1 Il y avait à Césarée un homme nommé
Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne.
2 Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa
maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu
continuellement.
3 Vers la neuvième heure
du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui,
et qui lui dit : Corneille !
4 Les regards fixés sur
lui, et saisi d'effroi, il répondit : Qu'est–ce, Seigneur ? Et l'ange
lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il
s'en est souvenu.
(4 Et, fixant les yeux sur lui et étant tout
effrayé, il dit : « Qu’est-ce, Seigneur ? Et il lui dit :
« Tes prières et tes aumônes sont montées pour mémorial devant Dieu. (version Darby)
Corneille était un homme qui craignait Dieu.
C’était un ‘’craignant Dieu’’. Il était appelé ainsi par les Juifs car il
priait le Dieu des Juifs, mais il n’était pas circoncis. Ces personnes, comme
Corneille, reconnaissaient le Dieu des Juifs comme le véritable Dieu, mais ils
ne s’étaient pas fait circoncire et donc avait gardé le statut de païens pour
les Juifs.
Les prosélytes,
par contre, étaient des païens convertis au judaïsme et rattachés au peuple
Juif par la circoncision, un bain de purification et un sacrifice au temple.
Ils étaient ‘’spirituellement’’ nouveau-nés, selon l’expression rabbinique.
Toutefois, ils n’étaient pas Juifs à part entière. Ils étaient soumis à des
limitations juridiques, mais ils étaient tenus d’observer toute la loi.
Donc, Corneille a le statut de païen bien que
craignant le Dieu des Juifs et ayant une vie conforme à sa foi en l’Eternel.
L’ange lui apparaît et affirme que ses prières et ses aumônes sont montées pour
mémorial devant Dieu. Cette expression est très importante et elle nous mène
dans le livre de la loi, au troisième écrit, le Lévitique.
Qu’est-ce que
ce mémorial ? Nous trouvons la définition dans le chapitre deux du
Lévitique. C’est la description d’une personne qui veut amener des produits de
la terre à l’Eternel. De la farine, des galettes cuites ou rôties, les prémices
de récolte, etc. Celui qui venait au temple pour ces offrandes, ce mémorial,
était déjà sous la bénédiction du sacrifice perpétuel du matin et du soir. Il
était sous le sang du sacrifice et pouvait s’approcher de Dieu pour son
mémorial. Une personne qui pouvait s’approcher de Dieu en ayant soin de se
garder pure selon la loi.
Il y avait
différentes sortes d’offrande comme mémorial :
--l’offrande de la gerbe d’orge, apportée le deuxième jour
de Pâques. C‘est la gerbe des prémices.
Christ est ces prémices.
--l’offrande des deux pains levés à la Pentecôte
--le pain de proposition constitué des douze pains, placés
tous les vendredis sur la table à cet effet dans le temple.
--l’offrande journalière par le grand prêtre du pain non
levé.
--l’offrande de dédicace du prêtre, apportée le premier
jour de son entrée en service dans le temple.
--l’offrande de libation apportée par une personne au nom
de toute la communauté.
--l’offrande de la farine d’orge de l’épouse suspectée
d’infidélité
--l’offrande du pécheur.
--l’offrande des grains volontaires apportée par des
personnes.
(l’explication
de ces offrandes est tirée du ‘’dictionnaire encyclopédique du judaïsme’’
édition Cerf/Robert Laffont )
Seul, le peuple de Dieu pouvait amener ces offrandes dans le
temple. Il était impossible pour un non-Juif de pénétrer dans ce lieu sacré.
Les prières et les aumônes de Corneille le païen sont montées en mémorial à
Dieu. Il n’était pas allé au temple car l’entrée lui était interdite, mais,
l’Éternel regarde au cœur. Celui de
Corneille était semblable à l’autel d’airain sur lequel ‘’fumaient’’ ces
offrandes et ses prières sont montées vers Dieu en mémorial. Corneille avait
une vie exemplaire, ainsi que toute sa maison. Sa vie était devenue cet autel
qui faisait monter vers Dieu prières et aumônes. Le Seigneur a reçu son
offrande de mémorial favorablement et le salut pour lui est sa maison va se
réaliser. L'Éternel regarde au cœur ! Nous le savons tous ! Le cœur
de Corneille est tourné vers l’ Éternel. Son cœur est semblable à cet autel
d’airain d’où monte ce parfum d’une agréable odeur pour l’Éternel, un encens
d’adoration.
C’est la piété de ce ‘’craigant-Dieu’’ qui va permettre
l’ouverture de la bonne nouvelle du salut aux païens. Tous ceux qui avaient
quitté Jérusalem à cause de la persécution survenue après la lapidation
d’Etienne allèrent jusqu ‘en Phénicie, à Chypres et à Antioche. Ils
n’annonçaient la parole à personne d’autre qu‘aux Juifs. (Actes 11.19) Certains
ont, malgré tout, annoncé la bonne
nouvelle aux Grecs. La main du Seigneur était avec eux et grand fut le
nombre de ceux qui crurent et se convertirent au Seigneur. (Actes 11.21)
C’est dans ce
contexte que se situe la conversion de Corneille. Les œuvres et les prières de
Corneille étaient le fruit de ‘’sa terre’’, c’est-à-dire de lui-même. Elles ne
pouvaient qu’être agréées de Dieu car elles provenaient d’un cœur d’adorateur
pour le Seigneur et de compassion pour le peuple. Voilà ce que nous pouvons
dire du cœur de Corneille.
Nous allons, à présent regardé l’attitude et le cœur de Pierre.
Ces choses ont été écrites pour notre instruction, mais pas pour juger ce qu’a
fait notre frère Pierre dans ce contexte.
Lisons quelques versets de ce chapitre 10 des Actes, si
instructifs pour nous :
9…….Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure,
pour prier.
10 Il eut faim, et il voulut manger. Pendant
qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase.
11 Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable
à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait
vers la terre,
12 et où se trouvaient tous les quadrupèdes et
les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel.
13 Et une voix lui dit : Lève–toi, Pierre,
tue et mange. (littéralement immole)
14 Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car
je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur.
15 Et pour la seconde fois la voix se fit encore
entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme
souillé.
16 Cela arriva jusqu’à trois fois ; et
aussitôt après, l’objet fut retiré dans le ciel.
Pierre se trouve sur la terrasse et pendant son moment
d’intimité avec le Seigneur, il tombe en extase et cette nappe apparaît. La
réaction de Pierre est surprenante et même incroyable. Je ne me permets pas de
juger ce frère, loin de moi cette pensée, mais par sa réaction, nous avons des
choses très précieuses à comprendre pour nos vies.
Pierre a reçu du Seigneur les clés du royaume (Mathieu 16.19)
Il a ouvert le ciel aux Juifs par la toute première prédication de l’Evangile
que nous trouvons dans Actes 2. Ce jour-là, trois mille ont reçu la Parole est
se sont convertis. Ici, le Seigneur prépare son cœur de Juif bien trempé à
accepté l’inacceptable pour un Juif pieux, car Pierre est encore sous la
pression de la loi. Nous le voyons dans sa réaction à cet ordre du Seigneur, au
sujet de cette vision. C’est très important. Essayons de comprendre
Lorsque la voix dit à Pierre ‘’tue et mange !’’ Pierre
réagit aussitôt en Juif suivant la loi et non comme un vrai disciple de Christ.
Paul, n’a pas connu le Seigneur dans son humanité, comme Pierre, lorsqu’Il
était sur terre. Il a eu la révélation du Fils par Dieu, Ce grand rabbin,
docteur de la loi a su que les prescriptions de la loi étaient devenues
caduques. Il s’agit des prescriptions alimentaires, des préceptes, fêtes, etc.
Ces choses-là étaient finies ! Pierre n’a pas vraiment compris cela. Il
lui manquait la révélation de Christ reçue par Paul à sa conversion. ‘’Il
connaissait encore le Seigneur selon la chair’’ (2Corinthiens 5.16)
Ce verbe tuer s’emploie spécialement pour les victimes qu’on
immole en sacrifice. La version Chouraqui et celle de Jérusalem traduisent ce
verbe : ‘’immoler’’. Cette voix venant du ciel exige un sacrifice de
communion. Ce mot communion a donné des traductions variées : sacrifice de
paix ou de prospérité, d’actions de grâces, de conclusion, de rémunération etc.
Ces sacrifices étaient appelés ainsi car une partie était réservée à l’Eternel
(la graisse, les rognons, le foie), une autre partie était pour les prêtres qui officiaient et
la plus grande portion était mangée par l’adorateur, sa famille et ses
amis.
Ils se réjouissaient devant l’Eternel car ils mangeaient à la
table de Dieu. Ils communiaient avec leur Dieu et étaient en paix en jouissant
de Sa présence. Seules les bêtes pures selon la loi étaient agréées pour être
immolées. Les bêtes impures ne pouvaient pas être présentées en sacrifice de
communion ou pour tout autre sacrifice.
Pierre réagit en conformité à la loi de Moïse, en refusant
cette injonction de la voix. Ce qui est étonnant c’est sa réponse ‘’Non
Seigneur !’’ Il a reconnu qui est celui qui lui ordonne ce sacrifice,
mais il refuse de lui obéir ! La loi de Moïse est plus forte, dans son
cœur, que la voix du Seigneur. Il ne peut pas imaginer une seule seconde
d’immoler un serpent ou une bête impure pour s’asseoir à la table du Seigneur,
manger et se réjouir en sa présence ! Il n'a pas non plus la réaction spirituelle de prendre cet ordre.
Lorsqu’il se retrouve dans la maison de Corneille, il comprend,
enfin, ce qui lui demandait le Seigneur. Il a appris ce que lui a enseigné son
Seigneur par la vision de cette nappe lorsqu’il déclare :
28 Vous savez, leur dit–il, qu'il est défendu à
un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui ; mais Dieu m'a
appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.
29 C’est pourquoi je n’ai pas eu d’objection à
venir, puisque vous m’avez appelé ; je vous demande donc pour quel motif
vous m’avez envoyé chercher.
Puis, nous lisons que le Saint-Esprit est tombé sur ces païens
pendant le témoignage de Pierre. C’est Dieu qui prend l’initiative, c’est Lui
et Lui seul qui sauve. Il a demandé à Pierre de prêcher la bonne nouvelle, mais
seul, le Seigneur sauve. Nous sommes des instruments entre ses mains et Il sait
comment agir à partir de notre témoignage pour mener ces personnes au salut.
Lorsque le Saint-Esprit tombe sur ces païens, ils se mettent à parler en
langues ! Le sacrifice de Pierre est agréé ! Les croyants circoncis
et Pierre en sont très étonnés !
Pierre a vite compris et sa réaction est immédiate : ‘’Peut-on
refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit ?’’
Dieu a agréé ce sacrifice de communion qui consistait à entre
chez des païens et leur annoncer la bonne nouvelle. Pierre et les autres ont
mangé avec le Seigneur ce sacrifice de communion. Jésus n’a-t-il pas dit aux
disciples dans Jean 4.31 : ‘’J’ai à manger une nourriture que vous ne
connaissez pas.’’ Sa nourriture,
dans ce contexte a été de toucher le cœur de la Samaritaine par Ses paroles.
Jésus était Lui-même le sacrifice de communion pour cette Samaritaine. Il lui a
donné à manger les paroles de vie, les Siennes, la Sienne !
Il explique à ses disciples ce qu’Il a voulu dire par cette
parole :
Ma nourriture est de faire la
volonté de celui qui m’as envoyé et d’accomplir son œuvre. (verset 34)
Le retour à
Jérusalem est moins glorieux ! Les croyants circoncis, donc les Juifs
convertis, lui reprochent d’être entré chez des incirconcis et d’avoir mangé
avec eux ! (Actes 11.1-2) Que les païens se convertissent et qu’ils soient
baptisés ne provoquent pas de réactions par ces hommes ! Ils ne se
réjouissent même pas du salut de ces personnes que le Seigneur a
touchées ! Par contre, ces Juifs reprochent à Pierre et ceux qui étaient
avec lui d’être entrer chez ces païens et surtout d’avoir mangé avec eux. Ils
se sont souillés ! Selon la loi, bien sûr. Pierre est obligé de se
justifier et alors seulement les Juifs convertis se sont calmés et ont glorifié
Dieu qui a aussi accordé la repentance aux païens ‘’afin qu’ils aient la
vie’’ !
Ces choses ont
été écrites pour notre instruction et nous faire comprendre que souvent nous
pouvons réagir avec notre culture chrétienne, comme ces circoncis. Nous pouvons
passer à côté de ce que le Seigneur veut nous apprendre dans des circonstances
similaires à ce qui est relaté lors de la conversion de Corneille.
jcb
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