dimanche 15 novembre 2020

(28) - église UN CULTE QUI NOUS ARRANGE par Chip Brogden

 « Et le roi prit conseil, et fit deux veaux d'or, et dit au peuple: C'est trop pour vous de monter à Jérusalem; voici tes dieux, Israël! qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. » (1 Rois 12:28)

                   Ainsi commence le triste témoignage d'Israël, tombé de son statut de peuple saint pour devenir une nation rétrograde d'adorateurs d'idoles. Comment est-il possible que, si peu de temps après l'achèvement du Temple de Jérusalem, Israël ait pu s'égarer ainsi? On y trouve une application prophétique pour notre situation actuelle. Ces choses sont écrites pour nous servir d'exemple, c'est pourquoi jetons un coup d'oeil à ce moment précis de l'histoire d'Israël et voyons les leçons que l'on peut en tirer.

                    Il n'est jamais sage de forcer une interprétation à partir de quelques points principaux, parce que le Royaume de Juda n'était guère meilleur que celui d'Israël. Mais globalement, nous notons simplement que Jérusalem appartenait à Juda; et bien qu'elle ne soit pas parvenue à atteindre la pleine mesure de ce que Dieu avait prévu, Jérusalem avait vocation à être le centre de l'adoration et l'endroit dont le Seigneur avait dit qu'Il y ferait Sa demeure. Nous savons que Jérusalem abritait le Temple et le sacerdoce des Lévites. Après la mort de Salomon, le Royaume a été divisé entre deux hommes: Roboam, le fils de Salomon et Jéroboam, le serviteur de Salomon. Roboam est devenu le roi de Juda, et il a fait de Jérusalem sa capitale. Jéroboam est devenu le roi d'Israël et son territoire comprenait tout le Nord du pays.

              Et nous avons ainsi un royaume divisé contre lui-même; pour l'essentiel, deux nations existant l'une en face de l'autre. Cela ne peut amener que de la controverse et de la compétition. Juda est centré sur Jérusalem, adorant Dieu dans le Temple, étant conduit dans cette adoration par le sacerdoce lévitique. Il n'est pas difficile de voir en Juda un reste existant au sein d'Israël.

                   Juda n'a qu'une tribu, alors qu'Israël en a dix. Notre Seigneur Jésus-Christ est le Lion de la Tribu de Juda. Tous ceux qui appartiennent à Christ sont spirituellement contenus dans cette tribu de Juda. Notre Jérusalem vient d'en haut, nous sommes le temple du Saint-Esprit, et nous sommes rois et sacrificateurs dans cette nation sainte qu'est ce peuple particulier, mis à part et spécial. Je pense que vous êtes suffisamment familiers avec le Nouveau Testament pour reconnaître ces réalités sans qu'il ne soit besoin de les étayer par des chapitres et des versets.

                Israël en est donc venu à représenter quelque chose de tout à fait différent de Juda. Bien que Juda soit issu d'Israël, il était bien séparé d'Israël. Ainsi, que voyons-nous dans ce royaume divisé? Nous voyons l’Église que Jésus est en train de bâtir comme quelque chose qui est au-dessus de « l' « Église » que l'homme bâtit. Que vous l'appeliez l’Église Institutionnelle ou la Religion Organisée, il s‘agit d'un système religieux alternatif qui existe à coté de la véritable expression en Esprit et en Vérité dans la Nouvelle Jérusalem. Comme nous le verrons, la Religion Organisée est, dans la totalité de ses buts et intentions, un Culte qui arrange tout le monde.

UN CULTE D'AUTO-PRÉSERVATION

« Jéroboam dit en son cœur: Le royaume pourrait bien maintenant retourner à la maison de David. Si ce peuple monte à Jérusalem pour faire des sacrifices dans la maison de l'Eternel, le cœur de ce peuple retournera à son seigneur, à Roboam, roi de Juda, et ils me tueront et retourneront à Roboam, roi de Juda. » (1 Rois 12:26,27)

                   Nous voyons ici Jéroboam, le roi rebelle d'Israël. Il domine sur dix tribus. Son pays et son peuple sont plus grands que ceux de Juda. Et pourtant, il est troublé. Qu'est-ce qui le trouble? Il y a le problème de ces gens à qui Dieu a commandé d'aller à Jérusalem pour adorer. Jéroboam suppose, à juste titre, qu'une fois les gens du peuple arrivés à Jérusalem pour adorer, ils pourraient être enclins à s'y établir, et son royaume se verrait ainsi diminué.

                    J'aimerais suggérer que, de nos jours, Dieu nous appelle à monter à Jérusalem pour adorer - à savoir, L'adorer en Esprit et en Vérité (cf. Jean 4). Le Père recherche ces adorateurs véritables qui n'ont pas en pensée un endroit géographique où adorer, mais un lieu d'adoration en Esprit et en Vérité; une place spirituelle, une place venant du coeur. C'est ce que signifie pour nous « monter à Jérusalem ». C'est une Jérusalem d'en haut, elle vient des cieux, nous devons monter vers elle parce qu'il existe un niveau plus élevé, une dimension plus grande. C'est un lieu spirituel. Le livre de l'Apocalypse nous en parle, descendant des cieux, remplie de la gloire de Dieu et de la présence de l'Agneau.

                     Plusieurs répondent à cet appel à « monter à Jérusalem » et sortir de Babylone, sortir de l'Eglisianisme, sortir de la Religion Organisée. C'est pourquoi tous les Jéroboam de ce monde sont consternés! Comment empêcher cet exode massif de gens qui quitteraient nos églises? Jéroboam ne se soucie pas du peuple. Il ne se soucie pas du Seigneur ou des attentes du Seigneur. Il n'est concerné que par sa propre préservation: la sauvegarde de son leadership, la continuité de son royaume, la prolongation de sa propre vie.

              La solution qu'il a trouvée était assez ingénieuse. Il a créé ce que j'appelle « UN CULTE QUI NOUS ARRANGE ». Ce culte présente trois caractéristiques: 1) Un endroit qui nous arrange ; 2) Une prêtrise qui nous arrange et 3) un festin qui nous arrange, pour unir ensemble les adorateurs. Regardons chacune de ces particularités l'une après l'autre, et voyons si l'on peut y trouver une application prophétique pour notre temps, pour la période à laquelle nous appartenons.

UN ENDROIT QUI NOUS ARRANGE

« Et le roi prit conseil, et fit deux veaux d'or, et dit au peuple: {litt.: leur dit.} C'est trop pour vous de monter à Jérusalem; voici tes dieux, Israël! qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. Et il en mit un à Béthel, et l'autre il le plaça à Dan. Ce fut là une occasion de péché. Le peuple alla devant l'un des veaux jusqu'à Dan. » (1 Rois 12:28-30)

                    Jéroboam était suffisamment habile pour faire appel à cette partie de l'être humain qui est attirée par la commodité des choses, par leur coté pratique et facile. On peut s'arranger! « C'est trop pour vous de devoir monter à Jérusalem ». En d'autres termes, cela ne vous arrange pas, c'est trop difficile d'adorer Dieu comme Il le désire. Le coût en est trop élevé.

                  Si vous consultez une carte biblique, vous verrez que Jéroboam a placé stratégiquement ses veaux d'or aux extrémités Nord et Sud de son royaume. Vous pouviez donc vous rendre aisément vers le veau d'or le plus proche de chez vous. C'est le genre d'astuce de marketing qu'utilisent les restaurants pour vendre leurs desserts. Ils ne vous demandent pas si vous voulez un dessert; ils vous demandent si vous préférez comme dessert un gâteau au chocolat ou une tarte à la banane! Bien évidemment, vous pouvez refuser les deux, mais quand la question est posée ainsi aux gens, les statistiques démontrent que la plupart d'entre eux choisissent une de ces deux options, et finissent par commander un dessert.

                  Ainsi Jéroboam n'a demandé à personne de choisir entre un veau d'or et Jérusalem; il leur a simplement offert le choix entre « des desserts » - que préférez-vous: Béthel ou Dan? Il a tout réduit à une question d'arrangement. « c'est trop compliqué pour vous d'aller à Jérusalem ». Trop compliqué!

                 De nos jours on nous offre une myriade de choix d'adoration, une multitude de veaux d'or à chaque coin de rue, les uns à coté des autres, chacun cherchant à attirer les gens vers lui. Sur quoi est basé leur message de marketing? Sur ce qui nous arrange! On vous offre le choix entre plusieurs cultes afin que vous puissiez choisir celui dont l'heure vous convient le mieux. Un choix entre différents styles d'adoration et de prédication afin que vous puissiez choisir celui que vous préférez. Tant de choix, un si grand nombre d'options.

                   Si nous nous arrêtons pour réfléchir à cela, nous allons réaliser que Dieu ne nous demande pas de choisir quel veau d'or, parmi des milliers, nous désirons adorer. Il nous demande de faire un choix entre ce « système de veau d'or » dans son ensemble et la vie en Esprit et en Vérité dans la Nouvelle Jérusalem! Dieu nous appelle à quitter, à laisser derrière nous ce système totalement faux, et à faire une chose loin d'être facile - « monter à Jérusalem », se joindre à l'Eglise que Jésus bâtit, et apprendre à être une nation de rois et de sacrificateurs.

                Il nous faut noter que quand Israël a accompli la chose qui l'arrangeait le mieux, la plus commode, la plus pratique et aisée, c'est devenu pour eux un péché. Elle les a conduits loin de Dieu et les a amenés sous le jugement. Le chemin qui nous arrange est un chemin large, et il mène à la ruine. Adorer Dieu en Esprit et en Vérité, en laissant derrière nous les chemins familiers et populaires, est difficile et coûteux, mais c'est précisément pour cela que Jésus dit qu'il faut bien évaluer le prix à payer avant de devenir Son disciple.

UNE PRÊTRISE QUI NOUS ARRANGE

« Jéroboam fit une maison de hauts lieux, et il créa des sacrificateurs pris parmi tout le peuple et n'appartenant point aux fils de Lévi. » (1 Rois 12:31)

                    Un culte qui nous arrange nécessite une prêtrise qui nous arrange, pour la diriger facilement, la faire durer, la superviser et la conduire. Conformément à la pensée de Dieu, seuls les Lévites étaient appelés à Le servir en tant que prêtres. Tous les lévites se trouvant déjà à Jérusalem pour servir dans le Temple, Jéroboam a dû trouver d'autres prêtres pour travailler dans son système erroné.

              La solution choisie par Jéroboam a été de rendre cela facile - arrangeant tout le monde - n'importe qui pouvait devenir un prêtre. Peu importait l'appel de Dieu. Quiconque choisissait de devenir un prêtre pouvait être ordonné par Jéroboam, et acquérir instantanément le statut de leader. Et ainsi les membres les moins élevés du peuple avaient l'opportunité de s'élever au-dessus du lot.

                     Combien de temps faut-il pour faire un apôtre, un prophète? De nos jours, pas longtemps. Il suffit de s'autoproclamer quelque chose, ou de permettre à d'autres de nous appeler ainsi, pour faire de nous quelqu'un de spécial. Comme c'est facile! Nous sommes envahis par des gens qui s'attribuent eux-mêmes le titre d'apôtre, d'évêque, de prophète, de pasteur et de « première dame » (peut être le titre le plus charnel de tous).

                     Le problème est que lorsque « chacun» est un prêtre, il est alors très difficile de faire la différence entre les prêtres du Seigneur et les prêtres du veau d'or. Quand «chacun» est un prophète, comment faire le tri entre la parole véritable et la parole fausse? La plupart des gens ne le peuvent pas, et ainsi la déception se propage à cause de cette recherche de la facilité, de ce qui arrange les gens.

                    La réalité est la suivante: il y a un coût énorme qui est associé à l'appel de Dieu pour notre vie, et si vous vivez réellement la vie chrétienne telle qu'on doit la vivre - « pas moi, mais Christ » - cela sera (par moments) difficile, désagréable, à contre sens, et problématique. Et quand Dieu vous place dans une position de responsabilité pour les autres, alors les difficultés seront multipliées par mille. Cela ne sera pas « facile », mais pour ceux qui placent la vérité au-dessus de la facilité, cette façon de vivre en Christ est leur propre récompense.

UNE FÊTE QUI NOUS ARRANGE

« Il établit une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme la fête qui se célébrait en Juda, et il offrit des sacrifices sur l'autel. Voici ce qu'il fit à Béthel afin que l'on sacrifiât aux veaux qu'il avait faits. Il plaça à Béthel les prêtres des hauts lieux qu'il avait élevés. Et il monta sur l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, mois qu'il avait choisi de son gré. Il fit une fête pour les enfants d'Israël, et il monta sur l'autel pour brûler des parfums. » (1 Rois 12:32,33)

                    Un culte qui nous arrange nécessite diverses sortes de célébrations qui nous arrangent, ou des fêtes pour réunir régulièrement ses adorateurs. Jéroboam a décidé d'organiser un festival « comme la fête qui se tenait en Juda ». Bien sur, ce n'était PAS la même fête, ce n'était qu'une contrefaçon de la fête des tabernacles. La fête véritable se trouvait à Jérusalem. La fête de Jéroboam était quelque chose d'imaginé, d'inventé et de conçu par Jéroboam.

               Etait-ce une réunion pour honorer le Seigneur? Était-ce une assemblée pour adorer Dieu? Pas du tout. C'était une distraction qui détournait de l'adoration spirituelle, une alternative bien pratique à un voyage vers Jérusalem pour adorer dans le Temple. Bien entendu, c'était de nature religieuse - ce n'était pas une réunion sauvage, mais une fête religieuse « comme la fête qui se tenait en Juda ».

                  Un endroit qui nous arrange, une prêtrise qui nous arrange, et une fête qui nous arrange constituent tout ce qu'il faut pour faire une un culte qui nous arrange. Il en résulte pour finir un système alternatif d'activités religieuses qui proclame adorer Dieu, qui a l'apparence de la piété mais qui est bien plus facile et attrayant pour la chair.

JUGEMENT SUR LE CULTE QUI NOUS ARRANGE

« Voici, un homme de Dieu arriva de Juda à Béthel, par la parole de l'Eternel, pendant que Jéroboam se tenait à l'autel pour brûler des parfums. Il cria contre l'autel, par la parole de l'Eternel, et il dit: ... » (1 Rois 13:1,2a)

                   Dieu a utilisé un prophète venant de Juda pour défier ce système erroné d'adoration religieuse qu'avait mis en place Jéroboam, et pour prophétiser sa destruction. Ce n'étaient pas des paroles « plaisantes » à apporter. Après avoir annoncé la destruction pour Jéroboam, le prophète a été lui-même désobéissant et s'est fait tuer par un lion. Si vous n'aviez pas écouté la parole du prophète, peut-être pouviez-vous apprendre la leçon en voyant ce qui était arrivé au prophète! Jéroboam, bien que troublé sur le moment, a persisté dans sa désobéissance, et a été jugé en conséquence. Mais les dégâts étaient faits et Israël a sombré dans la ruine.

                  Il n'est pas difficile de voir à quel point l'histoire s'est répétée pendant les deux mille ans passés. Comme l'Israël ancien, nous vivons dans un « royaume divisé » dans lequel la Majorité Religieuse perpétue un culte qui arrange les gens, et la Minorité du Reste cherche la pleine pensée du Seigneur, Sa volonté, Son coeur, et Son Esprit, concernant l'Eglise que Jésus bâtit, une maison spirituelle de pierres vivantes, une « Nouvelle Jérusalem » de rois et de prêtres. On considère les deux (la Majorité Religieuse et la Minorité du Reste) comme étant « Israël » mais seule l'une est la véritable Eglise, alors que l'autre n'est qu'une distraction qui nous arrange.

                Pour finir, la nation de Juda elle-même a sombré dans l'idolâtrie et s'est trouvée sous le coup du jugement. Le Temple a été détruit et Jérusalem brûlée. Dieu a dû alors travailler avec un Reste issu du Reste, et Il a ainsi fait perdurer Son Royaume selon des principes spirituels.

               De nos jours, le Seigneur continue de travailler avec un Reste, les appelant à « monter à Jérusalem » et à s'affectionner aux choses d'en haut. Dieu travaillant selon des principes spirituels pour accomplir un dessein spirituel, la frontière est beaucoup plus subtile entre l'Israël rétrograde et le Juda spirituel, entre l'adoration du veau d'or et l'adoration en Esprit et en Vérité. Mais une fois que vous avez vu l'Eglise que Jésus bâtit, il est beaucoup plus facile de rejeter les veaux d'or. Jéroboam sait cela, et c'est pourquoi il propose une alternative très attrayante et qui arrange tout le monde.

              Que le Seigneur fasse de ces paroles un fardeau sur nos coeurs. Amen.

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mercredi 11 novembre 2020

(27) - église POURQUOI SOMMES-NOUS ICI? par Chip Brogden

(Ce message a été donné par l'auteur en tant qu’introduction à leur première réunion de maison le 2 juillet 2006 à Louisburg, Caroline du Nord)

« Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. » (Actes 13:1-3)

                    Pour commencer notre discussion, examinons la question suivante: Pourquoi sommes-nous ici? La réponse simple à cette question est: nous sommes ici aujourd’hui parce que pendant les deux dernières années, le Seigneur a mis un fardeau sur notre coeur en vue de voir une expression locale du Corps de Christ, une expression pratique de ce que nous avons enseigné pendant plusieurs années. Autrement dit, nous avons enseigné bien des choses concernant le Seigneur Jésus-Christ, le Dessein Eternel de Dieu, l’Eglise que Jésus bâtit, s’aimer les uns les autres, le ministère du Corps, etc. Nous continuons d’enseigner et de croire en ces choses dans lesquelles nous avons avancé individuellement et au sein de petits groupes ici et là, mais il nous a manqué le moyen de voir ces choses exprimées dans le cadre d’une communion fraternelle de croyants.

                Nous avons un dessein, une intention, une raison pour nous rassembler ensemble qui va bien au delà de la nourriture, de la communion et des relations sociales. Vous pouvez obtenir tout cela dans n’importe quel fast-food. Une partie de notre frustration concernant les « églises de maison » en tant que mouvement tient au fait que dans bien des cas, nous avons vu les gens se rassembler simplement parce qu’il y avait une réunion, mais sans aucun apport spirituel. Cela répondait à un besoin, mais cela ne répondait pas au besoin du Seigneur. Aujourd’hui marque le début d’un processus dans lequel nous sommes rassemblés, sous l’Autorité de Christ, et ceci, non pour tenir juste « une réunion » (puisse Dieu nous délivrer des simples réunions), mais pour simplement explorer Qui Il est, et qui nous sommes en Lui, et ce que cela signifie par rapport au fait d’aimer Dieu et de nous aimer les uns les autres.

                   Dans Actes 13, nous avons un bon exemple de ce que signifie être l’Église. Je pense que nous voyons dans le Livre des Actes deux types d’églises. Bien entendu, il n’y a qu’une seule Église, mais il y a sept types d’églises représentés dans le Livre de l’Apocalypse, et il y a deux types d’églises représentés dans le Livre des Actes. Ces deux églises appartiennent à Jésus, mais ces deux églises ont leur manière propre et particulière de considérer les choses. Premièrement vous avez l’Église à Jérusalem. Aujourd’hui nous savons que tout a commencé à Jérusalem. C’est à Jérusalem que se trouvaient le Temple, le grand prêtre, la Loi, et tout ce système religieux connu sous le nom de Judaïsme. L’Église des premiers temps était simplement une secte issue de ce système religieux. Ils se considéraient eux-mêmes comme Juifs, et Jésus était leur Messie Juif. Ils ne prêchaient Jésus qu’aux Juifs - et ceux qui se trouvaient à l’extérieur d’Israël n’étaient pas inclus. N’est-ce pas incroyable?

                 Mais Jésus avait dit d’aller dans tout le monde. Les choses étaient très confortables ici à Jérusalem, et les premiers chrétiens n’étaient pas si disposés que cela à aller de part le monde. Il a fallu la persécution pour les disperser, et néanmoins, ils ont continué à ne partager Jésus qu’avec les Juifs. Alors quelque chose de merveilleux s’est produit. Quelques croyants juifs ont quitté Jérusalem, sont arrivés à Antioche, et ont annoncé Jésus aux païens. Finalement, ces païens ont cru, et d’un seul coup, vous avez eu des non-juifs croyant en Jésus. Le Christianisme a cessé à ce moment là d’être un phénomène juif; c’est devenu une chose universelle. En fait, la Bible dit que c’est à Antioche - et non à Jérusalem - que les disciples ont été appelés pour la première fois Chrétiens.

                  Ainsi, d’un coté, vous avez l’Église à Jérusalem, et de l’autre, vous avez l’Église à Antioche. Il n’y a qu’un seul Corps de Christ bien entendu, mais deux communions fraternelles très différentes avec deux façons très différentes d’envisager les choses. Et cela a participé au déclenchement d'un conflit. Peu après, quelques chrétiens de Jérusalem sont venus à Antioche et ont dit: « Si vous n’êtes pas circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. » Actes 15:1. De nos jours, on ne débat plus sur la circoncision. On discute sur le baptême d’eau, le parler en langues, les dénominations, la doctrine ou la théologie. Ces chrétiens de Jérusalem représentent la Religion Organisée de leur époque - lois, règles, traditions, et histoire. Selon Jacques, il y avait plusieurs milliers de disciples à Jérusalem qui croyaient dans le Seigneur Jésus mais qui étaient zélés pour la Loi de Moise (Actes 21:20).

                   Antioche représente quelque chose de nouveau, différent, frais et libre; quelque chose de totalement non-religieux et à l’extérieur de la Religion Organisée. Antioche représente l’Esprit et la Vérité, et il était probablement plus facile pour eux de saisir cela parce qu’ils ne disposaient pas d’un Temple matériel, d’un grand prêtre visible, et d’une liste de commandements à respecter. Ils avaient entendu Paul prêcher qu’ils étaient eux-mêmes le Temple de Dieu, et qu’Il avait fait d’eux des Rois et des prêtres dans Son Royaume, et que la Loi de l’Amour était la seule loi dont ils avaient besoin. Alors que l’Église à Jérusalem était bien lente à prêcher Jésus aux non-juifs, l’Église à Antioche a aidé à organiser les voyages missionnaires de Paul, ce qui a entraîné une multiplication rapide du nombre de croyants et d’églises à travers toute l’Asie Mineure.

                 A quel type de communion fraternelle préféreriez-vous être associés: celle de Jérusalem ou celle d’Antioche? Pour moi, Jérusalem représente nos frères et sœurs dans les églises dénominationnelles, alors qu’Antioche représente ceux qui suivent la simplicité de Christ loin de la religion du dimanche-matin. J’ai été récemment interviewé par Agape Press pour un article sur le mouvement des églises de maison. Ils m’ont posé toutes sortes de questions et j’ai senti qu’il était important de souligner que même si nous adorons Dieu dans des endroits différents, les uns dans des bâtiments d’église, les autres dans le cadre d’une communion fraternelle de maison, nous sommes tous frères et soeurs en Christ. J’ai été content de voir que c’est ce point qu’ils ont souligné. Antioche ne pouvait pas exister séparément de Jérusalem, et Jérusalem ne pouvait pas exister séparément d’Antioche. Dès le moment où nous commençons à nous considérer comme « supérieurs », nous devenons des pharisiens. Nous devrions au contraire désirer expliquer humblement et précisément le chemin de Dieu à ceux qui ne sont pas encore entrés dans la plénitude de Christ.

                    Quoiqu’il en soit, de plus en plus de gens quittent « Jérusalem » et s’en vont vers Antioche, et cela représente quelque chose de significatif dans ce que le Seigneur fait aujourd’hui. Comment pouvons-nous garder la saveur d’Antioche et maintenir de bonnes relations avec Jérusalem sans tomber dans la religiosité? Y a-t-il un moyen de définir une communion fraternelle conforme au Nouveau Testament et selon l’ordre d’Antioche plutôt que celui de Jérusalem? Je crois que l’Eglise d’Antioche était caractérisée par trois façons de faire, décrites dans Actes 13. .... Et c’est: S’occuper de Celui qui est en haut, s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, s’occuper de ceux qui sont à l’extérieur. Examinons-les les unes après l’autre.

S’OCCUPER DE CELUI QUI EST EN HAUT

« Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit:... » Actes 13:2a

               Cette communion fraternelle existe, d’abord et avant tout, pour répondre au Besoin du Seigneur, et non au besoin des hommes. Si vous avez lu ou entendu nos enseignements sur la façon de servir le Seigneur, vous devez savoir de quoi je parle; sinon, je vous encourage à le faire. C’est absolument essentiel. Nous devons faire les choses dans le bon ordre, et à Antioche, avant de s’occuper des uns et des autres, ils étaient d’abord au service du Seigneur. Ils s’occupaient de Celui qui est en-haut, avant de s’occuper de ceux qui étaient à l’intérieur.

                    Cela signifie abandonner nos façons de penser quant à « l’église ». Quand les gens se rassemblent, ils s’attendent à recevoir quelque chose. Pourquoi une personne se joint-elle à la communion fraternelle, sinon pour recevoir de la communion fraternelle? Même si cela représente un des aspects du fait de se réunir ensemble, ce n’est pas le seul, et ce n’est pas le plus important. La chose la plus importante quand nous nous réunissons, c’est de servir le Seigneur en tant qu’un seul Corps.

                  Quelqu’un demandera, est-ce chanter des chants? Ça en fait partie, mais ce n’est pas tout. Est-ce prier? La prière en fait partie mais elle n’est pas tout. Nous pouvons chanter et prier pour nous-mêmes ou chanter et prier pour le Seigneur. Cela fait une grande différence, nous ne pouvons pas enseigner aux gens la différence, nous devons leur montrer la différence.

                 Servir le Seigneur commence par une attitude de cœur qui reconnaît une vérité suprême: l’Église existe pour Jésus. En vérité, « toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui » et « Il est la tête de toutes choses dans l’Église, qui est son Corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous ». Le troupeau appartient au Grand Berger; la Maison de Dieu appartient à Dieu; le Corps de Christ appartient à Christ; la Moisson appartient au Maître de la Moisson. Et ainsi, l’Église que Jésus bâtit ne nous appartient pas, elle appartient à Jésus. Cela place les choses dans une perspective différente.

                   Dans les semaines qui ont précédé l’ouverture de notre maison à la communion fraternelle, un frère qui recherchait la pensée de Dieu avec nous a conclu, « c’est important pour le Seigneur ». Qu’est-ce que cela signifie? Cela veut dire que peu importe ce que nous voulons ou ce que nous pensons, une communion fraternelle telle que je viens de la décrire est importante pour le Seigneur, importante pour Son Royaume. Ce frère avait été capable de mettre de coté sa préférence personnelle et aspirer à une communion qu’il percevait comme étant d’abord dans l’intérêt du Seigneur et non dans notre propre intérêt. Cela n’a pas été fait sur un coup de tête, ou juste pour notre bon plaisir, ou pour ce que nous espérions en retirer, ou simplement parce que nous pensions qu’il fallait qu’il y ait quelque chose. Ce serait une chose morte et charnelle. Mais un endroit comme Béthanie, un endroit où le Seigneur Jésus est reconnu dans Sa prééminence, voilà une chose importante - et rare. C’est cela qui le rend important pour lui.

                   C’est pourquoi, servir le Seigneur - en répondant à Son Besoin - c’est une chose à laquelle nous attribuons une valeur si élevée que nous l’avons placée en premier et avant tout, comme l’ont fait les croyants à Antioche.

S’OCCUPER DE CEUX QUI SONT A L’INTÉRIEUR

« Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. » (Actes 13:1-3)

                 Quand nous avons servi le Seigneur, alors nous pouvons recevoir Ses paroles, et être guidés par Son Esprit. Quand nous nous sommes occupés de Celui qui est en haut, nous pouvons nous occuper de ceux qui sont à l’intérieur. Quand Son Besoin est satisfait, alors nous pouvons nous consacrer à satisfaire les besoins des uns et des autres. Même s’ils étaient déjà été en train de prier et de jeûner avant que le Saint-Esprit ne parle, ils ont à nouveau prié et jeûné avant de leur imposer les mains. La première fois où ils ont prié c’était en faveur de Celui qui est en-haut, et la seconde fois en faveur de ceux qui sont à l’intérieur.

                 Un toucher personnel est nécessaire. Jésus prêchait depuis le sommet du Temple; Il imposait les mains aux malades et prenait les petits enfants dans Ses bras. Les croyants d’Antioche ont imposé les mains sur Paul et Barnabas, démontrant en cela une unité qui ne pouvait pas être démontrée par de simples mots.

                    J’aimerais suggérer que la façon la plus simple de comprendre la Vie du Corps est de la regarder comme le fait de vivre dans la Famille de Dieu. I Timothée 5:1, 2 dit de traiter les hommes âgés comme des pères, les hommes jeunes comme des frères, les femmes âgées comme des mères, et les jeunes femmes comme des soeurs - en toute pureté. En fin de compte, peu importe ce que nous pensons être, ce que nous sommes appelés à faire, ou quel titre ou position nous avons. Si nous nous aimons les uns les autres comme les chers membres d’une famille, cela résoudra tous les problèmes et répondra à toutes les questions concernant le leadership, l’autorité, qui a les responsabilités, qui sont les anciens, ce qui concerne les femmes, les enfants, etc.

                  L’Église se trouve là où nous apprenons à être une famille. Nous pouvons nous appeler « frère » ou « sœur » mais réalisons nous vraiment ce que cela signifie? Quelqu’un a dit que nous pouvons choisir nos amis, mais nous ne pouvons pas en faire autant avec notre parenté. Dieu ne nous a pas appelés à être des « amis », mais à former une famille. Les amis sont changeants. Tant de fois, quand les gens n’arrivent pas à s’entendre, ou au premier désaccord, ils sont prêts à briser la communion et à s’en aller. Au contraire, nous avons besoin d’apprendre à nous aimer les uns les autres, à nous honorer mutuellement, estimer les autres comme étant meilleurs que nous mêmes, nous soumettre les uns aux autres dans l’amour, prier les uns pour les autres, se protéger et s’aider comme une famille.

                    Bien entendu, si votre famille terrestre est déficiente, vous ne savez pas ce qu’est une vraie famille, et l’Église devrait être l’endroit où on peut l’apprendre. Ce qui est triste c’est que nous échouons souvent, c’est donc quelque chose que nous devons considérer sérieusement. Dans son livre « La Confiance: la Chose qui fait ou défait un leader » Les Csorba écrit « les américains ne sont pas si superficiels et centrés sur eux même qu’il n’y paraît, mais ils n’ont pas souvent sous les yeux une communauté qui exprime concrètement la théorie qui sort de leur bouche ». Cet état des lieux s’applique aux chrétiens de tout pays, et pas seulement aux américains. Quel est le plus grand commandement? Jésus a dit qu’il y en a deux. Fondamentalement, ils sont: Aimer Dieu et s’aimer les uns les autres. Et quand vous citez tout le passage, vous voyez qu’il s’agit d’un amour radical, qui nous appelle à donner tout ce que nous avons - tout notre coeur, notre âme, notre esprit, et notre force.

                L’amour est plus important que la doctrine. Au milieu de tout cet enseignement sur « comment faire l’église » dans 1 Corinthiens 12 et 14, se trouve le grand chapitre sur l’amour de 1 Corinthiens 13 - « le chemin le plus excellent », et sans cela, tout autre chose ne sert à rien. Ce que vous prêchez et ce que vous croyez est important, mais ce n’est pas la chose la plus importante.

                  Par expérience, ayant eu affaire à bien des gens blessés de par le monde, je peux affirmer la chose suivante: les gens se joignent à une église avec leur tête, mais ils la quittent avec leur cœur. Qu’est ce que cela signifie? Cela veut dire que quand ils recherchent une église, une communion, un groupe auquel participer, ils pensent que la chose la plus importante est de recevoir un enseignement doctrinal, une instruction sur la mission, ou une liste de choses en lesquelles croit le groupe. S’il y a accord, ils ont alors tendance à penser qu’ils ont trouvé des croyants qui pensent comme eux, et ils se joignent alors à eux. Ils ont pris une décision intellectuelle basée sur la doctrine.

                  Mais quand ils quittent le groupe, la plupart du temps, ce n’est pas parce que quelque chose a changé dans leur position doctrinale, ou parce qu’ils sont subitement en désaccord avec le point 238 de leur « Déclaration des Vérités Fondamentales ». Pourquoi s’en vont-ils? Parce qu’ils ont été blessés par un manque d’amour, un manque de grâce, un manque de soin, un manque de miséricorde, un manque de prévenance. Ils avaient besoin d’amour et ils ont eu du légalisme; ils avaient besoin de relation et ils ont eu une religion. Pour finir, leur départ n’a pas grand chose à voir avec les raisons pour lesquelles ils sont venus. Les gens se joignent à une église à cause de leur tête, mais ils la quittent à cause de leur cœur.

               Jésus a dit que le monde saura que nous sommes Ses disciples si nous avons de l’amour les uns pour les autres. De la même manière, le monde saura que nous ne sommes pas Ses disciples à cause du manque d’amour entre nous. Honnêtement, tout le monde n’est pas intéressé par ce type de relation. Il est plus facile de dormir sur les sièges d’une méga-église, en restant anonyme et privé. Dans une communion de maison, il n’est pas facile de rester anonyme - c’est une micro-église, pas une méga-église! Et nous sommes là, apprenant à nous connaître, avec toutes nos forces et nos faiblesses, portant les fardeaux les uns des autres. Bien des gens pensent qu’ils ont déjà bien assez de fardeaux sans se charger de ceux des autres! Mais c’est cela être une famille et c’est d’elle dont on parle quand on dit qu’il faut s’occuper de ceux de l’intérieur.

S’OCCUPER DE CEUX QUI SONT A L’EXTÉRIEUR

« Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent... » (Actes 13:4a)

                   Si nous servons le Seigneur, et que nous sommes aux services les uns des autres, notre amour grandit. Cela nous amène naturellement à atteindre ceux du dehors. Les croyants d’Antioche n’étaient pas un groupe replié sur lui-même, blotti derrière des portes fermées, dans l’espoir de garder le monde à bonne distance. Ils ont littéralement changé le monde et modifié le cours de l’histoire parce qu’ils avaient vu la valeur qu’il y avait à atteindre ceux du dehors, et ils avaient compris que le Saint-Esprit pouvait, à n’importe quel moment, appeler certains membres de leur communion fraternelle à partir vers des lieux inconnus et à établir d’autres lieux de communion.

                  Il a fallu la persécution pour que l’Eglise de Jérusalem consente à aller de l’avant, mais l’Église d’Antioche les envoya par le Saint-Esprit. La souffrance força ceux de Jérusalem à bouger, mais c’est l’amour qui contraint ceux d’Antioche à agir. Quelle différence! Il y a un envoi par le Saint-Esprit. Il y a un moment où nous quitterons cet endroit et retournerons vers nos maisons, notre travail, notre école, notre voisinage. La vie chrétienne, ce n’est pas être assis dans des réunions, mais aller de l’avant dans la puissance de Dieu pour porter le Témoignage de Christ à ceux qui nous entourent.

                Qu’est-ce que cela signifie? Cela peut signifier bien des choses - témoigner, aider, donner, inviter, ouvrir sa maison, implanter d’autres lieux de communion, se joindre à d’autres croyants pour l’édification mutuelle et le réconfort. Antioche faisait toutes ces choses. L’important est qu’ils n’étaient pas fermés au monde, isolés du reste des églises. Ils recevaient des frères et des sœurs, et ils envoyaient des frères et sœurs. Ils soutenaient Paul dans ses projets apostoliques. Ils envoyaient de l’argent à l’Église de Jérusalem. S’occuper de ceux du dehors était leur façon de vivre.

                   Je sais que la tendance dans les petits groupes comme celui là est de dire « Oh, la communion, l’enseignement, tout est si merveilleux. Gardons les choses ainsi, nous ne voulons pas que quelqu’un arrive et nous fasse perdre cela! » Et ainsi, nous nous fermons nous-mêmes aux autres, et arrêtons de nous ouvrir vers l’extérieur. Assez rapidement le groupe commence à stagner, à s’assécher, et à mourir. Que se serait-il passé si Antioche avait adopté cette position, s’ils avaient refusé de laisser partir Paul et Barnabas, ou s’ils avaient failli à les soutenir après qu’ils soient partis? L’histoire aurait été bien différente. Merci à Dieu de ce qu’ils ont su s’occuper de ceux de l’extérieur!

RÉSUMÉ

                    Le livre des Actes relate ce qui est bien et ce qui est moins bien. La majorité des épîtres du Nouveau Testament ont été écrites parce qu’était apparu un besoin, un problème, une question, ou une discussion. C’est pourquoi la communion du Nouveau Testament n’est pas une communion parfaite. Dans le Nouveau Testament, ils s’affrontaient, ils argumentaient, ils débattaient; ils expérimentaient des succès mais aussi des souffrances; ils expérimentaient la croissance spirituelle mais aussi des défections et des chutes.

                   Si nous osons entrer dans une relation avec d’autres dans le cadre d’une communion fraternelle semblable à celle du Nouveau Testament, nous expérimenterons, sans aucun doute, les mêmes joies et les mêmes tristesses que celles qu’expérimenta l’Église du Nouveau Testament. Ce n’est pas si difficile à comprendre quand on réfléchit à ce qu’est le Corps de Christ en réalité: ce n’est pas un groupe de gens spirituellement parfaits, mais une communion d’hommes et de femmes qui ont cru dans le Seigneur Jésus et ont découvert ce que signifie aimer Dieu, aimer les autres, et aimer le monde qui nous entoure - S’occuper de Celui qui est en-haut, s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, et de ceux qui sont à l’extérieur. En fin de compte, c’est l’amour qui prouve réellement que nous sommes ce que nous disons être.

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lundi 9 novembre 2020

(26) - église SE RÉUNIR: MAIS PAS POUR LE MEILLEUR! par Chip Brogden

« En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. » (1 Corinthiens 11:17)

Jésus a établit clairement que « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. » (Matthieu 18:20). Juste deux ou trois!

                  Je remercie et je loue Dieu de ce que Jésus n’a pas dit, « La où deux ou trois MILLIERS se rassemblent, je suis au milieu d’eux ». Il n’a pas dit, « Là où deux ou trois CENTS se rassemblent, je suis au milieu d’eux ». Et Il n’a pas dit, « Là où deux ou trois DOUZAINES se rassemblent, je suis au milieu d’eux ».

                 Jésus n’a pas dit non plus à quel endroit les deux ou trois devaient se retrouver. Il n’a pas spécifié si cela devait être une réunion dans un bâtiment d’église ou dans un salon. Et il n’a pas dit combien de fois ils devaient se rassembler, si la réunion devait être formelle ou informelle, avec une libre participation de chacun ou non, à l’intérieur ou à l’extérieur.

                 En établissant Sa Présence au milieu d’un groupe aussi petit que deux ou trois, Jésus a repoussé notre fascination pour les grands groupes. N’importe qui peut rassembler un grand groupe s’il leur dit ce qu’ils veulent entendre. Puis-je me permettre de dire qu’un grand groupe ne jouit pas plus de la présence de Jésus qu’un petit groupe. Le nombre importe peu. Soit Jésus est au milieu, soit Il n’y est pas. Si Jésus n’est pas au milieu de nous alors être dans un grand groupe ne compensera pas le fait qu’Il ne soit pas là.

                   Je préférerais être assis sur le sol au milieu d’un salon avec trois personnes et avoir Jésus au milieu que d’être assis dans un culte avec trois milles personnes sans pouvoir y trouver Jésus.

                  Bien sûr, on peut parfois trouver Jésus dans les grands groupes, mais comme le dit ma femme, Il a tendance à se perdre dans la foule.

QUAND NOUS NOUS RÉUNISSONS ENSEMBLE

                    Concernant nos réunions ensemble, l’auteur d’Hébreux dit:

« N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. » (Hébreux 10:25)

                  Loué soit Dieu pour la simplicité des Écritures. A nouveau, on ne nous dit pas OU nous réunir (Eglise Locale). On ne nous dit pas QUAND nous réunir (Dimanche matin). On ne nous dit pas COMBIEN DE FOIS nous réunir (trois cultes par semaines, prière le Mardi, groupe de jeunes le Samedi). En prenant simplement ce verset en compte, il nous dit de profiter au maximum de toutes les opportunités que nous avons pour nous encourager les uns les autres. Mais il ne donne aucun indice sur où, quand et combien de fois par semaine cela doit avoir lieu.

                   Quand j’étais Pasteur, j’utilisais à chaque fois ce verset de façon maladroite. Je le faisais par ignorance et la leçon que j’en tirais était: « Vous devez venir davantage au culte, prier davantage, donner davantage, et faire davantage que ce que vous avez fait jusque là. Vous devez vous soumettre à moi pour avoir une couverture spirituelle. Vous devez rendre compte à un groupe local de croyants. Et si vous n’allez pas à l’Eglise chaque fois que les portes sont ouvertes et si vous ne participez pas à tous les programmes que nous avons à votre disposition alors vous abandonnez votre assemblée ».

                    Est-ce vraiment ce que dit ce verset? Quand nous lisons le verset qui précède, il devient clair que l’Esprit de Dieu ne nous demande pas d’être plus assidus au culte. En fait, quand ce verset a été écrit, les chrétiens n’avaient pas de « culte » (ou de bâtiment d’église pour faire cela).

                    Aors qu’est-ce que cela veut dire? Si vous lisez tous les chapitres (et même mieux toute la lettre), vous verrez que nous sommes encouragés à nous approcher de Dieu sans crainte, « d’une façon nouvelle et vivante », à travers Jésus-Christ notre grand Prêtre, qui nous a déjà rassemblés dans la maison de Dieu dans l’objectif de nous conduire dans le Saint des Saints.

                    En se basant sur ce que nous connaissons de l’Eglise du Seigneur, nous pourrions facilement dire, « N’abandonnez pas la maison de pierres vivantes que Jésus rassemble ensemble, parce qu’il n’y a pas d’autre moyen de s’approcher de Dieu! » Mais les gens y trouvent d’habitude ce qu’ils espèrent y voir, et pas ce qui y est vraiment. En faisant ainsi nous annulons la Parole de Dieu avec notre tradition, ratant la bénédiction et la transformant en un poids.

EN CELA JE NE VOUS LOUE PAS

                   Jésus a dit que lorsqu'Il sera élevé, Il attirera tous les hommes à Lui. A la place, nous élevons la religion et nous attirons tous les gens dans une institution.

              Suggérons-nous qu’un Chrétien ne devrait jamais aller à l’Église ou avoir la communion avec les autres? Bien sûr que non. Mais la communion peut-elle seulement avoir lieu dans un bâtiment d’Église? Une fois que nous aurons réalisé que notre communion est supposée être basée sur une relation avec Jésus et non une relation avec une « église », nous découvrirons qu’il y a plus d’opportunité de communion EN DEHORS du bâtiment de l’église locale qu’il n’y en a DEDANS.

          La raison en est qu’une communion basée sur Jésus dure aussi longtemps que vous demeurez en Christ, alors qu’une communion basée sur l’église dure aussi longtemps que vous allez à l’église. Si vous allez à leur culte et si vous calquez votre programme sur leur agenda alors ils vous aimeront. Une fois que vous aurez quitté l’église et qu’ils remarqueront que vous ne revenez plus, alors ils ne voudront plus rien avoir à faire avec vous. La réalité est simplement celle là: leur communion avec vous est basée sur l’église, le ministère, l’homme ou l’argent, mais elle n’est pas basée sur Christ.

                  Le vrai caractère de l’église, de la communion ou du ministère ne se juge pas sur la façon dont vous êtes reçus quand vous vous joignez à l’église, ou la façon dont on vous traite quand vous y participez, mais plutôt sur la façon dont on vous laisse partir quand vous désirez la quitter et si on s’intéresse encore à vous quand vous avez quitté l’église.

            Beaucoup d’églises, réunions, rassemblements, ministères et associations font plus de mal que de bien. Mieux vaudrait les arrêter car Jésus n’y a pas la Prééminence. Ils ne servent pas l’objectif du Royaume. Je suis convaincu que la plupart des églises existent seulement pour donner un endroit au pasteur pour y prêcher le dimanche. Les réunions se suivent mais aucun fruit n’est produit. Elles sont comme des branches mortes s’agrippant encore au cep et qui ont besoin d’être coupées pour permettre la croissance de nouvelles branches.

                   Paul dit aux Corinthiens que lorsqu’ils se rassemblaient;ce n’était pas pour le meilleur mais pour le pire. Une chose est sûre, ils se réunissaient. Ils étaient assidus. Mais leurs rassemblements n’étaient pas un témoignage de leur foi, c’était un témoignage de leur division. En fait, ils ne se rassemblaient pas du tout ensemble, ils se rassemblaient séparément. « Est-ce que je dois vous louer à cause de cela? Je ne vous loue pas! »

                    L’apôtre dit qu’il serait mieux pour eux de rester à la maison plutôt que de se rassembler pour le pire, d’avoir des divisions, d’enseigner des hérésies, de mépriser la maison de Dieu, d’apporter la honte les uns sur les autres, de manger et de boire une damnation sur eux-mêmes, ils se réunissent « sous la condamnation » (cf. 1 Corinthiens 11:17-34).

                   C’est une parole dure. A quand remonte la dernière fois où vous avez entendu un message sur ce sujet? Quel pasteur est prêt à se lever et à dire, « Il n’y aura pas de culte jusqu’à ce que nous ayons appris à nous réunir pour le meilleur et pas pour le pire.» Pas beaucoup!

EN ESPRIT LE JOUR DU SEIGNEUR

                   Frères et sœurs, ne soyez pas déçus ou troublés. Si nous sommes un avec la Tête alors nous sommes un avec le Corps, même si nous ne sommes pas physiquement réunis ensemble; et si nous NE sommes PAS un avec la Tête alors nous ne sommes pas un avec le Corps, même si nous sommes physiquement réunis ensemble. Comment cela se peut-il? Parce que Jésus est en train de construire Son Église, et c’est une maison spirituelle, pas une maison physique.

                 Ce principe est clairement démontré dans la vie de l’apôtre Jean. Exilé sur l’île de Patmos à cause du témoignage de Jésus, il est physiquement isolé des autres croyants et n’a de contact direct avec aucune église. Il n’a pas de « couverture », pas de personne à qui « rendre des comptes », pas « d’autorité », pas de « corps local de croyants », pas de « communion ». Il semble avoir été rejeté dans un coin et oublié.

                    Mais Jean dit, « J’étais dans l’Esprit le Jour du Seigneur ». Il gardait la connexion avec la Tête et le Corps du Christ à travers une relation et une marche en esprit et en vérité. Cette connexion est spirituelle, pas physique, pas sociale, pas géographique. A cause de cela, Jean a reçu une vision claire et une révélation fraîche de Jésus-Christ. Jean a eu ainsi précisément connaissance de la condition spirituelle des sept églises d’Asie, même s’il n’était pas réuni avec elles.

                    Il est mieux d’être seul mais dans l’Esprit que de se réunir ensemble et d’être dans la chair, suivant les mouvements de l’Eglisianisme(1), se rassemblant pour le pire, et pas pour le meilleur.

Jésus a dit, « Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes » (Matthieu 15:7-9).

                 Mes amis, il y a une voie plus excellente! Le Père cherche activement et recrute pour Lui-même un peuple qui L’adorera en Esprit et en Vérité. Jésus les libère des cultes vains et des traditions des hommes, et Il les rassemble ensemble dans une maison spirituelle de pierres vivantes. Le Saint-Esprit les conduit dans une relation toujours plus profonde, toujours plus grande avec Christ. Avec eux, chaque jour est « le Jour du Seigneur!»

              Alors que tout ce qui n’est pas établi sur Christ est en train d’être secoué, ceux qui ont été réduits à Christ reçoivent un royaume qui ne peut être ébranlé. C’est un temps merveilleux dans lequel nous vivons où nous voyons l’Objectif de Dieu s’accomplir! Pourquoi nous satisferions-nous de quelque chose de moins? Il nous a donné un vin nouveau et une outre nouvelle. Recherchons la Prééminence de Christ en toute chose, et quand Jésus nous réunira en toute simplicité, Il sera au milieu de nous, et nos réunions seront pour le meilleur et non pour le pire. Amen.

(1) L’original emploie le mot Churchianity qui est basé sur les mots Church (église) et Christianity (Christianisme), et représente tout le système religieux chrétien qui est une contrefaçon de la vraie Église.

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jeudi 5 novembre 2020

(25) - église QUE MANQUE-T-Il DANS NOS RASSEMBLEMENTS? par Chip Brogden

                   Durant un temps je me suis retrouvé avec quelques personnes dans une église de maison qui avait adopté la philosophie du « aucun leader. » Tout le monde se réunissait une fois par semaine pour parler de ce qu'il leur était arrivé, en pensant que c'était cela qu'être « conduit par l'Esprit. »

                     Après quelques semaines de ce type de réunions j'ai remarqué que « l'Esprit » semblait toujours les « pousser » à parler de sport, de vin, ou des assemblées qui « sortaient » du système. Aucune répercussion spirituelle n'en est jamais ressortie.

                   Tout a changé un soir où je fus en mesure de diriger la conversation vers un thème d'orientation spirituelle. J'ai pu poser quelques questions et susciter l'intérêt pour un sujet particulier. Alors, quand on me l'a demandé, j'ai ouvert ma Bible, avec prudence et à l'écoute, ignorant leurs règles non écrites de n'avoir « aucun leadership », et j'ai enseigné sans interruption pendant quarante-cinq minutes. Ils ont écouté, attentifs. Lorsque la réunion s'est terminée, quelqu'un a fait remarquer à quel point cette rencontre était bénéfique, qu'ils se sentaient comme avoir accompli un but et appris quelque chose qui nous aiderait à grandir, en comparaison aux réunions précédentes où rien ne semblait se produire.

               A-t-il semblé à quelqu'un que j'avais tout simplement exercé la direction spirituelle ? Non en dominant, ou en les poussant vers quelque lieu où ils n'auraient pas voulu aller, ou en utilisant un titre ou un don pour les plier à ma volonté. J'ai seulement partagé mon coeur et j'ai doucement guidé la discussion vers un but particulier: que Christ puisse grandir en eux et que les gens soient amenés plus près de la maturité spirituelle.

                   N'importe qui aurait pu le faire. Le fait est que personne d'autre ne l'a fait, et je l'ai fait. Le fait de fournir un leadership dans cette situation ne m'a pas mis en charge. Cela n'a pas fait de moi leur pasteur. Cela ne m'a pas donné des privilèges spéciaux ou soit disant tels. C'était une simple expression de la volonté de Dieu pour Son peuple afin de faire des progrès vers un but louable de maturité spirituelle. Et quand cela leur a été présenté de cette manière, ils ont répondu naturellement et ardemment sans même réaliser que j'avais rompu leurs règles.

              Je sais que ce type de groupe n'est pas inhabituel, mais c'est la caractéristique même de nombreuses réunions et de nombreux groupes que j'ai expérimentés. Sans un but - et sans direction pour garder les gens alignés à ce but - des rencontres de maison sont spirituellement aussi insatisfaisantes que les services de l'église institutionnelle dont ils aspirent se libérer.

COMMUNION FRATERNELLE OU CAMARADERIE

« Deux personnes peuvent-elles marcher ensemble sans être d'accord sur leur but ? » (Amos 3 :3)

                   Pour marcher ensemble, nous devons être d'accord sur ce qu'est le but. Avant de discuter de quelle façon nous rencontrer, où se rencontrer, avec qui se réunir, quoi faire en cas de réunion, nous devons répondre à la question de savoir pourquoi nous réunir tous ensemble ? Quel est le but? Quelle est la raison? Pour beaucoup, la raison est la communion. Cela sonne comme une motivation spirituelle, mais c'est en grande partie de la recherche personnelle (égoïste). Ce que nous voulons vraiment, notre besoin, notre aspiration : c'est la compagnie des autres. Nous appelons cela de la communion parce que ça sonne spirituel et non égocentrique. Mais il y a un monde de différence entre la communion fraternelle et la camaraderie.

                   La distinction est importante, parce que si la camaraderie est le but, il est très peu probable que la croissance spirituelle se produise. La camaraderie est souvent confondue avec la communion, et la communion est souvent confondue avec la spiritualité. C'est une notion très trompeuse. Si la simple camaraderie était le but, et la croissance spirituelle était le résultat final de la réunion, alors réunissons-nous aussi souvent que nous le pouvons: enchaînons les réunions les unes après les autres, et regardons ceux qui se réunissent le plus comme étant les plus mûrs spirituellement!

                 Mais dans la pratique, nous savons qu'il n'y a aucune corrélation entre le nombre de réunions auxquelles ont participé les gens et leur maturité spirituelle. Il semble plutôt que les spirituellement immatures sont ceux qui ont le plus besoin de réunions, et qui chutent le plus rapidement lorsque les réunions ne sont pas disponibles.

             Les gens vont se réunir, se rencontrer, et ils vont rechercher la compagnie d'autres personnes. C'est la condition humaine, ce n'est pas une exigence spirituelle, et la réunion elle-même n'amènera rien qui ait une valeur spirituelle, à moins que nous décidions et soyons en accord les uns avec les autres, dès le début, sur la raison pour laquelle nous nous réunissons.

                 Pourquoi nous rencontrons-nous? Quel est le but? Quel est l'objectif? Sans définir ces choses dès le commencement, la réunion tourne en rond. Il n'en résultera aucun fruit spirituel, et la réunion elle-même sera généralement dominée par celui qui est le plus fort, ou le plus bavard, ou le plus nécessiteux.

                Alors, pourquoi devrions-nous nous rassembler? Le véritable but de se réunir devrait être de grandir spirituellement, et alors que nous grandissons spirituellement ensemble, la vraie communion spirituelle les uns les autres en sera le résultat inévitable.

SEULS LES CHRÉTIENS CHARNELS REJETTENT LA DIRECTION SPIRITUELLE

« J'ai écrit à l ‘assemblée, mais Diotrephes qui aime avoir la prééminence parmi eux, ne nous reçoit pas. » (3 Jean 9)

                   Comme c'est intéressant de noter que ceux qui rejettent toutes les formes de leadership, disent également qu'il est préférable de se rassembler sans ordre du jour, sans objectif, sans plan, sans but, à part une notion générale de « communion », en espérant que l'Esprit tout simplement conduira et dirigera la réunion. Encore une fois, cela semble si noble et spirituel! Mais dans le monde réel, ces idées exaltantes tombent tout simplement.

                   Pourquoi? Car cela suppose que tous ceux qui se rassemblent soient «dans l'Esprit». Cela suppose que tous les participants de la réunion soient susceptibles d'être conduits par l'Esprit. En fait, bien des gens qui assistent à une réunion sont charnels. Ils ne sont pas dans l'Esprit quand ils se réunissent, ils sont dans la chair. Ils ne sont pas spirituellement mûrs, ils sont spirituellement immatures. Ce n'est pas une déclaration de condamnation, c'est juste la réalité. Mais cette réalité doit être reconnue et acceptée avant que quiconque puisse se développer au-delà. C'est la raison pour laquelle à la fois les charnels et les spirituels doivent se réunir - pour se développer, apprendre, être encouragés, et recevoir quelque chose qui va les aider dans leur cheminement.

                 Mais le charnel doit coopérer avec le spirituel. Sans des gens spirituellement matures pour aider et faciliter la croissance spirituelle, le charnel reste tout simplement charnel. La réunion est un exercice futile - l'aveugle conduisant des aveugles. Ou refusant complètement d'être conduit, croyant que « Jésus est notre chef » et ne comprenant pas que la chair est inimitié contre Dieu, et que ceux qui sont dans la chair ne peuvent être conduits par l'Esprit.

                     Le charnel évite le leadership, pensant que cela va en quelque sorte le rendre plus spirituel que les croyants plus organisés. Ou bien, pensant que tout ce qui « sent » le leadership doit signifier une hiérarchie institutionnelle. Tout en rejetant à juste titre la hiérarchie, ils vont à l'extrême opposé qui est de n'avoir « aucun leader » - comme si le leadership en lui-même est mauvais. Cela reflète un manque total d'expérience de ce qu'est le véritable leadership spirituel. Cela est compréhensible, compte tenu de tous les mauvais exemples de leadership et de tous les abus de la part des chefs religieux charnels. Mais la solution n'est pas de renier le principe de leadership, mais plutôt de comprendre ce qu'est la vraie direction spirituelle. A quoi cela ressemble-t-il? Comment cela devrait-il fonctionner?

                   A quoi ressemblerait le leadership spirituel, si nous pouvions en avoir tous les avantages sans les inconvénients? Et si nous pouvions accueillir ceux qui sont équipés par Dieu pour guider, faciliter, servir, aider à garder les choses sur la bonne voie en direction de la cible, et aider en cas de problème - sans être égoïste, arrogant, ou inaccessible?

                   Prions pour que nos yeux s'ouvrent sur ces leaders-serviteurs qui nous sont envoyés pour notre édification spirituelle. Chaque réunion a un ordre du jour, reconnu ou non. Chaque groupe a des dirigeants, reconnus ou non. Prétendre qu'il n'y a pas d'ordre du jour ni de dirigeant est naïf. Il est de loin préférable de reconnaître la réalité, afin d'arriver à une compréhension mutuelle et un accord sur le programme et qui sera responsable pour faciliter les choses et les garder sur la bonne voie. Ce n'est pas « non spirituel » que de décider à l'avance, « c'est la raison pour laquelle nous sommes réunis, c'est l'objectif pour lequel nous travaillons, et le résultat que nous recherchons. » Soyons d'accord à ce sujet avant que nous nous réunissions. Ainsi quand nous nous rassemblons, il n'y a pas de question ou de difficulté sur le but. Cela met automatiquement tout le monde d'accord. Cela évite les dérives, les chemins tortueux, ou l'objectif à se désintégrer en absurdité. Cela filtre automatiquement ceux qui ont des arrière-pensées ou des objectifs différents.

                    Jésus aurait pu dire « faites-vous des camarades » ou « construisez des églises » ou « tenez des réunions. » Mais il a dit « faites des disciples », ce qui est d'une plus grande intensité que tout ce qu'il aurait pu dire d'autre. Les disciples de Jésus spirituellement matures ne pourront l'être sans faire de la maturité spirituelle un objectif, et ensuite de travailler pour l'accomplissement de ce but. Si nous avons cet objectif à l'esprit lorsque nous nous rencontrons, et si nous accueillons l'assistance de véritables chefs spirituels, la réunion peut fournir quelque chose d'une valeur inestimable pour le Royaume de Dieu et pour chaque membre de l'Ekklesia.

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dimanche 1 novembre 2020

(24) - église MA MÈRE ET MES FRÈRES par Chip Brogden

« Comme Jésus s'adressait encore à la foule, voici, Sa mère et Ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à Lui parler. Quelqu'un Lui dit: Voici, Ta mère et Tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. Mais Jésus répondit à celui qui le Lui disait: Qui est Ma mère, et qui sont Mes frères? Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici Ma mère et Mes frères. Car, quiconque fait la volonté de Mon Père qui est dans les cieux, celui-là est Mon frère, et Ma soeur, et Ma mère. » (Matthieu 12:46-50)

« Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, Lui dit: Heureux le sein qui t'a porté! Heureuses les mamelles qui t'ont allaité! Et Il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent! » (Luc 11:27,28)

                    Ceux qui débattent de l'organisation  de « l'église »  n'ont pas  encore  vu l'Ekklesia comme une famille. Et de ce fait, leur insistance porte sur la direction correcte de l'église: est-ce un pasteur seul, ou une pluralité d'anciens? Quelles sont les relations entre les pasteurs, les diacres, les anciens et les évêques? Quelles sont les relations entre les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les docteurs? Sont-ils légitimes aujourd'hui? Qu'en est-il des femmes - peuvent elles ou non occuper une position? Où sont les limites de l'autorité? A qui sommes-nous supposés nous soumettre? Qui est notre couverture? En avons-nous besoin? Et ainsi de suite.

                    Bien des disputes ont pour objet l'organisation de l' « église » et qui doit se soumettre à qui. Des millions de gens ont été « tués » à cause de ces disputes, et des millions ont été maltraités - spirituellement et émotionnellement, quand ce n'est pas physiquement. Ces disputes existent parmi nous depuis 2000 ans et n'ont jamais été résolues pour le bien de tous.

                    La seule façon de résoudre ce genre de dispute concernant l'organisation est de laisser tomber le côté terrestre et d'étreindre la réalité spirituelle. Mais pour beaucoup (et particulièrement ceux qui ont des responsabilités), c'est simplement trop demander que d'abandonner cela. Certains diront, « Mais il y a une organisation dans la Bible ». Et je répondrais qu'il y a un ordre conforme à l'Esprit et la Vérité dans la Bible, mais pas d'organisation concernant la hiérarchie corporative, la bureaucratie, ou la dictature bénévole. Toutes ces choses sont des expressions charnelles d'hommes charnels. Elles ne sont pas faites pour l'Ekklesia.

                   Quand nous aurons réellement vu l'Ekklesia, nous ne débattrons plus du tout de ces problèmes. En fait, si nous pouvions réellement voir l'Ekklesia pour ce qu'elle est - une famille - alors nous saurions immédiatement qui est la Tête de la famille, qui sont les anciens, ce qu'ils sont supposés faire, qui a l'autorité, et qui ne l'a pas. Nous ne serions plus du tout concernés par une structure corporative, mais nous serions simplement en relation les uns avec les autres comme les membres d'une même famille.

                     L'Ekklesia que Jésus est en train de bâtir est une maison spirituelle constituée de pierres vivantes. Cette Ekklesia est une famille, et « c'est de Jésus que toute famille sur terre et dans les cieux tire son nom » (Ephésiens 3:15). Quelle famille? La famille des croyants. Une partie de la famille est dans les cieux, alors qu'une autre partie est sur terre. Dans cette famille, Dieu est le Père, et Jésus est le Premier Né au milieu de Ses frères et soeurs (cf. Romains 8:29). Quand nous devenons disciples de Jésus, nous devenons membres d'une famille, et non membres d'une organisation. C'est une des différences majeures entre une Ekklesia vivante et une « église » morte.

                    Voilà ce que Jésus essaie de communiquer à la foule dans les deux passages des Ecritures que nous avons cités. Dans le premier cas, Sa mère et Ses frères ont du mal à s'approcher de Lui à cause de la foule. Les Ecritures disent que Jésus était en train de parler à des multitudes quand quelqu'un a interrompu Son enseignement pour Lui dire que Sa mère et Ses frères étaient arrivés et voulaient Lui parler. Une personne ordinaire aurait pu être en colère d'avoir été ainsi interrompu, ou se serait excusé auprès de la foule de devoir aller saluer des membres de sa famille. Mais Jésus n'est pas une personne ordinaire; Il est le Fils du Dieu Très Haut.

                    Il va ainsi leur démontrer (en paroles et en action) que quiconque fait la volonté de Dieu est Son frère, Sa soeur, et Sa mère; autrement dit, tous les membres de Sa famille sont sur le même plan pour Lui, ils sont tous égaux. Dans cette famille, Il n'a pas de favoris, Il n'accorde pas de traitement de faveur. Il n'a pas de frères et de sœurs spéciaux; tous sont également précieux, tous ont la même valeur à Ses yeux. Certains peuvent passer du temps à se battre pour savoir qui est le plus grand et rechercher la reconnaissance et la gloire des hommes à travers des titres, des diplômes, des positions ou des dons, mais Jésus dit « Il ne doit pas en être ainsi parmi vous » (Matthieu 20:26). S'Il ne fait pas de différence entre frères et sœurs, nous ne devons pas en faire non plus.

                  Dans le second cas, comme dans le premier, Jésus est en train d'enseigner quand quelqu'un L'interrompt. Un femme élève la voix du milieu de la foule et bénit Marie, la mère de Jésus. A nouveau, une personne ordinaire aurait été dérangée par une telle interruption, ou aurait commencé à expliquer à quel point elle aime sa mère. Mais une fois encore, nous voyons la singularité du Seigneur Jésus, et nous touchons du doigt la profondeur de Sa sagesse et de Son caractère.

                Assurément Jésus aimait Sa mère terrestre. Mais dans le même temps, avec Son discernement aiguisé, Jésus percevait que ce débordement d'émotion était purement sentimental. Même si l'intention était de faire un compliment, cela venait de la chair, n'apportait rien à Son enseignement, et n'aboutissait qu'à détourner les gens de Lui-même. En considérant les 2000 ans d'histoire de l'église qui viennent de s'écouler, nous pouvons voir à quel point cette adulation charnelle de la mère de Jésus détourne les gens de la personne de Jésus Lui-même.

                  C'est pourquoi, dans l'intérêt de la foule (et dans notre propre intérêt), Jésus apporte, dans la douceur, une simple correction, incitant à honorer Sa mère sans l'idolâtrer. La version King James dit: « C'est vrai, mais détournez vos yeux du terrestre et tournez les vers le céleste. Il y a une plus grande bénédiction, et cette bénédiction n'est pas limitée à une femme, mais cette bénédiction est accessible et disponible à tous ceux qui le veulent. »

                    Comment obtenir cette bénédiction? Selon Jésus, ceux qui écoutent la Parole de Dieu et Lui obéissent sont bénis. Et ce n'est pas surprenant, puisque tout ce qu'a toujours enseigné Jésus établissait une claire distinction entre les gens qui ne font qu'écouter Son enseignement et ceux qui mettent réellement Son enseignement en pratique. Bénis sont ceux qui l'entendent et qui le gardent; alors que ceux qui l'entendent et ne le mettent pas en pratique, bâtissent une maison sur du sable qui s'effondrera dès qu'elle sera confrontée à l'épreuve.

                      La chose principale dans les deux cas est la suivante: qu'est-ce qui fait de quelqu'un un frère ou une soeur véritable? Et dans les deux cas, la réponse est la même: accomplir la Volonté du Père; écouter et garder la Parole de Dieu. C'est deux choses sont les mêmes. Une simple obéissance. Faire ce que veut le Père. Pas seulement écouter, mais aussi mettre en pratique.

                   De nos jours, « l’Église » est remplie d'auditeurs. Si l'on qualifiait quelqu'un de frère ou de sœur sur le simple fait qu'il écoute, alors quasiment tout le monde pourrait l'être. Dans certains milieux, il est fréquent de s'adresser aux uns et aux autres en disant « Frère Untel » ou « Sœur Unetelle ». Vraisemblablement cela signifie que nous faisons tous partie de la même famille et que nous avons le même Père. Pourtant ces mêmes « frères » et « sœurs » n'auront jamais aucune communion fraternelle avec quelqu'un n'appartenant pas à leur petit groupe. Leurs critères sont étroits - fréquentez le même groupe que nous, ou rejoignez la même dénomination, et nous serons frères et soeurs. Voilà un bon exemple d'écouter ce que Jésus dit, de prêcher même ce que Jésus dit, et pourtant échouer dans la mise en pratique de la grande vérité qu'ils affirment croire.

                   Gardez bien à l'esprit que ce qui fait de quelqu'un un membre de cette Famille, ce n'est pas le fait qu'il écoute, ou accepte, ou croit, ou enseigne la Volonté de Dieu - c'est faire la Volonté de Dieu. Jésus n'appelait pas toute personne religieuse, « Frère » ou « Sœur ». C'était un terme d'affection envers Ses vrais disciples. Les vrais disciples prenaient les choses à cœur et les mettaient en pratique. « Si vous persévérez dans Ma Parole, alors en vérité, vous êtes mes disciples » (Jean 8:31). SI, SI, SI. Qu'en est-il si vous ne persévérez pas dans Ma Parole? Alors vous n'êtes pas Mes disciples, et vous n'êtes pas Mon frère, sœur, ou mère. Pour faire partie de Ma famille, vous devez faire la Volonté de Mon Père.

                     Qu'en est-il des autres? Jésus ne les reconnaissait pas comme des frères et sœurs. Pourquoi? Parce qu'ils n'avaient pas le même père. « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père » (Jean 8:44). Ils écoutaient la Parole de Dieu. Ils écoutaient la loi et les prophètes chaque jour du Sabbat. Mais ils ne faisaient pas la Volonté de Dieu. En fait, ils ne désiraient pas du tout la Volonté de Dieu; ils convoitaient les mêmes choses que leur père, et c'est pour cela qu'ils étaient attachés au diable et pas au Père.

              Parmi les épreuves et les tribulations les plus dures que Paul ait endurées, il mentionne « en péril parmi les faux frères » (2 Corinthiens 11:26) et attribue une partie de ses problèmes aux « faux frères qui s'étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l'intention de nous asservir. » (Galates 2:4) Faux frères! C'est un mot fort. Mais c'est ainsi que commencent les faux Christs, faux apôtres, faux prophètes, et faux docteurs - en tant que faux frères.

                  La question que Jésus a posée garde donc encore tout son sens: Qui est mon frère? Qui est ma sœur? Qui est ma mère? Assurément tous ceux qui disent « Seigneur, Seigneur » n'entreront pas tous dans le Royaume des Cieux. De la même manière, ceux qui disent « Frère! Frère! » ne sont pas tous des frères en réalité. Cependant la première chose que le Seigneur veut nous enseigner est d'apprendre à devenir de bons frères et sœurs. Quand nous sommes nés dans cette famille, c'est ce que nous sommes - un frère ou une sœur. Tout ministère apostolique, prophétique, évangélique, pastoral, ou d'enseignement, doit avoir pour fondation la profondeur et la maturité spirituelles de savoir comment être « tout simplement » un frère ou une sœur. Nous négligeons cette préparation nécessaire à nos risques et périls, et c'est pourquoi la Famille de Dieu en souffre.

                    Jésus dit: « J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée. » (Hébreux 2:12) Rien ne fait plus plaisir au cœur du Père, et ne donne au Seigneur Jésus plus de raison de se réjouir, que d'être avec Ses frères et sœurs au milieu de l'Ekklesia qu'Il est en train de bâtir. S'Il se tient au milieu de l'Ekklesia alors c'est à cet endroit que je veux être. Que le Seigneur confirme cette parole dans notre cœur. Que Sa volonté soit faite. Amen

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