vendredi 22 mai 2015

(7) ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS - LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST par Ed Miller

Christ doit être prééminent et non pas proéminent dans la vie chrétienne. Jésus mérite plus que la première place. Le terme Première place implique qu'il y en a une seconde, il ne peut y avoir de second après Jésus. Cette épître nous pousse à faire de Jésus notre Seul et Unique! Dans les chapitres 1 et 2 nous étudions la doctrine de la prééminence de Christ et dans les chapitres 3 et 4 les applications pratiques de la doctrine de Sa prééminence. Ces messages ont été donnés en 1986.

 LE PREMIER RÉSULTÂT DE LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST DANS NOTRE VIE
(Colossiens 3:1-9)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre septième leçon. Laissez-moi vous rappeler rapidement le principal sujet de cette merveilleuse épître aux Colossiens.


RÉSUMÉ

                Tout au long des deux premiers chapitres, le Saint-Esprit a illustré pour nous la prééminence de notre Seigneur Jésus. Illustration après illustration, Il nous a montré la place toute inclusive que Dieu a donnée à Son cher Fils le Seigneur Jésus. Il est prééminent dans la création physique en tant que Créateur, en tant que Celui qui la maintient ensemble et en tant que son objectif. Il est prééminent dans la rédemption en tant que seul Rédempteur, le seul Sauveur. Ce que le cerveau est pour le corps physique, le Seigneur Jésus l'est pour Son peuple, pour Son Église. Ce que le sol est pour la plante, le Seigneur Jésus l'est pour Son peuple, Il est Tout. Dans notre précédente leçon, nous avons vu l'illustration finale qui est comme l'apogée. Ce que la vie est à notre être, l'union avec Christ l'est pour notre être spirituel. L'union avec Christ est toute chose. Nous avons résumé tout cela en un mot d'ordre qui est « Il est tout ce dont j'ai besoin, Il est tout ce dont j'ai besoin, Jésus est tout ce dont j'ai besoin. »
               Ma prière à travers l'étude de cette merveilleuse épître a été que vous puissiez voir clairement la réalité de cette parole, et l'union bénie que nous avons avec Christ. Jésus est la réponse à toutes les questions. Il est Celui qui satisfait tous nos désirs. Nous passons notre temps à répéter: « Regardez à Jésus, regardez à Jésus! » et cela peut ressembler à un mantra, mais ce n'en est pas un. C'est réellement une vérité de la Bible. Tout ce dont vous aurez jamais besoin dans la vie chrétienne se trouve en abondance dans la relation avec Jésus Christ. Il est la force dont vous aurez besoin dans les conflits qu'il vous faudra affronter dans votre vie. Il est la défense dont vous avez besoin pour chaque ennemi que vous pourrez rencontrer. Il est votre repos pour chaque fatigue que vous éprouverez.
                Il est Tout. Il est votre centre, Il est votre circonférence, Il est votre sphère, Il est votre environnement, Il est tout simplement Tout. Cela a toujours été vrai. Alors qu'Il foulait la terre, Il était l'unique réponse à tous les problèmes et les douleurs de chacun. Qu'il s'agisse d'un problème de vue, d'ouïe, de paralysie, de possession démoniaque, un arrêt cardiaque ou même la mort, ce dont ils avaient besoin, c'était de Sa présence, Son nom, Sa personne, Son toucher. Et rien n'a changé. Il est toujours le même, tout ce dont vous aurez jamais besoin, c'est de Lui.

L'OBJECTIF DE LA PRÉÉMINENCE

              Nous avons étudié la doctrine de la prééminence de Christ et nous en arrivons maintenant aux chapitres 3 et 4 que nous appelons, le résultat de la prééminence de Christ. Il nous faut comprendre le sens de cette puissante vérité dans notre vie. Christ ne veut pas être prééminent en nous pour nous rendre merveilleux, grand ou connu, ou pour nous rendre heureux. Nous serons heureux s'Il est prééminent mais ce n'est pas l'objectif. Il veut être prééminent dans notre vie afin que Sa vie puisse nous submerger et couler à travers nous. Ainsi Il pourra accomplir Son objectif sur la terre. Ce n'est pas pour notre confort, notre expérience ou notre joie. Bien que nous puissions en profiter, c'est avant tout pour Sa propre satisfaction et pour Sa réputation sur la terre. Nous appelons les chapitres 3 et 4, le côté pratique de la prééminence de Christ. Nous verrons dans cette leçon la première partie du chapitre 3, mais avant cela, laissez-moi vous donner la transition des chapitres 1 et 2 aux chapitres 3 et 4 et vous dire pourquoi nous appelons cela, le résultat de la prééminence de Christ.
            Certaines personnes ne comprennent pas la façon dont le Nouveau Testament dévoile la vérité sur le coté pratique. Ils pensent que la pratique est l'opposée de la doctrine. Ils disent: « Très bien, cela suffit avec la doctrine, passons à la pratique. » C'est comme s'ils disaient que la partie doctrinale n'était pas pratique. Parfois la doctrine n'est pas seulement considérée comme n'étant pas pratique mais même comme son « ennemie. » Ils disent: « Bon, nous avons vu la doctrine, mettons maintenant cela de côté et attelons-nous au vrai problème. » D'autres disent: « Ok, nous sommes « montés dans les cieux », nous avons vu ces grandes vérités au sujet de Dieu, retournons maintenant sur la terre où les vrais gens vivent, devenons pratiques. Nous ne pouvons pas toujours vivre dans les nuages, cela fait du bien de parler des lieux célestes, il est bon de parler d'une vie qui est cachée en Dieu, mais il est temps de devenir pratique. »
                 Par conséquent ils utilisent des expressions du genre: « mettez des pieds à votre foi », « entourez votre christianisme de cuir », « descendez là où la gomme touche la route. » J'ai lu un commentaire au sujet de Matthieu 17, qui nous parle de la transfiguration, et où le visage du Seigneur Jésus a resplendi comme le soleil. Pierre était tellement excité qu'il a dit « construisons des tentes et restons vivre ici. » Dès que Jésus descendit de la montagne, un homme vint vers lui, tomba sur sa face, et dit: « Seigneur, aie pitié de mon fils qui est lunatique. » Le commentateur a dit: « Nous ne pouvons pas toujours vivre sur la montagne, nous devons parfois descendre de la montagne pour vivre là où vivent les lunatiques. » C'était sa façon de dire, soyons pratiques. Certains disent: « Il est bien d'être sur la montagne, c'est beau d'étudier toute cette théologie au sujet de la prééminence de Christ dans la création, la rédemption, dans l'Église, dans l'éducation, la sagesse et ainsi de suite, maintenant descendons sur terre. » Que pensez-vous de tout cela? Les chrétiens nous avertissent de ne pas être trop doctrinal, de ne pas marcher avec la tête dans les nuages, parce qu'ils pensent que cela n'est pas pratique et trop détaché. Ils disent: « revenez à la réalité, vous risquez de devenir trop mystiques. »


LA PRATIQUE DÉCOULE DE LA DOCTRINE

                 Prenons les versets 3:1-4: « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » Lorsque l'on considère ces quatre versets, est-ce qu'il vous semble que Paul dit: « Bon, vous avez eu assez de doctrine, mettons la de côté, et occupons nous maintenant des affaires de cette vie. » Pas du tout. Vous voyez, l'apôtre n'est pas en train de mettre les doctrines de côté. Pas un seul instant. Il veut vous montrer que votre ascension avec Christ dans les cieux, c'est la partie doctrinale, et il dit ensuite que la pratique c'est de ne pas redescendre. Il dit: « Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » Il ne dit pas: « Laissons cela de côté, redescendons et devenons pratiques. » Il commence une des parties les plus pratiques du Nouveau Testament avec les mots: « Affectionnez-vous aux choses d'en haut, là où est Christ. » Vous n'avez jamais besoin de redescendre parmi les lunatiques pour être pratiques.
               Voilà comment Dieu fait pour que cela devienne pratique. Il élève Sa vie là où vous êtes. Il ne vous redescend pas pour avoir la vie, Il élève Sa vie là où vous êtes. Dieu nous enseigne que nous sommes en Christ et que c'est cette union avec Christ qui nous permet de traverser la journée. Il ne s'agit pas de la mettre de côté, car elle est précisément tout ce qui vous est nécessaire pour l'usine, le magasin, la salle de classe, le bureau, pour votre travail, et pour votre vie. Une doctrine est la chose la plus pratique sur la terre, et nous aurons des problèmes si nous laissons de côté les chapitres 1 et 2 pour devenir pratiques. Nous avons besoin des chapitres 1 et 2, sinon nous ne serons jamais pratiques. Vous n'avez pas besoin de descendre, c'est la Vie qui monte et qui vous rencontre là où vous êtes, dans votre union. C'est pourquoi, ne pensez pas que nous en ayons fini avec les chapitres 1 et 2 et la doctrine de la prééminence de Christ. Ne tenez pas ce raisonnement, en disant: « Soyons pratiques maintenant pour savoir comment nous comporter dans la société, comment vivre les uns avec les autres dans notre famille et ainsi de suite. » Pour vous montrer de quelle manière les chapitres 3 et 4, le résultat de la prééminence de Christ, sont liés aux chapitres 1 et 2, laissez-moi vous expliquer comment nous allons approcher ces deux chapitres, ce qui se résume sous deux aspects.

LE FRUIT DE LA PRÉÉMINENCE

                 Premièrement les chapitres 3 et 4 sont le fruit des chapitres 1 et 2, c'est pour cela que nous les appelons le résultat de la prééminence de Christ. Dans les deux premiers chapitres, Dieu vous a demandé instamment de faire de Christ le centre de votre vie, de faire qu'Il soit prééminent, pas seulement de Lui donner une place mais toute la place. Pendant 52 versets, Dieu a dit: « Laissez Christ prendre tout le contrôle de votre vie. Laissez Christ être central dans votre vie. »
              Maintenant dans les chapitres 3 et 4, nous verrons cinq caractéristiques, cinq conséquences de la prééminence de Christ, cinq choses qui seront vraies dans mon coeur si Christ est prééminent. Nous verrons des attitudes qui sont liées avec mon propre coeur, avec mes frères et soeurs en Christ, avec ceux que nous côtoyons dans la société, avec toute la terre. Comment Dieu présente-t-Il ces différentes caractéristiques? Il les présente comme le fruit de notre union avec Christ, comme le résultat de la prééminence de Christ. En d'autres termes, c'est ce qui sera vrai dans ma vie, si j'ai vraiment compris les chapitres 1 et 2, si ce n'était pas seulement une étude biblique mais que Dieu l'a imprimée dans mon coeur. La réponse est dans les chapitres 3 et 4. Voilà ce qu'il y aura dans votre vie, toutes les choses pratiques des chapitres 3 et 4.
                   Il est déraisonnable de penser que l'on peut être pratique dans la vie chrétienne si Christ n'est pas central dans notre vie. Vous pouvez oublier cela, ce n'est pas possible. Et c'est pourquoi vous avez besoin des chapitres 1 et 2. Vous « n'aurez » jamais les chapitres 3 et 4, si vous « n'avez » pas les chapitres 1 et 2. Il est clair que j'ai besoin d'être pratique, cela ne fait aucun doute, mais j'ai d'abord besoin de Christ. C'est Lui qui vient en premier. S'Il est vraiment prééminent, alors je peux vous dire que je serai vraiment pratique, et vous aussi.

LE TEST DE LA PRÉÉMINENCE

                  Deuxièmement les chapitres 3 et 4 ne sont pas seulement le fruit des chapitres 1 et 2, mais ils sont aussi le test des chapitres 1 et 2. Les cinq caractéristiques que nous verrons sont le test, l'évidence et la preuve que Christ est prééminent dans ma vie. Nous avons déjà énoncé cette vérité, mais la voici à nouveau. Dieu vous aime trop pour vous laisser vivre dans l'irréalité. Il ne veut pas que vous vous demandiez: « Christ est-Il prééminent dans ma vie? » Il ne veut pas que vous vous posiez des questions à ce sujet. Il ne veut pas que vous supposiez à tort que Christ est prééminent dans votre vie. Il veut que vous le sachiez.
                   Lorsque vous étiez à l'école, comment les professeurs s'assuraient-ils que vous aviez acquis les connaissances? Ils vous faisaient passer un test, un examen, un quiz. Vous preniez le quiz et vous le remplissiez. Et si vous ratiez le quiz, vous retourniez étudier. Et c'est ainsi que vous pouviez réussir le quiz. Eh bien, c'est ce que Dieu fait dans les chapitres 3 et 4. Ces chapitres sont un quiz, un test, un examen. Vous prenez par exemple la caractéristique numéro 1 et ensuite vous regardez si elle est présente dans votre vie. Vous pouvez réussir ou rater. Vous prenez ensuite la caractéristique numéro 2 et vous regardez si elle est présente dans votre vie. Vous pouvez réussir ou rater. Si elle n'est pas présente, Dieu ne dira pas: « Allez, travaille davantage, travaille plus dur, fais la apparaître dans ta vie, fais un effort pour changer. » Il ne dit pas du tout cela.
                 Il donne ces caractéristiques comme des tests, pour que vous sachiez si Christ est central dans votre vie. Et s'Il ne l'est pas, alors vous retournez aux chapitres 1 et 2. Vous n'essayez pas de faire apparaître les chapitres 3 et 4 dans votre vie, mais vous retournez aux chapitres 1 et 2 pour que Christ puisse être Tout. Les chapitres 3 et 4 ne sont qu'un miroir. Il vous dit: « Si votre visage est sale, alors ne le lavez pas tout seul devant le miroir, mais retournez prendre de l'eau claire. » Vous devez retourner prendre ce qui vous nettoie. Ainsi les chapitres 3 et 4 sont en même temps le test et le fruit de la prééminence du Seigneur Jésus.
                 Voyons maintenant la première conséquence de la prééminence de Christ, le premier fruit de la vie de résurrection. Si Christ est vraiment central, quelle en sera la première évidence dans ma vie? Lisons d'abord le texte, j'énoncerai ensuite le principe et j'essayerai de vous l'expliquer, de vous l'illustrer, de l'appliquer et enfin de le dire avec de simples mots. Les versets 3:1-9 nous donnent la première caractéristique. Comme nous avons déjà vu les versets 1 à 4, commençons au verset 3:5: « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'immoralité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres.»

CHRIST EST RÉVÉLÉ EN NOUS

                    Le premier résultat de la prééminence de Christ se trouve dans le verset 3:4. La première évidence est que Christ, notre vie, est révélée en nous, et que nous serons révélés avec Lui dans la gloire. Ce n'est pas une vérité future, c'est une vérité présente. Laissez-moi vous le dire d'une autre façon. Nous sommes en train de devenir ce que nous sommes. La première évidence est la liberté par rapport à la chair. Regardez bien les versets 3:5-8. Vous avez remarqué qu'il mentionne une liste de péchés, l'immoralité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, la cupidité, la colère, l'animosité, la méchanceté, la calomnie, les paroles déshonnêtes, le mensonge, le vieil homme et ses oeuvres mauvaises. Regardez où il commence. Le premier endroit où la prééminence de Christ se manifeste est dans notre chair, dans notre coeur, dans notre vie morale, dans notre nature corrompue. En d'autres termes, si Christ est prééminent dans ma vie, j'aurai la victoire sur le péché. Si Christ est prééminent dans votre vie, vous aurez la victoire sur le péché.
                La liste de péchés que Paul donne ici n'est qu'une illustration, elle n'est pas complète. Il parle de la chair et la chair c'est davantage que cette liste de onze péchés. Ce n'est que son illustration. On peut s'étonner que les quatre premiers péchés qu'il mentionne soient liés à l'impureté et l'immoralité. Je suis persuadé que les chrétiens n'entendent pas assez parler de cela, et que les enseignants n'enseignent pas assez sur ce sujet. Il semble que ce soit un grand saut, n'est-ce pas, de passer de la prééminence de Christ à l'immoralité et aux abus liés à la sexualité et au corps. On voit bien ici combien Dieu est pratique! Le chrétien le plus fort à besoin d'être averti au sujet du plus mauvais des péchés. En avançant, vous verrez cela dans votre coeur et dans votre vie.
                  L'autre jour nous avions un petit temps de méditation, et nous avons été surpris de voir Dieu faire la même chose dans l'épître aux Thessaloniciens. Les Thessaloniciens avaient vraiment peu de problèmes par rapport aux autres églises, ils étaient réellement des chrétiens formidables. Mais lorsque Paul écrit aux Thessaloniciens, il dit au chapitre 4: « Vous savez comment vous conduire et plaire à Dieu », quel beau compliment, n'est-ce pas? Mais juste après, il ajoute: « Abstenez-vous de l'immoralité sexuelle. » Waouh! Quel changement! « Vous savez comment plaire à Dieu, eh bien ne tombez pas dans l'impureté sexuelle. » Vous pensez peut-être n'avoir pas besoin de cet avertissement. Eh bien, j'en ai besoin et vous aussi en avez besoin. Aucun d'entre nous n'aura jamais dépassé le stade où il ne pourra plus commettre le péché le plus dégradant et le plus abject. A tout moment dans notre vie, lorsque nous ne regardons pas au Seigneur, nous sommes capables de commettre n'importe quel péché que pourrait commettre une personne non sauvée, aussi déchue soit elle. Si l'un d'entre nous pense être arrivé au-delà de cela, alors nous ferions mieux de retourner étudier notre Bible.
                  C'est si facile de dire nonchalamment: « J'ai la victoire sur le péché. » Regardez à nouveau la liste: l'immoralité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, la cupidité, la colère, l'animosité, la méchanceté, la calomnie, les paroles déshonnêtes, le mensonge, le vieil homme et ses oeuvres mauvaises. La première évidence de la prééminence de Christ est d'être libérée de ces choses. Parfois vous vous demandez si vous avez déjà atteint le critère de base dans votre union avec Christ. Je n'ai jamais été bon à l'école, je n'ai jamais été un bon étudiant, j'étais plutôt sous la moyenne. Une des choses qui me décourageait plus que les autres, était la première question d'un test. Je détestais les tests où je ne pouvais même pas répondre à la première question. Cela me décourageait complètement et cela donnait vraiment le ton pour le reste du test. Parfois je n'arrivais même pas à comprendre la question, et cela me frustrait pour le reste de l'examen. Dans le chapitre 3 nous trouvons la première question du test. Si Christ est prééminent dans votre vie, alors le premier endroit où cela se verra sera dans votre vie morale, si vous avez la victoire sur les oeuvres de la chair.
                   Lorsque vous lisez les chapitres 3 et 4, il se peut que vous soyez quelque peu dubitatif, parce qu'il semble que Dieu dise: « Arrête de pécher, arrête de faire toutes ces choses et commence à vivre une vie sainte. » En parcourant ces versets, vous voyez partout, « vous, vous, vous. » Le plus souvent c'est implicite mais c'est là, « vous, vous, vous. » Cela ressemble vraiment à du légalisme.




• Verset 3:5: « Vous, faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'immoralité...
• Verset 3:8: « Vous, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté..» 
• Verset 3:9: « Vous vous êtes dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres. » 
• Verset 3:10: « Vous avez revêtu l'homme nouveau... » 
• Verset 3:12: « Revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. » 
• Verset 3:13: « Supportez-vous les uns les autres. » 
• Verset 3:14: « Revêtez-vous de l'amour. » 
• Verset 3:15 « Vous, laissez la paix de Christ régner dans vos coeurs. » 
• Verset 3:16: « Vous, laissez la parole de Christ habite parmi vous abondamment. »


               Lorsque vous lisez tout cela, il peut sembler que c'est votre responsabilité d'arrêter de pécher. « Enlevez le vieux Moi, revêtez-vous du nouveau Moi. Revêtez-vous de la compassion, enlevez la colère, enlevez la malice. » Avez-vous déjà essayé? Avez-vous déjà essayé d'enlever ceci et de revêtir cela? Avez-vous déjà essayé de revêtir la patience et d'enlever la colère, la cupidité et les paroles déshonnêtes? Pour nous permettre de comprendre ce que Dieu dit ici, laissez-moi isoler l'idée clé de ce passage et ensuite aller au coeur du problème. Puis j'espère que Dieu nous donnera des yeux pour voir ce que signifie d'avoir la victoire sur la chair. Ce n'est pas que de la théologie, c'est la vie. La vie est trop courte pour jouer un jeu, nous avons besoin de comprendre cela 

NOUS SOMMES MORTS AVEC CHRIST

             L'idée maîtresse qui transparaît à travers tout ce passage, se trouve au verset 2:20: « Vous êtes morts avec Christ », au verset 3:3: « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu », et au verset 3:5: « Par conséquent, (puisque vous êtes morts) considérez les membres qui sont sur la terre comme morts. » Vous êtes morts, vous êtes morts, considérez-vous comme morts. Tout l'enseignement tourne autour de ce que Dieu veut dire, lorsqu'Il dit que vous êtes morts. Si vous ne comprenez pas cela, vous ne comprendrez jamais ce que veut dire d'avoir la victoire sur le péché. Nous avons donc besoin de prendre un peu de temps sur ce sujet.
             J'avais l'habitude de lire des versets comme ceux-là, et je pensais: « Mais à qui pense t-il pouvoir faire croire cela? » Il peut dire autant qu'il veut que je suis mort, que je suis crucifié avec Christ, que je suis mort à mes aspirations et aux inclinaisons de mon coeur, mais ce n'est tout simplement pas vrai. Vous l'êtes peut-être, mais moi je ne le suis pas. Je suis vivant à mon ancienne nature pécheresse. En réalité, j'étais plus mort à tout cela avant d'être sauvé, parce qu'à cette époque, au moins j'étais aveugle, j'étais ignorant. Maintenant que je suis sauvé, je suis davantage vivant à mon ancienne nature pécheresse. J'y suis plus sensible que je ne l'ai jamais été. Avant d'être sauvé, je n'étais même pas dérangé par certaines choses. Maintenant que je suis sauvé, j'y suis davantage sensible, mais Paul dit, non tu es mort. Mais moi je dis: « Attends un instant; on ne voit pas la même chose, je ne le comprends pas de cette façon. Toi tu dis que je suis mort au péché, mais alors pourquoi est-ce que je me bats avec cela? Pourquoi dois-je y faire face chaque jour? Pourquoi est-ce que je le sens? Pourquoi me submerge-t-il? » J'ai joué à un jeu pendant des années, et c'est pour cela que je vous mets en garde. J'ai joué le jeu de la simulation. Je prétendais ne pas avoir les mêmes envies que tous les autres. Je prétendais ne pas éprouver de plaisir à regarder des « images sales », à écouter des « histoires croustillantes. » Je prétendais que je n'étais pas fier et centré sur moi, et que cela ne me faisait pas plaisir quand quelqu'un m'encensait. Je pensais en moi-même: « Les autres personnes aiment le péché, mais pas moi car je suis mort. » C'est à ce jeu que je jouais.
             Vous voyez, je ne souhaitais que la sainteté dans ma vie, je ne souhaitais que plaire à Dieu. Les autres chrétiens étaient tentés de perdre leur sang froid, mais pas moi. Parce que moi, j'étais mort. Ces choses ne me touchaient pas, je n'étais jamais tenté de dénigrer quelqu'un ou de le calomnier. J'espère que vous avez compris que j'étais ironique. Parce que tout cela n'était pas vrai. En réalité cela faisait partie des tourments du début de ma vie chrétienne, parce que je pensais que tous les autres étaient morts au péché et que j'étais le chrétien le plus sale au monde. Je n'arrivais pas à atteindre cette place où je ne serais plus tracassé par la tentation et le péché. Et toutes ces choses comme « être crucifié avec Christ », « mort à la chair » et « mort au péché » n'étaient pas vraies dans ma vie. Et parce qu'il y avait toutes ces choses mauvaises, horribles et répugnantes dans mon coeur et que la Bible disait que j'étais mort à tout cela, j'ai commencé à jouer à un petit jeu qui s'appelle simuler. Je simulais, j'étais misérable, parce que je ne comprenais pas ce que Dieu voulait dire en disant que je suis mort au péché. Je me disais: « Hé bien, si tout cela est mort, qu'est-ce que ce doit être quand c'est vivant. » Comme cela est le premier test de la prééminence de Christ, nous avons besoin de savoir ce que signifie « être mort au péché et à la chair. »

LA MORT AU PÉCHÉ N'EST PAS LE PERFECTIONNISME

               Voilà ce que Dieu veut dire par le verset 3:3: « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » Que signifie « être mort? » Souvent lorsque j'enseigne, j'explique d'abord ce qu'une vérité ne veut pas dire avant de voir ce qu'elle signifie. Par conséquent pour que vous puissiez voir ce que signifie « être mort », laissez-moi vous montrer ce que cela ne signifie pas.
                Premièrement cela ne veut pas dire ne plus avoir d'ancienne nature pécheresse, ce serait bien. Cela ne signifie pas être parfait, ne plus avoir de pensés mauvaises, d'inclinaisons au mal, ou de passions. Ce serait merveilleux, n'est-ce pas, si c'était vrai. Plus aucun désir de pécher contre Dieu, une abolition totale du péché, une annihilation des désirs de la chair et une parfaite éradication de l'ancienne nature pécheresse mais à la place, une perfection sans péché. Vous n'avez pas besoin d'être un étudiant de la Bible, vous n'avez pas besoin d'être diplômé d'une école biblique, pour savoir qu'il n'y a pas de perfection de ce côté des cieux. Je serais content de pouvoir dire le contraire, mais ce n'est pas vrai. Si vous trouvez la personne la plus spirituelle sur terre, et celle qui comprend le mieux ce que veut dire être mort, eh bien elle sera encore tourmentée par la présence du péché dans sa vie.
               Avez-vous suivi les événements politiques qui ont eu lieu aux Philippines(1) ces derniers mois? Alors que ces événements se déroulaient, j'y ai trouvé une belle illustration de cette vérité d'être mort à la vieille nature. Vous vous rappelez que Marcos était le président des Philippines. Il prétendait être l'ami, le leader du peuple mais en fait il les volait et était leur ennemi, il oppressait tous les gens. Sa domination a finalement été brisée. Il fut destitué, et il a dû abandonner son trône, puis un autre président a été élu. Voici le point que je veux souligner. La domination de Marcos fut brisée, mais Marcos est encore en vie. Il a encore de la puissance, il a encore de l'influence, et je pense que si les circonstances changeaient, il pourrait à nouveau se relancer.
                Je pense que c'est une bonne image. Il y a une différence entre la domination du péché qui est brisée, et le péché qui est détruit. Le péché sera détruit un jour. Quoi que veuille dire le mot « mort », cela ne signifie pas ici la perfection dans cette vie. Je n'ai jamais compris comment des hommes et des femmes intelligents pouvaient croire dans ce qui est appelé « le perfectionnisme. » Il n'y en a plus beaucoup de nos jours, mais il fut un temps où des groupes pensaient que l'on pouvait être parfait dans cette vie. Soit ils se trompaient eux-mêmes soit ils mentaient. Mais je ne veux pas que vous tombiez dans l'autre extrême. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de perfection possible dans cette vie qu'il faut se contenter de l'imperfection. En tout cas, « être mort » ne signifie pas être parfait.


LA MORT AU PÉCHÉ NE SE LIMITE PAS AUX ACTES EXTÉRIEURS.

              Deuxièmement, être mort ne signifie pas la suppression des actes extérieurs du péché. Imaginons que je sois capable de retenir mon poing et de ne pas frapper une personne qui vient d'insulter mon épouse. Quelqu'un pourrait dire: « Waouh, lui il a vraiment la victoire, il ne lui a pas cassé la figure. » Mais je peux quand même encore avoir de la haine dans mon coeur. Ce n'est pas parce que je ne l'ai pas frappé que cela veut dire que j'ai la victoire. Même si je ne le manifeste pas extérieurement, je peux quand même encore avoir un problème dans mon coeur. Le Seigneur Jésus en parle, il dit que l'on peut commettre l'adultère dans son coeur, même si l'on n'est pas passé à l'acte. Ce n'est pas parce que quelqu'un ne jure pas, ne boit pas, ne vole pas, ne tue pas qu'il a compris ce que veut dire être mort.
               Les actes extérieurs ne représentent pas du tout un gage de victoire. Vous pouvez nettoyer l'extérieur du bol et avoir encore beaucoup de poison à l'intérieur. Certains actes extérieurs meurent d'eux-mêmes. Imaginons pas exemple que j'ai une grippe, et que j'en ai tous les symptômes, une grande fièvre, mal au ventre. Je peux vous dire franchement que je ne serai pas dans de bonnes conditions pour pécher. Si quelqu'un m'apportait le péché juste devant moi, je lui dirais: « Pas aujourd'hui, je n'en veux pas. » Cela ne veut pas dire que j'ai la victoire, je suis simplement malade. Lorsque vous vomissez et que vous êtes malades, vous n'avez pas envie de pécher. Lorsque j'ai des crampes à l'estomac, vous ne pouvez pas me faire tomber dans la gloutonnerie. Vous pourrez peut-être m'avoir une autre fois, mais pas quand j'ai des crampes. Cela ne veut pas dire que j'ai la victoire sur la gloutonnerie. Ce n'est pas parce que je ne suis pas d'humeur à suivre les passions de ma chair, que je suis victorieux sur elles. J'espère qu'en avançant en âge, cela me permettra d'arrêter de commettre beaucoup de péchés, juste parce que je n'en aurai plus l'énergie. Je n'aurai plus le désir de commettre certains péchés. Mais cela ne veut pas dire que j'ai la victoire. Donc ce n'est pas parce qu'il n'y a plus de péchés « visibles de l'extérieur », que je suis mort au péché. Parce que vous pouvez mettre fin aux choses extérieures mais être quand même bouillants à l'intérieur.

LA MORT AU PÊCHÉ N'EST PAS L’ASCÉTISME

                Troisièmement la mort au péché n'est pas l'ascétisme. Être mort au péché, ce n'est pas vaincre mes passions, mes désirs et mes péchés par ma propre volonté. Certaines personnes pensent avoir une forte volonté et pouvoir contenir les impulsions de leur chair, et arrêter de pécher. Elles pensent que si elles soumettent leur corps à des punitions et des privations, si elles partent en pèlerinage, si elle se renient elles-mêmes, si elles jeûnent beaucoup, si elles se lèvent tôt le matin, si elles passent tout leur temps libre dans la prière et l'étude de la Bible, alors elles seront mortes au péché et vivantes pour Dieu dans toutes leurs oeuvres. Mais ce n'est que de la superstition religieuse, ce n'est pas cela être mort. Toute cette idée qu'en répandant assez de mon sang, je serai saint, est entièrement fausse. En fait, c'est à travers Son sang répandu que je pourrai être saint, pas par le mien. C'est à travers toutes Ses oeuvres à Lui. L'ascétisme est au mieux un peu d'émondage, vous pourrez peut-être couper quelques branches mais vous n'arriverez jamais à la racine du mal à travers les oeuvres.


NOTRE MORT AVEC CHRIST EST UN FAIT
            
               Pourtant Dieu dit que nous sommes morts. Que veut-Il dire par là? Cela ne veut pas dire que nous sommes parfaits, que nous ne faisons plus certaines actions extérieures, que nous sommes ascétiques, c'est-à-dire que nous mettons la chair « à mort », que nous choisissons de mourir, que nous arrêtons de boire et de fumer, que nous arrêtons de regarder des images impures. Non, être mort, ce n'est pas cela. « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » Mort avec Jésus, mort au péché, mort à l'égard des oeuvres de la chair, cela se réfère à ce que je suis aux yeux de Dieu. Cela fait référence à la manière dont Dieu regarde aux faits. Cela n'a rien à voir avec mon appropriation de ces faits. Cela n'a rien à voir avec le fait que je jouisse de ces faits, que je les réalise, que j'en fasse l'expérience. Il s'agit juste de Dieu qui regarde aux faits et qui dit « il est mort. »
             C'est un fait. Les faits sont simples. Lorsque Jésus est mort, je suis mort. Lorsque Jésus a été enseveli, j'ai été enseveli. Lorsque Jésus est ressuscité, je suis aussi ressuscité. Lorsque Jésus est monté dans les lieux célestes, je suis monté avec Lui à la droite de Dieu le Père. Lorsque le Seigneur Jésus s'est assis, je me suis assis avec Lui, et la Bible dit que je reviendrai avec Lui. Il est maintenant assis pour toujours au-dessus de toutes puissances et principautés et je suis assis avec Lui. Je remercie le Seigneur pour tous les livres qu'Il m'a donnés, un de mes auteurs favoris est Friedrich Wilhelm Krummacher, il est allemand. J'ai un de ses messages appelé « le challenge du Croyant » où il montre que lorsque Christ est mort, je suis mort, lorsqu'il est ressuscité je suis ressuscité, et qu'en fait tout ce que Dieu a, je l'ai. Je n'ai pas des mots aussi beaux et forts que lui, alors laissez-moi vous citer une partie de ce message.
               « Le ressuscité c'est nous? Qui? Nous? Oui, oui, nous les pauvres pécheurs! Il n'y a pas un seul rayon de lumière que l'on peut voir en Lui, pas une seule vertu qui brille autour de Lui et qui ne soit pas aussi à nous. Regarde, Il est là-bas et se tient debout comme un jeune champion au-dessus de la tombe ouverte, et par conséquent nous aussi, nous sommes debout devant Dieu. Ce n'est pas que nous serons un jour debout devant Lui, nous le sommes maintenant. Il a souffert, nous aussi. Il n'y a rien de condamnable en Lui, il n'y a plus rien de condamnable en nous non plus. Il est une image de sainteté, de pureté et de beauté, nous ne le sommes pas moins. Il est revêtu de l'obéissance et de la lumière, la même lumière et la même obéissance nous ornent également. Il ose s‘aventurer, revêtu de lin pur, devant les yeux de l'Eternel, sans crainte que la moindre poussière puisse être trouvée sur Lui - nous l'osons aussi. Il est la justice de Dieu même, nous aussi, car Sa justice nous a été donnée. Voilà ce que j'affirme, Dieu ne peut plus jamais être mécontent de moi sans être en conflit avec Lui-même. » Pensez à cela, « Dieu ne peut plus jamais être mécontent de moi sans être en conflit avec Lui-même. »
            Pour illustrer cette vérité biblique, les théologiens ont inventé des mots pour la rendre simple. Certains utilisent les expressions « notre rang et notre état. » Notre rang est ce qui est vrai, ce que nous sommes en réalité, notre rang devant Dieu dans les cieux, comment Dieu nous voit, comment Christ nous voit. Aux yeux de Christ, nous sommes parfaits, et nous partageons tous les mérites et les perfections de Christ. Notre rang est parfait, notre rang est merveilleux. Et selon notre rang, nous sommes morts au péché, nous sommes morts. Mais vous direz peut-être « waouh, mon état n'est pas comme mon rang. Mon état est bien plus bas que mon rang. » Par conséquent nous pouvons dire: « Si je suis ainsi devant Dieu, alors je ne suis pas encore ce que je suis réellement.» D'autres appellent cela « notre position et notre condition », mais c'est la même vérité.
                Notre positon est une chose, nous sommes en Christ dans les lieux célestes, nous sommes morts, nous sommes avec Lui, nous sommes saints, nous sommes purs, tous les mérites de Christ sont à nous, nous sommes élus. Tous ce qui est vrai de Lui est vrai de nous parce que nous sommes en Christ. C'est notre position. Mais notre condition est moins reluisante, c'est une autre histoire. Notre condition c'est que nous sommes souvent défaits, battus et blessés et ainsi de suite. Nous crions avec Job 31:1: « J'avais fait un pacte avec mes yeux, Et je n'aurais pas arrêté mes regards sur une vierge. » Nous disons avec David au Psaume 19:14: « Préserve ton serviteur des péchés présomptueux! Ne les laisse pas régner sur moi. » Avec Paul en Romains 7:24: « Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort? » Notre position est merveilleuse, mais notre condition n'est certainement pas comme notre position. Si seulement notre condition pouvait être comme notre position, si seulement notre état pouvait être comme notre rang. Un autre théologien parle « des faits et de notre expérience. » C'est la même vérité. Qu'est-ce que les faits? Les faits sont là haut! Les faits, c'est qui je suis EN CHRIST; en Christ je suis parfait, je suis mort au péché, tout ce qui est à Lui est à moi, je suis en Christ, et tout cela, ce sont des faits.
                 Quelles sont les expériences? Je combats contre le péché, je suis rempli de mauvais désirs, je pèche et ainsi de suite. Frères et soeurs en Christ, c'est la douleur qui est dans le coeur de tout vrai chrétien qui a faim de Dieu et qui expérimente que son état, sa condition, sont tellement en-dessous des faits, tellement en-dessous de son standard, tellement en-dessous de sa position. Voilà le contexte pour nous amener à l'image principale. Laissez-moi vous la reformuler.


NOUS SOMMES EN TRAIN DE DEVENIR CE QUE NOUS SOMMES

                Le premier résultat de la prééminence de Christ est que Christ, notre vie, est révélée et nous sommes révélés avec Lui dans la gloire. Et voici la seconde partie, nous sommes en train de devenir ce que nous sommes. Qu'est-ce que cela veut dire? Je vais l'illustrer à partir d'un titre de Dieu que l'on trouve dans l'Ancien Testament, en Exode 3 lorsque Dieu apparaît à Moïse, dans le buisson ardent. Moïse était un peu nerveux par rapport à sa mission, il pensait que le peuple n'allait pas croire que Dieu l'envoyait, et qu'il avait réellement rencontré Dieu. Moïse a donc dit à Dieu: « Ils vont me demander quel est ton nom, que leur répondrai-je? » Vous rappelez-vous ce que Dieu a dit? Dieu a répondu à Moïse: « Je suis celui qui suis. » Je suis persuadé qu'il y a une infinie grandeur dans ce titre « Je suis celui qui suis. »
                 Dans le contexte des Colossiens, laissez-moi vous dire au moins une des choses que cela signifie. Vous voyez, Dieu n'est pas un homme. Dieu n'a pas un rang et un état. Dieu n'a pas une position et une condition. Il n'y a pas d'expériences et de faits avec Dieu. Il y en a avec les hommes. Beaucoup de choses dans ce livre ont été écrites au sujet de Dieu. Et Dieu est tout ce qui a été écrit à son sujet. Il y a beaucoup de choses qui ont été écrites à votre sujet dans ce livre, et il se peut que vous ne soyez pas tout ce qui y a été écrit à votre sujet. Nous lisons que Dieu est vérité, Dieu est amour, Dieu est juste, Dieu ne change pas, Dieu est immuable, Dieu est omniscient, Dieu est omniprésent, Dieu est tout puissant. Et Dieu est tout ce qui est écrit à Son sujet. Par conséquent, Il peut dire « Je suis celui qui suis. Je suis tout ce qui est écrit à Mon sujet. » Le chrétien, lui, doit dire: « Je ne suis pas celui que je suis. J'aimerais bien être celui que je suis. Mais je ne suis pas celui que je suis. Ma vie sur terre ne correspond pas à ma vie dans les cieux. A mes yeux et aux yeux des hommes, ma vie n'est pas la même que celle qu'elle est aux yeux de Dieu. » Mais pourtant elle est là-haut, elle est réelle, et c'est ce que vous êtes vraiment. Et maintenant vous êtes en train de devenir ce que vous êtes.
                Est-ce que vous me suivez? Vous n'êtes pas encore qui vous êtes, je ne suis pas encore qui je suis, mais je suis en train de devenir qui je suis, et vous êtes en train de devenir aussi qui vous êtes. Je peux vous dire que ce sera un grand jour de gloire lorsque nous parviendrons à ce que nous sommes. Ce sera un grand jour de gloire lorsque nous deviendrons ce que Dieu a fait de nous en Christ Jésus. C'est le premier résultat de la prééminence de Christ, ceux qui ont vraiment Christ central dans leur vie, sont en train de devenir ce qu'ils sont. Et le premier endroit où cela va se manifester est dans la vie morale. Vous voyez, Dieu est tout ce qui est écrit à Son sujet. Mais nous ne sommes pas encore tout ce qui est écrit à notre sujet. Oh, si nous pouvions être tout ce qui est écrit à notre sujet. C'est la gloire du chrétien que de pouvoir dire: « Je suis qui je suis. » Oh, si Dieu faisait cela pour nous, si seulement nous pouvions trouver le secret que Dieu veut nous donner ici, pour que nous puissions dire: « Je suis qui je suis, je suis comme Dieu m'a fait. » Pour souligner cela encore davantage, laissez-moi vous donner trois choses pour dire la même chose. Comment puis-je devenir qui je suis? Comment puis-je jouir de la victoire? Comment puis-je être délivré de la chair? Laissez-moi vous dire la même chose de trois manières différentes.


ÊTRE REMPLI AVANT DE SE VIDER

            Premièrement par la vie de Dieu, par le Saint-Esprit, je suis qui je suis. Au verset 3:5 il est écrit: « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre. » Certains peuvent se dire: « Mais on a déjà essayé de mettre nos membres à mort et cela ne marche pas. » Voilà l'autre facette de la vérité, Romains 8:14: « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit (avec un E majuscule, c'est le Saint-Esprit) vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. » Vous ne pouvez pas par vous-mêmes mettre à mort les actions de votre corps, c'est par l'Esprit que vous pouvez le faire. Je me souviens qu'on m'a enseigné que pour être rempli par l'Esprit, j'avais besoin de venir vide vers Dieu. Il fallait que je me vide avant d'être rempli. Je peux vous dire qu'essayer de me vider a vraiment été un esclavage pour moi. Avez-vous déjà essayé de vous vider? Il n'est pas possible de venir vide vers Dieu. Ne lisez pas Galates 5:16 de travers.
                 Galates 5:16 dit: « Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. » N'est-ce pas incroyable? Mais voilà comment la majeure partie des gens le lisent: « Arrêtez d'accomplir les désirs de la chair et vous commencerez à marcher selon l'Esprit. » Ce n'est pas ce qu'il dit, c'est le contraire, c'est l'inverse. Certaines personnes essayent d'arrêter de pécher, pour être de meilleurs chrétiens. Ils disent: « Arrêtons de pécher et ensuite nous pourrons marcher selon l'Esprit. » Mais Paul ne dit pas cela. Il dit: « Marchez selon l'Esprit, et ensuite vous arrêterez de pécher. » Il n'y a pas d'autre moyen d'arrêter de pécher, vous ne vous videz pas vous-mêmes pour pouvoir être remplis. Vous vous remplissez pour pouvoir être vides. C'est ainsi que vous vous videz. Le Saint-Esprit vient remplir votre vie, alors toutes les autres saletés et déchets sortent. C'est le principe de remplacement, le principe des vases communiquant, tout cela s'enlève lorsque vous êtes remplis. Je n'ai donc pas d'abord besoin de me vider, j'ai besoin de comprendre que par l'Esprit « je suis qui je suis. »


PAR LA GRÂCE DE DIEU, JE SUIS CE QUE JE SUIS

           Deuxièmement, une autre façon de le dire, c'est comme Paul l'écrit en 1 Corinthiens 15:10: « Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis. » Il s'agit de la même chose. Paul a compris tout ce qu'il était en Christ. Il a compris que par la grâce, il peut maintenant être ce qu'il est. Par la grâce, Paul connaissait le secret de la résurrection, et le secret est toujours « devenir ce qu'on est. » Il ne s'agit pas de ce que vous faites, il s'agit de ce que vous êtes. Dieu a toujours Ses yeux sur « l'être », pas sur « le faire. » Il s'agit de ce que vous êtes en Christ. C'est pour cela qu'à travers tous ses écrits, vous voyez l'apôtre Paul se plaçait sous la grâce de Dieu. Il n'y a pas d'autre manière de faire concorder votre état et votre rang, pour que votre condition s'aligne avec votre position. Par l'Esprit de Dieu, je suis qui je suis. Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis.


JE DEVIENS CE QUE JE SUIS PAR LA FOI

            Troisièmement, il y a une dernière façon de dire la même chose et c'est en fait cela qu'exprime Colossiens. Par la simple foi, je suis qui je suis. Le verset 3:5 dit: « Considérez les membres de votre corps comme mort. » Considérez vos membres, prenez le par la foi. Paul a vu la réalité, le verset 3:3 dit: « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » C'est un fait et Paul a osé le croire. Et c'est aussi vrai pour vous, vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Ce sont des faits. Alors saisissez-le par la foi. En Romains 6:11 il dit la même chose: « Considérez-vous comme morts au péché. » Prenez-le comme un fait. On nous dit que l'original est dans le temps de l'aoriste, et en grec ce temps est utilisé lorsque l'action est complètement terminée. Cela peut être paraphrasé dans ces mots: « Faites mourir d'un seul coup les oeuvres. » Pendant des années j'ai cru que je devais enlever la chair petit à petit. Mais Dieu dit qu'Il s'est occupé de toute la chair d'un seul coup. Si seulement nous pouvions apprendre à devenir ce que nous sommes par une simple foi. Nous nous mettons dans tant de difficultés par rapport à la chair, nous essayons toujours de la vaincre. C'est Christ qui a vaincu le monde, nous n'avons pas besoin de le vaincre.
                Nous prions de la mauvaise manière. Par exemple est-il biblique pour moi de faire cette prière: « Seigneur, aide-moi à être vrai avec mon épouse. » Est-ce une prière biblique? « Aide-moi à arrêter d'avoir de mauvaises pensées. » Est-ce une prière biblique? « Aide-moi à arrêter de jurer, d'être fainéant ou de faire ce péché ou celui-ci. » Vous voyez que nous ne pouvons pas nous faire confiance, il peut nous arriver de prier ainsi. Mais si nous nous voyions nous-mêmes en Christ, nous ne pourrions pas prier ainsi. Si vous marchez dans l'Esprit, vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. C'est cela que Paul essaie de dire. Il dit que c'est automatique, vous n'avez pas besoin de lutter pour cela. Vous n'avez pas besoin d'y travailler. Vous n'avez pas besoin de prier pour chaque petite chose dans votre vie dont Dieu s'est déjà débarrassé. A la place, par la foi, devenez ce que vous êtes. Considérez-vous simplement en Christ, saisissez le par la foi, et remerciez Dieu.
             Laissez-moi encore vous indiquer un autre passage qui va dans le même sens. Il s'agit de Romains 14:13: « Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises. » Que signifie ne pas avoir soin de la chair? Il dit: « Revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, marchez dans l'Esprit, et n'ayez pas soin de la chair. » Prenez ce que vous avez par la foi pour devenir ce que vous êtes vraiment. Voici une illustration tirée de la vie. Si vous saviez que vous n'aurez plus jamais faim, prépareriez-vous un jour un autre repas? Si vous saviez vraiment que vous n'allez plus jamais avoir faim, vous n'auriez plus besoin de faire les courses. Si vous saviez que vos chaussures n'allaient jamais s'user, vous n'auriez pas besoin de prévoir d'acheter de nouvelles chaussures. Si vous saviez que vos habits n'allaient jamais s'abîmer, vous n'auriez plus besoin de prévoir d'acheter de nouveaux habits. Si vous saviez que votre maison n'allait jamais s'abîmer, vous n'auriez plus à vous inquiéter de devoir réparer quelque chose. Si vous le savez vraiment, vous n'avez pas à prévoir ou préparer quoi que ce soit. Paul dit: « Ne faites pas de préparation pour la chair. » Qu'est-ce qu'Il dit: « Allez-vous arrêter de vous préparer à pécher! Vous vous attendez à cela, vous vous préparez pour cela. Arrêtez de vous considérer comme des pécheurs, commencez à vous reconnaître comme des saints, et à voir que vous pouvez être celui que vous êtes. »
             Si nous péchons toujours, c'est parce que nous nous attendons à pécher. Paul dit: « Arrêtez de vous attendre à pécher. Arrêtez d'avoir soin de la chair, et commencez à vous voir comme Dieu vous voit. Vous êtes morts, votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Ayez soin de l'Esprit, et vous commencerez à marcher dans les voies de Dieu. » La sainteté, la sanctification, vivre selon Dieu, dépend toujours du fait de devenir ce que vous êtes. Cela dépend toujours de ce que je devienne ce que je suis. Par l'Esprit de Dieu, je suis qui je suis, par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. Par un simple pas de foi, je suis qui je suis. Si seulement Dieu pouvait nous montrer combien c'est merveilleux. Lorsque Christ est central dans ma vie, Il m'élève pour atteindre ma position en Lui, et vivre selon ce qui est vrai de moi en Lui. Enlever le vieux Moi est basé sur le fait qu'il a déjà été enlevé en Christ Jésus. Et j'ai besoin de voir cela.

RÉVÉLÉ AVEC CHRIST

               Regardons encore le verset 3:4: « Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » Pendant des années j'ai compris cela comme une vérité pour le futur. Lorsque Christ reviendra un jour sur terre, lorsque Christ paraîtra, je paraîtrai aussi. Cela est vrai mais ce n'est pas la vérité de ce passage, il ne parle pas de cela. Il ne parle pas de Jésus qui reviendra à nouveau. C'est une vérité présente, et ce qu'il dit c'est: « Lorsque je suis qui je suis, lorsque je vis au niveau de ma position, Christ qui est ma vie sera révélé, et ensuite les gens commenceront à voir Christ et donc je serai révélé avec Lui dans la gloire. » Il y a des choses glorieuses qui se passeront dans ma vie lorsque je serai délivré des désirs de la chair et que les caractéristiques de la nature divine commenceront à se manifester. C'est encore moi, mais maintenant c'est aussi Lui. Lorsque Christ, notre vie, est révélé, alors nous serons révélés avec Lui. C'est cela le témoignage, c'est cela la révélation de Dieu sur la terre. C'est moi, mais tout est nouveau maintenant parce que je suis ce que je suis, et tout ce que Dieu a dit à mon sujet est en train de devenir vrai dans mon expérience parce que je le saisis par la foi.
               Je ne fais pas que le croire. J'ai encore mon affection mais elle aussi est nouvelle. J'ai encore ma compréhension, avant elle était dans l'obscurité mais maintenant elle est dans la lumière dans le Seigneur. J'ai encore ma conscience, avant elle était morte, dure et insensible, mais maintenant elle est tendre, attentive, sensible envers Dieu et dans la paix. J'ai encore ma volonté, avant elle était dure, inflexible et rebelle envers Dieu, mais maintenant elle se soumet à la volonté de Dieu. J'ai encore mes désirs, avant ils se portaient sur des choses vaines, mais maintenant ils ne poursuivent plus que Dieu. J'ai encore de l'amour, avant c'était pour des choses terrestres et temporelles, mais maintenant il est attiré par la beauté de Christ. J'ai encore de la joie, avant, c'était pour le péché, mais maintenant c'est pour la sainteté et les choses de Dieu.
                  Lorsque je deviens qui je suis, par l'Esprit de Dieu, par la grâce de Dieu, par un simple pas de foi, lorsque je deviens ce que je suis, alors la lumière de Christ, Christ qui est ma vie, est révélée. On Le voit alors dans ma vie, j'apparais avec Lui, et les gens regardent cela les yeux grands ouverts et la bouche bée, avec étonnement et tout spécialement le monde. Alors qu'ils regardent à leur vieux compagnon de péché, et qu'ils voient celui avec qui ils faisaient le mal, qui jurait et qui maudissait, et qui maintenant élève des louange à Dieu, qui parle des cieux et de l'éternité, et de choses spirituelles, ils n'ont pas de réponse. Ils regardent parce notre vie ne peut pas trouver son explication en nous. Il n'y a aucune autre explication à notre nouvelle vie si ce n'est le verset 3:4: « Christ est révélé. » Et lorsqu'ils Le voient Lui, ils n'ont d'autre explication que de dire, j'aimerais avoir une telle vie. Comment puis-je avoir une vie comme celle-là?
                Alors quelle est notre responsabilité? C'est la première question sur le test. Que sommes-nous censés faire? Est-ce arrêter de pécher, enlever les aspirations mauvaises, enlever la colère, et cesser d'avoir des désirs? Non, considérez-vous comme Dieu vous considère. Croyez simplement ce que Dieu dit. Ce sont des faits. Par l'Esprit de Dieu, devenez ce que vous êtes. Je suis celui que je suis. Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. Par la simplicité de la foi, considérez-vous comme morts. Vous êtes morts, c'est un fait et cela ne changera jamais. Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Ne gâchez plus de temps, la vie est trop courte. Croyez-le de tout votre coeur et commencez à en jouir. Et tous ces bénéfices que vous avez en Lui viendront submerger votre coeur et vous commencerez à comprendre ce qu'Il disait avec « Je suis venu pour qu'Ils aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance, débordant de tous côtés et en tout temps. » C'est cela Son intention, et tout ce que nous ayons à faire, c'est de devenir ce que nous sommes. Notre Dieu peut dire « Je suis Celui que Je suis », parce que tout ce qui est écrit à Son sujet est vrai. Et je peux dire « Je suis celui que je suis », lorsque tout ce qui est écrit à mon sujet est vrai. C'est la première caractéristique ou résultat de la prééminence de Christ.

Prions:
                     Père, combien nous Te louons pour les merveilleuses vérités qui sont écrites à notre sujet. Quel salut merveilleux que d'être en Christ. Nous en avons le souffle coupé rien que d'y penser, mais c'est Toi qui l'as écrit. Tu as écrit la façon dont tu vois les choses et comment Tu vois Christ et pas nous, Ses mérites et pas nos péchés car nous avons été faits justice de Dieu en Lui. Fais-nous grâce de nous voir comme Tu nous vois. Fais-nous grâce de nous reconnaître comme nous sommes vraiment à Tes yeux.

(1)Ces évènements datent de 1986. ( NdT)

Copyright - Bible Study Ministries Inc. Distribution (libre) non commerciale possible à condition que cette mention apparaisse



jeudi 21 mai 2015

LES SERMONS DE WESLAY Sermon 7 LE CHEMIN DU ROYAUME

Numérisation Yves PETRAKIAN
Copie autorisée pour diffusion gratuite uniquement
Obligation d'indiquer la source http://456-bible.123-bible.com

(tiré du livre 
 LES SERMONS DE WESLEY  -1- )

 Marc 1,15   (1746)

« Le Royaume de Dieu est proche, repentez-vous et croyez à l'Evangile ». (Mr 1 : 15.)

                  Ces paroles nous conduisent naturellement à considérer : 1° la nature de la vraie religion, appelée ici par le Seigneur le royaume de Dieu, lequel, dit-il, est proche ; et 2° la voie qui y mène, et qu'il indique par ces mots : « Repentez-vous et croyez à l'Évangile ».

I

                  Nous considérerons d'abord la nature de la vraie religion, appelée ici par le Seigneur le royaume de Dieu. La même expression est employée par le grand apôtre dans l'Épître aux Romains, quand il dit, expliquant en même temps la parole du Maître : « Le royaume de Dieu n'est ni viande ni breuvage, mais justice, paix et joie par le Saint-Esprit (Romains 14 : 17) ». Le royaume de Dieu, ou la vraie religion, n'est ni viande ni breuvage. On sait que non seulement les Juifs inconvertis, mais plusieurs de ceux mêmes qui avaient reçu la foi en Christ étaient zélés pour la loi, c'est-à-dire, pour la loi cérémonielle de Moïse. Toute ce donc qu'ils y trouvaient écrit concernant les viandes et breuvages des offrandes, ou la distinction de viandes ou impures ; non seulement ils l'observaient eux-mêmes, mais encore ils le recommandaient fortement à ceux d'entre les païens qui avaient été convertis à Dieu ; et plusieurs allaient, dans cet enseignement, jusqu'à leur dire : « A moins que vous ne soyez circoncis, et que vous ne gardiez toute la loi (toute la loi des rites), vous ne pouvez être sauvés (Actes : 1,24) ». C'est par opposition à cette doctrine que l'apôtre déclare, tant ici que souvent ailleurs, que la vraie religion ne consiste ni dans le manger ou le boire, ni dans aucune observance rituelle, ni même en rien d'extérieur ou qui soit hors du coeur, étant renfermée tout entière dans la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit.
                   Elle ne consiste dans rien d'extérieur, dans aucune forme ou cérémonie, si excellente soit-elle. Quelque bien appropriées et significatives qu'on suppose ces formes, quelque parfaite que soit l'image qu'elles donnent des choses spirituelles, quelque utilité qu'elles aient, non seulement pour le vulgaire, dont les pensées ne s'étendent guère au-delà de la vue, mais encore, ainsi qu'il arrive sans doute quelquefois, pour des hommes d'intelligence et de savoir ; qu'elles soient de plus, si l'on veut, comme chez les Juifs, instituées de Dieu, toujours est-il que, même dans le temps où cette institution est en vigueur, loin d'être la chose essentielle dans la vraie religion, elles n'en font pas proprement partie. Combien plus en est-il ainsi de rites établis par les hommes ! La religion de Christ s'élève infiniment au-dessus, et elle est d'une profondeur infiniment plus grande. Ces rites sont bons en temps et lieu, juste dans la mesure où ils servent à la vraie religion. Tant qu'on ne les applique qu'occasionnellement pour aider la faiblesse humaine, il y aurait superstition à s'y opposer.
                       Mais que personne ne les exalte davantage ; que personne n'aille rêver qu'ils ont une valeur intrinsèque ou que la religion ne peut subsister sans eux. Ce serait en faire une abomination pour le Seigneur.
                  Bien loin que la religion, quant à sa nature, puisse consister ainsi dans des formes de culte, dans des rites et des cérémonies, elle ne consiste, à proprement parler, dans aucune sorte d'actions extérieures. Un homme, sans doute, ne peut avoir de religion, si ses actions sont vicieuses, immorales, ou s'il fait aux autres ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui fit en pareille occasion ; un homme ne peut avoir une religion réelle qui sachant faire le bien ne le fait pas. Mais on peut aussi, quant au dehors, s'abstenir du mal et faire le bien, sans avoir de religion. Et de deux personnes lui font la même oeuvre extérieure, qui, par exemple, nourrissent les affamés ou vêtent ceux qui sont nus, il se peut que l'une soit vraiment religieuse, et due l'autre n'ait pas du tout de religion ; car l'une peut agir par amour pour Dieu, et l'autre par amour de la louange. Tant il est vrai que, bien qu'elle conduise à toute bonne parole, à toute bonne oeuvre, la religion réelle est plus profonde encore dans sa nature, et qu'il faut la chercher dans l'homme caché du coeur.
                 Je dis du coeur, car la religion ne consiste pas non plus dans l'orthodoxie ou justesse des opinions, qui, pour n'être pas précisément une chose extérieure, n'en appartient pas moins à l'intelligence plutôt qu'au coeur. Un homme peut être en tout point orthodoxe, et non seulement adopter des opinions saines, mais les défendre avec zèle contre tout opposant ; il peut penser juste sur l'incarnation du Seigneur, sur la Sainte Trinité, et sur toute autre doctrine des oracles de Dieu ; il peut recevoir les trois symboles : celui qu'on nomme des apôtres, celui de Nicée, celui d'Athanase, et cependant n'avoir point du tout de religion ; n'en avoir pas plus qu'un Juif, un Turc ou un païen !
                 Il peut être presque aussi orthodoxe que le diable (je dis presque, car tout homme est sujet à se tromper sur quelque point, tandis qu'on ne peut guère admettre que le diable ait des opinions erronées) ; il peut être, dis-je, presque aussi orthodoxe que le démon, et néanmoins être aussi étranger que lui à la religion du coeur.
                  Celle-ci mérite seule le nom de religion ; seule elle est de grand prix devant Dieu. L'apôtre la résume tout entière par ces trois mots : justice, paix, joie par le Saint-Esprit; et d'abord justice.
               Ici, rappelons-nous les paroles dans lesquelles le Seigneur nous donne le sommaire de la loi et des prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ta pensée, de toute ton âme et de toute ta force (Marc 12 : 30) ». C'est là le premier et le grand commandement ; c'est le principal point de la justice chrétienne ; tu te réjouiras en l'Éternel ton Dieu ; tu chercheras et trouveras en lui tout ton bonheur. Il faut qu'il soit, dans le temps et dans l'éternité, ton bouclier et ta grande récompense ; que tout ton être s'écrie : « Quel autre ai-je au ciel que toi ? Voici, je n'ai pris plaisir sur la terre qu'en toi ! » Il faut que tu entendes, que tu suives sa voix qui te dit : « Mon fils, donne-moi ton coeur ». Et lui ayant donné ton coeur, afin qu'il y règne sans rival, tu pourras dire du plus profond de ton âme : « Éternel qui es ma force, je t'aimerai d'une affection cordiale.
                  L'Éternel est mon rocher, ma forteresse et mon libérateur ; mon Dieu fort est mon rocher, je me retirerai vers lui ; il est mon bouclier, la force qui me délivre, et ma haute retraite (Marc 12 : 30) ! »
                  Et voici le second commandement, semblable au premier, qui complète la justice chrétienne : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Tu l'aimeras, c'est-à-dire tu l'environneras de la plus tendre bienveillance, de l'affection la plus profonde et la plus cordiale ; tu mettras la plus grande ardeur à éloigner de lui tout mal, et à lui procurer tout bien en ton pouvoir. Tu aimeras ainsi, qui ? Ton ami ? ton parent ? celui que tu estimes ? celui qui t'aime, qui prévient tes bons procédés ou qui te les rend ? Non, mais ton prochain, c'est-à-dire tout fils d'homme, toute créature humaine, toute âme que Dieu a faite, sans excepter celui que tu n'as jamais vu en chair, que tu ne connais ni de visage ni de nom, sans excepter celui que tu sais être méchant et ingrat, celui qui te persécute encore ou te traite avec mépris ; et c'est comme toi-même que tu dois l'aimer, ayant pour son bonheur, sous tous les rapports, une ardeur constante, et mettant un soin infatigable à le garantir de tout ce qui pourrait l'affliger en lui-même, dans son âme ou dans son corps.
                     Cet amour n'est-il pas l'accomplissement de la loi, et ne renferme-t-il pas toute la justice chrétienne ? Oui, toute justice intérieure, car il suppose nécessairement des entrailles de miséricorde, l'humilité d'esprit (car l'amour ne s'enfle point d'orgueil), la douceur, l'affabilité, le support (l'amour ne s'aigrit point ; il croit tout, il espère tout, il supporte tout) ; et toute justice extérieure, car l'amour ne fait point de tort au prochain, ni en paroles, ni en actions. Il ne peut volontairement attrister ni blesser personne ; et il est zélé pour les bonnes oeuvres. Quiconque aime les hommes fait, suivant l'occasion, du bien à tous, étant (sans partialité et sans hypocrisie) rempli de miséricorde et de bons fruits.
                  Mais la vraie religion (ou un coeur droit envers Dieu et envers les hommes), est inséparable du bonheur aussi bien que de la sainteté ; car elle n'est pas seulement justice, mais aussi paix et joie par le Saint-Esprit. Quelle est cette paix ? C'est la paix de Dieu, que Dieu seul peut donner, et que le monde ne peut ravir ; c'est la paix qui passe toute intelligence, toute conception purement rationnelle, étant une perception surnaturelle, un divin savoureusement des liens célestes que l'homme naturel, quelque intelligent qu'il soit, ne peut connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. C'est une paix qui bannit tout doute et toute pénible incertitude ; car le Saint-Esprit témoigne à l'esprit du chrétien qu'il est enfant de Dieu ; elle bannit toute crainte accompagnée d'angoisses : la crainte de la colère de Dieu, la crainte de l'enfer, la crainte du diable, et, en particulier, la crainte de la mort, car celui qui la possède, désire, si c'est la volonté de Dieu, « quitter ce corps pour être avec Christ ».
                  Cette paix de Dieu, dans toute âme on elle habite, s'accompagne de la joie du Saint-Esprit, c'est-à-dire de la joie qu'opère le Saint-Esprit de Dieu. C'est lui qui produit en nous une humble et calme allégresse en Dieu, par Jésus, par qui nous avons obtenu, dès à présent, la réconciliation avec Dieu ; c'est lui qui nous donne la hardiesse de nous appliquer la déclaration du roi-prophète : « Heureux l'homme dont l'iniquité est pardonnée, et dont le péché est couvert ». C'est lui qui inspire au chrétien cette joie sereine et solide que lui donne le témoignage de son adoption ; c'est lui qui le porte à se réjouir d'une joie ineffable dans l'espérance de la gloire de Dieu, dans l'espérance de cette glorieuse image qu'il possède déjà en partie, et qui sera accomplie en lui, et dans l'espérance de cette couronne de gloire qui ne peut se flétrir, et qui est réservée pour lui dans les cieux.
              Cette sainteté et cette félicité réunies sont appelées dans l'Écriture, tantôt le royaume, de Dieu (comme ici dans notre texte), et tantôt le royaume des cieux. C'est le royaume de Dieu, car c'est le fruit immédiat du règne de Dieu dans l'âme. Aussitôt qu'il manifeste sa puissance en établissant son trône dans les cœurs ils sont remplis de justice, de paix et de joie par le Saint-Esprit. C'est le royaume des cieux, c'est, en quelque degré, le ciel commencé dans l'âme ; car quiconque fait l'expérience de ce bonheur peut dire devant les hommes et les anges : J'ai la vie éternelle dès ici-bas, pour moi, la gloire céleste commence sur la terre. — Et cette profession est d'accord avec les déclarations formelles de l'Ecriture qui partout témoigne que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est en son Fils. C'est ici la, vie éternelle que de te connaître, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Et ceux à qui il fait ce don, pourraient, du milieu même d'une fournaise ardente, lui dire avec assurance Seigneur, gardés en sûreté par ta puissance, nous t'adorons d'un coeur joyeux ; nous t'offrons nos chants comme le font autour de ton trône les saints et les anges, car le ciel est partout où l'on sent ta présence.
                 C'est ce royaume de Dieu ou des cieux qui est proche. Lorsque ces paroles furent prononcées, elles signifiaient que le temps était dès lors accompli où « Dieu, manifesté en chair », allait établir son royaume parmi les hommes, et régner dans le coeur des siens. Et ce temps ne serait-il pas accompli maintenant ? Car « voici, nous dit-il, je suis avec vous », avec vous qui prêchez la rémission des péchés en mon nom, « jusqu'à la fin du monde ». Ainsi donc, en quelque lien que l'Évangile de Christ soit prêché, ce royaume de Dieu est proche et à la porte ; il est tout près de chacun de vous, vous pouvez y entrer dès cette heure, si seulement vous entendez sa voix qui vous dit : « Repentez-vous et croyez à l'Évangile ».

II

                 « C'est ici le chemin, marchez-y » ; et d'abord repentez-vous, c'est-à-dire connaissez-vous vous vous-mêmes. C'est là la première repentance, la conviction de péché qui précède la foi. Réveille-toi donc ; toi qui dors, reconnais que tu es pécheur, et quelle sorte de pécheur tu es. Reconnais cette corruption foncière de ta nature, par laquelle tu te trouves si loin de la justice primitive ; par laquelle ta chair convoite sans cesse contre l'esprit, tes affections étant inimitié contre Dieu, ne se soumettant pas à la loi de Dieu, et ne pouvant s'y soumettre. Reconnais que tu es corrompu dans toutes les puissances de ton âme ; que tu es totalement corrompu dans chacune de ses facultés, et que tout ton être moral est bouleversé. Les yeux de ton entendement sont si obscurcis qu'ils ne peuvent discerner Dieu ni les choses de Dieu. L'ignorance et l'erreur sont comme un nuage qui t'enveloppe et te couvre d'une ombre de mort. Tu ne connais encore rien comme il faut, ni Dieu, ni le monde, ni toi-même. Ta volonté n'est plus celle de Dieu ; mais, dénaturée et pervertie, elle abhorre le bien que Dieu aime, elle aime toutes les abominations que Dieu hait. Tes affections aliénées de Dieu se prodiguent à tout sur la terre. Tes désirs et tes répugnances, tes joies et tes chagrins, tes espérances et tes craintes, en un mot, tous les mouvements de ton âme sont désordonnés, soit quant à leur degré, soit quant à leur objet.  En sorte qu'il n'y a en toi rien d'entier ; mais depuis la plante des pieds jusqu'à la tête, ce n'est, comme dit énergiquement le prophète, « que blessures, meurtrissures et plaies purulentes ».
                          Telle est la corruption naturelle de ton coeur, du plus profond de ton âme. Et quel arbre, quels rameaux peux-tu attendre d'une telle racine ? C'est d'abord l'incrédulité qui rejette le Dieu vivant, et qui dit : « Qui est l'Éternel pour que j'obéisse à sa voix ? » ou bien : « Le Seigneur ne s'inquiète point de ces choses ! » C'est l'indépendance qui présume de s'égaler au Très-Haut. C'est l'orgueil, sous toutes ses formes, t'enseignant à dire : « Je suis riche, je suis dans l'abondance, et je n'ai besoin de rien ». De cette source impure jaillissent les flots amers de la vanité, de la soif de louanges, de la cupidité, de la convoitise de la chair, de la convoitise des yeux, de l'orgueil de la vie. De là naissent la colère, la haine, la malice, la vengeance, l'envie, la jalousie, les mauvais soupçons ; de là tous les désirs vains et pernicieux qui t'embarrassent maintenant dans bien du tourment, et qui, si tu ne préviens à temps ce malheur, entraîneront enfin ton âme dans la perdition éternelle.
                         Et quels fruits peuvent croître sur de tels rameaux ? Ceux-là seuls qui sont amers et mauvais en tout temps. De l'orgueil viennent les contentions, les vanteries qui cherchent et obtiennent les louanges des hommes, et privent Dieu de cette gloire qu'il ne donnera point à autrui. De la convoitise de la chair vient la gourmandise, l'ivrognerie, la sensualité, la fornication, l'impureté, qui souillent de mille manières ce corps qui devait être le temple du Saint-Esprit. De l'incrédulité, toutes sortes de paroles et d’œuvres mauvaises. Mais le temps manquerait pour faire le compte de tout, de toutes les paroles vaines par lesquelles tu as bravé le Très-haut, contristé le Saint d'Israël, de toutes les oeuvres mauvaises que tu as faites ; mauvaises en elles-mêmes, ou mauvaises en ce qu'elles ne se proposent pas la gloire de Dieu, car tes actes coupables sont en plus grand nombre que les cheveux de ta tête. Qui pourra compter le sable de la mer, ou les gouttes de  pluie, ou tes iniquités. Mais ne sais-tu pas que « le salaire du péché c'est la mort », la mort non pas seulement temporelle mais éternelle ? « L'âme qui aura péché sera celle qui mourra », car la bouche de l'Éternel a parlé. Elle mourra de la mort seconde. « Ils seront punis d'une perdition éternelle par la, présence du Seigneur et par sa puissance glorieuse ». Telle est la sentence. Ne sais-tu pas que tout pécheur doit être puni « par la géhenne du feu ? » L'expression du texte ne signifie pas seulement qu'il a lieu de craindre le feu de l'enfer, cette version serait beaucoup trop faible ; mais qu'il est déjà sous la sentence du feu de l'enfer, déjà condamné, et que déjà se prépare l'exécution. Tu as mérité la mort éternelle, c'est le juste salaire de la méchanceté de ton coeur et de tes actions. Il serait juste que la sentence s'exécutât dès cette heure. Le vois-tu, le sens-tu ? Crois-tu réellement mériter la colère de Dieu, la damnation éternelle ? Es-tu convaincu que Dieu ne te ferait aucun tort si maintenant il commandait à la terre de s’entrouvrir pour t'engloutir, s'il te précipitait maintenant dans l'abîme, dans le feu qui ne s'éteint point ? Si Dieu t'a déjà donné la repentante, tu sens vivement qu'il en est ainsi, et que c'est par sa pure grâce que tu n'as point encore été consumé et balayé de la face de la terre.
                          Et que feras-tu pour apaiser la colère de Dieu, pour expier tous tes péchés, et pour échapper à la peine que tu as si justement méritée ? Hélas tu ne peux rien faire, rien qui puisse expier devant Dieu une seule oeuvre, une seule parole, une seule pensée mauvaise. S'il t'était possible de ne faire que le bien désormais, si dès cette heure jusqu'au jour du jugement, il t'était possible de vivre dans une parfaite et constante obéissance, cela même n'expierait point le passé. Pour ne pas avoir augmenté ta dette, tu n'en serais pas déchargé ; elle resterait aussi grande que jamais. Que dis-je ? toute l'obéissance présente ou future des hommes et des anges serait insuffisante pour couvrir devant la justice divine un seul péché. Quelle était donc ton erreur si tu pensais expier toi-même tes péchés, par quelque chose que tu puisses faire ? Il en coûte plus pour le rachat d'une seule âme que ne pourrait payer l'humanité tout entière ; en sorte que s'il n'y avait pas eu d'autre secours pour l'homme coupable, il aurait certainement été perdu pour toute l'éternité.
                      Mais supposons qu'une obéissance parfaite pour l'avenir pût expier les péchés passés, cela même ne te servirait de rien, car tu n'es pas capable de garder une telle obéissance, non pas même en un seul point. Fais-en l'épreuve ; essaie de secouer ce péché extérieur qui t'enveloppe si aisément. Tu ne le peux, à moins qu'auparavant ton coeur ne soit changé, car aussi longtemps que l'arbre demeure mauvais, il ne saurait porter de bons fruits. Mais es-tu capable de changer ton coeur souillé en un coeur saint ? Vivifierais-tu une âme qui est morte dans le péché, morte à Dieu, et ne vivant que pour le monde ? Essaie plutôt de ressusciter un cadavre, de rendre la vie à celui qui gît dans le tombeau ! Et même tu ne peux, en aucun degré, vivifier ton âme, pas plus que donner le moindre degré de vie à un corps mort. Tu ne peux rien en cette. affaire, ni le plus ni le moins : tu es complètement privé de force. Être profondément convaincu de ton incapacité, de ta culpabilité et de ta méchanceté, c'est là cette repentante dont on ne se repent point, et qui est l'avant-courrière du royaume de Dieu.
                      Si à cette conviction vivante de tes péchés extérieurs et intérieurs, de ta culpabilité extrême et de ton incapacité totale quant au bien, se joignent des sentiments qui y répondent ; un profond chagrin d'avoir méprisé les grâces que Dieu t'offrait, des remords, des reproches intérieurs qui te ferment la bouche, une confusion qui t'empêche de lever les yeux au ciel, la crainte de la colère de Dieu qui pèse sur toi, de sa malédiction qui plane sur ta tête, et de l'ardente indignation qui va dévorer ceux qui oublient Dieu et qui n'obéissent pas à Notre Seigneur Jésus-Christ ; si tu as le désir sérieux d'échapper à cette indignation, de fuir le mal et de t'attacher au bien, alors, je te le dis, au a nom du Seigneur, tu n'es pas loin du royaume de Dieu ; encore un pas et tu y entreras ; tu te repens déjà, maintenant crois à l’Évangile.
                        L’Évangile, c'est-à-dire la bonne nouvelle pour les pécheurs perdus, signifie, dans le sens le plus large, toute la révélation faite aux hommes par Jésus-Christ, et quelquefois tout le récit de ce que notre Seigneur a fait et souffert tandis qu'il habitait parmi les hommes. Mais en voici le résumé : « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ». « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle ». « Il a été navré pour nos forfaits et frappé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui, et par ses meurtrissures nous avons la guérison ».
                  Crois cela, et le royaume de Dieu est à toi. Par la foi tu obtiens l'effet de la promesse. Le Seigneur absout et pardonne quiconque se repent véritablement, et reçoit, d'une foi non feinte, son saint Évangile. Des l'instant où Dieu te dira : aie bon courage, tes péchés te sont pardonnés, son royaume sera à toi ; tu auras la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit.
                    Prends seulement garde de ne pas t'abuser sur la nature de cette foi. Elle n'est pas, comme quelques-uns l'ont rêvé, un simple assentiment à la vérité de la faible, aux articles de notre symbole, ou à tout ce que renferment l'Ancien et le Nouveau Testament ; les démons croient ces choses tout aussi bien que toi ou moi, et ils n'en sont pas moins démons ; mais cette foi est, pardessus tout cela, une ferme confiance en la miséricorde de Dieu par Jésus-Christ ; c'est la confiance en un Dieu qui pardonne ; c'est une divine certitude que « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec soi en ne leur imputant point leurs péchés ; c'est, en particulier, la confiance par laquelle le croyant peut dire : « Le Fils de Dieu m'a aimé et s'est donné lui-même pour moi », et moi, oui, moi-même, je suis réconcilié maintenant avec Dieu par le sang de la croix.
                   As-tu cette foi ? Alors la paix de Dieu est dans ton coeur ; les soupirs, le chagrin ont disparu ; tu ne doutes plus de l'amour de Dieu ; il t'est aussi clair que le soleil en plein midi. Tu t'écries : « Je chanterai à jamais les bontés de l’Éternel ; je manifesterai de ma bouche ta fidélité d'âge en âge ».
                  Tu n'as plus peur de l'enfer, de la mort, ni de celui qui avait l'empire de la mort, C'est-à-dire du diable ; tu n'as plus peur même de Dieu, tu as seulement une crainte filiale de l'offenser. As-tu cette foi ? Alors ton âme « magnifie le Seigneur et ton esprit se réjouit en Dieu ton Sauveur ». Tu te réjouis de ce que tu as la Rédemption par le sang de Christ, le pardon des péchés. Tu te réjouis par cet esprit d'adoption qui crie en ton coeur : Abba ! Père ! Tu te réjouis dans une pleine espérance d'immortalité, en t'avançant vers le but, le prix de ta vocation céleste ; tu es joyeux dans une vive attente de tous les biens que Dieu a préparés pour ceux qui l'aiment.
                 As-tu cette foi ? Alors l'amour de Dieu est maintenant répandu dans ton coeur. Tu l'aimes, parce qu'il nous a aimés le premier ; et parce que tu aimes Dieu, tu aimes aussi ton frère, et étant rempli d'amour, de paix et de joie, tu es aussi plein de long support de douceur, de fidélité, de bonté, d'humilité, de tempérance, et de tous les autres fruits de l'Esprit ; en un mot, de toutes les affections saintes et célestes ; car le voile est ôté, et contemplant à visage découvert la gloire du Seigneur, tu es transformé en la même image, de gloire en gloire, par l'Esprit du Seigneur.
                 Cette repentance, cette, foi, cette paix, cette joie, cet amour, cette transformation de gloire en gloire, c'est ce que la sagesse du monde a déclaré n'être que folie, pur enthousiasme, complète aberration d'esprit. Mais toi, homme de Dieu, que cela ne t'effraie point, et n'y aie point égard. Tu sais en qui tu as cru ; prends garde que personne ne t'enlève ta couronne. Retiens ferme ce que tu as, et poursuis l'entier accomplissement des grandes et précieuses promesses. Et toi qui es encore sans expérience, que les propos des insensés ne te fassent point avoir honte de l'Évangile de Christ.
                Ne sois en rien intimidé par ceux qui parlent mal de ce qu'ils ne connaissent point. Dieu changera bientôt ta tristesse en joie. Oh ! ne laisse pas défaillir tes mains ! Encore un peu de temps, et il dissipera tes craintes, et il te donnera un esprit bien remis ; il est près Celui qui justifie ; qui peut donc condamner ? Christ est celui qui est mort, qui est ressuscité, qui s'est assis à la droite de Dieu, et qui même intercède pour toi.
               Viens donc te jeter aux pieds de l'Agneau de Dieu avec tous tes péchés, quel qu'en soit le nombre, et l'entrée te sera maintenant donnée dans le royaume de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ !