samedi 17 décembre 2011

LA CONVERSION DE CORNEILLE

1   Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne.
2 Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement.
3  Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit : Corneille !
4  Les regards fixés sur lui, et saisi d'effroi, il répondit : Qu'est–ce, Seigneur ? Et l'ange lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s'en est souvenu.
(4 Et, fixant les yeux sur lui et étant tout effrayé, il dit : « Qu’est-ce, Seigneur ? Et il lui dit : « Tes prières et tes aumônes sont montées pour  mémorial devant Dieu. (version Darby)

    Corneille était un homme qui craignait Dieu. C’était un ‘’craignant Dieu’’. Il était appelé ainsi par les Juifs car il priait le Dieu des Juifs, mais il n’était pas circoncis. Ces personnes, comme Corneille, reconnaissaient le Dieu des Juifs comme le véritable Dieu, mais ils ne s’étaient pas fait circoncire et donc avait gardé le statut de païens pour les Juifs.
    Les prosélytes, par contre, étaient des païens convertis au judaïsme et rattachés au peuple Juif par la circoncision, un bain de purification et un sacrifice au temple. Ils étaient ‘’spirituellement’’ nouveau-nés, selon l’expression rabbinique. Toutefois, ils n’étaient pas Juifs à part entière. Ils étaient soumis à des limitations juridiques, mais ils étaient tenus d’observer toute la loi.
    Donc, Corneille a le statut de païen bien que craignant le Dieu des Juifs et ayant une vie conforme à sa foi en l’Eternel. L’ange lui apparaît et affirme que ses prières et ses aumônes sont montées pour mémorial devant Dieu. Cette expression est très importante et elle nous mène dans le livre de la loi, au troisième écrit, le Lévitique.
    Qu’est-ce que ce mémorial ? Nous trouvons la définition dans le chapitre deux du Lévitique. C’est la description d’une personne qui veut amener des produits de la terre à l’Eternel. De la farine, des galettes cuites ou rôties, les prémices de récolte, etc. Celui qui venait au temple pour ces offrandes, ce mémorial, était déjà sous la bénédiction du sacrifice perpétuel du matin et du soir. Il était sous le sang du sacrifice et pouvait s’approcher de Dieu pour son mémorial. Une personne qui pouvait s’approcher de Dieu en ayant soin de se garder pure selon la loi.

    Il y avait différentes sortes d’offrande comme mémorial :
--l’offrande de la gerbe d’orge, apportée le deuxième jour de Pâques. C‘est la  gerbe des prémices. Christ est ces prémices.
--l’offrande des deux pains levés à la Pentecôte
--le pain de proposition constitué des douze pains, placés tous les vendredis sur la table à cet effet dans le temple.
--l’offrande journalière par le grand prêtre du pain non levé.
--l’offrande de dédicace du prêtre, apportée le premier jour de son entrée en service dans le temple. 
--l’offrande de libation apportée par une personne au nom de toute la communauté.
--l’offrande de la farine d’orge de l’épouse suspectée d’infidélité
--l’offrande du pécheur.
--l’offrande des grains volontaires apportée par des personnes.
   
 (l’explication de ces offrandes est tirée du ‘’dictionnaire encyclopédique du judaïsme’’ édition Cerf/Robert Laffont )   

    Seul, le peuple de Dieu pouvait amener ces offrandes dans le temple. Il était impossible pour un non-Juif de pénétrer dans ce lieu sacré. Les prières et les aumônes de Corneille le païen sont montées en mémorial à Dieu. Il n’était pas allé au temple car l’entrée lui était interdite, mais, l’Éternel regarde au cœur. Celui de Corneille était semblable à l’autel d’airain sur lequel ‘’fumaient’’ ces offrandes et ses prières sont montées vers Dieu en mémorial. Corneille avait une vie exemplaire, ainsi que toute sa maison. Sa vie était devenue cet autel qui faisait monter vers Dieu prières et aumônes. Le Seigneur a reçu son offrande de mémorial favorablement et le salut pour lui est sa maison va se réaliser. L'Éternel regarde au cœur ! Nous le savons tous ! Le cœur de Corneille est tourné vers l’ Éternel. Son cœur est semblable à cet autel d’airain d’où monte ce parfum d’une agréable odeur pour l’Éternel, un encens d’adoration.
    C’est la piété de ce ‘’craigant-Dieu’’ qui va permettre l’ouverture de la bonne nouvelle du salut aux païens. Tous ceux qui avaient quitté Jérusalem à cause de la persécution survenue après la lapidation d’Etienne allèrent jusqu ‘en Phénicie, à Chypres et à Antioche. Ils n’annonçaient la parole à personne d’autre qu‘aux Juifs. (Actes 11.19) Certains ont,  malgré tout, annoncé la bonne nouvelle aux Grecs. La main du Seigneur était avec eux et grand fut le nombre de ceux qui crurent et se convertirent au Seigneur. (Actes 11.21)
     C’est dans ce contexte que se situe la conversion de Corneille. Les œuvres et les prières de Corneille étaient le fruit de ‘’sa terre’’, c’est-à-dire de lui-même. Elles ne pouvaient qu’être agréées de Dieu car elles provenaient d’un cœur d’adorateur pour le Seigneur et de compassion pour le peuple. Voilà ce que nous pouvons dire du cœur de Corneille.

    Nous allons, à présent regardé l’attitude et le cœur de Pierre. Ces choses ont été écrites pour notre instruction, mais pas pour juger ce qu’a fait notre frère Pierre dans ce contexte.
   
    Lisons quelques versets de ce chapitre 10 des Actes, si instructifs pour nous :

9…….Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier.
10  Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase.
11  Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait vers la terre,
12  et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel.
13  Et une voix lui dit : Lève–toi, Pierre, tue et mange. (littéralement immole)
14  Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur.
15  Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé.
16  Cela arriva jusqu’à trois fois ; et aussitôt après, l’objet fut retiré dans le ciel.

    Pierre se trouve sur la terrasse et pendant son moment d’intimité avec le Seigneur, il tombe en extase et cette nappe apparaît. La réaction de Pierre est surprenante et même incroyable. Je ne me permets pas de juger ce frère, loin de moi cette pensée, mais par sa réaction, nous avons des choses très précieuses à comprendre pour nos vies.
    Pierre a reçu du Seigneur les clés du royaume (Mathieu 16.19) Il a ouvert le ciel aux Juifs par la toute première prédication de l’Evangile que nous trouvons dans Actes 2. Ce jour-là, trois mille ont reçu la Parole est se sont convertis. Ici, le Seigneur prépare son cœur de Juif bien trempé à accepté l’inacceptable pour un Juif pieux, car Pierre est encore sous la pression de la loi. Nous le voyons dans sa réaction à cet ordre du Seigneur, au sujet de cette vision. C’est très important. Essayons de comprendre
     Lorsque la voix dit à Pierre ‘’tue et mange !’’ Pierre réagit aussitôt en Juif suivant la loi et non comme un vrai disciple de Christ. Paul, n’a pas connu le Seigneur dans son humanité, comme Pierre, lorsqu’Il était sur terre. Il a eu la révélation du Fils par Dieu, Ce grand rabbin, docteur de la loi a su que les prescriptions de la loi étaient devenues caduques. Il s’agit des prescriptions alimentaires, des préceptes, fêtes, etc. Ces choses-là étaient finies ! Pierre n’a pas vraiment compris cela. Il lui manquait la révélation de Christ reçue par Paul à sa conversion. ‘’Il connaissait encore le Seigneur selon la chair’’ (2Corinthiens 5.16)  
    Ce verbe tuer s’emploie spécialement pour les victimes qu’on immole en sacrifice. La version Chouraqui et celle de Jérusalem traduisent ce verbe : ‘’immoler’’. Cette voix venant du ciel exige un sacrifice de communion. Ce mot communion a donné des traductions variées : sacrifice de paix ou de prospérité, d’actions de grâces, de conclusion, de rémunération etc. Ces sacrifices étaient appelés ainsi car une partie était réservée à l’Eternel (la graisse, les rognons, le foie), une autre partie était pour les prêtres qui officiaient et la plus grande portion était mangée par l’adorateur, sa famille et ses amis. 
    Ils se réjouissaient devant l’Eternel car ils mangeaient à la table de Dieu. Ils communiaient avec leur Dieu et étaient en paix en jouissant de Sa présence. Seules les bêtes pures selon la loi étaient agréées pour être immolées. Les bêtes impures ne pouvaient pas être présentées en sacrifice de communion ou pour tout autre sacrifice.
    Pierre réagit en conformité à la loi de Moïse, en refusant cette injonction de la voix. Ce qui est étonnant c’est sa réponse ‘’Non Seigneur !’’ Il a reconnu qui est celui qui lui ordonne ce sacrifice, mais il refuse de lui obéir ! La loi de Moïse est plus forte, dans son cœur, que la voix du Seigneur. Il ne peut pas imaginer une seule seconde d’immoler un serpent ou une bête impure pour s’asseoir à la table du Seigneur, manger et se réjouir en sa présence ! Il n'a pas non plus la réaction spirituelle de prendre cet ordre.
    Lorsqu’il se retrouve dans la maison de Corneille, il comprend, enfin, ce qui lui demandait le Seigneur. Il a appris ce que lui a enseigné son Seigneur par la vision de cette nappe lorsqu’il déclare :

28  Vous savez, leur dit–il, qu'il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui ; mais Dieu m'a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.
29  C’est pourquoi je n’ai pas eu d’objection à venir, puisque vous m’avez appelé ; je vous demande donc pour quel motif vous m’avez envoyé chercher.

    Puis, nous lisons que le Saint-Esprit est tombé sur ces païens pendant le témoignage de Pierre. C’est Dieu qui prend l’initiative, c’est Lui et Lui seul qui sauve. Il a demandé à Pierre de prêcher la bonne nouvelle, mais seul, le Seigneur sauve. Nous sommes des instruments entre ses mains et Il sait comment agir à partir de notre témoignage pour mener ces personnes au salut. Lorsque le Saint-Esprit tombe sur ces païens, ils se mettent à parler en langues ! Le sacrifice de Pierre est agréé ! Les croyants circoncis et Pierre en sont très étonnés !
    Pierre a vite compris et sa réaction est immédiate : ‘’Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit ?’’  

    Dieu a agréé ce sacrifice de communion qui consistait à entre chez des païens et leur annoncer la bonne nouvelle. Pierre et les autres ont mangé avec le Seigneur ce sacrifice de communion. Jésus n’a-t-il pas dit aux disciples dans Jean 4.31 : ‘’J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.’’  Sa nourriture, dans ce contexte a été de toucher le cœur de la Samaritaine par Ses paroles. Jésus était Lui-même le sacrifice de communion pour cette Samaritaine. Il lui a donné à manger les paroles de vie, les Siennes, la Sienne !
    Il explique à ses disciples ce qu’Il a voulu dire par cette parole :

Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’as envoyé et d’accomplir son œuvre. (verset 34)

        Le retour à Jérusalem est moins glorieux ! Les croyants circoncis, donc les Juifs convertis, lui reprochent d’être entré chez des incirconcis et d’avoir mangé avec eux ! (Actes 11.1-2) Que les païens se convertissent et qu’ils soient baptisés ne provoquent pas de réactions par ces hommes ! Ils ne se réjouissent même pas du salut de ces personnes que le Seigneur a touchées ! Par contre, ces Juifs reprochent à Pierre et ceux qui étaient avec lui d’être entrer chez ces païens et surtout d’avoir mangé avec eux. Ils se sont souillés ! Selon la loi, bien sûr. Pierre est obligé de se justifier et alors seulement les Juifs convertis se sont calmés et ont glorifié Dieu qui a aussi accordé la repentance aux païens ‘’afin qu’ils aient la vie’’ !

    Ces choses ont été écrites pour notre instruction et nous faire comprendre que souvent nous pouvons réagir avec notre culture chrétienne, comme ces circoncis. Nous pouvons passer à côté de ce que le Seigneur veut nous apprendre dans des circonstances similaires à ce qui est relaté lors de la conversion de Corneille.      

jcb

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