier les trésors que nous a laissés le Seigneur.

1   Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.
2  Ses disciples lui firent cette question : Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?
3  Jésus répondit : Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.
4  Il faut que je fasse, tandis qu’il est jour, les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler.
5  Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.
6  Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l’aveugle,
7  et lui dit : Va, et lave–toi au réservoir de Siloé, nom qui signifie envoyé. Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.
8   Ses voisins et ceux qui auparavant l'avaient connu comme un mendiant disaient : N'est–ce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait ?
9  Les uns disaient : C'est lui. D'autres disaient : Non, mais il lui ressemble. Et lui–même disait: C'est moi.
10  Ils lui dirent donc : Comment tes yeux ont–ils été ouverts ?
11  Il répondit : L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m'a dit : Va au réservoir de Siloé, et lave–toi. J'y suis allé, je me suis lavé, et j'ai recouvré la vue.
12  Ils lui dirent : Où est cet homme ? Il répondit : Je ne sais.

    Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Je pense que les discussions devaient aller bon train et que les disciples n’avaient pas fait attention à cet homme. Seul, le regard de compassion du Seigneur pour cet aveugle a dû les interpeller, ces disciples ! Alors ceux-ci vont interroger le Seigneur sur « ce cas » en essayant de provoquer une discussion théologique ! Incroyable non ? Le Seigneur a vu le besoin de cet homme et va y pourvoir d’une façon magistrale, alors que les disciples veulent le faire aller dans un discours théologique improbable! Rabbi, qui a péché ? est la question posée au Seigneur ! Les disciples au cœur froid opposés à la compassion du Seigneur pour cet homme ! Bien sûr ils auront, à travers ce cas, un enseignement fondé sur un fait réel. Par l’acte d’amour du Seigneur, prodigué à cet homme, ce cœur de compassion se manifeste puissamment. Quelle grâce, quel amour donnés à cet aveugle ! Nous sommes bien loin de la ‘’théologie’’ et du partage cérébral que les disciples ont voulu provoquer!
    J’aimerai, ici, exprimer mon sentiment. C’est Jésus qui prend l’initiative d’aller vers cet homme et de le guérir. Pour chacun de nous c’est la même chose. Le Seigneur a décidé de venir vers nous, par le témoignage d’hommes, de situations diverses, de rencontres etc. Il prépare nos cœurs à Le recevoir et à nous de dire oui ou non !
    Il a mis en nous la pensée de l’éternité, Il nous a fait et créé à Son image. Les circonstances de nos vies sont des appels pour Le rencontrer. Je ne crois pas que nous décidons à un moment de ‘’donner notre cœur’’ C’est Lui qui nous confond par Son amour. La bonté de Dieu nous pousse à la repentance (Rm 2.4) Nous décidons de nous repentir parce qu’Il nous dévoile notre véritable état devant Lui et Il nous sauve. Donner son cœur est, je crois, une mauvaise expression car tout est de Lui, par Lui et pour Lui. Notre seule décision : la repentance, oui ! Nous repentir !  Lui et Lui seul, nous choisit pour Le servir !
    Il est la Lumière du monde. La rencontre avec cet aveugle-né illustre superbement l’affirmation du Seigneur. A la fin de ce chapitre, cet homme va recevoir la Lumière de la vie et il va se prosterner pour adorer. La lumière, la vraie, a jailli dans son cœur, issue de la bouche du Seigneur. Après sa guérison, il entre dans la présence de Dieu, par la Parole de Jésus !  
    Le Seigneur va faire une chose assez incroyable en mélangeant de la salive à la terre pour en faire de la boue afin d’oindre les yeux de cet aveugle. Puis il va le rendre participant à sa guérison en l’envoyant se laver au réservoir de Siloé.
    Alors cette salive qui sort de la bouche de la Parole incarnée, Jésus, mélangée à la terre dont nous sommes tous issus, peut représenter le divin Potier qui va remodeler ce vase pour créer ce qui manque à cet homme. Il s’agit d’un miracle de création, comme dit plus haut. Ce n’est qu’une pensée, une piste de méditation et non un dogme que je suggère ici ! Nous pourrons en débattre ensemble !
    Par contre ce que je sais et que j’affirme avec la Bible c’est que nous sommes tous des aveugles spirituels de naissance et que même en étant convertis nous sommes souvent aveugles. Quand nous lisons Sa parole, quand nous la méditons, le Seigneur peut mettre cette boue sur nos yeux spirituels.  Puis, par les eaux de Siloé (Son Esprit qui agit par Sa Parole ) nous allons nous laver et là, la lumière va jaillir et nous allons voir, jusqu’à la prochaine cécité !

    Regardons maintenant la progression spirituelle de cet homme :

13   Ils menèrent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle.
14  Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux.
15  De nouveau, les pharisiens aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois.
16  Sur quoi quelques–uns des pharisiens dirent : Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat. D'autres dirent : Comment un homme pécheur peut–il faire de tels miracles ?  Et il y eut division parmi eux.
17  Ils dirent encore à l'aveugle : Toi, que dis–tu de lui, sur ce qu'il t'a ouvert les yeux ? Il répondit: C'est un prophète.
18  Les Juifs ne crurent point qu’il eût été aveugle et qu’il eût recouvré la vue jusqu’à ce qu’ils eussent fait venir ses parents.
19  Et ils les interrogèrent, disant: Est–ce là votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit–il maintenant ?
20  Ses parents répondirent : Nous savons que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle ;
21  mais comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons. Interrogez–le lui–même, il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne.
22  Ses parents dirent cela parce qu’ils craignaient les Juifs ; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu’un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue.
23  C'est pourquoi ses parents dirent : Il a de l'âge, interrogez–le lui–même.
24  Les pharisiens appelèrent une seconde fois l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : Donne gloire à Dieu ; nous savons que cet homme est un pécheur.
25  Il répondit : S’il est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois.
26  Ils lui dirent : Que t'a–t–il fait ? Comment t'a–t–il ouvert les yeux ?
27  Il leur répondit : Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté ; pourquoi voulez–vous l'entendre encore ? Voulez–vous aussi devenir ses disciples ?
28  Ils l’injurièrent et dirent : C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse.
29  Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui–ci, nous ne savons d'où il est.
30  Cet homme leur répondit: Il est étonnant que vous ne sachiez d’où il est ; et cependant il m’a ouvert les yeux.
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    --verset 11 il dit « l’homme appelé Jésus ». Nous voyons ici l’humanité de Notre Seigneur, c’est un homme ! Je pense à Esaïe 53 : il n’avait ni beauté ni éclat ou encore à ces versets de 2 Corinthiens : nous portons ce trésor dans des vases de terre et le Seigneur était aussi ce vase de terre, mais quel trésor à l’intérieur ! Il est notre modèle, Lui le Fils de Dieu et Dieu le Fils : un vase de terre ! Cet aveugle n’a pas eu le temps de voir celui qui l’a guéri. Il ne connaît que son Nom : Jésus, un homme, un vase de terre ! Combien la Lumière qui sort de cet ‘’homme Jésus’’ est éclatante ! Quelle grâce et quel amour Il déploie ! Cette Lumière n’a pas de comparaison avec la lumière du jour. C’est la véritable Lumière, celle qui donne la vie ! Il y a de vraies richesses dans ce passage. Jésus a guéri cet homme sans révéler Qui Il est ! Il a décidé, en accord avec le Père, de toucher et guérir cet homme incognito ! Plus loin, bien sûr, Il va lui dire Qui Il est vraiment et cet homme va se prosterner pour L’adorer !

    --verset 17 il dit « c’est un prophète » La controverse provoquée par ce miracle accompli un jour de sabbat va permettre  à cet homme de faire un pas de plus dans la révélation de qui est Jésus. Il est étonnant de remarquer que l’ex-aveugle qualifie d’homme le Seigneur lorsqu’il s’adresse à ses voisins et connaissances et de prophète quand les religieux l’interrogent. L’ex-aveugle assiste au débat provoqué par ce miracle. C’est la première fois que nous voyons une division entre les Pharisiens. C’est très important de la signaler, car jusqu’à présent, ils avaient fait bloc contre Lui. A la fin du chapitre sept, Nicodème essaie de prendre position pour Jésus. Les religieux, eux,  sont tous opposés à la suggestion de Nicodème qui demandait l’observation de la Loi pour le Seigneur. Nous voyons, déjà, par leur réponse que le Seigneur est condamné avant même d’avoir été entendu:

  Notre loi condamne–t–elle un homme avant qu'on l'entende et qu'on sache ce qu'il a fait ? 52  Ils lui répondirent : Es–tu aussi Galiléen ? Examine, et tu verras que de la Galilée il ne sort point de prophète.
   
    Le verdict est tombé et rien ne fera changer ces religieux de leur conviction face au Seigneur. Rien de bon ne peut venir de la Galilée ! L’affaire est entendue. Ils vont chercher à recueillir tous les éléments qui peuvent être à charge contre Lui.
    Revenons à notre texte. Pétrir de la pâte était l’une des 39 activités interdites un jour de Sabbat. Pétrir de la glaise était assimilé à ce travail ! Faire de la boue avec de la salive pouvait être considéré comme interdit par la Loi (celle des Pharisiens !) Je pense, malgré tout, que le fait de guérir le jour du Sabbat était, pour eux, un vrai manquement, une violation de ce jour de repos, le Sabbat.
    Nous avons encore et encore cette opposition entre la Loi de Moïse et le Seigneur. Ce mur a été bâti, justement, par ceux qui bâtissaient à coup de règles, de lois, de légalisme et avec des cœurs secs, sans compassion. Ceux qui écoutaient la Loi de façon spirituelle ont été conduits à Christ, comme nous avons vu plus haut.
   Les pharisiens lui ordonnent de rendre gloire à Dieu. Cette expression est une adjuration solennelle (une supplication)  de se souvenir de Dieu. Ainsi, celui qui disait cela prenait Dieu à témoin que ce qu’il disait était la vérité. C’était une coutume très solennelle. Nous en avons des exemples dans la bible : Jos. 7.19 ;1Sm 6.5 ; Jer. 13.16 ; Lc 17.18. Dans le cas de Josué, c’est Akan qui a donné gloire à Dieu avant d’être lapidé. En Samuel ce sont les Philistins qui donnent gloire à Dieu en renvoyant l’Arche de l’Alliance. Dans Jérémie, le prophète avertit le peuple de rendre gloire à Dieu avant qu’Il ne fasse venir les ténèbres. Dans Luc, c’est le lépreux guéri qui retourne vers Jésus ‘’pour donner gloire à Dieu.’’
    Personne n’ose affronter les Pharisiens, même pas les parents du miraculé ! Tous avaient peur d’être chassé de la synagogue !

    Ensuite cet homme miraculé, à cause de l’opposition grandissante des religieux, affirme :

30  Cet homme répondit il est étonnant que vous ne sachiez d’où il est; et cependant il m’a ouvert les yeux.
31  Nous savons que Dieu n’exauce point les pécheurs; mais, si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, c’est celui là qu’il exauce.
32  Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né.
33  Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.
34  Ils lui répondirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes ! Et ils le chassèrent.

   Cet homme affirme haut et fort que Jésus est venu de Dieu et il veut le prouver en se servant de sa guérison comme argument. Réponse immédiate des religieux : ils le jetèrent dehors, hors de la synagogue, bien sûr ! Il est excommunié pour avoir oser dire que ce miracle pouvait venir de Dieu ! La religion a rejeté cet homme parce qu’il a suggéré que Celui qui l’a guéri est prophète. Il est libre de pouvoir rencontrer le Seigneur.
    C’est la confrontation entre la religion, le dogme, la loi des hommes, les ténèbres et la Lumière, Christ.
    Il nous faut évacuer, nous aussi, tout ce que nous avons pu emmagasiner dans nos cervelles, au fil des ans, pour accepter la Lumière. Nous avons mille arguments à opposer à Celle-ci, jusqu’au jour où, vaincus, nous nous inclinons. La Lumière chasse les ténèbres. Le seul obstacle vient de nous, de notre pensée, notre raisonnement, notre arrière-plan cultuel et culturel. Le Seigneur est bien plus grand que toutes ces choses !
    Le fait d’avoir été chassé par les religieux a libéré cet homme. Jésus va, une nouvelle fois, le rencontrer et le mener à la révélation suprême : qui est cet homme qui l’a guéri ?

35  Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé ; et, l'ayant rencontré, il lui dit : Crois–tu au Fils de Dieu ?
36  Il répondit : Et qui est–il, Seigneur, afin que je croie en lui ?
37  Tu l’as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c’est lui.
38  Et il dit : Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui.

   --au verset 35 il est le Fils de Dieu C’est Jésus qui révèle Sa divinité. L’homme ne sait pas. La révélation vient de Dieu. Personne ne peut connaître Dieu si Celui-ci ne se révèle. Nous ne pouvons connaître que par la révélation et cela vient de Dieu ! Le miraculé est comblé ! Il se prosterne et adore Jésus. Celui qui a reçu la lumière matérielle, physique, reçoit aussi la véritable Lumière, la Lumière de la vie, celle du cœur. Quelle grâce !
    Dans beaucoup de versions de la Bible, il est marqué : le Fils de l’homme et non le Fils de Dieu. La Colombe a Fils de l’homme, avec une annotation qui stipule que ‘’beaucoup de manuscrits ont Fils de Dieu.’’ Je préfère Fils de Dieu, car c’est plus logique dans le contexte de ce récit. Je signale cela car dans la traduction de vos Bibles vous lirez, peut-être, Fils de l’homme.

39  Puis Jésus dit : Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.
40  Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent : Nous aussi, sommes–nous aveugles ?
41  Jésus leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : Nous voyons. C’est pour cela que votre péché subsiste.

    Nous voici à la fin de ce beau récit qui décrit la révélation que donne Jésus sur Sa Personne. Nous retrouvons ces paroles refusées énergiquement par les Pharisiens, ces paroles qui les condamnent parce qu’ils refusent obstinément la grâce de Dieu. Ils refusent cette Lumière qui donne la vie, celle qui est à l’origine de tout ce qui existe !
    Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais, maintenant vous dites :Nous voyons. C’est pour cela que votre péché subsiste !
    Ces religieux se trouvaient face à la Lumière. Ils la nient, ne La veulent pas, La rejette de toutes leurs forces ! C’est vraiment navrant ! Ils étaient face au salut, à la grâce de Dieu, ils la refusent. Le prophète Esaïe l’avait annoncé ! C’est dur !

jcb
   
   







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