jeudi 21 mai 2015

LES SERMONS DE WESLAY Sermon 7 LE CHEMIN DU ROYAUME

Numérisation Yves PETRAKIAN
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(tiré du livre 
 LES SERMONS DE WESLEY  -1- )

 Marc 1,15   (1746)

« Le Royaume de Dieu est proche, repentez-vous et croyez à l'Evangile ». (Mr 1 : 15.)

                  Ces paroles nous conduisent naturellement à considérer : 1° la nature de la vraie religion, appelée ici par le Seigneur le royaume de Dieu, lequel, dit-il, est proche ; et 2° la voie qui y mène, et qu'il indique par ces mots : « Repentez-vous et croyez à l'Évangile ».

I

                  Nous considérerons d'abord la nature de la vraie religion, appelée ici par le Seigneur le royaume de Dieu. La même expression est employée par le grand apôtre dans l'Épître aux Romains, quand il dit, expliquant en même temps la parole du Maître : « Le royaume de Dieu n'est ni viande ni breuvage, mais justice, paix et joie par le Saint-Esprit (Romains 14 : 17) ». Le royaume de Dieu, ou la vraie religion, n'est ni viande ni breuvage. On sait que non seulement les Juifs inconvertis, mais plusieurs de ceux mêmes qui avaient reçu la foi en Christ étaient zélés pour la loi, c'est-à-dire, pour la loi cérémonielle de Moïse. Toute ce donc qu'ils y trouvaient écrit concernant les viandes et breuvages des offrandes, ou la distinction de viandes ou impures ; non seulement ils l'observaient eux-mêmes, mais encore ils le recommandaient fortement à ceux d'entre les païens qui avaient été convertis à Dieu ; et plusieurs allaient, dans cet enseignement, jusqu'à leur dire : « A moins que vous ne soyez circoncis, et que vous ne gardiez toute la loi (toute la loi des rites), vous ne pouvez être sauvés (Actes : 1,24) ». C'est par opposition à cette doctrine que l'apôtre déclare, tant ici que souvent ailleurs, que la vraie religion ne consiste ni dans le manger ou le boire, ni dans aucune observance rituelle, ni même en rien d'extérieur ou qui soit hors du coeur, étant renfermée tout entière dans la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit.
                   Elle ne consiste dans rien d'extérieur, dans aucune forme ou cérémonie, si excellente soit-elle. Quelque bien appropriées et significatives qu'on suppose ces formes, quelque parfaite que soit l'image qu'elles donnent des choses spirituelles, quelque utilité qu'elles aient, non seulement pour le vulgaire, dont les pensées ne s'étendent guère au-delà de la vue, mais encore, ainsi qu'il arrive sans doute quelquefois, pour des hommes d'intelligence et de savoir ; qu'elles soient de plus, si l'on veut, comme chez les Juifs, instituées de Dieu, toujours est-il que, même dans le temps où cette institution est en vigueur, loin d'être la chose essentielle dans la vraie religion, elles n'en font pas proprement partie. Combien plus en est-il ainsi de rites établis par les hommes ! La religion de Christ s'élève infiniment au-dessus, et elle est d'une profondeur infiniment plus grande. Ces rites sont bons en temps et lieu, juste dans la mesure où ils servent à la vraie religion. Tant qu'on ne les applique qu'occasionnellement pour aider la faiblesse humaine, il y aurait superstition à s'y opposer.
                       Mais que personne ne les exalte davantage ; que personne n'aille rêver qu'ils ont une valeur intrinsèque ou que la religion ne peut subsister sans eux. Ce serait en faire une abomination pour le Seigneur.
                  Bien loin que la religion, quant à sa nature, puisse consister ainsi dans des formes de culte, dans des rites et des cérémonies, elle ne consiste, à proprement parler, dans aucune sorte d'actions extérieures. Un homme, sans doute, ne peut avoir de religion, si ses actions sont vicieuses, immorales, ou s'il fait aux autres ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui fit en pareille occasion ; un homme ne peut avoir une religion réelle qui sachant faire le bien ne le fait pas. Mais on peut aussi, quant au dehors, s'abstenir du mal et faire le bien, sans avoir de religion. Et de deux personnes lui font la même oeuvre extérieure, qui, par exemple, nourrissent les affamés ou vêtent ceux qui sont nus, il se peut que l'une soit vraiment religieuse, et due l'autre n'ait pas du tout de religion ; car l'une peut agir par amour pour Dieu, et l'autre par amour de la louange. Tant il est vrai que, bien qu'elle conduise à toute bonne parole, à toute bonne oeuvre, la religion réelle est plus profonde encore dans sa nature, et qu'il faut la chercher dans l'homme caché du coeur.
                 Je dis du coeur, car la religion ne consiste pas non plus dans l'orthodoxie ou justesse des opinions, qui, pour n'être pas précisément une chose extérieure, n'en appartient pas moins à l'intelligence plutôt qu'au coeur. Un homme peut être en tout point orthodoxe, et non seulement adopter des opinions saines, mais les défendre avec zèle contre tout opposant ; il peut penser juste sur l'incarnation du Seigneur, sur la Sainte Trinité, et sur toute autre doctrine des oracles de Dieu ; il peut recevoir les trois symboles : celui qu'on nomme des apôtres, celui de Nicée, celui d'Athanase, et cependant n'avoir point du tout de religion ; n'en avoir pas plus qu'un Juif, un Turc ou un païen !
                 Il peut être presque aussi orthodoxe que le diable (je dis presque, car tout homme est sujet à se tromper sur quelque point, tandis qu'on ne peut guère admettre que le diable ait des opinions erronées) ; il peut être, dis-je, presque aussi orthodoxe que le démon, et néanmoins être aussi étranger que lui à la religion du coeur.
                  Celle-ci mérite seule le nom de religion ; seule elle est de grand prix devant Dieu. L'apôtre la résume tout entière par ces trois mots : justice, paix, joie par le Saint-Esprit; et d'abord justice.
               Ici, rappelons-nous les paroles dans lesquelles le Seigneur nous donne le sommaire de la loi et des prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ta pensée, de toute ton âme et de toute ta force (Marc 12 : 30) ». C'est là le premier et le grand commandement ; c'est le principal point de la justice chrétienne ; tu te réjouiras en l'Éternel ton Dieu ; tu chercheras et trouveras en lui tout ton bonheur. Il faut qu'il soit, dans le temps et dans l'éternité, ton bouclier et ta grande récompense ; que tout ton être s'écrie : « Quel autre ai-je au ciel que toi ? Voici, je n'ai pris plaisir sur la terre qu'en toi ! » Il faut que tu entendes, que tu suives sa voix qui te dit : « Mon fils, donne-moi ton coeur ». Et lui ayant donné ton coeur, afin qu'il y règne sans rival, tu pourras dire du plus profond de ton âme : « Éternel qui es ma force, je t'aimerai d'une affection cordiale.
                  L'Éternel est mon rocher, ma forteresse et mon libérateur ; mon Dieu fort est mon rocher, je me retirerai vers lui ; il est mon bouclier, la force qui me délivre, et ma haute retraite (Marc 12 : 30) ! »
                  Et voici le second commandement, semblable au premier, qui complète la justice chrétienne : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Tu l'aimeras, c'est-à-dire tu l'environneras de la plus tendre bienveillance, de l'affection la plus profonde et la plus cordiale ; tu mettras la plus grande ardeur à éloigner de lui tout mal, et à lui procurer tout bien en ton pouvoir. Tu aimeras ainsi, qui ? Ton ami ? ton parent ? celui que tu estimes ? celui qui t'aime, qui prévient tes bons procédés ou qui te les rend ? Non, mais ton prochain, c'est-à-dire tout fils d'homme, toute créature humaine, toute âme que Dieu a faite, sans excepter celui que tu n'as jamais vu en chair, que tu ne connais ni de visage ni de nom, sans excepter celui que tu sais être méchant et ingrat, celui qui te persécute encore ou te traite avec mépris ; et c'est comme toi-même que tu dois l'aimer, ayant pour son bonheur, sous tous les rapports, une ardeur constante, et mettant un soin infatigable à le garantir de tout ce qui pourrait l'affliger en lui-même, dans son âme ou dans son corps.
                     Cet amour n'est-il pas l'accomplissement de la loi, et ne renferme-t-il pas toute la justice chrétienne ? Oui, toute justice intérieure, car il suppose nécessairement des entrailles de miséricorde, l'humilité d'esprit (car l'amour ne s'enfle point d'orgueil), la douceur, l'affabilité, le support (l'amour ne s'aigrit point ; il croit tout, il espère tout, il supporte tout) ; et toute justice extérieure, car l'amour ne fait point de tort au prochain, ni en paroles, ni en actions. Il ne peut volontairement attrister ni blesser personne ; et il est zélé pour les bonnes oeuvres. Quiconque aime les hommes fait, suivant l'occasion, du bien à tous, étant (sans partialité et sans hypocrisie) rempli de miséricorde et de bons fruits.
                  Mais la vraie religion (ou un coeur droit envers Dieu et envers les hommes), est inséparable du bonheur aussi bien que de la sainteté ; car elle n'est pas seulement justice, mais aussi paix et joie par le Saint-Esprit. Quelle est cette paix ? C'est la paix de Dieu, que Dieu seul peut donner, et que le monde ne peut ravir ; c'est la paix qui passe toute intelligence, toute conception purement rationnelle, étant une perception surnaturelle, un divin savoureusement des liens célestes que l'homme naturel, quelque intelligent qu'il soit, ne peut connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. C'est une paix qui bannit tout doute et toute pénible incertitude ; car le Saint-Esprit témoigne à l'esprit du chrétien qu'il est enfant de Dieu ; elle bannit toute crainte accompagnée d'angoisses : la crainte de la colère de Dieu, la crainte de l'enfer, la crainte du diable, et, en particulier, la crainte de la mort, car celui qui la possède, désire, si c'est la volonté de Dieu, « quitter ce corps pour être avec Christ ».
                  Cette paix de Dieu, dans toute âme on elle habite, s'accompagne de la joie du Saint-Esprit, c'est-à-dire de la joie qu'opère le Saint-Esprit de Dieu. C'est lui qui produit en nous une humble et calme allégresse en Dieu, par Jésus, par qui nous avons obtenu, dès à présent, la réconciliation avec Dieu ; c'est lui qui nous donne la hardiesse de nous appliquer la déclaration du roi-prophète : « Heureux l'homme dont l'iniquité est pardonnée, et dont le péché est couvert ». C'est lui qui inspire au chrétien cette joie sereine et solide que lui donne le témoignage de son adoption ; c'est lui qui le porte à se réjouir d'une joie ineffable dans l'espérance de la gloire de Dieu, dans l'espérance de cette glorieuse image qu'il possède déjà en partie, et qui sera accomplie en lui, et dans l'espérance de cette couronne de gloire qui ne peut se flétrir, et qui est réservée pour lui dans les cieux.
              Cette sainteté et cette félicité réunies sont appelées dans l'Écriture, tantôt le royaume, de Dieu (comme ici dans notre texte), et tantôt le royaume des cieux. C'est le royaume de Dieu, car c'est le fruit immédiat du règne de Dieu dans l'âme. Aussitôt qu'il manifeste sa puissance en établissant son trône dans les cœurs ils sont remplis de justice, de paix et de joie par le Saint-Esprit. C'est le royaume des cieux, c'est, en quelque degré, le ciel commencé dans l'âme ; car quiconque fait l'expérience de ce bonheur peut dire devant les hommes et les anges : J'ai la vie éternelle dès ici-bas, pour moi, la gloire céleste commence sur la terre. — Et cette profession est d'accord avec les déclarations formelles de l'Ecriture qui partout témoigne que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est en son Fils. C'est ici la, vie éternelle que de te connaître, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Et ceux à qui il fait ce don, pourraient, du milieu même d'une fournaise ardente, lui dire avec assurance Seigneur, gardés en sûreté par ta puissance, nous t'adorons d'un coeur joyeux ; nous t'offrons nos chants comme le font autour de ton trône les saints et les anges, car le ciel est partout où l'on sent ta présence.
                 C'est ce royaume de Dieu ou des cieux qui est proche. Lorsque ces paroles furent prononcées, elles signifiaient que le temps était dès lors accompli où « Dieu, manifesté en chair », allait établir son royaume parmi les hommes, et régner dans le coeur des siens. Et ce temps ne serait-il pas accompli maintenant ? Car « voici, nous dit-il, je suis avec vous », avec vous qui prêchez la rémission des péchés en mon nom, « jusqu'à la fin du monde ». Ainsi donc, en quelque lien que l'Évangile de Christ soit prêché, ce royaume de Dieu est proche et à la porte ; il est tout près de chacun de vous, vous pouvez y entrer dès cette heure, si seulement vous entendez sa voix qui vous dit : « Repentez-vous et croyez à l'Évangile ».

II

                 « C'est ici le chemin, marchez-y » ; et d'abord repentez-vous, c'est-à-dire connaissez-vous vous vous-mêmes. C'est là la première repentance, la conviction de péché qui précède la foi. Réveille-toi donc ; toi qui dors, reconnais que tu es pécheur, et quelle sorte de pécheur tu es. Reconnais cette corruption foncière de ta nature, par laquelle tu te trouves si loin de la justice primitive ; par laquelle ta chair convoite sans cesse contre l'esprit, tes affections étant inimitié contre Dieu, ne se soumettant pas à la loi de Dieu, et ne pouvant s'y soumettre. Reconnais que tu es corrompu dans toutes les puissances de ton âme ; que tu es totalement corrompu dans chacune de ses facultés, et que tout ton être moral est bouleversé. Les yeux de ton entendement sont si obscurcis qu'ils ne peuvent discerner Dieu ni les choses de Dieu. L'ignorance et l'erreur sont comme un nuage qui t'enveloppe et te couvre d'une ombre de mort. Tu ne connais encore rien comme il faut, ni Dieu, ni le monde, ni toi-même. Ta volonté n'est plus celle de Dieu ; mais, dénaturée et pervertie, elle abhorre le bien que Dieu aime, elle aime toutes les abominations que Dieu hait. Tes affections aliénées de Dieu se prodiguent à tout sur la terre. Tes désirs et tes répugnances, tes joies et tes chagrins, tes espérances et tes craintes, en un mot, tous les mouvements de ton âme sont désordonnés, soit quant à leur degré, soit quant à leur objet.  En sorte qu'il n'y a en toi rien d'entier ; mais depuis la plante des pieds jusqu'à la tête, ce n'est, comme dit énergiquement le prophète, « que blessures, meurtrissures et plaies purulentes ».
                          Telle est la corruption naturelle de ton coeur, du plus profond de ton âme. Et quel arbre, quels rameaux peux-tu attendre d'une telle racine ? C'est d'abord l'incrédulité qui rejette le Dieu vivant, et qui dit : « Qui est l'Éternel pour que j'obéisse à sa voix ? » ou bien : « Le Seigneur ne s'inquiète point de ces choses ! » C'est l'indépendance qui présume de s'égaler au Très-Haut. C'est l'orgueil, sous toutes ses formes, t'enseignant à dire : « Je suis riche, je suis dans l'abondance, et je n'ai besoin de rien ». De cette source impure jaillissent les flots amers de la vanité, de la soif de louanges, de la cupidité, de la convoitise de la chair, de la convoitise des yeux, de l'orgueil de la vie. De là naissent la colère, la haine, la malice, la vengeance, l'envie, la jalousie, les mauvais soupçons ; de là tous les désirs vains et pernicieux qui t'embarrassent maintenant dans bien du tourment, et qui, si tu ne préviens à temps ce malheur, entraîneront enfin ton âme dans la perdition éternelle.
                         Et quels fruits peuvent croître sur de tels rameaux ? Ceux-là seuls qui sont amers et mauvais en tout temps. De l'orgueil viennent les contentions, les vanteries qui cherchent et obtiennent les louanges des hommes, et privent Dieu de cette gloire qu'il ne donnera point à autrui. De la convoitise de la chair vient la gourmandise, l'ivrognerie, la sensualité, la fornication, l'impureté, qui souillent de mille manières ce corps qui devait être le temple du Saint-Esprit. De l'incrédulité, toutes sortes de paroles et d’œuvres mauvaises. Mais le temps manquerait pour faire le compte de tout, de toutes les paroles vaines par lesquelles tu as bravé le Très-haut, contristé le Saint d'Israël, de toutes les oeuvres mauvaises que tu as faites ; mauvaises en elles-mêmes, ou mauvaises en ce qu'elles ne se proposent pas la gloire de Dieu, car tes actes coupables sont en plus grand nombre que les cheveux de ta tête. Qui pourra compter le sable de la mer, ou les gouttes de  pluie, ou tes iniquités. Mais ne sais-tu pas que « le salaire du péché c'est la mort », la mort non pas seulement temporelle mais éternelle ? « L'âme qui aura péché sera celle qui mourra », car la bouche de l'Éternel a parlé. Elle mourra de la mort seconde. « Ils seront punis d'une perdition éternelle par la, présence du Seigneur et par sa puissance glorieuse ». Telle est la sentence. Ne sais-tu pas que tout pécheur doit être puni « par la géhenne du feu ? » L'expression du texte ne signifie pas seulement qu'il a lieu de craindre le feu de l'enfer, cette version serait beaucoup trop faible ; mais qu'il est déjà sous la sentence du feu de l'enfer, déjà condamné, et que déjà se prépare l'exécution. Tu as mérité la mort éternelle, c'est le juste salaire de la méchanceté de ton coeur et de tes actions. Il serait juste que la sentence s'exécutât dès cette heure. Le vois-tu, le sens-tu ? Crois-tu réellement mériter la colère de Dieu, la damnation éternelle ? Es-tu convaincu que Dieu ne te ferait aucun tort si maintenant il commandait à la terre de s’entrouvrir pour t'engloutir, s'il te précipitait maintenant dans l'abîme, dans le feu qui ne s'éteint point ? Si Dieu t'a déjà donné la repentante, tu sens vivement qu'il en est ainsi, et que c'est par sa pure grâce que tu n'as point encore été consumé et balayé de la face de la terre.
                          Et que feras-tu pour apaiser la colère de Dieu, pour expier tous tes péchés, et pour échapper à la peine que tu as si justement méritée ? Hélas tu ne peux rien faire, rien qui puisse expier devant Dieu une seule oeuvre, une seule parole, une seule pensée mauvaise. S'il t'était possible de ne faire que le bien désormais, si dès cette heure jusqu'au jour du jugement, il t'était possible de vivre dans une parfaite et constante obéissance, cela même n'expierait point le passé. Pour ne pas avoir augmenté ta dette, tu n'en serais pas déchargé ; elle resterait aussi grande que jamais. Que dis-je ? toute l'obéissance présente ou future des hommes et des anges serait insuffisante pour couvrir devant la justice divine un seul péché. Quelle était donc ton erreur si tu pensais expier toi-même tes péchés, par quelque chose que tu puisses faire ? Il en coûte plus pour le rachat d'une seule âme que ne pourrait payer l'humanité tout entière ; en sorte que s'il n'y avait pas eu d'autre secours pour l'homme coupable, il aurait certainement été perdu pour toute l'éternité.
                      Mais supposons qu'une obéissance parfaite pour l'avenir pût expier les péchés passés, cela même ne te servirait de rien, car tu n'es pas capable de garder une telle obéissance, non pas même en un seul point. Fais-en l'épreuve ; essaie de secouer ce péché extérieur qui t'enveloppe si aisément. Tu ne le peux, à moins qu'auparavant ton coeur ne soit changé, car aussi longtemps que l'arbre demeure mauvais, il ne saurait porter de bons fruits. Mais es-tu capable de changer ton coeur souillé en un coeur saint ? Vivifierais-tu une âme qui est morte dans le péché, morte à Dieu, et ne vivant que pour le monde ? Essaie plutôt de ressusciter un cadavre, de rendre la vie à celui qui gît dans le tombeau ! Et même tu ne peux, en aucun degré, vivifier ton âme, pas plus que donner le moindre degré de vie à un corps mort. Tu ne peux rien en cette. affaire, ni le plus ni le moins : tu es complètement privé de force. Être profondément convaincu de ton incapacité, de ta culpabilité et de ta méchanceté, c'est là cette repentante dont on ne se repent point, et qui est l'avant-courrière du royaume de Dieu.
                      Si à cette conviction vivante de tes péchés extérieurs et intérieurs, de ta culpabilité extrême et de ton incapacité totale quant au bien, se joignent des sentiments qui y répondent ; un profond chagrin d'avoir méprisé les grâces que Dieu t'offrait, des remords, des reproches intérieurs qui te ferment la bouche, une confusion qui t'empêche de lever les yeux au ciel, la crainte de la colère de Dieu qui pèse sur toi, de sa malédiction qui plane sur ta tête, et de l'ardente indignation qui va dévorer ceux qui oublient Dieu et qui n'obéissent pas à Notre Seigneur Jésus-Christ ; si tu as le désir sérieux d'échapper à cette indignation, de fuir le mal et de t'attacher au bien, alors, je te le dis, au a nom du Seigneur, tu n'es pas loin du royaume de Dieu ; encore un pas et tu y entreras ; tu te repens déjà, maintenant crois à l’Évangile.
                        L’Évangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle pour les pécheurs perdus, signifie, dans le sens le plus large, toute la révélation faite aux hommes par Jésus-Christ, et quelquefois tout le récit de ce que notre Seigneur a fait et souffert tandis qu'il habitait parmi les hommes. Mais en voici le résumé : « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ». « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». « Il a été navré pour nos forfaits et frappé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui, et par ses meurtrissures nous avons la guérison ».
                  Crois cela, et le royaume de Dieu est à toi. Par la foi tu obtiens l'effet de la promesse. Le Seigneur absout et pardonne quiconque se repent véritablement, et reçoit, d'une foi non feinte, son saint Évangile. Des l'instant où Dieu te dira : aie bon courage, tes péchés te sont pardonnés, son royaume sera à toi ; tu auras la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit.
                    Prends seulement garde de ne pas t'abuser sur la nature de cette foi. Elle n'est pas, comme quelques-uns l'ont rêvé, un simple assentiment à la vérité de la faible, aux articles de notre symbole, ou à tout ce que renferment l'Ancien et le Nouveau Testament ; les démons croient ces choses tout aussi bien que toi ou moi, et ils n'en sont pas moins démons ; mais cette foi est, pardessus tout cela, une ferme confiance en la miséricorde de Dieu par Jésus-Christ ; c'est la confiance en un Dieu qui pardonne ; c'est une divine certitude que « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec soi en ne leur imputant point leurs péchés ; c'est, en particulier, la confiance par laquelle le croyant peut dire : « Le Fils de Dieu m'a aimé et s'est donné lui-même pour moi », et moi, oui, moi-même, je suis réconcilié maintenant avec Dieu par le sang de la croix.
                   As-tu cette foi ? Alors la paix de Dieu est dans ton coeur ; les soupirs, le chagrin ont disparu ; tu ne doutes plus de l'amour de Dieu ; il t'est aussi clair que le soleil en plein midi. Tu t'écries : « Je chanterai à jamais les bontés de l’Éternel ; je manifesterai de ma bouche ta fidélité d'âge en âge ».
                  Tu n'as plus peur de l'enfer, de la mort, ni de celui qui avait l'empire de la mort, C'est-à-dire du diable ; tu n'as plus peur même de Dieu, tu as seulement une crainte filiale de l'offenser. As-tu cette foi ? Alors ton âme « magnifie le Seigneur et ton esprit se réjouit en Dieu ton Sauveur ». Tu te réjouis de ce que tu as la Rédemption par le sang de Christ, le pardon des péchés. Tu te réjouis par cet esprit d'adoption qui crie en ton coeur : Abba ! Père ! Tu te réjouis dans une pleine espérance d'immortalité, en t'avançant vers le but, le prix de ta vocation céleste ; tu es joyeux dans une vive attente de tous les biens que Dieu a préparés pour ceux qui l'aiment.
                 As-tu cette foi ? Alors l'amour de Dieu est maintenant répandu dans ton coeur. Tu l'aimes, parce qu'il nous a aimés le premier ; et parce que tu aimes Dieu, tu aimes aussi ton frère, et étant rempli d'amour, de paix et de joie, tu es aussi plein de long support de douceur, de fidélité, de bonté, d'humilité, de tempérance, et de tous les autres fruits de l'Esprit ; en un mot, de toutes les affections saintes et célestes ; car le voile est ôté, et contemplant à visage découvert la gloire du Seigneur, tu es transformé en la même image, de gloire en gloire, par l'Esprit du Seigneur.
                 Cette repentance, cette, foi, cette paix, cette joie, cet amour, cette transformation de gloire en gloire, c'est ce que la sagesse du monde a déclaré n'être que folie, pur enthousiasme, complète aberration d'esprit. Mais toi, homme de Dieu, que cela ne t'effraie point, et n'y aie point égard. Tu sais en qui tu as cru ; prends garde que personne ne t'enlève ta couronne. Retiens ferme ce que tu as, et poursuis l'entier accomplissement des grandes et précieuses promesses. Et toi qui es encore sans expérience, que les propos des insensés ne te fassent point avoir honte de l'Évangile de Christ.
                Ne sois en rien intimidé par ceux qui parlent mal de ce qu'ils ne connaissent point. Dieu changera bientôt ta tristesse en joie. Oh ! ne laisse pas défaillir tes mains ! Encore un peu de temps, et il dissipera tes craintes, et il te donnera un esprit bien remis ; il est près Celui qui justifie ; qui peut donc condamner ? Christ est celui qui est mort, qui est ressuscité, qui s'est assis à la droite de Dieu, et qui même intercède pour toi.
               Viens donc te jeter aux pieds de l'Agneau de Dieu avec tous tes péchés, quel qu'en soit le nombre, et l'entrée te sera maintenant donnée dans le royaume de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ !






mardi 19 mai 2015

(6) ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS - LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST par Ed Miller

Christ doit être prééminent et non pas proéminent dans la vie chrétienne. Jésus mérite plus que la première place. Le terme Première place implique qu'il y en a une seconde, il ne peut y avoir de second après Jésus. Cette épître nous pousse à faire de Jésus notre Seul et Unique! Dans les chapitres 1 et 2 nous étudions la doctrine de la prééminence de Christ et dans les chapitres 3 et 4 les applications pratiques de la doctrine de Sa prééminence. Ces messages ont été donnés en 1986.


COLOSSIENS - CHRIST PRÉÉMINENT DANS L'ADORATION
(Colossiens 2:11-23)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre sixième leçon. Laissez-moi vous rappeler rapidement le principal sujet de cette merveilleuse épître aux Colossiens.


RÉSUMÉ

                 Dans l'épître aux Colossiens, le Saint-Esprit aimerait faire en sorte que Christ soit prééminent dans nos cœurs. Il y avait dans l'église de Colosses, une erreur qui fut connue plus tard sous le nom d'hérésie du gnosticisme. Les gnostiques n'étaient que des chrétiens intellectuels. Cela veut dire qu'au lieu d'avoir la vérité dans leur coeur, ils essayaient de l'avoir dans leur tête. Ils essayaient de tout comprendre. Ils disaient être des connaisseurs, c'est ce que signifie le mot gnosticisme. Gnostique signifie « quelqu'un qui sait. »


LE MESSAGE DE L’ÉVANGILE EST SIMPLE PAR NATURE

            Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais de nos jours parmi les chrétiens, on parle beaucoup de méditation. Je vous encourage à être prudents sur ce sujet. Certaines méditations sont bonnes, mais la plupart ne le sont pas. Une grande partie de ces méditations ne sont qu'une sorte d'exercice introspectif pour essayer « de rentrer en contact avec son vrai moi. » Cela consiste à essayer de devenir conscient de qui l'on est. Mais toutes ces méditations, tout ce travail cérébral, toutes ces pensées, au lieu de garder les choses simples, vous les compliquent davantage. Toute cette gymnastique qui consiste à approcher la vie chrétienne par la tête au lieu du coeur rend les choses très compliquées. Le message de l’Évangile est simple par nature. Mais il est simple pour la foi, très simple, mais uniquement si on l'accueille par la foi. Lorsque vous essayez de comprendre avec votre pensée toute la profondeur, les mystères et les paradoxes du message, lorsque vous essayez d'être un gnostique, votre cerveau explose. Vous ne serez pas capables de comprendre, et plus vous méditerez, plus vous vous éloignerez de la vérité.
               Le livre de Colossiens, le message de Colossiens s'adresse au coeur. Plus vous essayez de le faire rentrer dans votre tête, plus vous vous éloignez du vrai message. Dans ce livre, Dieu invite les chrétiens, demande aux chrétiens, de permettre à Christ de remplir leur coeur, d'être complètement remplis de Christ. Il ne s'agit pas d'avoir Christ tout en-haut d'une pile d'autres choses. Il ne s'agit pas d'avoir Christ parmi plusieurs autres choses. Le message de Colossiens est que Christ veut être le seul et unique. Il ne désire pas être proéminent dans votre vie, Il veut être prééminent, pas juste quelque chose, mais toutes choses.
              Vous vous demandez peut être pour quelle raison je parle de gnosticisme alors que cela a disparu depuis le troisième siècle? Ce n'est pas vrai. Il se peut que le nom de gnostique ait disparu depuis le troisième siècle, mais le gnosticisme est encore présent, dans toutes ses différentes formes subtiles. Toutes les sectes qui existent de nos jours sont une forme de gnosticisme. Chaque fois que quelqu'un suggère que Christ est moins que Tout, il est gnostique. C'est toute l'idée du gnosticisme. Je serais surpris si vous pouviez trouver un seul chrétien, et je m'y inclus, qui soit complètement libre du gnosticisme. L'église est tout simplement remplie de cela, le gnosticisme est partout où Christ n'est pas toutes choses.

LA RÉVÉLATION DE LA BIBLE: CHRIST EST TOUTES CHOSES

             Le gnosticisme consiste en cette double erreur. Premièrement, il fait passer la vérité du coeur à la tête. De nos jours, on trouve cela un peu partout. Deuxièmement, il fait de Jésus quelqu'un de très important mais pas toutes choses. Il Lui donne une haute place mais pas toutes choses. Le message de l’Évangile est « Christ est toutes choses. » Ce ne sont pas juste des mots. C'est la révélation de la Bible. Il est tout ce dont j'ai besoin, Jésus est tout ce dont vous avez besoin. L'appel que lance l’épître aux Colossiens est donc « Avez-vous une connaissance de Dieu dans votre coeur à travers la révélation du Christ prééminent? Savez-vous que vous n'avez besoin que de Lui? »
               Pour nous permettre de bien comprendre ce merveilleux thème, le Saint-Esprit, par l'apôtre Paul, utilise les plus belles illustrations qu'Il puisse trouver. Dans les deux premiers chapitres du livre, Dieu nous donne cinq grandes illustrations de la façon dont Il a fait Christ prééminent. Et l'appel qu'Il nous lance est, rendez Christ prééminent dans votre vie, de même que Dieu L'a rendu prééminent dans ces cinq domaines. Nous avons déjà vu quatre des cinq illustrations. Laissez-moi vous les mentionner à nouveau avant de voir la cinquième.
               La première illustration est que Dieu a établi Christ comme prééminent dans la création, dans l'univers, en tant que Créateur, en tant que Celui qui la maintient ensemble, et en tant que le but et la fin de toutes choses. Christ est prééminent dans l'univers physique. Dieu dit que Christ est nécessaire à toutes les choses qui existent, et Il est nécessaire à votre vie. Il doit être Tout.
            La deuxième illustration est la rédemption, le salut. Dieu a établi Christ comme prééminent dans la rédemption. Je vais pour quelques instants vous demander de faire une chose folle. Pensez au salut et faites en sortir Jésus. Qu'est-ce qui vous reste? Vous n'avez pas de salut. Vous ne pouvez pas penser au salut et en faire sortir Jésus. Christ est tout dans la rédemption. Dieu nous demande de Le rendre aussi important dans notre vie, qu'Il L'a rendu important dans la rédemption.
              La troisième illustration est en lien avec Ses relations avec le peuple de Dieu. Christ est prééminent dans l'Eglise. Son illustration s'appuie sur le cerveau et le corps humain. Quelle est l'importance du cerveau pour le corps? Dieu nous demande de faire en sorte que Christ soit aussi prééminent dans notre vie, que le cerveau l'est pour le corps.
               Dans notre dernière leçon nous avons considéré la quatrième illustration, Christ est prééminent dans l'éducation, dans la sagesse. Son illustration dans Colossiens 2 est le sol, la terre, et la relation entre le sol et la plante. A quel point le sol est-il nécessaire à une plante? Dieu nous demande de faire que Christ soit aussi prééminent dans notre vie, que le sol l'est pour la plante. Ainsi Dieu aimerait que Christ soit pour notre vie, ce que le Créateur est pour l'univers, ce que le Sauveur est pour la rédemption, ce que le cerveau est pour le corps et ce que le sol est pour la plante. Voilà ce qu'Il aimerait que Christ soit pour notre vie, c'est-à-dire toutes choses.

CHRIST PRÉÉMINENT DANS L'ADORATION.

                Cela nous amène à la conclusion de nos deux premiers chapitres que nous avons appelés la doctrine de la prééminence de Christ et à la dernière image que le Saint-Esprit désire nous montrer. Cette dernière illustration s'appelle Christ prééminent dans l'adoration et nous la trouvons dans les versets 2:10 à 3:4: « Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair: ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l'a ressuscité des morts. Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; il a effacé l'acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l'a détruit en le clouant à la croix; il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix. Par conséquent, que personne ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats: c'était l'ombre des choses à venir, mais la substance est en Christ. Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles, sans s'attacher à la tête, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, croît de l'accroissement que Dieu donne. Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes: Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! préceptes qui tous deviennent pernicieux par l'abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes? Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu'ils indiquent un culte volontaire, de l'humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair. Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Lorsque Christ, qui est notre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. »


L'ILLUSTRATION FINALE

                Avant de considérer l'illustration en elle-même, laissez-moi vous mentionner deux ou trois choses à son sujet qui nous aideront à bien la saisir. Premièrement, en tant qu'illustration finale de ces deux chapitres, cette illustration a pour objectif de bien sceller tout ce qui a été dit. C'est comme l'apogée de tout ce que Paul a déjà écrit. En arrivant à la fin de la doctrine de la prééminence de Christ, il aimerait être absolument sûr que l'on ait bien compris que Christ est toutes choses. Par conséquent il va nous donner la plus belle des vérités. Cette dernière illustration est comme sa touche finale. Il nous dit que si nous pensions avoir vu quelque chose avec Christ prééminent dans la création, Christ prééminent dans la rédemption, Christ en tant que cerveau du corps ou encore Christ comme le sol de la plante et bien préparez-vous à voir quelque chose d'encore plus grand. Cette illustration est comme l'apogée de toute cette section. Deuxièmement, cette illustration n'est pas seulement l'apogée de ce qui a été vu jusqu'à présent, mais c'est aussi une transition avec ce qui va venir dans les deux prochains chapitres. Nous avons appelé les chapitres 3 et 4 le résultat ou le fruit d'une vie centrée sur Christ. A moins que vous ne compreniez cette dernière illustration, il ne peut pas y avoir de fruits dans votre vie. A moins que vous ne compreniez cette dernière illustration, vous pouvez oublier les chapitres 3 et 4, car vous ne serez jamais capables de les saisir, ni de les vivre. Il y a beaucoup de choses pratiques dans les chapitres 3 et 4, et nous en verrons plusieurs. Si vous ne comprenez pas cette dernière illustration, pas une seule de ces choses ne sera vraie dans votre vie. Cette cinquième illustration est très importante, car elle résume tout ce qui vient avant et introduit tout ce qui vient après. Et parce que c'est si stratégique, nous avons besoin de l'étudier très attentivement et dans la prière pour que Dieu puisse la rendre claire dans notre coeur. J'essaie toujours de communiquer les vérités de Dieu de la manière la plus claire et la plus simple que je peux. Il n'y donc aucune raison pour qu'une personne qui est ouverte au Seigneur ne puisse comprendre cette simple vérité.
                Voici le plan que j'aimerais suivre dans cette leçon. J'aimerais premièrement vous montrer l'image utilisée ici. J'aimerais ensuite vous montrer quatre raisons, tirées du contexte, qui rendent cette illustration si vitale, même si en creusant, on puisse en trouver d'autres. Voici donc maintenant cette illustration.


CHRIST NOTRE VIE

             En arrivant à cette cinquième illustration, c'est comme si après avoir utilisé les quatre premières images que sont la création, la rédemption, le cerveau et le corps et le sol et la plante, Dieu avait épuisé toutes les illustrations physiques à Sa disposition dans l'univers. Pour cette cinquième image, comme Il ne peut pas illustrer le spirituel par le spirituel, Il a dû trouver quelque chose entre les deux. Quelque chose qui soit aussi proche que possible du spirituel tout en étant physique. Il a par conséquent choisi la vie comme illustration. Dieu nous dit que ce que la vie est à l'existence, Christ veut l'être pour notre existence spirituelle. L'expression que nous utiliserons pour exprimer cela, et que l'on trouve dans ce passage, est « union avec Christ. » Nous utilisons souvent cette expression à la légère sans trop y prêter attention; que Dieu nous fasse donc grâce de la voir d'une manière toute nouvelle. Voici plusieurs versets qui soulignent que c'est bien là son sujet dans ce passage.



Verset 2:10: « Vous êtes complets en lui. » 
Verset 2:11: « C'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite. » 
Verset 2:12: « Ayant été ensevelis avec lui par le baptême. » 
Verset 2:20: « Si vous êtes morts avec Christ. » 
Verset 3:1: « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ. » 
Verset 3:3: « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » 
Verset 3:4: « Lorsque Christ, qui est notre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » 

            Vous voyez ce n'est pas moi qui mets l'accent sur ce sujet, c'est Dieu. Nous sommes complets en Lui, circoncis en Lui, baptisés en Lui, morts en Lui, ressuscités en Lui, cachés en Lui, révélés en Lui. Je pense qu'Il veut nous dire quelque chose par ce passage; Il passe son temps à dire en Lui, EN LUI. Le coeur de ce qu'Il veut dire, et la clé de toute cette section, se trouve au verset 3:4: « Christ qui est notre vie. » Vous voyez, dès que je passe du coeur à la tête alors je commence à parler ainsi: « Je suis chrétien. J'ai une vie. Il y a beaucoup de chose dans ma vie. Christ est une des nombreuses choses dans ma vie. Il est important dans ma vie. Il doit avoir une place très élevée dans ma vie. » Mais toutes ces pensées sont à des milliers d'années lumière de l’Évangile. Ce n'est absolument pas la vérité de l’Évangile. Le sujet ici n'est pas Christ et Sa place dans ma vie, mais c'est Christ ma vie, c'est Christ qui est notre vie.
               Vous voyez, Christ ne désire pas trouver une place dans votre vie, Il veut être votre vie. Il désire que votre vie meure pour ensuite la remplacer par Sa vie, et ainsi Christ deviendra votre vie. C'est cela la vérité et le secret de toute la vie chrétienne, c'est cela l'idée qui se cache derrière l'expression « la vie échangée. » Nous posons habituellement la question: « Comment allons-nous faire pour vivre la vie chrétienne? » La réponse est: « Vous n'avez pas à faire cela! Vous ne le pouvez pas! » Comment allez-vous faire pour vivre la vie chrétienne, vous n'avez pas à le faire, c'est Lui qui le fait. Il n'a jamais prévu que les chrétiens vivent la vie chrétienne. Ce n'est pas possible. Plus vous essayez de vivre la vie chrétienne, plus cela devient frustrant. Il n'y a qu'une seule réponse biblique à la question: « Comment puis-je vivre la vie chrétienne? » La réponse biblique est « Je m'appuie sur mon union avec Jésus-Christ. » C'est la seule façon de vivre la vie chrétienne, et c'est pour cela que cette section de transition est si importante. Nous parlerons de choses pratiques, mais vous ne pourrez pas vivre les choses pratiques à moins de comprendre l'union avec Jésus-Christ. Nous verrons beaucoup d'aspects pratiques dans les chapitres 3 et 4, mais ils renvoient tous à notre union avec Christ. C'est à cause de mon union avec Christ que je peux faire ceci ou cela.


VIVRE POUR CHRIST OU VIVRE PAR CHRIST

                   Le chrétien moyen essaie de vivre pour Christ. Lorsque l'on essaie de vivre pour Christ, cela se termine toujours par un échec, par le découragement, et la déception. Cela se termine toujours ainsi. Les chrétiens ont besoin de voir qu'ils ne doivent pas vivre pour Christ, ils doivent vivre par Christ. Il ne s'agit pas de ma vie pour Lui, il s'agit de Sa vie à travers moi. Les enseignants disent parfois les choses de différentes manières. Certains diront les choses d'une manière, et d'autres d'une autre manière et avec d'autres mots. On appelle cela la sémantique. Ils veulent dire la même chose, mais ils utilisent des mots différents. Frères et sœurs en Christ lorsque je dis « vivre pour Jésus » et « vivre par Jésus », ce n'est pas de la sémantique, ce n'est pas la même chose avec des mots différents. Ce sont des mots différents parce que c'est une direction différente. C'est une vérité différente. Toute l’épître aux Colossiens est rédigée autour de la différence entre « vivre pour Dieu » et « vivre par la Vie de Dieu. » C'est tout le sujet de ce livre. Les gnostiques enseignaient aux gens dans l'église: « Allons, vivons pour le Seigneur, vivons pour Christ, vivons pour Dieu », cela sonnait si bien, mais c'était si subtil. C'était là l'erreur de toutes leurs doctrines. Le Saint-Esprit, à travers l'apôtre Paul, répond: « Non, c'est la mort. N'essayez pas de vivre pour Dieu, vous ne pouvez pas le faire, vous devez apprendre à vivre par Dieu, par la vie de Dieu. Voila la vérité qui découle de notre union avec Christ.

JOUER UN JEU OU DÉPENDRE DE CHRIST

             Certains penseront peut être que ce message « l'union avec Christ », est un message pour ceux qui ne vivent pas pour le Seigneur. C'est pour les rétrogrades, les « fils prodigues », les chrétiens mondains et charnels. Ils disent que ces personnes ne vivant pas pour le Seigneur ont besoin d'un tel message. Et bien, moi je vous dis que la plupart du temps, les chrétiens qui ont abandonné la marche avec le Seigneur, ont abandonné parce qu'ils essayaient de vivre pour le Seigneur, mais cela n'a pas marché. Ils ont essayé très fort, ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes, mais ils ont échoué. Et plutôt que de jouer à un jeu, plutôt que de devenir hypocrites, plutôt que d'avoir la forme mais sans la réalité, ils ont laissé tomber. Je ne veux pas m'engager trop loin sur ce sujet, mais je pense que beaucoup de « rétrogrades » sont plus honnêtes que de nombreuses personnes actives dans l'église. Ils disent: « Cela ne marche pas, j'ai essayé, maintenant oublions tout cela. J'ai essayé de vivre pour Dieu mais cela n'a pas marché. »
                Oui, il est vrai que ceux qui ne vivent pas pour le Seigneur ont besoin du message de Colossiens. Mais dans cette épître, Dieu s'adresse aussi à ceux qui vivent pour le Seigneur car ils en ont tout autant besoin. Ce message s'adresse à ceux qui vivent pour le Seigneur, comme les enseignants, les pasteurs, les anciens, les moniteurs d'école du dimanche, les diacres, les diaconesses, les professeurs d'écoles bibliques, et les professeurs de séminaires, les missionnaires, et tous ceux qui sont des membres actifs dans leur église locale. C'est un message qui est valable pour des milliers et des milliers de chrétiens.
                  Excusez-moi si j'insiste là-dessus mais je suis passé par ce genre d'expériences « gnostiques » et j'en suis ressorti exténué. Des milliers de chrétiens sérieux, manifestant de l'amour, et sont sincères, (lorsqu'ils vous rencontrent ils vous serrent dans leurs bras et bénissent Dieu pour vous, ils vous disent à quel point ils vous apprécient ainsi que votre ministère) mais à l'intérieur, et c'est le fardeau qu'il y a dans mon coeur, le peuple de Dieu est fatigué, désespérément fatigué. Les chrétiens sont submergés par la défaite. Ils sont secs, ils sont exténués, leur vie ne porte pas de fruit et ils ne savent pas pourquoi. Jour après jour et année après année, ils ressentent le devoir et la nécessité de rester loyaux et de vivre pour le Seigneur, ils aspirent à la victoire, mais ils sont constamment terrassés par leur propre incapacité, par leur propre faiblesse. Ils s'efforcent de vivre pour Jésus, de vivre pour Dieu, mais finissent par s'effondrer.
               C'est exactement ce qui m'est arrivé en 1965. Lorsque je me suis converti en 1958, j'ai promis au Seigneur qu'il n'aurait jamais un meilleur serviteur, que je le servirai nuit et jour. Je lui ai même promis que je n'irai pas me coucher avant d'avoir emmené quelqu'un au Seigneur. C'est ce voeu que j'ai fait au Seigneur. J'ai vécu ainsi pendant des années, mon épouse peut témoigner de certaines des choses qu'elle a dues traverser alors que je vivais pour Dieu. Je loue le Seigneur lorsque finalement Il a commencé à révéler cette vérité dans mon coeur, qui est que Christ est ma vie. Nous avons déjà vu ce que le cerveau est pour le corps, aujourd'hui nous verrons une autre illustration très forte. Ce que la vie est pour le corps, Christ veut l'être pour votre âme.
              J'ai appelé cette section, Christ prééminent dans l'adoration, parce que je ne connais pas une meilleure manière d'exprimer notre relation avec le Seigneur que d'adorer Dieu, car il s'agit de notre relation avec Lui. Avant de voir vraiment Christ comme ma vie, je ne peux pas vraiment adorer Dieu comme Il aimerait que je l'adore. Il est évident que la vérité que je vais partager avec vous doit vous être donnée par révélation, par l'Esprit de Dieu. Vous pouvez lire ce texte, ou un autre, ou entendre des témoignages, mais à moins que Dieu ne tourne l'interrupteur dans votre coeur, vous ne pourrez pas vraiment le voir. Il se peut même que vous écriviez les bons mots dans un cahier, mais à moins que Dieu vous illumine, à moins que Dieu touche votre coeur avec cette vérité, Christ est ma vie, vous ne la comprendrez pas.
               Vous vous dites peut-être que comme ce n'est pas ma vie, si c'est une vie différente, si c'est Sa vie, si j'ai besoin de dépendre à cent pour cent de Sa vie, alors je vais perdre mon identité. Alors je vais perdre ce qu'il y a d'unique chez moi. Si je laisse ma vie de côté pour Sa vie, alors je vais perdre mon identité. A travers ce passage de Colossiens, nous verrons que vous n'allez pas perdre votre identité, vous allez la trouver. C'est lorsque vous laissez votre vie de côté que vous trouvez votre vie. A partir du moment où vous êtes totalement dépendants de Sa vie en vous, c'est à ce moment que vous êtes totalement indépendants (libérés de vous-même). Vous serez émancipés de toutes les pressions et les circonstances qui vous entourent. Car à partir de ce moment, vous ne dépendrez plus de votre capacité à réussir, il y aura Sa vie en vous et vous serez finalement libres d'être vous-mêmes. Vous serez libres d'être la personne que Dieu a désiré que vous soyez. Vous découvrirez votre propre identité et ce qui est unique à votre sujet. Il libèrera votre personnalité, et vous serez libérés de cette terrible lutte d'essayer de faire l'impossible, et d'essayer de plaire à Dieu en tombant toujours à nouveau dans le cycle, « pécher, se repentir, revenir. »


LE CHRISTIANISME C'EST S'APPROPRIER SA VIE EN NOUS

              Martin Luther King à la fin de son fameux discours « j'ai eu un rêve » a dit: « Enfin libres! Enfin libres! Dieu Tout-Puissant, merci, nous sommes enfin libres! » Je ne connaissais pas ces paroles à l'époque mais c'est ce que j'ai crié en 1965, lorsque Dieu a commencé à révéler certaines de ces choses à mon coeur. Quelle joie d'être libéré de soi-même, et de savoir que Dieu ne vous a pas appelé à vivre pour Dieu, mais qu'Il a introduit dans votre vie un nouveau principe appelé le Saint-Esprit, appelé la vie de Dieu. Il vous appelle maintenant à vous approprier cette vie et à vivre par Dieu, par Sa vie et par Son Esprit. Je crois qu'une des plus grandes délivrances qui vous arrive à ce moment là est d'être libéré de la chaîne qui vous attache à l'opinion des autres. Toute cette peur de devoir plaire à tous ces gens autour de vous et de devoir tout bien faire, selon leur norme, leur standard et leur idée du Christianisme.
         Tout ce qui est inférieur à ce que je vous partage dans cette leçon n'est pas le Christianisme. Voilà le Christianisme comme Dieu l'a pensé, c'est s'approprier la vie de Dieu en nous. Dieu se donne Lui-même pour répondre à tous vos besoins et à toutes vos faiblesses. N'est-ce pas incroyable de penser qu'à tout instant, lorsque je regarde uniquement à Christ, les seules limites dans ma vie sont les limites de Dieu Lui-même. Les limites de Sa vie sont maintenant les limites de ma vie. C'est exactement ainsi que Dieu a prévu les choses, et c'est ce que nous voyons dans cette illustration finale dans le livre de Colossiens. Alors que nous parcourons tout cela, je prie que Dieu puisse vous montrer la différence entre « Vivre pour Dieu » et « Vivre par la vie de Christ. » Il ne s'agit pas de vivre par ma vie pour Lui, il s'agit d'un principe entièrement nouveau, c'est vivre par Sa vie. L'illustration finale concerne donc l‘union avec Christ ou encore Christ comme ma vie.
Laissez-moi encore souligner une vérité supplémentaire au sujet de cette illustration et ensuite nous verrons quatre raisons pour lesquelles c'est si vital et comment c'est illustré dans le texte. Notez bien le temps que l'Esprit de Dieu utilise pour parler de cette union avec Christ.



Verset 2:20: « Si vous êtes morts avec Christ », c'est au passé.
Verset 3:3: « Votre vie est cachée avec Christ en Dieu », c'est au présent, c'est maintenant. 
Verset 3:4: « Lorsque Christ, qui est notre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire », c'est au futur. 

              Quel merveilleux résumé de notre union avec Christ. Dans le passé, je suis mort avec Christ et ressuscité avec Christ, actuellement ma vie est cachée avec Christ en Dieu, et un jour lorsqu'Il apparaîtra, j'apparaîtrai avec Lui dans la gloire dans l'union avec Christ. Laissez-moi-vous dire un mot sur chacun de ces temps.
              En ce qui concerne le passé, réalisez-vous que lorsque Dieu le Père a regardé vers le bas, sur la Croix c'est vous qu'Il a vus. Voilà pourquoi il est dit que vous avez été crucifiés avec Christ. Dieu savait que vous alliez être sauvés, que vous alliez faire partie du Corps de Christ. Il y avait plus que seulement un corps sur la croix. Il y avait sur la croix le corps physique fait de chair et de sang du Seigneur, mais il y avait aussi le Corps de Christ, l'Eglise. Dieu a vu le corps de Christ sur la croix, et Il vous a vus sur la croix, même si vous n'étiez pas encore nés, et que je n'étais pas encore né. Lorsqu'Il a passé trois jours dans la tombe, vous avez aussi passé trois jours dans la tombe. Lorsqu'il est sorti du tombeau, vous êtes aussi sortis du tombeau avec Lui. N'essayez pas d'être crucifiés avec Christ. Ce n'est pas un événement à attendre, ce n'est pas une expérience à faire, c'est un fait, vous avez été crucifiés avec Christ.
                Je me rappelle avoir essayé d'être crucifié avec Christ pendant des années, je pensais que je pouvais rendre la chose réelle si j'y croyais assez fort, j'ai donc essayé de la manifester en y croyant. Mais c'est déjà vrai, cela fait partie de l'histoire, c'est un fait historique. Les faits sont des faits, ils ne peuvent pas être changés. Le 5 juin 1967 j'ai été diplômé de l'école biblique de Columbia, le 6 juin 1964 je suis devenu l'homme le plus heureux sur terre car j'ai épouse Lillian et je suis né le 1 octobre 1942. Ces sont des faits, et vous ne pouvez pas changer ces faits. C'est ce qui m'est arrivé dans ma vie. J'ai été crucifié avec Christ vers l'an 33 de notre ère. C'est un fait aussi sûr dans ma vie que l'est mon anniversaire. J'ai été crucifié avec Christ en l'an 33. Et voici encore un autre fait, mon nom était déjà écrit dans le livre avant la fondation du monde. Ce sont des évènements historiques dans ma vie. Pour comprendre tous ces faits, vous devez voir que vous êtes en Christ Jésus dans le passé. En ce qui concerne le présent, Paul dit au verset 3:3: « Votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » Pourrait-il y avoir quelque chose de plus sécurisant que cela? Maintenant vous êtes en Christ. Et parce que vous êtes en Christ, tout ce qui vrai de Christ est maintenant vrai de vous. Lorsque Dieu regarde à Christ, Il voit Sa sainteté, Sa justice et Ses mérites, et tout cela est vrai de vous. Cela est vrai de tous les chrétiens, même si un chrétien peut être aveugle ou rebelle.
                En ce qui concerne le présent, Paul dit au verset 3:4: « Lorsque Christ, qui est notre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » Pendant des années, je n'ai pas réalisé la vérité de mon union avec Christ dans le futur. Je pensais que l'union avec Christ était une vérité pour mon temps sur la terre, et qu'un jour lorsque je serai dans mon nouveau corps et que je serai debout devant Dieu, je n'aurai plus besoin de mon union avec Christ, car je serai sans péché. Mais ce passage, (et toute la Bible), enseigne que le Ciel sera une révélation croissante et fantastique de notre union avec Christ. Même dans les cieux, vous connaîtrez d'une façon intime cette union avec Christ. Ne soyez donc pas découragés, mes amis, si vous ne comprenez pas encore, alors que vous êtes sur terre, tout ce qui concerne votre union avec Christ. Parce que vous passerez à jamais votre temps à apprendre au sujet de votre union avec Christ. Voilà la grande illustration de Dieu.
Comme le Saint-Esprit, à travers Paul, n'a pas envie que nous rations cette grande vérité, mais qu'Il désire bien nous la faire comprendre, Il va utiliser une image pour nous montrer pourquoi c'est si important et vital, ainsi que la différence qui existe entre vivre pour Christ et vivre par Christ. J'aimerais donc maintenant souligner quatre raisons pour lesquelles cette union avec Christ est si vitale.

LA CIRCONCISION OPÉRÉE PAR CHRIST

                Voilà la première raison pour laquelle l'union avec Christ est si vitale. Sans l'union avec Christ, vous ne pouvez avoir qu'un salut partiel! Sans cette union avec Christ, il n'est pas possible d'avoir un salut complet. Remarquez l'illustration que Paul utilise pour montrer cela. C'est au verset 2:11: « Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair. »Il s'agit de la circoncision. Pendant longtemps je n'ai pas compris de quelle circoncision il s'agissait. Je pensais qu'il parlait de Luc 2:20, où Jésus fut circoncis alors qu'il était un bébé âgé de huit jours. Je pensais que d'une façon ou d'une autre j'étais en Lui lorsqu'Il a été circoncis. Mais il ne dit pas du tout cela et ce n'est pas son sujet ici. Il ne s'agit pas de la circoncision de Jésus en tant que bébé, mais de la circoncision que Dieu nous donne maintenant.
             Il nous circoncit d'une circoncision qui n'a pas été faite par la main des hommes. C'est la circoncision que Lui fait. Dans le contexte Paul fait référence à l'oeuvre de Christ sur la croix. Remarquez le langage fort qu'il emploie: « La circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair. » Ce qu'il fait, c'est mettre en contraste la circoncision des hommes avec la circoncision de Dieu. La circoncision des hommes n'était qu'une image. Lorsque le bébé mâle avait huit jours, ils prenaient un peu de chair, un peu de peau, et ils séparaient la chair de la personne. La séparation de la chair est devenue une image. Ils prenaient la chair et la séparaient de la personne. Mais cela n'était pas complet, il ne s'agissait que d'un petit morceau de peau.
                Le verset 2:11 parle du dépouillement de tout le corps de la chair, pas seulement d'un petit morceau de peau. La circoncision de Dieu enlève tout le corps de la chair. Voyez-vous le contraste? Laissez-moi vous adresser un avertissement au sujet d'une chose qui n'est pas fausse en elle-même, mais qui comporte un danger qui peut vous détourner de cette merveilleuse vérité. Je fais référence à l'habitude qu'ont les chrétiens de diviser leur vie comme un gâteau. Ils parlent des domaines de leur vie. Ils disent: « Dieu agit dans ce domaine, Dieu agit dans cet autre domaine, Dieu a fait ceci et cela dans cette partie de ma vie. » Leur vie est comme des morceaux de gâteau, ils ont la vie privée d'un côté, leur vie sociale d'un autre côté ou encore leur vie d'église, et ainsi de suite. Bien que cela ne soit pas faux en soi-même, voilà le danger: c'est que pendant que vous pensez que Dieu s'occupe d'un domaine de votre vie, vous pouvez oublier qu'à la croix, Il s'est déjà occupé de tous les domaines de votre vie. Vous avez déjà été circoncis en Christ, et tout le corps de la chair a été enlevé.
             Je me rappelle, en tant que jeune chrétien, avoir été à une conférence des « navigateurs. » On m'a encouragé à mémoriser la parole de Dieu, à la garder dans mon coeur, et à apprendre beaucoup de versets. A cette conférence ils nous ont demandé de nous imaginer debout au bord d'une mare. A la surface de l'eau flottaient des balles de ping-pong, et nous étions armés d'un pistolet, appelé prière. Ils disaient, lorsque vous reconnaissez une balle de ping-pong, comme la fierté, alors vous devez prendre votre pistolet de prière et tirer dessus jusqu'à ce qu'elle coule. Ensuite si vous en voyez une autre appelé amertume, alors tirez sur elle jusqu'à ce qu'elle coule. Puis faites de même avec l'envie, la jalousie et ainsi de suite, jusqu'à ce que toutes les balles de ping-pong coulent. Cela fut le début d'un grand cauchemar dans mon expérience chrétienne, j'étais au bord de la mare et je tirais avec mon pistolet de prière. Malheureusement aussi vite que j'arrivais à faire couler une balle de ping-pong, aussi vite elle réapparaissait. D'une façon ou d'une autre, cette balle de ping-pong avait la capacité de se reproduire elle-même. Chaque fois que j'en coulais une, elle avait la capacité de réapparaître ailleurs. Vous voyez, ça ce sont les méthodes humaines. C'est la circoncision des hommes. Cette méthode dit: « C'est à vous de vous préoccuper de vos péchés, dans un petit domaine à chaque fois. Vous vous occupez de cela, puis quand ça va, vous allez vous occuper d'un autre domaine. » Cela ne marche pas! Cela ne marchera jamais. La seule chose qui marche c'est la circoncision qui n'a pas été faite de mains d'hommes, pas la séparation d'un petit morceau de peau, mais le dépouillement de tout le corps de la chair une fois pour toutes en Christ. C'est la méthode de Dieu. C'est une belle image de la circoncision que Dieu nous a donnée ici.
            Si vous disiez au membre d'église moyen, qu'il met sa confiance dans la circoncision, il ne comprendrait pas un seul mot de ce dont vous lui parlez. Cela ne s'applique pas de nos jours. La circoncision était une controverse du temps du nouveau Testament entre les juifs et les païens, mais cela ne s'applique pas de nos jours. C'est l'arrière-plan, pourtant le principe s'applique encore aujourd'hui. A tout moment dans ma vie où je ne crois pas que Dieu a enlevé tout le corps de la chair, je me confie dans la circoncision des hommes. Et lorsque je mets ma confiance dans la circoncision des hommes j'ai un salut incomplet. Mais bien sûr à tout moment je peux mettre ma confiance dans la circoncision de Dieu. Voici ce que dit Deutéronome 13:6: « L'Éternel, ton Dieu, circoncira ton coeur et le coeur de ta postérité, et tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur et de toute ton âme, afin que tu vives. » N'est-ce pas merveilleux? Quel est mon seul et unique espoir pour aimer mon Dieu de tout mon coeur et de toute mon âme? La réponse est la circoncision de Christ. C'est Lui qui doit circoncire mon coeur, je ne peux pas faire cela, dans mon union avec Christ. Vous voyez, la victoire sur le péché est aussi simple que d'enlever votre chemise, si vous vous reposez sur la circoncision que Christ fait et pas sur celle qui est faite par la main des hommes.

OMBRE OU RÉALITÉ

           La seconde raison pour laquelle l'union avec Christ est si vitale se trouve aux versets 2:16-17: « Par conséquent, que personne ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats: c'était l'ombre des choses à venir, mais la substance est en Christ » et 2:20-23: « Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes: Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! préceptes qui tous deviennent pernicieux par l'abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes? Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu'ils indiquent un culte volontaire, de l'humilité, et le mépris du corps, mais ils n'ont aucune valeur et contribuent à la satisfaction de la chair. » Voici le principe: Sans Christ je n'ai qu'une ombre de la réalité mais je n'ai pas la réalité elle-même. Nous avons un mot pour désigner les personnes qui vivent pour Dieu, et qui n'ont pas appris à vivre par Dieu. Nous les appelons les légalistes. Ce sont ceux qui vivent pour Dieu, mais qui n'ont pas appris à vivre par Dieu. Il y a plusieurs aspects dans le légalisme, l'épître aux Colossiens nous en présente deux.
                Premièrement le légalisme embrasse toujours l'image de Christ, mais pas Christ. Il poursuit toujours l'image mais pas Christ. Il aime les formes, les rituels, les programmes, les méthodes, les formules mais pas Christ lui-même. Les images étaient belles, mais au verset 1:17 après avoir mentionné les images Paul dit: « C'était l'ombre des choses à venir, mais la substance est en Christ. » Les images sont une ombre, mais elles ne contiennent aucune substance. La substance appartient à Christ. L'idée de base dans les versets 2:16-17 est, ne laissez aucun homme vous imposer des restrictions légalistes. Une partie du gnosticisme consistait dans toutes sortes de règles et d'ordonnances. Que représentent les fêtes, les nouvelles lunes, et les sabbats? Sans partir dans l'étude de l'Ancien Testament, laissez-moi juste vous dire cela, les fêtes font références aux fêtes annuelles, elles avaient lieu chaque année. Les nouvelles lunes font références aux fêtes mensuelles. Les sabbats font références aux fêtes hebdomadaires. Ce ne sont que des images que les juifs avaient et qui parlaient de Christ. Mais les images ne sont rien, ce ne sont que des hérauts, des symboles, qui annoncent quelque chose d'autre. Ces types, ces symboles, ces images de l'Ancien Testament n'étaient là que pour dire, Christ vient, Christ vient. Ce n'étaient que des précurseurs, elles n'étaient que des hérauts. Elles n'étaient là que pour rappeler aux gens que la réalité c'est: Christ arrive.
                 Prenons maintenant des exemples actuels. Si vous prenez quelqu'un qui vit pour Dieu, et qui n'a pas appris à vivre par le Seigneur, sa vie sera pleine d'images de Christ, pas pleine de Christ. Le baptême sera par exemple très important dans sa vie, le repas du Seigneur sera très important dans sa vie. L'église locale sera très importante dans sa vie. Le jeûne sera très important dans sa vie. L'imposition des mains sera très importante dans sa vie. Le jour du sabbat sera très important dans sa vie. La dîme sera très importante dans sa vie. Toutes ces choses ne sont que des images, et illustrent des principes très importants. Beaucoup de gens ne font que vivre pour Dieu et ont par conséquent besoin de beaucoup d'images. Ils poursuivent toutes ces images mais n'embrassent pas la réalité. Ils courent après les programmes. Ils s'intéressent à l'art, à l'architecture et à la musique. Ils recherchent constamment des nouveautés pour attirer des personnes, et des trucs pour faire venir les gens et que l'on puisse ainsi leur prêcher l’Évangile pour être sauvés et ainsi de suite. Je ne parle pas contre les images, loué soit Dieu parce qu'Il nous a donné les images. Mais si c'est tout ce que vous avez, alors vous êtes en danger.
               Si vous vous noyez, voulez-vous un sauveteur ou une image du sauveteur? Pour ma part si je me noie, j'aimerais avoir un sauveteur. L'image ne pourra rien faire. Si quelqu'un vient cambrioler ma maison, je ne veux pas d'image de policier. Non merci, je souhaite avoir un policier. Si j'ai faim, je ne veux pas d'image d'un festin. Si j'ai froid je ne veux pas d'image d'un feu. En tant que chrétien, mon coeur ne peut pas être satisfait avec des images. J'ai besoin de la substance, j'ai besoin de la réalité et la substance est Christ. Une des raisons pour laquelle je dois connaître Christ comme ma vie, c'est que si je ne l'ai pas, je devrai me contenter de l'image, et devenir légaliste. Vous voyez si la lumière est derrière vous, alors l'ombre est devant vous, si la lumière est au-dessus de vous, alors il n'y a pas d'ombre, et lorsque la lumière est devant vous alors l'ombre est derrière vous. C'était comme cela avant que Christ vienne, l'ombre était devant eux, et les ombres étaient importantes pour leur rappeler qu'Il allait venir. Lorsque Christ était sur la terre il n'y avait pas d'ombre. Et maintenant qu'Il est devant nous, les ombres sont derrières nous. Elles sont passées. Les images ont accompli leurs objectifs, parce qu'elles ont été réalisées dans notre Seigneur Jésus.

L’ASCÉTISME

             Il y a un second aspect du légalisme que l'on trouve aux versets 2:21-23: « Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! » Certains détournent ce passage pour dire que la Bible y enseigne la tempérance, ils disent: « Ne prends pas de bière, de vin, de liqueur et de femme. » Ce n'est pas ce que Paul dit, ce n'est pas le sujet du texte. Ce sont les gnostiques qui disaient: « Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! », Paul ne fait que les citer. Il dit simplement: « Si vous avez entendu le message pourquoi retournez-vous à toutes ces règles. Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! » Cette deuxième forme de légalisme est ce que nous appelons l'ascétisme. Un ascète est une personne qui pense que pour être spirituel, il faut renier ses désirs légitimes. Si je peux renier mes désirs, si je peux abandonner mes désirs légitimes alors je serai spirituel. C'est ce que les gnostiques disaient, ce n'est pas ce que la Bible dit. Ce n'est pas ce que les Colossiens disent. La Bible dit que la façon d'être spirituel est d'avoir Christ comme ma vie. Dans ce contexte, les gnostiques disaient que pour être spirituel, il fallait se renier soi-même, abandonner ceci et cela. Les légalistes n'étaient pas seulement préoccupés avec les images de Christ, mais ils essayaient aussi de mettre fin à la chair par un système de renoncement à soi. Ils essayaient constamment de vivre une vie d'abandon, en laissant tomber ceci ou cela. Ils vivaient selon des règles, des ordonnances, des restrictions et des programmes, pour essayer de supprimer leur vieille nature pécheresse. Ils pensaient qu'en se séparant de tout cela, ils allaient devenir spirituels. Quel lien cela représente, je peux en témoigner et ma chère épouse également, elle qui a dû subir beaucoup de choses alors que je passais par certaines de ces choses ascétiques pour essayer de devenir comme Dieu.
            J'aime comment se termine le verset 2:23: « Mais ils n'ont aucune valeur et contribuent à la satisfaction de la chair. » Aucune valeur! Vous dites peut-être mais cela doit au moins aider un peu? Dieu dit non: « Cela n'aide même pas un peu! Cela n'a aucune valeur. » Si vous renoncez à un peu de sommeil pour vous lever plus tôt pour étudier la parole de Dieu, cela n'a aucune valeur! Pensez-vous que cela va vous rendre spirituel, cela ne va même pas vous aider un tout petit peu! Ce n'est que de l'ascétisme et du légalisme. Les gnostiques disaient: « Vivez pour le Seigneur, renoncez à votre temps de sommeil, levez-vous tôt, étudiez la Bible. » Malheureusement ce n'est que du légalisme. Certains chrétiens pensent que si vous appréciez quelque chose alors cela ne peut pas être la volonté de Dieu, parce que Dieu ne veut pas que vous vous réjouissiez. Je peux vous dire que ce genre de pensées est très subtil. Je me rappelle un jour avoir décidé d'arrêter le golf pour Jésus, pour me permettre d'être spirituel. J'ai même revendu de nouveaux clubs que je n'avais pas encoure utilisés pour me permettre d'être spirituel. J'aimais tellement ça que je ne pensais pas que cela pouvait être de Dieu, donc cela devait être du diable. Le golf n'a rien à voir avec la spiritualité, et je suppose qu'il y a pour moi plus d'avantages à en faire que de ne pas en faire. Parce que j'ai besoin d'exercice, j'ai besoin de communion, et je pense que j'ai besoin de l'humilité que me procure ce sport... Il y a quelque temps un homme m'a dit qu'il ne voulait jamais se marier parce qu'il souhaitait être spirituel. Pensez à cela. Pendant mon temps à l'école biblique, un homme s'est un jour levé et a dit: « Je promets de ne plus jamais manger de dessert pour être spirituel. » Que pensez-vous de cela? Vous voyez, cela n'est que du gnosticisme. Certaines personnes pensent que les chrétiens ne sont pas censés prendre du bon temps mais sont censés témoigner. Passer du bon temps n'est pas l'objectif, mais ce n'est pas contre la spiritualité. Je pense que passer du bon temps est une bonne part de votre témoignage devant le Seigneur. 1 Timothée 6:16 dit: « Dieu nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. »
                Je me rappelle avoir parlé avec quelqu'un au sujet de la nourriture. Il a dit: « Je mange pour satisfaire les besoins de mon corps, pas pour en tirer un plaisir. » Cela sonne comme étant spirituel, mais cela ne l'est pas. Personnellement je prends plaisir à ce que je mange, et j'espère que cela satisfait aussi les besoins de mon ventre. Je mange avec plaisir, c'est Dieu qui m'a fait ainsi. Le Seigneur en est glorifié lorsque je mange avec plaisir. Actes 2:44 est un verset merveilleux, il y est écrit: « Ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur. » Vous voyez « la simplicité de coeur » règle le problème de la gloutonnerie et la « joie » règle le problème de l'ascétisme. C'est une merveilleuse combinaison. Dieu vous a donné des papilles gustatives, mais Il n'avait pas besoin d'inventer cela, Il aurait pu simplement mettre une trappe sur votre ventre. Et à l'heure du repas il n'y aurait eu qu'à ouvrir la porte et à jeter quelque chose à l'intérieur comme on met le charbon dans un fourneau. Mais Il ne vous a pas fait ainsi, et d'une certaine façon, vous êtes anormaux si vous ne n'appréciez pas les choses. La pensée de certains chrétiens qui disent que s'ils apprécient quelque chose alors ils ne vivent pas la vie chrétienne, et qui voient Dieu comme un rabat joie; cette pensée est à des années lumières de la vérité rapportée dans Colossiens. Je suis passé par un moment dans ma vie où ma conscience était blessée lorsque je riais. Je voulais tellement être comme Jésus, je voulais tellement honorer Dieu que je ne voulais pas perdre mon temps avec des choses triviales, par conséquent je pensais que c'était un péché de rire. Je pensais que les chrétiens étaient censés être sobres, sérieux. Vous voyez l'union avec Christ est si importante que si vous ne l'avez pas, vous n'aurez qu'une victoire incomplète. Si vous n'avez pas l'union avec Christ alors vous devrez vous contenter d'une vie qui n'a que les images, juste les ombres, et qui est dirigée par les règles et les ordonnances.

UNE ATMOSPHÈRE SPIRITUELLE OU L'ADORATION EN ESPRIT

            Il y a une troisième chose qui montre à quel point l'union avec Christ est vitale. Selon ce passage, sans l'union avec Christ, tout ce que vous pouvez faire c'est simuler. Vous voyez, non seulement cela n'a pas de valeur, mais personne ne peut vivre la vie chrétienne sans une union avec Jésus-Christ, ce n'est pas possible, vous ne pouvez que faire croire et simuler. Regardez le verset 2:18: « Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité... ne vous ravisse à son gré le prix de la course. » Et le verset 2:23: « Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, en ce qu'ils indiquent un culte volontaire, de l'humilité, et le mépris du corps. » La version King James parle « d'humilité volontaire », une autre version parle « d'une humilité que l'on s'impose à soi-même. » Vous pouvez avoir l'apparence de l'humilité, mais c'est une humilité que l'on produit soi-même. Quelle tragédie de devoir vivre de cette manière. Qu'est-ce qu'une humilité que l'on s'impose à soi-même? C'est une humilité qui prend sa source dans la volonté de l'homme plutôt que dans le Saint-Esprit. Tout ce qui trouve son origine dans ma volonté vient de moi, tout ce qui trouve son origine dans votre volonté vient de vous. Cette expression « d'humilité volontaire » semble être une merveilleuse qualité. En lien avec ce sujet j'aime bien Philippiens 2:13: « Car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » C'est tout à fait l'opposé d'une « humilité volontaire. » Quelqu'un dira peut-être: « Mais ne sommes-nous pas censés vouloir, n'est-ce pas ce qui nous est demandé, avoir un esprit volontaire. » Jésus a dit à Pierre: « L'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » La volonté n'était pas suffisante pour Pierre. Pourquoi sa volonté n'était-elle pas suffisante? Pierre avait la volonté de rester fidèle, mais Pierre n'avait pas la volonté de faire confiance à Jésus pour le rendre loyal. Pierre faisait confiance à Pierre pour être loyal, et c'est pour cela que sa volonté n'était pas suffisante. Si je fais confiance à Ed Miller pour être fidèle, si je fais confiance à Ed Miller pour rester loyal, ou être obéissant ou humble, je verrai que mon esprit est volontaire mais ma chair est faible. Si je fais confiance à Jésus pour ces choses, alors mon esprit sera volontaire, ma chair sera encore faible, mais je ne Lui ferai plus confiance, et comme je ne Lui fais plus confiance, peu importe qu'elle soit faible, parce qu'alors je ferai confiance au Seigneur pour manifester ces choses en moi. Et j'expérimenterai alors que Dieu produit en moi le vouloir et le faire. Cette « humilité volontaire », cette simulation, est terrible cela peut tuer une personnalité.
                 Les gnostiques enseignaient que l'on ne pouvait pas aller directement à Dieu, ils disaient: « Mais pour qui vous prenez vous! » Ils disaient qu'il fallait passer par des intermédiaires comme les éons et les émanations, par étapes. Ils disaient que l'on ne pouvait pas aller directement à Dieu, ils disaient qu'il fallait être humble. Par conséquent ces gens essayaient d'être humbles. Mais c'était une humilité qui venait des hommes, ils essayaient de se rendre humbles eux-mêmes. Tout cela est l'opposé de ce l'on lit en Jean 16:26-27: « En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous; car le Père lui-même vous aime. » Jésus dit n'essayez pas de passer par moi, allez directement à Dieu. Une grande partie de ce que les hommes appellent l'adoration n'est rien d'autre que cette « humilité volontaire. » Laissez-moi vous donner des illustrations de cette apparence de spiritualité. Ces exemples proviennent de ma vie, alors ne vous sentez pas visés.
             Quelqu'un dira: « Je ne peux pas adorer Dieu dans cet endroit, je n'ai pas l'impression que ce soit les bonnes conditions pour adorer. Pour être en mesure d'adorer Dieu, il me faut une grande église et un grand bâtiment, de grandes fenêtres avec des vitraux et une croix en face de moi. C'est seulement lorsque j'ai toutes ces choses religieuses que je peux adorer. » Quelqu'un d'autre dira: « Pas moi, moi je peux adorer à l'extérieur. Emmenez-moi dans la nature, emmenez-moi dans la création. C'est lorsque je suis près de la mer, ou d'un lac ou d'un torrent dans les montagnes que je peux adorer Dieu. » Un autre dira: « Moi j'aime aller dans ma chambre et mettre une douce musique classique en fond sonore. Cela m'aide vraiment à me concentrer sur Dieu. C'est lorsque j'ai ce genre de musique que je peux adorer. » Un autre dira: « Moi je peux vraiment profiter de ce que dit un orateur si je sais qu'il a tel ou tel diplôme et qu'il est allé dans tel ou tel université ou école biblique. » Un autre dira: « Aujourd'hui j'ai marché où Jésus à marché. Lorsque je suis sur la terre sainte, j'aime me rendre à Gethsémané, et prier où Il a prié, je me sens alors si proche de Dieu. Et lorsque je vais sur le mont Golgotha où Il est mort, je me sens aussi très prêt de Lui. » Frères et soeurs, est-ce que ces choses affectent vraiment notre adoration? Pas du tout si vous connaissez l'union avec Christ, mais si vous ne l'avez pas, vous avez besoin de ces choses. Dans ce cas vous devez vous créer une atmosphère d'adoration, car ce n'est pas naturel. Vous devez tout inventer, mais cela n'est alors plus qu'un show, un jeu, une imitation.

S'ATTACHER A LA TÊTE OU DÉPENDRE D'UNE SÉRIE D'EXPÉRIENCES SUBJECTIVES

                 Une quatrième chose montre à quel point l'union avec Christ est vitale. Si je vis pour le Seigneur et pas par le Seigneur, j'aurai une victoire incomplète, mon coeur sera légaliste, j'embrasserai les images, je devrai vivre à partir de règles et d'ordonnances, mon adoration ne sera pas réelle, et il y a une chose de plus. Sans union avec Christ, mon christianisme consistera en une succession d'expériences subjectives plutôt que sur le flot de la Vie de Dieu. Laissez-moi illustrer ce que je veux dire. Regarder le verset 2:18: « Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles. » Ils avaient vraiment des expériences incroyables, ou tout au moins ils disaient en avoir. Ils avaient un culte des anges, des visions, on a l'impression qu'ils se rencontraient directement avec Dieu.
            Voici maintenant quelques expériences actuelles, qui nous aiderons à mieux illustrer cela. Je ne vais pas discuter ici pour savoir si elles sont légitimes ou illégitimes, si cela s'est réellement produit ou non, car ce n'est pas nécessaire pour notre sujet. Que je sois d'accord avec ou pas n'est pas important. Ce sont justes quelques expériences subjectives dont parlent les gens. Certains disent avoir une relation particulière avec le Saint-Esprit. Ils appellent cela la deuxième bénédiction, ou un baptême du Saint-Esprit. Ils ont plusieurs expressions pour cela mais en tout cas ils disent qu'il leur est arrivé une très grande expérience et ils essaient ensuite de la partager avec les autres. Ils disent: « Tu dois goûter à mon expérience. » D'autres disent que le Seigneur se manifeste d'une manière spéciale à travers eux. Cela peut être des dons particuliers, ou des visions particulières, ou alors ils peuvent faire des miracles, ou manifester un don de foi ou de guérison. D'autres disent qu'ils peuvent parler en d'autres langues, ou que Dieu fait des choses miraculeuses à travers eux, cela va même parfois jusqu'à ressusciter les morts. D'autres encore expérimentent la main de Dieu qui les abaisse et les humilie devant Lui, puis qui leur montre leur coeur, et ils voient à quel point ils sont sales. Après cela la lumière de Dieu vient sur eux et ils ressentent une grande paix et tout devient merveilleux. Ensuite ils disent: « Mais il faut que tu goûtes à cela. Monte dans ta chambre et pleure pendant 4 heures comme je l'ai fait, et tu verras ce que Dieu fera. » Certains sont venus à Dieu d'une certaine façon, à travers une méthode comme « les quatre Lois Spirituelles », ou la « Route Romaine(1) », et disent que c'est comme cela qu'il faut venir à Dieu.
               Si vous n'avez pas d'union avec Christ, si vous ne connaissez pas la vie de Christ, alors votre vie chrétienne risque de se résumer à une série d'expériences spectaculaires. Vous aurez toujours besoin d'expérimenter quelque chose. Quelque chose arrivera, ensuite vous passerez par un temps de désert, puis une nouvelle chose arrivera, puis le désert et ainsi de suite. C'est vraiment tragique. Si votre vie chrétienne dépend de conférences, de week-end, de réunions de réveil, de visions, de rêves ou de visites spéciales de Dieu, vous êtes vraiment mal. Si vous avez besoin de continuellement venir à cette étude biblique pour recharger vos batteries(2), vous êtes en mauvaise condition.
             Vous voyez Dieu ne vous a pas appelés à faire cela, ce qu'Il vous a appelés à faire c'est ce que l'on trouve au verset 2:19: « s'attacher à la tête. » Je n'essaie pas de vous prendre les expériences que Dieu vous a données. Je ne vais pas contester les grandes expériences spectaculaires que vous avez pu avoir, mais je vous encourage à ne pas vous reposer dessus. Attachez-vous fortement à la Tête, car c'est là qu'est votre vie. Attachez-vous fortement à la Tête de qui tout le Corps reçoit sa joie. Et s'il vous plait, faite une faveur à l'église, si Dieu vous donne une merveilleuse expérience, fermez votre bouche! Profitez-en, allez dans votre chambre et prenez-y plaisir, mais n'essayez pas de transposer votre expérience sur quelqu'un d'autre. Ne dites pas: « J'ai eu cette grande expérience, et tu dois aussi l'avoir. » Ne basez pas votre vie sur ces expériences, mais à la place, dirigez les gens vers la Tête. Si vous saisissez la Tête, peut-être que Dieu vous donnera aussi des expériences. Vos expériences peuvent être différentes des miennes, mais ne vous préoccupez pas des expériences. Orientez les gens vers Christ, et attachez-vous à la Tête.

LE CHRISTIANISME C'EST TIRER LA VIE DE LA TÊTE

              Laissez-moi résumer tout cela. Voilà ce que Dieu dit, et pourquoi l'union avec Christ est si vitale. Si vous n'avez pas d'union avec Christ, votre victoire n'est pas complète. Si vous n'avez pas d'union avec Christ, tout ce que vous avez ce sont des images et vous vivez en suivant des règles et des ordonnances. Si vous n'avez pas d'union avec Christ, vous simulez, il n'y a pas de réalité, et vous avez besoin d'un tas « de béquilles religieuses » pour vous aider à tenir. Si vous n'avez pas d'union avec Christ, alors vous ne faites que survivre en passant d'une expérience à une autre et le flot de Vie ne peut passer par vous. Que Dieu puisse répondre à ces questions alors que nous terminons cette partie sur la prééminence de Christ. Christ est-Il prééminent dans votre vie? Vivez-vous pour Dieu, ou par la Vie de Jésus Christ? Avez-vous une victoire complète sur le péché? Voyez-vous Christ à travers les images? Etes-vous libres de toutes les règles et des ordonnances, et est-ce que c'est maintenant l'amour de Dieu qui vous pousse à honorer Christ? N'y a-t-il plus de jeu, plus de simulation, et d'hypocrisie, mais y a-t-il la réalité dans votre adoration de Dieu en esprit et en vérité? Vous basez-vous encore sur des expériences que vous avez eues, ou sur le flot de Vie qui vient de la Tête? Louez Dieu pour les expériences, c'est la cerise sur le gâteau, mais tirez votre vie de la Tête, vivez à partir de la Tête, c'est l'intention de Dieu pour vous, et toute autre chose moindre que cela n'est pas la vie chrétienne. Que Dieu puisse nous montrer la différence.

Prions:
               Notre Père, comme nous Te louons pour Ta parole. Fais-nous grâce de voir Christ comme notre vie, de façon plus claire que jamais. Que nous puissions par une simple foi nous approprier cette vie, dans toutes les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons. Au nom de Jésus. Amen.

(1)« Romans Road » dans l'original est basé des versets de l'épitre aux Romains comme 3:23, 6:23, 5:8, 10:9 et 8:1. (NdT)

(2)L'auteur parle ici des réunions qu'il organise chez lui. (NdT)


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