dimanche 22 novembre 2020

(29) - église (2) UNE PLACE POUR LE SEIGNEUR par Chip Brogden

BÉTHANIE LE TYPE D'UN ENDROIT POUR LE SEIGNEUR

« Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, Il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, Le reçut dans sa maison. » (Luc 10:38)

                    Nous savons à partir d'autres passages que ce village est Béthanie, ce qui signifie « la maison des figues ». Béthanie est l'endroit où habitent Marie, Marthe, et Lazare.

             Vous vous rappelez que Jésus a visité le Temple à Jérusalem, a renvoyé les changeurs d'argent, et a passé la nuit à Béthanie. À un certain moment, ayant faim, Il s'est dirigé vers un figuier espérant y cueillir des figues, mais Il n'a trouvé que des feuilles. Alors Il a maudit le figuier qui s'est desséché.

              Le figuier représente « Jérusalem ». Là encore, les besoins du Seigneur ne sont pas satisfaits, et cette histoire du figuier est là pour nous faire comprendre une vérité spirituelle. Le Seigneur a « faim », recherchant quelque chose qui ressemble à un fruit, quelque chose qui soit lié à la Vie, mais Il ne trouve rien d'autre que des feuilles - de la belle verdure, rien qui ait vraiment beaucoup de substance. Mais là-bas, à Béthanie, la maison des figues, Il trouvera du fruit.

                    Pour expliquer de quelle manière nous pouvons préparer une place pour le Seigneur, nous prendrons Béthanie pour symbole de ce qui satisfait le coeur du Seigneur et répond à Ses besoins. Nous n'utilisons pas cet exemple pour donner raison aux « églises dites de maison » et tort aux « églises institutionnelles ». Nous espérons juste vous faire comprendre que ce qui satisfait le Seigneur et répond à Son besoin a très peu à voir avec les aspects extérieurs ou un emplacement géographique. Ce qui fait « Béthanie » ne tient pas à la façon dont on doit faire « l’Église » ou la manière de se réunir (les feuilles) mais à la Vie (le fruit).

               Il y a sept caractéristiques « de Béthanie », et nous passerons en revue chacune d'elles.

1 - Le Seigneur est accueilli et reçu.

« Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, Il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, Le reçut dans sa maison. » (Luc 10:38)

                     Sept fois, les Écritures mentionnent ou font indirectement référence à Béthanie. Nous sommes toujours dans Luc 10:38 parce que tout ce que nous avons dit jusqu'ici nous amène à la première caractéristique d'une « Béthanie », une maison qui donne du fruit, un endroit pour le Seigneur. En premier lieu, Béthanie est l'endroit où le Seigneur est reçu.

                 Nous avons vu comment le Seigneur est bien souvent enfermé en dehors et rejeté par la plus grande partie du monde, se tenant à la porte et frappant pour pouvoir entrer dans l'église de Laodicée. Mais il n'en est pas ainsi avec Béthanie. Ici le Seigneur trouve l'entrée qu'Il a longtemps cherchée. En tant que tel, Il trouve un témoignage sur la terre, un chandelier d'or par lequel Sa lumière peut pénétrer l'obscurité. C'est pour cela que les églises de l'Apocalypse sont caractérisées par des chandeliers.

                   Je crois que « recevoir le Seigneur » est une chose très importante, une chose intentionnelle (je ne parle pas de « recevoir le Seigneur en tant que votre sauveur personnel »). Nous avons entendu des personnes dirent qu'elles espèrent voir le Seigneur « se montrer » à leur réunion ou culte. Quel genre d'invitation est-ce là? « Seigneur Jésus, nous Te souhaitons la bienvenue, nous Te recevons: pas en tant que spectateur, mais en tant qu'invité d'honneur. » Cela, c'est une invitation à la communion. Là où deux ou trois sont rassemblés en Son nom, Il est là. Il ne s'agit pas tant de faire en sorte qu'Il se « montre » que de Le reconnaître, de L'accueillir, et de Le recevoir comme quelqu'un qui est déjà présent au milieu de nous. Mais Il doit être reconnu, et notre « maison » doit être ouverte pour Le recevoir. Cela n'implique t-il pas une certaine préparation?

                Parmi ceux qui cherchent « la présence de Dieu », certains recherchent souvent des émotions. Nous ne devons pas rechercher « Sa présence » ou une certaine rencontre de puissance: nous devons Le rechercher LUI, et si nous sommes habitués à rechercher un certain genre de sentiment ou d'expérience alors nous devons apprendre à faire la distinction entre Christ et nos sentiments. Cela ne veut pas dire que nous ne devrions jamais ressentir quelque chose; mais que nous soyons affectés dans nos émotions ou même physiquement est une autre histoire. Le vrai culte est fait dans l'esprit et en vérité, pas avec la chair et le sang. Par conséquent, Béthanie reçoit le Seigneur comme le Sien, pour qui Il est, pour le servir Lui et pour répondre à Ses besoins.

2 - La Parole du Seigneur est écoutée alors que nous nous asseyons à Ses pieds.

« Elle avait une sœur nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait Sa parole. » (Luc 10:39)

                      Alors que nous considérons ce que signifie préparer une place pour le Seigneur, une « Béthanie », nous en arrivons à la deuxième caractéristique de cet endroit - st là où le Seigneur peut parler, où les cœurs sont ouverts pour entendre et recevoir ce qu'Il est en train de dire et de faire.

                     Il y a deux éléments ici: elle est assise à Ses pieds, et elle écoute Sa Parole. Nous devons nous asseoir à Ses pieds et entendre par nous-mêmes. Nous pouvons entendre Sa Parole à travers d'autres moyens - le pasteur, le professeur, le prophète, une méditation, une émission télévisée, un livre. Malgré l'abondance de moyens nous sommes faibles dans notre écoute. Nous sommes peut-être bien versés dans « les choses du Seigneur »; néanmoins nous ne sommes pas très profonds. Pourquoi? Nous avons oublié d'aller auprès du Seigneur par nous-mêmes. Nous ne nous sommes pas assis à Ses pieds personnellement, nous consultons et nous référons à la chair et au sang, recevant des enseignements de deuxième, troisième, et quatrième main. Si c'est là notre situation, nous n'avons aucune racine en nous-mêmes et nous sommes susceptibles de nous dessécher pendant la chaleur du jour.

                    Vous devez vous asseoir à Ses pieds et L'entendre pour vous-même. Il faut cette sorte d'amour et de dévotion que démontre Marie pour entrer dans les pensées du Seigneur et devenir un habitué de Ses voies et de Sa Parole. Le temps grec utilisé suggère une action continue: elle « persiste à L'écouter ». Marthe aussi a écouté, mais quand elle est partie pour préparer le dîner, Marie est restée. Alors que nous progressons, nous verrons que Marie a découvert « l'esprit et la vérité », et dorénavant elle sera toujours aux pieds du Seigneur d'une façon ou d'une autre.

                    C'est là où cela commence: le disciple est assis aux pieds du maître, s'y attardant bien au-delà de ce qui est habituel et usuel, et s'arrêtant sur chacun de Ses mots. Ainsi Béthanie satisfait le Seigneur parce que c'est là qu'Il peut se déposer directement dans les coeurs qui l'écoutent.

3 - Christ a la prééminence en tant que Seule Chose parmi beaucoup de choses.

« Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. » (Luc 10:41,42)

                 Nous en arrivons maintenant à la troisième caractéristique de Béthanie. L'endroit que nous préparons pour la satisfaction du Seigneur sera une place où Il a la prééminence, où toutes les autres choses se trouvent derrière Lui. Béthanie représente donc Christ ayant la prééminence.

                    Nous avons déjà écrit ailleurs au sujet de la Seule Chose qui soit nécessaire. Nous ne nous répéterons donc pas, excepté pour dire que cette Seule Chose est associée à Christ remplissant toutes choses parce qu'Il est prééminent sur tout. Quand nous avons compris que Dieu fait concourir toutes choses dans le but de tout réunir en Christ, nous rechercherons tout naturellement les choses qui vont dans ce sens et nous éviterons celles qui n'y concourent pas.

                  Plus tard, nous voyons Marthe continuer de servir, mais à ce moment là, tout est en ordre - il n'y a aucune plainte au sujet de Marie, et tout semble se passer comme il faut. Ce service, cette communion ou la préparation des repas ne sont pas mauvais en eux-mêmes: ils doivent simplement être dans le bon ordre. On peut faire beaucoup de bons services et tâches spirituelles, mais l’œuvre pour le Seigneur ne doit jamais avoir la prééminence sur le Seigneur de l’œuvre. D'après notre expérience, la plupart des différends et des désaccords entre les chrétiens sont dus au fait que l'on s'occupe des « nombreuses choses » et qu'on oublie qu' « seule une chose est nécessaire. »

                 La solution? Paul a dit, « mais je fais une chose ». Nous devons avoir une seule pensée. Si nous recherchons d'abord le Royaume de Dieu, toutes les autres choses trouveront leur place appropriée derrière Lui. Béthanie parle continuellement d'Une Seule Chose, et au milieu de beaucoup de distractions et d'agitations, cela nous rappelle que nous devons prendre notre place aux pieds du Seigneur et garder la Meilleure Chose en premier.

À suivre

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mercredi 18 novembre 2020

(29) - église (1) UNE PLACE POUR LE SEIGNEUR par Chip Brogden

« Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. » (Matthieu 8:20)

                   Comment pouvons-nous préparer une place pour le Seigneur Jésus? Que recherche-t-Il? Où se trouve l'endroit où Il peut se reposer? Bon nombre d'entre nous sont sortis « hors du camp » à la recherche de quelque chose qui soit davantage en harmonie avec le coeur de Dieu. Je crois que l'appel le plus important que nous puissions avoir est de préparer une place pour le Seigneur Jésus, de Lui donner un endroit où reposer sa tête. Nous constaterons alors que l'expression de l’Église la plus pure et la plus simple est celle qui satisfait le cœur du Seigneur et Lui donne une place.

UN JÉSUS SOLITAIRE SE RETIRE

« Sa renommée se répandait de plus en plus, et les gens venaient en foule pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies. Et lui, Il se retirait dans les déserts, et priait. » (Luc 5:15,16)

                 Bon nombre d'entre nous partageons un témoignage assez particulier. J'ai parlé avec plusieurs personnes qui peuvent confirmer ma propre expérience. La voici: alors que nous étions assis ou debout pendant un culte, plusieurs d'entre nous ont eu le sentiment que Jésus était tout à fait seul, malgré toute la gloire, la louange, et les choses qui étaient faites en Son Nom. J'ai récemment trouvé un livre édité il y a presque vingt ans dans lequel l'auteur affirme avoir éprouvé le même sentiment, comme si Jésus était quelqu'un se trouvant à l'extérieur et regardant à l'intérieur. Après beaucoup de prières, nous en sommes venus à comprendre que la plupart des choses faites au nom de « l'Eglise » ne sont pas du tout pour le Seigneur, mais pour nous.

                      Peut-être est-ce pour cette raison que Jésus s'est si souvent retiré dans un endroit isolé et qu'Il se retire peut-être de bien des choses qui sont faites « en Son Nom ». Si quelqu'un nous demande pourquoi nous ne participons pas plus souvent aux réunions ou aux rassemblements, tout ce que nous pouvons dire c'est que, la majeure partie du temps, les besoins du Seigneur ne sont pas satisfaits dans ces lieux.

                  Jésus s'est souvent retiré dans un endroit isolé. De plus en plus, nous trouvons des chrétiens dans ces « endroits isolés » qui prient, attendent, et se posent des questions. Je crois que c'est la première étape pour trouver une place pour le Seigneur - car ils comprennent que le Seigneur a besoin d'obtenir un tel lieu.

« Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. » (Jean 4:23)

                    S'il y a de vrais adorateurs, c'est qu'il y a aussi de faux adorateurs. S'il y a un culte en lesprit et en vérité, il y a donc aussi un culte qui est faux et non spirituel.

                 Nous n'allons pas nous arrêter sur ce qui est faux parce que nous sommes le savons déjà trop bien.

               La question devant nous est la suivante: comment pouvons-nous préparer un endroit pour le Seigneur Jésus? Que recherche-t-Il? Nous avons ici quelques indices sur ce que le Père recherche, et puisque le Fils est l'image exacte du Père, nous savons qu'ils recherchent tous les deux la même chose. Sommes-nous ce genre d'endroit? Le Seigneur est-Il à la maison avec nous? Le Seigneur a-t-Il trouvé ce qu'Il recherche en nous?

               (Pas dans un sens légal parce que nous sommes Ses enfants et Il nous aime quoi que nous fassions, mais dans le sens de la relation, dans un sens de partage et de communion.)

            Ces questions ne sont pas très pertinentes pour ceux qui sont uniquement concernés par leurs propres besoins. L’Église, Dieu, l'univers, tout tourne autour d'eux et de leurs besoins. Toutes leurs décisions sont prises dans la perspective de leurs propres besoins, souhaits, désirs (réels ou imaginaires). Ils n'ont jamais la pensée de satisfaire les besoins du Seigneur, de s'assurer que Ses désirs soient satisfaits, et qu'Il ait trouvé en eux la satisfaction « en esprit et en vérité ». C'est pourquoi je dis que la plupart des réunions et des rassemblements ne satisfont pas les besoins du Seigneur. Comment le peuvent-ils? Ils cherchent à satisfaire les besoins de l'homme.

                   L'objet de ce message est de nous provoquer et de nous lancer le défi d'atteindre un but plus élevé, que le Seigneur puisse trouver un endroit en nous où Son Besoin est satisfait et où nos besoins sont oubliés.

À LA RECHERCHE D'UN ENDROIT OU SE REPOSER

« Elle était dans le monde, et le monde a été fait par Elle, et le monde ne l'a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui L'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, Elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » (Jean 1:10-12)

                    Le monde ne L'a pas connu, et Son propre peuple ne L'a pas reçu, bien qu 'Il soit l'Héritier de toutes choses, et que rien ni personne n'a été fait indépendamment de Lui. Nous Le voyons dans la synagogue. Pendant un moment, les gens sont étonnés par ce qu'Il dit et sont émerveillés par Son enseignement - mais à la fin du message ils essayent de Le jeter du haut d'une falaise. Et on peut trouver plusieurs exemples similaires.

                    Il est important pour nous de comprendre que, la plupart du temps, le Seigneur Jésus est enfermé dehors et rejeté de Sa propre création (de façon similaire, il est enfermé en dehors de Sa propre Église). Ce n'est pas un problème pour Sa Seigneurie ou Sa Déité parce qu'Il reste le Roi des Rois. Le problème est toujours à propos du partage et de la communion. D'après les Écritures, Jésus-Christ est, en grande partie, privé de la relation intime qu'Il désire avoir avec Son peuple.

                   Cependant, il y a un reste du peuple qui L'a reçu, et ils ont reçu la puissance! Qu'en est-il d'eux? C'est ce que nous voulons savoir: comment pouvons-nous préparer une place pour le Seigneur, où Il trouve la satisfaction et le repos du cœur, au milieu d'une génération malhonnête et pervertie, au milieu de tant d'obscurité?

À LA RECHERCHE « D'ESPRIT ET DE VÉRITÉ »

                   Le Seigneur recherche des adorateurs en esprit et en vérité pour être en communion avec Lui. Dans votre groupe, lors de vos réunions, au centre de votre coeur, a-t-Il trouvé ce qu'il recherche?

« Voici, Je me tiens à la porte, et Je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, J'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec Moi. » (Apocalypse 3:20)

                   Le plus souvent nous citons ce verset dans le contexte du salut, mais il convient de noter que Jésus a dit ces mots, non pas à des pécheurs perdus, mais à l'église de Laodicée. Même parmi son propre peuple, Il ne force pas pour ouvrir la porte, mais Il frappe patiemment et attend.

                     Avant que nous puissions préparer un endroit pour le Seigneur en tant que Corps composé de croyants, Il doit avoir un accès prêt et fréquent en nous en tant que disciples individuels. A Laodicée la situation est si mauvaise que le Seigneur adresse Son appel au coeur des individus pour qu'ils Le laissent entrer. Nous sommes, plus ou moins, dans la même condition aujourd'hui. Le problème n'est pas le salut, mais le partage et la communion.

                   En effet, la vie corporative du peuple de Dieu ne sera jamais plus élevée que celle des individus qui le représentent. En d'autres termes, s'il n'y a aucun culte « en esprit et en vérité » dans notre vie de prière dans le secret à la maison, nous ne pouvons pas nous attendre à un culte en « esprit et en vérité » quand nous nous réunissons ensemble. Nous venons si souvent à une réunion en espérant « entrer dans » un endroit où Dieu va se trouver. Au lieu de cela, le rassemblement des croyants devrait être la célébration et la continuité d'un processus dans lequel nous sommes déjà entrés.

                   Le culte, l'adoration, l'abandon du Moi, le ministère pour le Seigneur, doivent être sur la même base que celle de « Marie » qui se met à Ses pieds chaque jour pour L'écouter, et « d'Anne » qui ne quitte jamais le temple, mais sert le Seigneur dans le jeûne et la prière jour et nuit. Alors que nous continuons à réfléchir à ces choses, puisse le Seigneur trouver une porte ouverte dans nos cœurs.

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapident ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-Je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! Voici, votre maison vous sera laissée déserte; car, Je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur! » (Matthieu 23:37-39)

                     Certains se demandent comment le Seigneur Jésus peut ressentir un sentiment de solitude et être esseulé alors qu'Il a déjà de si nombreux enfants. La réponse est tout à fait évidente. Si vous avez trois ou cinq ou même dix enfants, ne vous affligeriez-vous pas de la perte d'un seul? Combien plus le Père merveilleux languit-Il après tous Ses enfants! Le berger laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres pour en rechercher un seul. Tel est le coeur de Christ.

                Jérusalem représente ce qui, au commencement, a donné satisfaction au Seigneur, mais ce n'est plus le cas maintenant. Elle perpétue la tradition et les cérémonies, dans les choses extérieures, mais elle ne reconnaît pas l'identité du Seigneur Jésus. Le Temple était Son lieu de repos mais il est devenu maintenant un « repaire de voleurs ».

             Il se languit de les avoir, de les recueillir à l'ombre de Son aile: mais ils ne le Lui permettent pas.

                Il y a un endroit où le Seigneur est reçu: mais c'est en dehors de Jérusalem, loin de la religion établie, loin des scribes, des enseignants de la Loi, loin des Pharisiens, des Sadducéens, des théologiens, des érudits de la Bible et des hypocrites, loin même du Temple et de sa splendeur.

               C'est un peu à l'Est de Jérusalem, dans un petit village, dans une simple maison, qu'Il a finalement trouvé ce après quoi Il languissait.

À suivre

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dimanche 15 novembre 2020

(28) - église UN CULTE QUI NOUS ARRANGE par Chip Brogden

 « Et le roi prit conseil, et fit deux veaux d'or, et dit au peuple: C'est trop pour vous de monter à Jérusalem; voici tes dieux, Israël! qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. » (1 Rois 12:28)

                   Ainsi commence le triste témoignage d'Israël, tombé de son statut de peuple saint pour devenir une nation rétrograde d'adorateurs d'idoles. Comment est-il possible que, si peu de temps après l'achèvement du Temple de Jérusalem, Israël ait pu s'égarer ainsi? On y trouve une application prophétique pour notre situation actuelle. Ces choses sont écrites pour nous servir d'exemple, c'est pourquoi jetons un coup d'oeil à ce moment précis de l'histoire d'Israël et voyons les leçons que l'on peut en tirer.

                    Il n'est jamais sage de forcer une interprétation à partir de quelques points principaux, parce que le Royaume de Juda n'était guère meilleur que celui d'Israël. Mais globalement, nous notons simplement que Jérusalem appartenait à Juda; et bien qu'elle ne soit pas parvenue à atteindre la pleine mesure de ce que Dieu avait prévu, Jérusalem avait vocation à être le centre de l'adoration et l'endroit dont le Seigneur avait dit qu'Il y ferait Sa demeure. Nous savons que Jérusalem abritait le Temple et le sacerdoce des Lévites. Après la mort de Salomon, le Royaume a été divisé entre deux hommes: Roboam, le fils de Salomon et Jéroboam, le serviteur de Salomon. Roboam est devenu le roi de Juda, et il a fait de Jérusalem sa capitale. Jéroboam est devenu le roi d'Israël et son territoire comprenait tout le Nord du pays.

              Et nous avons ainsi un royaume divisé contre lui-même; pour l'essentiel, deux nations existant l'une en face de l'autre. Cela ne peut amener que de la controverse et de la compétition. Juda est centré sur Jérusalem, adorant Dieu dans le Temple, étant conduit dans cette adoration par le sacerdoce lévitique. Il n'est pas difficile de voir en Juda un reste existant au sein d'Israël.

                   Juda n'a qu'une tribu, alors qu'Israël en a dix. Notre Seigneur Jésus-Christ est le Lion de la Tribu de Juda. Tous ceux qui appartiennent à Christ sont spirituellement contenus dans cette tribu de Juda. Notre Jérusalem vient d'en haut, nous sommes le temple du Saint-Esprit, et nous sommes rois et sacrificateurs dans cette nation sainte qu'est ce peuple particulier, mis à part et spécial. Je pense que vous êtes suffisamment familiers avec le Nouveau Testament pour reconnaître ces réalités sans qu'il ne soit besoin de les étayer par des chapitres et des versets.

                Israël en est donc venu à représenter quelque chose de tout à fait différent de Juda. Bien que Juda soit issu d'Israël, il était bien séparé d'Israël. Ainsi, que voyons-nous dans ce royaume divisé? Nous voyons l’Église que Jésus est en train de bâtir comme quelque chose qui est au-dessus de « l' « Église » que l'homme bâtit. Que vous l'appeliez l’Église Institutionnelle ou la Religion Organisée, il s‘agit d'un système religieux alternatif qui existe à coté de la véritable expression en Esprit et en Vérité dans la Nouvelle Jérusalem. Comme nous le verrons, la Religion Organisée est, dans la totalité de ses buts et intentions, un Culte qui arrange tout le monde.

UN CULTE D'AUTO-PRÉSERVATION

« Jéroboam dit en son cœur: Le royaume pourrait bien maintenant retourner à la maison de David. Si ce peuple monte à Jérusalem pour faire des sacrifices dans la maison de l'Eternel, le cœur de ce peuple retournera à son seigneur, à Roboam, roi de Juda, et ils me tueront et retourneront à Roboam, roi de Juda. » (1 Rois 12:26,27)

                   Nous voyons ici Jéroboam, le roi rebelle d'Israël. Il domine sur dix tribus. Son pays et son peuple sont plus grands que ceux de Juda. Et pourtant, il est troublé. Qu'est-ce qui le trouble? Il y a le problème de ces gens à qui Dieu a commandé d'aller à Jérusalem pour adorer. Jéroboam suppose, à juste titre, qu'une fois les gens du peuple arrivés à Jérusalem pour adorer, ils pourraient être enclins à s'y établir, et son royaume se verrait ainsi diminué.

                    J'aimerais suggérer que, de nos jours, Dieu nous appelle à monter à Jérusalem pour adorer - à savoir, L'adorer en Esprit et en Vérité (cf. Jean 4). Le Père recherche ces adorateurs véritables qui n'ont pas en pensée un endroit géographique où adorer, mais un lieu d'adoration en Esprit et en Vérité; une place spirituelle, une place venant du coeur. C'est ce que signifie pour nous « monter à Jérusalem ». C'est une Jérusalem d'en haut, elle vient des cieux, nous devons monter vers elle parce qu'il existe un niveau plus élevé, une dimension plus grande. C'est un lieu spirituel. Le livre de l'Apocalypse nous en parle, descendant des cieux, remplie de la gloire de Dieu et de la présence de l'Agneau.

                     Plusieurs répondent à cet appel à « monter à Jérusalem » et sortir de Babylone, sortir de l'Eglisianisme, sortir de la Religion Organisée. C'est pourquoi tous les Jéroboam de ce monde sont consternés! Comment empêcher cet exode massif de gens qui quitteraient nos églises? Jéroboam ne se soucie pas du peuple. Il ne se soucie pas du Seigneur ou des attentes du Seigneur. Il n'est concerné que par sa propre préservation: la sauvegarde de son leadership, la continuité de son royaume, la prolongation de sa propre vie.

              La solution qu'il a trouvée était assez ingénieuse. Il a créé ce que j'appelle « UN CULTE QUI NOUS ARRANGE ». Ce culte présente trois caractéristiques: 1) Un endroit qui nous arrange ; 2) Une prêtrise qui nous arrange et 3) un festin qui nous arrange, pour unir ensemble les adorateurs. Regardons chacune de ces particularités l'une après l'autre, et voyons si l'on peut y trouver une application prophétique pour notre temps, pour la période à laquelle nous appartenons.

UN ENDROIT QUI NOUS ARRANGE

« Et le roi prit conseil, et fit deux veaux d'or, et dit au peuple: {litt.: leur dit.} C'est trop pour vous de monter à Jérusalem; voici tes dieux, Israël! qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. Et il en mit un à Béthel, et l'autre il le plaça à Dan. Ce fut là une occasion de péché. Le peuple alla devant l'un des veaux jusqu'à Dan. » (1 Rois 12:28-30)

                    Jéroboam était suffisamment habile pour faire appel à cette partie de l'être humain qui est attirée par la commodité des choses, par leur coté pratique et facile. On peut s'arranger! « C'est trop pour vous de devoir monter à Jérusalem ». En d'autres termes, cela ne vous arrange pas, c'est trop difficile d'adorer Dieu comme Il le désire. Le coût en est trop élevé.

                  Si vous consultez une carte biblique, vous verrez que Jéroboam a placé stratégiquement ses veaux d'or aux extrémités Nord et Sud de son royaume. Vous pouviez donc vous rendre aisément vers le veau d'or le plus proche de chez vous. C'est le genre d'astuce de marketing qu'utilisent les restaurants pour vendre leurs desserts. Ils ne vous demandent pas si vous voulez un dessert; ils vous demandent si vous préférez comme dessert un gâteau au chocolat ou une tarte à la banane! Bien évidemment, vous pouvez refuser les deux, mais quand la question est posée ainsi aux gens, les statistiques démontrent que la plupart d'entre eux choisissent une de ces deux options, et finissent par commander un dessert.

                  Ainsi Jéroboam n'a demandé à personne de choisir entre un veau d'or et Jérusalem; il leur a simplement offert le choix entre « des desserts » - que préférez-vous: Béthel ou Dan? Il a tout réduit à une question d'arrangement. « c'est trop compliqué pour vous d'aller à Jérusalem ». Trop compliqué!

                 De nos jours on nous offre une myriade de choix d'adoration, une multitude de veaux d'or à chaque coin de rue, les uns à coté des autres, chacun cherchant à attirer les gens vers lui. Sur quoi est basé leur message de marketing? Sur ce qui nous arrange! On vous offre le choix entre plusieurs cultes afin que vous puissiez choisir celui dont l'heure vous convient le mieux. Un choix entre différents styles d'adoration et de prédication afin que vous puissiez choisir celui que vous préférez. Tant de choix, un si grand nombre d'options.

                   Si nous nous arrêtons pour réfléchir à cela, nous allons réaliser que Dieu ne nous demande pas de choisir quel veau d'or, parmi des milliers, nous désirons adorer. Il nous demande de faire un choix entre ce « système de veau d'or » dans son ensemble et la vie en Esprit et en Vérité dans la Nouvelle Jérusalem! Dieu nous appelle à quitter, à laisser derrière nous ce système totalement faux, et à faire une chose loin d'être facile - « monter à Jérusalem », se joindre à l'Eglise que Jésus bâtit, et apprendre à être une nation de rois et de sacrificateurs.

                Il nous faut noter que quand Israël a accompli la chose qui l'arrangeait le mieux, la plus commode, la plus pratique et aisée, c'est devenu pour eux un péché. Elle les a conduits loin de Dieu et les a amenés sous le jugement. Le chemin qui nous arrange est un chemin large, et il mène à la ruine. Adorer Dieu en Esprit et en Vérité, en laissant derrière nous les chemins familiers et populaires, est difficile et coûteux, mais c'est précisément pour cela que Jésus dit qu'il faut bien évaluer le prix à payer avant de devenir Son disciple.

UNE PRÊTRISE QUI NOUS ARRANGE

« Jéroboam fit une maison de hauts lieux, et il créa des sacrificateurs pris parmi tout le peuple et n'appartenant point aux fils de Lévi. » (1 Rois 12:31)

                    Un culte qui nous arrange nécessite une prêtrise qui nous arrange, pour la diriger facilement, la faire durer, la superviser et la conduire. Conformément à la pensée de Dieu, seuls les Lévites étaient appelés à Le servir en tant que prêtres. Tous les lévites se trouvant déjà à Jérusalem pour servir dans le Temple, Jéroboam a dû trouver d'autres prêtres pour travailler dans son système erroné.

              La solution choisie par Jéroboam a été de rendre cela facile - arrangeant tout le monde - n'importe qui pouvait devenir un prêtre. Peu importait l'appel de Dieu. Quiconque choisissait de devenir un prêtre pouvait être ordonné par Jéroboam, et acquérir instantanément le statut de leader. Et ainsi les membres les moins élevés du peuple avaient l'opportunité de s'élever au-dessus du lot.

                     Combien de temps faut-il pour faire un apôtre, un prophète? De nos jours, pas longtemps. Il suffit de s'autoproclamer quelque chose, ou de permettre à d'autres de nous appeler ainsi, pour faire de nous quelqu'un de spécial. Comme c'est facile! Nous sommes envahis par des gens qui s'attribuent eux-mêmes le titre d'apôtre, d'évêque, de prophète, de pasteur et de « première dame » (peut être le titre le plus charnel de tous).

                     Le problème est que lorsque « chacun» est un prêtre, il est alors très difficile de faire la différence entre les prêtres du Seigneur et les prêtres du veau d'or. Quand «chacun» est un prophète, comment faire le tri entre la parole véritable et la parole fausse? La plupart des gens ne le peuvent pas, et ainsi la déception se propage à cause de cette recherche de la facilité, de ce qui arrange les gens.

                    La réalité est la suivante: il y a un coût énorme qui est associé à l'appel de Dieu pour notre vie, et si vous vivez réellement la vie chrétienne telle qu'on doit la vivre - « pas moi, mais Christ » - cela sera (par moments) difficile, désagréable, à contre sens, et problématique. Et quand Dieu vous place dans une position de responsabilité pour les autres, alors les difficultés seront multipliées par mille. Cela ne sera pas « facile », mais pour ceux qui placent la vérité au-dessus de la facilité, cette façon de vivre en Christ est leur propre récompense.

UNE FÊTE QUI NOUS ARRANGE

« Il établit une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme la fête qui se célébrait en Juda, et il offrit des sacrifices sur l'autel. Voici ce qu'il fit à Béthel afin que l'on sacrifiât aux veaux qu'il avait faits. Il plaça à Béthel les prêtres des hauts lieux qu'il avait élevés. Et il monta sur l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, mois qu'il avait choisi de son gré. Il fit une fête pour les enfants d'Israël, et il monta sur l'autel pour brûler des parfums. » (1 Rois 12:32,33)

                    Un culte qui nous arrange nécessite diverses sortes de célébrations qui nous arrangent, ou des fêtes pour réunir régulièrement ses adorateurs. Jéroboam a décidé d'organiser un festival « comme la fête qui se tenait en Juda ». Bien sur, ce n'était PAS la même fête, ce n'était qu'une contrefaçon de la fête des tabernacles. La fête véritable se trouvait à Jérusalem. La fête de Jéroboam était quelque chose d'imaginé, d'inventé et de conçu par Jéroboam.

               Etait-ce une réunion pour honorer le Seigneur? Était-ce une assemblée pour adorer Dieu? Pas du tout. C'était une distraction qui détournait de l'adoration spirituelle, une alternative bien pratique à un voyage vers Jérusalem pour adorer dans le Temple. Bien entendu, c'était de nature religieuse - ce n'était pas une réunion sauvage, mais une fête religieuse « comme la fête qui se tenait en Juda ».

                  Un endroit qui nous arrange, une prêtrise qui nous arrange, et une fête qui nous arrange constituent tout ce qu'il faut pour faire une un culte qui nous arrange. Il en résulte pour finir un système alternatif d'activités religieuses qui proclame adorer Dieu, qui a l'apparence de la piété mais qui est bien plus facile et attrayant pour la chair.

JUGEMENT SUR LE CULTE QUI NOUS ARRANGE

« Voici, un homme de Dieu arriva de Juda à Béthel, par la parole de l'Eternel, pendant que Jéroboam se tenait à l'autel pour brûler des parfums. Il cria contre l'autel, par la parole de l'Eternel, et il dit: ... » (1 Rois 13:1,2a)

                   Dieu a utilisé un prophète venant de Juda pour défier ce système erroné d'adoration religieuse qu'avait mis en place Jéroboam, et pour prophétiser sa destruction. Ce n'étaient pas des paroles « plaisantes » à apporter. Après avoir annoncé la destruction pour Jéroboam, le prophète a été lui-même désobéissant et s'est fait tuer par un lion. Si vous n'aviez pas écouté la parole du prophète, peut-être pouviez-vous apprendre la leçon en voyant ce qui était arrivé au prophète! Jéroboam, bien que troublé sur le moment, a persisté dans sa désobéissance, et a été jugé en conséquence. Mais les dégâts étaient faits et Israël a sombré dans la ruine.

                  Il n'est pas difficile de voir à quel point l'histoire s'est répétée pendant les deux mille ans passés. Comme l'Israël ancien, nous vivons dans un « royaume divisé » dans lequel la Majorité Religieuse perpétue un culte qui arrange les gens, et la Minorité du Reste cherche la pleine pensée du Seigneur, Sa volonté, Son coeur, et Son Esprit, concernant l'Eglise que Jésus bâtit, une maison spirituelle de pierres vivantes, une « Nouvelle Jérusalem » de rois et de prêtres. On considère les deux (la Majorité Religieuse et la Minorité du Reste) comme étant « Israël » mais seule l'une est la véritable Eglise, alors que l'autre n'est qu'une distraction qui nous arrange.

                Pour finir, la nation de Juda elle-même a sombré dans l'idolâtrie et s'est trouvée sous le coup du jugement. Le Temple a été détruit et Jérusalem brûlée. Dieu a dû alors travailler avec un Reste issu du Reste, et Il a ainsi fait perdurer Son Royaume selon des principes spirituels.

               De nos jours, le Seigneur continue de travailler avec un Reste, les appelant à « monter à Jérusalem » et à s'affectionner aux choses d'en haut. Dieu travaillant selon des principes spirituels pour accomplir un dessein spirituel, la frontière est beaucoup plus subtile entre l'Israël rétrograde et le Juda spirituel, entre l'adoration du veau d'or et l'adoration en Esprit et en Vérité. Mais une fois que vous avez vu l'Eglise que Jésus bâtit, il est beaucoup plus facile de rejeter les veaux d'or. Jéroboam sait cela, et c'est pourquoi il propose une alternative très attrayante et qui arrange tout le monde.

              Que le Seigneur fasse de ces paroles un fardeau sur nos coeurs. Amen.

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mercredi 11 novembre 2020

(27) - église POURQUOI SOMMES-NOUS ICI? par Chip Brogden

(Ce message a été donné par l'auteur en tant qu’introduction à leur première réunion de maison le 2 juillet 2006 à Louisburg, Caroline du Nord)

« Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. » (Actes 13:1-3)

                    Pour commencer notre discussion, examinons la question suivante: Pourquoi sommes-nous ici? La réponse simple à cette question est: nous sommes ici aujourd’hui parce que pendant les deux dernières années, le Seigneur a mis un fardeau sur notre coeur en vue de voir une expression locale du Corps de Christ, une expression pratique de ce que nous avons enseigné pendant plusieurs années. Autrement dit, nous avons enseigné bien des choses concernant le Seigneur Jésus-Christ, le Dessein Eternel de Dieu, l’Eglise que Jésus bâtit, s’aimer les uns les autres, le ministère du Corps, etc. Nous continuons d’enseigner et de croire en ces choses dans lesquelles nous avons avancé individuellement et au sein de petits groupes ici et là, mais il nous a manqué le moyen de voir ces choses exprimées dans le cadre d’une communion fraternelle de croyants.

                Nous avons un dessein, une intention, une raison pour nous rassembler ensemble qui va bien au delà de la nourriture, de la communion et des relations sociales. Vous pouvez obtenir tout cela dans n’importe quel fast-food. Une partie de notre frustration concernant les « églises de maison » en tant que mouvement tient au fait que dans bien des cas, nous avons vu les gens se rassembler simplement parce qu’il y avait une réunion, mais sans aucun apport spirituel. Cela répondait à un besoin, mais cela ne répondait pas au besoin du Seigneur. Aujourd’hui marque le début d’un processus dans lequel nous sommes rassemblés, sous l’Autorité de Christ, et ceci, non pour tenir juste « une réunion » (puisse Dieu nous délivrer des simples réunions), mais pour simplement explorer Qui Il est, et qui nous sommes en Lui, et ce que cela signifie par rapport au fait d’aimer Dieu et de nous aimer les uns les autres.

                   Dans Actes 13, nous avons un bon exemple de ce que signifie être l’Église. Je pense que nous voyons dans le Livre des Actes deux types d’églises. Bien entendu, il n’y a qu’une seule Église, mais il y a sept types d’églises représentés dans le Livre de l’Apocalypse, et il y a deux types d’églises représentés dans le Livre des Actes. Ces deux églises appartiennent à Jésus, mais ces deux églises ont leur manière propre et particulière de considérer les choses. Premièrement vous avez l’Église à Jérusalem. Aujourd’hui nous savons que tout a commencé à Jérusalem. C’est à Jérusalem que se trouvaient le Temple, le grand prêtre, la Loi, et tout ce système religieux connu sous le nom de Judaïsme. L’Église des premiers temps était simplement une secte issue de ce système religieux. Ils se considéraient eux-mêmes comme Juifs, et Jésus était leur Messie Juif. Ils ne prêchaient Jésus qu’aux Juifs - et ceux qui se trouvaient à l’extérieur d’Israël n’étaient pas inclus. N’est-ce pas incroyable?

                 Mais Jésus avait dit d’aller dans tout le monde. Les choses étaient très confortables ici à Jérusalem, et les premiers chrétiens n’étaient pas si disposés que cela à aller de part le monde. Il a fallu la persécution pour les disperser, et néanmoins, ils ont continué à ne partager Jésus qu’avec les Juifs. Alors quelque chose de merveilleux s’est produit. Quelques croyants juifs ont quitté Jérusalem, sont arrivés à Antioche, et ont annoncé Jésus aux païens. Finalement, ces païens ont cru, et d’un seul coup, vous avez eu des non-juifs croyant en Jésus. Le Christianisme a cessé à ce moment là d’être un phénomène juif; c’est devenu une chose universelle. En fait, la Bible dit que c’est à Antioche - et non à Jérusalem - que les disciples ont été appelés pour la première fois Chrétiens.

                  Ainsi, d’un coté, vous avez l’Église à Jérusalem, et de l’autre, vous avez l’Église à Antioche. Il n’y a qu’un seul Corps de Christ bien entendu, mais deux communions fraternelles très différentes avec deux façons très différentes d’envisager les choses. Et cela a participé au déclenchement d'un conflit. Peu après, quelques chrétiens de Jérusalem sont venus à Antioche et ont dit: « Si vous n’êtes pas circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. » Actes 15:1. De nos jours, on ne débat plus sur la circoncision. On discute sur le baptême d’eau, le parler en langues, les dénominations, la doctrine ou la théologie. Ces chrétiens de Jérusalem représentent la Religion Organisée de leur époque - lois, règles, traditions, et histoire. Selon Jacques, il y avait plusieurs milliers de disciples à Jérusalem qui croyaient dans le Seigneur Jésus mais qui étaient zélés pour la Loi de Moise (Actes 21:20).

                   Antioche représente quelque chose de nouveau, différent, frais et libre; quelque chose de totalement non-religieux et à l’extérieur de la Religion Organisée. Antioche représente l’Esprit et la Vérité, et il était probablement plus facile pour eux de saisir cela parce qu’ils ne disposaient pas d’un Temple matériel, d’un grand prêtre visible, et d’une liste de commandements à respecter. Ils avaient entendu Paul prêcher qu’ils étaient eux-mêmes le Temple de Dieu, et qu’Il avait fait d’eux des Rois et des prêtres dans Son Royaume, et que la Loi de l’Amour était la seule loi dont ils avaient besoin. Alors que l’Église à Jérusalem était bien lente à prêcher Jésus aux non-juifs, l’Église à Antioche a aidé à organiser les voyages missionnaires de Paul, ce qui a entraîné une multiplication rapide du nombre de croyants et d’églises à travers toute l’Asie Mineure.

                 A quel type de communion fraternelle préféreriez-vous être associés: celle de Jérusalem ou celle d’Antioche? Pour moi, Jérusalem représente nos frères et sœurs dans les églises dénominationnelles, alors qu’Antioche représente ceux qui suivent la simplicité de Christ loin de la religion du dimanche-matin. J’ai été récemment interviewé par Agape Press pour un article sur le mouvement des églises de maison. Ils m’ont posé toutes sortes de questions et j’ai senti qu’il était important de souligner que même si nous adorons Dieu dans des endroits différents, les uns dans des bâtiments d’église, les autres dans le cadre d’une communion fraternelle de maison, nous sommes tous frères et soeurs en Christ. J’ai été content de voir que c’est ce point qu’ils ont souligné. Antioche ne pouvait pas exister séparément de Jérusalem, et Jérusalem ne pouvait pas exister séparément d’Antioche. Dès le moment où nous commençons à nous considérer comme « supérieurs », nous devenons des pharisiens. Nous devrions au contraire désirer expliquer humblement et précisément le chemin de Dieu à ceux qui ne sont pas encore entrés dans la plénitude de Christ.

                    Quoiqu’il en soit, de plus en plus de gens quittent « Jérusalem » et s’en vont vers Antioche, et cela représente quelque chose de significatif dans ce que le Seigneur fait aujourd’hui. Comment pouvons-nous garder la saveur d’Antioche et maintenir de bonnes relations avec Jérusalem sans tomber dans la religiosité? Y a-t-il un moyen de définir une communion fraternelle conforme au Nouveau Testament et selon l’ordre d’Antioche plutôt que celui de Jérusalem? Je crois que l’Eglise d’Antioche était caractérisée par trois façons de faire, décrites dans Actes 13. .... Et c’est: S’occuper de Celui qui est en haut, s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, s’occuper de ceux qui sont à l’extérieur. Examinons-les les unes après l’autre.

S’OCCUPER DE CELUI QUI EST EN HAUT

« Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit:... » Actes 13:2a

               Cette communion fraternelle existe, d’abord et avant tout, pour répondre au Besoin du Seigneur, et non au besoin des hommes. Si vous avez lu ou entendu nos enseignements sur la façon de servir le Seigneur, vous devez savoir de quoi je parle; sinon, je vous encourage à le faire. C’est absolument essentiel. Nous devons faire les choses dans le bon ordre, et à Antioche, avant de s’occuper des uns et des autres, ils étaient d’abord au service du Seigneur. Ils s’occupaient de Celui qui est en-haut, avant de s’occuper de ceux qui étaient à l’intérieur.

                    Cela signifie abandonner nos façons de penser quant à « l’église ». Quand les gens se rassemblent, ils s’attendent à recevoir quelque chose. Pourquoi une personne se joint-elle à la communion fraternelle, sinon pour recevoir de la communion fraternelle? Même si cela représente un des aspects du fait de se réunir ensemble, ce n’est pas le seul, et ce n’est pas le plus important. La chose la plus importante quand nous nous réunissons, c’est de servir le Seigneur en tant qu’un seul Corps.

                  Quelqu’un demandera, est-ce chanter des chants? Ça en fait partie, mais ce n’est pas tout. Est-ce prier? La prière en fait partie mais elle n’est pas tout. Nous pouvons chanter et prier pour nous-mêmes ou chanter et prier pour le Seigneur. Cela fait une grande différence, nous ne pouvons pas enseigner aux gens la différence, nous devons leur montrer la différence.

                 Servir le Seigneur commence par une attitude de cœur qui reconnaît une vérité suprême: l’Église existe pour Jésus. En vérité, « toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui » et « Il est la tête de toutes choses dans l’Église, qui est son Corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous ». Le troupeau appartient au Grand Berger; la Maison de Dieu appartient à Dieu; le Corps de Christ appartient à Christ; la Moisson appartient au Maître de la Moisson. Et ainsi, l’Église que Jésus bâtit ne nous appartient pas, elle appartient à Jésus. Cela place les choses dans une perspective différente.

                   Dans les semaines qui ont précédé l’ouverture de notre maison à la communion fraternelle, un frère qui recherchait la pensée de Dieu avec nous a conclu, « c’est important pour le Seigneur ». Qu’est-ce que cela signifie? Cela veut dire que peu importe ce que nous voulons ou ce que nous pensons, une communion fraternelle telle que je viens de la décrire est importante pour le Seigneur, importante pour Son Royaume. Ce frère avait été capable de mettre de coté sa préférence personnelle et aspirer à une communion qu’il percevait comme étant d’abord dans l’intérêt du Seigneur et non dans notre propre intérêt. Cela n’a pas été fait sur un coup de tête, ou juste pour notre bon plaisir, ou pour ce que nous espérions en retirer, ou simplement parce que nous pensions qu’il fallait qu’il y ait quelque chose. Ce serait une chose morte et charnelle. Mais un endroit comme Béthanie, un endroit où le Seigneur Jésus est reconnu dans Sa prééminence, voilà une chose importante - et rare. C’est cela qui le rend important pour lui.

                   C’est pourquoi, servir le Seigneur - en répondant à Son Besoin - c’est une chose à laquelle nous attribuons une valeur si élevée que nous l’avons placée en premier et avant tout, comme l’ont fait les croyants à Antioche.

S’OCCUPER DE CEUX QUI SONT A L’INTÉRIEUR

« Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. » (Actes 13:1-3)

                 Quand nous avons servi le Seigneur, alors nous pouvons recevoir Ses paroles, et être guidés par Son Esprit. Quand nous nous sommes occupés de Celui qui est en haut, nous pouvons nous occuper de ceux qui sont à l’intérieur. Quand Son Besoin est satisfait, alors nous pouvons nous consacrer à satisfaire les besoins des uns et des autres. Même s’ils étaient déjà été en train de prier et de jeûner avant que le Saint-Esprit ne parle, ils ont à nouveau prié et jeûné avant de leur imposer les mains. La première fois où ils ont prié c’était en faveur de Celui qui est en-haut, et la seconde fois en faveur de ceux qui sont à l’intérieur.

                 Un toucher personnel est nécessaire. Jésus prêchait depuis le sommet du Temple; Il imposait les mains aux malades et prenait les petits enfants dans Ses bras. Les croyants d’Antioche ont imposé les mains sur Paul et Barnabas, démontrant en cela une unité qui ne pouvait pas être démontrée par de simples mots.

                    J’aimerais suggérer que la façon la plus simple de comprendre la Vie du Corps est de la regarder comme le fait de vivre dans la Famille de Dieu. I Timothée 5:1, 2 dit de traiter les hommes âgés comme des pères, les hommes jeunes comme des frères, les femmes âgées comme des mères, et les jeunes femmes comme des soeurs - en toute pureté. En fin de compte, peu importe ce que nous pensons être, ce que nous sommes appelés à faire, ou quel titre ou position nous avons. Si nous nous aimons les uns les autres comme les chers membres d’une famille, cela résoudra tous les problèmes et répondra à toutes les questions concernant le leadership, l’autorité, qui a les responsabilités, qui sont les anciens, ce qui concerne les femmes, les enfants, etc.

                  L’Église se trouve là où nous apprenons à être une famille. Nous pouvons nous appeler « frère » ou « sœur » mais réalisons nous vraiment ce que cela signifie? Quelqu’un a dit que nous pouvons choisir nos amis, mais nous ne pouvons pas en faire autant avec notre parenté. Dieu ne nous a pas appelés à être des « amis », mais à former une famille. Les amis sont changeants. Tant de fois, quand les gens n’arrivent pas à s’entendre, ou au premier désaccord, ils sont prêts à briser la communion et à s’en aller. Au contraire, nous avons besoin d’apprendre à nous aimer les uns les autres, à nous honorer mutuellement, estimer les autres comme étant meilleurs que nous mêmes, nous soumettre les uns aux autres dans l’amour, prier les uns pour les autres, se protéger et s’aider comme une famille.

                    Bien entendu, si votre famille terrestre est déficiente, vous ne savez pas ce qu’est une vraie famille, et l’Église devrait être l’endroit où on peut l’apprendre. Ce qui est triste c’est que nous échouons souvent, c’est donc quelque chose que nous devons considérer sérieusement. Dans son livre « La Confiance: la Chose qui fait ou défait un leader » Les Csorba écrit « les américains ne sont pas si superficiels et centrés sur eux même qu’il n’y paraît, mais ils n’ont pas souvent sous les yeux une communauté qui exprime concrètement la théorie qui sort de leur bouche ». Cet état des lieux s’applique aux chrétiens de tout pays, et pas seulement aux américains. Quel est le plus grand commandement? Jésus a dit qu’il y en a deux. Fondamentalement, ils sont: Aimer Dieu et s’aimer les uns les autres. Et quand vous citez tout le passage, vous voyez qu’il s’agit d’un amour radical, qui nous appelle à donner tout ce que nous avons - tout notre coeur, notre âme, notre esprit, et notre force.

                L’amour est plus important que la doctrine. Au milieu de tout cet enseignement sur « comment faire l’église » dans 1 Corinthiens 12 et 14, se trouve le grand chapitre sur l’amour de 1 Corinthiens 13 - « le chemin le plus excellent », et sans cela, tout autre chose ne sert à rien. Ce que vous prêchez et ce que vous croyez est important, mais ce n’est pas la chose la plus importante.

                  Par expérience, ayant eu affaire à bien des gens blessés de par le monde, je peux affirmer la chose suivante: les gens se joignent à une église avec leur tête, mais ils la quittent avec leur cœur. Qu’est ce que cela signifie? Cela veut dire que quand ils recherchent une église, une communion, un groupe auquel participer, ils pensent que la chose la plus importante est de recevoir un enseignement doctrinal, une instruction sur la mission, ou une liste de choses en lesquelles croit le groupe. S’il y a accord, ils ont alors tendance à penser qu’ils ont trouvé des croyants qui pensent comme eux, et ils se joignent alors à eux. Ils ont pris une décision intellectuelle basée sur la doctrine.

                  Mais quand ils quittent le groupe, la plupart du temps, ce n’est pas parce que quelque chose a changé dans leur position doctrinale, ou parce qu’ils sont subitement en désaccord avec le point 238 de leur « Déclaration des Vérités Fondamentales ». Pourquoi s’en vont-ils? Parce qu’ils ont été blessés par un manque d’amour, un manque de grâce, un manque de soin, un manque de miséricorde, un manque de prévenance. Ils avaient besoin d’amour et ils ont eu du légalisme; ils avaient besoin de relation et ils ont eu une religion. Pour finir, leur départ n’a pas grand chose à voir avec les raisons pour lesquelles ils sont venus. Les gens se joignent à une église à cause de leur tête, mais ils la quittent à cause de leur cœur.

               Jésus a dit que le monde saura que nous sommes Ses disciples si nous avons de l’amour les uns pour les autres. De la même manière, le monde saura que nous ne sommes pas Ses disciples à cause du manque d’amour entre nous. Honnêtement, tout le monde n’est pas intéressé par ce type de relation. Il est plus facile de dormir sur les sièges d’une méga-église, en restant anonyme et privé. Dans une communion de maison, il n’est pas facile de rester anonyme - c’est une micro-église, pas une méga-église! Et nous sommes là, apprenant à nous connaître, avec toutes nos forces et nos faiblesses, portant les fardeaux les uns des autres. Bien des gens pensent qu’ils ont déjà bien assez de fardeaux sans se charger de ceux des autres! Mais c’est cela être une famille et c’est d’elle dont on parle quand on dit qu’il faut s’occuper de ceux de l’intérieur.

S’OCCUPER DE CEUX QUI SONT A L’EXTÉRIEUR

« Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent... » (Actes 13:4a)

                   Si nous servons le Seigneur, et que nous sommes aux services les uns des autres, notre amour grandit. Cela nous amène naturellement à atteindre ceux du dehors. Les croyants d’Antioche n’étaient pas un groupe replié sur lui-même, blotti derrière des portes fermées, dans l’espoir de garder le monde à bonne distance. Ils ont littéralement changé le monde et modifié le cours de l’histoire parce qu’ils avaient vu la valeur qu’il y avait à atteindre ceux du dehors, et ils avaient compris que le Saint-Esprit pouvait, à n’importe quel moment, appeler certains membres de leur communion fraternelle à partir vers des lieux inconnus et à établir d’autres lieux de communion.

                  Il a fallu la persécution pour que l’Eglise de Jérusalem consente à aller de l’avant, mais l’Église d’Antioche les envoya par le Saint-Esprit. La souffrance força ceux de Jérusalem à bouger, mais c’est l’amour qui contraint ceux d’Antioche à agir. Quelle différence! Il y a un envoi par le Saint-Esprit. Il y a un moment où nous quitterons cet endroit et retournerons vers nos maisons, notre travail, notre école, notre voisinage. La vie chrétienne, ce n’est pas être assis dans des réunions, mais aller de l’avant dans la puissance de Dieu pour porter le Témoignage de Christ à ceux qui nous entourent.

                Qu’est-ce que cela signifie? Cela peut signifier bien des choses - témoigner, aider, donner, inviter, ouvrir sa maison, implanter d’autres lieux de communion, se joindre à d’autres croyants pour l’édification mutuelle et le réconfort. Antioche faisait toutes ces choses. L’important est qu’ils n’étaient pas fermés au monde, isolés du reste des églises. Ils recevaient des frères et des sœurs, et ils envoyaient des frères et sœurs. Ils soutenaient Paul dans ses projets apostoliques. Ils envoyaient de l’argent à l’Église de Jérusalem. S’occuper de ceux du dehors était leur façon de vivre.

                   Je sais que la tendance dans les petits groupes comme celui là est de dire « Oh, la communion, l’enseignement, tout est si merveilleux. Gardons les choses ainsi, nous ne voulons pas que quelqu’un arrive et nous fasse perdre cela! » Et ainsi, nous nous fermons nous-mêmes aux autres, et arrêtons de nous ouvrir vers l’extérieur. Assez rapidement le groupe commence à stagner, à s’assécher, et à mourir. Que se serait-il passé si Antioche avait adopté cette position, s’ils avaient refusé de laisser partir Paul et Barnabas, ou s’ils avaient failli à les soutenir après qu’ils soient partis? L’histoire aurait été bien différente. Merci à Dieu de ce qu’ils ont su s’occuper de ceux de l’extérieur!

RÉSUMÉ

                    Le livre des Actes relate ce qui est bien et ce qui est moins bien. La majorité des épîtres du Nouveau Testament ont été écrites parce qu’était apparu un besoin, un problème, une question, ou une discussion. C’est pourquoi la communion du Nouveau Testament n’est pas une communion parfaite. Dans le Nouveau Testament, ils s’affrontaient, ils argumentaient, ils débattaient; ils expérimentaient des succès mais aussi des souffrances; ils expérimentaient la croissance spirituelle mais aussi des défections et des chutes.

                   Si nous osons entrer dans une relation avec d’autres dans le cadre d’une communion fraternelle semblable à celle du Nouveau Testament, nous expérimenterons, sans aucun doute, les mêmes joies et les mêmes tristesses que celles qu’expérimenta l’Église du Nouveau Testament. Ce n’est pas si difficile à comprendre quand on réfléchit à ce qu’est le Corps de Christ en réalité: ce n’est pas un groupe de gens spirituellement parfaits, mais une communion d’hommes et de femmes qui ont cru dans le Seigneur Jésus et ont découvert ce que signifie aimer Dieu, aimer les autres, et aimer le monde qui nous entoure - S’occuper de Celui qui est en-haut, s’occuper de ceux qui sont à l’intérieur, et de ceux qui sont à l’extérieur. En fin de compte, c’est l’amour qui prouve réellement que nous sommes ce que nous disons être.

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