jeudi 15 juin 2017

(7) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010)  Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières

Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V – Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration

VI - LA FONCTION ET L’OEUVRE DU SAINT-ESPRIT.

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais elles sont encore au dessus de votre portée. Mais quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. C’est lui qui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et qu’il vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera » (Jean 16:12-15).

« Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui n’étaient point montées au cœur de l’homme, que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment.Mais Dieu nous les a révélées par son Esprit, car l’Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Car qui connaît ce qui est en l’homme si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Pour nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses données par Dieu ; et nous les annonçons, non avec les discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne le Saint-Esprit, expliquant les choses spirituelles aux personnes spirituelles. Or l’homme naturel (animal) ne comprend pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui semblent folles et il ne peut les connaître parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Mais l’homme spirituel juge de toutes choses et n’est lui-même jugé par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour l’instruire ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2:9-16. 

                    Les dons du Saint-Esprit : 1 Corinthiens 12:4-14 « Or, vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1 Corinthiens 12:27).


                    Il nous faut toujours garder à l’esprit l’importance primordiale du Saint-Esprit. Pour nous aujourd’hui tout dépend du Saint-Esprit et sans lui rien n’est vraiment possible. Le Seigneur Jésus l’a dit clairement : face à deux grandes options, celle de rester physiquement sur terre avec ses disciples, ou celle de son départ pour laisser la place à l’Esprit, Il a évidemment choisi la deuxième en leur disant qu’il était avantageux pour eux qu’Il s’en aille. En effet, s’Il n’était pas parti, le Saint-Esprit ne serait pas descendu et pour Lui, la venue du Saint-Esprit était bien plus importante que de rester physiquement présent ici bas.

                       Remarquez bien que, lorsqu’Il était toujours avec eux, Il avait encore beaucoup de choses à partager et à dire, mais que c’était quasiment impossible de les partager à cause de leurs incapacités. Il n’a pu élargir leur vision et leur cœur. La difficulté n’était pas une question de temps, mais une oeuvre qui devait se faire en eux, que Lui personnellement ne pouvait faire mais que le Saint-Esprit pourrait accomplir. Et en fait, tout ce qu’Il voulait toujours dire et faire serait dit et fait au temps opportun.


                   Il n’est donc pas étonnant que Paul ait pu dire ces paroles : « Des choses que l’œil n’a pas vues et que l’oreille n’a pas entendues… Dieu nous les a révélées par l’Esprit ». Une évidence pour les apôtres ; une preuve irréfutable que le Seigneur avait raison et une indication forte de l’importance capitale de l’avènement de l’Esprit.

A - Le sens de l’avènement du Saint-Esprit

                    Nous allons traiter de ce sujet de manière fragmentée, mais chaque partie aura son importance. Voyons d’abord dans quel contexte immédiat cet avènement de l’Esprit se situe, dans la révélation d’un objectif divin et d’un plan divin. Nous le savons et nous le croyons. Nous commençons par là : Dieu a un schéma, un plan, un grand objectif qui l’occupe depuis la création de l’univers. Ce plan a un ordre établi qui vise très loin dès le départ et qui implique toutes sortes de facultés, de potentialités et de fonctions.

                    Il est capital de connaître le sens de ces mots caractéristiques. Trois mots sont utilisés : ordre, faculté, fonction. Ces choses sont écrites dans le cadre de l’univers créé par Dieu et toutes ses composantes dont le centre est l’être humain lui-même. L’homme occupe la place centrale et il n’y qu’à nous regarder pour voir l’importance que Dieu nous accorde. Tout dépend du respect que nous accordons à l’ordre créé par Dieu.

                    Si nous sommes déséquilibrés physiquement et mentalement, nous n’entrerons jamais dans notre destinée. L’ordre divin est reconnu par l’homme puisque toute la science s’est développée dans le but de traiter les désordres du corps humain.

                     Ensuite, nous avons la faculté et la fonction. L’univers de Dieu a repris ces deux concepts pour réaliser Son Plan.

                    Nous devons nous rappeler que ces choses ont été voulues par Dieu pour nous donner des indications sur les choses invisibles. La matière, le monde visible sont une représentation, et la Parole de Dieu enseigne clairement que les choses ici bas, lorsqu’elles sont conformes à l’ordre établi par Dieu, sont des illustrations de l’ordre spirituel.

                    Le chapitre 5 des Ephésiens en parle très clairement au sujet des relations domestiques, entre maris et femmes. Leur rapprochement, l’évidence de leur unité, la nature de leur relation indique clairement que cette relation, lorsqu’elle est juste, symbolise une relation spirituelle, celle de Christ avec l’Eglise. Adam et Eve en sont les plus grands parallèles ; nous pourrions retrouver ces symboles dans bien des passages des Ecritures. Par exemple, le Tabernacle dans le désert est destiné à être un modèle des choses célestes, pas un objet en lui-même.

                    Ainsi donc le Seigneur a institué sur cette terre un ordre qui doit illustrer un ordre céleste. Si vous considérez chaque illustration, chaque représentation ou chaque symbole, ces trois concepts reviennent toujours : si vous perturbez l’ordre, vous détruisez l’objet ; si vous violez l’ordre, vous annulez l’objectif. Tout ceci est très bien illustré dans nos modèles physiques. Derrière toutes choses, Dieu a un but et un plan, avec une trilogie : ordre, faculté, fonction.

                    Le deuxième point important est le suivant : parce que l’ordre a été détruit par le péché et la chute, l’homme naturel se retrouve totalement dépourvu de la faculté ou capacité de connaître l’objectif et le plan de Dieu ; il en est incapable et il ne peut fonctionner ainsi. Il faut souvent du temps à bien des chrétiens pour le reconnaître, mais c’est un fait et pour Dieu un fait définitif… que nous le reconnaissions ou pas, c’est ainsi !
   
                    Le troisième point : le Saint-Esprit connaît totalement le plan de Dieu. « Les choses de Dieu, nul ne peut les connaître, excepté l’Esprit de Dieu ». Il sait, Il connaît, c’est pourquoi Il nous conduira dans toute la Vérité. L’ordre mondial actuel est un mensonge, une tromperie monumentale. Le Saint-Esprit connaît toute la vérité sur ce monde, ce que Dieu veut dire, Son intention et Sa pensée le concernant. Et puis, le Saint-Esprit sait aussi tout ce que cela implique. Il connaît parfaitement l’ordre divin pour un univers qui ne répond pas à Son Plan. Il sait les facultés et fonctions liées à Son Plan. Le Saint-Esprit y est engagé car Il connaît toute la Vérité : c’est son affaire. Il est le membre exécutif de la Tête, consacré au Chef suprême.

                     Le quatrième point : Seul le domaine spirituel peut connaître le Plan de Dieu et y entrer. Comme dans un cercle, nous avançons de la circonférence vers le centre, vers le cinquième point : le Saint-Esprit lève un peuple spirituel. Pour réparer les dégâts du désordre de l’univers vers un tout ordonné selon le Plan divin, le Saint-Esprit ne commence pas par ce qui est à la circonférence de l’univers, mais par le cœur, c’est-à-dire l’être humain.

                    Il commence par faire émerger un peuple spirituel en lui attribuant Sa propre nature et lui communiquant les dons spirituels. La nature spirituelle de Dieu restaure l’esprit de l’homme en lui insufflant une vie nouvelle accompagnée de dons et de facultés spirituels. Cela signifie que, par la nouvelle naissance et la visitation du Saint-Esprit qui suit, nous recevons des facultés différentes de celles que nous avons par nature, des facultés pour connaître, comprendre, discerner, examiner, juger et bien plus encore, des capacités que nous ne possédons pas naturellement pour être, pour faire, pour accomplir et pour atteindre.

                    Quel repos extraordinaire pour nous car ce n’est certainement pas simplement une question de technique. Si vous manquez de don ou de qualification dans le naturel, ce n’est en rien un handicap pour les choses de Dieu. Le Saint-Esprit attribue une grande quantité de dons et de talents ; il ne comble pas seulement ce qui manque dans le naturel, mais va bien au-delà de ce que la nature peut faire.

                    Ces 5 points nous amènent au point suivant : La vie dans l’Esprit est essentielle et indispensable. Nous avons donc 6 points positifs, mais nous n’atteindrions pas la perfection sans un septième qui lui pencherait en apparence plutôt vers le négatif : La vie dans l’Esprit exige la séparation de la vie charnelle.

                    Ainsi, nous voyons jusqu’à un certain point ce qu’est d’être spirituel, ce qu’est la vie dans l’Esprit. Une question importante se pose alors : Pourquoi le Seigneur Jésus accorda une telle valeur à l’avènement du Saint-Esprit ?

B - Définition de l’homme spirituel

                    Qu’est-ce que l’homme spirituel ? Celui qui a reçu le Saint-Esprit et ce qui Lui correspond : faculté, fonction et capacité : « Celui qui est uni au Seigneur est un esprit… » Il ressemble à la nature divine. Ce n’est pas seulement un type de nature ou une qualité de nature, mais une capacité. Ce qui veut dire que cette nature a des traits et des caractéristiques pratiques qui en sont la conséquence : par exemple, le discernement spirituel, la perception spirituelle, la connaissance spirituelle. L’apôtre prie que la Parole de Dieu puisse demeurer en nous en toute compréhension spirituelle.

                    C’est toute la différence entre l’action d’une force sur quelque chose qui fonctionne à cause des conséquences d’un impact, sans intervention ou coopération avec cette action et un mouvement d’ordre purement mécanique. La différence fait que les facultés correspondantes à celles de l’Esprit sont introduites dans notre esprit renouvelé, au sein d’une union d’intelligence.

                    Prenons un exemple. Nous savons par le début de l’évangile de Luc qu’il y avait un homme à Jérusalem du nom de Siméon, homme juste et consacré, qui recherchait la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. Il vint au temple, conduit par l’Esprit, au moment précis où les parents amenaient l’enfant Jésus pour accomplir le rite de la Loi.

                    Certaines personnes ont imaginé qu’il y aurait eu un arrangement pour que Siméon en soit le sacrificateur pour accomplir la circoncision de Jésus. La Parole ne dit pas ça du tout. L’histoire est toute naturelle : ils amenèrent l’enfant pour le présenter au Seigneur et cet homme arriva à ce moment-là ; il n’était pas le ministère officiel prêt à le recevoir dans le temple. On pourrait dire alors : « Il se trouvait là par hasard, pile au bon moment ! » Non !

                    Il est venu guidé par le Saint-Esprit et rien n’indique qu’en arrivant il savait qui était cet enfant. Personne ne lui a dit : « C’est Jésus ! » Jésus a été amené là par ses parents comme n’importe quels autres parents l’auraient fait. Il avait la même apparence extérieure qu’un autre enfant, pas du tout différent des centaines et milliers d’enfants qui se rendaient au temple : des parents ordinaires avec un bébé ordinaire. Lorsqu’ils ont amené l’enfant, Siméon le prit dans ses bras et se mit à prononcer des paroles extraordinaires : « Seigneur, laisse maintenant ton serviteur partir en paix, car mes yeux ont vu Ton Salut ».

                    De quoi Siméon parlait-il ? Comment savait-il ? D’où cela lui vint-il ? Voyez-vous la signification de tout cela ? Siméon vint poussé par l’Esprit ; ses mouvements étaient réglés par l’Esprit, et lorsqu’il a pris l’enfant Jésus dans ses bras, le même Esprit témoigna à son esprit : « Voilà Christ ! » Parce que le Saint-Esprit reposait sur lui, Siméon avait une perception spirituelle. Quand il fut en présence de Christ, il le reconnut immédiatement dans son esprit. Vous voyez donc ce qu’est un homme spirituel. Siméon en est l’illustration, bien qu’il n’en est qu’une représentation partielle car la Pentecôte n’avait pas encore eu lieu.

                    L’homme spirituel est guidé par l’Esprit, ses mouvements sont synchronisés par l’Esprit ; il a la perception du moment où il agit par l’Esprit. En agissant ainsi, il découvre les secrets spirituels sur Christ et se trouve en possession d’une faculté de perception spirituelle qui fait que, lorsque le Seigneur accomplit quelque chose, il en possède toute l’intelligence et la connaissance. La faculté conduit à la fonction, en relation avec le plan souverain de Dieu. Cela paraît un peu difficile, mais c’est la vie normale du croyant, selon Romains chapitre 8.

                    Il est vrai que nous n’y entrons pas pleinement d’un coup ; nous grandissons dedans, comme Paul nous le rappelle : « Croissez en Lui en toutes choses ». C’est bien la définition de l’homme spirituel.

C - Pas une apparence extérieure, mais un style de vie

                   Nous avons fait référence lors d’une dernière méditation à une communauté de sacrificateurs et à ses caractéristiques. Sans aucun doute, Siméon occupait une fonction sacerdotale. La sacrificature n’est pas officielle, elle est spirituelle et la vraie sacrificature est basée sur la conduite de l’Esprit, l’instruction de l’Esprit. Ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Siméon est pleinement dans cet esprit de filiation, c’est pourquoi il est un vrai sacrificateur au sens spirituel. Cela veut dire que si le peuple du Seigneur est un peuple spirituel et qu’il rentre pleinement dans le Plan de Dieu, il doit y entrer par la vie et par la révélation du Saint-Esprit différemment d’un moyen d’y entrer mécaniquement par un livre ou une tradition. C’est à ce niveau que le besoin est si grand dans le peuple de Dieu.

                    Après tous ces siècles de christianisme, nous sommes en présence d’un système et d’un ordre où tout ce qui est dans le Nouveau Testament est repris en système et en planification fixes et établis dans ce monde. Par exemple, le commandement « Allez par tout le monde et prêchez l’Evangile… » a été repris pour en faire quelque chose de systématique et figé où il faut se conformer à un système chrétien reconnu. L’idée d’église est devenue quelque chose de formel et de figé. Les chrétiens sont appelés à s’y conformer et à agir en conséquence sous peine de sanctions. C’est peut-être un des plus gros handicaps, que rencontre la spiritualité… Si nous n’avions pas connu toute cette histoire de l’Eglise, si nous pouvions revenir au commencement, les choses auraient été tellement plus simples et nous aurions eu moins de mal à entrer dans notre condition spirituelle…. mais nous traînons toujours ce fardeau qui est la norme.

                    Ce que nous appelons le christianisme n’est pas un système terrestre, mais spirituel, et chacune de ses composantes doit l’aborder de manière spirituelle, par la Vie et la révélation. Là réside toute la différence entre l’imitation et la vraie Vie. Oh quel contraste entre voir quelque chose objectivement et y pénétrer par la Vie, où règne le merveilleux, la vitalité, la gloire, l’énergie et la puissance ! Peut-être avez-vous parlé pendant des années sur des choses concernant la Parole de Dieu et vous y avez cru comme étant la vérité jusqu’au moment où vous en avez perçu le sens… et tout vous est apparu sous un tout autre aspect.

                     Tout votre discours, toute votre prédication et toute votre croyance étaient plutôt vrais, justes et convaincants au niveau doctrinal, mais quel effet cela a pu avoir sur vous ? Maintenant, comme tout a dégringolé et s’est brisé, vous vous transfigurez au point qu’une joie, un plaisir, une extase, une Vie s’installent. Nous commençons à entrer dans les choses par le moyen de la Vie et de la révélation, autrement dit, pénétrer les choses et voir les choses par l’Esprit.

                    Beaucoup de gens auraient pu venir en ce temps-là à Jérusalem pour voir ce bébé. Peut-être auraient-ils accompli la même performance : prendre le bébé et prononcer sur lui quelques paroles de bénédiction, remettre le bébé et repartir… cela aurait été fini ! Mais Siméon lui est venu guidé par l’Esprit de Dieu et a fait une découverte. Sa faculté spirituelle lui a permis de discerner quelque chose que personne n’aurait vu : « Une lumière pour éclairer les païens et la gloire de ton peuple, Israël ! »

                    Siméon entra dans la vie de l’Esprit par la Vie et par la révélation. Autrement dit, il entra par et dans l’Esprit. Le Seigneur veut que son peuple lui ressemble. Cela s’applique à la totalité du Plan divin et dans tous ses détails. Ne nous en inquiétons pas car nous aurons à connaître le secret de ces choses et nous découvrirons que ça marche… Le Seigneur veut que son peuple entre dans la plénitude de Sa Pensée, ce qui n’est possible que s’il cesse d’être dirigé par un système ou un ordre établi et qu’il apprenne ce qu’est la marche avec Dieu dans le Saint-Esprit.

                    Cette vie de l’Esprit n’a pas de limites. Elle touche au Plan divin et nous en faisons partie ; nous sommes « les élus conformément à Sa volonté ». Nous voulons connaître le Plan et quelle est notre place dans ce Plan. Nous voulons aussi connaître nos facultés et nos fonctions. Comment cela ? Pas en les étudiant, mais en les vivant.

                    Avoir une connaissance scientifique du fonctionnement du corps humain est peut-être intéressant, mais on en a pas besoin pour vivre. Vivez et la chose fonctionne ! Vous n’avez pas besoin de faire un exercice mental épuisant pour inspirer et expirer de l’air dans vos poumons ; vous le faîtes automatiquement et le reste suit son cours. Bien sûr, bien respirer est important aussi. Vivez et le reste suivra ! Bougez et vivez dans le Saint-Esprit et tout le Plan de Dieu suivra ! Vous êtes obligés, vous ne pouvez pas faire autrement. Donc, l’objectif est d’amener le peuple de Dieu à un stade où il marche avec le Seigneur, où il est si ouvert à Lui qu’il est préparé à cheminer avec Lui.

                      Quelquefois ce sera laisser beaucoup de choses qui sont secondaires, peut-être même abandonner des choses religieuses et accepter certaines choses pour marcher avec le Seigneur. Il peut y avoir un prix à payer : incompréhension, solitude et tout ce qui va avec. Mais si vous êtes tellement ouverts au Seigneur, ces choses ont peu d’importance et vous êtes prêts à marcher avec Lui quelqu’en soit le prix, quelque soit les propos tenus par les gens du système religieux ; vous entrerez dans les secrets de la pensée de Dieu aussi naturellement qu’une fleur s’ouvre sous les rayons du soleil ; vous ferez des découvertes et vous trouverez qu’il existe un domaine illimité de compréhension et d’intelligence, de possibilité, de capacité et de puissance, dont vous n’auriez jamais rêvé.

                    Le Seigneur ne va pas nous le montrer et l’élargir devant nous. Nous le découvrirons en marchant par l’Esprit.

D - La dépendance des croyants

                    Nous allons en voir un autre aspect dans 1 Corinthiens chapitre 12. Paul parle aux Ephésiens du Corps qui est l’Eglise. « L’Eglise qui est Son Corps », l’assemblée qui est l’instrument oint par Dieu. Il est vrai que le croyant individuellement reçoit le Saint-Esprit et est oint du Saint-Esprit, mais c’est le Corps de Christ qui est oint du Seigneur comme Christ est un ; c’est le Saint-Esprit qui amène Christ à tous les vrais croyants et ce faisant, Il fait de tous les croyants un, parce que Christ est un et indivisible. C’est pareil, autrement dit, de constater que l’onction n’est pas distribuée de façon fragmentée, car elle est une.
Nous sommes tous baptisés dans un seul Esprit en un seul Corps. C’est ainsi que le Seigneur voit les choses d’En Haut. Cette onction est corporative, ce qui signifie que la véritable Eglise est essentiellement spirituelle, car elle est constituée de la demeure du Saint-Esprit. Dans sa nature, elle est spirituelle, et tout ce que nous avons dit au sujet de l’homme spirituel est vrai de l’Eglise selon la pensée divine. L’assemblée des croyants a donc une valeur pratique importante comme instrument oint par Dieu.

                    La Vie est sa valeur première. Peut-être n’en avez-vous pas expérimenté sa valeur précieuse, mais gardez cette affirmation dans votre cœur et quand vous irez de l’avant avec le Seigneur, vous le découvrirez parce que vous en aurez besoin. La Vie est liée à l’assemblée, instrument oint de Dieu ; a moins de reconnaître et de vous reposer sur la valeur de cette communion du Saint-Esprit, qui est celle des croyants (quelque chose qui émane du Saint-Esprit entre les croyants), nous serons anéantis. C’est pourquoi Paul met ce que nous appelons la bénédiction à la fin de l’épître aux Corinthiens ; pourquoi à la fin ? « La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ… » C’était une contradiction à tout ce qui se passait à Corinthe : ils s’étaient tellement adonnés à la sagesse et le sujet des dons spirituels était si important pour eux ! Et Paul arrive au chapitre 13 :

« Quand je parlerais toutes les langues des anges et des hommes, si je n’ai pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne et une cymbale qui retentit… »

                     Je pourrais avoir tous ces dons, prophétie, foi, guérison,… et que je n’ai pas l’amour – qu’en est-il ? Ce n’est pas le don mais la grâce qui fait toute la différence. « La grâce… l’amour », il y a des divisions à Corinthe (l’un dit : je suis de Paul ; un autre dit : je suis d’Apollos ; un troisième : moi je suis de Pierre) ; Paul parle de l’amour de Dieu.

                     « La communion du Saint-Esprit soit avec vous tous… » L’assemblée est vue sous l’angle de la relation des croyants, dans le Saint-Esprit, la communion des croyants en un seul Esprit. Pour les croyants c’est absolument vital et indispensable.

                    Si le Seigneur vous met en relation avec un groupe spirituel de son peuple, vous commettez un suicide spirituel si vous sortez de là où il vous a placé. Le Seigneur ne nous a pas mis ensemble juste pour avoir des amis. Son but c’est la Vie ; il a été prouvé maintes fois qu’un enfant de Dieu a été restauré et guéri dans sa propre vie, suite à la restauration d’une relation brisée avec d’autres enfants de Dieu, par le renouvellement de la communion, avec le peuple de Dieu.

                    On peut en faire un constat encore plus simple : quand vous êtes fatigués, épuisés, découragés et que vous vous joignez au peuple de Dieu pendant une heure, quel est le résultat ? Vous êtes en forme ! Cela veut dire la vie spirituelle pour vous ! Un des principaux objectifs du diable est de détruire la vie du peuple de Dieu en le dispersant, en le séparant et en isolant ses membres. Ce qui signifie que lorsque le Seigneur dispose de 2 ou 3 personnes ou plus si possible (le minimum est 2), alors il existe une force bien plus grande qu’une force individuelle.

                     La plénitude est liée au rassemblement des croyants. Que d’élargissement et que de croissance dans la lumière et dans la vie ! Que de dangers et de limitations dans l’isolement et la séparation !

E - Une question d’équilibre et de proportion

                    Une autre chose très importante qui est en relation avec la communion du peuple de Dieu dans l’assemblée, c’est la proportion et l’équilibre. L’isolement et le détachement du Corps conduisent en général à un déséquilibre et une perte de proportion, une sorte de position extrême dangereuse qui ne correspond pas à la réalité. Gardez la communion et vous maintiendrez l’équilibre ; nous avons besoin l’un de l’autre pour maintenir l’autre en bonne santé spirituelle et pour nous maintenir dans l’équilibre.

                    Lorsque le peuple spirituel est en danger de déséquilibre, le Saint-Esprit doit opérer un ajustement nouveau avec les autres enfants de Dieu qui va dans le sens d’une reconnaissance et d’une joie au sein de la communion. Il existe des choses célestes, éternelles et spirituelles de très grande importance qui doivent être révélées à la vie de l’assemblée et à la relation pratique du peuple de Dieu.

                   Le Seigneur ne fait jamais rien au hasard, mais Il est toujours guidé par un autre intérêt vital. Il est clair que l’assemblée, en raison du nombre de ses membres, apporte une mesure élargie de Christ.

                    Un des résultats immédiats de l’avènement du Saint-Esprit, à la Pentecôte fut qu’ils persévérèrent dans la communion fraternelle. Le résultat de la présence du Saint-Esprit, c’est la vie et la communion. Ananias et Saphira avaient violé ce principe et ils en sont morts. La vie demeure dans la communion : elle est force et plénitude.

                      Toutes ces caractéristiques étaient présentes dès le début : lorsque le Saint-Esprit est venu, il régnait l’équilibre, la bonne proportion, à cause de la mesure élargie de Christ, du fait du rassemblement des membres. Ce qui signifie que l’onction régnait aussi dans une large mesure.

                    Nous ne pouvons n’en connaître qu’une petite mesure individuellement, mais si nous sommes tous réunis, cette mesure se trouve à un degré bien plus élevé. L’onction réside dans la présence du Seigneur Lui-même où Dieu vient et s’engage, selon qu’il est écrit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, Je suis présent au milieu d’eux ». Ceci pourrait poser certaines questions, mais nous ne faisons ici que poser les fondements des principes de la vie de l’Esprit. La manifestation doit être prouvée par vous, et si vous marchez avec le Seigneur, si vous êtes spirituels, si vous êtes conduits par l’Esprit et que votre vie lui est consacrée, vous en arriverez là. Ce peut être lent ou rapide, mais on est obligé d’y arriver ! La forme extérieure n’a aucun sens… Que le Seigneur garde nos cœurs attachés à Sa Parole !

à suivre...




mardi 13 juin 2017

(6) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010)  Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA
Table des matières
Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V – Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration

V - LE SACERDOCE

par Son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel Il a aussi créé le monde… car auquel des anges Dieu a t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai son Père et Il sera mon Fils ?… Mais quand au Fils : O Dieu, ton trône demeure pour tous les siècles, et le sceptre de ton règne est un sceptre de justice et d’équité » (Hébreux 1:1- 2,5,8).

« C’est pourquoi il faut nous attacher plus fortement aux choses que nous avons entendues, de peur que nous périssions » (Hébreux 2:1).

« C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ… » (Hébreux 3:1).

« Puisque nous avons un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, retenons ferme notre profession de foi » (Hébreux 4:14). Lire Hébreux 5 et 6.

                    Revenons au chapitre 8 de Lévitique. Celui-ci nous présente une communauté de sacrificateurs qui appartient au sanctuaire. Celle-ci ne pouvait se séparer du sanctuaire, ni en franchir la porte pendant 7 jours, soit toute leur période de consécration. Le chiffre 7 représente la plénitude spirituelle qui couvrait une certaine période, mais aussi cette mise à part, cette consécration, cet attachement exclusif au sanctuaire devait s’étendre au-delà ce cette période, pour faire partie du service de ce sanctuaire à temps plein.

                    Il est spécifié aussi que leur service est pour le Seigneur, ce qui est la partie principale de leur ministère au-delà de celui pour le monde et pour le peuple. Avant d’entrer davantage dans ce chapitre 8 de Lévitique, voyons d’abord quelques généralités issues très clairement de la Parole de Dieu.

A - Un peuple de sacrificateurs

                    La pensée de Dieu est que Son peuple soit un peuple de sacrificateurs ou de prêtres. Vous pouvez toujours chercher dans la Parole de Dieu un endroit où Dieu indique des niveaux différents selon les personnes. La pensée de Dieu, l’appel de Dieu, la provision divine sont pleins, complets pour la totalité de Son peuple sans exception. Il reconnaît et tient compte de niveaux et de différences, comme nous le verrons, mais Il n’a rien planifié ni structuré de tel pour tout un chacun, qui lui appartient.

                    Celui qui dira : « Oh, je n’atteindrai jamais ce niveau ! Ce n’est pas pour moi, je ne suis pas appelé à cela, je suis simple et je me satisfais très bien ainsi ! », a une fausse conception de la pensée de Dieu. Dieu voit toujours Son peuple comme s’il allait atteindre la plénitude de Son Plan. Vous pouvez bien sûr avoir des gens qui ne sont pas dans une condition spirituelle satisfaisante, et on en voit des exemples dans la Bible, mais Dieu ne descendra et ne s’adaptera jamais à ce niveau. Il parle toujours comme si la personne était destinée à quelque chose de plus grand et de plus haut. C’est capital de le reconnaître.

                    Il doit donc être bien clair dans notre esprit, que, bien que l’on constate des différences dans le peuple de Dieu, et bien qu’il y ait des niveaux de révélation, de connaissance, de compréhension et de vérité, et certains en sont à un très bas niveau alors que d’autres ont une mesure de Christ bien plus élevée, le Seigneur n’a jamais voulu qu’il en soit ainsi. Ce n’est pas Sa Volonté.

                   Le Plan de Dieu pour Son peuple, c’est l’épanouissement dans la plénitude, et la position privilégiée et honorifique de sacrificateur (ou prêtre) en profondeur, qui n’est certainement pas un arrangement pour susciter une classe spéciale pour Ses enfants. La Parole de Dieu le prouve. Dieu affirme haut et fort que le peuple du Seigneur est choisi pour être un royaume de sacrificateurs pour Dieu, pas certains d’entre eux mais tous y sont appelé.

                    C’est ainsi que Dieu considéra Israël dès le commencement comme tout un peuple en position de sacrificateurs. C’est pourquoi le premier-né de chaque famille prenait la place du sacrificateur dans la maison ; ensuite cette responsabilité incomba à la tribu de Lévi, qui représentait le premier-né de tout Israël, consacré au Seigneur et mis à part pour le service dans le sanctuaire. La volonté de Dieu était d’amener symboliquement Israël dans cette position. Néanmoins, en même temps, vous êtes obligés de reconnaître des différences : il y a les Lévites, et les sacrificateurs, mais ce n’était pas la volonté de Dieu au départ… Nous en reparlerons plus loin, mais avant cela, il doit être bien clair que pour Dieu, ce qui est le plus élevé, le plus abondant, le plus plein est destiné à l’ensemble du peuple de Dieu, et pas uniquement à une partie.

                   Chaque fois que certaines choses spirituelles vous dépassent, rappelez-vous toujours que le Seigneur veut toujours pour vous le niveau le plus élevé possible. Croire que Sa plénitude n’est destinée qu’à une élite est un non sens à évacuer de notre pensée.

B - Les différences viennent des erreurs du peuple de Dieu

                    Pourtant, il y a une autre réalité : des différences existent, pas parce que Dieu l’a voulu ou l’a déterminé, mais à cause des personnes concernées. Il existera dans le secret une compagnie de sacrificateurs, et puis, de manière plus extérieure, une communauté, qui ne constitue pas un sacerdoce, celle des Lévites.

                    Enfin, plus à l’extérieur, il y aura la grande masse du peuple, qui n’est pas une apellation dévalorisante, mais simplement la grande masse du peuple qui n’est pas spécialement lié à Son Témoignage ; et pourtant ils sont Son Peuple, appelé de Son Nom. Cette institution est développée dans le livre du Lévitique.

C - Dieu met en place une prêtrise

                    Dieu voit la nécessité d’une telle institution : il Lui faut une grande compagnie de Lévites en service général et Il doit aussi disposer de sacrificateurs. Dans le cas contraire, Son plan est annihilé et Il s’avouera vaincu.

                    Pour nous également, Il a prévu un peuple qui symbolise les fils d’Aaron, un peuple de sacrificateurs. Vous pourrez dévier de cette position par toutes sortes de vrais services pour le Seigneur. Les sacrificateurs pourront oeuvrer à travers les Lévites, mais, notez-le bien, les Lévites ne pourront jamais faire le travail des sacrificateurs. Les Lévites oeuvreront pour le peuple en général, mais la grande majorité du peuple ne pourra jamais effectuer le travail d’un Lévite. Il faut être Lévite pour faire l’œuvre d’un Lévite. Il faut être sacrificateur pour faire le travail d’un sacrificateur. En revanche, quand on est sacrificateur, on peut également faire l’œuvre d’un Lévite et servir le reste du peuple de Dieu.

                    Ne croyez surtout pas que vous serez mis de côté par rapport au service du Seigneur, si vous faîtes ce qui est la volonté de Dieu pour Son peuple. Le cœur du Seigneur est porté en priorité vers la sacrificature ou la prêtrise et c’est Son désir profond. Pour y arriver, Il oeuvrera au milieu de Son peuple, au sein des Lévites, qui font un service commun et général pour Lui, bien que de valeur.

                    Les Lévites accomplissent toutes sortes d’actions nécessaires pour le Seigneur, mais Dieu cherchera à lever au milieu d’eux, une compagnie de sacrificateurs, qui représente pour Lui encore plus.

                    Mais les Lévites ne peuvent fonctionner sans les sacrificateurs, qui, eux, ont aussi besoin des Lévites. En plus, Dieu ne peut accomplir pleinement Son Plan sans Sa communauté des sacrificateurs pour laquelle Il utilise des mesures, des règles et des méthodes spéciales décrites dans le livre du Lévitique « selon ce que l’Eternel avait commandé et prescrit à Moïse ».

D - La Vérité telle que présentée dans le Nouveau Testament

                    Sur cette question, le langage du Nouveau Testament est très similaire : Dieu parle et s’occupe toujours de Son peuple à la lumière de Sa parfaite volonté, jamais moins que cela, car Il ne pourra jamais se satisfaire de moins. Il y aura du moins, mais il n’en sera jamais satisfait. Ensuite, nous pourrons voir clairement dans le Nouveau Testament que le Seigneur, ayant bien reconnu que beaucoup n’entreront pas dans la plénitude de Sa pensée, va faire des efforts pour lever une compagnie de sacrificateurs. Où peut-on voir cela ? Voyez l’apôtre Paul et tout ce qu’il en dit. Dans le premier chapitre des Colossiens, il lance comme une urgence :

« Christ… que nous prêchons, convertissant chaque homme, les enseignant en toute sagesse, afin de présenter chaque homme parfait en Christ Jésus ; c’est pourquoi je travaille dur pour être en accord avec Son oeuvre qui agit puissamment en moi ».

                    Dans Philippiens chapitre 3, vous avez Paul serviteur du Seigneur qui, bien qu’il ait atteint un certain niveau spirituel de vie et de développement, au plus profond de son être est conscient que le Seigneur ne veut qu’aucun être humain n’en reste là mais qu’Il l’a appelé à quelque chose de plus élevé. L’apôtre l’exprime ainsi : « Si de toute manière je pouvais atteindre le but…» ou encore : « Que je puisse m’approcher de ce pour quoi j’ai été appelé de Jésus-Christ… » Il exprime ces choses pour servir d’exemple, en pressant les croyants à prendre cette voie.

                    Prenez encore la lettre aux églises dans le premier chapitre de l’Apocalypse. Ne croyez pas que ces églises ne ressemblent pas au peuple de Dieu : elles représentent le christianisme en général, formel et institutionnel. Le Seigneur les tient dans Sa main ; elles sont comme des étoiles et le Seigneur règne au milieu d’elles. Elles sont à un niveau bien inférieur à celui qu’Il désire pour elles. Il tient compte des bonnes choses. Il prend en compte l’histoire de chaque enfant de Dieu, ce que chaque église a passé et enduré, ce qu’elles ont été et ce qu’elles ont fait, mais Il ne pourra jamais se contenter d’une mesure ou d’une partie ou d’en être arrivé jusqu’à un certain point.

                    A chacune d’elles, Il adresse des paroles fortes, des mots directs sur les vainqueurs ; et lorsqu’on commence à étudier la question, le mot « vainqueur » a une grande et extraordinaire signification, à la lumière de ce qu’il dit sur les églises et en particulier ceux qui ne sont pas entrés dans l’apostasie, mais qui ont simplement perdu leur chemin en ne maintenant pas élevé leur niveau…

                    Mais cela demande un effort pour plus ! « Je connais tes oeuvres, ton travail et ta patience… » Que voulez-vous de plus ? Que Dieu demande de plus ? « …que tu ne peux supporter ceux qui se disent juifs et qui ne le sont pas ». Quoi de plus ? Le Seigneur dans Sa volonté parfaite a prévu plus. Il est tout à fait clair que dans le Nouveau Testament on constate des différences, mais la pensée de Dieu ne s’est jamais arrangée pour faire une différence qu’il n’a jamais voulue. C’est pourquoi nous sommes confrontés au fait que finalement le Seigneur a opté pour une sacrificature, quelle que soit son sens. Lévitique 8 montre bien de quoi il en retourne…

                    Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais il existe une ou deux choses qui caractérisaient le sacrificateur : il était totalement séparé, mis à part par l’Eternel pour le sanctuaire ; son service était consacré pleinement à Dieu. Ce service était dirigée, guidée par une pensée. L’objectif est de satisfaire le Seigneur et de Lui faire plaisir, ce qui fait toute la différence par rapport aux Lévites et au reste du peuple de Dieu.

E - Le bon plaisir de Dieu

                    Moïse a rempli les mains des fils d’Aaron avec ce qui représente les deux aspects de l’œuvre de Christ, c’est-à-dire :

- la disparition et l’expiation du péché, pour dégager définitivement la voie et libérer de la mort et de l’homme naturel la nouvelle création (côté de la mort),

- la nature parfaite et sans péché du Seigneur Jésus, symbolisée par le pain sans levain.

                    Le dépouillement du vieil homme celui du péché, l’avènement de l’homme nouveau créé en Christ, la parfaite humanité. Les sacrificateurs avaient leurs deux mains pleines de ce qui était la satisfaction et le bon plaisir de Dieu ; ce n’est pas le cas du service commun rendu à Dieu.


                    Dans le service pour le Seigneur, une bonne partie vient du vieil homme naturel, ce qui ne peut satisfaire Dieu. En effet, Il ne veut pas que le vieil homme naturel interfère dans Son service, dans la sphère de Sa pensée, de Sa volonté, Son zèle, Son enthousiasme, Son esprit d’entreprise, Son jugement et Ses idées.

                 Dans la réalité des oeuvres humaines, nous pourrions constater que la proportion de ces oeuvres qui satisfait le Seigneur est infime. Le sacrificateur intervient à un autre niveau bien plus élevé ; il est en position spirituelle. D’un côté, cette position exclut, par la Croix, tout ce qui appartient à l’être naturel dans le service de Dieu ; et, d’un autre côté, cette position met en avant l’Homme qui est dans la bonne mesure du service pour Dieu.

                    C’est simple, mais ce sont les principes légaux qui mettent en valeur la révélation divine, et c’est à nous de les reconnaître. Le sacrificateur n’appartient pas à une certaine classe de personnes appelées prêtres. Un sacrificateur a pris une position spirituelle et celui qui s’est mis dans cette position peut remplir le ministère de sacrificateur. Par l’œuvre de la Croix, l’homme a été exclu du service de Dieu. Tout ce que Dieu fait dans Sa souveraineté, c’est autre chose. Le Seigneur peut agir de manière souveraine, même lorsqu’un homme pécheur fait une oeuvre pour Lui. Mais au niveau humain, impossible de satisfaire le Seigneur ; l’être humain est amené à découvrir qu’à la longue il ne peut pleinement plaire au Seigneur dans cette situation. Le sacrificateur en arrive au point où Christ est à la base de tout service, avec des moyens réellement adaptés. Il est le bras droit de l’Homme de Dieu, spirituellement fondé.

F - Une figure plus éloignée de la même Vérité

                     L’état spirituel peut être perçu sous un autre angle, à la lumière d’autres paroles de l’Ecriture. La filiation et la sacrificature sont synonymes dans la Bible. Aaron et ses fils sont des sacrificateurs. Le fils premier-né d’Israël était prêtre ou sacrificateur. Ensuite, les Lévites ont pris la place du premier né : le principe a été élevé à son paroxysme avec les fils d’Aaron. La filiation guide le sacrificateur tout au long de l’histoire.

                    La prêtrise est confondue avec la filiation. Dans le Nouveau Testament, en dehors des représentations et des symboles, il existe toujours une distinction entre les enfants de Dieu et les fils de Dieu. Malheureusement, dans certaines traductions de la Bible, ces termes restent confus et la distinction n’apparaît pas bien. Pourtant, ces deux mots ont un sens différent. Selon l’usage du mot grec, l’enfant est un enfant ; alors que le fils grandit dans une famille en maturité et devient responsable. Le Seigneur emploie les deux mots. C’est ce point que souligne Hébreux 3 et 4 et dans Hébreux 5 c’est encore de sacrificateur qu’il s’agit.

                    Le niveau le plus élevé du sacrificateur est Melchizédek. A son propos, l’apôtre Paul dit : «Nous avons beaucoup à en dire, mais… » Il ne peut rien en dire. Pourquoi ? Parce qu’ils sont toujours des enfants et pas encore des fils ; ils sont encore immatures, des bébés ; ensuite, pour aller plus loin sur cette question de sacrificature, pour leur donner la vraie signification de cette prêtrise, il doit insister en leur disant : « Entrons dans la pleine croissance… » C’est comme une parenthèse extraordinaire. Il parle de la sacrificature, il atteint le point où il va en dire plus, mais il s’arrête et les choses ne sont jamais dites.

                     Il a rencontré un obstacle, celui de l’immaturité des croyants ; il n’y aucun mal à être un bébé, mais c’est mauvais d’être un bébé quand il est grand temps d’être un homme. L’apôtre lance cet appel d’urgence, puis reparle de sacrificature : pour entrer dans la compagnie des sacrificateurs, il faut entrer dans la maturité spirituelle. Nous devons nous éloigner de plus en plus de l’enfance chaque jour pour prendre la position du sacrificateur ; c’est conforme à la nature et à la grâce divines.

                   A la fin du chapitre 3 de la lettre aux Ephésiens, nous avons le cœur de la fonction sacerdotale :

« A cause de cela, je plie les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus Christ, de qui toute famille tire son nom dans les cieux et sur la terre (vous en venez au Père avec en ligne de mire la famille sacerdotale), afin qu’Il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’être intérieur, afin que Christ puisse faire sa demeure dans vos cœurs par la foi ; et que, étant enracinés et fondés dans l’amour (l’amour est toujours une caractéristique du sacrificateur et l’Eternel dira à Moïse à propos d’Aaron : lorsqu’il te verra, son cœur bondira de joie), vous puissiez comprendre avec tous les saints quel en est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ qui surpasse toute connaissance, de sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens 3:14-19).

                   Où tout ceci nous conduit-il ? « A Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons et pensons, à Lui soit la gloire dans l’Eglise… » (Ephésiens 3:20-21). C’est sûrement cela la plénitude ! Quand y a-t’il la gloire dans l’Eglise ? Quand les sacrificateurs sont en place, qu’ils atteignent toute leur mesure et qu’ils fonctionnent. Là réside pleinement la pensée du Seigneur pour son peuple tout entier.

                    Vous pourrez chercher en vain dans Ephésiens, la grande épître de l’Eglise, une discrimination quelconque au milieu du peuple de Dieu, d’ailleurs nulle part dans les écrits de Paul et dans tout le Nouveau Testament vous ne trouverez une affirmation du genre : « Certains d’entre vous sont appelés à ceci, d’autres à cela… » La volonté de Dieu est que chaque croyant atteigne sa pleine mesure.

                    Même si le Seigneur sait que certains ne l’atteindront pas, sa pensée ne changera pas pour autant. Il dira : « D’accord, J’excuserai certains et Je pourvoirai jusqu’à un certain point à leurs besoins ».

                    La prêtrise est spirituelle. Une communauté qui agit dans Sa pleine volonté pour Son peuple a une grande valeur pour Dieu. Le Seigneur cherche sans cesse à amener Son peuple au niveau le plus élevé possible. Certains réagissent en disant : « Le Seigneur m’a appelé comme évangéliste… tout cet enseignement sur l’Eglise ne m’intéresse pas du tout ; c’est pas mon affaire, cela ne me regarde pas ; je n’y comprend rien et je ne veux même pas comprendre. Je sais très bien ce que Dieu attend de moi… »

                    Rien de cela dans le Nouveau Testament. Si vous êtes pleinement sacrificateur, vous ferez une bien meilleure oeuvre d’évangéliste avec la plénitude de Christ en vous. Aux personnes qui démarrent dans la vie avec Christ, il faut apporter les plus grandes mesures de Christ.

                   Certains chrétiens nés de nouveau depuis dix, vingt ou quarante ans n’en sont pas plus loin aujourd’hui, parce que rien de nouveau ne leur a été apporté. C’est pourquoi certains disent : « Ah si seulement on nous avait apporté ça dès le début ! » Fortifions, approfondissons et enrichissons tous ces services qui ont tant de valeur pour le Seigneur… Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre !

à suivre....




dimanche 11 juin 2017

(5) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale :
Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA


Table des matières

Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - La sacrificature
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration



IV - REMPLI DE L’ESPRIT

                   Une expression du Nouveau Testament nous est familière : « Rempli de l’Esprit ». Surprise pourtant : cette expression n’apparaît que dans Luc et dans Ephésiens.

                    L’objectif de Luc, dans ses écrits, est de présenter Christ, le Fils de l’Homme, parfait Homme de Dieu. Nous savons qu’il a adressé ce traité à son ami Théophile, un grec, dont la mentalité tournait autour de l’homme idéal et parfait et qui recherchait de toutes ses forces à devenir un tel homme. Luc entreprit d’écrire à son ami un premier puis un second traité où il présenterait Christ comme étant cet Homme-là. Ainsi dans l’évangile de Luc et dans les Actes des apôtres, il est fait particulièrement référence à cet Homme, Christ Jésus, Fils de l’Homme.

A - Un Homme conforme à la pensée de Dieu

                    Le fait que l’expression « rempli de l’Esprit » n’apparaît, à une exception près, que dans Luc, montre que l’être humain doit être rempli de l’Esprit pour faire la volonté de Dieu ; ou, en d’autres termes, l’homme qui est marqué par la pensée divine est rempli de l’Esprit.

                    L’Homme fondé sur Dieu, avec Sa pensée et Son idéal, qui Lui répond, celui-ci est rempli de l’Esprit. Autrement dit, avant de pouvoir atteindre cette Humanité représentée par le Seigneur Jésus, il est essentiel d’être rempli de l’Esprit. S’il y a quelque chose qui puisse satisfaire Sa volonté dans l’humanité, c’est être conforme au Fils de l’Homme rempli du Saint-Esprit.

                    L’exception de l’épître aux Ephésiens fait allusion à l’Humanité au niveau collectif : l’« homme nouveau » corporativement relié à une effusion de l’Esprit, qui est la base du plan de Dieu pour l’être humain.

B - L’Homme sur le Trône

                    Tout d’abord, Dieu a perfectionné, par la Filiation, une nature humaine qu’Il a Lui-même revêtue, et Il a pris cette vie perfectionnée, cette nature humaine, pour la conduire aux cieux.

                    C’est la première étape. Il faut préciser qu’il n’y a rien qui puisse insinuer que cette humanité soit dépourvue de péché, mais que, comme un petit bébé peut être sans défaut et parfait, mais doit grandir intérieurement et extérieurement pour devenir un homme. Ainsi Christ fut rendu parfait, certainement pas à cause d’une imperfection morale en Lui, mais en raison d’un épanouissement total des parfaites capacités et potentialités au cœur de Son humanité. L’Homme mature est celui qui est parfaitement développé.

C - L’avènement et l’œuvre du Saint-Esprit

                    Ensuite le Saint-Esprit est venu. Tant que cela ne s’est pas produit, le Saint-Esprit n’aurait jamais pu faire son oeuvre. A cause de l’exaltation et de la glorification du Seigneur Jésus, le Saint-Esprit est descendu. Celui-ci est lié à Jésus depuis le commencement et est venu pour accomplir deux choses en l’homme corporatif :

                    1. Implanter dans cette nouvelle création Christ Jésus dans sa parfaite humanité, comme un minimum indispensable et indestructible. Tout ce que l’ennemi pourra faire contre cela, chaque ruse, chaque manigance, chaque piège, il le fera. Une des choses qui contrecarre le mieux cette oeuvre d’implantation et de croissance, c’est la religion.

                    En effet, la religion a prouvé être la plus grande ennemie du Plan souverain de Dieu. Comment ? Nous sommes constamment face à des gens qui, quand on leur demande s’ils sont vraiment nés de nouveau, répondent que ce n’est pas nécessaire puisqu’ils ont été baptisés, confirmés ou qu’ils sont membres de telle ou telle église. Ils ont été baptisés enfants et pour eux, la régénération et la nouvelle naissance, comme expérience, tout cela va de soi. Le moyen le plus efficace de l’ennemi pour détourner les gens, c’est la religion.

                    Très souvent, ce qu’on appelle église prend la place de l’essentiel, et ainsi, par tous les moyens sinistres, diaboliques ou surnaturelles, l’ennemi cherche à pervertir la présentation de Christ au croyant. Une fois que Christ vit en vous, vous rendez des comptes à Dieu et l’ennemi est obligé de se soumettre à la souveraineté divine. Vivre Christ en soi, c’est extraordinaire ! C’est l’espérance de la gloire. Mais que de nombreux substituts existent pour cela ! Le Saint-Esprit est d’abord venu pour présenter Christ et Son Alliance divine au croyant. Ne soyons jamais satisfaits tant que nous ne sommes pas certains que cela s’est passé en chaque âme que nous rencontrons. Pas une adhésion morale, pas un assentiment ou un agrément ou quoique ce soit de ce genre, mais la réalité d’une régénération.

                    Tout le sens de l’union avec Christ réside dans cette simple présentation de Christ en nous, demeurant dans notre esprit renouvelé. Ce qui est plus profond et plus intime que l’âme ! En effet, Christ ne réside pas dans notre âme car nous continuons à raisonner, à penser en dehors de Christ, à avoir des sentiments, des désirs et des passions qui ne sont pas de Christ, de faire des choix et agir selon notre volonté en dehors de Christ.

                  Christ réside à un autre niveau : il est de la plus haute importance de le reconnaître, car beaucoup de chrétiens, pour différentes raisons, ont perdu leur équilibre mental au point d’imaginer, de ressentir, de croire, de dire et de faire des choses horribles… Néanmoins, dans la réalité de leur être intérieur, ils sont toujours enfants de Dieu. Seule la forme extérieure est brisée, à cause peut-être d’une trop forte tension nerveuse, ils vont jusqu’à se retrouver dans un institut psychiatrique. Allons-nous en conclure qu’à cause de ces malheurs et de leur humanité, ils cessent d’être enfants de Dieu ? Pas du tout. Christ demeure plus profondément que dans leurs âmes, c’est-à-dire dans leurs esprits renouvelés.

                    C’est pourquoi il est si important que la véritable transaction de la nouvelle naissance se produise, de telle manière que, quoiqu’il arrive, quelles que soient les forces physiques, morales et spirituelles à affronter, le plus important demeure : Christ demeure dans nos esprits. C’est là que se situe la filiation ; c’est une question d’union d’esprit.

                    2. L’avènement du Saint-Esprit est aussi celui du Corps de Christ. Parce que Christ est Un, l’œuvre de l’Esprit fait en sorte que tous les croyants constituent un Corps. L’expression de Christ dans un croyant n’est pas celle de tant et tant de Christs dans tant et tant de croyants. Christ demeure un, et, comme Christ est un et indivisible, introduit dans des millions de croyants par l’Esprit, le Saint-Esprit fait de ces millions de croyants un seul Corps en Christ. Le Corps est Un parce que Christ est Un.

                    « Il y a un seul corps, un seul Esprit et un seul Seigneur ». L’individu n’est qu’un des objectifs du Saint-Esprit. Il fait aussi partie d’un Corps. Ce Corps est appelé Eglise. Il n’existe aucune autre église dans les Ecritures. La seule Eglise reconnue par la Parole de Dieu est le Corps des croyants où Christ demeure et réside, en faisant de lui un seul Corps, collectivement parlant. «Comme le corps est un et a plusieurs membres, et que tous les membres appartiennent à un seul corps, étant plusieurs en un corps, ainsi en est-il de Christ » (1 Corinthiens 12:12).

                    En grec, on utilise l’article « le » Christ qui a une grande importance. Sa présence ou son absence est bien plus capitale ici que sa présence ou son absence ailleurs, car cet article indique une vérité plus profonde. Le Christ est la Tête et les membres, tous en un seul Corps. Le Saint-Esprit est avant tout présent pour montrer et manifester Christ au croyant. Ainsi, il forme en tous ceux qui croient à Christ un Corps qui est l’Eglise.

D - La première obligation du croyant

                    Lorsque que tout cela a été reconnu, le croyant est engagé à tenir certaines obligations en relation avec Christ. La première obligation qui est la plus importante : quitter le terrain antérieur à la nouvelle naissance et tout ce que cela implique. Il doit abandonner tout ce qu’il est par nature. Le Seigneur Jésus utilisait des exemples très simples pour illustrer de grandes vérités. Il ne pouvait pas faire autrement car le Saint-Esprit n’était pas encore venu et que la compréhension spirituelle était très limitée.

                    Par la suite, quand le Saint-Esprit est descendu, des choses qu’Il avait dites de manière fragmentaire se sont illuminées et élargies. Il résuma cette grande vérité de l’abandon du naturel ainsi : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive », « Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, il ne peut être mon disciple (celui que l’on enseigne) », « Renoncez à vous-même ». Vous pouvez prendre ces phrases, parler du renoncement à soi-même et l’appliquer à toutes sortes de cas, le Seigneur Jésus nous montre que la vie naturelle doit être répudiée et rejetée pour ne plus du tout nous contrôler. Christ l’a anéantie par la Croix en disant à tout ce qui existe en nous-même par nature: « Vous n’êtes plus là, vous ne contrôlez plus rien ».

                    Ayant fait et accepté cela, vous pouvez devenir son disciple, celui qui est enseigné par Lui, vous pouvez entrer dans son centre de formation pour apprendre ce qu’est vivre sur son terrain et non sur le nôtre. C’est notre première obligation : abandonner le terrain d’avant notre nouvelle naissance et demeurer sur le terrain de Christ.

                    « Demeurez en moi ». Nos vies doivent s’établir sur son fondement. De même que la branche ne peut porter toute seule du fruit, si elle n’est pas attachée au cep, pour nous non plus, sauf si nous demeurons en Lui. L’illustration ne peut être plus claire, mais il nous faut toute l’illumination du Saint-Esprit pour vivre ce dont Il parlait. Qu’est-ce que demeurer en Christ ? Pas demeurer en soi, mais sortir de soi pour prendre position sur son terrain afin qu’il dirige tout. C’est simple, mais c’est capital.

E - Marcher selon la loi d’une Vie intérieure

                    Cette marche se fait en plusieurs phases. Dès que le Saint-Esprit a mis Christ en nous, il nous faut vivre et agir en conséquence dans une marche nouvelle avec le Seigneur. Jean disait que nous devions marcher comme Lui marchait. Comment marchait-Il ? Ses déclarations sont claires : Il demeurait dans le Père ; Il vivait dans le Père, par le Père, pour le Père ; Il ne faisait rien de Lui-même.

                    C’était une marche délibérée, volontaire et persévérante avec le Père ; autrement dit, une communion intime en unité avec le Père. C’est ainsi qu’Il avançait. Notre vie à nous doit être en toutes choses une marche d’intimité avec Christ, très différente d’une marche dictée par un système ou un ordre extérieur. En tant que chrétiens, les gens s’attendent à ce que nous nous conformions au christianisme. Mais ne nous y trompons pas : notre marche ne s’accorde pas à un ensemble de règles ou de systèmes externes, mais à une vie intérieure avec le Seigneur où tout doit venir de l’intérieur, c’est-à-dire du Seigneur en nous.

                    Nous pouvons l’illustrer par certains exemples : celui du système juif établi avec son quartier général de Jérusalem. Comme Juif, on attendait de Jésus qu’il soit en pleine conformité au système juif sous autorité juive. C’est pourquoi quand il y a eu une fête à Jérusalem, ses frères lui conseillèrent de s’y rendre pour se montrer ouvertement : « S’Il n’avait rien à se reprocher, pourquoi se cacher ? Il risquerait d’être incompris s’il ne le faisait pas et serait considéré comme un fils d’Abraham déloyal… »

                    D’un point de vue humain, cet argument se défendait d’autant plus que certains auraient été choqués qu’il n’aille pas à la fête ; après tout n’était-ce pas ce que Dieu avait institué depuis l’origine ? Sa réponse fut : « Allez-y ! Moi, je ne m’y rendrai pas ! » Ils y allèrent et Jésus s’y rendit ensuite également. Il refusa clairement de n’être guidé par quoi que ce soit d’extérieur à la volonté de son Père. Il garda sa position : « Père, veux-tu que j’y aille ? » et pas : « Y a-t-il quelque chose qu’ils attendent de moi ? Faut-il me conformer à l’ordre établi ? » Il refusa d’agir avant de savoir si son Père voulait de lui là-bas.

                    Dès qu’il eut le feu vert, il y alla, mais pas avant… Ce que les gens en pensaient avait peu d’importance : il n’était pas marqué par la pensée unique. Le Saint-Esprit est venu réaliser la connaissance intime du Seigneur pour que nous vivions de cette intimité.

F - Soumission au Saint-Esprit

                    En second lieu, le croyant doit se soumettre à la formation du Père par le Saint-Esprit. L’Esprit du Père nous traitera comme des fils et assurera pleinement notre formation. L’épître aux Hébreux parle même de châtier comme pour l’éducation d’un enfant. Ce travail sera défini. Si nous acceptons cette vie d’union intime avec le Seigneur, le Saint-Esprit s’occupera bien de nous, mais nous ne serons pas diplômés en cinq minutes. Le problème chez beaucoup c’est que cela leur paraît long et ils ferment le chapitre.

                    Rassurons-nous un peu : habituellement, le Seigneur cache à l’individu ce qu’Il est en train de faire en lui. Si vous constatiez que vous allez bien de l’avant en vous améliorant, vous commenceriez à vous glorifier de cette expérience pour en faire quelque chose de grand. Dieu seul sait à quel point notre ego vient s’immiscer dans les choses saintes et comment, par un terrible orgueil, notre ego est toujours prompt à pourrir ce précieux fruit et à le saisir pour soi-même. Donc, le Seigneur nous dissimule certaines choses pour que nous ayons le sentiment d’être pire qu’avant et dans un état plus grave. Le fait de se sentir moins bien, plus pauvre et démuni que jamais, c’est un signe que le Seigneur est vraiment à l’œuvre dans notre vie.

                    La question est bien de nous soumettre à cette formation du Saint-Esprit pour que notre vie ne dépende plus de nous-mêmes mais de Christ. Il s’agira d’un processus de longue durée qui ne finira pas tant que nous sommes sur cette terre. Que beaucoup s’accomplisse sur une courte durée, ou que le Seigneur prenne en compte notre lenteur à répondre, voire même notre rébellion, pour le faire sur une longue période, il ne demeure pas moins que le Saint-Esprit va nous montrer la différence entre vivre sur notre terrain à nous et vivre sur le terrain de Christ, à condition de le laisser faire et de l’écouter.

                    Il faudra avant tout nous soumettre par un acte volontaire, nous en remettre entre les mains du Saint-Esprit, et puis, progressivement, nous serons appelés à dire « Oui » au Saint-Esprit. Nous trébucherons, nous tomberons, nous ferons des erreurs, mais le Saint-esprit utilisera toutes choses en vue de notre éducation.

                    Nous apprendrons, comme apprennent les enfants, à ne plus faire certaines choses en subissant les conséquences de nos actes. Tout ceci nous amène à la maturité, qu’on appelle intelligence spirituelle. Il est primordial pour le Seigneur que son peuple revête l’intelligence spirituelle, surtout du fait de la responsabilité qui repose sur lui. En effet, nous aurons la responsabilité d’aider et d’éclairer les autres. Nous entrons dans ce processus en position de sacrificateur, et l’office du sacrificateur était toujours d’instruire.

                    Sa position est liée à la filiation, qui symbolise la force spirituelle. Oh, ayons une perception aiguisée de la différence entre force naturelle et force spirituelle ! Si souvent la plus grande force vient du faible naturellement, de celui qui a été le plus affaibli en lui-même par le Saint-Esprit.

                    Le but final du Seigneur c’est « la plénitude de Celui qui remplit tout en tous », « En Lui, vous avez la plénitude ». La plénitude vient par expérience, par l’enseignement et l’entraînement de l’Esprit à qui nous devons nous soumettre.

                    Cette soumission doit être reconnue du début à la fin. Si nous voulons nous soumettre à autre chose qu’à lui, nous ne ferons qu’annuler les oeuvres du Saint-Esprit.

G - Les relations du croyant

                    Etape suivante : nos relations doivent être dirigées par Christ en nous, à deux niveaux :

                    1. Une base relationnelle doit être reconnue, établie et fondée selon une règle bien définie. Christ vit en chaque croyant. S’il est vraiment né de nouveau, Christ est en lui par le Saint-Esprit. C’est la base de la relation. En prenant soin les uns des autres, nous ne devons pas être influencés par ce que nous voyons, car nos relations sont basées sur Christ en chacun. C’est le point de départ. Ce qui implique concrètement que nous ne devons pas nous laisser influencer par le côté naturel des personnes.

Tout est si simple lorsque les personnes sont sympathiques, aimables, ouvertes et respectueuses. Les fréquenter ne présente aucune difficulté particulière, mais on en reste au niveau naturel et cela a parfois des conséquences désastreuses, car on a des affinités avec ces personnes avec qui on s’entend bien, et ce type de personnes devient le centre et on s’attache à elles et réciproquement.
En marchant cote à cote avec quelqu’un ce n’est pas leur gentillesse ou leur identité de vue qui doivent nous influencer, car les conséquences peuvent être désastreuses. Absalon, par exemple, était un homme très sympa qui gagna le cœur des Israélites avec de la tendresse et de douces paroles ; il devait être plutôt bien de sa personne, un fin séducteur… mais vous connaissez la suite.

                    2. La base de notre relation ne va pas non plus être influencée par ceux qui sont opposés à nous dans le naturel, dans leur caractère et leur personnalité. Il ne faut pas se laisser arrêter par ce qui est si difficile à supporter chez l’autre et qui nous révolte dans le naturel. On ne peut non plus se « laver les mains » de l’autre parce qu’on ne pourrait pas s’entendre. Non, ça va nous coûter quelque chose de ne pas être influencé par la nature des gens d’une manière ou d’une autre, s’ils sont enfants de Dieu, mais de la relation d’intimité avec Christ.

H - L’importance d’une communion de maturité

                    Par la suite, il faudra une croissance spirituelle pour une communion spirituelle. Vous pouvez être en relation avec un chrétien sans aucune relation positive et vraie. La relation demeure mais, pour qu’il y ait communion, il faut une maturité plus grande. La communion est sensée être l’émanation d’une relation, sinon, cette dernière est dépourvue de beauté et de fertilité ; elle manque son objectif.

                    Nous ne pourrons avancer ensemble sans base commune. Je ne peux être avec vous que sur la base de votre volonté de marcher avec Dieu, il faut la base commune de Christ : « Deux peuvent-ils marcher ensemble s’ils ne se mettent d’abord d’accord ? » La réponse est oui. Dans une même famille, vous pouvez avoir des enfants issus des mêmes parents, de même sang, et cependant ne pas du tout suivre le même chemin.

                    Marcher ensemble implique d’aller de l’avant et de faire des progrès. Si l’un s’arrête et l’autre continue, la communion est limitée. Si l’un marche selon la chair et l’autre marche selon l’Esprit, leur communion s’arrête mais pas leur relation.

                    Nous ne devrions pas être dirigés par des personnes ou des systèmes chrétiens quels qu’ils soient. Nous devrions être dirigés par le Seigneur, l’Esprit en toutes choses.

                    Le secret de l’abondance réside là. Si nous marchons ensemble dans la mesure de l’Esprit, nous serons sur le terrain d’une efficacité absolue. Trop souvent, un chrétien saisit quelque chose mentalement qu’il prend de quelqu’un d’autre et essaye de faire pareil, mais ce qu’il fait ne fait partie ni de son appel ni de son être, c’est du « seconde main ». Ce n’est jamais venu dans son esprit par la discipline, l’entraînement ou la correction du Saint-Esprit. Il faut s’assurer que le Saint-Esprit inspire ces actions. Cela semble difficile de rester toujours en éveil avec le Saint-Esprit. Non, mais c’est essentiel.

                     Inutile d’entrer dans les détails techniques de la vie de l’Esprit : le secret réside dans le fait que le Seigneur soit le maître en nous et c’est possible pour chacun de nous. C’est à nous de nous consacrer au Seigneur pour que ces choses soient des réalités vivantes en nous. C’est une œuvre obligatoire et déterminante d’un travail en profondeur pour éviter les pièges de la superficialité, des positions fausses et des erreurs qui peuvent inévitablement conduire à un désastre.

                    Donnons nos vies au Seigneur pour qu’Il nous enseigne lentement au travers de la souffrance des choses qui ont une grande valeur pour Lui et pour Son Plan, la vie dans l’Esprit. Qu’est-ce que la Vie dans l’Esprit ? C’est bien plus qu’un pouvoir ou une puissance qui s’empare de vous.

                    Que fait le Saint-Esprit ? Pour quoi agit-il ? Que recherche-t-il ? Le Saint-Esprit agit uniquement dans le but de glorifier le Seigneur Jésus, dans toute la dimension de son Humanité à la Droite de Dieu. Et c’est à lui d’apporter cet Homme divin, Christ Jésus, pour prendre toute la place en nous. Une autre personne se forme en nous, différente de nous, avec ses propres pensées sur les choses, ses propres voies, et, par l’opération du Saint-Esprit, nous en arrivons au point où, en nous soumettant à l’action de l’Esprit, il prend notre place. C’est tout un processus recherché par le Saint-Esprit : placer Christ là où nous étions.

                    Rappelons-nous que tout doit être guidé par l’intimité de christ. La valeur et la pertinence de son œuvre en nous seront déterminées par la mesure de Christ qu’il y a : pas ce que nous faisons pour Christ, mais la mesure de Christ Lui-même en nous. C’est une nécessité conditionnelle et absolue.

à suivre.....