jeudi 27 janvier 2011

courte méditation sur Jean 2 Les noces, le Temple

    Nous  parvenons à ces noces de Cana, épisode connu même par des non-croyants ! Puis, dans la deuxième partie nous assistons à la colère de notre Seigneur face aux marchands du Temple.
    Nous allons essayer de chercher des enseignements précieux pour notre vie, de grandir dans Sa grâce et Sa connaissance, comme nous exhorte Pierre dans sa deuxième lettre, par la méditation de ces deux récits. Lisons le premier texte :

1  Le troisième jour  il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,
2  et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.
3  Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont plus de vin.
4  Jésus lui répondit : Femme, qu'y a–t–il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue.
5  Sa mère dit aux serviteurs : Faites ce qu’il vous dira.
6  Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.
7  Jésus leur dit : Remplissez d’eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu’au bord.
8  Puisez maintenant, leur dit–il, et portez–en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
9  Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, –ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, –il appela l'époux,
10  et lui dit : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent.
11  Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
12   Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

    C’est le tout premier miracle raconté dans cet évangile et aussi le premier du ministère de Jésus, le commencement des miracles. Jean parle du commencement, dans son prologue, de toute chose qui a été faite par la Parole incréée de Dieu. Ici, il parle du commencement des miracles de Jésus introduisant la nouvelle Alliance. C’est le premier des miracles de la Parole faite chair qui annonce la nouvelle création en Celle-ci. Cette Parole qui est Jésus va bouleverser la création originelle et prouver que c’est Elle, cette Parole faite chair, qui tient toutes choses dans sa main. Rien ne lui échappe et Elle peut bouleverser les lois naturelles. Elle peut changer l’eau en vin, guérir des malades, calmer la tempête, marcher sur l’eau, ressusciter les morts, etc…. La Parole faite chair est Maître de la création, de Sa création.
    Il y a différents mots pour désigner un miracle. Nous en trouvons sept dans les évangiles. Jean n’emploie qu’un seul de ces mots : semeion. L’usage de ce mot est réservé, dans les évangiles synoptiques, aux grands prodiges qui doivent marquer l’inauguration des temps messianiques. Les religieux demandaient au Seigneur un signe (semeion) pour prouver qu’Il était bien le Messie (Mt 12.38 ; 16.1-4 ; Mc 8.11-12 ; Lc 11.16-29) C’est uniquement ce mot qu’emploie Jean dans son évangile pour bien prouver que c’est Lui le Messie, que ces signes sont la preuve de qui Il est. Essayons de rentrer dans ce texte si riche pour nous.
    Le troisième jour, c’est à dire trois jours après la rencontre de Nathanaël avec Jésus. L’évangile s’ouvre par une semaine complète presque jour par jour et donc aboutissant au septième jour, le jour du sabbat. Jésus et ses disciples sont dans le repos, le sabbat, le septième jour. C’est à partir de ce sabbat que commence le ministère de notre Seigneur, ministère pour révéler le cœur du Père, mais aussi le nôtre et celui des religieux. Je pense qu’il est très important de signaler ce fait : le ministère public du Seigneur part de ce septième jour, le sabbat. Je crois que Jean a voulu souligner cela dans ses écrits. Le commencement du ministère de Jésus a pour origine ce jour de repos.
    Jean mentionne, aussi, le troisième jour. Le troisième jour nous fait penser au  jour de la résurrection  du  Seigneur. Trois jours de marche dans le désert  étaient nécessaires  pour le peuple  prisonnier en Égypte, afin de se séparer et rendre un culte à l’ Éternel. Nous pouvons penser que cette mention de Jean est là pour nous signaler que la position du Seigneur est une vie de séparation et de résurrection. Il est dans la fête tout en étant séparé afin de manifester la Vie, la Sienne, l’ Éternelle pour faire éclater sa gloire par ce premier miracle. Il est aussi, bien sûr, dans ce repos de sabbat
    C’est la première leçon à tirer de ce récit : nous ne pouvons rien faire si nous ne sommes pas dans ce repos de sabbat : le Seigneur Jésus-Christ. Il est notre sabbat permanent et Il habite en nous par son Esprit et nous sommes en Lui dans les lieux célestes ! Glorieux !…Et surtout à méditer. Nous sommes, à la fois sur la terre, Lui en nous et nous en Christ dans les cieux. Nous sommes dans les deux dimensions : celle de l’esprit et celle de l’espace/temps !       
    Nous sommes également séparés du monde, tout en étant dans celui-c,i afin de vivre de cette vie de résurrection que le Seigneur nous a gracieusement donnée par Sa présence en chacun de nous. Nous pouvons vivre de Sa Vie avec les fruits de Celle-ci!
    Je ne crois pas que c’est ce jour-là qu’a eu lieu le miracle de l’eau changé en vin puisque c’est le début des noces ! C’est le départ du ministère public commencé ce septième jour. C’est le jour de la nouvelle création que nous recevons de Lui lors de notre conversion.
    Paul affirme que nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ, image d’un repos de sabbat qui dure. Nous sommes dans ce septième jour par la grâce de notre Seigneur.
    Il est remarquable que le ministère de Jésus commence par un repas de noces, durant lequel le vin va manquer permettant à notre Seigneur de manifester sa gloire !
    Le vin est, dans ce cas précis le symbole de la joie et de la prospérité. Au psaume 104.15 nous lisons : « Le vin qui réjouit le cœur de l’homme et fait plus que l’huile resplendir son visage » Je crois que c’est clair. Nous sommes en pleine réjouissance ! La fête des noces durait souvent une semaine pendant laquelle chacun pouvait jouir de tout ce qui avait été préparé pour cette fête.
    Voilà que le vin, symbole par excellence de la fête, vient à manquer ! C’était une faute très grave pour celui qui avait organisé ces noces. Jésus va pourvoir à ce besoin, afin de manifester sa gloire, et ses disciples vont croire en Lui (v.11) Ce fut le commencement des miracles de notre Seigneur nous dit le texte.
    Plus tard, en enseignant ses disciples, Il leur dira : 

12   En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ;
13  et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14  Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

    L’exaucement à nos prières (si nous demeurons en Lui) est le moyen par lequel le Père est glorifié dans le Fils. Chaque fois que nous avons une prière exaucée, le Père est glorifié dans le Fils. Lorsque nous demandons est-ce en pensant à cette vérité fondamentale et glorieuse ou  simplement pour jouir égoïstement de ce que le Seigneur nous donne ? Il est bon de réfléchir à la motivation de nos demandes !
    Le Seigneur va choisir de remplir les six jarres de pierre qui servaient aux purifications rituelles. Il les fait remplir et le miracle s’accomplit ! Six jarres ! Six est le chiffre de l’homme. Si Jean mentionne ce fait, nous devons comprendre pourquoi. Jésus a remplacé l’eau de purification par le vin nouveau, le Sien.
    Ces jarres ne sont plus nécessaires pour cette purification, c’est Lui qui est devenu notre purification. Nous sommes ces jarres de pierre et l’eau de l’Esprit nous dévoile nos impuretés en les mettant en pleine lumière. Nous pouvons les confesser, les abandonner, être lavé par Son Sang et vivre en harmonie avec notre Père céleste. C’est un peu le vin des noces de l’Agneau qui nous prépare pour Ses noces.
     Je dis l’eau de l’Esprit car Jésus a dit dans Jean 7.37-39 :

38  Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’ Écriture.
39  Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

    Nous devenons, par la grâce de Dieu, ces jarres pleines du vin nouveau du Seigneur. Ce vin est donné pour la consommation exclusive de ceux qui ont ce manque dans leur vie. C’est la part que le Seigneur nous fournit pour bénir et manifester son amour, sa gloire pour celui qui en a besoin. C’est Lui qui nous donne l’ordre d’aller vers les personnes pour les abreuver des richesses du royaume !
    La grâce a remplacé la Loi. L’eau de purification rituelle est le symbole de toute la Loi, dans ce récit. Le vin est, en type, l’image de la grâce de Dieu apportée par Jésus. Nous  pouvons penser au vin de la Cène qui représente symboliquement le Sang de l’Agneau répandu pour notre purification. Ce n’est qu’une suggestion, une piste pour nous permettre de saisir toutes ces vérités spirituelles que nous trouvons dans ce passage, sans tordre le sens du texte.
    C’est un changement total apporté par l’évangile. C’est la nouvelle naissance, celle d’en Haut qui fait de nous des enfants de Dieu.

    Il faut mentionner, aussi, une interprétation un peu différente de ces noces : lisons Jérémie 13.12-16

12  Tu leur diras cette parole : Ainsi parle l' Éternel, le Dieu d'Israël : Tous les vases seront remplis de vin. Ils te diront : Ne savons–nous pas que tous les vases seront remplis de vin ?
13  Alors dis-leur : Ainsi parle l' Éternel: Voici, je remplirai tous les habitants de ce pays, Les rois qui sont assis sur le trône de David, Les sacrificateurs, les prophètes, et tous les habitants de Jérusalem, Je les remplirai d'ivresse.
14  Je les briserai les uns contre les autres, Les pères et les fils ensemble, dit l’ Éternel ; Je n’épargnerai pas, je n’aurai point de pitié, point de miséricorde, Rien ne m’empêchera de les détruire.
15  Écoutez et prêtez l’oreille ! Ne soyez point orgueilleux ! Car l’ Éternel parle.
16  Rendez gloire à l’ Éternel, votre Dieu, Avant qu’il fasse venir les ténèbres, Avant que vos pieds heurtent contre les montagnes de la nuit ; Vous attendrez la lumière, Et il la changera en ombre de la mort, Il la réduira en obscurité profonde.

    Des exégèses sont fondées sur ces versets de Jérémie. Ici, le vin est symbole de la colère et du jugement de Dieu sur son peuple. C’est une parole très dure. Nous voyons, immédiatement après ce récit, le Seigneur, en colère, chassant les vendeurs du temple. Ces deux faits rapportés au début de cet évangile peuvent être liés pour bien montrer que le Seigneur est venu pour le jugement et le salut du peuple. Jésus dit : « Le Père a remis tout jugement au Fils » (5.22) Dans Jean 9.29 le Seigneur va dire :

 Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.

    Nous remarquons que le jugement qui vient de la part du Seigneur va aveugler ceux qui pensent voir, les religieux sans doute et bien d’autres personnes, afin qu’ils soient vraiment aveuglés pour subir ce jugement terrible. Ceux qui, à cause de l’enseignement de ces religieux, étaient devenus aveugles auraient leur vue spirituelle rétablie. Tous les religieux n’ont pas subi ce jugement, car dans les Actes il est écrit qu’une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi. (6.7)
    Je ne sais pas si cette interprétation est correcte. Je la partage pour pouvoir, ensemble, essayer d’aller plus loin dans la compréhension spirituelle de ce texte. Il est vrai que tout au long de la bible, le vin est associé au jugement et à la colère de Dieu ( comme Jr 13.12-13 ; Es 51.17 ; Jr 49.12 ; Ez 23.32 ; Ap 14.10, 15.7, 16.1)
    Dans ce texte de Jérémie 13, Israël est condamné, ce sont ces vases remplis du vin de la fureur de Dieu, car ce peuple s’est détourné de son Dieu. Les Juifs connaissaient cette prophétie de Jérémie. Il est fort possible que certains aient pu penser à ce texte. Dans ce cas le vin du Seigneur préfigure le jugement de Dieu sur Israël. Ce jugement est aussi tombé sur le Seigneur pour racheter son peuple. Il y a les deux côtés de ce jugement : ceux qui, comme les religieux ayant refusé la Parole du Seigneur ont subi sur eux ce jugement. Il y a ceux qui ont cru au Seigneur et Jésus, l’Agneau de Dieu, qui a subi ce jugement pour eux (nous tous) leur ouvre la porte de la grâce et du salut. Ils sont passé à travers le jugement et la colère  de Dieu, tombés sur l’Agneau. Nous voyons l’opposition grandissante des chefs religieux envers le Seigneur durant l’évangile, avec pour fin la croix. Le jugement tient une place prépondérante dans cet évangile.
    D.A. Carson a une autre interprétation qui est, je pense, à retenir. Il montre que les chapitres deux, trois et quatre sont liés par la pensée de la nouveauté :
--les purifications rituelles sont remplacées par le vin du royaume. La purification devient surnaturelle, issue de la main du Seigneur. Il n’est plus question de prendre les choses terrestres pour se purifier (les jarres, l’eau) mais ce qui vient d’en Haut.
--l’ancien Temple est remplacé par le nouveau : le Seigneur Lui-même. Il n’est plus question d’un bâtiment pour adorer mais de la Personne et de l’œuvre du Seigneur. Il faut une  naissance d’en Haut pour entrer dans ce Temple nommé Jésus-Christ et pouvoir adorer.
--l’eau du puits de Jacob est remplacée par l’eau vive de notre Seigneur. Le culte à Jérusalem et au Mont Garizim est remplacé par le culte en esprit et en vérité. Jésus, plus tard, s’écrira dans le Temple, pendant la fête des Huttes :

37  Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive.
38  Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture.
39  Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

    Cette parole du Seigneur définit ce qu’est l’eau vive. C’est très clair et nous n’avons pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre cela ! (comme nous avons vu plus haut)
    Nous pouvons, aussi, lire ce verset si connu de 2Corintiens 5.17 qui nous affirme : « les choses anciennes sont passées, voici toutes sont devenues nouvelles » que je cite souvent dans mes partages. C’est le début de ces choses nouvelles qui commencent à venir par l’œuvre du Seigneur dans ces trois chapitres.
    Ce commencement des miracles (semeion) de notre Seigneur touche le cœur des disciples qui crurent en Lui. Ensuite, Il se rend à Capernaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples. Rien de bien sensationnel!
    Jésus parle de son heure, au verset 4, heure qui n’est pas encore venue. L’heure du Seigneur, nous trouvons cette expression en 7.30, 8.20, 12.23, 13.1, 17.1. Son heure est celle de la manifestation messianique qui comprend, bien sûr, la crucifixion, mais aussi sa résurrection et sa glorification dont l’envoi du saint Esprit en est la preuve. Pourquoi a-t-Il dit cela dans ce contexte ? Je ne le sais pas vraiment. D’après Godet, Il aurait eu, plus jeune, beaucoup de conversations avec sa mère à ce sujet. Marie, impatiente de voir se réaliser cette glorification de son Fils aurait reçu cette réponse du Seigneur. Elle ne pensait sûrement pas qu’Il allait être obligé de passer par la croix ! D’autres pensent que son heure est uniquement la crucifixion.

    Passons au deuxième récit de ce chapitre : les vendeurs chassés du Temple :

13  La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem.
14  Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.
15  Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ;
16  et il dit aux vendeurs de pigeons : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.
17  Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore.
18  Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel miracle nous montres–tu, pour agir de la sorte ?
19  Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.
20  Les Juifs dirent : Il a fallu quarante–six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras !
21  Mais il parlait du temple de son corps.
22  C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’ Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
23   Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait.
24  Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous,
25  et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme.

    Nous abordons un passage très important de la vie de notre Seigneur. Il s’agit des marchands chassés du Temple. Jean situe cet événement au début du ministère de Jésus. Dans les synoptiques cet incident se trouve pendant la dernière semaine de son ministère, juste avant la Passion (Mt 21.12-17 ; Mc 11.15-19 ; Lc 19.45-47)
    Plusieurs propositions ont été avancées par les exégètes au sujet de ce récit :
--Beaucoup de ceux-ci pensent que c’est Jean qui a déplacé cet épisode au début du ministère parce qu’il voit dans cette purification une action prophétique de l’œuvre de Christ. Cela explique une grand partie de l’activité subséquente de Jésus que Jean va développer dans son évangile.
--Certains, peu nombreux, estiment que c’est Jean qui a conservé la bonne chronologie de ce récit. Ainsi, ce sont les synoptiques qui auraient fait le déplacement.
--D’autres, la minorité, estiment qu’il y aurait deux actions similaires, une au début et l’autre à la fin du ministère du Seigneur.
    Je ne sais pas où est la vérité dans ces propositions. Le plus important est de chercher l’enseignement que nous avons à retirer de ce passage. C’est vraiment essentiel !
    Une remarque très importante : seul Jean mentionne le verset du Psaume 69 que nous lisons dans ce récit : « le zèle de ta maison me dévore » Je crois que ce fait est très important pour nous. Cet évangile a été écrit pour prouver que Jésus est le Fils de Dieu et Dieu le Fils. Il est naturel de le voir réagir aussi vivement au sujet du Temple.
    Le zèle c’est la jalousie de Dieu pour son Temple, c’est-à-dire pour Lui-même. Il ne peut accepter que Sa Maison soit devenue une maison de trafic. Il s’agit, dans le contexte, de la jalousie de l’ Éternel. L’ Éternel qui ne peut tolérer ce qui se passe dans le Temple, Sa Maison ! N’a-t-Il pas dit : « je suis un Dieu jaloux » ? C’est ce caractère de notre Dieu qui apparaît dans ce passage de l’évangile. Seule, la Main de Dieu peut faire ce geste. La jalousie de Dieu est toujours liée à l’idolâtrie. Le Temple de l’Éternel est devenu un lieu de trafic et idolâtre. Le temps de réforme est en marche !
    Le Seigneur va révéler qu’Il est, Lui, la véritable Maison de Dieu, le véritable Temple. Cette affirmation a permis à ses disciples de croire en Lui, après Sa résurrection. Nous connaissons bien cette répartie qu’Il fait aux Juifs : « détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverais » Parole incompréhensible pour les Juifs et ses disciples !
    Ce n’est qu’à la résurrection de notre Seigneur que cette parole a eu sa pleine signification. Tous ceux qui ont persévéré ont compris et ont cru. Il y a des paroles pour le moment ou l’instant que nous vivons et que nous comprenons ; d’autres qui sont pour plus tard, que nous devons serrer dans notre cœur et ne pas négliger, même si elles obscures pour le présent ! C’est une semence de Dieu qui produira le fruit en son temps.
    Jésus est à la fête de Pâques, la première qui est mentionnée dans cet évangile. Certains ont cru au vu des miracles, mais le Seigneur ne se fiait pas à eux, car Il connaissait leurs cœurs ! Il connaît, aussi les nôtres !
    Rien n’est caché aux yeux de notre Maître ! Il nous connaît mieux que nous même ! Pour moi c’est rassurant ! Il me reprendra fermement, mais sans brutalité, pour me faire marcher dans la sanctification et pouvoir porter le fruit de l’Esprit qui est le fruit de Sa Vie en moi. C’est merveilleux ! Échanger ma vie contre la Sienne !
    Jean mentionne que cet incident, dans le Temple, se passe pendant les préparatifs de la fête de Pâques. Jésus, en obéissance à la Loi vient à Jérusalem pour fêter la Pâque des Juifs, comme tout Juif pieux. Cette fête, appelée rencontre solennelle avec Dieu ou solennité de l’Éternel est devenue ‘’la fête des Juifs’’ Incroyable ! Cette fête n’était plus une rencontre solennelle avec l’ Éternel mais une tradition religieuse qui n’était plus la rencontre solennelle de Dieu avec son peuple ! C’était devenu ‘’la fête des Juifs’’ C’est un enseignement pour nous ! Que la tradition, les rites ou la liturgie ne nous emprisonnent pas dans quelque chose de complètement mort !
    Pendant les préparatifs de cette fête, chaque famille devait impérativement purifier les maisons de tout levain. Le chef de famille devait faire la chasse à ce levain en sorte qu’il soit complètement exclu de la maison. Il est même précisé, dans Exode 13.7 : « on ne verra pas chez toi de pains levés et l’on ne verra pas chez toi de levain, dans tout ton territoire. » Souvent, il donnait cette responsabilité à son fils aîné. Nous connaissons la signification de ce levain. Il a la capacité de faire lever toute la pâte. C’est-à-dire qu’il a un pouvoir, bon ou mauvais. Paul écrit dans 1Corinthiens 5 :

7   Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.
8  Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.
9   Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, –
10  non pas d’une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde.
11 Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme.

    Le levain de la malice et de la méchanceté est la description de ce levain. Il poursuit en donnant d’autres définitions de ce levain : impudicité, cupidité, idolâtrie, outrages, ivrognerie, rapt. Galates nous déclare que ces choses sont les œuvres de la chair. Je crois que le Seigneur va de plus en plus intervenir afin de purifier son Temple et que nous devons nous détourner de tout ce qui est contraire à ce que nous sommes : ’’le Temple de Dieu’’ Il va chasser tout ce qui n’est pas à sa gloire.
    Jésus a aussi affirmé que le royaume de Dieu est semblable à du levain  qu’une femme  a introduis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée (Lc 13.21). Ici, il est question du travail du levain. Il est comme le royaume. Quand il est introduit dans un cœur il va accomplir l’œuvre de Dieu dans celui-ci.
    Jésus a aussi affirmé : « gardez-vous du levain des pharisiens qui est l’hypocrisie » (Lc 12.1)  Voilà une nouvelle définition du levain. Il produit un effet, mais qui est contraire au royaume. Il agit pour le mal. Le royaume de Dieu, lui, agit pour le bien.
    Tout ceci pour essayer de comprendre la colère du Seigneur, lorsqu’Il est entré dans le Temple. Il dit que ce Temple est la Maison de son Père. En tant que Fils, il va purifier le Temple, Maison de son Père, du levain de cupidité (qui est une idolâtrie) Les vendeurs en avaient fait une maison de trafic. Nous pouvons, nous aussi, voir que parfois dans certains lieux se trouvent ces marchands du temple ! A nous de veiller !
    Le Temple de Dieu que nous sommes doit être tenu irréprochable. Chaque fois que l’Esprit nous montre quelque chose qui est contraire à sa Nature, nous devons prendre le fouet et chasser cette chose contraire à la nature de Dieu en nous !
    Une dernière chose à voir au sujet de la Pâque des Juifs. Cette fête commençait par l’immolation de l’agneau, le premier mois, le 14 du mois, entre les deux soirs (Lv 23.5)
    Le quinzième jour de ce mois, était la fête des pains sans levain pour l’ Éternel et non pour les Juifs ! Ils devaient manger pendant sept jours des pains sans levain, en offrant, pendant ces sept jours des sacrifices consumés par le feu. (Lévitique  23.6)
    Notre Pâque, Christ a été immolé nous dit Paul. Il identifie les sept jours sans levain à notre nouvelle vie en Christ. Notre vie actuelle est symbolisée par cette semaine sans levain pendant laquelle étaient immolés de nombreux sacrifices, type du sacrifice perpétuel dont notre Agneau est la réalité. Aucun ouvrage servile n’était autorisé pendant toute cette fête. C’est le repos, celui que Christ nous a acquis par son sacrifice ! Ce passage est bourré de symboles. Il nous ouvre les yeux sur la magnificence, la gloire, l’amour, la sainteté de notre Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
    Nous avons aussi évoqué la jalousie de Dieu. Cette fête des pains sans levain se terminait, le lendemain du sabbat, par l’offrande de la gerbe des prémices. Cette gerbe était une gerbe d’orge car le blé n’était pas encore mûr à cette période de l’année. Or, l’orge est le symbole de la jalousie de Dieu, soit pour sauver, soit pour punir son peuple ! (Nombres 5)
    
    Avant de continuer cette méditation avec le chapitre trois, j’aimerai partager quelques pensées au sujet de l’eau que nous trouvons très présente dans cet évangile.

--Dans le premier chapitre, il s’agit de l’eau du baptême de Jean. Il disait : « Repentez-vous car le royaume des cieux est proche » (Mt 3.1) Il reprend vertement les pharisiens et les saducéens en les traitant de « races de vipères » car il savait que ces religieux accomplissaient ce rite sans en produire les fruits. C’était, pour eux, un rite et rien de plus, une sorte de laissez-passer pour le royaume. Ils n’avaient rien de vrai dans leurs cœurs !
    Ceux qui avaient ce cœur repentant pouvaient recevoir le témoignage du Baptiste. Lorsqu’il affirme, en voyant Jésus venir à lui : « Voici l’Agneau de Dieu », aussitôt, deux de ses disciples vont suivre Jésus. Jean avait rendu droit le chemin du Seigneur dans le cœur de ceux-ci. Ils ont suivi Celui qui va devenir leur Maître et Seigneur !

--Dans le chapitre deux que nous venons de voir, l’eau de purification rituelle va être remplacée par le vin du Seigneur.

--Dans le chapitre trois que nous allons parcourir, Jésus va dire à Nicodème qu’il faut naître d’eau et d’Esprit. Nous allons développer ensemble ce que peut être cette eau. Elle fait penser à une prophétie d’ Ézéchiel. Nous le regarderons ensemble

--Dans le chapitre quatre, nous avons l’eau du puits de Jacob, opposée à l’eau du Seigneur qui jaillit jusque dans la vie éternelle. Nous méditerons sur ce sujet en abordant ce chapitre.

--Dans le chapitre cinq, nous avons le récit de l’eau de piscine de Bethesda qui guérit celui qui y plonge le premier lorsque celle-ci est agitée. Jésus va montrer qu’Il est Lui cette piscine de la grâce et qu’Il guérit, Lui aussi. Il est le Maître de Sa création !

--Dans le chapitre six, nous le voyons marcher sur les eaux. Il est le maître de sa création et rien ne s’oppose à sa volonté. Il est le maître de l’eau qu’Il a créée et rien ne s’oppose à sa volonté. Il est Seigneur, Il est le Dieu Créateur !

--Dans le chapitre sept l’eau est le symbole du St-Esprit. Cette eau va couler du sein de ceux qui auront cru comme des fleuves d’eau vive. C’est Lui-même qui l’affirme !

--Dans le chapitre neuf ce sont les eaux de Siloé qui vont servir à guérir l’aveugle de naissance. Il y a une prophétie d’ Esaïe, au sujet de cette eau, au chapitre huit. Le prophète oppose aux eaux paisibles de Siloé, méprisées par le peuple, au roi d’Assyrie, comparé à des eaux dévastatrices d’un fleuve en crue. Le Seigneur ne méprise pas cette eau.

--Dans le chapitre treize, Jésus va laver les pieds de ses disciples et va les enseigner de façon magistrale. Ces pieds lavés n’ont rien à voir avec un rituel religieux quelconque. C’est la loi de l’hospitalité, qui par déférence pour le visiteur, exigeait ce lavement des pieds !

--Dans les chapitre quatorze à seize, le Seigneur enseigne sur le St-Esprit qui est l’eau vive que nous avons reçue, qu’Il nous a envoyée, preuve de sa glorification.           

jcb

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