I - SA NATURE
Lire II Corinthiens chapitre 1.
La deuxième lettre aux Corinthiens se résume par les mots qui introduisent le chapitre 4 : «C’est pourquoi, ayant ce ministère selon la miséricorde qui nous a été donnée… » Cette épître traite la manifestation de Christ et la nature du ministère spirituel. Elle montre que le ministère naît de l’expérience personnelle et pas simplement d’une vérité statique à communiquer. L’Apôtre l’a réalisé à cause d’une combinaison d’éléments qui l’ont amené au bout de lui-même. En lisant ces chapitres, on trouve des parallèles entre d’un côté, les souffrances elles-mêmes et de l’autre côté, les fruits produits par la souffrance.
Par exemple, le chapitre premier:
Pour les souffrances, nous avons:
- verset 4: « dans toutes nos afflictions »
- verset 5: « les souffrances de Christ abondent en nous… »
- verset 6: « soit que nous soyons affligés… »
- verset 8: « l’affliction qui nous est survenue en Asie….accablés excessivement, au dessus de nos forces…nous désespérions même de notre vie. » (« désespérions » dans le sens qu’il n’y avait plus aucune issue.)
- verset 9: « nous nous regardions nous-mêmes comme condamnés à mort. »
- verset 10: « délivre d’une telle mort si proche »
- chapitre 2 verset 4: « …dans une grande affliction et le coeur serré de douleur, avec beaucoup de larmes… »
- chapitre 2 verset 13: « je n’eus point l’esprit en repos… »
- chapitre 4 verset 7: « …ce trésor dans des vases de terre… »
Et puis nous avons toutes les expressions chargées de sens:
« poussés de toutes parts…perplexes, pourchassés…frappés, portant toujours en nous la mort de Jésus….nous qui vivons sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus…notre être extérieur se détruit » « nous qui sommes dans ce tabernacle, nous gémissons sous le fardeau» C’est une liste continue de souffrances.
Pour les fruits produits par la souffrance, nous avons:
- verset 4: « …qui nous console…pour que nous puissions consoler tous ceux qui sont dans l’affliction. »
- verset 5: « …notre consolation abonde en Christ »
- verset 6: « …nous avons été réconfortés pour votre consolation et pour votre salut. »
- verset 9: « …afin que nous n’ayons point de confiance en nous-mêmes mais en Dieu qui ressuscite les morts. »
- verset 10: « qui nous a délivrés et nous délivre d’une mort certaine. »
- chapitre 4 verset 7: « …afin que l’excellence de la puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous »
- chapitre 4 verset 10: « afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps »
- verset 16: « …notre être extérieur se renouvelle de jour en jour »
- verset 17: « …produit en nous le poids éternel d’une gloire souverainement excellente. »
Ces parallèles témoignent du parfait équilibre entre les afflictions et leurs compensations innombrables. Tout cela est à la base du ministère et nous en indique la nature: il n‘est pas issu d‘une vérité figée mais d‘une expérimentation ou expérience. Ce ministère spirituel revêt deux dimensions: une dimension individuelle et une dimension communautaire. Ce qui est une réalité pour un individu l’est aussi pour une communauté de personnes, celle du peuple de Dieu. Leur ministère résulte de l’expérience personnelle ou collective et sa nature est la manifestation personnelle ou communautaire de Christ, au travers des souffrances et des afflictions.
La voie montrée par Paul pour le vrai ministère.
Combien l’expérience de Paul était étroitement liée à son enseignement ! Tout l’enseignement contenu dans la première lettre aux Corinthiens se basait sur l’expérience de son auteur. Par exemple, Paul, dans le chapitre 13, nous parle de la transcendance, de la puissance et de la victoire de l’Amour de Dieu. Il résume le tout en disant: « L’amour ne périt jamais » Ce qui signifie que l’amour triomphe toujours et n’échoue jamais.
Dans la deuxième épître aux Corinthiens, vous remarquerez à quel point Paul aspire à cet amour divin dans sa propre vie. Il y a beaucoup de références à l’opposition, à l’hostilité et même à la haine des chrétiens de Corinthe à son égard. Un homme avait affiché sa vive hostilité envers Paul et l’église n’avait pas pris parti en faveur de l’apôtre pour rétablir la vérité. Paul avait selon eux écrit une lettre qui les avait rendus honteux et finalement ils ont convoqué une réunion pour discipliner cet homme par un vote majoritaire.
C’est pourquoi Paul leur a dit: Si vous lui avez pardonné, je l’ai fait également en présence de Christ; soyez miséricordieux avec lui s’il en éprouve des remords. Ils l’avaient discipliné, mais l’assemblée semble avoir été affectée par cet homme qui avait été exposé, et plusieurs références sont faites sur ce qui était dit à Corinthe contre Paul. On disait qu’il était un homme du « Oui » et du « Non ». Certains d’entre nous aurions pu prendre le parti de Paul, d’autres seraient entrés dans l’expérience des Corinthiens. Paul leur avait dit qu’il viendrait les voir mais le Seigneur ne le lui avait pas permis jusque là. Alors, il se disait ici et là: « Il fait une promesse mais il ne tient pas parole ! Il n’est pas fiable ! » En restant à un niveau humain, ce pouvait être légitime. Mais nous devons nous ranger du côté de Paul: il prévoyait dans le Seigneur de faire quelque chose, et chaque fois le Seigneur l’en empêchait. De ce fait, il s’exposait malgré lui à de nombreuses critiques. Si quelque un a un petit reproche à vous faire, il sautera sur une occasion comme celle là pour l’utiliser contre vous.
Il y avait encore bien d‘autres choses. L’épître nous fait découvrir une hostilité, une forte antipathie, un préjudice contre Paul, mais oh, quelle victoire de l’amour est symbolisée par cette lettre ! L’amour a été éprouvé et a triomphé de l’opposition, de la critique et du préjudice; c’est ainsi une très bonne chose que d’écrire le treizième chapitre des Corinthiens en concluant que « l’amour ne faillit jamais », mais c’est encore une autre chose que de passer le test de l’amour dans une telle situation et d’en sortir victorieux. Le ministère de Paul devait être conforme à son enseignement. Ce « ministère » n’est pas une affirmation de vérités glorieuses qui ne restent que des mots, mais ce « ministère » est l’expression de Christ issue de la souffrance.
Prenez I Corinthiens 15, un grand chapitre sur la mort et la résurrection: il est résumé par cette glorieuse déclaration: « Oh mort où est ta victoire ? Oh Tombeau où est ton aiguillon ? » « La mort est engloutie dans la victoire » Maintenant avec tout le zèle et l’enthousiasme qui viennent d’une prise de conscience d’une vérité comme étant la vérité, on peut faire de telles déclarations. La conscience d’un état de fait peut nous entraîner dans une telle emphase. Mais attendez un peu: voyez ce que Paul a rencontré à Éphèse ce qu’il a dû supporter à Corinthe, une angoisse intérieure au point de dire « nous étions sous une sentence de mort… » Nous lui répondrions: Paul, la mort a été engloutie dans la victoire ! « Nous désespérions même de notre vie », il semblait ne plus y avoir d’issue, sous pression au-delà de toute mesure. C’est le même homme qui proclamait la victoire sur la mort qui s’exprime: la pression était insupportable, la mort planait au-dessus d’eux; mais pourtant ce n’était pas la fin, car l’Apôtre ajoute: « afin que nous ne nous confiions plus en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts »
En d’autres termes, Paul nous dit: « Nous proclamions que la mort a été engloutie dans la victoire, puis nous avons été plongés dans cette mort et elle nous avait presque engloutis, mais ce que nous disions s’est avéré vrai: le Dieu de la résurrection a délivré, délivre et nous avons placé notre espoir en Celui qui nous délivrera d’une telle mort. » Vous voyez à quel point l’expérience de Paul était en phase avec son enseignement ! C’est une chose d’affirmer quelque chose, c’est autre chose de l’expérimenter et de constater que c’est une réalité; C’est ce que Paul voulait dire par « ce ministère ».
Cela devrait être pour nous un réconfort extraordinaire, mais aussi une explication et une révélation. On ne devrait même pas être découragé à ce sujet. Si le ministère dont parle Paul ici est celui auquel, toi, moi et le reste du peuple de Dieu sont appelés, tant individuellement que collectivement, alors c’est cela le chemin à suivre: il n’existe aucune « voie royale » pour le ministère. Le ministère n’est pas une question de professionnalisation ou de classes : il est né dans la même angoisse et la même souffrance que Christ a connues et il ne peut pas naître d’une autre manière.
Au début de cette première lettre aux Corinthiens, Paul disait que Dieu a choisi les choses faibles de ce monde et l’expérience le prouve dans une conscience nouvelle issue de la mort où nous portons ce trésor dans des vases de terre; cette conscience de notre faiblesse est une nouvelle conception, une nouvelle conscience qui a fait dire tout ce que Paul écrit dans sa première épître.
Nous en avons assez dit pour démontrer que le vrai ministère jaillit d’une nouvelle découverte de Christ dans les profondeurs de notre être.
Ce ministère :
- l’expression de Christ
- la manifestation de Christ
- la diversité de Christ
- les secrets de Christ
- les merveilles de Christ
- les gloires de Christ
…est né d’une nécessaire expérience où Christ, et seulement Christ, est suffisant. Dans tout ceci et bien au-delà, le résultat est un élargissement significatif de la compréhension de Dieu en Christ, manifesté par Lui chez tous les croyants.
Christ, puissance et sagesse de Dieu chez le croyant.
Dans la deuxième lettre aux Corinthiens, nous avons quelques indices et indications sur la manifestation de Christ chez le croyant, je dis bien indices et indications.
Nous abordons là une phase nouvelle:
« C’est Dieu qui a dit: la Lumière brillera dans les ténèbres (c’est un indice, une indication), a brillé dans nos coeurs pour nous donner la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. »
Premier indice: Christ est la lumière divine pour une création nouvelle.
Il y a une autre indication: quand Moïse a lu la Loi, il a porté un voile sur son visage à cause de la gloire qui brillait; bien qu’elle n’était qu’une gloire passagère, le peuple ne pouvait supporter de la regarder, car il existait une gloire supérieure qui brillait sur la face de Christ. Quand nous nous tournons vers Christ, le voile est ôté, il n’existe plus.
Deuxième indice: Christ est la gloire d’une alliance nouvelle.
« Nous possédons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’infinie grandeur de la puissance soit attribuée à Dieu et pas à nous. »
Voila encore une autre indication: il ne fait aucun doute qu’en écrivant ceci aux croyants, Paul pensait à la puissante armée de Gédéon, réduite à 300 hommes, pour qu’Israël n’ait aucune raison de se vanter et que la puissance soit attribuée à Dieu et pas à eux. Quel est ce trésor ? La lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ dans nos coeurs.
Quels furent les vases qui étaient entre les mains des 300 hommes de Gédéon ? Des cruches en argile et une torche à l’intérieur ! Les moyens pour une conquête puissante. La faiblesse contre toute la puissance de l’ennemi ! Quel pouvoir ! Le Saint-Esprit n’hésite pas à nous donner la mesure du pouvoir des Madianites, des Amalécites et des enfants d’Orient. Ils étaient comme le sable de la mer. Trois cents hommes ont triomphé par des trésors dans des vases de terre!
Troisième indice: Christ est l’énergie d’un nouveau type de conquête sur toute la puissance de l’ennemi.
La seconde lettre aux Corinthiens est remplie d’indices, de suggestions et d’indications sur qui est Christ. Nous allons plus loin pour confirmer ce que nous venons de dire: pour un ministère en puissance plus grande, en plus grande plénitude, Paul avait découvert Dieu dans une nouvelle compréhension de Christ par la souffrance. Toute cette souffrance a comme résultat une nouvelle approche de Dieu en Christ comme puissance, gloire et plénitude du ministère. C’est cela le ministère. Si nous aspirons au ministère, c’est celui du Saint-Esprit. C’est quelque chose de bien plus que d’être debout pour prêcher, donner des adresses, et produire tout ce qui nous occupe. Ce type de ministère est la manifestation personnelle de Christ, résultant d’une approche de Christ dans des lieux sombres et difficiles. Si nous aspirons au vrai ministère, le Saint-Esprit verra que par expérience nous sommes suivis et nous sommes conformes à tout ce que nous disons. La vérité deviendra quelque chose d’intégré et de visible en nous.
Dans cette lettre, Paul dit: « Nous croyons, c’est pourquoi nous parlons ». C’est une autre façon de dire: Nous savons, c’est pourquoi nous rendons témoignage. « Ayant obtenu miséricorde, nous ne perdons pas courage… » Il s’agit d’un ministère qui, sans la miséricorde, nous tuerait. Ayant ce ministère, et ayant obtenu miséricorde, nous ne faiblissons pas. Les deux choses vont de pair. Ce n’est pas insignifiant d’être réellement dans ce ministère. C’est quelque chose qui coûte, mais il y a la grâce de Dieu, et à cause de la grâce de Dieu, nous ne perdons pas pied. Et c’est un autre indice pour l’armée de Gédéon, la Parole dit et poursuit… « accablés, mais déterminés. » Ayant obtenus miséricorde, nous ne perdons pas courage.
Est-il nécessaire de redire encore que ce ministère n’a rien à voir avec une catégorie de personnes appelées ministères ? Nous sommes tous appelés à ce ministère. Ce n’est pas seulement prêcher, c’est une expression personnelle de Christ. A cela nous sommes tous appelés.
Que le Seigneur nous donne la force pour ce ministère.
II- CHRIST, LUMIÈRE DE LA NOUVELLE CRÉATION
« Car Dieu qui a dit: la lumière brillera au sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. » (II Corinthiens 4: 6)
Ce passage affirme que Christ est la lumière d’une création nouvelle. La pensée des deux créations, l’ancienne et la nouvelle, n’est pas développée dans cette épître. Nous savons par le chapitre 5 verset 17, que l’apôtre parle très clairement d’une nouvelle création. Ce verset dit: « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création… » Au chapitre 4, il apparaît cette relation entre l’ancienne et la nouvelle création. « Dieu…dit: la lumière brillera du sein des ténèbres ! » C’est comme dans la Genèse où Dieu a dit: « Que la lumière soit et la lumière fut ! » Cela fait référence à l’ancienne création. A présent, nous saisissons l’indication pour l’étendre jusqu’à ce qu’elle nous mène au Seigneur Jésus.
Le ministère de la lumière.
En l’étudiant de près, nous voyons clairement que la première caractéristique de l’ancienne création fut la lumière. Pour la nouvelle création, il en est de même: elle est marquée par la lumière. Mais il y a un autre élément apporté par Paul ici: la lumière pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu. C’est une évidence de dire que la lumière est la caractéristique principale de cette création, mais pourquoi ? Dans quel but ?
Paul répond en disant que ce but est la connaissance de la gloire de Dieu et de la faire resplendir; cette connaissance de la gloire de Dieu dirigea la création de Dieu dès le commencement. Lorsque Dieu a dit: Que la lumière soit ! Il l’a dit dans l’intention de cette connaissance. Elle a été portée par l’Esprit vers la nouvelle création, comme l’apôtre le déclare dans ce passage que Dieu l’a fait briller dans nos coeurs pour faire resplendir…Dieu a fait briller la lumière pour susciter l’illumination de la connaissance de la gloire de Dieu; Le moyen est la face de Christ, qui n’est qu’une expression symbolique pour qualifier l’humanité de Christ.
Par conséquent, la caractéristique principale de la nouvelle création est la révélation de la gloire de Dieu sur la face de Christ, ceci dans le coeur du croyant. Tout commence là et est relié à cela. Christ dans le coeur, révélé par le Saint-Esprit, est la connaissance de la gloire de Dieu. C’est la nature et le but de la création nouvelle.
Nous allons voir cela plus en détails. Nous avons dit qu’il y avait une indication, mais nous n’affirmons pas que Paul avait en tête tout ce que nous disons, mais c’est bien possible…Paul avait beaucoup de choses derrière la tête en écrivant les premiers chapitres de cette épître. Il fut comme incapable de se contenir lui-même et sauta d’un passage de l’Ancien Testament à l’autre, d’un sommet à un autre: de la création au don de l’Alliance par Moïse, et ensuite, d’un seul jet, vers Gédéon, et vous vous rendez compte qu’il touche à des choses riches, profondes et durables de l’Ancien Testament et tout s’illumine de suggestions et d’implications…et on se pose la question: « Qu’a-t-il dit ? De quoi parle-t-il ? A quoi fait-il allusion ? » Tout ne vient pas bien sûr de sa pensée, c’est ce que le Saint-Esprit lui suggère et que nous cherchons à découvrir.
Le lieu d’incubation divine.
De la création initiale et du premier mouvement de la lumière, commence une autre étape, et on le note un peu plus loin dans Genèse 2: 8-10: « Et l’Eternel Dieu planta un jardin… » Pourquoi ? Dans quel but ? Un nouveau monde vient à exister: tout y est bon, sans péché, tout est pour Dieu, rien n’est contraire à la pensée de Dieu, tout le satisfait. Ainsi, en créant le monde, la terre entière dans sa beauté et sa lumière d’origine, l’Eternel Dieu a choisi de planter un jardin qu’Il plaça au centre de Sa création.
Il le planta, l’enrichit et le remplit de tout ce qui était bon. Pourquoi ? Ce jardin était un microcosme, un concentré de la pensée de Dieu pour le monde. On pourrait dire une semence cachée pour le monde.
Toute la volonté de Dieu pour ce monde était concentrée dans ce jardin: les arbres, agréables à regarder, la beauté du Seigneur dans ce jardin; l’herbe pour la nourriture, toute la subsistance de Dieu pour l’homme; les fruits pour réjouir son coeur. Le Seigneur n’arrête pas de faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la vie. Sa pensée, c’est la plénitude, l’abondance: nourriture, beauté, joie, vie à un niveau très élevé pour nous.
Ensuite, il y eut une rivière pour irriguer le jardin et Dieu divise le jardin en quatre parties (4 symbolise toute la création) où toute la création devait en bénéficier.
Au milieu du jardin, se tenaient l’Arbre de Vie et l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. A l’exception de ce dernier, tout devait être exploité, cultivé pour le bénéfice de tous. Dieu plaça dans ce jardin l’être humain qu’Il avait créé pour le garder, le cultiver, en prendre soin et l’exercer pratiquement. Là était le point de départ de la connaissance de Dieu. Regardez et contemplez le jardin (rappelez vous que le mot « Eden » veut dire « délice ») et vous voyez la révélation de la gloire de Dieu. Tout dans le jardin symbolise la gloire de Dieu, la nature de Dieu, la grâce de Dieu, la bonté de Dieu, la beauté de Dieu. Elles sont exprimées dans le jardin. Si vous voulez savoir à quoi Dieu ressemble, allez dans le jardin d’Eden: toutes les pensées de Dieu y sont écrites, toute la nature divine y réside.
Nous pouvons découvrir la manifestation de Dieu dans n’importe quel beau jardin de cette création; si vous le contemplez dans la permanence de son existence, vous avez toutes les raisons de vous émerveiller. Mais essayez d’imaginer un jardin où la mort n’a jamais sévi et où le péché n’est jamais entré, où toutes choses sont restées dans leur gloire et leur beauté initiales, vous pouvez vous imaginer à quoi Dieu ressemble. Ce jardin fut une illumination et une révélation de la connaissance de la gloire de Dieu.
Qui peut ignorer que ce jardin est un symbole de Christ ? N’est Il pas l’Arbre de Vie, le fleuve d’eau vive? N’est Il pas l’arbre de la connaissance du bien et du mal ? N’y a-t-il pas une connaissance secrète en Lui, découverte au travers de Lui ? Les secrets divins les plus profonds sur le bien et le mal ne sont-ils pas liés au mystère de la personne de Christ ? Il est le Centre, la santé, la nourriture…en un mot, Il est la somme de la connaissance de la gloire de Dieu. Christ est symbolisé par ce jardin; Tout ce qu’exprime ce jardin est en Lui et pour toute la création. La création tire sa nature de Lui; c’est la volonté de Dieu, qui veut que la plénitude de sa ressemblance soit dans la création entière.
La terre sera remplie de la connaissance du Seigneur comme les eaux couvrent le fond des mers, et tout passera par Christ, qui est, pour ainsi dire, la semence de Dieu pour toute la création, le microcosme de la pensée universelle de Dieu et de la volonté de Dieu. Il remplira toutes choses et de par Lui toutes choses seront remplies.
Les serviteurs de Christ.
Ce jardin est, après tout, situé au centre de l’univers de Dieu. Il doit s’étendre et s’accroître par expérimentation. Ce qui nous ramène à nouveau vers II Corinthiens et à la nature de notre ministère. Quel fut le ministère d’Adam ? Prendre soin de ce jardin en lien avec toute la création, développer dans la création pour ainsi dire tout le bon côté de ce jardin, donner un sens, une valeur, une signification pratique à ce jardin.
Tel a été le ministère d’Adam. Tous ceux qui sont issus du dernier Adam sont dans ce ministère: « Si quelqu’un est en Christ, il s’opère une nouvelle création » Ce que l’homme nouveau découvre en Christ, il doit d’abord se l’approprier pour lui-même, comme ce fut le cas pour le premier Adam, puis entrer dans le service. C’est notre ministère.
Cette réalité anéantit toute conception sur une soi disant catégorie particulière de chrétiens qu’on appelle les ministères. Ce qui veut dire que tous ceux qui sont issus du dernier Adam sont dans le ministère (service), de la même manière que le premier Adam était appelé à servir dans le jardin en dominant toutes choses. Nous sommes tous appelés au ministère du Jardin qu’est Christ: « Ayant vu que nous avons ce ministère… » La création nouvelle est conforme à Christ: la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ, révélée dans nos coeurs par le Saint-Esprit. Le jardin initial était perdu mais toute sa valeur, son sens et sa signification ont été préservés en Christ.
Nous avons dit qu’il y a bien plus dans cette histoire: il nous faut lire le chapitre 2 de la Genèse pour en saisir toute la portée. Tout son sens et toute sa valeur symbolique ont été conservés dans le Seigneur Jésus et nous ont été rapportés, même si à la fin nous serons vraisemblablement dans un jardin et que la Bible conclut par un jardin dont nous ne donnerons pas une interprétation littérale à présent. Nous ne pensons pas qu’aller au ciel et connaître la gloire de Dieu a un rapport avec le fait de marcher au milieu d’un beau jardin. Le paradis et le jardin sont identiques au commencement comme à la fin.
Dans la pensée de Dieu, il s’agit bien de Christ; Notre éternité sera une extension de la plénitude de tout ce que Dieu nous a réservé en Christ, sans l’intrusion du péché, de la mort et de tout ce qui est mal: c’est ce type de jardin où nous serons pour l’éternité, avec l‘Arbre de Vie, le fleuve d‘eau vive, claire comme le cristal. Les feuilles de l’arbre seront pour la santé des nations et toute la création en tirera profit. De chacun des 4 côtés de la Ville Céleste - Est, Ouest, Nord et Sud - les portes seront ouvertes à la création toute entière. La gloire universelle de Dieu en Christ sera notre ministère pour l’éternité et nous aurons à rendre témoignage de cette plénitude.
Le ministère et la souffrance.
Nous nous formons à présent pour le ministère spirituel. Nous apprenons de manière pratique comment servir Christ, au sein de l’école de l’affliction. Nous découvrons ce qui est en Christ au travers de la souffrance. Paul le montre souvent dans cette lettre, comme nous l’avons déjà vu. Le chemin de la connaissance qui s’ouvre au ministère est celui de la souffrance, de la découverte des richesses de Christ au sein des afflictions.
De quelles afflictions s’agit-il dans son cas ? Quand vous lisez ce que Paul dit de ses afflictions, on est surpris de deux choses: il était sous pression au-delà de toute mesure au point de désespérer de sa vie. «Alors Paul, si tu as été pressé au-delà de toute mesure, qu’en est-il de moi ? Si tu as même désespéré de ta vie, y a-t-il un espoir pour moi ? » Si un homme comme Paul en est arrivé à une telle extrémité, sans voir d’issue, pressé au-delà du supportable, il peut y avoir quelques excuses pour nous si nous sommes parfois déprimés. Oui, Paul en est arrivé là: « telle une mort, dit-il, dans toutes nos afflictions » Il y a de quoi être surpris, mais on est encore plus surpris, quand un peu plus tard, il dit: « Notre légère affliction, qui ne dure qu‘un moment (notez le changement: il a capté un éclair de la gloire), représente pour nous un poids éternel de gloire, car nous ne regardons pas aux choses visibles mais aux choses invisibles. »
A quoi revient toute cette souffrance ? A un poids éternel et surabondant de gloire; ce qui change totalement notre perspective: le chemin de la souffrance est celui de la gloire. Nous mettrons surtout l’accent sur le ministère qui est rattaché à ce chemin de souffrance.
Nous avons déclaré que le premier jardin a été perdu mais que ses valeurs et sa signification ont été préservés en Christ; mais ce processus doit se faire par l’incubation, l’enfantement: Nous retournons dans ce jardin par un travail d’enfantement qui induit la souffrance. Nous connaissons Christ et nous servons Christ par la souffrance, et, les choses étant ce qu’elles sont, il n’y a pas d’autre moyen…
Ne restons pas limités dans notre propre compréhension du mot « souffrance ». Ce qui sera souffrance pour l’un ne le sera pas pour l’autre. La souffrance a sa propre signification pour chacun: certains peuvent souffrir dans une petite détresse alors que d’autres ne souffriront que dans une intolérable agonie. La souffrance couvre un très vaste domaine. Paul a eu l’occasion de passer par tout type de souffrance: il était très représentatif. Le Seigneur sait ce qui est pour nous une souffrance et quel est le moyen le plus adéquat de nous amener à Sa connaissance; Il choisira toujours le meilleur moyen de nous y conduire. Quelle que soit la forme de souffrance, celle-ci sera sans aucun doute une réalité, car la souffrance est le moyen de servir Christ.
Il ne faut plus considérer les souffrances comme des punitions, des jugements, mais comme des moyens choisis par Dieu pour nous faire connaître Sa gloire et la plénitude divine en Christ, pour devenir le ministère de Christ. Il y a une beauté à découvrir dans le jardin et nous devons exprimer cette beauté pour les autres. Le jardin est fructueux et on découvre les plus grandes douceurs de Christ à l’heure de la souffrance.
Nous en revenons à II Corinthiens: « Qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes nous même consolés de Dieu….ainsi notre consolation abonde par Christ. » (II Corinthiens 1: 4-5) Comment avons-nous été le mieux consolés ? Qui a été pour vous le plus grand réconfort dans votre détresse, dans votre épreuve ? N’est-ce pas une personne qui n’a jamais eu besoin de réconfort elle-même ? Non, celui qui a été au plus profond de la souffrance et qui a découvert les consolations de Dieu et qui est en mesure de pouvoir parler par expérience des consolations de Dieu: Celui qui a été dans le jardin qui le connaissait et qui en est sorti avec la guérison et le réconfort, Celui qui a connu la mort et qui sait ce que l’Apôtre a dit: « Portant toujours en mon corps la mise à mort du Seigneur Jésus » « toujours délivré de la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus puisse se manifester dans notre corps » « La mort agit en nous, mais la vie est en vous » Vous en retirez le bénéfice: aller dans le jardin, c’est connaître Christ au travers de la souffrance pour récolter le fruit du jardin, le bon du jardin, les richesses et les bienfaits de Christ pour les autres.
Ceci explique pourquoi nous avons tant d’épreuves: connaître un ministère de plus en plus prospère; pour que ce qui est en Christ soit porté à la connaissance des autres. Il est la lumière de la nouvelle création.
La lumière fait une séparation:
La lumière, Christ lumière de la nouvelle création, fait une séparation, une division. Lors de la création initiale, Dieu opéra une séparation entre la lumière et les ténèbres, entre le jour et la nuit. Lorsqu’Il agit sur les ténèbres, ces derniers se présentaient comme l’opposition à la lumière qui fit une séparation entre l’oeuvre de Satan et l’oeuvre de Dieu. C’est très exactement ce que Christ fait en tant que lumière de la nouvelle création: Il sépare la lumière d‘avec les ténèbres, le jour d‘avec la nuit, l‘oeuvre de Dieu de celle de Satan.
1) Entre les personnes.
Cette séparation s’applique en premier lieu aux individus. L’apôtre Paul le dit clairement: « Si notre évangile est voilé, il l’est pour ceux qui périssent, pour les incrédules, dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit et l’intelligence… » (II Corinthiens 4: 3) Ainsi sont beaucoup d’individus aveuglés, dans les ténèbres. Pour d’autres personnes, il est dit: « Car le Dieu qui a dit que la lumière resplendisse au milieu des ténèbres, est celui qui a brillé dans nos coeurs, pour faire briller la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu en la personne de Jésus-Christ. » (II Corinthiens 4: 6 La lumière a fait une différence entre les gens, entre les croyants et les non croyants, ceux qui sont dans la lumière et ceux qui sont dans les ténèbres; ceux qui sont enfants du jour et ceux qui sont enfants de la nuit; ceux qui sont enfants de Dieu et ceux qui sont enfants de Satan. Christ a effectué cette division, Il est un séparateur.
Ainsi Paul confrontera les Corinthiens avec cette question: « Quel rapport la lumière a-t-elle avec les ténèbres ? » Il en fera une application pratique en disant de ne faire aucun compromis avec les incroyants. Christ, lumière de la nouvelle création, nous demande de ne pas avoir de communion avec les ténèbres et même de nous en séparer: que nos choix, nos relations et nos affections soient à la lumière, sans franchir la ligne de séparation que Dieu a établie entre la lumière et les ténèbres, auquel cas ils réduiraient à néant une ordonnance céleste et nous ramèneraient dans les ténèbres.
« …la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu… » se ternirait dans notre coeur si nous choisissions délibérément une relation avec quelque un qui ne vit pas dans la lumière, ou quelque chose appartenant aux ténèbres. La lumière fait toute la différence entre les personnes: une fois que la lumière entre en nous, la différence se fait toute seule. Ce n’est pas la question d’une conception religieuse ou d’une prétention, mais on sait qu’il y a une différence: celle entre deux créations, entre le jour et la nuit. Dieu veut préserver de manière sacrée cette séparation et cette différence tout au long de notre vie, pour que nous ne jouions pas avec les ténèbres.
2) Entre les oeuvres.
La lumière opère aussi une séparation entre les oeuvres. Avez-vous remarqué combien de fois l’apôtre parle de conscience dans la deuxième lettre aux Corinthiens ? « Nous recommandant nous-mêmes à chaque conscience humaine devant Dieu… » « nous nous glorifions du témoignage de notre conscience, que dans la sainteté et la sincérité de Dieu …nous nous comportions dans le monde… »
Plus loin il dit aussi: « Nous avons rejeté les choses honteuses qui se font en secret, ne nous conduisant pas avec artifice et ne falsifiant point la Parole de Dieu, mais nous recommandant auprès de toute conscience humaine devant Dieu, par la manifestation de la vérité. » (II Corinthiens 4: 2)
L’irruption de la lumière va faire une différence dans notre conduite, dans notre vie morale et dans la manière dont nous marchons devant les hommes. Au chapitre 6 versets 3 à 10, c’est la venue de Christ dans notre coeur qui fait toute la différence: en conscience, en attitude, en conduite, en caractère; tout ce qui vient des ténèbres disparaît.
3) Entre le faux ministère et le vrai ministère.
La lumière opère une séparation nette entre le vrai et le faux ministère. « Nous ne sommes pas comme certains qui corrompent et falsifient la Parole de Dieu… nous avons renoncé aux choses honteuses.…»
Quand vous étudiez de plus près c’est littéralement « faire un marché avec la Parole de Dieu » La Parole de Dieu fut l’instrument de la première création. Dieu a dit et la lumière fut. Nous croyons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu qui apporte toute la beauté, toute la prospérité, toute la magnificence, tout le sens pour la gloire de Dieu. Et puis, il y a tout le Plan de l’univers: « Nous ne nous prêchons point nous-mêmes, mais Christ, le Seigneur. » dit l’apôtre.
Y avait-il alors des personnes qui utilisaient la Parole de Dieu qui a fait apparaître une création nouvelle pour la gloire de Dieu, pour leur propre gloire ? La différence se fait donc entre celui qui a toujours en vue la gloire de Dieu en Christ, et celui qui a toujours en vue son propre ministère. Ce dernier fait un marché corrompu avec la Parole de Dieu. Christ dans le coeur, fait la différence entre le faux et le vrai ministère. Enfin, la lumière fait aussi une séparation entre la chair et l’esprit, mais nous n’en parlerons pas ici.
Nous en concluons que le ministère est l’oeuvre du dernier Adam et de tous ceux qui sont en Lui. Pratiquement, c’est connaître la gloire de Dieu, en témoigner et la révéler, c’est l’expression personnelle de la gloire de Dieu en Christ dans nos coeurs. Voila ce qu’est le ministère. Comme nous l’avons dit, l’apprentissage de Christ passe par l’école de la souffrance, exercée par l‘épreuve. Quel en est le résultat ? On se demande lorsqu’on voit si peu de résultats si le Seigneur nous accorde beaucoup de lumière, mais ce n’est pas la fin de l’histoire.
A présent, cela prend de la valeur dans nos propres coeurs lorsque la révélation de Christ entre dans notre coeur: un changement pour nous, une aide pour les autres. Mais notre apprentissage a comme objectif principal un ministère de Christ pour tout l’univers et pour l‘éternité. Tout l’univers doit tirer bénéfice de nos souffrances si ce sont les souffrances de Christ qui abondent en nous, de telle sorte que la consolation abonde aussi. Oui, il y a de grandes valeurs là-dessous.
C’est la seule et unique explication du problème profond et douloureux pour laquelle les enfants de Dieu souffrent si souvent jusqu’à la fin, et souvent la souffrance est la pire à l’approche de notre fin. Peut-on affirmer que des épisodes comme ceux là sont le ministère de Christ. Parfois oui. Mais certaines personnes sont appelées à souffrir bien plus que d’autres et leur souffrance n‘est pas liée à quelqu’un, et pourtant ils font encore d‘autres découvertes à propos de Christ. Alors, quels sont les buts de telles souffrances ? La souffrance produira toujours du fruit après coup et la valeur de la découverte de Christ sera l’essence même de leur ministère dans le sens où « ses serviteurs le serviront et ils verront sa face. »
III - CHRIST, GLOIRE DE LA NOUVELLE ALLIANCE
Lire II Corinthiens chapitre 3
Il nous faut bien garder en tête que le principal but de ce qui est spirituel, c’est la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu. Là est tout le sens de la création; lorsque la lumière fut envoyée la première fois, c’était pour la gloire de Dieu; Dans l’activité créatrice de Dieu, tout ce qui était subséquent à l’apparition de la lumière le fut pour la connaissance de la gloire de Dieu. Ainsi, dans la nouvelle création, la lumière qui brille dans nos coeurs est destinée à cette connaissance.
Le même objet, la même méthode et le même moyen de révélation de la vérité s’applique dans le chapitre 3 à la nouvelle alliance. Le ministère spirituel y est considéré comme le produit d’une telle connaissance. La gloire de Dieu s’y révèle et ce qu’on trouve dans ce chapitre est un parallèle entre l’ancienne et la nouvelle alliance. Il nous est montré premièrement que les alliances sont les moyens de révéler la gloire de Dieu. Les instruments de cette révélation sont, dans un cas, Moïse, dans l’autre cas, Christ.
La nature de cette révélation est la perfection de l’Ordre Divin, et la gloire accompagne cette révélation
Quatre points doivent être retenus:
1) Les alliances sont les moyens de la révélation.
2) Les instruments de la révélation sont respectivement Moïse et Christ.
3) La nature de la révélation est la perfection de l’Ordre Divin.
4) La gloire accompagne la révélation.
Peut-être vous demandez vous ce que perfection de l’Ordre Divin veut dire… Avec tout ce que l’Eternel a dit à Moïse sur la montagne - et ce n’était pas rien - les Tables de la Loi furent l’élément capital , elles furent ensuite connues sous le nom de mémorial et de témoignage.
Les tables de la Loi, les dix commandements, ont conditionné toute la révélation donnée à Moïse sur la montagne; on peut dire qu’ils concentraient toute cette révélation. Tout était lié à ces lois qui étaient au nombre de 10. Dix dans la Parole de Dieu est toujours le nombre de la perfection de l’ordre divin.
Ici, la pensée présentée est celle de l’incarnation, la somme totale pourrait-on dire de la révélation divine de l’Alliance. Il existe une grande différence entre l’ancienne et la nouvelle mais cette différence n’est pas en Dieu: en effet, l‘alliance nouvelle ne change rien pour Dieu; l‘alliance qui nous a été donnée par la médiation du Seigneur Jésus, ne nous amène pas à un Dieu différent. La différence ne réside donc pas en Lui: sa nature et son modèle sont immuables; ils restent toujours les mêmes.
La grâce n’a jamais fait descendre Dieu à un niveau inférieur. La grâce n’apporte rien de plus à la sainteté divine ou à Sa justice. La position divine demeure comme elle a toujours été, parfaite en sainteté et en justice.
La différence réside:
1) Dans les médiateurs.
2) Sur les bases de cette médiation.
La Gloire de Dieu et l’Ancienne Alliance.
Nous abordons maintenant la Gloire et son effet. La gloire était reliée à l’ancienne alliance. Lorsque nous voyons l’effet de terreur, de crainte et d’effroi provoqué par la gloire de Dieu sur les gens, on se demande si c’est réellement la gloire qui fait cet effet sur eux. Probablement les gens auraient timidement reconnu une révélation issue de cette gloire, mais s’ils avaient vraiment pu l’exprimer, ils l’auraient qualifiée d’horreur ou de terreur. Ils n’en auraient certainement pas parlé comme d’une gloire…et pourtant, c’était bien la gloire, comme une véritable révélation de Dieu le Père, car Il est au-delà de tout le Dieu de Gloire.
Pourtant, pour l’être humain, cette gloire fut terrible. La terreur n’avait cependant rien à voir avec Dieu. En fait, la terreur, la crainte et l’effroi furent la conséquence de notre faiblesse humaine. La révélation de Dieu, de ce qu’Il est, de Sa perfection morale, de Son modèle d’excellence, font que, si ce modèle de perfection et d’excellence est accepté universellement par l’homme, il transfigure tout l’univers. Pensez au monde s’il était porté par ce modèle divin, qui était déjà révélé dans la Loi, à un monde qui aimerait le Seigneur son Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de toute sa pensée, de toute sa force et qui aimerait son prochain comme lui-même. Cela seul transformerait profondément le monde.
Mais il y a bien plus que cela dans la Loi: Elle nous montre qui est Dieu, à quoi Il ressemble et il n’y a rien de repoussant là dedans. Si vous la contemplez telle quelle, il y a quelque chose de glorieux en elle. Mais lorsqu’on s’oppose à cette révélation et qu’on découvre à quel point on est différent, même opposé à cela - non pas qu’on veuille être autrement, mais qu'on ne peut rien y faire, vous découvrez en même temps que Dieu n’a pas l’intention d’abaisser le niveau de ses standards, mais exige: « Tant que je n’obtiens pas cela, tu péris ! » Alors du fait de notre faiblesse humaine, la révélation de Dieu est quelque chose de terrible.
La gloire devient, de ce fait, condamnation. Il est fort probable que c’était le cas des enfants d’Israël: chaque fois que la gloire de Dieu se manifestait à la porte de la Tente, ils disaient et pensaient instinctivement: « Quelque chose ne va pas ! » Cette gloire leur faisait ressentir que quelque chose n’allait pas, qu’il devait y avoir un problème. Quel était ce problème ? L’apparition de la gloire de Dieu était l’occasion de montrer l’erreur humaine, de faire en sorte que l’homme soit conscient du fait qu’il passait à côté du modèle de Dieu pour Ses enfants. C’était l’ancienne alliance, la gloire d’autrefois.
La Gloire de Dieu et l’Ordre Divin.
Cette Gloire est étroitement liée à la perfection de l’Ordre Divin. Chaque fois que l’Ordre Divin était violé, même sur un seul point, il se produisait un conflit avec la Gloire de Dieu, qui impliquait la prononciation d’un jugement. Mais l’Apôtre nous conduit à la dernière gloire, celle qui accompagne la Nouvelle Alliance. Nous ne descendrons pas à un niveau inférieur: Dieu maintient Sa position, sa proximité; mais, c’est le point de départ d’un nouveau point: ce que Dieu est intrinsèquement, la perfection de l’Ordre Divin, sont intégrés dans le Médiateur Lui-même, qui est très contrasté par rapport à Moïse. En effet, le médiateur de l’ancienne alliance ne s’approchait pas Lui-même du modèle divin, puisqu’il devait offrir des sacrifices pour son propre péché.
Mais voila le Médiateur de la nouvelle alliance, qui n’agit pas simplement comme un symbole pour déclarer ce que Dieu est, mais qui est lui-même un archétype. Le Seigneur Jésus est l’incarnation de la perfection de l’ordre divin, même en tant qu’Homme. Dieu a donc, en cet Homme représentatif, un Médiateur entre Dieu et l’homme, qui est l’incarnation de l’expression de la perfection divine. Il satisfait totalement les exigences du modèle divin.
La médiation de Christ.
Il existe deux facettes de la médiation de Christ: d’un côté, Il nous représente; Il prend notre position, notre place. On pourrait dire qu’Il prend la place symbolisée par Israël qui était tremblant de peur, terrifié, horrifié par la prise de conscience de sa faiblesse. C’est tout à fait nous. Il prend cette place, entrant dans notre faiblesse, notre faute, notre imperfection; Il pénètre symboliquement dans tout ce que nous sommes, c’est-à-dire ce qui est contraire à ce que Dieu est. Celui qui n’a connu aucun péché est fait péché pour nous et est crucifié par notre faiblesse. Le Seigneur Jésus a intrinsèquement et de façon représentative pris nos infirmités, nos faiblesses et nos imperfections. C’est le premier aspect.
Et puis, il y a l’autre aspect où Il donne satisfaction à Dieu Son Père en répondant à toutes les exigences.En une Personne, Il réunit les deux aspects de la Médiation. En Lui est ôté de la présence de Dieu, toute notre faiblesse, notre imperfection, notre péché, notre incapacité à satisfaire les attentes de Dieu. En Lui, la mort a balayé tout cela et l’a soustrait au regard de Dieu. L’Homme parfait arrive et le fondement de faiblesse, de culpabilité et de condamnation est remplacé par Lui, de telle manière que Dieu ne voit plus l’être humain faible et limité, mais un Etre parfait qui lui procure un immense plaisir.
Ainsi, Christ rassemble en Sa propre Personne deux créations, deux races, une ancienne et une nouvelle, puis écarte l‘une par Sa mort expiatoire pour établir l‘autre. Par conséquent, Il est le Médiateur d’une Alliance Nouvelle où la grâce de Dieu en Christ fait qu’une nouvelle humanité se lève devant Dieu. C’est pourquoi, il nous est possible d’apprécier et de jouir de la gloire de Dieu en Christ. Il est le Fils bien-aimé en qui Dieu prend plaisir.
La Gloire de la Nouvelle Alliance en Christ.
L’apôtre déclare ensuite que Christ, triomphant, satisfaction de Dieu, créant une nouvelle humanité abolissant la culpabilité, le désespoir, la faiblesse et la condamnation, ce Christ glorieux vit en nous en tant que Seigneur lorsque nous croyons, et que, par l‘Esprit, Il met en valeur la satisfaction divine vis-à-vis de nous.
Nous avons besoin que cette base soit bien solide, dans notre vie, dans notre conscience. Nous ne parlons pas ici de notre salut, mais de notre ministère. C’est fondamental pour notre témoignage, notre ministère: croire en la pleine satisfaction divine qui est en nous par le Seigneur l’Esprit: « Christ en nous, l’espérance de la gloire. »
Manifester la gloire du Seigneur.
Nous en arrivons au pivot central de notre objectif: nous sommes appelés à regarder à Christ, c’est-à-dire une réflexion, une contemplation, un regard constant et délibéré vers Christ. Nous sommes appelés à fixer constamment nos regards sur Lui. Christ doit être l’unique objet de notre attention. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de ministère.
En effet, l’apôtre rappelle constamment que le ministère est le résultat de la révélation intérieure de Christ qui nous occupe en permanence; en d’autres termes, le ministère découle d’un engagement avec Christ dans notre coeur, sachant que c’est Christ en nous qui remplit de satisfaction et de plaisir notre Dieu.
Si d’aventure, nous détournons nos yeux de Lui en cherchant la satisfaction ailleurs qu’en Dieu, le plus souvent en nous-mêmes, alors c’est fatal pour l’espérance, fatal pour l’assurance, fatal pour la joie et le repos et la mort revient…ce qui est fatal pour le ministère et pour le témoignage. C’est là qu’est le noeud du problème dans le ministère d’une grande partie des enfants de Dieu: ils ne sont pas établis sur ce fondement: aucune exigence divine ne peut être satisfaite dans cet univers autrement que par le Seigneur Jésus pour nous. Tant que ce ne sera pas clairement le cas, Dieu ne pourra pas nous faire confiance pour un ministère spirituel.
Quelle est la puissance d’un ministère ? C’est le résultat spontané d’une compréhension de Christ, au centre de notre être, qui est la pleine satisfaction de Dieu pour nous et qui a pleinement répondu aux exigences de Dieu pour nous. C’est merveilleux de penser que dans cet instrument faible, coupable et imparfait que je suis et au sein de notre nature, Dieu peut voir tout ce qui Lui fait plaisir, alors qu’il est capable de distinguer la moindre trace d’iniquité; C’est un salut complet, une satisfaction totale par Christ qui vit en nous. Les yeux de gloire de notre Dieu nous scrutent avec plaisir et délice, parce que Christ est en nous et que nous sommes en Christ. Voila ce qu’est l’alliance nouvelle par Son Sang, pas par le sang d‘un autre, mais par Son propre Sang.
Les caractéristiques du vrai ministère de Jésus-Christ.
1) Liberté.
Tout d’abord, Jésus-Christ nous libère dans le Saint-Esprit. L’Apôtre nous dit: « Quand apparaît le Seigneur, le voile est ôté. Maintenant le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. » La liberté, par rapport à quoi ? Eh bien, si nous nous tournons vers le Seigneur et que nous sommes occupés avec Lui, le Saint-Esprit nous rend libres.
Vous pouvez faire tout ce que vous pouvez: lutter, combattre, prier, agir, intercéder, gémir, demander au Seigneur de vous libérer de l’esprit de crainte, de condamnation ? Que faîtes vous pour être libres ?
Il existe une manière simple et directe de s’occuper du Seigneur et de se tourner vers Lui. Voyez Christ comme la satisfaction, le plaisir, le délice de Dieu pour vous et cessez d’essayer de plaire à Dieu. Tout ce que Dieu demande, c’est la foi en Christ. Que ces paroles de Jésus étaient profondes: « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire. » « Demeurez en Moi; comme une branche ne peut porter du fruit si elle n’est pas attachée au tronc, vous ne le pouvez non plus si vous ne demeurez en Moi. » Ceci veut dire: Soyez occupés avec Lui, placez vos pensées en Lui, demeurez en Lui, reposez-vous sur Lui, qu’Il soit l’objet de vos préoccupations et de vos pensées…et l’Esprit vous rendra libres.
2) Conformité.
Plus que cela encore: Christ en permanence fait que le Saint-Esprit vous change progressivement à la ressemblance de Dieu: « Voici…vous êtes changés » Il n’est pas dit: « Voilà, on commence à se changer nous-mêmes… » Mais, nous nous embarquons dans une transformation avec toutes ses luttes, ses conflits, ses combats. Nous sommes changés « par le Seigneur l’Esprit » Soyez occupés par Christ, et l’Esprit aura à coeur de vous transformer à Son image. Préoccupez-vous de vous-mêmes, et vous verrez que la loi de conformité à une typologie va s’appliquer. Si vous êtes cette typologie, alors vous vous conformerez à cette image. Si Christ est la typologie, alors le Saint-Esprit vous conformera à Sa ressemblance.
3) Envergure.
Etre occupé avec Christ implique que le Saint-Esprit nous donne une envergure suffisante comme ministres d’une alliance nouvelle. Je ne pense pas que ce ministère soit pénible après tout. Il nous faut revenir à la simplicité, à la spontanéité du ministère. Soyez occupés par Christ, et le Saint-Esprit vous montrera de plus en plus comment être occupé avec Christ et comme Il vous en montrera la réalité, vous aurez quelque chose à donner aux autres. Votre ministère ne sera peut-être pas un ministère sur une estrade, mais ce sera un ministère au service des autres. Qui veut plus que cela ? Oh, la conception sous-jacente de voir le ministère sur une estrade est faussée au point de croire que les autres personnes n’ont pas de ministère du tout.
Vous avez autant que les autres le privilège de représenter et de manifester Christ dans cet univers et vous pouvez tout autant partager ce que vous voyez en Christ chez les autres. Voici avec Lui nous sommes changés en la même image d’un degré de gloire à un autre. C’est la dernière gloire, la gloire de la nouvelle alliance; Christ est la gloire de la nouvelle alliance; La différence n’est pas en Dieu, mais entre les médiateurs, et la différence dans la position que nous occupons à cause du Médiateur; nous sommes en Christ, le plaisir et la satisfaction de Dieu. Que le Seigneur nous donne le ministère qui émane d’une contemplation permanente et croissante de Cette plénitude en Christ.
IV - EXERCER LA CONDAMNATION ET EXERCER LA JUSTICE.
« Ayant donc cette espérance, nous jouissons d’une grande liberté pour parler et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d’Israël ne fixent pas leurs regards sur l’objectif de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour, le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il n’est pas retiré, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Car jusqu’à ce jour, lorsqu’on lit Moïse, le voile est jeté sur leurs coeurs, mais quand une personne se tourne vers le Seigneur, le voile est ôtée. Or le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur l’Esprit. » (II Corinthiens 3: 12-18)
« Lorsque Moïse eut achevé de leur parler, il avait un voile sur son visage. Quand Moïse se présentait devant l’Eternel pour Lui parler, il ôtait le voile jusqu’à sa sortie, et quand il sortait, il disait aux enfants d’Israël ce qui lui avait été ordonné. Les enfants d’Israël regardaient le visage de Moïse et voyaient que la peau de son visage rayonnait, et Moïse remettait le voile sur son visage jusqu’à ce qu’il soit à nouveau en présence de l’Eternel. » (Exode 34: 33-35)
Lors de notre dernière méditation, nous avons vu les deux aspects de la personne et de l’oeuvre de Christ. Le cas de Moïse est une autre illustration: quand il se trouvait en présence du peuple, Moïse jugeait nécessaire de mettre un voile sur son visage, mais quand il se trouvait en présence de Dieu pour Lui parler, il le faisait à visage découvert. Cette dualité représente bien la mort et la vie.
Comme ce passage de II Corinthiens le dit clairement, « l’exercice de la condamnation » et « l’exercice de la justice » sont au coeur du sujet. Cette épître est pleine de contrastes:
Tables de pierre / Tables du coeur (v.3)
La lettre tue / l’Esprit vivifie (v.6)
Sentence de mort (v.7) / Sentence de vie (v.8)
Etre dans la gloire / Abonder dans la gloire (v. 9)
Exercer la condamnation / Exercer la justice (v. 9)
Glorieux / Gloire excellente (v.10)
Au passé: « ce qui a été fait était glorieux » (v.11) « le voile » (v. 13)
Au présent: « ce qui demeure est glorieux » (v.11) « sans le voile » (v.18)
Ces comparaisons et ces contrastes sont accompagnés de beaucoup de détails. Tout repose sur les expressions « exercice de la condamnation et « exercice de la justice ». L’un est une sentence de mort, l’autre est une sentence de vie. L’un amène le jugement, l’autre rend possible une communion ouverte avec le Seigneur. C’est quelque chose qui doit être bien clair dans le coeur des enfants de Dieu.
Pourquoi fallait-il que Moïse, quand il était en contact avec le peuple, se retrouve du côté de la condamnation, du jugement et de la mort ? D’un autre côté, comment pouvait-il retourner dans la présence du Seigneur sans voile et vivre au sein de cette gloire, qui était mortelle pour le peuple ?
C’est impressionnant ! La gloire extraordinaire et merveilleuse de Dieu était là, et pourtant elle exerçait d’un côté une sentence de mort, mais Moïse lui pouvait se trouver en présence de cette gloire, le visage découvert, et rester en vie.
La réponse se trouve dans un autel. Quand Moïse est monté sur la montagne, la gloire du Seigneur s’est manifestée, une gloire terrible, et il a bâti un autel au pied de la montagne. Chaque fois qu’il montait, il passait par l’autel; il y avait toujours un autel entre l’entrée du parvis où s’assemblait le peuple, et le Lieu Très Saint où était le Seigneur. Cet autel faisait que la mort se changeait en vie. La gloire qui avait exercé jugement et condamnation, était devenue celle d’une communion bénie. Alors, on se demande: « Que signifie cet autel ? » Nous regardons au sang et au sacrifice: l’offrande du sang parfait, sans défaut et sans tâche qui a passé le test du regard divin , qui demeure éternellement. Ceci étant pourvu, la justice est faite. Si on peut s’en saisir et venir devant Dieu avec la valeur et la vertu de ce sacrifice, la mort est changée en vie, le jugement est changé en communion.
La relation à l’Autel.
L’Apôtre parle ensuite de l’exercice de la condamnation. Quelle que soit Son intention ou Son action, Dieu est toujours glorieux. La conséquence dépend de là où nous en sommes, de quel côté de l’autel nous nous tenons, à l’intérieur ou à l’extérieur des valeurs de l’autel par la foi.
Il est clair que, bien qu’ils soient le peuple de Dieu, ils vivaient dans l’incrédulité et ils sont morts dans l’incrédulité. Tout leur cheminement dans le désert est empreint d’incrédulité; malgré tous les moyens que Dieu avait mis à leur disposition. Leurs coeurs incrédules s’étaient endurcis et ils ne pouvaient vivre du bon côté de la bénédiction par la foi. Au lieu de connaître la délivrance et le salut, ils ont subi la condamnation et le jugement.
Ils avaient à disposition tous les sacrifices, tous les moyens de grâce, mais dans leurs coeurs ils ne voyaient plus ces choses de manière positive. C’est pourquoi c’était inéluctable: Dieu ne pouvait jamais construire sur une base de rites extérieurs, de pratiques et de performances. Dieu ne peut édifier quelque chose que sur un état intérieur.
Relisez les chapitres 24 à 34 de l’Exode et vous retrouverez les deux mouvements. Au départ, Moïse est monté sur la montagne et a reçu tout le modèle divin; Il est resté 40 jours sur la montagne, où il reçut la Loi, le modèle complet. Puis, en descendant de la montagne, il trouva le peuple qui adorait le veau d’or, ce qui devait attirer sur le peuple un jugement terrible. Puis, Moïse monta une deuxième fois sur la montagne et l’Eternel lui donna la Loi sur des tables de pierre, les Dix commandements, il redescendit avec la gloire de Dieu sur lui. Quand il se retrouva en face du peuple, ce dernier était dans un état d’absence totale de foi, de relation de coeur avec le Seigneur et d’attente d’une provision divine.
La gloire fut une marque de jugement et de mort sur eux, mais Moïse, lui, se trouvait sur un autre terrain, il était un médiateur et se tourna vers eux, mais il pouvait aussi se tourner vers le Seigneur.
Situé sur un autre fondement, il était médiateur; il avait une relation de coeur à coeur avec Dieu et comprenait le sens de l’autel et du sang. C’est la raison pour laquelle, il n’avait pas besoin de recouvrir son visage d’un voile et pouvait vivre en présence de cette gloire. Le voile n’était présent qu’à cause du peuple.
La sentence de condamnation existait à cause de l’absence de foi en ce que Dieu leur proposait et mettait à leur disposition: l‘offrande, l‘autel, le sang.
Une question de vie et de mort.
Il est étrange de constater que la Parole ne parle pas clairement et précisément d’une sentence de mort et d’une sentence de vie. Elle parle d’« exercice de la condamnation » et d’ « exercice de la justice »
La justice fait bien sûr référence à la vie et vice versa, la vie est en rapport avec la justice. Exercer la justice veut dire administrer la vie, être vivant le visage découvert, sans crainte d’une condamnation ou d’un jugement; cette vérité élémentaire est de la plus haute importance, une des bases de notre foi.
Le peuple de Dieu a besoin d’instruction solidement fondée sur la Vérité, de proclamation solennelle de la Parole, car recevoir un témoignage, une exhortation, un don spirituel, une parole de connaissance ou de prophétie ne suffit pas…
Aujourd’hui, un grand nombre d’enfants de Dieu sont incapables de tenir fermes et assurés, car leur fondement n’est pas solide. Leur relation avec Dieu est souvent émotionnelle, liée aux circonstances et quand leur fondement est frappé par les tempêtes de l’Ennemi, ils ne savent plus du tout où ils en sont.
Lorsque les sentiments et les émotions, les éléments superficiels de notre salut sont soumis à la pression de l’opposition, quand, par-dessus le marché, l’Ennemi envoie ses accusations contre nous, alors les vraies fondations se font jour et beaucoup sont ébranlés. Ce n’est pas qu’ils soient perdus, s’ils ont mis leur confiance dans le Seigneur, mais ils perdent la joie de leur salut. C’est pourquoi il nous est nécessaire d’être bien instruits dans la Parole.
Une chose doit être parfaitement sûre et claire dans notre esprit, dans notre coeur et dans notre pensée: cette vie, avec tout ce qu’elle a de sens, une vie de communion ouverte avec Dieu, une vie qui remporte la victoire sur la mort et abolit la condamnation, cette vie là est enracinée dans la justice, dans l’exercice de cette justice. Il nous est possible de dire en parfaite assurance et confiance devant Dieu: Ce que je suis en dehors de Christ est une chose, ce que je suis par l’union de la foi avec Christ fait que je suis juste de Sa propre justice, je ne peux être ni détruit ni sous la condamnation. Vous pouvez vous adresser à Dieu sur ce terrain, pourrait-on dire. Dieu nous incite à le mettre à l’épreuve sur cette base là…
Souvent, le Seigneur nous place dans des situations pour nous attirer sur ce terrain. C’est le cas d’Abraham lorsque Dieu lui annonçait qu’Il allait détruire les cités de la plaine, Abraham Le confronte en disant: « Vas-tu détruire le juste avec le méchant ? Loin de Toi cette manière de faire et de les considérer à un même niveau ! Le Juge de toute la terre fera-t-Il les choses avec justice ? » La réponse de Dieu fut: « Si c’est réellement le cas, Je ne pourrais pas le faire…le jugement ne peut tomber s’il existe un juste. » Nous lisons plus loin qu’ « il arriva que lorsque Dieu détruisit les cités de la plaine, Il se souvint d’Abraham et délivra Lot et sa famille de la destruction et du jugement. » (Genèse 19: 29).
Christ est la Justice de Dieu: « Il a été fait justice pour nous par Dieu… » En tant que justice, Il a détruit le jugement et la condamnation. Vous pouvez comprendre à quel point l’arme de défense extraordinaire qu’est la cuirasse de justice est efficace contre l’Ennemi. Le Seigneur insiste là-dessus car Satan fait des efforts incessants pour utiliser tout ce qui est possible pour nous détruire par la condamnation et le jugement. La foi au Seigneur Jésus nous permet de dire à un Dieu infiniment saint: « Par la foi, je suis juste comme Toi; c’est extraordinaire: Christ est la justice divine en moi. Et quelle justice ! Voyez un peu ! Quel mal peut affecter la justice de Dieu? La justice de Dieu sera universelle et triomphante, elle couvrira la terre comme l’eau couvre le fond des mers. Quelle puissance et quelle victoire !!
Le Sabbat de Dieu.
C’est à cause de Sa justice qu’il nous est possible d’être en communion bénie avec le Seigneur le visage découvert. Il n’est pas surprenant de voir à quel point Dieu met l‘accent sur le sabbat avec Israël. Notez dans ces chapitres d’Exode combien de fois il est parlé de sabbat. Le Sabbat est à la base de la plus grande force que nous puissions trouver dans notre relation avec le Seigneur.
Prenez par exemple la marche du peuple d’Israël autour de Jéricho:Ils ont fait tout le tour de la ville une fois chaque jour pendant 6 jours et le 7e jour, ils l’ont fait 7 fois de suite. Mis à part les sacrificateurs qui sonnaient de la trompette, le reste du peuple marchait en silence jusqu’à la septième fois le jour du sabbat où ils poussèrent tous de grands cris pendant que les trompettes retentissaient. On est loin de penser qu’un mouvement pareil allait provoquer une action aussi puissante.
A supposer que vous y soyez vous aussi: devant vous se dresse une puissante forteresse très bien défendue, tout y incarne la force invincible…alors imaginez une procession de gens qui avancent en silence et qui rentrent chez eux; pareil le jour suivant et ainsi de suite jusqu’au sixième jour et le septième jour, c’est le cas sept fois. Que se passe-t-il ? Vous constatez que rien ne se passe ! En apparence seulement, car si vous pouvez lire spirituellement , vous pouvez voir tout ce qui se produit derrière: une puissance terrifiante infiniment plus grande que le pouvoir et la puissance de cette forteresse; le silence s’achève en cris de victoire et la forteresse tombe à terre en s’effondrant sur elle-même.
Quelle puissance y était investie ? Laquelle ? Tout ce qui a été fait la semaine s’est concentré le dernier jour. Pourquoi le septième jour ? Parce que le septième jour, Dieu a tout accompli, Il a achevé toutes Ses Oeuvres et Il entre dans Son Repos. En entrant dans le Repos de Dieu par la foi, le plus grande puissance de cet univers se met en branle. La foi était opérationnelle jour après jour et le septième jour, c’est encore et toujours la foi.
Aucun travail spécifique n’a été entrepris: ils n’ont rien creusé sous la muraille, aucun moyen technique n’a été utilisé pour en venir à bout. Ils étaient tous dans un état de repos de la Foi et de tranquille assurance.
A ce moment là, ils n’étaient plus le peuple incrédule qui errait dans le désert, ils étaient de l’autre côté du Jourdain, un peuple croyant et obéissant en Dieu: l’Eternel leur disait de faire et ils y entraient et le faisaient par la foi; ils sont entrés dans le repos de Dieu. Il est absolument capital de comprendre et de reconnaître que le Sabbat a été précisément la porte ouverte pour la conquête du pays. Jéricho fut le chemin vers l’autel, tant au niveau du principe que de la méthode: le reconnaissez-vous ?
Quel est le sabbat de Dieu ? Dans la nouvelle création, Christ est le sabbat de Dieu, parce qu’en Christ, Dieu a accompli toutes Ses oeuvres et est entré dans Son repos. Cela demande une explication: Qu’est -ce qui donne à Dieu le repos ? Dieu a créé l’univers et Il est lié à Lui moralement, mais Il ne pouvait connaître aucun repos tant que justice n’était pas faite pour le monde; Il l’a fait Lui-même par la justice et par la nature de Son existence. Il a trouvé cette justice en Son Fils: Christ a obtenu la justice que Dieu lui demandait par la création nouvelle. Dieu l’ayant obtenue, Il entre dans Son repos. Christ est le Sabbat de Dieu et c’est une puissance immense.
Qu’est-ce que cela veut dire pour nous pratiquement ? Entrer dans le Repos de Dieu en Christ nous met en position inébranlable. C’est pourquoi l’ennemi cherchera toujours à voler notre repos, à ôter notre repos du coeur, en remettant en question notre position et notre relation avec le Seigneur; son objectif est de perturber notre repos de la foi. Nous disons que la foi est la victoire, mais la foi n’a rien d’abstrait, ni une simple projection de soi même pour croire que quelque chose qui n’existe pas, existe réellement. La foi a un objectif, une base; et la foi victorieuse est celle qui s’approprie et se repose sur la justice de Dieu en Christ. Tout est gagné par le repos de la foi.
Le Seigneur dit en langage simple: « Si seulement tu peux Me faire confiance et avoir confiance en mon intervention, que tu arrêtes de te faire du souci; si tu crois en Moi j’ai tout ce qu’il faut pour répondre à tout besoin ! Il y eut un temps où Je n’avais pas de fondement pour agir en ta faveur, mais maintenant, tu es fondé sur Christ et sur cette base Je peux pleinement agir… ta peur et ton anxiété n’ont plus de raison d’être. » Les soucis nous minent…une agitation secrète dans nos pensées, dans notre coeur, une profonde anxiété nous empêchent d’entrer dans le Repos.
Cela prend toutes sortes de formes: parfois lorsque le Seigneur nous montre une direction, nous ressentons que si nous ne la suivons pas tout de suite, nous ne la prendrons jamais. Nous ressentons que si nous ne nous y consacrons pas, alors tout peut partir en pièces; cela dépend tellement de nous !
Personne ne peut penser qu’il s’agit d’un appel à la passivité où on n’est plus concerné par les choses divines. Mais il est possible de les avoir à coeur et d’avoir la foi qu’elles vont s’accomplir. Une bonne partie de nos faiblesses, de nos échecs et de nos souffrances inutiles révèlent des secrets cachés, mais qui n’ont pas de rapport avec la foi confiante en Dieu. En effet, certaines personnes doivent prendre plus les choses à coeur, mais pour la plupart d’entre nous, le problème est ailleurs: ils pensent qu’il faut courir partout dans l’univers pour s’occuper de tout sinon rien ne va se faire !
Le sabbat guide beaucoup la vie et l’histoire d’Israël, parce qu’il représente tant au niveau de la justice. « Sortez et ramassez du bois, travaillez le jour du sabbat et vous mourrez » Par la justice, vous violez le fondement du repos de Dieu. Mais, observer le sabbat (personne ne le prendra littéralement comme un jour de la semaine qu’il faut observer), reconnaître Christ comme le Repos divin par la justice, observer et garder ce sabbat, c’est la Vie qui remporte la victoire sur la mort, car c’est une justice qui est indestructible.
Si nous nous séparons des valeurs de cet autel, nous nous plaçons sous la condamnation (dans II Corinthiens, c’est une question de coeur: « Dieu a brillé dans nos coeurs…Il y a mis des tables de chair, celles du coeur… »; mais, se tenir sur le fondement de la Justice de Dieu en Christ par la foi du coeur, implique la Vie, le visage découvert et demeurer dans la gloire.
« Mais nous tous qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire » (II Cor.3: 18)
Une partie importante de la gloire disparaît avec notre anxiété provoquée par le fait de satisfaire Dieu. Cela peut sembler étrange, mais c’est en exprimant cette anxiété que nous grandissons. Il n’y a pas d’autre issue pour notre sanctification, de manière pratique, que de la saisir en sachant que nous sommes déjà sanctifiés. Si vous luttez pour votre sanctification, vous ne l’atteindrez jamais. Si vous la saisissez par la foi, vous grandirez dans la sainteté. Ce n’est pas question de vous faire croire quelque chose qui n’existe pas, mais c’est l’oeuvre du Saint-Esprit: « nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, par le Seigneur l’Esprit. »
V- CHRIST, PUISSANCE POUR UN COMBAT NOUVEAU.
« L’ange de l’Eternel vint et s’assit sous le térébinthe d’Ophra, qui appartenait à Joas, et Gédéon son fils battait du froment dans le pressoir pour le soustraire aux Madianites. Et l’ange de l’Eternel lui apparut et lui dit: Vaillant guerrier, l’Eternel est avec toi ! Et Gédéon lui répondit: Hélas ! Mon Seigneur, si l’Eternel est avec nous, pourquoi donc toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont toutes ces merveilles que nos pères nous ont racontées en disant: l’Eternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Egypte ? Car maintenant l’Eternel nous a abandonnés et nous a livrés entre les mains des Madianites. Et l’Eternel tourna sa face vers lui et lui dit: Va avec la force que tu as et délivre Israël de la main des Madianites. N’est-ce pas Moi qui t’envoie ? » (Juges 6: 11-14)
« Tous les Madianites, les Amalécites et les fils de l’Orient se rassemblèrent, ils passèrent le Jourdain et campèrent dans la vallée de Jizréel. Et l’Esprit de l’Eternel revêtit Gédéon; il sonna de la trompette et les Abiézérites s’assemblèrent pour le suivre. » (Juges 6: 33-34)
Juges chapitre 7: 1-25.……
« Gédéon, étant arrivé au Jourdain, le passa, mais les 300 hommes qui étaient avec lui, étaient fatigués, et cependant ils poursuivaient l’ennemi…..Et les hommes d’Israël dirent à Gédéon: Règne sur nous, toi, ton fils et le fils de ton fils, car tu nous a délivrés de la main des Madianites. Mais Gédéon leur répondit: Je ne dominerai point sur vous, ni mon fils ni le fils de mon fils; c’est l’Eternel qui dominera sur vous. » (Juges 8: 4; 22-23)
« Nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité; en perplexité, mais non sans espérance; persécutés mais non abandonnés, abattus mais pas entièrement perdus; nous portons toujours en notre corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car, nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle, de sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous. Mais ayant le même esprit de foi, selon qu’il est écrit: J’ai cru c’est pourquoi j’ai parlé; nous aussi nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons, sachant que celui qui a ressuscité Jésus, nous ressuscitera aussi par Jésus, et nous fera comparaître avec vous.
Car toutes ces choses sont pour vous, afin que cette grâce se multipliant, abonde en actions de grâce d’un grand nombre pour la gloire de Dieu. C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et si notre homme extérieur se détruit, l’homme intérieur se renouvelle jour après jour; car notre légère affliction du temps présent produit en nous le poids éternel d’une gloire souverainement excellente; puisque nous ne regardons pas aux choses visibles, mais aux invisibles; car les choses visibles sont temporaires, mais les choses invisibles sont éternelles.» (II Corinthiens 4: 7-18)
Il n’y a aucun doute que Gédéon ait traversé l’esprit de Paul au moment d’écrire sa deuxième lettre aux Corinthiens, et la brève allusion à Gédéon reste comme le dépôt d’un modèle érigé en principe spirituel. En considérant ces passages, nous découvrons qu’ils sont tous un autre aspect de la révélation de la gloire de Dieu sur la face de Christ; Nous verrons alors que Christ est la puissance pour un combat nouveau.
En se projetant à l’époque de Gédéon, beaucoup d’éléments ne sont pas évoqués et nous devrons avoir quelques grandes lignes d’instruction. Nous n’avons pas le temps d’évoquer ici la signification des Madianites, des Amalécites et des fils d’Orient. Nous nous contenterons de préciser qu’ils représentent les forces opposées à la pureté du témoignage du Seigneur. Ce sont les ennemis qui prennent peu à peu l’ascendant sur un peuple dont le niveau de vie spirituelle est en déclin continuel. Ce fut le cas de l’époque des Juges: à cause du niveau spirituel très bas, des forces antagonistes prirent le dessus et entraînèrent le peuple de Dieu dans la servitude. Parmi ces forces, il y avait les Madianites, les Amalécites et les fils d’Orient.
1) La corruption du témoignage.
La première chose à constater chez ces peuples: ils parlent d’un mélange élaboré entre une vision positive de ce qui est mauvais et méchant, qui n’a aucun rapport avec Dieu, et des éléments qui ont un rapport plus ou moins direct avec les choses de Dieu. Les Amalécites, par exemple, n’avaient aucune relation naturelle directe avec Israël, au contraire du peuple de Madian qui est né d’une relation entre Abraham et Kéturah, d’où une certaine connexion historique avec les choses de Dieu. Ces deux choses, l’une en relation avec les choses de Dieu associée avec quelque chose complètement en dehors de Dieu, constituaient une force unie pour détruire le témoignage et le mettre sous le joug de la captivité.
Il en est généralement ainsi : il est peu fréquent que l’ennemi exerce directement sa domination sur le peuple de Dieu; il agit plutôt par le moyen d’une alliance avec quelque chose qui existe déjà traditionnellement, mais jamais en communion à 100 % avec Dieu. On remarquera que ces forces combinées avaient toujours comme but de priver le peuple de Dieu de sa subsistance; Gédéon cherchait du froment et du blé entre les murailles de la ville pour les leur cacher. Ils cherchaient à empêcher l’approvisionnement de nourriture du peuple de Dieu, ce qui a aussi un sens dont nous ne parlerons pas ici. Donc, l’enjeu du conflit est le témoignage pur et vrai d’Israël, qui constitue un problème pour ses ennemis. La question est donc la pureté et la plénitude du témoignage du peuple de Dieu et c’est contre lui que les forces antagonistes se déchaînent.
Ce qui est à retenir c'est la manière dont la puissance de Dieu se manifeste dans Sa gloire au milieu d’un témoignage pur et vrai ou, autrement dit, comment la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu peut être restaurée en période de déclin spirituel, par quels moyens et comment la puissance de Dieu se manifeste par une démonstration de la connaissance de Sa Gloire.
2) Choix et préparation de l’instrument de restauration.
Ayant fait le tour de la question, nous pouvons analyser à présent l’allusion faite par Paul à Gédéon, en tant qu’instrument de Dieu. Tout d’abord, nous retenons l’opinion que Gédéon avait de lui-même, ce qu’il était par nature: « je suis le plus petit de la maison de mon père. » C’était suffisant: il était le plus petit mais fidèle. Si vous êtes fidèle en étant le moindre, Dieu a le regard sur vous en rapport avec l’objectif précieux qu’Il a pour Lui-même. La fidélité est ce qui fait qu’un homme est grand au regard de Dieu et pas en lui-même.
Pour Sa part, Dieu peut dire à un tel homme: « Le Seigneur est avec toi, homme puissant et valeureux ! » Ce n’est pas à cause de ce que l’homme est par lui-même; c‘est la valeur qui lui est attribuée à cause de sa constance et de sa fidélité à la pensée et à la volonté de Dieu, au témoignage divin: une attitude fidèle bien que cachée, reliée à la volonté de Dieu pour son peuple.
Considérons l’armée de Gédéon: elle passe brutalement de 32.000 à 10.000; puis, d’un revers de la main, elle est réduite de 10.000 à 300. Gédéon qui n’avait aucune confiance en lui, avait à sa disposition 32.000 hommes. Il aurait pu prendre de l’assurance, de la force et de la puissance avec une telle armée; il aurait pu ressentir que cette situation pouvait lui profiter. Mais Dieu, d’un seul coup, en retira 22.000. Pourtant, avec 1.000 hommes, ça pouvait aller très loin ! Le Seigneur leva sa main à nouveau et Gédéon se retrouva avec 300 hommes seulement. Gédéon savait alors que ce ne pouvait être que l’oeuvre du Seigneur: ce ne fut ni un accident, ni un malheur, ni une catastrophe; c’était le Seigneur, et parce que Gédéon le savait bien, il alla de l’avant et ne renonça point.
Le canal qu’il représentait avait été purifié tout d’abord d’un coeur partagé, puis de tout intérêt personnel: lorsqu’un homme est à genoux et qu’il reste humble, son attitude n’est plus de faire quoi que ce soit pour lui-même mais pour la gloire de Dieu. Gédéon s’est tenu prêt en reniant tout intérêt personnel à satisfaire. Avec lui, 300 hommes restaient sur pied: ils s’étaient simplement courbés et agenouillés pour laper l’eau comme des chiens et ils n‘avaient rien à montrer ou à défendre qui puisse glorifier la chair, humainement plus rien dont ils auraient pu se vanter. Ils n’étaient plus que 300 pour affronter les Madianites, les Amalécites et les fils d’Orient, semblables à des sauterelles au sein d’une multitude d’hommes et de chameaux, innombrables comme le sable de la mer !
Le seul fondement qui tienne dans une telle situation: la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu. L’infinie grandeur de la puissance revient à Dieu seul et pas à nous ! La gloire de la chair est totalement écartée…
Les armes de notre combat.
Elles nous sont indiquées plus loin par l’équipement de l’armée de Gédéon: des instruments terrestres avec des lampes à l‘intérieur, une épée et une trompette. L’équipement est fragile :
- une lumière alimentée par l’huile de l’Esprit, une illumination intérieure,
- une lumière alimentée par l’huile de l’Esprit, une illumination intérieure,
- la Parole de Dieu, l’épée de l’Esprit,
- la parole de leur témoignage, la trompette.
Et quelque chose en plus: un pain d’orge qui occupait une grande place dans tout ce drame! Revenons maintenant à la deuxième épître aux Corinthiens et examinons ce que Paul dit à propos de Gédéon: « Mais nous avons ce trésor dans des vases d’argile fragile afin que l’excellence de la puissance vienne de Dieu et non de nous. » (II Cor. 4: 7)
Des trésors dans des vases de terre: quels sont ces vases ?
« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage et alors même que notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. » (II Cor. 4: 16)
L’être extérieur décline et diminue: « Nous savons que si cette tente, notre demeure terrestre, est détruite, nous avons dans les cieux un édifice divin, une maison éternelle, qui n’est point faite de mains d’homme. » (II Corinthiens 5: 1)
Très clairement, les vases de Gédéon, spirituellement parlant, sont de frêles corps humains. La lampe et la lumière: Dieu éclaire nos coeurs: « La lumière luira dans les ténèbres; elle brille dans nos coeurs pour apporter la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ. » La lampe représente l’illumination de Dieu dans nos coeurs par Son Esprit.
L’épée: Paul la décrit clairement:
« Car nous ne déformons (falsifions) pas la Parole de Dieu, comme beaucoup le font, mais nous parlons avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Christ. » (II Cor. 2: 17)
« Nous avons rejeté les choses honteuses et malhonnêtes qui se font en secret…mais nous nous recommandons nous-mêmes auprès de toute conscience d’homme devant Dieu, par la manifestation de la vérité. » (II Cor. 4: 2)
L’épée représente la Parole de Dieu. La trompette: elle représente la parole de notre témoignage.
« Car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons Jésus Christ le Seigneur, et pour nous, nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus; » (II Cor. 4: 5)
Sonnez haut, fort et loin de la trompette, Jésus Christ est Seigneur !
Le pain d’orge: il est toujours un symbole de la résurrection et Christ au travers de la puissance de sa résurrection surpasse tout !
« Nous nous regardions nous-mêmes comme condamnés à mort, afin que nous n’ayons point confiance en nous, mais en Dieu qui ressuscite les morts. » (II Cor. 1: 9)
« Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi par Jésus, et nous fera comparaître avec vous. » (II Cor. 4: 14)
Christ, par Sa puissance de résurrection est suffisant pour surmonter tous les problèmes des Madianites, des Amalécites et des fils d’Orient. Quel était le rôle de ce pain d’orge ? C’est Christ en nous dans Sa vie de résurrection: « Si l’Esprit qui a ressuscité Jésus d’entre les morts demeure en vous, Celui qui ressuscita Jésus Christ de la mort animera aussi vos corps mortels par Son Esprit demeurant en vous. » Le pain d’orge c’est la puissance de résurrection.
La poursuite de l’ennemi: malgré le découragement, Gédéon et ses hommes continuèrent à avancer et à poursuivre l’ennemi. Paul nous dit à ce propos:
« Pour cette raison, nous ne perdons pas courage, mais, bien que notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. » (II Cor. 4: 16)
Le renouveau intérieur par Christ dans Sa vie ressuscitée.
« Celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu qui nous a aussi donné les arrhes de Son Esprit. » (II Cor. 5: 5)
Paul couvre tout ce terrain sur Gédéon, il reprend chaque élément et affirme que la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ, est destinée pour nos coeurs par le moyen de la révélation. Quelle en fut la conséquence pour Gédéon ? Gédéon et ses 300 hommes nettoyèrent le terrain, brisèrent la tyrannie du Méchant, délivrèrent le peuple de Dieu, le placèrent en position d’autorité, au niveau où la gloire de Dieu leur fut une fois de plus révélée.
Le point le plus important fut celui de l’autorité de Dieu. Israël vint à Gédéon et dit: « Domine sur nous, toi, ton fils et le fils de ton fils également. » Mais Gédéon répliqua: « Ce n’est pas moi, mais c’est Dieu qui dominera sur toi. » « Nous ne nous prêchons point nous-mêmes, mais Christ Jésus le Seigneur. » dit l’Apôtre.
Christ, puissance de Dieu dans un vase de terre.
La révélation de Christ en nous constitue la puissance de Dieu pour ce combat nouveau de restauration et d’établissement d’un témoignage pur et vrai du Seigneur Lui-même au sein de Son Peuple. Oh, quel combat! Si vous n’êtes fidèles qu’à une partie du témoignage, vous n’aurez pas à affronter un tel conflit. Si vous vous écartez ne serait ce que d’une ligne de ce témoignage, vous n’aurez pas à subir une telle extraordinaire pression, même si vous en aurez une partie. Mais, si conformément au plan de Dieu, vous êtes un instrument, individuellement et collectivement, lié à Son Témoignage de plénitude et de pureté, sans aucun compromis, alors vous serez lancés dans une terrible guerre. La bataille fera rage. Toute la puissance des ténèbres sera concentrée pour empêcher cette restauration. Aucun doute là-dessus: il en a toujours été ainsi.
Paul est un homme qui s’est consacré à la plénitude du témoignage. Il ne pouvait y avoir aucun témoignage partiel avec lui. D’autres auraient pu aller jusqu’à un certain point, en restant sur le terrain juif, sans être de ceux qui vont jusqu’au bout, mais Paul ne serait jamais resté à un niveau plus bas que celui de la plénitude du témoignage du Seigneur Jésus. Résultat: ce qu’on peut lire dans le premier chapitre: « Nos afflictions que nous avons subies en Asie…Pressés au-delà de toute mesure…nous désespérions de garder la vie…la sentence de mort était au dessus de nos têtes…les souffrances de Christ abondent en nous.. » Le brisement, le dépouillement, au sens spirituel, furent aussi récurrents que pour Gédéon, tout cela à cause de ses convictions: une plénitude, une sainteté, une pureté, un témoignage de l’absolue Seigneurie de Jésus-Christ dans l’Eglise qui est Son Corps, et dans l’univers.
Ainsi la conséquence était le conflit.
Comment Dieu remportera-t-Il la victoire ? Pour que Dieu triomphe dans une telle situation, il Lui faut toute la place et, dans ce but, Il permet le dépouillement et la souffrance. Il enlève toute racine de glorification charnelle et amène notre vase à une grande fragilité. L’Apôtre a perçu le sens de tout cela. Comme Gédéon, il savait que c’était l’oeuvre du Seigneur: brisement, vide, affaiblissement, dépouillement qu’il résume ainsi: « Nous portons ce trésor dans des vases de terre. »
C’est délibéré de la part de Dieu, ce n’est ni par hasard ni par accident. Dans Sa pensée, Dieu a un objectif bien défini. « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’infinie grandeur de la puissance soit attribuée à Dieu et pas à nous. » C’est ainsi que vient la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu: par un chemin de souffrance et de conflit, mais un moyen par lequel Christ intervient dans l ‘infinie grandeur de la puissance de Dieu pour Le connaître dans Son Autorité.
Nous devrions être consolés, encouragés, même si ce sont des situations qui ne plaisent pas du tout à la chair, car il est vrai que nous devrions être dans la crainte de sombrer à cause d’une telle situation. Mais, comme Paul, détournons nos regards de ce que l’on voit, dans la perspective de l’invisible et de l’éternité que toute cette affliction est légère car elle ne dure qu’un temps et qu’elle oeuvre en vue d’un poids éternel de gloire excellente. C’est de cette manière que la pleine gloire de Dieu va se manifester à travers nous.
Comment les forces du mal vont-elles prendre en compte l’impact de Christ à présent ? Par des gens qui comptent, des gens puissants, des gens considérés comme importants ? Non, jamais ! Si d’aventure ils étaient quelque chose en eux-mêmes, Dieu leur a apporté des douleurs pour leur faire comprendre que par eux-mêmes ils ne sont rien. Prenez le cas de Paul quand il écrivit cette épître et demandez lui quelle valeur naturelle il pourrait mettre en avant dans sa vie, il vous répondrait qu’il n’en tient aucun compte. En même temps, vous l’entendrez vous dire: « Notre être intérieur se renouvelle jour après jour »
Bien que Paul ait traversé toutes ces souffrances et qu’il ait enduré des choses au point de se retrouver aux portes de la mort, il n’a jamais été retranché, il n’est jamais mort; il a donné sa vie mais sa vie ne lui a jamais été ôtée. Lorsqu’est venu le temps pour Paul de quitter la scène et le service, il a dit: « J’ai achevé ma course; j‘ai été offert en libation et le temps de mon départ est proche… » Cet homme avait assumé l’offrande qu’il était devenu; comme son maître, il pouvait dire: « Personne ne me prend la vie mais je la donne de moi-même »: dans ce contexte, il s’agit de la révélation de la gloire de Dieu, de la puissance de vie de résurrection du Seigneur.
Face à la glorieuse révélation de ce qu’est Christ, l’ennemi est réduit à néant et détruit. Voila la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Jésus Christ dans nos coeurs…voila le
trésor dans le vase fragile.
Que le Seigneur fasse de tout cela une réalité, ni une méditation ni un objet de contemplation, mais ce qui nous rend inébranlables dans notre foi: Christ, notre Vie.
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Traduction française: Jean-Marc TOURN (2010) T.A.S.
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