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(tiré du livre LES SERMONS DE WESLEY -1- )
Ephésiens 5,14 (1742), prêché par Charles Wesley devant l'Université d'Oxford
«
Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts, et
Christ t'éclaira ». (Éphésiens 5 : 14)
J'essaierai, avec l'aide de Dieu, en traitant ce texte, d'abord de décrire les dormeurs auxquels il s'adresse, — puis d'insister sur l'exhortation : « Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts », — et enfin d'expliquer la promesse faite à ceux qui se réveillent et se relèvent : « Christ t'éclairera ».
I
Voyons d'abord qui sont les dormeurs dont il est ici question. Ce sommeil représente l'état naturel de l'homme ce profond sommeil de l'âme dans lequel le péché d'Adam a plongé tous ceux qui sont issus de lui ; cette nonchalance, cette indolence, cette stupidité, cet état d'insensibilité à l'égard de sa condition, qui est l'état de tout homme dès son entrée dans le monde et aussi longtemps que la vois de Dieu ne l'a pas réveillé.
Or,
« ceux qui dorment, dorment la nuit (Thessaloniciens 5
: 7) ».
L'état de nature est un état de complètes ténèbres, un état
où « les
ténèbres couvrent la terre et l'obscurité les peuples (Esaïe 60 :
2) ».
Le pauvre pécheur non réveillé peut avoir des connaissances
étendues sur d'autres sujets, mais il ne se connaît pas
lui-même ; et, à cet égard, «
il ne contrait rien comme il faut connaître (1 Corinthiens 8 :
2) ».
Il ignore qu'il est un esprit déchu, dont l'unique affaire dans
ce monde est de se relever de sa chute, et de retrouver cette
ressemblance divine qu'il reçut à sa création. Il ne voit point la
nécessité de la seule chose nécessaire, de ce changement
intérieur radical, de cette «
naissance d'en haut » ,
que le baptême représente, et qui est le point de départ, de
cette rénovation totale, de cette
sanctification
de l'esprit, de l'âme et du corps, « sans laquelle personne ne
verra le Seigneur ! (Hébreux 12 : 14).
En
proie à toutes les maladies, il s'imagine jouir d'une santé
parfaite. Dans la misère et dans les fers, il rêve qu'il est
en liberté. Il dit : Pais ! paix ! tandis que le diable, semblable à
un « homme bien armé (Matthieu 12 : 29) », règne en maître
sur son âme. Il dort et se repose, tandis que l'enfer s'émeut
pour lui faire accueil, tandis que l'abîme, d'où l'on ne revient
pas, tient sa gueule béante pour l'engloutir. Un feu est allumé
autour de lui, et il ne s'en doute pas ; un feu le consume, et il
ne s'en met pas en peine.
Celui
qui dort, c'est donc (et plût à Dieu que nous le comprissions tous
!) le pécheur qui se plait dans ses péchés, qui ne désire
pas se relever de sa déchéance, qui entend vivre et mourir
sans recouvrer la ressemblance divine ; c'est un homme qui
ignore et sa maladie et le seul remède qui puisse la guérir ;
c'est un homme qui n'a jamais entendu, ou jamais compris la voie de
Dieu l'avertissant de «
fuir la colère à venir (1 Thessaloniciens 5 : 10) » c'est
un homme qui ne s'est jamais vu menacé du feu de la géhenne,
et n'a jamais crié dans la détresse de son âme : «
Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? (Actes 16 : 30) »
Si
ce pécheur endormi n'est pas extérieurement vicieux, son sommeil
n'en est que plus profond ordinairement ; soit que, tiède
Laodicéen, il ne soit «
ni froid ni bouillant (Apocalypse 3 : 15) » ,
se bornant à être un observateur calme, raisonnable,
inoffensif de la religion de ses pères ; soit que, plein de zèle
et d'orthodoxie, il vive en Pharisien, «
selon cette secte, la plus exacte de notre religion (Actes 26 :
4) », c'est-à-dire
(pour le dépeindre comme le fait l'Ecriture), essayant de se
justifier lui-même et d'établir sa propre justice, comme le
fondement de sa réconciliation avec Dieu.
Cet
homme a «
l'apparence de la piété, mais en a renié la force (2 Timothée 3 :
5)» et
il lui arrive souvent de décrier la vraie piété, qu'il taxe
d'extravagance et d'hypocrisie. Cependant le malheureux, dans son
aveuglement, rend grâces à Dieu de ce qu'il n'est pas « comme le
reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères (Luc
18 : 11)» .
Non, il ne fait tort à personne ; il «
jeûne deux fois la semaine », il
emploie tous les moyens de grâce, il est assidu à l'église et à
la table sainte ; bien plus, il « donne la dîme de tout ce
qu'il possède », il fait tout le bien qu'il peut. «
Quant à la justice de ta loi, il est sans reproche (Philippiens
3 : 6) ». Il
ne lui manque, en fait de piété, que ce qui en est la force ;
en fait de religion, que ce qui en est l'esprit ; en fait de
christianisme, que ce qui en est la vérité et, la vie.
Mais
ne savez-vous pas que, quelque haute estime qu'aient les hommes d'un
tel chrétien, il est en abomination devant Dieu, et qu'il
hérite de toutes les malédictions que le Fils de Dieu
dénonce, hier, aujourd'hui et éternellement, contre «
les Scribes et les Pharisiens hypocrites ? » Il
a «
nettoyé le dehors de la coupe et du plat (Matthieu 23 : 25)
» tandis
qu'au dedans il est plein de souillure. C'est avec raison que
notre Seigneur le compare à «
un sépulcre blanchi, qui parait beau par dehors, mais qui au
dedans est plein d'ossements de morts et de toute sorte de pourriture
(Matthieu 23 : 27) ».
Ces ossements, il est vrai ne sont plus desséchés ; des nerfs
et de la chair ont crû sur eux, et la peau les couvre, mais le
souffle, L'Esprit du Dieu vivant en est absent. Et «
si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, il n'est point à lui
(Romains 8 : 9) » Vous
êtes à Christ, «
s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous » ;
mais s'il n'y habite pas, Dieu sait que vous êtes dans la mort.
C'est
ici un autre caractère de celui qui dort spirituellement : il est
dans la mort, bien qu'il ne s'en doute pas. Il est mort à
Dieu, « mort
dans ses fautes et dans ses péchés (Ephésiens 2 : 1) » car «
l'affection de la chair donne la mort (Romains 8 : 6) ».
Aussi est-il écrit : «
Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et,
par le péché la mort, de même aussi la mort est passée sur tous
les hommes » non
seulement la mort physique, mais encore la mort spirituelle et
éternelle. Et Dieu dit à Adam : «
Au jour où tu mangeras (du fruit défendu), tu mourras (Genèse 2 :
17) » non
pas corporellement (à moins qu'on ne l'entende dans ce sens
qu'il devint alors mortel), mais spirituellement : tu perdras la
vie de ton âme, tu mourras par rapport à Dieu, tu seras séparé de
lui, qui est pour toi la source unique de la vie et du bonheur.
C'est
ainsi que fut rompre à l'origine l'union vitale de notre âme avec ;
Dieu, de telle sorte qu'au milieu de la vie naturelle nous
sommes maintenant dans la mort spirituelle. Et nous y
demeurons jusqu'à ce que le second Adam devienne pour nous un
Esprit vivifiant, jusqu'à ce qu'il ressuscite les morts, ceux
qui sont morts dans le péché, le plaisir, les richesses ou les
honneurs. Mais avant qu'une âme morte puisse revivre, elle doit
écouter et «
entendre la voix du Fils de Dieu (Jean 5 : 25) ; »
elle doit se sentir perdue et accepter la sentence de mort
qu'elle a encourue ; elle doit se reconnaître «
morte en vivant (1 Timothée 5 : 6) »,
morte à Dieu et aux choses de Dieu, et aussi incapable de faire
les oeuvres d'un chrétien vivant qu'un corps mort l'est
d'accomplir les fonctions d'un homme vivant.
Il
est incontestable qu'un homme mort dans ses péchés n'a pas le sens
moral exercé à discerner le bien du mal. «
Ayant des yeux, il ne voit, point ; ayant des oreilles, il n'entend
point (Marc 8 : 18) ». Il
ne « goûte
pas et ne voit pas que le Seigneur est bon (Psaume 34 : 9) » Il
n'a jamais «
vu Dieu (Matthieu 5 : 8) »,
ni « entendu
sa voix (Psaume 95 : 10) » ni «
touché de ses mains » ce
qui concerne «
la Parole de vie (1 Jean 1 : 1) ». C'est
en vain que le nom de Jésus est « comme un parfum répandu
(Cantique 1 : 3)», et que «
ses vêtements sont parfumés de myrrhe, d'aloès et de casse (Psaume 45
: 9)». L'âme
qui dort dans la mort n'a pas de perceptions pour de tels
objets, et, privée d'intelligence, elle ne comprend rien à ces
choses.
Et,
c'est ainsi que l'homme naturel, n'ayant pas de sens spirituels et
privé de tout moyen de connaissance spirituelle, «
ne comprend pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu (1Corinthiens
2 : 14) » et il
est, même si loin de les comprendre qu' «
elles lui paraissent une folie, parce que c'est spirituellement
qu'on en juge » Il
ne se borne pas à être absolument ignorant des choses spirituelles
; il va jusqu'à en nier l'existence, et toute sensation spirituelle
est pour lui le comble de la folie. «
Comment, s'écrie-t-il, ces choses se peuvent-elles faire ? (Jean 3 :
9) » Comment
un homme peut-il savoir qu'il vit de la vie de Dieu ? Je réponds
: De la même manière que vous savez que votre corps est
actuellement vivant. La foi est la vie de l'âme, et si vous avez
cette vie habitant en vous, vous n'avez pas besoin d'autre
preuve de son existence que ce témoignage de l'Esprit (Romains 8 :
16), ce sentiment intime et divin, qui a plus de force et de
poids que dix mille témoignages humains.
Si
cet Esprit de Dieu ne rend pas maintenant témoignage à ton esprit
que tu es enfant de Dieu, oh ! qu'il puisse du moins te
convaincre, par sa démonstration de paissance, ô pauvre pécheur
endormi, que tu es encore un enfant du démon. Oh ! que tandis
que je prophétise aux ossements desséchés, il y ait «
un bruit, puis un tremblement, et que ces os se rapprochent l'un de
l'autre ». Et
ensuite, «
viens, Esprit, viens des quatre vents, et souffle sur ces tués et
qu'ils revivent ! (Ézéchiel 37 : 1-11) »
Et vous, ne résistez pas au Saint-Esprit, qui est ici pour vous
convaincre de péché, «
parce que vous n'avez pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jean 3 :
18) ».
II
« Réveille-toi donc, toi qui dors, et te relève d'entre les morts », Dieu t'appelle maintenant par ma bouche, esprit déchu, et il te met en demeure de te rendre compte de ton véritable état et de ce que tu as à faire ici-bas. « Qu'as-tu, dormeur ? Lève-toi et crie à ton Dieu : peut-être qu'il pensera à toi, et tu ne périras pas (Jonas 1 : 6) ». Une terrible tempête s'est déchaînée tout autour de toi, et tu enfonces dans les profondeurs de la perdition, dans l'abîme des jugements divins. Si tu veux n'y pas périr, jette-t'y toi même. Juge-toi toi-même et tu ne seras pas jugé par le Seigneur.
Réveille-toi
! réveille-toi ! Lève-toi en ce moment, de peur que le Seigneur ne
te fasse «
boire du vin de sa colère (Apocalypse 14 : 10) ».
Efforce-toi de saisir le Seigneur, l’Éternel ta justice,
puissant pour sauver ! Lève-toi de la poussière ! Que les
menaces de Dieu, comme un tremblement de terre, te secouent.
Réveille-toi et crie avec le geôlier tremblant : «
Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? (Actes 16 : 30)
» Et
ne sois en repos que lorsque tu croiras au Seigneur Jésus, de cette
foi qui est le don de Dieu, par l'opération de son Esprit.
S'il
est quelqu'un à qui je doive m'adresser plus directement qu'à tout
autre, c'est précisément toi qui t'imagines que cette
exhortation ne te concerne pas. J'ai un message pour toi de la part
de Dieu.
En
son nom, je te somme de fuir la colère à venir. Âme inconvertie,
vois ton image dans Pierre condamné, chargé d'une double
chaîne et couché entre deux soldais dans une noire prison, dont
la porte est gardée par d'autres soldats (Actes 12 : 6). La
nuit est déjà avancée et va faire place au matin fixé pour
ton supplice. Et dans une situation aussi dangereuse, tu dors
profondément, dans les bras du démon, au bord de l'abîme,
dans la gueule ouverte de l'éternelle destruction !
Oh
! puisse l'ange du Seigneur s'approcher de toi, et la lumière
éclairer ta prison ! Et puisses-tu sentir le choc d'une main
toute-puissante qui t'arrache au sommeil, et entendre une voix te
dire : «
Lève-toi promptement, ceins-toi, et attache tes souliers, mets la
robe et suis-moi (Actes 12 : 7,8) ».
Réveille-toi,
esprit immortel, de ton rêve de félicité mondaine ! Dieu ne
t'a-t-il pas créé pour lui-même ? Tu ne peux donc trouver ton
repos qu'en lui. Reviens, âme errante ! vole vers ton arche.
Ce monde n'est point ta patrie ; ne cherche pas à t' y
construire des tabernacles. Tu es un étranger et un voyageur
sur la terre, une créature d'un jour ; mais tu vas aborder bientôt
à un rivage où rien ne change plus. Oh ! hâte-toi. L'éternité
va commencer pour toi, une éternité de bonheur ou de misère,
une éternité qui va dépendre de ce moment même.
Quel
est l'état de ton âme ? si Dieu te la redemandait, tandis que je
parle, serais-tu prêt pour la mort et pour le jugement ?
Pourrais-tu soutenir les regards de Celui dont «
les yeux sont trop purs pour voir le mal ? (Habacuc 1 : 13) »
---As-tu
tes dispositions requises pour être admis à participer à «
l'héritage des saints dans la lumière ? (Colossiens 1 : 12) »
---As-tu «
combattu le bon combat et gardé la foi ? (2 Timothée 4 : 7) »
---Es-tu
en possession de la seule chose nécessaire ? As-tu recouvré l'image
de Dieu, « qui consiste en une sainteté et une justice
véritables ? (Ephésiens 4 : 24) »
---T'es-tu
dépouillé du vieil homme, et t'es-tu revêtu du nouveau ?
---Es-tu «
revêtu du Seigneur Jésus-Christ ?»
---As-tu
de l'huile dans ta lampe, la grâce de Dieu dans ton coeur ?
---Aimes-tu «
le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de
toute ta pensée et de toute ta force ? (Marc 12 : 30)
» L'esprit, qui était en Jésus est-il aussi en toi
?
---Es-tu
un vrai chrétien, c'est-à-dire une nouvelle créature ? Les choses
vieilles sont-elles passées, toutes choses sont-elles devenues
nouvelles ?
---Es-tu «
participant de la nature divine ? (2Pierre 1 : 4), reconnais-tu
que « Christ est en toi, à moins que tu ne sois
réprouvé ? (2 Corinthiens 13 : 5) » reconnais-tu que Dieu
demeure en toi, et toi en Lui, « par son Esprit qu'il
t'a donné ? (1Jean 3 : 24) »
---Ne
reconnais -tu pas que « ton corps est le temple du
Saint- Esprit, qui t'a été donné ? (1Corinthiens 6 : 19) »
---As-tu «
reçu le Saint-Esprit" (Actes 19 : 2) » Ou Bien
cette question te surprend-elle ; et ne sais-tu pas même qu'il
y ait un Saint-Esprit ?
Si
ces questions t'offensent, sois assuré que tu n'es pas chrétien et,
que tu n'as pas même envie de le devenir. Non, les prières
mêmes deviennent un péché, et aujourd'hui même tu
t'es solennellement moqué de Dieu, en lui demandant.
l'inspiration de son Saint-Esprit, alors que tu ne crois pas
qu'il y ait quelque chose de tel à recevoir.
Cependant,
je dois, sur l'autorité de Dieu et sur celle de notre Eglise, te
réitérer la question :
---«
As-tu reçu le Saint-Esprit ? » Si tu ne l'as pas reçu, tu
n'es pas encore un chrétien, car un chrétien est un homme «
oint du Saint-Esprit et de puissance (Actes 10 : 38) ». Tu ne
possèdes pas encore « la religion pure et sans tache
(Jacques 1 : 27) ».
---Sais-tu
bien ce que c'est que la religion ?
---Sais-tu
que c'est une « participation à la vie divine (2Pierre
1 : 4) » , la vie de Dieu dans l'âme de l'homme, «
Christ en toi, l'espérance de la gloire ? (Colossiens 1 : 27)
---Sais-tu
que c'est le bonheur et la sainteté, le ciel commencé sur la
terre, le royaume de Dieu au dedans de toi ?
---Sais-tu
qu'elle « ne consiste pas dans le manger ni le boire
» , ni rien d'extérieur, mais «dans la justice,
la paix et la joie par le Saint Esprit ? (Romains 14 : 17) ».
---Sais-tu
qu'elle est un royaume éternel établi dans ton âme une «
paix de Dieu qui surpasse toute intelligence » (Philippiens 4 :
7), une « joie ineffable et pleine de gloire ?
(Galates 5 : 6)».
---Sais-tu
bien qu' « en Jésus-Christ il ne sert de rien d'être
circoncis, ou de ne l'être pas, mais qu'il faut avoir la foi
qui est agissante par la charité, (Galates 5 : 6) » et
qu'il faut être une nouvelle créature ?
---Vois-tu
la nécessité de ce renouvellement intérieur, de cette naissance
spirituelle, de cette résurrection d'entre les morts, de cette
sainteté ?
---Et
es-tu bien convaincu que «sans la sanctification,
personne ne verra Seigneur ? (Hébreux 12 : 14) »
---La
recherches-tu, « l'étudiant à affermir ta vocation,
et ton élection (2Pierre 1 : 10) », «travaillant à ton salut avec
crainte et tremblement (Philippiens 2 : 12) », « t'efforçant
d'entrer par la porte étroite ? (Luc 13 : 24) »
---Es-tu
sérieusement préoccupé au sujet de ton âme ? Et peux-tu dire
à Celui qui sonde les cœurs : C'est après toi, mon Dieu,
que je soupire ? « Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais
que je voudrais t'aimer ? Tu espères être sauvé ; mais quelle
raison peux-tu donner de l'espérance qui est en toi ?
---Allégueras-tu que
tu n'as fait de tort à personne, ou que tu as fait beaucoup de bien
? ---Diras-tu que tu n'es pas comme les
autres hommes, que tu es sage, instruit, honnête et moralement bon,
en possession de l'estime des hommes et d'une bonne réputation
? Hélas! tout cela ne te rapprochera jamais de Dieu, tout cela
est, à ses yeux, plus léger que la vanité même.
---Connais-tu
Jésus-Christ, qu'Il a envoyé ?
---T'a-t-il
enseigné que « nous sommes sauvés par grâce, par la foi ;
que cela ne vient pas de nous, que c'est, le don de Dieu, que ce
n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie ?
(Ephésiens 2 : 8,9) ».
---As-tu
reçu, comme base de toute ton espérance, « cette parole
certaine, que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les
pécheurs ? (1Timothée 1 : 15) »
---As-tu
appris ce que signifient ces paroles : « Ce ne sont pas
les justes que je suis venu appeler à la repentance, mais les
pécheurs (Matthieu 9 : 13) « Je ne suis envoyé qu'aux brebis
perdues ? (Matthieu 15 : 24) »
---Es-tu
déjà (que celui qui l'entend le comprenne !) perdu, mort,
condamné ? Sais-tu ce que tu mérites ?
---Sens-tu
ce qui te manque ?
---Es-tu
pauvre en esprit ?
---Cherches-tu
Dieu avec larmes, en refusant, d'être consolé ?
---Le prodigue
est-il « rentré en lui-même » , et prend-il son parti d'être
considéré comme étant « hors de lui-même » par ceux qui en
sont encore à se nourrir des carouges qu'il a laissées ? A
vivre saintement en Jésus-Christ ?
---Et
souffres-tu en conséquence la persécution ? Les hommes
disent-ils faussement contre toi toute sorte de mal, à cause du
Fils de l'homme ?
Oh
! puissent toutes ces questions vous faire entendre la voix qui
ressuscite les morts, et vous faire sentir le marteau de la
Parole, qui brise en pièces les rochers ! «
Si vous entendez sa voix. aujourd'hui (pendant qu'il est dit :
Aujourd'hui), n'endurcissez point vos cœurs (Hébreux
3 : 7,8,13).
Et maintenant, «
réveille-toi, toi qui dors » dans
la mort spirituelle, de peur que tu ne t'endormes dans la mort
éternelle ! Aie le sentiment de ton état de perdition, et «
relève-toi d'entre les morts ».
Laisse tes anciens compagnons dans le péché et dans la mort. «
Sauve-toi du milieu de cette race perverse (Actes 2 : 40) ». «
Sors du milieu d'eux et t'en sépare, dit le Seigneur, et ne
touche point à ce qui est impur, et je te recevrai (2 Corinthiens 6
: 17) » « Et Christ t'éclairera ! »
III
C'est cette promesse que je veux enfin expliquer. Combien n'est-il pas encourageant de penser que, qui que tu sois qui obéis à l'appel de Christ, tu ne peux pas chercher en vain sa face ! Si maintenant même tu te relèves d'entre les morts, il a pris l'engagement de t'éclairer. Le Seigneur le donnera la grâce et la gloire la lumière de sa grâce ici-bas, et la lumière de sa gloire lorsque tu recevras la couronne incorruptible. « Ta lumière éclora comme l'aube du jour, et les ténèbres seront comme le midi Esaïe 58 : 8,10) » « Dieu, qui a dit que la lumière sortit des ténèbres, répandra sa lumière dans ton coeur, pour faire briller la connaissance de sa gloire, en la présence de Jésus-Christ (2 Corinthiens 4 : 6) ». « Sur vous qui craignez le nom de l’Éternel, se lèvera le soleil de la justice, et la santé sera dans ses rayons (Malachie 4 : 2) ». Et en ce jour, il te sera dit : « Lève-toi, sois illuminée, car ta lumière est venue, et la gloire de l'Éternel s'est levée sur toi (Esaïe 60 : 1) ». Car Christ se révélera lui-même en toi, et il est la vraie lumière.
Dieu
est lumière, et il se donnera lui-même à tout pécheur réveillé
qui s'attend à lui. Et tu seras alors un temple du Dieu vivant,
et « Christ
habitera en ton coeur par la foi, et, étant enraciné et fondé
dans la charité, tu pourras comprendre avec tous les saints, quelle
est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de cet
amour de Christ, qui surpasse toute connaissance (Éphésiens 3
: 17-19)».
Voilà
votre vocation, mes frères. Nous sommes appelés à être «
une maison de Dieu en esprit », (Ephésiens 2 : 22) et,
par son Esprit habitant en nous, à être saints ici-bas, et
participants de l'héritage des saints dans la lumière. Telle
est l'incomparable grandeur des promesses qui nous sont
données, données dès maintenant à nous qui croyons ! Car par
la foi nous recevons, « non l'esprit de ce monde, mais l'Esprit
qui vient de Dieu », (le résumé de toutes les promesses), «
afin que nous connaissions les choses qui nous ont été données
de Dieu (1Corinthiens 2 : 12) ».
L'Esprit
de Christ est ce grand don de Dieu qu'il a promis à l'homme, en
divers temps et en plusieurs manières, et qu'il a pleinement
répandu depuis que Christ a été glorifié. Il a ainsi accompli
ces promesses faites aux pères : «
Je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je ferai que
vous marcherez dans mes statuts (Ézéchiel 36 : 27) ». «
Je répandrai des eaux sur celui qui est altéré, et des rivières
sur la terre sèche ; je répandrai mon Esprit, sur ta postérité,
et ma bénédiction sur ceux qui sortiront de toi (Esaïe 44 :
3) ».
Vous
pouvez tous devenir de vivants témoignages de ces choses, de la
rémission des péchés et du don du Saint-Esprit. «
Si tu peux croire, toutes choses sont possibles pour celui qui croit
(Marc 9 : 23) ». Qui
parmi vous craint l’Éternel, et marche cependant dans les
ténèbres ? Je te le demande au nom de Jésus : Crois-tu que
son bras n'est pas raccourci ? qu'il est toujours puissant pour
sauver ? qu' «
il est le même hier, aujourd'hui et éternellement ? (Hébreux 13 :
8) » qu'il
a maintenant. «
l'autorité de pardonner les péchés sur la terre ? (Matthieu 9
: 6) ». « Mon fils, prends courage, tes péchés te sont pardonnés.
(Matthieu 9 : 2) ». Dieu,
pour l'amour de Christ, t'a pardonné. Crois cela, non comme
la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement,
comme la Parole de Dieu (1
Thessaloniciens 2 : 13) ; » et
tu es justifié gratuitement par la foi. Et c'est aussi par la foi
qui est en Jésus que tu seras sanctifié, et que tu pourras
attester que «
Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est en
son Fils (1Jean 5 : 11).
Hommes
frères, laissez-moi vous parler librement, et souffrez qu'une parole
d'exhortation vous soit adressée par l'un des moins estimés
dans l'Église. Votre conscience vous rend témoignage par
le Saint-Esprit, que ces choses sont vraies, du moins si vous
avez goûté combien le Seigneur est bon. «
C'est ici la vie éternelle de connaître le seul vrai Dieu, et
Jésus-Christ qu'il a envoyé (Jean 17 : 3) ».
Cette
connaissance expérimentale est le seul vrai christianisme. Celui-là
est un chrétien, qui a reçu l'Esprit de Christ, et celui-là
n'est pas un chrétien qui ne l'a pas Et il n'est pas possible de
l'avoir reçu sans le savoir. Car «
en ce jour-là, dit Jésus (lorsqu'il viendra, vous connaîtrez que
je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous (Jean 14 :
20) ».
C'est là cet «
Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il
ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous le connaissez,
parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera en vous (Jean 14 :
17).
Le
monde ne peut le recevoir ; il repousse même la promesse du Père,
avec violence et avec blasphèmes. Mais tout esprit qui ne
confesse pas cela n'est pas de Dieu. «C'est
là l'esprit de l'Antéchrist, dont vous avez ouï dire qu'il
viendra, et qui dès à présent est dans le monde (1Jean 4 : 4)
» Celui-là
est un antéchrist qui nie l'inspiration du Saint-Esprit, ou qui
prétend que ce n'est pas le privilège commun de tous les
croyants d'avoir l'Esprit de Dieu habitant en eux, car c'est là
la bénédiction évangélique, le don par excellence, la
promesse universelle, le critérium du vrai chrétien.
C'est
en vain qu'on viendrait dire : « Nous ne nions pas l'aide de
l'Esprit de Dieu, mais seulement cette inspiration, cette
réception du Saint-Esprit, et la conscience que l'on en aurait.
C'est seulement à ce sentiment intérieur de l'Esprit, à celte
prétention à être dirigé par lui, ou à en être rempli, que
nous refusons toute place dans une saine religion ». Oui, mais en
repoussant ce seul point, c'est toute l'Ecriture que vous
repoussez, toute la vérité, la promesse et le témoignage de Dieu.
Notre
excellente Eglise ne connaît pas cette distinction diabolique. Elle
parle simplement de « sentir l'Esprit de Christ (art. 17 de la
Confession de foi de l'Eglise anglicane.) ; » d'être « poussé par
le Saint-Esprit (Office pour la consécration des ministres.) », de
connaître et de « sentir qu'il n'y a pas d'autre nom que celui
de Jésus (Liturgie pour la visite des malades) », par lequel
nous puissions recevoir la vie et le salut. Elle nous enseigne
tous à demander « l'inspiration du Saint-Esprit (Liturgie de la
communion.) », et d'être « remplis du Saint-Esprit (Liturgie de
la confirmation.) ». Bien plus, tous ses ministres professent
d'avoir reçu le Saint-Esprit par le moyen de l'imposition des
mains ; de sorte que nier l'une de ces propositions, c'est en réalité
renoncer à I'Eglise anglicane, aussi bien qu'à toute la
Révélation chrétienne.
Mais
la sagesse de Dieu a toujours été une folie pour les hommes, et il
n'est, pas surprenant que ce grand mystère de l’Évangile soit,
de nos jours encore, « caché aux sages et aux intelligents
(Matthieu 11 : 25) », comme il l'était autrefois. Il n'est pas
surprenant qu'il soit presque universellement nié, tourné en
ridicule et rejeté comme une pure extravagance et que tous ceux qui
osent le confesser soient traités de fous et d'enthousiastes.
C'est là l'apostasie qui devait arriver, qui entraîne les hommes
de tout ordre et de tout rang et qui semble avoir inondé toute la
terre. «
Promenez-vous par les rues de Jérusalem, et informez-vous par
ses places si vous trouverez un homme (Jérémie 5 : 1) », un
homme qui aime le Seigneur son Dieu de tout son coeur, et le serve
avec toute sa force. Notre pays (pour ne parler que de lui)
gémit, submergé par l'impiété. Que d'abominations de toute
espèce se commettent chaque jour, et bien souvent avec
impunité, par des hommes qui pèchent le front haut et se font
gloire de leur infamie ! Qui pourrait énumérer les jurements, les
imprécations, les blasphèmes, les paroles profanes, les
mensonges, les calomnies, les médisances ; les profanations du
jour du Seigneur ; les actes de gloutonnerie et d'ivrognerie ; les
actes de vengeance ; les fornications, les adultères et les
diverses formes d'impureté ; les fraudes, l'injustice,
l'oppression, les extorsions qui, comme un déluge, couvrent
notre pays ?
Et
même parmi ceux qui se sont gardés purs de ces grossières
abominations, que d'emportements et d'orgueil ! que d'indolence
et de paresse ! que de mollesse et de sensualité ! que de luxe et
d'amour exagéré du bien-être ! que d'avarice et d'ambition !
que de soif des louanges ! que d'amour du monde ! que de crainte
des hommes ! Et qu'il y a peu, en même temps, de vraie religion ! Où
sont, ceux qui aiment Dieu et leur prochain, comme il nous le
commande ? D'un côté, se trouvent, ceux qui n'ont pas même
l'apparence de la religion, et, de l'autre, ceux qui n'ont que cela ;
le sépulcre ouvert, là le sépulcre blanchi. De telle sorte
que quiconque voudrait examiner de prés une assemblée
quelconque (sans excepter, je le crains, celles qui se réunissent
dans nos églises) la trouverait composée, en partie de
Sadducéens, en partie de Pharisiens ; les premiers ne
s'inquiétant pas plus de la religion que s'il n'y avait «
ni résurrection, ni anges, ni esprits (Actes 23 : 8) ; » et
les seconds faisant de la religion une pure forme, privée de
vie, un ensemble d'observances ennuyeuses, sans foi véritable, sans
amour pour Dieu, sans joie par le Saint-Esprit !
Plût
à Dieu que je pusse faire une exception en faveur de ceux qui se
trouvent ici! «
Frères, le souhait de mon coeur et la prière que je fais à
Dieu pour vous, c'est que vous soyez sauvés » (Romains 10 : 1) de
ce débordement d'impiété, et que ses vagues orgueilleuses
s'arrêtent ici. Mais est-ce bien le cas ? Dieu sait que non, et
notre conscience le sait aussi. Vous ne vous êtes pas conservés
purs. Nous aussi, nous sommes corrompus et abominables ; il y en
a peu qui aient de l'intelligence ; il en a peu qui adorent Dieu
en esprit et en vérité. Nous aussi sommes «
une génération qui n'a point soumis son coeur et dont l'esprit
n'a point été fidèle au Dieu fort (Psaume 78 : 8) ». Le
Seigneur nous a établis pour être «
le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, il ne vaut plus
rien qu'à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par
les hommes (Matthieu 5 : 13) ».
Or,
« ne punirai-je point ces choses-là, dit l’Éternel, et mon
âme ne se vengera-t-elle point, d'une telle nation ? (Jérémie
5 : 9) » Oui,
sans doute, et nous ne savons pas s'il ne dira pas bientôt à l'épée
: « Épée, frappe celle terre ». Il nous a donné beaucoup de
temps pour nous repentir ; il nous donne encore cette année de
délai, mais il nous avertit et nous réveille par son tonnerre. Ses
jugements se promènent sur la terre, et nous avons tout lieu de
nous attendre au plus sévère de tous ; peut-être viendra-t-il
ôter notre chandelier de sa place, si nous ne nous repentons, et ne
faisons nos premières oeuvres (Apocalypse 2 : 5) », si nous ne
revenons aux principes de la Réformation, à la vérité et à
la
simplicité de l'Évangile. Peut-être résistons-nous maintenant au
dernier effort de la grâce divine pour nous sauver. Peut-être
avons-nous presque comblé la mesure de nos iniquités, en rejetant
les desseins de Dieu envers nous et en repoussant ses messagers.
Ô
Dieu, «
souviens-toi, lorsque tu es en colère, d'avoir compassion (Habacuc 3
: 2) ».
Sois glorifié par notre réforme, et non par noire destruction
! Fais-nous la grâce d' «
écouter la verge et celui qui l'a ordonnée (Michée 6 : 9) ».
Maintenant que tes «
jugements sont sur ta terre, que les habitants de la terre
apprennent la justice ! « Esaïe 36 : 9 » )
Mes
frères, il est grand temps de nous réveiller de notre sommeil,
avant que la grande trompette du Seigneur ne se fasse entendre,
et que notre pays ne devienne un champ du sang. Puissions-nous «
reconnaître les choses qui regardent notre paix, avant qu'elles ne
soient cachées à nos yeux ! (Luc 19 : 42) » Seigneur,
convertis-nous à toi, et que ta colère s'éloigne de nous.
Seigneur, « regarde des cieux, et vois et visite cette vigne
(Psaume 80 : 15) » et fais-nous reconnaître le temps de
notre visitation.
« O Dieu de notre délivrance, aide-nous pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous, pardonne-nous nos péchés, pour l'amour de ton nom ! (Psaume 79 : 9)»
«Et nous ne nous détournerons plus de toi. Rends-nous la vie, et nous invoquerons ton nom. Ô Éternel, Dieu des armées, ramène-nous ! Fais reluire ta face et, nous serons délivrés ! (Psaume 80 : 19,20) »
« Or, à Celui qui, par la puissance qui agit, en nous, peut faire infiniment plus que ce que nous demandons et que nous pensons ; à Lui soit rendue la gloire dans l'Eglise, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles. Amen (Ephésiens 3 : 20,21) ».