vendredi 9 juin 2017

(4) Vivre dans la plénitude de l'Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale :
Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières

Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration

III - MORT ET RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST


                      En méditant sur la place de la mort de Christ, dans l’évangile de Jean, on trouve beaucoup de références à cette mort sous des aspects différents, et chacune d’elles est reliée à quelque chose de nouveau qui en résulte. La mort et la résurrection du Seigneur Jésus dans les derniers écrits du Nouveau Testament sont toujours associées au terme « nouveau ».

                    Par exemple, dans Romains 6:4 : « Nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême en Sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie ». Paul dans la seconde lettre aux Corinthiens, nous parle de la mort de Christ et de notre union avec Lui dans Sa mort, puis de Sa résurrection et de notre résurrection avec Lui : "Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création : les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles".

                    De la mort de Christ et de sa résurrection, émanent toutes les choses nouvelles qui nous touchent et devraient continuellement nous occuper, maintenant et dans le futur. Parcourons brièvement tous ces passages de Jean.

A - Un Homme Nouveau

« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que celui qui croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il reçoive la vie éternelle » (Jean 3:14-16).

                    En étudiant le contexte de ces paroles, on constate deux aspects : au verset 14, c’est le côté de la mort qui est souligné. Personne ne peut nier en effet que le Seigneur Jésus, Fils de Dieu, est représenté par un serpent car celui-ci est toujours un symbole de malédiction. La première malédiction prononcée sur la création fut sur le serpent ; tout au long de l’Ancien Testament, le serpent est l’incarnation d’une malédiction. Il est dit que le Fils de l’Homme a été élevé comme le serpent ; pourquoi les mettre en parallèle ? Il n’aurait pas dû en être ainsi. Paul le dit clairement dans Galates : « Christ nous a rachetés de la malédiction… en devenant malédiction pour nous » (littéralement : à notre place).

                    Ainsi, dans cet état de malédiction, Il a été crucifié à notre place, Il s’est donc débarrassé pour nous de la mort symboliquement. La mort de Christ fut aussi une représentation de l’être humain sous la malédiction divine, parce qu’il était tenu prisonnier de la mort. Le Fils de Dieu s’est engagé à prendre notre place, étant devenu malédiction Lui-même en recevant le jugement de Dieu par Sa mort pour nous. Si ce type d’homme est écarté, que reste-t-il ? La voie est ouverte pour quelque chose de nouveau. Jean 3:16 nous montre l’autre aspect. Dieu nous a donné Son Fils unique pour prendre la place de l’être humain, comme péché, sous la malédiction « afin que quiconque croit en Lui ne périsse point (Il a péri pour eux, et ils croient qu’Il l’a fait par cet acte) mais qu’il ait la vie éternelle ».

                    La mort de Christ est à la base d’une position nouvelle pour l’homme. Avant, il était sous le jugement, réservé à une mort éternelle. Christ est intervenu, Il a pris la place de l’homme, Il a été fait malédiction, jugé et séparé de Dieu symboliquement.

                    A présent, par Sa résurrection, un moyen d’échapper à cela a été donné avec le fondement d’une position nouvelle pour l’homme. Laquelle ? L’être humain n’est plus sous la malédiction, séparé de Dieu, sous le jugement, condamné à mort, mais en Christ il est élevé par la foi, accepté par Dieu, sous la bénédiction. C’est très simple et c’est ce que contient une bonne partie de l’évangile.

                    Mais la première référence faite à la mort dans l’évangile de Jean inaugure un  nouveau statut pour l’homme devant Dieu et c’est merveilleux. L’homme était sous une menace de mort, maintenant il est dans la vie ; il était dans le péché, maintenant il est dans la justice de Dieu. Il était séparé de Dieu ; à présent, il est uni à Dieu par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus qu’il a saisi par la foi. C’est ce que veut dire ‘croire au Seigneur Jésus’, pas seulement croire le Seigneur mais croire au Seigneur.

B - Une solidité nouvelle

« Jésus leur dit : en vérité, en vérité, Je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle et Je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:53-54).

                    En parlant ainsi, Jésus met l’accent sur Sa mort en impliquant qu’Il est mort pour que nous mangions sa chair et que nous buvions son sang dans le sens où Il l’entend, c’est-à-dire en se l’appropriant intérieurement. Pour en arriver là, nous devons, au-delà de la présentation et de l’acceptation initiales de la mort de Christ, découvrir que nous sommes au niveau de la vie éternelle. Nous en sommes dans la position où le Seigneur a parlé à Nicodème dans ce même chapitre, de « naître d’en haut », que nous pourrions résumer ainsi : « J’ai démarré, je suis entré dans une relation nouvelle avec Dieu, je suis sauvé. Mon besoin primordial est maintenant de grandir et de garder cette position, ne pas en rester là mais se développer ».

                    C’est vraiment la volonté de Dieu pour Ses enfants. Impossible de se contenter de dire : « Je suis sauvé » et rien de plus… Si on vous présentait quelqu’un avec la taille et les caractéristiques d’un enfant, et que l’on vous dise que cet enfant a 40 ans et qu’il faut le nourrir encore au biberon, le transporter dans une poussette, le langer et le soigner, qu’on fasse tout pour lui, que diriez-vous ?

                    C’est tragique ! Aucun développement physique et mental… Il existe beaucoup de chrétiens comme ça, qui sont nés de nouveau mais sans être allé plus loin. Ils peuvent dire qu’ils sont sauvés, mais n’ont pas grandi. La question se pose alors : il nous faut grandir à la pleine stature du Fils de Dieu. Pour cela, il faut être nourri, être soutenu dans la vie que nous menons pour faire en sorte que la vie grandisse. Nous en arrivons donc à une deuxième étape où nous comprenons que la mort de Christ entraîne, d’un côté, le dépouillement de l’ancienne vie, et, de l’autre côté, une plénitude dans la vie de résurrection de Christ. Il n’a pas seulement fait don de Sa vie, mais par ce don, Il a apporté la plénitude à tout ce que cette vie demande.

                    Nous avons souvent entendu dire : « Si je commence à paniquer, je ne pourrais aller plus loin! » Sa vie de résurrection pourvoit totalement à nous garder en vie pour atteindre la plénitude du plan de Dieu pour nous Son peuple. C’est le sens donné par le Seigneur ici : Il est tout suffisant pour nous et nos besoins dans cette nouvelle vie, mais il nous faut le saisir sur la base de Sa mort et de Sa résurrection.

                    «Manger ma chair et boire mon sang » présuppose clairement que Christ est mort. Le sang a dû être versé et sa vie a dû se répandre à notre disposition ; nous devons toujours nous saisir de ce que Christ a Lui-même libéré pour nous,

                    Sa propre vie, afin de grandir. Nous ne le comprendrons jamais totalement. Les personnes à qui Jésus s’adressait ne l’ont pas compris : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? »

                    Pour les enfants de Dieu, la méthode utilisée par Jésus peut paraître mystérieuse, mais le fait n’a rien d’étrange… Si nous avions pu être repoussés, frappés, défaits, secoués, brisés, détruits et volés de cette vie, nous aurions reculé car toutes les forces du mal se seraient liguées contre nous. Ce n’est certainement pas à cause de notre force, de notre volonté ou de notre détermination, que nous avançons, car très souvent nous avons atteint le point du désespoir ; mais nous marchons toujours et nous avançons ; pourquoi ? Parce que nous avons mis notre confiance en Christ et quand on Lui fait confiance, Il assure et garde toutes choses. La résurrection de Jésus n’apporte pas seulement la vie, mais la vie en abondance.

C - Une relation nouvelle

« Le Père m’aime parce que je donne ma vie afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre ; tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jean 10:17-18).

                    Encore une autre référence à la mort de Christ. Si vous en étudiez le contexte, vous verrez que le Seigneur dit : « Je suis le bon berger… Je connais mes brebis » (Jean 10:15).

                    Plus loin Il dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut aussi que Je les amène ; et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau et un seul berger » (Jean 10:16). Il fait tout d’abord allusion aux Juifs croyants qui sont ses brebis ; et puis, lorsqu’Il parle des autres brebis qui ne font pas partie de cette bergerie, Il pense aux Gentils (païens) qui vont venir à Lui. Il parle d’autres brebis, d’un seul troupeau et d’un berger. Il n’est parlé nulle part d’une partie du troupeau qui est juive et d’une autre qui est d’origine païenne : impossible de faire une telle distinction. Il y aura un seul troupeau, deux rassemblés en un, et pas deux groupes où l’on puisse dire : celui-ci est juif, celui-là est gentil. Nous ne pourrons faire la différence entre les brebis, ce qui est la conséquence de la mort et de la résurrection de Christ.

                    Paul expliquera tout cela : Christ a détruit par sa mort l’inimitié qui existait entre juif et païen, et, par sa résurrection, à partir des deux – Juif et gentil – un homme nouveau. Impossible d’imaginer un homme complet, une parfaite identité, en deux. C’est absurde ! Jésus met l’accent dans Jean 10 sur l’unité de l’homme nouveau. Comme résultat de la mort et de la résurrection, les croyants de tous les peuples ici bas possèdent une vie commune pour être un dans la réalité intérieure de leur être, ce qui est nouveau et ce que Paul appelle l’homme nouveau à l’échelle corporative.

                    C’est tellement vrai que pour ceux qui connaissent le Seigneur et qui lui appartiennent, la nationalité de la personne sur cette terre n’a plus d’importance car nous avons quelque chose et quelqu’un en commun. Nous vivons à un tout autre niveau, nous sommes Un en Christ.

                    Si vous deviez réunir dans une pièce des personnes de nationalité différente qui sont tous enfants de Dieu nés de nouveau, ils se trouveraient dans une parfaite communion à cause de la vérité intime de la vie de Christ qu’ils partagent. Si vous faîtes la même chose en dehors de Christ, les différences entre les personnes se feront vite sentir. Mais en Christ, il y a un vis-à-vis commun qui permet d’être unis, et, dans notre cœur, dans notre esprit, il existe une relation parfaite ; les choses qui appartiennent à ce monde, passent au second plan et doivent le rester.

                    Ce qui émane de la mort de Christ embrasse toutes les nationalités et les cultures. Il faut nous rappeler que les différentes langues sont une conséquence de la malédiction, mais, en Sa mort, Christ a pris sur Lui la malédiction et l’a détruite. Unis par la résurrection de Christ, nous nous retrouvons élevés en esprit au dessus de la malédiction. Les langues différentes peuvent constituer une difficulté sur la terre, mais, en esprit, nous sommes un et nous avons un langage compris par tous : nous sommes en Christ. La résurrection de Christ a suscité quelque chose de nouveau.

D - Un monde nouveau

« Le jugement de ce monde se fait maintenant ; maintenant, le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurais été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12:31-32).

Deux choses sont en relation avec le Seigneur Jésus :

- le jugement de ce monde,
- l’exclusion du prince de ce monde.

                    Le jugement du monde s’est produit avec la Croix. Quel est-il ? La Parole de Dieu donnera la réponse : « Le monde entier dépend du Méchant » « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » « Le salaire du péché, c’est la mort ». Jésus a porté sur Lui par la Croix le jugement d’un monde pécheur. Vous allez me dire : « Si le monde a déjà été jugé, pourquoi envisager un autre jugement dans le futur ? »

                    Eh bien, si vous acceptez par la foi le jugement du monde, auquel vous aviez part, ayant été pris en charge par le Seigneur Jésus, vous n’avez aucun jugement à craindre pour le futur. Le jugement a disparu pour toujours si vous avez accepté que Christ a porté le jugement de ce monde auquel vous apparteniez. Dans le cas contraire, le jugement reste devant vous, celui du monde à venir. Christ nous a donné cette possibilité pour nous échapper de ce monde.

                    L’important est que nous soyons libres de ce jugement et donc placés en dehors de ce monde par la résurrection du Seigneur. Qu’avons-nous alors ? Un nouveau monde. Seuls les enfants peuvent comprendre ce langage et ce qu’il signifie, mais ils doivent le comprendre. Vous pouvez tester facilement si vous êtes oui ou non nés de nouveau, en ayant une relation vivante avec Christ, si une coupure très nette s’est faite entre votre esprit et celui du monde.

                     La compagnie des non croyants est-elle aussi facile qu’auparavant ? Y a-t-il dans ce monde des choses qui vous rendent malades ? Vous y sentez-vous étrangers, séparés de cœur ? Est-il de plus en plus évident que vous sentiez le côté superficiel des gens qui mènent une vie artificielle ? C’est bien une preuve que vous n’en faîtes pas partie… Si ce n’est pas votre ressenti, posez-vous sérieusement la question, car une des premières choses que ressent un enfant de Dieu est ce sentiment de séparation et de conflit avec le monde. Ils retournent à leur vie quotidienne, et, sans que les gens sachent qui ils sont, l’opposition se lève. Le domaine spirituel parle très fortement, sans prononcer des mots.

                    Voila le meilleur test qui permet de savoir si nous appartenons au Seigneur. Vivons-nous dans notre cœur comme des étrangers dans ce monde ? Ce n’est pas notre « chez nous ». Ici, tout nous est étranger. « Maintenant se fait le jugement de ce monde ». Le nôtre est un monde nouveau, qui ne sera jamais jugé, le monde de Christ élevé et glorifié. En considérant bien tout ce qui se rapporte à la période qui a suivi sa résurrection, vous verrez qu’Il n’est jamais réapparu dans le monde depuis son sacrifice sur la Croix. Il n’est apparu qu’aux siens, mais Il était déjà en dehors du monde.

E - Un Nouveau Seigneur et Maître

                    « …maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors ». C’est une conséquence de la mort de Christ. Le prince de ce monde nous avait maintenus dans l’esclavage ; il était notre maître et notre seigneur. Bien que n’ayons pas délibérément et consciemment adoré le diable, le fait demeure que par nature nous sommes du Malin. Jean a dit : « le monde entier est sous l’emprise du Malin ». Par nature, nous sommes du royaume de Satan et il est notre seigneur. S’il est jeté dehors par la Croix, une opportunité s’ouvre à nous de choisir un autre maître et seigneur.

                    Remarquez chacune des étapes dans Jean : Au commencement, apparaît l’homme nouveau qui hérite de le Vie Eternelle. Puis, il y a une nouvelle provision de subsistance pour ce nouvel homme. Ensuite, il existe une nouvelle relation, avec un troupeau, un Berger et des croyants. Après, il y a un monde nouveau, un nouveau Seigneur et Maître. C’est tout simple, mais relié à la mort et à la résurrection du Seigneur Jésus.

                    Ceux qui expérimentent cela dans leur propre vie se réjouiront de s’en souvenir et chercheront à se mettre au niveau ; tous ceux qui ne s’en réjouissent guère sauront que cette opportunité leur est très largement ouverte. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point (avec le monde, la malédiction et le diable) mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). Une nouvelle porte d’accès se présente pour hériter de tout ce qui est en Christ crucifié et glorifié.

à suivre.....




mercredi 7 juin 2017

(3) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale :
Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières
Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime


III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration

II CHRIST INTIME

                    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !

                    La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

à suivre…….

« Comme ils avaient les yeux fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus qui a été ôté du milieu de vous pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel » (Actes 1:10-11).


« …Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme mûr, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4:13).

« Ayant détruit en sa chair la loi de l’inimitié et des préceptes qui consistait en ordonnances, afin qu’il formât en lui-même à partir des deux un seul homme nouveau, après avoir fait la paix ; et qu’en détruisant l’inimitié, il réconciliât avec Dieu, par la Croix, les uns et les autres en un seul corps » (Ephésiens 2:15-16).

« Ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle toujours dans la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni circoncis ni incirconcis ni esclave ni libre ; mais Christ est tout en tous » (Colossiens 3:10-11)

« Vous avez été instruits à vous revêtir de l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Ephésiens 4:24).

« Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3:27).

A - Le perfectionnement du Fils de l’Homme

              
                   Le Seigneur Jésus fut rendu parfait dans Ses souffrances en tant que Fils de l’Homme. Il était parfait, sans péché et cependant il nous est dit qu’Il fut perfectionné par les souffrances. Dans le cas de la perfection du Fils de l’Homme, la question du péché n’intervient pas.

                   Cela a à voir avec le fait qu’étant sans péché, Il s’est volontairement donné pour vivre une vie de dépendance envers Dieu, en aucun cas pour Lui-même, ni pour suivre une volonté humaine, ni pour suivre ses propres jugements ou suivre ses désirs et ses sentiments humains, n’ayant d’aucune manière à vivre, marcher, parler en dehors de Son Père. C’est sur cette base qu’Il fut soumis pendant un certain temps aux mêmes épreuves et tests que n’importe qui d’autre.

                    Toute comparaison mise à part, nous ne savons rien de ce qu’Il a enduré dans les tentations et les épreuves. Malgré ce que nous savons et lisons sur ses souffrances, ses tentations et ses épreuves, nous ne pourrons jamais préjuger de la profondeur et de la tragédie du travail d’enfantement par lequel Il a dû passer.

                     Dans les 6 premiers chapitres de Lévitique, vous avez toutes les offrandes qui passent par le feu et qui symbolisent celles de Christ. Ainsi, ce n’est pas seulement l’offrande consumée de la Croix, mais également, dans le sens d’un repas offert, sa vie humaine sans péché qui a été éprouvée par le feu. Ce fut donc au travers de ces différents feux qu’Il fut mis à l’épreuve dans sa dépendance envers le Père, son obéissance et son refus d’agir en dehors du Père, pour accepter à 100 % le Plan et la Volonté de Dieu le Père.

                    La dernière épreuve terrible au jardin de Gethsémané puis sur la Croix fut la tentative ultime pour, si possible, Le briser ; ainsi, Il fut rendu parfait. Cette humanité, cette vie qu’Il a vécue pour satisfaire Dieu, a réduit à néant tout pouvoir et toute tentative de l’Enfer, et Il est monté en gloire pour être à la Droite de Dieu.

                    Là Il est établi comme humanité parfaite, pas seulement sans péché, mais dans Sa pleine mesure, Sa pleine capacité, par le feu de l’épreuve. A ce sujet, l’Esprit nous dit dans les Écritures, que, par la nouvelle naissance, possédant l’Esprit par la foi, nous sommes à présent participants de cette vie.

                   Quand on parle ici d’humanité il ne s’agit pas de l’humanité visible, mais de la parfaite condition humaine, une nature parfaite qui a pleinement satisfait Dieu et qui nous est donnée par le Saint-Esprit pour être la réalité de notre vie.

                    Christ se partage avec nous et quand nous prenons le pain, nous témoignons que ce n’est pas sur ce que nous sommes par nature, mais sur ce que Jésus est en gloire, que nous vivons et que nous choisissons de vivre notre vie. Ensuite, à notre tour, nous sommes testés, éprouvés, si nous désirons toujours vivre sur ce fondement de l’Homme de Dieu Parfait, ou si nous voulons quitter ce fondement pour revenir sur le terrain de notre ego. C’est là que se situe la grande déclaration de Paul : « J’ai été crucifié avec Christ… » Ce qui veut dire que tout ce qui met le « Je » en avant a été écarté : ce n’est plus moi mais Christ… 

B - Le sens de la Pentecôte

                    Ceci nous amène au sens de la Pentecôte et du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous présente Christ comme Seigneur et Sauveur. Dieu appelle les êtres humains à reconnaître qu’Il a placé Jésus-Christ en position de Seigneurie absolue, et ainsi pour le Salut, ils doivent s’incliner et se soumettre à Christ.

                    Nous souhaiterions plutôt le faire dans l’autre sens, mais c’est dangereux car cela donne de mauvais résultats. Pourquoi ? Parce que si Christ nous est présenté d’abord comme Sauveur, nous venons à Lui parce que nous voulons qu’Il nous débarrasse de notre misère et des dommages procurés par notre péché. C’est désirer le salut en notre faveur et le résultat est négatif. L’ordre de Dieu montre que Christ doit avant tout être reconnu comme Seigneur, c’est-à-dire dans une soumission absolue où nous ne recherchons pas à en retirer un avantage pour nous-mêmes, mais où nous recherchons ce qu’Il est et Ses Droits dans notre vie. Si nous ployons les genoux devant Sa Seigneurie, le chemin s’ouvre pour toutes les bénédictions attachées à Son Salut.

La première chose que fait le Saint-Esprit : présenter Christ Seigneur et Sauveur.

C - Christ révélé de l’intérieur.

                  La deuxième chose que fait le Saint-Esprit, est de révéler Christ en nous par la foi. Quand Christ nous est présenté, le défi de la foi est là. Toute la question de l’obéissance et de la foi émerge. Ce peut être instantané ou simultané. Dans le cas de Paul, ce fut simultané ou presque, car l’apparition de Christ fut aussi sa présentation. Il Le vit et immédiatement Il parla de Lui comme la révélation du Fils de Dieu. Ce sont les deux aspects d’une seule et même chose, presque simultanée, mais pas de manière certaine. Ce sont les mouvements de l’Esprit et avant tout la présentation de ce challenge de foi et d’obéissance, où vient en nous ce qui est «radicalement autre » de ce que nous sommes, sa Seigneurie.

                    La révélation du Fils de Dieu en nous, par le Saint-Esprit n’implique pas seulement la révélation de Christ dans nos cœurs, mais aussi l’impartition et la communication de Christ. Christ se révèle en nous mais aussi comme en nous. Christ est devenu sujet, là où auparavant Il était objet, et c’est totalement différent.

                    Il faut une vie entière pour découvrir à quel point Christ est différent de ce que nous sommes. Il a été introduit en nous par le Saint-Esprit, comme Seigneur. Le Saint-Esprit veut que nous courbions le genou devant Lui.

                    C’est à ce niveau-là que commence le combat de notre expérience chrétienne, qui est à la base de notre formation et de notre discipline. Notre histoire spirituelle est liée à ce fondement de Christ, tellement différent de nous mais qui nous transcende dans chaque direction et chaque détail de notre vie. C’est de là que vient l’intelligence spirituelle et la spiritualité : reconnaître, percevoir, discerner Christ, et puis suivre les directions de cette intelligence pour agir en accord avec elle. L’avènement du Saint-Esprit signifie la seigneurie de Christ, à un niveau tout à fait pratique.

                    Ce n’est pas seulement dire : Oui, nous reconnaissons Christ comme le Fils de Dieu, le Seigneur sur le Trône et nous ployons le genou devant Lui ; mais en plus, le Saint-Esprit vient appliquer cela tout au long de notre vie, dans tous les domaines et presque chaque jour. La Seigneurie de Jésus-Christ est un challenge pour nos pensées, notre volonté, nos voies et notre cœur. Lorsque le Saint-Esprit réagit par rapport à nos décisions et nos actions et fonctionne en sens inverse, nous savons alors que nous nous sommes trompés. Il met à la lumière le fait qu’avec lui, Christ se révèle intérieurement comme Seigneur. Nous apprenons ainsi à nous courber devant Lui, en reconnaissant que tout est différent par rapport à nous.

D - Entrer dans le repos de Dieu

                    Ce processus comprend plusieurs phases. La première est notre entrée dans le repos de Dieu en cessant de compter sur nous-mêmes, nos forces et nos ressources. Ce thème est primordial pour le Saint-Esprit. Si nous voulons voir se réaliser cette incarnation et cette présence de Christ, si différent de nous, il nous faut arrêter de compter sur nous et nos propres œuvres. Ce qui veut aussi dire, entrer dans le Repos de Dieu, c’est-à-dire accepter la Croix dans la réalité des faits, comme Israël a dû traverser concrètement le Jourdain avant que le Jourdain devienne une application pratique pour le reste de leur vie. C’est pourquoi le Jourdain devait marquer leur conscience pour le futur. De même, il nous faut prendre conscience de la Croix comme principe de vie, car elle est la voie vers le repos divin.

                    Israël est entré dans le pays promis qui représentait le repos de Dieu pour eux. Le Seigneur avait dit de la génération précédente : « Je le jure dans ma colère, ils n’entreront pas dans mon repos ! » et ils sont morts au désert. La génération qui y est entrée représente symboliquement et concrètement le repos de Dieu. Quel était ce repos ? Des combats, des luttes, des capitulations continuelles, des activités ininterrompues. C’est à Jéricho que le Seigneur leur a fait connaître la nature de Son Repos en les faisant marcher jour après jour autour de la ville sans rien faire d’autre que marcher. Il n’y a rien de compliqué là dedans. Et le septième jour, ils ont marché 7 fois autour de la ville, et tout obstacle s’est écroulé.

                    Ce n’était pas à cause de leurs actes, mais c’est par la foi qu’ils sont entrés dans le repos de Dieu… et Dieu a fait le reste.

                    C’est sur ce principe que la conquête de la terre promise devait se faire. Si vous et moi, nous entrons dans tout ce qui est lié au Fils de Dieu, qui nous est présenté par le Saint-Esprit, nous trouverons le repos divin. Quel est-il ? C’est accepter comme une réalité l’œuvre ultime de la Croix, la finalité de l’œuvre de Dieu en Christ. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura aucune progression et aucune croissance

                    Le repos de Dieu, c’est ne plus se préoccuper de soi, mais seulement de Christ. Si sans cesse nous sommes préoccupés par la question de notre salut, de notre sanctification de notre vie spirituelle et de notre propre oeuvre pour le Seigneur et la valeur de notre vie ici-bas, en quelque sorte centré sur soi, même spirituellement, à surveiller notre progrès spirituel, notre développement personnel, notre importance aux yeux des autres, notre travail, nous ne grandirons jamais.

                    Il faut beaucoup de temps à une majorité de chrétiens pour arriver au bout de ce qui est somme toute que la première étape avec le Seigneur mais qui est le fondement de tout : Christ a été fait pour nous justice, sanctification, rédemption et sagesse de Dieu. La question du salut est réglée lorsque nous croyons. Il ne nous est pas attribué pour nous-mêmes, comme s’il nous fallait le préserver, le vérifier, le surveiller au risque de le perdre.

                    Le salut est en Christ Jésus et il est à présent, par la Croix et la Résurrection, au dessus de toute puissance de destruction et il garde notre trésor, notre salut. La foi en Lui règle une fois pour toutes la question de l’assurance de notre salut.

                    Tout ce que nous avons à faire, c’est de diriger notre foi vers le Seigneur Jésus, notre Salut. Il en est de même avec la sanctification. Christ a été fait pour nous sanctification. Nous devons quitter notre terrain propre et l’œuvre de sanctification s’accomplira. Le Seigneur s’en est saisi. Notre responsabilité commence et finit avec notre foi confiante en Christ en vue de la sanctification. Le Seigneur fera le reste.

                     Dois-je porter sur mes épaules tout le poids de ma responsabilité, de ma vocation, de mon service et de mon ministère pour le Seigneur ? Non, jamais ! Combien d’enfants de Dieu ont été perturbés par la question de leur ministère et de son efficacité pour le Seigneur. Premièrement, ce n’est pas notre affaire. Ce qui doit se passer dans nos vies dépend complètement de notre marche avec Dieu.

                    Nos conceptions sur le ministère sont fausses. Nous avons souvent considéré le ministère comme quelque chose d’établi, qu’il faut obtenir et saisir ou que l’on mérite, mais le ministère n’est rien de tout cela

                    Le ministère est l’expression spontanée de Christ en nous et au travers de nous ; plus il y a Christ en nous, plus grand et puissant sera notre ministère. Débarrassons-nous de toutes ces idées sur le ministère ! Le Saint-Esprit, qui présente Christ, va construire quelque chose en nous sur cette base de Christ. Voici donc ce qu’est entrer dans le repos. Les œuvres ont été accomplies dès la fondation du monde, elles ont été « préparées d’avance » pour que nous y entrions.

                    Comment pouvons-nous marcher dans des œuvres préparées d’avance, sans les connaître ? Marchez dans l’Esprit et vous vous retrouverez dans ces œuvres, vous les connaîtrez.

                    Reposez-vous sur elles ; elles touchent notre salut, notre sanctification et notre vocation. Soyez fondés sur Christ. Entrer dans le repos, c’est le suivre comme le Saint-Esprit nous Le fait connaître.

E - Persévérer dans l’Esprit.

                    Josué est le symbole de l’énergie du Saint-Esprit, et pas de Christ, comme on le dit souvent. C’est le pays qui symbolise Christ, la plénitude de Christ et les trésors qui sont en Christ. Christ est la terre promise où coulent le lait et le miel.

                    C’est par la puissance du Saint-Esprit que nous pouvons en arriver là. Lorsque le peuple a pleinement obéi et s’est soumis à Josué, il est entré dans la plénitude d’un peuple triomphant. Notre affaire est tout simplement d’être sûr que nous avons l’Esprit, que nous marchons par l’Esprit et plus par nous-mêmes. Le reste est de Sa responsabilité.

                    Il nous faut veiller à cela pour y arriver le plus simplement possible. Avez-vous une raison quelconque de croire que Jésus est venu dans votre vie ? En avez-vous toutes les évidences ? Où sont les preuves ? Ces évidences ne sont-elles pas radicalement différentes de nous ? Autrement dit, ce ne sont pas des choses que vous avez produites ou qui sont venues de vous, mais plutôt des choses que le Seigneur a montrées et qu’Il a faites… n’en avez-vous pas les évidences ? Si oui, alors pourquoi n’y entrons-nous pas totalement ? En êtes-vous l’origine ou le point de départ ? Absolument pas !

                    Alors, si le Seigneur en a pris l’initiative dans votre vie, pourquoi ne pas lui faire confiance pour la suite ? Comment a-t-Il pu le faire d’un coup ? Parce que vous Lui avez fait confiance. C’est vous qui avez produit votre salut ? Non. N’est Il pas intervenu dans les moindres détails ? Pourquoi le Seigneur ne s’occuperait-Il pas de toute votre vie de la même façon ? C’est cela marcher dans les voies du Seigneur.

                    Vous pouvez lutter, agoniser dans un grand désespoir, en vous demandant si vous atteindrez ce niveau un jour. Peut-être êtes-vous certain que vous n’y arriverez jamais. Peut-être pensez-vous aux ailes de la colombe pour voler vers quoi ? Le repos ? Non ! Vous n’aurez pas le repos en volant. Le problème est de reconnaître que c’est le Saint-Esprit qui a amené Christ pour qu’Il demeure en vous ; si vous arrêtez vos propres œuvres, si vous renoncez à vous battre tout seul, que vous croyez que le Seigneur va créer ce repos alors que vous vous remettez entre les mains du Saint-Esprit, le Seigneur fera le reste.

                    On ne peut pas le dire autrement, car il n’existe aucune autre voie. La question est de quitter notre terrain propre par la Croix, de s’emparer de celui de Christ ressuscité et monté au Ciel pour se retrouver sur un terrain sûr : alors là les choses changent…

F - Le Repos, essentiel à la croissance.

                    Entrer dans le repos à tous les niveaux est essentiel et capital. La question de savoir si on est utile au Seigneur nous inquiète et inquiète beaucoup d’enfants de Dieu. Cette préoccupation personnelle, il nous faut la laisser. Nous serons certainement appelés à prier là-dessus, mais si nous voulons accomplir un service qui n’est pas à notre portée, nous allons être rapidement submergés alors que ce n’est pas du tout de notre responsabilité.

                    Acceptons le fait que, si le Seigneur veut quoique ce soit de nous, si nous sommes en accord avec Lui et que tout est bien clair, Il prendra Lui-même l’initiative de notre utilité pour Lui, qu’elle soit grande ou petite. Il vaut mieux être isolé dans un coin tranquille en servant Dieu à 100 %, même si c’est très limité, que de se trouver propulsé dans quelque chose de grand avec plein d’activités mais où seulement 10 % est l’œuvre du Seigneur ! La base de notre croissance, c’est entrer dans le repos du Seigneur. L’opération de l’Esprit de filiation prend la suite, mais celle-ci ne se met jamais en route tant que nous n’entrons pas dans ce Repos.

             Hébreux 4 nous parle du repos de Dieu. Ensuite, les chapitres 5 et 6 nous disent :

« A propos de Melchisédek, nous avons beaucoup à dire, mais vous ne pourriez le recevoir… alors que vous devriez être des enseignants, vous avez besoin de gens qui vous enseignent les rudiments, les principes élémentaires de Christ, et il faut vous traiter comme des bébés spirituels. Arrêtons de parler des rudiments et entrons en pleine maturité, sans construire une autre fondation… »

                    Les éléments de cette fondation sont appelés par leur nom. L’auteur de l’épître dit en effet :

"Vous êtes encore occupés par ces principes élémentaires, mais, bien sûr, ce sont des bases et en en restant là, en se posant toujours les mêmes questions, vous restez des bébés et vous ne pouvez réellement grandir. Basez vous sur ces principes une fois pour toutes, creusez votre fondation et entrez dans la pleine maturité…" 

                    Qu’est-ce que ça signifie ? Entrez dans le repos de Dieu sur toutes ces questions, développez-vous et grandissez… Que soit établi tout ce qui est fondamental à votre équilibre spirituel et à votre développement. Impossible de grandir sans repos. L’Esprit de filiation, l’Esprit de croissance, ne peut agir tant que nous ne sommes pas en position de repos. C’est dans cette position que Christ est tout et en tout. Voyez l’illustration que Paul utilise dans les Galates : il fait une comparaison entre l’enfant et l’esclave et le fils. L’enfant est sous l’autorité du tuteur (c’est propre à l’enfance).

                    L’esclave est un ignorant : il ne sait pas, on ne lui dit pas, on ne lui fait pas confiance. L’enfant et l’esclave sont dans une situation identique : spirituellement immatures, ils vivent dans un état d’ignorance et d’infantilisme ; on ne peut leur faire confiance sur ce qu’ils savent et sur les secrets, parce que c’est leur état.

                    D’un autre côté, il y a le fils : Paul le place au dessus de l’esclave et de l’enfant. Le fils entre dans tout car il sait. Il y a un grand contraste entre eux. L’enfant et l’esclave sont liés à la loi. Quelle en est la conséquence ? Tôt ou tard, l’absence d’une connaissance intime entraîne une brèche. On la voit à l’œuvre, que ce soit la loi juive ou la loi chrétienne. Le légalisme est à l’œuvre.

                    Prenez par exemple l’éducation des enfants dans une famille chrétienne : si nous élevons nos enfants dans la loi chrétienne en leur imposant un système de règles qu’ils devront observer, que se passera-t-il ? Arrivés à un certain âge, ils s’en sépareront et quitteront le christianisme. 

                    Beaucoup de parents chrétiens ont le cœur brisé en constatant la situation de leurs enfants : ils les ont élevé dans un christianisme rigide, leur propre christianisme qu’ils leur ont imposé, et quand ils grandissent, ils laissent tout tomber.
                    Où est le problème ? C’est toute la différence entre être sous la loi et être dans la situation où Christ est connu dans leur cœur. L’un représente l’enfance, l’autre symbolise la maturité et la filiation. Il n’y a aucune sécurité, aucune assurance, aucune certitude tant que Christ n’est pas vraiment implanté en nous par le Saint-Esprit. La loi n’apporte rien de cela. Le recul est toujours possible même chez ceux en qui Christ réside. C’est certainement l’enjeu de la lettre aux Galates : ils ont reçu le Saint-Esprit, non par les oeuvres de la loi, mais par l’obéissance de la foi. Paul leur dit : « Rappelez-vous, si vous retournez à la loi, vous vous éloignerez de Christ ». C’est bien plus grave que de se séparer d’un système ou d’une confession extérieure.

                    Ainsi, vous voyez que la filiation est Christ en nous par l’Esprit, c’est-à-dire « radicalement différent » de nous-même. Nous grandissons par Christ en nous, sur aucun autre fondement. Le Saint-Esprit nous a apporté l’Homme selon la pensée de Dieu pour demeurer en nous, très différent de notre identité à nous… et puis, il faut que tout Lui soit abandonné et soumis, pour que nous réalisions à quel point nous sommes radicalement différents de ce qu’Il est.

                    Ensuite, très progressivement, nous cessons d’être ce que nous étions et Christ se répand dans nos pensées, dans notre cœur, dans notre volonté, dans nos voies, dans tout notre être, et nous sommes ainsi rendus conformes à l’image du Fils de Dieu. Voila le but de l’opération de filiation du Saint-Esprit.

                    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !

                   La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

à suivre…….