lundi 4 août 2014

(1) 2 CORINTHIENS - LA TOUTE SUFFISANCE DE JESUS CHRIST Ed Miller

     Ce livre est rempli avec des vérités au sujet de la merveilleuse grâce de Dieu! Le chrétien n'a jamais besoin de plus qu'une connaissance de Dieu dans son cœur, reçu à travers la révélation de la Toute Suffisance de Christ. Le message de ce livre est que Jésus est suffisant! Dieu a choisi Paul en tant qu'exemple de ce qu'est un chrétien de la Nouvelle Alliance. A travers l'étude de sa vie, nous pouvons être protégés contre un modèle incomplet de la vie chrétienne car la vie de Paul est une démonstration de la Toute Suffisance de Christ. 

2 CORINTHIENS  - INTRODUCTION


    Bonjour et bienvenue dans notre première leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.
    Comme vous le savez, une leçon d'introduction a pour objectif de nous aider à saisir le message d'un livre, à saisir ce que Dieu a à coeur avec un livre. Parfois le message d'un livre est clairement exposé et facile à trouver. Parfois l'auteur humain du livre dit de façon très directe pour quelle raison il l'a écrit. Il est alors facile de connaître le message du livre. Parfois Dieu cache le message. Parfois Dieu l'a dissimulé dans l'arrière-plan historique et entre les lignes. Il est donc important de lire chaque livre de la Bible jusqu'à ce que son message soit profondément imprimé dans notre coeur, jusqu'à ce que nous sachions pourquoi Dieu nous a donné un livre.
ÉTUDIER LA BIBLE POUR VOIR CHRIST

    Qu'est-ce que Dieu désire nous dire au sujet de 2 Corinthiens? Pourquoi est-ce que Dieu nous donne ce livre? Dieu a inspiré tous les livres de la Bible. 2 Corinthiens est également inspiré. Qu'est-ce qui est unique au sujet de 2 Corinthiens? Alors que vous avancez dans la connaissance intime de Dieu, vous verrez que tout l'objectif de la Parole de Dieu - chaque partie de l'Ancien et du Nouveau Testament - est là pour révéler le Seigneur Jésus-Christ à nos cœurs. Voilà quel est l'objectif de la Bible, c'est que vous puissiez connaître Dieu. Un livre mettra un coup de projecteur sur un aspect du Seigneur et un autre livre sur un autre aspect. Mais chaque livre va vous montrer Christ. Il va vous tourner vers Lui.
    Si dans notre étude de 2 Corinthiens nous ne voyons pas Christ, c'est que nous n'avons pas étudié 2 Corinthiens correctement, parce que Dieu l'a écrit afin que nous puissions voir Christ. Il est possible de mémoriser 2 Corinthiens, d'en étudier toutes les parties, de faire le lien entre les doctrines de 2 Corinthiens avec toutes les autres doctrines de la Bible, et de ce livre avec tous les autres livres de la Bible et pourtant si nous n'avons pas trouvé son message particulier, si nous n'avons pas vu Christ, nous n'avons pas encore étudié ce livre correctement. Voilà ce qu'est une leçon d'introduction, je prie que Dieu nous fasse grâce pour que nous puissions mettre en avant le grand message, le grand thème de 2 Corinthiens.
    Chaque livre de la Bible est comme notre Seigneur Jésus. Il est humain et divin. Chaque livre de la Bible est à la fois humain et divin. Naturellement, nous devons étudier le côté humain. Vous devez étudier les paragraphes, les noms, les pronoms, les adjectifs et les figures de style. Mais si tout ce que vous voyez est le côté humain, alors vous passerez à côté du message et pas uniquement de ce livre mais de chaque livre de la Bible.
    Nous avons une illustration de tout cela en Matthieu 13. Laissez-moi juste vous raconter cette histoire. En Matthieu 13, notre Seigneur Jésus est allé dans Son village natal et Il a commencé à enseigner dans une synagogue de Son village. Lorsque ses voisins l'ont entendu enseigner dans la synagogue, ils ont posé les questions que l'on trouve en Matthieu 13:54-57: « D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N'est-ce pas le fils du charpentier? N'est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D'où lui viennent donc toutes ces choses? » Et Matthieu ajoute: « Et il était pour eux une occasion de chute. »
    Vous voyez, tout ce qu'ils ont vu était le côté humain. Ils n'ont vu qu'un seul côté. Ils connaissaient Son arrière-plan. Ils connaissaient Son métier. Ils connaissaient Ses parents. Ils connaissaient Son père, Sa mère et Ses frères. Ils connaissaient tout de l'aspect de Son côté humain, mais ils sont passés à côté de Jésus. Ils n'ont pas vu Jésus parce qu'ils n'ont pas vu Son côté divin.
    Je désire vous rendre attentifs à cela parce que de nombreuses personnes étudient la Bible de cette manière, de la même façon que les voisins de Jésus l'ont étudié. Ils étudient l'arrière-plan, ils étudient les événements, ils étudient les personnes, ils étudient les raisons pour lesquelles les épîtres ont été écrites - mais ce n'est que le côté humain. Et si nous ne voyons que le côté humain alors nous ratons la grande révélation de Dieu, la raison pour laquelle Il nous a donné 2 Corinthiens. Par conséquent nous verrons le côté humain, mais uniquement en tant qu'outil, uniquement en tant qu'un canal pour nous emmener dans le côté divin du message de Dieu. Nous désirons aller au-delà du coffre et voir un peu du trésor. Nous désirons voir ce que Dieu a sur le cœur. Nous désirons connaître Dieu. Nous désirons voir Son message particulier.
    En fait, il est intéressant que ce soit dans ce livre de 2 Corinthiens que nous trouvions ce verset. 2 Corinthiens 3:6 dit: « La lettre tue, mais l'esprit vivifie. » Il est possible d'étudier cela de telle sorte que nous sortions comme morts - la lettre tue - en trouvant tous les faits et toute l'histoire de 2 Corinthiens. Mais nous désirons voir Dieu et le message de Dieu, nous ne désirons pas finir avec une lettre morte, mais avec un Christ vivant et une relation avec ce Dieu.
   Très bien: laissez-moi suggérer de quelle façon j'aimerais approcher cette leçon d'introduction. D'après les sources les plus fiables, il ne s'est écoulé que six mois entre la rédaction de 1 et 2 Corinthiens. Par conséquent l'arrière-plan historique entre 1 et 2 Corinthiens est assez semblable. Voici donc ce que j'aimerais faire. J'aimerais vous donner un peu de l'arrière-plan afin que cela puisse mettre en lumière le message de ce livre. L'arrière-plan a beaucoup plus d'importance dans la compréhension de 1 Corinthiens qu'il n'en a pour 2 Corinthiens. J'aimerais vous en donner suffisamment pour saisir le message de ce livre.
    Dans cette leçon, j'aimerais voir quatre choses. Premièrement, j'aimerais vous montrer de quelle façon 2 Corinthiens est en lien avec 1 Corinthiens. Ensuite j'aimerais vous montrer de quelle façon 2 Corinthiens est en lien avec l'apôtre Paul, l'auteur humain de 2 Corinthiens. Enfin, si le Seigneur nous en fait grâce j'aimerais souligner le thème du livre et vous suggérer un petit plan que nous suivrons lors de notre lecture de ce livre.
    Laissez-moi commencer par faire le lien entre la première et la seconde lettre. Cela dépend du commentaire que vous avez. Certains commentateurs suggèrent qu'il y a une troisième épitre de Paul aux Corinthiens à laquelle il est fait référence dans ce livre. Mais elle est perdue et nous ne l'avons pas. Je ne sais pas si cela est vrai ou pas. Je pense que c'est possible. Mais je sais également que ce sont des spéculations.
    Je sais aussi que notre foi dans le Seigneur Jésus ne va pas se développer à travers des spéculations, à travers ce que l'homme pense être vrai ou faux. Ma foi ne va pas se développer à travers les possibilités et les probabilités mais à partir des certitudes. Par conséquent, lors de nos études des livres de la Bible j'aimerais souligner ce qui est 100 % certain afin que nous puissions progresser dans notre connaissance de Dieu et du Seigneur Jésus. Je sais cela. Il y a deux lettres et elles sont inspirées. Par conséquent, nous allons simplement bâtir sur 1 et 2 Corinthiens. A partir de ma propre étude j'ai des doutes si cette troisième lettre a existé ou pas. Ce n'est pas très important, pourtant certaines personnes construisent tout un système à partir de cette supposée troisième lettre.
    Laissez-moi juste vous donner quelques faits sur Corinthe. Cela peut nous aider à nous rappeler le genre de ville qu'était Corinthe. Premièrement, Corinthe était une ville très très riche. La raison pour laquelle c'était une ville si riche est parce qu'elle était située sur un isthme. Elle était entre la mer méditerranée et la mer Égée. La ville faisait office de pont entre le nord et le sud.
    Les marins venaient d'Asie avec toutes leurs marchandises, et comme ils ne voulaient pas essayer de contourner le cap très dangereux à cause des tempêtes de la péninsule de Grèce, ils s'arrêtaient à l'un des deux ports qui se trouvaient de chaque côté de Corinthe et qui n'étaient distants que de six kilomètres. Ainsi, les navires qui venaient de l'ouest déchargeaient à l'ouest, puis ils faisaient traverser leurs marchandises et les rechargeaient de l'autre côté sur un autre navire. Ils ont essayé plusieurs fois de creuser un canal à travers l'isthme, mais ils n'avaient pas la technologie à cette époque pour le faire même si cela ne faisait que six kilomètres. Ils ont essayé trois fois et ont échoué. Il y a maintenant un canal, là-bas, mais il n'a pas été en fonction avant le début du XIXe siècle. Par conséquent à cette époque ils devaient traverser la bande de terre.
    Par conséquent, à cause de sa localisation stratégique, parce qu'elle était située sur la meilleure route de commerce entre l'Asie et l'Italie, entre l'est et l'ouest, Corinthe est devenue riche en imposant de fortes taxes sur tout ce qui passait par elle. Les gens là-bas ne faisaient que compter tout ce qui passait sur leur terre et percevaient des taxes sur tout. Ils étaient donc très riches.
    En plus de son industrie de navires, Corinthe était connue pour sa production de bronze. Les historiens nous disent que le bronze de Corinthe avait autant de valeur que l'argent et l'or, ils produisaient cela en abondance. Ils étaient donc très très riches. L'argent coulait à flots à Corinthe.
    Les mêmes raisons qui ont rendu Corinthe riche l'ont également affaiblie. C'était une ville très très pécheresse. Un historien a dit ceci: « Corinthe était tout aussi connue pour son vice, qu'Athènes pour sa philosophie. » Je pense que cela est assez juste. Habituellement, l'argent attire des gens de mauvaise vie et Corinthe en était pleine.
    Sans entrer dans tout l'arrière-plan, laissez-moi juste mentionner deux choses qui font de Corinthe une ville si mauvaise. Rappelez-vous qu'à cette époque et tout spécialement à Corinthe, il y avait plein d'idolâtrie. Ils croyaient en toutes sortes de dieux. Ils étaient polythéistes. Les historiens nous parlent du fameux temple de Vénus, encore appelée Aphrodite, qui était à Corinthe. En connaissant les faits qu'ils nous rapportent, vous pouvez imaginer le genre de personnes qui étaient attirées dans cette ville. Ils disaient qu'elle était la déesse de l'amour. En réalité, elle était la déesse de la luxure, il y avait plus d'un millier de prostituées sacrées qui étaient prêtresses dans le temple de Corinthe. Elles commettaient des actes immoraux en guise d'adoration. Vous pouvez vous imaginer quel genre de personnes devaient se rassembler là-bas.
    Le panthéon qui était le temple de tous les dieux se trouvait à Corinthe. Les archéologues ont retrouvé de nombreuses traces sur les dieux et le polythéisme. Ils ont déterré de nombreux dieux ainsi que des pièces de monnaies avec des inscriptions au sujet de leurs dieux et des temples. Cela montre à quel point ils étaient loin de Dieu.
    Peut-être avez-vous entendu parler ou avez-vous lu au sujet des fameux jeux isthmiques ou jeux corinthiens. C'était assez semblable à nos jeux olympiques, mais cela ne se passait pas tous les quatre ans. Tous les deux ans se déroulaient ces fameux jeux à Corinthe. Habituellement nos jeux olympiques sont limités aux compétitions athlétiques. Mais les jeux de Corinthe étaient davantage que des compétitions athlétiques. Il y avait également des compétitions dans la musique, dans l'art oratoire, dans le théâtre et dans les arts. Mais il y avait également des événements bien plus violents. Les amphithéâtres se remplissaient pour voir des combats entre des hommes et des bêtes sauvages et voir leur sang couler. Vous comprenez mieux maintenant quel genre de personnes se retrouvait dans cette ville. En fait les jeux isthmiques, ces olympiades grecques, étaient dédiés au dieu de la mer qui était Poséidon.
    Il fallait faire un voyage de deux semaines pour aller de Rome à Corinthe. Corinthe était une colonie romaine, mais Rome l'a laissée assez libre de faire comme elle l'entendait parce qu'habituellement Rome remplissait ses petites colonies avec ses soldats qui avaient bien servi l'empire et leur donnait une maison et de quoi passer une douce retraite. Mais ils n'ont pas fait cela à Corinthe. Rome a laissé beaucoup d'autonomie à Corinthe. Lorsqu'ils libéraient beaucoup d'esclaves, ils les laissaient partir pour Corinthe, et cette ville est devenue comme un quartier déshérité. Presque tous les rebuts de la société se retrouvaient là-bas.
    Après que les ports aient été construits, il y a bien entendu un autre élément qui est entré en jeu. Il n'y avait pas de classe moyenne à Corinthe. Il y avait d'un côté les très très riches et les aristocrates, et de l'autre les très pauvres. Il y avait les voleurs, les prostituées et les alcooliques. Parmi les riches, parmi la haute société, se trouvait l'intelligentsia. Corinthe était connue comme la capitale intellectuelle de l'ancien monde. Elle était appelée le siège de la culture. A travers tout Corinthe se trouvaient des écoles de philosophie. Ils étaient très connus pour leur culture. C'est à partir de ce côté défavorisé de la société que Dieu a bâti son église, à partir de ce groupe de personnes désœuvrées qu'est née l’Église de Corinthe. C'était une assemblée constituée d'esclaves libérés, de Grecs, de Romains, de Phéniciens, d'Asiatiques et d’Égyptiens. Ils étaient issus pour la plupart de la classe pauvre et étaient inéduqués. Ils vivaient dans les quartiers misérables.
    Pour vous donner une idée de qui était dans l'église de Corinthe, laissez-moi vous lire 1 Corinthiens 1:26-29: « Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » 1 Corinthiens 6:9-10 dit: « Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu. » Et ensuite Paul ajoute en 1 Corinthiens 6:9-10: « Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. » Voilà le genre de personnes qui constituaient l'église de Corinthe.
    Ceci dit il ne serait pas 100 % juste de dire que l'église de Corinthe était uniquement constituée par la classe pauvre. Il est intéressant pour nous de voir que le Saint-Esprit a fait à Corinthe ce qu'Il n'a pas fait dans les autres églises. Nous ne connaissons pas très bien les origines des membres des autres églises, mais le Saint-Esprit nous a donné les noms de treize personnes qui appartiennent à l'Eglise de Corinthe... Peut-être que vous reconnaîtrez certains d'entre eux. Il y avait Stéphanas, Crispus, Gaïus, Aquilas, Priscille, Cloé, Lucius, Jason, Eraste, Quartus, Tertius, Phoebé et Justus.
    La raison pour laquelle je vous rends attentifs à cela est parce que le Saint-Esprit prend beaucoup de peine à nous dire en Actes que certains d'entre eux faisaient partie de la classe aisée. Vous voyez, ce n'est pas toute l’Église de Corinthe qui faisait partie de la classe pauvre. Dans 1 Corinthien 1:26, il est dit: « ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. » Veuillez bien remarquer ce qu'il dit. Il ne dit pas qu'il n'y en a pas. Il dit qu'il n'y en a pas beaucoup. Il ne dit pas: « pas de sage », il y en avait donc un peu. En ce qui concerne le corps des croyants, Corinthe était vraiment profondément hétérogène.
    Très bien: je pense que cela est suffisant pour vous donner une idée de l'environnement dans lequel cette église devait survivre. Laissez-moi maintenant comparer 2 Corinthiens à 1 Corinthiens. Je vais essayer de souligner des principes pour éviter de juste vous donner des faits.

2 CORINTHIENS NOUS POUSSE JUSQU’À LA VICTOIRE COMPLÈTE

    En comparant 1 et 2 Corinthiens nous pouvons voir l'importance de ce que j'appelle pousser jusqu'à la victoire complète. Qu'est-ce que je veux dire par pousser jusqu'à la victoire complète? Comme vous le savez, l'église de Corinthe était remplie de problèmes. Ils avaient de nombreux problèmes. Il y avait des problèmes partout où vous regardiez. Dans nos leçons sur 1 Corinthiens, j'ai souligné le fait que l'église de Corinthe a été choisie par Dieu en tant qu'illustration des problèmes dans l’Église. Il n'y aura jamais plus une autre église comme celle de Corinthe sur la face de la terre qui fera face aux mêmes problèmes.
    Dans 1 Corinthiens, le Saint-Esprit répond aux problèmes en mettant en avant la Seigneurie de Jésus-Christ. Maintenant dans 2 Corinthiens, le Saint-Esprit nous emmène au-delà de 1 Corinthiens dans la victoire complète. Il n'est pas suffisant de s'attaquer une fois aux problèmes et ensuite de laisser les choses mourir. Nous devons pousser jusqu'à la victoire complète. Vous verrez cela alors que nous entrerons dans le message de 2 Corinthiens. Je pense que le fait même que Dieu nous accorde des bénédictions peut être dangereux. Peut-être que vous direz: « Mais comment est-ce possible? » Eh bien, une des façons est parce qu'il y a une possibilité que nous nous reposions dans les bénédictions et non pas sur la victoire complète. 2 Corinthiens nous emmène le long du chemin jusqu'à la victoire complète.
    J'ai remarqué cela dans ma propre vie de prière. J'ai de nombreux problèmes dans ma vie de prière, en voilà un. Il arrive que quelqu'un me demande de prier pour un besoin particulier en lien avec une sœur, un frère, un mari, une épouse, un ami ou quelque chose comme cela. Chaque fois que quelqu'un me demande de prier, je le fais. Habituellement je le fais tout de suite, afin de ne pas mentir. Je désire prier. Mais j'ai très souvent remarqué que je ne pousse pas jusqu'à la victoire totale. Il se peut que je prie une ou deux fois, mais ensuite j'oublie et je ne sais ensuite jamais si Dieu a répondu à la prière. Dieu désire que nous poussions jusqu'à la victoire complète. Si nous désirons prier pour quelque chose alors attachons-nous à Dieu et regardons-Le agir, et prions jusqu'à ce qu'Il agisse, restons-y attentifs.
    Voici une autre illustration de la même vérité. Imaginons que nous ayons un problème de haine envers un frère. Nous pouvons bien entendu le haïr comme le monde hait. Il y a différentes manières par lesquelles cette haine peut se manifester. Cela peut être par de la jalousie, de l'amertume, des envies ou de la convoitise. Parfois cela peut être des ragots, nous pouvons faire beaucoup de tort avec nos paroles ou nos mots. De la même façon que la haine est la semence du meurtre, de la même façon l'amertume, la convoitise, les ragots et même l'indifférence ont également comme source la haine.
    Imaginons donc que nous ayons ce problème. Nous avons cette rancune envers un chrétien qui peut être un frère ou une sœur. Ensuite nous disons: « J'ai prié au sujet de cela, je l'ai remis au Seigneur, j'en ai été délivré. Je ne hais plus le chrétien A. Loué soit Dieu c'est une victoire. » Dieu a fait un miracle si vous ne haïssez plus le chrétien A. Mais voici la question: est-ce que vous l'aimez maintenant? Vous voyez, il n'est pas suffisant de ne pas le haïr. Dieu aimerait que nous poussions jusqu'à la pleine victoire. Il ne s'agit pas uniquement de résoudre le problème en disant: « Nous ne sommes plus en conflit », mais il faut qu'il y ait une relation réciproque. Vous voyez, c'est tout différent.
    Peut-être que vous dites: « Loué soit Dieu je ne suis pas coupable d'impureté. » C'est bien, loué soit Dieu, mais vivez-vous dans la sainteté? Voilà la pleine victoire. Voilà ce que fait 2 Corinthiens. Il nous amène au-delà de 1 Corinthiens jusque sur le chemin de la victoire. Il n'est pas suffisant de dire: « Dieu a agi dans ma famille, je ne vais pas divorcer. » La question est: êtes-vous heureux dans votre mariage? Voilà ce qu'est la pleine victoire, c'est là où Dieu aimerait nous emmener. Vous voyez l'un est une petite victoire et l'autre la victoire complète. J'espère que vous voyez la différence entre ces deux choses.

2 CORINTHIENS NOUS MONTRE L'IMPORTANCE DE VIVRE DANS L'ATTENTE

    Il y a une seconde chose que nous voyons en comparant 1 et 2 Corinthiens. Nous pouvons voir l'importance de vivre dans l'attente lorsque nous basons nos vies sur la Parole de Dieu. Voici une illustration de cela dans 1 et 2 Corinthiens. On peut comparer 1 Corinthiens 5:1-13 avec 2 Corinthiens 2:5-11. Dans 1 Corinthiens 5:1-13 le Saint-Esprit, à travers Paul, demande aux chrétiens de s'occuper sévèrement et même d'excommunier un frère qui a chuté. Est-ce que vous vous rappelez qu'un frère était coupable du péché d'inceste? Le Saint-Esprit leur a demandé d'user de la discipline d'église. Il a demandé aux chrétiens de Corinthe de rompre toutes relations avec lui. Il leur a dit de ne même pas manger avec lui. C'est ce qu'ils ont fait en tant que Corps. Ils ont rompu toutes relations.
    Voici ce qui est rapporté dans 2 Corinthiens 2:5-7: « Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, c'est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer. Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive. » Cela a fonctionné. Ils ont usé de discipline d'église. Ils ont rompu toutes relations. Le frère s'est repenti. Mais ils ont été si à fond dans la discipline qu'ils ne lui ont même pas pardonné.
    C'est pour cette raison que Paul leur dit: « Hé, attendez une minute! L'objectif de tout cela était de l'emmener à la repentance. Cela a fonctionné! Vous devez maintenant à nouveau le réintégrer. Recevez-le à nouveau en tant que frère en Christ à part entière. Il s'est repenti. Ne le laissez pas vivre sous la culpabilité pour le restant de sa vie. Pardonnez-lui en tant que Corps afin qu'il puisse avoir à nouveau la communion avec vous. Sinon, il risque de vivre continuellement dans l'abattement. »
    Voilà le point important. Ils ont utilisé la méthode de Dieu et il y a eu du résultat. Nous pouvons avoir le même genre d'attente lorsque nous usons des méthodes de Dieu. Lorsque nous nous basons sur la Parole de Dieu, nous pouvons nous attendre aux mêmes résultats. De nombreuses églises sont de nos jours dans l'obscurité parce qu'elles se sont alignées sur les méthodes des hommes et les façons de faire des hommes, et il n'y a pas grand-chose qui se passe. Il n'y a pas beaucoup d'attente. Elles ne s'attentent pas réellement à ce que quelque chose se passe. Alignez-vous avec la façon de faire de Dieu et les choses vont arriver. L'attente est importante dans la façon de faire de Dieu.

    L’APÔTRE PAUL EST L'ILLUSTRATION DU MESSAGE DE 2 CORINTHIENS

    Il y a encore un troisième principe et c'est ce qui nous conduira à notre prochain point. Je le développerai davantage lorsque nous ferons le lien entre la vie de Paul et 2 Corinthiens, mais laissez-moi juste en dire un mot. Dans 1 Corinthiens, vous voyez un problème d'église et pour lequel la Seigneurie de Christ n'est pas appliquée. Dans 2 Corinthiens vous voyez un problème individuel, qui est l'apôtre Paul, et pour lequel la Seigneurie de Christ est appliquée. Dans 1 Corinthiens nous avons un problème de groupe. Dans 2 Corinthiens nous avons un problème de personne. C'est l'apôtre Paul lui-même qui est un problème.
    De la même façon que l'église de Corinthe a été choisie par le Seigneur en tant qu'église qui a le plus de problèmes sur terre, l'apôtre Paul a été choisi par le Saint-Esprit en tant que plus grand problème individuel sur la terre. Lorsque nous en arriverons au thème de 2 Corinthiens, nous verrons de quelle manière tout cela se tient ensemble. C'est très très important. Je vous propose de laisser cela pour l'instant et nous verrons cela dans le point suivant.
    Très bien: revoyons ces trois points. En comparant 1 et 2 Corinthiens nous voyons l'importance de pousser jusqu'à la victoire complète. Nous voyons que nous pouvons nous attendre à un résultat si nous bâtissons selon la Parole de Dieu. Et finalement, nous voyons que Dieu va illustrer Son message à travers un instrument humain, l'apôtre Paul.
    Approchons-nous un peu plus du message du livre en faisant le lien entre 2 Corinthiens et Paul son auteur. Il a été fort justement souligné le fait que 2 Corinthiens n'est absolument pas systématique dans son déroulement. Il arrive parfois, alors que vous parcourez 2 Corinthiens, que vous ne savez plus où vous en êtes. Le livre de Romains est lui très systématique. 1 Corinthiens est également très systématique. Il est facile de passer d'une idée à l'autre en lisant cette épitre. Le plan de 1 Corinthiens semble assez clair, mais il semble plutôt que dans 2 Corinthiens l'apôtre Paul passe d'une idée à l'autre. En fait, le récit de 2 Corinthiens est si peu systématique que certaines personnes ont suggéré que ce n'est même pas une lettre et que Paul ne l'a en fait jamais écrite, mais qu'à la place ils disent que quelqu'un a trouvé son journal intime. Ils disent que Paul prenait parfois des notes pendant ses voyages missionnaires. Ils disent que Paul décrivait sa vie alors qu'il vivait en Christ.
    Certaines personnes ont mis en avant qu'il y avait beaucoup plus d'anecdotes sur la vie de l'apôtre Paul dans 2 Corinthiens que dans le reste du Nouveau Testament pris ensemble. Vous apprenez des choses de l'apôtre Paul que vous ne trouvez nulle part ailleurs. Certains commentateurs ont par conséquent appelé 2 Corinthiens l'autobiographie de l'apôtre Paul. Un commentateur décrit le livre comme une succession de sanglots, un autre y voit Paul à cœur ouvert, mais la plupart disent que c'est simplement le témoignage de Paul.
    Vous savez, lorsqu'une personne a été une bénédiction pour votre vie, vous désirez vous rapprocher d'elle, vous désirez la connaître de façon intime. Eh bien, plus que dans n'importe quel autre livre de la Bible, c'est dans ce livre que vous pouvez être proche de l'apôtre Paul. C'est là où vous pouvez vous approcher de Paul. C'est son témoignage pratique. C'est une des raisons pour lesquelles il n'est pas systématique. Ce n'est pas sec parce que ce n'est pas la nature des témoignages personnels. Un témoignage personnel n'a pas de plan très précis. Cela coule simplement du cœur, comme si on parlait. Ce n'est pas mécanique, c'est profondément personnel. Dans ce livre, l'apôtre Paul nous fait entrer dans de nombreux secrets. C'est son journal intime, il y partage de nombreuses choses personnelles et très, très privées.
    En lien avec cela, laissez-moi encore ajouter que je suis heureux que Dieu utilise ce style dans 2 Corinthiens. C'est exactement le style opposé de celui que l'on trouve dans 1 Corinthiens où tout est dans un ordre précis. Certaines personnes peuvent devenir très liées et dépendantes à une méthode. Elles peuvent être comme esclaves d'une méthode. Certaines personnes ont toujours besoin d'avoir toujours la même méthode, sinon elles ne peuvent rien en tirer. Frères et sœurs en Christ, laissez-moi vous encourager à demander à Dieu d'ouvrir complètement votre cœur au message de Christ indépendamment du style ou de la méthode qu'ils utilisent, qu'il y ait un plan ou qu'il n'y en ait pas. « N'éteignez pas Christ » parce que vous n'appréciez pas une certaine méthode ou un certain style. C'est pour cette raison que je suis reconnaissant que Dieu ait mélangé les deux styles. Il les a mélangés ici avec l'apôtre Paul.
    Pour préparer cette leçon j'ai lu plusieurs fois tout le livre de 2 Corinthiens, et pour être honnête avec vous, je ne savais pas toujours où Paul en était dans son plan, mais je savais toujours où Paul en était dans sa relation avec Jésus. Alors que j'ai parcouru ce livre, je savais toujours qu'il était proche de Dieu, qu'il était proche de Christ. L'apôtre Paul avait la liberté de Dieu dans son âme, soit qu'il était en train d'écrire la lettre de 1 Corinthiens d'une façon systématique ou celle de 2 Corinthiens d'une façon non systématique. Je pense que cela illustre qu'il n'était pas lié aux dissertations en trois points. Il était simplement lui-même et il partageait ce qu'il avait sur le cœur. L'apôtre Paul avait probablement une pensée plus logique que la plupart des autres personnes dans l'histoire de l'église, mais il n'était pas lié à cela. Il était libre de sa propre façon de penser.
    Lorsque vous voyez le lien entre 2 Corinthiens et la vie de Paul à travers son témoignage personnel, vous avez l'impression de lire l'histoire d'un Job du Nouveau Testament. En fait, sur la base de ce livre, l'apôtre Paul a été appelé le Job du Nouveau Testament. Ce livre est rempli avec la vie personnelle de Paul et ses problèmes personnels. Un commentateur fait référence à ce livre comme étant le jardin de Gethsémané de Paul, comme ses heures les plus noires. En lisant ces lignes vous voyez par quoi l'apôtre devait passer. Ce sont de bonnes observations et il y a des raisons pour cela. Ces raisons sont que cela nous conduit dans le message de Dieu. Cela vous conduit dans le thème et le cœur de Dieu.

     L’ARRIÈRE-PLAN DU LIVRE A TRAVERS LA VIE DE PAUL

    Avant que nous voyions ces raisons et quel est le message, laissez-moi vous donner à partir de ce livre, un peu de l'arrière-plan de l'apôtre lui-même. Comme je l'ai dit dans 1 Corinthiens vous avez affaire aux problèmes d'une église. Eh bien, ici vous avez affaire aux problèmes d'une personne, à des problèmes individuels. Paul passe à travers cela de toutes les façons imaginables. Au moment où il écrit cette lettre, Paul a été sauvé depuis vingt ans. Nous sommes en 57 après J.C. Laissez-moi vous rendre attentifs à une des choses que Dieu souligne ici.
    L'apôtre Paul n'était pas marié. Nous ne savons pas s'il était veuf ou non. Certaines personnes pensent qu'il avait dû être marié sinon il n'aurait pas pu faire partie du Sanhédrin. D'autres pensent qu'il n'a jamais été marié. Cela n'a pas d'importance. Ce qui est sûr c'est qu'à ce moment de sa vie il n'a pas de conjoint. Vivre la vie chrétienne sans conjoint fait partie des souffrances que l'on peut avoir pour Christ. Si Dieu a appelé l'un d'entre vous à cela alors vous aurez besoin d'une grâce spéciale de la part de Dieu, et Dieu vous la donnera. Je ne dis pas qu'Il ne va pas vous donner la grâce, mais cela fait toujours partie des souffrances pour Christ.
    En plus de cela, son corps physique portait les marques des coups qu'il avait reçus. Les versets 4:8-11 disent: « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. » Le verset 4:16 dit: « C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. »
    Considérez également les versets 6:3-10 où il se décrit lui-même: « Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice; au milieu de la gloire et de l'ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons toutes choses. »
    Encore un passage avec les versets 11:23-27: « Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.» Enfin le verset 11:28 dit: « Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. »
    Il passait non seulement par des difficultés dans son corps à travers les coups et les bleus, mais il expérimentait des souffrances émotionnelles et mentales alors qu'il se sentait concerné par le peuple de Dieu et tous les chrétiens. Rien que l'église de Corinthe avait un million de problèmes à elle toute seule et il se souciait de tous. L'église de la Galatie s'écartait du bon chemin par ce qui est appelé un autre évangile. Le légalisme à travers le judaïsant était arrivé et avait fait du tort au peuple de Dieu. Il y avait également un gnosticisme rampant dans l'église de Colosses.
    Il semble qu'il a également connu des conflits à Éphèse. Si nous devons prendre ses paroles à la lettre, il a été jeté aux bêtes sauvages. Certaines personnes pensent que 2 Corinthiens 1:8-9 enseigne qu'en plus de tout cela il était malade. Je ne sais pas s'il s'agit de quelque chose de spirituel ou de physique, mais je sais qu'il dit: « en sorte que nous désespérions même de conserver la vie. » C'est à travers tout cela qu'il passe. Il avait de nombreux problèmes. Il désespérait même de conserver la vie. Il avait vu des frères en Christ tomber. Démas avait été attiré par le monde et avait abandonné la foi pour retourner dans le monde. Il ne fait aucun doute que dans le livre de 2 Corinthiens l'apôtre Paul était à un niveau très bas. Il n'avait jamais été aussi faible que là. Il n'avait jamais été si abattu.
    Prenons encore 1 Corinthiens 16. En plus de ses souffrances morales, sa réputation, son témoignage était sali. Voici ce qu'il dit en 1 Corinthiens 16:5-7: « J'irai chez vous quand j'aurai traversé la Macédoine, car je traverserai la Macédoine. Peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l'hiver, afin que vous m'accompagniez là où je me rendrai. Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet. »
    Vous voyez Paul avait un grand cœur et il a écrit aux Corinthiens qu'il désirait les voir. Il leur écrit: « J'ai planifié un voyage. Je vais venir en Macédoine, je vais aller directement à Corinthe et je m'arrêterai chez vous. Je ne désire pas seulement passer par chez vous, j'aimerais rester quelques temps. Peut-être que je passerai tout l'hiver chez vous. » Ensuite il ajoute: « si le Seigneur le permet. » Il dit: « Peut-être je ne peux pas en être complètement certain, c'est possible. »
    Entre temps, Paul a changé ses plans. Au lieu d'aller les voir lors de son voyage vers la Macédoine voici son nouveau plan. 2 Corinthiens 1:15-16: « Dans cette persuasion, je voulais aller d'abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce; je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m'auriez fait accompagner en Judée. » Il désirait s'arrêter deux fois chez eux. Lors de son voyage vers la Macédoine et lors de son retour. Il désirait ardemment les revoir.
    La Bible ne nous dit pas tout de ses projets. Nous savons qu'il désirait quitter Éphèse, naviguer vers Corinthe, de Corinthe aller en Macédoine, de Macédoine retourner à Corinthe et ensuite finalement il désirait retourner en Asie. La Bible ne nous dit pas ce qui est arrivé, mais quelque chose s'est passé et il a dû revoir ses plans.
    Par conséquent, il y avait un groupe de chrétiens dans l'église de Corinthe qui a commencé à répandre des rumeurs. Vous savez de quoi la langue est capable. Ils ont dit: « Ah! Ah! Il a dit qu'il allait venir pour nous voir, mais il ne l'a pas fait. C'est un menteur. Il n'a pas respecté sa parole. Il n'est pas fidèle. Comment pouvez croire ce qu'il dit? Il se comporte comme une girouette. Il semble très brave dans ses lettres où il écrit des choses très dures. C'est facile d'être brave avec un stylo. Mais il a peur de nous confronter face à face et c'est pour cette raison qu'il ne vient pas. Vous ne pouvez pas croire ce que Paul dit.
    Par conséquent, en plus d'avoir été battu et lapidé, d'avoir fait des naufrages et être battu de verges, d'avoir connu la nudité, la faim et la soif, en plus de tout cela il est maintenant dénigré. On dit maintenant de lui qu'il ne respecte pas sa parole, qu'il n'est pas fidèle. Le fait d'être mal compris aurait déjà été assez difficile à supporter, mais lorsque vous en arrivez au chapitre 12, vous voyez qu'il est accusé de détourner des fonds.
    Je me rappelle qu'un jour un couple de chrétiens que nous aimions beaucoup est venu chez nous et nous a accusé de détourner de l'argent. Vous auriez tout aussi bien pu me frapper avec une pelle. Combien cela fait mal que d'être accusé de détourner des fonds. Cela s'est répandu à travers toute l'Eglise de Corinthe. C'est une chose que d'être mal compris par rapport à votre itinéraire, mais c'en est une autre d'être pris pour un voleur et un escroc, et que l'on croit que vous vous remplissez les poches aux dépends d'autrui.
    L'apôtre Paul souffrait de toutes les façons que vous pouviez imaginer. Les légalistes et les judaïsants s'étaient opposés à lui. On l'avait mal compris et on avait déformé ses propos. Son intégrité avait été remise en cause. Dans les chapitres 3 et 13, ils lui ont reproché de ne pas être allé dans la bonne école, de ne pas avoir le bon diplôme, de ne pas avoir de lettres de recommandation et de ne pas avoir le soutien des bonnes personnes. Ils disaient également qu'il était un faux enseignant et un faux prophète. Il disait qu'il n'était pas un apôtre mais un menteur, un voleur, un escroc.
    Voilà comment est l'apôtre Paul dans ce livre. Son corps est couvert de bleus. Il porte toutes les difficultés des églises. Il est préoccupé par tout le monde, pour chaque individu. Il assiste à la perte de la foi de plusieurs individus. On ment à son sujet et les ragots se répandent dans les églises.
    Comme si cela n'était pas suffisant, les versets 2:12-13 disent: « Au reste, lorsque je fus arrivé à Troas pour l'Évangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point de repos d'esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère; c'est pourquoi, ayant pris congé d'eux, je partis pour la Macédoine. » Si cela n'avait pas été en plus des autres choses cela n'aurait pas été si grave, mais cela vient en plus de ce qu'il subit déjà.
    Comme l'apôtre n'avait pas pu se rendre à Corinthe, il a envoyé Tite. Il avait prévu de le revoir plus tard à Troas avec Timothée. Mais lorsque Paul et Timothée sont arrivés à Troas, Tite n'était pas là. La Bible nous dit que Paul n'avait pas pu trouver de repos d'esprit et qu'il y avait une merveilleuse porte ouverte par le Seigneur pour le ministère. Paul était si préoccupé. Il a dit: « Dieu nous a ouvert une grande porte, mais je ne peux pas y passer parce que je suis préoccupé. » Par conséquent, l'apôtre Paul (ce grand homme de foi) s'est éloigné de la porte ouverte par Dieu parce que Tite n'était pas là. Il ne savait pas ce qui était arrivé à Tite. Avec Timothée, ils partirent pour aller à Philippe où ils trouvèrent finalement Tite qui leur donna de bonnes nouvelles.
    Par conséquent, comme si le reste n'était pas suffisant, son corps avait des bleus, il passait par des problèmes de mental, sa réputation était remise en cause, il voyait des églises et des chrétiens s'effondrer, il est seul, presque tous ses amis l'ont abandonné et 2 Corinthiens nous rend attentifs à une autre chose.
    2 Corinthiens 12:7 parle « d'un messager de Satan pour me souffleter. » C'est tout ce qu'il avait encore besoin avec tous les problèmes qu'il avait. En plus de tous ses autres problèmes, Satan était une écharde quotidienne dans sa chair. Nous parlerons plus en détails de ce qu'est cette écharde dans la chair lorsque nous arriverons à ce chapitre, ce n'est pas notre sujet maintenant, sachez simplement que l'apôtre passait à travers tout cela, et cela dans tous les sens où vous pouvez l'imaginer. Il avait des difficultés par rapport à son corps, par rapport à sa pensée, à ses émotions et à sa réputation. Et maintenant son esprit est attaqué. Il prie le Seigneur pour être délivré. Mais Dieu ne lui répondra pas. Il priera trois fois pour ce sujet, mais Dieu ne l'en libérera pas. Finalement Dieu dira simplement: « Ma grâce te suffit. Je ne vais pas te délivrer de cela. »
    Pourquoi est-ce que je désire vous rendre attentifs à cela? C'est résumé dans le verset 7:5: « Notre chair n'eut aucun repos; nous étions affligés de toute manière: luttes au dehors, craintes au dedans. » Voilà ce que Paul traversait. Sa chair n'avait aucun repos, il était affligé de tous côtés, il vivait des conflits à l'intérieur et à l'extérieur. Il doit y avoir une raison pour laquelle le Saint-Esprit nous a donné toutes ces informations et d'une manière ou d'une autre, cela doit être en lien avec le message de 2 Corinthiens.
    Le Seigneur Jésus a choisi l'apôtre Paul pour vivre ce que nous apprenons de lui dans ce livre, cela dès la conversion. Est-ce que vous vous rappelez ce que Jésus a dit à Ananias en Actes 9:15-16: « Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël; et je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom. 
    Comme l'apôtre Paul a dû souffrir! Je l'ai appelé le Job du Nouveau Testament. Laissez-moi vous poser cette question: qui a davantage souffert que lui? Le Seigneur Jésus est celui qui a le plus souffert dans ce monde. Mais mis à part Jésus, qui a le plus souffert? Est-ce que c'est l'apôtre Paul ou Job? La réponse est que l'apôtre Paul gagne haut la main. Il a bien davantage souffert que Job.
    Vous voyez, Job a vécu 140 années de bénédiction après ses épreuves. Paul lui, a souffert jusqu'à la fin. Paul n'a reçu aucune bénédiction à part ce dont nous allons parler après. De la même façon que l'église de Corinthe était une église représentative, en effet aucune autre église dans le monde ne passera à travers quoi Corinthe est passée, de la même manière l'apôtre Paul est une personne représentative. Il a été sélectionné, ordonné et appelé par Dieu pour cela, dans cet objectif. Jésus dit qu'il l'a choisi pour souffrir. Pourquoi? Qu'est-ce que cela signifie? Pourquoi est-ce que Dieu a ordonné Paul pour être ce modèle de souffrance? Il semble évident que cela avait un objectif précis. Lequel? Je suggère que c'est le thème de ce livre. C'est tout le sujet du livre.
    L'apôtre Paul était bien conscient de cela. Voici une liste de versets, ils ne sont pas de l'épitre de 2 Corinthiens. Ce sont ses écrits. Tout cela n'était pas une surprise pour Paul, il le savait. 
1 Corinthiens 4:16: « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.» 
1 Corinthiens 11:1: « Soyez mes imitateurs... »  
Philippiens 4:9: « Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. »  
1 Thessaloniciens 1:6: « Et vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint-Esprit. »  
2 Thessaloniciens 3:7-9: « Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n'avons pas vécu parmi vous dans le désordre. Vous n'avons mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’œuvre, pour n'être à charge à aucun de vous. Ce n'est pas que nous n'en eussions le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. »  
    Paul savait que Dieu l'avait choisi, ordonné et appelé et qu'Il avait prévu qu'il soit un modèle inspiré, une illustration, un exemple de quelque chose. Il se peut qu'en voyant toutes ces souffrances vous vous disiez: « Oh là, là! Quel triste livre que nous allons étudier là! Que de difficultés, que d'épreuves, que de dépression. C'est un livre qui vous tire vers le bas lorsque vous le lisez. » Il y a quelque chose d'unique dans ce livre. On voit un peu la même chose dans Jérémie. Lisez Jérémie et je parie que vous ne pourrez pas passer les 11 premiers chapitres sans espérer que vous lirez quelque chose d'autre. Mais 2 Corinthiens n'est pas comme cela. Il se passe quelque chose dans 2 Corinthiens.      

LE THÈME DE 2 CORINTHIENS EST LA TOUTE SUFFISANCE DE CHRIST

    Laissez-moi vous montrer le thème du livre de 2 Corinthiens, puis nous reviendrons à l'apôtre Paul et essaierons de conclure. Ce n'est pas un accident si la première révélation de Dieu que vous avez dans ce livre au verset 1:3 est que Dieu est le Dieu de tout réconfort. Ce livre commence avec la consolation. Ce n'est pas non plus un accident si ce livre se termine avec la consolation. Les versets 13:11-14 disent: « Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, réconfortez-vous... Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous! »
    Cela commence avec le réconfort et termine avec le réconfort. Notre mot « consolation » vient de deux mots latins: « cum » et « fortis. » Cum signifie avec et fortis signifie fort. Le message de la Parole redonne de la « force avec. » En d'autres termes, c'est la force à travers l'accompagnement. Laissez-moi juste vous montrer plusieurs mots qui sont récurrents. Parfois vous pouvez vous rendre compte de cela lorsque le Saint-Esprit passe son temps à répéter les choses encore et encore.
    En plus du fait que ce mot « réconfort » est mentionné dix-sept fois dans 2 Corinthiens, voici d'autres mots. Il y a le mot « grâce » qui revient très souvent. Je ne pense pas exagérer en disant que 2 Corinthiens est le plus grand livre sur la grâce de toute la Bible. Voici le message de la Bible. Vous aurez une révélation de ce qu'est la nouvelle alliance dans la Bible. C'est le message de la grâce. Vous trouverez un message sur la nouvelle alliance dans 2 Corinthiens. On en parle dans Hébreux, on en parle dans différents endroits mais c'est dévoilé dans 2 Corinthiens. C'est le message de la grâce. Dieu fait référence 14 fois à cette grande vérité qu'est la grâce.
    Il y a une troisième chose qui est mise en avant et c'est le mot « suffisant. » Toujours à nouveau on voit le mot « suffisant » à travers 2 Corinthiens. Je suppose que je devrais aussi mentionner le mot « gloire » parce qu'il apparaît vingt-sept fois.
    Il est surprenant dans un livre qui parle de souffrances, de difficultés et d'épreuves de voir des mots comme « réconfort », « grâce », « suffisant » et « gloire. » Quel est le message de ce livre? Peut-être que vous pouvez déjà voir le thème. Le message de 2 Corinthiens est la toute suffisance du Seigneur Jésus-Christ. Voilà de quoi parle ce livre. C'est un message qui parle de la force, de la grâce et de la gloire à travers la toute suffisance de Jésus-Christ. Si je devais résumer le message de 2 Corinthiens en cinq mots, je dirais Christ est plus que suffisant. Voilà le message de 2 Corinthiens: la toute suffisance de Christ.

PAUL EST L'ILLUSTRATION DE DIEU QUE JÉSUS-CHRIST EST SUFFISANT

    Très bien: retournons à Paul maintenant. De quelle façon est-ce en lien avec la vie de Paul? Paul est l'illustration de Dieu que Jésus est suffisant. Paul est l'illustration de Dieu que Jésus est plus que suffisant. Vous voyez, il est vrai que la grâce de Dieu était suffisante pour Paul dans cette situation. N'est-il pas vrai que la grâce de Dieu sera suffisante pour tout ce que Dieu nous appellera à faire? L'apôtre Paul a été sélectionné par Dieu en tant que le grand modèle, en tant que la grande illustration de la toute suffisance de Christ, du chrétien qui vit par la pure grâce.
    Dans ce livre, vous verrez Paul poussé à son extrême. C'est ce qui est faux avec le fait d'étudier les tempéraments chrétiens. Parfois on classe les personnes par tempérament. La réalité est qu'à tout moment de votre vie, vous êtes capables de tous les extrêmes. Vous pouvez être sanguin à un instant et très mélancolique l'instant d'après. C'est incroyable. Ne vous enfermez pas dans un tempérament, c'est impossible. Dans ce livre, nous voyons Paul dans la joie et dans la tristesse, dans l'exaltation et dans l'humiliation, mais pendant toutes ces périodes il se réjouit. Quelque chose est en train de se passer dans sa vie. Il est en train de nous dévoiler le secret de la pleine suffisance de Christ.
    Je suis si reconnaissant de ce que Dieu nous ait donné 2 Corinthiens. Si nous regardions les problèmes qui viennent dans notre vie, nous dirions: « Vous savez personne n'est jamais passé par là où je passe. » Dieu nous dit qu'en dehors de Christ, Paul est la personne qui a le plus souffert dans sa vie et il a découvert que la toute suffisance de Christ était suffisante. Il a vu que la grâce de Dieu était suffisante pour toutes choses. Peu importe à travers quoi vous passez ou à travers quoi vous êtes appelés à passer, vous pouvez retirer du réconfort de ce grand message de la toute suffisance du Seigneur Jésus.

PAUL EST LE SEUL MODÈLE COMPLET DE LA VIE CHRÉTIENNE

    Pour bien souligner ce que je viens de dire, laissez-moi le dire de cette façon. Le Saint-Esprit a fait de l'apôtre Paul le modèle complet de la victoire. Ce n'est pas Christ, c'est Paul qui est l'exemple de la vie chrétienne victorieuse. Alors qu'Il vivait sur terre, Christ n'était pas l'exemple de la vie chrétienne victorieuse. Cela peut sembler étrange à entendre au début, mais essayez de réaliser ce que je suis en train de dire.
    En premier lieu, alors qu'Il était sur terre, le Seigneur Jésus n'a pas vécu par la grâce. La raison pour laquelle je sais cela est que la grâce est une faveur imméritée, et il n'est pas possible que le Seigneur Jésus n'ait pas mérité les faveurs de Dieu. Une autre raison, qui me fait dire qu'Il n'a pas vécu par la grâce, est parce que le livre de Galates nous dit clairement qu'Il est né sous la loi pour qu'Il puisse vivre sous la loi. Il a vécu par les œuvres. N'utilisez pas Jésus comme votre modèle de vie en disant: « Je vais vivre tout comme Jésus a vécu. » Vous tomberez droit sur votre face. Vous ne pouvez pas vivre comme Jésus a vécu. Il a vécu par la loi. Il a vécu par les œuvres. Il a parfaitement obéi à Dieu, à la lettre de la loi et à l'esprit de la loi, mais Il l'a fait par les œuvres. Il a été parfaitement obéissant à la loi. Par conséquent, sa vie n'est pas la parfaite illustration de la vie chrétienne.
    Si Christ était l'illustration, ce qu'Il n'est pas, vous pouvez imaginer la façon dont Satan essaierait de vous faire penser. Si Jésus était l'exemple de Dieu, vous diriez sûrement: «Jésus c'est un objectif inatteignable. » Vous voyez Il est le Dieu-homme. Il est le Fils de Dieu sans péché. Je ne peux pas atteindre Son niveau. C'est parce qu'Il est sans péché qu'Il est capable de vivre de cette façon. Dieu nous a donc donné l'apôtre Paul, un objectif atteignable. Il est exactement comme nous.
    Vous voyez, avant que l'apôtre Paul ait été sauvé, il s'est davantage opposé à Christ que n'importe qui d'autre qui n'ait jamais vécu. N'est-il pas intéressant de voir qu'avant qu'il fut sauvé, il était l'ennemi numéro un de Christ? Après qu'il ait été sauvé il est devenu l'ami numéro un. C'est une transformation complète. Il est devenu la grande illustration d'une transformation complète. Paul n'était pas uniquement né dans le péché de la même façon que moi je suis né dans le péché, mais il haïssait Jésus davantage que je le haïssais. Je réalise que dans mon cœur j'étais un ennemi de Dieu, mais je n'ai pas exprimé cela en essayant de tuer ceux qui suivaient Christ. L'apôtre Paul lui, a fait cela.
    Voici mon point: l'apôtre Paul est la grande illustration de Dieu de la vie chrétienne. Ce n'est pas Jésus et ce n'est pas un autre chrétien. Pierre n'est pas l'image de la vie chrétienne. David n'est pas l'image de la vie chrétienne. Ce sont tous des modèles incomplets de la vie chrétienne. Nous avions besoin d'un modèle complet de la vie chrétienne. Le risque est que nous regardions à un modèle incomplet de la vie chrétienne, mais dans 2 Corinthiens le Saint-Esprit nous donne en un seul coup, le modèle, l'exemple, le seul et unique modèle de la nouvelle alliance chrétienne, d'un chrétien qui vit par la grâce, d'un chrétien victorieux.
    Vous pouvez retirer de grandes bénédictions en étudiant l'humilité de Moïse, la sagesse de Salomon, la patience de Job, le courage d’Élie, la loyauté de Pierre, l'assurance de Jean et la dévotion de David. Vous pouvez retirer de grandes bénédictions de tout cela. Mais n'utilisez pas cela en tant que votre modèle de la vie chrétienne. Le Saint-Esprit nous a donné 2 Corinthiens et l'apôtre Paul en tant que garde fou contre les modèles incomplets de la vie chrétienne.
    J'aime lire les biographies chrétiennes. Mais Charles Spurgeon n'est pas un modèle complet de la vie chrétienne. Martin Luther n'est pas un modèle complet de la vie chrétienne, ni Jean Calvin, John Wesley ou George Whitfield ou n'importe quelle personne que Dieu a utilisée dans le passé.
    J'espère que pendant ces dernières années Dieu m'a fait la grâce de vivre une vie consistante auprès des autres chrétiens. Mais personne ne doit me prendre pour modèle et je ne dois prendre personne pour modèle. Nous avons besoin de vivre de façon consistante les uns devant les autres, mais seul l'apôtre Paul et personne d'autre n'est l'illustration de Dieu de la vie chrétienne complète.
    Dans 2 Corinthiens, et Dieu ne le fait que là, vous verrez ce que cela signifie que d'être un chrétien de la nouvelle alliance. Vous verrez tout d'un seul coup. Vous ne verrez pas cela en fragments comme vous le trouvez dans d'autres endroits de la Bible. Ce n'est que dans 2 Corinthiens que Dieu a fait cela. Il prend un homme et Il dit: « Voici les caractéristiques de la nouvelle alliance chrétienne. » Il met tout cela ensemble! Lorsque nous allons étudier 2 Corinthiens nous aurons tout cela en un seul tenant. Nous verrons l'illustration de ce que c'est que de connaître Christ en tant que notre tout suffisant. Celui qui est unique. C'est pour cela que Dieu a fait quelque chose en 2 Corinthiens qu'Il n'a jamais fait avant et qu'Il ne refera jamais après. Il a donné dans l'apôtre Paul la démonstration de la toute suffisance de Christ et de la grâce de Dieu.
PLAN DU LIVRE

    Avec cela en arrière-plan, laissez-moi suggérer un plan et vous proposer un verset clé pour chaque section. Je vous ai déjà dit que 2 Corinthiens n'est pas systématique. Il n'est pas facile de faire un plan à partir de ce livre. On peut pourtant voir trois mouvements se dessiner alors qu'on le parcourt.
    Je suggère que les sept premiers chapitres vont ensemble en tant que premier mouvement. Nous les appellerons la toute suffisance de Christ en nous. Ensuite les chapitres 8 et 9 vont ensemble. C'est la grande section sur les dons et la gestion des biens. J'ai appelé cela Christ est tout suffisant à travers nous. Les chapitres 10 à 13 appartiennent au dernier mouvement, il s'agit de Christ tout suffisant pour nous. Même si les choses ne sont pas aussi claires, je pense que vous verrez le grand mouvement du livre par rapport à la toute suffisance de Christ. 
Chapitre 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous. 
Chapitre 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous.  
Chapitre 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.  
    Très bien: laissez-moi maintenant vous donner un verset clé pour chacune de ces parties avant de terminer. Je pense que cela vous donnera une bonne idée de ce qu'il y a dans le livre. Le verset 3:5 dit: « Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. » C'est notre verset clé pour la section Christ est tout suffisant en nous.
    Charles Spurgeon disait que c'était son verset préféré dans la Bible. Charles Spurgeon n'est pas un modèle complet de Christ, mais il est une illustration du Seigneur Jésus. A un moment dans sa vie il avait de très grandes responsabilités. Il était pasteur de l'église Le Tabernacle et il s'occupait de près de 15 à 20 000 personnes. Au même moment il était président d'un séminaire, il était également le directeur d'un orphelinat où il était responsable de milliers de petits enfants. Tout cela était sur ses épaules. Il avait cette pastorale, plus ce grand séminaire, plus ce grand orphelinat, et il écrivait des sermons qui lui venaient à la pensée. Il avait toutes ces responsabilités.
    Je ne sais pas si vous êtes familiers de Charles Spurgeon, c'est un maître de la langue anglaise, il savait peindre avec des mots. Il décrit ce qu'il vivait par ces mots. Il dit: « Je m'imagine un poisson en train de parler au puissant océan. Le poisson disait à l'océan: Puissant Océan, est-ce que ton eau est suffisante pour moi? L'océan de répondre: Nage petit poisson, nage. Mon eau est suffisante pour toi et des millions de poissons comme toi. »
    Il décrit ensuite un petit oiseau parlant à l'atmosphère et disant: « Atmosphère, est-ce que ton air est suffisant pour moi? Et l'air de répondre à l'oiseau: vole petit oiseau, parce que mon air est suffisant pour toi et des millions d'oiseaux comme toi. »
    Il décrit ensuite une petite souris dans les greniers de l’Égypte à l'époque de Joseph. « La souris parle au grenier en disant: Est-ce que tes graines sont suffisantes pour moi? Et le grenier de répondre: Mange petite souris, parce que mon grenier est suffisant pour toi et des millions de souris comme toi. »
    Ensuite Charles Spurgeon dit: « A ce moment la lumière vint dans mon âme parce que j'étais ce petit poisson, j'étais ce petit oiseau et j'étais cette petite souris. » Et il ajoute: « Pour la première fois de ma vie j'ai compris ce qu'était un rire saint. » Il dit: « J'avais ri avant, mais jamais avec un rire saint. Cette fois-ci j'ai ri de ma petitesse et de la grandeur des provisions de Dieu, de Sa toute suffisance. »
    Très bien: puis-je suggérer que ce que l'océan est pour le poisson, ce que l'atmosphère est pour l'oiseau, ce que les greniers d’Égypte sont pour la souris et ce que le soleil est pour la fleur, la grâce de Dieu est pour nous. Elle est toute suffisante. Je ne sais pas à travers quoi vous passez dans votre vie actuellement. Je ne sais pas à travers quoi Dieu va vous appeler à passer dans les jours qui viennent. Mais je sais cela, la grâce de Dieu est suffisante pour toi et pour des millions de personnes comme toi. Voilà le message! Sa grâce est suffisante!
    Il y a également un verset clé pour les chapitres 8 et 9. Jésus est non seulement suffisant en moi, mais également à travers moi. Le verset 9:8 dit: « Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre. » Est-ce qu'il y a assez de superlatifs pour vous dans ces versets? J'aime appeler ce verset le « verset complet » dans la Bible. La grâce de Dieu est suffisante à travers moi.
    Et finalement les chapitres 10 à 13 disent que Sa grâce est suffisante pour moi. Peut-être pouvez-vous trouver à quel verset je pense. Le verset 12:9 dit: « Ma grâce est suffisante pour toi, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. »
    Vous voyez l'apôtre Paul était un faiseur de tente, mais il ne vivait pas dans les tentes qu'il faisait. C'est la puissance de Christ qui était sa tente. Vous voyez au niveau terrestre, de l'extérieur il vivait dans la tente de sa propre insuffisance. Mais sur cette tente il y avait une autre tente, c'était la tente de la toute suffisance de Christ. Vous pouvez souligner ce petit mot dans votre Bible, le mot EST: « Ma grâce EST suffisante. » Des millions de personnes ont été bénies par ce petit mot, EST. En lui-même, il n'est pas très puissant, mais lorsqu'il est associé à la toute suffisance de Christ, il devient un mot très puissant.
    La raison pour laquelle je vous rends attentifs à cela est parce que je n'ai pas vu cela pendant des années. Lorsque j'avais des problèmes, j'avais l'habitude de prier: « Que Ta grâce soit suffisante » Mais je peux vous dire que c'est un lien, un esclavage. C'est combattre l'air. Dieu ne va pas faire que Sa grâce soit suffisante, elle EST suffisante! Toute la puissance de ce verset est: « Ma grâce est suffisante maintenant. » Elle est déjà suffisante. Elle sera suffisante à jamais. Chaque année, chaque mois, chaque semaine, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de votre vie, Sa grâce est suffisante.
    Lorsque nous en aurons fini avec 2 Corinthiens, nous verrons qu'il n'y a que deux façons de vivre. Premièrement, vous pouvez soit croire que Christ est suffisant ou qu'Il est déficient. C'est la seule possibilité. Avec l'apôtre Paul en tant qu'illustration, Dieu aimerait nous montrer ce que cela signifie que d'être un chrétien de la nouvelle alliance. Dans ce livre l'apôtre Paul, par le Saint-Esprit, va nous dévoiler le secret de sa vie. Il va nous montrer de quelle manière il est arrivé à connaître Christ comme sa toute suffisance, et en nous montrant le secret de sa vie, il va également nous dévoiler le secret de notre propre vie. Dieu nous a tous appelés à être des chrétiens de la nouvelle alliance. Il nous en a donné ici une image complète. Par conséquent, nous allons devoir nous évaluer à la lumière de ce livre. Voici ce qu'est un chrétien de la nouvelle alliance et voici ma vie. Est-ce que je suis un chrétien de la nouvelle alliance?
    Si Dieu accomplit ce que je sais être sur Son coeur lorsque nous étudions 2 Corinthiens, alors Il ne va pas uniquement se révéler Lui-même en tant que tout suffisant, mais Il va également nous emmener plus loin dans ce que cela signifie d'être un chrétien de la nouvelle alliance dans la grâce de Dieu.

    Prions: Père nous Te remercions à nouveau pour chaque partie de la Bible. Seigneur alors que nous venons pour étudier le modèle complet de la victoire, nous prions que Tu puisses ouvrir nos cœurs afin que nous puissions entrer dans la toute suffisance du Seigneur Jésus d'une façon toute nouvelle. Alors que Paul porte le secret dans sa vie, nous prions que nos cœurs puissent embrasser cela, pour que nous puissions savoir ce que cela signifie que d'avoir part à la toute suffisance de Christ. Nous Te prions de manifester cela en nous alors que nous étudions ce livre. Au nom de Jésus. Amen.



mardi 29 juillet 2014

Le Ciel par Dwight L. Moody

“ La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l 'éclairer ; car la gloire de Dieu l'éclaire , et l'agneau est son flambeau. ” Apocalypse 21:23

    Je publie ce petit livre qui traite d'un sujet que j'affectionne d'une manière toute particulière, dans l'espérance qu'il contribuera à relever le courage et la foi de plusieurs. Je désire qu'il fortifie les faibles, qu'il console les affligés et qu'il encourage ceux qui ont l'esprit abattu à regarder avec plus de confiance vers cette incomparable cité, cette meilleure patrie, qui est la demeure du Rédempteur et de ses rachetés.
D. L. Moody.

Chapitre 1 - Le ciel notre espérance

Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. ” 2 Timothée 3:16-17

Nous rendons grâces à Dieu qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ... à cause de l'espérance qui nous est réservée dans les cieux. 1 Corinthiens 1:3-5

“que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus -Christ. Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance , [...] ” » suite ”

    Bien des gens se figurent que tout ce qu'on peut dire du ciel n'est que pure spéculation. Ils en parlent comme s'il s'agissait des plaines éthérées. Cependant, si Dieu avait eu l'intention de laisser la race humaine dans l'ignorance sur ce sujet, il n'en aurait pas parlé aussi souvent dans sa Parole. Il nous est dit que "toute l’Écriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans 2 Timothée 3:16-17"

“Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. [...] ” »

    Ce que la Bible nous dit sur le ciel est tout aussi vrai que les autres doctrines qu'elle enseigne ; elle est inspirée, et il est évident que tout ce que nous savons du paradis ne peut nous être révélé que par le moyen d'une inspiration divine. Dieu seul sait ce qui en est à cet égard, c'est pourquoi nous ne pouvons en rien connaître qu'en consultant sa Parole. Le Dr Hodge de Princeton dit que la meilleure preuve de la divine inspiration des Écritures se trouve dans les Écritures mêmes. Elles l'affirment de la même manière que le caractère du Christ y manifeste jusqu'à l'évidence la divinité de sa personne. Christ, par ce qu'il a fait, montre qu'il est plus qu'un homme; la Bible, par ce qu'elle dit, montre qu'elle est plus qu'un livre humain.
    Si nous croyons à sa divine inspiration, ce n'est pourtant pas qu'elle soit écrite avec plus de génie littéraire que les livres des meilleurs auteurs, ni que sa connaissance du coeur et ses paroles éloquentes soient au-dessus de celles des hommes; nos appréciations diffèrent quant à la limite que l'art peut atteindre. La raison pour laquelle nous croyons à l'inspiration de l’Écriture est si simple que le plus humble enfant de Dieu peut la comprendre; si notre motif ne se fondait que sur la sagesse qu'on trouve dans ce livre, les ignorants ne pourraient arriver à la foi. Mais nous croyons à sa divine origine, parce que nous ne trouvons rien en lui qui ne puisse venir de Dieu. Dieu est sage, et il est bon. Tout dans la Bible porte le sceau de la sagesse et de la bonté; si quelque chose en elle était opposé à la raison ou à notre sens moral, nous pourrions penser peut-être que ce livre est semblable à tous ceux que les  hommes ont écrits.
    Les écrits des hommes contiennent, comme leur vie, bien des absurdités et bien des choses mauvaises. La vie du Christ seule a été parfaitement pure, divine et humaine comme elle était. Aucun des livres qui prétendent à une divine origine, comme le Coran, par exemple, ne porte le cachet du bon sens, tandis que dans la Bible tout est conforme au bon sens. Ce qu'elle nous raconte d'un déluge qui a détruit le monde et de Noé sauvé seul avec sa famille, n'est pas plus étrange que l'enseignement donné dans nos écoles qui affirment que tout est sorti d'un globe de feu. N'est-il pas plus facile de croire que l'homme a été créé à l'image de Dieu, que d'ajouter foi à l'idée qu'on essaie d'inculquer dans l'esprit de notre jeunesse, que nous provenons d'un singe ?
    La Bible, comme toutes les œuvres merveilleuses de Dieu, porte l'empreinte visible de son auteur; elle lui ressemble. L'homme sème, et Dieu fait épanouir des fleurs parfaitement belles comme lui. La main de l'homme a écrit la Bible, mais la Bible est l’œuvre de Dieu. En général, les natures les plus cultivées sont celles qui aiment le plus les fleurs, et les meilleurs d'entre les hommes sont ceux qui aiment le plus la Bible. Le goût des fleurs élève le niveau moral, et l'amour pour la Bible rend meilleur. Tout ce que la Bible dit de Dieu, de l'homme, de la rédemption et de la vie future, s'accorde admirablement avec les idées que nous nous faisons de ce qui est juste, avec nos raisonnables appréhensions et avec notre expérience personnelle. Les événements historiques y sont racontés de manière à nous les montrer tels
qu'on avait l'habitude de les considérer au moment où ils furent écrits.
    Ce que la Bible nous dit du ciel n'est pas la moitié aussi étrange que les descriptions que fait M. Proctor des myriades d'étoiles qui ne peuvent être aperçues par aucun de nos télescopes. Pourtant, l'opinion générale est que la science ne repose que sur des faits, tandis que la religion n'est que le pur effet de notre imagination. Combien de personnes qui admettent sans hésiter que Jupiter et d'autres planètes sont habitées, ne peuvent se résoudre à croire qu'au delà de cette terre, les âmes peuvent avoir une vie immortelle. Le vrai chrétien place la foi avant la raison et pense que celle-ci se trompe toujours quand elle répudie la foi. Si les hommes consentaient seulement à étudier davantage ce que la Bible dit du ciel, ils ne seraient pas aussi attachés au monde; leur coeur s'affectionnerait aux choses invisibles et aux biens célestes et impérissables.
    Le péché existe sur la terre. Il est très naturel de supposer que Dieu ait voulu nous donner quelque aperçu de l'avenir. Nous perdons successivement nos amis et, quand ils sont morts, la première pensée qui nous vient est celle-ci : Où sont-ils allés? Nous nous demandons avec anxiété si nous pourrons les revoir, dans quel lieu et à quel moment? Alors nous prenons notre Bible, car nul autre livre dans le monde ne peut nous donner la moindre consolation à ce sujet, aucun ne peut nous dire où nos bien-aimés sont allés. Je rencontrai, il y a peu de temps, un de mes bons vieux amis. Je lui pris la main pour lui demander des  nouvelles de sa famille, et je vis aussitôt des larmes couler le long de ses joues.
- Je n'ai maintenant plus de famille! me dit-il.
- Quoi ! votre femme est morte ?
- Oui, monsieur.
- Et tous vos enfants aussi?
- Oui, tous partis! et je suis resté seul avec ma douleur.
    Qui voudrait enlever à cette homme l'espoir de rejoindre un jour ceux qu'il a tant aimés? Qui oserait lui persuader qu'il ne les reverra plus jamais? Non! il n'est nullement nécessaire d'oublier les êtres chers qui nous ont devancés; bien au contraire, nous pouvons saisir fermement l'espérance qu'un jour viendra où nous nous retrouverons, libres de toute chaîne et bienheureux dans les lieux célestes, où brille une éternelle lumière, et où les âmes s'abreuvent à cette source de l'amour suprême qui sort du trône de Dieu.
    Dans le fond de nos âmes, nous nous sommes tous demandé s'il y a une vie à venir :


Parle de lui, de réelle espérance,
Dis à mon cœur, dis s'il existe un lieu
Où le péché, la mort et la souffrance
Ne pourront plus me séparer de Dieu.
Existe-t-il une heureuse patrie,
Où des mortels pourront être reçus,
Où de ses maux l'âme sera guérie,
Où le repos attend les cœurs déçus?
Oui, c'est la foi, l'amour et l'espérance,
Ces biens si doux que Dieu nous a donnés,
Qui rompent seuls ce douloureux silence,
Pour dire : A toi les cieux sont destinés!

   Vous rencontrez des personnes qui prétendent qu'il n'y a point de ciel. Un homme me soutenait un jour que rien ne pouvait nous démontrer qu'il existait un autre paradis que celui que nous pouvons nous créer sur la terre. Si nous n'en avons pas un meilleur, il faut avouer que ce monde, si rempli de souffrances et de péchés, est un étrange ciel! Je plains du fond de mon cœur celui qui a une pareille idée.
    Ce monde, que quelques-uns prennent pour un ciel, est le lieu où le péché habite, où toutes les douleurs ont leur rendez-vous, où rien ne peut satisfaire les besoins de nos âmes. Les hommes le parcourent en tous sens, ils désirent même aller au delà; mais plus ils connaissent ce qui s'y passe, plus dégoûtés ils en sont. On est bientôt lassé des plaisirs les plus attrayants qu'il offre; il ressemble à une mer orageuse, a-ton dit, dont chaque vague porte les restes de ceux qui y ont péri. Toutes les fois que notre poitrine respire, quelqu'un sur la terre a cessé de vivre. Nous savons tous que notre existence ici-bas sera courte; elle n'est qu'une vapeur qui s'évanouit, une ombre qui passe.
    Quelqu'un a dit : « On se rencontre, on se salue, on passe son chemin et l'on disparaît. La vie n'a qu'un pouce de durée; puis les siècles reprennent leur cours. » Il est donc parfaitement raisonnable d'étudier notre Bible pour savoir où nous allons et où sont nos amis partis avant nous. La vie la plus longue comparée à l'éternité, n'est qu'une goutte dans l'océan des âges.
Les villes de l'antiquité.
    Que sont-elles devenues? Où est Babylone la grande? On dit qu'elle fut fondée par la reine Sémiramis qui, durant des années, employa deux millions d'hommes pour la bâtir.
    Il y a mille ans environ, un historien écrivait que les ruines du palais de Nébucadnetzar étaient encore debout, mais que nul n'osait s'en approcher à cause de la quantité de scorpions et de serpents qui y faisaient leur gîte. Il ne reste plus d'elle aujourd'hui aucun vestige. Ninive aussi a disparu. Ses tours et ses bastions se sont écroulés. Le voyageur ne trouve que peu de restes de Carthage. Corinthe, où florissaient, autrefois, les arts et tant de luxe, n'est plus qu'une masse informe. Éphèse, qui fut si longtemps la métropole de l'Asie, le Paris des temps modernes, dont les édifices étaient aussi élevés que le Capitole à Washington, ne ressemble plus guère qu'à un cimetière abandonné.
    La ville de Grenade, si élégante avec ses douze portes, ses tours et son palais de l'Alhambra, est maintenant toute délabrée. On vend comme des reliques, les petites pièces de monnaie des grandes villes d'Herculanum et de Pompéi. Jérusalem, qui fut la joie de toute la terre; n'est plus que l'ombre d'elle-même. Thèbes, qui, jusqu'à la venue du Christ, fut la plus grande et la plus riche cité du monde, n'est qu'un tas de décombres. Ce qui reste encore debout de l'ancienne Athènes et de tant d'autres orgueilleuses villes de l'antiquité, suffit à peine pour nous dire l'histoire de leur décadence. Dieu a fait passer sur elles sa charrue et les a bouleversées comme la surface d'un champ.

Esaïe 49:15-17
“Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite ? N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle l'oublierait , Moi je ne t'oublierai point. Voici, je t'ai gravée sur mes mains; Tes murs sont toujours devant mes yeux. Tes fils accourent ; Ceux qui t'avaient détruite et ravagée sortiront du milieu de toi.

    Voyez jusqu'à quel point est tombée Antioche Quand Paul y prêcha, c'était une superbe métropole traversée par une rue de cinq kilomètres, ornée de colonnades et de galeries couvertes. A chaque coin, on voyait les statues de ses grands hommes dont on ne parle plus; tandis que le pauvre artisan prédicateur qui a passé sous ses magnifiques portiques, est resté debout comme le plus grand personnage de l'histoire. L'art grec avait fourni aux autels des temples d'Antioche ses plus belles décorations; aujourd'hui encore, rien ne peut être comparé à ses bains et à ses aqueducs. Les hommes d'alors, comme nos contemporains, recherchaient la fortune, la renommée, et gravaient leurs noms et leur souvenir sur de l'argile périssable. Dans l'enceinte de ses murs, se trouvaient des collines de plus de sept cents pieds, des précipices rocheux et de profonds ravins, ce qui donnait à cette cité un caractère pittoresque et sauvage qui ne se rencontre dans aucune de nos villes modernes.
    Ces collines étaient admirablement fortifiées, ce qui leur dominait un aspect sévère et redoutable. L'immense population de cette brillante cité était adonnée au plaisir tout autant que le sont celles de nos capitales ; l'art de la savante Grèce se rencontrait là avec la légèreté et l'amour du luxe de la superstitieuse Asie. Les citoyens jouissaient des spectacles, des jeux, des courses et des danses; ils avaient leurs sorciers, leurs acrobates, leurs bouffons et leurs prestidigitateurs ; ils cherchaient tous ainsi à exciter et à satisfaire les désirs les plus corrompus de la nature humaine. C'est justement ce que font les masses populaires encore aujourd'hui dans nos grandes villes. Antioche était descendue plus bas qu'Athènes, car les passions les plus grossières étaient alimentées même par son culte idolâtre.
    C'est là que Paul vint prêcher la bonne nouvelle de l’Évangile, c'est là que les disciples furent pour la première fois appelés chrétiens; auparavant ils se nommaient saints ou frères. On dit que c'est d'Antioche que la source du christianisme a jailli comme un puissant fleuve qui a arrosé le monde.
    Astarté, la reine des cieux, adorée dans cette ville, Diane, Apollon, les pharisiens et les Saducéens ne sont plus; mais les chrétiens tant méprisés subsistent encore. Elle est tombée cette cité païenne qui n'a pas voulu s'attacher au christianisme et le retenir dans son sein!  
   Toutes les villes qui n'ont pas été placées sous son austère et pure influence d'une manière complète, n'ont pas eu de gloire durable; à la lumière des siècles, on les a vues s'éteindre peu à peu. Un petit nombre de nos villes d'Amérique ont à peine cent années d'existence, tandis qu'Antioche, qui a prospéré près d'un millier d'années est tombée.
Sur le point d'émigrer.
    Je ne crois pas que ce soit mal de penser au ciel ni d'en parler. Je suis bien aise de savoir où se trouve ce ciel et tout ce qui peut s'y rapporter, car j'espère l'habiter durant toute l'éternité. Si je devais faire ma résidence dans une ville étrangère, la première chose que je ferais, ce serait de m'informer de l'endroit où elle se trouve, de son climat, des personnes auprès desquelles je devrais vivre, en un mot, de tout ce qui la concerne. Si l'un d'entre nous était sur le point d'émigrer, ce serait justement là ce qu'il ferait.
    Or, nous allons tous partir pour un pays fort éloigné, nous devons passer l'éternité dans un autre monde, le monde grand et glorieux où Dieu règne. N'est-il pas dès lors urgent pour nous de faire tous nos efforts pour savoir par qui il est habité, et par quel chemin on y arrive ?
    Peu de temps après ma conversion, un incrédule me demanda pourquoi je levais les yeux en haut pendant que le priais; le ciel, pensait-il, est partout, pas mieux en haut qu'en bas. J'avoue que cette question me troubla profondément et que la première fois que je priai après cet entretien, il me semblait que mes paroles se perdaient dans les airs.
    Depuis lors, j'ai beaucoup mieux étudié ma Bible, et je suis arrivé à cette conviction que le ciel est au-dessus de nous et non pas en bas. L'Esprit de Dieu est partout, mais Dieu est dans le ciel; n'importe quel point du globe nous habitons, le ciel est toujours au-dessus de nos têtes.
    Dans Genèse 17, il est dit que Dieu s'éleva en quittant Abraham. Dans Jean 3, nous lisons que le Fils de l'homme est descendu du ciel, et dans les Actes, que Jésus fut élevé au ciel et qu'une nuée le déroba aux yeux des disciples. Le ciel est donc en haut. Le firmament lui-même, qui s'étend au-dessus de nos têtes, montre que le siège de la gloire de Dieu est au-dessus de nous. Job demandait que Dieu ne regardât pas d'en haut ;

Deutéronome 30:12
“Il n'est pas dans le ciel, pour que tu dises : Qui montera pour nous au ciel et nous l'ira chercher, qui nous le fera entendre , afin que nous le mettions en pratique ? ”
Psaumes 113:5
“Qui est semblable à l’Éternel, notre Dieu ? Il a sa demeure en haut ; ”

    Toute l’Écriture nous le représente comme se trouvant au-dessus du firmament. Le ciel étoilé est lui-même si vaste que celui où Dieu habite doit être un royaume d'une immense étendue; et pourquoi nous en étonner? Ce n'est pas à des êtres comme nous, dont la vue est bornée, à demander pour quel motif Dieu a fait le ciel tellement grand que les astres qui l'éclairent sont visibles de toutes les parties de notre petit globe !

Jérémie 51:15
“Il a crée la terre par sa puissance, Il a fondé le monde par sa sagesse, Il a étendu les cieux Par son intelligence. ”

    Nous savons pourtant bien peu de chose sur cette puissance, cette sagesse et cette intelligence !

Job 26:14
“Ce sont là les bords de ses voies, C'est le bruit léger qui nous en parvient ; Mais qui entendra le tonnerre de sa puissance ? ”
Esaïe 42:5
“Ainsi parle Dieu, l’Éternel, Qui a créé les cieux et qui les a déployés , Qui a étendu la terre et ses productions, Qui a donné la respiration à ceux qui la peuplent, Et le souffle à ceux qui y marchent . ”

    Ce n'est pas toujours par le moyen des grandes choses qu'on discerne la puissance de Dieu et que les messages célestes nous sont envoyés.

1 Rois 19:11-12
“ L’Éternel dit : Sors , et tiens -toi dans la montagne devant l’Éternel ! Et voici,  l’Éternel  passa. Et devant l’Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : l’Éternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : l’Éternel n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : l’Éternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. [...] ” » 

    C'est encore par un son doux et subtil que Dieu parle à ses enfants. Il y a des gens qui cherchent à connaître à quelle distance exacte se trouve le ciel. Nous savons une chose, c'est qu'il n'est pas tellement éloigné que Dieu ne puisse de là entendre nos prières. Je ne crois pas que depuis la chute, une seule larme ait été versée sur un péché sans que le Seigneur en ait tenu compte. Notre Dieu n'est pas à une si grande distance de notre terre que nous ne puissions nous approcher de lui ; si, à cette heure, un soupir monte d'un cœur troublé, il entend ce soupir; si un cri sort d'un cœur brisé à cause de son péché, il entend ce cri. Il n'est pas loin de nous ! Son ciel n'est pas tellement élevé, que le plus petit enfant puisse en trouver le chemin inaccessible. Nous lisons:

2 Chroniques 7:14
“si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie , prie , et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies,-je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays. ”

    Lorsque j'étais à Dublin, on me parla d'un homme qui venait de perdre son petit garçon. Cet homme ne s'était jamais occupé jusque-là de la vie à venir, absorbé qu'il était dans les affaires de ce monde. Mais quand son unique enfant mourut, son cœur de père fut brisé... Chaque soir, en rentrant, il s'enfermait dans sa chambre pour chercher ardemment dans sa Bible tout ce qu'il pouvait y trouver sur le ciel. Il voulait savoir où son enfant était allé, disait-il. Je trouve que c'était là un homme plein de sens. Je pense qu'il n'existe pas une seule personne qui n'ait vu mourir quelque parent ou de chers amis. Fermerons-nous cette Bible aujourd'hui, ou bien la consulterons-nous pour apprendre où ils sont allés ?
    Je lisais dernièrement qu'un pasteur avait perdu l'un de ses enfants. Il avait accompagné bien des convois funèbres, il avait apporté à beaucoup d'affligés les consolations de l’Évangile  mais cette fois le fer avait pénétré dans sa propre âme... Un de ses collègues était venu officier à sa place au convoi funèbre. Quand il eut fini de parler, le père se leva et se tint debout auprès du cercueil. Il dit que lorsqu'il était arrivé dans cette Église quelques années auparavant, il regardait l'autre bord de la rivière sans prendre aucun intérêt aux personnes qui y habitaient, car elles n'appartenaient pas à sa paroisse et n'étaient que des étrangères pour lui. Quelque temps après, sa fille, s'étant mariée, alla demeurer au delà de la rivière. Dès ce moment, il s'était intéressé aux habitants de cette contrée, et il regardait chaque matin en se levant la maison de sa fille qui était sur l'autre bord.
    - Maintenant, ajouta-t-il, une autre enfant m'a été enlevée; elle a traversé une autre rivière, et le ciel me semble plus précieux et plus près de moi que jamais.
    Mes amis ! croyons ce que nous dit ce bon vieux livre ; soyons convaincus que le ciel n'est pas un mythe, et préparons-nous à aller y rejoindre les bien-aimés qui nous ont devancés. C'est ainsi seulement que nous pourrons obtenir la consolation que nous cherchons.

A la recherche d'une meilleure patrie.
    Quel a été et quel est encore l'un des plus ardents désirs du cœur de l'homme ? N'est-ce pas de trouver une place meilleure, un lieu plus agréable que celui où il vit ? Ce lieu il peut le rencontrer s'il le veut, en regardant, non en bas pour l'y chercher, mais en haut. A mesure que les hommes acquièrent plus de connaissances, ils rivalisent de luxe pour embellir de plus en plus leurs demeures; mais la plus élégante de ces demeures terrestres n'est qu'une grange vide en comparaison de celles qui nous sont réservées dans les cieux.
    Vers quoi tendent nos désirs quand notre vie arrive à son déclin? N'est-ce pas vers quelque doux abri bien tranquille, une maison où nous pourrons jouir, sinon d'un constant repos, du moins des avant-goûts du repos éternel? Qu'est-ce qui poussa Christophe Colomb à traverser les mers occidentales inexplorées sans savoir le sort qui l'attendait, si ce n'est l'espoir de découvrir un beau pays! Nos pères, chassés de leur terre natale par la persécution, osèrent affronter une côte sauvage hérissée de récifs, dans l'espoir de trouver au delà des terrains fertiles et une patrie libre où ils trouveraient le repos et adoreraient Dieu en paix.
    Le chrétien a une espérance à peu près semblable ; seulement, le ciel qu'il désire n'est pas pour lui un pays inexploré, ni qui possède rien de ce qui attire vers les choses de la terre. Peut-être la faiblesse seule de notre vue nous empêche-t-elle de voir les portes des cieux toutes grandes ouvertes, et celle de nos oreilles, d'entendre les joyeuses volées des cloches célestes? Que de sons autour de nous que nous ne pouvons saisir ! Que de brillants soleils semés dans l'espace que nous n'avons jamais vus ! Nous connaissons peu du ciel radieux, et cependant, de temps à autre, quelque rayon de sa gloire arrive jusqu'à nous.


Je ne vis pas dans ses airs balsamiques,
Je n'ai pas vu de ses fleurs les beautés,
Ni tressailli de ses divins cantiques
Sur ses bords enchantés.
De sa cité, les tours étincelantes
N'ont ébloui jamais mes faibles yeux.
Muet gardien de ses portes brillantes,
La mort ferme les cieux.
Mais des rayons inondent l'étendue
Quand le soleil disparaît vers le soir ;
La main de Dieu semble du ciel tendue
Pour nous le laisser voir.
Parfois aussi, pour notre âme ravie,
Les cieux dorés entrouvrent leurs trésors,
Et nous voyons de la douce patrie,
Un court instant les bords.

  Les voyageurs qui font des ascensions sur les Alpes, disent qu'ils peuvent apercevoir distinctement des villages très éloignés, et même compter les vitres des églises. La distance qui les sépare du lieu où ils se rendent, leur paraît raccourcie ; mais après des heures de marche, ils s'en trouvent encore fort loin. Cela tient à la pureté de l'atmosphère. Pourtant, à force de persévérance, le voyageur fatigué atteint le but et trouve enfin du repos. Parfois aussi, quand nous demeurons sur les sommets élevés de la grâce, le ciel nous semble très près de nous. Mais il est des heures dans notre vie où les brouillards et les nuages, qu'amassent autour de nos âmes le péché et la souffrance, le dérobent à notre vue. Cependant, il est tout aussi près alors, et nous sommes aussi sûrs d'y arriver, si toutefois nous ne quittons pas le sentier où
Christ a marché lui-même.
    Sur les rives de l'Adriatique, les femmes, qui ont vu partir leurs maris pour aller pêcher au loin sur les eaux profondes, ont l'habitude de se réunir le soir sur le rivage, pour chanter de leur voix la plus douce le premier verset de quelque beau cantique. Puis, elles prêtent l'oreille jusqu'à ce que, porté sur les ailes des vents au-dessus des flots, le second verset chanté par les braves pêcheurs leur arrive. Tous sont heureux alors... Peut-être qu'en écoutant mieux, nous pourrions saisir, nous aussi, au-dessus de la mer agitée de ce monde, quelques sons, quelque léger murmure lointain, qui nous dirait qu'un ciel existe, qu'une demeure céleste nous attend ! Et quand nous entonnons des hymnes sur les rives de cette terre, peut-être que nous pourrions entendre quelques doux échos venant des cieux dont les accords, en traversant les plages éthérées, viendraient réjouir les cœurs de ceux qui sont encore ici-bas étrangers et voyageurs!    Oui, nous avons besoin de regarder vers le ciel et par delà cette basse terre, afin de vivre
plus haut dans nos pensées et dans notre activité.
    Vous savez que, lorsqu'un homme se prépare à monter dans un ballon, il se munit de sable pour lui servir de lest. Quand il veut s'élever, il jette une partie du sable par-dessus bord ; il en jette encore lorsqu'il désire que son ballon monte plus haut ; plus il jette de sable, plus il monte. Ainsi, plus nous voulons nous approcher de Dieu, plus nous devons rejeter loin de nous les choses de ce monde.
   Laissons-les tomber ! Ne plaçons pas en elles les affections de nos cœurs  mais, comme dit le Maître, «amassons-nous des trésors dans les cieux. »
    On me parlait un jour d'une dame qui, depuis des années, était couchée sur un lit de douleur. C'était une de ces âmes sanctifiées que Dieu prépare pour son royaume céleste. Je crois qu'il y a dans ce monde un grand nombre de ces chrétiens dont nous n'entendons jamais parler, leurs noms ne sont point publiés, mais ils vivent très près du Seigneur et très près du ciel. Je suis convaincu qu'il faut une plus grande mesure de grâce pour se soumettre à la volonté de Dieu que pour l'accomplir ; si une personne, couchée sur un lit de maladie, souffre joyeusement, cela est tout aussi agréable à Dieu que si elle allait travailler dans son œuvre.
    Eh bien donc, cette dame était une de ces personnes excellentes. Elle racontait qu'elle avait souvent pris plaisir à observer un oiseau qui construisait son nid près de sa fenêtre. Une année, il le plaçait si bas, que la dame craignant que ses petits ne fussent exposés, ne cessait de lui dire - Petit oiseau, bâtis plus haut !
    Elle prévoyait pour le pauvre animal des chagrins et des désappointements.... Enfin, le nid terminé, l'oiseau y déposa ses œufs et les couva. Chaque matin la dame regardait le nid pour voir s'il était encore là ; elle prenait grand plaisir à observer la mère quand elle apportait la nourriture à ses petits.
    Mais un jour, elle ne vit plus que des plumes dispersées et se dit : « Ah ! le chat a dévoré la mère et la couvée ! »
   C'eût été un acte de bonté de détruire ce nid de bonne heure. C'est là ce que Dieu fait très souvent pour nous ; il arrache nos biens avant qu'il ne soit trop tard.... Il faut dire aux chrétiens de profession qu'ils seront désappointés s'ils construisent pour ce monde. Dieu leur dit : « Bâtissez plus haut ! » Il vaut mieux vivre avec Christ en Dieu, que nulle part ailleurs. Je préférerais vivre ainsi avec Christ en Dieu que d'être en Éden comme Adam. Adam aurait pu subsister dans le paradis des milliers d'années et tomber ensuite ; mais si notre vie est cachée avec Christ, quelle parfaite sécurité pour nous !


Je veux savoir.
Depuis le jour où tu quittas la terre,
J'ignore si, par delà du tombeau,
Les anges saints tout brillants de lumière,
T'ont accueilli dans un monde plus beau .
Je veux savoir de quelles joies sublimes
Tu dois jouir auprès de ton Sauveur,
Car entre nous s'étendent des abîmes;
Ah! parle-moi de ton divin bonheur!
As-tu grandi sous les rayons célestes
Jusqu'à nous prendre en profonde pitié?
Sont-ils si beaux les parvis où tu restes
Que notre amour, tu l'aurais oublié?
As-tu trouvé nos amis dans ta gloire
Pour leur parler des peines du passé,
Et rappeler, sans doute, à leur mémoire
Mon grand chagrin quand ils m'ont tous laissé?
As-tu compris l'insondable problème
Que nos esprits voudraient chercher encor?
Et portes-tu le divin diadème,
La blanche robe et la couronne d'or?
Ne peux-tu donc, en soulevant les voiles,
Nous révéler les délices des cieux?
Nous envoyer d'au delà des étoiles,
Un mot d'amour qui nous rendrait joyeux?
Mais Dieu défend que mon cœur te questionne !
Il me suffit de savoir par la foi
Qu'au ciel Jésus me garde une couronne,
Qu'auprès de lui tu vivras avec moi.

Chapitre 2 - Le ciel et ses habitants

“Aucun habitant ne dit : Je suis malade ! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités. ” Esaïe 33:24

    Ceux qui vivront dans le ciel formeront une société choisie ; l’Écriture ne laisse aucun doute à cet égard. Ce monde a plusieurs genres d'aristocraties, mais là-haut il n'y aura que celle de la sainteté. Le plus humble sur la terre sera le plus élevé dans le paradis : « Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint : J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l'homme contrit et humilié. » Impossible de s'exprimer plus clairement ! Quiconque n'a pas un cœur contrit et humble, n'habitera jamais dans le lieu saint et élevé où Dieu demeure.
   Ce qui doit rendre aux chrétiens le ciel désirable , c'est de savoir qu'ils y trouveront le Seigneur ainsi que tous leurs bien-aimés. Qu'est-ce qui rend la maison paternelle si attrayante? Est-ce parce qu'elle est belle? parce qu'elle est entourée de fraîches pelouses ou de beaux arbres ? parce qu'elle est ornée de superbes tableaux et meublée avec luxe ? Non ! ce qui la rend chère, c'est que nos bien-aimés y habitent.
    Je me souviens, après une absence, d'être revenu chez moi pour voir ma vénérée mère. Je voulais lui faire une surprise et je me glissai furtivement dans la maison à son insu. Je parcourus toutes les chambres, mais je ne trouvai pas ma bien-aimée mère : Où est-elle? demandai-je à l'un des membres de la famille. On me répondit qu'elle était partie et, dès ce moment, ma vieille demeure n'eut plus de charme pour moi. C'était la présence de cette mère qui me la rendait si agréable ; c'est la présence de ceux que nous aimons qui embellit notre intérieur ; elle embellira aussi pour nous le ciel. Christ est dans le ciel, le Père y est aussi ; un grand, grand nombre de ceux qui nous ont été chers ici-bas y sont, et bientôt nous y serons avec eux.

Nous voyons dans Matthieu que les anges s'y trouvent : Matthieu 18:10

“Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. ”

   Nous serons en bonne compagnie là-haut, non seulement avec ceux qui ont été rachetés, mais aussi avec ceux qui n'ont jamais été perdus, qui n'ont jamais connu le péché, qui ne savent ce qu'est la désobéissance et qui ont obéi depuis le jour de la création.
    Dans Luc 1, nous lisons que Zacharie mit en doute la parole de l'ange Gabriel, descendu du ciel tout exprès pour lui dire que le précurseur du Messie naîtrait de lui. Alors l'ange répondit à ce doute par cette déclaration : « Je suis Gabriel qui me tiens en la présence de Dieu ! » C'est glorieux de pouvoir affirmer cela !
   On a dit que trois choses nous surprendraient à notre entrée dans le ciel: d'abord d'y rencontrer bien des gens que nous ne nous attendions nullement à trouver là; en second lieu, de ne pas en voir d'autres que nous pensions y trouver ; et enfin, ce qui nous étonnera le plus, de nous y trouver nous-même.
   Une pauvre femme disait un jour à Rowland Hill que le chemin qui conduit au ciel était court, simple et facile. Trois pas seulement : sortir de soi, être en Christ, entrer dans la gloire. Mais la route est plus courte encore : sortir de soi et être en Christ, c'est vivre déjà là-haut. De même qu'un homme mort ne pourrait hériter d'une propriété, aussi une âme morte ne saurait hériter du ciel ; il faut donc que nos âmes soient tout d'abord ressuscitées avec Christ.
   Quant aux chrétiens que nous espérons rencontrer dans les cieux, nous voyons, d'après l’Écriture, qu'ils seront de goûts et de caractères divers. Il n'y a pas là-haut une seule demeure, mais plusieurs demeures ; pas une seule porte, mais plusieurs : trois au nord, trois à l'est, trois à l'ouest et trois au midi. Les pèlerins lassés y entreront revenant de diverses écoles théologiques, ayant appartenu à des Églises opposées, à des positions sociales différentes, ayant des caractères dissemblables, des manières diverses d'exprimer leur foi et leurs espérances, et convertis par des moyens variés, par différents textes des Écritures. Ils se rencontreront tous ensemble , « non sans surprise, » sur les bords du fleuve de vie. Sur les rives de ce fleuve; ils trouveront un arbre portant douze fruits, non pas continuellement des fruits de même espèce, mais douze espèces de fruits appropriés aux- besoins de chacun; il y en aura pour ceux qui ont souffert avec patience, pour ceux qui ont activement travaillé, pour les esprits raisonneurs humbles et sanctifiés, pour ceux des justes arrivés enfin à la perfection. Les feuilles de cet arbre ne seront pas pour la guérison d'une seule Église et d'un seul peuple, mais de toutes les nations et pour ceux-là mêmes qui, parmi ces nations, ont le moins entendu parler du Seigneur, mais dont les cœurs affamés et altérés de justice, auront besoin d'être rassasiés.
   Un de nos éminents théologiens contemporains raconte ce fait : « Lorsque j'étais un jeune garçon, je me représentais le ciel sous la forme d'une cité brillante entourée de murs, avec des dômes et des clochers, et qui n'avait pour habitants que des anges vêtus de blanc, de vrais étrangers pour moi. A cette époque je perdis un petit frère et, dès lors, je me figurais que le ciel était toujours la même grande ville avec des murs, des dômes et des clochers , où habitaient une multitude d'anges inconnus avec le cher petit camarade que je connaissais si bien.
  Puis, un autre de mes frères mourut; puis des amis dont le nombre s'accrut considérablement dans le ciel. Mais ce ne fut que lorsque j'eus envoyé un de mes propres enfants à Dieu, son Père céleste, que je compris un peu mieux ce qu'était ce séjour béni. Un second partit, ensuite un troisième, puis un quatrième et, dès lors, j'eus tant d'êtres chers là-haut , que je ne pensai plus aux murs, aux dômes ni aux clochers, mais à ceux qui habitaient la cité céleste. Et maintenant, un si grand nombre de mes bien-aimés y sont montés, qu'il me semble parfois que j'en ai plus là-haut que sur la terre. »

Notre vie sera éternelle. Nous trouvons cette parole dans Luc : Luc 12:26

“Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste ? ”

  Je ne puis penser, avec certaines personnes, que l'âme de saint Paul dort encore dans la tombe après dix-huit siècles. L'apôtre qui a tant aimé le Seigneur, dont le cœur a brûlé d'un zèle si ardent, ne peut être séparé de lui depuis lors et dans un état inconscient.

Jean 17:24 “Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée , parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. ”

   Telle est la prière de Christ. Quand un homme croit en Jésus, il obtient une vie éternelle. Bien des gens sont dans l'erreur sur ce point : « Celui qui croit au Fils, a, - il a - la vie éternelle. » Il n'est pas dit qu'il l'aura quand il mourra; le verbe est au présent, ce qui m'assure que, si je crois, j'ai dès maintenant la vie éternelle. Elle est le « don de Dieu, » cela suffit! Vous ne pouvez enterrer ce don de Dieu, vous ne pouvez ensevelir la vie éternelle. Tous les fossoyeurs du monde ne pourraient creuser un sépulcre assez large et assez profond pour contenir la vie éternelle. Tous les faiseurs de cercueils ne pourraient fabriquer un cercueil assez large et assez profond pour renfermer la vie éternelle; elle est à moi! elle est à moi !
   Lorsque Paul parlait d'être « absent du corps et présent avec le Seigneur, » il savait ce qu'il disait; il savait qu'il n'allait pas être séparé de Jésus pendant dix-huit cents ans; il savait que l'Esprit lui avait communiqué le jour de sa conversion une vie nouvelle, une nouvelle nature, que le sépulcre ne pourrait contenir et qui devait s'envoler vers son Créateur. Il se peut bien qu'il ne soit pas pleinement satisfait et qu'il ne puisse l'être jusqu'à la résurrection des corps, car Esaïe dit du Christ :

Esaïe 53:11 “A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards ; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, Et il se chargera de leurs iniquités . ”

   C'est ici seulement une question de temps. La grande aurore luira bientôt sur notre monde. Les morts se relèveront, et entendront la voix de Celui qui est lui-même la résurrection et la vie. 


Paul dit aussi : « Nous savons que si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme. 2 Corinthiens 5:1

“Nous savons , en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite , nous avons dans le ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme. ”  2 Corinthiens 5:1

   Il pouvait se dépouiller de sa tente d'argile et l'abandonner, car une meilleure demeure l'attendait. Il a dit encore :

Philippiens 1:23-24 “ Je suis pressé des deux côtés : j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. [...] ” » suite ”

   Cette pensée que la mort ne nous sépare pas du Seigneur, est douce pour moi. Un très grand nombre de personnes sont encore les esclaves de la crainte de la mort; mais la mort ne peut m'enlever la vie éternelle si je la possède! Elle peut toucher à la maison dans laquelle je vis, elle peut changer ma forme extérieure et envoyer mon corps dans la tombe; mais elle ne saurait atteindre la vie nouvelle que j'ai reçue de Dieu.
    Je suis attristé par la pensée que tant de chrétiens de profession envisagent la mort comme ils le font. Je reçus, il y a quelque temps, d'un ami de Londres, une lettre que je voudrais montrer à bien des gens pour les engager à considérer la mort comme mon ami le faisait. Il avait perdu une mère bien-aimée. Il est d'usage en Angleterre d'envoyer des cartes en mémoire de ceux qui viennent de quitter ce monde; elles sont bordées de noir, quelquefois d'une bordure d'un quart de pouce. Mon ami avait mis, à celles qu'il envoya une bordure dorée sans aucune trace de deuil. Sa mère était allée dans la cité d'or, c'est pourquoi il avait orné ses cartes d'un filet d'or, ce qui valait bien mieux que du noir. Lorsque nos amis partent pour la gloire, je crois que nous devrions entourer les lettres de faire-part d'une bordure d'or au lien de les assombrir. Ce qu'ils ont trouvé, ce n'est point la mort mais la vie. 
    Quelqu'un disait à un mourant :
- Eh bien ! vous êtes encore sur la terre des vivants ?
- Non, répondit-il. Je suis encore dans le pays des mourants, mais je m'achemine vers celui des vivants.
    Là, tous vivent et ne meurent plus Ici-bas, c'est un monde de péché, de mort et de larmes ; là-haut nul ne peut plus mourir. C'est une vie éternelle, une joie qui n'a point de fin... « C'est glorieux de mourir! » disait Hannah More sur son lit de maladie; cependant sa vie avait été embellie par des amitiés de choix et l'âge n'avait pas affaibli sa mémoire au point de lui faire oublier les petits hameaux semés sur les falaises de sa terre natale, ni les écoles missionnaires qu'elle avait fondées avec persévérance et où elle allait être si vivement regrettée.
    Nous nous reconnaîtrons. Bien des personnes se demandent si elles reconnaîtront leurs amis dans le ciel :

Matthieu 8:11 “Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. ”

  Nous voyons ici qu'Abraham, Isaac et Jacob qui vivaient tant de siècles avant Jésus-Christ, avaient conservé leur complète identité; ils étaient connus par leurs noms. Et dans cette magnifique scène de la transfiguration. Moïse, qui avait vécu quinze cents ans auparavant, s'y trouvait. Pierre, Jacques et Jean le virent, lui Moïse, qui n'avait point perdu son nom. De celui qui vaincra Jésus a dit : « Je n'effacerai pas son nom du livre de vie. » Nos noms sont donc écrits dans les cieux; nous les porterons là-haut et on les y connaîtra.

Psaumes 17:15 “Pour moi, dans mon innocence, je verrai ta face; Dès le réveil , je me rassasierai de ton image. ”

   Cela nous suffit! Ici-bas, le mot besoin est écrit sur tout coeur d'homme, mais là-haut tous nos besoins sont satisfaits. Parcourez le monde d'un bout à l'autre, et vous ne trouverez pas un seul homme ni une seule femme parfaitement satisfait; mais au ciel, nous n'aurons plus besoin de rien. l'apôtre dit aux chrétiens :

1 Jean 3:2-3  “Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté , nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est . Quiconque a cette espérance en lui se purifie , comme lui-même est pur. [...] ” » suite ”

   Néanmoins, il paraît probable, - je crois voir cela enseigné clairement dans les Écritures, qu'un grand nombre de chrétiens peu sanctifiés entreront pourtant dans le ciel ; ils y entreront comme Lot s'enfuit de Sodome, sauvés à travers le feu, tout juste et à grand-peine, sans couronne de gloire ni de joie. Mais tout le monde n'y entrera pas facilement, des multitudes en seront bannies. Vous savez que bien des gens disent qu'ils iront au ciel, convertis ou non ; qu'ils sont sur le chemin, qu'ils y vont pour sûr et que tout le monde y va, bons, mauvais et indifférents. D'après eux, tous entreront dans le royaume des cieux sans distinction ; en un mot, s'il m'est permis de parler clairement, en ceci ils donnent un démenti à Dieu.
   « Nous croyons en la miséricorde de Dieu! » disent-ils. Et moi aussi, j'y crois! mais je crois aussi en sa justice. Le ciel serait pire que la terre si des créatures irrégénérées pouvaient en franchir les portes. Si un homme pouvait vivre dans le péché éternellement dans ce glorieux monde, que deviendrait ce monde-là ? ne ressemblerait-il pas à l'enfer lui-même ? Prenez dans l'histoire de notre pays des hommes qui y aient vécu, et supposez qu'ils n'aient pu mourir jusqu'à présent tout en persévérant dans le péché et la révolte. Pouvez vous, penser que Dieu soit disposé à recevoir ces hommes-là, qui ont rejeté son Fils, rejeté ses offres de miséricorde et de salut, et foulé sous leurs pieds ses commandements et ses lois
Pourra-t-il les faire entrer tout droit dans son ciel et les y laisser vivre à toujours? Nullement! Point d'ivrognes dans le ciel.

1 Corinthiens 6:10 “ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu. ”

   « Aucun ivrogne n'héritera le royaume de Dieu. » Que les mères dont les fils commencent à mener une vie dissipée, n'aient de repos, ni nuit, ni jour jusqu'à ce que leurs enfants soient convertis par la puissance de la grâce, parce qu'aucun ivrogne ne peut hériter le royaume des cieux. Un grand nombre de buveurs modérés deviendront de vrais ivrognes, car nul n'arrive jusqu'à ce point tout d'un coup. Ah ! comme le diable les aveugle ces buveurs modérés! Je ne connais aucun péché plus tyrannique que celui de l'intempérance. Il lie un homme pieds et mains avant qu'il s'en doute.
   Je lisais dernièrement un fait à propos des adorateurs de serpents dans l'Inde. C'est horrible Une mère vit entrer un serpent dans sa maison ; le reptile s'enroula autour de son petit enfant âgé de six mois, mais elle pensait que cet animal était un objet trop sacré pour qu'elle dût le toucher. Elle le vit tuer son bébé; elle entend les pitoyables cris de celui-ci sans oser le défendre.... Mon âme se révoltait en lisant ce récit ! Je ne sais pourtant si nous n'avons pas, dans nos pays mêmes, des influences aussi pernicieuses que les reptiles de l'Inde. Elles pénètrent dans les familles chrétiennes, s'enroulent autour des fils et les enlacent pieds et mains, tandis que les pères et les mères ferment les yeux devant un pareil danger. Oh que le Saint-Esprit nous réveille : « Aucun ivrogne n'héritera le royaume de Dieu, ni aucun débitant de liqueurs, souvenez-vous-en! « Malheur à celui qui fait boire son prochain!» Je plains tout chrétien de profession qui loue sa maison pour un débit de liqueurs ; je le plains du plus profond de mon âme ! S'il veut hériter un jour le royaume de Dieu, qu'il renonce à ce gain-là. Si vous ne pouvez louer pour un meilleur usage, il vaut mieux laisser votre maison inoccupée. L'idée que tout va bien et que tout le monde ira au ciel, qu'on se repente ou non, n'est enseignée nulle part dans l’Écriture.
   Il n'y aura pas de « ravisseurs » dans le royaume de Dieu, aucun de ceux qui profitent du malheur de leurs frères en détresse, quand la maladie fond sur leurs familles, pour s'emparer de leurs propriétés en faisant des saisies contre eux par un homme qui leur mettra la main sur la gorge afin d'obtenir un intérêt aussi élevé que possible ; celui-là est un ravisseur qui n'héritera pas le royaume des cieux. Je plains celui qui gagne de l'argent d'une manière déshonnête. Voyez comme il a de la peine à le conserver! Sa fortune se dissipera, soyez-en sûr ! Il ne pourra la garder, ni ses enfants non plus, vous pouvez observer ce fait partout. Un homme qui gagne un écu injustement fera mieux de le restituer tout de suite, sans quoi cet argent le brûlera dans sa poche.
    Plusieurs n'entreront pas. Nous lisons que Noé fut sauvé comme à travers le déluge, parce qu'il était alors le seul homme qui fût juste. Mais, d'après une certaine théorie, Dieu prit le reste des habitants de la terre, méchants et souillés comme ils l'étaient, - trop mauvais pour vivre, - et les jeta dans son ciel en ne laissant passer que Noé par l'épreuve de l'inondation générale. Ainsi : ivrognes, voleurs, vagabonds, tous s'en allèrent dans ce paradis. Quand on adopte une pareille idée, on peut se mettre à prêcher et dire : « Jurez tant que vous le  voudrez, tuez tant qu'il vous plaira, tout finira bien pour vous. Dieu vous pardonnera ! Dieu est si miséricordieux!»
  Supposez que le chef d'un État accorde une grâce absolue à tous les prisonniers condamnés par les tribunaux et renfermés dans les cachots ou les maisons centrales. Il leur donne la liberté parce qu'il a le cœur trop compatissant pour les punir. Je crois qu'après cela il ne restera par bien longtemps gouverneur ! Ceux-là mêmes qui pensent que par bonté Dieu va épargner tous les hommes et les recevoir dans le ciel sans distinction, seraient les premiers à déclarer que ce gouverneur mérite d'être mis en accusation et révoqué.
   L’Écriture affirme qu'une certaine classe de personnes n'hériteront pas le royaume des cieux. Je ne veux plus vous citer que l’Écriture ; il vaut mieux, dans un cas semblable, la laisser parler elle seule ; si vous n'êtes pas de son avis, c'est avec elle que vous discuterez et non plus avec moi. Qu'on ne m'accuse donc pas d'avoir dit : « Un tel ira au ciel et un tel autre n'ira pas : » Je laisse parler la Bible; elle a dit: 

« Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu? 1Corinthiens 6:9
“ Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ”

Esaïe 55:7 “Que le méchant abandonne sa voie, Et l'homme d'iniquité ses pensées; Qu'il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner . ”

   Cependant, si l'injuste dit : « Je ne me détournerai point du péché, je persisterai dans mon iniquité et, malgré cela, j'irai au ciel ! il se trompe. »

   Celui qui me dérobe mon porte-monnaie, perd bien plus que moi. Que gagne-t-il ? quelques sous c'est peu. Mais voyez tout ce qu'il perd ! Il perd le ciel. Pensez à ceci : « Aucun voleur n'héritera le royaume de Dieu. » Je voudrais dire à tous ceux qui dérobent le bien d'autrui : « Ne faites plus cela ! » Que chacun demande à Dieu de lui pardonner, que chacun se repente et se retourne vers Celui qu'il a offensé. La vie éternelle vaut mieux que le monde tout entier.
   Quand bien même vous pourriez voler le monde tout entier, vous ne gagneriez pas grand-chose, après tout! Le monde tout entier ne sera pas d'une grande ressource pour vous, si vous n'avez pas la vie éternelle et le bonheur du ciel.


Est-ce mourir?
Est-ce mourir que de fermer des yeux,
Souvent, hélas! voilés par tant de larmes !
Est-ce mourir que s'éveiller aux cieux,
Dans le repos, à l'abri des alarmes?
Est-ce mourir que d'entendre la voix
Du messager qui vient briser mes chaînes
Et libre enfin de déposer ma croix
Pour m'élancer jusqu'aux célestes plaines?
Est-ce mourir que de laisser tomber
Ce faible corps, ce lambeau de poussière ?
Et dans l'azur, vers les cieux remonter,
Pour revêtir un manteau de lumière?
Ouvrez-vous, cieux! Christ est mon Rédempteur,
Et recevez pour toujours ma pauvre âme!
Elle pourra fixer votre splendeur,
Et désormais briller comme une flamme.
Ouvre tes bras! car pour l'éternité,
Ô mon Sauveur! à l'abri sous ton aile,
Je veux jouir de ta félicité,
Et recevoir la couronne immortelle.
Ouvrez vos rangs, phalanges des élus!
Je viens m'asseoir au banquet de la gloire,
Dans les parvis où l'on ne pleure plus,
Où de Jésus l'on chante la victoire


Chapitre 3 - Le ciel et sa félicité

1 Corinthiens 3:24 Ce sont des choses que l’œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme ; des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment.

Esaïe 44:4 “Ils pousseront comme au milieu de l'herbe, Comme les saules près des courants d'eau . ”

1 Corinthiens 11:9  “et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme. ”

   S'il existe un nom, qui mieux que tout autre, puisse ouvrir toutes grandes les portes éternelles, c'est certainement celui de Jésus. Ici-bas il ne manque pas de mots d'ordre et de convention, mais ce nom sera pour nous l'unique consigne pour pénétrer dans le ciel. Jésus en est lui-même la porte. Quiconque cherche à y entrer par un autre endroit, est un larron et un voleur. Mais nous éprouverons en y entrant une joie qui surpassera toutes nos autres joies, ce sera celle de voir Jésus lui-même et d'être constamment auprès de lui.
    Esaïe donne à ceux qui sont sauvés par la foi cette promesse divine :

Esaïe 33:17 “Tes yeux verront le roi dans sa magnificence, Ils contempleront le pays dans toute son étendue. ”

   Nous ne pouvons pas tous faire le tour du monde, ni même peut-être voir une contrée étrangère; mais tous les chrétiens verront cette terre éloignée, la véritable terre promise. John Milton dit des bienheureux qui y sont déjà, qu'ils marchent avec Dieu sur les plus hautes cimes du salut et de la félicité.
   C'est une atmosphère bénie que celle du ciel. Ici-bas, on s'agite pour aller trouver des climats tempérés où l'on ne rencontrera ni peine ni douleur. Eh bien ! dans la sereine atmosphère du paradis, ni peine ni douleur ne sauraient exister ; elles ne peuvent y entrer ; nous les laisserons derrière nous, et nous jouirons là-haut d'une santé éternelle inconnue sur cette terre.
   Mais vous savez que nos faibles yeux ne pourraient contempler la gloire de notre céleste Roi dans les cieux : 

« Christ est le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible que nul homme n'a vue ni ne peut voir, à qui appartiennent l'honneur et la puissance éternelles. » 

    Nos regards éblouis seraient incapables de soutenir la vue d'une telle gloire pendant que nous sommes encore sur la terre. Le prophète Ézéchiel eut une vision des choses célestes :

Ézéchiel 1:28
“Tel l'aspect de l'arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était l'aspect de cette lumière éclatante, qui l'entourait : c'était une image de la gloire de l’Éternel  A cette vue , je tombai sur ma face, et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait . ”

   Ici-bas bien des choses nous éblouissent; aucun de nous ne peut regarder le soleil en face. Mais, lorsque ce qui est corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, ainsi que le dit Paul, nos facultés auront acquis une plus grande puissance, et nous pourrons contempler Christ dans sa gloire.
    Nous le verrons tel qu'il est quand le soleil sera obscurci et que la lune ne donnera plus sa lumière. C'est là ce qui fera du ciel un séjour de pure félicité; mais nous savons tous qu'une telle félicité ne se trouve point sur cette terre. La raison, la Bible et une expérience de six mille années, tout nous l'assure; aucune créature ne peut nous procurer le bonheur.   
    L'accomplissement du devoir ne le donne même pas entièrement, car le péché étant dans ce monde, les meilleurs des hommes ne peuvent y vivre parfaitement heureux. Pour être heureux, ils doivent attendre d'être dans le ciel ; parfois il peut leur sembler que ce ciel est si près d'eux, qu'ils peuvent déjà en apercevoir quelque signe avant-coureur, comme lorsque Colomb vit de magnifiques oiseaux voltiger autour des mâts de son navire, avant même d'avoir pu discerner les rivages de l'Amérique.
    Toutes les joies que nous goûterons dans les cieux n'auront d'autre source que la présence de Dieu ; c'est l'idée dominante qui traverse les Écritures. La vie éternelle sans cette présence serait semblable à la vie terrestre sans la santé. C'est cette présence qui sera la lumière et la vie même des rachetés. On a dit que ce mot pourrait se traduire ainsi : « Une vue qui rend heureux. » Cette vue nous remplira d'une joie pareille à celle que cause le retour vers sa mère d'un fils depuis longtemps perdu, ou le premier aperçu de notre demeure après un long temps d'absence. Plusieurs savent combien un rayon de soleil par une journée sombre, ou le visage bienveillant d'un ami au jour de l'épreuve, peut relever notre courage. Eh bien! notre bonheur sera encore mille fois plus grand, car nous verrons le Seigneur face à face et c'est ce qui nous le fera aimer d'autant plus.
   Nous l'aimons ici-bas à proportion de la connaissance que nous avons de lui; aussi, plusieurs auraient pour lui une bien plus grande affection s'ils le connaissaient plus intimement. Puisque déjà, sur cette terre, nous éprouvons tant de joie en pensant aux perfections de Christ, que sera-ce quand nous le verrons tel qu'il est!
    Nous serons semblables à Christ. On demandait à un chrétien ce qu'il pensait faire à son arrivée dans le ciel. Il répondit qu'il passerait les mille premières années à contempler son Sauveur et, qu'après cela, il chercherait à voir Pierre, puis Jacques, puis Jean, et emploierait joyeusement tout son temps à regarder ces grands personnages. Mais il me semble qu'un regard sur Jésus sera pour nous un dédommagement suffisant pour tous les sacrifices que nous aurons pu faire pour lui ; il nous suffira de le voir. Nous lui deviendrons semblables dès que nous le verrons, parce que nous serons remplis de son Esprit. Jésus, le Sauveur du monde, sera là dans le paradis, et nous le contemplerons face à face.
    Les portes de perles, les murs de jaspe et les rues pavées d'or transparent comme du cristal, ne constitueront pas pour nous le ciel. Toutes ces glorieuses choses ne sauraient nous satisfaire, elles seules ne nous feraient pas désirer y vivre éternellement. Une petite fille, qui avait sa mère très malade, fut emmenée par une voisine qui la prit en attendant que la mère se trouvât mieux. La maladie empira et la mère mourut. Les voisins ne voulurent rien dire d'abord à l'enfant, et ne la reconduisirent chez elle qu'après l'enterrement. La petite fille alla dans un salon, puis dans l'autre en répétant : « Où est maman? » Elle parcourut ainsi toute la maison sans la trouver. Et lorsqu'on lui eut dit qu'elle était morte, la pauvre enfant voulut retourner chez la voisine, car sa propre demeure n'avait plus aucun attrait pour elle. Ni les murs de jaspe, ni les portes de perles ne rendront pour nous le ciel attrayant, mais ce sera la présence du Rédempteur et le bonheur d'être pour jamais avec lui.
    Il fut un temps où je pensais davantage à Jésus-Christ qu'à Dieu le Père. Christ me semblait plus rapproché de mon âme, parce qu'il était devenu le Médiateur entre le Père et moi. Mon imagination reléguait Dieu bien loin sur un trône, le considérant comme un Juge sévère, tandis que Jésus étant intervenu comme Médiateur entre nous, je le voyais beaucoup plus près de moi. Je changeai de manière de voir lorsque j'eus un fils. Pendant dix ans je n'eus que ce fils et, quand je le voyais grandir, la pensée me vint que Dieu nous avait montré un plus grand amour en donnant son Fils que le Fils en mourant pour nous. Je sentis qu'il me serait plus facile de partir pour être mis à mort moi-même, que de voir mon unique enfant, le fils de mes entrailles, livré pour être crucifié. Voyez donc quel amour Dieu a eu pour un monde coupable puisqu'il lui a donné Jésus-Christ
    Lisez au chapitre VII des Actes. Vous verrez qu'avant d'être lapidé, Étienne leva les yeux; alors, Dieu souleva le voile, et lui permit de jeter un regard dans la cité céleste pour y contempler Christ debout à la droite du Père. Quand le Sauveur, au jour où son œuvre fut accomplie, fit son ascension en emmenant en haut des captifs, il s'assit sur son trône, nous est-il dit. Mais comme Étienne le vit debout, je me représente Jésus se levant pour souhaiter la bienvenue au premier des martyrs qui luttait seul et désarmé.
    Déjà vous auriez pu entendre les pas fermes des millions qui ont marché sur ses traces en donnant leur vie pour le Fils de Dieu. Étienne formait l'avant-garde. Comme il mourait, il regarda vers le ciel; son Sauveur alors se leva pour l'accueillir, et le Saint-Esprit fut envoyé pour témoigner que Christ était bien là-haut. Comment pourrions-nous en douter maintenant ?
    Un mendiant n'a pas de plaisir à contempler un palais; la beauté de son architecture ne lui dit rien. Un homme affamé ne sera pas rassasié en assistant à un banquet royal. Mais voir le ciel, c'est y avoir une part. Ce regard ne nous communiquerait aucune joie, si nous ne savions qu'une portion de ce ciel nous appartient. Dieu s'unit à notre âme, et nous devenons 

(2 Pierre 1:4) “lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, ”

    Si vous placez un morceau de fer dans un foyer allumé, il perdra bientôt sa couleur sombre et deviendra rouge et brûlant comme le feu lui-même, sans perdre cependant sa nature métallique! Ainsi l'âme, au contact de Dieu, devient brillante comme lui, belle de sa beauté, pure de sa pureté, brûlante en réfléchissant la gloire de son parfait amour, mais sans cesser pourtant de rester une âme humaine. Nous serons faits semblables à lui tout en conservant notre humanité.
    Un bon roi, - ceci est une fable, - chassant un jour dans une forêt, rencontra un jeune aveugle orphelin qui vivait là à la manière des bêtes. Touché de compassion, le monarque adopta ce pauvre garçon et lui fit apprendre tout ce que l'on peut enseigner à un aveugle. Lorsque celui-ci eut atteint sa majorité, le roi, qui était aussi un habile médecin, rendit la vue au jeune homme; après quoi, il le prit avec lui dans son palais au milieu des nobles qui composaient sa cour ; avec tous les honneurs possibles il déclara qu'il le recevait au nombre de ses fils, et ordonna à tous de lui rendre amour et obéissance. L'orphelin délaissé devint un prince: il eut sa part de toutes les dignités, des félicités et de la gloire qu'on peut trouver dans le palais d'un roi. Qui pourrait exprimer la joie qui dut remplir son cœur lorsqu'il put contempler de ses propres yeux, pour la première fois, la magnificence, la grande puissance et l'excellence du monarque qu'il avait entendu vanter si souvent? Et qui dira son bonheur lorsqu'il se vit revêtu d'un habit de prince et qu'il entra dans la famille royale avec le titre de fils adoptif, honoré et aimé de tous ?
    Et maintenant, Christ est le Roi puissant qui trouve nos âmes égarées dans ce monde de péché comme dans un désert; il nous y trouve « malheureux, misérables, pauvres, aveugles et nus ; mais il nous lave de nos péchés par son sang, il nous revêt des vêtements du salut, il nous couvre du manteau de la délivrance, comme le fiancé s'orne d'un diadème, comme la fiancée se pare de ses joyaux. »
    Le Sauveur explique à Paul la mission que devait remplir l’Évangile à l'égard des pécheurs; il était destiné à leur « ouvrir les yeux pour qu'ils passassent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçussent par la foi en Jésus le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés. » Voilà ce que Christ opère dans le cœur de tout chrétien ; il lui fait don de sa grâce et l'adopte pour être son enfant. C'est pourquoi il nous est dit : « Tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir, tout est à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu. » Il vous a donné sa parole pour vous former pour le ciel, il a ouvert vos yeux, et vous voyez maintenant. Par le moyen de sa grâce qui agit en vous et par vous, votre âme se développe graduellement et arrive à lui ressembler toujours davantage.
    Un jour, votre Père céleste vous rappellera auprès de lui. Là, vous verrez les anges et les saints revêtus de la beauté de Christ, qui se tiennent debout autour de son trône, et vous entendrez cette parole du Maître au moment où il vous introduira au milieu d'eux : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur! Entre dans la joie de ton Seigneur." Jésus a dit (Jean 16) : « Tout ce que le Père a est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi et qu'il vous l'annoncera. » Toutes choses seront donc à vous. Ah! combien les plaisirs terrestres paraissent mesquins et insignifiants en comparaison !


Ici-bas, tout est froid et sombre,
Ici-bas tout va se flétrir.
Brise qui passe, une vaine ombre...
Mon cœur se glace, il faut partir !
Viens donc, mon âme, sur tes ailes
Jusqu'au beau pays du soleil,
Car c'est aux rives immortelles
Qu'on goûte un bonheur sans pareil.
A l'autre bord.

    Il y a de la joie dans le ciel quand un pécheur se convertit sur la terre, « plus de joie même pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. » (Luc 15:7) Lorsqu'on est sur le point d'élire un président aux États-Unis, la surexcitation est intense; c'est un choc terrible pour la nation. Dans tous les journaux et sur presque chacune de leurs pages, depuis le Maine jusqu'en Californie, il est question des candidats. Le pays tout entier est en fermentation, mais je ne crois guère que dans le ciel on y prenne garde! Si la reine Victoria abdiquait, le monde entier serait dans l'agitation; toutes les nations prendraient un grand intérêt à cet événement; on télégraphierait  partout; mais peut-être la chose passerait-elle inaperçue clans le paradis. Tandis que si un petit garçon ou une petite fille, un homme ou une femme, se repentait de ses fautes en ce moment même, le ciel tout entier en serait ému. Des circonstances qui nous semblent considérables paraissent très petites là-haut ; d'autres qui nous semblent peu de chose sont regardées comme très importantes dans les cieux. Pensez à ceci, qu'un simple acte de votre part peut causer une grande joie dans les célestes demeures! Cette idée nous paraît presque trop magnifique pour y croire et, pourtant, le repentir du plus pauvre des pécheurs peut faire tressaillir de joie les habitants du ciel.
    « Il y a de la joie devant les anges de Dieu, » dit l’Écriture ; ce qui ne signifie pas que les anges se réjouissent, mais que devant eux, en leur présence, on se réjouit. Je me suis souvent demandé ce que ces mots voulaient dire et je les ai longtemps médités. Eh bien, je fais ici des conjectures, je l'avoue, - elles peuvent être oui ou non fondées, - mais les chers amis qui ont franchi le seuil de ce monde avant nous et qui ont été accueillis dans le bercail céleste, regardent sans doute vers la terre; et lorsqu'ils voient se repentir et se donner à Dieu un de leurs bien-aimés pour lequel ils ont longtemps prié avant de mourir, leur cœur frémit d'une sainte allégresse. En ce moment même, une mère considère de là-haut peut-être son fils ou sa fille, et si elle entend l'un d'eux dire en son cœur : - Je veux aller où est ma mère et me repentir. Oui, mère! je viendrai te rejoindre! cette nouvelle, rapide comme un rayon de soleil, atteint les régions célestes, et la mère se réjouit « devant les anges de Dieu. »
    Après un de nos services à Dublin, un homme entra dans la salle où on allait tenir la seconde réunion d'entretiens et de prières (inquiry room) ; il amenait sa fille unique, de qui la mère était partie de ce monde peu de temps auparavant : « Ô Dieu! dit-il dans sa prière, fais pénétrer jusqu'au fond du cœur de cette enfant les vérités qu'elle vient d'entendre, afin que les prières de sa mère soient exaucées aujourd'hui même et qu'elle soit sauvée! » En se relevant, la jeune fille entoura de ses bras le cou de son père en le baisant et dit : « Je veux retrouver là-haut ma mère! je veux appartenir à Christ. » Ce jour-là, elle accepta le salut. Cet homme est maintenant pasteur dans le Texas, et sa fille, morte là-bas depuis peu, est allée rejoindre sa mère dans le ciel. Quel doux et joyeux revoir !


A l'abri des douleurs, en paix elle repose
Dans le sein de Jésus. En ces bas lieux, la rose
Fleurit sur son tombeau.
On peut lire aux rayons du soleil qui le dore,
Effacé par des pleurs, ce mot visible encore :
« Elle a monté plus haut ! »
Seigneur! ah! monte aussi mon âme sur des ailes!
Montre-moi les beautés des rives éternelles
Avant mon dernier jour.
Qu'en élevant les yeux jusqu'à toi dans l'espace,
Je puisse voir les miens, ton sourire et ma place,
Dans ton divin séjour...

    Peut-être un frère, peut-être une sœur vous attend là-haut? Qui que vous soyez, répondez à son appel. Un père rentrait un soir très tard avec sa petite fille. La nuit était sombre; après avoir traversé un bois épais, ils arrivèrent au bord d'une rivière. Bien loin, sur la rive opposée, scintillaient des lumières dans quelques maisons éparses et, plus loin encore, brillaient celles de la ville où ils se rendaient. L'enfant était fatiguée et assoupie ; le père la prit alors dans ses bras en attendant le batelier qui arrivait de l'autre bord. Ils aperçurent enfin une faible lueur ; le bruit des rames se rapprochait peu à peu, et bientôt ils furent installés sains et saufs dans la barque.
- Père ! dit la petite fille, il fait bien sombre! Je ne vois pas le rivage ; où allons-nous ?
- Le batelier connaît le chemin, mon enfant: nous serons bientôt à l'autre bord.
- Oh! je voudrais bien y être!
    Quelques instants après, ceux qui l'aimaient accueillaient la petite fille dans leurs bras à la maison paternelle, et toutes ses craintes avaient disparu. Peu de mois s'écoulèrent; cette même enfant se trouvait alors sur les rives d'une autre rivière plus profonde, plus sombre, plus effrayante que la première. C'était la rivière de la mort. Le même tendre père se tenait auprès d'elle, tout désolé de ne pouvoir l'accompagner. La mère et lui veillèrent à son chevet bien des jours et bien des nuits en priant pour leur précieux trésor. Parfois, l'enfant paraissait  sommeiller, inconsciente comme si son esprit allait s'envoler doucement. Mais un matin elle se réveilla soudain, l’œil brillant, en pleine possession de ses facultés.
- Père, dit-elle en souriant, je suis de nouveau au bord de la rivière! J'attends que le batelier arrive pour me faire passer.
- Fait-il froid et sombre comme lorsque nous étions ensemble au bord de l'autre rivière, mon enfant ?
- Oh! non. Il n'y a point ici d'obscurité. La rivière est toute argentée. Le bateau qui vient me prendre est solide et brillant, et je n'ai pas peur du batelier.
- Peux-tu voir l'autre côté de la rivière ?
- Oh ! oui. Il y a là-bas une grande et belle ville étincelante de lumière, et j'entends des concerts comme ceux des anges.
- Peux-tu distinguer quelqu'un à l'autre bord ?
- Oh ! oui, oui ! Je vois un personnage si beau! Il me fait signe de venir maintenant. Oh batelier, hâte-toi! Je comprends qui il est. C'est Jésus, mon adorable Sauveur. Il me prendra dans ses bras ; je reposerai sur son sein. Je viens ! je viens !
    Ce fut ainsi qu'elle traversa la rivière de la mort, rendue semblable à un ruisseau d'argent, grâce à la douce présence du Rédempteur.
    Quelque chose de plus. Vous trouverez à peine un homme au monde, quelles que soient sa puissance ou ses richesses, qui ne finisse par vous avouer, quand vous aurez gagné sa confiance, qu'il n'est pas heureux. Il a encore des désirs qui ne sont pas satisfaits ou quelque chose qui l'embarrasse. On peut mettre en doute que le tsar de toutes les Russies, qui possède tout ce qu'il est possible d'avoir, soit un homme parfaitement content de son sort. On peut aussi se demander si la reine Victoria avec des palais et des milliers d'hommes à son service, et de plus, - ce que tous les souverains n'ont pas, - l'attachement de ses sujets, a une position qui lui donne beaucoup de jouissances. Quand les souverains aiment le Seigneur Jésus et sont sauvés, alors seulement ils peuvent être heureux ; s'ils sont assurés d'aller au ciel, ils peuvent dormir en pleine sécurité aussi bien que le plus humble de leurs sujets. Paul, le faiseur de tentes, aura une place plus honorable dans le ciel que le plus grand et le meilleur des monarques de ce bas monde. Si le tsar rencontre dans le ciel John Bunyan, il trouvera sans doute le pauvre étameur plus élevé que lui.
    Une vie vraiment chrétienne est la seule qui puisse être heureuse; dans toutes les autres se trouvent toujours quelques lacunes. Quand nous sommes jeunes, nous entreprenons de grandes choses que nous compromettons par notre témérité. Nous manquons alors d'expérience. Quand nous avons l'expérience, nous avons perdu la force d'exécuter nos desseins. « Heureux est le peuple dont l'Éternel est le Dieu! »
    La piété est le seul moyen d'être heureux. Celui qui dérobe parce qu'Il a faim, dérobe pour atténuer sa souffrance, mais il oublie à ce moment-là combien son péché aura de pénibles conséquences. Malgré sa mauvaise nature, l'homme est encore ce qu'il y a sur la terre de plus noble; il est aisé de comprendre dès lors qu'il ne puisse trouver le vrai bonheur dans les choses qui sont moins élevées que lui. Dieu seul est meilleur que nous, et c'est en lui seulement que nos âmes seront satisfaites. L'or, cette scorie tirée de la terre, ne saurait nous suffire, ni les honneurs, ni les louanges des hommes; il nous faut plus, et ce qu'il nous faut, nous ne l'obtiendrons que dans le ciel. Je ne dois plus m'étonner que les anges qui voient continuellement la face de Dieu, soient si heureux !
    Les publicains s'en allèrent trouver Jean-Baptiste au désert pour savoir ce qu'ils devaient faire ; d'autres, parmi les plus considérables du pays, le consultèrent pour savoir où se trouvait le bonheur. Il est écrit : « Heureux est quiconque se confie en l'Éternel. » C'est donc parce qu'ici-bas nous ne pouvons avoir de bonheur réel, qu'il ne vaut pas la peine de vivre pour la terre ; et c'est parce que le vrai bonheur est tout entier là-haut qu'il vaut la peine de mourir pour aller au ciel. Au ciel, c'est la vie et jamais la mort. En enfer, c'est la mort et jamais la vie. Sur la terre, il y a des mourants et des vivants. Si nous sommes morts au péché, nous vivrons dans le ciel, et si nous vivons ici dans le péché, nous pouvons attendre après cette vie une mort éternelle.
    Savez-vous bien que tout pécheur meurt deux fois ? D'abord il meurt spirituellement au péché ; il est alors régénéré et commence à goûter les joies célestes ; ces joies-là parviennent jusqu'à notre monde aussi nombreuses, aussi réelles que les rayons du soleil. Puis, la mort physique introduit notre âme dans les cieux, car nous ne pouvons emporter là-haut notre vieux corps de péché, il faut auparavant qu'il soit transformé ; ce corps de péché, quand il ressuscitera, sera glorifié à la ressemblance de celui de Christ.
    Nous n'aurons point de tentations là-haut. S'il n'y en avait point ici-bas, Dieu ne pourrait nous mettre à l'épreuve pour connaître si nous sommes sincères. C'est dans ce but qu'il plaça l'arbre de la science du bien et du mal dans l’Éden, et les Cananéens dans la terre promise.
    Lorsque nous mettons une semence en terre, elle disparaît, puis pousse et produit une autre semence semblable, mais qui n'est pourtant pas la même. Ainsi, nos corps et ceux de nos bien-aimés ressusciteront avec une certaine ressemblance sans être pourtant les mêmes corps. Christ a emporté dans les cieux le corps même qu'il avait livré à la mort de la croix, à moins qu'il n'ait été transfiguré quand une nuée le déroba aux yeux des disciples à mesure qu'il montait. La forme de son corps devait avoir déjà subi un changement après la résurrection, car Marie-Madeleine, qui fut la première à le revoir, ne le reconnut pas ; les disciples, qui cheminèrent et parlèrent avec lui jusqu'à Emmaüs, ne comprirent que c'était Jésus que lorsqu'il eut béni le pain. Pierre lui-même ne le reconnut pas sur le rivage, et Thomas ne put croire qu'après avoir vu la marque des clous et la blessure de son côté percé.
    Mais au ciel nous le connaîtrons tous. Il y a dans la Bible deux vérités aussi clairement enseignées que l'existence d'une vie éternelle. La première, c'est que nous verrons le Christ, la seconde, c'est que nous lui serons semblables. Alors, Dieu ne nous voilera plus sa face, et Satan ne nous montrera plus la sienne. Après tout, la différence entre la grâce et la gloire n'est pas tellement grande ! La grâce, c'est le bouton, et la gloire c'est la fleur. La grâce, c'est l'aurore, et la gloire c'est la pleine lumière. Ceux qui servent le Seigneur ici-bas ne trouveront pas difficile de le servir là-haut ; ils changeront de résidence, mais non d'occupation.
    Plus haut. Dès l'instant où une personne tourne vers les choses célestes ses pensées et ses affections, sa vie acquiert une beauté réelle ; la lumière des cieux brille sur son sentier ; elle ne passe plus son temps à s'accuser et à se flageller parce qu'elle ne ressemble pas davantage à Christ. Un Écossais, à qui l'on demandait s'il était sur le chemin du ciel, répondit : « Mais, c'est dans le ciel que je vis ! je ne suis pas sur le chemin qui y mène. » C'est là qu'il vivait ! Oui, il nous faut vivre dans le ciel tandis que nous sommes encore ici-bas ! notre privilège c'est d'avoir nos affections en haut. Une dame de Londres trouva un jour une pauvre chrétienne couchée sur un lit de douleur, mais très heureuse. Puis, elle visita une dame riche qui passait tout son temps à murmurer et à se plaindre de son sort. Je pense quelquefois que ceux à qui Dieu accorde le plus de biens temporels, pensent le moins à lui, l'oublient le plus complètement et travaillent le moins pour son service. Cette dame dont je parle, en allant visiter les pauvres, avait l'habitude de se rendre chez la chrétienne malade pour être elle-même encouragée et réjouie. Il se trouve à Chicago un certain quartier où, depuis des années, les chrétiens qui désirent être fortifiés dans leur foi vont visiter l'une de ces âmes d'élite. Une amie me disait que le Seigneur avait placé de ces âmes-là dans la plupart des villes, afin que les anges qui passent pour accomplir leurs messages de miséricorde, s'arrêtent pour les consoler, car elles ont l'air d'avoir souvent leur visite. La chrétienne qui voyait la pauvre malade, invita la dame riche à l'y accompagner ; celle-ci finit par y consentir. Elles montèrent ensemble un escalier obscur et mal tenu jusqu'au premier.
- Que c'est horrible ! dit la dame riche. Pourquoi m'avez-vous conduite ici ?
- C'est mieux plus haut ! répondit son amie. Elles montèrent jusqu'au second étage, et la première se plaignant toujours, l'autre lui dit encore - C'est mieux plus haut !
    Et ainsi elle répéta la même réponse à chaque étage, jusqu'à ce qu'elles eussent atteint le cinquième. La chambre où elles entrèrent était fort belle, garnie de tapis, avec des pots de fleurs sur la croisée et un petit oiseau qui chantait dans une cage. Là se trouvait la bonne chrétienne avec un visage tout souriant.
- Ce doit être bien dur pour vous d'être retenue ici et de souffrir, lui demanda la dame riche.
- Oh ! c'est peu de chose ! et ce n'est pas dur du tout, car je sais que je serai mieux plus haut.
    Ainsi, quand tout ne va pas à notre gré dans ce bas monde, que bien des choses nous contrarient, répétons : « Ce sera mieux plus haut ! » Nous pouvons élever nos cœurs vers les cieux et nous réjouir tout en cheminant vers la patrie.


Le revoir.
Bientôt ira fleurir ta corolle fanée
Sous un ciel toujours bleu, sous un soleil plus pur,
A la place qu'en haut Jésus t'a destinée,
Où jamais la tempête, en fureur déchaînée,
N'ébranle les échos lointains, les flots d'azur.
Là, brille le matin d'un jour exempt d'orages,
Là, d'un parfum divin les cours sont embaumés;
Amis! dans ce lieu saint, sans voiles, sans nuages,
Nous nous rencontrerons avec nos bien-aimés.
Alors seront finis nos sombres jours d'alarmes!
Vains plaisirs d'ici-bas, fantômes d'un moment,
Et vous, rêves trompeurs, qui coûtez tant de larmes,
Vous aurez fui! - Dépris pour jamais de vos charmes,
Nos cœurs libres n'auront ni péché, ni tourment.
Plus de veilles; de pleurs, plus de charges pesantes!
La mère a retrouvé les fils qu'elle a bercés....
Amis, c'est le revoir! Nos âmes triomphantes,
Reconnaîtront tous ceux qui nous ont devancés.
Là, se refermeront nos blessures cachées,
Là, nos cœurs rajeunis pourront s'épanouir;
Pauvres fleurs d'ici-bas, tremblantes, desséchées,
Vos soifs seront là-haut pour jamais étanchées
Aux sources d'un bonheur qui ne doit point tarir.
Aimant d'un saint amour, qu'un autre amour partage,
Sans honte, sans regret, tous en Dieu consommés,
Amis! dans des flots purs, profonds et sans rivage,
Nous nous abreuverons avec nos bien-aimés.
Mais, avant que des cieux la splendeur éphémère,
Se soit évanouie avec la terre en pleurs,
Le monde rajeuni dans sa vile poussière,
Revêtu de beauté, de parfum, de lumière,
Sortira libre et pur de toutes ses douleurs,
Alors, le Roi divin, dans sa pourpre et sa gloire,
Tiendra ses ennemis sous son pied désarmés,
Amis! saluons-le par des chants de victoire,
Car nous allons régner avec nos bien-aimés.