mercredi 20 mars 2013

«Que la Maison Soit Bâtie» par T. Austin-Sparks

Chapitre Premier - La Conception Éternelle et la Décision
Esdras 6

   La foi chrétienne a beaucoup d’aspects, et les chrétiens sont occupés avec ces divers aspects ; comme l’évangélisation, l’enseignement et l’édification des croyants, ou à combattre pour la foi. Il y a des mouvements entièrement dédiés à l’étude des choses prophétiques concernant le retour de Christ etc. Ces choses sont bonnes. Mais elles peuvent être, et souvent elles deviennent, des choses en elles-mêmes et, alors qu’elles sont bonnes et justes, elles ont pour effet de diviser les chrétiens en sections, ceux-ci se regroupant autour d’une interprétation, d’un enseignement ou d’un but particulier. Ainsi l’objet tout-inclusif et suprême de Dieu, est très souvent perdu de vue dans toutes ces choses.
  C’est le propos de ces quelques pages que de chercher à ramener cet objet plus proprement en vue. Notre préoccupation est le but tout-inclusif et le dessein de Dieu. Je suis sur que vous serez d’accord avec le fait que la valeur de tout aspect ou de toute inclinaison d’un enseignement ou d’une œuvre, sera très largement gouvernée par sa relation au dessein tout entier de Dieu. La valeur sera plus immédiate si ce dessein tout entier est saisi, et s’il est gardé tout le temps en vue. Dieu ne se consacre pas totalement ou exclusivement à une seule partie de Son dessein ; Il ne se consacre entièrement qu’à sa pleine intention. Si nous désirons voir Dieu s’impliquer, il devient absolument nécessaire de connaître quelles sont les conditions et le fondement de Son implication.
   L’objet tout-inclusif auquel nous faisons allusion est inhérent dans les simples mots que nous avons pris comme titre général et tiré du sixième chapitre du livre d’Esdras : « Que la maison soit bâtie » (Esdras 6 : 3). Là est l’objet tout-inclusif de Dieu. Notez qu’Esdras retrace ce décret bien au-delà de l’instrument, du souverain, qui le promulgua. Il le retrace jusqu’à Dieu Lui-même. Il reconnaît que ce décret, bien qu’il ait été établi par un souverain d’ici bas, venait en fait de Dieu (verset 22). Il dit : « Béni soit l’Éternel  le Dieu de nos pères, qui a mis de telles [pensées] dans le cœur du roi. » (7 : 27) Cette chose venait de Dieu. Et ayant montré que cela procédait de Dieu, il démontre, dans le reste du récit, comment Dieu, dans Ses voies souveraines, se consacra Lui-même à cela. Dieu était l’instigateur de cette chose, Dieu la soutenait et, malgré les grandes et nombreuses difficultés, Dieu l’accomplit.
   Si cela était vrai alors, nous voulons découvrir comment cela peut-il être possible aujourd’hui. Je suis convaincu que tout le peuple de Dieu, tous les vrais chrétiens, sont profondément désireux de connaître aujourd’hui, ce que Dieu a instigué, quelle est cette chose à laquelle Dieu se donne en la soutenant et en la voyant aller jusqu’au bout, quel est ce dessein que Dieu, malgré tout – un grand et vaste tout – consumera. Nous voulons découvrir comment Dieu se consacrera Lui-même à ce dessein.

L’Éternité de Dieu
    Tout ceci nous amène à un principe crucial et fondamental d’interprétation biblique. C’est une chose que tous ceux qui utilisent la Parole de Dieu devraient reconnaître, et lorsque nous prenons nos Bible, ceci devrait toujours être présent. C’est tout simplement l’éternité de Dieu. Peut-être que cette déclaration telle quelle ne vous apporte pas grand chose pour commencer. Mais la grande vérité c’est qu’il n’y a pas de temps avec Dieu. Tout « temps » tel qui soit pour nous, est « présent » avec Dieu ; avec Lui il n’y a ni passé, ni présent, ni futur. Il est le Dieu éternel – « D’éternité en éternité tu es Dieu » (Psaumes 90 : 2). Dieu s’accommode peut-être des époques des hommes et de la terre, mais Il réside Lui-même dans l’éternité : Ses pensées sont des pensées éternelles, Son dessein est un dessein éternel. L’architecte a tout le plan devant lui, le bâtisseur, lui, n’a que les indications au jour le jour. Ceux qui ne voient que les indications peuvent être confus ; peut-être ne comprennent-ils pas, peut-être prennent-ils les indications pour être le plan entier. Un scripteur d’un des documents du Nouveau Testament, commence son traité par ces mots : « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes...» (Hébreux 1 : 1). Dieu a parlé dans le temps, à différentes époques, de différentes manières et à différentes reprises ; mais avec Dieu, le tout, d’éternité, était présent, et chaque indication qui venait de Lui avait le tout en elle.
   Nous devons toujours nous souvenir de cela lorsque nous nous servons de la Bible, sinon nous ne découperons pas droit la parole de la vérité. Le dessein complet de Dieu gouverne toutes les parties, en ce qui le concerne. La pensée de Dieu ne change pas. Il n’y a pas de progrès avec Dieu, Il est absolu, exhaustif et ultime en tout temps. Dieu a apporté Ses pensées dans le temps par le moyen de modèles et de figures, mais elles ne sont que des modèles et figures de réalités spirituelles et éternelles. Et le principe est le suivant, tout ce qui vient de Dieu, à n’importe quel moment pour nous, du point de vue du monde, – tout ce qui vient de Dieu, aussi partiel que cela puisse paraître, contient l’éternelle et la complète pensée de Dieu. Chaque indication, chaque partie venant de Dieu contient en elle-même toute Sa pensée spirituelle. Nous devons regarder à travers l’immédiate forme de présentation afin de découvrir la pensée spirituelle et éternelle qui s’y trouve.
   Cette maison – « Que la maison soit bâtie » – n’est qu’une représentation terrestre, temporaire et limitée de la vaste, éternelle et spirituelle pensée de Dieu. Ce n’est qu’une pauvre représentation et elle disparaîtra, mais la pensée de Dieu ne passera jamais. Ce qui se trouve derrière cette pensée n’aura aucune fin : cela vient de l’éternité et continuera dans l’éternité. Et toute la Bible n’est qu’une expression multiple de ce principe. Du début à la fin, dans ses diverses formes de présentation et de représentation, dans ses types, symboles et figures, la Bible toute entière est qu’une seule expression toute-compréhensive et très diverse de cette unique pensée qui est inhérente ici dans ce mot « maison ».

Dieu Sortant de l’Éternité
   Allons au-delà des figures, derrière la représentation, à la grande vérité et réalité spirituelle. Sortant de l’éternité, de ce qui est inconnaissable, de ce qui est incompréhensible, de ce qui est inaccessible, Dieu détermina de manifester Sa présence dans une création spéciale et unique, dans un organisme spirituel, de Sa propre initiative, dans quelque chose qui, parmi beaucoup d’autres noms et désignations, est appelée dans les Écritures une maison. Dieu s’est déterminé à sortir, de tout ce vaste inconnu, de cet inaccessible domaine éternel et de se présenter, de se révéler, de se rendre accessible dans une « maison » ou une demeure. C’est là la vérité qui se trame à travers toute la Bible du début à la fin ; c’est cela qui gouverne tout et que nous verrons en progressant.
    Mais alors que nous saisissons cette grande vérité et que nous la suivons à travers la Bible, nous commençons a faire une découverte à son sujet. Nous commençons par voir que, bien qu’il s’agisse d’une pensée merveilleuse, d’une disposition extraordinaire, cela va bien au-delà d’une simple pensée ou disposition. Nous découvrons, en fait, que cela implique le cœur même de Dieu – non pas seulement Sa pensée, mais Son cœur : c’est une chose à laquelle Dieu tient énormément ; quelque chose avec laquelle les plus grand intérêts de Dieu sont liés. Bien au-delà d’être quelque chose d’objectif pour Dieu, cela devient (si je puis me permettre de le dire ainsi) une véritable partie de Lui-même – c’est de Sa pensée, de Sa volonté, de Son cœur.
  Une des plus extraordinaire déclaration de la Bible est certainement celle-ci : « …l’assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par son propre sang » (Actes 20 : 28). Dieu a acquis ce qui est appelé « l’Eglise » avec son propre sang. Cette déclaration annule et défait toutes les tentatives d’imagination et de compréhension. Le sang est la vitalité même de tout organisme. Cette « chose » (excusez le terme pour le moment), est liée à la vie même de Dieu. Dieu a donné Sa vie pour elle. Ceci est bien plus qu’un sujet d’intérêt objectif. Le cœur même de Dieu est en elle – Sa vie même – Lui-même.

Dieu Présent avec l’Homme
   Ainsi, qu’elle est cette chose, si près du cœur de Dieu, avec laquelle sont liés tous Ses intérêts ? C’est Dieu présent parmi les hommes : Dieu en relation avec un organisme en y étant l’Habitant, l’Occupant, l’Hôte. La simple signification d’une « maison » est sûrement quelque chose qui doit être occupé, quelque chose dans laquelle on habite, elle n’a aucune signification à moins qu’elle ne soit habitée. La pensée de Dieu est d’être , présent, habitant, avec pour but de Se faire connaître et comprendre, et avec l’objet d’avoir une communion bénie avec ce qui comprend la « maison ».
   J’ai dit que la Bible contient l’histoire de cette pensée, ce concept éternel et divin qui traverse tous les temps. Cela commence par une expression très simple et primaire de cette pensée : l’homme et la femme dans le jardin, et Dieu présent, marchant dans le jardin, parlant, communiant, faisant connaître Ses pensées et Ses intentions. C’est l’image d’une communion heureuse entre Dieu et l’homme ; entre l’homme et Dieu. L’homme y est montré en relation avec Dieu en termes d’amitiés (si je puis utiliser ce mot), et sur la base d’un mandat d’être le régent de Dieu ici-bas pour le développement et l’accomplissement de Ses desseins. Tout parle de paix, d’ordre et de beauté, et de tout ce à quoi le cœur de l’homme aspire. Dieu s’est créé une « maison », et Il y est, Il y marche, et Il y parle. C’est là dans cette simple représentation première.
  A partir de ce point, l’intention divine est une longue histoire et plein de vicissitudes. Souvenez-vous que toutes les actions de Dieu sont en relation avec cette « chose » unique, et toutes les réactions de l’histoire, celles qui sont relatées dans la Bible, sont contre cette chose – pour chasser Dieu, pour L’exclure, afin de créer des conditions dans lesquelles Dieu ne peut pas être présent, dans lesquelles Il ne peut pas se consacrer à quoi que ce soit. Toutes ces choses se concentrent sur cet unique désire éternel du cœur de Dieu.

L’Intention de Dieu Réalisée En Christ  
    Personnellement et dans le Christ Corporatif. Mais où cela finit-il ? Oui, c’est une longue histoire, une histoire pleine de vicissitudes, mais à la fin, l’intention est réalisée. Et elle est réalisée de deux façons : premièrement elle est réalisée en Dieu Lui-même, dans l’incarnation de Son Fils. Nous n’avons pas reconnu la signification suprême de Jésus Christ, en tant que Fils de Dieu, jusqu’à ce que nous ayons reconnu qu’en Lui cette conception éternelle trouve sa réalisation. Il est « Emmanuel » - « Dieu avec nous » ! Dieu a atteint son but. Il s’est fait Lui-même une habitation. « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5 : 19). De cette façon première et fondamentale, Dieu a atteint Son but : et ainsi nous découvrons que la Maison de Dieu n’est pas une « chose » – c’est une Personne. Et ensuite Il continue de l’Un aux plusieurs, de l’individuel au corporel ; et un corps élu est mis en évidence en tant qu’habitation pour Dieu. La fin de la Bible est encore plein de symbolismes comme l’était le début – une Ville et un Jardin – et nous entendons la musique des mots : « Le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il tabernaclera avec eux ; et il seront sont peuple, et Dieu lui-même sera … leur Dieu » (Apocalypse 21 : 3). C’est ainsi que ce termine la Bible. L’Histoire est consumée.
   J’ai dit que cette intention divine explique toute la Bible sous tous les angles ; que toutes les actions et réactions sont centrées sur cette seule chose : que Dieu ait un endroit où Il puisse habiter en termes de communion et de paix. En fait, il n’y a rien dans la Bible qui ne soit en relation avec cette pensée et ce dessein prédominants de Dieu. Là est l’objet de la préoccupation et de la jalousie de Dieu. Si Dieu était jaloux à propos d’un temple à Jérusalem, ou à propos de Jérusalem ou bien de Sion, comme les prophètes l’ont dit si fermement, pensez-vous que Sa jalousie se soit épuisée avec une représentation si temporaire et si terrestre ? Non, c’était à cause de ce qui était représenté que Dieu était jaloux.

Qu’est-ce que la Maison de Dieu ?
   Qu’est-ce donc la Maison de Dieu ? La question est posée par Dieu Lui-même à travers Son serviteur Esaïe : « Ainsi dit l’Éternel : Les cieux sont mon trône, et la terre le marchepied de mes pieds : quelle est la maison que vous me bâtirez, et quel est le lieu de mon repos ? Toutes ces choses, ma main les a faites… » (Esaïe 66 : 1-2). Vous rappelez-vous comment Etienne, dans ce magnifique message qui lui coûtât la vie – tellement significatif par rapport à ces choses – cita ces paroles d’Esaïe. C’était pratiquement la culmination de ce grand discours ; tout se concentrait sur cette chose, tout y conduisait. Il dit : « Mais Salomon lui bâtit une maison. Mais … mais… quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur ? » (Actes 7 : 47-49). « Les cieux des cieux ne peuvent le contenir » (2 Chroniques 2 : 6).

1. L’Infinie Grandeur de la Maison
   Quelle maison ? Il y a plusieurs choses ici que nous devons retenir. Tout d’abord, c’est une indication de l’infini, de l’infinie grandeur de Dieu demandant quelque chose d’infiniment grand. Aucun temple aussi magnifique soit-il, qu’il soit de Salomon ou de tout autre bâtisseur, ne peut répondre à cette exigence. Cela demande quelque chose d’infiniment grand afin de démontrer la grandeur de Dieu. L’apôtre Paul, plus que tout autre personne dans la Bible, vit la signification de cette Maison, et, malgré la richesse merveilleuse, le caractère complet et la flexibilité du grec, il épuise toutes les possibilités de cette langue qui sont à sa disposition en essayant de décrire cette chose. Avec toute sa connaissance de mots et de langage, Paul se trouve limité par les mots avec lesquels il désire exprimer la réalité de cette Maison – la largeur et la longueur et la hauteur et la profondeur et ainsi de suite. Il lutte avec le langage humain, mais tout langage est insuffisant pour exprimer combien cela est grand.
   Mais remarquez – et cela est magnifique, là où nous nous en approchons de très près, ou bien là où cette chose s’approche de nous – il y a plusieurs choses que l’apôtre Paul éclaircit quant à la définition et le propos de cette Maison.

2. La place de « l’amour … qui surpasse toute connaissance »
   Tout d’abord c’est dans cette chose que l’amour de Dieu qui surpasse toute connaissance est manifesté (Ephésiens 3 : 19). Dieu a conçu cet ordre objectif, afin d’y démontrer quelque chose de Son cœur, Son amour qui dépasse toute connaissance. Ensuite Paul parle de la grâce – « les richesses de sa grâce » (1 : 7, 2 : 7) ; « la gloire de sa grâce » (1 : 6) ; et il présente tout cela comme étant en relation avec cette Maison. Et ceci afin que « dans les siècles à venir » (2 : 7), dans cette Maison, dans ce Corps (appelez cela comme vous voulez), soit manifestée, à un univers émerveillé, la grâce infinie de Dieu. Mais Paul ne s’arrête pas là, il passe à la sagesse (3 : 10). L’infinie et la diverse sagesse de Dieu doit être donnée à connaître « aux principautés et aux autorités » – dans cette Maison ! Cela demande une grande Maison pour contenir la grandeur de Son amour, et la grandeur de Sa grâce, et la grandeur de Sa sagesse – Dieu Lui-même présent dans de tels aspects de manifestations!

Le Malentendu de l’Homme
    Mais il y a autre chose de sous-entendu ici. C’est le malentendu de l’homme. Lorsqu’il s’agit de « grandes idées », de conceptions merveilleuses, l’homme a une façon, comme nous le savons, de saisir et de s’approprier ces choses. L’homme s’est saisi de cette idée d’une « maison pour Dieu », d’une « habitation pour Dieu », et l’a déformée et y a apporté une fausse interprétation. L’homme a essayé de saisir Dieu et de Le placer dans une maison conçue selon sa propre pensée. En faisant cela, il a essayé de limiter Dieu, de l’enfermer, de le posséder, de rendre Dieu exclusif à une « maison » particulière, une maison faite par l’homme – un édifice ou une institution ici-bas. Cette propension invétérée de l’homme de faire de Dieu sa propriété, et la propriété de sa maison particulière, conduit à l’élévation d’un terrible exclusivisme : voulant dire en fait, si vous n’appartenez pas à ceci, si vous ne prenez pas ce chemin, vous êtes alors en dehors de ce qui est acceptable. C’est le résultat d’une idée qui a été appropriée mais qui est méprisée – une fausse interprétation.
    C’était là l’erreur tragique d’Israël, contre laquelle les prophètes s’enrageaient et fulminaient. C’est dans ces circonstances que Jésus vint. Comme du vin nouveau dans de vielles outres, Sa venue éventra toutes ces choses, mais cela Lui coûta Sa vie. Ils firent de la maison de Dieu quelque chose d’exclusif, quelque chose qui leur appartenait – ils « possédaient » Dieu. Et là était leur erreur. Et alors que Jésus s’éloignait vers ce qui est éternel, dans la réalité spirituelle, Il dit : « Voici, votre maison vous est laissée déserte » (Matthieu 23 : 38) – votre maison, votre maison ! Quel terrible mise en accusation –votre maison !


Christ le Correctif

1. Personnellement
   Nous devons considérer ces choses avec beaucoup de sérieux, car, d’un certain point de vue, c’était ce malentendu, cette fausse interprétation, cette caricature que Jésus est venu corriger. Et Il l’a fait de deux façons. Comme nous l’avons déjà montré, Il l’a corrigé premièrement dans Sa propre Personne. Voulez-vous voir la Maison de Dieu, ce qu’elle est ? – Regardez-Le ! Deuxièmement Il le corrigea par Son enseignement. L’Évangile selon Jean, si seulement nous le reconnaissions, se tient dans tout le contexte biblique afin de montrer comment Jésus supplante et transcende toutes les représentations terrestres et matérielles. Il est parfaitement clair qu’Il supplante et prend la place du temple à Jérusalem. Il supplante et remplace la sacrificature, Lui-même devenant le Souverain Sacrificateur, et S’offrit comme sacrifice acceptable à Dieu ; et ainsi n’accomplissant pas seulement tous les types, mais démontrant que jusqu’à ce que Christ ne S’offre Lui-même, Dieu n’avait jamais été satisfait. Il supplante et transcende toutes les fêtes juives : vous remarquez comment dans l’Évangile selon Jean, il est sans cesse fait allusion aux fêtes juives, et comment Jésus Se place en divergence et en contraste par rapport à celles-ci.
    Jésus prend la place de la manne dans le désert : Il est le « pain de Dieu qui vient du ciel » (Jean 6 :33). Jésus prend la place de l’eau du rocher frappé et dit : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai ; moi, n’aura plus soif à jamais » (Jean 4 :14). « Celui qui croit en moi … des fleuves d’eau vive couleront de son ventre » (Jean 7 :38). Il prend la place des luminaires dans le temple et dit : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8 :12). Il prend la place de tous les anciens bergers d’Israël et dit : « Je suis le bon berger » (Jean 10 : 11, 14). Il prend la place d’Israël, et bâtit un nouveau troupeau de Son propre sang : « Je donne ma vie pour les brebis » (Jean 10 :15). Jésus est la réponse à la recherche éternelle de Dieu.

2. Collectivement
   Mais Jésus, comme nous le montre le Nouveau Testament, ne Se tient pas seul. Jésus dans Son expression collective et organique est la Maison de Dieu. Où est et qu’est-ce que la Maison de Dieu ? C’est là où il y a une union spirituelle, organique et vitale avec Christ ; ni plus ni moins. Paul dit : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Corinthiens 12 :13). Jésus remplit toutes les fonctions, et exprime tous les aspects de la présence de Dieu – la présence de Dieu au milieu des hommes.
  Ceci est une déclaration, mais c’est aussi un défi. Combien est grande Sa Maison – et combien définitivement spirituelle est Sa Maison ! Elle est bâtie sur l’amour de Dieu. Et ceci est un test suffisant. L’objet et le but précis de cette Maison est d’exprimer l’amour de Dieu. Et si cet amour de Dieu n’est pas présent, ou s’il est contredit, la maison cesse d’être ce que Dieu S’était donné qu’elle soit. C’est ce qui explique pourquoi Israël, qui était appelé à une époque, « la maison de Dieu » en tant que nation, fut écarté. Là est l’amour infini de Dieu, l’infinie grâce de Dieu, amenés dans le monde dans la Personne de son Fils : et que rencontre t-Il ? Une haine infinie ! L’amour rejeté ! Alors très bien, – « Votre maison vous est laissée déserte ».
   Toute cette doctrine et théologie – même à propos de la justification, non pas par les œuvres mais par la foi, etc. – peut-être si détachée, cela peut-être lourd, légaliste, « juste ». Mais rappelez-vous que tout est là dans la Parole de Dieu afin de magnifier la grâce de Dieu ! « Non pas sur le principe des œuvres … » mais la grâce de Dieu. La Maison de Dieu existe sur le principe d’hommes et de femmes qui ont découverts que leur plus profond et plus grand besoin est la grâce de Dieu, et qu’ils sont parvenus à la connaissance de cette grâce. Le mot le plus noble de leur vocabulaire est le mot « grâce » – c’est le mot le plus magnifique dans le langage des cieux et de la terre. La grâce, la grâce, la grâce ! C’est de cela qu’est faite la Maison de Dieu. Si vous et moi vivons dans la signification de ce merveilleux mot « grâce », nous connaîtrons Dieu de très près. Dieu « connaît de loin les hautains », car les hautains n’ont aucune sensation de leur besoin de grâce. L’orgueil est une abomination pour Dieu, simplement parce qu’il est une contradiction de la grâce. « Mais c’est à celui-ci que je regarderai :à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole. » (Esaïe 66 :2). C’est là l’atmosphère de la Maison de Dieu.
   Et ainsi, vous voyez que la Maison de Dieu n’est pas une « chose », elle n’est pas un «endroit » – elle n’est rien de ce que peut faire l’homme ; elle est spirituelle. Sur quel fondement est-elle établie ? Sur celui de la croix. La Maison de Dieu dans le désert – le tabernacle – vint après l’autel, et se tenait en arrière-plan de l’autel. Dans la nouvelle dispensation, l’Eglise est l’arrière-plan de la croix de Christ, car elle ne vient que par la croix. Que fait la croix ? Elle met l’homme de coté, elle fait de la place pour Dieu ; elle élimine l’homme, afin que Dieu soit tout et en tout. L’intention de Dieu quant à la croix est de rendre possible la réalisation de Sa pensée éternelle d’être présente, d’être . Là où la croix est le plus profondément forgée dans la vie de Son peuple, , rencontrez-vous le Seigneur pleinement. Vous ne Le rencontrerez pas parmi les hommes et les femmes dans lesquels la croix n’a pas fait son œuvre ; en présence de la chair ; Dieu Se tient à l’écart de cela.

Le Besoin d’une Conscience de Christ
   En terminant nous poserons encore une question. Quelle est la nécessité dominante ? La réponse comporte deux parties. La nécessité pour la réalisation du désire de Dieu – l’avènement de cette Maison, dans sa beauté, dans son amour, dans sa grâce, dans sa communion, dans sa paix, dans son ordre, dans sa manifestation divine – est une conscience de Christ. Peut-être cela ne pèse pas grand chose dit comme cela. Mais ce que vous et moi avons besoin, plus que tout, c’est d’avantage de cette conscience de Christ. Ne sommes-nous pas sans cesse et toujours repris lorsque nous entendons Paul dire : « Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts … afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort …désormais, nous ne connaissons personne selon la chair …? » 
(2 Corinthiens 5 :14-16
    Sommes-nous pas toujours repris par cela ? Ne nous connaissons pas les uns les autres trop selon la chair ? Au lieu de saisir ce qu’il y a de Christ, si peu soit-il, en chacun d’entre nous, et de le mettre en valeur, nous faisons le contraire : nous amplifions les fautes et les faiblesses et tout ce qui est autre que la nature de Christ ; et ces choses abondent, Dieu le sait!
  Mais quant à cette conscience de Christ – que nous nous donnions davantage à l’appréhension de ce qui est de Christ, si peu soit-il, et que nous nous attachions à cela. Si nous le faisions, la Maison serait bâtie, Dieu trouverait Sa Maison et s’y consacrerait. Que Dieu nous aide ! Et une conscience de Christ implique une conscience de la Maison, une conscience de communion, une conscience d’identification réciproque, cela implique que nous sommes membres les uns des autres, ainsi la main ne peut dire au pied « je n’ai pas besoin de toi », je peux faire sans toi ! C’est cette conscience collective qui est si nécessaire aujourd’hui ; afin de d’anéantir tout ce qui détruit et divise.
   Que Dieu fasse que ce qui précède saisisse nos cœurs, et que cela nous élève au-dessus de toutes nos conceptions inadéquates de la Maison de Dieu. Que cela gouverne notre attitude vis-à-vis de tous – tous ceux qui reposent sur l’amour de Dieu, tous ceux qui reposent sur la grâce de Dieu, tous ceux qui sont parvenus à voir et à reconnaître que ce n’est que par la sagesse de Dieu que tous les problèmes humains seront résolus, les leurs et ceux des autres ; que Dieu trouvera enfin ce qu’Il recherche – un lieu dans lequel Il puisse habiter.


Chapitre deuxième - La Controverse et le Conflit Continuels

    Il est simple et évident d’observer que les trois premiers chapitres de la Bible ne se sont pas accomplis avant que tous les éléments de conflit et de controverse ne soient adressés. Et à partir de là, et à travers toute la Bible, ces éléments de conflit et de controverse sont rarement absents. Le Livre en est plein jusqu’à ce que nous arrivions aux deux derniers chapitres. Et alors le conflit cesse, la controverse est résolue, et ceci, pour toujours. Mais, comme nous l’avons démontré dans le premier chapitre, le centre de la consommation, l’issue finale, la fin qui a occasionnée cet énorme conflit depuis le début est ceci : « Voici, le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il tabernaclera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera … leur Dieu » (Apocalypse 21 : 3)
   Lorsque nous y regardons de plus près, il est des plus impressionnant de voir que tout ceci est en relation et est centré sur une seule chose : la place de Dieu dans ce monde, et particulièrement Sa place parmi un peuple pour Son habitation. C’est ceci qui, comme on dit, est le sujet de dispute, qui est le point de mire de toutes les difficultés. C’est de cela dont il est question au début dans le jardin, avec le premier couple. C’est une scène bien trop belle et réjouissante – pour un être exalté – de voir et d’observer Dieu marchant et parlant avec les hommes, ayant une communion bénie avec eux, dans une atmosphère de paix, de repos et d’ordre – ceci est une scène bien trop belle pour qu’elle ne soit assaillie. Une situation doit être créée, d’une façon ou d’une autre, qui déferlera sur cette communion, et s’il est possible d’y mettre fin ou du moins de l’interrompre, d’en écarter Dieu. C’était la situation alors – Dieu présent dans des conditions de communion avec les hommes. Beaucoup de choses peuvent s’ajouter à cela, mais là est le centre de la difficulté avec la première famille. Une famille jouissant d’une communion sainte et sacrée avec Dieu, est quelque chose qui ne perdura pas sans être assaillie. Et alors nous voyons cette famille comme jetée au milieu d’un conflit, et un frère en assassine un autre.
  C’est là le point essentiel de la vie et de l’histoire de la nation élue, dans toutes ses différentes périodes et étapes. C’était le cas quand la nation choisie était l’Egypte. Quelle était l’intention de Dieu ? Elle est décelée dans Son défi au Pharaon, roi d’Egypte : « Laisse aller mon peuple, pour qu’ils me servent » (Exode 7 : 16, etc.) Nous savons, par ce qui allait suivre, ce que cela signifiait – Dieu parmi un peuple. Et la grande controverse et le grand conflit en Egypte émergea de la réalisation, de la part des puissances hostiles, que si cela se concrétisait, Dieu aurait ce qu’Il a toujours désiré avoir, et ceci doit être frustré à tout prix. Dieu amène les enfants d’Israël dans le désert afin qu’ils soient Son peuple, pour Son habitation ; mais alors qu’ils sont dans le désert, assemblés au pied de la montagne et pendant que Moïse est sur la montagne, que se passe t-il ? Notez que Moïse est sur le point de recevoir le modèle du tabernacle, dans lequel l’Éternel va élire résidence au milieu de Son peuple, et pour ce tabernacle il y a un besoin d’or en tant que grand symbole de la nature divine ; et cet or a été ramené d’Egypte. Alors que Moïse s’attarde sur la montagne, que se passe t-il ? De nouveau il y a ce défi par rapport au dessein de Dieu, l’or Lui est volé et transformé en veau afin d’être adoré à la place de Dieu !
    Tout ceci fait partie d’une longue histoire. Et cela continue à travers toute leur histoire, quand ils sont sortis du désert et entrés dans le pays. Salomon construit le Temple, et Dieu y élut Sa demeure. Mais juste avant que ce Temple ne soit mit en évidence et construit, une autre terrible chose arriva. Il est dit : « Et Satan se leva contre Israël, et incita David à dénombrer Israël » (1 Chroniques 21 : 1). Nous connaissons l’histoire. Le dénombrement était, bien entendu, un peu de vanité – la vanité du cœur humain ; « compter des têtes », pour pouvoir dire « quel grand peuple ai-je, et quel grand roi suis-je ! ». Même un homme du monde, qui avait si peu, peut-être même aucun, discernement spirituel – Joab – reconnu ceci et pressa le roi de n’en rien faire. Mais David insista et dut rendre compte à Dieu. Le résultat – la dévastation de la nation ; alors que la peste sévissait parmi le peuple et le détruisait, jusqu’à ce que l’Ange de l'Eternel rencontre David à l’aire d’Ornan le Jébusien – et ceci devint le site du Temple.
   Quelle lutte, quelle controverse sans relâche au sujet de cette « habitation de Dieu » ! Le Temple est construit, et puis, alors que la nation est au sommet quant à la réalisation d’une habitation pour Dieu, celui-là même qui construisit le Temple tombe et fait une alliance avec celui qui est un autre dieu, en dehors d’Israël. Et en peu de temps la nation est divisée en deux. La déchéance spirituelle s’accélère et l'Eternel abandonne le Temple. La fin de ce mouvement est l’exile à Babylone : le Temple, Jérusalem, rejetés par Dieu ; un peuple en captivité. Après soixante dix ans, un reste revient à Jérusalem et commence à reconstruire un temple. L’histoire est racontée dans ces deux livres que sont Esdras et Néhémie – et quels livres de conflit sont-ils ! Nous retrouvons cet élément, comme ci quelque chose ou quelqu’un avait dit : « Non, jamais, si nous pouvons l’arrêter ! » Et nous voyons, qu’en partie, ils parvinrent à leur fin, car nous lisons : « Alors le travail de la maison de Dieu qui est à Jérusalem cessa… » (Esdras 4 : 24)
    C’est dans cette atmosphère de conflit et de controverse que l’Ancien Testament se ferme. Lorsque nous arrivons au Nouveau Testament, comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, Dieu parvient à l’accomplissement de ce qu’Il désire sous deux aspects. Premièrement, Il est incarné en Son Fils, étant « Emmanuel » – « Dieu avec nous ». Mais Sa présence provoque la controverse la plus amère, et ceci à propos du Temple. Tout est centré et tourne autour de ce Temple. Vous souvenez-vous de l’accusation principale qui le conduit à Sa mort, c’était à propos de la destruction du Temple ! Il dit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » (Jean 2 : 19). Dans leur aveuglement quant à Sa véritable signification spirituelle, ils l’interprétèrent comme étant l’annonce de la destruction de ce grand Temple à Jérusalem. Bien sur qu’il devait l’être ! Mais Ses paroles l’amenèrent à Sa mort. Quelques années plus tard, Etienne souleva à nouveau cette chose, et, dans des paroles qui sont pratiquement un écho de celles de Salomon, il déclare : « Mais le Très-Haut n’habite point dans des demeures faites de main » (Actes 7 : 48) ; et ces paroles déchaînent sur lui un orage de rage et de fureur. C’était là le point de mire de tout ce qu’il avait dit, et cela est très significatif. Et finalement, quand le Christ personnel, après avoir été semé comme un grain de blé dans la terre, et étant mort, à été élevé en un aspect collectif, Son Eglise, afin d’être « l’habitation de Dieu » en réalité ; quelle tempête est déclenchée ! C’est le signal de nouvelles attaques de ce terrible antagonisme.


L’HISTOIRE TRAGIQUE DES DIVISIONS


    Et cela est à la racine de cette triste et tragique histoire à travers les siècles, de ces divisions et schismes, ces conflits, ces disputes et ces controverses parmi les chrétiens. La seule détermination est – Dieu n’aura pas cette habitation, si cela peut-être empêché par n’importe quel moyen ; cela doit être stoppé ! Car il n’y a pas plus grande menace pour le royaume des ténèbres qu’un peuple de cet ordre : un peuple parmi lequel Dieu s’engage, parce qu’ils Lui fournissent un fondement pour qu’Il soit là – simplement être là en communion bénie. Nous croyons que nous vivons dans les « temps de la fin » ; et alors que la fin s’approche, malgré tous les efforts d’unions et d’affiliations etc., l’esprit de suspicion, de peur et de malentendu ne fait que s’intensifier. L’atmosphère de la Chrétienté en est imprégnée, et ceci apparemment, s’il est possible, jusqu’à ce que la moindre des choses souffre de division. Les différences se multiplient sans cesse.
    Pourquoi y a t-il tant de différences et de controverses dans le domaine d’interprétations et dans les relations entre chrétiens ? C’est cette chose, peut-être pouvez-vous dire que c’est à cause de ceci ou de cela ou bien encore autre chose ; peut-être pouvez-vous mettre en cause une des innombrables raisons qui créer des divisions, mais allons au cœur et à la racine des choses. Chacune de ces choses, qui peut être un prétexte, est en rapport avec cette seule vraie raison, qui englobe et gouverne tout : un peuple qui se tient en relation avec Dieu, qui Lui fournit ce qui est dans Son cœur depuis toute éternité – une habitation, une manifestation de Sa Personne parmi les hommes. Voilà le cœur de tout cela. Toute cette triste et terrible histoire est en relation avec cette idée corporative – au commencement, un homme et une femme, puis deux frères, ensuite l’espèce humaine, douze frères qui devinrent les douze tribus ; le modèle du Tabernacle, etc. Il y a toujours eu une détermination inexorable, à chaque fois que cette manifestation devenait réelle, soit de l’empêcher d’être ou de la détruire. Le terrain d’attaque à toujours et sans cesse été le peuple de Dieu en communion spirituelle ; avec Dieu parmi eux.
    Ainsi, il est parfaitement évident qu’il existe une force et un système dans cet univers qui est amèrement antagoniste envers la réalisation de ce propos éternel. Ce phénomène n’est pas une chose « naturelle ». Il est vrai que souvent il semble y avoir de bonnes raisons humaines ou naturelles pour cela. Mais regardons derrière tout ceci, et nous verrons que tout vient de ce domaine ou de cette hiérarchie qui est antagoniste à cette chose.
    Et c’est cette unique chose. Nous parlons souvent de « l’Eglise militante », que voulons-nous dire par cette expression ? Et bien, nos idées sont souvent objectives quant nous parlons ainsi. Nous pensons à l’Eglise lançant l’assaut sur l’athéisme, sur le paganisme, sur la mondanité, sur le mal, sur les mauvaises conditions sociales, sur les souffrances et leurs causes. C’est peut-être ce que nous voulons dire par « l’Eglise militante », mais aussi vrai et juste que cela puisse être, le fait est que cette « Eglise militante » trouve ses campagnes minées de l’intérieur – elle est battue avant qu’elle ne commence le combat. Elle ne peut combattre comme un tout corporatif, parce qu’elle est déjà handicapée de l’intérieur par le manque d’expression de cette unique vie relative et corporative. Oui, l’ennemi s’est infiltré subtilement et il a affaibli et paralysé « l’Eglise militante ».
   Vous êtes peut-être familier avec cette histoire de la vie de Spurgeon. Les élèves de son collège prêchaient leurs sermons d’essai devant lui, et un jeune homme choisit Ephésiens 6 comme sujet. En s’essayant à une grande éloquence et impression, il dépeignit le soldat, l’armure et lui-même s’en vêtissant ; et finalement, fin prêt, en toute hardiesse il s’avança et s’écria : « Maintenant, où est l’ennemi ? » Monsieur Spurgeon, assit dans l’assistance, mettant ses mains en porte-voix s’écria : « dans l’armure ! »
   Cette histoire est vraiment appropriée. L’Eglise ne progresse pas « comme une armée puissante » – il n’est pas vrai que –«Comme une grande armée avance l’église de Dieu! »
Ce n’est pas vrai qu’elle est « comme des troupes sous leurs bannières » (Cant. 6 : 4, 10). Satan s’est occupé de cela ; il a fait de cette affirmation un mensonge. A quoi cela nous amène-t-il ? Nous devons prendre en considération autre chose que les facteurs humains et que les éléments naturels. Je ne désire pas ouvrir la porte à une préoccupation morbide concernant ce qui est diabolique, mais peut-être que dans nos craintes nous nous sommes trop tournés de l’autre coté. Nous devons soit accepter la Bible ou la rejeter, si nous l’acceptons comme elle est, nous devons accepter le fait qu’il existe un grand système spirituel satanique qui est sans cesse en mouvement, sans cesse sur ses gardes et continuellement en activité ; surveillant toute opportunité et chaque terrain qui puisse être utilisé contre cette unique chose – l’absolue unité du peuple de Dieu, afin qu’Il obtienne une habitation qui soit à Sa mesure. Nous devons reconnaître ce grand royaume hostile, et nous devons définitivement le prendre en considération.


L’INSENSIBILITÉ QUANT A LA VÉRITABLE CAUSE

   Il semble y avoir quelque engourdissement et insensibilité dans l’Eglise à ce sujet – un fait qui en lui-même peut être significatif. Quel chrétien, par exemple, ne connaît pas Ephésiens 6 ? La plupart d’entre nous pourraient probablement citer : « Car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Ephésiens 6 : 12). Qui ne connaît pas cela, en tant que mots, en tant que langage ? Mais qui a vraiment été piqué au vif quant à la réalisation de ce que cela veut dire pour l’Eglise – quant à la perception qu’en fait, cette parole, est le résumé de la plus grande révélation concernant l’Eglise qui ait été donnée aux hommes ? C’est vers cela que l’apôtre progresse alors qu’il dévoile cette Eglise, quant à son élection dans l’éternité passée, quant à sa vocation céleste, dans sa marche ici-bas avec Dieu, et quant à son futur rôle éternel. A travers tout cela, il progresse jusqu’à ce point et il dit : Oui – mais, bien que tout cela soit vrai, alors qu’elle est bien le chef-d’œuvre de Dieu, la plus grande chose jamais conçue, elle est aussi en même temps l’objet d’un intérêt et d’une attention hostile et antagoniste d’innombrables armées de mauvais esprits. Les « principautés, les autorités », les « dominateurs de ces ténèbres », la «puissance spirituelle de méchanceté », n’ont qu’un seul but : la destruction de cette Eglise, la division de cette Eglise. Nous sommes, dis-je, étrangement insensibles face à une telle révélation : nous ne sommes pas piqués au vif jusqu’à la réalisation quant à sa signification.
    Si tout cela est vrai – et si vous essayez d’ignorer cela, vous en éprouverez les plus grandes difficultés, car, comme je le dis, la Bible, des premiers chapitres aux derniers, est pleine de controverses et de conflits quant à Dieu recherchant une habitation parmi un peuple – si cela est donc vrai, nous devons nous adapter, nous devons adopter une nouvelle attitude, et faire face au fait que ces puissances hostiles ne sont pas uniquement préoccupées par l’Eglise tout entière, à la divisée en tant de sections, mais qu’elles s’acharneront jusqu’aux deux derniers chrétiens ! Elles commencèrent avec les deux premiers, et elles persévéreront dans leur but diabolique jusqu’à ce qu’elles parviennent à créer une brèche et à séparer les deux derniers croyants.
   Ceci étant dit, nous devons nous adapter aussi au fait que toute division, tout anéantissement de communion, ne doit pas être finalement mise à la charge de quelques facteurs humains ou naturels. Ceux-ci peuvent être le prétexte ou la cause immédiat, mais, derrière cela, il y a beaucoup plus. Nous sommes engagés dans un terrible conflit quant à cette vérité de relation spirituelle – bien plus puissant que notre habilité de le vaincre ou de pouvoir y faire face. Et c’est précisément ici que les paroles de cette grande lettre viennent à notre aide, alors que l’apôtre prie le Père : « Afin qu' ... il vous donne d’être fortifiés en puissance par son Esprit quant à l’homme intérieur … Or à celui qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, selon la puissance qui opère en nous, à lui la gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen » (Ephésiens 3 : 16-21). Oui, nous devons prendre en compte ces forces hostiles, et nous adapter par rapport à celles-ci d’une façon nouvelle. Nous devons réaliser ce qui se passe, ne pas tout juger à la lumière de causes secondaires, mais en allant derrière tout cela jusqu’à la cause primaire, dans cet autre domaine du mal.
    Dieu est saint : le lieu de Son habitation doit être saint. Si cette division est l’œuvre de Satan, alors c’est impie. La touche d’impiété veut dire que Dieu ne peut pas Se consacrer à ce qui Le divise. L’apôtre crie aux Corinthiens : « Christ est-il divisé ? » (1 Corinthiens 1 : 13). Et je pense qu’il y avait un ton scandalisé dans sa question – c’est impensable ! Christ n’est pas divisé ! Aussi Il ne peut pas, étant un seul Dieu, s’engager là où il y a division. Le Saint Esprit est un seul Esprit : l’apôtre nous dit : « Il y a un seul Esprit »(Ephésiens 4 : 4). Il n’y a pas autant de christs, autant d’esprits saints qu’il y a de croyants. Nous n’avons pas un Jésus et un Esprit Saint privé et personnel. Nous ne L’avons et Les avons qu’en commun, et il n’y a pas d’autres façons d’avoir le Seigneur.


LA CLEF DE L’UNITÉ

   Maintenant nous devons trouver la clef de cette unité, de cette identité. Et dans ce même passage, l’apôtre en parle comme étant « l’unité de l’Esprit » (Ephésiens 4 : 3). L’unité de l’Esprit – là est la clef. Notre affinité, notre unité, n’est pas une chose intellectuelle. Ce n’est pas comme si après avoir passer des vérités et des méthodes au crible, et après avoir eu beaucoup de discussions et argumentations, nous étions maintenant parvenus à une quelque mesure d’entente et nous sommes alors unis ! Ce n’est pas là que cette chose commence, ce n’est pas du tout la base de notre unité. Même dans les vérités évangéliques, nous ne parvenons pas à l’unité en argumentant intellectuellement. Nous n’y parvenons pas en participant à quelque entreprise, en s’occupant d’une même œuvre ou d’un même intérêt – voyant que quelque chose peut être fait et en s’unissant afin de l’accomplir. L’histoire d’œuvres chrétiennes raconte comment ces entreprises échouent, n’arrivent pas à terme, lorsqu’elles doivent faire face aux forces de l’ennemi. Non, nous ne sommes pas un de cette façon. Nous ne sommes pas unis par les sentiments – par (puis-je utiliser ce mot) « la flatterie », par de belles paroles, fermant les yeux sur ce qui ne va pas ; ceci non plus, n’est pas la base de l’unité. Ce n’est pas une unité d’idéaux, et certainement pas une unité de prétention. Qu’est-ce donc ? C’est, comme la Parole nous le déclare ici, l’unité de l’Esprit ; du Saint Esprit. Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas autant d’esprits saints qu’il y a de croyants. L’apôtre dit : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Corinthiens 12 : 13).
  Cette unité est tout d’abord rudimentaire, et ensuite elle est progressive. Elle est rudimentaire alors que nous partageons notre vie commune. Oh! que nous prenions plus à cœur cette réalité fondamentale ! Nous savons que cela est vrai. Si nous étions éparpillés à travers le monde, rencontrant peut-être un chrétien sur cent mille, cette vérité deviendrait très réelle. C’est vraiment une grande chose – généralement – de rencontrer un chrétien ! Vous ne soulevez pas immédiatement de questions d’ordre ecclésiastiques, d’ordre doctrinal, etc. ; vous trouvez simplement quelque chose en commun. Et si nous restons sur ce terrain, nous pouvons aller loin. Nous reconnaissons un chrétien, un vrai chrétien, n’importe où dans le monde, sans présentation. La présentation est à l’intérieur ! C’est quelque chose de fondamental : nous partageons la même vie, nous avons un seul Saint Esprit au sein de nous tous. Voilà la réalité fondamentale de l’unité, si seulement nous y portions plus d’intérêt.
   Ensuite cette unité est progressive : elle augmente, elle se développe ; elle procède et progresse en vivant par l’Esprit. Cette unité est nourrie par la vie dans l’Esprit, par une vie gouvernée par l’Esprit Saint en nous. Bien que cela ait été dit maintes fois, c’est une question sur laquelle nous devons insister : si seulement vous et moi, personnellement, vivions vraiment des vies gouvernées par l’Esprit Saint en nous ; quelle grande différence cela ferait ! Car Il est l’Esprit de vérité ; et si nous en tant qu’enfants de Dieu nés d’en haut, habités de l’Esprit Saint, nous le connaissions gouvernant notre esprit et notre conscience intérieure, et supposons que nous ayons une fausse idée à propos d’un autre enfant de Dieu, ce ne serait pas long avant que nous ne sachions dans nos propres cœurs, que l’Esprit Saint n’est pas en accord avec cette notion. Nous entendons quelque chose à propos de quelqu’un – un faux rapport, une fausse rumeur – et l’acceptons. Mais des rapports qui sont apparemment vrais, et qui viennent de sources des plus « authentiques » et des plus « fiables », peuvent être néanmoins faux ; et nous pouvons savoir cela dans nos cœurs par l’Esprit Saint. Et le gouvernement du Saint Esprit sera une protection contre une quelconque division, tension, contre une cassure dans la communion, qui ne devrait jamais être car cela est fondé sur un mensonge – cela peut même être un beau mensonge ! Nous pourrions passer beaucoup de temps là-dessus.
    L’unité – la communion – est ainsi progressive sur la base d’une vie dans l’Esprit. Et vous et moi, en tant que peuple de Dieu, sommes appelés à vivre dans l’Esprit, à marcher par l’Esprit, à connaître la voix de l’Esprit, l’instruction et l’enseignement intérieurs de l’Esprit. Cela nous prend beaucoup de temps d’apprendre ceci de façon adéquate, mais c’est une grande réalité qui devrait commencer à notre régénération – la conscience d’une nouvelle norme de valeurs, des choses qui diffèrent, de ce qui est bien ou mal, de ce que nous devrions faire et ne pas faire, de savoir comment nous devrions parler et ne pas parler – tous ceci devrait être inné en nous dès notre nouvelle naissance. Et cela devrait s’accroître sans cesse. Ainsi uniquement sera détruit cet autre royaume maléfique, ses œuvres contrées et ainsi sera l’Eglise « redoutable comme des troupes sous leurs bannières ». Uniquement ainsi Dieu trouvera t-il le lieu qu’Il recherche, là où Il pourra Se donner, demeurer et Se révéler.
   Une grande bataille fait rage, et cette bataille n’est pas seulement une question de conceptions et d’interprétations et de présentations différentes de la foi chrétienne. Derrière tout cela, il y a cette bataille entre cette grande intention de Dieu et l’opposition qui lui est faite de par un grand adversaire. Que Dieu nous aide à ce que nous ayons nos yeux ouverts à tout ceci, et à ce que nous soyons absolument certains quant à notre position par rapport à ce combat.


Chapitre troisième - L’Ultime Critère

    Quand, comme nous le lisons au début de la Bible, les conditions étaient telles que Dieu put prononcer le verdict « cela est très bon », alors Dieu était présent en communion avec l’homme. Il nous n’ait pas dit beaucoup plus sur la façon dont Il était présent : il nous ait dit qu’Il marchait dans le jardin au frais du jour, qu’Il conversait avec l’homme, et qu’Il lui révélait Ses pensées. D’après le récit, nous n’en savons guerre plus. Peut-être était-ce fort semblable aux quarante jours qui suivirent la résurrection, alors que le Seigneur Jésus venait, Se montrait, parlait et s’en allait ; puis revenait, et s’en allait à nouveau. Peut-être y avait-il des allées et venues, des démonstrations et des explications, Il s’assurait que le désire et les pensées de Son cœur avaient été saisis ; et de par Sa présence personnelle, un dialogue et une communion étaient possible.
   Mais, bientôt Il dut se retirer. Les conditions avaient changées, elles ne correspondaient plus à Ses pensées ; il n’était plus possible pour Lui de dire « cela est très bon ». Le changement Le força à se retirer. En un sens, moralement, Il était rejeté – expulsé. Mais, sans cesse, à travers l’histoire, il nous ait parlé de l’effort de Dieu à recouvrer, une condition appropriée et plaisante qui Lui convienne ; afin qu’Il puisse revenir.
   Il donna à Moïse le modèle d’une habitation céleste (Exode 25 : 9), et, quant toutes les choses furent faites selon le modèle, c’était comme si Dieu disait à nouveau « cela est très bon » – Il revint et remplit le Tabernacle. Mais cela ne pouvait pas durer. Ce n’est qu’une habitation en figure et en type, elle est limitée ; et les choses, dans le peuple lui-même, ne sont pas totalement et finalement selon Sa pensée. Plus tard, Il donna à David un autre modèle – celui du Temple, encore une représentation de l’habitation céleste (1 Chroniques 28 : 11-19) ; et quant toutes les choses furent faites selon la révélation du modèle, Dieu vint et remplit le temple ; démontrant une fois de plus que c’est ce qu’Il recherche. Mais les choses changèrent à nouveau, et nous avons la triste histoire de la gloire cessant, s’en allant, départant (Ezéchiel 9 :3, 10 : 18-19, 11 : 23) ; et cette habitation ne demeure qu’une « chose » – une coquille vide, une formalité fausse et sans vie.
   L’Ancien Testament se ferme sur une impression d’échec quant à ce grand dessein de Dieu ; l’échec, mais aussi sur d’autres perspectives. « Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant ? N’est-elle pas comme rien à vos yeux ? Mais … la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première … » (Aggée 2 : 3, 4, 9). Et ensuite cette grande déclaration : « Encore une fois … j’ébranlerai … la terre … Et l’objet du désir de toutes les nations viendra … » (Aggée 2 : 6-7). Il est le désire de toutes les nations. Vous vous souvenez sans doute que ces paroles sont reprises par l’auteur de l’épître aux Hébreux (12 : 26), et se réfèrent à un ébranlement de toutes choses sur cette terre, mais c’est une représentation – un type, une figure, un symbole – afin que la réalité spirituelle puisse prendre place.


TROIS EXPRESSIONS DE LA PENSÉE DE DIEU

    Il y a dans la Bible, trois expressions principales de cette pensée divine quant à une habitation parmi les hommes. Il en a d’autres moins importantes, mais ces trois expressions majeures sont au-dessus des autres.
    Premièrement, Israël. Nous n’avons pas compris Israël avant que nous n’ayons reconnu que ce peuple fut choisi parmi les nations de cette terre pour ce seul et unique but – que Dieu trouve parmi un peuple, une habitation qui Lui convienne. Il prouvait Son effort, Son labeur, Son désire, Sa souffrance ; Il démontrait Sa patience, Sa miséricorde et Sa longanimité infinies envers ce peuple, parce que Son cœur était lié à la réalisation de cette pensée et intention éternelles – ce but qui était d’avoir une habitation ici-bas parmi un peuple. Je le répète, nous ne comprenons pas la mise à l’écart d’Israël du conseil divin, avant que nous ne reconnaissions leur échec total et final quant à l’accomplissement de leur vocation.
   Mais Dieu n’a pas abandonné Son propos pour autant. Nous passons de l’Ancien au Nouveau Testament, et nous y trouvons le mouvement suivant de Dieu en relation avec ce dessein. La deuxième grande expression – peut-être devrions-nous l’appeler l’expression toute-inclusive – de Sa pensée, est l’incarnation même : « Emmanuel, Dieu avec nous ». Aussi, nous n’avons pas compris l’incarnation, avant que nous ne l’interprétions comme étant en relation avec cette pensée éternelle – Dieu trouvant en l’homme une habitation, faisant de l’homme Sa résidence. Dans la personne de Son Fils, Il a trouvé Son Sanctuaire, Son Temple, Son Tabernacle. « Et la Parole devint chair, et tabernacla au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire … » (Jean 1 : 14).
    La troisième expression majeure est l’avènement du Saint Esprit et la naissance de l’Eglise. Nous n’avons pas saisi la profonde signification de ces grands évènements – le Saint Esprit venant élire résidence dans l’Eglise nouvellement née – jusqu’à ce que nous ayons associé cela avec cette chose unique, Dieu est là. L’Eglise est le lieu de Son habitation, et Il est arrivé à Son Temple. Nous voyons comment cela a été glorieusement accompli le jour de la Pentecôte. Véritablement « Voici, j’envoie mon messager, et il passera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple » (Malachie 3 : 1) ; vraiment Dieu était présent ce jour-là, et Il n’est pas parti. Il est venu pour rester. C’est le Dieu incarné qui dit : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle. » (Matthieu 28 : 20). Il est venu pour demeurer ici-bas dans la Personne de l’Esprit Saint.
Maintenant, il est assez clair que cela était la pensée divine pour l’Eglise en général. Mais nous voyons ensuite que ce qui était vrai de l’Eglise universelle, était également l’intention de Dieu pour les églises locales. La chose qui devait caractériser des compagnies du peuple de Dieu – je répète, des compagnies du peuple de Dieu – était que Dieu devait y être trouvé. Ceci était l’ultime critère, et cela est, comme vous le voyez, notre troisième message. Rappelons-nous que « le critère » veut simplement dire le principe qui détermine la ligne de jugement ; c’est à dire, le terrain sur lequel tout est décidé, le critère de mesure par lequel les choses sont arrêtées.


LE CRITÈRE

   Le seul critère de la Maison de Dieu, qu’elle soit universelle ou locale, est finalement juste ceci : Dieu est là ; et Il peut être trouvé là. Cela est la chose prédominante en ce qui concerne ce sujet. Ce n’est point les méthodes ni les manières, les performances ni les rites, les formalités ni les cérémonies, ni aucune des choses externes. L’important est, que ce soit dans ces choses ou à travers elles, ou sans elles, ou en dehors d’elles ; que Dieu est là – vous rencontrez Dieu, vous ne pouvez pas aller là sans Le rencontrer. C’est là l’ultime critère afin de savoir si la Maison de Dieu est présente en réalité ou non. Ce n’est pas un endroit mais un peuple, au milieu duquel, Dieu, en la Personne de Son Fils Jésus Christ, par Son Esprit, est présent et est reconnu comme étant présent. Car est-il possible, pour quelqu’Un tel que Lui soit présent sans que Sa présence ne soit connue ? (Oui, cela peut être possible, si quelque chose ne va pas avec nous, mais cela ne devrait pas être le cas. La norme devrait être que, là où est Dieu, nous le savons, car nous Le rencontrons). Le critère n’est pas quelqu’un ou un certain nombre de toutes ces choses que les hommes considèrent comme étant nécessaires afin d’être une « maison de Dieu » ; par rapport à un endroit ou à un édifice. Le critère est simplement celui-ci : rencontrez-vous Dieu ? Si la réponse est négative, vous ne pouvez porter ce nom, parce que cette « maison » ne remplie pas vocation ; nous n’avons plus qu’à rejeter cette chose, cessons d’essayer de la maintenir, si elle ne remplie pas sa vocation.


LE FONDEMENT POUR LA PRÉSENCE DE DIEU

    Cela nous amène à la question du fondement sur lequel Dieu est présent. Laissez-moi dire ici, entre parenthèses, que Dieu peut être présent à un plus ou moins grand degré. Ce que nous lisons des assemblées dans le Nouveau Testament, confirme cela. Il n’est pas du tout difficile de discerner que, Dieu était plus pleinement présent dans un endroit que dans un autre – qu’il y avait une plus grande mesure du Seigneur et de Sa gloire ici qu’ailleurs ; par exemple à Philippes par rapport à Corinthe. Mais vraiment la chose qui devrait nous occuper – ce n’est pas si le Seigneur est là, pour ainsi dire « n’importe comment », mais qu’en fait Il puisse être là sans réserve, ni limites ; Se donnant Lui-même pleinement. C’est quelque chose qui devrait nous concerner en tant qu’individus : que le Seigneur puisse être avec nous individuellement, sans réserve – libre de Se consacrer. Et sans aucun doute la préoccupation de chaque compagnies du peuple du Seigneur, dans chaque lieu, devrait être – non pas ceci ni cela, ou une chose quelconque en relation avec l’existence matérielle, mais – d’avoir la mesure la plus grande de la présence du Seigneur.
    Je m’avance à dire que si ce critère était le soucis principal et dominant, ce serait la clef et la solution pour régler beaucoup de problèmes. Toutes les difficultés seraient résolues si nous nous disions – « Maintenant, ce qui importe plus que tout, c’est que le Seigneur ait toute la place qui Lui est requise afin qu’Il remplisse ce lieu avec Sa gloire. Quel que soit la chose qui se trouve en travers de ceci, elle doit être écartée. » Cela doit être une motivation suprême dans nos vies. Nos yeux doivent tout d’abord être ouverts au propos éternel de Dieu ; ensuite nous devons y être soudés, cela doit devenir une telle passion pour nous, que quelles que soient les menaces, les obstructions, les limitations, celles-ci ne peuvent être tolérées. Voilà le défi de ce message.
    Mais afin qu’il en soit ainsi, Dieu doit avoir des conditions qui ne L’impliqueront pas dans les désordres des hommes – car Dieu ne peut se permettre de S’engager dans ceux-ci, Il ne Se consacrera pas à cela – et qui, d’un autre coté, seront complètement satisfaisantes pour Lui. Cela n’expliquerait-il pas la grande réserve du Seigneur que nous, les chrétiens, trouvons si difficile à comprendre et à endurer ? Tous les cris et les appels, les supplications et les prières, jour et nuit, pour une visitation de Dieu : et Dieu semble si réservé et si lent. Ne serait-ce pas parce que Dieu ne peut S’engager dans les choses telles qu’elles sont arrangées par l’homme, et qui L’impliquerait dans quelque chose qui Le déshonorerait ? Je mets ceci en forme de question ; mais il est clairement démontré dans la Bible que ce principe est vrai. Le cri du prophète envers le peuple était remettre les choses dans un tel ordre et dans de telles conditions, pour que Dieu puisse venir. Nous devons prendre en considération que, dans toutes nos prières, il y a peut être, après tout, quelque chose que nous puissions faire ; afin de préparer le chemin pour le Seigneur. Bâtissant une autoroute pour notre Dieu, en ramassant les pierres qui pourraient Lui heurter les pieds s’Il venait. Il y a peut être quelque chose à faire!


 L'INTERFERANCE DE SATAN

    Maintenant, Satan, comme nous l’avons vu précédemment, dans la controverse continuelle à propos de cette habitation, et dans ses efforts afin d’empêcher Dieu d’obtenir cette demeure, a recherché dès le début, à mettre l’homme sur le chemin de Dieu. L’homme a été créé pour le seul but de pourvoir à Dieu une demeure, car cela a toujours été Son intention de demeurer en l’homme. Ainsi, le grand coup et le grand effort de Satan a été de tourner l’homme créé de Dieu contre les desseins de Dieu, de faire de l’homme une pierre d’achoppement ; un moyen de frustration pour Dieu. Voilà la longue et terrible histoire de Dieu étant entravé par l’homme, et par les conditions créées par l’homme. Jésus voyait cela : Il vit très clairement que la nature et l’effet de l’interférence de Satan avec l’homme, était de changer l’homme afin que Dieu ne puisse pas venir et demeurer en lui. A la fin du deuxième chapitre de l’Évangile selon Jean, qui ne devrait pas être divisé du troisième chapitre, nous trouvons cette remarque à propos du Seigneur Jésus : « Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes … » (Jean 2 : 24-25). Quelle désolation, que l’homme, qui était supposé être le vrai temple de Dieu, soit maintenant dans une telle condition, que Dieu ne puisse ni ne veuille S’engager envers lui !
    J’ai dit que le second chapitre de Jean ne devait pas être divisé du troisième, car quelques versets plus loin nous lisons : « Il vous faut être nés de nouveau ». A quoi cela nous amène t-il ? Cela nous éclaire quant à la nouvelle naissance : cela veut dire que Dieu doit avoir une nouvelle espèce d’homme pour l’habiter. Et vous noterez que cela fut dit à un représentant exceptionnel de la nation d’Israël : car Nicodème était un portrait parfait d’Israël – le peuple qui s’était réclamé être, (ce qu’il était supposé être), la véritable habitation de Dieu. Ce peuple qui s’était approprié Dieu, qui avait séquestré Dieu pour eux-mêmes ; afin d’en faire leur Dieu exclusif. Et c’est là, à Jérusalem, que Jésus, connaissant ce qui était dans l’homme, ne pouvait Se confier à eux ; et qu’ensuite, parlant à un représentant de ce peuple même, il dit : « Il vous faut être nés de nouveau».
    Pourquoi cela ? Afin que Dieu, le Saint Esprit, puisse venir et prendre résidence ; et ceci est le quatrième chapitre. Vous voyez, il s’agit d’une merveilleuse suite. Tout se concentre sur cette unique pensée éternelle – cette pensée qui ouvre toute la Bible – cette pensée de Dieu de demeurer dans l’homme, au sein de l’homme. C’est pour cela que nous trouvons cette question de la nouvelle naissance là où Jésus ne pouvait se confier en l’homme, car Il connaissait tous les hommes ; Il savait ce qui était dans l’homme.


LES VISIONS D’EZECHIEL

    Méditons quelques instants sur les prophéties d’Ezéchiel. Vous rappelez-vous des dernières paroles de ces prophéties ? « Le nom de la ville dès ce jour et à toujours est : l’Eternel est là. » C’est avec cette déclaration que le livre se termine. La fin est atteinte, la pensée et le dessein de Dieu sont accomplis : « l’Eternel est là » !
   Laissant de coté la controverse concernant le Temple et la Maison d’Ezéchiel, de savoir s’il va y avoir une reconstruction littérale du temple ici-bas à Jérusalem, lorsque tout ce monde islamique aura été mis de coté, et que la mosquée d’Omar aura été effacée de la Ville Sainte – beaucoup reste à faire, mais cela ne serait pas impossible à Dieu ! – qu’il en soit ainsi ou bien que toutes choses soient réalisées spirituellement dans l’Eglise, nous laissons ces choses discutables de coté ; car elles sont sans rapport avec ce à quoi nous nous occupons maintenant. Le livre d’Ezéchiel nous est très utile pour aujourd’hui avec ses enseignements et ses applications. Les principes divins et éternels, que nous y trouvons sont très clairs et n’appartiennent à aucune époque spécifique ni à aucun endroit particulier. En ce qui concerne la fin de toutes ces choses –ce qui doit se passer et où cela doit se passer – et bien cette fin se résume en cette phrase : L’Éternel est là !
   Toutes les prophéties de ce livre forment un mouvement progressif culminant en cette fin. Elles commencent avec le prophète disant qu’il vois « des visions de Dieu », ensuite ces visions se succèdent graduellement vers cette fin grandiose : ces visions sont les phases et les étapes de cette progression, révélant les principes ou le fondement sur lesquels cette fin sera atteinte – L’Éternel est là !

L’Homme sur le Trône
    La première vision, qui en un sens est inclusive de toutes les autres, est la vision du Trône : le Trône au-dessus du firmament, et au dessus l’aspect d’un homme. Que cela signifie t-il ? La réalité toute-inclusive, le tout premier critère fondamental, par lequel Dieu parviendra à cette fin, est l’absolue intronisation, l’absolue exaltation et autorité de cet Homme (avec un M majuscule), le Fils de l’Homme, sur le trône, au dessus de tout. C’est là qu’Etienne Le vit ; c’est de là qu’Il se baissa pour rencontrer Saul de Tarse. L’Homme sur le Trône : Christ glorifié, Christ exalté, Christ en possession de toute autorité dans les cieux et sur la terre. Si Dieu doit atteindre la fin – « L’Éternel est là » – ce fait doit devenir une réalité pratique dans tous les domaines et dans tous les détails. C’est un principe fondamental et prédominant : le Seigneur sera « là » dans la mesure de l’exaltation de Jésus Christ, dans la proportion qu’aura été donnée à Jésus Christ en tant que Celui qui est hautement élevé. Dans la mesure où Il est sur le trône et que l’autorité est reconnue comme étant dans Ses mains.
    Il y a plusieurs façons d’illustrer cela. Dans l’Eglise au début, dans les églises primitives, ceci se traduisait ainsi : il n’y avait jamais de réunions, de comités, de conciles afin de délibérer de ce qu’ils allaient faire – ils se réunissaient pour prier et remettaient toutes choses au Saint Esprit ; et ils obtenaient toutes leurs instructions des cieux. Ceci eu beaucoup d’efficacité n’est-ce pas ? Dieu était là ! Ceci était le résultat, ceci était la réalité : le Seigneur était avec eux – le Seigneur était là ! L’endroit où ils étaient réunis fut secoué par sa présence. Et ceci fut possible de part la nature de leur témoignage : ce Jésus était assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux. Mais cela n’était pas qu’un fait objectif, même pas un enseignement ni même une vérité orthodoxe : c’était avant tout une réalité dans tous les détails de la vie quotidienne. Jésus était consulté, et Jésus était considéré en toutes choses – Son autorité n’était pas théorique mais elle était une autorité appliquée et pratique.

L’Autel
    Nous continuons et nous voyons maintenant « un homme dont l’aspect était comme l’aspect de l’airain ; et il avait dans sa main un cordeau de lin et une canne à mesurer » Ezéchiel 40 : 3. Ensuite nous arrivons dans la grande aire du Temple, le grand parvis du Temple ; et nous voyons que si nous dessinions des lignes diagonales des coins les plus éloignés de ce grand parvis, au point où ces lignes se rencontrent et se croisent, en plein milieu de cette aire, se trouve le grand autel d’airain : central et universel, gouvernant toutes choses à l’intérieur et à l’extérieur. Un Homme d’airain – un autel d’airain. L’airain symbolise le jugement de justice : la justice pour le jugement, le jugement pour la justice. Au centre et au cœur et au milieu de toutes choses est la croix : la croix où tout est amené pour le jugement et pour y être jugé selon la justice et la sainteté de Dieu.
    Ceci est le fondement sur lequel Il sera présent. Nous sommes familier avec la vérité de la croix ; mais nous ne pouvons apprécié justement et comprendre la signification de la croix du Seigneur Jésus, que lorsque nous voyons qu’elle est relative à cette grande chose : la présence de Dieu. Tout doit être soumis au jugement selon le critère de Dieu : ce qui ne peut pas passer doit être consumé sur l’autel ; afin que ce qui est de Dieu puisse être établi dans les cieux. C’est là la grande œuvre discriminatoire de la croix : sur cela Dieu sera présent. Oui, « Jéhovah-Shammah » est directement lié à ceci : jusqu’à quel point toutes choses ont-elles été amenées au grand jugement de la croix. Que dit la croix de ceci et de cela ? Comment ceci est-il vu à la lumière de la croix ? La réponse va déterminer la mesure de l’implication de Dieu là où nous sommes. Ceci est fondamental, ne nous pouvons y échapper. Cet Homme d’airain s’occupe de cela : Il mesurera l’autel, et Il mesurera toutes choses selon l’autel – la pensée de Dieu quand à la justice.

La Maison
    Puis nous allons avec cet Homme à la Maison. Si vous connaissez la vision de la Maison, et tout ce qui est dit ici à son propos, vous serez familier avec son aspect dominant. L’élément qui prédomine dans cette vision de la Maison est « la mesure » : cet Homme d’airain avec sa canne, sa canne à mesurer, va partout à l’intérieur et à l ‘extérieur, autour et dedans très méticuleusement. Que fait-Il avec cette Maison ? Il la définit selon Christ, Il mesure selon Christ ; car Christ est l’unité de mesure de toutes choses. « Dieu a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela ». Actes 17 :31. C’est l’Homme d’airain, tout Lui sera amené dans le monde pour le jugement, un jugement selon Sa personne même. Si cela est vrai du monde, et le jugement arrive pour le monde, cela doit commencer à la Maison de Dieu.
    Aussi, pour résumer tout ceci en une phrase, voici ce qu’il en est : si cela doit être « Jéhovah-Shammah » – si cela doit être « Le Seigneur est là » ce sera selon la mesure de Christ ; quelle place a Christ dans cette chose. Dieu ne s’impliquera que si ce critère existe. Ce n’est pas ceci ou cela, ou beaucoup de choses, comme les hommes le pense qui constitue la garantie de la présence de Dieu. C’est seulement une chose : combien de Christ il y a t-il ici ? Que cette question aille directement dans nos cœurs : quelle est la mesure de Christ en vous et en moi ? Ne serait-ce pas là l’explication des appels incessants de Dieu et de Sa volonté à sacrifier autant afin d’accroître notre mesure de Christ ? Ceci répond à la plupart des questions. Pourquoi sortirait-Il de Son œuvre un de Ses serviteur utile et fort occupé afin de l’isoler ? Pourquoi ? Nous disons « quelle perte », « quelle tragédie », nous disons que l’église souffre de cette perte ; mais Dieu sait pourquoi Il agit ainsi. Cela est beaucoup plus important pour Lui qu’il y ai un accroissement de Christ pour servir à Son dessein éternel, plutôt qu’il y ai beaucoup de choses accomplies pour Lui.
    Il doit y avoir une explication aux providences de Dieu. Ne serait-ce pas là la raison ? L’Éternel est prêt à tout faire afin d’augmenter la mesure de Son Fils, Il est prêt à tous les sacrifices – et pas uniquement de façon objective – mais toujours en relation avec ce à quoi Il s’est donné entièrement : trouver une résidence adéquate pour Sa propre présence. Et vous et moi sommes prêt à dire immédiatement que là où Christ est prédominant, c’est là que nous rencontrons vraiment le Seigneur – « le Seigneur est là ». Ces deux choses vont ensemble, même si cela implique souvent l’éradication de nous-même ; afin que Lui ai la première place.
Ainsi la Maison est mesurée, pas grossièrement, mais dans tous ses détails. Et comme nous le voyons dans l’épître aux Ephésiens, c’est véritablement la mesure de Christ.

La Rivière
    Finalement, dans les visions, nous arrivons à la rivière. Lorsque Il est sur le Trône et a Sa place d’autorité, quand l’Autel est à sa place – le jugement et l’administration de toutes choses selon la justice de Dieu, et lorsque la Maison est mesurée selon la mesure de Christ – qu’obtenons-nous ? De cette Maison émergera et coulera une rivière, une plénitude, «tout vivra, là où parviendra la rivière » Ézéchiel 47 : 9. C’est ce qui est arriver le jour de la Pentecôte. Le Seigneur a Sa Maison, Il est sur le Trône, la croix à fait son œuvre et la rivière coule spontanément.
   Je pose une question en conclusion. Ce n’est pas une critique, ce n’est pas un jugement personnel ; c’est plutôt un exercice. Les chrétiens prient et implorent depuis des années pour un réveil, un réveil, un réveil – c’est le mot. Cela arrive quand Dieu a Ses conditions. Le fait que rien ne se passe, ne serait-il pas expliqué par le fait que Dieu n’a pas Ses conditions ? Ce n’est pas une question objective, un sujet d’intérêt ; mais cela a une application immédiate. Ce que vous et moi désirons, c’est que des fleuves d’eau vive coulent de nous. O qu’il sorte et qu’il coule de nous cette rivière, ce fleuve qui donne vie à toutes choses, afin que lorsque nous prions avec d’autres, lorsque nous parlons à d’autres, la vie entre en eux ; ils se sentent rafraîchis et renouvelés. Lorsque nous sommes dans le monde, le résultat est que les gens sont aidés à vivre une vie renouvelée. La vie est impartie.
   Ceci est également vrai de nos églises, de nos assemblées, de nos compagnies. Il peut y avoir la vie qui découle, s’étendant très loin. Si Dieu a Ses conditions, il n’y a aucune limite quand aux possibilités auxquelles peut prétendre une petite assemblée édifiée selon la pensée de Dieu ; aucune limite quand à son influence. L’influence de cette petite assemblée, cachée dans un coin, peut aller jusqu’aux bouts de la terre, peut impartir Christ bien plus loin que son propre cercle. Si Dieu a Ses conditions, cela arrive naturellement, il n’est pas nécessaire d’organiser quoi que ce soit – cela arrive ! Remarquez que la rivière provient d’un sanctuaire mesuré ; elle vient de par l’Autel ; elle découle de la Maison qui est selon Christ ; cette Maison même qui a été jugée par la croix quand à sa place devant Dieu, c’est alors que l’Esprit vient ; l’Esprit de vie.
  Résumons. Les éléments fondamentaux qui garantissent la présence de Dieu – une présence plus ou moins manifeste mais que Dieu permette que ce soit une grande manifestation – les éléments primordiaux sont : l’absolue autorité de Christ en toutes choses, la place centrale et l’universalité de la croix, la mesure de Christ dans les croyants individuellement et collectivement. Voici les conditions de Dieu qui peuvent répondre à ce qu’Il désire et qui peuvent Le satisfaire, afin qu’Il manifeste Sa présence sans retenue ni crainte – « Jéhovah-Shammah » l'Eternel est là !

T.A.S.

vendredi 15 mars 2013

Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. Austin - Sparks (deuxième partie)

VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration 

VI - LA FONCTION ET L’OEUVRE DU SAINT-ESPRIT.

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais elles sont encore au dessus de votre portée. Mais quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera point de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir. C’est lui qui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et qu’il vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera » (Jean 16:12-15).

« Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui n’étaient point montées au cœur de l’homme, que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Mais Dieu nous les a révélées par son Esprit, car l’Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu. Car qui connaît ce qui est en l’homme si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Pour nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les choses données par Dieu ; et nous les annonçons, non avec les discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne le Saint-Esprit, expliquant les choses spirituelles aux personnes spirituelles. Or l’homme naturel (animal) ne comprend pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui semblent folles et il ne peut les connaître parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Mais l’homme spirituel juge de toutes choses et n’est lui-même jugé par personne. Car qui a connu la pensée du Seigneur pour l’instruire ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2:9-16).

    Les dons du Saint-Esprit : 1 Corinthiens 12:4-14 « Or, vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part » (1 Corinthiens 12:27).
    Il nous faut toujours garder à l’esprit l’importance primordiale du Saint-Esprit. Pour nous aujourd’hui tout dépend du Saint-Esprit et sans lui rien n’est vraiment possible. Le Seigneur Jésus l’a dit clairement : face à deux grandes options, celle de rester physiquement sur terre avec ses disciples, ou celle de son départ pour laisser la place à l’Esprit, Il a évidemment choisi la deuxième en leur disant qu’il était avantageux pour eux qu’Il s’en aille. En effet, s’Il n’était pas parti, le Saint-Esprit ne serait pas descendu et pour Lui, la venue du Saint-Esprit était bien plus importante que de rester physiquement présent ici bas.
    Remarquez bien que, lorsqu’Il était toujours avec eux, Il avait encore beaucoup de choses à partager et à dire, mais que c’était quasiment impossible de les partager à cause de leurs incapacités. Il n’a pu élargir leur vision et leur cœur. La difficulté n’était pas une question de temps, mais une oeuvre qui devait se faire en eux, que Lui personnellement ne pouvait faire mais que le Saint-Esprit pourrait accomplir. Et en fait, tout ce qu’Il voulait toujours dire et faire serait dit et fait au temps opportun.
    Il n’est donc pas étonnant que Paul ait pu dire ces paroles : « Des choses que l’œil n’a pas vues et que l’oreille n’a pas entendues… Dieu nous les a révélées par l’Esprit ». Une évidence pour les apôtres ; une preuve irréfutable que le Seigneur avait raison et une indication forte de l’importance capitale de l’avènement de l’Esprit.

A - Le sens de l’avènement du Saint-Esprit

    Nous allons traiter de ce sujet de manière fragmentée, mais chaque partie aura son importance. Voyons d’abord dans quel contexte immédiat cet avènement de l’Esprit se situe, dans la révélation d’un objectif divin et d’un plan divin. Nous le savons et nous le croyons. Nous commençons par là : Dieu a un schéma, un plan, un grand objectif qui l’occupe depuis la création de l’univers. Ce plan a un ordre établi qui vise très loin dès le départ et qui implique toutes sortes de facultés, de potentialités et de fonctions.
    Il est capital de connaître le sens de ces mots caractéristiques. Trois mots sont utilisés : ordre, faculté, fonction. Ces choses sont écrites dans le cadre de l’univers créé par Dieu et toutes ses composantes dont le centre est l’être humain lui-même. L’homme occupe la place centrale et il n’y qu’à nous regarder pour voir l’importance que Dieu nous accorde. Tout dépend du respect que nous accordons à l’ordre créé par Dieu.
    Si nous sommes déséquilibrés physiquement et mentalement, nous n’entrerons jamais dans notre destinée. L’ordre divin est reconnu par l’homme puisque toute la science s’est développée dans le but de traiter les désordres du corps humain.
    Ensuite, nous avons la faculté et la fonction. L’univers de Dieu a repris ces deux concepts pour réaliser Son Plan.
    Nous devons nous rappeler que ces choses ont été voulues par Dieu pour nous donner des indications sur les choses invisibles. La matière, le monde visible sont une représentation, et la Parole de Dieu enseigne clairement que les choses ici bas, lorsqu’elles sont conformes à l’ordre établi par Dieu, sont des illustrations de l’ordre spirituel.
    Le chapitre 5 des Ephésiens en parle très clairement au sujet des relations domestiques, entre maris et femmes. Leur rapprochement, l’évidence de leur unité, la nature de leur relation indique clairement que cette relation, lorsqu’elle est juste, symbolise une relation spirituelle, celle de Christ avec l’Eglise. Adam et Eve en sont les plus grands parallèles ; nous pourrions retrouver ces symboles dans bien des passages des Écritures  Par exemple, le Tabernacle dans le désert est destiné à être un modèle des choses célestes, pas un objet en lui-même.
    Ainsi donc le Seigneur a institué sur cette terre un ordre qui doit illustrer un ordre céleste. Si vous considérez chaque illustration, chaque représentation ou chaque symbole, ces trois concepts reviennent toujours : si vous perturbez l’ordre, vous détruisez l’objet ; si vous violez l’ordre, vous annulez l’objectif. Tout ceci est très bien illustré dans nos modèles physiques. Derrière toutes choses, Dieu a un but et un plan, avec une trilogie : ordre, faculté, fonction.
    Le deuxième point important est le suivant : parce que l’ordre a été détruit par le péché et la chute, l’homme naturel se retrouve totalement dépourvu de la faculté ou capacité de connaître l’objectif et le plan de Dieu ; il en est incapable et il ne peut fonctionner ainsi. Il faut souvent du temps à bien des chrétiens pour le reconnaître, mais c’est un fait et pour Dieu un fait définitif… que nous le reconnaissions ou pas, c’est ainsi !
    Le troisième point : le Saint-Esprit connaît totalement le plan de Dieu. « Les choses de Dieu, nul ne peut les connaître, excepté l’Esprit de Dieu ». Il sait, Il connaît, c’est pourquoi Il nous conduira dans toute la Vérité. L’ordre mondial actuel est un mensonge, une tromperie monumentale. Le Saint-Esprit connaît toute la vérité sur ce monde, ce que Dieu veut dire, Son intention et Sa pensée le concernant. Et puis, le Saint-Esprit sait aussi tout ce que cela implique.  Il connaît parfaitement l’ordre divin pour un univers qui ne répond pas à Son Plan. Il sait les facultés et fonctions liées à Son Plan. Le Saint-Esprit y est engagé car Il connaît toute la Vérité : c’est son affaire. Il est le membre exécutif de la Tête, consacré au Chef suprême.
    Le quatrième point : Seul le domaine spirituel peut connaître le Plan de Dieu et y entrer. Comme dans un cercle, nous avançons de la circonférence vers le centre, vers le cinquième point : le Saint-Esprit lève un peuple spirituel. Pour réparer les dégâts du désordre de l’univers vers un tout ordonné selon le Plan divin, le Saint-Esprit ne commence pas par ce qui est à la circonférence de l’univers, mais par le cœur, c’est-à-dire l’être humain.
    Il commence par faire émerger un peuple spirituel en lui attribuant Sa propre nature et lui communiquant les dons spirituels. La nature spirituelle de Dieu restaure l’esprit de l’homme en lui insufflant une vie nouvelle accompagnée de dons et de facultés spirituels. Cela signifie que, par la nouvelle naissance et la visitation du Saint-Esprit qui suit, nous recevons des facultés différentes de celles que nous avons par nature, des facultés pour connaître, comprendre, discerner, examiner, juger et bien plus encore, des capacités que nous ne possédons pas naturellement pour être, pour faire, pour accomplir et pour atteindre.
    Quel repos extraordinaire pour nous car ce n’est certainement pas simplement une question de technique. Si vous manquez de don ou de qualification dans le naturel, ce n’est en rien un handicap pour les choses de Dieu. Le Saint-Esprit attribue une grande quantité de dons et de talents ; il ne comble pas seulement ce qui manque dans le naturel, mais va bien au-delà de ce que la nature peut faire.
    Ces 5 points nous amènent au point suivant : La vie dans l’Esprit est essentielle et indispensable. Nous avons donc 6 points positifs, mais nous n’atteindrions pas la perfection sans un septième qui lui pencherait en apparence plutôt vers le négatif : La vie dans l’Esprit exige la séparation de la vie charnelle.
    Ainsi, nous voyons jusqu’à un certain point ce qu’est d’être spirituel, ce qu’est la vie dans l’Esprit. Une question importante se pose alors : Pourquoi le Seigneur Jésus accorda une telle valeur à l’avènement du Saint-Esprit ?

B - Définition de l’homme spirituel

    Qu’est-ce que l’homme spirituel ? Celui qui a reçu le Saint-Esprit et ce qui Lui correspond : faculté, fonction et capacité : « Celui qui est uni au Seigneur est un esprit… » Il ressemble à la nature divine. Ce n’est pas seulement un type de nature ou une qualité de nature, mais une capacité. Ce qui veut dire que cette nature a des traits et des caractéristiques pratiques qui en sont la conséquence : par exemple, le discernement spirituel, la perception spirituelle, la connaissance spirituelle. L’apôtre prie que la Parole de Dieu puisse demeurer en nous en toute
compréhension spirituelle.
    C’est toute la différence entre l’action d’une force sur quelque chose qui fonctionne à cause des conséquences d’un impact, sans intervention ou coopération avec cette action et un mouvement d’ordre purement mécanique. La différence fait que les facultés correspondantes à celles de l’Esprit sont introduites dans notre esprit renouvelé, au sein d’une union d’intelligence.
    Prenons un exemple. Nous savons par le début de l’évangile de Luc qu’il y avait un homme à Jérusalem du nom de Siméon, homme juste et consacré, qui recherchait la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit reposait sur lui. Il vint au temple, conduit par l’Esprit, au moment précis où les parents amenaient l’enfant Jésus pour accomplir le rite de la Loi.
    Certaines personnes ont imaginé qu’il y aurait eu un arrangement pour que Siméon en soit le sacrificateur pour accomplir la circoncision de Jésus. La Parole ne dit pas ça du tout. L’histoire est toute naturelle : ils amenèrent l’enfant pour le présenter au Seigneur et cet homme arriva à ce moment-là ; il n’était pas le ministère officiel prêt à le recevoir dans le temple. On pourrait dire alors : « Il se trouvait là par hasard, pile au bon moment ! » Non !
    Il est venu guidé par le Saint-Esprit et rien n’indique qu’en arrivant il savait qui était cet enfant. Personne ne lui a dit : « C’est Jésus ! » Jésus a été amené là par ses parents comme n’importe quels autres parents l’auraient fait. Il avait la même apparence extérieure qu’un autre enfant, pas du tout différent des centaines et milliers d’enfants qui se rendaient au temple : des parents ordinaires avec un bébé ordinaire. Lorsqu’ils ont amené l’enfant, Siméon le prit dans ses bras et se mit à prononcer des paroles extraordinaires : « Seigneur, laisse maintenant ton serviteur partir en paix, car mes yeux ont vu Ton Salut ».
    De quoi Siméon parlait-il ? Comment savait-il ? D’où cela lui vint-il ? Voyez-vous la signification de tout cela ? Siméon vint poussé par l’Esprit ; ses mouvements étaient réglés par l’Esprit, et lorsqu’il a pris l’enfant Jésus dans ses bras, le même Esprit témoigna à son esprit : « Voilà Christ ! » Parce que le Saint-Esprit reposait sur lui, Siméon avait une perception spirituelle. Quand il fut en présence de Christ, il le reconnut immédiatement dans son esprit. Vous voyez donc ce qu’est un homme spirituel. Siméon en est l’illustration, bien qu’il n’en est qu’une représentation partielle car la Pentecôte n’avait pas encore eu lieu.
    L’homme spirituel est guidé par l’Esprit, ses mouvements sont synchronisés par l’Esprit ; il a la perception du moment où il agit par l’Esprit. En agissant ainsi, il découvre les secrets spirituels sur Christ et se trouve en possession d’une faculté de perception spirituelle qui fait que, lorsque le Seigneur accomplit quelque chose, il en possède toute l’intelligence et la connaissance. La faculté conduit à la fonction, en relation avec le plan souverain de Dieu. Cela paraît un peu difficile, mais c’est la vie normale du croyant, selon Romains chapitre 8.
    Il est vrai que nous n’y entrons pas pleinement d’un coup ; nous grandissons dedans, comme Paul nous le rappelle : « Croissez en Lui en toutes choses ». C’est bien la définition de l’homme spirituel.

C - Pas une apparence extérieure, mais un style de vie

    Nous avons fait référence lors d’une dernière méditation à une communauté de sacrificateurs et à ses caractéristiques. Sans aucun doute, Siméon occupait une fonction sacerdotale. La sacrificature n’est pas officielle, elle est spirituelle et la vraie sacrificature est basée sur la conduite de l’Esprit, l’instruction de l’Esprit. Ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Siméon est pleinement dans cet esprit de filiation, c’est pourquoi il est un vrai sacrificateur au sens spirituel. Cela veut dire que si le peuple du Seigneur est un peuple spirituel et qu’il rentre pleinement dans le Plan de Dieu, il doit y entrer par la vie et par la révélation du Saint-Esprit différemment d’un moyen d’y entrer mécaniquement par un livre ou une tradition. C’est à ce niveau que le besoin est si grand dans le peuple de Dieu.
    Après tous ces siècles de christianisme, nous sommes en présence d’un système et d’un ordre où tout ce qui est dans le Nouveau Testament est repris en système et en planification fixes et établis dans ce monde. Par exemple, le commandement « Allez par tout le monde et prêchez lÉvangile… » a été repris pour en faire quelque chose de systématique et figé où il faut se conformer à un système chrétien reconnu. L’idée d’église est devenue quelque chose de formel et de figé. Les chrétiens sont appelés à s’y conformer et à agir en conséquence sous peine de sanctions. C’est peut-être un des plus gros handicaps, que rencontre la spiritualité… Si nous n’avions pas connu toute cette histoire de l’Eglise, si nous pouvions revenir au commencement, les choses auraient été tellement plus simples et nous aurions eu moins de mal à entrer dans notre condition spirituelle…. mais nous traînons toujours ce fardeau qui est la norme.
   Ce que nous appelons le christianisme n’est pas un système terrestre, mais spirituel, et chacune de ses composantes doit l’aborder de manière spirituelle, par la Vie et la révélation. Là réside toute la différence entre l’imitation et la vraie Vie. Oh quel contraste entre voir quelque chose objectivement et y pénétrer par la Vie, où règne le merveilleux, la vitalité, la gloire, l’énergie et la puissance ! Peut-être avez-vous parlé pendant des années sur des choses concernant la Parole de Dieu et vous y avez cru comme étant la vérité jusqu’au moment où vous en avez perçu le sens… et tout vous est apparu sous un tout autre aspect.
    Tout votre discours, toute votre prédication et toute votre croyance étaient plutôt vrais, justes et convaincants au niveau doctrinal, mais quel effet cela a pu avoir sur vous ? Maintenant, comme tout a dégringolé et s’est brisé, vous vous transfigurez au point qu’une joie, un plaisir, une extase, une Vie s’installent. Nous commençons à entrer dans les choses par le moyen de la Vie et de la révélation, autrement dit, pénétrer les choses et voir les choses par l’Esprit.
    Beaucoup de gens auraient pu venir en ce temps-là à Jérusalem pour voir ce bébé. Peut-être auraient-ils accompli la même performance : prendre le bébé et prononcer sur lui quelques paroles de bénédiction, remettre le bébé et repartir… cela aurait été fini ! Mais Siméon lui est venu guidé par l’Esprit de Dieu et a fait une découverte. Sa faculté spirituelle lui a permis de discerner quelque chose que personne n’aurait vu : « Une lumière pour éclairer les païens et la gloire de ton peuple, Israël ! »
    Siméon entra dans la vie de l’Esprit par la Vie et par la révélation. Autrement dit, il entra par et dans l’Esprit. Le Seigneur veut que son peuple lui ressemble. Cela s’applique à la totalité du Plan divin et dans tous ses détails. Ne nous en inquiétons pas car nous aurons à connaître le secret de ces choses et nous découvrirons que ça marche… Le Seigneur veut que son peuple entre dans la plénitude de Sa Pensée, ce qui n’est possible que s’il cesse d’être dirigé par un système ou un ordre établi et qu’il apprenne ce qu’est la marche avec Dieu dans le Saint-Esprit.
    Cette vie de l’Esprit n’a pas de limites. Elle touche au Plan divin et nous en faisons partie ; nous sommes « les élus conformément à Sa volonté ». Nous voulons connaître le Plan et quelle est notre place dans ce Plan. Nous voulons aussi connaître nos facultés et nos fonctions. Comment cela ? Pas en les étudiant, mais en les vivant.
    Avoir une connaissance scientifique du fonctionnement du corps humain est peut-être intéressant, mais on en a pas besoin pour vivre. Vivez et la chose fonctionne ! Vous n’avez pas besoin de faire un exercice mental épuisant pour inspirer et expirer de l’air dans vos poumons ; vous le faîtes automatiquement et le reste suit son cours. Bien sûr, bien respirer est important aussi. Vivez et le reste suivra ! Bougez et vivez dans le Saint-Esprit et tout le Plan de Dieu suivra ! Vous êtes obligés, vous ne pouvez pas faire autrement. Donc, l’objectif est d’amener le
peuple de Dieu à un stade où il marche avec le Seigneur, où il est si ouvert à Lui qu’il est préparé à cheminer avec Lui.
    Quelquefois ce sera laisser beaucoup de choses qui sont secondaires, peut-être même abandonner des choses religieuses et accepter certaines choses pour marcher avec le Seigneur. Il peut y avoir un prix à payer : incompréhension, solitude et tout ce qui va avec. Mais si vous êtes tellement ouverts au Seigneur, ces choses ont peu d’importance et vous êtes prêts à marcher avec Lui quelqu’en soit le prix, quelque soit les propos tenus par les gens du système religieux ; vous entrerez dans les secrets de la pensée de Dieu aussi naturellement qu’une fleur s’ouvre sous les rayons du soleil ; vous ferez des découvertes et vous trouverez qu’il existe un domaine illimité de compréhension et d’intelligence, de possibilité, de capacité et de puissance, dont vous n’auriez jamais rêvé.
    Le Seigneur ne va pas nous le montrer et l’élargir devant nous. Nous le découvrirons en marchant par l’Esprit.

D - La dépendance des croyants

    Nous allons en voir un autre aspect dans 1 Corinthiens chapitre 12. Paul parle aux Ephésiens du Corps qui est l’Eglise. « L’Eglise qui est Son Corps », l’assemblée qui est l’instrument oint par Dieu. Il est vrai que le croyant individuellement reçoit le Saint-Esprit et est oint du Saint-Esprit, mais c’est le Corps de Christ qui est oint du Seigneur comme Christ est un ; c’est le Saint-Esprit qui amène Christ à tous les vrais croyants et ce faisant, Il fait de tous les croyants un, parce que Christ est un et indivisible. C’est pareil, autrement dit, de constater que l’onction n’est pas distribuée de façon fragmentée, car elle est une.
    Nous sommes tous baptisés dans un seul Esprit en un seul Corps. C’est ainsi que le Seigneur voit les choses d’En Haut. Cette onction est corporative, ce qui signifie que la véritable Eglise est essentiellement spirituelle, car elle est constituée de la demeure du Saint-Esprit. Dans sa nature, elle est spirituelle, et tout ce que nous avons dit au sujet de l’homme spirituel est vrai de l’Eglise selon la pensée divine. L’assemblée des croyants a donc une valeur pratique importante comme instrument oint par Dieu.
    La Vie est sa valeur première. Peut-être n’en avez-vous pas expérimenté sa valeur précieuse, mais gardez cette affirmation dans votre cœur et quand vous irez de l’avant avec le Seigneur, vous le découvrirez parce que vous en aurez besoin. La Vie est liée à l’assemblée, instrument oint de Dieu ; a moins de reconnaître et de vous reposer sur la valeur de cette communion du Saint-Esprit, qui est celle des croyants (quelque chose qui émane du Saint-Esprit entre les croyants), nous serons anéantis. C’est pourquoi Paul met ce que nous appelons la bénédiction à la fin de l’épître aux Corinthiens ; pourquoi à la fin ? « La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ… » C’était une contradiction à tout ce qui se passait à Corinthe : ils s’étaient tellement adonnés à la sagesse et le sujet des dons spirituels était si important pour eux ! Et Paul arrive au chapitre 13 :

« Quand je parlerais toutes les langues des anges et des hommes, si je n’ai pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne et une cymbale qui retentit… »

Je pourrais avoir tous ces dons, prophétie, foi, guérison,… et que je n’ai pas l’amour – qu’en est-il ? Ce n’est pas le don mais la grâce qui fait toute la différence. « La grâce… l’amour », il y a des divisions à Corinthe (l’un dit : je suis de Paul ; un autre dit : je suis d’Apollos ; un troisième : moi je suis de Pierre) ; Paul parle de l’amour de Dieu.
    « La communion du Saint-Esprit soit avec vous tous… » L’assemblée est vue sous l’angle de la relation des croyants, dans le Saint-Esprit, la communion des croyants en un seul Esprit. Pour les croyants c’est absolument vital et indispensable.
    Si le Seigneur vous met en relation avec un groupe spirituel de son peuple, vous commettez un suicide spirituel si vous sortez de là où il vous a placé. Le Seigneur ne nous a pas mis ensemble juste pour avoir des amis. Son but c’est la Vie ; il a été prouvé maintes fois qu’un enfant de Dieu a été restauré et guéri dans sa propre vie, suite à la restauration d’une relation brisée avec d’autres enfants de Dieu, par le renouvellement de la communion, avec le peuple de Dieu.
    On peut en faire un constat encore plus simple : quand vous êtes fatigués, épuisés, découragés et que vous vous joignez au peuple de Dieu pendant une heure, quel est le résultat ? Vous êtes en forme ! Cela veut dire la vie spirituelle pour vous ! Un des principaux objectifs du diable est de détruire la vie du peuple de Dieu en le dispersant, en le séparant et en isolant ses membres. Ce qui signifie que lorsque le Seigneur dispose de 2 ou 3 personnes ou plus si possible (le minimum est 2), alors il existe une force bien plus grande qu’une force individuelle.
    La plénitude est liée au rassemblement des croyants. Que d’élargissement et que de croissance dans la lumière et dans la vie ! Que de dangers et de limitations dans l’isolement et la séparation !

E - Une question d’équilibre et de proportion

    Une autre chose très importante qui est en relation avec la communion du peuple de Dieu dans l’assemblée, c’est la proportion et l’équilibre. L’isolement et le détachement du Corps conduisent en général à un déséquilibre et une perte de proportion, une sorte de position extrême dangereuse qui ne correspond pas à la réalité. Gardez la communion et vous maintiendrez l’équilibre ; nous avons besoin l’un de l’autre pour maintenir l’autre en bonne santé spirituelle et pour nous maintenir dans l’équilibre.
    Lorsque le peuple spirituel est en danger de déséquilibre, le Saint-Esprit doit opérer un ajustement nouveau avec les autres enfants de Dieu qui va dans le sens d’une reconnaissance et d’une joie au sein de la communion. Il existe des choses célestes, éternelles et spirituelles de très grande importance qui doivent être révélées à la vie de l’assemblée et à la relation pratique du peuple de Dieu.
    Le Seigneur ne fait jamais rien au hasard, mais Il est toujours guidé par un autre intérêt vital. Il est clair que l’assemblée, en raison du nombre de ses membres, apporte une mesure élargie de Christ.
    Un des résultats immédiats de l’avènement du Saint-Esprit, à la Pentecôte fut qu’ils persévérèrent dans la communion fraternelle. Le résultat de la présence du Saint-Esprit, c’est la vie et la communion. Ananias et Saphira avaient violé ce principe et ils en sont morts. La vie demeure dans la communion : elle est force et plénitude.
    Toutes ces caractéristiques étaient présentes dès le début : lorsque le Saint-Esprit est venu, il régnait l’équilibre, la bonne proportion, à cause de la mesure élargie de Christ, du fait du rassemblement des membres. Ce qui signifie que l’onction régnait aussi dans une large mesure.  
    Nous ne pouvons n’en connaître qu’une petite mesure individuellement, mais si nous sommes tous réunis, cette mesure se trouve à un degré bien plus élevé. L’onction réside dans la présence du Seigneur Lui-même où Dieu vient et s’engage, selon qu’il est écrit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, Je suis présent au milieu d’eux ». Ceci pourrait poser certaines questions, mais nous ne faisons ici que poser les fondements des principes de la vie de l’Esprit. La manifestation doit être prouvée par vous, et si vous marchez avec le Seigneur, si vous êtes spirituels, si vous êtes conduits par l’Esprit et que votre vie lui est consacrée, vous en arriverez là. Ce peut être lent ou rapide, mais on est obligé d’y arriver ! La forme extérieure n’a
aucun sens… Que le Seigneur garde nos cœurs attachés à Sa Parole !

VII - LA RELATION ENTRE VIE DE L’ESPRIT ET PLAN DE DIEU

« Dieu ayant autrefois parlé à nos pères, à plusieurs reprises et de diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par Son Fils qu’Il a établi héritier de toutes choses et par qui Il a fait le monde ; et qui, étant la splendeur de sa gloire et l’empreinte de sa personne et soutenant toutes choses par sa parole puissante, ayant opéré par Lui-même la purification de nos péchés, Il s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux célestes » (Hébreux 1:1-3).

« …Car Il n’a point soumis aux anges le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu’un a rendu témoignage en disant : Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, ou le Fils de l’Homme pour que tu jettes les yeux sur Lui ? Tu l’as fait un peu inférieur aux anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et tu l’as établi sur l’ouvrage de tes mains. Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Car Dieu lui ayant assujetti toutes choses n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; or, nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti. Mais nous voyons couronné de gloire et d’honneur ce Jésus, qui, par la mort qu’il a soufferte, a été fait un peu inférieur aux anges, afin que par la grâce de Dieu il subît la mort pour tous. En effet, il était convenable que celui pour qui et par qui sont toutes choses, voulant amener à la gloire un grand nombre de ses enfants, rendît parfait le Prince de leur salut, par les souffrances. Car tous, celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés, relèvent d’un seul ; c’est pourquoi il n’a point honte de les appeler frères, en déclarant : J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de l’assemblée » (Hébreux 2:5-12).

« C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain Sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ, qui a été fidèle à Celui qui l’a établi, comme Moïse aussi le fut dans toute sa maison » (Hébreux 3:1-2).

« …C’est pourquoi, le Saint-Esprit dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme ce fut le cas lors de la contestation au jour de la tentation au désert… » (Hébreux 3:7-8).

    L’épître aux Hébreux semble prédominante. C’est une des épîtres les plus importantes de la Bible. Nous sommes ici en présence de clauses qui sont des clés pour la lettre mais aussi des clés pour quelque chose de bien plus grand que cette lettre. Au chapitre 2 et au verset 5, nous avons l’expression : « le monde à venir dont nous parlons ».
    Toute la lettre de l’apôtre est reliée à cette expression extraordinaire. Cela nous montre toutes les voies et tous les moyens que Dieu a utilisé pour sécuriser, non seulement le monde inhabité à venir qu’Il a à cœur, mais tout le gouvernement de ce monde. Ainsi donc ce dont il est parlé dans cette lettre est la domination du monde inhabité à venir, et nous allons en parler dans le cadre du Plan de Dieu.

A - Le Plan originel de Dieu

    Il apparaît clairement dans les chapitres 1 et 2 de l’épître aux Hébreux. Dieu avait un concept spécial, l’être humain, qui est caractérisé par une humanité créée comme une manifestation de la pensée de Dieu, c’est-à-dire que l’homme exercerait une domination sur la création. « Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme pour que tu le visites (ou que tu y accordes de l’importance) ?… Tu l’as fait de peu inférieur aux anges ; tu l’a couronné de gloire et d’honneur et tu l’as établi au dessus des oeuvres de tes mains : tu as placé toutes choses sous ses pieds ».
    Telle était l’intention divine, les conseils éternels de Dieu : la domination de l’être humain sur la création, le monde inhabité. C’était le plan originel de Dieu.
    Ensuite, se produit la grande tragédie de la Chute, où l’être humain ne peut plus atteindre la pleine mesure du plan divin. L’homme qui aurait pu entrer dans cette dimension, dès le commencement a chuté et a perdu, non seulement la position qu’il aurait dû tenir mais aussi celle qui lui était promise. Nous sommes face à la tragédie de la chute de l’homme et ses conséquences.

B - La protection de l’intention et du but originels

Celle-ci se fait par deux moyens :
- l’incarnation de Son Fils,
- l’expiation et la rédemption de Son Fils.

« Dieu… nous a parlé en ces deniers temps par Son Fils… qui… ayant opéré par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très haut ».

    Dieu protège et sécurise son intention originelle par Son Fils. Ainsi l’apôtre dit : A présent nous ne voyons pas que toutes choses soient sous ses pieds ; nous ne voyons pas le plan divin originel réalisé en l’homme, mais nous voyons un Homme, le Fils de Dieu et Fils de l’Homme, couronné de gloire et d’honneur, à cause des souffrances de sa mort ; et, en tant que représentant de l’être humain, toutes choses sont sous ses pieds.
« Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ». Ceci est dit au Fils. « Nous voyons Jésus ». C’est toujours le titre d’incarnation, le titre de Fils de Dieu, qui ont un rapport avec l’humanité de cette Personne Divine, qui est utilisé. En conséquence, nous voyons, en deuxième lieu, la protection du plan originel en Christ au travers de l’incarnation et de la Croix.

C - La vocation céleste et le partenariat des Fils

    « C’est pourquoi, frères saints, qui avez pris part à (qui êtes partenaires de) la vocation céleste, considérez l’Apôtre et le Souverain sacrificateur……. » L’apôtre dit plus loin : « Nous sommes devenus participants (partenaires) de Christ pourvu que nous conservions ferme jusqu’à la fin notre première assurance ». Ceci implique la domination sur le monde inhabité à venir en communion avec Christ, et pas seulement l’établissement dans le monde inhabité qui vient.
    Ce sera une bonne chose d’être dans ce monde-là, sans avoir été frappé sous le coup du jugement. Mais, ce n’est pas tout : il est question du gouvernement, quelque chose de plus, et ceux qui y seront ne gouverneront pas tous. C’est le peuple particulier qui est appelé à gouverner sur le monde inhabité à venir. C’est l’Eglise qui sera l’instrument dirigeant de ce monde. C’est par Son Corps que Christ exercera son autorité.
    Il y a une différence entre résider dans les nouveaux cieux, être en relation avec la nouvelle terre, et simplement être sur la nouvelle terre à venir, lorsque le feu l’a purifiée, qu’elle a été restaurée et changée. Il est très clair que le péché n’a pas seulement pénétré l’être humain et perturbé la race humaine, mais il s’est produit un grand désordre cosmique qui a détraqué ce monde de sa position cosmique. Le prince de la puissance de l’air est très actif dans les domaines atmosphériques pour provoquer désordres et perturbations.
    Il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre, une terre glorieuse. Il y aura aussi des nations, mais il nous est dit plus loin qu’il y aura une cité sainte, une nouvelle Jérusalem. C’est un langage symbolique. C’est une figure de l’Eglise, et les nations marcheront à sa lumière. Il est question ici du gouvernement de la cité.
    Il semble qu’au temps de ses épîtres aux Ephésiens et aux Philippiens, l’apôtre Paul s’était rendu compte qu’il existait bien plus que d’être simplement sauvé. Il le résume au verset 14 de Philippiens 3 : «

 Je fais une chose : oubliant ce qui est derrière moi et avançant vers ce qui est devant moi, je cours avec ardeur vers le but, à cause du prix de la vocation céleste de Dieu en Christ Jésus ».

    Paul n’a jamais rien eu à faire pour assurer son salut, mais il a saisi un éclair de quelque chose de plus que le fait de n’être qu’un simple habitant de ce monde à venir. Il a vu l’union du Trône avec Christ (« A celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec moi sur Mon Trône »). Là est tout le sens de la vocation céleste de l’Eglise.
    L’apôtre nous en donne une illustration à caractère historique. Il nous ramène à Israël dans le désert, à la génération qui n’est pas entrée dans la terre promise, qui a échoué. Il nous rappelle la parole d’avertissement qu’il a eu à cette occasion :

« C’est pourquoi, l’Esprit dit : aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, comme une provocation le jour de la tentation dans le désert où vos pères me tentèrent et me mirent à l’épreuve, alors qu’ils avaient vu mes oeuvres pendant 40 ans. C’est pourquoi, je suis irrité contre cette génération… et Je le jure dans ma colère, ils n’entreront point dans mon Repos ».

    La génération suivante y est entrée, y posséda la terre, et les peuples qui y étaient présents lui furent soumis. Le monde inhabité à venir doit lui aussi être placé sous la domination de ceux qui ont été appelés à la vocation céleste. Le Seigneur nous dit : « Entendez-vous Ma Voix ? Alors, n’endurcissez pas vos cœurs au point de passer à côté de mes intentions ! » Le gouvernement du monde à venir dépend de notre partenariat avec Christ et de notre obéissance à la vocation céleste et à la voix céleste.

D - La formation des Fils

    Le point suivant qui se dégage de cette épître sur le plan et la vocation célestes, c’est la formation des Fils. Parce que cette vocation doit se réaliser par la filiation, il nous faut être entraînés et formés. Après avoir introduit l’épître par la filiation et l’avoir répété encore et encore jusqu’à mentionner le mot « frères », après avoir évoqué le processus de la Croix, l’œuvre d’expiation, le service sacerdotal et tout ce qui est lié à la rédemption de l’être humain, l’apôtre arrive au chapitre 12 où la filiation est au cœur de notre formation. Là, vous êtes considérés comme des fils. On est enclin à penser que cela demande trop de discipline, de correction, d’expériences étranges et d’épreuves. Mais, arrêtez-vous un instant !
    Le gouvernement du monde à venir, le partenariat avec Christ, ce que cela implique de gloire et d’honneur, tout cela ne demande-t-il pas correction, rectifications et discipline ? Paul nous dit que « le Seigneur châtie chaque fils qu’Il aime ». Cela n’a pas pour nous un rapport simplement comme enfants de Dieu, mais il y a plus loin : la version grecque est claire en disant qu’ « Il châtie chaque fils qu’Il reçoit (littéralement : qu’Il positionne) ». Le fils représente plus que l’enfant. L’enfant naît dans la maison, le fils grandit dans le foyer. Le niveau de la filiation est celui où le père place le fils en position d’honneur et de responsabilité.
    La Bible parle du « fils de ma Droite ». Le fils est le « bras droit » du père. L’apôtre va encore plus loin dans l’entraînement et la formation : « Si vous endurez le châtiment, Dieu vous traitera comme des fils ». Ceci vient après une autre affirmation : « Le Seigneur châtie celui qu’Il aime ». L’apôtre continue :

« Jusqu’à présent, nous avons eu des pères selon la chair qui nous corrigeaient et nous les respections ; pourquoi ne nous soumettrions pas aussi au Père des esprits et vivre ? »

    Le Père s’occupe de notre esprit. Ceux qui auront développé ici-bas leur esprit, qui auront atteint la maturité spirituelle, ceux-là régneront dans le monde à venir.
    Tout ceci fait un lien avec notre sujet : la relation entre la vie de l’Esprit et le Plan ultime de Dieu. C’est la question de notre éducation spirituelle et de notre développement spirituel.

E - Le Plan de Dieu se réalise en l’homme par la filiation

    Deux points importants de plus sur ce sujet : Le premier est que ce mot « fils » ou « filiation » intègre en nous la volonté de Dieu de création de l’être humain.
    L’homme est homme, mais dans le plein sens du terme, il est « fils » ou « fille ». Tout est concentré dans ce mot. Vous comprendrez alors ce que Dieu veut dire quand l’homme est une représentation de Lui-même, créé à Son Image : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance ». Dieu a notre pensée sur les choses ; Il a notre autorité sur les choses, et la façon dont Il est traité est aussi la façon dont nous sommes traités. Nous sommes UN. C’est le sens précis de l’expression si courante dans la bouche des prophètes de l’Ancien Testament : « Fils de l’homme ». Dieu parle par son représentant le prophète, et le traitement subi par les prophètes est le même pour Dieu. « Fils de l’homme » signifie « représentant ». Dieu va diriger le monde inhabité à venir par un Représentant commun et collectif : l’Eglise.
    Ainsi, la représentation s’effectue par la filiation. La filiation est le niveau de maturité où la responsabilité est pleinement assumée, et un fils d’homme, dans le plein sens du terme, est celui qui représente le père. On parle quelquefois du fils comme d’un enfant, en comprenant bien ce que l’on dit, mais chez les Grecs cela n’aurait jamais pu être le cas : en effet, dans leur culture de l’époque il aurait été honteux de dire à propos de son fils qui atteint sa majorité qu’il est mon enfant.
    Lorsque l’enfant atteignait sa majorité, il était placé en position de responsabilité, d’honneur et de confiance, car il était considéré comme représentant du père, grand et mature.
    Dieu est représenté par Son Fils et ce Fils amène beaucoup de fils à la gloire et l’honneur. La filiation est une notion inclusive à Christ et à Ses fils qui sont amenés à diriger le monde inhabité qui vient.

F - La souveraineté est inhérente à la filiation

    Un autre point ressort clairement de cette épître : la souveraineté ou le gouvernance est inhérente à la filiation. Les deux choses vont ensemble : si nous sommes dans le Fils de Dieu « qu’Il a fait Héritier de toutes choses », alors nous sommes « cohéritiers avec Lui ».
    Nous sommes appelés à une communion avec le Fils de Dieu, mais Il fait une oeuvre en nous pour rendre possible une prise de position à cause de l’intelligence spirituelle, de la croissance spirituelle et de la maturité spirituelle. Tout au long de cette épître, on découvre que l’héritage est toujours étroitement lié à la filiation. Cette représentation de Dieu au sein de la filiation et de la gouvernance a aussi certaines caractéristiques :

1. Elle est liée à et marquée par la résurrection.
    Alors que Jésus était Fils de Dieu à sa naissance, Il fut surtout et spécialement marqué comme Fils de Dieu à sa Résurrection. L’apôtre le souligne bien : « Marqué comme Fils de Dieu par la résurrection des morts, selon l’esprit de sainteté ». Le terrain de la résurrection est celui où tout ce qui est de la chair a été détruit, et sur ce fondement, la filiation symbolise une mise à part pour Dieu, qui était une caractéristique et une réalité de la vie de Jésus, Fils de Dieu.

2. Elle vient du Saint-Esprit.
    Rien ne vient de nous-mêmes, mais tout vient du Saint-Esprit, donc le lien entre la vie dans l’Esprit et le Plan de Dieu. Le fils est conduit par le Saint-Esprit en toutes choses : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu ».

3. Elle s’inscrit dans l’ordre divin, qui est ici une question capitale.
    Cet ordre divin comprend la soumission à Christ la Tête, et la soumission au Père de nos esprits dans toutes nos actions. Le désordre est le contrôle personnel sur tout ce que Dieu veut faire et refuser la formation qu’Il veut nous donner ; ce qui amène une perturbation générale, qui fait que Dieu, dans de telles conditions, ne peut jamais atteindre ses objectifs.

G - La nécessité d’une adaptation et d’un ajustement

    Cette notion est très importante pour le Seigneur. Sommes-nous malléables et prêts à nous adapter ? Il y a beaucoup d’exemples d’un principe d’adaptabilité, dans la Parole de Dieu. L’apôtre Paul parle de servir « en nouveauté d’esprit ».
    Avant sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas, il était animé d’un esprit de domination et d’agression. Là il parle d’un esprit nouveau : en effet, il ne sert plus son ego, animé par la volonté de Saul de Tarse ; il est animé d’un esprit nouveau, car il a accepté de s’ajuster et de changer.
    Le Seigneur n’a rien pu faire avec lui tant que Saul de Tarse ne s’est pas humilié en déclarant : « Seigneur, que veux-tu ? » Sans nul doute Saul de Tarse n’aurait jamais été dans une telle disposition… Paul a dû s’adapter en permanence à des changements : il renonça par exemple à aller en Bithynie. Saul de Tarse, lui, serait parti sans demander l’avis de personne, mais Paul l’apôtre savait que marcher par l’Esprit c’était lui obéir et il n’est pas parti. Ailleurs, il était désireux d’aller en Asie Mineure, mais le Saint-Esprit le lui interdit et il renonça. Mais, sachant que Paul était sensible à la direction de l’Esprit, ce dernier lui proposa une autre option et Paul la prit. Il avait une grande faculté d’adaptation et il s’ajustait aisément.
    Un autre exemple : les 11 disciples de Jésus. Remarquez l’adaptabilité de ces hommes, comment ils s’ajustaient au Seigneur ressuscité. Ils avaient des convictions fortes au sujet du Royaume de Dieu, et vers la fin, ils disaient encore au Seigneur : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu restaureras le royaume au peuple d’Israël ? » Ont-ils mal réagi à sa réponse ? Non, ils sont retournés à Jérusalem et ils ont attendu ; ils se sont adaptés à une situation nouvelle.
    Toute l’épître aux Hébreux et celle des Galates nous montre l’importance de l’adaptabilité à un changement de situation et de positionnement. Les Hébreux ont été élevés dans le judaïsme, dans la rigidité du service religieux du temple Paul leur dit Christ a tout accompli en devenant le contre symbole de tous les symboles : plus de temple, plus de sacrificateur, plus de sacrifice, plus de tout cela aux yeux de Dieu ; tout a été accompli dans Sa Personne et le reste est écarté.
    Ils ont dû s’adapter : le système terrestre n’existe plus et est remplacé par le système céleste: le temple a été remplacé par le rassemblement au Nom de Jésus ; l’œuvre d’expiation du Seigneur Jésus a remplacé le sacrifice ; l’œuvre sacerdotale de Christ dans les cieux a remplacé le sacrificateur. Christ vit éternellement dans le Ciel pour intercéder. La question est de savoir ce que Dieu peut faire avec nous, comment Il peut nous utiliser et qui va pouvoir s’ajuster et s’adapter pour atteindre Son objectif. La Parole de Dieu nous donne une application très pratique de toutes ces choses.
    Beaucoup de chrétiens ne veulent ni s’ajuster ni s’adapter à la vérité, parce que souvent cela implique de rompre avec quelque chose de très important et de très précieux pour nous, ou encore parce que ce n’est pas dans notre conception des choses. Aux yeux de Dieu ces choses n’occupent de loin pas la place que nous pensions, et il faut le laisser derrière.
    Sachons nous adapter à quelque chose de plus élevé et de plus grand et à une conception plus spirituelle et céleste des choses. Pour les Hébreux, c’est une nouvelle configuration qu’il fallait rencontrer et il a fallu s’adapter fortement : puisqu’il ne comptait plus pour Dieu, le temple faisait partie du passé.
    Tout le service religieux et les activités du temple étaient clos. Qu’allait-il se passer ? Très vite toute la communauté juive se dressa contre eux en les traitant d’apostats. L’apôtre règle la question : « Sortons du camp et avançons vers Lui en supportant sa réprobation et son opprobre ». Est-ce le prix à payer ?
    Quel camp ? Le camp de l’ordre religieux reconnu quel qu’il soit. Ils subirent l’opprobre et la réprobation. Quelle réprobation ? La sienne. Est-ce que nous nous adaptons ? Non, si nous nous arrêtons au prix à payer. Si nous refusons de nous ajuster et de nous adapter, Dieu ne pourra atteindre son but : diriger le monde à venir.
    Voilà donc notre vocation et ce qui est nécessaire pour l’assumer. Cela inclut la vie de l’Esprit, sous la direction du Saint-Esprit. Dans la perspective de ce Plan, il est urgent de s’assurer que le Corps soit mis à part des nations pour diriger et gouverner le monde inhabité à venir. C’est notre vocation céleste.

VIII - UNE RESSOURCE COMMUNE

« Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi nous, qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps en Christ, et nous sommes chacun en particulier les membres les uns des autres, ayant toutefois des dons différents, selon la grâce qui nous a été donnée : soit la prophétie pour l’exercer selon la mesure de la foi ; soit le ministère pour s’y attacher ; soit l’enseignement pour s’y appliquer ; soit l’exhortation pour la pratiquer. Celui qui distribue les aumônes, qu’il le fasse avec simplicité ; celui qui préside, qu’il le fasse avec soin, celui qui exerce les oeuvres de miséricorde, qu’il le fasse avec joie » (Romains 12:3-8).
« Il y a diversité de dons, mais un même Esprit. Il y a aussi diversité de ministères, mais un même Seigneur ; il y a aussi diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu, qui opère tout en tous. Or, la manifestation de l’Esprit est donnée à chacun pour l’utilité commune » (1 Corinthiens 12:4- 7).

« Il a mis toutes choses sous ses pieds et l’a donné pour chef suprême de l’Eglise, qui est son Corps et la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1:22-23).

« Mais que, professant la vérité dans l’amour, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le Chef, Christ ; de qui, tout le corps, bien coordonné et étroitement uni, par le concours de toutes les articulations, tire son accroissement, selon la force accordée à chaque membre, afin qu’il soit édifié lui-même dans l’amour » (Ephésiens 4:15-16).

« C’est Lui qui est la Tête du Corps de l’Eglise : Il est le commencement, le premier né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses » (Colossiens 1:18).

« …Dont tout le corps, joint et étroitement uni par les articulations et les liens, s’accroît d’un accroissement selon Dieu » (Colossiens 2:19).

« Ne néglige point le don qui est en toi, qui t’a été donnée par prophétie, par l’imposition des mains du conseil des anciens » (1 Timothée 4:14).

« C’est pourquoi je te rappelle de ranimer le don de Dieu qui t’a été transmis par imposition de mes mains » (2 Timothée 1:6).

    Nous abordons l’aspect collectif commun : la relation entre la vie de l’Esprit et le Plan de Dieu à propos de l’Eglise, en reconnaissant ce qui est établi dans la Parole, c’est-à-dire que la représentation de Dieu dont nous parlons n’est pas seulement individuelle mais commune et collective. Il existe deux définitions très importantes de l’Eglise. La première est celle de 1 Corinthiens 12:12 : « de Christ » « comme le corps est un… il en est de même de Christ ». Voila la définition la plus complète de l’Eglise.
    La deuxième est dans Ephésiens 2:15 : « …un homme nouveau ». Les deux premières sont résumées dans une troisième : « l’Eglise qui est son Corps ». Dans l’esprit de Paul, le Corps est Christ symbolisé de manière collective : c’est encore et toujours l’homme nouveau. Tout est concentré dans ces deux définitions : Christ et l’homme nouveau en une entité commune, l’Eglise. Nous avons beaucoup parlé de l’esprit de filiation chez l’individu chrétien, mais cet esprit est encore plus présent au sein de l’Eglise. C’est en un seul et même Esprit que nous sommes baptisés dans un Corps, l’Esprit de filiation. Ceci veut dire que l’importance de l’individu dépend du Corps, dans le Corps.
    L’Apôtre le souligne en déclarant : « par la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’exhorte chaque être humain à ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même, parce que nous sommes tous membres les uns des autres ». L’individu ne doit pas être placé au-dessus du corps. Le membre a son importance, l’apôtre le dit clairement, mais il n’est pas prédominant. Ce qui nous amène à un autre aspect de la vérité du Corps de Christ, qui est présenté dans la Parole de Dieu.

A - Le Saint-Esprit et l’ordre au sein du Corps

    La vision de Paul sur le Corps est si surprenante qu’elle semble impossible. Il présente l’Eglise, Corps de Christ, comme un organisme complet dès le départ et déjà en marche. Il en parle au présent. « Tout le corps bien coordonné et étroitement uni… fait croître… » Le corps est un. Paul ne parle jamais de l’Eglise comme si elle allait être unie et coordonnée : « le Chef, Christ… de qui le corps bien coordonné et étroitement uni… fait croître ».
    On en est stupéfié au point de se poser des questions et d’en tirer certaines conclusions. Le fait est que, comme nous le constatons, le corps est loin d’être coordonné et uni ; il est même écartelé et désordonné. Ce n’est que très rarement que nous pouvons affirmer que l’Eglise est unie et parfaitement coordonnée.
    C’est surtout le contraire ! Même deux personnes parfaitement unies en Christ font partie des exceptions. Et pourtant Paul affirme que c’est l’état de l’Eglise.
    Nous pensons que c’est la situation idéale, donc impossible. Paul l’a écrit il y a des siècles de cela, comme si l’Eglise était dans cet état-là, et nous devons examiner les circonstances du temps de Paul pour voir que sa conception était en contradiction avec la situation d’alors. Ce n’est pas une situation impossible. Si nous avions vu les choses comme Paul, nous aurions dit la même chose. Ce que Paul voyait sur l’Eglise, Corps de Christ était bien évidemment une vision spirituelle et pas naturelle. Il voyait l’Eglise d’en haut et non d’en bas.
    Il ne considérait pas le côté humain des croyants et ce qui provoquait conflits et tensions, la division et le manque d’adaptabilité, de communion et d’unité, il voyait le lien intime. C’est une des choses les plus difficiles à expliquer. Nous pouvons bien voir ce que Paul veut montrer, et il y a une clé à cela. La clé est que Christ est une unité. Il n’y a ni conflit, ni tension, ni division, ni esprit de parti, mais une parfaite harmonie, une vie ordonnée.
    Le Saint-Esprit, qui est l’Esprit de Christ, distribue Christ à tous Ses membres. Ce qu’ils sont en eux-mêmes est une chose, mais ce que Christ est en eux, c’est autre chose. En venant au sein du conflit de notre humanité, il n’a pas abandonné sa nature et n’a perdu ni sa parfaite harmonie ni son unité. Ce qui est de Christ en nous produit une chose, d’une seule manière dans un seul but pour accomplir un plan bien défini. Il ya une unité parfaite et une relation parfaite. Ce qui vous est donné est un aspect des choses, une caractéristique de Christ, alors qu’à moi est donné un autre aspect, et à un troisième encore un autre aspect. Cependant, toutes ces caractéristiques forment un seul Homme parfait et sont nécessaires dans ce but.
    Si nous vivons dans l’Esprit, si notre vie est dans l’Esprit, malgré tout ce que nous sommes par nous-mêmes, il y a en nous toute la parfaite unité de Christ ; il y a quelque chose de Christ à l’œuvre en chacun qui, reliée à tout ce qui est de Lui dans tous les autres, accomplit toute la manifestation de Christ.
    C’est ce que Paul a vu, et c’est ce que nous devons voir. C’est ainsi que l’Apôtre évalua la situation à Corinthe. L’un disait : « Je suis de Paul ! » ; un autre : « Je suis d’Apollos ! » ; encore un autre : « Je suis de Pierre ! » Paul rétorque : « Christ est-Il divisé ? » Il veut dire : « C’est vous, c’est pas Christ. Vous violez la vérité, vous détruisez la réalité. La réalité est que Christ demeure un. Parce que vous vivez en vous-mêmes, vous êtes en contradiction, mais le fait demeure que Christ est un. Si vous abandonnez cette façon de penser, et venez sur le terrain de Christ, vous entrerez dans cette réalité ».
     Ainsi Paul vit comme d’en haut, tout ce que nous voyons sur ce qui se présente à nous en tant qu’Eglise, Corps de Christ et peuple du Seigneur. Paul a vu l’Eglise sous une perspective céleste et il en enseigna la vérité ; laquelle ? Christ est un et, bien qu’Il puisse se livrer à nous par le Saint-Esprit, sous divers aspects de Sa Personne. Il n’est pas divisé. Même si nous, les enfants de Dieu, nous sommes divisés, l’unité de Christ demeure malgré tout. Mais Paul a perçu et vu plus que cela. Il a compris son fonctionnement.
    Il a dit des choses qui nous concernent et nous a dit de considérer cela pour manifester autant que possible la réalité du Corps. Cette réalité nous n’en sommes pas responsables et nous ne pouvons rien y changer. Rien dans l’univers ne peut enlever le fait que Christ est un. Rien ne peut détruire ni diviser Christ pour l’éparpiller en de multiples fragments disparates. Rien ! La Tête est aux cieux, puissance universelle de victoire, sur chaque pouvoir de division dans l’univers ; rien ne peut affecter l’unité absolue de Christ.
    Comme membres de Christ, nous pouvons tous connaître le conflit le plus violent, mais nous ne pouvons rien faire contre cette unité. L’expression et la manifestation de cette unité, c’est une autre histoire et c’est là que commence notre responsabilité. En voyant le contexte et la réalité de cette unité, Paul avait des choses à partager sur notre responsabilité, relative à la manifestation de l’unité, au milieu de nous.
    Nous en verrons certains points. Il ne s’agit pas de faire un exposé sur des grands thèmes, de grandes idées sur l’unité. L’unité a un rapport avec le plan de Dieu pour cet univers, Dieu manifesté en « Homme corporatif ». C’est notre appel, notre destinée, ce pour quoi nous vivons, quelque chose où nous allons passer à côté si nous ne la reconnaissons pas.
    Nous n’avons ni une connaissance ni une compréhension exactes de ce que Dieu fait et pourquoi Il agit ainsi avec nous, tant que nous ne voyons pas clairement le plan de Dieu qui est d’être conforme à l’image de Son Fils, le produit d’un Homme collectivement parlant au sein de l’univers, qui est la plénitude de Christ.

B - La croissance a besoin d’ordre

    Premier point : Le Corps (l’homme nouveau, collectivement parlant) grandit et croît dans l’ordre. L’apôtre le dit clairement : quand le corps est bien et étroitement coordonné, il grandit dans la croissance divine, chaque membre opérant selon sa mesure. L’ordre et la croissance vont de pair. Le parallèle avec le corps physique est logique : pas de croissance, pas de développement, pas d’épanouissement sans que le corps soit en ordre de marche, une bonne coordination et un fonctionnement harmonieux.
    La création de Dieu dans le monde physique est une merveille : chaque élément est à sa place pour le but qu’il doit atteindre. Essayez n’importe quel autre fonctionnement dans la disposition des membres du corps et vous verrez combien vous serez handicapés. Sans vouloir faite de l’humour, supposons que notre pouce se situe de l’autre côté de notre main et qu’ont doit travailler ainsi, imaginons les limites que cela nous impose.
    Ainsi donc, le Seigneur a un ordre qui, s’il est respecté et reconnu et s’il fonctionne, nous amènera à un haut niveau de croissance et à la réalisation du plan divin. Nous ne pouvons davantage réaliser le Plan de Dieu sans respecter l’ordre divin, que nous ne pouvons exploiter nos capacités physiques avec un corps malade.
    Le facteur déterminant de cet ordre, c’est l’autorité de Christ, et bien sûr, notre attachement à son autorité : « Attachés à la Tête d’où le corps tout entier dépend… » L’autorité de Christ et notre soumission à elle est inhérente à la croissance spirituelle. Chaque élément est relié et centré sur Lui, la Tête.
    Aucune partie du corps ne peut fonctionner si la Tête est séparée du corps, indépendamment de lui. Un problème neurologique ou une fracture osseuse, et le corps entier ne fonctionne plus bien.
    Tout est dépendant de la Tête. Donc, l’autorité de Christ est essentielle à l’ordre du corps, l’Eglise. Quand nous parlons de l’autorité de Christ, c’est de la direction du Saint-Esprit venant de la part de Christ, la Tête. Symboliquement, si l’huile répandue sur la tête ne descend pas de la tête vers le corps (en référence à l’huile qui coulait de la tête sur la barbe et les vêtements d’Aaron), elle n’a aucune utilité. Ici, le Saint-Esprit répandu sur la Tête se répand sur tous les membres du Corps, plaçant tous les membres sous l’autorité de la Tête et sous une seule onction.
    Nous sommes tous baptisés d’un seul Esprit dans un seul Corps, sous une autorité unique, parce que l’huile d’onction est donnée à la Tête. Il s’agit bien du gouvernement du Saint-Esprit. Il nous faut maintenant aborder le fonctionnement individuel des membres du Corps. En tant que telle, la question de notre fonction propre n’est pas prioritaire. La relation avec les autres n’est pas une question qui devrait nous poser un problème moral.
    Ce qui est primordial, c’est de nous placer sous l’onction et sous la direction du Saint-Esprit. L’ordre en résultera. Quand le membre reconnaît l’autorité de Christ en toutes choses, il fonctionne spontanément avec chaque membre, expression de Christ. L’harmonie s’installe de manière aussi spontanée.

C - Nature de la relation et de la fonction spirituelles

    Deuxième point : les membres de Christ sont des parties fonctionnelles de Christ. C’est la suite logique. Débarrassons-nous de tout schéma préétabli et reconnaissons que le Corps de Christ est l’union d’esprits renouvelés habités par le Saint-Esprit. Ce n’est pas l’unité de tant et tant de personnes physiques qui se font appeler « église » ; c’est simplement un rassemblement ou une assemblée.
    Ce que nous sommes ensemble en esprit fait de nous l’Eglise. Les croyants et les assemblées ou communautés ne font pas une Eglise. L’Eglise est spirituelle, parce qu’elle est une union d’esprits. N’est-ce pas ce que le Maître voulait souligner dans son dialogue avec la Samaritaine, A ses paroles :
« Nos pères adoraient sur cette montagne ; et vous dîtes que Jérusalem est le lieu où les hommes doivent adorer Dieu ? »
Jésus répondit :
« Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ». Il n’était pas question du temple des Samaritains ni du temple des Juifs à Jérusalem : les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et le Père recherche de tels adorateurs. « Dieu est Esprit et il faut que ceux qui L’adorent, L’adorent en esprit et en vérité ».
    Le Seigneur disait en effet : « Je suis venu pour remplacer le temple et tout le système religieux extérieur, et à présent, de par ma venue, l’Eglise n’est plus un lieu ou une assemblée quelconque mais une union d’esprits ». « Là où deux ou trois sont assemblés en Mon Nom, là Je viens et Je me joins à eux ». Quelque part, les gens ont l’idée que si deux ou trois se rassemblent ils vont dire : « Seigneur, nous sommes venus pour nous réunir en Ton Nom, vient Seigneur et unis-toi à nous ! » Nulle part, il ne dit cela. Il est hors de question de chercher un endroit où nous pourrions y proclamer que le Seigneur y est présent.
    Il a dit : « Là où deux ou trois sont… Je suis présent… ces deux ou trois ont déjà ma présence demeurant en eux ». Voilà l’Eglise !
    Une union d’esprits, pas quelque chose de physique mais le Corps spirituel de l’Eglise. « Celui qui est uni au Seigneur est un esprit avec Lui ». C’est la nature de l’union et de celle des membres du Corps. Etre membre de Christ est différent de notre relation physique.
    Combien faudra-t-il de temps pour nous débarrasser de ces notions fausses sur l’Eglise ? Lorsque nos noms sont inscrits sur un registre d’église, nous disons que nous faisons partie de l’Eglise. Etre membre de l’Eglise, c’est être membre de Christ en union d’esprit avec Lui. L’esprit n’est qu’un canal.
   Revenons à ce que nous disions. Le Saint-Esprit donne au croyant obéissant une certaine mesure de Christ, c’est-à-dire une certaine faculté spirituelle. Pensez-y un instant. Les dons de l’Esprit, que signifient-ils ? Nous les avons évoqués dans notre dernier chapitre à propos de 1 Corinthiens 12 et Ephésiens 4. Ils ne couvrent pas la totalité de ces dons de l’Esprit, car les facultés spirituelles de Christ ne peuvent pas toutes être inventoriées. Mais vous en avez quelques exemples.

D - L’imposition des mains : son but et sa signification

    Nous nous référons à deux passages, des épîtres à Timothée, à propos de l’imposition des mains. Paul parle du don qui était en lui par prophétie, accompagnée de l’imposition des mains par les anciens. Ce fut un don attribué par l’Esprit à Timothée. Cela montre que c’est une chose nécessaire, car c’est dans la Parole de Dieu ; Il nous faut être parfaitement honnête avec la Parole de Dieu, et avec nous-mêmes, et avec le Seigneur, et ne mettre de côté aucun de ces sujets.
    La première chose que signifie l’imposition des mains c’est qu’elle se fait dans le Corps. Dans le Nouveau Testament, l’imposition des mains était une reconnaissance que les convertis étaient maintenant membres d’un Corps. Le premier exemple est en Samarie. Les samaritains se tournaient vers le Seigneur, et là certains anciens vinrent de Jérusalem pour constater cette véritable oeuvre du Seigneur, et il est dit, par respect pour ceux qui avaient cru : « ils imposèrent leurs mains sur eux ». C’est déjà un merveilleux triomphe de l’Esprit sur les relations difficiles qui existaient à l’époque entre les Juifs et les Samaritains, et c’est un merveilleux accomplissement de ce que Christ avait dit à la femme samaritaine au sujet des vrais adorateurs qui n’étaient ni sur une montagne ni à Jérusalem.
    C’est le témoignage spirituel qui importe. Le témoignage rendu par l’imposition des mains était qu’ils formaient un seul Corps et un seul esprit. Et puis, à partir du moment où les mains étaient posées sur la tête des croyants, la souveraineté de Christ notre Tête était proclamée, autrement dit la soumission du membre à la Tête. Il serait utile d’élargir la question de l’autorité de la Tête et l’étudier tout au long de la Parole de Dieu pour que tout soit clair. Quand le Seigneur parle de la Tête, Il sous-entend la soumission à cette autorité. Il en donne une illustration humaine : L’homme est la tête de la femme comme Christ est la Tête de l’Eglise ; ce qui signifie que l’Eglise doit dans son intérêt et pour son plus grand bénéfice, se soumettre à Christ.
   Le Seigneur souhaite atteindre ses objectifs les plus élevés par cet ordre-là, et si cet ordre n’est pas respecté, il y aura toujours une limitation. Quand il s’agit de se soumettre à Christ, l’homme est autant concerné que la femme. Paul s’adresse autant à l’homme qu’à la femme à propos de la façon de se comporter dans l’assemblée. C’est un ordre sous contrôle céleste, donc nous devons tous nous soumettre à Christ et à Son Autorité, quelle que soit notre position ou notre place. Nous avons évoqué l’imposition des mains, l’existence d’un Corps et de la soumission de ce Corps à une Tête, Christ.
    Quand des représentants de ce Corps ont prié pour Timothée en lui imposant les mains et en reconnaissant la réalité de ce Corps soumis à Christ, ils ont été amenés à prier selon l’Esprit d’une certaine manière. Remarquez que le « presbytère » n’est pas le corps officiel en tant que tel, pas nécessairement un groupe d’apôtres, car Ananias a imposé les mains à Paul sans être apôtre. Il représentait la communauté de Damas tout au plus.
    A Antioche, il y avait 5 hommes en autorité qui n’étaient pas apôtres, mais simplement des hommes qui avaient pris une responsabilité spirituelle sous l’autorité de Dieu dans la communauté. Pendant qu’ils louaient et adoraient le Seigneur et jeûnaient, le Seigneur leur a commandé de mettre à part Barnabas et Saul pour le ministère.
    Pour Timothée, ils voulaient que le jeune homme soit envoyé et mis à part en sachant que le Seigneur le qualifierait d’une certaine manière. Cette prière fut inspirée et prophétique. Il devint clair pour tous que Timothée était marqué par un appel spécial : « Fais l’œuvre d’un évangéliste et applique-toi à ton ministère ». Comment cela s’est-il produit ? N’était-ce pas la prière d’imposition des mains ? C’était prophétique… une indication que Dieu lui faisait un don pour cela.
    Dans le fonctionnement biblique du Corps de Christ, ni la méthode, ni le témoignage, ni le résultat ne doivent être mis en question. Le Corps de Christ doit cesser d’être un système. Le témoignage du Saint-Esprit devrait se perpétuer pour les croyants. L’unité du Corps, l’autorité de Christ et le don du Saint-Esprit sont les trois piliers sur lesquels les ministères ou services devraient fonctionner dans l’Eglise, Corps de Christ. Ne rétrécissons pas le sens du mot « don » : il a été souvent limité à 3 ou 4 notions au détriment de toute la vérité. Certaines personnes croient qu’un don est le signe assuré du Saint-Esprit et que si vous n’avez pas ce don, vous n’avez pas reçu le Saint-Esprit.
    Que le Seigneur nous délivre d’une telle conception ! Paul montre très clairement que ce que des gens considèrent si important est le plus petit des dons, le parler en langues. D’autres dons sont bien plus importants que celui-ci : le don de sagesse, le don de connaissance, le don d’interprétation des langues, le don de révélation, par exemple. Ils sont même si importants qu’on ne peut vraiment les exercer en public, car ce ne sont pas des dons à démontrer devant les hommes. Ces dons s’exercent de manière paisible mais efficace. Il en existe d’autres qui oeuvrent en secret et ils sont cependant des dons du Saint-Esprit.
    La question est que le Saint-Esprit donne une certaine faculté de Christ à ses membres. Il doit y avoir une correspondance entre les facultés spirituelles et les facultés physiques. Le discernement et le Seigneur par l’Esprit font que certains membres du Corps voient et discernent pour Lui. Tous n’ont pas cette perception, ce discernement. Que ceux qui ne l’ont pas l’acceptent, au lieu de prétendre l’avoir et d’attirer des gens dans toutes sortes de problèmes parce qu’ils agissent sans aucun discernement.
    Quelques uns ont ce don et il serait bon pour ceux qui n’ont pas ce discernement de travailler en communion avec ceux qui voient plus clairement qu’eux. Moïse a dit à son beau-père : «Viens avec nous et sois des yeux pour nous ! » En l’occurrence, Moïse avait fait une erreur, mais néanmoins le Seigneur a besoin d’yeux pour guider Son peuple. Vous pouvez prendre chaque membre du corps et découvrir la faculté spirituelle qui lui correspond. Certains entendent plus clairement et plus rapidement que d’autres ce que le Seigneur veut dire… Christ
par l’Esprit est dispensé à travers Ses membres par des facultés spirituelles, et les membres doivent tous fonctionner par rapport à cela. Ensuite le Corps se construit et grandit.
    L’apôtre nous dit qu’il nous faut simplement le reconnaître et devenir, de par notre constitution, des membres actifs de Christ en esprit, mais il nous faut garder le don en activité. Attention de ne pas passer à côté en laissant les choses s’estomper ! Ranimons le don qui est en nous !

E - La reconnaissance du Corps

    L’apôtre Paul nous enseigne qu’il doit y avoir une reconnaissance mutuelle du Corps de Christ. Les paroles sont adaptées : « …à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opinion de lui-même ». S’il le fait, il prendra les autres membres de haut et les considérera à un niveau inférieur à celui qu’ils ont. Ceci fait du tort au Corps de Christ comme le membre qui cherche à dominer une situation. La soumission mutuelle et la reconnaissance de ce qu’est l’autre, c’est le désir du Seigneur. Pierre disait : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte du Seigneur ».

F - Le Ministère de Christ

    Ensuite il doit y avoir le ministère de Christ de l’un vers l’autre. Nous avons quelque chose de Christ, une faculté pour exercer le ministère de Christ, c’est-à-dire une mesure de Christ à partager. C’est de cette façon que le Corps grandit.
    L’Apôtre Jean nous dit : « Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne conduit pas à la mort, il demandera à Dieu qui lui donnera la vie pour ceux qui commettent un péché qui ne conduit pas à la mort » (1 Jean 5:16).  Cela fait aussi partie de notre ministère : Christ n’est-Il pas notre Vie ? Ne pouvons-nous pas en Christ communiquer cette vie à l’autre ? Bien sûr que nous le pouvons puisque nous y sommes appelés. C’est ainsi que le Corps grandit.
    Oh, que le Seigneur nous permette d’être de plus grands ministères de vie l’un pour l’autre, et pas de mort ! A la lumière des Ecritures, il semble que l’ordre spirituel est une idée militaire. Parce que tout ce qui est lié à la victoire est associé à l’ordre.
    Prenons par exemple le livre des Nombres, on découvre que l’armée s’organise en fonction de la conquête. Au son de la trompette, ils recevaient l’ordre de se mettre en marche. Le Nouveau Testament nous rappelle toujours que nous sommes dans un conflit. Dans l’épître aux Ephésiens apparaît le bon agencement d’un corps dans des relation justes, par l’identification avec Christ, un ensemble bien ordonné rempli de l’Esprit ; alors vient seulement notre combat contre les puissances et les principautés spirituelles. Pourquoi cela vient à la fin ? De toute évidence, parce que, s’il existe un désordre dans le Corps, il n’y aura ni marche triomphante, ni aucune victoire sur les forces du mal.
    Nous avons déjà souligné que le détail et la technique d’organisation de l’Eglise, ce n’était pas notre affaire ; notre responsabilité à nous est de veiller à ce que notre vie soit alignée sur la vie de l’Esprit et reconnaître ses lois. Elles ont été établies et nous devons y obéir. C’est une très importante réalité, comme le souligne Paul. Mais Paul affirme également que, pour qu’il y ait croissance, édification, développement et victoire, il nous est impossible de vivre sur une base naturelle où le risque de division existe toujours.
    En quittant ce terrain charnel et en venant sur le terrain de Christ, vous serez sur une base d’unité, de croissance et de développement. Vous ne serez plus charnels, comme des bébés, mais vous entrerez en pleine maturité. Reconnaître cet ordre est capital. Si une communauté locale est dirigée par le Saint-Esprit, vous en aurez la manifestation et vous vivrez dans l’espérance. Malgré l’état imparfait et immature du peuple de Dieu, le Seigneur voit de là haut tout ce qui se passe : Il voit la valeur spirituelle de chacun de ses enfants et recherche une relation spéciale avec eux et Il pourra alors les mettre en contact avec des situations et des personnes qui auront besoin de ce qu’ils possèdent de Christ.
    Demandons au Seigneur de nous éclairer davantage sur ce sujet.

IX - LE BÉLIER DE CONSÉCRATION

« Moïse fit approcher Aaron et ses fils et les lava avec de l’eau… Ensuite, il prit l’huile d’onction ; il oignit le Tabernacle et toutes les choses qui y étaient et les consacra. Il en fit aspersion sur l’autel à sept reprises et il oignit l’autel et tous ses ustensiles… Il versa aussi de l’huile d’onction sur la tête d’Aaron et l’oignit pour le consacrer. Puis Moïse fit approcher les fils d’Aaron et les revêtit de tuniques, les ceignit de ceintures, et leur attacha des mitres comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse. Il fit approcher le taureau du sacrifice pour le péché, et Aaron et ses fils appuyèrent leur main sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché ; et Moïse l’égorgea, prit le sang et en mit avec son doigt sur les cornes de l’autel tout autour et purifia l’autel ; il répandit le sang au pied de l’autel et le consacra pour y faire l’expiation » (Lévitique 8:6,10-15).

« Il fit aussi approcher le second bélier, le bélier de consécration ; et Aaron et ses fils appuyèrent leurs mains sur la tête du bélier. Moïse l’égorgea, prit de son sang et en mit sur le bout de l’oreille droite, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Moïse fit aussi approcher les fils d’Aaron, mit du sang sur le bout de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et sur le gros orteil de leur pied droit, et Moïse répandit le sang
sur l’autel tout autour » (Lévitique 8:22-24).

« Et Moïse prit l’huile d’onction et le sang qui était sur l’autel ; il en fit aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils, et sur les vêtements de ses fils avec lui ; et il consacra Aaron et ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui » (Lévitique 8:30).

    Dans le contexte de la mise à part de la compagnie des sacrificateurs, il y avait deux béliers qui étaient sacrifiés : le bélier d’installation sur l’holocauste (verset 18) et le bélier de consécration (verset 22). C’est de ce dernier dont nous allons parler maintenant. Le bélier de consécration avec lequel Aaron et ses fils se sont identifiés en appuyant leurs mains sur sa tête, symbolise Christ dans Sa Vie avec le Père, en quelque sorte, dans sa consécration à la volonté de Dieu

- le Bélier de Consécration.
« Voici, Je suis venu pour faire Ta volonté ô Dieu ! » « Je fais toujours ce qui Lui fait plaisir » « Ma mission est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé, pour accomplir Son oeuvre ». Ces paroles nous témoignent de la relation entre le Fils et le Père et nous donnent le sens de la Vie qui L’animait : un feu le consumait pour faire la volonté de Dieu et s’y consacrer. Il pouvait dire alors : « Pour eux, Je me consacre ».
    Tous ceux qui formaient le groupe des sacrificateurs posèrent leurs mains sur le bélier de consécration, puis ce dernier était mis à mort. Ensuite, le sang de ce bélier était extrait et appliqué sur l’oreille droite, le pouce droit et l’orteil droit, ce qui voulait clairement dire que ces sacrificateurs se consacraient totalement au Seigneur pour n’être conduits que par Lui.
    Tout d’abord, il leur fallait être guidé par ce que le Seigneur leur disait. Deuxièmement, tout ce qui était fait devait être dirigé par Sa main, symbole du service. Troisièmement, le pied et le gros orteil nous parlent de la marche et du mouvement des allées et venues selon la volonté de Dieu. Le sang du bélier de consécration avait tout contrôle. Tout cela était connu et bien compris, mais a aussi une application pour nous aujourd’hui.
    Le Seigneur nous a montré bien des choses au travers de ces méditations ; la question est de bien comprendre le sens de ce bélier de consécration, de prêter l’oreille à la volonté de Dieu manifestée et révélée, de s’accorder avec le Seigneur pour que Sa volonté soit notre raison de vivre et d’avoir une voie bien tracée et juste. C’est cette compagnie que le Seigneur recherche : tout notre être, toute notre vie dans Sa volonté.
    La référence est Christ ; notre mesure est Christ, le Bélier entièrement consacré au Seigneur, Son Père. Une vie de communion avec Christ signifie que, la dévotion de Christ envers Son Père doit être la référence et la mesure de notre consécration, ce qui occupera certainement notre vie toute entière. Nous devons avoir à cœur de tendre nos mains et de les poser sur Sa Tête, devenir un, identifié à Lui, dans sa consécration à la volonté de Dieu.
    « Un seul est mort pour tous » dit l’Apôtre « afin que ceux qui vivent ne vivent plus désormais pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux ». Nous parlons beaucoup d’identification avec Christ, mais nous devons réaliser que, sans la moindre réserve, Il s’est abandonné à la volonté du Père au plus grand prix possible et là nous touchons à la véritable mesure de la consécration : « Tel Il est, tels nous sommes dans ce monde ».
    A ce niveau, il y a plus que l’identification avec Christ, Celui qui porta notre péché. Il y a celle qui est avant l’offrande consumée du péché. Accepter de poser nos mains sur Sa tête à ce niveau est une chose ; mais il y a autre chose. Nous nous réjouissons de savoir qu’Il a enduré nos péchés dans son Corps sur la Croix, mais il existe un autre aspect de l’identification : l’intervention de la volonté parfaite par le Bélier de Consécration, Son Sang sur nous et nos mains appuyés sur Lui.
    Cette compagnie de sacrificateurs était en tous points un avec Christ, un avec l’autel. Le même sang qui était sur l’autel était appliqué et répandu sur eux (verset 30). Ils étaient un avec l’autel, un avec la Croix. Moïse aspergea le tabernacle et le peuple. Ils étaient unis au tabernacle, à la Maison de Dieu. Ils sont un avec l’Esprit d’onction, par lequel tout est un.
    L’huile d’onction et le sang sont répandus sur tout, eux-mêmes compris ; cette huile et ce sang font une unité, une union entre l’autel, la maison, les personnes et les vêtements. Tout cela à cause d’un Sang et d’un Esprit, tout ce qui est consécration, le Seigneur en entier et en plénitude.
    Si nous montrons que nous nous sommes donnés nous-mêmes à Christ, alors nous sommes unis à Lui ; ce qui implique que la volonté parfaite de Dieu doit diriger nos vies toutes entières : pas seulement être sauvé et délivré du péché, mais être consacré au Seigneur.

T.A.S.