mardi 12 septembre 2017

(2) Fondations éternelles Théodore AUSTIN-SPARKS (1956)


Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2008) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA



II - LE NATUREL ET LE SPIRITUEL

« C’est en l’Éternel que je me réfugie, comment peut-on me dire : fuis dans tes montagnes comme un oiseau ? Car voici que les méchants bandent l’arc et ajustent leur flèche pour tirer dans l’obscurité sur ceux dont le cœur est droit. Quand les fondements même sont renversés, le juste, que ferait-il ? L’Éternel est dans son saint temple, Il a son trône dans les cieux ; Ses yeux regardent, ses paupières sondent les êtres humains » (Psaume 11:1-4).

« Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, comme un sage architecte, j’ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne la garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le Jour la fera connaître parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la perte ; pour lui il sera sauvé, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint et c’est ce que vous êtes » (1 Corinthiens 3:9-17).

                    Considérons un troisième point sur les fondations. Dans la première lettre aux Corinthiens, nous trouvons un autre moyen par lequel les fondements peuvent, dans une certaine mesure, être détruits. C’est par ce qui est posé sur eux, le bâtiment qui y est construit. Ils ne sont pas à proprement dit détruits par ce moyen, mais ils sont privés de leur valeur suprême, et donc détruits dans leur nature même. Vous verrez mieux ce que ça signifie en considérant les paroles de l’Apôtre : « J’ai posé une fondation et quelqu’un d’autre a bâti dessus. Mais que chacun prenne garde à la façon dont il a bâti dessus ». Ensuite Paul propose que certains construisent avec certains matériaux et que d’autres construisent avec d’autres matériaux. Puis un feu venant de Dieu vient tester cette infrastructure ; et les matériaux en bois, en paille et en chaume disparaissent en fumée, et quand tout a disparu, la question se pose : « Quelle était la valeur de cette fondation si quand tout a été dit et tout a été fait, il ne reste plus rien ? ». De cette manière, la fondation, dans toute sa signification et dans toute sa valeur, est détruite.

                    L’apôtre nous dit que ceux qui font cela peuvent être sauvés, et parce qu’ils ont Christ, la fondation demeure ; ils ne perdront sans doute pas leur salut, mais ils n’ont pas été sauvés juste pour l’être. Christ n’est pas venu habiter en eux juste pour être présent. Il n’était pas seulement là pour rester une fondation. Une fondation suppose implicitement, nécessairement, une structure. Une fondation n’est pas justifiée si aucune structure n’existe. La structure justifie l’existence d’une fondation. Que penseriez-vous d’un constructeur qui va ici et là pour poser des fondations, et vous parcourriez la terre pour ne voir que des fondations. Vous diriez : « Ce gars ne justifie ni son existence ni son travail. La seule raison de toutes ces fondations est de bâtir quelque chose dessus ».

                    La raison, la justification de notre salut, est qu’il existe une structure ; car notre salut l’implique, et notre salut n’est pas justifié tant que la construction de Dieu n’existe pas. La raison pour laquelle Dieu nous a sauvés, c’est Sa construction. C’est la justification de la grâce de Dieu. Ainsi, l’apôtre continue sur le thème du temple de Dieu : « Nous sommes l’édifice de Dieu ». Ce que nous allons mettre sur notre salut, ce que nous bâtissons va, soit justifier l’existence de la fondation, soit la détruire de manière virtuelle, ce qui veut dire rendre vain tout le plan de Dieu. C’est évident, il y a un moyen de rendre nulle et vaine la fondation même de Dieu, et la détourner de son véritable sens en édifiant quelque chose qui n’est pas conforme à Christ.

                    C’est simple et élémentaire mais ça va nous aider un peu. La structure doit correspondre à la fondation. Les deux devrait être d’une seule pièce, spirituellement et moralement, et doivent se ressembler : ainsi est la fondation, ainsi doit être la structure. Le bâtiment doit prendre ses caractéristiques de la fondation. Si la fondation est Jésus Christ, tout l’édifice doit épouser la nature et le caractère de sa fondation. Représentez-vous les fondations déracinées lors d’une excavation extrêmement profonde jusqu’aux profondeurs de l’Enfer, c’est jusque là que Christ a établi sa fondation, jusqu’aux profondeurs extrêmes du péché ; Il a touché le fond rocheux pour établir le fondement de notre salut. Il ne pouvait pas aller plus profondément. Il a labouré l’Enfer pour bâtir les fondations de notre rédemption éternelle.

                    Maintenant, imaginez que vous posez une construction en bois, en paille ou en chaume sur une telle fondation ; cela est-il digne d’une telle fondation ? Ce qui est requis c’est quelque chose du niveau de Christ, digne de l’œuvre qu’Il a accomplie, quelque chose qui symbolise la grandeur de Sa grâce et de Sa gloire, l’édifice de Dieu. Nous pensons donc à la destruction des fondations dans le sens de poser sur des édifices qui sont indignes de Christ. Toute cette épître présente le problème auquel Paul est confronté lorsqu’il rend visite à l’église de Corinthe. Il y avait en effet une situation à multiples facettes qui était susceptible de briser le cœur et la foi de celui ou celle dont les fondations n’étaient pas solidement établies. Pour vivre une situation pareille, il fallait qu’elles le soient.

A- La sagesse du monde et les choses de l’Esprit

                    Le premier chapitre ouvre la première phase du problème : au sein de cette communauté de Corinthe, l’esprit du monde extérieur, l’esprit de Corinthe avait pris le contrôle. Cet esprit était celui de la sagesse du monde. Corinthe fut un centre, une citadelle de la philosophie antique. Leur meilleure distraction était de discuter du dernier courant philosophique, de la dernière nouveauté de la pensée. A Corinthe, la raison humaine avait « pignon sur rue », et toute échelle de valeurs était déterminée par les capacités de raisonnement de la pensée, l’argumentation, la confrontation, la discussion et le débat intellectuels. Corinthe était le centre du rationalisme de l’époque, et la communauté des chrétiens avait été gagnée par ce courant. Chez le peuple de Dieu, cet esprit, cette pensée s’étaient saisi du spirituel et des choses de Dieu, en abaissant le niveau spirituel à l’argumentation humaine, au débat de la raison, et en soumettant leur intelligence au pouvoir limité de la pensée humaine.

                    Ainsi, ils discutaient de ce que l’apôtre appelle les choses de l’Esprit de Dieu, en ramenant ce qui est éternel, céleste et spirituel au niveau d’ici-bas, en attirant l’éternité au débat argumentaire et à la discussion rationnelle. Bien sûr, ce n’était pas exclusivement le fait des Corinthiens au temps de Paul. C’est toujours le cas aujourd’hui, nous rencontrons encore actuellement des personnes dont le plus grand obstacle est leur tête ! Ce qu’ils ne peuvent réduire à leur propre compréhension intellectuelle, ils le rejettent en bloc ! On peut leur avancer qu’il faudrait arrêter de tout discuter, raisonner et argumenter, et laisser une chance à Dieu et à la foi, ils répondent : « Alors, pourquoi avons-nous un cerveau ? ». Ce qui revient à dire que notre cerveau a toute la capacité de saisir les choses éternelles. Si c’est le cas, que Dieu nous soit en aide, car nous en sommes encore loin… Ce fut la première partie du problème auquel s’est confronté Paul, et ce n’était pas minime. Ceux qui ont affronté cela savent de quoi on parle.

B - Les préférences, les sympathies et les antipathies humaines

                    En passant à 1 Corinthiens 2, nous trouvons à peu près le même problème. Lorsque nous abordons le chapitre 3, nous entrons dans le domaine des affinités, des sympathies et antipathies humaines, au sujet de l’enseignement, des enseignants et docteurs, de la prédication et des prédicateurs, des messagers de Dieu et de leurs messages. Un certaine école déclare sa préférence pour Paul et sa pensée ; une autre école déclare préférer Apollos et sa manière de penser. Un troisième groupe se déclare attaché à Pierre. Enfin, un dernier groupe dit d’un air supérieur : « Vous pouvez suivre Paul, Pierre, Apollos ou qui vous voulez, nous, nous appartenons à Christ » (ce qui marque bien leur différence avec les autres). Christ est intégré dans un parti pris, dans un clan. Lorsque les préférences humaines s’affrontent, elles sont très difficiles à gérer. Leurs sympathies, leurs antipathies, leurs affinités étaient profondément ancrées dans leur nature humaine. Seule la grâce nous permet de les surmonter. Bien sûr, ce fut leur condamnation. Si nous n’en sommes pas victorieux, c’est que la grâce n’y est pas présente. Ce fut le problème auquel Paul a fait face et dont il avait la responsabilité de surmonter devant Dieu.

C - L’interruption de croissance : une tragédie

                    Au chapitre 3, nous pouvons constater une situation encore plus difficile, celle d’une maturité indûment retardée. Après avoir, en tant que peuple de Dieu, passé un temps considérable au milieu des choses divines, Paul dit qu’il ne pouvait toujours pas leur parler comme à des personnes spirituelles, mais comme à des personnes charnelles, comme à des bébés spirituels. Ceci est une tragédie. Il y a peut-être mieux à faire dans une vie que de voir une croissance interrompue pour en rester toujours à un stade infantile, au fur et à mesure des années. Il en était ainsi à Corinthe. C’est la chair qui était la cause de cette interruption. Au lieu d’être des gens mûrs, ils restaient des gens dépendants, misérables, des enfants spirituels, sans comprendre, sans percevoir, sans être capable de prendre une responsabilité spirituelle quelconque. Voilà donc une situation très difficile à gérer, qui n’était pas propre à Corinthe seulement. Une grande partie du peuple de Dieu est dans cet état actuellement. Quelle situation pathétique lorsqu’on rencontre des personnes qui ont connu le Seigneur depuis des années et qui n’ont toujours pas développé leurs facultés spirituelles afin de prendre des responsabilités, en sachant les choses sans qu’on soit obligé de leur dire. Beaucoup de personnes sont ainsi : les raisons n’en sont pas toujours les mêmes. Il est vrai que la chair en est souvent la cause, mais dans bien des cas, la cause est un enseignement pauvre et rudimentaire ; ils n’ont pas été nourris spirituellement et c’est une situation tragique qui existe… Dans le cas des Corinthiens, c’était leur propre responsabilité, leur propre faute, la nature charnelle qui prenait le dessus sur leur vie.

D - La honte de l’orgueil spirituel

                     Au chapitre 4, l’apôtre parle de l’orgueil spirituel. Le Seigneur les a bénis par des dons spirituels et des grâces ; Il les a mis en possession de Ses richesses spirituelles, et ces derniers se vantaient de ce qu’ils avaient, comme s’ils les avaient acquises par leurs propres efforts. L’apôtre leur dit : « Si vous l’avez reçu, pourquoi vous glorifiez-vous ainsi ? ». Autrement dit : « Pourquoi tentez-vous de faire croire aux gens que vos richesses spirituelles sont le résultat de vos capacités et que vous les avez atteintes par vos efforts ? Pourquoi ne pas reconnaître que tout vient de la grâce de Dieu ? Que vous êtes simplement dépendants du Seigneur ? ». Ils se vantaient de leurs dons spirituels comme si c’était des buts à atteindre et non des dons. L’orgueil spirituel, c’est terrible ! L’orgueil ordinaire est déjà pitoyable, toujours la marque de l’ignorance, mais l’orgueil spirituel est bien pire encore.

                    Nous arrivons à une autre phase du problème que confrontait Paul, au chapitre 5, il est dit « Il nous a été rapporté que la fornication était pratiquée au milieu de vous… ». Au milieu des croyants ! ? Dans une assemblée d’enfants de Dieu ? Oui, voici un phénomène qui s’est répété tout au long de l’histoire. Celui qui se sent une responsabilité pour les âmes a le cœur brisé lorsqu’il se trouve face à ces pratiques dans l’Église. Le chapitre 6 nous parle de chrétiens qui traînent d’autres croyants dans les tribunaux de justice parce qu’ils ont des griefs les uns contre les autres ; ils se présentent devant des magistrats pour envisager des suites judiciaires contre d’autres croyants. Des membres du Corps de Christ ! Ils n’ont rien compris au Corps de Christ lorsqu’ils s’élèvent les uns contre les autres pour faire valoir leurs droits !

                    Paul continue ; de terribles désordres se produisent à la Table du Seigneur, des banquets, des fêtes, des orgies. Les gens riches s’adonnaient aux luxures de la fête, et les pauvres gens apportaient ce qu’ils pouvaient ; les distinctions et les préjugés de classe éclataient au grand jour. L’apôtre leur dit « N’avez-vous pas de maisons pour vous réjouir ? Si vous voulez vous adonner à la gloutonnerie, ayez au moins la décence de le faire chez vous, en privé, et pas dans la communauté des enfants de Dieu ! ». Ils détournaient même leur repas commun en sacrement : ils se réunissaient, ils mangeaient et buvaient ensemble spontanément et le plus naturellement du monde ; ils faisaient de leur repas une commémoration, mais ça dégénérait tellement que c’était devenu habituel. Toute la gloire, la beauté, la solennité du Corps et du sang de Christ, étaient réduits à cela. Il ne s’agissait pas d’un problème mineur.

                    En continuant la lecture, nous en arrivons aux désordres en général constatés dans l’assemblée. Des personnes usurpaient l’autorité en place. La place des hommes se situe sous la souveraine autorité de Christ dans un esprit de soumission, en accomplissant leur service dans la Maison de Dieu. Mais là des hommes exerçaient leur autorité sans soumission à Christ ; et des femmes, en dehors de la place que Dieu leur avait donnée, causaient des désordres dans l’assemblée. L’apôtre leur a dit « Vous êtes en dehors de la protection divine et vous êtes en contact avec des esprits mauvais qui avaient séduit Eve ; le diable souhaite la désintégration de cette communauté et vous lui donnez la possibilité de le faire… ». C’était le thème de l’ordre. Le Seigneur a prévu un ordre pour Sa maison, et tous peuvent y accomplir leur ministère, hommes et femmes, s’ils respectent cet ordre.

[Note du traducteur : Lorsque l’auteur parle des femmes qui ne sont pas dans la position voulue par Dieu, ce n’est pas ce qui est dit dans 1 Corinthiens 11 ! Au verset 3, si vous remplacez le mot « Tête » par l’apôtre Paul, alors l’ordre divin pour les femmes est de couvrir et de protéger leurs maris ! De plus, l’auteur cite 2 Corinthiens 11:3 et non 1 Corinthiens 11:3 à propos des femmes qui se mettent en relation avec les esprits mauvais qui ont séduit Eve (Adam lui aussi été séduit) ; mais la référence faite par l’auteur montre qu’il s’agit en fait de TOUTE L’ÉGLISE. L’auteur, sans peut-être s’en rendre compte, fait en quelque sorte la promotion d’un ordre ancien de malédiction comme étant l’ordre voulu par Dieu.]

                    Ceux qui n’ont pas de fondements solides en eux-mêmes abandonneraient et feraient ce que les conseillers ont dit à David : fuir dans la montagne. « Si les fondations étaient détruites, le juste, que ferait-il ? » Dans une telle situation, il est clair que les fondations sont par terre ! Mais Paul n’a pas fui, il n’a pas accepté cette destruction, mais il s’est rendu compte que les fondations avaient été détournées de leur valeur et de leur nature au point d’être détruites.

E - Le Naturel et le Spirituel

                     Qu’est-ce que Paul entend par le bois, la paille et le chaume ? La Parole s’explique d’elle-même. Que veut-il dire par construire une structure faite de bois, de paille et de chaume, sur la fondation ? Il fait allusion aux divisions, aux querelles, aux schismes, à la sagesse terrestre, à la gloire intellectuelle, à la prétention et tout le reste. Toutes ces choses seront détruites par le feu. Qu’en restera-t-il ? Rien. Dans le chapitre 2, que veut dire Paul par le naturel et le spirituel ? « L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui ; il ne peut ni les connaître ni les comprendre, car c’est spirituellement qu’on en juge (discerne) ». Le Naturel et le Spirituel. En grec, le mot naturel est rendu par « psychique ». L’homme psychique, qui est-il ? Celui qui approche les choses spirituelles avec une sagesse naturelle, il est psychique. L’homme qui est influencé et conditionné par ses propres penchants, goûts, affinités, préférences, sympathies et antipathies, c’est un homme psychique.

                   Face à lui, se tient l’homme spirituel : tout d’abord, il n’est pas conditionné par sa raison terrestre, mais il regarde au Seigneur l’Esprit pour comprendre ce qui est spirituel ; ensuite, l’homme spirituel n’est jamais influencé ni guidé par ses affinités, ses sympathies ou ses antipathies pour les gens… Il est conditionné par ce que Dieu aime. Il ne dit pas : je préfère cette personne plutôt que celle-là, cet enseignement plutôt que l’autre. Il possède tout en Christ, c’est Christ qu’il recherche, peu importe ce que je suis, c’est à Christ que j’aspire. Il n’y a pas ni division, ni mélange, ni séparation, ni parti pris chez l’homme spirituel. Il connaît secrètement ce que naturellement il désirerait, mais il ne permet pas à ces choses d’influencer sa pensée et d’affecter sa relation. L’homme spirituel ne se rend pas auprès de la justice pour faire valoir ses droits contre un autre croyant. Il ne se rend pas coupable de fornication. Il ne provoque pas de désordres dans la Maison de Dieu… c’est l’homme psychique qui est capable de faire cela. Toute l’épître expose très clairement la signification du naturel, du psychique et du spirituel

F - Comment Paul a-t-il été victorieux à Corinthe ?

                    A quel type d’édifice correspond la fondation divine ? Paul est un merveilleux exemple de la manière dont il a fait face à une situation humainement impossible, dont il l’a gérée et l’a surmontée jusqu’à la victoire. Etudiez la seconde épître aux Corinthiens et vous constaterez qu’il a eu la situation bien en mains et qu’il a gagné une grande victoire. Dans sa première lettre tout était en suspens. La seconde fut celle du ministère :

« C’est pourquoi, ayant reçu ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage, mais nous avons renoncé aux choses honteuses, nous ne nous conduisons plus avec fourberie et nous n’altérons pas la Parole de Dieu ; mais en manifestant la vérité, nous nous recommandons nous-mêmes à toute conscience humaine devant Dieu » (2 Corinthiens 4:1-2).

                   Nous en arrivons à un merveilleux chapitre sur le remord selon Dieu qui conduit à la repentance et quel est le fruit de cette repentance. Le point important, c’est que Paul a gagné la partie ; il a solutionné le problème de tous les côtés. Comment a-t-il fait ? Revenons encore au chapitre 1, Paul est face à l’immensité du problème. Il est très concerné, il est à genoux et il prie « Seigneur, c’est terrible, Toi seul détient la solution ! Ce n’est pas à ta gloire, il faut que quelque chose se passe… Donne-moi la clé… Soudain, une lumière s’est faite et peut-être s’est-il écrié « J’ai trouvé » et il s’est assis pour écrire ». Faîtes le compte dans 1 Corinthiens 1 de toutes les références au Seigneur Jésus : 17 en 31 versets. Puis il a résumé tout cela en une déclaration « Car je me suis déterminé à ne savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2:2) et « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11).

                   Quelle est la solution ? Donner au Seigneur Jésus toute sa vraie place. Placer le Seigneur Jésus à sa place de Seigneur absolu dans le cœur, dans la vie, dans l’assemblée, et tous ces oiseaux de proie fuient devant la lumière. Si Jésus domine dans nos cœurs, les divisions disparaîtront ; vous n’aurez même pas à les surmonter, elles s’évanouiront d’elles-mêmes. Face à nos divisions, face à notre manque d’amour, face à nos préférences, nos sympathies ou nos antipathies, il nous faut la plénitude de Christ : Christ Seigneur, Christ Maître, Christ qui règne. Comme les créatures mauvaises dans une cellule sombre s’éparpillent dès l’arrivée de la lumière, il en sera de même pour ceux qui sont la cause des schismes et des divisions, lorsque Christ aura repris Sa place : c’est le remède pour tout. Si la fondation est justifiée, elle doit l’être dans une structure de la même nature qu’elle : Christ, la racine ; Christ, le Cep ; Christ, les sarments ; Christ, le fruit. « Si les fondations sont détruites, le juste, que fera-t-il ? », « détruites » ici a le sens qu’elles sont rendues inutiles et vides à cause de ce qui est posé sur elles. Que peut faire le juste ? Rien, sauf une chose (et cette chose fait tout le reste) : mettre le Seigneur à Sa place.

                    Paul devait avoir une merveilleuse foi en Christ pour accepter d’affronter une telle situation. Réfléchissez un instant ; comment aborderiez-vous une situation pareille avec toute la responsabilité spirituelle sur les épaules ? Il vous faudrait une foi puissante pour croire que vous pourrez avoir tout sous contrôle, seulement si Jésus est remis à Sa place. Aucun problème, aucune difficulté peut ne pas être résolu, avec Christ au centre. Il n’y a pas d’autre solution, mais c’est une solution sûre, car Dieu s’est engagé à y répondre si Son Fils est sur le Trône. Mais le jugement doit commencer par la Maison de Dieu, par nous… D’une façon ou d’une autre, nous sommes concernés par ce jugement, qui s’applique à nous. C’est à nous de le déterminer honnêtement avec Dieu : si nous sommes coupables sur un point ou un autre qui sont décrits dans cette épître, en esprit, en principe, sinon en acte. Si cela ne résonne pas en nous de manière spécifique, la vérité atteindra de toute façon notre cœur. Comment allons nous faire face à notre problème chez nous et chez les autres ? En cherchant à ce que Jésus soit exalté dans notre propre cœur, et dans le cœur des autres. Mettez le Seigneur en première ligne et ensuite, avec Lui, n’importe quelle situation pourra être bien gérée.

                    Paul a dit « Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » et indique de quoi la fondation est composée. Jésus-Christ en tant que fondation inclut Christ crucifié et ce que sa mort signifie pour nous, Christ ressuscité, Christ exalté, Chef souverain. Tous ces aspects font partie de la fondation. Quand nous savons ce que la mort de Christ implique, que nous mourons avec Christ, comment alors pouvons-nous encore faire vivre l’homme naturel et charnel ? Il est parti. Lorsque nous savons ce qu’est être ressuscité avec Christ, vivant pour Dieu et pour rien d’autre, et sûrement pas pour nous-mêmes, lorsque nous savons ce que signifie la seigneurie absolue de Jésus et son autorité, comment peut-on dire « Je suis de Paul, d’Apollos ou de Pierre ? ». Si Christ est tout, tout cela ne peut exister. L’Esprit nous parle de Christ crucifié, ressuscité et exalté, comme fondation. La structure doit correspondre à cette fondation : « Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur ».

à suivre....

source : http://www.connaitrechrist.net/

dimanche 10 septembre 2017

(1) Fondations éternelles Théodore AUSTIN-SPARKS (1956)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2008) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières

I. Jésus-Christ, le fondement
II. Le naturel et le spirituel
III. Pourquoi les fondations doivent-elles être solides ?


I- JÉSUS-CHRIST, LE FONDEMENT

« Si les fondements (fondations) sont renversés, le juste, que ferai-t-il ? » (Psaume 11:3).

« Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11).

« Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout avec ses paroles qui lui servent de sceau… » (2 Timothée 2:19).

                    En nous référant à ce Psaume 11, nous ne pouvons être sûrs de la date exacte à laquelle il a été écrit, mais il est certain qu’il correspond à une période de vives tensions, de circonstances très difficiles, et la position de David était très délicate ; d’un point de vue humain, périlleuse, pleine de catastrophes à venir. C’était une période où quelles que soient les fondations, elles étaient très durement attaquées et par voie de conséquence, humainement parlant, elles étaient considérées comme détruites.

                    David était pris dans le tourbillon de ce tumulte, rempli d’événements extérieurs qui prouvaient que la situation était sans espoir. Bien que, dans son for intérieur, rien ne pouvait laisser prise à ce désespoir, une réalité simple et inexpliquée faisait dire à son cœur : il n’en est pas ainsi. A cause des apparences et des évidences extérieures, David reçut de conseil de prendre la fuite, d’abandonner la situation pour sauver la face, pour sauver sa vie : fuir dans la montagne, se réfugier quelque part en sécurité. Une montagne peut apparaître quelque fois comme un lieu très sûr. D’un point de vue spirituel, ce n’est pas toujours le cas : et voilà une de ces situations où, même si la montagne semble être un endroit sûr, elle est en fait un point faible si le fait de se cacher est le résultat de la crainte. Ils avaient conseillé à David de fuir dans la montagne pour s’y réfugier, et David refusa le conseil en disant : « C’est en Jéhovah que je cherche mon refuge… ».

                    En étudiant les Psaumes 10 et 11, nous découvrons qu’un méchant homme, ou plusieurs méchants hommes occupaient le pouvoir. Le Psaume 10 fait six ou sept fois référence au méchant. Peu importe qui il était, ou qui ils étaient, ils occupaient une position de grand pouvoir, ils menaçaient l’héritage divin jusque dans ses fondations. Au milieu de toute cette situation, une seule question émergea : « Si les fondements sont renversés, le juste, que ferai-t-il ? ». Ceci ne veut pas dire que David avait déjà reconnu que les fondements étaient renversés, mais ils répondaient en quelque sorte à la crainte qui s’était emparée de ses amis. Si David a choisi délibérément de rentrer dans cette considération, c’est qu’il voulait faire réfléchir ses amis sur cette éventualité, car celui-ci n’avait jamais cédé au doute et au fatalisme. La réponse à cette question est évidente : « Rien ». Si les fondations sont détruites, le juste ne pourra rien faire, car la situation est sans espoir ; donc, le conseil de ces hommes est bon. Abandonner la situation et établir des bases de sécurité terrestre, laisser tomber et abandonner ta vision qui était mauvaise, qui ne te sert plus à rien. « Si les fondations… », en dépit de toutes les apparences, sont-elles vraiment détruites ? Peu importe comment les choses vont et ce que les hommes disent de cette situation désespérée, et conformément à la puissance du diable et à ses tactiques, les fondations sont-elles détruites ? Il y a-t-il une raison pour abandonner la vision ?

                    Aurions-nous dû prendre une route plus sûre et assurer nos arrières dans cette situation si précaire ? Il est certain que tous ceux qui pensent et qui discernent intérieurement la situation présente, ont déjà saisi le sens profond de ce psaume et de ce verset. Sans aucun doute, nous avons affaire à un extraordinaire assaut de l’Ennemi contre les fondations ; les fondations de l’héritage divin sont férocement, impitoyablement et traîtreusement attaquées – car vous noterez tous les éléments de traîtrise et de déloyauté associés à l’activité de l’Ennemi dans ce psaume. Il tire dans les ténèbres. Il n’agit pas au grand jour, il n’est pas combattant, il est meurtrier. Il se cache. Il ne s’engage pas dans un combat loyal. Son antagonisme, sa traîtrise sont dirigés vers les fondements même de la vie du peuple de Dieu.

                    Il y a deux manières d’envisager cette question de la destruction des fondations. Dans un sens absolu, c’est une totale impossibilité. Il est impossible de détruire les fondations. Les deux autres passages bibliques le confirment. « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ ». Ce fondement peut-il être détruit ? Jamais. Tout a été permis pour tester sa puissance de destruction contre Lui, chaque marteau de rancune et de traîtrise sataniques est tombé sur cette enclume et cette enclume a brisé ce marteau et est demeurée sans aucune trace : « Néanmoins le solide fondement de Dieu reste debout… ». Donc de ce point de vue, le vrai, les fondations ne peuvent être détruites.

                    Mais il y a un autre point de vue qui doit être considéré car il peut amener à une destruction virtuelle de la fondation, pas une destruction réelle, mais virtuelle dans son effet. C’est-à-dire que l’Ennemi s’acharne tant contre les fondations pour leur destruction, qu’il fait tout son possible pour faire en sorte que le peuple de Dieu bâtisse une superstructure de profession d’une soi-disant vie chrétienne, d’une relation avec Dieu sans aucun fondement du tout. Et ceci est une tromperie qui cause un désastre inexprimable, parce que tous ceux qui agissent ainsi sont destinés à tomber, à chuter, et ensuite ils le reprochent à Dieu.

                    L’Ennemi se rue d’un coup dans leurs pensées en disant : « Tu as mis ta confiance en Dieu ; Il t’a abandonné ». Dans ce sens, les fondations sont détruites, elles sont nulles et sans effet parce que mises de côté. Nous pouvons constater cela à une grande échelle aujourd’hui. C’est à partir de ces deux points de vue, que nous allons voir plus précisément cette première proposition : « Si les fondations sont détruites, le juste, que fera-t-il ? ».

                    Il nous faut tout d’abord prêter une grande attention au fait de bien avoir la fondation de Dieu. Cette fondation deviendra imprenable et indestructible une fois établie, mais il est d’une importance primordiale de posséder la fondation de Dieu et que celle-ci soit bien établie. Si ce n’est pas le cas, la situation est entièrement désespérée. Nous entrons dans la période de l’histoire du monde où les fondations de la foi vont être soumises à l’épreuve finale.

                    L’accent aujourd’hui est mis par Dieu sur l’état de Son propre peuple. Il centre Son attention sur Son peuple. Pendant de longues périodes, Son attention était dirigée pour Son peuple sur les multitudes des perdus ; il y a eu de grands rassemblements pour l’Évangile. Il se pourrait bien que l’accent soit mis sur le rassemblement des brebis perdues, Il n’ignore pas cette œuvre et fera en sorte que nous ne l’oublions pas non plus. Mais celui ou celle qui a bien discerné la situation actuelle, a vu que la préoccupation divine principale pour laquelle Il s’est donné Lui-même, n’est pas le rassemblement des âmes perdues mais un mouvement initié par Lui pour toucher le cœur de Son peuple, pour le rendre affamé, faible et dans le besoin au travers d’une mise à l’épreuve.

                    Êtes-vous face à des temps d’épreuves et de tests spirituels ? Trouvez-vous plus facile aujourd’hui de vivre comme chrétien qu’auparavant ? Si nous sommes honnêtes nous répondrons : Non. C’est sûrement plus difficile maintenant et nos vies spirituelles sont rarement dispensées d’épreuves ; au contraire, nous sommes constamment mis à l’épreuve et chaque test se révèle plus sérieux que le précédent. Le Seigneur se concentre sur Son peuple ; son but est de revenir aux fondations et le diable veille en particulier à ce que les chrétiens n’aient aucune fondation. Ce qui explique que beaucoup de mouvements ou de courants actuels sont dénués de fondations.

                    Nous en arrivons progressivement à un temps où nos fondations subissent l’épreuve finale. La question capitale est de savoir si chacun d’entre nous avons les fondations adéquates, suffisamment établies comme base de notre foi. La vie spirituelle superficielle ne dure pas longtemps, elle s’évanouit et disparaît. Les vents de Dieu vont souffler et nous verrons si nos racines sont profondes ou pas. C’est pourquoi il est nécessaire de reconsidérer nos fondations.

                    Et puis, d’un autre côté, il y a une autre approche : la fondation étant posée, quelque soient les apparences, les circonstances, l’opinion humaine, il n’y a aucune raison d’abandonner la vision. Il y a comme un vent de désespoir qui s’abat sur nos conditions spirituelles, et David lui-même n’en a pas été exempt. Nous connaissons tous les suggestions qui nous sont faites : « Tu cherches à accomplir l’impossible ; ton plan est irréalisable. Tu t’es fixé un but impossible à atteindre. Tu es un idéaliste, ce n’est pas viable, c’est totalement utopique. Regarde les dégâts que l’Ennemi a faits, particulièrement là où de très bonnes choses avaient pu se réaliser par Christ au milieu du peuple de Dieu et contemple la catastrophe ! Nous sommes faibles et démunis face à tout ça : regarde un peu l’état spirituel du peuple de Dieu !

                    La plupart n’ont aucune faim, aucune soif spirituelles ; ils se contentent de leur formalisme religieux. Et même ceux qui semblent avoir faim spirituellement, quand ils sont face à l’épreuve, ils ne veulent pas payer le prix. Quelque part, la main de la tradition et du système les atteint au moment même où ils vont de l’avant avec le Seigneur et ont montré un vif désir de faire sa volonté, quelque chose se produit, une subtilité de l’Ennemi, une tromperie de l’Adversaire, une crainte à l’intérieur d’eux-mêmes et cette main les repousse en arrière… Tu ferais mieux de laisser tomber ta vision et de viser beaucoup plus bas. Tu as visé beaucoup trop haut, la situation est désespérée, abandonne ! ».

                    Je suppose que la majorité d’entre nous ont connu cette situation. Le Seigneur Jésus l’a bien connue : ce fut toute la somme de sa tentation de 40 jours et 40 nuits dans le désert. Il avait pénétré dans la sphère la plus élevée que le monde ait connue, et le but de l’Ennemi était de le faire tomber et le faire descendre, par la suggestion, la ruse, l’argumentation, à un niveau inférieur. Il lui aurait dit : « Ta voie est impossible à suivre ; assure le chemin sous tes pas ». Il aurait fait que Jésus s’écarte de sa route.

                    Toute la question en présence de tels arguments était : « Les fondations sont-elles détruites ? ». Si c’est le cas, alors c’est un bon conseil et il aurait mieux valu laisser tomber ; si ce n’est pas le cas, alors il n’y a aucune raison d’abandonner la vision. Les fondations sont-elles détruites ? Considérons la question d’un point de vue pratique. Dieu a-t-Il posé une fondation ? Nous pouvons en poser plusieurs pour s’apercevoir qu’elle ne sont pas bonnes. La question est : Dieu a-t-Il posé une fondation ? La Bible nous dit clairement que oui. Dieu a-t-Il posé une fondation sans prévoir une infrastructure ? Si Dieu a posé une fondation et que celle-ci est indestructible, Il prévoit qu’une construction soit faite sur ce fondement. L’intention de Dieu pourrait-elle être contrecarrée par l’Ennemi ? Pas davantage que sa fondation ne peut être détruite ! Il remplira son objectif. Quelle est cette fondation ? Jésus-Christ.

                    Il est à présent hors de portée de toutes les forces de destruction. Qu’est-ce que l’infrastructure de Dieu ? Christ. Appelez le par d’autres noms si vous le souhaitez : l’Église qui est son Corps, la compagnie qui est conforme à l’image de Son Fils ; mais peu importe les termes, il est dans l’intention de Dieu que Christ soit manifesté en plénitude dans ses saints. Ce qui ne peut être ni détruit, ni renversé. Si nous pensons à l’infrastructure en termes de mouvement, d’organisation, de formalisation d’un système d’œuvre ou d’entreprise chrétiennes, nous avons alors une fausse conception de l’infrastructure de Dieu. Celle-ci est l’ensemble des saints qui grandissent à l’image de Son Fils et comme Christ demeure, le plan de Dieu au sujet de ceux qui sont à Christ demeure également, ce plan ne pourra jamais être vaincu. Si nous nous sommes consacrés à voir quelque chose d’achevé sur terre avec succès, alors nous en arriverons au point où le conseil sera un bon conseil pour partir et abandonner, et nous serions fous de nous y accrocher. Mais, si nous nous sommes consacrés à présenter chaque être humain dans la perfection de Christ, nous ne sommes pas sur une voie sans issue. C’est l’intention divine, fixée et établie dès avant la fondation du monde avec ses changements et son diable. « Les œuvres furent achevées depuis la fondation du monde ». Essayez-vous d’accomplir des œuvres pour le Seigneur ? Tentez-vous d’accroître l’œuvre du seigneur ? Abandonnez.

                    Entrez dans les œuvres qui ont déjà été accomplies et vous aurez une route dégagée devant vous. Si vous êtes en train de contempler un appel que le Seigneur vous a adressé pour Le servir, laissez-moi vous dire le secret pour y entrer, pour y triompher à l’autre bout, avec du fruit. Oui, certainement – vous ne le verrez pas – mais vous le ferez. Commencez à dire : « Seigneur, tout cela s’est accompli avant que le monde fut ; j’entre dans ce qui a été fait et je travaille avec Toi dans la réalisation de la chose accomplie. Je vais entrer dans la chose qui a été faite dans l’éternité, selon les conseils de Dieu, en relation avec ce service spécifique. J’y pénètre par la foi, issu du plan établi par Dieu dans l’éternité ». Et vous porterez du fruit dans ce ministère.

                    Dieu ne vous enverra jamais nulle part par Son Esprit sans qu’il y ait de fruit. Peut-être ne le voyez vous pas maintenant, mais vous le verrez plus tard ; Dieu sait. Il œuvre sur un accomplissement connu. Il dit à un apôtre qu’il guide vers une cité païenne méchante et corrompue : « N’aie pas peur… car j’ai un peuple nombreux dans cette ville ». Non pas : « J’aurai un peuple nombreux dans cette ville » mais « j’ai… ». « Seigneur, quand le susciteras-tu ? ». « Avant même que tu existes et que le monde fut ! ». C’est le principe de Dieu. La nécessité de faire les œuvres du Seigneur et de vivre une vie dirigée par l’Esprit. C’est-à-dire avoir une fondation où aucun argument de désespoir et d’abandon ne tient, parce que nous sommes établis sur quelque chose de solide qui ne peut être détruit. Oh, connaître une vie fondée sur cela ; notre foi pour le salut, tout notre service, notre ministère fondé sur cela.

                    Oh, être délivré des choses qui venant de l’homme, même religieusement, ne tiendront pas face à l’épreuve ; et être conduit vers les choses qui sont de Dieu et qui passeront toutes les épreuves : « …la solide fondation de Dieu tient ferme », elle ne peut se détruire. Il n’y a aucune raison d’abandonner. Il y aura des temps de test et d’épreuve sévères où le conseil de nos propres cœurs nous suggérera de fuir, d’abandonner, de renoncer, mais c’est le conseil de la crainte. La crainte ne voit jamais tout. La crainte ne voit qu’une chose, la chose présente et est aveugle sur tous les autres facteurs.

                    En ce qui concerne les espions qui sont entrés la première fois dans le pays, la crainte a fait qu’ils n’ont vu que les difficultés et ont été aveugles par rapport à Dieu. La foi voit toutes les difficultés et, même si la foi ne voit peut-être pas Dieu comme immanent, elle Le voit toujours comme transcendant. La crainte est à courte vue. La crainte est très limitée dans sa compréhension, son conseil était : « Fuyez… dans la montagne ». Pourquoi ? « Eh bien, considérons la situation, comment elle se présente. N’est-ce pas évident que vous êtes sur une mauvaise voie et que l’Ennemi fait ce qu’il veut ? ». La crainte pourrait nous le faire dire souvent, mais David avait une autre perspective, celle de la foi, et il a dit : « En Jéhovah, je trouve refuge. Comment pourrais-je dire à mon âme : fuis comme un oiseau vers la montagne ? » (Psaume 11:1).

                    La foi voit que le fondement divin ne peut être ébranlé, ne peut être détruit, et malgré les apparences, la foi voit au-delà des apparences, au-delà des circonstances, s’agrippe au Seigneur, fait de Lui son refuge et passe au travers. Certaines personnes ont suggéré que le Psaume 11 fut écrit par David le jour où il fut poursuivi par Saül. Je ne vois pas bien comment car quand Saül a persécuté David, ce dernier prit la fuite, et il est dit ici qu’il ne fuira pas. D’autres personnes disent que ce psaume fut écrit lors de la traîtrise d’Absalom et que le conseil donné à David était de fuir ; c’est ce qu’il a fait en la circonstance, mais ici il est dit qu’il n’a pas pris la fuite, c’est un fait établi. Pourquoi n’a-t-il pas fui et abandonné cette situation en disant : « Oui, tu as raison, il a causé une catastrophe, il a atteint la fondation même des choses ; j’aurais mieux fait d’offrir moins de résistance ». Pourquoi n’a-t-il pas adopté cette attitude ? Simplement parce que les yeux de son cœur étaient fixés sur l’Eternel et son service n’était pas motivé par des intérêts personnels ; pas d’organisation, pas de société, pas de mouvement auxquels s’attacher, de telle sorte que si cela éclatait en morceaux, sa vie entière serait partie avec. Non, c’était le Seigneur.

                     C’est merveilleux d’être avec le Seigneur, d’être délivré des choses sans importance et d’être unis avec Lui dans Son Plan. Qu’en est-il si tout le reste part en fumée ? Cela n’a pas d’importance pour vous, ce n’est pas ce sur quoi votre cœur est attaché. Ce qui comptait pour vous n’était pas quelque chose de temporaire, ici bas sur terre, c’était quelque chose de spirituel et d’éternel et rien ne peut le détruire. La question cruciale est que vous et moi devons être fondés sur l’objectif divin. La chose qui détermine toute notre vie, toute notre activité doit être l’objectif de Dieu. Quel est-il ? Qu’il soit, une fois pour toutes, très clair que l’objectif de Dieu n’est pas ancré ni attaché à cette terre, même si son Nom est dessus. Tout ce qui se rattache à la terre appartient à la terre. L’objectif de Dieu est de laisser une empreinte spirituelle dans la vie de Son peuple ; quelque chose qui grandit et s’élargit en rapport avec Son Fils – la croissance de Christ. Le reste n’a aucune espèce d’importance.

                    Ce qui importe c’est que les hommes et les femmes soient perfectionnés en Christ. Nous ne sommes pas là pour abaisser et dévaloriser quelque chose, pour ensuite attirer des hommes et des femmes à s’attacher à quelque chose. Nous ne sommes pas là pour faire la promotion d’un enseignement et y faire adhérer les gens. Si vous lisez le Nouveau Testament, vous constaterez que les gens se rassemblaient parce qu’ils étaient déjà dans l’unité de l’Esprit. Nous serions déçus et découragés si nous tentions de faire adopter et accepter quelque chose par des gens. Par la puissance du Saint-Esprit, rendons témoignage, laissons le Seigneur faire Son œuvre dans nos cœurs, et quand Il fait son travail dans nos cœurs, nous serons attachés et soudés les uns aux autres.

                    Vous aurez l’expression de l’Église, ici sur la terre, comme un résultat de l’œuvre accomplie intérieurement et non pas dans quelque chose que vous avez apporté ensemble, même par un enseignement, un témoignage, ou un système appelé « communauté ». Soyons prudents si nous pensons pouvoir nous joindre à une communauté. La communion est quelque chose qui existe ; elle est le résultat de quelque chose d’intérieur. Pour résumer, l’objectif est d’avoir une vie intérieure en Dieu, et si nous suivons cette voie là, nous sommes sur un fondement qui ne peut être détruit. Si votre objectif est quelque chose d’autre, une forme ou une organisation extérieure, vous êtes sur une voie de destruction, de souffrance et de brisement. C’est pourquoi, il y a tant de divisions et de séparations. Ici nous voyons quelque chose de pur qui s’est opéré dans certaines vies, et parce qu’il s’est passé la même chose dans ces différentes vies, ils sont ensemble dans une belle unité, et ils représentent bien le Seigneur ; mais, par la suite, d’autres personnes essayent de se joindre, de s’y rattacher et d’accepter l’enseignement dispensé.

                    Puis une autre génération arrive et reprend l’enseignement de la génération précédente, et la chose n’a pas été faite dans les personnes qui y ont adhéré, et peu à peu, une tradition, une doctrine s’installent, mais sans l’œuvre intérieure. Que se passe-t-il ? Peu de temps après, la division s’opère, puis des divisions continuelles… Vous ne pouvez diviser une chose qui est la chose unique que Christ accomplit dans chaque cœur, qui produit la communion, qui est indestructible.

                    Mais si c’est simplement quelque chose d’extérieur, d’historique, de traditionnel, de doctrinal, elle peut être divisée en autant de fragments qu’il y a de personnes. La fondation est Jésus-Christ, et Jésus-Christ dans le cœur, qui grandit, se développe et est pleinement formé dans les chrétiens. Christ, en nous le fondement : c’est une voie indestructible. Nous devrions être bien plus préoccupés par la croissance spirituelle les uns des autres. Tout doit être aligné à l’objectif de croissance spirituelle de l’autre. Tout le reste, ce qui est juste et bon, suivra ; toute  espèce de  manifestation extérieure en sera la  conséquence, mais
c'est la base : notre développement spirituel mutuel, la croissance de Christ, qu’aucune activité ou tromperie de l’enfer ne peuvent détruire. C’est la fondation de Dieu en nous qui tient ferme.
à suivre....

source  http://www.connaitrechrist.net/

vendredi 8 septembre 2017

Un jeu de patience. Un Message aux Jeunes - et à Tous Par T. Austin-Sparks

« Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin, en qui tout l’édifice, bien ajusté ensemble, croît pour être un temple saint dans le Seigneur. » (Éphésiens 1 :20-21.)

« En vue de la perfection des saints, pour l’œuvre du  service, pour l’édification du corps de Christ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la  connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la  mesure de la stature de la plénitude du Christ. » (Éphésiens  4 :12-13.)

« Mais que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à lui qui est le chef, le Christ; duquel tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même en amour. » (Éphésiens 4 :15-16.)

« Il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l’a donné pour être chef sur toutes choses à l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. »  (Éphésiens 1 :22-23.)

                    Je pense que la plupart d'entre nous, nous avons été, à un moment ou l'autre, sous le charme d'un jeu de patience, d’un puzzle. C'est un de ces jeux qui nous prend et que nous ne voulons plus laisser, une fois commencé. Il nous captive; ce n'est pas une de ces choses que nous  puissions lâcher pour la nuit, en pensant pouvoir la  reprendre le lendemain matin.
                   
                Or, dans les passages que nous venons de lire plus haut, nous avons précisément le grand jeu de patience, le grand puzzle de Dieu. Si nous réunissons ces différents passages et que nous les lisions ensemble, nous avons la pensée originale de Dieu. C'est une chose très difficile que d'approcher un tel jeu de patience sans en avoir l'image originale, celle qu'il faudra reproduire; l’on ne sait à quoi l'on va arriver. Mais nous avons ici la pensée originale de Dieu; nous en avons l'image parfaite et entière. Dieu a fait cette image, nous est-il dit, « avant la fondation du monde ». Et c'est l'image de quoi ? C'est précisément ce que nous allons voir.

                      Mais j'aimerais avant tout, vous demander de relire encore une fois ces passages, de les relire ensemble, afin d'y voir la pensée originale. Et lorsque nous nous en approcherons ensuite, ce sera pour en trouver les parties brisées, et mélangées, comme celles d'un jeu de patience. Voici ce que je veux dire: Nous avons l'image qui est une et parfaite. Mais lorsque nous en arrivons au côté pratique des choses, nous la voyons toute en pièces, toute en fragments, en fragments plus petits ou plus grands; ce n'est plus apparemment qu'un amas de pièces découpées et inégales, dentelées et difformes. Toute l'image a été brisée ; tout est pêle-mêle.

* La Pensée Originale

                    L'image originale est très belle. Juste au centre de cette image, il y a un Homme «à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ ». Il est là, au centre même de l'image originale de Dieu.

                    Il nous est dit ensuite dans les autres passages que nous avons lus, que nous faisons partie de cet Homme. Je pense que, si nous voyions l'image tout entière, nous aurions à y faire entrer beaucoup de choses qui se trouvent à l'arrière plan. Elles sont là, toutes dispersées dans l'Ancien Testament; elles forment l'arrière-plan de l'image. Il y a des brebis et des agneaux, des bœufs et des béliers, des colombes, des sacrificateurs et des rois, des prophètes, des autels; toutes ces choses sont dans l'image, mais en arrière-plan; et toutes ont un lien avec cet Homme qui en occupe le centre. Toutes sont, d'une manière ou de l'autre, reliées à cet Homme.

                   Je ne m'arrêterai pas maintenant pour essayer de démontrer comment cela se fait ; mais nous pouvons, quelques-uns d'entre nous, voir d'emblée que les agneaux de l'Ancien Testament ont quelque relation avec cette Figure centrale, cet Homme qui fut appelé Lui-même « l'Agneau de Dieu ». Nous pouvons voir comment les sacrificateurs pointent vers Lui, comment, dans cette grande image, ils sont en relation avec Lui. Tout cela forme une image grande et vaste, une image qui embrasse tout.

* Les Pièces du Jeu

                    Nous avons dit cependant que la Parole de Dieu parle de nous, comme étant des parties de cet Homme. « Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus... à la mesure de la stature parfaite du Christ». Tous, nous sommes des parties de cet Homme, et cela signifie que, dans le grand modèle et le dessein de Dieu, malgré ce pêle-mêle apparent des pièces, chaque partie a sa propre place. Nous savons que cela est vrai quand il s'agit d'un jeu de patience. Une pièce seule peut paraître étrange, mais nous savons que chacune des pièces a sa place. Il ne sert à rien de vouloir l'adapter ailleurs. Nous avons essayé si souvent, dans nos puzzles, de faire entrer une pièce à la place où nous la voulions; mais cela n’allait pas. Ce n'était pas la place qui lui convenait. Il a fallu parfois que nous passions beaucoup de temps à trouver la place qui appartenait a cette pièce précise, et nous avons été obligés de convenir du fait que chaque petite pièce avait sa place. Il ne servait à rien de vouloir la mettre ailleurs; elle appartenait à une certaine place qui lui était propre.

* Être à sa Place

                    Une vérité qui découle de cela, c'est que chaque pièce est un problème tant qu'elle n'est pas à sa place. Remarquez ce qui nous est dit dans la seconde partie de ce seizième verset du quatrième chapitre : (le corps) tire son développement selon la force mesurée à chacune des parties.

                    Maintenant, dans notre jeu de patience, nous prenons une petite pièce, ou plusieurs petites pièces, nous les examinons, et elles nous paraissent un réel problème. Nous ne pouvons pas comprendre ce qu'elles signifient; il n'y a rien de complet en aucune des pièces séparées. Il peut y avoir juste un peu de bleu, un petit fragment de rouge, un brin de vert, et des quantités d'angles et de coins – un vrai problème en soi. Et nous sommes en nous-mêmes de réels problèmes ; mais tout problème disparaît dès que nous mettons la pièce à sa place. Nous n'avons plus aucune question au sujet d'une pièce qui est à sa place. J'aimerais dire beaucoup de choses aux chrétiens plus âgés à ce sujet, mais j'essaie d'être aussi simple que possible.

                    Il faudra considérer les choses au delà de ce que nous en disons. Combien nous rencontrons de problèmes à cause de chrétiens qui ne sont pas à leur place, qui n'appartiennent pas à la place qu'ils ont voulu occuper. Peut-être ne veulent-ils pas s'adapter ! Mais ils sont hors de leur place, et ils sont embarrassés et inutiles, et les choses ne sont point faciles pour personne. Souvenons-nous que nous serons des problèmes, pour nous-mêmes et pour les autres, jusqu’à ce que nous ayons trouvé la place qui est la nôtre. Toute vie a sa place; et toute vie sera un problème tant qu'elle ne sera pas à sa place, et que cette place aura été acceptée.

* Chacune des Pièces est l'Explication d'une Autre.

                    Il y a une autre chose. Chacune des nombreuses parties de l'ensemble est l'explication d'une autre partie. Le fait ne sera peut-être pas facile à saisir d'emblée. Nous avons toutes ces parties, et aucune d'elles ne pourra être comprise avant que l'on ait trouvé celle qui doit s'y adapter. C'est dire que chacune des pièces en explique une autre.

                    Nous avons une pièce sur laquelle se trouve une certaine marque. Disons que ce sera tout simplement un doigt de la main, un orteil du pied. Mais il y a une autre pièce sur laquelle se trouvera une autre partie de ce pied ou de cette main; et ainsi, aucune des pièces ne peut être comprise avant d'avoir trouvé son complément, l'autre pièce qui s'y adapte. Chacune des pièces explique l'autre ; chacune des parties en explique une autre. Et c'est ce que fait le Seigneur lorsque, par Son Esprit, Il unit Ses enfants, les rassemble dans Son propre modèle si merveilleux. Il fait de l'un le complément de l'autre. Il complète l'une ou l'autre des parties en faisant entrer celle-ci ou celle-là à leur Place.

                    Et le Seigneur cherche à unir Ses enfants, de manière à ce qu'ils s'aident l'un l'autre. Il ne se contente pas d'avoir un pêle-mêle de pièces ou de personnes sans rapport les unes avec les autres. Il ne fait pas que les rapprocher comme si elles étaient qu'autant de, choses séparées. Il nous adapte l'un à l'autre, en sorte que vous soyez réellement une aide pour moi, et que je sois une aide pour vous. Vous avez quelque chose à me donner, et j'ai quelque chose à vous donner. Il n'y a personne qui puisse faire exactement la même chose que vous ou moi.

                    Vous pouvez chercher dans la masse des pièces d'un jeu de patience, sans en trouver plus d'une qui corresponde à une certaine place. Vous pouvez essayer d'y adapter une autre pièce; elle n'ira pas. Il faut cette pièce pour cette place; il n’y a que cette pièce qui s'adaptera là, qui aidera à cet endroit précis.

                    Il en est de même pour les chrétiens. Il y a quelque chose que vous pouvez me donner, en quoi vous pouvez m'aider ; personne d'autre ne pourra le faire. Je puis vous aider là où aucune autre personne le pourrait. Le Seigneur a peut être agi à mon égard de telle manière, Il m'a fait passer par de telles expériences, afin que je puisse vous aider, non pas plus qu'un autre, mais comme personne d'autre ne pourrait le faire; et il en est de même pour les uns et les autres.

                    Pourquoi le Seigneur agit-il à notre égard comme Il le fait ? Pourquoi toutes ces coupures, tous ces angles, pourquoi rien ne semble-t-il en droite ligne dans notre expérience ? Pourquoi le Seigneur a-t-Il agit de cette manière a notre égard ? Pourquoi le Seigneur a-t-il choisi pour nous des expériences si différentes de celles de la plupart de Ses enfants ? C'est simplement afin que nous puissions aider quelqu'un, là où aucun autre ne le pourrait. Nous avons tous une utilité particulière pour le Seigneur. Combien de fois dans notre vie avons-nous pu dire de certains de Ses enfants : « Oh! il (ou elle) a pu m'aider comme personne n'a jamais pu le faire ! Il (ou elle) a eu précisément l'expérience ou la parole que j'attendais; je l'avais cherchée chez beaucoup d'autres chrétiens, mais jamais personne n'avait pu m'aider comme cela! » C'est de cette manière étrange en creusant, en taillant, que le Seigneur accomplit, en vous ou en moi, ce travail de patience, qui reste une énigme dans notre propre expérience, mais qui est fait pour nous adapter à l'ensemble, et pour que nous puissions nous aider l'un l'autre comme nul autre ne pourrait le faire. Il nous est dit ici: « bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure », «tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure du fournissement, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même. » Chaque pièce du puzzle contribue à l'accroissement du tout, et chacune pour les autres et non pour elle-même.

* Chaque Pièce est Nécessaire.

                    Il y a encore une chose. Chaque pièce de ce jeu de patience rend naturellement les autres nécessaires. Jusqu'à ce que toute l'image soit terminée, jusqu'à ce qu'elle soit réellement complète. Qu'avez-vous fait en posant l'une après l'autre chaque pièce à sa place ? Vous avez travaillé en vue de la plénitude, vous vous êtes rapproché de l'ensemble de l'image, mais vous avez encore quelques angles. Vous n'avez fait que rendre quelque chose plus nécessaire encore. Vous direz: « Il me faut ceci maintenant; je ne puis continuer avant d'avoir cette pièce » C'est ainsi que la dernière pièce ajoutée a montré la nécessité d'une autre pièce.

                    Le Nouveau-Testament est rempli de choses de ce genre. Il nous dit qu'il en faut encore d'autres pour compléter cet ensemble. L'un est nécessaire à l'autre, et chacun est nécessaire à l'ensemble : «L’œil ne peut pas dire à la main, je n’ai pas besoin de toi; ou bien encore la tête, aux pieds, je n’ai pas besoin de vous. » (1 Corinthiens 12 :21). Tous nous avons besoin l'un de l'autre ; et l'image ne pourra jamais être complète et parfaite avant que nous ayons appris cela.


                    Il y a certains enfants de Dieu qui pensent être complets en eux-mêmes. Ce n'est pas ce que la Bible enseigne. Il y en a d'autres qui pensent qu'en se rassemblant en un petit groupe, ils seront complets en eux-mêmes. Pas du tout! Il faudra pour cela toute cette vaste masse appelée « l'Église qui est Son corps ». Nul de nous ne pourra jamais savoir combien elle est grande et combien de parties elle renferme; et chacune des parties a besoin des autres. C'est ce qu'enseigne la Parole de Dieu ; et elle ne nous autorise pas à penser que nous puissions nous passer d'une des parties du Corps, que nous puissions nous dispenser de cette autre partie. Le Saint Esprit, lorsqu'Il nous parle par l'apôtre Paul,nous dit si clairement que le plus petit des membres est nécessaire. C'est une grande leçon que nous avons à apprendre: chacune des pièces en rend d'autres nécessaires.

* La Clef.

                    Quelle est donc la clef à Ce problème ? Que faites-vous lorsque vous recevez un nouveau puzzle, et que vous vous asseyez pour le faire ? Dans ma petite expérience, j’ai toujours cherché ce qui me paraissait être la chose centrale,ou la chose la plus importante de tout le modèle ; puis, après avoir trouvé et posé cette première pièce, j'y ajoutais celles qui s'y adaptaient l'une après l'autre; l'image se formait ainsi peu à peu. Je mettais habituellement de côté toutes les petites pièces de vert et de bleu, pour avoir quelque chose de distinct. Si je pouvais trouver un visage d'homme, j'avais quelque chose autour de quoi je pouvais travailler ; je savais ce qu'il fallait mettre autour d'un visage. Il faut trouver le sommet de la tête, une oreille, un cou. Tout va bien, si vous avez quelque chose de distinct ; et c'est ce que nous avons ici - « Il l’a donné pour être la tête sur toutes choses à l’assemblée ». La clef à tous les problèmes, c'est la souveraineté du Seigneur Jésus, qui est la Tête de Son corps. Nous ne pouvons jamais être à notre place dans Son corps, avant que Jésus ne soit pour nous à Sa place, comme Tête; nous ne nous ajusterons jamais à Lui,ni l'un à l'autre, avant qu'II ne soit pour nous la Tête, avant qu'II ne soit le Seigneur. Il faut la souveraineté de Jésus pour que nous entrions tous et chacun à notre place, et dans notre vraie relation les uns avec les autres.

                    Si nous sommes tous pêle-mêle, et opposés les uns aux autres, des pièces emmêlées et embarrassées, la seule chose qui puisse nous remettre en ordre, c'est de faire de Jésus le Seigneur. Si nous acceptons réellement la souveraineté de Jésus, cela aura pour résultat de nous ajuster les uns aux autres. Ce sera dur.

                   La Parole de Dieu déclare que nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu, si nous n'aimons pas notre frère (1 Jean 4 :20) : « Si quelqu’un dit, J’aime Dieu, et q’il haïsse son frère, il est menteur ». Cela ne se peut pas. Si nous aimons le Seigneur, nous ne pouvons rester indifférents ou insensibles l'un à l'égard de l'autre. S'Il est réellement le Seigneur dans notre cœur, tout sera mis en ordre entre nous et les autres. Il faut qu'il en soit ainsi; c'est ce que nous dit la Parole.

                   Ainsi, la clef pour tous les problèmes, c'est la souveraineté du Seigneur Jésus. Mettez-Le à Sa place de Seigneur, et vous arriverez très rapidement à un ajustement de toutes les autres parties et de toutes les petites pièces.

* Des Parties Vivantes.

                    Il me reste maintenant une chose à ajouter. Nous formons tous ensemble ce grand modèle, mais à la condition unique que nous soyons sous le contrôle du Saint Esprit. C'est le Saint Esprit qui forme cette image, ce modèle, ce n'est pas nous qui la faisons. C'est le Saint Esprit qui accomplit ce dessein ; c'est le Saint Esprit qui doit exécuter le grand plan de Dieu. C'est Lui qui le fait, Lui qui accomplit tout; mais nous ne Sommes pas là comme de simples petits morceaux de carton. C'est là qu'est la différence entre nous et un puzzle. Nous Sommes des parties vivantes ; et le Saint Esprit a besoin que nous travaillions avec Lui, que nous coopérions avec Lui, que nous Lui obéissions.

                    Le Saint-Esprit nous dit: Voici ta place ! Nous répliquons: Je n'aime pas cette place, j'en aimerais une autre! Le Saint-Esprit reprend: C'est cette place qui est la tienne ! Nous insistons : J'aimerais être autre chose que cela ! Le Saint Esprit affirme: C'est ici qu'est ton cadre! Et nous continuons: Je ne l'aime pas; je voudrais autre chose! Tout cela nous arrête dans notre développement spirituel, tout en faisant entrave au dessein de Dieu. Il nous faut connaître le Saint Esprit, marcher dans l'Esprit, vivre dans l'Esprit, obéir à l'Esprit

* Le Tout Complet.

                    Tout cela demandera peut-être beaucoup de temps. Il a fallu jusqu'ici plusieurs centaines d'années. Il faudra peut-être encore un peu de temps, mais le jour viendra où la pensée de Dieu sera accomplie. Alors Dieu montrera à tout l'univers Son image merveilleuse, parfaitement achevée : « Quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1 :10). Le jour approche où tous ceux qui croient verront et diront : Je ne pouvais pas comprendre ce que le Seigneur faisait; je ne pouvais pas me réjouir à la place où le Seigneur m'avait placé(e) ; tout me semblait si étrange ; je ne pouvais comprendre que cette place me convenait; je le vois maintenant ! Il travaillait en vue d'un dessein parfait.

                    C'est merveilleux! « admiré dans tous ceux qui auront cru». Il nous faut croire que le Seigneur, dans tout cet étrange désordre et cet apparent mélange, ce pêle-mêle, cette confusion, accomplit un dessein parfait, un modèle parfait; tout finira par être bien en ordre, à être parfait.

                    Il y a encore beaucoup de pièces qui sont égarées; et quel trouble est produit par ces pièces perdues, ces pièces qui sont hors du chemin. Le Nouveau Testament nous parle tout au long de ces pièces sorties du chemin, de celles qui se sont égarées, qui sont perdues. Paul était sans cesse occupé à les ramener, à les suivre, à les chercher, à les rassembler. C'est à cela qu'il nous faut travailler, nous aussi,à ramener les pièces perdues, à recouvrer celles qui ne sont que des épaves. Il y a beaucoup à faire; et c'est là notre travail. Le Seigneur, par Son Esprit et tandis que nous travaillons avec Lui, accomplira Son dessein parfait. Pour finir, tout sera très merveilleux.

                    Je me rappelle une histoire rapportée de l'expérience de Handley Moule. Il y avait eu dans les mines de houille de Durham, vers la fin de l’année, un grand désastre dans lequel beaucoup de mineurs avaient été perdus, ensevelis vivants. Lorsque cette catastrophe se produisit, on fit appeler le Dr. Moule qui se rendit aussitôt à l'entrée du puits. Il trouva là toutes les femmes et les enfants de ces pauvres mineurs, dans un état terrible. Que leur dire ? Il se mit à leur parler et dit: « Nous ne pouvons pas comprendre cette chose si étrange que Dieu a permise; nous ne pouvons pas voir ce qu'Il fait; mais c'est une chose semblable à celle que vous faites, lorsque vous brodez sur la toile. Vous travaillez en vue d'un dessin, bien que vous ne voyiez pour commencer que le fond. De plus si vous regardez l'envers de la pièce de toile, vous savez qu'il ne présentera qu'un affreux pêle-mêle, où tous les fils se croisent, vous ne pouvez rien y découvrir. Mais si vous retournez l'ouvrage, vous y trouverez le dessin parfait ».C’est précisément ce que Dieu fait maintenant, Il accomplit quelque chose, mais nous n'en voyons que l'envers, tout le désordre des fils qui se croisent. Le jour viendra où Il retournera Son ouvrage et où nous verrons ce qu'Il accomplissait – une image parfaite. Ceci n'est qu'une autre manière de parler d’un puzzle, d’un jeu de patience.

*** Que le Seigneur nous enseigne Ses leçons, et qu'Il nous aide à y répondre, et à nous ajuster, par Sa grâce.


T.A.S.