Numérisation Yves PETRAKIAN
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Préface
La
puissance. D'où vient-elle ?
La
puissance en nous et sur nous
La
puissance dans le témoignage
La
puissance à l’œuvre
La
puissance et ses obstacles
PRÉFACE
Une personne peut avoir un «zèle sans connaissance,» et une autre la connaissance sans le zèle. Si j'avais à choisir entre ces deux grâces, je crois que je préférerais la première. Mais avec une Bible ouverte, nul ne doit être privé de la connaissance de la volonté de Dieu et de ses desseins. Le but de ce livre est d'indiquer la source de la vraie puissance, afin que notre zèle et notre connaissance s'accroissent dans le service du Maître.
Paul a dit que « toute l'Ecriture est
inspirée de Dieu, et utile, » mais je crois que le sujet que nous allons
traiter a été trop laissé de côté comme n'étant pas assez pratique; il en est
résulté un manque de puissance dans le témoignage de l'Eglise et dans son
oeuvre. Si nous désirons travailler pour Christ, non «comme battant l'air,»
mais avec un but bien défini, nous serons revêtus de la vertu d'en haut. Sans
cette vertu, notre service sera une corvée; avec elle, il deviendra une douce
tâche et un travail joyeux.
MOODY.
CHAPITRE 1 LA PUISSANCE. D’OÙ VIENT-ELLE ?
Le privilège le plus grand et le plus
puissant que possède l'Eglise de Dieu en ce monde, c'est la présence au milieu
d'elle du Saint-Esprit; l’œuvre de cet Esprit manifeste le mieux les preuves du
christianisme. On dit que les miracles ont cessé, mais le Saint-Esprit est un
miracle permanent dans l'Église. Je ne veux rien dire contre les hommes de
science qui défendent la religion par le moyen de preuves extérieures; ils
rendent un bon service, et je leur souhaite toutes sortes de bénédictions. Mais
quant à ma propre âme, je puis affirmer qu'elle n'a jamais été raffermie dans
sa foi par toutes les démonstrations tirées de l'histoire ou d'ailleurs. Le
Saint-Esprit a enlevé le fardeau de dessus mes épaules et m'a donné la paix et
la liberté. Voilà pour moi l'évidence. Les preuves extérieures, nous pouvons
les indiquer aux autres cependant, pour Pierre et Jean c'était assez que le
peuple rassemblé vit l'impotent guéri, sans qu'ils sentissent le besoin
d'expliquer qu'ils étaient des envoyés de Dieu.
C.-H. SPURGEON.
«Vous
recevrez la puissance du Saint-Esprit qui viendra sur vous.» (Actes 1:8)
« Si l'âme n'est pas vivifiée par une force divine, toutes
les cérémonies les plus grandioses du culte ne sont pour elle que les
mouvements que le galvanisme imprime à un cadavre. »
Je cite cette parole d'un écrivain
inconnu, parce qu'elle me fait entrer sans préambule dans mon sujet. Qu'est-ce
qu'être vivifié? Qu'est cette puissance dont nous avons besoin ? D'où
procède-t-elle? Je réponds en nommant l'Esprit de Dieu. Je crois au
Saint-Esprit, comme s'exprime le symbole des apôtres.
Quelqu'un a fort bien dit encore: Que sont
nos âmes sans la grâce? une branche morte, où la sève ne circule pas. Qu'est
l'Eglise sans elle ? un sol aussi aride et nu qu'un champ sur lequel ne tombe
ni rosée ni pluie. »
On s'est beaucoup occupé dernièrement du
Saint-Esprit, et des milliers ont étudié ce grand sujet. J'espère que nos
recherches nous disposeront à demander une plus complète manifestation de sa
puissance sur l'Église. Nous l'avons déshonoré, nous avons méconnu son amour et
sa présence. Nous avons entendu parler de lui, sans avoir compris ses
attributs, son oeuvre et ses rapports avec nous. Je crains que pour bien des
chrétiens de profession, son existence ne soit pas une réalité actuelle, ni
qu'il ne leur soit connu comme l'une des trois personnes de la Trinité.
Le Saint-Esprit communique d'abord la vie,
une vie spirituelle. Il la donne, et il la maintient. Là où n'est pas cette
vie, il ne saurait, y avoir de puissance; comme le dit Salomon: « Un chien
vivant vaut mieux qu'un lion mort. » Mais quand l'Esprit a produit la vie, il
ne la laisse pas défaillir et mourir, car il en entretient constamment la
flamme. Il demeure avec nous et nous n'ignorons ni sa puissance, ni son action.
PERSONNALITÉ
ET IDENTITÉ
Nous lisons dans 1Jean 5:7 : « Il y en a
trois qui rendent témoignage dans le ciel: le Père, la Parole et le
Saint-Esprit; et ces trois là sont un. » Le Père est la première personne,
Christ la seconde, et l'Esprit uni au Père et au Fils pour accomplir
parfaitement sa propre oeuvre, est la troisième. Ma Bible m'enseigne clairement
que le Dieu qui réclame mon amour, mon service et mon adoration s'est révélé
ainsi lui-même, et qu'une personnalité distincte est attachée au Père, comme au
Fils et à l'Esprit. C'est pour cela que Dieu a certains attributs comme Père,
il en a d'autres comme Sauveur, et d'autres encore comme Consolateur et
Docteur. Les plans formés par le Père sont exécutés par le Fils et appliqués
par l'Esprit.
Je crois aussi qu'ils ont fait le plan
ensemble et l'exécutent de concert. Les trois personnes sont indiquées dans
l'Ecriture comme étant distinctes. Dans Matthieu 3:15,17, nous voyons Jésus qui
se soumet à être baptisé, le SAINT-ESPRIT qui descend sur lui, et la voix du
PÈRE qui approuve, disant: «C'est ici mon fils bien-aimé. » Jésus dit ensuite
dans Jean 14:16: «. Je prierai mon Père qui vous donnera un autre Consolateur.
» C'est aussi par Christ, que les Juifs et les gentils ont accès auprès du Père
dans un même Esprit. (Ephésiens 2:18.) Les trois personnes de la Trinité sont donc
distinctes et inséparablement unies. Ces textes, et d'autres encore, nous
montrent l'identité et l'existence actuelle du Saint-Esprit.
Si l'on me demande: Comprenez-vous cette
doctrine de l'Ecriture ? je répondrai que non mais ma foi s'incline devant la
Parole inspirée, et je crois pleinement les grandes choses que Dieu m'y révèle,
même quand ma raison est aveugle et mon intelligence confondue.
La Parole nous enseigne d'abord, puis le
Saint-Esprit accomplit dans nos âmes une œuvre précieuse et nous fait sentir sa
présence. C'est par lui que nous « naissons de nouveau » et possédons une
puissance surhumaine. Il a inspiré les prophètes, qualifié les apôtres et il
vivifie, conduit et console les vrais croyants. Ceux-ci éprouvent que sa
personnalité est une réalité mieux démontrée que toutes les théories
scientifiques. Ces théories basées sur l'observation fluctuent nécessairement,
tandis que l'existence de l'Esprit de Dieu nous est d'abord révélée dans
l'Écriture, puis elle devient pour nous un fait d'expérience intime.
Quelques sceptiques affirment que la force
physique est l'unique énergie vitale dans le monde, tandis que des milliers de
milliers qui ne peuvent se tromper, ont reçu une vie spirituelle par une
puissance qui n'est ni matérielle ni mentale. Des hommes morts dans leurs
péchés, des ivrognes qui avaient perdu l'énergie de leur volonté, des
blasphémateurs, des débauchés sans moralité, des incrédules qui mettent leur
gloire dans ce qui est leur confusion, ont senti la puissance du Saint-Esprit
et marchent noblement comme des chrétiens devant tous, séparés par une infinie
distance de leur vie précédente. Que d'autres méconnaissent à leurs risques et
périls cette impérissable vérité! quant à moi, je crois toujours davantage
qu'une puissance créatrice, divine et miraculeuse, réside dans le Saint-Esprit.
C'est lui qui gouverne et édifie l'Eglise, en parfaite harmonie avec les lois
naturelles qu'il domine, avec la création et la providence; il accomplit un
ministère de vie plus glorieux que celui de la loi. (2 Corinthiens 3: 6-10.)
Comme le Fils, il est éternel et possède la vie en lui-même; il peut donc agir
d'après les conseils de sa propre volonté, et pour la gloire de la Trinité de
Dieu.
Il a les traits distinctifs d'une
personne, le pouvoir de comprendre, de vouloir, d'agir, d'appeler, de sentir
d'aimer. Une simple influence ne possède point ces choses-là. Ses attributs et
ses actes ne peuvent provenir d'un agent mécanique ou d' une pure influence.
L'AGENT
ET L'INSTRUMENT
«C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne
sert de rien. » (Jean 6:63.) Ceci nous montre que la proclamation de l’Évangile est liée intimement avec l'action de l'Esprit; si celui-ci ne l'accompagne pas
de sa puissance, elle est vaine, et le langage persuasif de l'éloquence humaine
n'est dans ce cas qu'un piège mortel. Le prophète pouvait prêcher aux os secs,
mais le souffle d'en haut devait seul les animer. (Ézéchiel 37: 9.)
Dans 1Pierre 3:18: nous lisons: « Christ a
souffert une fois pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin qu'il nous
amenât à Dieu, étant mort selon la chair, mais ayant été vivifié par l'Esprit.
» Nous voyons donc que le même puissant Esprit qui a ressuscité le corps de
Jésus, ressuscitera nos âmes mortes, et leur rendra la vie; aucune autre
puissance sur la terre ne peut opérer une pareille transformation. Et si nous
désirons que nos amis encore ensevelis dans leurs péchés y aient part,
regardons à Dieu et non à l'homme pour obtenir le réveil de leurs âmes. Si nous
comptons pour cette oeuvre sur les pasteurs ou sur les chrétiens: nous serons
déçus; mais si nous attendons tout de la puissance de l'Esprit de Dieu, nous
honorerons cet Esprit, et il fera lui même le travail.
LE
SECRET DU SUCCÈS
Je crois qu'un grand nombre de chrétiens
désirent voir plus de résultats dans l’œuvre qu'ils accomplissent pour le
Seigneur. Notre but est de montrer à ceux qui ont ce désir de quelle source ils
doivent attendre la puissance. Jésus a dit à ses disciples en les quittant: «
Allez donc, et instruisez toutes les nations: les baptisant au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit. » (Mathieu 28: 19.) Ici le Fils et l'Esprit sont égaux
au Père, un avec lui. Jésus donne une dernière mission à ses disciples; il va
les laisser, car son oeuvre est terminée sur la terre, et il est prêt à
s'asseoir à la droite de Dieu. «Toute puissance m'est donnée dans le ciel et
sur la terre: » leur dit-il. Toute puissance! Il la possède donc. S'il n'eût été
qu'un simple homme comme quelques-uns le prétendent c'eût été un blasphème de
se faire ainsi égal au Père. Je vois ici trois choses; la TOUTE-PUISSANCE lui
est donnée. Les disciples doivent ENSEIGNER TOUTES LES NATIONS ; leur enseigner
quoi ? à OBSERVER TOUTES LES CHOSES ORDONNÉES.
Bien des gens n'observent que ce qui leur
plaît à l'égard de Christ et laissent de côté ce qui les embarrasse. Mais Jésus
dit aux siens d'enseigner à toutes les nations à observer tout ce qu'il leur
avait commandé. Et quel droit a un envoyé de modifier son message? Si je charge
mon serviteur d'un message, et qu'il ne le trouve pas de son goût, - un peu
trop rude peut-être: - et qu'il y fasse quelque changement, je renverrai
promptement ce serviteur. De même, lorsqu'un ambassadeur de Christ modifie son
message parce qu'il s'imagine qu'il n'est pas exactement ce qu'il doit être, se
croyant ainsi plus sage que Dieu, Dieu démettra cet homme de ses fonctions.
Plusieurs des messagers de Christ n'ont
pas enseigné « toutes choses. » Ils en ont omis quelques-unes parce qu'elles ne
s'accordaient pas avec leur raison. Mais nous devons prendre la Parole de Dieu
telle qu'elle est, car nous n'avons aucune autorité pour en retrancher ce qui
ne nous plaît pas, ou ce qui ne nous paraît pas convenable, pour nous laisser
conduire par notre raison remplie de ténèbres. C'est l’œuvre de l'Esprit de
toucher nos cœurs, et d'y faire pénétrer la Parole; son office est de prendre
ce qui est de Christ et de nous le révéler.
Quelques-uns se figurent que cet Esprit
n'a été manifesté que durant la dispensation présente, et qu'il n'agissait pas
avant que Christ eût été glorifié Mais il est dit du vieillard Siméon qu'il
vint dans le temple amené par l'Esprit de Dieu: et que cet Esprit lui a révélé
qu'il ne mourrait point sans avoir vu le Christ. « Les saints hommes de Dieu
étant poussés par le Saint-Esprit, ont parlé,» dit Pierre. Nous le retrouvons
dans la Genèse comme dans l'Apocalypse; il a conduit la main qui écrivit
l'Exode et inspiré plus tard les épîtres; c'est lui qui parle d'un bout à
l'autre de la Bible.
SA
PERSONNALITÉ
J'étais converti bien longtemps avant de
savoir que l'Esprit saint était une personne. De nos jours encore un grand
nombre ne paraissent pas l'avoir compris; mais, si vous étudiez votre Bible,
vous trouverez que le Sauveur a toujours parlé du Saint-Esprit comme étant une
personne et jamais une simple influence. Il en est qui le considèrent comme un
attribut de Dieu tel que sa miséricorde, par exemple ou une vertu venant de
lui. Mais Christ dit: « Je prierai mon Père qui vous donnera un autre
Consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous. » (Jean 14: 16.) Et
encore au verset 17: «Savoir l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir,
parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous le connaissez,
parce qu'il demeure avec vous: et qu'il sera en vous. » (Jean 14:17) Et plus
loin: il est dit au verset 25: «Mais le Consolateur: qui est le Saint-Esprit
que le Père enverra en mon nom: vous enseignera toutes choses, et vous remettra
en mémoire toutes celles que je vous ai dites. » (Jean 14:25)
Remarquez les mots il et lui. Je désire
appeler votre attention sur ce fait que Jésus parle du Saint-Esprit comme étant
une personne et non une influence; honorons-le donc comme une part de la divine
Trinité.
DE
LUI PROCÈDE L'AMOUR
Le premier des dons de l'Esprit, c'est «
l'amour. » Dieu est amour, Christ est amour; ne soyez pas surpris de ce que
l'Ecriture parle de « l'amour de l'Esprit. » (Romains 15:30.) Quel précieux attribut
est celui-là! Oserai-je l'appeler le dôme du temple de la grâce? Mieux encore,
il est la couronne des couronnes de la Trinité. L'amour humain est une émotion
naturelle de l'âme qui la porte vers l'objet de son affection, mais l'amour divin
est aussi élevé au-dessus de lui que le ciel l'est de la terre. L'homme naturel
étant de la terre est terrestre, et quelque pur que soit son amour, il est
toujours imparfait; tandis que celui de Dieu est complet et n'a pas besoin
qu'on y ajoute. Il est comme le grand océan, rempli et débordant des flots de
l'Esprit éternel.
Nous lisons dans Romains 5: 5 : « Or,
l'espérance ne confond. point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos
cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » Si donc nous sommes ouvriers
avec Dieu, nous devons posséder cet amour-là. On peut être un avocat distingué
sans avoir d'amour pour ses clients: un médecin habile, et être sans affection
pour ses patients; un commerçant très heureux en affaires, sans avoir aucune
tendresse pour ses pratiques; mais nul ne peut coopérer avec Dieu dans l’œuvre
sans avoir de l'amour. Si notre service n'est qu'une simple profession, le plus
tôt que nous y renoncerons sera le mieux.
L'amour, sans lequel nous ne pouvons
travailler pour Dieu, est le seul arbre sur notre terre maudite qui puisse
produire du fruit acceptable aux yeux du Maître. Si je n'aime pas mon Maître ni
mes compagnons de misère, je ne puis rien faire qui soit agréé; je ne suis que
l'airain qui résonne et la cymbale qui retentit. Si cet amour est « répandu
dans nos cœurs par le Saint-Esprit, » nous sommes prêts pour le service de
Dieu; sinon nous ne sommes pas prêts du tout. Il est si facile d'atteindre le
cœur d'une personne quand nous l'aimons réellement! toutes les barrières sont
alors rompues et emportées.....
« Que les vieillards soient purs dans la
foi, dans la charité, dans la patience, » dit saint Paul à Tite. J'ai remarqué
que de nos jours l'Eglise est parfois très jalouse de la pureté de la doctrine.
Si un homme n'est pas saint dans la foi, elle tire l'épée ecclésiastique et le
retranche; mais cet homme pourra manquer de charité, et nul ne dira rien contre
lui. Il manquera de patience, il sera irritable et inquiet constamment, sans
qu'on pense à le reprendre pour cela. Cependant, la Bible enseigne qu'il nous
faut être non seulement purs dans la foi, mais aussi dans l'amour et dans la
patience. Je crois que plusieurs ne peuvent être employés par le Seigneur dans
l’œuvre parce qu'ils sont irritables et impatients; ils sont agités du matin au
soir. Dieu ne peut se servir d'eux; leurs bouches sont scellées, et ils ne sont
point en état de parler pour Christ. Quand je dis que sans l'amour je ne puis
travailler pour le Seigneur, je ne veux pas dire l'amour pour ceux qui m'aiment,
car la grâce n'est point nécessaire pour l'avoir; le hottentot le plus cruel,
le païen le plus dégradé, et le plus vil dés pécheurs peuvent le posséder.
Avant de devenir chrétien, l'amour des autres produisait le mien, et leur haine
me poussait à les haïr; je sentais mon cœur attiré vers celui qui m'aimait le
premier.
Je suppose que quelqu'un vienne me dire: -
Monsieur Moody, un tel m'a dit aujourd'hui que vous étiez le dernier des
hommes. Si je ne possédais pas une bonne mesure de la grâce divine dans mon
cœur, je sais qu'aussitôt j'éprouverais contre cette personne des sentiments
d'aigreur: et que je serais tenté de parler mal d'elle. La haine produit la
haine.
Mais supposons qu'on vienne me dire: -
Monsieur Moody, savez-vous qu'un tel que je viens de rencontrer pense beaucoup
de bien de vous ? Quoique je ne connaisse pas cet homme-là, je l'aimerai tout
aussitôt. L'amour produit l'amour; nous savons tous, cela: mais il me faut la
grâce de Dieu pour aimer une personne qui me calomnie, qui me méprise, qui
flétrit ma réputation. C'est le péché qu'il faut haïr. Faites la différence
entre le péché et le pécheur, car l'un doit être haï d'une parfaite haine, et
l'autre aimé; sans cela vous ne ferez aucun bien. Vous savez que c'est l'amour
qui donne au nouveau converti sa première impulsion. Le jour où vous fûtes
pardonné, comme votre cœur fut rempli de douce paix et d'ardentes affections!
LE CŒUR QUI DÉBORDE
Je me souviens de la matinée où je sortis
de ma chambre après m'être confié en Christ pour la première fois. Il me
semblait que ce vieux soleil brillait d'un plus vif éclat qu'à l'ordinaire; il
me souriait. J'allai me promener dans les champs, et je crus que les petits
oiseaux qui chantaient dans les arbres entonnaient
un hymne pour moi. Le croiriez-vous? - je sentis que j'aimais ces oiseaux,
tandis que jusque-là je ne m'étais pas soucié d'eux. J'affectionnais la
création tout entière; je n'avais plus aucun sentiment amer contre aucun homme,
et j'étais prêt à les presser tous contre mon cœur. Si quelqu'un n'a pas cet
amour répandu dans son cœur, il n'a jamais été régénéré. Si une personne se
lève dans une réunion de prières et qu'elle se mette à parler des défauts
d'autrui, vous pouvez douter de la réalité de sa conversion. Cette conversion n'est
qu'une contrefaçon; car elle n'a pas le vrai sceau. Le premier sentiment d'une
âme convertie, c'est l'amour, et non le désir de trouver les autres en faute et
de s'en plaindre.
Mais il nous est difficile de vivre
toujours dans cette pure atmosphère. Voici quelqu'un qui vient et qui nous
traite injustement; peut-être serons-nous disposé à le haïr ? car nous n'avons
pas profité des
moyens
de grâce, et nous ne nous sommes pas nourris de la Parole comme nous l'aurions
dû. Une racine d'amertume bourgeonne alors dans notre cœur sans que nous
prenions garde à elle. Dès ce moment nous devenons impropre à travailler à
l’œuvre du Seigneur, parce que l'amour de Dieu n'est pas répandu dans nos cœurs
par le Saint-Esprit.
C'est cet Esprit qui produit l'amour. Paul
a pu dire : « La charité de Christ me presse » (1Corinthiens 5:14) ; aussi ne
pouvait-il s'empêcher d'aller prêcher l'Évangile de ville en ville. Jérémie a
dit un jour qu'il ne parlerait plus au nom de l’Éternel (Jérémie 20: 9.) Il avait
assez souffert, pensait-il, et son peuple ne se souciait pas de la Parole de
Dieu. Il vivait dans des jours mauvais comme les nôtres. Des incrédules
l'environnaient : soutenant que les Écritures
n'étaient pas la vérité. Ils finirent par le mettre en prison, et là il se disait : - Je garderai le silence; parler me coûte trop cher! - Vous savez que peu de temps après il ne put plus se taire; le feu était dans ses os, et il eut de quoi parler. Et nous-mêmes: quand l'amour de Dieu remplit nos cœurs : nous sommes contraints de travailler pour le Maître: et il bénit notre travail; tandis que si nous agissons par contrainte, sans divin et puissant mobile, nous n'obtenons aucun résultat.
n'étaient pas la vérité. Ils finirent par le mettre en prison, et là il se disait : - Je garderai le silence; parler me coûte trop cher! - Vous savez que peu de temps après il ne put plus se taire; le feu était dans ses os, et il eut de quoi parler. Et nous-mêmes: quand l'amour de Dieu remplit nos cœurs : nous sommes contraints de travailler pour le Maître: et il bénit notre travail; tandis que si nous agissons par contrainte, sans divin et puissant mobile, nous n'obtenons aucun résultat.
Maintenant nous posons cette question
Avons-nous l'amour de Dieu répandu dans nos cœurs ? Disons-nous la vérité sous
l'impulsion de cet amour? Quelques-uns parlent de la vérité d'une manière si
froide et si éteinte, qu'ils ne font de bien à personne. D'autres restent
attachés à beaucoup de choses terrestres, et laissent de côté une partie de cette
vérité. Mais il nous faut en parler avec amour, même si nous devions tout
perdre par notre fidélité; si nous faisons ainsi, Dieu nous bénira.
Un grand nombre essayent d'acquérir cet
amour, et de le produire par leurs efforts. Ils n'y réussissent pas. S'il est
profondément enraciné dans notre nouvelle nature, ses effets seront spontanés.
Je n'ai pas eu besoin d'apprendre à aimer mes enfants; je ne puis m'empêcher de
les aimer. Une jeune fille disait qu'elle ne pouvait aimer Dieu, que c'était
pour elle très difficile.
-
Est-ce difficile pour vous d'aimer votre mère ? lui demandai-je. Avez-vous
besoin de l'apprendre ?
Elle regarda vers le ciel avec des yeux
pleins de larmes, et dit :
-
Non, je ne puis faire autrement; c'est un sentiment spontané.
-
Eh bien? Repris-je, lorsque le Saint-Esprit allumera l'amour dans votre cœur,
vous ne pourrez faire autrement que d'aimer Dieu; ce sera spontané. Quand cet
Esprit vient dans une âme comme la vôtre et la mienne, il nous devient aisé de
servir le Seigneur.
Le premier des fruits de l'Esprit c'est «
l'amour, » comme il est dit dans Galates 5. Neuf grâces différentes sont
énumérées dans le même verset, et Paul met l'amour en tête de la liste. Il est
donc le fruit le plus beau de cette précieuse grappe. On est allé jusqu'à dire
que les huit autres étaient renfermées dans ce mot: amour. La JOIE c'est
l'amour qui s'exhale, la PAIX c'est l'amour en repos, la PATIENCE c'est l'amour
dans l'épreuve, la DOUCEUR c'est l'amour qui déborde, la BONTÉ c'est l'amour dans
l'action, la FIDÉLITÉ c'est l'amour dans la lutte, la BÉNIGNITÉ c'est l'amour
qui s'exerce, et la TEMPÉRANCE c'est l'amour discipliné. C'est donc toujours
l'AMOUR, l'amour à l'extrême cime, l'amour à la base même; et si chacun de nous
maintenant manifestait devant tous ce fruit de l'Esprit, quelle influence nous
aurions sur le monde ! Les agents de police deviendraient inutiles; on pourrait
laisser là ses habits sans qu'ils soient volés ; nul n'aurait plus le désir dé
mal faire.
Paul, en parlant de ces neuf grâces,
ajoute: «La loi n'est point contre ces choses. » Plus besoin d'avoir de lois!
Un homme rempli de l'Esprit ne serait pas placé sous la vindicte de la loi: et
n'aurait pas besoin de surveillance. Nous donnerions congé à la police; les
magistrats n'appliqueraient plus le code, et les cours de justice n'auraient
plus rien à faire.
L'ESPÉRANCE
TRIOMPHANTE
L'apôtre dit dans Romains 15: 13: Que le
Dieu d'espérance vous remplisse donc de toute sorte de joie et de paix dans la
foi, afin que vous abondiez en espérance par la puissance du Saint-Esprit. » Ce
qui vient ensuite: c'est donc L'ESPÉRANCE.
Avez-vous remarqué que ceux qui perdent
cette grâce ne sont plus jamais employés dans l’œuvre par le Maître? J'ai
observé partout où je suis allé que ceux qui travaillent pour le Seigneur,
hommes ou femmes, et qui ont perdu l'espérance, ont très peu de succès.
Considérez-les! Je n'en ai pas vus qui aient réussi à édifier le royaume de
Dieu sur la terre. L'espérance est nécessaire, et c'est le Saint-Esprit qui la
donne. Que cet Esprit descende sur une Eglise où il n'y a pas eu de conversions
depuis des années, et qu'il transforme plusieurs personnes, vous verrez alors
comme l'espérance sera tout de suite ravivée!
Un homme rempli de l'Esprit sera aussi
plein d'espérance; il regardera vers l'avenir avec joie, parce qu'il le verra
tout brillant, persuadé qu'il est que le Dieu de toute grâce fera de grandes
choses. Il est donc important pour nous de posséder l'espérance.
Quand un chrétien l'a perdue, il a perdu
aussi sa communion avec Dieu; l'Esprit ne repose pas sur lui quand il fait
l’œuvre. Il est peut-être sauvé, mais tellement découragé qu'il est incapable
de faire un
service
utile. Savez-vous qu'il n'est dit nulle part dans les Écritures que Dieu ait
employé une personne découragée ?
J'étais, il y a quelques années, très
découragé dans mon oeuvre, et prêt à suspendre ma harpe aux saules du rivage.
Depuis plusieurs semaines mon esprit était affaissé et oppressé, quand je reçus
la visite d'un ami qui dirigeait une classe biblique très considérable.
J'examinais d'ordinaire ses notes de l'école du dimanche, qui équivalaient à un
sermon. Il me dit en entrant :
-
Sur quel sujet avez-vous prêché hier : Je le lui dis.
-
Et moi sur Noé, reprit-il. Avez-vous jamais parlé sur ce texte et étudié ce
caractère ?
-
Non, je n'ai pas étudié cette vie d'une manière particulière.
-
Eh bien, elle est des plus étonnantes; il vous serait bon de la méditer,
faites-le!
Dès qu'il fut sorti, je pris ma Bible, et je
lus l'histoire de Noé. Je fus saisi par l'idée qu'il avait travaillé cent vingt
années sans avoir converti une seule personne, et malgré cela il n'avait point
été découragé.
-
Eh bien ! me dis-je: je ne dois pas me décourager non plus! Je fermai ma Bible,
et je sortis pour aller à la réunion de prières; le nuage était dissipé.....
Quelqu'un y raconta que dans une petite
ville une centaine de jeunes convertis s'étaient joints à l'Eglise, et je me
dis :
-
Noé n'aurait-il pas désiré entendre une pareille chose ? et cependant il
travailla cent vingt ans sans se décourager!
En ce moment, un homme traversa la nef, et
se tenant debout dit :
-
Mes amis, priez pour moi, je suis perdu..... Et je me dis: Noé n'aurait-il pas
désiré entendre cette parole ? Il ne l'a jamais entendue, et n'a pourtant pas
été découragé. Oh! chers enfants de Dieu, ne le soyons pas nous-mêmes !
Demandons au Seigneur de nous pardonner si nous ne l'avons été ; demandons-lui
qu'il mette en nos cœurs l'espérance, afin que nous ayons toujours confiance en
l'avenir. Il m'est bon de serrer la main aux amis que je rencontre quand je les
vois joyeux dans l'espérance; tandis que d'autres me communiquent une sombre
impression, accablés qu'ils sont parce qu'ils ne voient que le mauvais côté des
choses, les obstacles et les difficultés du chemin.
LA
LIBERTÉ
Un autre don du Saint-Esprit c'est la
LIBERTÉ. (Galates 5:1). Il produit l'amour, il inspire l'espérance, puis il
donne la liberté. C'est cette dernière grâce dont plusieurs Eglises ont besoin
de nos jours. C'est triste de constater que dans les meilleures, avant que Dieu
puisse faire son oeuvre, il faudra procéder aux funérailles du formalisme, et
l'enterrer si profondément qu'il ne puisse ressusciter.
Quand l’Évangile est prêché, les gens se mettent à critiquer comme ils le feraient
pour une pièce de théâtre; et c'est ainsi que bien des chrétiens de profession
ne pensent jamais à écouter ce que l'homme de Dieu a à leur dire. C'est une
tâche ardue que d'annoncer la Parole à ces esprits portés à la critique
humaine; « tandis que là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. »
Très souvent une dame écoute une centaine
de bonnes idées dans un sermon, et n'est frappée que d'une seule toute petite
qui est hors de propos. Elle revient chez elle, se met à table, et exprime
hautement sa désapprobation sur cette regrettable chose même devant ses
enfants, sans dire un mot des bonnes qu'elle a entendues. Voilà ce que font les
personnes disposées à la critique. Dieu n'emploie pas des captifs pour son
oeuvre.
Ils ressemblent à Lazare sortant de son
sépulcre tout lié de bandelettes. Ces bandes lui fermaient la bouche et il ne
pouvait parler. Il avait pourtant la vie, vous ne pouvez le nier. De même,
plusieurs chrétiens vous diront quand vous les presserez de travailler pour le
Maître : - J'ai la vie, je suis chrétien! Vous ne pouvez mettre cela en doute,
mais ils ont encore les pieds et les mains liés.
Que Dieu brise ces fers, et mette ses
chers enfants en liberté ! Je crois qu'il veut le faire, afin d'avoir des
ouvriers qui travaillent et qui parlent pour lui. Combien voudraient se lever
et dire quelques mots pour Christ dans une réunion intime de prières! Mais il y
a un tel esprit de critique dans leur Eglise qu'ils n'osent le faire, et ainsi
ils manquent de liberté. S'ils se lèvent, ils ont tellement peur de ces
critiques qu'ils tremblent et se rasseyent; ils n'ont pas le courage de parler.
Tout cela ne vaut rien.... L'Esprit est venu justement pour nous donner la
liberté. (Esaïe 61:1); vous trouverez cette liberté partout ou l’œuvre de Dieu
prospère. Les gens ne craignent plus alors de prendre la parole; et quand la
réunion est terminée, ils ne s'empressent pas de mettre leur chapeau pour
partir au plus vite, mais ils se serrent la main; c'est là un signe de liberté.
Un grand nombre vont aux réunions de prières avec un sentiment légal qui les
glace. « C'est mon devoir d'y aller, disent-ils; » et ils oublient que c'est un
glorieux privilège de se réunir pour prier, de se fortifier et de s'aider
mutuellement dans le désert de la vie.
Nous avons besoin d'AMOUR. Ne sentons-nous
pas que nous en avons besoin ? Ne désirons-nous pas aussi de voir briller
l'ESPÉRANCE sur notre sentier ? N'avons-nous pas besoin de LIBERTÉ ? Eh bien,
toutes ces grâces sont des dons du Saint-Esprit! Prions pour les recevoir.
Nous lisons dans l'épître aux Hébreux
10:19 « Nous avons par le sang de Jésus la liberté d'entrer dans les lieux
saints. » L'accès est donc libre pour pénétrer dans le sanctuaire et pour
demander l'amour, la liberté et une glorieuse espérance! Nous n'aurons pas de
repos jusqu'à ce que nous ayons reçu de Dieu une puissance pour pouvoir
travailler pour lui.
Si je connais bien mon propre cœur, je
puis dire que je préférerais mourir plutôt que de vivre comme autrefois: étant
un chrétien de nom que Dieu n'employait pas pour avancer son royaume. Vivre
pour l'amour de soi, est une pauvre vie bien vide....
Cherchons donc à être utiles, des vases
prêts à être mis au service du Maître, brillants de la gloire de Dieu et du
Saint-Esprit.
Ah! si ton cœur est seul, si son amour immense,
Aspire à se donner, va calmer la souffrance
De tous les malheureux....
Parle-leur de Jésus, de ses trésors de vie,
Soutiens leur faible cœur, relève, fortifie,
Et travaille pour eux....
Oui, je ne puis dans ma faiblesse
Jésus vivre un instant sans toi !
Soutiens mon cœur par ta tendresse,
Dans ta main garde-le sans cesse,
Car ta force suffit pour moi.
Mes besoins, Seigneur, sont immenses,
Mais la plénitude est en toi !
Dans mes luttes, dans mes souffrances,
Je crois malgré mes défaillances
Que ta grâce suffit pour moi.
Oh! combien douce est ta Parole,
Quand mon coeur se confie en toi!
Elle est sur mon front l'auréole
Qui me conduit, qui me console,
Un roc qui suffit à ma foi.
Dieu saint! mon âme te désire
Et ne peut se passer de toi;
Ton Esprit en elle soupire,
Ton amour si profond l'inspire,
Cet amour est assez pour moi.
CHAPITRE 2 LA PUISSANCE EN NOUS ET SUR NOUS.
Vous vous rappelez cet exil étrange et à
demi involontaire de Moïse dans le désert de Madian, lorsqu'il s'enfuit en
Egypte ? Vous vous souvenez aussi de ces années de solitude presque aussi
étranges, que Paul passa en Arabie quand, humainement parlant, une prompte
activité semblait nécessaire? Et vous savez cet ordre du Seigneur à ses
disciples avant de monter dans sa gloire: «Demeurez à Jérusalem. » Personne
n'aurait été surpris d'entendre Pierre si ardent à prendre la parole ou Jacques
si brûlant de zèle lui dire: Tarder, Seigneur? Et combien de temps? Tarder?
mais n'y a-t-il pas un monde qui périt, qui soupire après la bonne nouvelle?
T'avons-nous bien compris, Seigneur? Se hâter, ne serait-ce point le vrai mot?
« Et les ayant assemblés, il leur commanda de ne point partir de Jérusalem,
mais d'y attendre la promesse du Père.» (Actes 1:4.)
GROSART.
Le Saint-Esprit habitant au-dedans de nous
est une vérité clairement enseignée dans les Écritures et le Saint-Esprit
demeurant sur nous pour accomplir l’œuvre de Dieu, est une autre tout à fait
distincte. La Parole nous parle de trois demeures du Saint-Esprit.
Dans Exode 40: 33, nous lisons: « Ainsi
Moïse acheva l'ouvrage. Et la nuée couvrit le tabernacle d'assignation: et la
gloire de l’Éternel remplit le pavillon, tellement que Moïse ne put entrer dans
le tabernacle d'assignation, car la nuée se tenait dessus, et la gloire de l’Éternel remplissait le pavillon. Au moment où le tabernacle fut érigé, la
nuée, Schekinah glorieuse, descendit et le remplit, tellement que Moïse ne put
se tenir en la présence de l’Éternel Je crois aussi très fermement qu'à
d'instant même où nos cœurs sont vidés de leur orgueil et de leur égoïsme, de
leur ambition et de toute recherche d'eux-mêmes, en un mot de ce qui est
contraire à la loi de Dieu, c'est alors que le Saint-Esprit vient pour en
occuper tous les replis. Mais si nous gardons de l' orgueil, de l'ambition, si
nous aimons les plaisirs du monde, il ne reste plus de place pour Dieu. Je ne
doute pas que bien des chrétiens ne prient pour obtenir cette grâce: mais ils sont
déjà encombrés par mille autres choses. Avant donc de demander que notre cœur
soit plein de l'Esprit, il faut désirer qu'il soit dépouillé. Il doit être
retourné d'abord, afin que ce qui est contraire à la loi divine en sorte. Le
Saint-Esprit viendra seulement à cette heure pour le remplir de sa gloire,
comme autrefois pour le tabernacle. Nous lisons dans 2 Chroniques 5:13 : «Comme
donc ils étaient assemblés avec ceux qui sonnaient des trompettes et qui
chantaient et faisaient retentir leur voix d'un même accord, pour louer et pour
célébrer l’Éternel et comme ils élevaient leur voix en jouant des trompettes,
des cymbales et autres instruments de musique, et qu'ils louaient l’Éternel disant: Qu'il est bon, et que sa miséricorde demeure à toujours: il arriva que
la maison de l’Éternel fut remplie d'une nuée; de sorte que les sacrificateurs
ne se pouvaient tenir debout pour faire le service à cause de la nuée; car la
gloire de l’Éternel avait rempli la maison de Dieu.»
LOUER
DIEU
Dès que Salomon eut achevé de bâtir le
temple, et que tout fut prêt pour y célébrer le service divin, ceux qui étaient
présents se mirent à exalter l’Éternel d'un même cœur. Les chantres et les
prêtres n'avaient qu'une seule pensée, celle de louer Dieu: et alors la gloire
de l’Éternel vint remplir le temple comme elle avait rempli déjà le tabernacle.
En étudiant le Nouveau Testament nous
voyons qu'au lieu d'habiter dans des tabernacles ou des temples, le
Saint-Esprit vient faire maintenant sa demeure dans le cœur des croyants. Le
jour de la Pentecôte, pendant que Pierre prêchait son mémorable sermon et que
lés disciples priaient, le Saint-Esprit descendit avec puissance. Nous
demandons aussi qu'il vienne, et nous chantons:
Saint-Esprit, d'un amour céleste
Ah! viens inonder notre cœur;
Allume une flamme qui reste
Et qui ranime notre ardeur!
Cette prière me semble parfaitement bonne,
cependant si nous disons au Saint-Esprit de redescendre du ciel, nous avons
tort, parce qu'il est déjà ici-bas, et qu'il n'a pas été absent de cette terre
depuis dix-huit cents ans. Il est demeuré dans l'Eglise et dans le cœur de tous
les croyants. Les croyants ont été appelés à sortir du monde, et chacun d'eux
est devenu le temple du Saint-Esprit. Jésus a dit : « C'est l'Esprit de vérité
que le monde ne peut recevoir parce qu'il ne le voit point et ne le connaît
point, mais vous le connaissez parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera en
vous. » (Jean 14:17.) « Celui qui est en vous est plus puissant que celui qui
est dans le monde » a dit saint Jean; et s'il demeuré en nous, il nous rendra
vainqueur de la chair, du monde et de tous nos ennemis. » Ne savez-vous pas que
vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?
(1Corinthiens 3:16)
Des hommes étaient occupés à ensevelir un
vieux chrétien. Ce chrétien était pauvre selon le monde, mais il possédait
au-delà de la tombe de grandes richesses, des richesses que les vers ni la
rouille ni les voleurs ne pouvaient ravir. Ces hommes se hâtaient de l'enterrer
sans user de ménagement, quand le bon pasteur qui faisait le service des
funérailles, leur dit :
-
Allez plus doucement, car vous portez le temple du Saint-Esprit!
Partout où vous trouvez un croyant, vous
voyez le temple du Saint-Esprit. Dans 1Corinthiens 6: 19, 20, nous lisons
encore: « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui
est en vous et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n'êtes point à
vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu en
votre corps et en votre esprit qui appartiennent à Dieu.»
Nous savons ainsi qu'un hôte divin habite
dans chaque croyant. Cette vérité est clairement enseignée dans les Écritures
Nous pouvons contrister le Saint-Esprit, ou ne pas le glorifier assez,
cependant il demeure toujours en nous. Je veux maintenant attirer votre
attention sur ce fait que les chrétiens, hommes et femmes, possèdent tous le
Saint-Esprit en eux, mais cet Esprit n'agit pas toujours avec pouvoir, en
d'autres termes, un grand nombre d'enfants de Dieu vivent sans puissance.
DE
QUOI ONT-ILS BESOIN ?
Les neuf dixièmes des chrétiens au moins
ne pensent jamais à parler de Christ. S'ils voient un homme, peut-être un
proche parent, marcher vers sa ruine rapidement, ils n'ont pas assez d'amour
pour lui montrer qu'il est coupable et pour l'amener à Jésus. Il y a là
certainement quelque chose de condamnable; et cependant quand vous causez avec
eux, vous voyez qu'ils ont foi: et vous ne pouvez dire qu'ils ne sont pas des
enfants de Dieu ; ce qui leur manque c'est la puissance, c'est la liberté,
c'est l'amour, que tout vrai disciple de Christ doit avoir. Un grand nombre
pensent qu'il nous faudrait de nouveaux moyens, de nouvelles Eglises, de
nouvelles orgues, de nouveaux chœurs; mais ce n'est point là ce dont nous avons
besoin de nos jours! Il nous faut la vieille puissance que reçurent les
apôtres; si nous l'avions, nos Eglises posséderaient une nouvelle vie. Il nous
faut de nouveaux pasteurs, les mêmes vieux pasteurs puissamment renouvelés, et
remplis de l'Esprit.
Je me souviens qu'à Chicago l’œuvre était
faite activement, mais le char du salut ne paraissait pas se mouvoir. Un
pasteur poussa un jour ce cri des profondeurs de son cœur : Seigneur! Mets un
nouveau pasteur dans chaque chaire! Le lundi suivant deux ou trois hommes se
levèrent et dirent : Nous avons eu dimanche un nouveau pasteur! C'était le même
vieux pasteur revêtu d'une nouvelle puissance.
Je suis convaincu que nous avons besoin en
tout pays, de pasteurs renouvelés dans la chaire, et d'auditeurs renouvelés sur
les bancs. Il faut que l'Esprit qui vivifie descende du ciel, et prenne
possession des enfants de Dieu pour leur communiquer de la puissance. Un homme
rempli de l'Esprit sait comment manier l'épée de la Parole, sinon, il ne pourra
jamais bien se servir de sa Bible qui est l'épée de l'Esprit. Une armée
serait-elle digne de ce nom si elle ne savait comment employer ses armés?
Supposez une bataille engagée, et moi le général, suivi de cent mille hommes
tous fortement constitués et plein de vie, mais dont aucun ne saurait manier
son épée ni son fusil: à quoi cette armée serait-elle bonne? Un millier de
soldats exercés et munis de bonnes armes, les mettraient bientôt en déroute.
L'Eglise ne vainc pas le monde parce qu'elle ne sait pas se servir de « l'épée
de l'Esprit. » Il en est qui essaient de combattre le démon avec leurs
expériences; le démon se soucie peu de cette arme-là; et sort vainqueur de la
lutte; d'autres vont contre lui avec leurs théories et leurs idées favorites,
mais ils ne remportent pas sur lui de victoires. Il nous faut tirer « l'épée de
l'Esprit; » elle seule perce plus profondément que tout le reste.
Lisez dans Ephésiens 6:11-17: «Soyez donc
fermes, ayant la vérité pour ceinture de vos reins, et étant revêtus de la cuirasse
de la justice; et ayant pour chaussure les dispositions que donne l'Évangile de
paix; Prenant par-dessus tout cela le bouclier de la foi, par le moyen duquel
vous puissiez éteindre tous les traits enflammés du malin. Prenez aussi le
casque du salut et l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu. »
L'ARME
LA PLUS FORTE
L'épée de l'Esprit, c'est la Parole de
Dieu; nous avons donc besoin d'être remplis de cet Esprit afin que nous
sachions comment il faut manier les Écritures. Un chrétien parlait à un
sceptique en lui citant des textes. Le sceptique lui dit : - Je ne crois pas à
ce livre, monsieur. Mais l'homme de Dieu continua à lui donner encore plus de
passages, malgré ses négations répétées. Enfin cet impie fut atteint, et le
chrétien put dire ensuite :
-
Quand j'ai éprouvé la bonté d'une épée, je dois toujours la tenir droite et
ferme en l'employant.
-
Voilà ce que nous devons faire aussi.
Les incrédules affirment qu'ils ne croient
pas à la Bible, mais ce n'est pas notre oeuvre de leur donner la foi, c'est
celle du Saint-Esprit. Notre oeuvre à nous, c'est de leur expliquer la Parole;
non de prêcher nos théories et nos idées sur son contenu, mais d'exposer
simplement le message tel que Dieu nous l'a donné. L'Écriture nous parle de
l'épée de l'Éternel et de Gédéon. Supposez que Gédéon fut parti sans l'ordre de
l'Éternel, il aurait essuyé une défaite. L'Éternel se servit de Gédéon, et vous
verrez, en parcourant la Bible, que Dieu emploie des instruments humains. Je
crois que vous n'y trouverez pas un seul exemple de conversion où il n'ait pas
employé un moyen ou un instrument humain. Non qu'il ne puisse agir dans sa
souveraine indépendance, nul ne peut en douter! Même après que Saul de Tarse
eut vu le Christ glorifié: Ananias fut envoyé pour lui ouvrir les yeux et faire
briller devant lui la lumière de l'Évangile. J'ai entendu un homme dire:
«Placez quelqu'un sur la haute cime d'une montagne, plus haut que le sommet des
Alpes, et là Dieu pourra le sauver sans moyen humain. » Mais telle n'est pas la
méthode de Dieu; c'est l'épée de l'Éternel et de Gédéon, c'est l'Éternel et
Gédéon qui doivent ensemble accomplir l’œuvre. Si nous voulons laisser le
Seigneur se servir de nous, il s'en servira.
NON
PLUS MOI
Vous remarquerez en lisant la Bible, que
ceux qui ont été remplis du Saint-Esprit ont prêché Christ crucifié, et non
eux-mêmes. Dans le premier chapitre de Luc 1:67-70: nous lisons: « Alors
Zacharie son père fut rempli du Saint-Esprit, et il prophétisa et dit: Béni
soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple;
et de ce qu'il nous a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David son
serviteur, comme il en avait parlé par la bouche de ses saints prophètes qui
ont été depuis longtemps. »
Vous voyez qu'il cite la Parole. Quand un
homme est rempli du Saint-Esprit, il magnifie cette Parole et la prêche à un
monde perdu. Zacharie annonce ensuite que le petit enfant deviendra un
prophète, et donnera à son peuple la connaissance du salut par la rémission de
leurs péchés (Luc 1: 76-80), ce qu'avait dit Esaïe.
Marie et Elisabeth, l'une et l'autre
remplies du Saint-Esprit, parlent ensemble du Sauveur et des Écritures. Siméon,
animé de ce même Esprit, cite des promesses; et lorsque Pierre se tint debout
le jour de la Pentecôte pour prêcher son étonnant sermon, il est dit qu'étant
rempli de l'Esprit, il annonça la parole à la multitude; ce fut cette Parole
qui atteignit leurs consciences. C'était l'épée de l'Éternel et Pierre, comme
autrefois l'épée de l'Éternel et Gédéon. Nous voyons saint Etienne parler par
l'Esprit de telle sorte que nul ne pouvait lui résister (Actes 6:10) ; et
pourquoi? parce qu'il leur citait les Écritures.
Nous savons encore que Paul étant rempli
de l'Esprit, prêchait Christ crucifié, et que plusieurs furent ajoutés à
l'Eglise. Barnabas, plein de Saint-Esprit et de foi, annonçait la Parole et
persuadait les gens. (Actes 11:24) Nous voyons donc que ceux qui possèdent cet
Esprit ne prêchent que Christ tel qu'il est révélé dans les Écritures.
Les
disciples de Jésus publièrent au loin la Parole; et quand l'Esprit descendra
sur l'Église et nous donnera une onction divine, alors cette parole sera
annoncée dans les rues et dans les carrefours. Il n'y aura plus une sombre
mansarde, ni une seule maison où quelque chrétien plein d'amour n'apporte
l'Évangile.
LES
FLEUVES D'EAU VIVE
Un homme peut recevoir tout juste le salut
et être satisfait; je crois qu'un grand nombre de chrétiens sont dans ce cas.
Nicodème, quand il vint trouver Jésus, reçut une mesure de vie, mais trop
faible pour lui donner le courage de contester hardiment son Maître; il avait
la foi sans la puissance que communique le Saint-Esprit. Voyons dans le IVe
chapitre de Jean l'histoire de la Samaritaine. Christ lui offrit la coupe du
salut, elle la prit, elle s'y abreuva, et cette eau vive devint une source
jaillissante en vie éternelle. Elle avait été vivifiée mieux que Nicodème, et
le salut avait pénétré dans son âme comme un fleuve; ce fleuve, descendu du
trône de Dieu, l'avait ramenée par son puissant courant jusqu'à ce même trône.
L'eau tend toujours à reprendre son niveau; si donc notre âme est remplie de
celle qui sort du sanctuaire, les flots s'élèveront jusqu'à la source d'où ils
procèdent et nous y porteront.
Si vous désirez trouver la peinture la
plus parfaite de la vie chrétienne, allez au chapitre 7. Là il est dit que
celui qui reçoit l'Esprit par la foi en Jésus, des fleuves d'eau vive
découleront de lui. On peut creuser un puits de deux manières. Je me souviens que
lorsque j'étais un petit garçon employé dans une ferme de la Nouvelle
Angleterre, on me donnait la mission de puiser l'eau pour les troupeaux, au
moyen d'une vieille pompe en bois. Souvent je pompais, je pompais jusqu'à en
avoir le bras très fatigué.
Maintenant ils se servent d'un meilleur
procédé : ils creusent à travers le sable et les rochers jusqu'à ce qu'ils
trouvent ce qu'ils appellent un sous-courant, et font ainsi des puits artésiens
qui élèvent l'eau spontanément et sans travail.
Dieu veut que ses enfants deviennent des
puits artésiens qui n'aient pas besoin de l'effort d'une pompe, mais desquels
la grâce puisse jaillir sans peine. N'avez-vous pas vu des ministres en chaire
pomper, pomper et pomper, encore ? J'en ai vu bien des fois, j'ai fait aussi
comme eux, et je sais comment cela se pratique. Ils se tiennent debout, et
parlent, parlent, parlent, tandis que leurs auditeurs s'endorment à tel point
qu'ils ne peuvent les réveiller.
Où est donc la difficulté? Pourquoi
n'ont-ils pas de l'eau vive? c'est qu'ils pompent là où il n'y a pas d'eau.
Vous ne sauriez en trouver dans une source desséchée; vous n'en tirerez jamais
rien si elle ne contient rien. J'ai vu d'excellentes gens qui sont obligés de
mettre de l'eau tout d'abord dans leurs pompes de bois pour en faire sortir
quelques gouttes. Puis ils demandent pourquoi ils n'ont aucune puissance dans
leurs discours, et s'en étonnent. Ils se lèvent dans une réunion pour parler,
et ne disent rien en réalité; ils avouent qu'ils n'avaient rien à dire, et vous
le découvrez assez tôt; ils n'avaient donc pas besoin de vous l'affirmer. Ils
parlent, parce qu'ils pensent que c'est leur devoir de le faire, et ils ne
disent rien en vérité.
Mais quand l'Esprit de Dieu nous a oints
pour un service, il demeure sur nous et c'est alors que nous pouvons faire de
grandes choses: « Je répandrai des eaux sur celui qui est altéré, dit le
Seigneur. » (Esaïe 44:3.) Oh! quelle douce pensée de savoir que celui qui a
faim et soif de la justice sera rassasié!
LES
EAUX JAILLISSANTES
J'aime à voir un chrétien plein jusqu'au
bord de cette eau vive, si plein qu'il ne peut plus se contenir, et qu'il est
comme contraint de publier l’Évangile de la grâce de Dieu. Quand une personne
en est réellement remplie elle est propre à accomplir pour Dieu n'importe quel
service. Pendant que je prêchais à Chicago, le Dr Gibson demanda dans une
réunion pour les personnes qui désirent se convertir, comment on pourrait
reconnaître les âmes altérées de paix et de grâce: - Si un garçon, ajouta-t-il,
venait ici et traversait la salle avec un seau plein d'eau et un gobelet, nous
verrions tout de suite ceux qui ont soif se lever pour aller boire. Mais si
vous portiez un seau vide, il vous serait impossible de discerner leurs
besoins, car voyant que vous n'avez pas d'eau à offrir, nul ne remuerait de sa
place. Je pense que la cause de notre peu de succès dans notre ministère, c'est
que nous apportons nos seaux vides ; les gens voient que nous n'avons pas d'eau
vive à leur présenter et ils ne s'approchent pas.
Je crois que ceci renferme une vérité
importante. Nos auditeurs comprennent que nous ne possédons rien de plus
qu'eux, et ne viennent pas à nous tant que nous ne sommes pas remplis
nous-mêmes. Il faut que l'Esprit de Dieu repose sur nous, et alors nous aurons
une puissance qui nous fera vaincre le monde, la chair, le démon, nos vivacités
de caractère, nos imaginations, et tout espèce de mal; quand nous pourrons
fouler ces péchés sous nos pieds, les gens viendront à nous et nous diront: «
Comment avez-vous acquis cette force? j'en ai besoin. Vous possédez une chose
que je n'ai pas, et que je veux avoir. » Oh! que Dieu nous applique cette
vérité! Avons-nous travaillé toute la nuit? Jetons le filet du bon côté, et
demandons le pardon de nos péchés à Dieu afin qu'il nous accorde une puissance
qui vienne d'en haut. » Cependant remarquez bien qu'il ne la donnera pas à
celui qui est impatient, ni à un égoïste, ni à un ambitieux avant qu'il soit
vidé de lui-même, de son orgueil et de ses pensées mondaines. Cherchons la
gloire de Dieu et non la nôtre; et quand nous en serons là, avec quelle
promptitude le Seigneur nous bénira ! La mesure se remplira. Savez-vous quelle
est la mesure des biens célestes? elle est pressée et secouée, et se répand par
dessus. (Luc 6:38). Si nos cœurs sont remplis de la Parole de notre Dieu,
comment Satan pourra-t-il y entrer? Comment le monde y pénétrera-t-il? La
mesure des grâces divines est une bonne mesure, pleine, débordante. Avez-vous
cette plénitude-là ? Si vous ne l'avez pas, cherchez-la et croyez que vous
l'aurez, car c'est « le bon plaisir du Père » de vous la donner. Il veut que
nous fassions briller notre lumière en ce bas monde, il veut nous rendre
capables de faire son oeuvre et d'avoir la force de rendre témoignage à son
Fils. Il nous a laissés sur la terre afin que nous rendions notre témoignage.
Pourquoi nous y laisse-t-il, en effet? ce n'est ni pour vendre, ni pour
acheter, ni pour gagner de l'argent, mais pour glorifier Christ. Comment le
glorifierez-vous sans le Saint-Esprit? Voilà la question. Comment travailler
sans la puissance de Dieu ?
LA
CAUSE DE NOS DÉFAILLANCES
Nous lisons dans Jean 20:22: « Et quand il
eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit: recevez le Saint-Esprit ! » Voyez
maintenant dans Luc 24:48 « Voici je vais vous envoyer ce que mon Père vous a
promis. En attendant, demeurez dans la ville de Jérusalem jusqu'à ce que vous
soyez revêtus de la vertu d'en haut. »
Après avoir élevé sur ses disciples ses
mains percées, il souffla sur eux et dit: «Recevez le Saint-Esprit. » Je n'ai
pas le moindre doute qu'ils ne reçurent alors une mesure de l'Esprit, mais non
une puissance semblable à celle qui leur fut donnée plus tard pour être rendus
capables d'accomplir leur oeuvre. Ce ne fut pas une plénitude; et s'ils avaient
ressemblé à un bon nombre d'entre nous, ils auraient dit : C'est assez
maintenant! nous n'avons rien à attendre de plus. Mettons-nous à l’œuvre.
Quelques-uns croiraient perdre leur temps s'ils attendaient la puissance d'en haut.
Ils vont et ils travaillent sans onction, sans aucune onction et sans la
moindre puissance. Cependant après avoir soufflé l'Esprit sur ses disciples, le
Sauveur leur dit d'attendre à Jérusalem la vertu du Saint-Esprit, qui allait
descendre sur eux. (Actes 1:8.) L'Esprit leur avait été déjà donné, autrement
ils n'auraient pu croire, ils ne se seraient pas mis du côté de Dieu, et
n'auraient pu supporter les moqueries et les dédains. Mais voici ce que Jésus
ajoute: « Vous recevrez la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et
vous me servirez de témoins, tant à Jérusalem que dans la Judée et la Samarie,
et jusqu'aux extrémités de la terre. » Ainsi le Saint-Esprit en nous est une
chose, et le Saint-Esprit sur nous en est une autre. Mais si ces chrétiens s'en
étaient allés prêcher ici et là sans posséder cette puissance dont nous
parlons, croyez-vous que l'étonnante scène de la Pentecôte aurait eu lieu? Ne
pensez-vous pas que Pierre eût battu l'air en vain pendant que les Juifs
auraient grincé des dents et se seraient moqués ?
Mais ils attendirent dix jours, à
Jérusalem. Et quoi! Dites-vous, pendant que le monde périt autour de moi,
dois-je attendre? Qu'est-ce que Dieu vous dit? qu'il est inutile de courir
avant d'être envoyé, de travailler avant d'avoir la puissance. Un homme qui n'a
pas cette onction du Saint-Esprit, s'il fait une oeuvre, perd son temps après
tout. Il ne perd rien en vérité s'il attend la vertu d'en haut. C'est le
premier point de notre service d'attendre jusqu'à ce que nous recevions cette
énergie divine qui nous rendra capables de devenir des témoins. Pensez-vous que
les apôtres après la Pentecôte aient pu douter d'avoir reçu ce divin baptême?
Jamais ils n'en ont douté.
Quelqu'un met peut-être en question la
possibilité de l'obtenir à cette heure même, et croit que l'Esprit n'est pas
descendu depuis lors, et ne peut descendre avec un tel pouvoir.
NOUVELLES EFFUSIONS
Dans Actes 4:31; nous trouvons que
l'Esprit est venu une seconde fois, que le lieu où étaient alors les disciples
a tremblé, et qu'ils ont été remplis de puissance. Dans le fait: nous sommes
des vases percés qui ont besoin de se tenir constamment sous la fontaine pour
avoir de nouvelles ondées, et être toujours remplis de Christ. Plusieurs sont
trompés par l'idée qu'il nous faut accomplir l’œuvre avec la grâce que nous
avons reçue il y a dix ans, et continuer toujours avec cette même grâce. Mais
nous avons besoin de nouvelles provisions, d'une onction toute fraîche, d'une
force renouvelée. Si nous recherchons ces choses de tout notre cœur, nous les
aurons. Les convertis de l'Eglise primitive furent enseignés de cette manière.
Philippe se rendit en Samarie, et on apprit à Jérusalem que plusieurs âmes
avaient été amenées là au Sauveur. Alors Pierre et Jean s'y rendirent,
imposèrent les mains à ces nouveaux disciples et ils reçurent le Saint-Esprit
pour faire leur oeuvre. (Actes 8) Je pense que nous devons tous demander cet
Esprit, afin qu'il nous rende propres à accomplir notre service pour édifier
avec courage l'Eglise, et hâter la manifestation de la gloire du Maître.
Douze chrétiens d’Éphèse déclarèrent que
depuis qu'ils avaient cru, ils n'avaient pas ouï dire qu'il y avait un
Saint-Esprit. Je crains que bien des personnes auxquelles on adresserait de nos
jours cette question: « Avez-vous reçu le Saint-Esprit depuis que vous avez
cru? » n'aient sujet de répondre: « Je ne sais ce que vous voulez-dire! » Comme
ces Ephésiens, ils n'ont jamais compris le rapport particulier qui existe entre
le Saint-Esprit et les chrétiens sous cette dernière dispensation. Je suis
fermement persuadé que l'Église a laissé cette vérité de côté, et que c'est
pour cela qu'elle est sans puissance. Vous pouvez joindre cent membres de plus
à votre Eglise sans qu'ils ajoutent rien à sa force. C'est un malheur! S'ils
étaient oints, du Saint-Esprit, cette centaine de convertis apporteraient avec
eux une grande mesure de puissance.
LES
CHAMPS VERTS
Quand j'étais en Californie, et que je
descendis pour la première fois des montagnes de la Sierra Nevada dans la
vallée du Sacrement, je fus très surpris de voir là une ferme entourée de
champs fertiles, où tout était plein de fraîcheur, où les arbres et les plantes
fleurissaient; tandis que de l'autre côté de la baie régnait la plus grande aridité;
pas un brin de verdure ne s'y montrait. Je ne pouvais comprendre cela. Je
m'informai, et j'appris que les terrains prospères étaient arrosés. Il en est
de même pour un grand nombre de nos Eglises. Elles ressemblent à ces fermes de
la Californie qui sont un vrai désert, tout désolé et sans vie apparente. On
peut s'asseoir à côté d'un homme rempli de l'esprit de Dieu, et qui porte du
fruit comme un arbre vert, sans rechercher la bénédiction qu'il possède.
Pourquoi cette différence entre eux ? Parce que Dieu a répandu des eaux sur
celui qui était altéré, voilà tout le secret.
L'un a désiré l'onction divine, et il l'a
reçue; et quand nous la voulons par-dessus tout, Dieu nous la donne
certainement. La grande question est pour nous celle-ci: Désirons-nous cette
bénédiction ? Lorsque je dirigeai ma première classe biblique en Angleterre, un
grand nombre de pasteurs étaient là devant moi. Comme je ne connaissais pas
leurs idées théologiques, je craignais de heurter leur credo surtout sur le
sujet qui nous occupe, savoir le don du Saint-Esprit pour accomplir l’œuvre de
Dieu.
L'un de ces pasteurs demeura tout le temps
avec sa tête dans ses mains; je pensais que ce bon chrétien était quelque peu
honteux de m'entendre, et cela me troublait. Quand j'eus fini de parler, il
prit son chapeau et s'en alla. Je me dis: « Je ne le reverrai plus sans doute!
» A la prochaine séance je le cherchai des yeux, mais je ne le vis pas, ainsi
qu'à celle qui suivit, je crus qu'il avait été blessé par ma manière
d'enseigner. Quelques jours après, à la grande réunion de prières, il se leva
avec un visage rayonnant comme s'il avait été avec Dieu sur la montagne. Je fus
rempli de joie en le voyant: Il raconta qu'à la classe biblique il avait appris
qu'il pouvait recevoir une nouvelle puissance pour prêcher l’Évangile Il
s'était dit que si cette grâce lui était promise, il l'aurait. Rentré chez lui,
il avait regardé au Seigneur, et avait eu un terrible combat contre lui-même.
Il avait demandé à Dieu de lui montrer la méchanceté de son cœur qu'il ne
connaissait pas, et crié avec énergie pour être vidé de lui-même et rempli de
l'Esprit.
-
Le Seigneur a exaucé ma prière! ajouta-t-il. Six mois plus tard, je le
rencontrai à Édimbourg. Il me dit qu'il
avait prêché depuis lors chaque soir, et jamais sans voir quelques personnes
rester pour lui parler de leur âme. On l'avait engagé pour les quatre mois
suivants à donner chaque jour des prédications dans diverses églises.
Vous auriez pu tirer un boulet de canon à
travers l'édifice où il prêchait avant qu'il fut oint du Saint-Esprit, sans
atteindre quelqu'un. Mais un mois après son église était comble. Son seau était
plein d'eau vive, et le peuplé accourait en foule pour en prendre. Je vous le
répète, nous ne pouvons élever le torrent plus haut que sa source. Ce dont nous
avons besoin, c'est d'obtenir de la PUISSANCE. Je me souviens d'un autre vieux
pasteur qui disait:
-
J'ai une maladie de cœur et ne puis prêcher plus d'une fois par semaine.
Il
avait un suffragant qui prêchait pour lui, et faisait des visites. Il entendit
parler de l'onction du Saint-Esprit, et il dit :
-
J'aimerais la recevoir pour le jour de ma sépulture, et prêcher encore une fois
avant de mourir avec cette puissance-là. Il pria pour être rempli de l'Esprit.
Je le rencontrai bientôt après, et il me dit :
-
J'ai donné depuis lors en moyenne huit prédications par semaine, et j'ai
toujours eu des conversions. L'Esprit était venu sur lui. Je ne pense pas que
cet homme ait été tout d'abord usé par trop de travail, mais plutôt parce qu'il
avait employé ses ressorts sans graisser la machine. Ce n'est pas l'excès de
travail qui tue les ministres, mais c'est de travailler sans la vertu d'en
haut. Que Dieu répande l'onction sur son peuple! non pas seulement les
pasteurs, mais les fidèles. Tous en ont besoin. Il n'y a pas une mère qui n'en
ait besoin pour diriger sa famille, pas un moniteur dans son école du dimanche,
tout autant qu'un ministre dans sa chaire. N'ayons donc aucun repos, ni la
nuit, ni le jour, jusqu'à ce que nous possédions cette onction. Si ce désir
devient le suprême désir de nos cœurs, Dieu l'accomplira; il répondra à notre
faim et à notre soif, et nous dirons: « Avec l'aide du Seigneur, je n'aurai pas
de repos jusqu'à ce que je sois revêtu de la puissance d'en haut.»
MAÎTRE ET SERVITEUR
J'aime à penser à l'intéressante histoire
d'Elie et d’Élisée Au moment où Elie devait être enlevé, il dit à Élisée de
demeurer à Guilgal où se trouvait un séminaire de prophètes, mais celui-ci
répondit: « Je ne te laisserai pas! » Il savait que son maître allait le
quitter. Il me semble les voir marcher ensemble en se donnant le bras jusqu'au
bord du Jourdain, qui se divisa et les laissa passer à la vue des cinquante
fils de prophètes.
-
Demande-moi ce que je puis faire pour toi avant d'être enlevé d'avec loi ? Dit
Elie.
-
Ah! Puisse-je avoir une double portion de ton esprit! répondit Élisée.
Il
pensait sans doute en lui-même: « Maintenant que j'ai le choix, je veux
demander le plus possible! »
Il
avait une bonne mesure de l'Esprit, mais il voulut en avoir une double portion.
-
Tu demandes une chose difficile, reprit Elie. Si tu peux me voir enlever d'avec
toi, il te sera fait ainsi.
Croyez-vous qu'il eût été facile de les
séparer dans ce moment-là ? Je les vois marcher bien près l'un de l'autre
jusqu'à l'instant où un char de feu vint prendre Elie. Élisée saisit le vieux
manteau qui était tombé, en frappa les eaux du Jourdain qui se divisèrent, et
les fils de prophètes dirent: « L'esprit d'Elie repose sur Élisée ! » C'était
une double portion de cet Esprit.
Puisse-t-il reposer sur nous! Si nous le
demandons, nous l'aurons. Que le Dieu d'Elie réponde maintenant par le feu et
consume les mondanités de nos Eglises, toute notre écume, et nous rende des
chrétiens pleinement consacrés!
Que notre prière en famille et notre
prière particulière soit: « Seigneur, que ton Esprit vienne sur nous! » Crions
avec force pour en avoir une double portion, afin que nous ne soyons plus
satisfaits de notre piété mondaine. Comme Samson, secouons nos chaînes et
sortons du monde, afin d'être remplis de la puissance de Dieu.
LE
MESSAGER FIDÈLE
Va! ceins tes reins, messager de la grâce,
Et parle à tous de l'amour du Sauveur!
Tiens-toi toujours sous ta croix : c'est ta place,
Pour la montrer à l'indigne pécheur.
Reste en repos, l’œil fixé sur ton Maître,
Pour mieux répondre à ses moindres souhaits
C'est son doux nom que tu feras connaître,
Et son amour qui ne change jamais.
Dans le désert, son Esprit de lumière
Te guidera pas à pas vers les cieux;
Sa main divine aplanit ta carrière,
Marche, lavé dans son sang précieux.
Soldat du Christ, que tes chants d'allégresse,
Malgré l'effort des puissants ennemis,
Dans les combats retentissent sans cesse,
Car tu vaincras, ton Chef te l'a promis.
Il a gravé ton nom sur sa poitrine,
Pour toi son cœur ici-bas fut percé;
Ne doute pas de sa force divine,
Il est fidèle, et n'est jamais lassé.
Oui, ceins tes reins, joyeux, plein d'espérance,
Chante, et redis ton message d'amour;
Veille! il est tard, c'est la nuit qui s'avance,
Parle aux pécheurs, parle-leur chaque jour!
Imité d'Anna Shipton.
CHAPITRE 3 LA PUISSANCE DANS LE TÉMOIGNAGE.
Si nous n'avions pas le Saint-Esprit, il
vaudrait mieux fermer nos églises, en clouer les portes, mettre une croix noire
au-dessus, et dire « Ô Dieu! aie pitié de nous ! » Si vous, les pasteurs, vous
ne possédez pas cet Esprit, ne prêchez pas! et vous, les auditeurs, restez chez
vous. Je ne crois pas m'exprimer trop fortement en disant qu'une Eglise sans
Esprit de Dieu est, dans un pays, plutôt une malédiction qu'une bénédiction. Si
vous n'avez pas l'Esprit de Dieu, vous qui travaillez dans l'oeuvre,
souvenez-vous que vous tenez la place d'un autre ; vous êtes un arbre planté là
où un arbre productif pourrait croître.
L’œuvre du Maître est une chose sérieuse ;
il faut pour la faire le Saint-Esprit, ou elle n'est rien, et pire que rien. La
mort et la condamnation pèsent sur une Eglise qui ne soupire pas après
l'Esprit, qui ne crie pas, qui ne gémit pas jusqu'à ce qu'il descende au milieu
d'elle avec puissance. Il est sur la terre, et n'est plus remonté au ciel
depuis la Pentecôte. Souvent il est attristé et contristé, car il est jaloux et
sensitif, et c'est contre lui que peut se commettre le péché irrémissible.
C'est pourquoi, soyons très attachés à lui; marchons humblement devant lui,
recherchons-le avec ardeur, et soyons décidés à ne rien garder volontairement
qui puisse l'empêcher de demeurer en nous à jamais.
C.-H. SPURGEON.
L'Eglise ne comprend pas assez ce que
c'est que de rendre témoignage avec la puissance du Saint-Esprit. Jusqu'à ce
que nous soyons plus au clair sur ce point, nous travaillerons avec
désavantage. Si vous lisez dans Jean 15:26, vous trouverez ces paroles: «Mais
lorsque le Consolateur sera venu, lequel je vous enverrai de la part de mon
Père, savoir l'Esprit de vérité qui procède de mon Père, c'est lui qui rendra
témoignage de moi. Et vous aussi vous rendrez témoignage, parce que vous êtes
dès le commencement avec moi. »
Nous voyons ici que le Saint-Esprit, après
sa venue, devait rendre témoignage à Christ. Dans le second chapitre des Actes,
nous lisons qu'au jour de la Pentecôte, quand Pierre eut rendu témoignage à
l'œuvre du Sauveur, le Saint-Esprit descendit et convertit des centaines et des
milliers. Ainsi donc, un homme ne peut prêcher efficacement par lui-même; il
doit avoir l'Esprit de Dieu pour en être rendu capable, et étudier la Bible
afin que son témoignage soit d'accord avec les pensées de cet Esprit.
CE
QU'EST LE TÉMOIGNAGE
Quand nous laissons de côté les vérités
évangéliques, et ne plaçons pas Christ devant nos auditeurs, le Saint-Esprit
n'a pas d’œuvre à faire. Au jour de la Pentecôte, dès que Pierre rendit
témoignage à ce fait que Jésus était mort pour les péchés, qu'il était ressuscité
et élevé dans la gloire, l'Esprit descendit pour rendre témoignage à la
personne de Christ et à son oeuvre. S'il n'avait pas rendu témoignage à la
prédication des faits de l'Évangile, croyez-vous que l'Église eût subsisté
durant dix-huit siècles? La mort, la résurrection, l'ascension et la naissance
du Sauveur auraient été oubliées depuis longtemps: et la preuve c'est que
lorsque Jean-Baptiste commença son ministère, les Juifs ne se souvenaient déjà
plus de la naissance du Christ arrivée trente ans auparavant. Ils ne se
rappelaient plus l'histoire des bergers dans les plaines de Bethléem,
l'étonnante scène du temple où Jésus parlait aux vieux docteurs, ni la venue
des mages à Jérusalem. Mais dès que Jean arriva sur les confins du désert, ces
choses leur revinrent à la mémoire. Si donc l'Esprit n'était pas descendu d'en
haut sur l'Eglise, tous les grands –faits de la mort et de la résurrection du
Christ auraient été ensevelis dans le plus profond oubli.
UNE
PLUS GRAND OEUVRE
Le témoignage de l'Esprit est une
puissance. Je ne comprenais pas autrefois pourquoi Jésus avait dit que ceux qui
croiraient en lui feraient de plus grandes oeuvres que les siennes. Ces paroles
étaient une pierre d'achoppement pour moi. Je me disais: Mais quelles oeuvres
plus grandes que celles du Maître un chrétien peut-il faire? Qui peut par une
seule parole ressusciter un mort déjà corrompu? Pourtant je reconnais toujours
mieux qu'influencer une volonté humaine opposée à celle de Dieu, la voir se
briser et se soumettre, est une oeuvre plus grande que la résurrection d'un
mort. Celui qui a créé un monde peut vivifier une âme morte; cependant je crois
que le plus grand miracle, c'est la Pentecôte. Je vois là des hommes remplis de
préventions, de malice, d'amertume, les mains encore dégouttantes du sang du
Fils de Dieu, se tenir devant un homme illettré, méprisé, haï par eux,
l'écoutant prêcher, se convertissant par milliers, et prêts désormais à suivre
Jésus-Christ et à donner leur vie pour lui. Saint- Etienne et d'autres martyrs
furent peut-être convertis ce jour-là. L’œuvre de la Pentecôte me semble le
miracle le plus extraordinaire que le monde ait jamais vu; mais si Pierre avait
parlé sans avoir en lui le Saint-Esprit, il n'aurait certainement pas eu de si
merveilleux résultats.
La
loi juive exigeait toujours deux témoins dans une procédure; quand Pierre
prêchait, nous voyons avec lui un second témoin. L'apôtre rendait témoignage de
Christ, et l'Esprit rendait témoignage en même temps de l'incarnation, du
ministère de la mort et de la résurrection du Sauveur; le résultat fut la
conversion d'une multitude. De nos jours, si des multitudes ne se convertissent
pas, c'est que les prédicateurs oublient de parler de la croix., et voilent le
Christ lui-même derrière des sermons sans saveur écrits dans un langage
raffiné. Ils ne le présentent pas tel qu'il est devant leurs auditeurs, et je
crois que c'est pour cela que l'Esprit de Dieu n'agit pas avec puissance dans
nos Eglises. Ce qu'il faut à un monde qui se perd, c'est qu'on lui montre Christ.
Le monde peut se passer de vous et de moi; mais il ne peut se passer de Christ,
et c'est pour cela que nous devons rendre notre témoignage à ce précieux
Sauveur.
Je suis convaincu que les âmes ont faim et
soif de cette grâce qui seule peut les satisfaire. Des milliers sont assis dans
les ténèbres sans voir la grande lumière, et quand nous leur prêchons Jésus
sincèrement, fidèlement, le montrant lui et non nous-mêmes, l'exaltant lui et
non nos théories, nos opinions ou quelque fausse doctrine, c'est alors que le
Saint-Esprit vient apporter son témoignage pour confirmer la vérité de ce que
nous annonçons; il l'accompagne de résultats. C'est la preuve la plus évidente
de la divinité de notre Évangile puisque Christ a déclaré que l'Esprit le
glorifierait et témoignerait pour lui. Dans Actes 2:36, au moment même où
Pierre prêcha Christ, nous voyons le Saint-Esprit descendre sur la multitude,
et montrer par des signes visibles de puissance que tout ce qui venait d'être
dit était la vérité.
UN
GUIDE SÛR
« Quand celui-là sera venu, savoir
l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera
point par lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et vous annoncera
les choses à venir. » (Jean 16:13.) « Il vous conduira dans toute la vérité. »
Il n'existe donc aucune vérité nécessaire que l'Esprit ne s'engage à nous
révéler si nous le laissons agir en nous livrant à ses directions. Nous aurions
eu bien moins de sombres heures si nous l'avions pris pour notre conseiller et notre
guide.
Lot ne serait pas allé à Sodome, et David
ne serait pas tombé dans le péché et n'aurait pas eu tant de chagrins de
famille, s'ils avaient été conduits par l'Esprit. Nos Eglises sont remplies de
personnes qui marchent dans les ténèbres pour avoir fait comme eux. Que
penseriez-vous d'un messager qu'un époux enverrait à sa femme, et qui ne
parlerait à celle-ci que de lui-même en oubliant et celui qui l'envoie et le
message dont il est chargé? Si donc nous parlons par le Saint-Esprit, nous rendrons
témoignage de Christ. C'est cet Esprit qui sur cette sombre terre nous révèle
ce qui concerne le Sauveur absent, et nous conduit dans toute la vérité.
RAMPER
DANS LES TÉNÈBRES
De nos jours un grand nombre d'enfants de
Dieu commettent un grand péché sans même s'en douter. Puisque l'Esprit doit
nous enseigner la vérité, nous n'avons pas besoin de chercher un autre guide.
Pourquoi donc nous cacher pour consulter un médium qui évoque les esprits des
morts ? Savez-vous bien les menaces de la Parole contre cet affreux péché? Je
pense qu'il est le plus grand de ceux qui se commettent de nos jours, et que je
déshonore le Saint-Esprit si j'évoque un mort pour le consulter, même si ce
mort pouvait me répondre.
Le châtiment de Saül raconté dans
1 Chroniques 10:13,14, ne fut-il pas bien terrible'? Il commit un double péché
contre le Seigneur et sa Parole, en recherchant les évocateurs des morts au
lieu de consulter Dieu. C'est pourquoi l’Éternel le fit mourir et transféra le
royaume à David. Il mourut donc pour ces deux forfaits. De nos jours un grand
nombre de chrétiens de profession ne croient pas mal faire en allant interroger
un médium qui prétend faire parler ceux qui ne sont plus de ce monde. C'est un
déshonneur pour celui qui nous donne l'Esprit pour nous enseigner toutes
choses! Tout ce que je dois savoir, tout ce qu'il m'est bon de connaître,
l'Esprit me le révèle par le moyen de la Parole écrite.
Vous savez ce que le mauvais riche demanda
du fond de l'enfer, et la réponse du Sauveur: « Ils ont Moïse et les prophètes,
» c'est-à-dire toute la portion des Écritures alors complétée; elle était
suffisante. Mais plusieurs ne s'en contentent pas, et se détournent vers de
fausses lueurs. « Que s'ils vous disent: enquérez-vous des esprits de Python et
des diseurs de bonne aventure qui marmottent et qui parlent bas; le peuple ne
s'enquerra-t-il pas plutôt de son Dieu? Quoi! aller aux morts pour
les vivants? A la loi et au témoignage ! » (Esaïe 8:19.)
Que sont ces tables tournantes et ces
mystères occultes? Croyez-vous que Dieu ferait éteindre toutes les lampes s'il
voulait vous envoyer un message? Le Maître n'enseignait rien en secret. (Jean
18: 20) « Il n'y a pas de lumière pour eux s'ils ne parlent pas selon
l'Ecriture,» ajoute le prophète. Si quelqu'un, homme ou femme, vient à nous
avec une fausse doctrine, il est du diable et ennemi de toute justice. Ceux qui
consultent les esprits, attaquent la Bible, et n'y croient pas. Quelques-uns
disent qu'il faut connaître les deux côtés des choses, mais si on m'apportait
une lettre remplie de calomnies contre ma femme, je ne croirais pas de mon
devoir de la lire; je la déchirerais, et la jetterais à tous les vents. Dois-je
lire aussi tous les mauvais livres pour connaître les deux côtés de toutes les
questions? Ouvrirais-je un écrit qui parle mal de mon Maître? Non! dix mille
fois non! Je n'y toucherai pas.
«L'Esprit dit expressément que dans les
derniers temps quelques-uns se révolteront de la foi s'attachant à des esprits
séducteurs et aux doctrines des démons. » (1 Timothée 4:1) N'est-ce pas très
clair « doctrines des démons? » Beaucoup d'autres textes nous avertissent des
tromperies de Satan. Rappelons-nous donc que l'Esprit nous conduira dans la
connaissance de la vérité: et que nous n'avons pas besoin d'autre guide.
Plusieurs pensent que la conscience suffit pour nous diriger sans la Bible.
Non, certes non! Tant de gens semblent ne pas avoir de conscience, et ne savent
pas même ce que c'est. L'éducation a beaucoup à faire avec elle; mais la
plupart du temps elle n'avertit que lorsque le mal est commis. Ce qui est
important pour nous, c'est de savoir qu'une chose est coupable avant de la
faire. Souvent un homme accomplit un crime, puis il est repris, tourmenté par
sa conscience; mais il est trop tard alors que l'acte est consommé.
LE
GUIDE INFAILLIBLE
Les voyageurs racontent qu'en traversent
les Alpes, si un endroit est trop périlleux, le guide les attache tous à lui,
et marche le premier. C'est ainsi que le chrétien est lié à son guide
infaillible pour être en sûreté. Nul ne peut parcourir le labyrinthe de
Mammouth dans le Kentucky sans tenir ferme son conducteur; s'il s'en séparait,
il mourrait certainement. Dans ces grottes, il y a des gouffres et de profonds
torrents; personne ne peut les parcourir sans un guide ou une lampe. Nous
n'avons aussi aucune chance de traverser seuls le désert de ce monde en sûreté,
si nous n'avons la Parole et le Saint-Esprit pour nous diriger; et si nous
essayons de travailler sans cet Esprit qui nous a été envoyé tout exprès, nous
risquons de tomber dans les ténèbres de l'éternelle obscurité.
Il nous faut donc étudier l'Ecriture qui
est la lumière de l'Esprit. Il est dit expressément que cet Esprit nous
enseignera toutes choses, et nous remettra en mémoire toutes celles qui nous
ont été dites. (Jean 16.)
IL
NOUS ENSEIGNERA LES CHOSES A VENIR
Beaucoup de gens pensent que la Bible est
un vieux livre hors de date, bon seulement pour les temps de ténèbres: et non
pour notre siècle trop éclairé qui peut se passer d'elle et des quelques bonnes
histoires qu'elle raconte. Ce livre est vieux, il faut le retrancher! Ils
pourraient dire tout aussi bien que le soleil brille depuis trop longtemps,
qu'il est de date trop ancienne, et qu'il n'est plus nécessaire de faire des
croisées aux maisons neuves parce que nous possédons une nouvelle et meilleure
manière de nous éclairer avec le gaz ou l'électricité. Je conseille fort à ceux
qui pensent ainsi d'en essayer.
La presse nous donne les événements du
jour, mais la Bible nous parle de ce qui doit être; ce sont des choses vraiment
nouvelles, plus nouvelles que les faits passés racontés dans les journaux. Elle
nous dit que l'Esprit nous « enseigne toutes choses, » et comment il faut
prier, etc. Je suis sûr qu'aucune prière inspirée par cet Esprit et prononcée
sur cette terre maudite, ne restera sans réponse. Beaucoup de supplications ne
sont pas dictées par l'Esprit. Dans ma jeunesse je désirais vivement devenir
riche, et je priais pour avoir cent mille dollars. Puis, je me disais: «Dieu ne
m'exauce pas; il ne me rend pas riche...» Mais je n'avais aucune garantie pour
une telle prière. Plusieurs font de même; ils ne demandent pas selon les Écritures ni selon l'enseignement de l'Esprit.
C'est lui qui nous dit comment il faut
répondre à nos ennemis. Si quelqu'un me frappe, je ne dois pas tirer mon
revolver et le tuer, car l'Esprit de Dieu m'enseigne à ne pas me venger
moi-même, à ne pas tirer mon épée pour défendre mon droit. On pourra m'appeler
un lâche, mais Christ me dit de présenter l'autre joue à celui qui m'a frappé,
et j'obéis à son enseignement et non à ceux des hommes. Je ne pense pas qu'on
gagne à s'armer pour se défendre; assez de vies ont été sacrifiées pour nous
apprendre cette leçon-là. La Parole de Dieu nous protège mieux qu'un revolver,
si nous accomplissons ses préceptes.
UN
SECOURS POUR NOTRE MÉMOIRE
Quelle douce pensée de savoir que l'Esprit
nous remettra en mémoire toutes choses! (Jean 14:25.) Je crois qu'un grand
nombre de chrétiens ont fait l'expérience de cette précieuse promesse. Pendant
qu'ils parlaient de Christ, ils se sont rappelé bien des choses que Jésus a
dites, et en ont été comme remplis. Quand cet Esprit repose sur nous, nous
pouvons nous exprimer avec autorité et avec puissance, et le Seigneur honore
notre travail en le bénissant. Dieu emploie peu d'ouvriers de cette manière,
parce que chez la plupart ne se trouve pas la puissance dont Dieu a besoin pour
agir lui-même. Il ne se sert pas de nos propres idées, mais quand nous avons sa
Parole dans nos cœurs, alors le Saint-Esprit allume une flamme qui rend notre
témoignage abondant, plein de fraîcheur et de suavité; la Parole s'honore
elle-même en le rendant fructueux. Le Seigneur veut nous employer; il veut nous
rendre des canaux de sa grâce, mais plusieurs ne sont pas en état de le
devenir, et c'est un mal fâcheux. Ils n'ont aucun témoignage à donner pour leur
Maître; s'ils parlent, c'est pour ne rien dire; s'ils prient, leur prière n'a
aucune puissance. Ils ne plaident pas dans la prière, ils ne prononcent que des
phrases banales. Ce dont nous avons besoin, c'est d'être remplis de la Parole
que le Saint-Esprit nous remet en mémoire. « Les choses que Dieu a préparées
pour ceux qui l'aiment, l’œil ne les a point vues, et elles ne sont pas montées
au cœur de l'homme. » (1Co 2:9.) Il en est qui s'arrêtent à ce texte et qui
prétendent que l'œil n'ayant pas vu le ciel, tout ce qu'on en peut dire n'est
que pure spéculation. Mais le passage qui suit complète le précédent: « Dieu
nous a révélé ces choses par son Esprit, car l'Esprit sonde toute chose, même
ce qu'il y a de plus profond en Dieu. »
C'est là précisément ce que fait le
Saint-Esprit.
LONGUE
OU COURTE VUE
L'Esprit nous révèle les biens que Dieu
nous a préparés. J'ai entendu il y 'a quelque temps un discours sur Abraham. Le
prédicateur disait :
-
Abraham ne fut pas tenté par les plaines fertiles de Sodome, parce qu'il avait
une longue vue, et discernait la cité qui a des fondements et dont Dieu est
l'architecte et le fondateur. Plusieurs dans l'Eglise de Jésus-Christ sont des
gens à courte vue, comme Lot, et ne voient que les biens qui sont autour d'eux.
Abraham contemplait la cité céleste; Moïse laissa les palais de l'Egypte pour
s'identifier avec
le peuple de Christ, - pauvre peuple esclave alors; - mais le prophète avait la
vue longue, et voyait des bénédictions en réserve.
Il en est qui ont à la fois une longue et
une courte vue; j'ai un ami qui d'un œil voit de loin, et de l'autre de près;
l'Eglise est remplie de ces gens-là qui ont un œil pour le monde, et un autre
pour le royaume de Dieu. Pour eux tout est confus, et ils voient marcher les
hommes comme des arbres. Etienne avait la vue longue, il voyait clair dans les
cieux; et quand il mourait, ses ennemis ne purent le convaincre que Jésus
n'était pas à la droite du Père. Il le voyait là assis.
-
Regardez! Regardez! Disait-il. Il est là!
Le monde était sous ses pieds et ne
pouvait le séduire. Paul avait la vue longue aussi; car, ravi dans le troisième
ciel, il avait entendu des paroles ineffables, des paroles étonnantes et
glorieuses.
Je
puis vous dire que lorsque l'Esprit de Dieu repose sur nous, le monde nous
semble bien vide; il a peu d'empire, et nous commençons à le lâcher; nous
laissons les choses visibles pour saisir celles qui sont éternelles. C'est ce
que doit faire l'Eglise en nos jours. Elle a besoin de la puissante énergie de
l'Esprit pour consumer l'écume qui est dans les cœurs. Oh! qu'il descende comme
un feu, et qu'il brûle tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu et à sa
Parole!
L'Esprit est appelé le Consolateur pour la
première fois dans Jean 1:16. Jusque-là c'est Christ qui porte ce nom. Sept
cents ans auparavant, Esaïe le prophète avait dit de lui qu'il viendrait guérir
les cœurs brisés. Le monde n'a pas voulu du premier Consolateur; il l'a pris et
l'a cloué sur la croix du Calvaire. Mais en quittant cette terre, Jésus dit à
ses disciples: « Je vous enverrai un autre Consolateur; - vous ne serez point
orphelins; - ne crains point, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous
donner le royaume. »
Ces textes donnent du courage aux enfants
de Dieu, et les font monter au-dessus des brouillards du monde. Quel
Consolateur que le Saint-Esprit!
L'AMI
FIDÈLE
Il nous reprend aussi, afin de nous élever
plus haut dans la sanctification. « Il convaincra le monde de péché:» est-il
écrit. Mais une certaine classe de gens n'aiment pas cette oeuvre de l'Esprit.
Savez-vous pourquoi? Parce qu'il les convainc de péché, ce dont ils ne se
soucient pas. Ce qu'ils désirent, c'est qu'on les console et qu'on leur dise
des choses agréables pour les laisser vivre tranquilles. Ils veulent qu'on leur
prêche la paix quand la guerre est, aux portes, que tout va aller au mieux, que
le monde ira s'améliorant, que la lumière luit quand les ténèbres
s'épaississent. Les hommes se croient plus excellents que leurs pères, et cela
leur plaît, car la nature humaine est remplie d'orgueil: - Mon père était un
vieux puritain trop strict, disent-ils; les gens étaient alors trop rigides. Nous
sommes devenus plus larges qu'eux; ils ne voyageaient pas le dimanche, mais
nous croyons pouvoir le faire et fouler aux pieds les lois de Dieu.
Voilà le langage que plusieurs aiment, et
des prédicateurs s'y conforment. Quand vous leur parlez fidèlement, selon
l'Écriture, et que l'Esprit leur applique des paroles sévères, ils disent: - Je
n'ai pas de goût pour ce genre-là ! je ne reviendrai plus. - Quelquefois ils
s'en vont avant la fin du sermon, parce qu'ils n'aiment pas ce que vous dites.
Mais quand le Saint-Esprit est à l’œuvre, il convainc les hommes de péché, de
justice et de jugement: - non parce qu'ils sont menteurs, voleurs, ivrognes ou
meurtriers, - mais « parce qu'ils n'ont pas cru en Moi: » dit Jésus. Voilà le
vrai péché:
LE
PLUS GRAND PÉCHÉ DU MONDE
Beaucoup de personnes considèrent
l'incrédulité comme une sorte d'infortune, mais elles ne comprennent pas, si je
puis m'exprimer ainsi, que c'est le péché qui damne le monde de nos jours, et
qu'il est le père de tous les autres. Si l'incrédulité n'existait pas, vous ne
verriez pas les ivrognes et les femmes de mauvaise vie parcourir nos rues; il
n'y aurait pas de meurtriers; l'incrédulité, contient tous les péchés en germe.
Ne croyez pas un seul instant qu'elle n'est qu'un malheur, mais sachez qu'elle
est un affreux péché; parce qu'elle fait Dieu menteur. Un homme frappera celui
qui l'aura accusé d'être un menteur, et nous accusons Dieu de mensonge! Il en
est qui semblent se jouer de leur incrédulité, et qui pensent être très
convenables, en doutant de la Parole de Dieu et en répétant: J'ai des
difficultés intellectuelles; je ne puis croire!
Oh! que le Saint-Esprit vienne les
convaincre de péché! Nous avons besoin de la puissance qui convainc; je suis
très reconnaissant de ce que Dieu n'a pas mis cette puissance-là en nos mains.
Si je l'avais je serais découragé de prêcher, et je retournerais à mon
commerce. Mon oeuvre, c'est de tenir ferme la croix et de rendre témoignage à
Christ, mais c'est celle de l'Esprit de convaincre les hommes de péché et de
les conduire à Jésus. J'ai remarqué une chose, c'est que les conversions qui
n'aboutissent pas n'ont pas été amenées par la conviction de péché; c'est le
sol pierreux qui ne peut produire de fruits. La moindre persécution, la plus
légère opposition, fait retourner dans le monde ces convertis-là.
Prions, chers amis chrétiens, que le
Saint-Esprit vienne convaincre tellement les hommes qu'ils renoncent à leur
incrédulité. Je préfère voir cent personnes vraiment converties, plutôt que
mille qui font profession de piété et que le Saint-Esprit n'a pas convaincues
de péché. Ne disons pas: « Paix, paix! là où il n'y a. point de paix. »
N'allons pas persuader ceux qui vivent dans la révolte qu'il leur suffit de se
lever et de se dire convertis s'ils ne haïssent pas le mal. Demandons à Dieu
qu'il montre à chacun la plaie de son cœur; alors notre oeuvre sera réelle,
profonde, et elle supportera le terrible jugement qui doit mettre à l'épreuve
notre travail.
Nous venons de voir que l’œuvre de l'Esprit
est de donner la vie, de produire l'espérance et la liberté, de nous faire
rendre témoignage, de nous guider, de nous enseigner, de nous consoler, et de
convaincre le immonde de péché.
Ô Saint-Esprit! c'est ta pure lumière
Qui vint un jour resplendir dans mon cœur ;
Un chaud rayon dans ce cœur solitaire
Perçant la nuit de ma sombre carrière,
Vint me montrer que j'étais un pécheur.
Tu m'as conduit sous cette croix sanglante
Où mon Sauveur pour moi fut attaché;
Là, j'adorai la victime mourante,
Et je reçus cette foi confiante
Qui me rassure; et m'ôte mon péché.
Ô Saint-Esprit ! ta divine présence
Remplit mon âme et l'inonde de paix;
Tu donnes seul une sûre espérance,
De saints désirs, la douceur, la prudence,
L'amour sacré qui ne s'éteint jamais.
J'entends vibrer ta voix si pure et tendre
Dans les replis de mon cœur étonné;
Elle me dit ce que je dois apprendre.
Et me console et m'enseigne à comprendre
Tout ce qu'en Christ le Père m'a donné.
L'Esprit en moi, c'est une vive flamme
Qui me réchauffe et réjouit mon cœur;
Elle consume, en brûlant dans mon âme,
Tous vains désirs; - et quand ma voix proclame
Le grand salut, Dieu bénit mon labeur.
Esprit divin! ô source jaillissante
Ou je m'abreuve à grands flots chaque jour,
Ah! remplis-moi de ton eau débordante,
Et que je sois l'onde rafraîchissante
Qui donne à tous ta vie et ton amour.
CHAPITRE 4 LA PUISSANCE A L'OEUVRE.
« Vous n'êtes plus à vous-mêmes. - Vos
corps sont les temples du Saint-Esprit. » Sont-ce là des métaphores vides de
sens ou des expressions qui dépassent la réalité ? Quand le Saint-Esprit entre
dans une âme, le ciel y entre avec lui. Notre cœur est comparé à un temple dans
lequel Dieu ne vient jamais sans ses serviteurs. La repentance nettoie la
maison, la foi l'approvisionne, la vigilance est le portier qui la garde, la
prière est l'actif messager qui s'informe de ce qui manque, et part pour le
chercher. La foi lui dit ou il faut aller, et il ne revient jamais à vide. La
joie est le musicien du temple qui chante les louanges de Dieu et de l'Agneau.
Et un jour ce temple terrestre sera transporté damas le céleste, car «la
trompette sonnera, et les morts ressusciteront.»
ROWLAND
HILL.
Elle agit par le Saint-Esprit qui est
tout-puissant. Quand elle est à l’œuvre, c'est par l'action même de l'Esprit:
et cette action produit des fruits bénis. Saint Paul écrit aux Galates :
(Galates 5:16-18, 22-25) « Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez point
les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de
l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ces deux choses
sont opposées l'une à l'autre; de sorte que vous ne faites point les choses que
vous voudriez. Que si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous
la loi. « Mais les fruits de l'Esprit, sont la charité, la joie, la paix, la
patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance. La
loi n'est point contre ces choses. Or, ceux qui sont à Christ ont crucifié la
chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'Esprit,
marchons aussi selon l'Esprit. »
Il existe donc une vie de paix parfaite,
de parfaite joie et de parfait amour; cette vie est le but que tout enfant de
Dieu doit atteindre, et en dehors duquel il ne saurait trouver un seul moment
de repos. C'est le niveau où le Seigneur veut nous élever. Trois de ces neuf
grâces, l'amour, la paix et la joie, forment nos rapports avec Dieu; il attend
ces fruits de nous, fruits seuls acceptables à ses yeux et sans lesquels nous
ne pouvons lui plaire. Les trois grâces qui suivent - la -patience, la douceur,
la bouté, - concernent nos rapports avec les hommes; elles composent les
sentiments intérieurs qui dirigent ces rapports journaliers. Les trois
dernières grâces: - la fidélité, la bénignité, la tempérance ont rapport à
nous-mêmes. Cette manière de les diviser peut nous être utile. En posant le
pied sur le seuil du royaume de Dieu, nous rencontrons donc tout d'abord les
trois premières grâces:
L'AMOUR,
LA PAIX ET LA JOIE
Dès qu'une personne abandonne le péché
pour se tourner vers le Seigneur de tout son cœur, elle rencontre ces trois
grâces à l'entrée même de sa vie spirituelle. Examinons-nous pour savoir si
nous les possédons. Nous ne saurions les produire, et plusieurs se donnent
beaucoup de tourments parce qu'ils essaient de les créer, mais elles ne peuvent
germer sur le sol de notre cœur naturel et descendent d'en haut. C'est Dieu qui
dit une parole, et il produit l'amour, et la paix, et la joie. Nous possédons
toutes choses en recevant Jésus-Christ dans nos cœurs par la foi; alors le
Saint-Esprit y entre aussi et apporte ses fruits bénis.
Si l'Eglise tout entière vivait de la vie
divine, telle que le Seigneur la demande, elle deviendrait la plus grande
puissance que le monde ait connue. C'est justement l'abaissement du niveau
spirituel chez les chrétiens qui fait tout le mal. Un si grand nombre n'ont
qu'une vie éteinte ! ils ressemblent à des arbres plantés dans un sol ingrat,
un terrain dur et pierreux où les racines ne peuvent atteindre les riches engrais
qui leur sont nécessaires. - Ces chrétiens-là n'ont pas attendu les grâces
précieuses dont nous parlons.
Vous donc de même, y apportant tous vos
soins, ajoutez la vertu à votre foi, et à la vertu la science, et à la science
la tempérance, et à la tempérance la patience, et à la patience la piété, et à
la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Car si ces
choses sont en vous et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront point
oisifs ni stériles dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Si donc ces choses sont en nous, nous
porterons continuellement de bons fruits, non un petit fruit de temps à autre
quand nous serons dans d'heureuses dispositions, et que nous ferons quelque
oeuvre dans un moment d'excitation pour devenir aussitôt après découragés; mais
nous ne serons point stériles, et donnerons des fruits constamment; nous
croîtrons dans la grâce, étant remplis de l'Esprit.
CE
QUI PEUT LES GAGNER
Un grand nombre de parents m'ont demandé
comment ils pourront gagner à Christ leurs enfants. Ils leur ont parlé, les ont
grondés, leur ont donné de bonnes lectures, et rien n'a réussi. Je pense que le
moyen le plus sûr de gagner nos familles, nos voisins, et ceux dont nous aimons
les âmes, c'est de faire honorer la doctrine du Seigneur par la sainteté de
notre vie en croissant dans les dons de l'Esprit. Si nous possédons la paix, la
joie, l'amour, la douceur et la tempérance, - la tempérance dans le manger,
dans le boire et dans notre langage; - si nous vivons chez nous, jour après
jour, d'une vie chrétienne telle que Jésus la demande, nous exercerons une
puissante et paisible influence qui contraindra ceux qui nous entourent à
croire en Christ.
Mais une vie inégale, ardente aujourd'hui
et froide demain, ne peut que repousser les gens du monde. Le monde contemple
l'Église, et rien n'est pire pour ceux que nous voulons gagner à Christ, que de
nous voir par moments revenir en arrière et nous refroidir. Ce n'est point là
l'état normal du chrétien, et ce n'est pas non plus l'intention de Dieu que cet
état existe puisqu'il désire que nous croissions dans toutes les grâces à la
fois. La vie chrétienne réelle et joyeuse, c'est de croître continuellement
dans l'amour et dans la faveur du Seigneur.
Même les plus vils des hommes
reconnaissent la puissance des fruits de l'Esprit. Ils peuvent les condamner et
être poussés parfois à blasphémer, mais au fond de leur cœur ils comprennent
que ceux qui vivent de la vie divine leur sont supérieurs. Les choses du monde
ne peuvent les satisfaire, et si nous pouvons leur montrer que Jésus nous
suffit dans la vie présente, ce sera là une prédication plus éloquente que tous
les discours de ceux qui n'ont de la piété que la profession extérieure. Un
homme peut parler comme un ange, mais s'il ne pratique, pas ce qu'il dit soit
chez lui, soit au milieu des affaires, son témoignage n'aura nul effet, et les
gens diront qu'il n'est après tout qu'un hypocrite. Les paroles sont vides sans
les actes qui doivent les suivre; il faut être conséquent avec les vérités
qu'on professe. Prions afin que Dieu nous élève au-dessus de cet état de
froideur et de formalisme dans lequel nous avons vécu, pour nous placer
constamment dans une atmosphère céleste où nous verrons sa face; alors nous
traverserons le monde en y faisant briller notre lumière, et en réfléchissant
la grâce et la gloire.
La première des neuf grâces énumérées dans
les Galates et la dernière citée par Pierre, c'est la charité ou l'amour. Sans
elle nous ne pouvons ni servir Dieu ni travailler pour lui; c'est la clef qui
ouvre le cœur humain. Si je puis prouver à un homme que je ne viens vers lui
que par amour, il sera bientôt attiré. Si une mère persuade à son fils qu'elle
ne l'avertit que par amour, il sera conduit à mener une vie différente; si cet
amour n'est point égoïste et ne veut que la gloire de Dieu, l'influence de
cette mère sera bientôt toute-puissante sur l'enfant pour le faire réfléchir,
car la charité touche un cœur plus vite que tout autre chose.
LA
PUISSANCE DE DIEU
L'amour est une marque que Christ donne à
ses disciples; tandis que souvent ceux-ci en fabriquent eux-mêmes de leur
invention. Les uns s'habillent d'une certaine manière afin qu'on les
reconnaisse pour être des chrétiens, d'autres portent un crucifix ou quelque
chose de semblable; mais l'amour est le sceau qui sert à manifester les enfants
de Dieu: « C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si
vous avez de l'amour les uns pour les autres. »
C'est pourquoi si un homme se tient devant
un auditoire, et parle avec l'éloquence d'un Démosthène ou du plus grand
orateur qui soit au monde, sans que l'amour anime ses paroles, il n'est que
l'airain qui résonne ou la cymbale qui retentit. Je voudrais recommander à tous
les chrétiens d'étudier le 13e chapitre de la 1re épître aux
Corinthiens nuit et jour; non pas une nuit et un jour, mais continuellement,
l'été et l'hiver, durant les douze mois de l'année. C'est alors que la
puissance du Christ et du christianisme se ferait sentir comme elle ne l'a
jamais fait dans l'histoire du monde! Voyez ce que dit saint Paul:
«
Quand même je parlerais toutes les langues des hommes et même des anges, si je
n'ai point la charité, je ne suis que comme l'airain qui résonne ou comme une
cymbale qui retentit. Et quand même j'aurais le don de prophéties et que je
connaîtrais tous les mystères de la science de toutes choses; et quand même
j'aurais toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la
charité je ne suis rien. » (1Corinthiens 13)
Un grand nombre prient pour avoir la foi;
ils demandent une foi extraordinaire, remarquable, et ils oublient que l'amour
est plus excellent qu'elle. La charité dont parle ce chapitre c'est l'amour, ce
fruit de l'Esprit qui est le grand et puissant principe de la vie divine.
L'Eglise a besoin aujourd'hui de cet amour, de plus d'amour pour Dieu et pour
les hommes. Mieux nous aimons Dieu, et mieux aussi nous aimons nos frères; nul
ne peut mettre cela en doute. Je pensais autrefois que j'aurais voulu vivre du
temps des prophètes, que j'aurais aimé d'être un prophète pour voir les gloires
des cieux et les décrire aux autres.
Mais la manière dont je comprends
maintenant les Écritures me conduit à penser qu'il vaut beaucoup mieux pour moi
de vivre dans ce 13e chapitre aux Corinthiens, et de posséder brûlant dans mon
âme, comme une flamme inextinguible, cet amour dont parle Paul afin que je
puisse enseigner les autres et les gagner pour le ciel.
Un homme peut avoir une étonnante mesure
de connaissance, sonder les mystères de la Bible, et cependant être froid comme
un glaçon; il étincelle alors comme la neige au soleil. Vous avez été parfois
étonné de ce que certains pasteurs doués d'une puissance attractive, ayant une
merveilleuse facilité de paroles et une grande intelligence, n'opéraient pas
plus de conversions. Si vous en découvriez la vraie cause, vous verriez que
leurs discours ne sont pas imprégnés d'amour divin, de pur amour. Vous pouvez
prêcher comme un ange, mais sans l'amour cela ne sert de rien. Un homme peut
donner tout son bien pour la nourriture des pauvres, être très charitable et
même distribuer tout ce qu'il a, que rien de ce qu'il a fait ne sera agréé de
Dieu si l'amour n'a inspiré son sacrifice. S'il offre son corps pour être brûlé
sans avoir la charité, cela ne lui sert de rien. On peut aller au bûcher pour
ses principes, pour ce qu'on croit, mais si l'amour de Dieu ne détermine pas
une action, le martyre même ne sera pas acceptable.
LES
MERVEILLEUX EFFETS DE L'AMOUR
« La charité est patiente, elle est pleine
de bonté; la charité n'est point envieuse, elle n'est point insolente, elle ne
s'enfle point d'orgueil; elle n'est point malhonnête, elle ne cherche point son
intérêt, elle ne s'aigrit point, elle ne soupçonne point le mal. »
Ce sont là les fruits de l'amour qu'il
n'est pas aisé de détruire; celui qui ne possède pas cet amour en son cœur est
très facilement offensé. Peut-être si quelque membre de son Eglise ne le traite
pas convenablement ou ne le salue pas dans la rue, il s'irritera. L'amour
supporte tout, et quand nous l'avons; ces petites misères ne nous séparent pas
du peuple de Dieu; elles ne sont que la poussière qui s'attache à une balance.
Les froides manières des hypocrites formalistes ne peuvent éteindre mon amour
pour le Seigneur, et s'il brûle sur l'autel de nos cœurs, nous n'irons pas
chercher à trouver les autres en faute, ni à critiquer ce qu'ils ont fait.
TROUVER
EN FAUTE
L'amour rejette le mal, mais ne s'en
réjouit pas ; il peut manquer de patience à l'égard du péché, mais non à
l'égard du. pécheur. L'habitude de condamner constamment les autres cause un
très grand dommage à notre vie spirituelle; c'est la disposition la plus
avilissante et la moins digne. La meilleure de nos oeuvres pourrait toujours
être mieux faite. Je n'ai jamais rien fait en ma vie, - quand j'ai prêché par
exemple, - sans être convaincu que j'aurais pu mieux réussir, et sans me le
reprocher souvent à moi-même.
Mais nous asseoir pour trouver des défauts
chez les autres, quand nous ne faisons rien nous-mêmes, quand nous ne levons
pas seulement la main pour sauver une seule personne, n'est-ce pas une mauvaise
chose, contraire à l'amour saint, patient et divin? L'amour est indulgent,
c'est pourquoi chassons de nos cœurs et de l'Eglise l'esprit de critique et de
jugement; vivons comme devant répondre à Dieu chacun pour notre compte et non
pour tous quand viendra le dernier jour. « L'amour est patient, il est plein de
bonté; » il s'oublie et ne s'attache pas à lui-même.
La femme qui apporta son vase d'albâtre à
Jésus ne pensait nullement à elle, j'en suis sûr; elle comprenait à peine ce
qu'elle faisait. Son amour pour le Maître était son unique mobile; elle oublia
ceux qui l'entouraient, brisa le vase et remplit la maison de parfum. En
mémoire d'elle, ce qu'elle a fait, a
traversé dix-huit siècles, et le parfum du vase est ici et dans le monde encore
aujourd'hui. Il valait à peu près deux cent cinquante francs, somme assez forte
alors pour une pauvre femme. Judas vendit son Maître pour moins de cent francs
Cette femme donnait tout à Jésus, et ne se préoccupait que de lui, sans
s'inquiéter de ce qu'on pourrait penser d'elle. Ainsi, lorsque nous agissons en
regardant simplement à la gloire du Seigneur, sans rechercher les fautes des
autres et en faisant tout sous l'impulsion de l'amour, nos oeuvres pour Dieu
parlent; le monde reconnaît que nous vivons avec Jésus et que son amour
glorieux est répandu dans nos cœurs.
Cet amour pour Christ, il nous le faut
pour aimer sa Parole et son Eglise; nous vivons alors dans un esprit de
charité, et nous ne cherchons pas à médire des autres et à leur faire ainsi du
mal.
APRÈS
L'AMOUR, QU'Y A-T-IL ?
Après l'amour vient la paix. Un grand
nombre essaient de faire leur paix, tandis qu'elle est déjà faite. Dieu ne nous
a pas laissé ce travail à accomplir; nous n'avons qu'à l'accepter, telle est
l'unique condition. Au lieu de nous tourmenter pour la produire, cessons tout
effort et entrons paisiblement en elle. Si je découvre un homme dans une cave
qui se plaint d'être dans le froid et l'humidité, je lui dis :
-
Mon ami, sors de là! En haut tu trouveras un chaud soleil, une belle journée de
printemps rayonnante de lumière; monte et jouis-en.
Il
répondra peut-être :
-
Oh! non, monsieur. J'essaie pour voir si je puis produire de la lumière ici, et
je travaille à me réchauffer.
Le voilà qui continue à faire des efforts,
et cela pourra bien durer toute une semaine. Mon lecteur sourit, mais c'est en
reconnaissant son portrait - peut-être, car chaque jour j'en rencontre qui
s'évertuent à se donner la paix et des sentiments de joie. La paix est une
condition dans laquelle nous entrons; c'est un état; et au lieu de faire notre
possible pour la créer, croyons la Parole qui nous déclare qu'elle a été faite
déjà par le sang de la croix. Christ l'a accomplie, et son désir est que nous
entrions en elle. La seule chose qui puisse y mettre obstacle, c'est le péché.
« L’Éternel renverse la voie des méchants. » (Psaume 146:9.)
Il n'y a point de paix pour le méchant, a
dit mon Dieu. » (Esaïe 48:22; 57: 21.) Les méchants sont semblables à la mer
agitée qui ne peut rester en repos, et qui jette de l'écume et de la fange sans
cesser.
Mais la paix de Dieu. qui est par la foi
en Jésus-Christ, - la paix qui vient de la connaissance du pardon des péchés, -
est semblable à un roc; les flots s'y brisent, s'élèvent et passent outre
tandis que le roc demeure. Nous ne saurions rencontrer la paix sur le terrain
de notre excellence naturelle; elle nous vient du dehors et elle entre en nous.
Dans Jean 16:33, nous lisons: « Je vous dis ces choses afin que vous ayez la,
paix en moi. » Jésus est donc l'auteur de la paix; il procure la paix, son
Évangile est un Évangile de paix. « Je vous annonce une grande joie qui sera
pour tout le peuple, c'est qu'aujourd'hui dans la ville de David, le Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur, vous est né.» Alors on entendit un chœur dans
les cieux: « Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre,
bonne volonté envers les hommes ! » (Luc 2: 10, 11,14) Jésus nous apporte
la paix. «Vous aurez des afflictions dans le monde, mais prenez courage, j'ai
vaincu le monde.» (Jean 16:33.) Que cette parole est vraie! Avez-vous des
afflictions, des inquiétudes, des chagrins? Souvenez-vous que c'est là notre lot
sur cette terre. Paul a eu des tribulations, et d'autres des épreuves; en
serions-nous exempts nous-mêmes? Malgré cela, la paix règne au-dedans de nous
inaltérable. Si la douleur est notre portion, la paix est notre héritage; Jésus
nous la donne. La différence est grande entre sa paix et la nôtre; celle-ci
peut être troublée; mais la sienne jamais! Telle est la paix qu'il nous a
laissée; rien ne peut ébranler ceux qui se confient en Christ.
PAS
AISÉMENT ÉBRANLÉ
« Il y a une grande paix pour ceux qui aiment
ta loi, et il n'y a rien qui les fasse tomber,» dit le psalmiste. (Psaume 119:
65.) Ce qui assure cette paix, c'est l'étude de la Parole de Dieu. Les
chrétiens qui sont bien affermis sur la Parole la possèdent en grande mesure,
tandis que ceux qui étudient peu leur Bible et qui la connaissent
imparfaitement, sont facilement désarçonnés quand une légère affliction ou une
petite persécution arrive; à la moindre opposition leur tranquillité disparaît.
Je suis étonné en voyant comment il faut
peu de chose pour détruire la paix d'un chrétien ! Une médisance peut suffire;
mais si cette paix est celle de Dieu même le monde ne saurait nous l'ôter. Il
ne peut la donner et ne peut la ravir. Sa source est au-dessus de la terre.,
elle provient de Christ, et c'est une « grande paix. » Il a dit: « Heureux
celui qui ne se scandalisera pas de moi! » (Mathieu 11:6.) Si maintenant vous
trouvez un chrétien bien enseigné par sa Bible, qui l'a remplie de marques et
qui s'en nourrit chaque jour, la méditant avec prières, vous verrez qu'il n'est
pas facilement ébranlé. Ceux qui font ainsi croissent et travaillent.
Mais ceux qui n'ouvrent pas le saint Livre
ou qui ne l'étudient pas, sont vite troublés; ils passent des moments
difficiles et s'en étonnent. Ils vous diront que le christianisme n'est pas tel
qu'on leur avait dit, ni ce qu'ils attendaient. Le mal vient de ce qu'ils n'ont
pas médité la Parole comme Dieu l'ordonne; s'ils l'avaient étudiée, leur âme
serait dans une toute autre condition, et ils n'auraient pas erré dans le monde
se nourrissant de carouges comme lui. Ces pauvres âmes affamées succombent de
faiblesse et défaillent; elles sont aisément scandalisées et ébranlées.
Je rencontrai un jour un homme qui me dit
que son âme ne s'était nourrie de rien depuis quarante ans. - Ah! lui dis-je,
c'est particulièrement dur pour une âme de ne rien manger du tout! Cet homme
est semblable à des milliers de milliers d'autres pauvres âmes qui ne se
nourrissent de rien!
Nous soignons très bien le corps que nous
habitons pour si peu de temps et qu'il faudra sitôt laisser. Nous lui donnons à
manger trois fois par jour; nous l'habillons, nous le garantissons alors qu'il
s'approche d'un moment à l'autre de la tombe où il sera dévoré par les vers.
Tandis que nous laissons s'amaigrir et s'affamer l'homme intérieur qui marche
vers une vie éternelle.
DOUCES
PAROLES
Nous lisons dans Nombres 6:23-26 ces mots:
« Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël en leur disant: L’Éternel te bénisse
et te garde! L’Éternel tourne sa face vers toi et te fasse grâce! L’Éternel tourne sa face vers toi et te donne la paix ! »
Ce sont là, je le crois, les paroles les
plus douces de l'Ancien Testament. Il y a bien des années que je les ai
marquées dans ma Bible, et je les ai souvent relues. « L’Éternel tourne sa face
vers toi et te donne la paix! » Les Juifs en entrant dans une maison la
saluaient en disant : « La paix soit sur cette maison! » et quand ils
sortaient, l'hôte leur disait: « Allez en paix! » Jésus a dit encore: « Je vous
laisse la paix, je. vous donne ma paix; je ne vous la donne pas comme le monde
la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne craignez point. » (Jean
14:27.) Ces paroles sont un précieux héritage pour tous ses disciples. Hommes,
femmes et enfants peuvent y avoir part s'ils croient en Christ; il leur est
donné et il leur appartient pour jamais.
Voici le dessein de Dieu et sa promesse: «
Je vous donne ma paix! » Je vous la donne et je ne vous la retirerai pas; je
vais vous la laisser. - Quand un homme fait son testament et lègue ses
propriétés, il peut se trouver des avocats assez rusés pour s'emparer de ce
testament et l'annuler, une cour de justice et des jurés pour l'anéantir, et
alors l'héritage appartient à d'autres. Mais le testament de Christ, nul ne
peut le détruire, ni homme, ni démon. Il nous a promis sa paix, et des milliers
rendent ce témoignage : - J'ai une part en son héritage! J'ai sa paix; je suis
venu à lui et je l'ai reçue. Je suis allé à lui, dans mes ténèbres, dans mes
troubles et mes angoisses; je traversais alors un épais nuage de souffrance; il
m'a dit: « Paix! sois tranquille! » et dès cette heure la paix a régné dans mon
âme. - Des milliers ont joui de cette précieuse promesse après avoir accepté
cette invitation de Jésus: « Venez à moi vous tous qui êtes travaillés et
chargés; et je vous soulagerai, et vous trouverez le repos de vos âmes. »
(Mathieu 11:28.) Ils ont trouvé le repos dès qu'ils sont venus, car c'est Jésus
qui crée le repos et la paix, et nulle puissance ne saurait annuler son
Testament. L'incrédulité peut mettre ce privilège en question, mais Christ se
lève pour exécuter sa propre volonté; dès lors l'homme contesterait en vain.
Les impies et les sceptiques peuvent nous dire que l’Évangile n'est qu'un mythe
sans réalité, mais la glorieuse nouvelle est répétée à tous: «Paix sur la
terre, bonne volonté envers les hommes! » les pauvres, les malheureux et les
affligés y ont part.
Ainsi, lecteur; vous n'avez pas besoin
d'attendre plus longtemps pour avoir cette paix. Entrez en elle aujourd'hui
même. Ne vous efforcez plus de la produire; vous ne le pouvez, et c'est là une
fatale erreur. Elle a été déjà faite par Christ et vous a été annoncée.
DÉCLARATION
DE PAIX
Pendant que là France était en guerre avec
l'Angleterre, un baleinier français était parti pour un voyage de long cours. A
son retour, l'eau vint à manquer, et l'équipage se voyant à proximité d'un port
anglais craignait d'être pris captif s'il abordait pour s'approvisionner. On
aperçut leur signal de détresse et on leur répondit de ne rien redouter, que la
guerre était terminée et que la paix était faite. Mais les matelots avaient
grand' peine à le croire et n'osaient s'approcher malgré leur disette. Ils se
décidèrent enfin à entrer dans le port et à perdre leur cargaison et leur
liberté plutôt que de mourir de soif sur la mer. Mais en débarquant ils furent
convaincus qu'en effet la paix était signée et que ce qu'on leur avait dit
était vrai.
C'est ainsi que bien des gens ne croient
pas à la bonne nouvelle de la paix. Christ sur la croix a satisfait les
exigences de là loi qui nous condamnait vous et moi, et l'a accomplie. Il a
fait la paix, et il veut que nous en jouissions et que nous y croyions.
Qu'est-ce qui peut nous en empêcher? Nous n'avons qu'à entrer dans cette
bénédiction dès maintenant pour avoir une paix parfaite. Voici la promesse:
«C'est une délibération arrêtée que tu conserveras la vraie paix, car on se
confie en toi. Confiez-vous en l'Éternel à perpétuité, car le rocher des
siècles est en l’Éternel notre Dieu. » (Esaïe 26:3, 4.) Tant que nous n'avons
pensé qu'à notre cher moi; nous n'avons jamais eu de paix; plusieurs s'occupent
plus d'eux-mêmes que du reste du monde. C'est le moi le matin, le moi à midi,
le moi le soir; le moi quand ils veillent et quand ils vont se livrer au
sommeil; ils regardent toujours à eux-mêmes au lieu de « regarder à Jésus. » La
foi porte notre regard hors de nous ; elle n'a pas les yeux tournés en dedans,
mais en dehors. Ce n'est ni ce que je pense, ni ce que je sens, ni ce que j'ai
fait, mais ce que Christ est et ce qu'il a fait qui importe.
Alors nous pouvons nous confier en celui
qui est notre force, une force qui ne défaille jamais. Après sa résurrection,
il dit par trois fois à ses disciples: « La paix soit avec vous! » (Jean 20:19;
21:26.) Son sang
donne la paix à nos consciences, et son amour à nos cœurs.
Souvenez-vous donc que l'amour est une
puissance, et la paix aussi. Mais je veux maintenant appeler votre attention
sur un autre fruit du Saint-Esprit qui est encore une puissance, - la grâce de
la JOIE. C'est le privilège de chaque croyant de marcher dans la lumière, et de
posséder une paix qui jaillit sans cesse quand il est occupe à l’œuvre de son
Dieu; son privilège est aussi d'être rempli de la joie de l’Éternel Quand
Philippe prêcha à Samarie, il y eut une grande joie dans la ville. Pourquoi?
Parce que les habitants avaient ajouté foi à la bonne nouvelle; «la joie en
croyant, » tel est l'ordre divin. Quand le Seigneur envoya les soixante-dix
pour prêcher le salut, ils obtinrent des succès et revinrent remplis de joie
parce que les démons leur étaient assujettis. Jésus paraît les reprendre en
leur disant: «Réjouissez-vous encore plus de ce que vos noms sont écrits dans
les cieux! » (Luc 10:20.) Ils avaient donc un sujet de se réjouir, et ceci
fortifie notre assurance. Dieu nous donne un bon motif de joie: car il ne veut
pas que nous n'en ayons aucun. Que penseriez-vous d'une personne qui paraîtrait
très joyeuse et qui ne pourrait vous en dire le motif? Supposez que je
rencontre quelqu'un dans la rue qui me prenne les deux mains d'un air heureux,
et qui me dise:
-
Béni soit le Seigneur! Je suis rempli de joie...
-
Et qu'est-ce qui vous rend si joyeux?
-
Mais je n'en sais rien.
-
Vous ne le savez pas?
-
Non; mais je suis si heureux que je ne sais si je pourrai le supporter.
Ne trouverez-vous pas cette personne
déraisonnable ? Il en est qui voudraient sentir qu'ils sont convertis avant de
l'être, et faire des expériences chrétiennes. Ils désirent avoir la joie du
Seigneur avant d'avoir reçu Jésus-Christ. Mais tel n'est pas l'ordre indiqué
par l’Évangile Le Sauveur apporte la joie dans une âme quand il y entre; elle
ne peut la posséder sans lui, car il en est l'auteur, et c'est en lui que nous
trouvons cette grâce.
LA
JOIE N'EST PAS ÉGOÏSTE
Il existe trois genres de joies. D'abord
la joie du salut. Après l'avoir goûtée j'ai cru qu'elle était la plus
délicieuse que j'eusse jamais éprouvée, et que je pusse éprouver jamais. Plus
tard j'ai trouvé que la joie de sauver les autres était encore plus grande. Oh!
quel précieux privilège lorsque Dieu se sert de nous pour gagner une âme à
Christ! quel ravissement nous avons lorsque nous voyons une personne délivrée
de ses liens par le moyen d'un acte ou d'une parole de notre part C'est le plus
grand honneur que Dieu puisse nous faire que de condescendre à nous rendre
ouvrier avec lui. Saint Jean dit qu'il n'a pas de plus grande joie que de voir
ses disciples marcher dans la vérité (3 Jean 4), montrant ainsi que sauver les
autres est un bonheur supérieur à tout. Ceux qui ont conduit des âmes à Christ,
comprendront ce que je veux dire. Jeunes disciples, marchez dans la vérité, et
vous serez joyeux tout le long de vos jours!
Je crois qu'il y a une différence entre le
bonheur et la joie. Le bonheur nous arrive au moyen des circonstances qui se
produisent autour de nous, et il peut être atteint aussi par des circonstances.
Tandis que la joie subsiste malgré les épreuves; elle jaillit au sein des
ténèbres, de nuit comme de jour, au milieu des oppositions et des persécutions;
elle coule sans cesse parce qu'elle est une source qui bouillonne au fond de
nos cœurs, source cachée que le monde ne peut voir ni connaître. Le Seigneur
donne aux siens une joie permanente s'ils marchent dans l'obéissance.
Elle est sustentée par la Parole. Jérémie
a dit : « Dès que j'ai trouvé tes paroles, je les ai aussitôt mangées: et ta
parole a été la joie et l'allégresse de mon cœur, car ton nom est réclamé sur
nous. » (Jérémie 15:16.)
Il mangeait les paroles de Dieu, et qu'en
est-il résulté? elles ont été la joie et l'allégresse de son cœur. Il nous faut
donc chercher cette joie dans la Parole et non dans le monde; après cela nous
travaillerons pour Christ. Une joie qui ne me presse pas d'aller vers les
autres, qui ne me contraint pas de délivrer les pauvres esclaves de la boisson,
de visiter les veuves et les orphelins, de m'occuper des écoles du dimanche et
d’œuvres chrétiennes, n'est pas digne que je la recherche et ne vient pas d'en
haut; si elle ne m'amène pas à travailler pour le Maître, elle n'est qu'un pur
sentiment et non une divine réalité.
LA
JOIE DANS LA PERSÉCUTION
Saint Luc dit: « Vous serez bienheureux
lorsque les hommes vous haïront, qu'ils vous retrancheront de leur synagogue,
qu'ils vous diront des outrages et rejetteront votre nom comme mauvais à cause
du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce temps-là et tressaillez de joie, car
voici que votre récompense sera grande dans le ciel, et c'est ainsi que leurs
pères traitaient les prophètes. » (Luc 16:23, 24.)
Le chrétien ne reçoit pas ici-bas sa
récompense. Nous devons nous opposer directement au courant que suit le monde.
Nous serons critiqués peut-être, et obligés d'entrer en conflit avec
quelques-uns de nos meilleurs amis si nous vivons en Christ saintement. Mais
quand nous serons persécutés pour le Maître, une joie constante jaillira du
fond de nos cœurs, une joie permanente et abondante que le monde ne peut faire
tarir.
Si Christ est dans notre âme, nous
porterons des fruits. Plus je vis, et plus je suis convaincu que les chrétiens
sanctifiés ne sont pas appréciés de nos ,jours, mais que leurs oeuvres les
suivront et que leur influence sera sentie même lorsqu'ils seront partis de ce
monde. Daniel fait pour son Dieu mille fois plus maintenant que lorsqu'il était
captif à Babylone, et Abraham que lorsqu'il dressait ses tentes et son autel
dans la plaine. Ils ont encore vécu durant les siècles écoulés depuis; c'est
pourquoi il est dit: « Heureux dès à présent les morts qui meurent au Seigneur!
Oui, dit l'Esprit, car ils se reposent de leurs travaux et leurs oeuvres lés
suivent. » (Apocalypse 14: 13.) Que le courant de la grâce coule encore quand
nous ne serons plus! Si nous sommes persécutés, allons en avant avec courage,
et notre récompense sera grande. Oh! Souvenons-nous que le Seigneur Jésus,
créateur des cieux et de la terre, a dit : « Ta récompense sera grande! » Il
l'appelle grande. Si un de nos amis parlait ainsi, nous pourrions trouver la
récompense petite, mais quand c'est le Dieu tout puissant qui donne cette
appréciation, combien doit-elle être justement nommée pour ceux qui le servent!
Il la tient en réserve, et c'est là un motif de joie si nous sommes réellement
ses disciples.
Un chrétien abattu n'est pas propre pour
l’œuvre de Dieu, parce qu'il travaille avec un visage triste. C'est « la joie
de l’Éternel qui est notre force. » Il nous faut une Eglise joyeuse; une telle
Eglise foulera l’œuvre de Satan, et nous verrons alors l’Évangile pénétrer dans
les plus sombres repaires, dans les plus misérables réduits ; les ivrognes, les
joueurs, les femmes de mauvaise vie s'empresseront d'entrer dans le royaume de
Dieu. Ce qui retarde les progrès du christianisme, c'est notre air abattu et le
froncement de nos sourcils. Oh ! qu'en tous lieux une grande joie remplisse le
coeur des croyants,. afin qu'ils éclatent en chants de triomphe jour et nuit!
Une Eglise joyeuse, ah ! prions pour l'avoir! et alors nous constaterons des
succès. Si nous n'avons pas notre récompense ici-bas: rappelons-nous
constamment qu'elle ne nous manquera pas plus tard. Si du temps d'Abraham on
avait demandé à ses contemporains quel était le plus grand des hommes, ils
auraient dit Enoch et non Abraham; durant les jours de Moïse ils auraient dit:
C'est Abraham ! Durant ceux d'Elie et de Daniel, ils auraient nommé Moïse. Du
temps du Sauveur, Jean-Baptiste et les apôtres n'étaient point considérés par
le monde qui les méprisait, et cependant voyez ce qu'ils sont devenus! De même
nous ne serons pas appréciés peut-être durant notre vie, mais travaillons
constamment avec joie.
Si cette joie nous fait défaut, disons au
Seigneur : « Rends-moi la joie de ton salut, et que l'esprit franc me
soutienne. J'enseignerai tes voies aux méchants, et les pécheurs se
convertiront à toi.» (Psaume 51:14)
Jésus nous répète encore: «Je vous ai dit
ces choses afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit accomplie.
» (Jean 14:11.) Et encore en Jean 16:22 « Vous êtes maintenant dans la
tristesse: mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et
personne ne vous ravira votre joie. » Je suis si heureux de posséder une joie
que le monde ne peut m'ôter, un trésor qu'il ne peut me ravir, que ni les
hommes ni les démons n'ont la puissance de me prendre! « Personne ne vous
ravira votre joie.»
C'était pendant le second siècle. On amena
un martyr devant un roi qui essaya de lui faire renier Christ; mais cet homme
résista avec fermeté.
-
Si tu n'abjures pas, dit le prince, je te bannirai !
-
Vous ne pouvez me bannir, dit le saint homme en souriant, me bannir loin de mon
Sauveur, car il m'a dit qu'il ne me laisserait point et qu'il ne
m'abandonnerait point.
-
Alors je confisquerai tes biens et te les ôterai tous! Reprit le monarque
irrité.
-
Mes trésors sont en haut, et vous ne pouvez les prendre.
-
Eh bien! je te ferai mourir !
-
Ah! dit le martyr: il y a quarante ans que je suis mort! Je suis mort avec
Jésus, je suis mort au monde et ma vie est cachée avec Christ en Dieu; vous ne
pouvez y toucher. Nous devons donc nous réjouir parce que nous sommes
ressuscités avec Christ. Que la persécution et la contradiction viennent, rien
ne nous ôtera notre joie. Rappelons-nous que notre récompense sera grande, et
qu'elle est mise en réserve pour nous jusqu'au jour où Celui qui est notre vie
apparaîtra, et que nous apparaîtrons nous aussi avec lui dans la gloire.
LA
CHARITÉ
Charité! divine étrangère,
C'est sur le front d'Emmanuel
Que ton nom si doux et austère,
Brille d'un éclat immortel.
Comme la goutte de rosée
Qui tombe sur l'herbe épuisée.
Tu descends et soutiens mon cœur;
Tu lui chantes de saints cantiques,
Et par des accents sympathiques
Tu sais ranimer sa ferveur.
C'est une ardente et vive flamme,
Qui vient pénétrer dans mon âme
Pour la ravir et l'embraser;
Invincible! dans la mort même
Elle atteint, saisit ceux qu'elle aime,
Lien que nul ne peut briser....
Douce, indulgente, tendre, aimable,
Elle pardonne le coupable,
Unit les cœurs d'un saint accorda
Cet amour des élus me reste,
Le seul dont la fibre céleste
Ne se brise pas dans ta mort.
CHAPITRE 5 LA PUISSANCE ET SES
OBSTACLES.
Les coups de l'épée de l'Esprit ne visent
qu'à la conscience, mais le tranchant est oint d'un baume qui guérit toutes les
blessures que cette épée a faites. Dr J. Harris.
Toute pensée vaine, toute parole inutile
et tout acte coupable, sont des gouttes qui éteignent l'Esprit de Dieu. Les uns
l'éteignent au moyen des convoitises de la chair, d'autres avec leurs
inquiétudes, d'autres par leurs longs délais; au lieu de suivre son impulsion,
on laisse les mauvaises pensées se mettre en travers des bonnes, et on fait ce
que l'Esprit ne dit pas de faire. - Cet Esprit est souvent contristé avant
d'être éteint. H. Smith.
Autrefois on employait le roulement des
tambours pour couvrir la voix des martyrs, afin que le témoignage qu'ils
adressaient à. la foule de dessus le bûcher ne fût pas entendu. Bien des
personnes étouffent de la même manière la voix de leur conscience, en essayant
de réduire ainsi au silence le Saint-Esprit quand il leur dit la vérité. Arnot.
Le peuple juif limita le saint d'Israël;
il irrita, contrista l'Esprit et se révolta contre son autorité. (Psaume 28:41;
Esaïe 63:10.) Mais on peut commettre un péché spécial contre lui que nous
allons considérer de près. C'est dans Mathieu 12: 22, qu'il est mentionné pour
la première fois.
LE
PÉCHÉ IRRÉMISSIBLE
« Cet homme chasse les démons par le
prince des démons! » s'écrièrent les pharisiens après que Jésus eut guéri le
démoniaque aveugle et muet. Le Seigneur termina son argumentation contre eux
par cette parole : « Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes,
mais le blasphème contre l'Esprit ne leur sera point pardonné. »
Lisons maintenant dans Marc 3: 22
«
Il est possédé de Béelzébul, et il chasse les démons par le prince des démons.»
Le mot Béelzébul désignait le prince des esprits immondes. Ainsi les scribes
accusaient le Seigneur non seulement d'être possédé par un mauvais esprit: mais
par un esprit immonde. Le Sauveur leur explique par le moyen d'une parabole que
Satan ne peut chasser Satan, et il termine en disant: «Je vous dis en vérité
que toutes sortes de péchés seront pardonnés aux enfants des hommes, et toutes
sortes de blasphèmes par lesquels ils auront blasphémé; mais quiconque aura
blasphémé contre le Saint-Esprit, il n'en obtiendra jamais le pardon, mais il
sera sujet à une condamnation éternelle. »
Si la Parole ne nous donnait pas d'autres
explications à ce sujet, bien des ténèbres l'envelopperaient peut-être encore,
et nous ne comprendrions pas ce qu'est le péché contre le Saint-Esprit. Mais le
verset qui suit jette une pleine lumière sur ce qui précède. « Jésus parla
ainsi parce ce qu'ils disaient: Il est possédé d'un esprit immonde.
J'ai rencontré en ma vie bien des athées,
des sceptiques, des déistes et des incrédules, mais jamais nulle part un homme
ou une femme qui m'ait dit que Jésus-Christ était possédé d'un esprit immonde.
En avez-vous trouvé? Je ne le pense pas. Plusieurs m'ont dit des choses
révoltantes contre le Christ, mais je n'ai jamais vu personne se lever et
affirmer qu'il était possédé du démon, ou qu'il chassait les démons par la
puissance du démon. Je ne crois donc pas que quelqu'un puisse dire qu'il a
commis le péché contre le Saint-Esprit, à moins d'avoir malicieusement, avec
préméditation et ferme décision, dit que Jésus avait en lui un démon et qu'il
chassait les démons par cette puissance même. Vous avez peut-être entendu
raconter que le Saint-Esprit avait abandonné une personne qui l'avait contristé
et qui lui avait résisté, et vous avez dit: - Elle a commis le péché
irrémissible!
CE
QU'IL N'EST PAS
J'admets qu'on puisse résister à l'Esprit
de Dieu jusqu'à l'obliger de s'en aller; mais quand cet Esprit a réellement
quitté une âme, cette âme n'est plus tourmentée par le sentiment de ses fautes.
Le seul fait qu'elle en est encore troublée montre que l'Esprit ne l'a pas
abandonnée, car c'est lui seul qui convainc de péché. Satan n'a jamais dit à
quelqu'un qu'il est un pécheur; il nous persuade que nous sommes assez bons
sans Dieu, en sûreté sans Christ et que nous n'avons nul besoin d'être sauvés.
Mais quand un homme est assez réveillé pour comprendre qu'il est un pécheur
perdu, vous pouvez être sûr que c'est l'Esprit qui a fait en lui cette oeuvre;
si cet Esprit l'avait quitté; il n'éprouverait pas de repentir. Le fait seul
qu'une personne désire devenir chrétienne est un signe certain que l'Esprit de
Dieu l'attire. Si le péché irrémissible consistait seulement à résister à
l'Esprit, nous l'aurions tous commis, et il n'y aurait d'espérance pour aucun
chrétien. Je suis persuadé qu'il n'existe pas un pasteur ni un ouvrier du
Seigneur, qui n'ait résisté au Saint-Esprit plusieurs fois en sa vie et ne
l'ait contristé. Résister donc est une chose et « blasphémer contre l'Esprit »
en est une autre. Nous devons comparer ces deux péchés d'après les Écritures.
Quelques-uns disent: - J'ai des pensées blasphématoires, de terribles idées
contre Dieu qui me viennent à l'esprit malgré moi! Et ils croient que c'est là
le péché irrémissible!
LES
MAUVAISES PENSÉES
Nous ne pourrons être condamnés pour les
mauvaises pensées qui nous arrivent. Si nous les accueillions volontiers, ce
serait différent; mais si le démon nous en décoche une comme un dard, et que
nous disions aussitôt: - Seigneur, aide-moi ! - ce péché ne nous est pas
imputé. Qui n'a eu de telles tentations dirigées contre son esprit ou son cœur,
et n'ait été appelé à les combattre ?
Un vieux théologien a dit :
-
Vous n'êtes pas à blâmer parce que les oiseaux volent sur votre tête, mais
seulement si vous les laissez construire leur nid dans vos cheveux; vous êtes
coupables si vous ne les chassez pas. Il en est ainsi des mauvaises pensées,
qui nous traversent l'esprit; nous devons les combattre et non leur donner
asile. Ces idées ne sont pas la preuve que j'ai commis le péché irrémissible.
Si je les aimais et les accueillais, si j'accusais Jésus d'être un
blasphémateur, je serais responsable pour m'être rendu coupable d'une grande
iniquité. Mais si je dis qu'il est le prince des démons, alors je commets le
péché irrémissible.
L'AMI
FIDÈLE
Attrister le Saint-Esprit est antre chose
que de lui résister. Etienne accusa les Juifs de « résister à l'Esprit.» (Actes
7:51.) Dans tous les temps le monde lui a opposé la même résistance; son
histoire nous le monstre, et de nos jours il en fait encore tout autant.
« Les blessures faites par celui qui aime
sont fidèles. » (Proverbes 27:6.) Le Saint-Esprit révèle à ce pauvre monde ses
fautes comme un ami doit le faire, et c'est pour cela même que le monde le
hait. L'Esprit met la plaie des cœurs à découvert; il les convainc de péché ou
les condamne, et ils luttent contre lui. Je crois que bien des gens lui
résistent; je crois que de nos jours un grand nombre combattent contre lui.
« N'attristez point le Saint-Esprit de
Dieu par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute
aigreur, toute animosité, toute colère, toute crierie, toute médisance et toute
malice, soient bannies du milieu de vous. Mais soyez bons les uns envers les
autres: pleins de compassion: vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu
vous a aussi pardonnés par Christ. »
Remarquez ce qui est dit à l'Église d’Éphèse (Ephésiens 4:30) : « N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu par
lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. » Je crois que
maintenant l'Église chrétienne tout entière attriste le Saint-Esprit. Un grand
nombre de croyants d'Eglises diverses s'étonnent de ce que l’œuvre de Dieu
n'est point ravivée.
N'ATTRISTEZ
PAS L'ESPRIT
Si nous cherchons bien, nous trouverons ce
qui attriste l'Esprit; c'est un schisme peut-être, ou quelque mauvaise doctrine
ou quelque division. J'ai remarqué une chose durant mes voyages, c'est que je
n'ai jamais vu le Saint-Esprit à l’œuvre là où les enfants de Dieu n'étaient
pas d'accord entre eux. Si donc nous désirons, qu'il agisse au milieu de nous,
commençons par être unis. Que les membres divisés d'une Eglise cherchent
immédiatement à se rapprocher pour enlever l'obstacle. Si le pasteur ne peut
parvenir à le faire, si ceux des membres qui sont mécontents ne veulent pas
entrer dans l'union proposée, il vaut mieux que ce pasteur-là se retire. Un
grand nombre d'entre eux perdent leur temps; durant des mois, des années mêmes,
ils ne voient pas de fruit de leur travail, et ils n'en verront point parce
qu'ils ont une Eglise divisée. Une telle Eglise ne peut croître dans les choses
divines, car l'Esprit n'agit pas où il y a des divisions. Il faut de nos jours
l'esprit d'union parmi les enfants de Dieu, afin que le Seigneur puisse se
mettre à l’œuvre.
LES
AMUSEMENTS MONDAINS
Ce qui attriste encore le Saint-Esprit,
c'est la fâcheuse habileté avec laquelle on introduit dans les Eglises certains
amusements. Ce sont des loteries, par exemple; en sorte que si quelqu'un aime
le jeu il n'aura pas besoin d'aller dans des cercles. On y trouve quelque fois
des foires, des bazars comme on les appelle. Si même quelqu'un aime les drames,
il n'a pas besoin d'aller au théâtre, car certains lieux de culte sont
transformés en théâtres; on peut y rester le soir pour jouir du spectacle. Je
crois que ces choses attristent le Saint-Esprit. Quand nous abaissons l'Eglise
au niveau du monde, nous affligeons cet Esprit et nous le perdons.
Mais
quelqu'un dira :
-
Si nous prenons cette position élevée dont vous parlez, bien des personnes
abandonneront nos Eglises !
-
Je le crois aussi, mais plutôt elles s'en retireront et mieux cela vaudra. Le
monde a envahi l'Eglise comme un fleuve. On y trouve même des chœurs formés de
gens inconvertis qui chantent pour l'assemblée! Avoir la pensée d'employer un
inconverti pour chanter les louanges de Dieu! Il n'y a pas fort longtemps que
j'ai entendu parler d'une paroisse qui avait un chœur formé de gens du monde.
Le pasteur, ayant aperçu quelque chose qui ne lui plaisait pas, en dit un mot
au chef d'orchestre qui lui répondit :
-
Vous êtes là pour les affaires de votre Eglise, et moi pour mes propres
affaires ! Vous ne pouvez attendre que le Saint-Esprit se mette à l’œuvre
dans une pareille Eglise !
LES
CHORISTES INCONVERTIS
«Si donc je ne sais ce que ces mots
signifient, je serai barbare pour celui qui parle: et celui qui parle
sera
barbare pour moi. » (1Corinthiens 14:11) Ne serons-nous pas aussi des barbares
si nous avons des chœurs qui chantent dans une langue inconnue? Je suis allé
dans des églises où j'ai entendu chanter un chœur cinq où dix minutes sans
comprendre un seul mot; durant tout ce temps les gens avaient des regards
distraits.
Peut-être quelques personnes très
passionnées de belle musique, chercheront à introduire l'opéra dans la maison
de Dieu ? L'église aura donc des airs d'opéra, et le peuple nonchalant et
endormi, ne prendra aucune part au chant. On loue des hommes inconvertis, impies
même, qui apportent leur journal, le déposent sur l'orgue pour le reprendre et
le lire dès que le pasteur commence son sermon, s'ils peuvent toutefois se
tenir éveillés. Et le pasteur s'étonne ensuite de ce que Dieu ne ravive pas son
oeuvre, de ce que lui-même n'a plus d'influence sur ses auditeurs, de ce que
les gens ne viennent pas en foule dans le lieu de culte au lieu de courir après
les amusements du monde! Le mal vient de ce que nous ne nous sommes pas
maintenus à la hauteur de notre position, et avons ainsi attristé le
Saint-Esprit. Un seul acte de puissance qui vienne de Dieu est plus précieux
que tout ce que produisent nos moyens artificiels. Ce que l'Eglise doit faire
maintenant, c'est de s'humilier dans la poussière en confessant son péché et en
se séparant du monde; vous verrez alors si nous manquerons de puissance envers
Dieu et envers les hommes!
QU'EST-CE
QUE LE SUCCÈS ?
L'Évangile n'a pas perdu sa puissance; il
en a tout autant aujourd'hui qu'il n'en eut jamais. Nous n'avons pas besoin de
doctrine nouvelle c'est toujours le vieil Évangile que la vieille puissance du
Saint-Esprit accompagne. Si les Eglises voulaient seulement confesser leurs
infidélités et y renoncer, si elles élevaient leur profession au lieu d'en
rabaisser le niveau et priaient pour obtenir une vie spirituelle plus sainte,
alors la crainte du Seigneur saisirait tous ceux qui nous entourent. Quand
Jacob tourna sa face vers Béthel et détruisit tous les dieux des étrangers; la
terreur de Dieu tomba sur tous ceux qui demeuraient là. (Genèse 35:3.) De même
lorsque les chrétiens se tournent vers le Seigneur, et cessent d'attrister le
Saint-Esprit afin qu'il puisse accomplir son oeuvre, nous avons, des
conversions continuellement, et des âmes sont amenées à Christ chaque jour.
Qu'il est affligeant le spectacle désolé
qu'offre la chrétienté! Il y a si peu de vie spirituelle: et de puissance
spirituelle! Un si grand nombre ne désirent pas même la puissance de l'Esprit
dont nous parlons. Ils aspirent à posséder une puissance intellectuelle, à
avoir dans leurs lieux de culte des chœurs qui « attirent », quelque
prédicateur distingué qui « attire », sans prendre souci de sauver les âmes.
Pour eux ceci n'est pas la question! Ils cherchent à remplir les bancs
d'auditeurs, à faire venir la bonne société, les gens comme il faut du monde;
des personnes qu'on rencontre un soir au théâtre et le lendemain à l'opéra. Ils
n'aiment pas les réunions de prières, ils les détestent même. Si le pasteur
leur fait des conférences ou des sermons, cela leur suffit.
Il
y a quelque temps que je dis à un homme:
-
Comment marche votre Eglise?
-
Oh! c'est splendide! me répondit-il.
-
Avez-vous beaucoup de conversions?
-
Eh bien, eh bien, sur ce point cela ne va pas d'une manière aussi
satisfaisante. Mais nous avons loué tous nos bancs et soldé nos dépenses
courantes; c'est splendide!
Voilà ce que les gens du monde appellent
splendide, quand ils louent tous leurs bancs, qu'ils paient leur pasteur et
bouclent leurs dépenses courantes. Les conversions! mais ce n'est pas de cela
qu'on s'occupe...
Un jour un villageois entra dans une
superbe église, et comme la concierge lui montrait l'édifice, cet homme lui
demanda:
-
Avez-vous beaucoup de conversions ici?
-
Beaucoup de quoi ?
-
De conversions.
-
Ah! ceci n'est pas une chapelle méthodiste !
Vous pouvez aller vous informer dans une
quantité d'Églises en Europe et en Amérique, s'il y a là beaucoup de
conversions. On ne saura pas ce que vous voulez dire, car on ne désire pas
avoir de conversions et on ne les attend pas.
NAUFRAGE
Combien de nouveaux convertis ont fait
naufrage dans de telles Eglises! Au lieu d'être pour eux un port assuré, elles
les ont dirigés vers des lueurs trompeuses qui les ont conduits dans le sentier
de la destruction. Le moment n'est-il pas venu de nous agenouiller devant Dieu,
et de crier à lui pour qu'il nous pardonne ? Le plutôt que nous le ferons ne
sera que le meilleur. On vous invite à une soirée où vous ne rencontrez
peut-être que des membres de l'Église. Sur quel sujet va rouler la
conversation? Oh! je suis si fatigué de semblables distractions que je les ai
abandonnées depuis des années! Je n'ai pas la moindre idée de passer une soirée
de cette manière, c'est une perte de temps, car c'est à peine si on a une
occasion de dire un mot pour le maître. Quand vous parlez d'un Christ personnel
et vivant, tout le monde semble offusqué; les gens n'aiment pas ce sujet-là. Ce
qu'ils aiment, c'est que vous les entreteniez de ce qui se passe dans la ville,
du pasteur qui plaît, de l'Église la plus en vogue des meilleures orgues, et du
chœur qui marche le mieux. Mais ces choses-là ne réchauffent pas un cœur
chrétien! Le fait est que le monde a envahi l'Église et pris possession d'elle;
et nous avons besoin de demander que Dieu nous pardonne pour avoir ainsi
attristé le Saint-Esprit.
Cher lecteur, examinez-vous avec soir, et
dites: Ai-je en quelque manière attristé le Saint-Esprit? Si vous l'avez fait,
que Dieu. vous le montre dès aujourd'hui! Il est nécessaire que vous puissiez
le voir maintenant même, afin de vous humilier devant Dieu en lui demandant de
vous pardonner et de vous donner la force de renoncer à votre péché. J'ai assez
vécu pour arriver à cette conviction que si je ne pouvais avoir la puissance du
Saint-Esprit pour m'aider dans l’œuvre, je préférerais mourir; oui, je voudrais
mourir plutôt que de vivre pour l'amour de la vie! Combien de personnes qui
sont aujourd'hui membres d'une Eglise depuis quinze ou vingt ans, n'ont jamais
fait la moindre chose pour Jésus-Christ !
Elles ne pourraient désigner une seule âme
qui ait reçu du bien par leur moyen, qui ait été convertie par elles.
N’ÉTEIGNEZ POINT L'ESPRIT
Ce texte est dans 1 Thessaloniciens 5:19.
Je suis convaincu que ce sont les soucis de ce monde qui éteignent l'Esprit
chez beaucoup de chrétiens. Ils disent: - Je ne m'occupe pas du monde! Ce ne
sont peut-être pas les plaisirs du monde autant que les soucis de la vie qui
les détournent; mais ils ont laissé entrer les inquiétudes dans leur cœur, et
elles ont éteint l'Esprit. Tout ce qui vient s'interposer entre Dieu et moi,
entre Dieu et mon âme, éteint l'Esprit. Ce sera ma famille peut-être. Vous
direz: Mais y a-t-il quelque danger à aimer trop sa famille? Non, si nous
aimons le Seigneur plus qu'elle, car le Seigneur doit avoir la première place.
Si j'aime ma famille plus que Dieu, j'éteins l'Esprit au-dedans de moi; si
j`aime les richesses, si j'aime la renommée, les honneurs, ma position, le
plaisir, moi-même plus que le Dieu qui m'a créé et qui m'a sauvé, je commets un
péché. Non seulement j'attriste le Saint-Esprit, mais je l'éteins en dérobant
mon âme à son influence.
LES EMBLÈMES DE L'ESPRIT
Je veux attirer votre attention sur ces
emblèmes. Un emblème représente un objet, comme une balance, par exemple,
représente la justice, une couronne la royauté, un sceptre le pouvoir. Nous
trouvons dans Exode 17:6; que l'eau est l'emblème de l'Esprit. Quand Moïse
frappa le rocher au désert, l’œuvre de la Trinité fut rendue sensible par un
emblème.
Paul déclare que ce rocher était Christ
(2 Corinthiens 10:4); il représentait Christ. Dieu avait dit: « Je me tiendrai
sur le rocher; » et dès que Moïse eut frappé le rocher, l'eau en jaillit. Cette
eau était un emblème du Saint-Esprit; elle coula à travers le camp; et le
peuple s'y abreuva. L'eau purifie, elle fertilise elle rafraîchit; elle fut
abondante et gratuitement donnée. L'esprit aussi purifie, fertilise, rafraîchit
et ranime. Il fut donné gratuitement après que le Christ eut été frappé et
glorifié.
Le feu est encore un emblème de ce même
Esprit. Il purifie, il éclaire, il sonde. Nous parlons de sonder nos cœurs,
mais nous ne pouvons le faire nous-mêmes; il faut que Dieu opère cette oeuvre.
Oh! qu'il apporte à la lumière les choses cachées, secrètes, celles qui
s'amassent au fond de notre conscience!
Le vent est un autre emblème. Il est
indépendant, puissant, ses effets sont sensibles; il est vivifiant et semblable
au Saint-Esprit, qui est vraiment vivifiant quand il descend sur les membres
découragés
d'une
Eglise!
La pluie et la rosée sont encore d'autres
emblèmes de L'Esprit; elles sont fertilisantes, rafraîchissantes, abondantes.
Et la colombe si douce aussi, qui est plus doux qu'elle ? L'agneau est doux,
innocent, il se laisse tuer; il est un emblème de Christ. La Bible nous parle
pourtant de la colère de Dieu et de la colère de l'Agneau; mais nulle part elle
ne dit que le Saint-Esprit puisse se mettre en colère. Cet esprit est tendre,
innocent, aimable, et c'est lui qui veut prendre possession de nos cœurs. Il
vient à nous comme une voix, et c'est ici un autre emblème, une voix qui parle,
guide, reprend, enseigne. Il est le sceau qui marque sur nous son empreinte
sûre pour montrer que nous appartenons au Seigneur.
Puissions-nous le connaître dans toute la
plénitude de ses richesses et de ses bénédictions! C'est ma prière pour
moi-même et pour vous... Prenons garde à ces mots du grand apôtre: « Ma parole
et ma prédication n'ont point consisté dans des discours persuasifs de la
sagesse humaine, mais dans une démonstration d'esprit et de puissance; afin que
votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de
Dieu. » (1Corinthiens 2:4, 5.)
L'Esprit-Saint; ô pécheur!
Déborde de tendresse,
C'est dans ton pauvre coeur
Qu'il la verse sans cesse.
Ne lui résiste pas!
Jette-toi dans ses bras!
Ne le fais plus attendre
Il veut sur toi descendre.
Toi, fils du Roi des rois,
Le monde te réclame;
N'écoute point sa voix!
Et l'Esprit dans ton âme
A flots pressés viendra
Lui seul t'enrichira,
Car il aime et console,
Attristé, il s'envole....
Le temple est dépouillé,
Plus de céleste flamme
Sur son autel souillé!
Mais l'Esprit dans ton âme
Rallume chaque jour,
D'un pur et saint amour
La lueur immortelle;
N'éteins pas l'étincelle!
(Imité de P.-P. Bliss.)
Numérisation
Yves PETRAKIAN
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