Préface
Notice biographique
- I. C'est Dieu qui
justifie.
- II. L'amour de Dieu et de
Jésus-Christ.
- III. Christ tout en tous.
- IV. Deux classes de
personnes.
- V. La nouvelle naissance.
- VI. Conseils pratiques.
- VII. Un divin Sauveur.
- VIII. La repentance et ses
fruits.
- IX. L'assurance du salut.
- X. Pour les chrétiens
attiédis.
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LA PUISSANCE D'EN HAUT (Moody)
PRÉFACE
L'excellent
souvenir que j'ai conservé de mon court passage à Paris et des réunions bénies
que nous avons eues dans l'église de l'Oratoire au mois d'octobre 1882, et le
regret que j'éprouve de ne pouvoir cette année, renouveler cette visite, malgré
l'invitation affectueuse que les frères de Paris ont bien voulu adresser à M.
Sankey et à moi, m'engagent à offrir ce petit volume aux lecteurs français.
Parmi les
auditeurs qui se pressaient dans l'église l'Oratoire, je n'oublie pas qu'un
très grand nombre s'y trouvaient pour la première fois. C'étaient; les habitués
des réunions populaires qui ont été fondées par mon ami Mac-All et par
plusieurs chrétiens. S'il est réjouissant de prêcher l'Evangile, comme je le
fais tous les jours, à des milliers d'âmes qui, l'ayant appris dès leur
enfance, l'ont oublié ou négligé, combien n'est-il pas plus beau de voir des
foules moins considérables sans doute, mais tout aussi attentives, composées d'âmes
immortelles qui n'ont jamais encore appartenu au Seigneur Jésus! Je l'avoue, un
tel spectacle m'a profondément remué.
Ce n'est pas le
moins encourageant des signes que Dieu nous accorde en ces derniers temps, que
cette disposition du peuple français, à recevoir l'Evangile. Oui, s'il n'était
pas trop tard pour apprendre une langue difficile, et si le Seigneur ne m'avait
donné ailleurs une autre oeuvre à faire, j'aimerais consacrer à la France une
partie de ma vie. Quelle victoire pour la cause de Christ, si ce grand et beau
pays était gagné à l'Evangile !
Ce livre est
une série d'études simples et faciles, à comprendre, basées sur la Bible. Elles
ont pour but de montrer aux âmes désireuses de trouver le salut, comment on y
arrive. Les indifférents et les moqueurs ne liront pas ce livre, il ne leur est
pas destiné; mais les cœurs sérieux et sincères pourront y trouver, par la
grâce de Dieu, l'indication de ce qui leur est nécessaire : la paix avec Dieu
et « la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur ». Un chapitre -
le dernier - est destiné aux chrétiens en état de chute.
Enfin, la
lecture de ce volume pourra être profitable aux personnes qui travaillent à la
conversion des pécheurs, en leur fournissant peut-être de nouvelles armes pour
ce saint combat.
Que le Seigneur
bénisse son oeuvre en France, et que ce petit livre contribue à
l'étendre ! C'est
le vœu de Votre frère en Christ, D. L. MOODY.
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NOTICE BIOGRAPHIQUE Par R. Saillens
Il y a
trente-cinq ans environ, deux Américains se firent entendre à Paris, plusieurs
soirs de suite, dans un lieu de culte appelé l'Oratoire; et la seule annonce de
leurs noms remplit l'édifice chaque soir,
longtemps avant l'heure fixée. Ces deux Américains étaient
D. L. Moody, le prédicateur revivaliste, et I. D. Sankey, le chanteur chrétien.
Le petit livre dont nous offrons
aujourd'hui au public une nouvelle édition, contient quelques-uns des discours
prononcés par Moody, soit à 'Oratoire, soit dans d'autres occasions. Qui était
Moody?
Le fils d'une
humble paysanne de Northfield, dans l'Etat de Massachusetts, en Amérique. Né en
1837, il dut de très bonne heure quitter sa mère veuve pour gagner sa vie dans
les grandes villes, et habita successivement Boston et Chicago, où il fut
employé dans une maison de chaussures. Mais, pendant qu'il était à Boston, à
l'âge de 19 ans, son cœur s'ouvrit à la grâce de Dieu. Très ignorant de toutes
choses, et particulièrement des choses religieuses - car sa mère, quoique
excellente femme, ne lui avait pas enseigné la foi évangélique- Moody ne tarda
pas à s'instruire, puis il commença à essayer d'instruire les autres. Son cœur
brûlant de zèle et d'amour ne pouvait supporter l'idée de laisser périr tant
d'âmes appelées par Dieu à la vie éternelle; et il fonda une École du dimanche
populaire qui compta bientôt des milliers d'élèves. Peu à peu, l'entreprise
s'élargit et demanda le sacrifice entier de son temps et de ses forces. En
1860, Moody était arrivé à gagner 25.000 francs dans son année, par son
commerce de chaussures. En 1861, ayant renoncé à ce commerce pour se livrer
complètement à l'évangélisation, il ne reçut que 1.500 francs, Dès ce moment,
Moody devint un prédicateur de plus en plus populaire, au grand étonnement de
ceux qui l'avaient connu jeune, et n'avaient jamais soupçonné les dons
d'intelligence, de volonté et de parole que Dieu lui avait départis. Mais il est probable, et même certain, que
sans la grâce de Dieu, ces dons n'auraient servi qu'à produire un
commis-voyageur hors ligne, qui se serait enrichi dans les affaires.
Peut-être
aurait-on parlé de Moody comme on parle aujourd'hui de tel ou tel Roi de
l'Acier, du Charbon ou du Pétrole. Il aurait été le « Roi de la Chaussure », et
serait mort milliardaire... Ne vaut-il pas mieux qu'il ait dépensé sa vie à
gagner des âmes au Sauveur, et soit mort dans la paix et la joie, laissant
derrière lui des millions d'existences transformées, tout un monde pour bénir sa
mémoire?
Tout un monde,
ce n'est pas trop dire. L'activité de Moody se dépensa d'abord dans la ville
grandissante de Chicago, où il avait chaque dimanche et presque chaque soir de
très nombreux auditoires, mais bientôt - par un concours de circonstances qu'il
serait trop long de raconter - il fut appelé à évangéliser l'Angleterre et
d'autres pays de langue anglaise. Accompagné de M. Sankey, son excellent et
dévoué collègue, qui chantait d'une voix admirable, mais sans aucune recherche
artistique, des hymnes très simples, souvent composées par lui-même, Moody se
fit entendre dans les plus vastes locaux d'Édimbourg, de Glasgow, de Liverpool,
de Londres; et il arriva quelquefois que, ces locaux mêmes ne pouvant contenir
la foule, la réunion dut se faire en plein air; ainsi à Edimbourg, où Moody
parla et Sankey chanta devant plus de cinquante mille personnes assemblées
devant le Cristal-Palace.
La prédication
de Moody, comme on le verra en lisant les pages qui suivent, était la
simplicité même. Il n'abordait pas la question religieuse par le côté
intellectuel, mais par celui de la conscience et du cœur.
Il savait - par l'instinct mystérieux que
le Saint-Esprit donne à ses véritables serviteurs - que l'âme humaine est
séparée de Dieu bien moins par les mystères impénétrables à l'esprit humain,
que par le péché. Amener ses auditeurs à être convaincus de leurs péchés, à en
avoir honte, à en désirer le pardon; puis leur montrer, leur offrir la grâce de
Dieu en Jésus-Christ, comme on offre du pain à des affamés - telle était toute
la sagesse, toute la philosophie de Moody. Si l'expérience est la meilleure
démonstration de l'efficacité d'un remède, l'expérience certes, a bien prouvé
que le remède présenté par Moody à tous les malades spirituels qui accouraient
à ses réunions, est seul vraiment efficace.
Ce remède, où
le puisait-il? Dans le Livre inspiré qui était à peu près sa seule nourriture
intellectuelle et spirituelle : la Bible.
Personne ne connaissait mieux la Bible que lui, n'était plus capable d'extraire
de toutes ses parties la moelle
divine qui y est contenue. Voilà confirmée une fois de plus l'assertion d'un grand penseur chrétien,
Alexandre Vinet, que tous les vrais réveils religieux ont leur source dans l'orthodoxie biblique.
Mais la fidélité doctrinale, si essentielle qu'elle soit,
n'aurait pas suffi à faire de Moody le prédicateur puissant, le conquérant d'âmes qu'il a été. Ce qui le
caractérisait particulièrement, au moins pour l'auteur de ces lignes, qui a eu
le grand privilège de l'entendre souvent et de le voir de près pendant sa
mémorable campagne de 1875 à Londres - c'était son extraordinaire sensibilité,
sa tendresse de cœur si évidente, qu'il était impossible de ne pas en être
touché. Il y avait une telle émotion, un amour si simple et si naïf dans ses
discours, que, malgré leur forme peu classique, on était saisi, gagné; on
sentait qu'un tel amour devait venir de plus haut que de celui qui en était le
canal. Ce petit Américain parlant avec son accent yankee, on l'oubliait
bientôt, pour ne voir que son Maître, le divin Sauveur jadis cloué au Calvaire,
où il a expié tous nos péchés par amour pour nous.
Mais ce don royal, ce don divin, l'amour, comment Moody
l'avait-il reçu? Dieu l'avait versé dans son
cœur par le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est le don de
Dieu, sans lequel toute philanthropie est vaine; sans lequel toute œuvre
sociale est vouée à n'être que superficielle et ne saurait saisir et
transformer le cœur des hommes; sans lequel l'orthodoxie la plus rigoureuse
n'est qu'un squelette sans vie. Confessons-le : les Eglises ont failli presque
partout à leur tâche, parce que les hommes souvent très instruits, très
honorables et même très pieux, qui étaient à leur tête, n'ont pas été revêtus
de cette «puissance d'en haut », sans laquelle il est impossible de faire des
miracles.
En 1871, à
Chicago où il avait fait construire un grand édifice qui s'emplissait chaque
soir, Moody avait souvent remarqué deux dames, toujours assises sur le premier
banc... La réunion terminée elles lui disaient : « Nous avons prié pour vous ».
- Et pourquoi ne priez-vous
pas pour les auditeurs ! leur demanda-t-il.
- Parce que vous avez besoin
de recevoir la puissance du Saint-Esprit.
Ces paroles finirent par frapper Moody;
elles éveillèrent dans son âme une intense faim et soif spirituelles... « J'avais besoin de puissance? Mais je croyais la
posséder, cette puissance! Mon auditoire était le plus nombreux de Chicago, il
s'y produisait beaucoup de conversions... Sans se lasser ces deux femmes
continuèrent à prier pour moi; et ce qu'elles me dirent de la nécessité d'être
oint du Saint-Esprit me donna fort à réfléchir. Je finis par leur demander de
venir causer avec moi. Elles vinrent, et nous nous mîmes à genoux. Elles
répandirent leur cœur devant Dieu et le supplièrent de me donner la plénitude
de son Esprit. Je sentis alors s'éveiller en moi comme une grande inspiration
vers quelque chose que je ne connaissais pas encore. Je criai à Dieu comme je
ne l'avais jamais fait auparavant. Je sentis qu'en réalité peu m'importait de
vivre davantage, si je n'obtenais pas cette puissance... » Il la reçut enfin,
au cours d'une visite à New-York.
« Eh bien, dit-il, un certain jour, à
New-York, - oh! Comme je m'en souviens ! - je ne puis décrire la chose, et même
je n'y fait pas souvent allusion, car ce fut une expérience presque trop
sacrée pour en parler... Je puis seulement dire que Dieu lui-même se révéla à
moi; j'eus une telle manifestation de son amour que je dus lui demander
d'arrêter sa main. Après cela, je repris mes prédications; en apparence elles
ne furent pas différentes; je ne présentais aucune vérité nouvelle, et pourtant
des centaines de personnes furent converties ».
Il nous est
impossible de suivre Moody dans toute sa carrière. Disons seulement qu'après
avoir prêché l'Evangile en bien des endroits divers, et avoir donné à la cause
évangélique une impulsion qui n'est comparable qu'à celle que Wesley et
Whitefield lui avaient imprimée au XVIIIe siècle, et grâce à laquelle
d'innombrables oeuvres missionnaires et charitables virent le jour, Moody se
consacra surtout à former des prédicateurs fidèles et une jeunesse instruite et
chrétienne. Son village natal, Northfield, devint et est resté un centre très
vivant d'enseignement et d'éducation : Ecoles primaires et secondaires, pour
jeunes gens et jeunes filles, cours de vacances, cours bibliques, conventions
chrétiennes, tout cela fut créé par lui et continue à prospérer sous la
direction intelligente de l'un de ses fils. C'est à Northfield que Moody mourut
paisiblement, le 22 décembre 1899. Que Dieu donne à notre pays des hommes tels
que lui! Mais il faut, pour cela, que nous devenions des chrétiens
authentiques, nés à la vie nouvelle par la repentance envers Dieu et la foi en
Jésus-Christ. Jeune homme, jeune fille qui lisez ces lignes, ne voulez-vous pas
recevoir la grâce de Dieu dans sa plénitude, afin d'échapper vous-même à la
condamnation qui pèse sur vous, et de devenir pour la France, selon que Dieu
vous y appellera, un de ces bons ouvriers de salut et de consolation, dont elle
a tant besoin, hélas ! et qu'il lui faudra pendant si longtemps encore!
R. SAILLENS
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CHAPITRE 1
INTRODUCTION PAR C. H. SPURGEON
C'est Dieu qui justifie. Qui accusera les élus de Dieu?
C'est Dieu qui justifie ! (Rom 8:33.)
C'est un fait vraiment merveilleux que
d'être justifié, rendu juste. Si nous n'avions pas violé les lois divines, nous
aurions été justes par nature et nous n'aurions jamais eu besoin de
justification. Celui qui, toute sa vie, a fait tout son devoir et n'a jamais
rien fait que son devoir, est, justifié par la loi morale.
Mais vous, mon cher lecteur; vous n'êtes
pas dans ce cas, j'en suis parfaitement sûr. Vous avez trop de loyauté pour
prétendre que vous êtes sans péché, aussi avez-vous besoin d'être justifié.
Si donc vous vous justifiez vous-même, vous
n'arriverez qu'à vous séduire vous-même. Ne l'essayez pas, cela n'en vaut pas
la peine.
Si vous demandez à vos semblables de vous
justifier, que pourront-ils faire? Moyennant cinq sous, plusieurs d'entre eux
vous loueront; pour bien moins, d'autres vous calomnieront. A quel prix donc
doit-on estimer la valeur de leur jugement?
Mais notre texte dit : « C'est Dieu qui
justifie », et c'est là le point capital. N'est-ce pas là un fait remarquable
et digne de toute notre attention ? Venez et voyez. En tout premier lieu,
personne, si ce n'est Dieu Lui-même, n'aurait eu la pensée de justifier des
coupables.
Ils se sont révoltés manifestement; de
leurs deux mains ils ont fait le mal; ils ont progressé dans la méchanceté;
après avoir subi les amères conséquences du péché, et avoir été contraints de
le délaisser, ils y sont retournés encore. Ils ont violé la loi et foulé. aux
pieds l'Évangile de grâce. Ils ont méprisé les proclamations de, la miséricorde
divine et ont persévéré dans leur impiété.
Comment peuvent-ils donc être pardonnés et
justifiés ? Leurs compagnons de péché, désespérant d'eux, disent : « Ce sont des
hommes pour lesquels le retour au bien est impossible. » Même les chrétiens les
regardent avec tristesse bien plus qu'avec espoir.
Mais tel n'est pas leur Dieu ! Dans la
splendeur de sa grâce prévenante, Il ne se donnera pas de repos jusqu'à ce qu'il
les ait justifiés, et les ait rendus dignes d'être acceptés en Jésus-Christ,
son bien-aimé. Personne, si ce n'est Dieu, n'aurait pu avoir la pensée de me
justifier. - Je suis un sujet d'étonnement pour moi-même et j'ai la certitude
que l’œuvre de la grâce doit être également manifeste pour d'autres.
Voyez Saul de Tarse, qui écumait de rage
contre les serviteurs de Dieu. Tel qu'un loup dévorant, il s'acharnait contre
les brebis et les agneaux sans trêve ni merci, et pourtant Dieu le terrassa sur
le chemin de Damas, changea son cœur, le justifia si pleinement que, depuis
lors, cet homme devint le plus grand prédicateur de la justification par là foi
que le monde ait jamais vu.
Souvent il a dû s'étonner que même il ait
pu être justifié par la foi en Jésus-Christ, lui qui avait été un partisan
convaincu du salut par les oeuvres de la foi. Qui donc aurait pu avoir la
pensée de justifier un homme tel que Saul le persécuteur, sinon Dieu lui-même?
Glorieuse est là grâce du Seigneur!
Mais, quand même quelqu'un aurait eu la
pensée de justifier l'impie, Dieu seul aurait pu le faire. C'est une
impossibilité pour quelqu'un de pardonner des offenses qui ne le concernent
pas. Voilà une personne qui a eu des torts graves à votre égard; vous pouvez
lui pardonner, et j'espère que vous voulez le faire, mais nul autre que vous ne
le peut. Vous êtes l'offensé, de vous doit provenir le pardon. Si nous avons
péché contre Dieu, il est possible à Dieu de pardonner, car la transgression a
été commise contre Lui. C'est ce qui fait dire à David dans le psaume 51 : «
J'ai péché contre toi, contre toi proprement, et j'ai fait ce qui est mal à tes
yeux. » Dieu étant l'offensé a aussi le pouvoir de pardonner l'offense.
Allons donc à Lui et demandons-lui grâce.
Ne nous laissons pas égarer par les prêtres qui voudraient que nous nous
confessions auprès d'eux. Ils n'ont aucune garantie dans la Parole de Dieu pour
étayer leurs prétentions. Mais lors même qu'ils auraient été choisis et
consacrés pour absoudre de la part de Dieu, ne vaut-il pas mieux aller
nous-mêmes au Tout-Puissant par Jésus-Christ le Médiateur, pour chercher et
trouver le pardon auprès de Lui, puisque nous sommes sûrs que telle est la
vraie marche à suivre? Il y a trop de risques dans une religion par procuration. Mieux
vaut vous occuper personnellement de ce qui concerne votre âme que de vous en
remettre à qui que ce soit.
Dieu seul peut justifier l'impie, mais Il
peut le justifier parfaitement. Il efface nos péchés complètement. Il dit qu'en
quelque endroit qu'on puisse les chercher on ne pourra jamais les trouver. Par
sa bonté infinie, Il a préparé les voies et moyens par lesquels il peut rendre
blancs comme la neige des péchés aussi rouges que l'écarlate, et éloigner de
nous nos transgressions comme l'orient est éloigné de l'occident. Il ajoute : «
Je ne me souviendrai plus de vos péchés. » Il poursuit son oeuvre jusqu'à
l'anéantissement du péché. Un ancien prophète s'écriait avec étonnement : «
Quel est le Dieu semblable à toi, qui pardonne l'iniquité et qui remets la
transgression du resté de ton héritage? Il ne conserve pas sa colère à
toujours, car Il est abondant en grâce. »
Nous ne parlons pas maintenant de justice,
ni de la manière dont Dieu agit avec les hommes selon leurs propres mérites :
si vous vous flattez de traiter alliance avec le Dieu juste d'après les
ordonnances de sa loi, vous êtes sous le coup de l'éternelle colère, car c'est
là tout ce que vous méritez. Que son Nom soit béni! Il ne nous a pas traités
selon nos péchés, mais Il nous a mis au bénéfice de sa libre grâce et de son
infinie compassion. « Je vous recevrai en grâce, ajoute-Il, et je vous aimerai
sans contrainte. » Croyez-le, car il est certain que le Très-Haut peut traiter
le coupable avec une miséricorde sans bornes. Il peut traiter les impies comme
si toujours ils avaient été pieux. Lisez et relisez la parabole de l'enfant
prodigue, et considérez comment le père pardonne et reçoit, à son tour, le fils
égaré. Il lui témoigne autant d'amour que s'il n'était jamais parti et ne s'était
jamais souillé avec les femmes débauchées. Il alla même si loin que le frère
aîné se mit à grommeler ; mais le père ne cessa jamais d'aimer son fils
repentant. O mon frère! quelque coupable que vous soyez, si vous voulez
seulement revenir à votre Dieu et Père, Il vous traitera comme si vous n'aviez
jamais péché. Il vous regardera comme juste et vous traitera comme tel. - Qu'en
dites-vous?
Ne voyez vous
pas.- car je désire ne pas laisser ce beau sujet avant de l'avoir rendu
parfaitement clair - ne voyez-vous pas que nul homme n'aurait eu l'idée de
justifier l'impie et que personne, sauf Dieu, n'aurait pu le faire, que
cependant, Dieu le peut? Voyez en quels termes l'apôtre jette ce défi « Qui
accusera les élus de Dieu? C'est Dieu gui justifie. » Quand Dieu a justifié un
homme, il est bien justifié, il est parfaitement justifié, à bon droit, il est
éternellement justifié. L'autre jour. je lisais dans une brochure remplie de
venin contre l'Evangile et contre ceux qui le prêchent, que nous tenons pour vraie
une espèce de théorie par laquelle nous nous imaginons que le péché peut être
ôté de l'humanité. Nous n'établissons aucune théorie, nous proclamons un fait.
Le plus grand fait que la terre ait vu, c'est que Christ, par son précieux
sang, efface le péché dès maintenant, et que Dieu, pour l'amour de Christ,
traitant les hommes selon son infinie miséricorde, pardonne aux coupables. Il
les justifie, non d'après ce qu'Il voit ou prévoit devoir être en eux, mais
selon les richesses de la grâce qui remplit son cœur. Cela, nous l'avons
proclamé, nous le proclamons, et nous voulons le proclamer tant que nous
vivrons. « C'est Dieu qui justifie. » - Il justifie l'impie. Comme il n'a pas
honte de le faire, nous n'avons pas honte de le répéter.
La
justification qui a Dieu Lui-même pour auteur est un fait indiscutable. Si le
Juge m'acquitte, qui peut me condamner? Si le tribunal suprême de l'univers m'a
déclaré juste, qui pourra m'accuser?
La
justification divine est une réponse suffisante aux exigences d'une conscience
angoissée. Le Saint-Esprit a ses voies et moyens pour faire entrer la paix dans
notre être entier de telle sorte que nous ne demeurons pas plus longtemps dans
la crainte. Avec cette justification, nous pouvons défier les rugissements et
les outrages de Satan et des impies. Avec elle nous ressusciterons ans effroi,
et nous affronterons les dernières grandes assises :
Devant le tribunal suprême Je comparaîtrai hardiment
Qu'ai-je à craindre du Jugement? Je suis absous par Dieu lui-même!
Mon ami, le
Seigneur peut effacer tous nos péchés. En vous l'affirmant, je ne donne pas un
coup d'épée dans l'eau : « Toute espèce de péché et de blasphème seront
pardonnés aux hommes ».
Quand bien même
vous vous seriez plongé dans le crime jusqu'au cou, d'un seul mot, Il peut
enlever la souillure en disant : « Je le veux, sois pur. »
L'Eternel est riche en miséricorde. JE CROIS LA RÉMISSION
DES PÉCHÉS! ET VOUS, LECTEUR?
A cette heure
même Il peut vous dire : « Tes péchés te sont pardonnés, va en paix », et s'Il
le dit, aucune puissance dans le ciel, ou sur la terre, ou sous la terre, ne
peut remettre votre pardon en question et encore moins vous replacer sous le
coup de la colère divine. Pourquoi douteriez-vous de l'amour tout-puissant?
Votre prochain
vous aurait-il offensé comme vous avez offensé Dieu, vous ne pourriez pas lui
pardonner; mais devez-vous mesurer Dieu à votre aune? Ses voies et ses pensées
ne sont-elles pas élevées au-dessus des vôtres comme les cieux sont élevés
au-dessus de la terre?
- Mais, ajouterez-vous, ce
serait un grand miracle, si Dieu me pardonnait.
- Certainement, ce serait un miracle divin et suprême, et
il est probable qu'Il le fera, car Il fait des choses grandes et insondables
auxquelles nous ne pensons pas.
Pour ma part,
j'étais obsédé par un affreux sentiment de ma culpabilité qui me rendait la vie
insupportable, mais lorsque j'entendis cette parole : « Regardez vers moi et
soyez sauvés, vous tous les bouts de la terre, car Je suis Dieu et il n'y en a
point d'autre », je regardai vers Lui, et en un instant, Dieu me justifia.
Jésus-Christ, qui a été fait péché pour moi, voilà ce que je vis, et cette vue
me donna la paix de l'âme. Quand, dans le désert, ceux qui étaient mordus par
les serpents au venin brûlant regardaient le serpent d'airain, ils étaient
guéris sur-le-champ. Il en fut ainsi lorsque je regardai au Sauveur crucifié.
Le Saint-Esprit, en me rendant capable de croire, me donna la paix par la foi.
Je me sentis aussi sûr de mon pardon que je l'étais auparavant de ma
condamnation. J'étais assuré de ma condamnation parce que la Parole de Dieu me
le déclarait et que ma propre conscience m'en rendait témoignage; mais quand
Dieu m'eut justifié, j'en fus également assuré par les mêmes témoignages.
«Celui qui
croit en Lui n'est point condamné », telle, est la déclaration de Dieu dans
l'Ecriture, et ma conscience témoignait que je croyais, et qu'en me pardonnant,
Dieu était juste. De sorte que j'ai ce double témoignage : celui du
Saint-Esprit et celui de ma conscience, et les deux sont d'accord. Oh ! Combien
je désire que mon lecteur reçoive le témoignage de Dieu fit ce sujet! Et sans
tarder, il aura, lui aussi, ce témoignage en lui-même.
Je vais même
jusqu'à dire qu'un pécheur justifié par Dieu s'appuie sur un fondement plus
ferme qu'un homme juste justifié par ses bonnes oeuvres, si toutefois il en
existe un seul. Jamais nous ne, pouvons avoir l'assurance d'avoir fait assez
d’œuvres. La conscience sera toujours mal à l'aise, car, après tout, nous
pouvons demeurer à court et nous n'avons pour nous rassurer à ce sujet que le
verdict incertain d'un jugement faillible. Mais lorsque c'est Dieu Lui-même qui
justifie et que le Saint-Esprit nous en rend témoignage en nous donnant la paix
avec Dieu, alors nous sentons que le fait est sûr et certain, et nous entrons
dans le repos. Aucune langue humaine ne peut exprimer la profondeur du repos
qui remplit l'âme quand elle a reçu cette paix de Dieu qui surpasse toute
compréhension. Ami lecteur, recherchez-la MAINTENANT. C. H. Spurgeon.
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CHAPITRE 2
L'AMOUR DE DIEU ET DE JÉSUS-CHRIST.
Nous
construisîmes, il y a quelques années, un lieu de culte, et nous désirions fort
y enseigner l'amour de Dieu. « Si nos paroles n'y suffisent pas, employons le
feu. », pensâmes-nous; et au-dessus de la chaire nous traçâmes en lettres de
flammes cette inscription : DIEU EST AMOUR.
Un soir, un
passant, en jetant un regard distrait à travers la porte ouverte, vit, tout au
fond de la salle, briller cette glorieuse parole. C'était un enfant prodigue.
En continuant son chemin, il se disait : « Dieu est amour! Non, pas pour moi;
il ne m'aime pas, car je suis un misérable. » Il essaya de se débarrasser de
ces trois mots importuns, mais il les voyait toujours flamboyer devant lui. Il
continua sa route, puis se retourna, revint en arrière et entra dans la
réunion. Il n'entendit pas le discours ; mais ce texte en traits de feu s'était
gravé dans son cœur, et s'en fut assez. Peu importe ce que disent les prédicateurs, si seulement la Parole de Dieu s'ouvre, un
chemin jusqu'à la conscience des pécheurs. Il resta, après la réunion, et je le
trouvai assis là, pleurant comme un enfant. Tandis que je lui ouvrais les Écritures en lui disant comment Dieu l'avait toujours aimé, quoiqu'il se fût
égaré si loin, et comment Il s'apprêtait à le recevoir et à lui pardonner, la
lumière de l’Évangile lui apparut soudain, et il s'en alla plein de joie.
Il n'y a rien
en ce monde que l'on estime davantage que l'amour. Le plus malheureux des
hommes serait celui qui ne serait aimé de personne. Bien des suicides n'ont pas
d'autre cause: le malheureux se voit isolé, dédaigné, sans aloi; cela suffit;
il préfère mourir que de vivre ainsi plus longtemps.
Il n'y a pas
dans toute la Bible une seule vérité qui doive agir sur nous avec plus de
puissance et de tendresse que la doctrine de l'amour de Dieu; il n'y en a
pas non plus que Satan s'efforce davantage de nous faire ignorer. Depuis plus
de six mille ans, tous ses efforts tendent à persuader aux hommes que Dieu ne
les aime pas. Il réussit avec nos premiers parents, il réussit trop souvent
avec leurs descendants.
L'idée que Dieu
ne nous aime pas naît d'une fausse éducation. Les mères se trompent en disant à
leurs enfants que Dieu ne les aime que quand ils sont sages. Cela n'est pas
enseigné dans l'Ecriture. Vous ne dites pas à vos enfants que vous les détestez
quand ils font le mal. Leurs fautes ne changent pas votre amour en haine ; s'il
en était ainsi, vous les haïriez plus que vous ne les aimeriez. Vous ne rejetez
pas votre enfant comme s'il ne vous appartenait plus à cause de quelque
désobéissance; non! il est toujours à vous et vous l'aimez quand même. Si les
hommes se sont perdus loin de Dieu, il ne s'en suit pas que Dieu les haïsse; il
ne hait que le péché.
Je crois que
beaucoup de gens s'imaginent que Dieu ne les aime pas, parce qu'ils le toisent
à leur propre mesure et le réduisent à leur niveau. Nous aimons nos semblables
tant qu'ils se montrent dignes de notre affection; sinon nous les mettons de
côté. Il n'en est pas de même pour Dieu. Il y a un abîme entre l'amour humain
et L'amour divin.
Dans l’Épître aux Ephésiens 3:18, il est parlé de la largeur, de la longueur, de la profondeur
et de la hauteur de l'amour de Dieu. Beaucoup s'imaginent connaître quelque
chose de cet amour; mais dans plusieurs siècles d'ici nous confesserons que
nous sommes encore bien ignorants sur ce sujet. Christophe Colomb découvrit
l'Amérique; mais que savait-il de ses lacs, de ses grands fleuves, de ses immenses forêts de la vallée du Mississipi ? Il mourut
sans savoir grand chose de ce monde qu'il avait découvert. Ainsi beaucoup,
parmi nous, ont découvert quelque chose de l'amour de Dieu; mais sa hauteur, sa
longueur, sa largeur leur sont encore inconnues. Cet amour est un océan
immense; il faut s'y plonger tout entier pour en avoir même une faible idée.
On raconte que
l'archevêque de Paris, attendant dans sa prison le moment d'être fusillé, vit
dans, sa cellule une fenêtre en forme de croix. Au sommet de la croix il
écrivit hauteur, au bas : profondeur, et à l'extrémité de chaque bras :
longueur.
Si nous voulons
connaître l'amour de Dieu, c'est au Calvaire qu'il nous faut aller. Peut-on
contempler ce spectacle et dire encore que Dieu ne nous aime pas? Cette croix
est la plus éloquente proclamation de l'amour divin. On n'a jamais vu un amour
plus grand que celui qui nous parle de là. Pourquoi Dieu a-t-il donné
Jésus-Christ? Pourquoi Jésus est-il mort volontairement, si ce n'est par amour?
« Personne n'a un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Christ
a donné la sienne pour ses ennemis. Christ a donné sa vie pour ses meurtriers ;
il l'a donnée pour ceux qui le haïssaient; ce qui descend de la croix, ce qui
rayonne du Calvaire, c'est son amour. Que dit-il quand ils se moquaient de Lui,
quand ils l'insultaient? « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils
font! » Voilà l'amour.
En étudiant la
Bible vous découvrirez que l'amour de Dieu est invariable. Beaucoup vous ont
aimé, qui, peut-être, se sont refroidis à vôtre égard et vous ont même oublié ;
qui sait? leur amour est peut-être devenu de la haine. Il n'en est pas de même
avec Dieu. Il nous est dit de Jésus, au moment où il se préparait à quitter ses
disciples et à monter sur le Calvaire, que, comme Il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu'à la fin (Jean
8:1). Il savait que l'un de ses disciples le trahirait; pourtant, jusqu'à la
fin, il aima, Judas. Il savait qu'un autre de ses disciples le renierait, et
jurerait de ne pas le connaître, et pourtant il aima Pierre. Ce fut l'amour de
Christ pour Pierre qui brisa le cœur de celui-ci, et le ramena, repentant, aux
pieds de son Maître. Pendant trois ans, Jésus avait vécu avec ses disciples
essayant de leur enseigner son amour, non seulement par ses paroles, mais par
ses oeuvres. La nuit qu'il fut trahi, il prit un bassin, se ceignit d'un linge
et fit la fonction d'un esclave en lavant leurs pieds : Il voulait les
convaincre de son immuable amour.
Le passage de
l'Ecriture que je lis le plus souvent est le quatorzième chapitre de saint Jean; il
n'en est point qui me soit plus précieux. Je ne m'en lasse jamais. Ecoutez ce
que dit le Seigneur, et comme il répand, pour ainsi dire, les trésors de son
cœur devant ses disciples : « En ce jour-là, vous saurez que je suis en mon
Père, et vous en Moi et Moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les
garde, c'est celui-là qui m'aime, et celui qui m'aime sera aimé de mon Père »
Jean 14:20-21.
Représentez-vous cela: le grand Dieu, qui créa le ciel et la terre, vous
aime et il m'aime aussi !... « Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles; et
mon Père l'aimera; et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez
lui. » Jean 5:23.
Plût à Dieu que
nos pauvres esprits pussent saisir cette grande vérité! Le Père et le Fils nous
aiment tant que de consentir à demeurer avec nous, non pour une heure, ni pour
un jour, mais pour jamais! Il y a un autre passage, plus étonnant encore :
c'est Jean 17: 23 : « Moi en eux et Toi en moi, afin qu'ils soient parfaits
dans l'unité; et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as
aimés, comme tu m'as aimé. » J'estime que c'est ici l'une des déclarations les
plus remarquables qui soient jamais tombées des lèvres du Sauveur. Il n'y avait
aucun motif qui pût empêcher le Père de l'aimer. Il fut obéissant jusqu'à la
mort; il ne transgressa jamais les lois divines et ne s'écarta pas d'une ligne
du sentier de la sainteté. Mais, dans notre conduite, quelle différence !
Pourtant, malgré nos révoltes; notre folie, il déclare que, si nous nous
confions en Christ, le Père nous aime comme il aime le Fils.
Merveilleux
amour ! amour sublime ! - Que Dieu puisse nous aimer autant que son Fils, cela
paraît trop beau pour être vrai : c'est pourtant ce qu'enseigne Jésus-Christ.
Il est
difficile de convaincre un pécheur de cet amour de Dieu pour lui. Il ne sait,
pas faire la distinction entre le péché et le pécheur : le premier, Dieu le
déteste, mais le second, Dieu l'aime. Il déteste le péché, parce que c'est là
notre grand adversaire, qui gâte et détruit notre vie.
L'amour de Dieu
est non seulement invariable, mais encore immuable. Dans Esaïe 49:15-16, nous lisons : « Une mère oublierait-elle l'enfant qu'elle
allaite et n'aurait-elle point compassion du fils de ses entrailles? Quand même
elle l'oublierait, je ne t'oublierais pas, moi. Voici, je t'ai gravé sur les
paumes de mes mains ».
L'amour le plus
fort qui soit sur la terre, c'est certainement l'amour maternel. Bien des
choses peuvent intervenir entre deux époux, et les séparer; un père même peut
tourner le dos à son enfant; des frères et sœurs peuvent devenir étrangers et
même hostiles les uns aux autres; mais l'amour d'une mère dure toujours. Dans
la bonne et la mauvaise réputation, sous le mépris du monde qu'elle partage
avec son fils, la mère continue à l'aimer, elle espère toujours qu'il se
repentira et reviendra au bon chemin. Elle se souvient des sourires du nourrisson,
des éclats joyeux de sa voix enfantine; elle ne peut croire que son enfant soit
absolument perdu. La mort même ne peut éteindre l'amour d'une mère, il est plus
fort que la mort.
Voyez-la,
veillant au chevet de son enfant malade. Comme elle prendrait volontiers la
maladie si elle pouvait l'ôter à son bien-aimé. Pendant des semaines entières,
elle veillera seule, et si elle ne peut le guérir, du moins elle ne permettra à
nul autre de le soigner. Mais laissez-moi vous dire que l'amour maternel lui-même
ne peut donner une idée de la hauteur et de la profondeur de l'amour de Dieu.
Jamais une mère n'a aimé son enfant comme Dieu nous aime, vous et moi. Pensez à
l'amour qu'il lui a fallu pour donner son Fils au monde ! Autrefois, j'exaltais
Christ au-dessus du Père. Il me semblait que Dieu était un juge sévère et que
Christ venait se placer entre lui et moi pour apaiser sa colère. Mais après que
je fus devenu père - pendant plusieurs années, d'un fils unique - je pensais,
en regardant mon fils, au Père qui voua le sien à la mort, et il me semblait
alors qu'il avait fallu plus d'amour au Père pour donner son Fils, qu'à
celui-ci pour subir la mort. « Dieu a tellement aimé le monde, qu'Il a donné
son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu'il
ait la vie éternelle. » Jean 3:16.
Je n'ai jamais
pu prêcher sur ce texte. Je l'ai parfois essayé ; mais il est si grand que je
n'ai pu m'élever à sa hauteur : je me contente de le citer et de passer outre.
Qui jamais sondera la profondeur de cette parole : « Dieu a tellement aimé le
monde? » Paul demandait à connaître la profondeur, la largeur et la longueur de
l'amour de Dieu, mais c'était impossible. « Il surpassé toute intelligence. »
(Ephésiens 3:19).
Qu'est-ce qui
ramena l'enfant prodigue? La pensée que son père l'aimait encore. Supposez que
la nouvelle lui fût parvenue qu'il était rejeté, que son père ne se souciait
plus de lui, serait-il revenu?
Jamais! Chers
amis, l'amour du Père doit nous ramener vers Lui. La chute d'Adam servit à
révéler l'amour de Dieu; lorsqu'il
eut péché, Dieu descendit moins encore pour le punir que pour préparer son
salut. Si quelqu'un est perdu, ce ne sera pas parce que Dieu ne l'aime point,
mais parce qu'il aura résisté à l'amour de Dieu.
Qu'est-ce qui constituera la beauté du
ciel ? Les portes de perles, les rues pavées d'or? Non. Le ciel sera beau,
parce que là nous verrons Celui qui nous a tant aimés que de donner son Fils
unique, afin qu'il mourût pour nous. Qu'est-ce qui rend le chez-soi si
attrayant? Est-ce le bel ameublement?
Non, malgré
leurs meubles somptueux, certaines maisons ne sont que des sépulcres blanchis.
Une mère était mourante, il fut nécessaire de lui ôter son enfant qui la
troublait par son babil, ne pouvant comprendre la gravité de l'état dans lequel
se trouvait sa mère. Chaque soir, la petite s'endormait, dans les sanglots,
chez les voisins hospitaliers qui l'avaient recueillie; elle voulait retourner
chez sa mère! Mais la mère devint plus malade, elle mourut enfin, et l'on ne
permit plus à l'enfant de la contempler une dernière fois, couchée dans sa
bière. Après l'enterrement, l'enfant, ramenée chez elle, courut dans une
chambre en criant : « Maman! maman! » puis dans une. autre, et ainsi dans toute
la maison : et quand la pauvre petite comprit que sa mère n'était plus là, elle
pleura pour être ramenée chez les voisins. La maison, pour elle, c'était sa
mère. Le ciel, pour nous, ce sera Christ.
J'imagine que
beaucoup se disent en eux-mêmes : « Oui, sans doute, Dieu nous aime si nous
l'aimons; Dieu aime ceux qui sont purs et saints. » Laissez-moi vous répondre,
mes amis, que Dieu aime non seulement les saints, mais encore les méchants :
Dieu a tait éclater son amour envers nous, en ce que, lorsque nous n'étions que
pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5:8). Dieu l'a envoyé pour
mourir à cause des péchés commis, par le monde entier. Vous appartenez au
Monde, vous ayez donc part à cet amour qui a été manifesté, dans la croix du
Christ. Remarquez ce passage de l'Apocalypse, auquel je pense souvent : « Celui
qui nous a aimés et nous a lavés dans son sang. »
Il semble que Dieu aurait dû nous laver d'abord et nous
aimer ensuite. Mais non, c'est l'auteur qui est le premier. Il y a huit ans il
y eut en Amérique une grosse émotion au sujet, d'un enfant, Charlie Boss, qui
avait été volé. Deux hommes, montés dans un cabriolet, passant un jour auprès
de l'enfant et de son frère aisé, leur avaient demandé s'ils voulaient venir
avec eux, pour avoir du sucre candi. L'aîné refusa, mais le plus jeune, partit
dans leur voiture. Depuis ce temps on a fouillé chaque Etat, chaque territoire de l'Amérique; des agents
ont parcourir la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne dans cette vaine recherche. La mère n'a pas perdu courage ; elle espère
encore revoir son cher Charlie. Je ne me souviens pas d'avoir vu une telle
émotion en Amérique, si ce n'est celle que produisit l'assassinat du président
Garfield.
Eh bien !
supposez que la mère de Charlie Boss soit présente dans cette réunion, et
tandis que l'orateur parle, qu'elle aperçoive dans l'auditoire sou fils, son
pauvre enfant perdu. Supposez qu'elle le retrouve pauvre, sale, en haillons,
sans souliers et sans habits, que fera t-elle? Attendra-t-elle pour le
reconnaître qu'il soit lavé et vêtu décemment ? Non, elle s'élancera de
l'estrade, courra vers lui et le prendra dans ses bras. Après seulement elle
s'occupera de le rendre présentable. Il en est de même de Dieu : Il nous a
aimés et nous a lavés. Mais j'entends quelqu'un objecter : « Si Dieu m'aime,
pourquoi ne me rend-il pas bon? » Dieu veut des fils et des filles, non des
machinés on des esclaves. Il pourrait briser nos cœurs rebelles, mais Il
préfère nous attirer vers Lui par les cordeaux de son amour.
Peut-être
quelqu'un demande-t-il : « Comment puis-je aller à Lui? » Comme vous iriez à
votre mère. Avez-vous offensé votre mère, lui avez-vous fait du tort ?
Aussitôt vous allez vers elle et vous dites :
«Mère, pardonne-moi! » Traitez Christ de la même manière. Allez à lui
aujourd'hui en confessant que vous ne l'avez pas aimé, que vous ne l'avez pas traité
comme vous le deviez; confessez vos péchés, et vous verrez avec quelle
promptitude il vous pardonnera.
Je me souviens
de l'histoire d'un jeune soldat qui avait été jugé par une cour martiale et
condamné à mort. Le cœur du père et de la mère fut brisé à cette nouvelle. Ils
avaient une petite fille. Elle connaissait Abraham Lincoln de nom el de
réputation et elle se dit : « Si Lincoln, président de la République des Etats
Unis, savait combien mon père et ma mère aiment leur fils, il ne laisserait pas
fusiller mon frère. »Elle supplia son père d'aller à Washington pour tâcher
d'obtenir la grâce du condamné. Mais le père dit : « Ce n'est pas la peine; la
loi doit suivre son cours. On a déjà refusé plusieurs grâces, et le président a
déclaré qu'il n'interviendrait plus, que les sentences des cours martiales
seraient désormais exécutées. » Le père et la mère ne croyaient pas que leur
fils pût être gracié.
Mais la petite
fille ne perdit pas l'espoir; elle prit le train qui la conduisit du Vermont à
Washington. Quand elle arriva à la Maison Blanche, les soldats voulurent,
l'empêcher de passer, mais elle raconta la lamentable histoire, et on lui
ouvrit le passage. Le secrétaire particulier du président Lincoln refusa de
l'introduire auprès de celui-ci, mais la petite commença son récit et le cœur
du secrétaire fut touché; il l'introduisit devant le président. Quand elle
entra dans le cabinet de Lincoln, il y avait là des sénateurs, des généraux,
des gouverneurs, des hommes politiques; tous occupés des grandes affaires du
moment; l'enfant n'osait avancer, mais le président la vit, debout près de la
porte: « Que veux-tu? » lui demanda-t-il, et l'enfant raconta son histoire,
dans son simple langage. Il était père, et des larmes coulèrent bientôt sur les
joues du grand Lincoln. Il écrivit un télégramme pour faire venir à Washington
le jeune condamné. Quand il fut arrivé, le président le gracia, lui donna
trente jours de congé et l'envoya chez lui avec la petite fille pour réjouir le
cœur du père et de la mère.
Voulez-vous
savoir comment aller à Christ? Exactement comme cette enfant alla auprès de
Lincoln. Peut-être avez-vous un triste récit à faire. Racontez tout, ne gardez
rien sur la conscience! Si Lincoln eut pitié de la petite fille, écouta sa
requête et l'exauça. croyez-vous que le Seigneur Jésus n'écoutera pas votre
prière? Croyez-vous qu'Abraham Lincoln; ou tout autre homme ici-bas; ait jamais
en autant de compassion que Christ? Il est miséricordieux quand tous sont
lassés de l'être! Il a pitié de ceux que tous jugent indignes de pitié. Allez à
lui, confessant vos péchés, et il vous sauvera.
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CHAPITRE 3
CHRIST TOUT EN TOUS.
(Colossiens 3:11)
Christ est pour
nous tout ce que nous voulons qu'il soit. Je désire insister sur ce mot : TOUT.
Pour certaines personnes, Jésus n'est qu'une « racine sortant d'une terre sèche
», il n'y a en Lui, à leurs yeux, « ni forme, ni éclat ». Il n'est rien pour
eux parce qu'ils n'ont pas besoin de Lui. Certains chrétiens même ont un
Sauveur très amoindri. Ce n'est pas qu'il ne veuille être aussi grand et aussi
puissant à leur égard qu'il l'est d'ordinaire ; c'est qu'ils ne veulent pas le
recevoir dans sa plénitude et croire aux grandes choses qu'il peut faire. Notre
Sauveur est ce que nous le faisons.
La première
chose que Christ a faite pour nous; c'est de nous sauver du péché. Quand l'ange
descendit du ciel pour annoncer la prochaine naissance du Messie, vous savez
qu'il dicta son nom: «Tu appelleras son nom JÉSUS (ou Sauveur), car il sauvera
son peuple de ses péchés. » AVONS-NOUS ÉTÉ DÉLIVRÉS DU PÉCHÉ ? Il n'est point
venu nous sauver dans nos péchés, mais bien de nos péchés.
Il y a
seulement trois manières de connaître quelqu'un. Il y a des gens que vous ne
connaissez que par ouï-dire; il y en a d'autres à qui vous n'avez été présenté
qu'une seule fois, - vous les connaissez fort peu, de vue seulement; il y en a
d'autres enfin, que vous connaissez depuis des années, ce sont des amis
intimes. De même, je crois qu'il y a trois classes de gens aujourd'hui dans
l'Eglise chrétienne et en dehors d'elle : il y a ceux qui connaissent Christ
par ouï-dire, pour, avoir lu l’Évangile ; ce sont ceux qui croient au Christ
comme à un personnage historique; il y a ceux qui ont de lui une connaissance
très superficielle; et enfin, il y a ceux qui, comme saint Paul, désirent
ardemment « le connaître, et l'efficace de sa résurrection ». Plus nous
connaissons Christ, plus nous l'aimons, et mieux nous le servons.
Regardez-le,
suspendu à la croix, regardez-le, ôtant le péché du monde. Il a été envoyé pour
ôter nos péchés, et nous ne pouvons le connaître sans voir en Lui, tout d'abord,
Celui qui nous sauve du péché.
Vous vous
souvenez de ce que disaient les anges aux bergers, dans les plaines de Bethléem
: «Voici, je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple, c'est
qu'aujourd'hui, dans la ville de David, le Sauveur, qui est le Christ, le
Seigneur vous est né. » (Luc 2:10-11.) Et dans le prophète Esaïe, qui écrivait
700 ans auparavant, vous trouvez ces paroles : « C'est moi, c'est moi, qui suis l’Éternel et il n'y a point d'autre Sauveur que moi. » (Esaïe 43:11)
Mais Christ
n'est pas seulement un Sauveur. Je puis tirer cet homme de l'eau où il se noie,
et l'arracher ainsi à une mort prématurée, et cependant ne pouvoir rien faire
de plus qu'un Sauveur. Le sang placé sur la porté des Israélites les préserva de
la destruction, mais il fallait qu'ils fussent aussi délivrés du joug des Égyptiens et c'est ce que Dieu fit. Je ne puis admettre cette théorie que Dieu
soit descendu pour nous sauver, et qu'il nous laisse en prison, esclaves de nos
péchés favoris. Non, il est venu pour nous délivrer et nous donner la victoire
sur nos mauvais penchants, nos passions et nos convoitises. Y a-t-il ici un
chrétien qui soit demeuré l'esclave de quelque péché secret? Si vous voulez
être victorieux de ce vice, de cette convoitise, cherchez à connaître Christ
plus intimement.
C'est lui qui
nous a délivrés, qui nous délivre et qui nous délivrera encore. » (2 Corinthiens
1:10). Parmi mes lecteurs qui gémissent aujourd'hui dans les ténèbres, il n'y
en a pas un seul qui ne puisse trouver le chemin, s'il le veut : « Je suis le
Chemin »; a dit Jésus. Si nous le suivons, nous serons dans le bon chemin, nous
aurons la vraie religion. Je vais vous dire comment vous pouvez savoir si, oui
ou non, vous suivez Jésus-Christ. Si quelqu'un vous a calomnié, ou vous a mal
jugé; agissez-vous à son égard comme votre Maître aurait fait? Si vous ne
supportez pas les offenses dans un esprit de douceur et de pardon, toutes les
Eglises, tous les pasteurs du monde ne peuvent faire de vous un vrai disciple :
« Si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, celui-là n'est point à Lui. »
(Romains 8:9) « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature, les
choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles »
(2 Corinthiens 5:17)
Christ n'est pas seulement le Chemin, il est
la Lumière qui l'éclaire. Il a dit : « Je suis la Lumière du monde. „» (Jean
8:12; 9:5; 12:46). Il dit encore : « Celui qui me suit ne marchera point dans
les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Il est impossible à toute
personne qui suit Jésus-Christ de marcher dans l'obscurité. S'il y a ici une
âme dans les ténèbres, marchant à tâtons dans le brouillard de la terre, c'est
qu'elle s'est écartée de la vraie lumière. Ah! que ceux qui marchent dans les
ténèbres spirituelles laissent Christ entrer dans leurs cœurs : il
est la lumière.
Je me souviens
d'un tableau que j'estimais beaucoup autrefois, mais que je ne voudrais plus
suspendre maintenant dans ma maison, car il donne une fausse idée de Jésus-Christ.
Christ y est représenté, debout devant une porte fermée. à laquelle il frappe,
tandis que de l'autre main il tient une grande lanterne. Quelle dérision ! Vous
feriez aussi bien de suspendre une lanterne au soleil que d'en mettre une aux
mains de Jésus. Il est le Soleil de Justice, et nous avons ce privilège, d'être
éclairés par un astre qui n'est jamais voilé.
Bien des gens cherchent la lumière, la
paix, la joie. Ce ne sont pas ces choses-là que nous devons rechercher; si nous
admettons Christ dans nos cœurs, elles y viendront d'elles-mêmes. Quand j'étais
enfant, je m'amusais à courir après mon ombre. Un jour, en marchant au soleil,
je vis en me retournant que mon ombre me suivait; je pressai le pas, mais elle
allait aussi vite que moi, je ne pouvais m'en débarrasser. Ainsi, quand notre
visage sera tourné vers le Soleil de Justice, la paix et la joie nous suivront.
Quand Jésus-Christ expira sur la croix, la
lumière du monde fut éteinte. Dieu avait envoyé son Fils pour être la lumière
du monde; mais les hommes n'aimèrent pas cette lumière parce qu'elle condamnait
leurs péchés. Et lorsqu'ils étaient occupés à éteindre cette glorieuse clarté,
que dit Jésus à ses disciples?
« Vous me servirez de témoins. » (Actes
1:8.) Il est monté là-haut pour intercéder pour nous, mais Il veut qu'ici-bas nous brillions à sa place : « Vous êtes la
lumière du monde.» (Mat 5:14). Notre tâche, c'est donc de briller. La lune
reflète le soleil, et nous autres chrétiens, nous tirons notre lumière du
Soleil de Justice.
Ce qui fait le
plus de mal à la cause de Christ, ce n'est pas l'incrédulité, le scepticisme du
monde, mais c'est ce formalisme froid et mort, cette trop grande ressemblance
avec le monde que l'on condamne, ce contraste entre la profession et la vie. Les
yeux du monde sont sur nous.
Certaines
personnes demandent : « Qu'est-ce que la vérité? » Ecoutez : JE SUIS LA VÉRITÉ,
dit Jésus-Christ. (Jean 14:6.) Si vous voulez connaître la vérité, connaissez
Jésus-Christ. Bien des gens se plaignent aussi de n'avoir pas la vie. D'autres
s'efforcent de se procurer par eux-mêmes la vie spirituelle. Vous pouvez vous
galvaniser, vous électriser vous-même, si je puis ainsi parler; mais l'effet
n'en sera pas long. Christ seul est l'auteur de la vie. Si vous voulez avoir
une vraie vie spirituelle, cherchez à connaître Christ. Beaucoup s'imaginent
qu'en assistant à beaucoup de réunions ils produisent en eux la vie
spirituelle. Les réunions religieuses sont bonnes; mais elles ne servent de
rien, si nous ne nous mettons en contact avec le Christ vivant.
Christ est encore notre GARDIEN. Beaucoup de nouveaux
disciples craignent de ne pouvoir, persévérer : « Celui qui garde Israël ne
dort ni ne sommeille ». (Ps 121:4) C'est l’œuvre du Christ de nous garder; et,
s'il nous garde, il n'y a pas de danger que nous tombions. Nous n'avons aucune
force en nous-mêmes; dans nos combats contre Satan; la partie est trop inégale,
car il a six mille ans d'expérience contre nous, mais heureusement, Celui qui
ne dort ni ne sommeille jamais est notre gardien. Nous lisons dans le prophète
Esaïe (Esaïe 12:10) : « Ne crains point, car je suis avec toi; ne sois point
éperdu, car je suis ton Dieu. Je t'ai fortifié, je t'ai même aidé et je t'ai
maintenu par la main droite de ma justice. » Jude, au verset 24 de son épître,
nous dit qu' « il (le Seigneur) peut nous préserver de toute chute »,
Mais Christ est
plus encore. Il est notre BERGER. La tâche du berger consiste à prendre soin
des brebis, à les nourrir et à les protéger : « Je suis le bon Berger. » « Mes
brebis entendent ma voix. » «Je donne ma vie pour mes brebis. » Dans ce dixième chapitre de l'Évangile. De l’apôtre
Jean, si remarquable, Jésus-Christ emploie le pronom personnel jusqu'à 28 fois,
pour déclarer ce qu'il est et ce qu'il veut faire, Au verset 28, il dit : « Mes
brebis ne périront jamais, et nul ne les ravira de ma main, » Nul, cela veut
dire, ni homme, ni démon, Dans un autre endroit, l'Écriture déclare que « notre
vie est cachée avec Christ en Dieu, » (Colossiens 3:3,) Quelle sécurité!
Mes brebis, dit Jésus, entendent ma voix et elles me
suivent, » (Jean 10: 27) Un voyageur, en Orient, avait entendu parler d'un
berger qui savait appeler chacune de ses brebis par un nom spécial. Il alla le
voir et lui demanda si c'était vrai. Le berger le conduisit au pâturage, et,
debout au milieu de son troupeau, prononça un nom. Une brebis leva aussitôt la
tête et répondit à l'appel, tandis que les autres continuaient à paître. Il en
fit autant pour une dizaine d'autres. « Mais, comment, dit l'étranger,
faites-vous pour les distinguer? Elles se ressemblent toutes à s'y méprendre.
Croyez-vous? répondit le berger. Regardez celle-là : elle boite légèrement;
celle-ci n'a pas les yeux droits; cette autre a une tache noire; cette autre
enfin est écorchée à l'oreille, » L'homme connaissait ses brebis à leurs
défauts, car dans tout le troupeau il n'y en avait pas une seule qui fût
parfaite. J'imagine que c'est aussi par nos défauts que notre Berger nous
reconnaît.
Un berger
oriental affirmait un jour à un voyageur que ses brebis connaissaient si bien
le son de sa voix, qu'aucun étranger ne pourrait les tromper. Le voyageur
voulut s'en assurer; il se revêtit du manteau et du turban du berger, prit son
bâton et se plaça au milieu du troupeau. Il déguisa sa voix et essaya d'imiter
la voix du pâtre ; Mais pas une seule brebis ne voulut le suivre. -« Mais,
est-ce que, dans aucun cas, vos brebis ne suivraient un étranger? Demanda-t-il,
- Dans un seul cas, répondit-il, lorsqu'elles sont maladives, » Il en est de
même de beaucoup de chrétiens; c'est lorsqu'ils sont maladifs et faibles dans
la foi, qu'ils sont disposés à suivre le premier docteur venu; mais quand une
âme se porte bien, elle ne se laissera pas séduire par l'erreur, Elle saura
reconnaître si « la voix » dit la vérité. Il lui suffira pour cela d'être en
communion avec Dieu: Quand Dieu envoie un de ses messagers, ses paroles
trouvent aisément de l'écho dans les cœurs chrétiens.
Christ est un
tendre berger. Peut-être quelques-uns de mes lecteurs ne partagent-ils pas
cette opinion; peut-être passez-vous sous les verges de l'affliction. Il est
écrit : « Le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de ses verges
l'enfant qu'il reconnaît pour sien, » (Hébreux 12:6) L'épreuve que vous
traversez ne prouve pas que Christ ne vous aime point.
Un de mes amis
perdit tous ses enfants. Personne n'aimait les siens plus tendrement que lui,
mais la fièvre scarlatine les lui enleva tous - il en avait quatre ou cinq -
l'un après l'autre. Les pauvres parents, le cœur brisé, s'en allèrent voyager.
Ils arrivèrent ainsi en Syrie. Un jour, ils virent un berger, au bord d'un
ruisseau, se disposant à le franchir suivi de son troupeau. Les moutons
s'approchèrent de la rive et regardèrent l'eau courante; mais ils avaient peur,
aucun d'eux ne voulait répondre à l'appel du berger. A la fin, celui-ci prit
lui agneau et le mit sous son bras ; il en prit un autre et le mit sous l'autre
bras et franchit ainsi le torrent. Les brebis ne s'arrêtèrent plus à regarder
l'eau avec inquiétude; elles s'élancèrent à la suite de leurs petits, et tout
le troupeau, entraîné par elles, se trouva bientôt de l'autre côte : le berger
les rassembla de nouveau et les conduisit à de meilleurs pâturages.
Le père et la
mère désolés, témoins de cette scène; comprirent la leçon qu'elle renfermait
pour eux. Ils ne murmurèrent plus de ce que le grand Berger avait porté leurs
agneaux l'un après l'autre sur l'autre rive; mais ils commencèrent à porter
leurs yeux en haut et en avant, vers le pays où leurs enfants les attendent et
vers le temps où ils les reverront. Si vos bien-aimés sont partis,
souvenez-vous que le Berger vous appelle à « mettre votre affection dans les
choses qui sont en haut. » (Colossiens 3:2,) Soyons-lui fidèles et suivons-le,
tant que nous sommes de ce côté-ci de la tombe. Et si quelqu'un, parmi nos
lecteurs, ne l'a pas encore pris pour son Berger, qu'il le fasse à ce moment
même.
Christ n'est
pas seulement tout ce que je viens de dire; il est aussi notre médiateur, celui
qui nous justifie et celui qui nous sanctifie. Il faudrait une journée entière
pour dire ce qu'Il veut être pour chacun de nous. Voici une description de
Christ que j'ai découverte quelque part sans que je puisse dire quel en est
l'auteur : Christ est notre chemin; nous marchons en Lui. Il est notre Vérité,
et nous l'embrassons. Il est notre Vie ; nous vivons en Lui. Il est notre
Seigneur; nous le choisissons pour régner sur nous. Il est notre Maître, et
nous le servons. Il est notre Docteur, nous instruisant dans les voies du
salut. Il est notre Prophète, nous révélant l'avenir. Il est notre Prêtre,
ayant offert pour nous le sacrifice d'expiation. Il est notre Avocat, toujours
vivant pour intercéder pour nous. Il est notre Sauveur, et il sauve jusqu'aux extrémités
de la terre. Il est notre Racine, nous croissons par Lui, Il est notre Pain,
nous nous nourrissons de Lui. Il est notre Berger, nous conduisant en de verts
pâturages. Il est le vrai Cep, nous demeurons en Lui. Il est l'Eau vive qui
nous désaltère. Il est le plus beau entre les fils des Hommes; nous l'admirons
plus que tous les autres. Il est l'éclat de la gloire du Père, l'image
empreinte de sa personne; nous nous efforçons de refléter son image. Il est le
soutien de toutes choses; nous nous reposons sur Lui. Il est notre Sagesse;
nous sommes guidés par Lui. Il est notre Justice, nous mettons sur Lui toutes
nos imperfections. Il est notre Sanctification; nous tirons de Lui toute notre
force pour vivre saintement. Il est notre Rédemption, nous rachetant de toute
iniquité. Il est notre Médecin, guérissant tontes nos maladies. Il est notre
Ami, nous aidant dans tous nos besoins. Il est notre Frère, nous encourageant
dans toutes nos détresses. »
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CHAPITRE 4
DEUX CLASSES DE PERSONNES.
Deux hommes
montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre, péager. (Luc
18:10) Je veux maintenant parler de deux catégories de personnes : d'abord
celles qui ne sentent pas le besoin d'un Sauveur et n'ont pas été convaincues
de péché par le Saint-Esprit, et en second lieu celles qui ont été convaincues
de péché et qui s'écrient : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé? »
Toutes les
personnes qui s'occupent de religion peuvent être rangées dans ces deux
catégories : celle du Pharisien et celle du Péager.
Si j'ai
affaire à un homme animé de l'esprit du pharisien, je ne saurais lui indiquer
de meilleure parole que celle-ci : « Il est écrit : Il n'y en a pas un de juste,
non, pas même un seul; il n'y en a pas un seul qui ait de l'intelligence, il
n'y en a pas un seul qui ait cherché Dieu. » (Romains 3:10.) Paul parle ici de
l'homme naturel. « Ils se sont tous égarés, ils se sont tous corrompus : il n'y
en a pas un qui fasse le bien, non pas même un seul. » Et nous lisons aux
versets 17 et suivants : Ils n'ont point connu le chemin de la paix.
La crainte de
Dieu n'est point devant leurs yeux. Or nous savons que tout ce que la loi dit,
elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que tous aient la bouche fermée
et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.
Observez la
dernière clause du verset 22 « Il n'y a point de différence, car tous ont péché
et sont privés de la gloire de Dieu. » Ce n'est pas une partie de la famille
humaine, ce sont tous les hommes qui « ont péché et sont privés de la gloire de
Dieu ». Un autre passage qui a convaincu de péché bien des gens est celui-ci :
« Si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes,
et la vérité n'est point en nous. » (1Jean 1:8.)
Il faut, pour
qu'un homme puisse entrer au royaume de Dieu, qu'il y soit préparé. J'aimerais
mieux, pour ma part, entrer dans la maison du père avec l'enfant prodigue, que
demeurer dehors avec le frère aîné. Pour celui-ci, le ciel serait un enfer. Un
fils aîné qui ne se réjouirait pas du retour de son frère montrerait qu'il
n'est pas lui-même digne du royaume du Dieu. C'est une chose terrible à
constater : le récit évangélique laisse le fils aîné dehors, tandis que le plus
jeune frère entre dans la maison. C'est à ceux qui ressemblent au premier que
s'adressent les paroles du Sauveur : « Je vous dis en vérité que les péagers et
les gens de mauvaise vie vous devancent dans le royaume des cieux.» (Mathieu 21:31.)
Mais passons à
la seconde catégorie, à ceux qui sont convaincus de péché et qui s'écrient,
comme le geôlier de Philippe : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé? » A
ceux qui font entendre ce cri de repentir, il n'est pas nécessaire d'appliquer
la loi. Dites-leur tout de suite : «Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras
sauvé? » (Actes 16:31.) Beaucoup vous répondront : « Je ne sais ce que c'est
que de croire. » On le leur a pourtant enseigné dès l'enfance, et quoique ce
soit la loi du royaume des cieux - croire pour être sauvé - ils ne veulent pas
s'y soumettre. La Bible nous enseigne ce que nous devons croire, en qui nous
devons croire, et comment nous devons croire.
Aux versets 35
et 36 du chapitre 3 de saint Jean nous lisons ceci : « Le Père aime le Fils et
a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit an Fils a la vie
éternelle; et celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie; mais la
colère de Dieu demeure sur lui.
Voilà qui est
rationnel. L'homme s'est perdu par son incrédulité pour avoir refusé de croire
à la Parole de Dieu; il retrouve la vie en croyant Dieu sur parole. En d'autres
termes, nous nous relevons en faisant le contraire de ce qui fit tomber Adam.
Il broncha contre cette pierre d'achoppement : l'incrédulité.; nous sommes
relevés et soutenus par la foi.
Comment iraient
les choses; dans le cours ordinaire de la vie, si l'on ne croyait au témoignage
des gens? Tout commerce et toute société seraient arrêtés en moins de quarante
huit heures! C'est l'argument que l'apôtre emploie ici : «Si nous recevons le
témoignage des hommes, celui de Dieu est plus grand. Dieu a rendu témoignage à
Jésus-Christ. Et si l'homme se confie à son semblable qui ment si souvent et
dont il découvre chaque jour la fausseté, pourquoi ne croirions-nous pas Dieu
sur parole?»
Croire, c'est
admettre la véracité d'un témoignage. Ce n'est pas, comme on le prétend, un
saut dans l'inconnu : cela ne serait que de la crédulité. Dieu ne nous demande
pas de croire sans donner un objet défini à notre foi, et sans nous donner de
garanties.
Beaucoup de
personnes regardent davantage à elles-mêmes qu'à Jésus-Christ; à la foi plutôt
qu'à l'objet qu'elle doit saisir. La foi n'est qu'une main tendue pour prendre
la bénédiction que Dieu veut donner.
Supposez que
vous rencontriez dans la rue un homme que vous connaissiez depuis des années en
sa qualité de mendiant; vous lui offrez une aumône., mais il vous répond : - «
Merci, je n'en ai pas besoin, je ne mendie plus. - Comment donc? - Hier au
soir, un passant m'a donné vingt-cinq mille francs. – Vraiment ! Etes-vous
sûr que c'était de bon argent? - J'ai porté son chèque à la banque, et on m'a
payé. - Comment cela s'est-il fait? - Je demandais l'aumône, le monsieur a
causé quelques instants avec moi, puis il a tiré un chèque de vingt-cinq mille
francs et me l'a donné. - Mais êtes-vous sûr que c'est bien dans la main droite
qu'il vous a mis cette somme? - La main droite? Que m"importe dans quelle
main il l'a mise, pourvu que la somme soit à moi ! »
- Bien des gens
sont toujours à se demander si la foi par laquelle ils saisissent Christ est de
bon aloi; mais ce qui est plus important, c'est de savoir si le Christ à qui
nous croyons est bien véritable. Un de mes amis avait une petite fille qui
était malade de la fièvre scarlatine, ce qui obligeait à la séparer des autres
enfants. Chaque matin le grand-père, avant de partir pour son bureau, allait
dire adieu à l'enfant reléguée dans une chambre. Un jour, la petite fille prit
le vieillard par la main et le conduisit dans un coin de la chambre; sans dire
une parole, elle lui montra une inscription qu'elle avait tracée sur le tapis
avec des miettes de biscuit : « Grand-papa, donnez-moi une boîte de couleurs. »
Le grand-père ne dit rien. A
son retour, il entra comme d'habitude auprès de l'enfant; celle-ci, sans même regarder si le grand-père lui apportait la boîte, le
conduisit de nouveau dans le même coin où il vit, écrit de la même manière:
«Grand-père, merci pour la boite de couleurs.»
Le vieillard,
qui heureusement avait apporté la boîte, n'eût voulu pour rien au monde, à ce
moment, l'avoir oubliée. Voilà ce que c'est que la foi.
Mais,
répète-t-on, la foi est un don de Dieu. L'air aussi, mais il faut l'aspirer. Le
pain aussi, mais il faut le manger. L'eau est un don de Dieu, mais encore
faut-il la puiser et la boire. On attend je ne sais quelle impression
mystérieuse, mais la foi n'est rien de semblable. « La foi vient de l'ouïe, -
et ce qu'on entend vient de la Parole de Dieu » (Romains 10:17). Je ne dois pas
me tenir tranquille jusqu'à ce que la foi m'envahisse en produisant sur moi une
sensation étrange, mais je dois simplement croire ce que Dieu dit, et le faire.
Si un homme qui
se noie voit une corde qui lui est tendue, il n'a qu'à la saisir, et pour la
saisir il faut qu'il lâche ce à quoi il s'était cramponné: Si un homme veut
être guéri, il doit prendre le remède ordonné ; le regarder seulement ne le
sauvera pas. La simple connaissance intellectuelle ne sauve personne; il faut croire
en Jésus et faire de lui son unique espérance. Il faut, en un mot, tout quitter
pour le suivre.
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CHAPITRE 5
LA NOUVELLE NAISSANCE.
En vérité, en vérité je te
le dis : Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3:3)
Si ces paroles sont vraies, elles
contiennent l'une des plus solennelles questions qui puissent nous être
présentées. Nous pouvons supporter d'être trompés sur bien des choses; mais non
sur celle-là. Jésus- Christ, d'ailleurs, la présente très clairement. Il dit :
« Si un homme ne naît de nouveau, il ne petit voir le royaume de Dieu », - à
plus forte raison ne peut-il l'hériter. Cette doctrine de la nouvelle naissance
est donc le fondement de toutes nos espérances pour la vie à venir. C'est, en
réalité, l'ABC de la religion chrétienne,
Je suis heureux que ce soit à Nicodème, un
chef des Juifs, un docteur de la loi; que Jésus ait parlé de la nouvelle
naissance; plutôt qu'à la Samaritaine ou à Matthieu le péager, ou à Zachée.
S'il avait réservé cet enseignement pour ces trois-là ou pour ceux qui leur
ressemblaient, on aurait sans doute. dit : « Certainement, les pécheurs et les
femmes de mauvaise vie ont besoin de se convertir : mais pour moi qui suis un
.honnête homme, ce n'est pas nécessaire. »' Nicodème était probablement l'un
des hommes les plus considérés de Jérusalem, personne n'avait rien à dire sur
son compte.
Je pense qu'il est à peine nécessaire que
j'entreprenne de prouver la nécessité de naître de nouveau pour entrer clans le
royaume des cieux. - J'ose affirmer qu'il n'y a pas un homme sincère qui ne
reconnaisse qu'à moins d'être animé d'un autre Esprit que le sien, il n'est pas
digne de ce royaume. La Bible nous enseigne que l'homme, par nature, est
coupable, perdu, et notre expérience le confirme. Nous savons aussi que le
meilleur, le plus saint des hommes, s'il se détourne de Dieu, tombera bientôt
dans le péché.
La Régénération ne consiste pas dans des
pratiques extérieures telles dite le baptême, la fréquentation du culte, des
prières, ou la Communion. C'est une nouvelle Création. La Régénération veut
dire nouvelle Création.
Ce qui est né de la chair est chair; et ce
qui est né de l'Esprit est esprit. » (Jean 3:6) Le nègre ne peut changer sa
peau, ni le léopard ses taches. Vous pourriez aussi bien essayer devons rendre
purs sans le secours de Dieu.
Dieu nous enseigne, dans ce chapitre (Jean
3), comment on entre dans son royaume. Nous n'avons pas à travailler pour y
entrer, bien qu'il vaille la peine de travailler pour le salut. Cela, nous
l'admettons tous. Si, entre nous et le royaume de Dieu, il v avait des rivières
à franchir, -des montagnes à escalader, il vaudrait la peine de traverser ces
rivières à la nage et de gravir ces montagnes. Sûrement, le salut vaut bien
tous nos efforts; mais nous l'obtenons sans que nos oeuvres soient nécessaires.
Le salut est pour celui « qui n'a point travaillé, mais qui croit. » (Romains
4:5).
Nous travaillons parce que nous sommes
sauvés, et non pour être sauvés. C'est en partant de la croix que nous
travaillons, et non en y allant.
Lorsque Christ s'écria sur le calvaire
Tout est accompli ! », Il savait ce qu'il disait. Tout ce que les hommes ont à
faire aujourd'hui, c'est d'accepter l’œuvre clé Jésus-Christ. Il n'y a point
d'espérance pour quiconque essaie de faire son propre salut. Peut-être
quelqu'un dira-t-il : « Voilà qui est bien mystérieux. » C'est ce que Nicodème
dût objecter ; il me semble voir le pli de son front, tandis qu'il murmure : «
Comment ces choses peuvent-elles se faire? » Cela lui paraît bien étrange. « Né
de nouveau, né du Saint-Esprit! Comment ces choses peuvent-elles se faire? »
Bien des gens nous disent : « Prouvez-nous cela par un bon raisonnement, sinon
ne vous attendez pas à ce que nous le croyions. » - J'avoue humblement que je
ne puis raisonner ce mystère : « Le vent souffle ou il veut et tu en entends le
bruit, mais tu ne sais d'où il vient ni où il va; il en est de même de tout homme
qui est né de l'Esprit. » (Jean 3:8.) Rien n'est mystérieux. comme le vent.
Tout le monde ne comprend pas les lois qui le gouvernent. Il serait impossible
de les faire comprendre à la plupart des gens. Mais supposez que, parce que je
suis incapable de vous donner la raison des variations des courants de l'air,
j'affirme carrément que le vent n'existe pas; ne serait-ce pas insensé?
Mes amis; il serait aussi raisonnable
d'affirmer que le vent n'existe pas, que d'affirmer que l'esprit n'existe pas,
et qu'on ne peut naître de Lui. J'ai senti l'Esprit de Dieu agir dans mon cœur,
aussi réellement que j'ai senti le vent passer sur mon visage. Je ne puis pas
le démontrer mathématiquement. Il y a bien des choses qui ne se démontrent pas
et que l'on croit. Que tout soit sorti de rien, à la voix de Dieu, cela ne se
raisonne pas, et pourtant, tous mes lecteurs le croient.
Un certain nombre de jeunes gens avaient
résolu de ne croire que ce qu'ils comprendraient. Un vieillard sût leur
résolution, et leur dit : « J'ai vu aujourd'hui, dans les champs, des oies, des
moutons et des bœufs mangeant la même herbe. Pouvez-vous m'expliquer par quel
procédé la même nourriture est devenue ici des plumes, là de la laine et là du
poil? Croyez-vous que cela soit vrai? - C'est vrai, répondirent-ils, et
pourtant nous ne le comprenons pas. »
Et de même,
quoique je ne le comprenne pas, je ne puis m'empêcher de croire au mystère de
la régénération, quand je vois des gens transformés, changés complètement par
la foi en Jésus-Christ.
Quelques-uns
des pires malfaiteurs de nos grandes villes n'ont-ils pas été régénérés, tirés
de l'abîme et placés sur la terre ferme? Leurs bouches blasphémaient : elles ne
s'ouvrent maintenant que pour louer Dieu. Les choses vieilles sont passées;
toutes choses sont devenues nouvelles. Ils ne sont pas réformés seulement, mais
RÉGÉNÉRÉS - ils sont devenus par Jésus-Christ des hommes nouveaux.
Dans une rue
sombre de l'une de nos grandes villes demeure un pauvre ivrogne. Si vous voulez
savoir ce que c'est que l'enfer, entrez là, vous en aurez une idée. Y a-t-il
ici-bas un endroit plus affreux? Voyez de tous côtés la misère, la détresse, le
dénuement complet. Mais chut ! On entend des pas dans l'escalier, aussitôt les
enfants courent se cacher derrière le lit. La pauvre femme, brisée et patiente,
se tient prête à le recevoir. Cet homme a fait son tourment. Elle a souvent
porté pendant des semaines les marques de sa brutalité. Bien souvent cette
lourde main est tombée sur sa tète sans défense. Et elle l'attend, sûre.
d'entendre ses jurements, se préparant à l'avance à recevoir ses coups. Il
entre et dit : « Je viens de la réunion, on m'a dit là que je pouvais me
convertir, si je veux. Je crois que Dieu peut me sauver. » Retournez dans cette
maison quelques semaines plus tard : quel changement! En vous approchant, vous
entendez chanter. Ce n'est pas la chanson de l'ivrogne, ce sont les accents
d'un cantique : Jésus, mis à mort pour moi!
Les enfants
n'ont plus peur de leur père; ils entourent ses genoux. La mère est près de
lui, la face illuminée d'un joyeux rayonnement. N'est-ce pas là un tableau de
la Régénération? - Je puis vous conduire dans beaucoup d'intérieurs semblables,
qui ont été rendus heureux parla puissance régénératrice de la religion de
Christ. Ce qui est nécessaire, ce que Jésus-Christ donne, c'est le pouvoir de
résister à la tentation et de mener une vie pure.
Le ciel est rempli de ceux qui sont NÉS DEUX fois. Au
quatorzième et quinzième versets de ce chapitre, nous lisons que, « comme Moïse
éleva le serpent dans le désert, de même il faut que lé Fils de l'Homme soit
élevé, afin que QUICONQUE croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle. » QUICONQUE? Remarquez ce mot. Vous qui êtes encore inconvertis,
écoutez ce que Dieu a fait pour vous. Il a fait tout ce qu'Il pouvait faire
pour notre salut. Vous ne pouvez vous attendre à ce qu'Il fasse. autre chose :
« Que - pouvais-je faire de plus? » Demande-t-il Lui même. (Esaïe 5:4.) Il
envoya ses prophètes et ils les tuèrent; il a envoyé son Fils bien-aimé, et ils
l'ont crucifié. Et maintenant Il envoie le Saint-Esprit pour nous convaincre de
péché, et nous montrer comment nous pouvons être sauvés.
Et celui qui
nous sauve, c'est Celui qui fut élevé sur la croix. De même que Moïse éleva le
serpent d'airain dans le désert, ainsi le Fils de l'homme doit être élevé, «
afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle. »
- « Il n'est pas juste, disent certaines gens, que nous
soyons tenus pour responsables du péché commis par un homme il y a six mille.
ans. » Il n'y a pas longtemps qu'un homme parlait ainsi. si il y a quelqu'un de
mes lecteurs qui tienne ce raisonnement, qu'il me permette de lui dire. que ce
raisonnement ne le sauvera pas. Si vous êtes perdus, ce ne sera pas par le
péché d'Adam. Laissez-moi vous prouver cela par une comparaison. Supposez que
je sois mourant de consomption, une maladie que j'aurais héritée de mes
parents. Je ne suis pas devenu malade par ma faute, ce n'est pas une négligence,
c'est bien un mal héréditaire.
Un ami vient me
voir, il me regarde et me dit : Vous êtes poitrinaire.
Hélas ! je le sais bien, je
n'ai pas besoin que personne me le dise.
- C'est que je sais un
remède pour vous.
- Je n'en crois rien, répondrais-je. J'ai eu les meilleurs
médecins de l'Europe, et ils ne m'ont donné aucune espérance.
- Mais vous me connaissez,
n'est-ce pas, vous m'avez connu pendant des années.
- C'est vrai.
- Croyez-vous donc que je
voudrais vous tromper?
- Non.
- Eh bien, il y a dix ans, j'étais aussi malade que vous,
Les médecins m'avaient avaient abandonné, mais je pris ce. remède et je fus
sauvé. Je suis parfaitement rétabli : regardez-moi plutôt.
- Ah! le cas est étrange,
lui répondrais-je.
- Oui, sans doute, il est étrange, mais il est vrai. Ce
remède m'a guéri, prenez-le et il vous guérira. Il m'a coûté fort cher, mais il
ne vous coûtera rien, ne le méprisez pas, je vous en supplie.
- J'aimerais bien vous
croire, dirais-je, mais cela est contraire à ma raison. »
En entendant
cela, mon ami s'en va et revient avec un autre, qui témoigne de la même chose.
Je ne crois pas encore; il s'en va et en amène un autre, puis un autre, puis un
autre encore; et tous répètent le même témoignage en faveur du remède. Ils me
disent tous qu'ils étaient aussi malades que moi, qu'ils ont pris ce remède et
qu'il les a guéris. Mon ami alors me donne la potion. Je la jette à terre, je
ne veux pas y croire et je meurs.
La cause de ma
mort, c'est que j'ai rejeté le remède. De même si vous périssez, ce ne sera pas
parce qu'Adam est tombé, mais parce que vous aurez méprisé le salut qui vous
est offert. Regarder à sa blessure ne la guéri pas. Regardez au Remède,
regardez à Celui qui a la puissance de nous guérir de nos péchés!
Voyez le camp
des Israélites; contemplez la scène qui se déroule à nos yeux. Beaucoup meurent
parce qu'ils ont négligé le salut qui leur était offert. Dans ce désert aride,
il y a déjà bien des tombes creusées; bien des petits enfants ont été mordus
par les serpents brûlants. Là-bas c'est une mère qu'on enterre, une mère
bien-aimée. La famille en larmes entoure le cercueil. Ecoutez ces cris de
deuil, voyez ces larmes amères. Le père, lui aussi, est emporté vers sa
dernière demeure. D'un bout à l'autre du camp s'élève une immense lamentation.
Des milliers sont morts, des milliers sont mourants, et le mal sévit toujours
et ne s'arrête pas.
Voici, dans une
tente, une mère israélite, penchée sur le corps d'un fils bien-aimé qui
arrivait à peine à la jeunesse, et qui s'épanouissait dans sa fleur. Elle
essuie la sueur de la mort qui perle sur son front.
Encore quelques
minutes, et ses yeux seront fixes et vitreux, car sa vie s'écoule rapidement.
Le cœur de la mère est déchiré, saignant, Tout à coup elle entend un cri dans le
camp. Un grand bruit s'élève. Qu'est-ce. donc? Elle va à la porte de la tente.
« Qu'arrive-t-il, pourquoi tout ce bruit? demande-t-elle à
quelqu'un.
- Quoi! ne savez-vous pas la
bonne nouvelle? répond le passant.
- Non, dit la femme; une
bonne nouvelle, qu'est-ce que cela peul être?
- Il y a un remède, ne vous
l'a-t-on pas dit?
- Un remède pour la morsure
des serpents, ah! Dites-le-moi bien vite!
- Ecoutez, Dieu a commandé à
Moïse d'élever une perche au milieu du camp et d'y clouer un serpent d'airain ; et il a déclaré
que quiconque regardera vers lui vivra. Le cri que vous entendez est celui des gens qui regardent le
serpent élevé. »
La mère rentre
dans la tente : « Mon fils, dit-elle, j'ai de bonnes nouvelles pour toi. Il ne
faut pas mourir! Mon fils, mon fils, tu peux vivre ! » il est déjà dans la
stupeur; il est si faible qu'il ne peut marcher jusqu'à l'entrée de la tente.
Elle met ses bras sous les siens et le soulève : « Regarde là-bas, tout là-bas,
au pied de la colline! »Mais le fils ne voit rien. - « Regarde encore, mon
fils, et tu finiras par le voir! Enfin, il voit, aux rayons du soleil,
étinceler le serpent d'airain; et soudain il est guéri! »
- Certaines personnes
déclarent ne pas croire aux conversions soudaines ; mais je vous le demande, combien fallut-il de temps
pour guérir ces Israélites mourants? Un seul regard, et le mal était passé!
Le Dieu qui avait préparé pour les pauvres
Israélites ce moyen de guérison : regarder et croire – a préparé aussi la vie
éternelle pour tout pécheur. Regardez à Jésus, et à cette heure même vous serez
sauvé !
Bien des gens
regardent, mais ne voient que la perche sur laquelle le serpent est élevé. Ce
n'est pas la croix matérielle, ce n'est pas l'église, c'est le Crucifié qui
sauve ! Ne regardez donc pas aux hommes, ni aux systèmes; regardez à Jésus,
l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, et sa vie, à l'instant même,
deviendra la vôtre.
« Je voudrais
bien savoir comment on est sauvé », demande-t-on parfois. Prenez Dieu au mot,
confiez-vous en son Fils, aujourd'hui, à cette heure, à cet instant. « Mais,
ajoute t-on, je ne sens pas la morsure autant qu'il faudrait. Je sais Dieu que
je suis pécheur, mais je ne le sens pas assez. » Ce n'est pas là ce qui
importe.
Un chirurgien
célèbre, avant de pratiquer une opération, à l'habitude de dire à ses patients
: «Regardez votre blessure à loisir, puis fixez vos yeux sur moi et ne les
retirez plus jusqu'à ce que l'opération soit finie. » La comparaison est
excellente. Pécheur, regardez à votre blessure, mais fixez ensuite vos regards
sur Jésus et ne les ôtez plus. Il vaut mieux regarder au remède qu'à la plaie.
Constatez quel grand pécheur vous êtes, puis regardez à l'Agneau de Dieu. Il
est mort pour l'impie et le pécheur. Dites : « Je crois en Lui! » Et que Dieu
vous aide à porter vos yeux vers le Calvaire.
Après la
bataille de Pittsburgh, j'étais dans un hôpital à Murfreesborough. Au milieu de
la nuit on vint m'éveiller, et l'on m'annonça qu'un blessé, dans l'une des
salles, désirait me voir. (L'auteur avait fait partie de la « Commission
chrétienne », chargée de pourvoir aux besoins religieux de l'armée des
Etats-Unis du Nord, pendant la guerre de sécession.) J'y allai.
« Aumônier, me dit-il, - je n'étais pas l'aumônier -
aidez-moi à mourir.
- Si je pouvais, lui répondis-je, vous porter dans mes
bras jusqu'au ciel, je le ferais; mais je ne le puis pas, je ne saurais vous
aider à mourir!
- Qui donc le peut?
demanda-t-il
- Le Seigneur Jésus-Christ,
lui dis-je. Il est venu sur la terre dans ce but.
Il secoua la tête.
- Il ne peut me sauver, j'ai
péché toute ma vie.
Je pensai alors
à la pauvre mère, dans le Nord, et je me dis qu'elle serait heureuse
d'apprendre que son fils était mort en paix; je résolus donc de rester auprès
de lui. Je priai donc deux ou trois fois et lui répétai toutes les promesses de
Dieu qui vinrent à ma mémoire, car il était évident qu'il s'en allait. « Je
vais vous lire, lui dis-je, une conversation que tint Jésus avec un homme qui
désirait le salut de son âme. »
Et je commençai
le chapitre 3 de l’Évangile de saint Jean. Ses yeux étaient rivés sur moi, et
quand je vins aux versets 14 et 15, il m'arrêta à ces paroles :
« Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il
faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne
périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »
-« Est-ce que ces paroles sont
là? me demanda-t-il. - Oui. - Lisez-les encore. » -J'obéis. Il s'accouda sur sa
couchette, et joignant les mains, il me dit : « Cela est bon, ne voulez-vous
pas le relire! »
Je relus ce
passage une troisième fois, puis j'allai jusqu'au bout du chapitre. Quand j'eus
fini, je vis ses yeux fermés, ses mains toujours jointes, un sourire sur son
visage. Oh ! quelle lumière l'illuminait! Quel changement ! Je vis ses lèvres
s'agiter, et, penché sur lui, je l'entendis murmurer : « Comme Moïse éleva le
serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin
que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »
Il ouvrit les yeux et me dit : « C'est assez, ne lisez plus. »
Il vécut
quelques heures encore, son cœur appuyé sur ces douces paroles, puis, dans l'un
des chars de Jésus-Christ, il partit pour aller prendre sa place au royaume des
cieux.
Peut-être parlé-je ici à un jeune homme, à
une jeune fille qui, tout récemment, a vu mourir sa mère; celle-ci en mourant lui a
dit :
« Mon enfant, viens me
rejoindre là-haut! » Et vous l'avez promis. Mais vous ne la reverrez jamais, si
vous ne naissez de nouveau. Parents, si vous voulez revoir ces chers petits qui
vous ont devancés; il vous faut naître de l'Esprit. Peut-être y a-t-il parmi
ceux qui me lisent un père, une mère, dont le fils unique est parti. Si vous
pouviez entendre la voix de ce bien-aimé, elle vous dirait : « Venez, venez
ici!» Nos amis, nos parents; nos enfants, tous les bienheureux nous crient : «
Venez, venez! » Pour les revoir et les rejoindre, il nous faut être nés de
nouveau.
Nous avons
tous, là-haut, un frère aîné. Il y a près de 1.900 ans qu'il est remonté, et du
rivage céleste il nous appelle aujourd'hui. Tournons le dos au monde.
Fermons-lui nos oreilles. Regardons à Jésus sur la croix pour être sauvés.
Alors nous aurons l'assurance de voir un jour notre roi dans sa gloire et de la
partager éternellement avec Lui.
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CHAPITRE 6
CONSEILS PRATIQUES.
(Esaïe 13:8; Mathieu 12:20)
Il est
dangereux, pour ceux qui cherchent le salut, de s'appuyer sur l'expérience des
autres. Beaucoup ne croient être sauvés que si leur conversion s'opère comme
s'est opérée celle de leurs parents. Un de mes amis, qui fut converti dans un
champ, voudrait envoyer la ville entière dans ce champ-là. La seule règle qui
existe pour tous, c'est la Parole de Dieu ; c'est elle qui doit être précieuse
à ceux qui désirent être sauvés.
Si quelqu'un
dit, par exemple : « Je n'ai aucune force », qu'il lise ce verset de Romains
5:6: «Lorsque nous étions encore sans force, Christ est mort en son temps pour
nous qui sommes pécheurs. » C'est justement parce que nous n'avons aucune force
qu'il nous faut Christ. Il est venu donner la force aux faibles.
Un autre dira :
« Je ne puis voir où est la vérité. » - Christ dit : « Je suis la lumière du monde.
» (Jean 8:12). Il est venu, non seulement pour donner la lumière, mais « pour
ouvrir les yeux des aveugles.» (Esaïe 42:7)
Un autre encore
prétendra qu'on ne peut être converti sur-le-champ. A celui-là, je montrerai ce
passage :
« Le salaire du
péché, c'est la mort; mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle par
Jésus-Christ notre Seigneur. » Combien de temps faut-il pour accepter un don?
Il y a un instant où vous ne l'avez pas, et un instant où vous l'avez, il passe
de la main d'autrui dans la vôtre en un moment. La vie éternelle commence
instantanément.- Elle peut cependant, comme le grain de semence, ne croître que
lentement; certaines personnes ont été converties d'une manière si graduelle
que, comme pour le lever du jour, ou ne peut dire quand leur conversion a
commencé. D'autres, au contraire, éprouvent comme un coup de tonnerre, et la
vérité resplendit soudainement à leurs yeux.
- Je ne ferais pas un pas pour prouver le jour et l'heure
de ma conversion; mais ce qu'il m'importe de savoir, c'est que je suis vraiment
converti.
Il est possible
qu'un enfant ait été si bien élevé dans la crainte du Seigneur qu'on ne puisse
déterminer l'instant de sa nouvelle naissance ; il y a cependant un changement
décisif, à un moment déterminé, qui l'a fait participant de la nature divine.
On nie les
conversions instantanées. Mais je défie qui que ce soit de m'en montrer
d'autres dans tout le nouveau Testament. « Comme Jésus passait, il vit Lévi,
fils d'Alphée, assis au bureau des impôts, et il lui dit : Suis-moi; et il se
leva et le suivit. » (Mat 9:9). Il ne peut rien y avoir de plus soudain que
cela. Zachée le péager cherchait à voir qui était Jésus; et parce qu'il était
de petite taille il monta sur un arbre. Quand Jésus vint à cet endroit, il leva
les yeux, l'aperçut et lui dit : « Zachée, hâte-toi de descendre. » (Luc 19:5)
Sa conversion eut lieu entre la branche et le sol. Il reçut Jésus avec joie et
dit: « Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai fait
tort à quelqu'un en quelque chose, je lui en rends quatre fois autant. » (Luc
19:8) Bien peu de gens pourraient, de nos jours, donner de pareilles preuves de
leur conversion.
La maison
entière de Corneille fut convertie soudainement, car tandis que Pierre leur
prêchait Christ, le Saint-Esprit descendit sur eux et ils furent baptisés.
(Actes 10)
Au jour de la
Pentecôte, trois mille personnes reçurent la parole avec joie. Non seulement
elles furent converties, mais même baptisées le même jour. (Actes 2) L'histoire
de l'eunuque de la reine d'Ethiopie est un exemple de conversion instantanée:
(Actes 8:26,38) Ces exemples abondent dans l'Écriture.
Supposez un homme qui dérobe
habituellement l'argent de son patron. Il a volé 2000 francs l'année dernière;
lui conseillerons-nous de n'en prendre que 1500 cette année, et 1000 francs
l'année suivante, jusqu'à ce qu'au bout de quelques années il ne vole plus que
2 ou 300 francs? Ce conseil sera basé sur le même principe que la théorie de la
conversion graduelle.
La
Bible dit, au contraire : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus. » (Ephésiens
4:20.) C'est un complet « demi-tour ». Un blasphémateur ne sera pas converti
pour jurer chaque jour un peu moins; car le Sauveur à dit : « Ne jurez point du
tout. » (Mathieu 5:34.)
Qu'un ivrogne, qui a l'habitude de boire
et de battre sa femme deux fois par mois, ne le fasse plus qu'une seule fois,
il ne sera pas converti pour cela. Pouvez-vous vous représenter Ananias allant
au devant de Paul, qui ne respirait que « haine et carnage contre les disciples
de Christ .», pour lui conseiller de se modérer, de n'en pas tuer autant à la
fois, de faire mourir par degrés la haine dans son cœur ? Ce serait aussi
raisonnable que de prétendre que l'on peut croire en Jésus et se convertir que
par degrés et insensiblement. Une autre classe est composée de personnes qui
disent craindre de ne pouvoir persévérer. C'est une catégorie nombreuse et
intéressante : j'aime à voir des gens qui se défient d'eux-mêmes.
Il n'y a qu'une réponse à leur faire : regardez
Dieu; ce n'est pas vous qui le gardez, c'est lui qui vous garde. Au lieu que
nous ayons à saisir Christ, c'est lui qui, en réponse à nos prières, doit nous
saisir. Lisez, vous qui avez peur de broncher, le Psaume 121:2.
« J'élève mes yeux vers les montagnes d'où me viendra le
secours? Mon secours vient de celui a fait les cieux et la terre. Il ne
permettra point que ton pied soit ébranlé; Celui qui te garde ne sommeillera
point. Voilà, Celui qui garde Israël ne sommeillera point et ne s'endormira point.
L'Éternel est Celui qui te garde; l'Éternel est ton ombre, il est à ta main
droite. Le soleil ne frappera point sur toi pendant le jour, ni la lune pendant
la nuit. L’Éternel te gardera de tout mal; il gardera ton âme. L’Éternel gardera ton issue et ton entrée dés maintenant et à toujours. »
Quelqu'un a
appelé ce psaume le cantique des voyageurs. C'est un admirable cantique, en
effet, pour nous qui sommes pèlerins dans ce monde; c'est un psaume que nous
devrions tous savoir par cœur.
Dieu peut
toujours faire ce qu'il a déjà fait. Il a gardé Joseph en Egypte, Moïse devant
Pharaon, Daniel à Babylone; Il a rendu Elie capable de tenir tête à Achab. Et
les hommes que je viens de nommer nous étaient semblables en toutes choses.
Leur grandeur venait de Dieu. Regardez à Dieu, voilà le salut. La vraie foi,
c'est la faiblesse humaine s'appuyant sur la force divine.
Que ceux qui
craignent de ne pas persévérer lisent le vingt-quatrième verset de l’Épître de
Jude : «A celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître sans
tache et comblés de joie en sa glorieuse présence... » Lisez encore Esaïe 41:10 : « Ne
crains point, car je suis avec toi; ne sois point éperdu, car je suis ton Dieu,
Je t'ai fortifié, je t'ai même aidé et je t'ai maintenu par la main droite de
ma justice.
Refuser de se
donner à Lui maintenant de peur de retomber plus tard, serait aussi insensé que
pour un prisonnier refuser sa grâce, de peur de revenir plus tard en prison; ou
pour un noyé refuser des secours, de peur d'être exposé de nouveau à tomber
dans l'eau.
Il y a deux
espèces de sceptiques : ceux qui ont de vrais doutes, et ceux qui aiment la
discussion pour elle-même. Ces derniers ont longtemps été mon écharde, mais
c'est une épine que je ne redoute plus aujourd'hui. C'étaient ces gens-là qui,
autour du Christ, essayaient sans cesse de l'embarrasser et de le surprendre.
Ils viennent à nous pour montrer leur esprit, non pour se convertir. Je
rappelle à leur propos ces paroles de Paul à Timothée :
Rejette les
questions folles et qui sont sans instruction, sachant qu'elles ne produisent
que des contestations. » (2 Timothée 2:23). Questions folles! Bien des chrétiens
nouvellement convertis font une grande folie en se croyant obligés de défendre
la Bible envers et contre tous. La vérité c'est qu'il y a dans la Bible bien
des choses que je ne puis ni comprendre ni expliquer; et quand on me dit :
Que
faites-vous de ces choses-là?
Je réponds : Rien.
- Comment les
expliquez-vous?
- Je ne les explique pas.
- Qu'en faites-vous alors?
- Je les crois.
- Mais moi, je ne crois pas
ce que je ne puis- comprendre.
- Eh bien! moi, je crois
même ce que je ne comprends pas, si je le trouve dans la Bible.
Il y a bien des
points qui étaient pour moi mystérieux et difficiles, il y a cinq ans, et qui
me paraissent lumineux et évidents aujourd'hui. J'espère que, pendant
l'éternité, je découvrirai toujours quelque vérité nouvelle sur Dieu et sur sa
grâce. Je me fais un devoir de ne jamais discuter les passages controversés de
l'Ecriture sainte. J'attends d'avoir plus de lumière avant d'en parler. Je ne
suis pas obligé d'expliquer ce que je ne comprends pas : « Les choses cachées
appartiennent à l’Éternel notre Dieu, mais les choses révélées sont pour nous
et nos enfants à jamais. » (Deutéronome 29:29) Ce sont ces choses que je prends
pour m'en nourrir et renouveler mes forces spirituelles.
Mais voici un
douteur sincère. Celui-ci doit être traité aussi tendrement que l'est un enfant
malade par sa mère. C'est par le manque de sympathie des chrétiens que beaucoup
de sceptiques s'endurcissent.
J'étais, il n'y
a pas longtemps, dans une réunion destinée aux personnes inquiètes sur l'état
de leur âme. Il y avait là une dame incrédule, que je confiai à une chrétienne,
pour qu'elle l'éclairât et priât pour elle. Un instant après, je vis la
première se dirigeant vers la porte. Je demandai : « Pourquoi la laissez-vous
partir? - Oh! c'est une incrédule! » me répondit-on. Je courus à la porte et
l'arrêtai, et je la présentai à un autre serviteur du Christ qui passa une
heure à causer et à prier avec elle.
Il alla voir la
dame et son mari; et au bout d'une semaine, cette personne intelligente et
sincère avait rejeté tous ses doutes et était devenue une chrétienne active. Il
y fallut le temps, le tact et la prière, mais il en valait la peine.
Voici quelques passages qui
s'appliquent aux âmes droites que le doute retient : « Si quelqu'un fait la volonté du Père, il connaîtra si ma
doctrine est de Dieu, ou si je parle de moi- même..» (Jean 7:17) Celui qui ne
veut pas faire la volonté de Dieu ne peut non plus connaître sa doctrine. Il
n'y a pas d'incrédule qui ne sache que Dieu veut que l'homme abandonne son
péché tout d'abord, et la lumière brillera sur lui. Mais qu'il ne s'attende pas
à recevoir toutes les lumières à la fois! Elles viendront l'une après l'autre,
jour après jour.
Ce n'est pas à
ses ennemis que Dieu révèle ses secrets, et si un homme persiste à vivre dans
le péché, il ne saurait comprendre la vérité divine.
« Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent,
et son alliance pour la leur faire connaître. » (Psaume 25:14)
Et dans Jean 15:15, nous lisons encore : « Je ne vous
appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que son maître fait,
mais je vous ai appelés mes amis, car je vous ai fait connaître tout ce que
j'ai entendu de mon Père. » L'ami de Christ connaît ses secrets. « L’Éternel dit : cacherai-je à Abraham ce que je m'en vais faire? » (Genèse 18:17).
Ceux qui
ressemblent le plus à Dieu sont naturellement les plus capables de le
comprendre. Le péché est le grand obstacle à la lumière. Otez le péché, et quel
flot de clarté pénètre aussitôt dans l'esprit et dans le cœur !
Je me souviens
d'un soir ou la Bible était pour moi le livre le plus sec et le plus obscur de
l'univers. Le jour suivant, c'était le contraire. J'en avais reçu la clé.
J'étais né de l'Esprit. Mais avant de comprendre quoi que ce fût de la
révélation divine, il m'avait fallu abandonner le péché. C'est quand nous
abdiquons aux pieds de Dieu qu'Il se montre à nous. Le malheur des gens qui
doutent, c'est qu'ils sont orgueilleux.
Ils en savent
plus que le Très Haut! Ils ne s'approchent pas, avec un esprit docile.
Quiconque vient à Dieu pour se faire instruire par Lui, recevra ce qu'il
demande, car « si quelqu'un de nous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu
qui la donne à tous libéralement et sans rien reprocher, et elle lui sera
donnée. » (Jacques 1:5)
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CHAPITRE 7
UN DIVIN SAUVEUR.
(Mathieu 16:6; Jean 6:69)
Nous nous
occuperons, dans ce chapitre, de ceux qui, désireux de suivre la vérité, ne
peuvent cependant croire à la divinité du Christ. Il y a beaucoup de passages
propres à éclairer sur ce point. Le Nouveau-Testament tout entier proclame
cette doctrine.
Dans
1Corinthiens 15:47, l'apôtre dit : « Le premier homme, qui est de la terre, est
terrestre; mais le second Adam, qui est le Seigneur, est du ciel. » Dans la
première Épître de Jean 5:20: « Nous savons que le Fils de Dieu est venu et
nous a donné l'intelligence afin que nous connaissions Celui qui est véritable;
et nous sommes dans Celui qui est véritable, savoir en son Fils Jésus-Christ.
C'est Lui qui est le vrai Dieu, et la vie éternelle. »
Et encore : « Et ceci est la
vie éternelle, qu'ils te connaissent, Toi le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ
que tu as envoyé. » (Jean 18:3)
« Le souverain sacrificateur se tint au milieu et
questionna Jésus en disant : Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ceux-ci disent
de toi? Mais il garda le silence et ne répondit rien. Le souverain
sacrificateur le questionna de nouveau et lui dit : Es-tu le Christ, le Fils du
Très-Haut? Et Jésus lui dit : Je le suis et vous verrez le Fils de l'homme
assis à la droite de la puissance de Dieu, et descendant sur les nuées du ciel.
Alors, le souverain sacrificateur déchira ses vêtements et dit : Qu'avons-nous
besoin d'autres témoins? Vous avez entendu ce blasphème, qu'en pensez-vous? Et
ils le condamnèrent tous à être mis à mort. »
Voici ce qui
m'a conduit, pour ma part, à croire à la divinité du Christ : je ne savais où
le placer, ni que faire de Lui, s'il n'était pas Dieu lui-même. Dans ma
jeunesse; je considérais Christ comme un grand homme, je le mettais au rang de
Moïse, de Joseph et d'Abraham. J'allais même plus loin, et le considérais comme
le meilleur de ceux qui ont vécu ici-bas. Mais je découvris qu'il avait des
prétentions plus hautes. Il se dit l'Homme-Dieu; il prétend être divin, et être
descendu du ciel. Il a dit: «Avant qu'Abraham fût, « Je suis. » (Jean 8:58.) Je
ne pouvais comprendre cela, et je fus réduis à cette conclusion, à laquelle je
défie tout homme sincère de ne pas arriver comme moi, que Jésus Christ a été un
imposteur, ou qu'il est vraiment l'Homme-Dieu, « Dieu manifesté en chair ».
Il n'était pas
un imposteur, dit-on, mais un halluciné : il croyait à sa propre divinité.
Comme s'il était possible que Jésus-Christ, qui nous a révélé la vérité sur
tant de mystères, pût être aveugle à ce point sur son propre compte! Je ne puis
imaginer une conception du Christ plus misérable que celle-là.
Peut-on lire la
vie de Jésus-Christ et ne pas reconnaître aussitôt l'absurdité de la
supposition qu'il fut un imposteur? Un imposteur a généralement de bonnes
raisons pour l'être. Quelles étaient celles de Christ?
Il savait que
ses prétentions le conduiraient à la croix; que son nom serait maudit; que
beaucoup de ses disciples devraient mourir pour sa cause. Presque tous les
autres furent immolés; ils furent considérés durant leur vie comme la balayure
du monde. On ne se condamne pas à une longue hypocrisie sans de puissants
motifs, et personne n'en saurait trouver pour expliquer l'imposture supposée de
Jésus-Christ.
Nous lisons
dans Jean 5:21 : « Car comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie,
de même le Fils ressuscite qui Il veut. Car le Père ne juge personne, mais il a
donné au Fils tout pouvoir de juger, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a
envoyé. »
Remarquez ceci : par la loi mosaïque, tout blasphémateur
était condamné à mort; or, si Christ n'était qu'un homme, les paroles ci-dessus
sont absolument blasphématoires. « Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père. »
Aucun prophète n'a osé, en parlant de lui-même, tenir un langage
semblable.
Et c'est pour avoir ainsi parlé de
lui-même que les Juifs mirent Jésus à mort. (Mat 26:63,66; Jean 10:31,33) Or,
si Jésus-Christ n'était qu'un homme, les Juifs eurent raison de le tuer, selon
la loi que Dieu leur avait donnée. Voici ce qui est écrit au livre du Lévitique
24:16 : « Et quiconque blasphémera le nom de l’Éternel sera certainement mis à
mort, et tout le peuple le lapidera : soit l'étranger, soit celui qui est né au
pays, quiconque blasphémera le nom de l’Éternel sera mis à mort. » C'est
d'après cette loi que les Juifs le condamnèrent et ils ne sont pas coupables,
s'il n'était vraiment pas le Fils de Dieu. Comment Jésus pouvait-il n'être qu'un
homme, comment serait-il le meilleur des hommes, en tenant le langage suivant :
« Tout ce que le Père a est à moi, c'est pour cela que je dis qu'il prendra ce
qui est à moi et vous le donnera»
Jamais un doute sur sa divinité n'est entré dans mon esprit
depuis ma conversion. Un homme qui avait longtemps vécu dans le
péché, et à qui l'on demandait de prouver la divinité du Christ, répondit: «Une
preuve! Mais il m'a sauvé; il me semble que celle-là doit suffire. »
Notre Christ est VIVANT. Bien des
personnes semblent ignorer qu'Il est sorti du tombeau. Elles adorent un Sauveur
mort, comme Marie-Madeleine qui disait : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne
sais où on l'a mis. » (Jean 20:13) Voilà l'embarras de ceux qui doutent de la
divinité de Jésus.
Lisez encore dans Matthieu 18:20 : «Là où
deux ou trois sont assemblés en mon nom, j'y suis au milieu d'eux. » Comment
peut-il être là s'il n'est qu'un homme?
Mathieu 28:18 :
« Jésus vint et leur parla et leur dit : « Toute puissance m'est donnée dans le
ciel et sur la terre. » Quel langage dans la bouche d'un simple homme ! Même
chapitre, verset 20 : « ... leur enseignant d'observer toutes les choses que je
vous ai commandées, et voici, je suis toujours avec vous, jusqu'à la fin du
monde. » Comment pourrait-il être avec nous, s'il était mort comme tous les
autres, et gisait encore dans le tombeau?
Mais,
dira-t-on, Elisée, lui aussi, n'a-t-il pas ressuscité des morts? - Remarquez que dans les rares occasions où des hommes ont
tiré des morts hors du sépulcre, ce fut par la puissance de Dieu. Ils
invoquaient son secours. Mais lorsque Christ était sur la terre, Il n'avait pas
besoin d'invoquer le secours du Père pour ramener des morts à la vie. Quand il
entra dans la maison de Jaïrus, il dit : « Jeune fille, JE te le dis - ce Je est important - Je te
le dis, lève-toi. » (Marc 5:41). Il avait le pouvoir de donner la vie. « Jeune
homme, Je te le dis, lève-toi », dit-il au fils de la veuve de Naïn. Il parle,
et le mort se lève. De même pour Lazare : « Heureusement, a dit
quelqu'un, que Jésus appela Lazare par son nom; autrement tous les morts qui
étaient à portée de sa voix auraient répondu à son appel. »
Dans Jean 5:25,
Jésus dit : « En vérité,, en vérité, je vous dis que l'heure vient, et qu'elle
est déjà venue, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui
l'auront entendue, vivront. » Quel blasphème, s'il n'eût pas été véritablement
le Fils de Dieu!
Encore une
preuve de sa divinité: c'est que jamais un homme juste et bon ne s'est laissé
adorer, excepté Jésus. Quand on l'adore, il ne reprend pas celui qui agit
ainsi. Dans Jean 9:38, nous voyons que l'aveugle guéri rencontre Jésus et lui
dit : «Je crois Seigneur. Et il l'adora.» Et le Seigneur le laissa faire.
Apocalypse 22:9 : « Il me dit ensuite : Ces paroles sont certaines et
véritables, et le Seigneur, le Dieu des saints prophètes, a envoyé son ange,
pour déclarer à ses serviteurs ce qui doit arriver dans peu. Voici, je vais
venir bientôt : heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce
livre! C'est moi, Jean, qui ai vu et qui ai ouï ces choses. Et après les avoir
ouïes et vues, je me jetai aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour
l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi bien de le faire, car je suis ton compagnon
de service et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les
paroles de ce livre. Adore Dieu»
Remarquez que
cet ange même ne permet pas à Jean de l'adorer. Un ange du ciel! Si Gabriel
lui-même descendait au milieu de nous, ce serait un péché que de l'adorer, ou
tout autre créature céleste. (Voyez, au chapitre quatorzième des Actes, l'histoire de
Paul et Barnabas refusant les honneurs divins à Lystre).
ADORE DIEU! Si
Jésus-Christ n'est pas Dieu manifesté dans la chair, nous sommes - chacun de
nous - coupables d'idolâtrie. « Alors, tous ceux qui étaient dans la barque
vinrent et l'adorèrent en disant : Tu es véritablement le Fils de Dieu. » (Mat
14:33). Et Jésus ne les blâma point. Voyez encore Mathieu 8:2, et 15:25. Il y a
beaucoup d'autres passages, mais ceux-ci suffiront, je l'espère, pour prouver
que le Nouveau-Testament enseigne la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
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CHAPITRE 8
LA REPENTANCE ET SES FRUITS.
(Actes 17:30)
La repentance est l'une des doctrines
fondamentales de la Bible, mais c'est aussi l'une des plus mal comprises. Les
définitions qu'on en donne généralement sont bien étranges et bien erronées.
Personne n'est prêt à recevoir et à croire
l'Évangile, à moins d'être prêt aussi à se repentir de ses péchés et à s'en
détourner. Avant de rencontrer Jésus, Jean-Baptiste n'avait qu'un seul discours
: «Repentez-vous; car le royaume des cieux est proche. » (Mat 3:2.) Mais s'il
avait continué à répéter cette parole, sans jamais montrer au peuple « l'Agneau
de Dieu », son oeuvre eût été très imparfaite. Quand Jésus parut, il s'empara
de la même déclaration : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.»
(Mathieu 4:17.). Et quand Il envoya ses disciples pour prêcher, ce fut avec le
même message : « Ils prêchèrent qu'on se repentît. » (Marc 6: 12) Après qu'Il
eut été glorifié, quand le Saint Esprit fut envoyé du ciel, nous retrouvons
Pierre, au jour de la Pentecôte, faisant entendre le même cri « Repentez-vous ! » Et ce fut cette
prédication - la repentance et la foi en l’Évangile - qui produisit de si
merveilleux résultats (Actes 1:33,47)
Avant que je
dise ce qu'est la repentance, j'expliquerai brièvement ce qu'elle n'est pas. La
repentance n'est pas la crainte. Bien des gens confondent ces deux choses. Ils
s'imaginent qu'ils doivent être alarmés, terrifiés; ils attendent qu'une sorte
de frayeur s'empare d'eux. Mais il y a des multitudes de gens alarmés qui ne se
repentent pas. Que de matelots, dans la tempête, crient miséricorde à Dieu,
pour recommencer, une fois la peur passée, à jurer et à se mal conduire! Ce
n'était pas la repentance, mais la peur qui les faisait crier.
La repentance
n'est pas non plus une impression. Bien des gens s'attendent à éprouver une
émotion extraordinaire; ils voudraient se donner à Dieu, mais ils n'osent le
faire avant de l'avoir ressentie. A Baltimore, je prêchais chaque dimanche à
900 criminels dans la maison de force. Il n'y avait pas un seul homme, dans cet
auditoire, qui ne se sentit misérable; pendant la première semaine de leur
séjour dans la prison, ils avaient tous passé la moitié du temps à pleurer.
Pourtant, si on leur eût donné la liberté, la plupart seraient retournés à leur
mauvaises actions. An fond, ils se sentaient malheureux parce qu'ils avaient
été pris, voilà tout.
La repentance
n'est pas davantage le jeûne et la macération. Un homme peut jeûner pendant des
mois et des années, et loin d'abandonner son péché, faire de ses pénitences une
raison pour persévérer dans le mal.
La repentance
n'est pas le remords. Judas eut des remords, il en eut de si terribles qu'ils
le poussèrent au suicide : cependant il ne s'était pas repenti. Je crois que,
s'il fût revenu vers son Maître, s'il se fût jeté à ses pieds et lui eût
demandé grâce, il eût été pardonné. Au lieu de cela, il alla vers les prêtres,
puis il se pendit. Toutes les pénitences du monde n'impliquent pas la vraie
repentance. Souvenez-vous bien que vous ne pouvez payer les péchés de votre âme
avec les douleurs de votre chair. Chassez cette dangereuse et coupable
illusion.
La repentance
n'est pas la conviction, du péché. Cela peut paraître étrange, mais ce n'est
que trop vrai. J'ai vu des hommes si profondément convaincus de leur péché
qu'ils n'en pouvaient dormir, ni manger, ni boire. Ils restaient des mois
entiers dans cet état, mais ne se convertissaient pas.
Prier n'est pas
se repentir. Cela aussi peut paraître étrange, et pourtant bien des gens,
désireux d'être sauvés, se confient vainement dans leurs prières et dans la
lecture de la Bible, s'imaginant que cela tient lieu de repentance. On peut
crier à Dieu et ne s'être point converti.
Renoncer à un
pêché particulier, ce n'est pas non plus un indice suffisant de repentance.
Bien des gens commettent cette erreur. Un ivrogne cessera de boire, et
s'imaginera être sauvé, mais il se trompe. Renoncer à un seul péché, c'est
couper une seule branche de l'arbre quand l'arbre tout entier doit être
arraché. Supposez que je sois à bord d'un navire et que j'y découvre soudain
trois ou quatre voies d'eau. Si j'en bouche une seule, cela n'empêchera pas le
navire de sombrer.
Qu'est-ce donc,
me demanderez-vous, que la repentance? Je vous en donnerai la définition en
langage militaire : c'est ce que les soldats appellent un « demi-tour à droite.
» C'est changer absolument de direction: c'est marcher dans le sens opposé à
celui que l'on a suivi : «Retournez-vous, retournez-vous, car pourquoi
mourriez-vous? » Peu importe qu'un homme soit heureux ou malheureux dans le
péché, qu'il en souffre ou n'en souffre pas; s'il ne s'en détourne, Dieu ne
peut lui faire grâce. La repentance, c'est un changement d'esprit ou de
détermination.
Prenons pour
exemple cette parabole, racontée par Christ : « Un homme avait deux fils ; il
vint au premier et lui dit : Mon fils, va travailler aujourd'hui dans ma vigne.
Mais il répondit : « Je n'y veux point aller » (Mat 21:28,29). Après qu'il eût
dit non, il réfléchit et changea d'avis. Peut-être, se dit-il : « Je n'ai pas
parlé respectueusement à mon père. Il m'a demandé d'aller travailler et j'ai
refusé; j'ai eu tort.» Mais supposez qu'il eût ainsi parlé et s'en fût tenu là;
il ne se serait pas repenti. Non seulement il demeura convaincu qu'il avait eu
tort, mais il s'en alla aussitôt aux champs pour labourer. Voilà comment Christ
Lui-même définit la repentance. Si quelqu'un dit : « Par la grâce de Dieu,
j'abandonne mon péché et je ferai désormais sa volonté», celui-là se repent;
c'est la véritable conversion.
Peut-on se
repentir sur le champ? Certainement. Il ne faut -pas six mois pour changer
d'avis. Il y a un moment, dans la vie de tout homme, où il peut s'arrêter et
dire : « Par la grâce de Dieu, je n'irai pas plus loin sur le chemin de la mort
éternelle. Je me repens de mes péchés et je m'en détourne. » S'il laisse passer
ce moment-là, il petit être, trop tard. N'attendez pas de sentir vivement vos
péchés; si vous êtes convaincus d'être dans la mauvaise voie, cela suffit;
détournez-vous aussitôt, c'est la vraie repentance, et c'est le salut.
Tous les
exemples de conversions qui se trouvent dans la Bible sont des conversions
instantanées. La repentance et la foi viennent, le plus souvent, soudainement;
au moment où un homme se décide, Dieu lui donne la force; Il ne lui demande pas
de faire l'impossible. A l'homme de vouloir, à Dieu de pouvoir. Il ne
commanderait pas à « tous les hommes de se repentir » s'ils en étaient
incapables. Ceux qui ne se repentent pas et ne croient pas à l'Évangile ne pourront
blâmer qu'eux-mêmes.
La vraie
repentance doit porter des fruits. Si nous avons fait tort a quelqu'un, nous ne
pouvons demander à Dieu de nous pardonner avant d'avoir réparé le mal.
UN VOL DE CONFIANCE
Un soir que j'évangélisais dans une ville,
je fus abordé après la réunion par un homme de belle apparence. Il était dans
une grande angoisse. «Voici le fait, me dit-il, je suis un voleur. J'ai pris de
l'argent à mes patrons. Comment puis-je devenir chrétien, sans rendre cet
argent-là? » - Avez-vous la somme? lui demandai-je. - Il me répondit qu'il ne
l'avait pas tout entière : il avait dérobé 7500 Fr. et il ne lui en restait
plus que 4750. Il me dit : « Ne pensez-vous pas qu'avec cet argent, je pourrais
faire des affaires, et gagner ainsi de quoi rendre la somme entière? » Je lui
répondis que c'était là une mauvaise pensée; qu'il ne pouvait s'attendre à
prospérer avec de l'argent volé; qu'il lui fallait rendre tout ce qui lui
restait, et demander pardon à ses maîtres. - « Mais ils me mettront en prison,
répondit-il; ne pouvez-vous m'aider? - Non, il faut rendre l'argent avant que
vous puissiez attendre aucun secours de Dieu. - C'est bien, dur, reprit-il. -
Très dur, répondis-je, mais c'est la conséquence inévitable d'une grande faute.
»
Le fardeau devint si lourd qu'il n'y put
tenir. Il me remit l'argent - 4750 francs et quelques centimes – et me demanda
de le rapporter à ses patrons. Le soir suivant, les deux négociants et moi,
nous nous rencontrâmes dans une chambre attenante à l'église. Je mis
l'argent devant eux et je les informai qu'il venait de l'un de leurs employés.
Je leur racontai l'histoire, je leur dis que ce dont cet homme avait besoin,
c'était de miséricorde et non de justice. Les larmes coulèrent sur les visages
de ces deux hommes, et ils me dirent : «Certes, nous serions
heureux de lui pardonner. » Je descendis pour aller le chercher. Après qu'il
eut confessé sa faute et reçu son pardon, nous nous mimes tous
quatre à genoux, et nous eûmes une réunion de prière bénie. Dieu se trouvait au
milieu de nous.
L'INCENDIAIRE
Après une de
mes prédications, un homme s'approcha de moi : « Voyez, me dit-il, mes cheveux
sont gris et je n'ai que 32 ans. Il Y a 12 ans que je porte un terrible
fardeau. - Quel est-il? lui demandai-je. - Mon père mourut et laissa ma mère
seule le avec moi, n'ayant qu'une petite imprimerie pour toute fortune. Après
sa mort, le petit journal que nous imprimions commença à baisser; et je vis ma
mère descendre peu à peu dans la misère. La maison et le journal étaient
assurés pour 5000 francs. J'avais vingt ans. Je mis le feu à la maison, je
touchai les 5000 francs et les donnai à ma mère Il y a douze ans que le
souvenir de ce crime me hante. J 'ai essayé de le noyer dans les plaisirs; j'ai
blasphémé, j'ai cherché à devenir incrédule, j'ai voulu me prouver à moi-même
que la Bible n'est pas vraie, j'ai tout fait, sans parvenir à faire cesser mes
tourments. » Je lui dis : « Il y a un moyen de sortir de là. - Lequel? me
demanda-t-il. -Restituez. Asseyons-nous et, calculons l'intérêt de ces 5000
francs, et vous payerez cette somme à la compagnie d'assurances. » Vous auriez
eu du plaisir à voir le visage de cet homme s'illuminer, lorsqu'il s'aperçut
qu'il y avait espoir pour lui. Souvenez-vous que maintenant est le seul instant
favorable pour vous repentir. Maintenant vous pouvez voir tous vos péchés
effacés. Dieu veut vous pardonner; Il cherche à vous ramener à Lui. Mais la
Bible enseigne clairement qu'il n'y a point de repentir après cette vie. -
Certains docteurs prétendent qu'il est possible d'être sauvé au delà du
tombeau; Je ne vois pas cela dans l'Ecriture. J'ai sondé soigneusement ma Bible
et je n'ai pu y trouver un seul texte m'autorisant à croire qu'il y ait au-delà
de la tombe d'autres occasions de salut.
Et pourquoi
nous faudrait-il plus de temps que Dieu ne nous en donne? A cet instant, même,
si vous le voulez, vous pouvez vous détourner de vos péchés. « Je ne désire pas
la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc,
et vivez! (Ézéchiel 18:32)
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CHAPITRE 9
L'ASSURANCE DU SALUT.
(1Jean 5:13)
Il y a deux classes de personnes qui ne
peuvent avoir l'assurance du salut. La première, ce sont les chrétiens de nom,
qui ne sont pas réellement convertis et ne sont pas nés de l'Esprit. La
seconde, ce sont ceux qui ne veulent pas faire la volonté de Dieu ; qui
s'éloignent du devoir et ne veulent pas prendre la place que Dieu leur indique
mais veulent en choisir une autre.
Quelqu'un
demandera : « Tous les chrétiens ont-ils cette assurance? » - Non ; je crois
que beaucoup de vrais enfants de Dieu ne la possèdent pas; mais tous peuvent
l'avoir s'ils le veulent : c'est leur privilège. J'ajoute que personne n'est
qualifié pour le service de Dieu s'il est rempli de doutes sur son propre
salut.
S'il n'est pas
sûr d'être sauvé lui-même, comment conduira-t-il les autres dans le royaume de
Dieu? Si je suis en danger de me noyer, je ne puis assister ceux qui se noient.
Un aveugle ne peut enseigner à un autre aveugle le moyen d'être guéri, ou bien
il s'attirera cette réponse : «Guéris-toi toi-même d'abord. »
Il y a trois
ruses de Satan contre lesquelles nous devons soigneusement nous mettre en
garde. En premier lieu, il met en mouvement toutes ses forces pour
nous tenir loin du Christ; en second lieu, il s'attache à nous enfermer dans «
le Château du Doute », comme dit Bunyan dans le « Voyage du Chrétien »; et
enfin, si malgré tout, nous restons fidèles au Fils de Dieu, il s'efforcera de
ternir notre caractère et de démentir notre témoignage.
Venons
maintenant à la Parole de Dieu. Dans son évangile, Jean nous dit ce que Christ
a fait pour nous sur la terre; dans son épître, ce qu'il fait pour nous dans le
ciel. Tous les chapitres de son évangile, excepté deux, contiennent le mot
croire.
Au chapitre
20:31, il nous dit : « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus
est le Christ, le Fils de Dieu et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom. »
Dans la première Épître de Jean 5:13, nous
trouvons la raison pour laquelle cette épître a été écrite : «Je vous ai écrit
ces choses à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Remarquez qu'il écrit à
ceux qui croient : « Afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle et
que vous croyiez au nom du Fils de Dieu. » Il n'y a que cinq chapitres dans
cette courte épître, et le verbe savoir s'y trouve plus de 40 fois. Savoir!
savoir! SAVOIR! C'est la clé de l'épître, le refrain qui court d'un bout à
l'autre : « Afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle. »
« Sans doute,
dira quelqu'un, je sais tout cela, mais j'ai péché depuis que je suis devenu
chrétien. » Y a-t-il, répondrai-je, un seul être sur la terre qui n'ait jamais
péché depuis qu'il s'est converti? Pas un seul! Il n'y a jamais eu, il n'y aura
jamais une âme ici-bas qui n'ait péché et ne pèche encore à quelque moment de
sa vie chrétienne! Mais Dieu a préparé quelque chose en vue des péchés des
croyants.
Ce n'est pas à
nous d'en faire l'expiation; Dieu l'a faite. « Mes petits enfants, dit Jean
(première épître 2:1), je vous écris ces choses afin que vous ne pêchiez point.
Que si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ le
juste. » Il écrit aux justes; il se met du nombre : « Si quelqu'un a péché,
nous avons un avocat... » Et quel avocat! Il plaide notre cause au seul endroit
où il soit possible de la plaider : près du trône de Dieu. Il dit, avant de
quitter ses disciples : « Je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je
m'en aille. » (Jean 16: 7)
C'était pour
devenir notre Grand Prêtre et notre Avocat. Il a eu des causes désespérées à
plaider; il n'en a perdu une seule : et si vous lui confiez vos intérêts
éternels, « Il vous fera paraître sans tache et comblés de joie en sa glorieuse
présence. » (Jude 24).
Pouf le
chrétien, les péchés passés sont pardonnés dès qu'il en a fait confession à
Dieu; il n'y a plus à y revenir.
Un moyen de
reconnaître si nous sommes chrétiens nous est indiqué dans la 2me épître aux
Corinthiens 13: 5 : « Examinez-vous , vous-mêmes pour savoir si vous êtes dans
la fol, éprouvez-vous vous mêmes; ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que
Jésus-Christ est en vous? A moins que peut-être vous ne fussiez réprouvés. »
Examinez-vous. Mettez votre religion à l'épreuve. Pouvez-vous pardonner à vos
vu ennemis? Pouvez-vous subir une insulte, comme Jésus-Christ ? Pouvez-vous
être blâmé pour avoir fait le bien, et ne pas murmurer? Pouvez-vous être
calomnié, sans cesser de montrer la douceur du Christ?
Un autre moyen,
c'est d'examiner si vous avez les fruits de l'Esprit, mentionnés dans Galates
5:23 : « Les fruits de l'Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience,
la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance. La loi n'est
point contré ces choses. » Si j'ai les fruits de l'Esprit, je possède l'Esprit
de Dieu. On reconnaît l'arbre à ses fruits.
Un autre
passage très frappant, c'est Romains 8:9. Paul dit : « Si quelqu'un n'a point
l'Esprit du Christ, il n'est point à Lui. » Voilà qui décide la question.
Toutes les formes et toutes les cérémonies de l'Eglise ne remplacent pas
l'Esprit du Christ. Comparez votre vie à celle de saint Paul; si la vôtre
ressemble à la sienne, c'est une preuve que vous êtes né de nouveau, que vous
êtes une nouvelle créature en Jésus-Christ.
Mais, une fois
nés de nouveau, il vous faudra du temps pour devenir un chrétien parfait. La
justification est instantanée, mais la sanctification est l’œuvre d'une vie
entière. Nous devons croître en sagesse.
Pierre dit
« Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et
Sauveur Jésus-Christ » 2 Pierre 3:18 et dans le premier chapitre de sa seconde
épître, il dit : « Ajoutez la vertu à votre foi, et à la vertu la science, et à
la science la tempérance, et à la tempérance la patience, et à la patience la
piété, et à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Car
si ces choses sont en vous, et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront
point oisifs ni stériles, dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ
».
J'appelle votre
attention sur un autre fait. Toutes les épîtres de saint Paul sont pleines de
cette doctrine : l'assurance du salut. Il dit 2 Corinthiens 5:1 : « Car nous
savons que si notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons
au ciel un édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle qui n'a point été
construite par la main des hommes. » Il avait droit à cette demeure céleste, et
il le savait. Il ne vivait pas dans l'incertitude. Il dit encore : « Mon désir
est de partir et d'être avec Christ. » Philippiens 1:23; il n'eût pas dit cela s'il
n'eût été certain du lieu où il allait.
La même
confiance se retrouve dans les paroles de saint Paul à Timothée : «Je sais en
qui j'ai cru et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt
jusqu'à ce jour. » Il ne s'agit pas d'un sentiment; il sait d'une manière
positive qu'il sera gardé. Le mot « j'espère » n'est jamais employé dans
l'Ecriture comme nous le faisons souvent, pour exprimer le doute. Il est
employé pour ce qui concerne la seconde venue du Christ et la résurrection des
corps, deux choses absolument certaines. Nous ne pouvons pas plus dire : «
J'espère » que je suis chrétien, que « J'espère » que je suis Français. Ce sont
des choses arrêtées, positives. Si nous sommes nés de Dieu, nous devons le
savoir.
Certaines gens
prétendent que l'on ne peut savoir, avant de comparaître devant le tribunal de
Dieu, si l'on sera sauvé ou non. C'est une erreur dangereuse. Si votre vie est
cachée avec Christ en Dieu, vous ne pouvez plus être appelé en jugement pour
vos péchés. Vous comparaîtrez devant le Seigneur pour recevoir une récompense
proportionnée, à vos travaux; c'est ce qui est clairement enseigné dans la
parabole des talents. (Mathieu 25) Nous devrons répondre de notre
administration, mais non de nos péchés.
Ce sont deux
choses qu'il ne faut pas confondre. Dieu ne peut demander deux fois le paiement
de la dette que Christ a soldée pour nous.
Laissez-moi vous dire d'où viennent tous nos doutes. C'est que
beaucoup de sincères enfants de Dieu ne sortent pas du rôle de serviteurs. Nous
sommes plus que cela, nous sommes des fils et des filles. Il nous appelle ses
amis ». Entrez dans une maison; vous y verrez bientôt la différence qui existe
entre le serviteur et le fils. Le fils va dans toutes les parties du logis en
toute liberté; il est chez lui. Mais le serviteur prend une place inférieure.
Ce qui nous manque., c'est la hardiesse de nous considérer comme des fils et des
filles de Dieu. Il ne nous a pas seulement adoptés, mais Il nous a engendrés;
nous sommes nés dans sa famille. Mon enfant était aussi bien à moi le premier
jour de sa vie, qu'aujourd'hui. Il était déjà mon fils, quoique ce qu'il serait
plus tard ne parût pas encore. Il est à moi, quoiqu'il doive passer quelque
temps sous la discipline des maîtres. Les enfants de Dieu ne sont pas parfaits,
mais ils sont parfaitement ses enfants.
Ce qui cause encore nos doutes, c'est que nous regardons trop à
nous-mêmes. Il y a, dit quelqu'un, trois manières de regarder. Voulez-vous être
malheureux? regardez au-dedans de vous. - Voulez-vous être dissipé? regardez
autour de vous. - Voulez-vous avoir la paix? regardez en haut. Pierre détourna
ses regards de Christ et commença d'enfoncer. Le Maître lui dit : « 0 homme de
peu de foi, pourquoi as-tu douté? » Mat 14:31. Il avait, pour s'y appuyer, la
parole du Dieu éternel, plus solide que le roc, mais dès qu'il ne s'y confia
plus, il sombra. Regardons constamment à Celui qui est l'auteur et le
consommateur de notre foi!
Le président Lincoln publia une proclamation qui mettait en
liberté trois millions d'esclaves. Au jour fixé, leurs chaînes devaient tomber.
La proclamation fut affichée partout, clouée aux arbres et aux murailles par
les soldats du Nord. Beaucoup d'esclaves ne savaient pas lire; mais beaucoup
lurent l'affiche et crurent à leur émancipation. Au jour marqué on entendit en
bien des lieux ce grand cri : Nous sommes libres! D'autres ne voulurent pas le
croire et restèrent avec leurs maîtres ; cela n'empêchait pas que la liberté ne
fût aussi pour eux. De même Christ, le capitaine de notre salut, a proclamé
l'affranchissement de tous ceux qui croient en Lui. Croyons-le sur parole,
quels que soient nos sentiments, nos impressions relativement à nous-mêmes. Ce
n'est pas de nous, mais d'un plus grand que nous, que nous est venue la
liberté.
L'évêque Ryle s'exprime ainsi : « La foi est la racine dort
l'assurance est la fleur. Sans doute on ne peut avoir la fleur sans la racine,
mais il n'en demeure pas moins que l'on peut avoir la racine sans la fleur. La
foi, c'est la VIE. Quel immense bienfait! Qui pourrait sonder l'abîme qui
sépare la vie de la mort? Cependant la vie peut être faible, maladive, pénible,
anxieuse, fatigante, sans joie, sans sourire, et cela jusqu'à la fin. » «
L'assurance, c'est plus que la vie. C'est la santé, la force, la puissance, la
vigueur, l'activité, l'énergie, la virilité, la beauté. »
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CHAPITRE 1O
POUR LES CHRÉTIENS ATTIÉDIS.
(Osée 14:4)
Rien n'est
meilleur pour ces chrétiens-là que d'être ramenés à la Parole de Dieu. Il ne
faut pas oublier que dans ce cas l'Ancien Testament est aussi important que le
Nouveau. Le livre de Jérémie est particulièrement éloquent et touchera le cœur
de bien des chrétiens qui ont oublié ce que le Seigneur a fait pour eux.
Prenez Jérémie
6:10 : « A qui parlerai-je et qui sommerai-je, afin qu'ils m'écoutent? Voici,
leur oreille est incirconcise et ils ne peuvent pas entendre, voici, ils
méprisent la parole de l'Éternel, ils n'y prennent point de plaisir. » Voilà
comment la Bible décrit l'état des chrétiens déchus. Ils n'aiment pas la Parole
de Dieu, ils n'y prennent aucun plaisir et ne s'en nourrissent pas. Ils ont
abandonné les voies dans lesquelles ils avaient couru avec tant d'ardeur. Comme
Adam et Ève ils ont écouté la voix du Tentateur, au lieu d'entendre celle de
Dieu, qui devait les maintenir dans la route royale.
Une chose très
importante, sur laquelle vous devez attirer l'attention de ces chrétiens, est
celle-ci : ce n'est pas le Seigneur qui les a abandonnés, mais c'est eux qui
lui ont été infidèles, et, qui plus est, sans cause. Dieu lui-même leur adresse
ces paroles sévères : « Quelle iniquité vos frères ont-ils trouvée en moi
qu'ils m'aient abandonné? » Dieu n'est-il pas le même que quand vous vous êtes
donnés à Lui? Dieu a-t-il changé? Nous sommes prompts à penser que Dieu change
quand, hélas! c'est nous qui perdons notre premier amour. « Vous êtes allés,
dit l’Éternel à des citernes qui ne contenaient point d'eau. » Le monde ne
peut satisfaire le nouvel être créé au dedans de vous par le sang de
Jésus-Christ.
Combien y en
a-t-il qui autrefois jouissaient d la communion de leur Dieu et qui aujourd'hui
pensent plus à leurs vêtements qu'à leurs âmes précieuses! Quand on aime, on ne
peut supporter d'être oublié.
Vous, mères,
votre cœur ne se brise-t-il pas quand vos enfants s'en vont loin de vous et ne
vous envoient ni un mot d'amour ni le plus petit témoignage d'affection? E
pourtant, chrétien infidèle, Dieu plaide avec toi comme des parents le feraient
avec un enfant bien-aimé. Il te supplie de revenir et Il te dit : « Que t'ai-je
fait que tu m'aies oublié? »
Les paroles les
plus touchantes de la Bible sont les appels que Dieu adresse à ceux qui l'ont
abandonné sans cause.
Je n'exagère
pas en disant que j'ai vu des centaines de chrétiens infidèles revenir à Dieu.
Pas un d'eux n'a nié que ce fût un chose amère et mauvaise que de se détourner
de son Dieu, comme l'exprime si bien le verset cité plus haut.
Voyez l'exemple
de Lot. N'a-t-il pas été amer pour lui, ce séjour au milieu des méchants qui
habitaient Sodome? Pendant les dix ans qu'il y demeura, il ne fit pas un seul
prosélyte. Il prospérait aux yeux du monde, on vous aurait même dit, dans
Sodome, qu'il était un des hommes les plus riches de la ville.
Mais, hélas! il
avait ruiné sa famille. Quel triste spectacle que celui de ce vieillard infidèle,
se sauvant de Sodome à minuit après avoir averti ses enfants qui refusent de
l'écouter!
J'ai connu, il
y a plusieurs années, un vieillard qui habitait une de nos cités américaines.
Il avait erré pendant longtemps dans les plaines stériles du péché. Un soir, il
désira se repentir et revenir à son Sauveur, qu'il avait abandonné. Nous
priâmes ensemble, nous priâmes encore, nous priâmes longtemps, jusqu'à ce
qu'enfin la paix descendit dans son âme, et il s'en alla plein de joie. Le soir
suivant, il s'assit sur le banc en face de moi pendant que je prêchais; il
avait l'air si triste, si découragé, qu'il faisait mal à voir. Il me suivit
dans la sacristie.
« Qu'avez-vous,
lui demandai-je, avez-vous de nouveaux doutes, n'avez-vous plus les yeux fixés
sur votre Sauveur ? - Non, me dit-il, ce n'est pas cela, mais j'ai des raisons
d'être triste. Hier je ne suis pas allé à mon bureau, j'ai voulu rendre visite
à mes enfants qui sont tous mariés. Tous se sont moqués de moi. C'est
aujourd'hui le jour le plus triste de ma vie. Je récolte ce que j'ai semé; j'ai
mené mes enfants dans le monde, et maintenant je ne puis plus les en arracher.
» Le Seigneur rendit sa joie au pécheur repentant, mais les conséquences amères
de la transgression ne pouvaient être ôtées.
Consultez ceux,
qui ont de l'expérience et vous verrez que les mêmes péchés ont les mêmes
résultats en France qu'en Amérique. C'est que la chute spirituelle des parents
est toujours la ruine morale des enfants. Soyons fidèles envers ceux qui se
sont détournés de Dieu. Prenons la Bible en main et essayons de les convaincre.
Dans Jérémie
8:5, nous trouvons ces paroles : - « Pourquoi donc ce peuple s'est-il égaré
d'un égarement continuel? Ils se sont adonnés à la tromperie, ils ont refusé de
se convertir. » Voilà les griefs que le Seigneur a contre eux. « Ils refusent
de se convertir. » Je me suis rendu attentif et j'ai écouté; ils ne parlent pas
avec droiture, il n'y a personne qui se repente de sa perversité disant :
Qu'ai-je fait? Ils sont tous retournés à leur course, comme le cheval qui se
jette à bride abattue dans le combat. La cigogne même a connu dans les cieux
ses saisons; la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps
qu'elles doivent venir; mais le peuple n'a point connu le jugement de
l'Éternel. »
«Je me suis
rendu attentif, mais ils ne parlent pas avec droiture...» Point de culte de
famille? Point de lecture de la Bible! Point de prière du cabinet! Dieu
incline son oreille pour écouter, mais il n'entend rien. Ah! si ces lignes tombent sous les yeux de quelque
chrétien déchu, mais désireux d'être pardonné et réhabilité, il ne peut y avoir
des paroles plus tendres que celles-ci qui se trouvent dans Jérémie 3:12 : « Va
donc et crie ces paroles-ci vers l'Aquilon et dis : « Retourne-toi, Israël la
rebelle, dit l’éternel je ne ferai point tomber ma colère sur vous, car je
suis miséricordieux, dit l’Éternel je ne vous la garderai pas à toujours.
Toutefois reconnais ton iniquité, car tu as péché contre l'Éternel ton Dieu, tu
t'es prostituée aux étrangers sous tout arbre feuillu et tu n'as point écouté
ma voix, dit l'Éternel. Enfants rebelles, convertissez-vous dit l'Éternel, car
j'ai sur vous le droit d'un mari et je vous prendrai l'un d'une ville et deux
d'une famille et je vous ferai entrer en Sion ».
Remarquez bien
cette expression : « Reconnais ton iniquité. » Combien de fois n'ai-je pas
montré ce passage à un chrétien tombé!
Un homme me dit
un soir : « Qui a prononcé cette parole; est-elle bien dans la Bible? » Alors je
lui montrai le passage. Le pécheur tomba à genoux et s'écria « Mon Dieu, j'ai
péché. » Ce fut bien simple et pourtant Dieu lui rendit la paix. Allez et
faites de même.
Dans un autre
endroit nous trouvons ces mots : « Que te ferai-je, Ephraïm? que te ferai-je,
Judas? puisque votre piété est comme une nuée du matin et comme une rosée du
matin qui se dissipe. » (Osée 6:4)
Plus loin, le
même prophète continue : « Ô Israël, reviens à l'Éternel ton Dieu; car tu es
tombé par une iniquité. Apportez avec vous vos paroles et revenez à l'Éternel.
Dites-lui : pardonne toutes les iniquités, et reçois-nous favorablement, et
nous t'offrirons les sacrifices de nos lèvres. » Observez ce mot « revenez qui
résonne dans chaque page. »
Dans
l'Apocalypse 2:4, nous lisons : « Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que
tu as abandonné ton premier amour. C'est pourquoi souviens-toi d'où tu es déchu
et te repens et fais tes premières oeuvres; Autrement je viendrai bientôt à toi
et j'ôterai ton chandelier de sa place si tu ne te repens! »
Je désire
attirer votre attention sur la manière dont Pierre est tombé, car beaucoup
tombent de la même façon que lui. Aussi l'exemple de Pierre est-il terrible,
celui de Judas plus terrible encore : «Que celui qui croit être debout prenne
garde qu'il ne tombe. »
La plupart de
ceux qui sont tombés ont donné dans des faiblesses où il paraissait impossible
qu'ils tombassent. Si un homme se croit invulnérable sur un certain point de
son caractère, c'est sur ce point là qu'il doit veiller, car c'est celui-là que
l'ennemi choisira de préférence.
Le premier pas
de Pierre dans sa chute fut sa confiance en lui-même. Le Seigneur l'avertit en
lui disant : « Simon, Simon, Satan a demandé à te cribler comme on crible le
blé, mais j'ai prié pour toi, que ta foi ne défaille pas. » (Luc 22:31,32)
Pierre lui répondit aussitôt : « Je suis prêt à aller avec toi en prison; à la
mort. Quand même tous les autres se scandaliseraient en toi, je ne serais
jamais scandalisé. » (Mat 26:33) Jacques, Jean peuvent te laisser, mais tu peux
compter sur moi. Le Seigneur l'avertit de nouveau : « Pierre, je te dis que le
coq ne chantera point aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître.
» (Luc 22:34)
Malgré tout,
Pierre continue à dire qu'il est prêt à le suivre jusqu'à la mort. Cette
assurance est souvent le précurseur de la chute. Marchons humblement et
doucement. Nous avons un grand Tentateur; et dans une heure prochaine nous
pouvons être surpris et donner du scandale à l'Église et au monde.
Le second degré
dans la chute de Pierre est le sommeil. Si Satan peut assoupir l'Eglise, il se
sert des chrétiens même pour faire son oeuvre. Au lieu de veiller une heure à
Gethsémané, Pierre s'endort et il oblige le Maître à faire cette question : « Ne
pouvez-vous veiller une heure avec moi? » (Mathieu 26:40).
Le troisième pas
qu'il fait vers la chute, c'est de se confier aux forces charnelles pour le
combat qui va se livrer. Le Seigneur le reprend encore : « Ceux qui tireront
l'épée périront par l'épée. » (Mathieu 26:52). Jésus dans cette occasion doit
refaire ce que Pierre a fait : guérir l'homme dont l'oreille a été amputée.
Ensuite, « Pierre suit de loin ». Pas à pas le disciple courageux s'éloigne et
finit par abandonner son Maître. Quelle chute se prépare quand un enfant de
Dieu s'éloigne des bonnes choses, quand il s'associe aux plaisirs mondains,
quand ses amis sont choisis dans le monde! Il ne tarde pas, en bien des cas, à
déshonorer un nom respecté, et Jésus est de nouveau trahi par l'un des siens.
Et l'exemple de ce chrétien déchu, quelle pierre achoppement pour les faibles!
Pierre se
familiarise avec les ennemis de Christ. Une servante lui dit : « Toi aussi, tu
es avec Jésus de Nazareth. » Mais l'autre, devant tous, répond : « Je ne sais
ce que tu dis l » Et quand, arrivé dans le vestibule, une autre servante le
voit et dit : « Celui-ci est aussi avec Jésus de Nazareth », il le nie avec
serment : « Je ne connais pas cet homme. » Une heure s'écoule et le disciple
infidèle ne se rend pas compte de sa chute; un autre lui affirme qu'à son
accent il le reconnaît pour un Galiléen; Pierre se met en colère, il commence à
jurer; il renie son Maître pour la troisième fois, et alors le coq chante.
(Mathieu 26:69,74).
Il commence par
la présomption, et, pas à pas, il est conduit jusqu'au triple reniement. A ce
moment, le Seigneur aurait pu l'accabler par des questions, par des reproches,
mais non, rien de tout cela : Jésus regarde Pierre. Oh! ce regard, de quelle
tendresse, de quel amour n'était-il pas rempli!
Le cœur de
l'infidèle disciple se brise, il sort et pleure amèrement. Après la
résurrection, voyez comme Jésus agit avec tendresse, envers ce disciple
rebelle. L'ange qui se tenait dans le sépulcre dit: « Allez, dites aux
disciples et à Pierre. » (Mathieu 16:7)
Le Seigneur
n'oublie pas Pierre, quoique celui-ci l'ait renié trois fois, et il envoie un
message spécial au disciple repentant. Que notre Sauveur est tendre et qu'il
est aimant!
Chers amis, venez à lui. Que
le regard aimant du Maître gagne votre cœur, et qu'il puisse vous rendre la joie de son salut.
Avant de
terminer, laissez-moi espérer que ces pages ramèneront à Dieu quelques
chrétiens égarés. Nous n'aurions jamais eu le trente-deuxième Psaume, si David n'avait pas
été pardonné : « Heureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le
péché est couvert!
Le psaume 51 n'a-t-il pas été écrit par un enfant de Dieu, en
état de chute, à qui Dieu avait rendu la paix du cœur?
Je prie Dieu
qu'Il daigne ramener ses enfants égarés et les rendre mille fois plus utiles
qu'ils ne l'ont jamais été. Il entendra cette prière.
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Numérisation Yves PETRAKIAN Copie autorisée pour diffusion
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