Nouvelle
Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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9 En n'étant pas du monde.
«
Eux sont dans le monde,... et le monde les a haïs, parce qu'ils ne
sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Ils ne sont pas du
monde comme je ne suis pas du monde. »
Jean
17 : 11,14, 16.
«
Afin que nous soyons dans ce monde tel qu'il est lui-même ! » 1
Jean 4 : 17.
Si
Jésus n'était pas du monde, pourquoi était-il dans le monde? S'il
n'y avait aucune sympathie entre lui et le monde, pourquoi y
vivait-il, au lieu de rester dans ce monde suprême, saint et béni
auquel il appartenait? C'est parce que le Père l’a envoyé dans le
monde. Ces mots : « dans le monde», « pas du monde » nous
révèlent tout le secret de son œuvre comme Sauveur, et de sa
gloire comme Dieu-homme. « Dans
le monde » :
Revêtu de la nature humaine, parce que Dieu voulait montrer ainsi
que cette nature humaine lui appartenait, à lui, qu’elle
n'appartenait pas au « prince de ce monde », et qu'elle était
capable de recevoir la vie divine, de parvenir par là à la plus
haute gloire. « Dans
le monde » :
Mêlé aux hommes, en relation avec eux pour se faire voir et
connaître d'eux et pour les ramener par là au Père.
«
Dans le monde »
: En lutte avec les puissances qui gouvernent le monde, pour
apprendre l'obéissance, pour perfectionner et sanctifier ainsi la
nature humaine.
«
Pas du monde »
: Mais du ciel, manifestant la vie qui se trouve en Dieu et que
l'homme avait perdue, pour la rapprocher de l'homme, pour la lui
faire contempler et désirer.
«
Pas du monde »
: Témoignant contre le péché et contre tout ce qui sépare l'homme
de Dieu, pour montrer à l'homme qu'il est incapable de se faire une
juste idée de Dieu et de lui plaire.
«
Pas du monde »
: Fondant sur la terre un royaume d'origine toute divine, tout à
fait indépendant de tout ce que le monde tient pour désirable ou
nécessaire, avec des principes et des règles tout autres que ceux
qui ont cours dans le monde.
«Pas du monde»
: Afin de racheter tous ceux qui lui appartiennent, et de les amener
dans le royaume nouveau et céleste qu'il leur a révélé.
«
Dans le monde ».
« Pas du monde
». Voilà ce
qu'est Jésus, ce qu'est son œuvre : pas du
monde quant à
sa puissance et sa sainteté divines qui doivent juger le monde et le
vaincre ; et pourtant dans
le monde quant à
son humanité et son amour qui cherchent à sauver tout ce qui peut
être sauvé. La plus complète séparation d'avec le monde jointe
aux plus intimes rapports avec ceux qui sont dans le monde, voilà
les deux extrêmes qui se réunissent et se concilient en Jésus.
La
vie du chrétien doit aussi mettre d'accord ces deux extrêmes,
quelque contradictoires qu'ils puissent paraître. Il faut que chez
le croyant, la vie divine se fasse jour au travers de l'enveloppe
terrestre. S'en tenir à l'une de ces vérités seulement n'est pas
très difficile. « Pas du monde »
fut dès les âges les plus reculés la devise de tous ceux qui
croyaient devoir, pour servir Dieu, fuir au désert, ou se retirer
dans des couvents, et de nos jours encore, elle rallie ceux qui
croient devoir montrer la sincérité de leur piété en jugeant
sévèrement tout ce qui est dans le monde. Il y a bien chez eux
séparation d'avec le péché, mais il n'y a plus de rapports avec
les pécheurs qui ne se sentent pas entourés par eux de la divine
charité de Jésus. C'est limiter la religion à un seul point de
vue, c'est en faire par conséquent une religion défectueuse.
D'autres
s'en tiennent aux mots : « Dans le monde »,
se réclamant de cette parole de l'apôtre : «Autrement
il vous faudrait sortir du monde ».
(I Cor. 5 : 10). Ils veulent montrer que la religion n'empêche pas
d'être sociable et de jouir de tout, car ils se figurent que par là
ils engageront le monde à servir Dieu. Souvent ils ont en effet
réussi à rendre le monde très religieux, mais à quel prix? La
religion se faisait alors très mondaine.
Le
vrai disciple doit réunir ces deux vérités. S'il
ne montre pas clairement qu'il n'est pas du monde, s'il ne témoigne
pas du bonheur qui résulte de la vie qui vient de Dieu, comment
pourra-t-il convaincre le monde de péché, comment lui prouver qu'il
existe une vie d'un niveau plus élevé, comment l'engager à désirer
ce qu'il ne possède pas encore? Il
faut que son sérieux, sa sainteté et sa séparation d'avec
l'esprit du monde le caractérisent, lui et sa vie.
Il faut que son esprit sanctifié, un esprit nouveau, céleste, tout
contraire à celui du monde, prouve à tous qu'il appartient à un
royaume qui n'est pas de ce monde.
Et
pourtant il doit vivre « dans le monde ».
Dieu l'a placé là, au milieu de ceux qui sont du monde pour gagner
leur cœur, pour avoir de l'influence sur eux, pour leur communiquer
l'Esprit qui est en lui, et c'est à remplir cette mission qu'il doit
chercher à employer sa vie. Il ne saurait y réussir par les moyens
qu'indique la sagesse du monde, par des concessions, par des
déviations ou des atténuations des grandes vérités religieuses.
Non, il ne pourra être en bénédiction au monde qu'en suivant les
traces de celui qui seul peut enseigner à vivre dans le monde sans
être du monde, qu'en réalisant une vie de service et d'abnégation
par laquelle il confessera ouvertement que la gloire de Dieu est le
but de son existence, et par laquelle, étant plein du «
Saint-Esprit » il réchauffera les hommes au contact de l'amour
divin.
Oh!
qui nous fera trouver le secret divin de réunir chaque jour dans
notre vie ces deux choses si difficiles à concilier : dans le monde,
et pas du monde? C'est Jésus qui nous le révèle, lui qui a dit «
Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde ».
Ce comme a
plus de portée et de puissance que nous ne le pensons. Si nous
laissons le Saint-Esprit nous expliquer le sens de ce mot, nous
comprendrons ce que c'est que de vivre dans ce monde comme Jésus y a
vécu.
C'est
de notre union avec Christ que ce comme
tire
toute sa force. C'est
elle qui nous enseignera que plus on est loin « d'être du monde »,
mieux on est préparé à « être dans le monde ».
Plus l’Église sera affranchie de l'esprit et des principes du monde, plus
aussi elle aura d'influence sur lui. La
vie du monde cherche sa propre satisfaction et sa propre gloire. La
vie du ciel est sainte, elle vit d'amour et de renoncement à
soi-même.
Un
grand nombre de chrétiens qui cherchent à se séparer du monde ne
possèdent que peu de vie spirituelle, parce qu'ils conservent encore
trop de l'esprit égoïste du monde, cherchant avant tout leur propre
amélioration, et leur propre bonheur.
Jésus-Christ n'était pas du monde, il n'avait rien de l'esprit du
monde; c'est pourquoi il pouvait aimer les pécheurs, les gagner et
les sauver. Le croyant non plus ne doit pas être du monde plus que
Christ ne l'a été, car le Seigneur lui dit : « pas du monde, comme
je ne suis pas
du monde ». Par sa nouvelle nature le croyant est « né de Dieu »,
il a reçu en lui la vie et l'amour de Dieu, et c'est cette vie
surnaturelle qui le rend capable d'être dans le monde sans être du
monde. Tout disciple qui tire sa vie de Christ en fera l'expérience.
Il peut se dire : comme
Christ je ne
suis pas du monde, parce que je suis en Christ.
Il
sait que c'est seulement par son union avec Christ qu'il peut rester
séparé du monde, et que ce n'est qu'autant que Christ vit en lui
qu'il peut jouir de la vie qui vient de Dieu.
Il sait que pour répondre à sa vocation, il doit se retirer du
monde comme étant crucifié au monde, et que néanmoins il doit
vivre dans le monde, afin d'y être en bénédiction aux autres par
la vie qu'il reçoit de Christ. Tout en marchant sur la terre, il vit
dans le ciel.
Chrétiens,
voyez là la vraie manière d'imiter Jésus-Christ. «
C'est pourquoi sortez du milieu d'eux et vous en séparez, dit le
Seigneur ». Et
alors s'accomplit cette promesse : «
J'habiterai au milieu d'eux et j'y marcherai ». (2
Corinthiens 6 : 17, 16). Alors Christ pourra vous envoyer dans le
monde, comme le Père l'y a envoyé pour occuper dans le monde la
place où votre Père vous commande de le glorifier et de faire
connaître son amour.
«
Pas du
monde » : Ce
n'est pas seulement se séparer du monde et témoigner contre lui,
mais c'est encore faire connaître l'esprit, l'amour et la puissance
de l'autre monde,
du ciel, auquel nous appartenons, c'est amener le monde terrestre à
avoir part aux bénédictions du monde céleste.
Ô toi, Souverain Sacrificateur ! Toi, qui revêtu de ton pouvoir
sacerdotal a prié le Père pour nous qui ne sommes, pas plus que
toi, du monde, quoique devant encore l'habiter, puisse ton
intercession manifester en notre faveur sa souveraine efficace !
Le
monde a souvent accès dans notre cœur. Son égoïsme nous domine
trop encore. A cause de notre incrédulité, la nouvelle nature n'a
pas toujours plein pouvoir. Seigneur, nous te supplions, en vertu de
ton intercession toute-puissante, de réaliser en nous ces mots : «
Pas du monde, comme je ne suis pas du monde », car
notre seule force
contre le monde est d'être comme toi.
Seigneur,
nous ne pouvons être comme toi qu'en étant un avec toi. Nous ne
pouvons marcher avec toi qu'en demeurant en toi. Ô Seigneur, nous
renonçons à nous-mêmes pour demeurer en toi seul. Tu prends
possession d'une vie qui se donne entièrement à toi. Que ton
Saint-Esprit, qui habite en nous, nous unisse si étroitement à toi,
que nous puissions toujours vivre comme n'étant pas du monde. Et
qu'en outre ton Saint-Esprit nous initie si bien à ton œuvre, en
nous invitant à travailler comme toi dans le monde, que nous
puissions être avec joie et en toute humilité un exemple du bonheur
dont jouissent ceux qui ne sont pas du monde. Que notre séparation
du monde se reconnaisse à notre amour et à notre empressement à
nous sacrifier, comme toi, pour ceux qui sont encore du monde. Amen.
à suivre..........