vendredi 20 avril 2018

(14) COMME CHRIST Andrew Murray Un avec le Père.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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14  un avec le Père

« Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous...afin que tous soient un comme toi, ô Père, tu es en moi et moi en toi; afin qu'ils soient aussi un en nous, pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé- Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les aimes comme tu m'as aimé.» Jean 17 :11, 21, 22. 

                      Quel trésor inexprimable que cette prière sacerdotale ! Nous avons là le cœur de Jésus exposant à nos regards ce que son amour souhaite pour nous. Nous avons là le ciel ouvert, nous entendons là ce que notre Intercesseur demande sans cesse pour nous, ce qu’il obtient du Père pour nous.

                   Dans cette prière, l'union mutuelle des croyants tient plus de place que tout le reste. C'est la principale requête de Jésus pour tous ceux qui croiront plus tard. (Vers. 20-26). Trois fois il demande qu'ils soient unis entre eux.
     
                    Le Seigneur nous dit clairement pourquoi il le désire autant : parce que c'est là pour le monde la seule preuve convaincante que le Père l'a envoyé. Malgré tout son aveuglement, le monde voit bien que l'égoïsme est une malédiction qui vient du péché ; aussi les enfants de Dieu n'avancent guère à lui parler de leur nouvelle naissance, de leur bonheur et des merveilles opérées au nom de Jésus, ou à vouloir lui prouver la vérité des Écritures; mais quand le monde voit une Église d'où l'égoïsme est banni, il y reconnaît la mission divine de Christ, car lui seul peut opérer le miracle qu'offre une communauté d'hommes s'aimant vraiment et cordialement entre eux.

                    Trois fois le Seigneur présente cette union comme le reflet de sa propre union avec son Père. Il savait que c'était là la perfection de la divinité : le Père et le Fils, deux personnes séparées et pourtant parfaitement unies par le Saint-Esprit. Pour ses fidèles, il ne peut rien souhaiter de plus élevé, de plus excellent, que d'être avec lui et en lui, unis entre eux, comme lui et le Père le sont.
     
                   L'intercession du Seigneur Jésus est toute-puissante. Ce qu'il demande, il le reçoit de son Père. Mais, hélas ! la grâce qui descend d'en haut ne trouve aucun accès dans les cœurs dont la porte n'est pas encore ouverte, et où il n'y a pas de place pour la recevoir. Combien de croyants n'ont pas même le désir d'être unis entre eux comme le sont le Père et le Fils ! Nous sommes si accoutumés à notre vie d'égoïsme, ou d'amour très limité, que souvent nous ne désirons pas cet amour plus parfait, et que nous l'ajournons au moment de notre réunion dans le ciel. Et pourtant c'était bien de notre vie terrestre que parlait le Seigneur lorsque deux fois il a dit : « afin que le monde sache ».
     
                    « Afin qu'ils soient un comme nous sommes un ». Il faut que l'Église se réveille pour comprendre et apprécier cette prière à sa juste valeur. Quelques personnes veulent voir dans cette union le lien mystique qui réunit, malgré leurs divisions extérieures, tous les croyants animés de la même vie spirituelle, mais ce n'est pas là ce qu'entend le Seigneur. Il parle de quelque chose que le monde puisse voir, de quelque chose de semblable à l'union qui existe entre Dieu le Père et Dieu le Fils. Il faut que cette vie mystique, commune à tous, se manifeste par leur amour mutuel. Ce n'est que lorsque les croyants, trop divisés en petits groupes restreints, ne se priveront plus de rapports fraternels avec tous les enfants de Dieu qui les entourent; ce n'est que lorsqu'ils verront leur plus simple devoir à s'aimer les uns les autres comme Christ nous aime et comme il est aime de son Père ; ce n'est que lorsqu'ils crieront à Dieu, demandant que le Saint-Esprit réalise en eux cette union de vie et d'amour, que l’on pourra espérer quelque changement. Le feu se communiquera alors d'une congrégation à l'autre, jusqu'à ce que tous ceux qui veulent réellement faire la volonté de Dieu, se consacrent à une vie de charité mutuelle, s'aimant entre eux de l'amour de Dieu.
     
                    Et qu'avons-nous à faire pour hâter ce jour-là ? Que chacun de ceux qui prennent au sérieux ces mots du Maître : «Afin que vous fassiez comme je vous ai fait » (Jean 13 : 24), se mette aussitôt à l’œuvre dans le milieu où il se trouve. Quelque faibles ou languissants, quelque pervers ou difficiles à supporter que puissent être autour de lui les membres du corps de Christ, que ses rapports avec eux soient ceux de la charité. Qu'ils le veuillent ou non, qu'il soit bien ou mal reçu par eux, n'importe, qu'il persévère, lui, à les aimer de l'amour de Christ. Oui, les aimer comme Christ les aime, tel doit être le but de sa vie ; et cet amour finira par trouver écho dans quelques cœurs, par éveiller en eux aussi le désir de plus d'union et de charité.
     
                    Mais ici quelle incapacité le croyant découvrira en lui. Il verra bientôt que ses efforts ne sauraient y suffire, qu'il ne saurait atteindre si haut sans une entière consécration de tout son être à Dieu. Il devra apprendre que, pour aimer comme Christ, il faut vivre de la vie de Christ, il devra apprendre aussi et tout de nouveau que Christ veut être, dans toute l'étendue du terme, la vie de ceux qui osent se confier en lui. Ceux qui ne peuvent pas se confier pleinement en lui ne peuvent pas non plus aimer pleinement.
     
                    Croyants, écoutez une fois de plus combien il est simple et facile de réaliser cette vie-là. Reconnaissez aussi que vous êtes incapables de le faire, même au moindre degré; et croyez que Christ vous attend, que lui-même vous rendra capables de remplir cette vocation aussitôt que vous vous donnerez à lui sans réserve. Absolument incapables de rien faire par vos propres forces, livrez vous entièrement au Seigneur pour qu'il « produise en vous et la volonté et 1’exécution ». (Philippiens 2 :13). Comptez sur lui avec une foi implicite, comptez sur la puissance de son intercession pour réaliser en vous ce qu'il a demandé pour vous à son Père. Oui, comptez sur celui qui a dit au Père : «toi en moi et moi en eux, afin qu'ils soient un comme nous sommes un » ; comptez sur lui pour manifester sa vie même en vous par sa toute-puissance divine. Quand vous serez animés de sa vie, il vous sera possible d'aimer de son amour.
     
                    Amis chrétiens, l'union de Christ avec le Père est notre modèle; comme le Père et le Fils, nous aussi, nous devons être un entre nous. Aimons-nous donc les uns les autres, servons-nous, supportons-nous, aidons-nous, vivons les uns pour les autres. Pour tout cela, notre amour est trop restreint, trop limité; mais prions Christ de nous donner son amour, afin que nous puissions aimer nos semblables. Cet amour divin répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit nous rapprochera si bien les uns des autres, qu'enfin le monde croira que le Père a envoyé Christ et que Christ nous a donné la véritable vie, le véritable amour du ciel.
   
                    Père saint, nous savons à présent quelle est la prière que te présente continuellement celui qui est « toujours vivant pour intercéder pour nous ». (Hébreux 7 : 25). Il te demande la parfaite union de ses disciples entre eux. Père, nous aussi, nous voudrions crier à toi pour implorer cette grâce. Hélas! Que ton Église est divisée ! Ce ne sont pas les divisions de langage ou de pays que nous déplorons, ni même les différences de doctrine et d'enseignement ; c'est, Seigneur, le manque d'union, de cette union d'esprit et de cœur par laquelle ton Église pourrait convaincre le monde qu'elle est du ciel.
     
                    Ô Seigneur ! avec une profonde humiliation nous te confessons la froideur, l'égoïsme, la défiance et l'amertume qui se voient encore parfois parmi tes enfants. Nous te confessons combien nous manquons, chacun de nous, de cet amour fervent et habituel auquel tu nous appelles ! Oh ! pardonne-nous selon ta miséricorde !
     
                   Seigneur Dieu, viens au secours de ton Église. C'est en ayant un même esprit que nous pourrons reconnaître et montrer notre union en un même Dieu. Que ton Saint-Esprit agisse puissamment au milieu des croyants pour les amener à être un entre eux. Que partout où se réunissent les enfants de Dieu, ils sentent l'indispensable nécessité d'une étroite union dans l'amour de Jésus. Que mon cœur aussi soit délivré de son égoïsme et qu'il réalise dans une sincère communion avec tes enfants que tous ensemble nous sommes un comme toi, notre Père, et Jésus, ton Fils, vous êtes un. Amen

à suivre.......


mercredi 18 avril 2018

(13) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa pitié.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(13) Dans sa pitié.

« Alors Jésus dit : J'ai pitié de cette multitude. » Mathieu 15 : 32.

« Ne te fallait-il pas aussi avoir pitié de ton compagnon de service, comme j'avais eu pitié de toi? » Mathieu. 48 : 33.

                     Dans trois occasions différentes? Matthieu nous dit que notre Seigneur fut ému de pitié pour la multitude. Toute sa vie a témoigné de la compassion avec laquelle il avait dès l'éternité regardé le pécheur, aussi bien que de sa sympathie pour toutes les souffrances de l'humanité. Il était bien en ceci le reflet du Dieu des miséricordes, du Père qui, « touché de compassion pour son fils prodigue, se jette à son cou et le baise ». (Luc 15 : 20).
    
                    Cette compassion du Seigneur Jésus nous montre bien que ce n'était pas seulement par devoir et par contrainte qu'il faisait la volonté de Dieu, mais que cette volonté divine était la sienne aussi, qu'elle était ainsi le mobile et la règle de tous ses sentiments, de toutes ses actions.
     
                 Après avoir dit : « Je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé », il ajoute aussitôt: « Or, c'est ici la volonté du Père qui m'a envoyé, que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. C'est ici la volonté de celui qui m'a envoyé, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ». (Jean 6 : 39). Pour le Seigneur Jésus, la volonté de Dieu ne consistait, pas seulement en telle défense ou tel commandement. Non; pénétrant le sens intime de la volonté de Dieu, il savait que son but était de donner la vie éternelle aux pécheurs perdus. C'est parce que « Dieu est amour » que sa volonté a été de donner libre cours à son amour pour le salut des pécheurs ; et c'est pour accomplir cette volonté-là de notre Dieu que le Seigneur Jésus est descendu sur la terre. Il ne l'a pas fait dans un esprit servile et pour obéir à une volonté étrangère à la sienne, mais par sa vie individuelle, par tous les traits de son caractère, il a prouvé que cette volonté et cet amour du Père l'animaient lui aussi. Non seulement sa mort à Golgotha, mais sa pitié pour tous les malheureux, mais ses rapports d'affection avec eux prouvaient que la volonté du Père était Véritablement sa volonté à lui. De toute façons Il montrait que la vie n'avait de valeur pour lui qu'autant qu'elle lui donnait l'occasion d'accomplir la Volonté de Son Père.
    
                    Bien-aimés disciples de Christ, Vous qui Vous êtes consacrés à suivre l'exemple du Seigneur, que la volonté du Père vous soit ce qu'elle était pour le Fils. La volonté du Père, quant à la mission de son Fils, était de manifester et de faire triompher ses compassions divines en sauvant les pécheurs perdus. Jésus ne pouvait accomplir cette volonté qu'en ressentant lui-même cette compassion. A présent, la volonté de Dieu demande aussi de nous ce qu'elle demandait de Jésus, de sauver ceux qui périssent» Impossible à nous d'accomplir cette volonté, sans avoir aussi cette compassion de notre Dieu se manifestant dans l'ensemble et les détails de notre vie.
    
                    Ne nous bornons pas, pour faire la volonté de Dieu, à éviter ce qu'il défend, ou à faire ce qu'il commande, mais qu'elle consiste pour nous à avoir pour le pécheur les mêmes sentiments que Dieu a eus lui-même, à ne vivre que pour cela. En nous dévouant entièrement à chacun des pauvres pécheurs qui nous entourent, en allant à leur secours avec amour, nous prouverons que réellement la volonté de Dieu est devenue notre volonté à nous aussi. Puisque nous avons pour Père le Dieu pitoyable, et pour vie le Christ plein de compassion, rien de plus juste que l'ordre donné à tout chrétien, d'avoir une vie de dévouement à ses semblables.
     
                    La compassion est cet esprit de charité qu'éveille la vue de la misère, ou du péché. Que d'occasions chaque jour: de pratiquer cette vertu céleste et qu'il en est besoin dans un monde si rempli de misère et de péché ! Il faut donc que, soit par la prière, soit par la pratique, le chrétien entretienne en lui ces sentiments de compassion qui sont un des plus beaux traits de sa ressemblance avec son Maître. L'amour éternel cherche à se répandre pour sauver ceux qui périssent. Il demande des vaisseaux qu'il puisse remplir de cet amour divin et envoyer parmi ceux qui courent à leur mort, afin qu'ils vivent à jamais. Il demande des cœurs qu'Il puisse remplir de tendres compassions, des cœurs qui soient heureux de faire connaître les compassions de Dieu, heureux de vivre uniquement pour sauver les pécheurs. O mon frère, la compassion divine qui a eu pitié de toi, t'appelle, toi aussi qui as trouvé grâce, à laisser remplir ton cœur de son amour.
     
                    Elle veut faire de toi aussi un témoin de l'amour de Dieu par les compassions que tu auras pour tous ceux dont tu es entouré.
     
                 Que d'occasions tout à l'entour de nous d'exercer notre compassion ! Que de besoins matériels ! Les pauvres, les malades, les veuves, les orphelins, les âmes angoissées et découragées que rien ne console mieux qu'un cœur pitoyable. Tous ceux-là vivent au milieu de chrétiens, et pourtant, à les entendre, ils trouvent souvent plus de sympathie à leurs maux chez les enfants du monde que chez les gens trop uniquement préoccupés de leur propre salut. O frères, demandez à Dieu un cœur pitoyable, toujours prêt à être l'instrument de la compassion de Dieu. C'est la tendre sympathie de Jésus qui lui attirait les foules sur la terre, et, encore à présent, c'est cette même tendre sympathie qui, plus que toute autre chose, amènera des âmes à vous et à votre Maître. (Voir la note ).
     
                     Et que de misères spirituelles de tous côtés! Ici, c'est un riche, pauvre des biens spirituels ; là, un jeune homme qui se perd, ou bien quelque ivrogne, quelque malheureux au désespoir. Peut-être aussi n'est-ce rien de tout cela ; ce sont seulement des mondains enlacés par les folies et les vanités du monde. Que de fois on entend parler d'eux avec une froide indifférence, ou porter sur leur compte des jugements sévères. Il manque là un cœur pitoyable.
     
                    La compassion sait que sa place est auprès des plus profondes misères, et que c'est précisément là que Dieu la veut. La compassion ne se décourage pas, ne se désespère pas, elle ne se laisse pas rebuter, car c'est l'amour dévoué de Christ qui l'inspire.
    
                    Le chrétien ne limite pas ses compassions à son propre petit cercle ; son cœur est plus large, car son Maître lui a assigné pour champ de travail tout le monde païen. Il cherche à se rendre compte des circonstances des païens, il porte leurs difficultés dans son cœur et contribue à les encourir; Qu’il soit près ou loin d'eux, qu'il soit lui-même témoin de leur dégradation ou qu’il en entende seulement parler, il se souvient qu'il vit uniquement pour accomplir la volonté de Dieu, en ayant pitié de ceux qui périssent et en cherchant à les sauver.
    
                    Comme Christ dans ses compassions! Faisons de ces mots notre devise. Après avoir raconté la parabole du Samaritain qui, ému de pitié, secourut le pauvre blessé, le Seigneur ajoute : « Va, et fais de même ». (Luc 10 : 37). «Afin que vous fassiez comme je vous ai fait ». (Jean 13 : 15). Nous qui devons tout à ses compassions, nous qui nous disons ses disciples, qui voulons suivre ses traces et porter son image, montrons aussi cette même compassion pour tous. Nous le pouvons, il vit en nous et son Esprit agit en nous. Avec prière, avec une foi ferme, voyons dans l'exemple qu'il nous a donné, le gage de ce que nous pouvons être. Quelle joie pour Jésus quand il nous voit prêt non seulement à recevoir pour nous-même l'effet de sa compassion, mais aussi à la faire connaître à d'autres. Et pour nous, quelle joie inexprimable d'avoir un cœur comme celui de Christ, plein de compassion et de miséricorde.
     
                    Ô mon Dieu, ma vocation devient presque trop élevée. C'est donc jusque dans tes compassions et ton amour que je dois te suivre, que je dois t'imiter et reproduire ce que fut ta vie. C'est par la compassion qui me portera à soulager toute misère physique et spirituelle, c'est par la douce et sympathique charité qui prouvera aux pécheurs mon désir de leur être en bénédiction, que le monde doit se former quelque idée de tes compassions à toi ! Miséricordieux Sauveur, pardonne-moi d'avoir si peu réalisé tout cela dans ma vie. Puissant Rédempteur, que ta compassion ne se borne pas à me sauver, mais qu'elle prenne si bien possession de moi, habitant si continuellement en moi, qu'elle devienne le souffle même et la joie de ma vie. Que la compassion que tu as eue de moi devienne en moi une source jaillissante de compassion pour les autres. Seigneur Jésus ! je sais que tu ne peux m'accorder cette grâce qu'à la condition que je renonce à moi-même, à tout effort de ma part pour diriger et sanctifier ma vie, et que je te laisse, toi, Seigneur, vivre en moi et devenir ma vie. O Dieu de miséricorde ! je m'abandonne à toi. Tu as droit à me posséder, toi seul. Rien de plus nécessaire et de plus précieux pour moi que tes compassions !
     
                    Quoi de plus heureux pour moi que de te ressembler ! Seigneur! Me voici. J'ai la confiance que tu m'apprendras toi-même à obéir à cette parole : « Ne te fallait-il pas avoir pitié comme j'avais eu pitié de toi? » C'est avec cette confiance que je vais sortir aujourd'hui même pour trouver dans mes rapports avec les autres l'occasion de montrer combien tu m'as aimé. Avec cette confiance en toi, Seigneur, le grand but de ma vie sera de te gagner des âmes. Amen.

                    Le mal ne peut être surmonté que par un dévouement tout individuel et effectif; jamais il ne le sera par une charité qui se tient à distance. « Vous êtes le sel de la terre », a dit Jésus : Vous aussi, vous l'êtes, vous-même, tel que vous êtes, et dans le milieu où vous vous trouvez. En tout lieu, à chaque instant, il faut que de vous et de votre présence émane une influence sanctifiante. C'est Christ lui-même qui est la vie et la lumière. Dans tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, tout ce qu'il souffre, c'est lui-même que nous trouvons. Impossible de rien séparer de sa personne, sans la voir s'évanouir et disparaître. Et pourtant l'erreur fondamentale de notre christianisme moderne est de vouloir séparer les paroles de Christ et les œuvres de Christ de sa personne même. Il en résulte pour un grand nombre de croyants que, malgré tout ce qu'ils font comme chrétiens, ils n'ont jamais encore trouvé Christ lui-même. Plusieurs de ceux qui ont foi en ses souffrances et en ses mérites, ne peuvent ni demeurer en communion avec lui, ni suivre fidèlement ses traces. Christ fit sa demeure non seulement de Cana en Galilée, mais encore de Gethsémané, et plus tard du Calvaire.

     
                    Hélas! que de personnes qui font parade de la croix et qui pourtant ont plus peur de la véritable croix que du diable lui-même ! Elles ont si sagement arrangé leur profession de la croix de Christ qu'il ne peut en résulter aucune atteinte ni à leur réputation, ni à leur fortune, ni à leur indépendance.

     
                   Il faut qu'à présent, comme jadis, l'imitation fidèle de Christ redevienne le drapeau de la chrétienté. Alors seulement la foi triomphera de l'incrédulité et de la superstition. On travaille beaucoup actuellement à prouver aux Incrédules l'inspiration des Saintes Écritures, la vérité des paroles et de la vie du Seigneur Jésus, mais c'est travailler en vain que de vouloir prouver par des arguments ce qui ne se démontre que par la force de l'évidence. Montrez par vos actes que l'Esprit des miracles habite en vous, prouvez surtout par votre vie que Jésus vit en vous de sa vie éternelle et divine, et alors vos paroles amèneront beaucoup d'âmes à la foi. Si au contraire vous manquez dans la vie pratique de l'Esprit saint et de sa puissance, ne soyez pas surpris que le monde prête peu d'attention à l'éloquence de vos discours. L'heure est venue où toute la chrétienté doit se lever comme un seul homme, et avec la force de Christ, faire tout de nouveau ce que, Christ lui-même a fait pour le monde qui se perd. Voilà ce dont nous avons besoin pour pouvoir ressembler à Jésus- Christ, voilà la seule preuve concluante de la vérité du christianisme.


Tiré de : « Een nieuw boek van de navolging van Jésus Christus », par M. Diemer.
 
à suivre....

dimanche 15 avril 2018

(12) COMME CHRIST Andrew Murray En faisant la volonté de Dieu.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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12  En faisant la volonté de Dieu.

«Car je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé» Jean 6: 38; 5: 30.

                    La volonté de Dieu nous manifeste la plus haute expression de sa perfection divine, aussi bien que la suprême énergie de sa Toute-Puissance. C'est à la volonté de Dieu que la création doit son existence et sa beauté, et dans toute la nature s'accomplit chaque jour encore la volonté de Dieu.

                   Dans le ciel, les anges prennent plaisir à faire la volonté de Dieu; sur la terre, l'homme fut créé libre pour qu'il pût de son libre choix faire aussi la volonté de Dieu. Mais, hélas ! trompé par le diable, l'homme commit le grand péché de faire sa propre volonté plutôt que celle de Dieu, oui, sa propre volonté plutôt que la volonté de Dieu! Voilà l'origine et la culpabilité du péché. Jésus-Christ s'est fait homme pour nous ramener au bonheur de faire la volonté de Dieu.

                   Le grand but de la rédemption est de nous affranchir, nous et notre volonté, de la puissance du péché, pour nous ramener à vivre selon la volonté de Dieu. Jésus lui-même, pendant sa vie terrestre, nous a montré ce que c'est que de vivre uniquement pour faire la volonté de Dieu ; puis, par sa mort et sa résurrection, il nous a acquis la force de vivre selon Dieu et de faire sa volonté comme il l'avait faite lui-même. « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté! » (Hébreux 10 : 7; Psaume 40 : 9). Ces paroles prophétiques que le Saint-Esprit mit dans la bouche d'un serviteur de Dieu longtemps avant la naissance de Christ, donnent la clef de sa vie sur la terre. A Nazareth, dans l'atelier du charpentier, au Jourdain avec Jean-Baptiste, dans le désert avec Satan, en public au milieu des multitudes, dans sa vie, dans sa mort, c'est toujours ce qui l'a inspiré, guidé et satisfait. C'est en lui et par lui que devait s'accomplir la divine volonté du Père.

                    Ne pensons pas qu'il ne lui en coûtât rien. Souvent il répétait « Non pas ma volonté, mais la volonté du Père », pour nous faire comprendre qu'il y avait réellement là un renoncement à sa propre volonté. C'est à Gethsémané que le sacrifice de sa propre volonté atteint son plus haut degré, mais ce dernier acte de soumission n'est que le résumé de ce qui avait rendu toute sa vie agréable au Père.
     
                    Ce qui constitue le péché pour l'homme, ce n'est pas d'avoir comme créature une volonté différente de celle du Créateur, mais c'est de tenir à sa propre volonté quand il la voit contraire à celle du Créateur. Comme homme, Jésus avait une volonté humaine ; il avait, bien que sans péché, les désirs naturels à la nature humaine. Comme homme, il ne savait pas toujours d'avance quelle était la volonté de Dieu. Il devait attendre que Dieu la lui enseignât. Mais, dès qu'elle lui était connue, il était toujours prêt à abandonner sa propre volonté pour faire celle du Père. C'est là ce qui faisait la valeur du sacrifice. Une fois pour toutes, il avait renoncé à lui-même, pour n'avoir plus en vue que la volonté de Dieu, toujours prêt, même à Gethsémané et au Calvaire, à faire uniquement cette volonté-là.
     
                    C'est cette même vie d'obéissance de notre Seigneur Jésus dans sa chair que le Saint-Esprit nous communique. Par sa mort, notre Seigneur a expié notre volonté propre et notre désobéissance. Par elle, il a effacé devant Dieu le péché de notre volonté propre et il en a brisé la force en nous. A sa résurrection, il est sorti d'entre les morts avec une vie qui avait dompté et détruit toute volonté propre. Aussi le croyant qui sait quelle puissance lui est acquise par la mort et la résurrection de Jésus, peut à son tour s'abandonner entièrement à la volonté de Dieu. Il sait que l'appel à suivre Christ lui impose le devoir de se servir des mots mêmes de son Maître pour formuler, lui aussi, ce vœu solennel : « Je ne cherche point ma volonté, mais la volonté du Père ».

                    Pour en venir là, il faut commencer par se placer au point de vue de notre Seigneur, par considérer la volonté de Dieu comme embrassant toutes choses, et comme la seule chose que nous ayons à faire sur la terre. Voyez le soleil et la lune, les arbres et les fleurs ; voyez de quel éclat brille chacun d'eux précisément parce qu'ils font tous la volonté de Dieu. Ils la font, eux, sans le savoir, tandis que vous, vous pouvez la faire avec plus de gloire encore, puisque ce sera en le sachant, et le voulant. 

                    Que votre cœur se pénètre de la gloire que confère la volonté de Dieu à ses enfants, à vous même; n'hésitez pas à dire que votre seul but est de servir aussi à l'accomplissement de cette volonté. Donnez-vous, consacrez-vous au Père, faites-le souvent et d'une manière précise. Comme Jésus, tenez pour un point réglé que vous avez à faire la volonté de Dieu ici-bas. Dans vos réflexions et vos méditations, répétez-vous souvent d'un cœur joyeux et confiant : Dieu soit loué ! Moi aussi je puis vivre uniquement pour faire la volonté de Dieu !

                    Qu'aucune crainte ne vous retienne ! Ne pensez pas que la volonté de Dieu soit si difficile à accomplir. Elle ne paraît difficile que tant qu'on la regarde de loin et sans vouloir s'y soumettre.

                  Voyez encore de quel éclat elle revêt la nature. Demandez-vous s'il serait bien de vous défier de Dieu sachant qu'il vous aime et vous bénit comme son enfant. La volonté de Dieu est la volonté de son amour; comment craindriez-vous de vous livrer à elle?

                    « Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » Voilà ce qu'avait pu dire, avant la naissance de Christ, un croyant de l'Ancien Testament, le disant par le Saint-Esprit, soit de lui-même, soit de Christ. Plus tard, Christ a relevé cette parole, lui donnant nouvelle vie et nouvelle puissance ; et maintenant il attend de ses rachetés que de tout leur cœur ils cherchent, eux aussi, à faire la volonté de Dieu. Faisons-le donc ; et, pour cela, ne nous en tenons pas à essayer seulement si, dans telle ou telle circonstance, nous réussirons à faire la volonté de Dieu, espérant partir de là pour obtenir ensuite une consécration plus entière et pouvoir dire enfin : « Je viens, ô Dieu ! pour faire ta volonté ». Non, ce n'est pas là le bon moyen. Reconnaissons d'abord que la volonté de Dieu s'étend à tout, qu'elle embrasse et comprend toutes choses, puis reconnaissons aussi les droits qu'elle a sur nous, ainsi que le bonheur et la gloire qu'elle nous promet. Abandonnons-nous à elle comme à Dieu lui-même, faisant d'elle un des principaux articles de notre credo : Je suis dans ce monde, comme Christ, uniquement pour faire la volonté du Père. Cette reddition de notre propre volonté nous apprendra à accepter avec joie tout commandement de Dieu, tout ce qu'il mettra sur notre chemin, comme venant directement de la volonté à laquelle nous nous sommes déjà soumis.
     
                    Par là, nous pourrons compter et sur la direction et sur la force de Dieu, car l'homme qui vit uniquement pour faire la volonté de Dieu peut être certain que Dieu se charge de lui. Par là, nous reconnaîtrons mieux notre entière incapacité, nous discernerons toujours mieux aussi notre union et notre conformité avec le Fils bien-aimé du Père, et nous recueillerons les grâces qu'il nous a préparées. Rien ne nous rapprochera mieux de Dieu, rien ne nous unira mieux à Christ.
     
                    Enfant de Dieu! l'obéissance doit caractériser notre conformité avec Christ, l'obéissance implicite à la volonté de Dieu tout entière. Qu'elle soit donc le signe distinctif de ta vie.
     
              Commence par vouloir de tout ton cœur garder chacun des commandements de la sainte Parole de Dieu. Puis, accède à tout ce que ta conscience te dira être bon et bien, même lorsque la Parole ne te le commande pas directement. Par là, tu monteras plus haut encore, car c'est l'obéissance aux commandements, et à la voix de la conscience aussitôt qu'elle parle, qui te préparera à écouter les enseignements de l'Esprit, et celui-ci te fera mieux pénétrer le sens de la Parole, te donnera une vue plus claire de la volonté de Dieu à ton égard. C'est à ceux qui lui obéissent que Dieu envoie le Saint-Esprit, et par lui la volonté de Dieu leur devient « une lumière resplendissante qui augmente d'éclat sur leur sentier ». (Proverbes 4 : 18). « Si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, il l'exauce ». (Jean 9 : 81). Sainte volonté de Dieu ! Bienheureuse obéissance à la volonté de Dieu ! Oh ! que ne savons-nous voir là notre plus précieux trésor!

                    Ô mon Dieu, je te rends grâce du don merveilleux que tu nous as fait de ton Fils. Il s'est fait homme pour nous enseigner comment l'homme peut faire ta volonté. Je te rends grâce de ce que tu m'appelles à être comme lui en ceci aussi, pour jouir avec lui des bénédictions d'une vie parfaitement d'accord avec la volonté sainte. Je te rends grâce de la force que tu m'as donnée en Christ pour accepter et pour faire toute ta volonté. Je te rends grâce de ce qu'ainsi je puis ressembler par mon obéissance à ton Fils bien-aimé.
     
                    Et maintenant je viens à toi, ô mon Père, pour répondre à l'appel que tu m'adresses et je le fais avec une confiance d'enfant, joyeuse et pleine d'amour. Seigneur, je voudrais vivre entièrement, uniquement pour faire ta volonté. Je voudrais garder ta Parole et compter sur tort Esprit. Je voudrais, comme ton Fils, vivre en communion avec toi par la prière, dans la ferme confiance que, de jour en jour, tu me feras connaître plus clairement ta volonté.
     
                    Ô mon Père, veuille exaucer ce désir; grave-le à jamais dans mon cœur et mon esprit. Fais-moi la grâce de pouvoir dire continuellement et avec joie : Non pas ma volonté, mais la volonté de mon Père. Je ne suis ici-bas que pour faire la volonté de mon Dieu. Amen.

à suivre.....


vendredi 13 avril 2018

(11) COMME CHRIST Andrew Murray L'élu de Dieu.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
 Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com
 
(11) L'élu de Dieu.

«Prédestinés à être conformes à l'image de son Fils afin qu'il soit le premier-né entre plusieurs frères» Romains 8: 29.

                      L'Écriture nous parle d'une élection individuelle. Cette doctrine de l'élection ne résulte pas seulement de quelques textes isolés, mais de l'ensemble de ce qu'elle nous dit quant aux conseils de l'éternité qui s'accomplissent ici-bas dans le temps. Elle fait dépendre tout l'avenir du royaume de Dieu de la fidélité de quelque individu à remplir son mandat ici-bas. Aussi la seule garantie de l'exécution du dessein de Dieu repose sur la prédestination de l'individu. Ce n'est que dans la prédestination que l'histoire du monde, aussi bien que celle du royaume de Dieu et de chaque croyant, trouve une base assurée.
 
                   Il y a des chrétiens qui ne peuvent pas admettre ceci. Ils craignent tellement de porter atteinte à la responsabilité dé l'homme qu'ils rejettent la doctrine de la prédestination divine comme privant l'homme de sa liberté de volonté et d'action. L’Écriture ne partage pas cette crainte-là. Tantôt elle parle de la libre volonté de l'homme, comme s'il n'y avait pas d'élection, tantôt elle parle de l'élection, comme s'il n'était pas question de libre volonté. Nous voyons par là que nous devons admettre l'une et l'autre de ces deux vérités, lors même que nous ne pouvons pas les comprendre, ni les mettre d'accord. C'est à la lumière de l'éternité que nous sera donnée la solution du problème. En attendant, celui qui les recevra toutes deux avec foi, ne tardera pas à reconnaître qu'elles ne se contredisent point. Il verra que plus sa foi croira au dessein éternel de Dieu, plus il en recevra de force et de zèle pour le travail ; il verra aussi que plus il travaillera et sera béni dans son travail, plus il lui deviendra évident que tout vient de Dieu et concourt à l'accomplissement de son plan.
     
                    C'est pour cela qu'il est si important pour le croyant de « travailler à affermir son élection ». L’Écriture nous assure « qu'en faisant cela, nous ne broncherons jamais ». (2 Pierre 1 : 10). En effet, plus je crois que je suis élu de Dieu, et que je le suis, non seulement en général, mais parce que de cette élection dépend chaque détail de ce qu'il m'appelle à faire, plus aussi je me sens fortifié par la conviction que Dieu lui-même perfectionnera son œuvre en moi, et qu'ainsi il me sera possible de faire tout ce qu'il attend de moi. Pour chaque devoir que m'impose l’Écriture, pour chaque promesse dont je désire l'accomplissement, je recourrai au dessein de Dieu sur lequel se fondera mon attente et qui me donnera aussi la mesure de ce que je dois attendre. Je comprendrai que ma vie sur la terre doit être la fidèle reproduction du plan de ma vie que le Père a tracé dans le ciel, indiquant là ce que je dois être ici-bas.
 
                    Chrétien, affermissez votre vocation et votre élection. Voyez clairement que Dieu vous a élu d'avance, et dans quel but vous êtes élu. « En faisant cela, vous ne broncherez jamais ». Votre confiante adhésion au dessein irrévocable de Dieu vous communiquera une ferme assurance qui vous gardera de broncher.
 
                     Voici en quels termes l’Écriture parle du dessein de Dieu en ce qui nous concerne : « Prédestinés à être conformes à l'image de son Fils ». Jésus-Christ, homme, est l'élu de Dieu. En lui commence et finit l'élection, « En lui nous sommes élus ». C'est pour que nous fussions unis à lui et pour sa gloire que nous avons été élus. Le croyant qui ne cherche dans son élection que l'assurance de son propre salut, qu'à être affranchi de toute crainte et incertitude, n'en sait encore que peu de chose. Le but de notre élection est de nous ouvrir tous les trésors qui nous sont promis en Christ et de pourvoir à chaque détail, à chaque besoin de notre vie. Nous avons été « élus en lui» avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui par la charité ». (Éphésiens 1 : 4). 
 
                    Ce n'est que lorsque l'Église saisira bien le rapport qui existe entre l'élection et la sanctification, que la doctrine de l'élection répandra toutes ses grâces. (2 Thessaloniciens. 2 : 13; 1Pierre 1 : 2). Elle enseigne au croyant que c'est Dieu qui doit et qui veut tout faire en lui; elle lui enseigne qu'il peut s'en remettre jusque dans les moindres détails au dessein irrévocable de Dieu, pour accomplir lui-même en son enfant tout ce qu'il attend de lui. A cette lumière-là, cette parole : «Prédestinés à être conformes à l'image de son Fils », fortifie d'une force nouvelle chacun de ceux qui ont déjà commencé à prendre pour règle de ce qu'ils doivent être, ce que Christ est lui-même.
     
                    Chrétien, si vous voulez réellement être comme Christ, attachez-vous à la certitude que Dieu le veut aussi, que tout le plan de la rédemption a pour but de vous rendre tel, et que le dessein de Dieu vous est une garantie du succès de vos efforts. A côté de votre nom, dans le livre de vie, se trouvent aussi ces mots; « Prédestiné à être conforme à l'image de son Fils ». Toute la puissance divine, qui a déjà accompli la première partie du dessein éternel en révélant la parfaite ressemblance du Père dans la personne de Jésus-Christ homme, est pareillement engagée à en accomplir la seconde partie, en opérant cette même ressemblance dans chacun des enfants de Dieu. Dans l’œuvre de Christ se trouve tout ce qu'il faut pour accomplir cette seconde partie du dessein de Dieu, aussi est-ce notre union avec Christ qui fait ici notre force. Nous pouvons compter sur cette force-là comme certaine, comme nous étant destinée de Dieu, et nous la recevrons aussitôt que nous nous livrerons à son influence. Dieu ne nous a-t-il pas élus pour être conformes à l'image de son Fils?
 
                    Il est facile de comprendre toute l'influence qu'exerce cette vérité dès qu'elle prend vie dans l'esprit. Elle nous enseigne à nous abandonner à la Volonté Éternelle, pour qu'elle accomplisse elle-même par nous l’œuvre que Dieu attend de nous. Elle nous montre aussi toute l'insuffisance et l'inutilité de nos propres efforts, car tout ce qui est de Dieu doit être fait par Lui. Lui qui est le commencement doit aussi être le milieu et la fin. La foi se fortifie étonnamment, elle prend une sainte hardiesse quand on se glorifie en Dieu seul, quand on attend de Dieu lui-même l'accomplissement de toute promesse, de tout commandement, de tout ce qui rentre dans son dessein et sa volonté sainte.
 
                    Croyant ! prenez le temps de vous assimiler cette vérité, demandant à Dieu de la faire pénétrer en vous, pour qu'elle agisse avec puissance dans votre âme. Que le Saint-Esprit grave au plus intime de votre être que vous êtes « prédestiné à être conforme à l'image de son Fils ». Le but du Père était la gloire de son Fils, il voulait « qu'il fût le premier-né entre plusieurs frères ». (Romains 8 : 29). Que votre but aussi, le but de toute votre vie, soit d'être l'image de votre frère aîné, afin qu'en vous voyant, vos frères en Christ soient stimulés à le rechercher lui directement, à le louer lui seul, et à le suivre de plus près. Soit par votre vie, soit par vos prières, tendez toujours à ce « que Christ soit glorifié dans votre corps ». (Philippiens 1 : 20). Vous en recevrez une confiance nouvelle pour demander et attendre tout ce qu'il vous faut pour vivre comme Christ. Votre conformité avec Christ contribuera à accomplir le dessein éternel du Père, qui est de glorifier le Fils. Par là même, elle vous paraîtra si sainte et si divine, que vous saurez bien ne pouvoir la tenir que du Père, et que, venant de lui, elle vous est assurée.
     
                    Ce que le dessein de Dieu a arrêté, la puissance de Dieu l'accomplit; ce que l'amour de Dieu a décidé, l'amour de Dieu le réalise. Une foi vivante au dessein éternel de Dieu vous sera donc une force majeure pour vous inciter à vivre comme Christ.

                    Ô toi que je ne puis comprendre, je me prosterne devant toi avec la plus profonde humilité. Quelle force déjà m'avait donné la certitude que ton Fils m'avait choisi pour m'envoyer dans le monde comme toi tu l'as envoyé! Mais à présent tu me fais monter plus haut encore en me révélant que ma mission, celle d'être tel que Jésus a été dans le monde, a été décrétée par toi dès l'éternité. Ô mon Dieu ! mon âme se prosterne dans la poussière devant toi. Seigneur Dieu, à présent que ton enfant vient à toi pour réclamer l'accomplissement de ton propre dessein, il ose attendre avec confiance que tu l'exauceras. Ta volonté est plus forte que n'importe quel obstacle. La foi qui se confie en toi ne sera point confuse. Seigneur, avec un saint respect, avec adoration, aussi bien qu'avec la confiance d'un enfant, je t'adresse cette prière : Père, accorde-moi le désir de mon âme, rends-moi conforme à l'image de ton Fils. Mon Père, devenir semblable à Jésus, voilà ce que mon âme désire et te demande.
     
                   Ô mon Père, inscris dans ton livre de mémoires, inscris aussi dans ma propre mémoire, que je te demande ici ce que je désire par-dessus tout : devenir conforme à l'image de ton Fils. Père, c'est pour cela même que tu m'as élu; tu me le donneras donc à ta gloire et à celle de ton Fils. Amen.

à suivre.......



mercredi 11 avril 2018

(10) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa mission divine.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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(10) Dans sa mission divine.


«Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.»
Jean 17; 18.

« Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie aussi de même. » Jean 20 : 21.

                    Notre Seigneur Jésus se rendait compte que son Père lui avait donné une mission à remplir ici-bas. Souvent il disait: « Le Père m'a envoyé ». Il savait ce qu'était cette mission. Il savait que le Père l’avait choisi, l'avait envoyé dans le monde pour accomplir cette mission, et il savait aussi que le Père lui donnerait tout ce dont il aurait besoin pour l'accomplir. La conviction d'avoir été envoyé par le Père était le grand mobile de tout ce qu'il faisait.
     
                    Dans les affaires de ce monde, il importe qu'un ambassadeur sache clairement quelle est la mission dont il est chargée, et qu'il sache aussi qu'il n'a autre chose à faire qu'à la bien remplir, en s’y adonnant tout entier. Il importe aussi que le chrétien se rende compte qu'il a une mission à remplir sur cette terre, qu'il sache ce qu'elle est et comment il peut l'accomplir.
     
                   Notre mission divine est une des plus belles parties de notre conformité avec Jésus. Lui-même dit clairement dans un des moments les plus solennels de sa vie que, « comme le Père l'a envoyé », il envoie de même ses disciples. C'est dans sa prière sacerdotale qu'il parle ainsi à son Père, lui demandant pour eux qu'ils soient gardés et sanctifiés. Après sa résurrection, il le dit aussi à ses disciples, leur promettant à cet effet l'envoi du Saint-Esprit. Rien ne nous fera mieux comprendre et remplir notre mission ici-bas que sa correspondance, son identité avec la mission de Christ.
     
                    Notre mission est semblable à la sienne par le but qu'elle se propose. Pourquoi le Père a-t-il envoyé son Fils? Pour faire connaître son amour envers les pécheurs et sa volonté de les sauver. Non seulement les paroles de Jésus, mais sa personne même, mais toute sa conduite et toute sa vie témoignaient de l'amour du Père. Il devait représenter en sa personne le Père invisible qui est au ciel, afin que sur la terre les hommes apprissent ce que signifie: « Comme le Père ».
     
                  Après avoir accompli sa mission, le Seigneur monta au ciel, devenant, comme le Père, invisible au monde. Et maintenant il a transmis sa mission à ses disciples après leur avoir montré comment il fallait l'accomplir. Ils doivent le représenter, lui l'Invisible, afin qu'en voyant ce qu'ils sont, les hommes de la terre puissent juger de ce qu'il est lui-même. Tout chrétien doit donc être la vivante image de Jésus, il doit montrer en sa personne et par sa conduite le même amour pour les pécheurs, le même désir de les sauver, afin que par eux le monde puisse savoir ce que signifie ; «Comme Christ ». O mon âme, prends le temps nécessaire pour réaliser cette vérité. Notre mission a le même but que celle de Christ, le but de faire connaître le saint amour de Dieu revêtu de notre enveloppe terrestre.
 
                    Notre mission a la même origine aussi que celle de Christ. C'est l'amour du Père qui a choisi Christ pour cette oeuvre, et qui l'a trouvé digne d'un tel honneur, d'une telle confiance. Nous aussi, nous sommes choisis par Christ pour cette œuvre. Tout racheté sait bien que ce n'est pas lui qui a été chercher le Seigneur, mais que c'est le Seigneur qui a été le chercher. En allant le chercher, et en l'attirant a lui, le Seigneur avait expressément en vue cette mission divine, « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit ». {Jean 15 : 16).
     
                    Croyant, qui que tu sois, et où que tu sois, le Seigneur, qui te connaît, toi et ceux qui t'entourent, a besoin de toi; il t'a choisi pour le représenter dans le cercle où tu te meus. Que ton cœur s'applique à lui obéir. Jésus a mis son cœur à te sauver, afin que tu reflètes et que tu fasses voir autour de toi l'image même de sa gloire invisible. Oh ! souviens-toi que ta mission divine émane de l'amour éternel de Jésus comme la mission de Jésus émanait de l'amour du Père. Souviens-toi que, par là, ta mission est en toute vérité semblable à la tienne.
     
                    Notre mission est encore semblable à celle de Christ quant aux subsides qui nous sont accordés pour la remplir. Tout ambassadeur s'attend à être pourvu du nécessaire pour sa mission. « Celui qui m'a envoyé est avec moi, et le Père ne m'a point laissé seul ». (Jean 8 : 29). Ceci nous apprend qu'en envoyant son Fils, le Père était toujours avec lui, qu'il était partout sa force et son appui. Il en est de même quant à l’Église de Christ et sa mission. Une promesse accompagne l'ordre donné : « Allez et instruisez toutes les nations... Voici, je suis toujours avec vous ». (Mathieu 28 : 19, 20). Le chrétien ne doit jamais se retirer en arrière sous prétexte d'incapacité, car le Seigneur ne demande jamais rien qu'il ne donne le pouvoir d'accomplir. Tout croyant peut donc être certain que, comme le Père avait donné son Esprit-Saint au Fils pour le rendre capable de son travail, de même le Seigneur Jésus donnera aussi aux siens tout ce dont ils ont besoin. Le croyant recevra d'En haut la grâce d'être un fidèle représentant de Christ ici-bas, d'offrir dans sa vie un reflet de l'exemple laissé par Christ et d'être ainsi un foyer de vie, d'amour et de bénédiction pour ceux qui l'entourent. Quiconque entreprend sa mission divine avec cœur et avec foi ne tardera pas à éprouver que, réellement, celui qui envoie se charge aussi de pourvoir du nécessaire ceux qui sont envoyés. Jésus fait ainsi pour nous ce que Dieu a fait pour lui.
 
                    Notre mission est semblable en outre à celle de Christ par la consécration qu'elle exige» Le Seigneur Jésus s'est adonné sans réserve à poursuivre son oeuvre. C'était l’unique but de sa vie : «Pendant qu'il est jour, il me faut faire les oeuvres de celui qui m'a envoyé. La nuit vient dans laquelle personne ne peut travailler ». (Jean 9 : 4). La mission du Père était la seule raison de sa vie terrestre. Il ne vivait ici-bas que pour révéler à l'humanité l'excellence et la gloire de Dieu le Père.
 
                    De même pour nous. La mission que Christ nous confie ici-bas est la seule raison de notre présence sur la terre, sans cela il nous retirerait de ce monde. La plupart des croyants ne s'en rendent pas compte. Leur devoir se borne, selon eux, à travailler quelque peu pour Christ au milieu d'autres choses à faire, et encore n'en trouvent-ils que difficilement le temps et la force. Et pourtant chacun devrait se dire : Accomplir la mission de Christ est la seule raison de ma vie ici-bas.
     
                    Ce n'est qu'en m'y consacrant sans réserve, comme l’a fait mon Seigneur et mon Maître, que ma vie pourra lui être agréable. Cette mission divine est si vaste et si belle que nous ne pouvons pas l'accomplir sans nous y consacrer entièrement. Impossible sans cela de recevoir les forces nécessaires pour nous en acquitter, impossible aussi de compter sur le secours du Seigneur, sur l'accomplissement de ses promesses. Est-ce bien ainsi que je suis préparé pour cette mission? Si je le suis, je possède la clef qui va ouvrir à mon expérience tous les trésors de gloire contenus dans ces mots : « Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie aussi de même ». Ô frères, consacrons notre vie à cette mission ; n'est-elle pas digne de la remplir tout entière ?
     
                    Seigneur Jésus, tu es descendu du ciel pour nous faire connaître ce qu'est la vie du ciel. Tu as pu le faire parce que tu étais du ciel. Tu as apporté sur la terre l'image et l'esprit de la vie du ciel ; c'est pourquoi tu as pu nous montrer aussi glorieusement ce qui constitue la vraie gloire du ciel, la volonté et l'amour du Père invisible. Seigneur, tu es toi-même à présent l'Invisible dans le ciel, et tu nous envoies, nous, pour te représenter dans ta gloire divine de Sauveur. Tu demandes que, nous aussi, nous aimions les hommes, afin que, d'après ce que nous serons avec eux, ils puissent se faire quelque idée de la manière dont tu les aimes, toi, dans le ciel.
     
                    Ô notre Sauveur, notre âme te bénit de ce que tu ne demandes pas plus que tu ne donnes. Toi qui es la vie du ciel, tu promets de faire vivre de ta vie tes disciples, tu vis en eux, béni soit ton saint nom! C'est de toi qu'ils reçoivent le Saint-Esprit pour être en eux « un souffle de vie ». C'est lui qui est la vie divine de l'âme, et quiconque accepte la direction de l'Esprit pourra accomplir sa mission. Par la joie et la puissance que confère le Saint-Esprit, nous pourrons être ta vivante image, et faire connaître à tous ce qu'est ta ressemblance.
 
                    Seigneur, enseigne-moi, enseigne-nous, à nous tous, que nous ne sommes pas du monde, comme toi tu n'étais pas du monde, et que c'est pour cela que tu nous envoies dans le monde, comme tu avais été envoyé par ton Père, afin que nous prouvions par notre vie que nous appartenons à ce monde d'amour, de pureté et de félicité auquel ici-bas tu appartenais toi-même. Amen.

On ne perdra pas sa peine en cherchant et comparant entre eux les textes suivants  Jean V, 24,30, 37, 38; VI, 38, 39, 40, 44 ; VII, 16, 28, 29, 33 ; VIII, 16, 18, 26, 29, 42 ; XI, 42 ; XII, 44, 45, 49 ; XIII, 20 ; XIV, 24 ; XV, 21 ; XVI, 25 ; XVII, 8, 18. 21, 33, s5 ; XX, 21.

                    Christ voulait que les hommes sussent bien qu'il n'agissait pas par lui-même, mais par celui qui l'avait envoyé. La conscience d'avoir une mission à remplir ne le quittait pas un instant.

à suivre.......