lundi 1 juin 2015

LES SERMONS DE WESLEY Sermon 3 : RÉVEILLE-TOI, TOI QUI DORS Ephésiens 5,14

Numérisation Yves PETRAKIAN
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(tiré du livre  LES SERMONS DE WESLEY  -1- )


Ephésiens 5,14  (1742), prêché par Charles Wesley devant l'Université d'Oxford

« Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts, et Christ t'éclaira ». (Éphésiens 5 : 14)

             J'essaierai, avec l'aide de Dieu, en traitant ce texte, d'abord de décrire les dormeurs auxquels il s'adresse, — puis d'insister sur l'exhortation : « Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d'entre les morts », — et enfin d'expliquer la promesse faite à ceux qui se réveillent et se relèvent : « Christ t'éclairera ».

I

           Voyons d'abord qui sont les dormeurs dont il est ici question. Ce sommeil représente l'état naturel de l'homme ce profond sommeil de l'âme dans lequel le péché d'Adam a plongé tous ceux qui sont issus de lui ; cette nonchalance, cette indolence, cette stupidité, cet état d'insensibilité à l'égard de sa condition, qui est l'état de tout homme dès son entrée dans le monde et aussi longtemps que la vois de Dieu ne l'a pas réveillé.
            Or, « ceux qui dorment, dorment la nuit (Thessaloniciens 5 : 7) ». L'état de nature est un état de complètes ténèbres, un état où « les ténèbres couvrent la terre et l'obscurité les peuples (Esaïe 60 : 2) ». Le pauvre pécheur non réveillé peut avoir des connaissances étendues sur d'autres sujets, mais il ne se connaît pas lui-même ; et, à cet égard, « il ne contrait rien comme il faut connaître (1 Corinthiens 8 : 2) ». Il ignore qu'il est un esprit déchu, dont l'unique affaire dans ce monde est de se relever de sa chute, et de retrouver cette ressemblance divine qu'il reçut à sa création. Il ne voit point la nécessité de la seule chose nécessaire, de ce changement intérieur radical, de cette « naissance d'en haut » , que le baptême représente, et qui est le point de départ, de cette rénovation totale, de cette
sanctification de l'esprit, de l'âme et du corps, « sans laquelle personne ne verra le Seigneur ! (Hébreux 12 : 14).
             En proie à toutes les maladies, il s'imagine jouir d'une santé parfaite. Dans la misère et dans les fers, il rêve qu'il est en liberté. Il dit : Pais ! paix ! tandis que le diable, semblable à un « homme bien armé (Matthieu 12 : 29) », règne en maître sur son âme. Il dort et se repose, tandis que l'enfer s'émeut pour lui faire accueil, tandis que l'abîme, d'où l'on ne revient pas, tient sa gueule béante pour l'engloutir. Un feu est allumé autour de lui, et il ne s'en doute pas ; un feu le consume, et il ne s'en met pas en peine.
              Celui qui dort, c'est donc (et plût à Dieu que nous le comprissions tous !) le pécheur qui se plait dans ses péchés, qui ne désire pas se relever de sa déchéance, qui entend vivre et mourir sans recouvrer la ressemblance divine ; c'est un homme qui ignore et sa maladie et le seul remède qui puisse la guérir ; c'est un homme qui n'a jamais entendu, ou jamais compris la voie de Dieu l'avertissant de « fuir la colère à venir (1 Thessaloniciens 5 : 10)  » c'est un homme qui ne s'est jamais vu menacé du feu de la géhenne, et n'a jamais crié dans la détresse de son âme : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? (Actes 16 : 30) »
               Si ce pécheur endormi n'est pas extérieurement vicieux, son sommeil n'en est que plus profond ordinairement ; soit que, tiède Laodicéen, il ne soit « ni froid ni bouillant (Apocalypse 3 : 15) » , se bornant à être un observateur calme, raisonnable, inoffensif de la religion de ses pères ; soit que, plein de zèle et d'orthodoxie, il vive en Pharisien, « selon cette secte, la plus exacte de notre religion (Actes 26 : 4) », c'est-à-dire (pour le dépeindre comme le fait l'Ecriture), essayant de se justifier lui-même et d'établir sa propre justice, comme le fondement de sa réconciliation avec Dieu.
              Cet homme a « l'apparence de la piété, mais en a renié la force (2 Timothée 3 : 5)» et il lui arrive souvent de décrier la vraie piété, qu'il taxe d'extravagance et d'hypocrisie. Cependant le malheureux, dans son aveuglement, rend grâces à Dieu de ce qu'il n'est pas « comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères (Luc 18 : 11)» . Non, il ne fait tort à personne ; il « jeûne deux fois la semaine », il emploie tous les moyens de grâce, il est assidu à l'église et à la table sainte ; bien plus, il « donne la dîme de tout ce qu'il possède », il fait tout le bien qu'il peut. « Quant à la justice de ta loi, il est sans reproche (Philippiens 3 : 6) ». Il ne lui manque, en fait de piété, que ce qui en est la force ; en fait de religion, que ce qui en est l'esprit ; en fait de christianisme, que ce qui en est la vérité et, la vie.
              Mais ne savez-vous pas que, quelque haute estime qu'aient les hommes d'un tel chrétien, il est en abomination devant Dieu, et qu'il hérite de toutes les malédictions que le Fils de Dieu dénonce, hier, aujourd'hui et éternellement, contre « les Scribes et les Pharisiens hypocrites ? » Il a « nettoyé le dehors de la coupe et du plat (Matthieu 23 : 25) » tandis qu'au dedans il est plein de souillure. C'est avec raison que notre Seigneur le compare à « un sépulcre blanchi, qui parait beau par dehors, mais qui au dedans est plein d'ossements de morts et de toute sorte de pourriture (Matthieu 23 : 27) ». Ces ossements, il est vrai ne sont plus desséchés ; des nerfs et de la chair ont crû sur eux, et la peau les couvre, mais le souffle, L'Esprit du Dieu vivant en est absent. Et « si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, il n'est point à lui (Romains 8 : 9) » Vous êtes à Christ, « s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous » ; mais s'il n'y habite pas, Dieu sait que vous êtes dans la mort.
              C'est ici un autre caractère de celui qui dort spirituellement : il est dans la mort, bien qu'il ne s'en doute pas. Il est mort à Dieu, « mort dans ses fautes et dans ses péchés (Ephésiens 2 : 1) » car « l'affection de la chair donne la mort (Romains 8 : 6) ». Aussi est-il écrit : « Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et, par le péché la mort, de même aussi la mort est passée sur tous les hommes » non seulement la mort physique, mais encore la mort spirituelle et éternelle. Et Dieu dit à Adam : « Au jour où tu mangeras (du fruit défendu), tu mourras (Genèse 2 : 17) » non pas corporellement (à moins qu'on ne l'entende dans ce sens qu'il devint alors mortel), mais spirituellement : tu perdras la vie de ton âme, tu mourras par rapport à Dieu, tu seras séparé de lui, qui est pour toi la source unique de la vie et du bonheur.
               C'est ainsi que fut rompre à l'origine l'union vitale de notre âme avec ; Dieu, de telle sorte qu'au milieu de la vie naturelle nous sommes maintenant dans la mort spirituelle. Et nous y demeurons jusqu'à ce que le second Adam devienne pour nous un Esprit vivifiant, jusqu'à ce qu'il ressuscite les morts, ceux qui sont morts dans le péché, le plaisir, les richesses ou les honneurs. Mais avant qu'une âme morte puisse revivre, elle doit écouter et « entendre la voix du Fils de Dieu (Jean 5 : 25) ; » elle doit se sentir perdue et accepter la sentence de mort qu'elle a encourue ; elle doit se reconnaître « morte en vivant (1 Timothée 5 : 6) », morte à Dieu et aux choses de Dieu, et aussi incapable de faire les oeuvres d'un chrétien vivant qu'un corps mort l'est d'accomplir les fonctions d'un homme vivant.
            Il est incontestable qu'un homme mort dans ses péchés n'a pas le sens moral exercé à discerner le bien du mal. « Ayant des yeux, il ne voit, point ; ayant des oreilles, il n'entend point (Marc 8 : 18) ». Il ne « goûte pas et ne voit pas que le Seigneur est bon (Psaume 34 : 9) » Il n'a jamais « vu Dieu (Matthieu 5 : 8) », ni « entendu sa voix (Psaume 95 : 10) » ni « touché de ses mains » ce qui concerne « la Parole de vie (1 Jean 1 : 1) ».   C'est en vain que le nom de Jésus est « comme un parfum répandu (Cantique 1 : 3)», et que « ses vêtements sont parfumés de myrrhe, d'aloès et de casse (Psaume 45 : 9)». L'âme qui dort dans la mort n'a pas de perceptions pour de tels objets, et, privée d'intelligence, elle ne comprend rien à ces choses.
             Et, c'est ainsi que l'homme naturel, n'ayant pas de sens spirituels et privé de tout moyen de connaissance spirituelle, « ne comprend pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu (1Corinthiens 2 : 14) » et il est, même si loin de les comprendre qu' « elles lui paraissent une folie, parce que c'est spirituellement qu'on en juge » Il ne se borne pas à être absolument ignorant des choses spirituelles ; il va jusqu'à en nier l'existence, et toute sensation spirituelle est pour lui le comble de la folie. « Comment, s'écrie-t-il, ces choses se peuvent-elles faire ? (Jean 3 : 9) » Comment un homme peut-il savoir qu'il vit de la vie de Dieu ? Je réponds : De la même manière que vous savez que votre corps est actuellement vivant. La foi est la vie de l'âme, et si vous avez cette vie habitant en vous, vous n'avez pas besoin d'autre preuve de son existence que ce témoignage de l'Esprit (Romains 8 : 16), ce sentiment intime et divin, qui a plus de force et de poids que dix mille témoignages humains.
              Si cet Esprit de Dieu ne rend pas maintenant témoignage à ton esprit que tu es enfant de Dieu, oh ! qu'il puisse du moins te convaincre, par sa démonstration de paissance, ô pauvre pécheur endormi, que tu es encore un enfant du démon. Oh ! que tandis que je prophétise aux ossements desséchés, il y ait « un bruit, puis un tremblement, et que ces os se rapprochent l'un de l'autre ». Et ensuite, « viens, Esprit, viens des quatre vents, et souffle sur ces tués et qu'ils revivent ! (Ézéchiel 37 : 1-11) » Et vous, ne résistez pas au Saint-Esprit, qui est ici pour vous convaincre de péché, « parce que vous n'avez pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jean 3 : 18) ».

II

              « Réveille-toi donc, toi qui dors, et te relève d'entre les morts », Dieu t'appelle maintenant par ma bouche, esprit déchu, et il te met en demeure de te rendre compte de ton véritable état et de ce que tu as à faire ici-bas. « Qu'as-tu, dormeur ? Lève-toi et crie à ton Dieu : peut-être qu'il pensera à toi, et tu ne périras pas (Jonas 1 : 6) ». Une terrible tempête s'est déchaînée tout autour de toi, et tu enfonces dans les profondeurs de la perdition, dans l'abîme des jugements divins. Si tu veux n'y pas périr, jette-t'y toi même. Juge-toi toi-même et tu ne seras pas jugé par le Seigneur.
              Réveille-toi ! réveille-toi ! Lève-toi en ce moment, de peur que le Seigneur ne te fasse « boire du vin de sa colère (Apocalypse 14 : 10) ». Efforce-toi de saisir le Seigneur, l’Éternel ta justice, puissant pour sauver ! Lève-toi de la poussière ! Que les menaces de Dieu, comme un tremblement de terre, te secouent. Réveille-toi et crie avec le geôlier tremblant : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? (Actes 16 : 30) » Et ne sois en repos que lorsque tu croiras au Seigneur Jésus, de cette foi qui est le don de Dieu, par l'opération de son Esprit.
             S'il est quelqu'un à qui je doive m'adresser plus directement qu'à tout autre, c'est précisément toi qui t'imagines que cette exhortation ne te concerne pas. J'ai un message pour toi de la part de Dieu.
               En son nom, je te somme de fuir la colère à venir. Âme inconvertie, vois ton image dans Pierre condamné, chargé d'une double chaîne et couché entre deux soldais dans une noire prison, dont la porte est gardée par d'autres soldats (Actes 12 : 6). La nuit est déjà avancée et va faire place au matin fixé pour ton supplice. Et dans une situation aussi dangereuse, tu dors profondément, dans les bras du démon, au bord de l'abîme, dans la gueule ouverte de l'éternelle destruction !
             Oh ! puisse l'ange du Seigneur s'approcher de toi, et la lumière éclairer ta prison ! Et puisses-tu sentir le choc d'une main toute-puissante qui t'arrache au sommeil, et entendre une voix te dire : « Lève-toi promptement, ceins-toi, et attache tes souliers, mets la robe et suis-moi (Actes 12 : 7,8) ».
           Réveille-toi, esprit immortel, de ton rêve de félicité mondaine ! Dieu ne t'a-t-il pas créé pour lui-même ? Tu ne peux donc trouver ton repos qu'en lui. Reviens, âme errante ! vole vers ton arche. Ce monde n'est point ta patrie ; ne cherche pas à t' y construire des tabernacles. Tu es un étranger et un voyageur sur la terre, une créature d'un jour ; mais tu vas aborder bientôt à un rivage où rien ne change plus. Oh ! hâte-toi. L'éternité va commencer pour toi, une éternité de bonheur ou de misère, une éternité qui va dépendre de ce moment même.
             Quel est l'état de ton âme ? si Dieu te la redemandait, tandis que je parle, serais-tu prêt pour la mort et pour le jugement ? Pourrais-tu soutenir les regards de Celui dont « les yeux sont trop purs pour voir le mal ? (Habacuc 1 : 13) » 
---As-tu tes dispositions requises pour être admis à participer à « l'héritage des saints dans la lumière ? (Colossiens 1 : 12) » 
---As-tu « combattu le bon combat et gardé la foi ? (2 Timothée 4 : 7) » 
---Es-tu en possession de la seule chose nécessaire ? As-tu recouvré l'image de Dieu, « qui consiste en une sainteté et une justice véritables ? (Ephésiens 4 : 24) » 
---T'es-tu dépouillé du vieil homme, et t'es-tu revêtu du nouveau ? 
---Es-tu « revêtu du Seigneur Jésus-Christ ?»
---As-tu de l'huile dans ta lampe, la grâce de Dieu dans ton coeur ? 
---Aimes-tu « le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force ? (Marc 12 : 30) » L'esprit, qui était en Jésus est-il aussi en toi ? 
---Es-tu un vrai chrétien, c'est-à-dire une nouvelle créature ? Les choses vieilles sont-elles passées, toutes choses sont-elles devenues nouvelles ?
---Es-tu « participant de la nature divine ? (2Pierre 1 : 4), reconnais-tu que « Christ est en toi, à moins que tu ne sois réprouvé ? (2 Corinthiens 13 : 5) » reconnais-tu que Dieu demeure en toi, et toi en Lui, « par son Esprit qu'il t'a donné ? (1Jean 3 : 24) » 
---Ne reconnais -tu  pas que « ton corps est le temple du Saint- Esprit, qui t'a été donné ? (1Corinthiens 6 : 19) » 
---As-tu « reçu le Saint-Esprit" (Actes 19 : 2) » Ou Bien cette question te surprend-elle ; et ne sais-tu pas même qu'il y ait un Saint-Esprit ?
              Si ces questions t'offensent, sois assuré que tu n'es pas chrétien et, que tu n'as pas même envie de le devenir. Non, les prières mêmes deviennent un péché, et aujourd'hui même tu t'es solennellement moqué de Dieu, en lui demandant. l'inspiration de son Saint-Esprit, alors que tu ne crois pas qu'il y ait quelque chose de tel à recevoir.
         Cependant, je dois, sur l'autorité de Dieu et sur celle de notre Eglise, te réitérer la question : 
---« As-tu reçu le Saint-Esprit ? » Si tu ne l'as pas reçu, tu n'es pas encore un chrétien, car un chrétien est un homme « oint du Saint-Esprit et de puissance (Actes 10 : 38) ». Tu ne possèdes pas encore « la religion pure et sans tache (Jacques 1 : 27) ». 
---Sais-tu bien ce que c'est que la religion ? 
---Sais-tu que c'est une « participation à la vie divine (2Pierre 1 : 4) » , la vie de Dieu dans l'âme de l'homme, « Christ en toi, l'espérance de la gloire ? (Colossiens 1 : 27) 
---Sais-tu que c'est le bonheur et la sainteté, le ciel commencé sur la terre, le royaume de Dieu au dedans de toi ? 
---Sais-tu qu'elle « ne consiste pas dans le manger ni le boire » , ni rien d'extérieur, mais «dans la justice, la paix et la joie par le Saint Esprit ? (Romains 14 : 17) »
---Sais-tu qu'elle est un royaume éternel établi dans ton âme une « paix de Dieu qui surpasse toute intelligence » (Philippiens 4 : 7), une « joie ineffable et pleine de gloire ? (Galates 5 : 6)».
---Sais-tu bien qu' « en Jésus-Christ il ne sert de rien d'être circoncis, ou de ne l'être pas, mais qu'il faut avoir la foi qui est agissante par la charité, (Galates 5 : 6) » et qu'il faut être une nouvelle créature ? 
---Vois-tu la nécessité de ce renouvellement intérieur, de cette naissance spirituelle, de cette résurrection d'entre les morts, de cette sainteté ? 
---Et es-tu bien convaincu que «sans la sanctification, personne ne verra Seigneur ? (Hébreux 12 : 14) » 
---La recherches-tu, « l'étudiant à affermir ta vocation, et ton élection (2Pierre 1 : 10) », «travaillant à ton salut avec crainte et tremblement (Philippiens 2 : 12) », « t'efforçant d'entrer par la porte étroite ? (Luc 13 : 24) » 
---Es-tu sérieusement préoccupé au sujet de ton âme ? Et peux-tu dire à Celui qui sonde les cœurs : C'est après toi, mon Dieu, que je soupire ? « Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je voudrais t'aimer ? Tu espères être sauvé ; mais quelle raison peux-tu donner de l'espérance qui est en toi ? 
---Allégueras-tu que tu n'as fait de tort à personne, ou que tu as fait beaucoup de bien ?       ---Diras-tu que tu n'es pas comme les autres hommes, que tu es sage, instruit, honnête et moralement bon, en possession de l'estime des hommes et d'une bonne réputation ? Hélas! tout cela ne te rapprochera jamais de Dieu, tout cela est, à ses yeux, plus léger que la vanité même.
---Connais-tu Jésus-Christ, qu'Il a envoyé ?
---T'a-t-il enseigné que « nous sommes sauvés par grâce, par la foi ; que cela ne vient pas de nous, que c'est, le don de Dieu, que ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie ? (Ephésiens 2 : 8,9) ». 
---As-tu reçu, comme base de toute ton espérance, « cette parole certaine, que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs ? (1Timothée 1 : 15) » 
---As-tu appris ce que signifient ces paroles : « Ce ne sont pas les justes que je suis venu appeler à la repentance, mais les pécheurs (Matthieu 9 : 13) « Je ne suis envoyé qu'aux brebis perdues ? (Matthieu 15 : 24) » 
---Es-tu déjà (que celui qui l'entend le comprenne !) perdu, mort, condamné ? Sais-tu ce que tu mérites ? 
---Sens-tu ce qui te manque ? 
---Es-tu pauvre en esprit ? 
---Cherches-tu Dieu avec larmes, en refusant, d'être consolé ? 
---Le prodigue est-il « rentré en lui-même » , et prend-il son parti d'être considéré comme étant « hors de lui-même » par ceux qui en sont encore à se nourrir des carouges qu'il a laissées ? A vivre saintement en Jésus-Christ ? 
---Et souffres-tu en conséquence la persécution ? Les hommes disent-ils faussement contre toi toute sorte de mal, à cause du Fils de l'homme ?
               Oh ! puissent toutes ces questions vous faire entendre la voix qui ressuscite les morts, et vous faire sentir le marteau de la Parole, qui brise en pièces les rochers ! « Si vous entendez sa voix. aujourd'hui (pendant qu'il est dit : Aujourd'hui), n'endurcissez point vos cœurs (Hébreux 3 : 7,8,13). Et maintenant, « réveille-toi, toi qui dors » dans la mort spirituelle, de peur que tu ne t'endormes dans la mort éternelle ! Aie le sentiment de ton état de perdition, et « relève-toi d'entre les morts ». Laisse tes anciens compagnons dans le péché et dans la mort. « Sauve-toi du milieu de cette race perverse (Actes 2 : 40) ». « Sors du milieu d'eux et t'en sépare, dit le Seigneur, et ne touche point à ce qui est impur, et je te recevrai (2 Corinthiens 6 : 17) » « Et Christ t'éclairera ! »

III

           C'est cette promesse que je veux enfin expliquer. Combien n'est-il pas encourageant de penser que, qui que tu sois qui obéis à l'appel de Christ, tu ne peux pas chercher en vain sa face ! Si maintenant même tu te relèves d'entre les morts, il a pris l'engagement de t'éclairer. Le Seigneur le donnera la grâce et la gloire la lumière de sa grâce ici-bas, et la lumière de sa gloire lorsque tu recevras la couronne incorruptible. « Ta lumière éclora comme l'aube du jour, et les ténèbres seront comme le midi Esaïe 58 : 8,10) » « Dieu, qui a dit que la lumière sortit des ténèbres, répandra sa lumière dans ton coeur, pour faire briller la connaissance de sa gloire, en la présence de Jésus-Christ (2 Corinthiens 4 : 6) ». « Sur vous qui craignez le nom de l’Éternel, se lèvera le soleil de la justice, et la santé sera dans ses rayons (Malachie 4 : 2) ». Et en ce jour, il te sera dit : « Lève-toi, sois illuminée, car ta lumière est venue, et la gloire de l'Éternel s'est levée sur toi (Esaïe 60 : 1) ». Car Christ se révélera lui-même en toi, et il est la vraie lumière.
           Dieu est lumière, et il se donnera lui-même à tout pécheur réveillé qui s'attend à lui. Et tu seras alors un temple du Dieu vivant, et « Christ habitera en ton coeur par la foi, et, étant enraciné et fondé dans la charité, tu pourras comprendre avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de cet amour de Christ, qui surpasse toute connaissance (Éphésiens 3 : 17-19)».
           Voilà votre vocation, mes frères. Nous sommes appelés à être « une maison de Dieu en esprit », (Ephésiens 2 : 22) et, par son Esprit habitant en nous, à être saints ici-bas, et participants de l'héritage des saints dans la lumière. Telle est l'incomparable grandeur des promesses qui nous sont données, données dès maintenant à nous qui croyons ! Car par la foi nous recevons, « non l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu », (le résumé de toutes les promesses), « afin que nous connaissions les choses qui nous ont été données de Dieu (1Corinthiens 2 : 12) ».
           L'Esprit de Christ est ce grand don de Dieu qu'il a promis à l'homme, en divers temps et en plusieurs manières, et qu'il a pleinement répandu depuis que Christ a été glorifié. Il a ainsi accompli ces promesses faites aux pères : « Je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je ferai que vous marcherez dans mes statuts (Ézéchiel 36 : 27) ». « Je répandrai des eaux sur celui qui est altéré, et des rivières sur la terre sèche ; je répandrai mon Esprit, sur ta postérité, et ma bénédiction sur ceux qui sortiront de toi (Esaïe 44 : 3) ».
          Vous pouvez tous devenir de vivants témoignages de ces choses, de la rémission des péchés et du don du Saint-Esprit. « Si tu peux croire, toutes choses sont possibles pour celui qui croit (Marc 9 : 23) ». Qui parmi vous craint l’Éternel, et marche cependant dans les ténèbres ? Je te le demande au nom de Jésus : Crois-tu que son bras n'est pas raccourci ? qu'il est toujours puissant pour sauver ? qu' « il est le même hier, aujourd'hui et éternellement ? (Hébreux 13 : 8) » qu'il a maintenant. « l'autorité de pardonner les péchés sur la terre ? (Matthieu 9 : 6) ». « Mon fils, prends courage, tes péchés te sont pardonnés. (Matthieu 9 : 2) ». Dieu, pour l'amour de Christ, t'a pardonné. Crois cela, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la Parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2 : 13) ; » et tu es justifié gratuitement par la foi. Et c'est aussi par la foi qui est en Jésus que tu seras sanctifié, et que tu pourras attester que « Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est en son Fils (1Jean 5 : 11).
        Hommes frères, laissez-moi vous parler librement, et souffrez qu'une parole d'exhortation vous soit adressée par l'un des moins estimés dans l'Église. Votre conscience vous rend témoignage par le Saint-Esprit, que ces choses sont vraies, du moins si vous avez goûté combien le Seigneur est bon. « C'est ici la vie éternelle de connaître le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ qu'il a envoyé (Jean 17 : 3) ».
           Cette connaissance expérimentale est le seul vrai christianisme. Celui-là est un chrétien, qui a reçu l'Esprit de Christ, et celui-là n'est pas un chrétien qui ne l'a pas Et il n'est pas possible de l'avoir reçu sans le savoir. Car « en ce jour-là, dit Jésus (lorsqu'il viendra, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous (Jean 14 : 20) ». C'est là cet « Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera en vous (Jean 14 : 17).
           Le monde ne peut le recevoir ; il repousse même la promesse du Père, avec violence et avec blasphèmes. Mais tout esprit qui ne confesse pas cela n'est pas de Dieu. «C'est là l'esprit de l'Antéchrist, dont vous avez ouï dire qu'il viendra, et qui dès à présent est dans le monde (1Jean 4 : 4) » Celui-là est un antéchrist qui nie l'inspiration du Saint-Esprit, ou qui prétend que ce n'est pas le privilège commun de tous les croyants d'avoir l'Esprit de Dieu habitant en eux, car c'est là la bénédiction évangélique, le don par excellence, la promesse universelle, le critérium du vrai chrétien.
             C'est en vain qu'on viendrait dire : « Nous ne nions pas l'aide de l'Esprit de Dieu, mais seulement cette inspiration, cette réception du Saint-Esprit, et la conscience que l'on en aurait. C'est seulement à ce sentiment intérieur de l'Esprit, à celte prétention à être dirigé par lui, ou à en être rempli, que nous refusons toute place dans une saine religion ». Oui, mais en repoussant ce seul point, c'est toute l'Ecriture que vous repoussez, toute la vérité, la promesse et le témoignage de Dieu.
         Notre excellente Eglise ne connaît pas cette distinction diabolique. Elle parle simplement de « sentir l'Esprit de Christ (art. 17 de la Confession de foi de l'Eglise anglicane.) ; » d'être « poussé par le Saint-Esprit (Office pour la consécration des ministres.) », de connaître et de « sentir qu'il n'y a pas d'autre nom que celui de Jésus (Liturgie pour la visite des malades) », par lequel nous puissions recevoir la vie et le salut. Elle nous enseigne tous à demander « l'inspiration du Saint-Esprit (Liturgie de la communion.) », et d'être « remplis du Saint-Esprit (Liturgie de la confirmation.) ». Bien plus, tous ses ministres professent d'avoir reçu le Saint-Esprit par le moyen de l'imposition des mains ; de sorte que nier l'une de ces propositions, c'est en réalité renoncer à I'Eglise anglicane, aussi bien qu'à toute la Révélation chrétienne.
             Mais la sagesse de Dieu a toujours été une folie pour les hommes, et il n'est, pas surprenant que ce grand mystère de l’Évangile soit, de nos jours encore, « caché aux sages et aux intelligents (Matthieu 11 : 25) », comme il l'était autrefois. Il n'est pas surprenant qu'il soit presque universellement nié, tourné en ridicule et rejeté comme une pure extravagance et que tous ceux qui osent le confesser soient traités de fous et d'enthousiastes. C'est là l'apostasie qui devait arriver, qui entraîne les hommes de tout ordre et de tout rang et qui semble avoir inondé toute la terre. « Promenez-vous par les rues de Jérusalem, et informez-vous par ses places si vous trouverez un homme (Jérémie 5 : 1) », un homme qui aime le Seigneur son Dieu de tout son coeur, et le serve avec toute sa force. Notre pays (pour ne parler que de lui) gémit, submergé par l'impiété. Que d'abominations de toute espèce se commettent chaque jour, et bien souvent avec impunité, par des hommes qui pèchent le front haut et se font gloire de leur infamie ! Qui pourrait énumérer les jurements, les imprécations, les blasphèmes, les paroles profanes, les mensonges, les calomnies, les médisances ; les profanations du jour du Seigneur ; les actes de gloutonnerie et d'ivrognerie ; les actes de vengeance ; les fornications, les adultères et les diverses formes d'impureté ; les fraudes, l'injustice, l'oppression, les extorsions qui, comme un déluge, couvrent notre pays ?
                Et même parmi ceux qui se sont gardés purs de ces grossières abominations, que d'emportements et d'orgueil ! que d'indolence et de paresse ! que de mollesse et de sensualité ! que de luxe et d'amour exagéré du bien-être ! que d'avarice et d'ambition ! que de soif des louanges ! que d'amour du monde ! que de crainte des hommes ! Et qu'il y a peu, en même temps, de vraie religion ! Où sont, ceux qui aiment Dieu et leur prochain, comme il nous le commande ? D'un côté, se trouvent, ceux qui n'ont pas même l'apparence de la religion, et, de l'autre, ceux qui n'ont que cela ; le sépulcre ouvert, là le sépulcre blanchi. De telle sorte que quiconque voudrait examiner de prés une assemblée quelconque (sans excepter, je le crains, celles qui se réunissent dans nos églises) la trouverait composée, en partie de Sadducéens, en partie de Pharisiens ; les premiers ne s'inquiétant pas plus de la religion que s'il n'y avait « ni résurrection, ni anges, ni esprits (Actes 23 : 8) ; » et les seconds faisant de la religion une pure forme, privée de vie, un ensemble d'observances ennuyeuses, sans foi véritable, sans amour pour Dieu, sans joie par le Saint-Esprit !
                Plût à Dieu que je pusse faire une exception en faveur de ceux qui se trouvent ici! « Frères, le souhait de mon coeur et la prière que je fais à Dieu pour vous, c'est que vous soyez sauvés » (Romains 10 : 1) de ce débordement d'impiété, et que ses vagues orgueilleuses s'arrêtent ici. Mais est-ce bien le cas ? Dieu sait que non, et notre conscience le sait aussi. Vous ne vous êtes pas conservés purs. Nous aussi, nous sommes corrompus et abominables ; il y en a peu qui aient de l'intelligence ; il en a peu qui adorent Dieu en esprit et en vérité. Nous aussi sommes « une génération qui n'a point soumis son coeur et dont l'esprit n'a point été fidèle au Dieu fort (Psaume 78 : 8) ». Le Seigneur nous a établis pour être « le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, il ne vaut plus rien qu'à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes (Matthieu 5 : 13) ».
                Or, « ne punirai-je point ces choses-là, dit l’Éternel, et mon âme ne se vengera-t-elle point, d'une telle nation ? (Jérémie 5 : 9) » Oui, sans doute, et nous ne savons pas s'il ne dira pas bientôt à l'épée : « Épée, frappe celle terre ». Il nous a donné beaucoup de temps pour nous repentir ; il nous donne encore cette année de délai, mais il nous avertit et nous réveille par son tonnerre. Ses jugements se promènent sur la terre, et nous avons tout lieu de nous attendre au plus sévère de tous ; peut-être viendra-t-il ôter notre chandelier de sa place, si nous ne nous repentons, et ne faisons nos premières oeuvres (Apocalypse 2 : 5) », si nous ne revenons aux principes de la Réformation, à la vérité et à
la simplicité de l'Évangile. Peut-être résistons-nous maintenant au dernier effort de la grâce divine pour nous sauver. Peut-être avons-nous presque comblé la mesure de nos iniquités, en rejetant les desseins de Dieu envers nous et en repoussant ses messagers.
               Ô Dieu, « souviens-toi, lorsque tu es en colère, d'avoir compassion (Habacuc 3 : 2) ». Sois glorifié par notre réforme, et non par noire destruction ! Fais-nous la grâce d' « écouter la verge et celui qui l'a ordonnée (Michée 6 : 9) ». Maintenant que tes « jugements sont sur ta terre, que les habitants de la terre apprennent la justice ! « Esaïe 36 : 9 » )
               Mes frères, il est grand temps de nous réveiller de notre sommeil, avant que la grande trompette du Seigneur ne se fasse entendre, et que notre pays ne devienne un champ du sang. Puissions-nous « reconnaître les choses qui regardent notre paix, avant qu'elles ne soient cachées à nos yeux ! (Luc 19 : 42) » Seigneur, convertis-nous à toi, et que ta colère s'éloigne de nous. Seigneur, « regarde des cieux, et vois et visite cette vigne (Psaume 80 : 15) » et fais-nous reconnaître le temps de notre visitation. 

« O Dieu de notre délivrance, aide-nous pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous, pardonne-nous nos péchés, pour l'amour de ton nom ! (Psaume 79 : 9)» 

«Et nous ne nous détournerons plus de toi. Rends-nous la vie, et nous invoquerons ton nom. Ô Éternel, Dieu des armées, ramène-nous ! Fais reluire ta face et, nous serons délivrés ! (Psaume 80 : 19,20) »

« Or, à Celui qui, par la puissance qui agit, en nous, peut faire infiniment plus que ce que nous demandons et que nous pensons ; à Lui soit rendue la gloire dans l'Eglise, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles. Amen (Ephésiens 3 : 20,21) ».




samedi 30 mai 2015

LES SERMONS DE WESLEY Sermon 2 : LE PRESQUE CHRETIEN

Numérisation Yves PETRAKIAN
Copie autorisée pour diffusion gratuite uniquement
Obligation d'indiquer la source http://456-bible.123-bible.com

(tiré du livre  LES SERMONS DE WESLEY  -1- )


Actes des Apôtres 26,28  (1741), prêché devant l'Université d'Oxford
« Il s'en faut peu que tu ne me persuades d'être chrétien ». (Actes 26 : 28)

              Ils sont nombreux, ceux qui vont jusque-là. Depuis que la religion chrétienne est dans le monde, il y a toujours eu bien des gens, en tout temps et en tout pays, qui ont été « presque persuadés d'être chrétiens ». Mais puisqu'il ne sert de rien, devant Dieu, de n'aller que jusque-là, il nous importe fort de considérer :

1° ce qu'impliquent ces mots : être presque chrétien ;
2° ce que c'est que d'être tout-à-fait chrétien.


I

           1. Être presque chrétien suppose d'abord l'honnêteté païenne. Personne, sans doute, ne contestera ceci ; d'autant que, par cette honnêteté, je n'entends pas seulement celle que recommandaient les philosophes païens dans leurs écrits, mais celle que les païens ordinaires attendaient les uns des autres, et que plusieurs d'entre eux pratiquaient. Par les règles de cette honnêteté ils apprenaient qu'il ne faut point être injuste ; qu'il ne faut, ni par brigandage, ni par larcin, ravir le bien d'autrui ; qu'il ne faut ni opprimer les pauvres, ni user d'extorsion envers personne ; qu'il ne faut frauder ou tromper en quoi que ce soit, ni les riches ni les pauvres ; qu'il ne faut frustrer personne de son droit, ni autant que possible, rien devoir à personne.
          Les païens ordinaires reconnaissaient encore, qu'il faut, en quelque mesure, respecter la vérité aussi bien que la justice. En conséquence, ils n'avaient pas seulement en abomination le parjure qui prend Dieu à témoin pour mentir, mais encore quiconque était connu pour calomnier, pour accuser faussement. Et même ils n'estimaient guère plus le menteur en général, le tenant pour la honte du genre humain et la peste de la société.
            Enfin il y avait une sorte d'amour et d'assistance qu'ils attendaient les uns des autres ; savoir, toute l'assistance que chacun peut donner sans préjudice pour lui-même. Et par là ils n'entendaient pas seulement ces petits services qui ne coûtent ni dépense ni travail, mais ils y comprenaient le devoir de nourrir ceux qui ont faim, de couvrir ceux qui sont nus, quand on a surabondance de nourriture et de vêtements, et, en général, de donner à tous ceux qui ont besoin ce dont on n'a pas besoin soi-même.
            C'est jusque-là qu'allait l'honnêteté païenne la plus commune, premier trait du caractère presque chrétien.

                2. Un second trait du caractère presque chrétien c'est d'avoir la forme de la piété, de cette piété que prescrit l'Évangile de Christ ; c'est d'avoir les dehors d'un vrai chrétien. Celui qui est presque chrétien ne fait donc rien de ce que l'Évangile condamne ; il ne prend pas le nom de Dieu en vain ; il bénit au lieu de maudire ; « il ne jure point du tout, mais sa parole est oui — oui, non — non ». Il ne profane le jour du Seigneur ni ne souffre qu'il soit profané, même par qui est dans ses portes ». Il évite, non seulement tout adultère, toute fornication, toute impureté dans ses actes, mais toute parole, tout regard qui pourrait y tendre directement ou indirectement ; il évite toute parole inutile, s'abstenant non seulement de détraction, de médisance, de rapports, de mauvais discours, mais encore « de paroles folles et de plaisanteries », - sorte d'amabilité dont le moraliste païen faisait une vertu, — en un mot de toute conversation qui ne peut servir à l'édification et qui, par cela même, «contriste le saint Esprit de Dieu par lequel nous avons été scellés pour le jour de la rédemption ». Il s'abstient « du vin où il y a de la dissolution », des orgies et de la gourmandise. Il évite, de tout son pouvoir, les débats et les contestations, faisant toujours ses efforts pour vivre en paix avec tous les hommes. Et si on lui fait tort, il ne se venge point, ni ne rend le mal pour le mal.
             Il n'est ni médisant, ni criailleur et ne se moque ni des défauts ni des infirmités d'autrui. Il n'offense, il n'afflige volontairement personne, mais, en toutes choses, il agit et parle d'après cette simple règle : Ne faites point à autrui ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait.
               Et, en faisant du bien, il ne se borne pas à des actes de bonté au rabais et faciles à accomplir, mais il travaille et souffre pour le profit de plusieurs, afin qu'il puisse au moins servir à quelques-uns.
              Nonobstant la fatigue ou la peine, « il fait selon son pouvoir, tout ce qu'il a occasion de faire » et cela pour amis et pour ennemis, pour les méchants comme pour les bons ; car n'étant pas « paresseux à s'employer pour autrui », il fait, suivant l'occasion, du bien, toute sorte de bien à tous, et à leurs âmes comme à leurs corps. Il reprend les méchants, instruit les ignorants, affermit ceux qui chancellent, stimule les bons et console les affligés. Il travaille à réveiller ceux qui dorment et à conduire ceux que Dieu a réveillés à « la source ouverte pour le péché et la souillure », afin qu'ils s'y lavent et qu'ils soient nettoyés, — et, ceux qui sont sauvés par la foi, il les encourage à honorer l'Évangile de Christ en toutes choses.
           Celui qui a la forme de la piété met aussi à profit, en toute occasion, tous les moyens de grâce. Il fréquente assidûment la maison de Dieu, et, en cela, il ne fait point comme quelques-uns qui viennent, en la présence du Très-Haut, chargés d'or et d'habits précieux, ou tout au moins du costume le plus vain, et qui, par leurs salutations hors de saison ou par la gaieté impertinente de leur maintien, montrent qu'ils ne prétendent pas plus à la forme qu'à la force de la piété. Plût à Dieu qu'il n'y en eût pas, même parmi nous, qui tombent sous la même condamnation, qui viennent dans cette maison, peut-être, les regards distraits, ou avec tous les signes de la plus inattentive et la plus insouciante indifférence, bien qu'ils aient l'air parfois de demander à Dieu qu'il bénisse leur dévotion ; qui donnent pendant le service solennel ou se tiennent dans la posture la plus convenable au sommeil ; qui causent entre eux ou regardent ça et là, inoccupés, comme s'ils supposaient que Dieu dort. Ah ! pour celui-là ne leur reprochez pas la forme de la piété ! Non ! celui qui l'a, cette forme, se comporte avec sérieux, avec attention, pendant tout ce saint service ; surtout, quand il s'approche de la table du Seigneur, ce n'est pas d'un air léger et insouciant, omis son air, ses gestes, toute sa manière d'être n'expriment que ce cri : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur ! »
            A cela, si nous ajoutons la pratique constante du culte domestique par ceux qui sont chefs de famille ; la mise à part de certains moments pour la prière secrète, enfin le sérieux dans la conduite journalière ; —cette régularité dans la pratique de la religion extérieure constitue pour celui qui s'y livre la forme de la piété. Pour être presque chrétien, il n'a plus besoin que d'une chose, et c'est la sincérité.

        3. Par sincérité j'entends un principe réel, intime de religion, duquel découlent les actes extérieurs. Et, vraiment, si ce principe nous manque, nous n'avons pas même l'honnêteté païenne, pas même assez pour répondre aux exigences d'un poète païen et épicurien. Car, dans ses bons moments ce pauvre malheureux pouvait rendre témoignage que : Les bons fuient le mal par amour du bien, Mais les méchants par crainte du châtiment.
(Oderunt peccare boni, virtutis amore, Oderunt peccare mali formidius poenae.)
       Et si un homme ne s'abstient de mal faire que pour éviter le châtiment : « Tu échapperas aux corbeaux », (Non pasces in cruce corvos.) lui dit ironiquement le païen (voici « tu as ta récompense ! » ) Mais il refuse, lui aussi, de tenir pour vertu païenne ce genre d'innocence. Si c'est donc par un motif semblable, — pour éviter des châtiments, ou la perte de ses amis, de ses gains, de sa réputation etc., qu'un homme s'abstient du mal, qu'il accomplit même toute sorte de bien et qu'il fait usage de tous les moyens de grâce, nous ne pouvons dire, avec quelque vérité, que cet homme soit presque chrétien. S'il n'a pas de meilleur mobile dans le coeur, il n'est tout bonnement qu'un hypocrite.
             Il faut donc, pour être presque chrétien, être sincère : avoir un dessein réel de servir Dieu, un désir cordial de faire sa volonté. L'homme presque chrétien se propose sincèrement de plaire à Dieu en toutes choses, dans toute sa conduite, dans toutes ses actions, dans tout ce qu'il fait et dans tout ce qu'il s'abstient de faire. Ce dessein règle l'ensemble de sa vie. Et c'est le mobile qui le dirige, soit qu'il fasse le bien ou qu'il s'abstienne du mal, ou qu'il use des moyens de grâce ordonnés de Dieu.
            Mais ici on dira sans doute : Peut-il y avoir au monde un homme qui en vienne à ce point et qui ne soit encore que presque chrétien ? Que faut-il donc de plus pour être tout-à-fait chrétien ? 
            — A la première question, je réponds : Oui, il est possible d'aller jusque-là tout en n'étant que presque chrétien, et c'est ce que j'apprends, non seulement des oracles de Dieu, mais encore du sûr témoignage de l'expérience.
          Frères, je puis vous parler en ceci avec grande assurance. Et « pardonnez-moi ce tort » si je déclare ma propre folie sur le toit des maisons pour l'amour de vous et de l’Évangile ; souffrez donc, que je parle librement de moi-même comme s'il s'agissait d'un autre. Je consens à être abaissé pour que vous soyez élevés, et même à, être encore plus avili pour la gloire de mon Seigneur.
            J'ai vécu plusieurs années allant jusque-là, comme plusieurs ici présents peuvent en rendre témoignage mettant tous mes soins à éviter le mal et à garder ma conscience pure de toute offense ; rachetant le temps, saisissant toute occasion de faire à tous les hommes toute sorte de bien ; profitant avec soin et assiduité de tous les moyens de grâce publics et privés, cherchant à me conduire, en tout temps et en tout lieu, d'une manière réglée et sérieuse, et faisant tout cela (Dieu devant qui je suis m'en est témoin !) en sincérité ; ayant l'intention sincère de servir Dieu, le désir vrai de faire sa volonté en toutes choses, de plaire à Celui qui m'avait appelé à « combattre le bon combat et à remporter la vie éternelle ». Néanmoins, ma propre conscience m'en rend témoignage par le Saint-Esprit, — je n'étais pendant tout ce temps que presque chrétien.
        --- A la seconde question : Que faut-il de plus pour être tout-à-fait chrétien ? Je réponds :


II

Pour être tout-à-fait chrétien, il faut :

          1° l'amour de Dieu. Car ainsi dit sa Parole : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toutes tes forces. « Cet amour est un amour qui prend pour lui tout le coeur, qui s'empare de toutes les affections, qui remplit toute la capacité de l'âme et qui en emploie toutes les facultés dans toute leur étendue.
         Si quelqu'un aime ainsi le Seigneur son Dieu, « son esprit se réjouit continuellement en Dieu, son Sauveur ». Ses délices sont dans le Seigneur, son Seigneur, son Tout, à qui il rend grâces pour toutes choses. « C'est vers son nom et vers son souvenir que tend le désir de son âme ». Son coeur ne cesse de s'écrier : « Quel autre que toi ai-je au ciel ? Voici, je n'ai pris plaisir sur la terre qu'en toi ». Que désirerait-il, en effet, hors de Dieu ? Le monde, ou les choses du monde ? Mais il est « crucifié au monde et le monde lui est crucifié ». Il est crucifié à «la convoitise de la chair, à la convoitise des yeux et à l'orgueil de la vie ». Oui, il est mort à toute espèce d'orgueil. Car « l'amour ne s'enfle point » ; mais celui qui, demeurant dans l'amour, « demeure en Dieu et Dieu en lui », est moins que rien à ses propres yeux.

          2° Pour être tout-à-fait chrétien, il faut l'amour du prochain, car Notre Seigneur dit encore dans le même texte : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Si quelqu'un dit: mais qui est mon prochain ? je lui répondrai : Tout habitant du monde, tout enfant de celui qui est « le Père des esprits, de toute chair ». Il n'y a pas même d'exception à faire pour nos ennemis, pas même pour les ennemis de Dieu et de leurs propres âmes. Mais, ceux-là aussi, tout chrétien les aime comme lui-même et « comme Christ nous a aimés ». Si quelqu'un veut en savoir davantage sur cet amour, qu'il considère la description qu'en fait saint Paul « La charité est patiente et pleine de bonté. Elle n'est point envieuse. Elle n'est point insolente. Elle ne s'enfle point d'orgueil » ; mais elle fait de celui qui aime l'humble serviteur de tous. « La charité n'est point malhonnête », loin de là, celui qui aime se fait «tout à tous ». « Elle ne cherche point son intérêt », mais seulement le bien des autres afin qu'ils soient sauvés. « La charité ne s'aigrit point ». Elle exclut la colère ; car celui qui a de la colère manque d'amour. « Elle ne soupçonne point le mal. Elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité. Elle excuse tout ; elle croit tout ; elle espère tout ; elle supporte tout ».

                3° Pour être tout-à-fait chrétien, il faut une troisième chose qu'on peut considérer à part quoiqu'en réalité elle soit inséparable des précédentes, et c'est le fondement de tout, c'est la foi. Et que de merveilles sont dites d'elles dans tous les oracles de Dieu ! Quiconque croit, dit le disciple bien-aimé, est né de Dieu. « A tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu ; savoir, à ceux qui croient en son nom ». - « La victoire par laquelle le monde est vaincu, c'est notre foi ». Notre Seigneur lui-même le déclare : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle et il ne viendra point en condamnation, mais il est passé de  la mort à la vie ».
             Mais ici que personne ne s'abuse. « Il faut bien le remarquer : la foi qui ne produit point la repentance, l'amour et toute bonne oeuvre, loin d'être cette foi véritable et vivante, n'est qu'une foi morte et diabolique. Car les démons croient eux-mêmes que Christ naquit d'une vierge, qu'il fit toutes sortes de miracles, se déclarant véritablement Dieu ; que pour l'amour de nous il souffrit la mort la plus cruelle, afin de nous racheter de l'éternelle mort ; qu'il ressuscita le troisième jour,qu'il monta aux cieux, qu'il s'assit à la droite du Père et qu'il en reviendra, à la fin du monde, pour juger les' vivants et les morts. Les démons croient ces articles de notre foi ; ils croient, de même tout ce qui est écrit dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament. Et pourtant avec toute cette foi, ils ne sont toujours que des démons. Faute d'avoir la vraie foi chrétienne, ils demeurent dans leur état condamnable ! »
           « La véritable foi chrétienne (pour employer encore les paroles de l'Église anglicane - Homélie sur le salut de l'homme), ce n'est pas seulement d'admettre l'Écriture et nos articles de foi, mais c'est avoir la ferme assurance d'être sauvé par Christ de l'éternelle damnation. C'est la ferme confiance qu'un homme a en Dieu, que, par les mérites de Christ, ses péchés lui sont pardonnés et qu'il a retrouvé la faveur de Dieu. De cette foi naît un coeur plein d'amour pour obéir à ses commandements ».
           Quiconque donc a cette foi qui (par la vertu de Dieu demeurant en nous) purifie le coeur d'orgueil, de colère, de convoitises, de toute injustice, de toute souillure de la chair et de l'esprit ; qui le remplit, pour Dieu et pour tous les hommes d'un amour plus fort que la mort, d'un amour qui fait les oeuvres de Dieu, qui se glorifie de se sacrifier et d'être sacrifié pour tous les hommes, et qui endure avec joie, non seulement l'opprobre de Christ, la moquerie, le mépris et la haine des hommes, mais tout ce que la sagesse de Dieu peut permettre à la malice du monde ou de l'enfer de lui infliger : qui a cette foi ainsi agissante par l'amour, est véritablement et entièrement chrétien et non pas seulement presque chrétien.
           Mais où sont les témoins vivants de ces choses ? — Frères, je vous en conjure, comme en la présence de ce Dieu devant qui « le sépulcre et le gouffre sont à découvert, combien plus les cœurs des enfants des hommes » ; que chacun de vous se demande à lui-même : Suis-je de ce nombre ? Vais-je aussi loin dans la pratique de la justice, de la miséricorde, de la vérité, que l'exigeait déjà l'honnêteté païenne ? Et s'il en est ainsi, ai-je les dehors d'un chrétien, la forme de la piété ?
          M’abstiens-je du mal, de tout ce que condamnent les Écritures de Dieu ? Fais-je selon mon pouvoir tout ce que j'ai l'occasion de faire ? Profité-je, en tout temps, avec sérieux, de tous les moyens de grâce ? Et fais-je tout cela, avec l'intention, le désir sincère de plaire à Dieu en toute chose ?
       N'êtes-vous pas convaincus, plusieurs d'entre vous, que vous n'êtes jamais allés jusque-là ; que vous n'êtes pas même presque chrétien ; que vous n'avez point atteint même la règle de l'honnêteté païenne, ou du moins la forme de la piété chrétienne ? Bien moins encore êtes-vous sincères devant Dieu et désireux de lui plaire en toutes choses. Jamais vous n'allâtes jusqu'à vouloir consacrer toutes vos paroles, vos oeuvres, votre activité, vos études, vos plaisirs, à sa gloire. Vous n'eûtes même jamais la volonté ou le désir que tout ce que vous faites, étant fait au nom du Seigneur Jésus, fût un sacrifice spirituel  agréable à Dieu par Christ.
           Mais, à supposer que vous ayez ces intentions ; les bonnes intentions et les bons désirs font-ils le chrétien ? Non, sans doute, à moins qu'ils ne soient mis à effet. L'enfer, a dit quelqu'un, est pavé de bonnes intentions. Ainsi donc la question des questions demeure: L'amour de Dieu est-il répandu dans votre coeur ? Pouvez-vous lui dire : Mon Dieu et mon Tout ? Ne désirez-vous sur la terre que Lui ? Êtes-vous heureux en Dieu ? Est-il votre gloire, vos délices, votre couronne ? Et ayant gravé dans votre coeur ce commandement : « Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère », aimez-vous votre prochain comme vous-même ? Aimez-vous tous les hommes, même vos ennemis, même les ennemis de Dieu, comme votre propre âme, comme Christ vous a aimés ? Mais crois-tu que Christ t'a aimé et qu'il s'est donné pour toi ? As-tu la foi en son sang ? Crois-tu que l'Agneau de Dieu a ôté tes péchés et les a jetés, comme une pierre, au fond de la mer ? qu'il a effacé l'obligation qui était contre toi et qu'il l'a annulée, la clouant à sa croix ? As-tu réellement la rédemption par son sang, la rémission de tes péchés ? Et son Esprit rend-il témoignage avec. ton esprit que tu es enfant de Dieu ?
             Or, Dieu le sait, Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est en cet instant au milieu de nous, — si quelqu'un meurt sans cette foi et sans cet amour, il eût mieux valu pour lui de n'être jamais né.
             Réveille-toi donc, toi qui dors, et invoque ton Dieu ! Cherche-le au temps qu'on le trouve. Ne le laisse point aller qu'il n'ait fait « passer devant toi toute sa bonté » et qu'il n'ait « crié devant toi le nom de l'Éternel l’Éternel, le Dieu fort, pitoyable, miséricordieux, tardif à colère, abondant en miséricorde et en vérité, gardant en mille générations sa miséricorde, ôtant l'iniquité, le crime et le péché ». Que personne ne te persuade, par de vains discours, de manquer ce prix de ta vocation céleste. Mais crie jour et nuit à Celui qui, « lorsque nous étions sans aucune force », mourut pour des impies, jusqu'à ce que, sachant en qui tu as cru, tu puisses lui dire : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » aie soin de toujours prier, sans te lasser, jusqu'à ce que tu puisses, toi aussi, lever la main au ciel et dire à Celui qui vit aux siècles des siècles : « Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime !»
            Puissions-nous tous apprendre ainsi, par expérience, ce que c'est que d'être, non seulement presque mais tout-à-fait chrétien ! Étant justifiés gratuitement par grâce, par la rédemption qui est en Jésus, puissions-nous savoir que nous avons la paix avec Dieu par Jésus-Christ, et nous réjouir dans l'espérance de la gloire de Dieu, parce que l'amour de Dieu sera répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit !