dimanche 3 février 2013

Fondations éternelles de Théodore Austin-Sparks (1956)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2008)
Édition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières
I. Jésus-Christ, le fondement
II. Le naturel et le spirituel 
III. Pourquoi les fondations doivent-elles être solides ? 
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I - JÉSUS-CHRIST, LE FONDEMENT

« Si les fondements (fondations) sont renversés, le juste, que ferait-il ? » (Psaume 11:3).

« Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus- Christ » (1 Corinthiens 3:11).

« Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout avec ses paroles qui lui servent de sceau… » (2 Timothée 2:19).

    En nous référant à ce Psaume 11, nous ne pouvons être sûrs de la date exacte à laquelle il a été écrit, mais il est certain qu’il correspond à une période de vives tensions, de circonstances très difficiles, et la position de David était très délicate ; d’un point de vue humain, périlleuse, pleine de catastrophes à venir. C’était une période où quelles que soient les fondations, elles étaient très durement attaquées et par voie de conséquence, humainement parlant, elles étaient considérées comme détruites. David était pris dans le tourbillon de ce tumulte, rempli d’évènements extérieurs qui prouvaient que la situation était sans espoir. Bien que, dans son for intérieur, rien ne pouvait laisser prise à ce désespoir, une réalité simple et inexpliquée faisait dire à son cœur : il n’en est pas ainsi. A cause des apparences et des évidences extérieures, David reçut le conseil de prendre la fuite, d’abandonner la situation pour sauver la face, pour sauver sa vie : fuir dans la montagne, se réfugier quelque part en sécurité.
   Une montagne peut apparaître quelque fois comme un lieu très sûr. D’un point de vue spirituel, ce n’est pas toujours le cas : et voilà une de ces situations où, même si la montagne semble être un endroit sûr, elle est en fait un point faible si le fait de se cacher est le résultat de la crainte. Ils avaient conseillé à David de fuir dans la montagne pour s’y réfugier, et David refusa le conseil en disant : « C’est en l’Éternel que je cherche mon refuge… ».
    En étudiant les Psaumes 10 et 11, nous découvrons qu’un méchant homme, ou plusieurs méchants hommes occupaient le pouvoir. Le Psaume 10 fait six ou sept fois référence au méchant. Peu importe qui il était, ou qui ils étaient, ils occupaient une position de grand pouvoir, ils menaçaient l’héritage divin jusque dans ses fondations.
    Au milieu de toute cette situation, une seule question émergea : « Si les fondements sont renversés, le juste, que ferait-il ? ». Ceci ne veut pas dire que David avait déjà reconnu que les fondements étaient renversés, mais ils répondaient en quelque sorte à la crainte qui s’était emparée de ses amis. Si David a choisi délibérément de rentrer dans cette considération, c’est qu’il voulait faire réfléchir ses amis sur cette éventualité, car celui-ci n’avait jamais cédé au doute
et au fatalisme. La réponse à cette question est évidente : « Rien ».
    Si les fondations sont détruites, le juste ne pourra rien faire, car la situation est sans espoir ; donc, le conseil de ces hommes est bon. Abandonner la situation et établir des bases de sécurité terrestre, laisser tomber et abandonner ta vision qui était mauvaise, qui ne te sert plus à rien. « Si les fondations..», en dépit de toutes les apparences, sont-elles vraiment détruites ?
   Peu importe comment les choses vont et ce que les hommes disent de cette situation désespérée, et conformément à la puissance du diable et à ses tactiques, les fondations sont-elles détruites ? Il y a-t-il une raison pour abandonner la vision ? Aurions-nous dû prendre une route plus sûre et assurer nos arrières dans cette situation si précaire ?
    Il est certain que tous ceux qui pensent et qui discernent intérieurement la situation présente, ont déjà saisi le sens profond de ce psaume et de ce verset. Sans aucun doute, nous avons affaire à un extraordinaire assaut de l’Ennemi contre les fondations ; les fondations de l’héritage divin sont férocement, impitoyablement et traîtreusement attaquées – car vous noterez tous les éléments de traîtrise et de déloyauté associés à l’activité de l’Ennemi dans ce psaume. Il tire dans les ténèbres. Il n’agit pas au grand jour, il n’est pas combattant, il est meurtrier. Il se cache. Il ne s’engage pas dans un combat loyal. Son antagonisme, sa traîtrise sont dirigés vers les fondements même de la vie du peuple de Dieu.
    Il y a deux manières d’envisager cette question de la destruction des fondations. Dans un sens absolu, c’est une totale impossibilité. Il est impossible de détruire les fondations. Les deux autres passages bibliques le confirment.

«Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ»

    Ce fondement peut-il être détruit ? Jamais. Tout a été permis pour tester sa puissance de destruction contre Lui, chaque marteau de rancune et de traîtrise sataniques est tombé sur cette enclume et cette enclume a brisé ce marteau et est demeurée sans aucune trace : « Néanmoins le solide fondement de Dieu reste debout… ». Donc de ce point de vue, le vrai, les fondations ne peuvent être détruites.
    Mais il y a un autre point de vue qui doit être considéré car il peut amener à une destruction virtuelle de la fondation, pas une destruction réelle, mais virtuelle dans son effet. C’est-à-dire que l’Ennemi s’acharne tant contre les fondations pour leur destruction, qu’il fait tout son possible pour faire en sorte que le peuple de Dieu bâtisse une superstructure de profession d’une soi-disant vie chrétienne, d’une relation avec Dieu sans aucun fondement du tout. Et ceci est une tromperie qui cause un désastre inexprimable, parce que tous ceux qui agissent ainsi sont destinés à tomber, à chuter, et ensuite ils le reprochent à Dieu.
    L’Ennemi se rue d’un coup dans leurs pensées en disant : « Tu as mis ta confiance en Dieu ; Il t’a abandonné ». Dans ce sens, les fondations sont détruites, elles sont nulles et sans effet parce que mises de côté. Nous pouvons constater cela à une grande échelle aujourd’hui. C’est à partir de ces deux points de vue, que nous allons voir plus précisément cette première proposition : « Si les fondations sont détruites, le juste, que fera-t-il ? ».
    Il nous faut tout d’abord prêter une grande attention au fait de bien avoir la fondation de Dieu. Cette fondation deviendra imprenable et indestructible une fois établie, mais il est d’une importance primordiale de posséder la fondation de Dieu et que celle-ci soit bien établie. Si ce n’est pas le cas, la situation est entièrement désespérée.
    Nous entrons dans la période de l’histoire du monde où les fondations de la foi vont être soumises à l’épreuve finale. L’accent aujourd’hui est mis par Dieu sur l’état de Son propre peuple. Il centre Son attention sur Son peuple.
    Pendant de longues périodes, Son attention était dirigée pour Son peuple sur les multitudes des perdus ; il y a eu de grands rassemblements pour l'Évangile  Il se pourrait bien que l’accent soit mis sur le rassemblement des brebis perdues, Il n’ignore pas cette oeuvre et fera en sorte que nous ne l’oublions pas non plus.
    Mais celui ou celle qui a bien discerné la situation actuelle, a vu que la préoccupation divine principale pour laquelle Il s’est donné Lui-même, n’est pas le rassemblement des âmes perdues mais un mouvement initié par Lui pour toucher le cœur de Son peuple, pour le rendre affamé, faible et dans le besoin au travers d’une mise à l’épreuve. Êtes-vous face à des temps d’épreuves et de tests spirituels ? Trouvez-vous plus facile aujourd’hui de vivre comme chrétien qu’auparavant ?
    Si nous sommes honnêtes nous répondrons : Non. C’est sûrement plus difficile maintenant et nos vies spirituelles sont rarement dispensées d’épreuves ; au contraire, nous sommes constamment mis à l’épreuve et chaque test se révèle plus sérieux que le précédent.
    Le Seigneur se concentre sur Son peuple ; son but est de revenir aux fondations et le diable veille en particulier à ce que les chrétiens n’aient aucune fondation. Ce qui explique que beaucoup de mouvements ou de courants actuels sont dénués de fondations. Nous en arrivons progressivement à un temps où nos fondations subissent l’épreuve finale.
    La question capitale est de savoir si chacun d’entre nous avons les fondations adéquates, suffisamment établies comme base de notre foi. La vie spirituelle superficielle ne dure pas longtemps, elle s’évanouit et disparaît. Les vents de Dieu vont souffler et nous verrons si nos racines sont profondes ou pas.
    C’est pourquoi il est nécessaire de reconsidérer nos fondations. Et puis, d’un autre côté, il y a une autre approche :la fondation étant posée, quelque soient les apparences, les circonstances, l’opinion humaine, il n’y a aucune raison d’abandonner la vision. Il y a comme un vent de désespoir qui s’abat sur nos conditions spirituelles, et David lui-même n’en a pas été exempt.
    Nous connaissons tous les suggestions qui nous sont faites : « Tu cherches à accomplir l’impossible ; ton plan est irréalisable. Tu t’es fixé un but impossible à atteindre. Tu es un idéaliste, ce n’est pas viable, c’est totalement utopique.
    Regarde les dégâts que l’Ennemi a faits, particulièrement là où de très bonnes choses avaient pu se réaliser par Christ au milieu du peuple de Dieu et contemple la catastrophe ! Nous sommes faibles et démunis face à tout ça : regarde un peu l’état spirituel du peuple de Dieu ! La plupart n’ont aucune faim, aucune soif spirituelles ; ils se contentent de leur formalisme religieux. Et même ceux qui semblent avoir faim spirituellement, quand ils sont face à l’épreuve, ils ne veulent pas payer le prix. Quelque part, la main de la tradition et du système les atteint au moment même où ils vont de l’avant avec le Seigneur et ont montré un vif désir de faire sa volonté, quelque chose se produit, une subtilité de l’Ennemi, une tromperie de l’Adversaire, une crainte à l’intérieur d’eux-mêmes et cette main les repousse en arrière… Tu ferais mieux de laisser tomber ta vision et de viser beaucoup plus bas. Tu as visé beaucoup trop haut, la situation est désespérée, abandonne!».
    Je suppose que la majorité d’entre nous ont connu cette situation. Le Seigneur Jésus l’a bien connue : ce fut toute la somme de sa tentation de 40 jours et 40 nuits dans le désert. Il avait pénétré dans la sphère la plus élevée que le monde ait connue, et le but de l’Ennemi était de le faire tomber et le faire descendre, par la suggestion, la ruse, l’argumentation, à un niveau inférieur. Il lui aurait dit : « Ta voie est impossible à suivre ; assure le chemin sous tes pas ». Il aurait fait que Jésus s’écarte de sa route. Toute la question en présence de tels arguments était : « Les fondations sont-elles détruites ? ». Si c’est le cas, alors c’est un bon conseil et il aurait mieux valu laisser tomber ; si ce n’est pas le cas, alors il n’y a aucune raison d’abandonner la vision.
    Les fondations sont-elles détruites ? Considérons la question d’un point de vue pratique. Dieu a-t-Il posé une fondation ? Nous pouvons en poser plusieurs pour s’apercevoir qu’elle ne sont pas bonnes. La question est : Dieu a-t-Il posé une fondation ? La Bible nous dit clairement que oui. Dieu a-t-Il posé une fondation sans prévoir une infrastructure ? Si Dieu a posé une fondation et que celle-ci est indestructible, Il prévoit qu’une construction soit faite sur ce fondement. L’intention de Dieu pourrait-elle être contrecarrée par l’Ennemi ?
   Pas davantage que sa fondation ne peut être détruite ! Il remplira son objectif. Quelle est cette fondation ? Jésus-Christ. Il est à présent hors de portée de toutes les forces de destruction. Qu’est-ce que l’infrastructure de Dieu ? Christ. Appelez le par d’autres noms si vous le souhaitez : l’Eglise qui est son Corps, la compagnie qui est conforme à l’image de Son Fils ; mais peu importe les termes, il est dans l’intention de Dieu que Christ soit manifesté en plénitude dans ses saints. Ce qui ne peut être ni détruit, ni renversé.
    Si nous pensons à l’infrastructure en termes de mouvement, d’organisation,
de formalisation d’un système d’œuvre ou d’entreprise chrétiennes, nous avons alors une fausse conception de l’infrastructure de Dieu. Celle-ci est l’ensemble des saints qui grandissent à l’image de Son Fils et comme Christ demeure, le plan de Dieu au sujet de ceux qui sont à Christ demeure également, ce plan ne pourra jamais être vaincu. Si nous nous sommes consacrés à voir quelque chose d’achevé sur terre avec succès, alors nous en arriverons au point où le conseil sera un bon conseil pour partir et abandonner, et nous serions fous de nous y accrocher.
    Mais, si nous nous sommes consacrés à présenter chaque être humain dans la perfection de Christ, nous ne sommes pas sur une voie sans issue. C’est l’intention divine, fixée et établie dès avant la fondation du monde avec ses changements et son diable. « Les oeuvres furent achevées depuis la fondation du monde ».
    Essayez-vous d’accomplir des oeuvres pour le Seigneur ? Tentez-vous d’accroître l’œuvre du seigneur ? Abandonnez. Entrez dans les oeuvres qui ont déjà été accomplies et vous aurez une route dégagée devant vous. Si vous êtes en train de contempler un appel que le Seigneur vous a adressé pour Le servir, laissez-moi vous dire le secret pour y entrer, pour y triompher à l’autre bout, avec du fruit.
    Oui, certainement – vous ne le verrez pas – mais vous le ferez. Commencez à dire : «Seigneur, tout cela s’est accompli avant que le monde fut ; j’entre dans ce qui a été fait et je travaille avec Toi dans la réalisation de la chose accomplie. Je vais entrer dans la chose qui a été faite dans l’éternité, selon les conseils de Dieu, en relation avec ce service spécifique. J’y pénètre par la foi, issu du plan établi par Dieu dans l’éternité ».
    Et vous porterez du fruit dans ce ministère. Dieu ne vous enverra jamais nulle part par Son Esprit sans qu’il y ait de fruit. Peut-être ne le voyez vous pas maintenant, mais vous le verrez plus tard ; Dieu sait. Il oeuvre sur un accomplissement connu. Il dit à un apôtre qu’il guide vers une cité païenne méchante et corrompue :

« N’aie pas peur… car j’ai un peuple nombreux dans cette ville ». Non pas : « J’aurai un peuple nombreux dans cette ville » mais « j’ai… ». « Seigneur, quand le susciteras-tu ? ». «Avant même que tu existes et que le monde fut ! ».    C’est le principe de Dieu.

    La nécessité de faire les oeuvres du Seigneur et de vivre une vie dirigée par l’Esprit. C’est-à-dire avoir une fondation où aucun argument de désespoir et d’abandon ne tient, parce que nous sommes établis sur quelque chose de solide qui ne peut être détruit.
    Oh, connaître une vie fondée sur cela ; notre foi pour le salut, tout notre service, notre ministère fondé sur cela. Oh, être délivré des choses qui venant de l’homme, même religieusement, ne tiendront pas face à l’épreuve ; et être conduit vers les choses qui sont de Dieu et qui passeront toutes les épreuves : « …la solide fondation de Dieu tient ferme », elle ne peut se détruire. Il n’y a aucune raison d’abandonner. Il y aura des temps de test et d’épreuve sévères où le conseil de nos propres cœurs nous suggérera de fuir, d’abandonner, de renoncer, mais c’est le conseil de la crainte.
   La crainte ne voit jamais tout. La crainte ne voit qu’une chose, la chose présente et est aveugle sur tous les autres facteurs. En ce qui concerne les espions qui sont entrés la première fois dans le pays, la crainte a fait qu’ils n’ont vu que les difficultés et ont été aveugles par rapport à Dieu. La foi voit toutes les difficultés et, même si la foi ne voit peut-être pas Dieu comme immanent, elle Le voit toujours comme transcendant.
    La crainte est à courte vue. La crainte est très limitée dans sa compréhension, son conseil était : « Fuyez… dans la montagne ». Pourquoi ? « Eh bien, considérons la situation, comment elle se présente. N’est-ce pas évident que vous êtes sur une mauvaise voie et que l’Ennemi fait ce qu’il veut ? ». La crainte pourrait nous le faire dire souvent, mais David avait une autre perspective, celle de la foi, et il a dit : « En l’Eternel, je trouve refuge. Comment pourrais-je dire à mon âme : fuis comme un oiseau vers la montagne ? » (Psaume 11:1).
    La foi voit que le fondement divin ne peut être ébranlé, ne peut être détruit, et malgré les apparences, la foi voit au-delà des apparences, au-delà des circonstances, s’agrippe au Seigneur, fait de Lui son refuge et passe au travers.
    Certaines personnes ont suggéré que le Psaume 11 fut écrit par David le jour où il fut poursuivi par Saül. Je ne vois pas bien comment car quand Saül a persécuté David, ce dernier prit la fuite, et il est dit ici qu’il ne fuira pas. D’autres personnes disent que ce psaume fut écrit lors de la traîtrise d’Absalom et que le conseil donné à David était de fuir ; c’est ce qu’il a fait en la circonstance, mais ici il est dit qu’il n’a pas pris la fuite, c’est un fait établi.
    Pourquoi n’a-t-il pas fui et abandonné cette situation en disant : « Oui, tu as raison, il a causé une catastrophe, il a atteint la fondation même des choses ; j’aurais mieux fait d’offrir moins de résistance ». Pourquoi n’a-t-il pas adopté cette attitude ? Simplement parce que les yeux de son cœur étaient fixés sur l’Eternel et son service n’était pas motivé par des intérêts personnels ; pas  d’organisation, pas de société, pas de mouvement auxquels s’attacher, de telle sorte que si cela éclatait en morceaux, sa vie entière serait partie avec. Non, c’était le Seigneur. C’est merveilleux d’être avec le Seigneur, d’être délivré des choses sans importance et d’être unis avec Lui dans Son Plan. Qu’en est-il si tout le reste part en fumée ? Cela n’a pas d’importance pour vous, ce n’est pas ce sur quoi votre coeur est attaché. Ce qui comptait pour vous n’était pas quelque chose de temporaire, ici bas sur terre, c’était quelque chose de spirituel et d’éternel et rien ne peut le détruire.
    La question cruciale est que vous et moi devons être fondés sur l’objectif divin. La chose qui détermine toute notre vie, toute notre activité doit être l’objectif de Dieu. Quel est-il ? Qu’il soit, une fois pour toutes, très clair que l’objectif de Dieu n’est pas ancré ni attaché à cette terre, même si son Nom est dessus. Tout ce qui se rattache à la terre appartient à la terre. L’objectif de Dieu est de laisser une empreinte spirituelle dans la vie de Son peuple ; quelque chose qui grandit et s’élargit en rapport avec Son Fils – la croissance de Christ. Le reste n’a aucune espèce d’importance. Ce qui importe c’est que les hommes et les femmes soient perfectionnés en Christ. Nous ne sommes pas là pour abaisser et dévaloriser quelque chose, pour ensuite attirer des hommes et des femmes à s’attacher à quelque chose. Nous ne sommes pas là pour faire la promotion d’un enseignement et y faire adhérer les gens.
    Si vous lisez le Nouveau Testament, vous constaterez que les gens se rassemblaient parce qu’ils étaient déjà dans l’unité de l’Esprit. Nous serions déçus et découragés si nous tentions de faire adopter et accepter quelque chose par des gens. Par la puissance du Saint-Esprit, rendons témoignage, laissons le Seigneur faire Son oeuvre dans nos cœurs, et quand Il fait son travail dans nos cœurs, nous serons attachés et soudés les uns aux autres. Vous aurez l’expression de l’Eglise, ici sur la terre, comme un résultat de l’œuvre accomplie intérieurement et non pas dans quelque chose que vous avez apporté ensemble, même par un enseignement, un témoignage, ou un système appelé « communauté ». Soyons prudents si nous pensons pouvoir nous joindre à une communauté. La communion est quelque chose qui existe ; elle est le résultat de quelque chose d’intérieur.
    Pour résumer, l’objectif est d’avoir une vie intérieure en Dieu, et si nous suivons cette voie-là, nous sommes sur un fondement qui ne peut être détruit. Si votre objectif est quelque chose d’autre, une forme ou une organisation extérieure, vous êtes sur une voie de destruction, de souffrance et de brisement.
    C’est pourquoi, il y a tant de divisions et de séparations. Ici nous voyons quelque chose de pur qui s’est opéré dans certaines vies, et parce qu’il s’est passé la même chose dans ces différentes vies, ils sont ensemble dans une belle unité, et ils représentent bien le Seigneur ; mais, par la suite, d’autres personnes essayent de se joindre, de s’y rattacher et d’accepter l’enseignement dispensé. Puis une autre génération arrive et reprend l’enseignement de la génération précédente, et la chose n’a pas été faite dans les personnes qui y ont adhéré, et peu à peu, une tradition, une doctrine s’installent, mais sans l’œuvre intérieure. Que se passe-t-il ? Peu de temps après, la division s’opère, puis des divisions continuelles… Vous ne pouvez diviser une chose qui est la chose unique que Christ accomplit dans chaque cœur, qui produit la communion, qui est indestructible.
    Mais si c’est simplement quelque chose d’extérieur, d’historique, de traditionnel, de doctrinal, elle peut être divisée en autant de fragments qu’il y a de personnes. La fondation est Jésus-Christ, et Jésus-Christ dans le cœur, qui grandit, se développe et est pleinement formé dans les chrétiens. Christ, en nous le fondement : c’est une voie indestructible.
    Nous devrions être bien plus préoccupés par la croissance spirituelle les uns des autres. Tout doit être aligné à l’objectif de croissance spirituelle de l’autre. Tout le reste, ce qui est juste et bon, suivra ; toute espèce de manifestation extérieure en sera la conséquence, mais c’est la base : notre développement spirituel mutuel, la croissance de Christ, qu’aucune activité ou tromperie de l’enfer ne peuvent détruire. C’est la fondation de Dieu en nous qui tient ferme.

II - LE NATUREL ET LE SPIRITUEL

« C’est en l’Eternel que je me réfugie, comment peut-on me dire : fuis dans tes montagnes comme un oiseau ? Car voici que les méchants bandent l’arc et ajustent leur flèche pour tirer dans l’obscurité sur ceux dont le cœur est droit. Quand les fondements même sont renversés, le juste, que ferait-il ? L’Éternel est dans son saint temple, Il a son trône dans les cieux ; Ses yeux regardent, ses paupières sondent les êtres humains » (Psaume 11:1-4).

« Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne la garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le Jour la fera connaître parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la perte ; pour lui il sera sauvé, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un
détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint et c’est ce que vous êtes » (1 Corinthiens 3:9-17).

    Considérons un troisième point sur les fondations. Dans la première lettre aux Corinthiens, nous trouvons un autre moyen par lequel les fondements peuvent, dans une certaine mesure, être détruits. C’est par ce qui est posé sur eux, le bâtiment qui y est construit. Ils ne sont pas à proprement dit détruits par ce moyen, mais ils sont privés de leur valeur suprême, et donc détruits dans leur nature même.
    Vous verrez mieux ce que ça signifie en considérant les paroles de l’Apôtre :
« J’ai posé une fondation et quelqu’un d’autre a bâti dessus. Mais que chacun prenne garde à la façon dont il a bâti dessus ». Ensuite Paul propose que certains construisent avec certains matériaux et que d’autres construisent avec d’autres matériaux. Puis un feu venant de Dieu vient tester cette infrastructure ; et les matériaux en bois, en paille et en chaume disparaissent en fumée, et quand tout a disparu, la question se pose : « Quelle était la valeur de cette fondation si quand tout a été dit et tout a été fait, il ne reste plus rien ? ». De cette manière, la fondation, dans toute sa signification et dans toute sa valeur, est détruite.
    L’apôtre nous dit que ceux qui font cela peuvent être sauvés, et parce qu’ils ont Christ, la fondation demeure ; ils ne perdront sans doute pas leur salut, mais ils n’ont pas été sauvés juste pour l’être. Christ n’est pas venu habiter en eux juste pour être présent. Il n’était pas seulement là pour rester une fondation.
    Une fondation suppose implicitement, nécessairement, une structure. Une fondation n’est pas justifiée si aucune structure n’existe. La structure justifie l’existence d’une fondation.
    Que penseriez-vous d’un constructeur qui va ici et là pour poser des fondations, et vous parcourriez la terre pour ne voir que des fondations. Vous diriez : « Ce gars ne justifie ni son existence ni son travail. La seule raison de toutes ces fondations est de bâtir quelque chose dessus ».
    La raison, la justification de notre salut, est qu’il existe une structure ; car notre salut l’implique, et notre salut n’est pas justifié tant que la construction de Dieu n’existe pas. La raison pour laquelle Dieu nous a sauvés, c’est Sa construction. C’est la justification de la grâce de Dieu. Ainsi, l’apôtre continue sur le thème du temple de Dieu « Nous sommes l’édifice de Dieu».
    Ce que nous allons mettre sur notre salut, ce que nous bâtissons va, soit justifier l’existence de la fondation, soit la détruire de manière virtuelle, ce qui veut dire rendre vain tout le plan de Dieu. C’est évident, il y a un moyen de rendre nulle et vaine la fondation même de Dieu, et la détourner de son véritable sens en édifiant quelque chose qui n’est pas conforme à Christ. C’est
simple et élémentaire mais ça va nous aider un peu. La structure doit correspondre à la fondation. Les deux devrait être d’une seule pièce, spirituellement et moralement, et doivent se ressembler : ainsi est la fondation, ainsi doit être la structure. Le bâtiment doit prendre ses caractéristiques de la fondation. Si la fondation est Jésus Christ, tout l’édifice doit épouser la nature et le caractère de sa fondation.
    Représentez-vous les fondations déracinées lors d’une excavation extrêmement profonde jusqu’aux profondeurs de l’Enfer, c’est jusque là que Christ a établi sa fondation, jusqu’aux profondeurs extrêmes du péché ; Il a touché le fond rocheux pour établir le fondement de notre salut. Il ne pouvait pas aller plus profondément. Il a labouré l’Enfer pour bâtir les fondations de notre rédemption éternelle.
    Maintenant, imaginez que vous posez une construction en bois, en paille ou en chaume sur une telle fondation ; cela est-il digne d’une telle fondation ? Ce qui est requis c’est quelque chose du niveau de Christ, digne de l’œuvre qu’Il a accomplie, quelque chose qui symbolise la grandeur de Sa grâce et de Sa gloire, l’édifice de Dieu. Nous pensons donc à la destruction des fondations dans le sens de poser sur des édifices qui sont indignes de Christ.
    Toute cette épître présente le problème auquel Paul est confronté lorsqu’il rend visite à l’église de Corinthe. Il y avait en effet une situation à multiples facettes qui était susceptible de briser le cœur et la foi de celui ou celle dont les fondations n’étaient pas solidement établies. Pour vivre une situation pareille, il fallait qu’elles le soient.

A - La sagesse du monde et les choses de l’Esprit
    Le premier chapitre ouvre la première phase du problème : au sein de cette communauté de Corinthe, l’esprit du monde extérieur, l’esprit de Corinthe avait pris le contrôle. Cet esprit était celui de la sagesse du monde. Corinthe fut un centre, une citadelle de la philosophie antique. Leur meilleure distraction était de discuter du dernier courant philosophique, de la dernière nouveauté de la pensée. A Corinthe, la raison humaine avait « pignon sur rue », et toute échelle de valeurs était déterminée par les capacités de raisonnement de la pensée, l’argumentation, la confrontation, la discussion et le débat intellectuels.
    Corinthe était le centre du rationalisme de l’époque, et la communauté des chrétiens avait été gagnée par ce courant. Chez le peuple de Dieu, cet esprit, cette pensée s’étaient saisi du spirituel et des choses de Dieu, en abaissant le niveau spirituel à l’argumentation humaine, au débat de la raison, et en soumettant leur intelligence au pouvoir limité de la pensée humaine. Ainsi, ils discutaient de ce que l’apôtre appelle les choses de l’Esprit de Dieu, en ramenant ce qui est éternel, céleste et spirituel au niveau d’ici-bas, en attirant l’éternité au débat argumentaire et à la discussion rationnelle.
    Bien sûr, ce n’était pas exclusivement le fait des Corinthiens au temps de Paul. C’est toujours le cas aujourd’hui, nous rencontrons encore actuellement des personnes dont le plus grand obstacle est leur tête ! Ce qu’ils ne peuvent réduire à leur propre compréhension intellectuelle, ils le rejettent en bloc ! On peut leur avancer qu’il faudrait arrêter de tout discuter, raisonner et argumenter, et laisser une chance à Dieu et à la foi, ils répondent : « Alors, pourquoi avons-nous un cerveau ? ». Ce qui revient à dire que notre cerveau a toute la capacité de saisir les choses éternelles. Si c’est le cas, que Dieu nous soit en aide, car nous en sommes encore loin… Ce fut la première partie du problème auquel s’est confronté Paul, et ce n’était pas minime. Ceux qui ont affronté cela savent de quoi on parle.

B - Les préférences, les sympathies et les antipathies humaines
    En passant à 1 Corinthiens 2, nous trouvons à peu près le même problème. Lorsque nous abordons le chapitre 3, nous entrons dans le domaine des affinités, des sympathies et antipathies humaines, au sujet de l’enseignement, des enseignants et docteurs, de la prédication et des prédicateurs, des messagers de Dieu et de leurs messages.
    Une certaine école déclare sa préférence pour Paul et sa pensée ; une autre école déclare préférer Apollos et sa manière de penser. Un troisième groupe se déclare attaché à Pierre. Enfin, un dernier groupe dit d’un air supérieur : « Vous pouvez suivre Paul, Pierre, Apollos ou qui vous voulez, nous, nous appartenons à Christ » (ce qui marque bien leur différence avec les autres). Christ est intégré dans un parti pris, dans un clan.
   Lorsque les préférences humaines s’affrontent, elles sont très difficiles à gérer. Leurs sympathies, leurs antipathies, leurs affinités étaient profondément ancrées dans leur nature humaine. Seule la grâce nous permet de les surmonter. Bien sûr, ce fut leur condamnation. Si nous n’en sommes pas victorieux, c’est que la grâce n’y est pas présente. Ce fut le problème auquel Paul a fait face et dont il avait la responsabilité de surmonter devant Dieu.

C - L’interruption de croissance : une tragédie
    Au chapitre 3, nous pouvons constater une situation encore plus difficile, celle d’une maturité indûment retardée. Après avoir, en tant que peuple de Dieu, passé un temps considérable au milieu des choses divines, Paul dit qu’il ne pouvait toujours pas leur parler comme à des personnes spirituelles, mais comme à des personnes charnelles, comme à des bébés spirituels.    Ceci est une tragédie. Il y a peut-être mieux à faire dans une vie que de voir une croissance interrompue pour en rester toujours à un stade infantile, au fur et à mesure des années.
    Il en était ainsi à Corinthe. C’est la chair qui était la cause de cette interruption. Au lieu d’être des gens mûrs, ils restaient des gens dépendants, misérables, des enfants spirituels, sans comprendre, sans percevoir, sans être capable de prendre une responsabilité spirituelle quelconque. Voilà donc une situation très difficile à gérer, qui n’était pas propre à Corinthe seulement. Une grande partie du peuple de Dieu est dans cet état actuellement.
    Quelle situation pathétique lorsque l’on rencontre des personnes qui ont connu le Seigneur depuis des années et qui n’ont toujours pas développé leurs facultés spirituelles afin de prendre des responsabilités, en sachant les choses sans que l’on soit obligé de leur dire. Beaucoup de personnes sont ainsi : les raisons n’en sont pas toujours les mêmes. Il est vrai que la chair en est souvent la cause, mais dans bien des cas, la cause est un enseignement pauvre et rudimentaire ; ils n’ont pas été nourris spirituellement et c’est une situation tragique qui existe… Dans le cas des Corinthiens, c’était leur propre responsabilité, leur propre faute, la nature charnelle qui prenait le dessus sur leur vie.

D - La honte de l’orgueil spirituel
    Au chapitre 4, l’apôtre parle de l’orgueil spirituel. Le Seigneur les a bénis par des dons spirituels et des grâces ; Il les a mis en possession de Ses richesses spirituelles, et ces derniers se vantaient de ce qu’ils avaient, comme s’ils les avaient acquises par leurs propres efforts. L’apôtre leur dit : « Si vous l’avez reçu, pourquoi vous glorifiez-vous ainsi ? ». Autrement dit : « Pourquoi tentez-vous de faire croire aux gens que vos richesses spirituelles sont le résultat de vos capacités et que vous les avez atteintes par vos efforts ? Pourquoi ne pas reconnaître que tout vient de la grâce de Dieu ? Que vous êtes simplement dépendants du Seigneur ? ».
    Ils se vantaient de leurs dons spirituels comme si c’était des buts à atteindre et non des dons. L’orgueil spirituel, c’est terrible ! L’orgueil ordinaire est déjà pitoyable, toujours la marque de l’ignorance, mais l’orgueil spirituel est bien pire encore.
    Nous arrivons à une autre phase du problème que confrontait Paul, au chapitre 5, il est dit « Il nous a été rapporté que la fornication était pratiquée au milieu de vous… ». Au milieu des croyants ! ? Dans une assemblée d’enfants de Dieu ? Oui, voici un phénomène qui s’est répété tout au long de l’histoire. Celui qui se sent une responsabilité pour les âmes a le cœur brisé lorsqu’il se trouve face à ces pratiques dans l’Eglise.
    Le chapitre 6 nous parle de chrétiens qui traînent d’autres croyants dans les tribunaux de justice parce qu’ils ont des griefs les uns contre les autres ; ils se présentent devant des magistrats pour envisager des suites judiciaires contre d’autres croyants. Des membres du Corps de Christ ! Ils n’ont rien compris au Corps de Christ lorsqu’ils s’élèvent les uns contre les autres pour faire valoir leurs droits !
    Paul continue ; de terribles désordres se produisent à la Table du Seigneur, des banquets, des fêtes, des orgies. Les gens riches s’adonnaient aux luxures de la fête, et les pauvres gens apportaient ce qu’ils pouvaient ; les distinctions et les préjugés de classe éclataient au grand jour. L’apôtre leur dit

«N’avez-vous pas de maisons pour vous réjouir ? Si vous voulez vous adonner à la gloutonnerie, ayez au moins la décence de le faire chez vous, en privé, et pas dans la communauté des enfants de Dieu !»

    Ils détournaient même leur repas commun en sacrement : ils se réunissaient, ils mangeaient et buvaient ensemble spontanément et le plus naturellement du monde ; ils faisaient de leur repas une commémoration, mais ça dégénérait tellement que c’était devenu habituel. Toute la gloire, la beauté, la solennité du Corps et du sang de Christ, étaient réduits à cela. Il ne s’agissait pas d’un problème mineur.
    En continuant la lecture, nous en arrivons aux désordres en général constatés dans l’assemblée. Des personnes usurpaient l’autorité en place. La place des hommes se situe sous la souveraine autorité de Christ, dans un esprit de soumission, en accomplissant leur service dans la Maison de Dieu. Mais là des hommes exerçaient leur autorité sans soumission à Christ ; et des femmes, en dehors de la place que Dieu leur avait donnée, causaient des désordres dans l’assemblée. L’apôtre leur a dit « Vous êtes en dehors de la protection divine et vous êtes en contact avec des esprits mauvais qui avaient séduit Ève ; le diable souhaite la désintégration de cette communauté et vous lui donnez la possibilité de le faire… ». C’était le thème de l’ordre. Le Seigneur a prévu un ordre pour Sa maison, et tous peuvent y accomplir leur ministère, hommes et femmes, s’ils respectent cet ordre.

[Note du traducteur : Lorsque l’auteur parle des femmes qui ne sont pas dans la position voulue par Dieu, ce n’est pas ce qui est dit dans 1 Corinthiens 11 ! Au verset 3, si vous remplacez le mot « Tête » par l’apôtre Paul, alors l’ordre divin pour les femmes est de couvrir et de protéger leurs maris ! De plus, l’auteur cite 2 Corinthiens 11:3 et non 1 Corinthiens 11:3 à propos des femmes qui se mettent en relation avec les esprits mauvais qui ont séduit Ève (Adam lui aussi été séduit) ; mais la référence faite par l’auteur montre qu’il s’agit en fait de TOUTE L’EGLISE. L’auteur, sans peut-être s’en rendre compte, fait en quelque sorte la promotion d’un ordre ancien de malédiction comme étant l’ordre voulu par Dieu.]

    Ceux qui n’ont pas de fondements solides en eux-mêmes abandonneraient et feraient ce que les conseillers ont dit à David : fuir dans la montagne. « Si les fondations étaient détruites, le juste, que ferait-il ? » Dans une telle situation, il est clair que les fondations sont par terre ! Mais Paul n’a pas fui, il n’a pas accepté cette destruction, mais il s’est rendu compte que les fondations avaient été détournées de leur valeur et de leur nature au point d’être détruites.

E - Le Naturel et le Spirituel
    Qu’est-ce que Paul entend par le bois, la paille et le chaume ? La Parole s’explique d’elle-même. Que veut-il dire par construire une structure faite de bois, de paille et de chaume, sur la fondation ? Il fait allusion aux divisions, aux querelles, aux schismes, à la sagesse terrestre, à la gloire intellectuelle, à la prétention et tout le reste. Toutes ces choses seront détruites par le feu. Qu’en restera-t-il ? Rien.
    Dans le chapitre 2, que veut dire Paul par le naturel et le spirituel ?

« L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui ; il ne peut ni les connaître ni les comprendre, car c’est spirituellement qu’on en juge (discerne) ».

    Le Naturel et le Spirituel. En grec, le mot naturel est rendu par « psychique ». L’homme psychique, qui est-il ? Celui qui approche les choses spirituelles avec une sagesse naturelle, il est psychique. L’homme qui est influencé et conditionné par ses propres penchants, goûts, affinités, préférences, sympathies et antipathies, c’est un homme psychique.
    Face à lui, se tient l’homme spirituel : tout d’abord, il n’est pas conditionné par sa raison terrestre, mais il regarde au Seigneur l’Esprit pour comprendre ce qui est spirituel ; ensuite, l’homme spirituel n’est jamais influencé ni guidé par ses affinités, ses sympathies ou ses antipathies pour les gens… Il est conditionné par ce que Dieu aime. Il ne dit pas : je préfère cette personne plutôt que celle-là, cet enseignement plutôt que l’autre. Il possède tout en Christ, c’est Christ qu’il recherche, peu importe ce que je suis, c’est à Christ que j’aspire. Il n’y a pas ni division, ni mélange, ni séparation, ni parti pris chez l’homme spirituel.
    Il connaît secrètement ce que naturellement il désirerait, mais il ne permet pas à ces choses d’influencer sa pensée et d’affecter sa relation. L’homme spirituel ne se rend pas auprès de la justice pour faire valoir ses droits contre un autre croyant. Il ne se rend pas coupable de fornication. Il ne provoque pas de désordres dans la Maison de Dieu… c’est l’homme psychique qui est capable de faire cela. Toute l’épître expose très clairement la signification du naturel, du psychique et du spirituel.

F - Comment Paul a-t-il été victorieux à Corinthe ?
    A quel type d’édifice correspond la fondation divine ? Paul est un merveilleux exemple de la manière dont il a fait face à une situation humainement impossible, dont il l’a gérée et l’a surmontée jusqu’à la victoire.
    Étudiez la seconde épître aux Corinthiens et vous constaterez qu’il a eu la situation bien en mains et qu’il a gagné une grande victoire. Dans sa première lettre tout était en suspens. La seconde fut celle du ministère :

« C’est pourquoi, ayant reçu ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage, mais nous avons renoncé aux choses honteuses, nous ne nous conduisons plus avec fourberie et nous n’altérons pas la Parole de Dieu ; mais en manifestant la vérité, nous nous recommandons nous-mêmes à toute conscience humaine devant Dieu » (2 Corinthiens 4:1-2).

    Nous en arrivons à un merveilleux chapitre sur le remord selon Dieu qui conduit à la repentance et quel est le fruit de cette repentance. Le point important, c’est que Paul a gagné la partie ; il a solutionné le problème de tous les côtés. Comment a-t-il fait ?
    Revenons encore au chapitre 1, Paul est face à l’immensité du problème. Il est très concerné, il est à genoux et il prie « Seigneur, c’est terrible, Toi seul détient la solution ! Ce n’est pas à ta gloire, il faut que quelque chose se passe… Donne-moi la clé… Soudain, une lumière s’est faite et peut-être s’est-il écrié « J’ai trouvé » et il s’est assis pour écrire ».
    Faites le compte dans 1 Corinthiens 1 de toutes les références au Seigneur Jésus : 17 en 31 versets. Puis il a résumé tout cela en une déclaration « Car je me suis déterminé à ne savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2:2) et « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a
été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11).
    Quelle est la solution ? Donner au Seigneur Jésus toute sa vraie place. Placer le Seigneur Jésus à sa place de Seigneur absolu dans le cœur, dans la vie, dans l’assemblée, et tous ces oiseaux de proie fuient devant la lumière. Si Jésus domine dans nos cœurs, les divisions disparaîtront ; vous n’aurez même pas à les surmonter, elles s’évanouiront d’elles-mêmes. Face à nos divisions, face à notre manque d’amour, face à nos préférences, nos sympathies ou nos antipathies, il nous faut la plénitude de Christ : Christ Seigneur, Christ Maître, Christ qui règne.
     Comme les créatures mauvaises dans une cellule sombre s’éparpillent dès l’arrivée de la lumière, il en sera de même pour ceux qui sont la cause des schismes et des divisions, lorsque Christ aura repris Sa place : c’est le remède pour tout.
    Si la fondation est justifiée, elle doit l’être dans une structure de la même nature qu’elle : Christ, la racine ; Christ, le Cep ; Christ, les sarments ; Christ, le fruit. « Si les fondations sont détruites, le juste, que fera-t-il ? », « détruites » ici a le sens qu’elles sont rendues inutiles et vides à cause de ce qui est posé sur elles.
    Que peut faire le juste ? Rien, sauf une chose (et cette chose fait tout le reste) : mettre le Seigneur à Sa place. Paul devait avoir une merveilleuse foi en Christ pour accepter d’affronter une telle situation.
    Réfléchissez un instant ; comment aborderiez-vous une situation pareille avec toute la responsabilité spirituelle sur les épaules ? Il vous faudrait une foi puissante pour croire que vous pourrez avoir tout sous contrôle, seulement si Jésus est remis à Sa place. Aucun problème, aucune difficulté peut ne pas être résolu, avec Christ au centre. Il n’y a pas d’autre solution, mais c’est une solution sûre, car Dieu s’est engagé à y répondre si Son Fils est sur le Trône.
    Mais le jugement doit commencer par la Maison de Dieu, par nous… D’une façon ou d’une autre, nous sommes concernés par ce jugement, qui s’applique à nous. C’est à nous de le déterminer honnêtement avec Dieu : si nous sommes coupables sur un point ou un autre qui sont décrits dans cette épître, en esprit, en principe, sinon en acte. Si cela ne résonne pas en nous de manière spécifique, la vérité atteindra de toute façon notre cœur.
    Comment allons nous faire face à notre problème chez nous et chez les autres ? En cherchant à ce que Jésus soit exalté dans notre propre cœur, et dans le cœur des autres. Mettez le Seigneur en première ligne et ensuite, avec Lui, n’importe quelle situation pourra être bien gérée. Paul a dit « Jésus-Christ et Jésus- Christ crucifié » et indique de quoi la fondation est composée. Jésus-Christ en tant que fondation inclut Christ crucifié et ce que sa mort signifie pour nous, Christ ressuscité, Christ exalté, Chef souverain. Tous ces aspects font partie de la fondation.
    Quand nous savons ce que la mort de Christ implique, que nous mourons avec Christ, comment alors pouvons-nous encore faire vivre l’homme naturel et charnel ? Il est parti. Lorsque nous savons ce qu’est être ressuscité avec Christ, vivant pour Dieu et pour rien d’autre, et sûrement pas pour nous-mêmes, lorsque nous savons ce que signifie la seigneurie absolue de Jésus et son autorité, comment peut-on dire « Je suis de Paul, d’Apollos ou de Pierre ? ». Si Christ est tout, tout cela ne peut exister.
    L’Esprit nous parle de Christ crucifié, ressuscité et exalté, comme fondation. La structure doit correspondre à cette fondation : «Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur».

III - POURQUOI LES FONDATIONS DOIVENT-ELLES ÊTRE SOLIDES ?



« Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. C’est pourquoi il est dit : Il est monté dans les hauteurs, Il a emmené des captifs et il a fait des dons aux hommes… et Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans l’amour, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. C’est de lui et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le Corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:7,8,11-16).

    Nous abordons un autre aspect du sujet des fondations. Dans le Psaume 11, apparaît un caractère commun à toutes les fondations et aux édifices construits sur la Parole de Dieu. En considérant de plus près ce psaume, vous vous rappelez que David, en écrivant ce psaume, était en pleine période de trahison, d’opposition et d’antagonismes. Les méchants bandaient leurs arcs dans les ténèbres pour tirer secrètement sur les justes, et au milieu de cette hostilité, le psalmiste fait référence à ses fondations, en disant «l’Eternel est son saint temple ». Il y a deux choses : la construction (le temple, les fondations) et le combat (l’adversaire et l’atmosphère conflictuelle). Tout au long de la Parole de Dieu, ces deux choses vont toujours ensemble.
    Lors de la reconstruction de la muraille de Jérusalem par Néhémie, il y a côte à côte l’épée et la truelle. Lors de la construction du temple de Salomon, David a dû soumettre tous les ennemis environnants, pour que cette construction soit possible. Tant que la bataille n’avait pas accompli son oeuvre, aucune construction n’était possible. Si vous transposez spirituellement ces illustrations de l’Ancien Testament dans le Nouveau Testament, ces choses vont toujours de pair : chaque fois que quelque chose doit être bâti, il y a un combat correspondant...
   Dans la première épître aux Corinthiens, l’exemple de cette vérité est évident : la construction même de cette lettre a impliqué une terrible bataille.
    Dans l’épître aux Ephésiens, il en est de même : la Maison « habitation de Dieu en esprit », l’Eglise qui est le Corps de Christ. Il y a beaucoup de choses sur l’édification du Corps, mais l’Ennemi est présent en permanence, des principautés, des puissances, des dominations terrestres dans les lieux de ténèbres. La construction est accompagnée de conflit, de combat (voir le chapitre 4). L’apôtre montre bien que toute la construction du Corps de Christ est accompagnée d’antagonismes, de dangers, de périls et d’une opposition spirituelle.
    Toutes les erreurs, toutes ces déviations, ces trahisons, ces vents de doctrine, ces vagues de mensonges et de faussetés, sont tous les éléments des forces d’opposition à l’Eglise, le Corps de Christ. Ils sont associés au développement, au perfectionnement, à l’accomplissement du plan de Dieu, dans l’Eglise.
    Cela implique une progression et une amélioration. Et l’apôtre d’ajouter que les saints soient bien établis, bien fondés dans la plénitude où chacun est un membre responsable, loyal et digne de confiance du Corps de Christ.

A - Pourquoi de solides fondations ?
    Quels sont les buts et les objectifs de ces solides fondations ? Que chaque membre du Corps de Christ soit un membre opérationnel, responsable et efficace, en position d’avoir la capacité de Christ et de se tenir contre les ruses, les manigances et le mensonge du Méchant, contre les vents de doctrine et les vagues d’erreurs. Mais, bien-aimés, il nous faut être conscients de l’absolue nécessité d’être dans cette position. Les conditions dans lesquelles évoluait Paul à cette époque, sont identiques aujourd’hui.
    Bien sûr, à l’époque, c’étaient les gnostiques qui étaient à l’origine de tout cela ; ces gens prétendaient détenir la sagesse et posséder toute la connaissance.
    Paul disait que les moyens qu’ils utilisaient étaient les ruses, les astuces, l’erreur, la fausse doctrine, un enseignement erroné. On peut dire que le « gnosticisme » est très répandu de nos jours : des vagues d’erreurs balayent la terre, et de manière tellement subtile, que la pensée naturelle ne peut le discerner. Le défaut, l’erreur et la déviation sont tellement déguisés dans des formes bibliques, dans une phraséologie, que les enfants spirituels, dont Paul parle, seraient facilement déstabilisés. C’est bien sûr très positif d’être un enfant de Dieu, un bébé né de nouveau, mais ce qui est négatif et préjudiciable, c’est de rester un enfant quand il faudrait être un homme… et l’apôtre l’exprime très bien.
    Dans l’expectative soulignée par la Parole de Dieu que ces choses vont s’accroître, se développer et devenir de plus en plus cachées et subtiles, avec tous les miracles qui vont les accompagner, la nécessité très claire que voyait l’apôtre par l’Esprit en lui, c’est que chaque membre du Corps de Christ devait prendre position contre ces ruses et ces tromperies, établir de solides fondations si profondément enracinées qu’elles ne pouvaient pas être ébranlées.
    Le ministère aujourd’hui doit aller dans cette direction ; la Parole de Dieu nous avertit ; si nous ne prenons pas garde à cet avertissement, nous serons rapidement confrontés aux ruses de l’erreur, du faux enseignement et des vents de fausses doctrines. Si nous ne sommes pas enracinés et solidement établis, nous serons secoués, ébranlés, nous perdrons pied et nous serons renversés…
    Maintenant, ayant conscience d’une situation et d’un besoin si sérieux, si solennels, cette parole nous est donné par le Seigneur et nous devons bien la garder dans notre cœur. Chaque membre de Christ, sans exception, doit être responsable, faire preuve d’intelligence spirituelle, être opérationnel, et chaque membre est potentiellement en situation périlleuse.
    Ne soyez donc pas surpris de constater que ces vents et ces vagues sont en train d’ébranler une multitude de chrétiens. Tôt ou tard, ils seront complètement perdus et ne sauront plus où ils en sont, parce que, malgré qu’ils aient le Nouveau Testament et l’épître aux Ephésiens, ils ne sont ni enseignés, ni instruits, ni établis en Christ, afin de pouvoir comprendre, juger et tenir ferme, en période de danger.

B - Les saints bâtisseurs
« Dieu a fait des dons aux hommes… Il donna des apôtres des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs » (Ephésiens 4:7,11).

    Pour que l’Eglise soit bien en vue, les dons ont été attribués au Corps de Christ par le Seigneur, lors de son ascension. Ces dons sont expressément pour un but :

«le perfectionnement des saints pour l’œuvre du ministère, en vue de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous ayons tous atteints l’unité de la foi » (Ephésiens 4:12-13).

    Ici, l’œuvre du ministère n’est pas reliée directement aux apôtres, aux prophètes, aux pasteurs, aux évangélistes et aux docteurs. Non, l’œuvre du ministère est liée aux chrétiens (les saints) qui sont perfectionnés par l’intermédiaire des 5 grands ministères. Le résultat de l’œuvre de ces dons est de faire en sorte que les saints puissent exercer un ministère, être opérationnels et exercer avec assurance. Tous les saints sont appelés à être dans le ministère.
    Chaque membre du Corps est un serviteur, un ministre, conformément à la volonté de Dieu. L’Eglise n’est réellement en sécurité que lorsqu’ils sont en position de servir, d’être qualifiés au ministère.
    Les ministères et services peuvent être aussi variés et aussi nombreux qu’il y a de membres dans le Corps de Christ. Le mot « perfectionnement » doit être bien clair. Vous pourriez dire : « Oui, bien sûr, si nous étions parfaits, nous pourrions alors exercer un ministère ! ». Assurément, le chemin est long devant nous, mais il faut y entrer de plein pied et avancer. Le mot « perfectionner » ici a un autre sens : il est souvent utilisé comme terme médical ; la traduction littérale serait « régénération » ou « restauration » des saints. En cas d’accident avec fractures, vous seriez transportés à l’hôpital pour réparation, opération et convalescence, avant d’être restaurés physiquement. Parfois, le mot est utilisé pour l’ameublement d’une maison. Vous n’aimeriez pas vivre dans une maison non meublée ; il nous faudrait y mettre des meubles avant de pouvoir y vivre.
    Dans Mathieu, le même mot est utilisé à propos des filets, quand Jésus aperçut des hommes qui réparaient leurs filets. Comme il y avait des trous dans le filet, ils devaient être réparés pour être entiers, utilisables pour la pêche.
    Ces filets étaient loin d’être parfaits, mais ils étaient entiers, complets. C’est
là-dessus que l’apôtre insiste ici ; il ne s’agit pas de perfection divine en nous, mais d’un état de plénitude en Christ… « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère… ». La restauration des filets redonnait aux pêcheurs l’espoir d’attraper beaucoup de poissons.
    La raison pour laquelle un certain nombre de chrétiens dévie suite aux vagues et vents de doctrine, c’est qu’il existe des failles profondes dans leur approche de Christ, dans leur connaissance de Christ, dans leur compréhension de la vérité, des fossés et des crevasses qui permettent des ouvertures à l’erreur et aux déviations. Ils ont besoin d’être pris en charge et d’être opérés en vue d’une restauration. Et ces dons sont justement accordés pour la restauration des saints, afin d’être en mesure d’accomplir leur ministère.
    C’est tellement différent de l’ordre traditionnel auquel nous sommes habitués, que notre tendance est plutôt de s’asseoir sur une chaise à écouter quelqu’un sur une chaire ou une plate-forme ; nous avons fait notre devoir, nous nous sommes placés sous l’influence et l’autorité du ministère. Le ministère n’a rien à voir avec ça. Le ministère est le résultat pratique et concret de tout ce que le pasteur, l’enseignant, l’évangéliste, le prophète nous enseignent. Le ministère est l’exercice émanant du cœur de chaque membre du Corps de Christ : « Seigneur, ce que j’entends doit résonner en moi, être vivant en moi, je vais le faire mien et agir par la force qui s’en dégage… ».
    Si nous avions réagi ainsi après chaque message reçu, ne croyez vous pas que l’Eglise serait solidement établi dans ses fondations ? Une histoire bien différente aurait été écrite pour faire face aux ruses et aux tromperies de l’Ennemi.
    Il nous faut examiner nos cœurs et dire, « Quels résultats pratiques et quelle valeur ajoutée dans ma vie en tant que membre de Christ peut-on constater, suite aux dons de Dieu qui m’ont été faits par les 5 ministères ? Où en suis-je ? Ai-je considéré cela comme le ministère du Saint-Esprit, celui de Christ, ou bien comme leur ministère ? Suis-je bien un serviteur, un ministre de Christ ? ». Voilà une question significative, n’est-ce pas ? Nous avons dramatiquement besoin de cette force, de cette assurance, de cette assise dans l’Eglise aujourd’hui !

C - La construction : une responsabilité individuelle
    « Pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ » (Ephésiens 4:12).

    L’œuvre du ministère, qui est l’œuvre de chaque membre de Christ, a pour résultat l’édification du corps de Christ. Combien vous et moi contribuons à l’édification du Corps de Christ ? Comment fonctionnons-nous en vue de ce résultat, l’édification du Corps de Christ? C’est notre affaire, à chacun de nous. C’est notre ministère.
    Êtes vous préparés à accepter cette responsabilité, pour prendre à cœur, par la grâce de Dieu, l’œuvre, sans rester un simple adhérent, un sympathisant, un suiveur, mais un membre vivant et actif dont la présence dans le Corps de Christ contribue à son édification ? Plus loin, vous verrez que l’apôtre met le doigt sur ce sujet d’une manière spéciale. Il dit :

« C’est de lui et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le Corps bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:16).

    Chacune des parties travaillant en mesure résulte de son édification dans l’amour. Il a en tête le Corps physique. Quelle était la connaissance réelle de Paul à propos du corps physique, nous ne savons pas, mais le Saint-Esprit lui connaissait tout là-dessus, et lorsque vous vous figurez les minuscules cellules du corps humain, et combien toute la croissance du corps physique dépend du fonctionnement de chaque cellule, de la manière dont chacune fait son travail, vous avez une merveilleuse illustration, parfaitement vraie, du Corps spirituel de Christ, de sa construction et de sa croissance.
    Vous dites : « Je ne suis qu’une toute petite cellule, je ne compte pas ! ». Eh bien, essayez de compter les cellules de votre corps sur un centimètre carré de votre corps physique, c’est presque infini. Vous pouvez ne compter pour rien à vos propres yeux, mais vous avez une grande responsabilité pour l’ensemble du corps. Le point n’est pas de connaître votre importance mais de contribuer à votre mesure : c’est votre fonction et votre ministère.
    Bien-aimés, qui est vraiment capable de comprendre pleinement le corps physique ? Il y a des mystères sur le corps humain qui n’ont jamais pu être levés… et je doute qu’ils le soient un jour. Nous avons souvent illustré ce mystère du corps humain par le discours de Démosthène qui serait le résultat du petit déjeuner pris par lui. Vous avez lu quelques-uns de ses discours oratoires qui fascinaient les foules au point de leur faire faire ce qu’ils n’avaient pas l’intention de faire, par le pouvoir de la raison et du langage humain. Si l’orateur s’était arrêté de manger, il aurait arrêté de discourir, par conséquent, ses discours furent en quelque sorte le résultat de sa nourriture, mais comment transformer le lard et les oeufs en discours, nous ne le savons pas. Mais c’est la réalité !
    Vous voyez où nous voulons en venir… et vous et moi, les atomes que nous sommes, les cellules qui sont si petites au point que l’on ne peut les reconnaître, peuvent affecter le Corps de Christ tout entier soit positivement soit négativement, mais c’est comme ça. C’est définitivement et positivement une vérité dans la Parole de Dieu : « Là où un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; là où un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui ». Si vous et moi n’y contribuons pas à notre mesure, alors tout le Corps est faible et souffrant.
    Voici l’appel et le défi qui nous sont lancés : chaque membre de Christ devrait être responsable de fonctionner et un membre intelligent, qui remplit son ministère. Oui, mais il y a plus : « … jusqu’à ce que nous atteignons l’unité de la foi… ». Nous mettons le doigt sur un point capital et vital. Nous sommes très concernés par l’unité. Nous prions pour elle, nous agonisons à cause du manque d’unité, nous y aspirons. Comment y arriver ? Quel est le principe qui permette d’atteindre l’unité de la foi ? Chaque membre qui accomplit son ministère est un membre opérationnel. Quelle est la cause de discorde et de division ?
    Revenons à notre première lettre aux Corinthiens,

« Frères, je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, à des bébés en Christ… car vous êtes encore charnels ; il y a au milieu de vous de la jalousie et des disputes, n’êtes vous pas charnels et ne vivez vous pas à la manière des hommes? Car lorsque l’un dit, Je suis de Paul, l’autre dit, Je suis d’Apollos ? ».

   Il y a des divisions au milieu de vous résultant de votre nature charnelle qui signifie immaturité spirituelle et non unité de la foi. Lorsque chacun entre pleinement dans sa fonction, c’est un puissant facteur d’unité de la foi. L’Ennemi fait tout son possible pour diviser le Corps de Christ en une multitude de fragments. Comme peut-il le faire ? Très souvent à cause de l’ignorance du peuple de Dieu, à cause du retard pris dans leur développement spirituel, à cause de leur état spirituel passif au lieu d’être actif. L’unité de la foi vient du bon fonctionnement de chaque membre qui contribue de manière vivante à l’ensemble.
    Un jour, quelques hommes sont venus voir Moïse en se plaignant que certains dans le camp prophétisaient en pensant qu’il s’agissait d’un mouvement de division et de sectarisme ou quelque chose de ce genre, et Moïse leur a dit : « Plaise à Dieu que tout le peuple de Dieu soit des prophètes ! ». Le côté positif est toujours le meilleur. Quand certains remplissent leur ministère et les autres pas, il est presque impossible d’être dans l’unité de la foi ! Il nous faut tous y entrer :

• « … et de la connaissance du Fils de Dieu », le grec parle ici de la pleine connaissance du Fils de Dieu.
• « … à l'état d'homme mûr, selon la mesure de la stature parfaite de Christ », tout est lié à la vie active de tous les membres de Christ.
• « … afin que nous ne soyons plus des enfants, ballottés par tout vent de doctrine, par la ruse et la séduction des hommes », les mots grecs utilisés ici font allusion à un acte de ruse et de tromperie pour induire en erreur.

    L'erreur va toujours faire dévier le croyant de sa position en Christ ; c'est l'effet de l'erreur sur le long terme. Ces croyants ont été déviés de leur position par ruse et ils ont perdu leur ressource spirituelle par quelque chose qu’ils pensent être à leur avantage « … dans la séduction », ce qui veut dire littéralement, tromperie habile. Chacune de leurs oeuvres renferme une subtile ruse, la tromperie du diable dans sa fausse doctrine. La chose paraît si juste, si bonne, si bienfaisante, conforme à la Parole, mais il y a quelque chose de caché, une ruse de serpent.
    Le peuple de Dieu doit bien en avoir conscience et ce n’est que lorsqu’on est bien réveillé, actif, positif dans notre position spirituelle, que nous en arrivons au point où nos sens sont si bien exercés que nous pouvons discerner le bien du mal, la tromperie et la ruse.
    Ce serait formidable si chaque enfant de Dieu, prenant la bonne position en Christ, était capable de voir dans ces tromperies, dans ces vents et ces vagues de faussetés, une erreur là où elle est, et prévenir ceux qui ne sont pas encore entrés dans la maturité spirituelle, veiller sur eux. Ces fondations sont très importantes.
    Nous avons besoin de développer considérablement notre discernement, nos sens spirituels, entrer dans la maturité, afin que, quelque soient ces ruses, ces vents, ces vagues qui balayent le terrain comme un ouragan, ou même comme une gentille petite brise, nous ne sommes jamais ébranlés, jamais déstabilisés et nous tenons ferme. Nous sommes dans une bataille. La construction est dans un combat.
    Il n’existe aucun autre domaine où la bataille est plus réelle, plus furieuse, plus capitale, que dans celui du perfectionnement des saints, l’édification du Corps de Christ. C’est pourquoi, cette lettre rassemble les deux choses :

• d'un côté, l'Eglise, son Corps, doit être édifiée, améliorée et perfectionnée,
• de l'autre côté, l’œuvre impitoyable et subtile de l’Ennemi.

    L’Ennemi est là pour séduire les saints, pour détruire l’Eglise, et leur seul moyen de s’en défaire est que vous et moi soient élargis dans la plénitude de Christ, pour devenir actifs, ne nous satisfaisant pas de notre salut, mais de donner à tous cette plénitude qui est possible en Christ. Avec tous les saints en communion jusqu’à ce que nous entrions dans la mesure de la stature parfaite de Christ.
    Que le Seigneur imprime cette Parole dans nos cœurs !

T.A.S.


dimanche 27 janvier 2013

LE NOUVEAU SACERDOCE

15  Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse.
16  Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends.
17 C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment,
18 afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée.
19 Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide ; elle pénètre au delà du voile,
20 là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. (Hébreux 6)

      Abraham a obtenu, après avoir patiemment attendu, ce qui lui avait été promis, savoir cette promesse de Dieu : « certainement  je te bénirai et je multiplierai ta postérité » (ou ta descendance.) Cela lui a été certifié par deux choses immuables de Dieu : le serment et la promesse. Dieu tient toujours Ses promesses. Elles sont le fruit de Sa fidélité, ici, pour Abraham c’est toute sa descendance qui est bénie. Il l’a juré par Lui-même et comme Il ne ment pas, ce qu’Il a promis, a trouvé sa pleine réalisation d’abord dans sa postérité humaine par Isaac et ses descendants, puis dans sa postérité spirituelle par et en Christ. Le serment est lié avec le sacerdoce de notre Seigneur qui a reçu un sacerdoce intransmissible, celui selon l’ordre de Melchisédek. Toute la postérité d’Abraham, (celle postérieure à Christ, et celle à partir de Christ), reçoit la vie éternelle en Christ. Non seulement la postérité du patriarche est multipliée, innombrable, mais en plus elle est éternelle ! ‘’Ceux qui ont la foi sont fils d’Abraham.’’ (Galates 3.7) et aussi ‘’pour les païens, la bénédiction d’Abraham se trouve en Jésus-Christ et que par la foi, nous (Juifs et païens) nous recevions la promesse de l’Esprit.’’ (Galates 3.14)  Que c’est beau !  
   Et, comble de l’amour de Dieu, notre Père, pour nous qui sommes la descendance spirituelle d’Abraham par Christ, nous sommes tous, en Christ, sacrificateurs de cette nouvelle alliance !
   La promesse de l’Eternel pour la postérité du patriarche avait pour suprême objectif notre Seigneur Jésus-Christ ! Nous trouvons cela dans Galates 3.16. Notre Seigneur est Celui par qui la promesse s’accomplit parfaitement :

Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n'est pas dit : et aux postérités, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule : et à ta postérité, c'est–à–dire, à Christ.

    Cette postérité ne gomme pas toute la postérité filiale du patriarche car elle est la colonne vertébrale qui a permis la venue de Christ sur la terre. Toute la descendance d’Abraham avait pour but la naissance de Jésus, la postérité qui est la pleine réalisation de la promesse de Genèse 12 :’’Toutes les familles de la terre seront bénies en toi !’’ Cette promesse est aussi rappelée dans Hébreux 6.13-14 :

13  Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui–même, et dit : 
14 Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité.

  Par notre Seigneur la postérité du patriarche est devenue une postérité éternelle qui ne cessera jamais. C’est la postérité du patriarche issue du sacerdoce du Seigneur, sacerdoce non transmissible  ! Ce sacerdoce a été inauguré par le sacrifice du divin Agneau, devenu le suprême sacrifice perpétuel du matin et du soir de la Loi. (Exode 29.38-43) Ce n’est plus la postérité selon la chair, car elle est mortelle et elle disparaît, mais celle issue de Christ qui est la véritable postérité du patriarche, et elle est innombrable. Nul ne peut la compter !
    Jean dans le livre de  l’Apocalypse l’a vue en vision ! C’est une postérité qui a, par la grâce de Dieu, le droit, le pouvoir se tenir devant le Trône pour glorifier Dieu, pour l’adorer ! C’est une foule immense, composée de toutes races et tribus de la terre, vêtue de robes blanches.
   En Christ, nous sommes devenus des sacrificateurs de la nouvelle Alliance, en LUI, UNIQUEMENT EN LUI, le Juif premièrement et le Grec (païen) !
  Cette postérité est issue d’une vie impérissable, la vie de résurrection ! Tous ceux qui, dans l’Ancienne Alliance, ont suivi par la foi, le sentier que l’Eternel leur avait tracé, ont reçu cette vie éternelle. C’est ce que nous lisons dans Hébreux 11.40 : Tous sont morts sans obtenir ce qui leur avait été promis, car Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection. La perfection est la vie impérissable, que Christ nous a acquise, par Sa mort et Sa résurrection. Ils l’ont reçue en même temps que nous : à Sa résurrection. Tous ceux qui ont vécu avant et ceux qui vivent après la résurrection ont tous, reçu cette grâce lorsque que Christ est ressuscité et s’est assis à la droite de Dieu. C’est la postérité d’Abraham !
    Lorsque nous passons par les eaux du baptême, nous sommes baptisés en Sa mort, ensevelis avec Lui et en Lui dans la mort par le baptême. Notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance.. (Romains 6)
   C’est le fruit de l’œuvre de la croix et de la résurrection de Christ qui a permis que la promesse devienne réalité pour tous ceux qui croient en Son Nom. Tous ceux de l’Ancienne Alliance qui ont vécu par la foi, ont reçu, à présent, cette vie impérissable avec nous. C’est le sacerdoce de notre Seigneur non transmissible, fruit de Son œuvre, qui devient le garant de toutes les promesses de Dieu qui sont écrites dans la Loi. Toutes les promesses de Dieu sont ce oui en Lui ! (2 Corinthiens 1.20) Nous avons l’assurance que cette grâce durera à jamais car comme le certifie Hébreux 7.25 :

C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

    Il n’y a pas de plus belle définition que celle-ci du sacerdoce non transmissible de notre merveilleux Souverain Sacrificateur ! C’est par Lui et uniquement par Lui que nous pouvons nous approcher de Dieu notre Père. Il n’y a pas d’autre Porte que celle-là ! ‘’Je suis le Porte !’’ (Jean 10) Cette déclaration de notre Seigneur est bien réelle ! C’est le Sang de l’Agneau qui a ouvert la Porte et c’est Son sacerdoce intransmissible qui la tient ouverte !

11 Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, –car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, –qu'était–il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron ?
12  Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.
(Hébreux 7)

    Nous arrivons à un point essentiel de cette lettre, concernant le sacerdoce lévitique comparé au sacerdoce de notre Seigneur. L’un est transmissible de père en fils, car il établit des hommes mortels pour le service, l’autre est intransmissible car le Seigneur vit à jamais.
    Le premier sacerdoce est le fondement de la Loi donnée au peuple. (Hébreux 7.11) C’est un sacerdoce qui n’a rien amené à la perfection car il était pratiqué par des hommes pécheurs, mortels, nécessitant un renouvellement constant des sacrifices sur l’autel d’airain.
    Ce sacerdoce n’a pas pu atteindre la perfection, étant exercé par des hommes faillibles. Le sacrificateur devait d’abord offrir des sacrifices pour lui-même, pour ses fautes et ensuite pour celles du peuple. Ce sacerdoce était l’ombre dont la réalité est le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédek, prévu depuis toujours par l’Eternel.
    Chaque jour, matin et soir, le sacrificateur de service immolait un agneau (Exode 29.38-42) pour maintenir par le sang de ce sacrifice, la grâce de l’Eternel sur le peuple de Dieu. Chaque année, le 10 du septième mois était célébré le grand jour des expiations. Ce sacrifice était renouvelé chaque année, ‘’mais par ces sacrifices, on rappelle chaque année le souvenir des péchés, car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.’’ (Hébreux 10.3)
   Ce Jour du Grand Pardon ou le Yom Kippour ‘’rappelait, chaque année, le souvenir des péchés.’’ Le sang des animaux ne pouvait ôter les péchés ! Ce sacerdoce était là en vue d’un temps de réforme et il était l’ombre dont la réalité est celui de notre Seigneur. Ces sacrifices étaient, malgré leurs imperfections, efficaces. Lorsque Balaam a prophétisé sur le peuple, pour le maudire, par l’ordre de Balaq fils de Tsippor, il n’a pas pu, mais, au contraire le peuple a été béni, car sept taureaux et sept béliers ont été immolés. L’Éternel a vu le peuple à travers le sang du sacrifice. Balaam n’a pas dit : « ll n’y a pas d’iniquité en Jacob, ni d’injustice en Israël », mais « Il (Dieu) n’aperçoit pas d’iniquité en Jacob, ni d’injustice en Israël. » Le Seigneur n’a pas vu les fautes, car le peuple était couvert par le sang du sacrifice. Mais il y avait bien de l’iniquité en Jacob et de l’injustice en Israël, invisibles aux yeux de Dieu, couverts par le sang du sacrifice.
    Mais ce sacerdoce, fondé sur la Loi, n’a rien amené à la perfection. La Loi, en effet, établit comme souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse. (Hébreux 7.28) Ce sacerdoce d’Aaron avait pour but la construction du Temple érigé par Salomon. Ce bâtiment était nécessaire pour exercer le sacerdoce d’Aaron, sacerdoce transmissible après la mort de celui-ci à sa postérité. Ce sacerdoce maintenait la grâce de Dieu, sur le peuple, par le sacrifice perpétuel des bêtes immolées à cet effet. 
   Le nouveau sacerdoce, celui de Christ, intransmissible, a eu pour but la construction de ce Temple spirituel dont a parlé le Seigneur dans Jean 2 : le Temple de son Corps ! C’est un Temple spirituel dont nous sommes à la fois les pierres vivantes et les prêtres…si nous demeurons en Christ ! Christ est le Temple et EN LUI, nous sommes ce Temple. Christ est le Souverain Sacrificateur de ce Temple et EN LUI, nous sommes sacrificateurs, sous Son gouvernement. Nous bénéficions de ce sacerdoce intransmissible, qui est celui de la louange et de l’adoration. Nous sommes sous le Sang de l’Agneau, ce sacrifice perpétuel dû à la grâce ineffable, incomparable et non mesurable de Dieu, notre Père céleste.
   Le sacerdoce d’Aaron qui était pratiqué dans le Tabernacle construit selon le modèle montré à Moïse, sur la montagne du Sinaï, a eu pour but la construction du Temple bâtiment du culte de l’Ancienne Alliance.
    Le sacerdoce du Seigneur Jésus a un but, une finalité bien plus glorieuse que ce Temple construit de mains d’homme. Son but suprême est la construction de l’Édifice Éternel qui est le Temple spirituel de Son Corps, Lui ressuscité des morts et nous, en Lui pierres vivantes. Ce Temple, sublime grâce, devient l’Épouse de Christ ! Christ et l’Eglise qui est Son Corps forment cet édifice spirituel. Quelle grâce !
    Essayons de voir combien est grand ce nouveau sacerdoce. Nous en avons un modèle dans la Bible. C’est celui exercé par Melchisédek dont il est écrit qu’il a été fait semblable au Fils de Dieu, en ce sens qu’il n’a pas de généalogie. Il est écrit qu’il n’a ni commencement ni fin de vie et que, donc, il est sacrificateur à perpétuité, exactement comme le sacerdoce du Seigneur. C’est lui qui a été rendu semblable au Fils de Dieu et non le contraire. J’ai parfois entendu que Melchisédek est une manifestation de Christ, ce qui semble être démenti par ces versets de la lettre aux Hébreux. (Hébreux 7.1.3)
    Regardons le culte selon la Loi. Il était soumis à des ordonnances charnelles, se pratiquait pour l’homme du peuple, dans le parvis, à l’autel d’airain. Seuls les prêtres avaient le pouvoir d’entrer dans le lieu saint pour la louange et l’adoration. Les adorateurs du peuple ne pouvaient se tenir que dans le parvis pour se présenter devant l’Eternel. Tout était rites, lois, ordonnances, et nul ne pouvait adorer si un prêtre n’était pas là pour offrir les sacrifices que les adorateurs portaient dans le Temple. C’était de belles cérémonies, mais tout était extérieur. Il existait une sainte hiérarchie pour l’adoration.
    En premier l’homme du peuple ne pouvait se présenter devant l’Eternel pour adorer qu’en la présence d'un prêtre pour sacrifier son offrande sur l’autel d’airain. Il ne pouvait dépasser la limite de l’autel d’airain. Seul, le prêtre officiait sur l'autel d'airain.
    En second, les sacrificateurs avaient le pouvoir de pénétrer dans le Lieu Saint pour offrir des parfums, symbole de l’adoration et des prières. Ils représentaient les adorateurs de l’autel d’airain. Mais ils étaient devant le voile qui barrait la route du Saint des Saints.
    En troisième lieu, le souverain sacrificateur avait le pouvoir d’entrer dans le Saint des Saints pour offrir le sang nécessaire qui garantissait la grâce de Dieu sur les transgressions du peuple pour la nouvelle année. Chaque fois, le sacrifice à l’autel d’airain était nécessaire pour se présenter devant l’Eternel. 

    Mais par ces sacrifices, on rappelle chaque année le souvenir des péchés. Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. (Hébreux 10.3)

    Tout était extérieur mais ordonné par Dieu, dans l’attente d’un temps de réforme. C’étaient des ordonnances charnelles. Elles étaient l’ombre des choses à venir et dont la réalité est  l'ultime sacrifice de l’Agneau de Dieu, notre Seigneur accompli à la croix. Il a obéi à toutes ces ordonnances charnelles sans jamais les transgresser. Il a pu se présenter devant le Père, à Golgotha comme Agneau parfait et par l’Esprit éternel s’offrir pour le salut de l’humanité. Grâce incomparable !
     Il est écrit dans Hébreux 9 :

9  C’est une figure pour le temps actuel, où l’on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte,
10 et qui, avec les aliments, les boissons et les diverses ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation

   Mais Paul a pu écrire dans Romains 14 :

17  Car le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint–Esprit.
18  Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes.

    Par cette simple déclaration de Paul, ayant trait aux viandes sacrifiées aux idoles, le Saint-Esprit prouve que notre sacerdoce devient quelque chose d’intérieur qui va jaillir à l’extérieur en se traduisant par un comportement qui prend sa source dans Christ en nous. Cette déclaration de Paul montre bien la grande différence entre les rites de la première alliance concernant des interdits alimentaires, avec la nouvelle en Christ.
   Paul explique qu’une chose qui n’est pas impure en soi peut le devenir pour celui qui la perçoit de cette façon. Celui qui est libéré ne doit pas, par sa liberté, être une pierre d’achoppement pour celui qui la considère impure. Il n’est plus question de manger et de boire, mais de justice, de paix et de joie par le Saint-Esprit. C’est le nouveau culte !
    La justice de la croix appliquée à ma vie qui me donne la paix, cette paix qui se traduit par la joie immense d’être réconcilié avec le Père, par le Saint-Esprit devient mon service pour Christ ! C’est merveilleux ! Je sers Christ, je suis agréable à Dieu et approuvé des hommes ! Plus question d’ordonnances charnelles, comme il est écrit, pour vivre et plaire à Dieu, mais une vie intérieure qui donne la puissance d’une vie et des actes visibles agréables à Dieu, notre Père et issus de Christ en moi !
    Cette loi qui régissait la vie des enfants d’Israël, repose sur le sacerdoce lévitique exercé par des hommes faillibles. (Hébreux 7.11) D’autre part cette même loi établit comme souverain sacrificateur (image du véritable sacerdoce, celui de Christ) des hommes sujets à la faiblesse.(Hébreux 7.28) La loi n’a rien amené à la perfection (Hébreux 7.19) et nous le comprenons fort bien en lisant cette lettre ! ‘’Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous !’ (Romains 11.32) C’est la loi qui a enfermé tous les hommes dans cette désobéissance pour une intention merveilleuse !
    Le nouveau sacerdoce est fondé sur l’œuvre de notre merveilleux Seigneur, qui est à la fois l’Agneau du sacrifice perpétuel et le Souverain Sacrificateur de ce sacrifice. Comme l’a écrit Paul dans Romains 11.35 : ‘’Tout est de Lui, par Lui et pour Lui !’’ Pour Dieu et Son Fils !  Que nous apprend cette épître sur ce nouveau sacrificateur ?

1 En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés.
2  Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage.
3  Et c’est à cause de cette faiblesse qu’il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.
4  Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron.

    Nous avons la description de ce sacerdoce selon la loi. Les sacrificateurs étaient faillibles et ils devaient s’occuper de leurs péchés et transgressions avant de pouvoir aller vers celles des autres. Etant conscients de leur faiblesse, ils pouvaient être indulgents pour les autres. Quand nous voyons le comportement de ces sacrificateurs ainsi que du souverain sacrificateur devant le Seigneur avant sa crucifixion, nous pouvons nous demander où était leur indulgence !
 Seul Dieu a établi cette dignité, uniquement réservé au Fils béni!

5  Et Christ ne s’est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui !
6 Comme il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l’ordre de Melchisédek.

    Pour être établi Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek, notre merveilleux Seigneur a dû passer par tout un cheminement durant Son temps sur cette terre. Nul ne peut s’attribuer cet honneur car on y est appelé par Dieu ; Aaron a été appelé par Dieu. (Hébreux 5.5) Cette lettre nous décrit la formation de Jésus pour être ce Souverain Sacrificateur selon cet ordre nouveau. Lisons quelques versets du chapitre 5 :

7  C’est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,
8  a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
9  et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel,
10  Dieu l’ayant déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek.

Et aussi lisons ce qui est écrit au chapitre 4 de cette lettre :

10 Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.

    La vie de notre Seigneur, le nouvel Adam, a été une formation continue dans la soumission au Père pour notre salut, manifestée par cet amour non quantifiable du Père et du Fils dans la puissance de l’Esprit. Nous pensons toujours aux souffrances du Fils et c’est bien, mais je crois que le Père a aussi souffert de cette nécessité de la souffrance de Son Fils pour notre salut. Tous les deux unis dans la souffrance afin que leur amour pour l’homme, soit le moyen de notre salut ! Quelle grâce !
    Je ne veux pas aller plus loin dans cette méditation. Je ne suis que sur le rivage de cet immense océan, de l’amour de Dieu pour l’homme !
    Que chacun puisse approfondir cette merveilleuse Parole pour croître dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! (2Pierre 3.18)

jcb
   


dimanche 20 janvier 2013

COURTE MEDITATION SUR LA LUMIERE

1  Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
2  Elle était au commencement avec Dieu.
3  Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
4  En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
 La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
6  Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean.
7  Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
8  Il n’était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière.
9  Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.
10  Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue.
(Jean 1)

    Jean-Baptiste n’est pas la lumière, mais Dieu l’a établi pour rendre témoignage à cette Lumière qui est définie : Parole/Lumière/Vie. Le prologue de l’apôtre Jean est rempli de perles merveilleuses !
   Cet Évangile débute ainsi : ‘’Au commencement,‘’ exactement comme dans le premier verset de la Genèse. Par cette Parole, par ce nouveau commencement, Jean nous plonge avant la création du monde physique, dans l’intimité du Père et de Son Fils, ce Fils unique qui est dans le ‘’sein du Père.’’ Nous sommes introduit dans le dessein éternel de Dieu, révélé à l’apôtre par le Saint-Esprit. De toute éternité, ce Fils était destiné à se manifester dans une ‘’chair’’ comme la nôtre, ‘’chair semblable à celle du péché’’, comme Paul l’a écrit dans sa lettre aux Romains.’’ (Romains 8.3) Cela afin de réconcilier le monde avec Dieu par l’expiation de nos fautes dont Il s’est chargées afin de subir la condamnation du juste jugement de Dieu à notre place. Pierre de son côté a écrit à ce sujet :

17  Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l'œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez–vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage,
18  sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères,
19 mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache,
20 prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous, (1Pierre 1)

    De toute éternité, la Parole devant être ‘’faite chair’’ étant prédestinée à devenir l’Agneau de Dieu pour ôter le péché, le péché du monde. De toute éternité l’amour de Dieu se trouvait dans cette Parole/Lumière, qui sera incarnée en notre Seigneur Jésus-Christ, pour révéler de façon magistrale qui est ce Dieu paraissant si lointain. Il est notre Père ! Pour devenir notre Père, Dieu devait se réconcilier avec le monde en faisant immoler cet Agneau afin d’expier nos fautes, car Dieu ne peut pas être le Père d’hommes impies. Quelle grâce !!
    Pour devenir notre Père, ‘’Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-même, sans tenir aux hommes de leurs fautes.’’ (2 Corinthiens 5.19) Quel amour ! ‘’La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ’’ en devenant cet Agneau expiant les fautes de l’humanité ! Ce sacrifice expiatoire est pour tous les hommes ! Dieu a fait sa Part, et quelle Part ! A chacun, à qui cette bonne nouvelle a été apportée, de recevoir ce ‘’si grand salut,’’ en acceptant le verdict de Dieu sur le cœur humain ! (Hébreux  2.3)

    Au commencement se trouve la Parole qui est auprès de Dieu (pour Dieu) et elle est Dieu et avec (pour) Dieu. Tout a été fait par elle, rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle est la vie.

    C’est la vie, l’éternelle, qualité de vie de Dieu. Ce n’est pas la vie biologique, c’est l’autre, celle qui ne cesse pas. C’est cette Parole/Vie/Lumière qui donne la vie à tous les hommes. A ceux qui croient en Elle, ils reçoivent cette vie d’en haut. 
    Dans Genèse 1.3, nous lisons : Dieu dit…que la lumière soit, et la lumière fut. La Parole et la Lumière sont associées comme dans Jean. La Lumière n’a pas été créée, elle est apparue sur la Parole de Dieu. Par cette Parole, dans Genèse chapitre 1, Dieu crée le monde physique, le monde que les sens peuvent voir. Cette Parole créatrice, c’est le Fils.
   Dans l’Évangile de Jean, la Lumière, qui est Christ, ne peut être vue que par le témoignage des hommes. C’est en premier Jean Baptiste qui, touché et appelé dès le sein de sa mère remplie du Sain-Esprit, (Luc 1.41) témoigne de Jésus en affirmant qu’Il est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, (Jean 1.29,35) le Fils de Dieu (verset 34.) Jean décrit cette Lumière en affirmant qu’Elle est Agneau de Dieu ainsi que Fils de Dieu. C’est la description de la Lumière qui ouvre les yeux du cœur, et c’est par les yeux du cœur que nous la voyons. Puis vient ensuite le  témoignage de ceux qui commencent à suivre Jésus comme les deux disciples dont l’un, André, va vers son frère, Simon que le Seigneur va renommer Pierre. Ensuite, Jésus, Lui-même dira à Philippe : ‘’Suis-moi !’’ C’est l’homme qui rend témoignage à cette Lumière. Elle n'est visible que par ces témoignages!
    Dans Genèse, c’est Dieu qui appelle la Lumière pour qu’Elle devienne visible. Dieu sépare la Lumière des ténèbres. C’est un vrai paradoxe, car lorsque paraît la lumière, les ténèbres disparaissent aussitôt ! Dans Genèse, il faut l’intervention de Dieu pour cette séparation. Ce n’est pas la lumière du soleil car il a été créé le quatrième jour avec la lune et les étoiles. Il est bon de se poser cette question : ‘’comment étaient ces trois premiers jours sans le soleil, car c’est par l’alternance du jour et de la nuit que sont délimitées ces 24 heures ? ’’ Était-ce des jours de 24 heures ou une période indéterminée ? Cette Lumière a éclairé le temps de la création du monde visible. Elle est bien plus que la lumière du soleil ! C’est le Fils de Dieu ! C’est cette Lumière, séparée, sanctifiée, qui va mettre en ordre la création ‘’informe et vide.’’ C’est la Parole/Lumière qui crée toutes choses par une unité parfaite entre le Père, le Fils et par la puissance de l’Esprit.
    Dans le prologue de Jean, nous voyons également cette Lumière briller dans les ténèbres, et ‘’les ténèbres ne l’ont pas accueillie ou comprise, reçue, saisie, arrêtée’’ selon les traductions. Jean dit que cette Parole a tout fait et que rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. Ensuite, par le Saint-Esprit, il définit cette Parole. En Elle est la Vie et la Vie est la Lumière des hommes. La Parole a tout fait, écrit Jean. Il n’écrit pas ‘’la Parole a tout créé’’, mais a tout fait. Paul écrira dans Ephésiens 2.10 que :

‘’nous avons été créés en Christ Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparé afin que nous y entrions’’

    La Parole nous a faits, l’œuvre de la croix de Christ nous a créés. Avant cet appel de la croix et la grâce d’avoir pris la main tendue de Dieu venue vers nous en Christ, nous étions ‘’informes et vides’’ et l’Esprit de Dieu était au-dessus de nous, comme en Genèse 1.
   Nous étions en Adam et Ève lorsque ceux-ci ont péché et avec eux, le verdict de Dieu est tombé sur nous. Cette première humanité en devenir a été souillée par la chute de nos premiers parents. La création entière, elle aussi, a été soumise, non de son plein gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise, à la vanité. C’est de la nourriture du fruit, de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, que vient cette vanité. Elle a l’espérance d’être libérée de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. (Romains 8) …Mais, nous étions élus avant la fondation du monde en ce Fils (Ephésiens 1.4) Je ne sais pas expliquer cette vérité aussi glorieuse, mais je crois ce que dit Dieu par Paul !
    Cette Parole/Lumière/Vie ne peut devenir visible que par le témoignage de l’homme soumis à l’Esprit de Dieu. Jean n’était pas la Lumière, mais il a rendu ‘’visible’’ cette Lumière par sa prédication. Il a préparé les cœurs et ceux qui étaient touchés et qui se faisaient baptiser pour attester qu’ils s’étaient repentis. Ils devenaient aptes à recevoir la Lumière.
    Lorsque Jésus paraît  pour exercer Son ministère, les choses vont radicalement changer. Lisons ces versets que nous trouvons dans les ‘’béatitudes’’  en Mathieu :   

14  Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ;
15  et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
16  Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

    Il y a donc un changement radical. Ceux qui croient au Seigneur deviennent cette Lumière du monde. Jésus a déclaré que Jean-Baptiste était le plus grand de ‘’ceux qui sont nés de femmes.’’ Cependant le plus petit dans le royaume des cieux, est plus grand que Jean Baptiste. C'est étonnant n’est-ce pas ? Jean-Baptiste a donc été le plus grand de tous les prophètes. Il a été plus grand que Elie, Esaïe, Jérémie etc. Jésus a parlé de ceux qui sont nés de femmes, ce qui est le lot de tous les êtres humains sur la terre. Notre naissance d’en haut est spirituelle. Elle n’est pas d’origine terrestre.
    Nous lisons dans le prologue de l’apôtre Jean, au sujet de la Lumière :

11  Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.
12  Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,
13  lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.
 
    Tout être humain né de femme qui reçoit cette Lumière a le pouvoir ou le droit de devenir enfant de Dieu. Il devient une nouvelle création qui n’est plus né du sang, de la volonté de la chair (la nature humaine) ou de l’homme, mais de Dieu. C’est pour cette raison que Jésus emploie cette expression qui paraît assez bizarre : ‘’né de femme.’’ Celui qui a accepté cette Lumière, naît d’en haut ou de nouveau et devient enfant de Dieu ! (Jean 3.3, 7)
    Voyons un autre aspect de cette Lumière que nous trouvons dans Actes 13, passage dans lequel Paul fait référence à Esaïe 49.6 :

44  Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu.
45  Les Juifs, voyant la foule, furent remplis de jalousie, et ils s’opposaient à ce que disait Paul, en le contredisant et en l’injuriant.
46  Paul et Barnabas leur dirent avec assurance : C'est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée ; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous–mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens.
47  Car ainsi nous l’a ordonné le Seigneur : Je t’ai établi pour être la lumière des nations, Pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre.

    Nous avons un autre passage dans le prophète Esaïe au chapitre 42 qui explique bien le pouvoir de la Lumière :

 Ainsi parle Dieu, l’Eternel, Qui a créé les cieux et qui les a déployés, Qui a étendu la terre et ses productions, Qui a donné la respiration à ceux qui la peuplent, Et le souffle à ceux qui y marchent.
6  Moi, l’Eternel, je t’ai appelé pour le salut, Et je te prendrai par la main, Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, Pour être la lumière des nations,
7  Pour ouvrir les yeux des aveugles, Pour faire sortir de prison le captif, Et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres.

    Dans ce passage, il s’agit prophétiquement du serviteur de l’Eternel, notre Seigneur Jésus-Christ. Cette Lumière a le pouvoir de rétablir l’homme, les nations, dans sa condition première, celle de l’homme avant la chute. C’est le salut pour toutes les nations, pas uniquement pour Israël. C’est le ministère de Christ en nous. Nous sommes porteurs de cette Lumière et nous devenons ouvriers avec Dieu dans le champ du monde.
    Esaïe 42.6 définit le ministère de notre merveilleux Seigneur en nous et à travers nous pour toutes les nations. Lisons aussi Esaïe 49.6 :

6  Il dit : C’est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les tribus de Jacob Et pour ramener les restes d’Israël : Je t’établis pour être la lumière des nations, Pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.

    Esaïe 49.6 définit notre ministère, le ministère de tous les croyants : lumière des nations afin de porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre. C’est une charge de salut, universelle, dont la puissance de cette mission se trouve être la vie de Christ en nous. C’est Lui la Lumière, c’est Lui, le salut, c’est nous qui en sommes les dépositaires.  C’est ce qui ressort de Esaïe 42.6 : Le Serviteur de l’Eternel est la Lumière et depuis l’œuvre de la croix cette Lumière habite en nous ! Quelle grâce, mais quelle responsabilité pour nous, aujourd’hui !!
    Donc, notre Seigneur a dit :

12  Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie (Jean 8.12)

et aussi dans Jean 9.5

5  Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.

    Il y a bien d’autres passages qui se rapportent à cette Lumière qu’est Christ. Nous nous en tiendrons à ces deux versets. Jésus a dit, comme nous avons vu plus haut : ‘’Vous êtes la lumière du monde.’’ Nous pouvons affirmer que nous sommes lumière dans la Lumière. Si nous regardons le prologue de Jean, Lumière et Parole sont liées, sont ensemble et la Vie est en cette Lumière/Parole. Nous constatons que, dans le prologue de l’Évangile de Jean, Parole, Lumière sont intimement liés et sont la somme complète de la qualité de Vie du Seigneur.
    Si nous sommes dans la Parole, nous avons la Vie (l’éternelle, celle de Christ) et cette Vie est la Lumière pour ceux qui sont captifs, aveugles, et ceux qui sont dans les cachots. (Esaïe 42.7) La Lumière est en rapport direct avec la délivrance ou plutôt, cette Lumière qui découle de la Vie qui est dans la Parole met à découvert tout ce qui est caché dans le cœur des hommes. Ceux qui acceptent le verdict de cette Parole/Lumière/Vie ‘’ont le pouvoir de devenir enfants de Dieu, nés non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.’’  Par la grâce infinie de Dieu, nous avons ce dépôt pour le salut de tout homme!
    Malheureusement, il est écrit de cette Lumière : ‘’Elle est venue chez les siens et les siens ne l’ont pas reçue !’’  C’est triste, très triste. Cela est confirmé, quand nous lisons Actes 13 des versets 44 à 52. Les Juifs suscitent une persécution contre Paul et Barnabas et les font chasser de la ville…. Lorsque nous sommes réellement cette lumière du monde, il n’est pas possible que ceux qui nous entourent ne soient pas interpellés par celle-ci. Nous pourrons vivre des moments où cette lumière suscitera des oppositions, parfois même féroces ou, au contraire, des cœurs touchés demanderont à rencontrer cette Lumière qui est en nous!
    Donc, nous sommes la lumière du monde, à condition que nous vivions de cette Vie que nous a donnée la Parole. Nous sommes lumière dans la Lumière, comme nous avons vu plus haut. Christ vit en nous par son Esprit. C’est la Bible qui l’affirme. C’est à nous, par une vie sanctifiée, de laisser passer cette Lumière qui pourra toucher les cœurs. Si nous vivons dans la soumission à Christ en nous, toute notre vie, nos actes, nos paroles etc deviennent lumière et Christ peut manifester Sa gloire à salut envers ceux qui sont autour de nous. C’est notre parole qui devient Parole de salut (Jean 17.20) car c’est le Seigneur l’Esprit qui inspire ces paroles de vie, pour le salut de celui ou de ceux à qui nous les donnons.
    ‘’Celui qui a le Fils a la vie. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie’’ (1Jean 5.12)  Notre part est de laisser vivre le Fils en nous car Il est le seul à détenir cette Vie. C’est Lui en nous, qui agit (à travers nous) puisque c’est le seul qui sauve, mais par nous et nous sommes ouvriers avec Lui dans Sa moisson.
    Paul l’exprime bien dans Galates 2.20 lorsqu’il écrit : ‘’ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi !’’ Christ en moi sauve, guérit, touche les cœurs etc… Nous ne pouvons vivre ce qui est décrit dans les Écritures que par la foi ! Cette foi vient et vit  en nous par le Saint-Esprit et elle est le fruit de notre intimité avec le Seigneur par la lecture de Sa Parole, par notre soumission à Lui en nous, en moi. Jésus a dit :

37   Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive.
38  Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture.
39  Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

    Celui qui croit en moi… Oui, mais pour croire en Jésus, nous devons nous approcher de Lui et boire l’eau de la Parole, qui est la source de notre foi. C’est la foi agissante par l’amour (Galates 5.6) qui peut faire couler ces fleuves d’eau vive ! Nous sommes le lieu de la source de Dieu pour tous les hommes (inconvertis et convertis)
    Par notre vie, cette Lumière/Parole/eau vive se voit et coule à travers nous, pour éclairer, rafraîchir, sauver, consoler etc…
    Dans Apocalypse 22.1, Jean voit le fleuve d’eau de la vie qui sort du trône de Dieu et de l’Agneau, ‘’limpide comme du cristal.’’ L’origine de ce fleuve se trouve dans le sanctuaire de Dieu, le Lieu de son trône. Si Dieu, notre Père est vraiment le Seigneur de notre cœur, ce fleuve limpide comme du cristal coulera de nos cœurs, de nos seins car nous sommes ce sanctuaire, par pure grâce!!
    Disons en conclusion que, pour être cette lumière du monde, nous devons :
--avoir la foi au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
--avoir la foi dans les paroles du Seigneur Jésus.
--cette foi doit être agissante par l’amour.
--obéir à Dieu notre Père afin qu’Il soit le Seigneur de notre cœur.
--marcher dans la sanctification sans laquelle nul ne peut voir le Seigneur à travers nous. Nous avons l’exemple de Loth, juste au milieu de Sodome. Il torturait, jour après jour, son âme de juste à cause des iniquités qu’il voyait ou entendait. Il n’a pas pu détourner une seule personne de leur vie dissolue, même pas ses gendres. Il s’était trop identifié à eux et sa parole ne pouvait les atteindre car il était, extérieurement, comme eux. Nous pouvons être ce Loth torturant notre âme sans pouvoir toucher le monde car notre vie est comme celle de ce monde.   
    Ce qui peut faire la différence et nous donner la puissance de cette Vie pour la transmettre c’est : notre sanctification !
   

jcb