dimanche 9 août 2015

LA VALEUR DE LA FAIBLESSE T. AUSTIN-SPARKS

Il fit faire à Jérusalem des machines inventées par un ingénieur, et destinées à être placées sur les tours et sur les angles, pour lancer des flèches et de grosses pierres. Sa renommée s’étendit au loin, car il fut merveilleusement soutenu jusqu’à ce qu’il devînt puissant.
(2 Chroniques 26:15)


Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes;  (1 Corinthiens 1:27)

et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. (2 Corinthiens 12:9)

Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. (Éphésiens 6:10)



 afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, (Éphésiens 3:19)

 fortifiés en toute force selon la puissance de sa gloire, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. (Colossiens 1:11)

                   Si l'on met en parallèle les quelques passages ci-dessus, il suffit de quelques secondes d'attention pour voir surgir la pensée qui va être au centre de notre sujet, à savoir la grande importance de la faiblesse, la valeur considérable qui s'attache à un état de dépendance consciente.


                   C'est presque une contradiction que nous avons là, sous nos yeux : "Dieu a choisi les choses faibles..." "Fortifiez-vous..." "puissamment fortifiés..."



                       On peut toujours, dans l’Écriture, opposer un texte à un autre texte et faire ainsi apparaître une contradiction. Mais quand on y regarde de près, on constate qu'au fond, l’Écriture ne se contredit pas. Soit dit en passant, nous serions bien inspirés, chacun de nous, de trancher cette question une fois pour toutes pour notre propre compte. Les contradictions sont là, extérieurement, mais elles ont une explication. C'est en profondeur qu'il faut la chercher. Quand on a trouvé la vraie signification des choses, on s'aperçoit que les textes s'accordent en réalité à la perfection.

                    Nous sommes justement ici en présence d'un de ces nombreux paradoxes. Nous pourrions au besoin exprimer les mêmes pensées sous une forme un peu différente qui rendrait l'opposition encore plus tranchée. SI je disais par exemple :


                    La faiblesse est une bonne chose. La force est une bonne chose... Force et faiblesse doivent exister au même moment chez le même individu.


                    Le paradoxe ainsi formulé, ne paraît-il pas invraisemblable ? Et cependant, il en est bien ainsi. La faiblesse et la force sont toutes les deux représentées comme conformes à la pensée de Dieu. Elles doivent toutes les deux se trouver simultanément chez la même personne.


                    Oui, la faiblesse ! Une faiblesse telle, qu'on ne peut rien faire. Force et puissance aussi, en même temps ; "puissamment fortifiés", au point de voir s'accomplir de vraies merveilles. Une conscience simultanée, une expérience simultanée, une réalité simultanée, et pas de contradiction. Comment donc cela peut-il se faire, demandez-vous et que faut-il croire : C'est ce que nous allons essayer d'expliquer.


                    Il nous est arrivé plus d'une fois, parlant de la faiblesse, de sa nécessité, de l’importance d'une certaine forme de dépendance, soulignant ce qu'il y avait de précieux de ce sentiment qu'on a souvent d'être à la merci de Dieu, de nous voir tout aussitôt jeter à la face des versets de l’Écriture qui parlent de force. On en voulait à nos affirmations. On s'efforçait de détruire nos arguments et de réduire à néant ce que nous cherchions à mettre en lumière, tout simplement parce que les deux choses paraissent inconciliables.


                    C'est triste à dire mais c'est vrai : il y a des frères et des sœurs dans la foi qui se laissent complètement paralyser mentalement par ces contradictions apparentes de l’Écriture. Voyons donc les choses en face.


                    Si le Seigneur attend vraiment des Siens, comme nous le croyons, qu'ils se trouvent en même temps dans deux états différents qui paraissent s'exclure l'un l'autre, reconnaissons qu'il y a un problème et abordons-le de front. Nous en retirerons tous un profit certain



C'est pour remplir que Dieu vide

                       La nécessité de la faiblesse s'explique fort bien ! D'un bout à l'autre des Écritures, l'Ancien et le Nouveau Testament s'accordent pour établir clairement que Dieu commence toujours par faire une œuvre négative chez ceux qu'Il veut employer. Il les humilie, Il les met par terre, Il leur fait toucher du doigt leur faiblesse et leur néant. Il les vide avant de les remplir. Il brise avant de se mettre à l’œuvre avec un instrument donné.

                    Il tarit toutes les sources de la force humaine avant de manifester Sa force à Lui dans sa perfection.


                    Le fait est certain, et la lecture de la Parole de Dieu ne laisse aucun doute à cet égard, pas plus que l'histoire des différents instruments qui ont, au cours des siècles, donné à Sa cause une impulsion décisive.


                    La faiblesse, la dépendance consciente sont si nécessaires qu'elle rentre dans la catégorie des choses qui ont un prix tout spécial aux Yeux de Dieu. Et pour nous, aussi bien que pour Lui, elles constituent une ressource positive, et ont une valeur de premier plan.



Pourquoi Dieu nous diminue

                  Mais quand donc cette nécessité commence-t-elle ? A quelle occasion prend-elle naissance ? Ce qui la détermine, c'est ce désir, naturel au cœur de l'homme, d'être fort, de pouvoir faire acte de puissance.

                    Dans l'univers entier, l'homme tel qu'il est par nature, tient à la force, il la désire. La faiblesse ? Il l'a en horreur. Il se révolte contre elle, car ce qu'il veut c'est la puissance. Cette inclinaison, ce désir, fait partie de notre nature.


                    Où est la personne si insignifiante qu'elle paraisse au yeux de son entourage, qui éprouve une joie naturelle, une joie sans mélange, à se voir laissée de côté, à se sentir marcher dessus, qui trouve son plaisir à se laisser ravaler, à ne pouvoir tenir son rang, à ne pas être à la hauteur de ses semblables, à ne pas avoir une certaine mesure de dignité ? Non, telle n'est pas le penchant habituel de la nature humaine !


                    Souvent même, une feinte humilité n'est pour l'homme qu'un moyen subtil d'attirer l'attention sur lui, et ainsi de marquer un point ! Nous avons entendu des personnes se vanter d'être parmi les plus humbles qui soient au monde. Cette parole même n'était pas autre chose, dans leur bouche, que le moi se montrant à nu sous une fausse humilité.


                    Jamais nous n'arriverons à dépister toutes les formes de la vie propre. Elle doit à tout prix s'exprimer dans cette façon : être fort, atteindre d'une façon ou d'une autre, à la puissance, à l'influence, parvenir à un certain rang, être quelqu'un, faire montre de ce dont on est capable. La nature humaine est là, toute entière, en raccourci.



Une déviation funeste

                     Ce qu'il importe de bien comprendre, c'est que dans la nature humaine telle qu'elle est maintenant, dans ce que nous appelons l'humanité déchue, l'exercice de la puissance a été complètement faussée par l'intrusion d'un élément subversif : le pouvoir.

                    La puissance est devenue une affaire personnelle et de ce fait, s'est trouvée complètement viciée.

                    Il n'a jamais été dans la pensée de Dieu de faire de l'homme un ver de terre, un être rampant, dépourvu de toute dignité. Son intention, au contraire, était de la parer de noblesse et de magnificence, comme il convenait au produit le plus beau de Son activité créatrice, de l'honorer d'une grande dignité, et de le doter richement dans le domaine de la force, de la puissance, et de l'influence qu'il pourrait exercer.

                    Mais c'était pour Sa satisfaction à Lui, pour Sa gloire à Lui, pour Son honneur à Lui. En un mot c'était pour Lui-même qu'Il concevait les choses sous cette forme-là.

                    Toue cette belle pensée s'est retrouvée réduite à néant. Et cette nature sortie si belle des mains de Dieu, est devenue un centre d'intérêt personnel, qui trouve en tout temps et en tout lieu l'occasion de s'exprimer. C'est la nature humaine telle que nous la trouvons maintenant. 

                    Ce n'est que quand le principe de la vie propre a été brisé sans retour que nous pouvons accepter avec joie la dernière place, pour l'amour du Seigneur.

Les intrigues de Satan

                    La faiblesse est nécessaire, avons-nous affirmé. Et le secret de cette nécessité, c'est que l'homme, dans l'état où il se trouve, a en lui une force, - ou une aspiration à la force - qui a été détournée de sa destination par une force subversive.
                    Nous avons nommé Satan dont le plan général est bien connu et son seul but, l'objectif qu'il poursuit avec plus d'acharnement que n'importe quoi d'autre, c'est la force, l'empire, la domination. Et cette idée, cette suggestion, cette convoitise, il a réussi à la communiquer à l'homme et à la lui faire accepter : être comme Dieu, avoir de la force pour lui-même, sans plus se soucier de sa dépendance de Dieu.

                    Ainsi s'est constituée, entre l'homme et Satan cette horrible fraternité : la recherche de la puissance pour des fins personnelles.

                    Que ce soit là notre but avoué ou non, il n’importe. Nous avons cela dans notre nature, malgré nous. Les saints eux-mêmes en eux découvrent cette tendance-là. Quand Dieu les fait prospérer, quand Dieu accumule sur eux Ses bénédictions, ils s'aperçoivent que dans la vieille nature il y a toujours cet ennemi éhonté qui n'hésiterait pas à s'emparer des grâces mêmes de Dieu pour les exploiter à son profit, s'en faire une gloire personnelle.

                    "Il fut merveilleusement soutenu jusqu'à ce qu'il devînt puissant", nous est-il dit du roi Ozias, et jusqu'à ce qu'il se servît des bénédictions sans nombre que Dieu lui avait octroyées comme d'un prétexte pour s'élever outre mesure (2 Chroniques 26:15-16) et porter une main téméraire dans le domaine sacré du sanctuaire.  

                     Cette chose mauvaise, cet ennemi du dedans qui, même chez les saints les plus "merveilleusement soutenus" et bénis de Dieu, reparaît de temps à autre et devient leur perte. Cela nous ramène toujours à la vieille, à l'éternelle histoire : la puissance convoitée. C'est là, répétons-le, l'objectif suprême de Satan.

                    Cet élément est entré avec la chute dans la constitution même de l'homme, et il se manifeste, invariablement, dans le sens de l'intérêt.


                  Il y a là quelque chose de tellement profond, de tellement subtil, de tellement secret, que nous ne parviendrons jamais, ni vous ni moi, à en toucher le fond. Nous ne pourrons jamais en avoir raison. Nous n'arriverons jamais à mettre la main dessus une fois pour toutes pour lui régler son compte. C'est quelque chose qui nous dépasse, tant par sa profondeur que par ses détours. Ce désir d'être fort se manifeste sous des dehors qui sont parfois si habilement camouflés qu'il réussissent à nous donner le change et à se faire prendre pour légitimes. Souvent le désir est à peine conscient et passe complètement inaperçu.


                    Vous aurez peine à le croire, mais une proportion considérable des maux qui nous atteignent, des ravages, des ruines, des limitations de toutes sortes qui éprouvent le peuple de Dieu, n'a pas d'autre cause. On peut s'en rendre compte, si l'on veut bien se donner la peine d'aller au fond des choses.


                    Entre cette aspiration particulière de notre nature et les vrais intérêts du Seigneur, il y a un antagonisme implacable. Être fort ! Sous une forme ou sous une autre, dans un domaine ou dans un autre, n'importe où, n'importe comment, mais au moins, être fort !...  Voilà le cri du cœur de cette humanité déchue !



La Croix et la nature humaine

                    La nécessité pour l'homme d'être affaibli, diminué, brisé, vidé, se justifie donc abondamment.

                    Pour traiter un tel sujet, il faudrait pouvoir l'embrasser vraiment dans toute son étendue, et le sonder dans toute sa profondeur. Et ni vous, ni moi n'avons les ressources spirituelles et de pénétration pour espérer y parvenir jamais. Mais le Seigneur connaît toute l'ampleur du problème. Il en a mesuré l'étendue, et rien ne Lui échappe dans notre nature humaine, pas plus l'infiniment petit que l'infiniment grand.

                   Or, c'est Lui qui est allé à la Croix pour entraîner dans Sa mort notre nature déchue. La Croix de Jésus-Christ a une portée qui dépasse de beaucoup tout ce que nous avons découvert jusqu'ici, et tout ce que nous pourrons jamais nous représenter. Les profondeurs de notre nature ont été vues à la Croix comme nous ne les avons jamais vues, et le problème qu'elles posent y a été tranché souverainement et pour toujours.

                    Toutes ces forces subtiles qui nous trompent au point de se faire passer pour bonnes, Dieu les a vues dans leur brutale réalité. Toutes ces choses qui dépassent ce que nous en pouvons connaître ou concevoir, Dieu les a clouées à la Croix et en a eu raison. De la racine jusqu'aux rameaux, du centre à circonférence, tout a été mis à nu et a eu son compte réglé.

                    Mais cette œuvre de fond doit, nous le savons, avoir une application pratique.


                    Des preuves que dans ce domaine la faiblesse est une nécessité divine ? Nous en avons une, entre beaucoup d'autres, dans la vie de Paul. Paul, ce grand apôtre, cet instrument de choix, élu dès avant la fondation du monde. Malgré tout ce qu'il peut représenter, comme témoignage vivant de la grâce et de la souveraineté de Dieu; bien qu'il ait vu le ciel ouvert au-dessus de sa tête; bien qu'il ait entendu la voix du fils de Dieu glorifié, même cet homme-là il faut qu'il ait une écharde plantée dans sa chair, de peur qu'il ne s'élève outre mesure.


                    N'y a-t-il pas là un sûr indice de la pensée de Dieu, et de la façon dont Il se représente les ravages que peut causer le besoin inné d'être fort ? Certainement, car cette aspiration qui se cache toujours quelque part dans les replis secrets de la l'ancienne création finirait par se montrer, en dépit de la consécration, en dépit d'un abandon complet entre les mains du Seigneur, en dépit de la volonté de mourir toujours pour la cause du Seigneur. 

                   Fut-il homme plus entièrement, plus radicalement consacré à Dieu que l'apôtre Paul, qui ne craindra pas de faire la preuve qu'il est prêt à mourir pour le Seigneur ? Et cependant, même dans un homme comme celui-là, Dieu a repéré un danger, le danger du vieil homme.


                    Ce fut une révélation pour Paul quand Dieu lui fit comprendre le pourquoi de cette écharde dans la chair. Le danger est si subtil, il rampe si secrètement, que l'âme la plus dépourvue de détours, la consécration la plus transparente n'est pas plus à l'abri que les autres. C'est quelque chose qui travaille dans l'ombre, là où nous ne voyons rien.

                   De là, pour Dieu, cette impérieuse nécessité de rendre la Croix continuellement  réelle et expérimentale dans notre vie, pour avoir raison, pour triompher de cet élément-là, pour nous briser, pour nous vider, nous faire parvenir à cet état de faiblesse et de dépendance consciente qui a un grand prix à Ses yeux.

                    La valeur de la faiblesse s'apprécie à l'ampleur des dommages que peut causer à l’œuvre de Dieu cette tendance innée de notre nature, ce trait si profond de notre caractère.

La force : sa vraie nature, son vrai domaine

                    Mais il y a un mot à dire dans l'autre sens.

                    A côté de la nécessité de la faiblesse, la nécessité de la force est tout aussi réelle et tout aussi impérieuse. "Fortifiez-vous !...." nous est-il dit. Et cette parole n'a certes pas moins de poids que les autres. Mais quelle est la nature de cette force : dans quel domaine doit-elle s'exercer ?

                 "Fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force toute puissante." (Éphésiens 6:10)

                    Cette force ne sera jamais notre possession personnelle. Elle ne fera jamais partie de nous-mêmes. Le Seigneur veillera à ce qu'elle reste toujours sous Sa garde, de façon à ce que notre relation avec Lui se maintienne constamment sur une base de dépendance et de foi. 

                    Nous ne pourrons jamais prendre le large avec la force du Seigneur et l'employer à notre guise comme si c'était la notre. Fortifiez-vous dans le Seigneur.

L'homme selon le cœur de Dieu

                    Or voici au fond à quoi tout cela nous ramène.

                    Il y a un  Homme en qui toute la puissance de Dieu peut habiter sans danger. Il y a un Homme dans lequel la puissance divine peut demeurer dans sa plénitude sans courir aucun risque. Cet homme est dans le ciel. Cet Homme n'est pas ici-bas. 

                    La puissance ne peut pas demeurer en nous sans danger. "Il fut merveilleusement soutenu jusqu'à ce qu'il devînt puissant."  -"Jusqu'à ce que ..." Quel dommage qu'il ait fallu  ici faire intervenir cette conjonction ! Le dernier mot de l'histoire, dans le cas d'Ozias, c'est que Dieu dut l’abattre. Quelle conclusion terrible d'une vie si bien commencée ! La grande leçon à en tirer, c'est que nous ne saurions sans péril nous approprier la force de Dieu. 

                    Aussi Dieu a-t-Il planté la Croix sur ce chemin, pour que nous ne puissions jamais forcer le barrage. Dieu ne peut pas permettre une chose comme celle-là. Si nous passons outre, nous serons brisés. Nous nous écraserons contre le grand Veto de la Croix.

                    Mais Dieu a trouvé un Homme ! Oh ! Oui, je sais qu'Il est plus qu'un Homme. Il est Dieu. Il est le Fils de Dieu.

                    Mais ce n'est qu'un des côtés de Sa personne. SI nous parlons de l'autre côté, ce n'est pas pour diminuer celui-ci. C'est le Fils de l'Homme qui nous intéresse ici. Comme tel, Il se présente à nous comme un Homme en qui la puissance de Dieu peut habiter dans sa plénitude et sans danger. Cet Homme-là n'usera jamais de cette puissance à des fins personnelles. Il ne s'affranchira jamais de Sa dépendance du Père. Jamais vous ne verrez le Seigneur Jésus tirer un parti charnel de la puissance qu'Il possède. Il n'y a pas de trace en Lui, de cette sournoise activité du moi qui cherche à retirer un avantage personnel de la puissance et de la bénédiction de Dieu. Dans Sa nature cette inclinaison est absente.

                   Mais pas dans la nôtre ! L'homme le plus saint que la terre porte l'a en lui. Comment donc faire ?

                     Peut-être savoure-t-il sans bien réaliser la portée de ce sentiment, l'agréable satisfaction de voir les yeux se tourner vers lui, à cause de sa consécration, ou à cause de son expérience.... Oui, oui ! Même dans ce domaine-là ce penchant porte ses fruits.

                    Mais voici un Homme qui peut avoir toute la puissance de Dieu à Sa disposition, et chez lequel on ne distingue pas la moindre velléité de détourner cette puissance à Son profit. Aussi peut-elle habiter en Lui dans sa plénitude.

                     Voici d'ailleurs quelques références bibliques qui établissent clairement qu'à cet égard Il est bien l'Homme selon le cœur de Dieu. Vous pouvez chercher les passages si vous voulez.

                    parce qu’il (Dieu) a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné.......,   (Actes 17 verset 31)

                    Quel est cet Homme ?

                    Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, (2 Timothée 4 verset 8)

                    Revenons en arrière, maintenant, à Romains 2 verset 16 :"C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes."
                 
                    L'Homme qu'Il a désigné pour juger le monde avec justice, le Seigneur, le juste juge, en ce jour-là - Quel est ce Seigneur, ce juste juge ? Jésus-Christ, l'Homme que Dieu a désigné !

                    S'il vous faut  d'autres témoignages lisez en entier le chapitre cinq de l'évangile de Jean, "Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme." (verset 27)

                    Le voilà donc bien, l'Homme sur qui repose sans aucun danger toute la puissance de Dieu. Les choses étant établies, il y a deux points que nous pouvons à présent faire ressortir.

                    Nous devons être forts de la force qui est dans le Christ Jésus. C'est Lui qui doit être notre force. Nous n'aurons jamais cette force-là en nous mêmes. Elle ne sera jamais notre force intrinsèque ; pas ici-bas du moins. C'est Sa force. Et parce que c'est Sa force il faut qu'il y ait, d'une part, en ce qui nous concerne, une faiblesse constante, une dépendance continuelle. En ce qui le concerne Lui, la question est tranchée, Il est notre force.

                    Qu'est-ce que Paul entend quand il dit "quand je suis faible, c'est alors que je suis fort" ? Voilà qui est pour le moins contradictoire ! Il veut en d'autres termes dire : "-Quand je suis faible, le Seigneur a l'occasion de montrer Sa force en moi."

                    C'est de cette force-là que nous avons besoin. Or, ce n'est que lorsque nous sommes faibles que la force du Seigneur peut se déployer toute entière. Si nous sommes forts, le Seigneur se tient en arrière et nous laisse aller de l'avant à notre gré. Nous avons tôt fait alors d'épuiser nos ressources et de nous trouver en fâcheuse posture.

                  "Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort." La contradiction tombe quand on prend les choses par l'intérieur. Faible et fort en même temps ? Oui, mais jamais forts en nous-mêmes, forts dans le Seigneur seulement.

                    La seconde chose qui ressort clairement, c'est cette conformité au Fils de Dieu à laquelle la faiblesse nous fait tendre. Cette conformité au Fils de Dieu ouvre devant nous toutes ses avenues et nous invite à atteindre, par la foi, par la dépendance, par la faiblesse, lentement - Oh ! Combien lentement ! - cette position qui permet au Seigneur de se fier à nous sachant que nous ne prendrons pas Sa bénédiction, Sa force, les fruits qu'Il nous donne de porter, pour les négocier à notre profit.

                    Alors nous commençons à être dignes de Sa confiance, comme le Fils était digne de la confiance du Père, parce que nous devenons conformes à l'image du Fils.

                    Dans la mesure où il en est ainsi, Il fait reposer Sa puissance sur nous avec plus d'abondance.

                    Ceux qui sont le plus conscients de leur propre faiblesse, et par conséquent déploient le plus de foi pour avoir part à la force du Seigneur. Ce sont ceux-là qui Lui frayent la route pour permettre la manifestation la plus éclatante de Sa force en eux.

                    C'est si souvent notre propre force qui fait obstacle à la manifestation de la Sienne !

                    Notre faiblesse, voilà la porte par laquelle Sa force fait son apparition. Aussi, l'apôtre peut-il avec raison se glorifier de ses faiblesses, pour que la puissance de Christ repose sur lui et vienne résider en lui.

                      Que Dieu nous fasse tous entrer dans la réalité de ce glorieux paradoxe !

T.A.S.                        

samedi 8 août 2015

PROMESSES DE DIEU POUR NOS ENFANTS


J'établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi. Genèse 17.7

O Dieu, tu as fait une alliance avec moi, ton serviteur, en Jésus-Christ mon Sauveur; et maintenant je te supplie que mes enfants soient compris aussi dans tes desseins de grâce. Permets-moi de croire que cette promesse est faite à moi, aussi bien qu’à Abraham. Je sais bien que mes enfants sont « nés dans le péché et conçus dans la corruption » de même que ceux des autres hommes. Aussi n’est-ce pas sur le fait de leur naissance que je me base, car « ce qui est né de la chair est chair » et rien d’autre. Mais, Seigneur, fais-les naître du Saint- Esprit et qu’ils entrent aussi dans ton alliance de grâce. Je te prie aussi pour mes descendants et toutes leurs générations. Sois leur Dieu, comme tu es le mien. Le plus grand honneur que tu m’aies fait, est de m’avoir permis de te servir; que ma postérité puisse te servir aussi dans les années à venir. O Dieu d’Abraham, soit le Dieu de son Isaac ! O Dieu d’Anne, accepte son Samuel ! Et Seigneur, si tu as accepté la prière que je te présente pour les miens, bénis aussi les autres maisons de ton peuple, où il y en a qui ne sont pas encore à toi. Sois le Dieu de toutes les familles d’Israël. Qu’aucun de ceux qui craignent ton Nom n’ait la douleur de voir quelqu’un des siens rester inconvertis Je te le demande pour l’amour de Jésus. Amen ! 

(Charles-Haddon Spurgeon)

LE SENS DE LA VIE DIVINE Austin-Sparks

 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.                                (Jean 1:4)

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous........                           (Jean 1;14)

Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d ‘eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau. 
                                                                                                                          (Jean 3;5-7)

..... afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. (Jean 3;15)

Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive. (Jean 4:10)

Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; d’où aurais-tu donc cette eau vive? (Jean 4:11)

mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillissant en  vie éternelle.     (Jean 4:14)

Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.                                                                                                                   (Jean 5:21)

En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même.(Jean 5:25-26)

Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!
                                                                                                                (Jean  5:39-40)                                                                                                                            
Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de gens?                                                                                               (Jean 6:9)

Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé.                                         (Jean 6: 13)

Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.                                                                                                                  (Jean 6:27)

Ils lui dirent donc: Seigneur, donne-nous toujours ce pain.
 Jésus leur dit: Moi, Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.                                                             (Jean 6:34-35)
                                                                                                                         
La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. (Jean 6:40)

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie.                                                                                                                     (Jean 6:47-48)

Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.                                                                                                        (Jean 6:54)

Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.                                                                (Jean 6:57-58)                                                              
Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture.                                                                          (Jean 7:37-38)


                    Nous nous arrêterons sur le troisième chapitre de Jean, car ce qui nous y est présenté est incontestablement la vie de la nouvelle création, et cette vie, c'est Christ. La préoccupation de Nicodème, c'est évidemment la pensée du Royaume de Dieu. Il n'emploie pas cette expression, il ne mentionne pas le Royaume, du moins dans le récit qui nous a été conservé. Mais le Seigneur Jésus voit tout-à-fait clairement ce qui intéresse Nicodème, c'est le Royaume de Dieu comme cela doit être pour tout vrai Israélite. Le Seigneur Jésus qui lit dans son cœur et connaît sa pensée, aborde donc immédiatement la question de voir le Royaume de Dieu et comment y entrer. Il se met aussitôt à montrer à Nicodème qu'aucun homme ne peut entrer dans ce Royaume par la naissance naturelle, fût-il de la race d'Israël, ou même un docteur en Israël

La naissance naturelle ne peut pas assurer la vie éternelle


                 Cette naissance naturelle, même si elle se produit dans un milieu dont l'unique intérêt est le Royaume de Dieu, ne nous y fera jamais entrer. Personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu par la naissance naturelle. On peut être né ans une famille chrétienne, et dans le Christianisme en tant que système religieux, ou encore dans ce qui est appelé "l’Église chrétienne", mais personne ne se trouvera dans le Royaume de Dieu par le fait de cette naissance. C'est un tout autre royaume, entièrement différent du royaume de la nature, si même il s'agit d'une nature religieuse. Puisque ce royaume est nouveau et entièrement autre, il demande une vie nouvelle, entièrement différente. C'est un royaume divin, c'est le Royaume de Dieu. C'est pour cela qu'il demande une vie divine, une vie qui soit la vie de Dieu..

Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. (Jean 5:26)

                    Ainsi, dans tout l'univers, seuls le Père et le Fils ont cette vie en eux-mêmes. Il est important que nous sachions cela. Alors même que nous avons reçu la vie éternelle, nous n'avons pas cette vie en nous-mêmes. Nous parlerons de cela un peu plus loin.

Dieu nous a donné la vie éternelle cette vie est dans son Fils (1 Jean 5:11)

                    Et cette vie demeure en Lui et elle n'est jamais séparée de Lui.

Celui qui a le ils a la vie (1 Jean 5:12)

                    Le fait est que, ce Royaume étant divin, il demande une vie divine. Cela signifie, comme le montre si parfaitement et si clairement la Parole, que nous ne pouvons pas vivre selon Dieu, ni conformément aux choses divines, par notre vie naturelle. Nous ne pouvons pas arriver à Dieu par nos ressources naturelles, par les ressources de notre esprit naturel. Nous nous heurterons contre les portes du Royaume des cieux, sans jamais pouvoir y parvenir, si nous en tentons l'accès par notre esprit naturel. Nous ne pourrons jamais arriver à Dieu, ni entrer dans Son Royaume avec notre cœur naturel. Nous pouvons avoir tous les sentiments, tout le désir, toute la passion, tout le zèle possible; nous pouvons nous exciter très haut dans un effort émotif, sans pouvoir jamais
 parvenir à rien. Personne ne se trouvera jamais dans le Royaume de Dieu ni par l'intellectualisme, ni par l'émotivité.

                    Cela est vrai aussi en ce qui concerne la volonté naturelle. "Ni de la volonté de la chair", dit la Parole, "mais de Dieu". Nous ne pouvons pas entrer dans le Royaume de Dieu par notre propre volonté. Nous ne pouvons pas atteindre aux choses de Dieu par la force de notre volonté naturelle, malgré tout notre vouloir, nos déterminations, nos tentatives, nos efforts et nos résolutions. Notre propre volonté ne pourra jamais nous y faire parvenir. Personne n'a jamais été amené dans le Royaume de Dieu par sa propre volonté, c'est-à-dire, personne n'a jamais été amené par sa volonté à prendre la décision ou arriver à la détermination d'être dans le Royaume de Dieu, comme s'il était possible de s'y trouver par la force de cette décision ou de cette détermination. Ceci ne peut être.

                    Beaucoup de fautes ont été commises sous ce rapport, et des multitudes ont été amenés à une position entièrement fausse, parce que l'effort avait été fait dans cette sphère naturelle, et les âmes avaient été appelées, selon des principes naturels, à exercer leur propre raison, leur propres sentiments, leur propre volonté, comme si elles pouvaient être régénérées de cette façon. Ainsi donc, avoir de l'intérêt et de l'activité dans le christianisme, c'est une chose, mais c'en est une toute autre que d'être dans le Royaume. Des foules de gens bien intentionnées s'intéressent au christianisme et sont actifs dans le christianisme. Ils ont vu la valeur de la vie chrétienne et celle de l'enseignement chrétien. Ils ont pensé que, si l'on pouvait seulement les observer, le monde serait entièrement différent. C'est ainsi qu'ils sont devenus actifs dans le christianisme. Ils ont cru être dans le Royaume de Dieu. Mais pas du tout ! Vous pouvez avoir tout l'intérêt possible dans le christianisme, et cependant ne pas être dans le Royaume.

                    C'est ici, en effet, ce que, dans des termes différents et plus concis, le Seigneur Jésus dit à Nicodème. Le seul moyen que nous ayons d'entrer dans le Royaume, c'est de recevoir la vie divine en nous, comme un don, par la foi en Jésus-Christ. C'est la base nouvelle de la nouvelle création, la base sur laquelle tout commence et tout est accompli, la base de la vie divine. Cette vie a en soi toutes les qualités et toutes les ressources de la nouvelle création. Elle continue notre existence même dans ce qui est appelé le Royaume de Dieu.

Chaque Royaume est gouvernée par sa propre vie

                    Il est à peine nécessaire de rappeler à notre pensée que chaque royaume est gouverné par sa vie qui lui est propre. Il y a vie dans le règne végétal, et le règne végétal est entièrement gouverné par cette sorte de vie. Cette vie, dans ce règne, peut être excessivement belle. Elle est capable de faire des choses vraiment merveilleuses comme nous le voyons dans tout ce qui nous entoure. Nous remarquons la variété, la magnificence, la beauté et la puissance de vie dans le règne végétal. Mais cette vie a ses limites, elle arrive à une fin. Entre le point où finit la vie du règne végétal et celui où commence la vie du règne animal, il y a une brèche, un vide qui ne peut être comblé.

                    Il y a dans le règne animal une merveilleuse variété, une extraordinaire manifestation de vie. Considérons tout ce que peut produire la vie animale. Mais nous voyons aussi une fin à ce règne, et encore une fois nous arrivons à une brèche qui ne peut être comblée, comme dans le premier cas. Bien que l'homme puisse trouver des amis parmi les animaux et qui puisse y avoir entre eux une espèce d'amitié, il n'y aura jamais entre un homme et une bête cette affection intelligente, ni cette communion intime qui unissent l'homme à l'homme. Ils vivent dans deux mondes différents.

                    Dans le royaume de la vie humaine, le pouvoir, la valeur, la variété ont une portée immense. Quelle hauteur peut atteindre une vie humaine ! Cependant, elle a ses limites, et elle aussi arrive à une fin. Il y a entre le royaume de la vie naturelle et le royaume de la vie divine une brèche qui ne peut être obturée.

                    Pour que le végétal de vienne animal, il faudrait qu'il devienne une nouvelle création, ayant en elle une vie nouvelle. Pour que l'animal devienne un homme, malgré tout ce que peuvent en dire les évolutionnistes, il faudrait qu'il devienne une nouvelle création, ayant en elle une autre vie. Et pour qu'un homme devienne un enfant de Dieu, un hériter du Royaume des cieux, il faut qu'il devienne une nouvelle création, dont la vie est entièrement tout autre, différente. C'est un autre royaume.

                   L'homme naturel est donc totalement incapable d'être en relation avec les choses de l'Esprit de Dieu. Les deux choses appartiennent à deux royaumes différents. La vie divine est essentielle au Royaume de Dieu. C'est le point sur lequel Christ insiste sans cesse dans Son entretien avec Nicodème, tel qu'il nous est raconté dans le troisième chapitre de l’Évangile de Jean.  

La vie divine doit diriger toutes choses

                    Quelle est l'étape suivante ? Le croyant, qui a reçu la vie divine comme un don de Dieu, par al foi en Jésus-Christ, a désormais le devoir, la nécessité et la bénédiction de vivre par la foi sur cette base nouvelle. C'est une obligation qui repose sur lui. Il ne peut faire autrement. Il est obligé de vivre par la foi sur cette base nouvelle de la vie divine, sinon il perdra tout ce pour quoi la vie lu a été donnée. Elle n'agira pas automatiquement. Elle agira en raison d'une attitude délibérée et définie que le croyant prendra à l'égard de Christ, qui en Lui et en qui demeure cette vie. Il est nécessaire pour le croyant de faire cela, et c'est son privilège et sa bénédiction de vivre par la foi, sur la base de la vie divine.

                  C'est pour le croyant une bas de vie entièrement nouvelle, toute différente de la vie naturelle. Cette vie n'est pas en nous-mêmes, bien que nous l'ayons reçue, elle est en Christ. Elle reste en Christ, mais désormais, Christ est en nous par la foi, par la moyen de l'Esprit Saint.

De sorte que Christ habite par la foi dans vos cœurs.  (Éphésiens 3:17)

                    Christ en nous possède cette vie, mais Il la garde en Lui-même. 

              Pourrons-nous saisir toute la portée de cette vérité, si nous employons pour l'exprimer une expression à double sens ? Si nous le pouvons, cela nous sera d'un grand secours. Cette vie nouvelle devient subjective en même temps qu'objective. Si nous pouvons saisir cela, nous serons sauvés de l'introspection, qui est une idée fausse de la vérité. L'introspection cherche quelque chose en nos-mêmes. C'est en nous-mêmes qu'elle essaie de découvrir quelque chose. Mais en ce qui concerne la vie divine, bien qu'elle soit en nous, si nous sommes de vrais croyants, elle n'est cependant pas en nous-mêmes, mais en Christ qui est en nous. Vous et moi, ce n'est pas en nous-mêmes que nous devons chercher les ressources que Dieu a données pour la vie chrétienne, mais en Christ, qui non seulement est dans les cieux et en dehors de nous, mais qui demeure en nous. Il nous faut toujours respecter cette distinction, sinon nous deviendrons ce type morbide de personnes qui cherchent toujours en elle ce qui n'y est pas, et qui sans cesse se rendent compte qu'elles ne trouvent pas en elles ce qu'elles y cherchent. Cela est un état terrible et misérable. Mais savoir que Christ est là comme Celui qui nous suffit, et à regarder à Lui qui est en nous, c'est entièrement libéré de soi, c'est être délivré en Christ. Nous n'avons pas à produire des choses divines, ni le résultat de ces choses divines, en nous-mêmes. Nous n'avons pas à nous élever nous-mêmes à ce que nous pensons devoir être, comme si nous pouvions y arriver. Nous n'avons pas à chercher à nous entraîner à la vie chrétienne, aux choses de Dieu dans la vie et le service. Il est fatal de chercher à le faire, comme si nous le pouvions par nous-mêmes. Ce n'est pas un effort d'aucune sorte qui nous est demandé de la part de Dieu. Notons bien ceci et soulignons-le. Ce n'est pas un effort d'aucune sorte qui nous est demandé de la part de Dieu à l'égard des choses de Dieu, mais une loi positive dans le Seigneur Jésus qui est en nous. Si nous déclarons que c'est là que foi active, cela ne contredira pas la déclaration que nous venons de faire. Ce n'est pas un effort. Foi active, cela signifie que nous continuons sur la base qui est déjà établie, que nous nous y tenons, que nous nous y appuyons et qu'ainsi, nous avançons. C'est là que réside toute la différence qu'il y a entre une foi active qui continue sur une base établie et cet effort qui cherche à faire quelque chose pour pouvoir avancer. 

La vie divine est pour l'homme tout entier

                     Cela dit, nous pouvons faire un pas de plus. Nous verrons que cette vie en Christ, qui est en nous, est pour l’homme tout entier - esprit, âme et corps. 

La vie divine - Pour l'esprit 

                    Elle commence dans l'esprit de l'homme, qu'elle rend vivant pour Dieu, qui est Esprit. Pour être en communion intelligente et consciente avec ce qui est spirituel, il faut que nous soyons spirituels, et que nous soyons vivants dans le royaume qui est spirituel. L'homme, par sa nature, n'est pas vivant pour Dieu. Son esprit n'est pas vivant envers Dieu, qui est Esprit. Tout est spirituel dans le royaume de Dieu, et nous savons que cela ne signifie pas qu'il est irréel, éthéré ou abstrait. Il est souvent beaucoup plus réel que ce qui est matériel et temporel. Cette vie divine commence donc dans l'esprit de l'homme, qu'elle rend vivant pour Dieu et pour tout ce qui est de Dieu, pour le royaume de Dieu qui est spirituel. 

La vie divine - Pour l'âme

                     Cette vie divine est ensuite pour l'âme. Loin de mettre l'âme de côté et de la faire disparaître comme si elle était une chose défendue, la vie divine vivifie l'âme et lui donne son énergie. L'âme a été maintenant amenée sous le gouvernement de l'Esprit de vie, de l'Esprit de Dieu. Elle n'est plus sous la domination de l'esprit du mondede Satan, et désormais, sous le gouvernement de l'Esprit Saint, l'âme doit recevoir son énergie de l'Esprit de vie.

a) La pensée

                    La pensée est une partie de l'âme. Elle doit être vivifiée. C'est une part de l'héritage de la vie que d’avoir la pensée vivifiée, illuminée et pleine d'énergie. Une pensée vivifiée et mue par la vie de Dieu dépasse de tout un univers la pensée naturelle, en ce qui concerne la connaissance et l’intelligence. Elle ouvre un monde et royaume entièrement nouveaux, qu'il est non seulement impossible de faire connaître à l'homme naturel, qu'il serait déraisonnable d'essayer. Il est inutile de parler des choses de l'Esprit de Dieu à l'homme naturel.

                    C'est en cela que consiste la folie de la prédication, quant à ce qui nous concerne. C'est à la fois une chose sans espoir que de parler à l'homme naturel des choses de l'Esprit de Dieu, et cependant non sans espoir. Il faut pour le faire un abandon complet à l'Esprit de Dieu qui, seul, peut les révéler au cœur avec effet et avec puissance. C'est une bénédiction pour nous que d'avoir une intelligence vivifiée et illuminée divinement : nous sommes dans un monde nouveau. Combien cela est important pour l'enfant de Dieu ! Le désir du Seigneur pour les Siens et ce dont le Seigneur a besoin en eux, c'est qu'ils aient une intelligence spirituelle et une pensée vivifiée, averti et illuminée à Son égard, à l'égard de Ses voies, de Ses choses.

                    Si l'on reconnaissait cela, il y aurait moins de tragédies, moins de déceptions, de désillusion, d'erreur et d'égarement, qui sont la conséquence de nos jugements selon la pensée naturelle, et de nos conclusions au sujet de certaines choses que nous estimons tout à fait justes et bonnes parce qu'elles semblent l'être. Le langage de certaines personnes peut sembler paraître absolument pur et sain, leurs arguments parfaitement justes, leurs voies véritables. Tout semble entièrement bon à la pensée naturelle, car elle n'a pas le pouvoir de discerner ce qui est au-delà, derrière et au-dedans. Puis, les personnes en question sont entraînées dans l'erreur. Il y a des déceptions parce que les choses de Dieu sont très subtilement contrefaites, et l'ennemi sait bien cela. S'il peut présenter une contrefaçon, une imitation très adroites, il le fera. Il y a beaucoup de chrétiens qui seront pris au piège, parce qu'ils manquent d'intelligence spirituelle. Il réussit donc a faire de grandes choses parce qu'il compte sur cela, parce qu'il connaît l'état des choses tel qu'il est : le manque d'intelligence spirituelle dans le peuple de Dieu. Cette vie divine est pour notre intelligence. Cette intelligence est obscurcie dans la pensée naturelle, nous affirme la Parole de Dieu. Mais, dans le Royaume de Dieu, elle est délivrée du pouvoir des ténèbres, transférée et vivifiée. Cette vie divine est bien pour la pensée.

b) Le cœur 

                    Cette vie est ensuite pour le cœur, une vie qui anime, qui maintient le désir, gouverne les affections, et se sert justement des émotions. L'émotion n'est pas coupable en elle-même, mais si nous pensons que l'émotion naturelle soit de quelque valeur dans les choses divines, nous nous trompons grandement. C'est une émotion juste, une affection et un sentiment gouvernés par l'Esprit et animés par la vie divine, qui sont des traits de cette humanité qui reste la pensée de Dieu. L'humanité est une pensée divine.


                   L'humanité est une pensée éternelle. Nous ne sommes point appelés à être des esprits dépouillés de leurs corps et flottant dans les airs durant toute l'éternité. Nous serons des êtres humains, mais selon la pensée de Dieu. Cette humanité est dans les cieux maintenant dans la personne du Fils de l'Homme qui se révéla à Jean, à Patmos. Jean dit : "Je me retournais pour voir."  Et Celui qui lui est apparu est nommé "le Fils de l'Homme."  Il y a maintenant dans les cieux une humanité selon la pensée originelle de Dieu. Et c'est à elle que, vous et moi, nous devons être rendus conformes. Toutes les émotions et les affections saintes, pures et bonnes, du Fils de l'Homme doivent être trouvées en nous. C'est cette vie divine qui les produit, et qui les sauve du domaine dans lequel elles ont tombée, et qui est à la fois faux et vain. 

c) la volonté

                    La volonté est une autre partie de l'âme, et elle entre dans ce même royaume de l'activité divine. La volonté doit être mue par la vie divine. Nous pouvons d'un côté être par nous-mêmes sans aucune volonté. Nous souffrons peut-être de cela à cause des faiblesses et des impotences de notre vie physique, ou bien notre volonté a, pour quelque autre raison, perdu sa force et nous n'y pouvons rien. Mais la vie divine donne de l'énergie à la volonté, et Dieu nous amène par elle à vouloir et a à agir selon Son bon plaisir. Rappelons-nous, d'un autre côté que cette volonté doit être mue par la vie divine pour accomplir les desseins de Dieu. Il n'est pas question d'avantage de la volonté de la chair pour l'accomplissement de l’œuvre de Dieu qu'il ne l'est pour la nouvelle naissance "lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair". Ce qui n'a pas de place dans la naissance ne peut en avoir dans ce qui suit. Ainsi, nous ne pouvons pas produire de fruits divins, ni accomplir le plan divin, ni faire l’œuvre divine dans la volonté naturelle, aussi forte soit-elle. La force naturelle doit se soumettre à la maîtrise de l'Esprit de Dieu.

La vie divine - Pour le corps

                    Cette vie divine est ensuite pour le corps. Nous savons que c'est dans cette direction et dans ce domaine que bien des fautes ont été commises, et que beaucoup de confusion et de contradictions se produisent parmi le peule de Dieu. Lorsque l'on prend une position que l'on déclare fondée et doctrinale, et qu'il y a contradiction dans l'histoire et l'expérience, on engage l'honneur du Seigneur. Et on soulève beaucoup de choses contre le Seigneur en prenant une fausse position. Lorsque nous parlons de vie divine pour le corps, nous n'affirmons que cela signifie nécessairement que toutes nos infirmités, toutes nos faiblesses physiques soient mises de côté, ni que l'élément mortel qui est dans notre corps soit détruit. Cela ne signifie rien de pareil, et cela ne devait pas avoir besoin d'être dit. Car, s'il en est ainsi - et quelques personnes ont pris cette position extrême avec des conséquences désastreuses pour leur doctrine et pour la foi des autres, et pour l'honneur du Seigneur - nous serions déjà dans nos corps de résurrection. Il serait vrai pour nous dès maintenant que ce corps mortel a revêtu l'immortalité. Qui serait prêt à affirmer cela ? La vie divine ne détruit pas l’infirmité, ni la faiblesse, ni la mortalité de ce corps, mais elle est sa force contre tout cela. Paul en est un exemple très clair. L'infirmité l'accompagnait sans cesse. Dans les dernières années de sa vie, il fut très près de la mort à cause d'une maladie. La faiblesse lui tenait constamment compagnie. Il évoque souvent dans ses lettres, ce principe de "corps de mort", et malgré cela, il poursuit malgré tout sa route, jusqu'à ce qu’il répande sa vie comme une libation devant le Seigneur et la donne pour Son Nom. Il dit "le temps de mon départ est arrivée". Il ne dit pas : "l'heure est venue où je devrai ma livrer à la mort qui ait dans mon corps mortel, où je devrai admettre que je suis vaincu par la maladie et l'infirmité". Il continua jusqu'au bout alors que, à tous les points de vue naturels, la mort aurait dû le réclamer depuis longtemps.

                    Cela est un témoignage à cette grande vérité : tandis qu'il peut y avoir infirmité et mortalité, faiblesse et même maladie, la vie divine peut sans cesse être l'énergie contre toutes ces choses jusqu'à ce que l’œuvre de Dieu soit accomplie. Une telle fin n'est pas celle de la défaite, c'est un ministère achevé, du moins en ce qui concerne cette vie présente.

                    L'homme tout entier devient ainsi un témoignage spirituel à Christ seul dans Sa vie de résurrection. C'est pour cela que nous sommes ici-bas. Cela nous ramène à ce que nous disions plus haut. C'est l'obligation et la nécessité aussi bien que le privilège du croyant, de vivre par la foi sur la base de cette vie divine. Elle n'agit pas instinctivement, et nous rappelons ce qui est écrit :

-Et ce que je vis dans maintenant la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu (Galates 2.20)

Prisonnier du Seigneur

                    Mais tout cela doit être gouverné par une autre chose,dont nous avons besoin de nous rappeler et qui, en un sens, confirme ce que nus avons dit. Lorsque nous vivons, vous et moi, sur la base de la vie divine, et que nous cherchons à exercer notre foi pour que cette vie divine agisse en nous, pour l'esprit, l'âme et le corps, nous devons entièrement prisonniers du Seigneur. Nous ne pouvons pas agir à notre guise. Si nous commençons, vous et moi, à nous exercer et à nous intéresser à certaines choses sans l'accord de Dieu, Sa vie ne pourra pas agir en nous, et elle 'agira pas, ce sera la mort. Si, tout en demandant la vie divine pour notre corps, nous nous mettons à user nos forces physiques, la vie divine ne nous soutiendra pas. Elle ne nous supportera pas. Notre corps doit se maintenir dans les limites de la permission divine. SI nous les dépassons, nous verrons que le Seigneur ne nous suit pas, dans Sa vie divine. Nous éprouverons alors une réaction. Quelque chose ira mal, st physiquement, soit nerveusement.

                    Il en est de même dans tous les autres domaines. La vie divine agit dans la sphère des intérêts et des desseins divins. Elle garde toujours la direction des buts de Dieu, et nous aurons la vie tant que nous resterons dans cette direction. Nous avons la vie tant que nous demeurons en Christ. Mais si, dans nos intérêts, nos pensées, nos occupations nous éloignent de ce que veut Christ, nous ne pourrons plus ni compter sur la vie divine, ni la recevoir. Souvenons-nous de cela, de peur de nous écarter et de présumer de cette vie en disant : "Je puis compter maintenant sur la vie du Seigneur ! " Elle n'opère que dans les limites de la volonté divine. 

                    Cela ne signifie pas nécessairement que nous devions nous priver d'un nombre infini de choses. Le Seigneur peut bénir, pour notre joie, beaucoup de choses qui ne sont pas en contradiction avec Sa pensée. Mais c'est lorsque ces choses entrent en conflit avec Ses intérêts, et si nous en restons occupés, que nous perdons l’énergie de Sa vie. Notre attitude dit donc sans cesse chercher la direction de la volonté du Seigneur et être prête à l’obéissance. Est-ce que le Seigneur veut ceci ? Est-ce que ceci est dans volonté du Seigneur pour aujourd'hui, ou bien les intérêts du Seigneur demandent-ils de les laisser de côté ? Est-ce que cela airait contre l'intérêt du Seigneur ? C'est tout le temps une question de vie ou de mort.

                    A Nicodème qui est incapable de rentrer dans le Royaume de Dieu, le Seigneur dit :

Tu es le docteur d’Israël, et tu ne sais pas ces choses ? En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes ? (Jean 3 : 10-12)

                    Le Seigneur parlait de Ses illustrations,  "Le vent souffle où il veut", de la nécessité de "naître de nouveau". Nicodème était comme dans un brouillard. Il ne comprenait pas les propos du Seigneur, même lorsqu'Il se servait de paraboles. Il dit en fait : "Je ne comprends pas de quoi Tu parles." Et le Seigneur lui répond : "Oh ! Nicodème si je suis descendu à ce niveau pour te présenter ces choses et que tu ne puisses les comprendre, qu'en sera-t-il quand si j'essaie de te révéler et de te présenter les réalités célestes telles qu'elles sont ?" Il est impossible pour l'homme naturel d'arriver aux choses de Dieu, même les plus simples, et c'est pourquoi il est nécessaire, pour Nicodème lui-même, d'avoir une autre vie.

                  C'est ainsi que le Seigneur Jésus ramène constamment les choses à Lui- même, et qu'Il montre à Nicodème que la vie est liée au Fils de l'Homme et au Fils de Dieu. 

 Dieu a tant aimé............qu'il a donné son Fils Unique. (Jean 3:16)

                      Lorsque nous lisons le troisième chapitre de Jean, et que nous observons les références personnelles que nous y avons de Christ, nous voyons que le Seigneur dit en réalité à Nicodème : "Nicodème, c'est du Fils de Dieu que tu as besoin pour entrer dans le Royaume de Dieu !

Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils n'a pas la vie. ( 1 Jean 5:12)

                    "Maintenant, Nicodème, tu es un représentant en Israël, et tu vois qu'Israël qui rejette le Fils est par conséquent dans la mort. Israël ne pourra jamais entrer dans le Royaume de Dieu avant d'être né de nouveau. C'est là ce que tu dois faire, Nicodème, toi qui est le représentant d'Israël. SI tu accepte le Fils de Dieu, tu vivras et ainsi tu entreras dans le Royaume." 

                    Tout est donc ramené à la Personne; non pas à une chose, mais à une Personne. La vie éternelle est en Jésus-Christ notre Seigneur.

T.A.S.