lundi 26 août 2013

PHILEMON - UNE HISTOIRE DE RÉDEMPTION Par Ed Miller

L'Histoire de la Bible est une histoire de rédemption. A partir de la lettre à Philémon, Ed. nous dépeint une merveilleuse image de notre Seigneur Jésus à travers l'apôtre Paul renvoyant l'esclave Onésime à son ancien propriétaire, Philémon. Dans cette merveilleuse histoire, le Saint-Esprit nous enseigne combien il est important d'embrasser tout ce qui est écrit nous concernant. Nous devons toujours nous tenir sur le terrain de Christ Notre substitut! Notre chute, notre péché, notre culpabilité ont été imputés sur Son compte; Sa position, Son obéissance, Ses mérites, Son Tout ont été placés sur notre compte. C'est un fait, sur lequel baser notre foi. En ayant cette épître à l'esprit, Martin Luther a fait remarquer que nous sommes les « Onésime » du Seigneur. Ce message a été donné en 2003.

Le texte qui suit est la transcription d'un message oral donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)


INTRODUCTION

   Notre désir est qu'avec cette étude, vous puissiez voir le Seigneur Jésus d'une manière vivante. Lorsque nous commençons l'étude de la Parole de Dieu, il y a un principe qui est absolument indispensable. Il y a des principes qui peuvent être très utiles pour étudier la Bible et nous remercions Dieu pour toutes les aides dont nous pouvons bénéficier, pour tous les livres d'enseignements, les commentaires, les concordances, les atlas, les sermons et toutes les autres choses. Mais à la fin frères et sœurs, vous devrez apprendre à venir devant le Seigneur comme des petits enfants, et simplement lui dire: « Seigneur, montre moi le Seigneur Jésus. » Après avoir travaillé durement et rassemblé tous les faits sur un livre de la Bible, vous devez venir devant le Seigneur pour qu'Il puisse vous faire contempler la beauté de Christ. Seul Dieu peut révéler Christ. Quelle que soit la simplicité du message, la clarté du plan utilisé, la valeur des illustrations, à moins que le Seigneur ne fasse son oeuvre, rien ne se fait. Nous avons besoin de voir le Seigneur.
    J'aimerais partager avec vous un passage avant de prier ensemble, c'est le Psaume 43:3-4:« Envoie ta lumière et ta vérité! Qu'elles me guident. » C'est donc une prière pour avoir Sa lumière et Sa vérité. Le verset suivant nous dit où cela va nous guider. « Envoie ta lumière et ta vérité! Qu'elles me guident ! Qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes demeures! J'irai vers l'autel de Dieu, de Dieu, ma joie sans mesure! » A moins que nous ayons Sa lumière et Sa vérité, nous pouvons parler de Son autel et nous soumettre, mais cela ne nous est pas possible. Nous pouvons dire: «Donne-moi Jésus, ma joie sans mesure. » Mais ce n'est que lorsqu'Il nous a montré la beauté de Christ, que nous pouvons aller à l'autel et aller vers le Seigneur, notre joie sans mesure. Nous n'avons pas besoin de Le forcer ou de Le pousser pour qu'Il se révèle Lui-même à nous. Il veut se montrer à vous, frères et sœurs, davantage que vous ne voudrez jamais Le rencontrer et Le rechercher. Faisons confiance au Seigneur, Il va nous rencontrer là où nous en sommes, et Il va nous montrer Son fils.
    Prions: Notre Père nous Te remercions pour chaque frères et sœurs, avec lesquels nous pouvons nous rassembler aujourd'hui. Merci pour les plus jeunes et les plus âgés. Nous Te prions Seigneur que nous puissions être nourris de l'Agneau pendant cette étude, que nous puissions Te voir de telle manière que cela transforme notre vie. Nous Te remercions pour Ta parole vivante et pour la façon dont elle nous révèle Christ. Tu as dit que nous saurions quand nous serions enseignés par Dieu, parce que tous ceux qui sont enseignés par Dieu viennent à Jésus. Alors emmène-nous à Jésus et enseigne nous par Ton Esprit. Nous Te remettons ce temps que nous allons passer ensemble dans le nom prééminent de Jésus. Nous ne nous confions pas en nous-mêmes, nous nous confions en Toi. Que Tu puisses nous préserver de ce qui vient de la chair et du sang, donne-nous seulement ce qui est révélé du ciel. Merci par avance parce que Tu vas largement répondre à cette prière, parce que nous le demandons dans le précieux nom de notre Seigneur Jésus. Amen.

C'EST JÉSUS-CHRIST QUE NOUS PRÉSENTONS

   Nous aimerions considérer une histoire qui, je pense, est peu connue du peuple de Dieu. Mais c'est pourtant une histoire du Nouveau Testament qui est très précieuse. Je ne connais pas votre arrière-plan chrétien, mais n'ayez pas peur d'être perdus en écoutant ce que je vais dire, en disant: « Oh je ne suis pas un érudit de la Bible, je reconnais pas cette histoire biblique! » Parce que nous présentons une personne, c'est le Seigneur Jésus. Et si votre cœur Lui est ouvert, alors vous êtes automatiquement ouverts à tous les messages de la Bible, que vous les connaissiez ou non, car nous voulons nous focaliser sur le Seigneur Jésus.
    Nous allons considérer un livre du Nouveau Testament qui ne fait qu'un chapitre. Il n'y a que quatre livres dans le Nouveau Testament qui n'ont qu'un chapitre, Philémon, Jude et 2 et 3 Jean. Nous allons considérer le livre de Philémon qui est le seul livre écrit par Paul qui n'a qu'un chapitre. C'est aussi la seule note personnelle écrite par l'apôtre Paul. Certaines personnes pensent que 2 Timothée est aussi une lettre personnelle qu'il a été écrite. Elle contient bien sûr des choses personnelles, mais elle parle avant tout de sujets liés au ministère. Paul écrivait habituellement à des groupes, aux frères de Corinthe, de Galatie, de Thessalonique et ainsi de suite. Un commentateur a dit que c'était une lettre d'un frère à un frère pour un frère. Voilà en quoi consiste Philémon. Il y a cinq livres dans le Nouveau Testament que nous n'aurions jamais eu, si Paul n'était pas allé en prison. Dieu a pu utiliser son emprisonnement et Philémon est l'une de ces lettres. Les quatre autres sont Colossiens, Ephésiens, Philippiens et 2 Timothée. Nous louons donc Dieu de ce que Son serviteur a aussi connu le Seigneur dans la souffrance.

PAUL, PRISONNIER DE JÉSUS-CHRIST ET NON DES CIRCONSTANCES

    J'aime la façon dont Paul commence sa lettre en Philémon 1:1:« Paul, prisonnier de Jésus Christ. » Bien que Paul ait été en prison en grande partie à cause de son ministère, vous ne lirez jamais quelque chose du genre, Paul le prisonnier de Rome ou Paul le prisonnier de Néron ou encore Paul le prisonnier de César, parce qu'il n'était jamais prisonnier de ses circonstances. Il recevait toujours tout ce qui lui arrivait, au moment où cela lui arrivait, comme étant la volonté de Dieu pour lui. Son cœur était focalisé sur la personne du Seigneur et il marchait en union avec Lui. Ainsi, quand il était en prison, ce n'était pour lui, que l'étape suivante dans la croissance de la connaissance du Seigneur. En considérant les périodes où il fut emprisonné, on se rend compte qu'il y eu parfois des moments où il n'avait pas un seul instant de liberté. A un certain moment pendant deux ans, il fut enchaîné vingt-quatre heures par jour à un garde romain et cela jour et nuit, pendant toute la journée, pendant toute la nuit. Le garde avait le privilège d'être remplacé, mais le prisonnier n'était pas remplacé. Il était tout le temps le prisonnier. Ainsi l'apôtre Paul, même dans cette situation, ne fut jamais à la merci d'aucune circonstance. Aucun chrétien n'est à la merci d'aucune circonstance. Vous êtes à la merci du Seigneur, et je suis à la merci du Seigneur. Et parce que son cœur disait: « Donne-moi Jésus », même en prison, Dieu l'utilisait. Vous rappelez-vous Actes 16, quand il était à Philippes, et qu'il fut battu et jeté dans le donjon. Vous rappelez-vous de quelle manière il se réjouissait au milieu de la nuit et comment il chantait les louanges de Dieu. Tout cela eu un rôle rédempteur, le geôlier et toute sa famille vinrent au Seigneur.
    Écoutez ce que dit Philippiens 1:12-14: « Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n'ignore que c'est pour Christ que je suis dans les liens et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. » Et Philippiens 4:22: « Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César. »
    Réalisez-vous comment Dieu l'a utilisé en prison envers les gardes, les autres prisonniers, les autres chrétiens et même la maison de César. Et tout cela parce qu'il était en prison. Je peux vous dire que lorsque Satan a ouvert les portes de la prison pour y faire entrer Paul, il a aussi ouvert les portes du palais pour y faire entrer Jésus, et ainsi Dieu l'a utilisé puissamment.
Retournons à Philémon. Vous pouvez facilement voir les références de Paul à la prison, car Paul est en prison lorsqu'il écrit.
• Verset 1: « Paul, prisonnier de Jésus Christ et le frère Timothée, à Philémon, notre bien-aimé et notre compagnon d’œuvre. »
• Verset 9: « C'est de préférence au nom de la charité que je t'adresse une prière, étant ce que je suis, Paul, vieillard, et de plus maintenant prisonnier de Jésus Christ. » En passant, Paul a environ 60 ans lorsqu'il se nomme lui-même, un vieillard.
• Verset 10: « Je te prie pour mon enfant, que j'ai engendré étant dans les chaînes, Onésime. »
• Verset 23: « Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus Christ. »


L'ESCLAVAGE, ARRIÈRE-PLAN DE CETTE HISTOIRE

Cette histoire est, je pense, la plus belle et merveilleuse histoire de tout le Nouveau Testament.
    Il y plusieurs façon de considérer cette histoire. Nous pourrions considérer cette histoire à un niveau personnel et voir comment elle a affecté les différents individus qui la composent. Comme elle touche à la question de l'esclavage, c'est aussi une grande épître sur le mal dans la société. Mais ce que j'ai toujours à cœur, c'est de considérer les histoires sous l'angle spirituel. L'histoire de la Bible est une histoire rédemptrice, c'est-à-dire qu'elle raconte l'histoire du salut. C'est une histoire qui s'est réellement passée, c'est littéral. Ce sont de vrais gens, Philémon a vraiment existé, c'est réellement arrivé. Mais ce qui est en filigrane dans ce texte, c'est une très belle histoire de rédemption. Que Dieu puisse nous aider à voir cela. Alors laissez-moi vous dépeindre avec mes propres mots, mais en suivant le texte une merveilleuse histoire de l'incroyable grâce et amour de Dieu.
    L'histoire commence avant que Paul ne soit mis en prison. Lorsque vous lisez les Actes et que vous considérez son troisième voyage missionnaire, en fait c'est le voyage missionnaire du Seigneur à travers l'apôtre Paul. Nous ne pouvons pas appeler cela le voyage missionnaire de Paul, c'était le voyage missionnaire de Jésus à travers Paul. Pendant plus de deux ans, il a servi à Éphèse, et selon Actes 19:10:« Tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur. » Nous savons que Philémon, l'homme à qui ce livre est adressé, vivait à Colosses. Si l'on s'en tient à ce que la Bible mentionne, on peut dire que Paul n'est jamais allé là-bas, à Colosses. On voit cela en Colossiens 2. Mais on peut penser que pendant que Paul servait à Éphèse, Philémon a pu venir de Colosses à Éphèse pour participer à l'une des réunions, et l'entendre prêcher. Nous ne savons pas s'il a emmené son épouse, ou son fils, ou même tout un groupe de personnes de Colosses. Mais ce que nous savons c'est que Dieu a fait se rencontrer Paul et Philémon d'une façon ou d'une autre et que Dieu à utilisé Paul pour amener ce frère à Christ. Il fait référence à cela au verset 19.
    Voici ce que nous savons avec certitude, nous savons qu'il vivait à Colosses, c'est très clair, et nous savons que Philémon était assez riche et qu'il avait de l'influence. Laissez-moi vous présenter sa famille:
   Verset 1-2: « Paul, prisonnier de Jésus Christ et le frère Timothée, à Philémon, notre bien-aimé et notre compagnon d’œuvre à la sœur Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l'Église qui est dans ta maison. »
    Vous voyez Philémon est un frère, un bien-aimé et un compagnon d’œuvre, il est chrétien. Il est presque certain que cette Apphia était son épouse, la sœur Apphia. Vous avez donc un couple marié qui connaît Jésus. Philémon est chrétien, son épouse est chrétienne et leur fils Archippe aussi car il est appelé un compagnon de combat. Vous avez donc à faire à une famille chrétienne. Un homme, une femme et un fils, et ils aiment le Seigneur Jésus. Nous avons une autre image de cette famille chrétienne, à cause du verset 2:« Salutations à l'Église qui est dans ta maison. » Ainsi Philémon, Apphia et Archippe avaient ouvert leur maison et l'église s'assemblait chez eux. Rappelez-vous frères et sœurs, que ce n'est pas avant le troisième siècle, c'est-à-dire trois cents ans plus tard, que les gens ont commencé à se rassembler dans des bâtiments d'église. Avant, ils se réunissaient dans les maisons, ils se réunissaient dans les maisons privées, c'est ainsi que les chrétiens se rassemblaient. 1Corinthiens 16:19 nous dit que l'église d’Éphèse se réunissait dans la maison d'Aquilas et de Priscille. Romains 16:23 nous dit que l'église de Corinthe se retrouvait dans la maison de Gaïus et Colossiens 4:15 dit que la petite église de Laodicée se réunissait dans la maison de Nymphas. Et ici nous avons l'église de Colosses dans la maison de Philémon.
    Philémon n'était pas pauvre. Une preuve en est que la maison de Philémon était au moins assez grande pour avoir une chambre pour les invités. Nous savons cela parce qu'au verset 22,Paul fait un arrangement avec Philémon. Il parle comme s'il allait bientôt quitter la prison, venir ensuite le visiter et rester chez lui pour quelque temps, Philémon avait donc une chambre pour les invités.
    Il semble aussi que Philémon était assez généreux parce qu'au verset 5,il est parlé de sa charité pour tous les saints. Philémon était un homme qui avait des possessions et qui était chrétien et généreux. Au verset 7 il est dit: « J'ai, en effet, éprouvé beaucoup de joie et de consolation au sujet de ta charité; car par toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. » Je pense que les cœurs des saints ont été tranquillisés par des dons matériels et spirituels. Une autre indication qui montre qu'il était nanti est qu'il possédait des esclaves, et l'histoire tourne autour de cette réalité.
    Tout cela peut vous sembler contradictoire dans la société où nous vivons. Comment peut-on en même temps parler de Philémon le merveilleux chrétien, et de Philémon le propriétaire d'esclaves. J'ai été surpris d'apprendre que George Whitefield, cet évangéliste du 18ème siècle, était un propriétaire d'esclaves. Et cela même à l'époque où Dieu l'a utilisé le plus. Si Philémon était un si grand chrétien, comment peut-il posséder des esclaves? Posséder un autre être humain, n'est-ce pas la prérogative de Dieu? De quel droit un homme peut-il posséder un autre homme? Je pense que c'est ce genre de choses qui fait du livre de Philémon un tel trésor dans le Nouveau Testament.
    J'ai fait quelques recherches sur l'arrière plan de l'esclavage à l'époque des Romains, pour avoir une idée sur ce qui se passait. Cela m'a vraiment ouvert les yeux. Dans cette société, à cette époque, près d'un tiers de la population de Rome était composée d'esclaves. Cela représente un nombre incroyable d'esclaves. L'Église du Nouveau Testament était composée en majorité d'esclaves convertis. Et si vous faites des recherches par vous-mêmes, vous verrez que les esclaves n'étaient pas traités comme des êtres humains créés à l'image de Dieu. Ils étaient plutôt traités comme des animaux, ils n'étaient que la propriété de quelqu'un, c'est tout ce qu'ils étaient. Ils n'avaient aucun privilège. Leurs maîtres avaient une souveraineté absolue sur eux. Ils pouvaient leur faire n'importe quoi. Ils pouvaient les mutiler, les vendre, les blesser, les tuer, ils étaient leur chose. J'ai lu que César Auguste a crucifié un de ses esclaves parce qu'il avait mangé quelque chose qu'il ne devait pas. Voilà ce qu'ils leur faisaient, c'était tout simplement terrible. Lorsqu'un esclave était malade, ils ne dépensaient pas d'argent pour qu'il puisse se rétablir, ils l'utilisaient simplement comme nourriture pour les poissons d'un vivier. Voilà ce qu'ils faisaient, c'était terrible, ils étaient une propriété. Ils pouvaient les vendre, les échanger ou s'en servir pour rembourser des dettes et ainsi de suite.
    Ce livre, Philémon, parle d'un des plus grands et des plus horribles maux que la société ait jamais connus. Cela fait partie de la beauté de ce livre, car cela montre à quel point la rédemption peut changer les choses. Pour essayer de changer la société, certains organisent des marches, écrivent aux responsables politiques ou font des pétitions. Je ne juge pas ceux qui font cela, mais personnellement, je ne m'engage pas dans ce genre de choses. Par contre ce que je sais, c'est que l'approche que prend le Nouveau Testament a toujours pour objectif le changement à travers la rédemption. Le genre de changement qui se passe à l'intérieur et qui se manifeste ensuite à l'extérieur. Je crois fortement aux changements qui se manifestent à travers la rédemption. Je crois malheureusement qu'il y beaucoup de changements qui ne touchent que la surface. Ceci dit, il y de grandes chances pour que Philémon n'est pas été un maître cruel. Il était un homme pieux, il avait une femme pieuse, et ils avaient un fils pieux. Le peuple de Dieu se réunissait dans sa maison. Il était généreux, il aimait le Seigneur. C'était une famille chrétienne merveilleuse. Dans l'Ancien Testament, on fait aussi référence aux esclaves parmi le peuple d'Israël. On nous y parle d'esclaves qui se perçaient l'oreille comme signe de leur libre choix de vouloir continuer à servir leur maître alors même qu'il savaient le droit de retrouver leur liberté.
Je pense donc que la condition de l'esclave, dans la Bible, était plus proche de celle d'un serviteur soumis que de la propriété d'un maître. En d'autres termes, les esclaves travaillaient pour leur maître. Et je pense que c'est ce que nous avons ici. Certains propriétaires possédaient une centaine d'esclaves, mais la Bible va maintenant se concentrer sur un seul homme. Et frères et sœurs, j'aimerais maintenant vous raconter l'histoire du chrétien Philémon et de son esclave Onésime.

ONESISME, UN ESCLAVE EN FUITE

    Verset 10: « Je te prie pour mon enfant, que j'ai engendré étant dans les chaînes, Onésime. » Onésime était un esclave, son nom signifie profitable, utile. Il devait être assez jeune au moment des faits, je vous dirai pourquoi je pense cela, à la fin du message.
    Il est peu probable qu'il ait été appelé Onésime par son père et sa mère. Les maîtres d'esclaves donnaient des noms aux esclaves. Et il fut appelé « Utile », c'est son nom. C'est probablement parce que c'était un bon esclave. « Va voir Utile, il va faire ce travail et il le fera bien. » Ainsi il a appelé son esclave « Profitable. » Voilà maintenant ce qui s'est passé au début de l'histoire. Il y a assez de faits dans le texte pour pouvoir reconstituer le début de l'histoire. Laissez-moi vous la raconter.
    Une nuit, alors que Philémon, Apphia et Archippe dormaient. Onésime,« Utile », n'a pas été à la hauteur de son nom. Il était un esclave utile mais cette nuit-là, il n'a pas été à la hauteur de son nom. Alors que tout le monde dormait, Onésime s'est levé, a commencé à parcourir toute la maison avec son sac, et a pris toutes les choses qui avaient de la valeur. Il a volé son maître et son épouse. Cette nuit, alors que tout le monde dormait, Onésime s'est enfui avec les trésors de Philémon. Voici un esclave qui est devenu un esclave en fuite. Il a cambriolé la maison, il s'est enfui et maintenant il est loin. La Bible ne dit pas combien de temps il est parti. Elle ne dit pas non plus ce qu'il a fait une fois au loin. Et elle ne parle pas non plus des différents endroits où il est allé après avoir pris la fuite.
    On sait pourtant qu'il a quitté Colosses et qu'il a fini par arriver à Rome. Cela veut dire qu'il a parcouru plusieurs centaines de kilomètres. Il est parti à Rome pour se perdre dans la foule. Il a fait des centaines de kilomètres pour disparaître, il voulait se cacher, il voulait être libre, l'esclave s'est maintenant enfui. Mais Dieu avait d'autres plans. Vous pouvez fuir Colosses, vous pouvez fuir de chez votre maître... mais vous ne pouvez pas fuir Dieu. Cet esclave se trouve maintenant à Rome, et nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé. Certaines personnes pensent qu'il a pu rencontrer Epaphras qui avait l'habitude d'avoir la communion avec les frères et sœurs de Colosses dans la maison où se réunissait l'église. Nous savons qu'Epaphras est à Rome à cette époque, car Paul en parle au verset 23, et il se peut qu'ils se soient croisés dans une rue. Cela aurait pu se passer comme cela, Dieu agit parfois ainsi.
    D'autres personnes pensent que Paul avait une telle réputation qu'Onésime a appris qu'il était en prison. En nous basant sur la fin du livre des Actes, nous savons que Paul avait la liberté de recevoir des visiteurs. Onésime a peut-être eu mauvaise conscience après ce qu'il avait fait à Philémon, et il simplement voulu parler à Paul. Peut-être que cela c'est passé ainsi. Personnellement, je pense qu'il a dû avoir beaucoup de problèmes et qu'il a fini en prison. Et dans la même prison que l'Apôtre Paul. Quelle chance, non? Oh, la providence de Dieu! Il est même possible qu'il ait été dans la même cellule.
    Mais tout ce que nous savons, c'est que d'une manière ou d'une autre, Paul et Onésime se sont rencontrés, et Onésime lui a ouvert son cœur, il a raconté son histoire et tout ce qu'il avait fait. Vous devez réaliser qu'à cette époque, il y avait très peu d'espoir pour un esclave en fuite. Nous lisons cela un peu à la légère, pourtant, la plupart du temps, lorsque l'on retrouvait un tel esclave, il était tué. Sinon, il était au moins sévèrement frappé. Mais ce qui est sûr c'est que l'on marquait tous ceux qui étaient capturés de la lettre « F » sur le front, « F » pour fugitif. Et lorsque l'on voyait un homme ou une femme avec un « F » sur son front, on savait que c'était un esclave en fuite, un fugitif. Cela signifiait qu'on ne pouvait plus avoir confiance dans cet esclave, à la première occasion, il en profiterait pour s'enfuir à nouveau. Voilà au minimum ce qui pouvait arriver à un esclave en fuite.

PAUL ENGENDRE ONESIME

   Pourtant, dans cette prison, l'apôtre Paul lui a simplement « donné »Jésus. Oh comme j'aurais aimé être là pour voir cela. Voilà un homme, un esclave et voleur, qui est en fuite, qui a fait des centaines de kilomètres pour fuir la petite église de Colosses et pour fuir son maître et sa famille, et qui se retrouve à Rome avec l'apôtre Paul. Mais Paul n'était pas seulement un homme qui a prié: « Donne-moi Jésus »,il était aussi quelqu'un qui disait: « Laisse-moi te donner Jésus.» Il voulait donner Jésus à tout le monde. Quelle belle image Dieu utilise ici. Dieu a utilisé Paul pour conduire Philémon à Jésus, Philémon qui était en haut de la société. Mais également pour conduire Onésime à Jésus, Onésime qui était en bas de l'échelle sociale. Paul ne se souciait pas de savoir à qui il donnait Jésus. Il donnait simplement Jésus à tout le monde. Dieu soit loué, l'histoire dit qu'Onésime finit par connaître Jésus. Nous ne savons pas combien de temps ils sont restés ensemble en prison. Mais suffisamment longtemps pour que Paul et Onésime deviennent très proches. Ils étaient maintenant frères, et comme ils s'aimaient l'un l'autre.
    Verset 10: « Je te prie pour mon enfant, que j'ai engendré étant dans les chaînes, Onésime. » Le mot qu'il utilise pour engendrer dans les chaînes est le mot « être en travail dans la douleur. » Il dit que Dieu lui a donné ce bébé, pendant son temps en prison, de la même manière qu'une femme est en travail dans la douleur pour mettre au monde son enfant. Cet esclave est venu à Jésus, c'est mon bébé. Vous vous rappelez que je vous ai dit que son nom signifie profitable ou utile. Paul fait un jeu de mot avec son nom au verset 11:« Qui autrefois t'a été inutile, mais qui maintenant est utile, et à toi et à moi. » Philémon je t'écris au sujet d'Utile, avec une lettre majuscule, qui avant n'était pas très utile, mais qui maintenant est devenu utile. Dans un sens, Onésime est devenu ici l'esclave de Paul. Il a commencé à si bien servir l'apôtre Paul, qu'il ne voulait plus le laisser partir.
    Verset 13: « J'aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu'il me servît à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l’Évangile. »Et c'est ici que Dieu commence à écrire, dans cette histoire, ce qu’Il a sur le cœur. Il était juste qu'Onésime retourne chez son maître et assume les conséquences de ses actes.

LA LETTRE A NE PAS PERDRE

    Lui, l'esclave, a péché contre son maître, son propriétaire, et maintenant, il doit retourner chez lui assumer ses actes. Ne prenez pas trop ça à la légère, parce qu'à cette époque, dans cette culture, dans cette société, quand un esclave en fuite était ramené à son maître, cela ne pouvait que lui attirer des ennuis. Je vous demanderais maintenant d'utiliser un peu votre imagination avec moi alors que je vais essayer de souligner les principes spirituels qui apparaissent en filigrane dans cette merveilleuse histoire. Dans cette prison, à Rome, Paul a écrit deux lettres. La première allait être envoyée à la petite église de Colosses qui se réunissait dans la maison de Philémon. Vous êtes familiers avec elle, vous l'avez dans votre Bible, elle s'appelle la lettres aux Colossiens. Alors qu'il était en prison, Paul a écrit une lettre aux Colossiens, et il était prévu que Tychique aille à la maison de Philémon pour la lui remettre en mains propres afin qu'elle soit lue parmi les saints.
    A cette époque, ils n'avaient pas de services postaux ou de transports de courriers internationaux. Ce sont des frères qui transportaient et remettaient les lettres. Et il fut aussi décidé que lorsque Tychique retournerait de Rome à Colosses pour apporter une lettre aux saints qui se réunissaient dans la maison de Philémon, Onésime l'accompagnerait. Et cela s'est donc passé ainsi. Comme Tychique retournait à Colosses, Onésime a dû l'accompagner. Paul lui a dit: « Onésime tu dois assumer les conséquences de tes actes. Tu as trompé ce frère, tu as péché contre lui, il t'a appelé utile mais tu t'es montré inutile; tu dois retourner. » Ils se sont donc mis d'accord pour qu'il retourne. Paul a donc écrit une seconde lettre. Mais cette lettre n'était pas entre les mains de Tychique, cette lettre était entre les mains d'Onésime. Habituellement Paul dictait ses lettres, parce que l'on sait qu'il avait une mauvaise vue. A un certain moment, il écrit ceci: « J'écris de ma propre main, remarquez comme je dois écrire grand », parce qu'il ne pouvait pas bien voir.
    Verset 19: « Moi Paul, je l'écris de ma propre main. » J'aime imaginer Paul enchaîné à un garde romain, lui demandant un peu de liberté dans ses gestes pour pouvoir écrire. Tychique et Onésime font donc plusieurs centaines de kilomètres ensemble pour retourner à Colosses; ils devaient profiter d'une belle communion. Onésime est donc retourné, il a dû traverser la mer Adriatique et la mer Egée. Nous ne savons pas combien de temps cela a pris, mais je peux imaginer qu'Onésime avait un nœud dans l'estomac, car il allait devoir faire face à son maître. Je prie que Dieu nous aide, alors que nous considérons tout cela maintenant.
    Dieu a écrit cette histoire, parce que dans cette histoire l'apôtre devient une merveilleuse image de notre Seigneur Jésus Christ.


PAUL, IMAGE DE CHRIST

    Paul est l'espoir d'Onésime, il est son avocat, il est son médiateur, Paul est pour ainsi dire son grand prêtre. Et si vous méditez sur ce sujet, vous verrez pourquoi Dieu, dans Sa sagesse, a placé Philémon juste avant Hébreux. Dieu est sur le point d'introduire le Seigneur Jésus, en tant que notre Grand Prêtre. Il nous donne ce livre de Philémon pour nous donner un aperçu de tout ce qui apparaît dans Hébreux. Onésime a quelque chose dans sa main, qu'est-ce? Une lettre de Paul. Oui, mais cela n'est pas suffisant. C'est vrai, mais si c'est seulement cela, on passe à côté d'un point important. Qu'était-ce que cette lettre de Paul? C'était une lettre inspirée de Paul. Je sais que c'est inspiré parce que c'est dans la Bible. Ce n'est pas suffisant de dire que c'était une lettre inspirée de Paul. Il tient quelque chose dans sa main, c'était la Parole de Dieu. Onésime tient quelque chose dans sa main qui va devenir la Parole de Dieu, et cela parle de lui. Dans sa main il tient quelque chose qui est écrit à son sujet, cela ne parle que de lui. Son nom est dedans, et c'est la Parole de Dieu, une lettre inspirée dans laquelle se trouve son nom.
    Je peux entendre Paul conseiller Onésime avant son départ: « Onésime, fais bien attention à ce que je vais te dire maintenant. Tu as été rattrapé, tu as été arrêté, on t'a retrouvé, tu as été démasqué. Tu es un esclave. Tu es un esclave qui a pris la fuite. Tu es un esclave quia volé et qui a ensuite pris la fuite. Tu es un esclave coupable de volet qui a ensuite pris la fuite. Tu n'as aucun espoir, tu es coupable, tu n'as rien pour plaider en ta faveur. Alors je vais te demander de garder ta bouche fermée. Tu as ton salut entre tes mains. Tu as la Parole de Dieu entre tes mains, il y est question de toi, ton nom est à l'intérieur, elle ne parle que de toi. J'aimerais que tu prennes cette lettre et que tu ailles faire face à ton accusateur. Je connais le cœur humain, et tu liras probablement cette lettre avant d'arriver. Situ le fais, tu risques d'être humilié par les choses que tu y liras. Mais tu dois l'accepter. Lorsque tu entendras certaines des choses que je dis à propos de toi dans cette lettre, tu risques d'être embarrassé. Tu auras honte de ce qui est écrit dans cette lettre.
    Il y des choses écrites dans cette lettre qui te sembleront trop bonnes pour être vraies, mais lorsque tu arriveras là-bas, je t'encourage à laisser la lettre donner des explications, n'ouvre pas ta bouche. N'aie pas peur, la lettre n'est pas contre toi, la lettre est de ton côté. Et les choses qui y sont écrites sont vraies. Onésime, je suis ton avocat, ton grand prêtre, ton médiateur, garde la bouche fermée. Ne dis rien pour ta propre défense, si le maître te demande quoi que ce soit, montre-lui la lettre. S'il t'accuse, montre-lui la lettre. S'il te menace, montre-lui la lettre. S'il conteste avec toi sur quoi que ce soit, montre-lui la lettre. »
    Une autre scène maintenant. Tychique et Onésime arrivent à la villa de Philémon. Un esclave court dans la maison et appelle Philémon: « Maître Philémon, viens vite, ton esclave infidèle qui avait pris la fuite est de retour, il revient à pied. » Philémon sort, un esclave se tient devant lui avec une lettre dans sa main, une lettre qui contient son nom et plein de choses sur lui, c'est une lettre inspirée. Il a la Parole de Dieu dans sa main. Philémon le regarde dans les yeux et lui dit: « Eh bien qu'as-tu à dire pour ta défense. » Onésime lui donne la lettre et Philémon commence la lire: « Paul un prisonnier de Jésus» Philémon regarde vers Onésime, et dit: « Je connais Paul, mais qu'est-ce que cela à voir avec toi? » Onésime lui montre la lettre. « D'où as-tu eu cette lettre?» Onésime lui montre la lettre. J'aimerais maintenant souligner plusieurs principes bibliques qui sont inclus dans la lettre.
     Je peux entendre Philémon dire: « Sais-tu le mal que cela nous a fait lorsque tu t'es enfui? Sais-tu quel trésor tu nous as pris? Tu nous as volés. Tu nous as fait violence. Je te faisais confiance, je t'avais appelé Profitable. Regarde ce que tu nous as fait. Tu me dois beaucoup de choses. Même en travaillant le restant de ta vie, tu ne seras jamais capable de rembourser. Comment espères-tu me payer en retour? Regarde ce que tu m'as fais. »

SUR LE COMPTE DE CHRIST

    Onésime lui montre la lettre. Verset 18: « Et s'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. »Frères et sœurs, c'est une image de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Saint-Esprit a choisi les mêmes mots que ceux écrits en Romains 5:13.Mets cela sur mon compte, impute-le-moi. C'est le mot imputer, mets-le sur mon compte. L'apôtre Paul a écrit un chèque en blanc. Remplis-le simplement et quoi qu'il te doive, quelle que ce soit sa dette, impute-la sur mon compte. Je te paierai tout ce qu'il te doit. Pouvez-vous voir le Seigneur Jésus dans cette image?
Il y a une autre chose dans cette lettre qui m'a profondément touché. Je peux entendre Philémon dire: « Tu n'es rien d'autre qu'un esclave coupable de vol et qui a pris la fuite. Tu es malhonnête. Tu n'es pas le bienvenu dans ma maison. Tu n'es pas le bienvenu dans ma présence. Je ne peux pas t'accepter ici. » Mais Onésime lui montre la lettre. Verset 17: « Si donc tu me tiens pour ton ami, reçois-le comme moi-même. » Frères et sœurs, l'apôtre Paul aurait-il été accepté dans la maison de Philémon? Oui, et avec un tapis rouge. Paul a été l'instrument parle quel Dieu a conduit Philémon à Jésus. Et Philémon lit: « Reçois-le comme moi-même, reçois-le comme tu m'aurais reçu moi-même. » Et pourquoi cela? A cause du verset 12. Oh, cela fait longtemps que je n'ai pas vu un verset comme celui-là. Verset 12: « Je te le renvoie donc, lui qui est devenu comme une partie de moi-même. » Entendez-vous comment il appelle Onésime? Comme une partie de moi-même. Personnellement j'appellerais mon épouse une partie de moi-même, mais je ne suis pas sûr que je puisse appeler un ami, même un ami très cher, une partie de moi-même.

D'INUTILE A UTILE

    Paul dit: « Accepte-le comme tu m'accepterais parce que nous sommes un » et « quand je te l'envoie, j'envoie une partie de moi-même. » C'est tellement précieux, quelle image! Cela veut-il dire que le Seigneur Jésus vous appelle une partie de Lui-même? Oui, frères et sœurs, croyez cela de tout votre cœur. Tout cela est dans la lettre et elle est entre vos mains. Comme Paul aimait Onésime, il dit: « mets tout cela sur mon compte » et « il est comme une partie de moi-même. » Et pas seulement cela, il promet aussi à Philémon qu'il lui envoie maintenant une nouvelle création. Celui qui était inutile est maintenant devenu utile.
    Verset 10: « Je te prie pour mon enfant, que j'ai engendré étant dans les chaînes, Onésime qui autrefois t'a été inutile, mais qui maintenant est utile, à toi et à moi. Il a changé maintenant. »
    Verset 15: « Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l'éternité, »
    Et écoutez bien cela au verset 16: « Non plus comme un esclave, mais comme supérieur à un esclave, comme un frère bien-aimé, de moi particulièrement, et de toi à plus forte raison, soit dans la chair, soit dans le Seigneur. » J'aimerais non seulement que tu le reprennes, mais il est devenu un membre de la famille. Il est maintenant ton frère. Et pas seulement pour un peu de temps mais pour toujours, pour toujours.
    Une des indications que nous avons et qui montre qu'Onésime est transformé, c'est qu'avant il essayait d'obéir à Philémon selon la loi, mais en essayant de servir selon la loi, il avait misérablement échoué. Maintenant il est transformé et vous ne pouvez plus l'arrêter de servir. Il a passé son temps à servir l'apôtre Paul en prison. Le fait qu'il soit revenu montre aussi quel grand changement il y a eu dans son cœur.
    Frères et sœurs, c'est une histoire glorieuse. A l'époque du Nouveau Testament, il y avait quelque chose que l'on appelle l'autorité apostolique. Paul pouvait exiger de Philémon qu'il le reprenne chez lui. Mais les versets 13-14 disent: « J'aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu'il me servît à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l’Évangile. Toutefois, je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne soit pas comme forcé, mais qu'il soit volontaire. »

LES ONESIME DU SEIGNEUR

    Paul savait qu'il était une image du Seigneur Jésus-Christ. Frères et sœurs, l'histoire d'Onésime est l'histoire de la rédemption. Il n'est pas étonnant que Martin Luther ait écrit à propos de ce livre: « Nous sommes les Onésime du Seigneur. » C'est exactement cela. Frères et sœurs, nous sommes dans une très mauvaise situation, mais dans Sa grâce, Dieu a vu Onésime et Il l'a arrêté dans sa fuite. Et vous pouvez sûrement témoigner comment Dieu vous a arrêtés dans votre fuite et moi je peux témoigner comment Il m'a arrêté dans ma fuite. Et après qu'Il nous ait arrêtés, Il a mis une lettre entre nos mains. Et Il a dit que tout ce qui est écrit dans cette lettre à ton sujet est vrai. Crois-le simplement. N'essaie pas de te défendre toi-même, montre lui la lettre. N'essaie pas de tout comprendre, montre-lui la lettre. Ce que tu te ressens n'est pas important, montre lui la lettre. Ce n'est pas important si cela te semble bizarre, montre-lui la lettre. Nous avons cette lettre, et il y est écrit: « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ. »Mets-le sur mon compte, je paierai tout. Le croyez-vous? Et si vous ne le ressentez pas, alors montrez la lettre. Il y est question de vous.

ACCEPTÉ EN CHRIST

    Si votre conscience dit le contraire, alors montrez-lui la lettre. Si la loi dit le contraire, montrez-lui la lettre. Si Satan vient et dit quelque chose, dites: « C'est fait » et montrez-lui la lettre. Il n'y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ Jésus. Vous êtes pardonnés. Nous avons une lettre dans notre main, où il est écrit que nous sommes acceptés comme Lui-même est accepté. Nous sommes dans le Bien-aimé.
    Vous ne vous sentez pas être un fils de Dieu, Jésus Christ est le Fils de Dieu, vous êtes en Lui, vous êtes un fils de Dieu. Vous ne vous sentez pas être un vainqueur, Il est le vainqueur, vous êtes en Lui, vous êtes un vainqueur. Vous ne vous sentez pas être victorieux, Il est victorieux, vous êtes en Lui, vous êtes victorieux. Vous ne vous sentez pas être morts au péché, Il est mort au péché, vous êtes en Lui, vous êtes morts au péché. Je ne sais pas voler, mais l'avion sait voler, si je suis dans l'avion, je vole. Vous êtes en Christ, tout ce qui est dit au sujet de Christ est vrai à votre sujet. Vous vous dites, quand Dieu m'a-t-Il donné la victoire? Lorsque Jésus a remporté la victoire. C'est Lui qui a vaincu le monde, pas vous. Et vous êtes en Lui. Vous dites: « Oh s'il pouvait me donner du repos. » Il ne va pas vous donner du repos, Il dit: « Entrez dans mon repos. » Lui est le repos, vous êtes en Lui, vous avez le repos. Tout ce qui est écrit à Son sujet est vrai de vous. Les gens se demandent: « Oh mais que veut dire être élu? » Je vais vous dire ce que cela signifie. Êtes-vous justes? Oui, parce que Lui est juste. C'est une justice qui vous est imputée. Êtes-vous forts, oui parce que Lui est fort. C'est Sa force qui vous est imputée. Il a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification, rédemption. Tout est en Lui. D'après Esaïe, Il est le seul qui est appelé Élu, Mon Élu, le Messie. Vous êtes en Lui? Alors vous êtes élus. C'est cela qui est glorieux au sujet de toutes ces choses. Tout est déjà écrit à votre sujet, frères et sœurs. Et il est écrit que nous sommes tous membres de la famille de Dieu. Que nous puissions croire cela de tout notre cœur.
    Existe-t-il une preuve que Philémon l'ait à nouveau repris? Et qu'il est devenu utile? Oui, il y a le fait que nous pouvons lire cette lettre deux mille ans plus tard. Cela, c'est une évidence. Si j'avais été le propriétaire de cet esclave et que j'ai reçu une lettre comme celle-ci, j'aurais gardé cette lettre, je l'aurais mise de côté. C'est une lettre très très précieuse, et nous pouvons la lire aujourd'hui, deux mille ans plus tard. Quelle merveilleuse oeuvre de Dieu. Un des pères de l'Église a écrit à son sujet cinquante ans plus tard. Et voici ce qu'il a dit: «Onésime, l'évêque d’Éphèse, est toujours encore utile. » C'est pour cela que je pense qu'il était jeune quand tout cela est arrivé, parce que cinquante ans plus tard, Dieu l'utilise encore pour être parmi les anciens de l'église d'Ephèse.
    Frères et sœurs, ce n'est pas seulement une histoire dans la Bible. C'est une histoire très précieuse. Mais c'est encore davantage une précieuse réalité. Je ne sais pas où vous en êtes dans votre relation avec le Seigneur, mais je sais cela. Jésus a tout fait pour vous, et Il vous appelle à Le prendre pour vous. Jésus dit: « Mets-le sur mon compte. »C'est ce qui est écrit, croyez le simplement. Acceptez-le. Tout ce qui est vrai de Lui est vrai de vous. Vous avez été transformés, vous êtes maintenant utiles.
Prions: Merci Père, pour cette précieuse histoire. Nous Te prions Seigneur que nous puissions nous en saisir et la garder entre nos mains en tout temps. C'est un livre inspiré et nos noms y sont inscrits. Tout ce qui est écrit là dedans est vrai de nous. Délivre-nous de ne pas croire que la dette est payée. Pardonne-nous. Pardonne-nous de ne pas croire que nous sommes acceptés en Christ Jésus. Pardonne-nous de ne pas croire que Tu as la puissance de transformer nos vies. A la place, rends tout cela réel dans nos vies. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.



Copyright - Bible Study Ministries Inc. Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse



vendredi 23 août 2013

OFFRANDES ET LIBATIONS

    Les offrandes de grains, sous forme de farine, de galette ou tel quel, et les libations étaient ajoutées au sacrifice. Elles complétaient le sacrifice de la bête immolée. Pour les offrandes, la symbolique est assez facile à discerner car Jésus a expliqué aux Juifs qui l’interrogeaient ‘’Moi, Je suis le Pain de vie’’ (Jean 6.35.) 

C.H.Mackintosh a écrit à ce sujet :
    ‘’Nous devons examiner l’offrande de gâteau, qui représente d’une manière très précise, ‘’l’Homme Christ Jésus.’’ L’holocauste figure Christ dans sa mort, l’offrande de gâteau le figure dans sa vie. Ni dans l’une, ni dans l’autre, il est question de l’acte de porter le péché. Dans l’holocauste, nous voyons la propitiation, mais point de péché porté –point d’imputation de péché- point d’effusion de colère à cause du péché. Ce qui nous le démontre, c’est que tout était consumé sur l’autel. S’il y avait là le moindre péché à expier, la victime aurait dû être brûlée hors du camp. (comparez Lévitique 4.11-12 avec Hébreux 13.11) Mais de l’offrande de gâteau, il n’en est pas même question d’aspersion du sang. Nous voyons simplement un beau type de Christ, vivant, marchant et servant ici-bas, sur la terre.’’

    La libation de vin était ajoutée au sacrifice. Le vin était versé au coin de l’autel, tandis qu’on disposait une poignée de farine sur l’autel et que le reste était consommé par les prêtres. (d’après le dictionnaire encyclopédique du judaïsme) J'ai lu aussi des commentaires disant que l'oblation était versée tout autour de l'autel. On ne peut pas le vérifier par la Parole. 
    La première mention de ses offrandes et libations décrites pour être offertes ensemble, se trouvent dans le livre de l’Exode, chapitre 29 versets 40-41. Il s’agit du sacrifice perpétuel du matin et du soir qui garantissait la présence en grâce de l’Eternel, fondée sur le sang répandu de la victime symbolisant l'expiation des fautes accomplies. Là, dans le parvis du Tabernacle et plus tard du Temple, devant l’autel d’holocauste, le peuple pouvait rencontrer son Dieu. Cette rencontre était possible car elle était établie sur le sacrifice perpétuel des deux agneaux du matin et du soir, ombre de l’œuvre de la croix. Chaque personne pouvait se présenter avec son propre sacrifice accompagné des offrandes prévues dans la loi et dont nous trouvons le détail dans Lévitique 2.

    Les sacrifices d’animaux étaient toujours accompagnés d’une libation de vin et d’une offrande végétale. La quantité de ses offrandes, (vin et grains tels quels ou sous forme de farine ou de fines galettes ) pour chaque espèce d’animal, était précisée dans la Bible.  Il y avait aussi un autre type d’offrande : celui des prémices, des premiers fruits de l’année et comportant les sept espèces dont Israël se glorifiait : le blé, l’orge, les raisins, les grenades, les figues, les olives et les dattes. Par une procession, on les transportait dans l’allégresse à Jérusalem, surtout pour la fête de Pentecôte. On pouvait les apporter jusqu’à la fête de la Dédicace ou fête des lumières.  Quiconque apportait au Temple les premiers fruits de sa récolte, était tenu de faire une déclaration devant un prêtre, dont le texte se trouve dans Deutéronome 26.5-10 ( d’après le  dictionnaire encyclopédique du judaïsme. )

    L’offrande du grain (tel quel, sous forme de fleur de farine ou de galette) est vraiment le symbole de la vie terrestre de notre merveilleux Seigneur. Il s’est identifié, comme dit plus haut, à ce pain, en le transformant en pain de vie spirituel pour celui qui le mange.
    Pour nous, aujourd’hui, cette offrande étant préparée à la maison par celui qui devait la présenter sur l’autel, démontre que nous sommes participants de celle-ci. C’est ce que nous avons vécu ou compris par la révélation du Saint-Esprit, de notre Seigneur et Sauveur, dans le secret de notre chambre, qui devient ce gâteau que nous pouvons offrir au Père. C’est notre appréciation du Seigneur, notre vie de communion avec Lui, qui devient cet encens d’adoration pour le Père. Une partie était brûlée et le reste était mangé par les prêtres.
    De ma vie de communion intime avec le Seigneur, une partie est ce que je peux offrir au Père, c’est mon adoration, et une autre partie peut être ‘’mangée’’ par les prêtres que nous sommes. C’est le sacerdoce royal décrit dans 1Pierre 2.
    ‘’On ne se présentera pas à vide devant ma Face.’’ (Exode 23.15) Ce commandement est toujours valable aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous présenter à vide devant le Père. Le seul présent d’adoration que nous pouvons et devons Lui présenter est notre communion avec le Fils, ce que nous vivons avec Lui, ce que nous connaissons de Lui.
    L’offrande du grain est type et image des perfections de l’Homme Jésus, le seul Fils de l’homme. Seulement, comme c’est nous qui préparons cette offrande, elle ne peut être que le fruit de notre communion qui nous donne la révélation, par le Saint-Esprit, de notre Seigneur dans la beauté de Son humanité. Notre vécu avec le Seigneur remplit nos mains de ce gâteau ! 

Regardons ces différents types d’offrandes à partir de Lévitique 2 :

1  Lorsque quelqu’un fera à l’Eternel une offrande en don (oblation), son offrande sera de fleur de farine; il versera de l’huile dessus, et il y ajoutera de l’encens.
2  Il l’apportera aux sacrificateurs, fils d’Aaron; le sacrificateur prendra une poignée de cette fleur de farine, arrosée d’huile, avec tout l’encens, et il brûlera cela sur l’autel comme souvenir. C’est une offrande d’une agréable odeur à l’Eternel.
3  Ce qui restera de l’offrande sera pour Aaron et pour ses fils; c’est une chose très sainte parmi les offrandes consumées par le feu devant l’Eternel.

    Cette fleur de farine devait être préparée par celui qui l’offrait avec de l’huile et de l’encens. L’huile et l’encens étaient nécessaires pour que cette oblation soit agréée par le sacrificateur et donc par le Seigneur. Nous avons remarqué que l’offrant préparait cette offrande chez lui. Nous savons que la farine représente la vie parfaite de notre Seigneur, l’huile est le symbole du Saint-Esprit.
    Appliqué à nos vies, nous pouvons dire que ce que nous avons compris de la vie de notre Seigneur, révélé par la puissance de l’Esprit, devient vivant et opérant en nous. L’encens est le symbole, le type de la louange et de l’adoration. Je ne peux présenter au Père que ce que j’ai compris et vécu dans le Seigneur. C’est ma louange, mon adoration pour le Père, dans le Seigneur, par la puissance de l’Esprit saint. Nous l’avons vu plus haut.
   Cette louange exprimée oralement au sein de l’assemblée peut devenir une nourriture spirituelle pour toute l’église. Ainsi, nous nous édifions comme des pierres vivantes en exerçant notre saint sacerdoce. (1 Pierre 2) Ce qui est brûlé sur l’autel est ce que j’ai vécu avec le Seigneur. Ce qui est partagé entre les fils d’Aaron symbolise la part que je peux donner à l’église de ce que j’ai reçu ou vécu de cette fleur de farine. Je suis associé au Seigneur, mais je ne peux rien ajouter au sacrifice parfait du Seigneur.

Continuons cette lecture de Lévitique 2

4  Si tu fais une offrande de ce qui est cuit au four, qu’on se serve de fleur de farine, et que ce soient des gâteaux sans levain pétris à l’huile et des galettes sans levain arrosées d’huile.
5  Si ton offrande est un gâteau cuit à la poêle (dans le poêlon), il sera de fleur de farine pétrie à l’huile, sans levain.
6  Tu le rompras en morceaux, et tu verseras de l’huile dessus; c’est une offrande.
7  Si ton offrande est un gâteau cuit sur le gril, il sera fait de fleur de farine pétrie à l’huile.
8  Tu apporteras l’offrande qui sera faite à l’Eternel avec ces choses-là; elle sera remise au sacrificateur, qui la présentera sur l’autel.
9  Le sacrificateur en prélèvera ce qui doit être offert comme souvenir, et le brûlera sur l’autel. C’est une offrande d’une agréable odeur à l’Eternel.
10  Ce qui restera de l’offrande sera pour Aaron et pour ses fils; c’est une chose très sainte parmi les offrandes consumées par le feu devant l’Eternel.

    La première offrande décrite, dans ce passage, est celle qui est cuite au four. Elle était préparée sans levain ni miel comme toutes les offrandes mentionnées dans ce chapitre. (Verset 11) Il est à remarquer que les galettes sans levain parfois partagées dans certaines assemblées pour la cène sont percées et rayées. D’après la tradition juive, le pain qui était servi pour la Pâque devait être ainsi. Les rabbins disent que cela représente la chair de l’agneau griffée et percée pour ou par le sacrifice.
    C’est ce qu’a dit Jésus dans Jean 6, c’est un portrait de Son Corps livré en sacrifice expiatoire pour l’homme. Le côté sacrifice était encore caché à la compréhension de ceux qui l’écoutaient, mais Il est notre nourriture spirituelle par Sa croix. Il suffit de lire Esaïe 53 qui confirme cette coutume juive. Pour nous, chrétiens, c’est très  parlant ! Il a été transpercé à cause de notre iniquité, écrasé à cause de nos fautes…
    Ce qui est consumé à l’intérieur du four n’est visible pour personne. Cette offrande est le symbole du sacrifice de Christ pour nos péchés. C’est l’image de Son énorme souffrance intérieure en ce qui concerne Son esprit. C’est Gethsémané, c’est la croix lorsque notre Seigneur a été fait péché (sacrifice pour le) pour nous. Il a crié : ‘’Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?’’ Car le Père ne pouvait plus le voir. Le Père séparé du Fils par nos péchés, par mon péché ! Souffrance atroce, incompréhensible pour nous, mais bien réelle pour Celui qui nous a aimés au-delà de ce que notre intelligence peut comprendre.
    Parfois il nous arrive d’avoir des souffrances intérieures très profondes à cause de notre foi, de notre vie de disciple. Cette souffrance peu de chrétiens peuvent la comprendre, mais elle est louange et adoration pour le Père. Celles-ci ne peuvent pas être comparées à celle de Christ, oh non ! Elles sont malgré tout importantes pour avoir ce cœur de compassion qui permet un service avec beaucoup de fruits pour le Seigneur. Elles sont ma part pour Le glorifier. Paul écrivait aux Colossiens, chapitre 1 :

24  Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Eglise.

    Il ne s’agit pas des souffrances de Christ sur la croix, pour l’expiation de nos péchés, car on ne peut rien y ajouter. Son sacrifice est parfait et suffisant. Paul parle des souffrances qui accompagnent la prédication de l’Evangile, mais surtout celle concernant l’édification de l’église qui est le Corps de Christ. Ce sont des souffrances intérieures dont seul le Seigneur peut voir et en apprécier la dureté. D’ailleurs, Paul écrivait aux Galates chapitre 4 :

19  Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous,
20  je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l’inquiétude à votre sujet.

    Paul avait une souffrance intérieure très profonde car les Galates avaient été séduits par des Juifs convertis qui les enseignaient à se soumettre à toute la loi de Moïse. Ils  voulaient les obliger à observer ‘’l’ombre des choses à venir’’ alors que la réalité de ces ombres est le Seigneur. Ces Galates vivaient dans une confusion totale. Paul leur pose cette question : ‘’Qui vous a envoûtés ? Ou ensorcelés selon les traductions. Cette souffrance de Paul devait monter vers le Seigneur comme un encens. Cela n’ajoute rien au sacrifice de Christ, je veux le redire encore. Il pouvait suivre Son Seigneur dans ce four, par la souffrance endurée à cause de la confusion des Galates.
    La deuxième offrande mentionnée est celle cuite dans un poêlon. Une partie seulement de la souffrance est visible. Je pense au Seigneur lorsqu’Il a pleuré sur Jérusalem. (Luc 19.41-44) Il savait que ce peuple, le Sien, allait au-devant de tribulations énormes. Ce salut était caché aux yeux des enfants d’Israël comme l’avaient annoncé des prophètes. Oh ! la souffrance intérieure du Seigneur, appelée ‘’le labeur de Son âme’’ par la Bible ! Les disciples étaient témoins de Ses pleurs, mais ils ne pouvaient vraiment comprendre ce qui torturait ainsi le cœur de notre Seigneur. Il a de même pleuré devant le tombeau de Lazare, même s’Il savait que celui-ci ressusciterait. C’est une souffrance émotionnelle, profonde, psychologique qui ne transparaît que partiellement au regard des témoins. Il a pleuré sur les ravages de la condition humaine, à cause du péché, seul le Père a pu Le comprendre et soutenir Son Fils béni. Ceux qui étaient à ses côtés ont pu discerner une partie de cette souffrance, bien plus profonde que ce qui était visible par Ses pleurs.
    Cette offrande était partiellement visible, seule une personne placée au-dessus du poêlon pouvait voir entièrement la cuisson de cette galette. Dieu domine tout, Lui seul discerne cette souffrance entièrement. Il arrive, parfois des situations telles que ceux qui nous entourent peuvent en percevoir une partie et compatir à cause de ce qui transparaît de notre combat interne. Seul, le Seigneur sait et peut nous donner la consolation. C’est aussi de l’encens qui monte en adoration vers le Seigneur.
    La dernière offrande mentionnée est celle qui est cuite sur le gril. Celle-ci est visible entièrement. C’est le symbole des souffrances de notre Seigneur, humilié durant son arrestation, exposé sur la croix aux yeux de tout le peuple. Il suffit de lire dans les Evangiles le récit de l’arrestation et de tout ce qui a suivi. Il a été injurié, on s’est moqué de Lui, Il a été couronné d’épines, Il a été flagellé et surtout, tous l’ont vu en agonie sur la croix jusqu’à ce qu’Il expire. C’est cette galette azyme percée et griffée qui est devenue notre nourriture spirituelle. C’est l’offrande cuite sur le gril. C’est la souffrance physique, bien visible aux yeux de tous de notre Seigneur. Il a été exécuté par les Romains sous la pression des Juifs. Il a été cloué à la croix pour mon, notre péché, nos iniquités.
    Lorsque les Romains l’ont flagellé, couronné d’épines c’est pour mon, notre péché. Lorsque les Romains l’ont cloué sur la croix, qu’Il a eu ces clous, moi, j’ai eu mon salut, nous avons eu notre salut…et Lui, les clous. Il a tout supporté, le jugement, la condamnation à ma place. Le Juste pour l’injuste a tout subi ; C’est beau, c’est l’offrande cuite sur le gril.
    Nous aussi, nous pouvons être sur le gril à cause de notre fidélité au Seigneur. Ce sont des situations visibles aux yeux de tous et qui peuvent se changer en louanges par ceux qui sont témoins de ces tribulations de leur frère ou sœur en Christ. Pour ceux qui vivent ces situations extrêmes, ce sont des louanges et de l’adoration pour le Père.
     La vie de Paul illustre bien ces offrandes diverse de grain. (ou galette ou fleur de farine) Il a présenté, par son ministère, des galettes parfois cuites au four, parfois dans le poêlon et parfois sur le gril. Lisons quelques versets de sa deuxième lettre aux Corinthiens :

22  Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d’Abraham? Moi aussi.
23  Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort,
24  cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un,
25  trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme.
26  Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères.
27  J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.
28  Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Eglises.
29  Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle?
30  S’il faut se glorifier, c’est de ma faiblesse que je me glorifierai!
31  Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point!…  (Chapitre 11)

    Je pense que dans cette description de la vie difficile et tumultueuse de l’apôtre, nous avons, la description de la réalité de ces trois offrandes. Il est un exemple à suivre ! D’ailleurs, il a écrit aux Corinthiens dans sa première lettre : ‘’Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même de Christ.’’ C’est l’offrande du grain !

    Nous devons examiner, à présent, l’offrande des prémices, celle qui était présentée le lendemain de la Pâque. Deux sortes de prémices sont décrites dans Lévitique 2. Le verset 12 indique que cette oblation ne peut pas être brûlée sur l’autel. Au verset 14 il est présenté un autre type de prémices, celui du grain rôti et des premiers fruits. Lisons ces versets :

11  Aucune, des offrandes que vous présenterez à l’Eternel, ne sera faite avec du levain; car vous ne brûlerez rien qui contienne du levain ou du miel parmi les offrandes consumées par le feu devant l’Eternel.
12  Vous pourrez en offrir à l’Eternel comme offrande des prémices; mais il n’en sera point présenté sur l’autel comme offrande d’une agréable odeur.
13  Tu mettras du sel sur toutes tes offrandes; tu ne laisseras point ton offrande manquer de sel, signe de l’alliance de ton Dieu; sur toutes tes offrandes tu mettras du sel.
14  Si tu fais à l’Eternel une offrande des prémices, tu présenteras des épis nouveaux, rôtis au feu et broyés, comme offrande de tes prémices.
15  Tu verseras de l’huile dessus, et tu y ajouteras de l’encens; c’est une offrande.
16  Le sacrificateur brûlera comme souvenir une portion des épis broyés et de l’huile, avec tout l’encens. C’est une offrande consumée par le feu devant l’Eternel.

    En premier dans le verset 11, l’Eternel formule deux interdictions au sujet de ces offrandes le levain et le miel. Nous savons, par l’enseignement de notre Seigneur que le levain est l’image de la fausse religion, de tout ce qui est hypocrite au nom de la foi ou du Seigneur. Il a demandé de nous méfier du levain des pharisiens. Les églises en ont souvent dans leur sein. La seule façon de les confondre est de faire passer au crible de la Parole ce que ces personnes partagent, font ou vivent. La Parole est l’étalon !
    Le miel représente tout ce qui réjouit l’âme. Le miel est bon à condition de n’en manger que ce qui est nécessaire. Ce sont les affections naturelles, tout ce qui est fondé sur ces relations affectives qui peuvent nous guider en oubliant la Parole. Elles ne sont pas la communion fraternelle, mais plutôt le désir d’être avec ceux que nous préférons et ainsi en méprisant les autres membres de l’église. C’est la formations de clans ! 
    C’est aussi être laxiste avec par exemple nos enfants. Juste un exemple : Oh ! Ne punissez pas ce petit, il est si gentil ! Puis un jour se sont les policiers qui viennent frapper à votre porte pour vous avertir que le petit a dérapé. La Bible dit : ‘’Celui qui ménage le bâton a de la haine pour son fils, mais celui qui l’aime cherche à le corriger.’’  Il n’est pas question de torturer nos enfants, mais de les éduquer. (Lire aussi Hébreux 12.5-11)
    C'est aussi le symbole de la Parole de Dieu. Lorsque le prophète Ézéchiel a été envoyé vers les déportés pour les avertir, il doit d'abord manger un rouleau écrit en dedans et en dehors (2.9) Ce rouleau était doux comme du miel (3.1) mais il est devenu amer dans les entrailles du prophète. Il s'est retrouvé au milieu des déportés, après avoir été enlevé par un esprit. Il était irrité et furieux et il est demeuré prostré et accablé sept jours avant de pouvoir prophétiser. (3.14-17) La même situation se retrouve avec Jean dans l'Apocalypse. Il mange le petit livre doux comme du miel, mais ses entrailles étaient remplies d'amertume. La Parole est miel, mais le travail qu'elle opère en nous est souvent dur mais efficace pour notre avancement spirituel. La Parole qui n'est que miel conduit à des impasses et à la confusion

    Au verset 12, il est question de la fête des prémices, qui était célébrée le lendemain de la Pâque. Ce jour-là, à l’aube du dimanche, le grand prêtre se rendait dans la vallée du Cédron et il coupait une gerbe d’orge afin de venir la présenter devant l’autel à l’Eternel. Elle était simplement présentée, sans la faire passer par le feu de l’autel.
    Ce même jour, après avoir été crucifié et enseveli, le Seigneur ressuscitait des morts. Les quatre évangiles affirment que Jésus est ressuscité à l’aube du premier jour de la semaine. Paul écrit dans 1Corinthiens 15.20 que Jésus est les prémices de ceux qui sont morts. La gerbe d’orge des prémices ne pouvait pas être brûlée sur l’autel puisqu’elle est, en symbole, Christ ressuscité. Jésus est ces Prémices ! Le Ressuscité. Il suffit de lire Hébreux 9.28 : Christ s’est offert une seule fois….. ou Hébreux 10.10 : …l’offrande du corps de Christ, une fois pour toutes… et verset 14 : car par une seule offrande… Christ ressuscité ne peut plus passer par l'autel des holocaustes! A chacun d’aller plus en profondeur des richesses de la Parle de Dieu !
    A la Pentecôte, le grain pouvait être rôti. On versait de l’huile dessus et on y mettait de l’encens. Il est précisé que c’est du blé broyé car la récolte de l’orge était déjà finie.  Comme nous avons vu au début de notre méditation, les premiers fruits étaient aussi apportés pour être présentés, selon un rituel précis, à l’Eternel.
   Deux pains étaient présentés devant l’Eternel, avec du levain. D’après les commentaires de nombreux exégètes chrétiens, ces deux pains nous représentent. Nous sommes encore imparfaits, mais entièrement couverts par le Sang de notre Agneau céleste. Nous sommes agréés à cause du sacrifice ineffable de l’Agneau. Nous devons sans cesse ‘’laver notre robe’’, nous débarrasser de nos souillures contractées durant notre marche ici-bas. Ces pains étaient présentés par le prêtre sans passer sur l’autel des holocaustes.
   Nous pouvons voir que brûle en odeur agréable sur l’autel tout ce qui représente les perfections de l’Homme Jésus, notre Agneau, uniquement ce qui est du Seigneur. Nous sommes au bénéfice de son sacrifice. Seul, Christ peut être offert sur l’autel ! Nous avons le pardon, mais il est impossible que nous puissions nous trouver unis à Christ sur l’autel. Nous jouissons de toute la justice de Dieu, étant graciés de nos iniquités, mais hors l’autel.
   Certains Juifs messianiques disent que ces deux pains sont en symbole, les deux tables de la loi. Je ne comprends pas comment ceux-ci arrivent à le démontrer par la Parole. Il y a des coutumes qui peuvent expliquer cette interprétation. Je le signale simplement car il est bon de connaître les différentes interprétations de ces passages de la Parole.
    Sur toutes les offrandes en libation, le sel était obligatoire. Il est le symbole de l’alliance de Dieu avec son peuple. Dans la Bible nous trouvons, selon les traductions, :Alliance inviolable, mais la traduction littérale est ‘’Alliance de sel’’ (ex. 2Chroniques 13.5)
    Le sel est aussi le symbole des conséquences du jugement, sur les œuvres de la chair, sur le péché, sur l’iniquité. Le jugement de Dieu est tombé sur Sodome et Gomorrhe. Il est écrit dans Sophonie 2, au sujet du jugement sur Moab et Ammon (descendants des fils incestueux de Loth) :

9  C’est pourquoi, je suis vivant! dit l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël, Moab sera comme Sodome, et les enfants d’Ammon comme Gomorrhe, Un lieu couvert de ronces, une mine de sel, un désert pour toujours.
10  Cela leur arrivera pour leur orgueil, Parce qu’ils ont insulté et traité avec arrogance Le peuple de l’Eternel des armées.

    Le jugement, ici sur l’orgueil, produit ce sel. Lorsqu’un chrétien vient pour présenter son offrande au Père, au sein de l’assemblée ou dans le secret de sa chambre, s’il a su juger ses manquements, les confesser et les abandonner, il a du sel en lui-même. Il peut ‘’offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ.’’ (1Pierre 2.5)

    Il reste à regarder les libations et à méditer sur la signification spirituelle pour nous, de ce rite sacrificiel.
   La libation n’avait lieu qu’avec l’offrande de fleur de farine, qui accompagnait tous les holocaustes (saut peut-être celui de lévitique 2.16.) Tous les sacrifices d’actions de grâces relatifs au naziréat, aux vœux ou aux offrandes volontaires comportaient des libations (Nombres 15.1-12.) Les sacrifices de culpabilité et d’expiation se présentaient sans libations.
(nouveau dictionnaire biblique 1979 éditions Emmaüs)
    Par la pensée de Paul, nous pouvons comprendre ce qu’est la libation pour nous aujourd’hui :

17  Et même si je sers de libation pour le sacrifice et pour le service (l’offrande)  de votre foi, je m’en réjouis, et je me réjouis avec vous tous.

     Ici, tout est mentionné : le sacrifice, c’est Christ, le service de la foi des Philippiens, c’est leur offrande, la vie de Paul, c’est l’oblation. L’oblation était répandue sur le bord de l’autel. D’autres affirment qu’elle était répandue autour de l’autel. Ce vin est le symbole de la joie. Il est écrit dans le Psaume 104  : ‘’le vin qui réjouit le cœur de l’homme.’’ Ce qui réjouissait le cœur de Paul est l’annonce de l’Evangile qui progressait et l’amour que leur avait témoigné les Philippiens en pourvoyant à ses besoins. Ce vin, c’est aussi sa vie entièrement consacrée à la volonté du Seigneur, vie dont il ne fait aucun cas afin de Le servir. Sa vie peut être définie comme une oblation de vin à la gloire de son Maître.
    Il le dira dans sa deuxième lettre à Timothée. Il attendait dans la paix ce moment où, par sa mort –comme par sa vie- il allait glorifier le Seigneur. ‘’Car pour moi, me voici déjà offert en libation…’’ (2Timothée 4.6) Sa vie a été une perpétuelle libation, ainsi que sa mort !  
   
   C’est une courte méditation sur ces offrandes et libations. Il y a sûrement beaucoup d’autres choses à comprendre de ce passage de Ecritures. A chacun de creuser !


jcb