vendredi 10 décembre 2010

petite méditation sur 1Jean 3.11-24 et 4.7-21 l'amour

11 Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c’est que nous devons nous aimer les uns les autres,
12 et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes.
13 Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait.
14 Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort.
15  Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui.
16 Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères.
17 Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ?
18 Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.
19 Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous rassurerons nos cœurs devant lui ;
20 car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses.
21 Bien–aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu.
22  Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.
23 Et c’est ici son commandement: que nous croyions au nom de son Fils Jésus–Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu’il nous a donné.
24 Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous connaissons qu’il demeure en nous par l’Esprit qu’il nous a donné.

    Aimons-nous les uns les autres. Nous voici au cœur du message de l’évangile et des écrits de Jean. Jean l’apôtre de l’amour ! Il nous mène directement aux premiers temps du monde, pour bien montrer que le mal est foncièrement attaché à l’homme. La première famille qui a existé sur la terre a été le témoin du premier meurtre de l’histoire de l’humanité.
    Jean nous introduit dans la réalité de ce monde. Il y a ceux du malin, comme le nomme Jean, et les autres qui sont de Dieu. Il n’y a pas de demi-mesure. On est, soit du malin, soit de Dieu. La preuve de notre appartenance est dans nos œuvres. Caïn était du Malin, parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes. La jalousie a enflammé son cœur et nous connaissons la suite.
    Je crois que Jean n’a pas mentionné par hasard Caïn et Abel. Nous avons à comprendre quelque chose de fondamental par cet exemple de la Genèse.
    Nous sommes à l’aube de l’humanité avec la première famille vivant sur terre. Ce que nous voyons se produire dans l’humanité naissante peut se produire de la même manière au sein de l’église naissante. Je pense que c’est pour cela que Jean a fait cette comparaison entre la première famille humaine qui va se développer et peupler la terre et la première église qui, elle aussi, se développe.
    Il s’agit, ici, de personnes de la même famille, deux frères. Je crois que c’est important de le souligner. Abel et Caïn représentent en type l’homme charnel, dirigé par ses sentiments et sa passion et l’homme spirituel, qui cherche à tout prix comment communier avec son Créateur. Abel avait gardé dans son cœur d’être créé à l’image de Dieu. Son désir ardent a du lui permettre de savoir comment aller à Lui. Caïn s’est laissé emporté par son âme qui n’avait plus de contact avec Dieu et n’en recherchait pas vraiment.
    Je pense qu’ils ont reçu tous les deux un enseignement sur l’Eternel-Dieu par Adam et Eve. Ils ont eu tous les deux la même instruction. Je crois que la différence vient du fait que l’un a voulu comprendre comment revenir à Dieu. Il a sûrement serré dans son cœur  les paroles qu’il a reçues de ses parents. Il a dû les méditer et tourner son regard vers Dieu, en essayant de comprendre comment se présenter devant Lui. Nous savons que Dieu se révèle à ceux qui le cherchent. 
    L’autre, qui a reçu la même instruction, s’est préoccupé de sa vie, de son bien-être, sans chercher à connaître le Seigneur. Tous les deux savaient. Dieu regarde au cœur (1Sm 16.7)
    Nous voyons Abel et Caïn aller vers le Seigneur pour Lui présenter leur offrande. Ils connaissaient tous les deux où trouver l’Eternel. Ils savaient aussi que pour aller vers Lui, ils ne pouvaient y aller les mains vides. On peut dire que tous les deux avaient ce cœur d’adorateur. Par contre, Caïn est allé vers Dieu avec sa production, issue du sol maudit et Abel est venu, avec des premiers-nés de son troupeau et leur graisse. Nous avons en Caïn le premier homme religieux. Il mène à Dieu son œuvre pour Lui plaire, Lui être agréable.
    Abel avait compris qu’il ne pouvait rien donner à Dieu. Par la foi, il a offert ses premiers-nés  avec leur graisse. Il les a sacrifiés. Abel avait conscience de son état. Il se savait mort à Dieu. Je crois que ce sacrifice offert à son Dieu montre son désir, malgré la malédiction, de renouer la communion avec Lui. Lors de la chute d’Adam et d’Eve, Dieu les a revêtus de peaux de bêtes. Dieu a sacrifié des bêtes pour couvrir leur nudité. Ce geste de Dieu a dû profondément marquer le cœur d’Abel, car Adam leur a sûrement raconté comment l’Eternel les a revêtus. Je pense que son offrande à Dieu a été le fruit de longues méditations.
     Caïn, lui, par contre, a dû aller vers le Seigneur, sans réellement avoir conscience de qui était Dieu. Il s’est présenté devant l’Eternel avec une toute autre attitude de cœur que son frère. Il savait qu’il devait se présenter devant l’Eternel, mais pour lui, le fruit de son travail ne pouvait être qu’agréé par la Divinité. Il a présenté à son Dieu le fruit de la chair, de son labeur tout simplement. Il n’est pas allé vers Dieu mort à lui-même en espérant trouver grâce auprès de Celui-ci.
    Je ne peux que penser à cette parole de notre Seigneur lorsqu’Il dit aux Juifs dans Jean 6.45 : « quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi » Pour les deux premiers frères de l’humanité, c’est la même chose. Tous les deux ont entendu cet enseignement, car je pense que la communion qu’a eu Adam avec Dieu, lui a donné la capacité d’éclairer ses deux fils sur la manière de pouvoir aller vers leur Créateur.  Mais, il n’y a qu’Abel qui a reçu cet enseignement. Le fruit, par la méditation, de ce qu’il a reçu de son père, lui a permis de savoir comment s’approcher de l’Eternel.

6 Et l’Eternel dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est–il abattu ?
7 Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui.(Genèse 4)

    Certes, l’Eternel n’a pas agréé l’offrande de Caïn, mais Il lui a laissé la porte ouverte pour revenir vers Lui, en l’avertissant. Il lui ordonne de dominer sur le péché. Si Dieu ordonne, l’homme peut, en se confiant à Lui, de dominer sur le péché. Nous connaissons la suite, Caïn a suivi sa propre route et n’a pas obéi à l’Eternel. Il était du malin dit Jean !
    Que pouvons-nous tirer comme enseignement pratique par ce passage ? Je crois qu’au sein de l’église il peut y avoir des personnes comme Caïn qui ont entendu mais non reçu la Parole. Si l’église donne une place prépondérante à ces personnes, celles-ci, par leurs enseignements et leur exemple, peuvent provoquer la mort spirituelle au sein l’église. Le critère pour confondre ces personnes : l’amour, car Jean nous dit « celui qui n’aime pas demeure dans la mort » Il est vrai que nous avons parfois, au sein de l’église des petits accrochages, des blessures, des fâcheries, etc. Nous savons comment régler ces problèmes de façon concrète. Nous devons nous méfier de toute œuvre de la chair, même si elle paraît très belle, car c’est la mort spirituelle de certains membres de l’église (manquant de discernement) comme fin. Tout ce qui apporte des dissensions au sein de l’église est à rejeter ! Les partages, les enseignements, en un mot tout ce qui est charnel, issu de notre effort propre est à rejeter et n’est pas de Dieu. Nous devons, comme Abel, partager notre ‘’petit bétail’’ avec sa graisse aux frères et sœurs, mais pas ce qui est issu de notre sueur :
     Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons les frères. Très simple et très fort. Jean met en opposition la haine que le monde a pour nous et l’amour que nous devons avoir les uns pour les autres. C’est la preuve formelle que nous sommes passés de la mort à la vie : par l’amour, celui que Christ a mis en nous, celui qui est décrit dans 1Corinthiens 13 !
    Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Suite logique à ce qui vient d’être établi plus par Jean. Celui qui n’aime pas n’a pas connu l’amour de Dieu. C’est de cet amour qu’il s’agit ! Sûrement pas de celui fabriqué par nos sentiments ! Nous devons uniquement aimer de celui que le Saint-Esprit a répandu dans nos cœurs ! (Rm 5)
    Quiconque a de la haine pour son frère est un meurtrier, nous sommes avertis. Celui qui a de la haine est du malin. C’est clair. Le mot meurtrier ne se rencontre que deux fois dans les écrits de Jean, ici et dans Jean 8.44. Dans l’évangile, ce mot s’applique au diable. Meurtrier est l’adjectif qui caractérise le diable. Jean emploie des mots très forts et il met toujours en opposition la marche dans la lumière et celle dans les ténèbres. Le même adjectif est appliqué au diable et à ceux qui ont de la haine.
    Nous avons connu l’amour. Quelle merveilleuse vérité ! Comment ? C’est qu’Il a donné sa vie pour nous. Nous sommes au cœur du message de Jean : l’amour. Nous répondons à l’amour que Dieu nous a donné. Il nous a aimés le premier, en donnant la vie de son Fils pour nous. Le Père et le Fils étaient unis pour nous aimer. Les versets de Jean 15 nous donne le commandement suprême pour la vie de l’église :

12  C’est ici mon commandement : Aimez–vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
13  Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. (Jn 15.)

    Pas de commentaires, car c’est Jésus qui parle, mais ce commandement est à méditer profondément. Donner sa vie est quelque chose de très pratique et très concret. Jean nous dit de quelle façon donner sa vie pour l’autre. C’est la preuve que nous sommes dans la vérité. La vie donnée à l’autre, c’est ouvrir son cœur et pourvoir au besoin de l’autre, dans la mesure de ma capacité morale, physique, matérielle à le faire. Ce peut être en biens matériels, et en aide de toutes sortes, matérielles ou spirituelles.
    Par cette vie donnée à l’autre, j’apaise mon cœur devant Lui. Cette façon de vivre va me permettre de pouvoir demander. C’est une garantie d’exaucement à nos prières ! Nous sommes apaisés devant Dieu et même si notre cœur nous condamne Dieu est plus grand que notre cœur !
    Nous voyons que cette vie d’amour nous conduit naturellement à la prière et de plus à la prière exaucée. Nous pouvons dire que la prière est le prolongement de ma vie chrétienne normale. Elle en devient le fruit et ce fruit demeure. Nous avons un résumé de la parole donnée aux disciples dans Jean 15 :

12  C’est ici mon commandement : Aimez–vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
13  Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
14  Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.
15 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.
16  Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.
17  Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

    C’est clair, dans ce passage l’amour du Seigneur doit se manifester dans les disciples par leur amour les uns envers les autres. Le même amour que le Seigneur nous a donné est le modèle pour savoir comment aimer. Cet amour se traduit par une nouvelle dimension de rapport avec notre maître. Il nous appelle ami, incroyable de grâce ! Le fruit est lié à la prière. Le fruit est à la fois l’exaucement et les actes d’amour envers les frères. Dans ce passage le fruit qui demeure et la prière sont liés l’un à l’autre. Le fruit de la prière exaucée est un fruit qui demeure ! Promesse formelle du Seigneur !

 Bien–aimés, aimons nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.
8  Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
9  L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.
10  Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.
11  Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres.
12  Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.
13  Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, en ce qu’il nous a donné de son Esprit.
14   Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde.
15  Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.
(.jean 4)
    Dans ces quelques versets le mot amour et le verbe aimer sont mentionnés plus de vingt fois. En si peu de texte, Jean veut nous mener dans le cœur du Père. Comme il a été le témoin de la personnalisation de cet amour sur la terre, il veut nous faire apprécier, par son témoignage, la grandeur de cet amour.
    L’amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Si j’aime, je connais Dieu. Ce verbe connaître, conjugué au présent, montre que le chrétien continue à progresser dans l’intimité avec son Dieu. Dieu nous a aimés, une fois pour toutes : c’est le sacrifice de Christ pour nous réconcilier avec Lui. Tout ce que nous recevons coule de la croix. C’est une source d’amour qui n’est jamais tarie. Cet amour coule sans cesse à cause de cet acte unique. Nous, nous aimons, car nous sommes inondés et envahis par cet amour.  C’est une vérité qu’il faut serrer dans son cœur. Elle nous rassure. Nous avons le Saint Esprit pour attester que nous demeurons en Lui, si nous aimons les frères.
    Jean nous raconte le cœur de Dieu. Il le connaissait vraiment. C’est une grâce pour nous de pouvoir contempler la grandeur de notre Dieu par ce témoignage. Il a vécu et reçu cet amour et il nous le fait vivre et apprécier. Rien n’est plus précieux que le témoignage d’un homme qui a entendu, vu contemplé, touché cette vie de Jésus, cet Amour vivant sur terre.
    (Saint) Jérôme nous rapporte que le vieil apôtre, à la fin de sa vie,  était tellement faible qu’il se faisait porter dans les réunions de l’église. Son message était cette seule phrase  « mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres » Il se contentait de dire cette seule exhortation à l’église !
    Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu. Cette affirmation est pour les gnostiques qui croyaient connaître Dieu par leur intellect et leur intelligence. La voie royale pour connaître Dieu est unique : l’amour, mais l’amour à la croix ! Il n’y en a pas d’autres. Jean est toujours extrême dans ce qu’il dit. C’est bien ainsi ! Au moins, nous savons! (cf : 1 Corinthiens 13)
    Jean continue en affirmant que le Fils a été envoyé parmi nous afin de vivre par Lui. Jean nous conduit naturellement à la croix, qui est le sommet de l’amour de Dieu pour l’homme. Et, précise Jean, ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés.
    Pour vivre par le Fils, un seul chemin : la croix. D’abord pour recevoir le pardon de nos péchés, notre nouvelle naissance (celle d’en haut), puis pour faire mourir les œuvres de la chair afin de vivre par l’Esprit en nous.  Galates nous explique cela très bien :

16  Je dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair.
17  Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.

    C’est très clair et il n’y a rien à ajouter. Si nous marchons comme nous le dit Paul, dans ces versets, nous pouvons et devons nous aimer les uns les autres.
    Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu, que personne n’a vu, demeure en nous. Cela implique que si Dieu habite en nous, nos actes reflètent cet amour de Dieu et notre témoignage atteste que Dieu est amour. Personne ne voit Dieu, mais les effets de son amour sont visibles à travers les membres de son église. Un peu comme le vent car personne n’a jamais vu le vent, mais ses effets, oui !
    Si nous vivons de cette façon, nous connaissons que nous demeurons en Lui par son Esprit. Il est très difficile de vivre cette vie sans la puissance de l’Esprit qui agit en nous. C’est la preuve qu’Il nous a donné son Esprit et que cet Esprit habite en nous.
    Pour demeurer dans le Fils, nous devons le confesser (v.15). Je vous soumets un commentaire du pasteur Albert Nicole qui est très beau :

    « Quiconque confesse. Les paroles qui suivent sont d’une telle portée, qu’elles doivent inciter le fidèle à sonder son cœur pour savoir si, réellement, et en bonne conscience, il confesse le Christ avec sincérité, et non seulement de ses lèvres ou son intelligence. Il est si facile, plus que dans tout autre domaine, de se donner le change à cet égard, justement à cause des grâces qui dérivent d’une franche confession. Heureusement le croyant n’est pas livré à lui-même pour acquérir une telle certitude. Son témoignage, qui risque toujours de lui paraître suspect, est confirmé par un autre, infaillible celui-là, car c’est l’Esprit de Dieu qui le rend, comme Paul le déclare en propres termes (Rom. 8.16)
  Que Jésus est le Fils de Dieu, qualifie exactement sa nature
  Dieu demeure eu Lui. En grec, l’ordre des mots attire l’attention sur «en Lui ». Nul ne doit  se méprendre, et tous ceux qui confessent que Jésus est le Fils de Dieu peuvent être convaincus que la promesse s’accomplit à leur égard. Chacun est invité à se l’approprier. « Dieu en lui demeure » (cf 1.8,10 ; 2.4,14,24,27 ;3.6,9,15,17 ;4.16). Impossible, en moins de mots, de rendre une pensée plus simple et à la fois plus profonde qui comprend toute la somme de foi.  « Car il n’y a rien nécessaire à salut, que la foi ne trouve en Christ » Calvin.
    Dieu, le créateur des cieux et de la terre, le Tout-Puissant,  l’Eternel, le Souverain Juge, Celui dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, l’Infini, Celui qui habite une lumière inaccessible et que les cieux des cieux ne peuvent contenir, placé à côté d’une faible créature et demeurant en elle. Voilà, certes, un mystère qu’aucun langage humain ne saurait expliquer.
    Et lui en Dieu. Le croyant possède un pouvoir invincible pour accomplir l’œuvre qui lui a été confiée : « Dieu en lui ». D’autre part, il réalise qu’il appartient essentiellement à un autre monde : « il est en Dieu » (pour nous notre cité est dans les cieux ; de là, nous attendons comme Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ. –Ph. 3.20). La communion avec Dieu est complète et effective dans ces deux domaines.
    Après avoir, une fois de plus, proclamé une vérité aussi sublime, l’auteur, pour dissiper les doutes naturels en face d’une telle grâce, invoque son témoignage et celui de ses collaborateurs.( tiré du livre obéissance et amour ).
  
     Après cette exégèse de notre frère Nicole, il nous faut reprendre notre lecture et notre méditation, en espérant que nous grandirons dans ces vérités ! 

    16  Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.
17   Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement.
 18  La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour.
19  Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier.
20  Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?
21 et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.

    Nous examinons la dernière section de ce quatrième chapitre qui est, elle aussi, très belle. Il est toujours et encore question d’amour. Tout ce que nous venons de lire et méditer nous permet de connaître l’amour que Dieu a pour nous, et nous croyons à cet amour. Plus ! Nous le vivons ! Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu. Demeurer dans l’amour, oui, mais dans quel amour, celui que je vis et manifeste pour les autres ? Ou bien, au contraire, dois-je demeurer dans  l’amour de Dieu pour moi ? Je crois qu’il s’agit de demeurer dans l’amour du Père et que cet amour va couler de ma vie pour l’autre. Il est nécessaire de recevoir le discernement pour savoir comment aimer le prochain.
    Quand le Seigneur a dit à Pierre « arrière de moi satan ! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ! » Pierre voulait montrer son amour au Seigneur en Lui affirmant qu’il ne devait pas mourir à Jérusalem (Mt 16.21-23) Cette réaction du Seigneur pour Pierre est terrible ! Il le qualifie d’accusateur ! C’était une œuvre de l’ennemi de nos âmes et Pierre s’est fait piéger par ses sentiments ! Il devenait l’ennemi de Dieu ! Ce sont des choses que nous devons méditer et comprendre !
    Nous ne pouvons aimer selon Dieu qu’avec la sagesse et le discernement de notre intelligence renouvelée. Autrement, nous tombons dans les sentiments comme Pierre et nous passons à côté d’un véritable acte d’amour. Nous devenons ennemis de Dieu !
    Un exemple me vient à la pensée pour bien me faire comprendre. J’ai été enseigné par un frère (Kenneth O’hare pour ne pas le nommer) qui m’a raconté cet événement de sa vie. Il s’occupait, avec son épouse, d’une prostituée pour essayer de la sortir de son état.  Souvent, ce couple donnait un peu d’argent à cette femme. Un jour, alors qu’il devait partir pour enseigner, cette femme est venue les voir en leur demandant, une fois de plus, de l’argent. Ils n’avaient pas un seul franc à donner. Ils avaient mis de côté l’argent pour acheter la vignette auto, juste avant de partir. Poussé par ses sentiments, il est allé chercher cet argent et il l’a donné à cette personne. Puis, ils sont partis en voiture, mais sans la vignette. En cours de route, ils sont tombés sur un contrôle routier, et bien sûr, n’ayant pas la vignette, ils ont écopé d’une amende (salée comme me l’a confié K.O.) Et ce frère m’a dit : « Tu vois Jean-Claude, ce n’était pas la volonté de Dieu que de donner cet argent ». L’acte d’amour aurait été le refus de ce don. Il nous faut vraiment le discernement pour aimer selon Dieu notre Père ! Celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.      

    Le verset 17 est assez difficile à comprendre pour moi. Tel Il est, tels nous sommes dans le monde, c’est en cela que l’amour est parfait en nous. C’est assez obscur. Tel Il est, bien sûr il s’agit du Seigneur. Mais, tel qu’Il est, est conjugué au présent. Nous savons que nous avons dans la présence du Père un Homme glorifié qui intercède pour nous. Tel qu’Il est, dans le ciel, nous, nous le sommes sur la terre. Que comprendre par cette similitude entre la position du Seigneur glorifié,  et notre position actuelle, sur la terre ?
    Nous pourrions comprendre que tel qu’Il a été sur cette terre, nous le sommes aussi. Nous sommes dans le monde, mais pas de ce monde. Cette explication est logique, mais pourquoi ce verbe être est conjugué au présent ?
    La bible du semeur traduit : « Et voici pourquoi l’amour se manifeste pleinement parmi nous : c’est pour que nous ayons une entière assurance au jour du jugement, d’autant plus que notre situation dans le monde est celle que le Christ a connue lui-même » Ce serait une bonne interprétation si ce verbe être n’était pas conjugué au présent dans le grec.
    Jésus est glorifié dans les lieux célestes et tel Il est tels nous sommes. J’aimerai citer un passage de Romains 8 qui pourrait nous donner une piste :

29  Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.
30  Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.
31  Que dirons–nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
32  Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ?
33  Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie !
34  Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !
35  Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ?
36  selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
37  Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
38  Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, (8–39) ni les puissances,
39  ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus–Christ notre Seigneur.

    Ce passage nous affirme que nous sommes glorifiés (présent) et que rien, absolument rien, ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Cette assurance formidable nous donne un accès constant auprès de notre Dieu, basé sur le roc de l’amour que le Seigneur nous a témoigné. Nous avons en Jésus-Christ, la même communion, que le Seigneur avait avec son Père lorsqu’Il était sur terre. Bien sûr, il nous arrive de déraper ou même, parfois, de dévier, mais nous avons la même ressource que celle du Seigneur lorsqu’Il vivait ici bas. De plus, dans sa bonté, Il sait nous châtier pour nous ramener dans sa volonté. Tel Il est, tel nous sommes. Il est glorifié, nous le sommes ! Il est dans la présence du Père, nous le sommes également !
    Et aussi, personne ne peut nous accuser, comme le Seigneur l’a été. Si nous sommes accusés, ces accusations ne peuvent pas tenir, car nous avons notre Avocat. Dieu nous a justifiés, car nous avons accepté que la condamnation qui pesait sur nous a été prise par notre Substitut. Il a tout  payé pour nous. Nous sommes sur la terre, mais, étant glorifiés dans les lieux célestes, plus rien ne peut nous atteindre, si nous croyons ce que nous dit la bible, et le vivons. Ceci n’empêche pas les tribulations et les épreuves, bien sûr ! Nous vivons dans les deux dimensions : l’espace/temps et l’éternité ou dans le ciel et sur la terre !
    Est-ce que Jean pensait à cela lorsqu’il a écrit cette lettre ? Est-ce que sa volonté était de faire diriger les yeux des frères et sœurs vers le Seigneur glorifié ? Ce verbe être au présent fait tourner les regards vers le Seigneur et exhorte les chrétiens à vivre une vie de communion intime avec Lui, comme Lui avait cette communion avec le Père. Peut-être, aussi, voulait-il exhorter ces chrétiens à avoir une relation d’amour entre eux, aussi intense que la perfection de l’amour qui unit le Père au Fils ? Il y a beaucoup de pistes à explorer pour essayer de rentrer dans l’intelligence de cette parole de Jean. Tels nous sommes dans le monde : du même amour qui unit le Père et le Fils. Jésus a dit : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples ».
    L’amour parfait en nous. L’amour de Dieu est un amour parfait, car divin, Nous devons manifester cet amour parfait les uns envers les autres, le vivre, le pratiquer. L’amour est parfait en nous (ou avec nous, les deux traductions sont possibles) donc nous devons aimer de cet amour parfait en nous. Il est de Dieu !!
    L’amour parfait bannit la crainte. Si je vis de cet amour que j’ai reçu, celui-ci me permet de vivre dans la paix, sans crainte de châtiment, car l’amour de Dieu en moi me préserve de tout châtiment. Ce châtiment est tombé sur le Fils. C’est l’amour parfait de Dieu en moi qui bannit la crainte. La maturité spirituelle me permet de comprendre et d’apprécier cet amour divin en moi. Il me rend capable de ne pas vivre dans la peur d’une punition divine. Je ne suis plus l’esclave qui redoute les coups de son maître ! Comme le dit Romains :8.14-16 :

14  car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.
15  Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba ! Père !
16  L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
    
    Je suis fils (fille) de Dieu. Je ne peux plus avoir de crainte. Ou plutôt, ma seule crainte, c’est de recevoir la correction mentionnée dans Hébreux 12, car Dieu corrige ses enfants. Si nous n’avons pas de  correction à laquelle tous ont part, c’est que nous sommes des bâtards et non des fils (filles). C’est clair, non ? Je ne peux pas redouter le Jugement divin, mais j’ai part comme enfant à la correction, qui plus tard, produira ce fruit paisible de justice (Hébreux 12.4-11)
        Pour nous, nous aimons, parce que Il nous a aimés le premier. Ce : nous aimons est plus que l’amour que nous donnons à Dieu ou à nos frères en la foi. Je crois que ce : nous aimons n’est pas restrictif. Il englobe toute l’humanité. C’est l’amour dans ce qu’il y a de plus absolu. Il est sans restriction aucune. Comme nous le savons, il nous est impossible d’aimer de cette façon, Dieu, seul, en nous peut le faire. Nous devenons la manifestation visible de l’amour de Dieu pour l’humanité, si nous sommes dociles à l’Esprit qui dirige notre vie.
    Les deux derniers versets sont une conclusion logique à tout ce que Jean a écrit tout le long de cette partie de la lettre. Il nous fait entrer dans le concret. Je crois que nous débattrons ensemble des deux derniers  versets. Ils sont la preuve de ce que nous sommes

20 Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?
21  Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.

jcb

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