jeudi 28 mai 2015

LES SERMONS DE WESLEY Sermon 1 : LE SALUT PAR LA FOI

Numérisation Yves PETRAKIAN
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(tiré du livre 
 LES SERMONS DE WESLEY  -1- )

PRÉSENTATION

John Wesley (1703-1791)

             Prédicateur infatigable. Il parcourt plus de 360 000 km, la plupart du temps à cheval, et prononce plus de 40 000 sermons. Ces cinquante-trois sermons de Wesley, forment, avec ses Notes sur le Nouveau-Testament, la base doctrinale des Eglise méthodistes.
                 Nous nous sommes efforcés de reproduire aussi fidèlement que possible le texte original, sans nous permettre jamais de retoucher ou d'abréger notre auteur. Wesley est assez grand pour que ses traducteurs respectent absolument son texte, même lorsqu'ils pourraient penser autrement que lui sur certains points secondaires. Si nous en jugeons par l'édification que nous avons puisée dans ces discours en les préparant pour l'édition, il nous est permis d'espérer que ceux qui les liront y apprendront, non seulement à vénérer la mémoire du grand serviteur de Dieu qui les a écrits, et à mieux comprendre la puissance du réveil religieux dont il a été l'instrument, mais aussi à chercher à faire revivre en eux et à propager autour d'eux, ce christianisme biblique qui sauva l'Angletrre au dix-huitième siècle et qui pourrait être le moyen de la régénération de la France, à cette fin du dix-neuvième siècle.

PRINCIPAUX OUVRAGES UTILISÉS

LE SERMON SUR LA MONTAGNE expliqué dans une série de discours par Jean Wesley Librairie Évangélique 49 rue d’Amsterdam Paris 1857
SERMONS CHOISIS Sermons Choisis de Wesley Publications Méthodistes 5 rue du Champ de Mars Bruxelles 1858
LA VOIE DU SALUT Sermons par Wesley Librairie Évangélique 49 rue d’Amsterdam Paris 1858
SERMONS par Jean Wesley Traduction nouvelle. Tome 2 Librairie Évangélique 4 rue de Roquépine Paris 1888

Editions numérique © Yves PETRAKIAN Juillet 2003 Tous droits réservés.
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PRÉFACE DE JOHN WESLEY

Préface de Wesley, publiée sans changement dans chaque édition de ses sermons entre 1746 et 1787.

                       Les sermons qui suivent contiennent la substance de ce que j'ai prêché, ces huit ou neuf dernières années. Pendant cette période, j'ai fréquemment parlé en public sur les divers sujets traités dans ce recueil, et je ne sache pas qu'il y ait un seul des points de doctrine, abordés habituellement par moi en public, qui ne soit ici exposé au lecteur chrétien, incidemment, sinon toujours à fond. Tout homme sérieux qui parcourra ces pages, verra donc, avec une entière clarté, quelles sont les doctrines que je professe et que j'enseigne comme les bases essentielles de la vraie religion.
                        Mais je sens vivement que l'exposition que j'offre ici de ces doctrines est loin d'être ce que certaines personnes pourraient attendre. Je ne les ai pas revêtues d'une forme élaborée, élégante ou oratoire. Eusse-je eu le désir ou le dessein de le faire, que je n'en aurais pas eu le loisir. Mais à la vérité ce dessein est, pour le moment, fort éloigné de ma pensée ; j'écris maintenant, et je parle habituellement, ad populum aux masses, à ceux qui n'ont aucun goût pour la rhétorique, et qui ne la comprendraient même pas, mais qui n'en sont pas moins compétents pour juger des vérités qui leur apportent le bonheur présent et à venir. Je dis ceci pour éviter aux lecteurs curieux la peine de C'est aux gens simples que j'essaie de dire la vérité toute simple.
             Je m'abstiens donc, de propos délibéré, de toute délicate spéculation philosophique, de toute argumentation compliquée et embrouillée, et, autant que possible, de tout appareil d'érudition, sauf quelquefois en citant le texte original de l'Ecriture. Je m'efforce d'écarter tous les mots qui ne sont pas faciles à entendre, tous ceux qui ne sont pas d'usage commun, et en particulier ces termes techniques que l'on rencontre si fréquemment dans les traités de théologie, ces modes de parler si familiers aux hommes de science, mais qui font l'effet d'une langue inconnue aux gens du commun peuple. Je ne suis pourtant pas sûr de m'en être toujours préservé moi-même, tant il est naturel d'imaginer qu'un mot qui nous est familier doit l'être à tout le monde.
                      En fait, mon dessein est, en quelque sorte, d'oublier tout ce que j'ai lu dans ma vie, ou du moins de parler comme si je n'avais jamais lu un seul auteur, ancien ou moderne, à l'exception des auteurs inspirés. Je suis persuadé que, d'une part, en laissant simplement mes propres pensées se dérouler, sans m'embarrasser de celles des autres hommes, je pourrai plus clairement exprimer les sentiments de mon coeur ; et, d'autre part, j'aborderai avec un esprit plus libre de préjugés et de préventions les vérités toutes nues de l'Evangile soit pour mon propre usage, soit pour les présenter à autrui.
                       Je ne crains pas d'ouvrir ici mon coeur, dans ses plus secrètes pensées, aux hommes de raison et de conscience. J'ai compris que je suis une créature d'un jour, traversant la vie comme la flèche fend l'air. Je suis un esprit venu de Dieu, et qui retourne à Dieu, planant sur le vaste abîme, jusqu'à ce que, dans quelques moments, je disparaisse et je tombe dans l'immuable éternité ! J'ai besoin de connaître une chose, le chemin qui mène au ciel, et le moyen de débarquer heureusement sur cette plage bénie. Dieu lui-même a daigné nous enseigner ce chemin ; il est descendu du ciel pour cela ; il a écrit dans un livre ce qui en est. Oh ! donnez-moi ce livre ! A tout prix, donnez-moi le livre de Dieu ! Je le possède ; dans ses pages est contenue la science qui me suffit. Que je sois homo unius libri (l'homme d'un seul livre.) ! Ici je suis éloigné des routes bruyantes où passent les hommes. Je m'assieds seul, en la présence de Dieu. Devant lui, j'ouvre et je lis son livre, en vue d'y trouver le chemin du ciel. Ai-je quelque doute sur le sens de ce que je lis ? Quelque chose me paraît-il obscur ou compliqué ? J'élève mon coeur vers le Père des lumières : « Seigneur, n'as-tu pas dit : Si quelqu'un manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu ? » Tu la donnes libéralement et sans reproches. Tu as dit : « Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ». Je veux la faire, fais-la moi connaître ». Je me mets alors à chercher et à examiner les passages parallèles de l'Ecriture « comparant les choses spirituelles aux spirituelles ». J'y médite avec toute l'attention et toute l'intensité dont mon esprit est capable. Si quelque doute persiste, je consulte ceux qui sont expérimentés dans les choses de Dieu, et les écrits, dans lesquels, quoique morts, ils parlent encore. Et ce que j'ai appris je l'enseigne.
                         J'ai conséquemment mis, dans les sermons qui suivent, ce que j'ai trouvé dans la Bible concernant le chemin du ciel, dans le dessein de distinguer ce chemin de Dieu de ceux que les hommes ont inventés. J'ai essayé de décrire la religion véritable, scripturaire, expérimentale, de façon à ne rien omettre de ce qui en fait réellement partie, et aussi à ne rien y ajouter. Je désire spécialement par là, d'abord, éloigner du formalisme, qui a presque banni de ce monde la vraie religion, ceux qui se sont mis en route pour le royaume des cieux, mais qui, ayant peu d'expérience des choses de Dieu, risquent plus aisément de se laisser détourner ; je veux, en second lieu, mettre sur leurs gardes ceux qui connaissent la religion du coeur et la foi agissante par la charité, de peur qu'il ne leur arrive un jour d'annuler la loi par la foi et de tomber dans les pièges du diable.
D'après le conseil de quelques-uns de mes amis, j'ai introduit dans ce recueil trois sermons de moi-même et un de mon frère (Il s'agit des sermons sur le Salut par la foi, Presque chrétien et le Christianisme scripturaire, qui forment les trois premiers du recueil la Voie du Salut, et du sermon Réveille toi, toi qui dors, qui est en tête du présent recueil.), prêchés devant l'Université d'Oxford
                        Mon plan exigeait des discours sur ces sujets, et j'ai donné la préférence à ceux-ci sur d'autres composés plus récemment, parce qu'ils répondent victorieusement à l'accusation qui nous a été fréquemment lancée, d'avoir changé de doctrine et de ne plus prêcher ce que nous prêchions autrefois. Tout homme réfléchi pourra se rendre compte de ce qui en est, en comparant ces sermons anciens aux antres plus récents.
Plusieurs penseront peut-être que, moi qui veux enseigner les autres j'ai dévié du droit chemin. Cela est très possible, mais j'ai la confiance que, si je me trompe, mon esprit est ouvert à la conviction, et que je désire sincèrement être redressé. Je dis à Dieu et à l'homme : « Enseigne-moi ce que je ne sais pas ». Êtes-vous persuadé que vous y voyez plus clair que moi ? Il se peut que vous ayez raison. Traitez-moi donc comme vous voudriez être traité vous-mêmes, si nous étions vous à ma place et moi à la vôtre.
                       Montrez-moi une meilleure voie que celle que j'ai suivie, mais montrez-la moi par la seule autorité de l'Ecriture. Et si je m'attarde dans la voie où j'ai accoutumé, de marcher, et si j'ai de la peine à la quitter, marchez à mon côté, prenez-moi par la main et conduisez-vous avec moi avec un peu de bienveillance. Ne vous étonnez pas si je vous prie de ne pas me malmener pour m'obliger à hâter le pas ; je risquerais alors de ne plus avancer du tout, moi qui, en faisant de mon mieux, n'avance que lentement et faiblement. Ne puis-je pas vous demander aussi de ne pas m'injurier pour me ramener au bon chemin ? A supposer que je fusse en plein dans l'erreur, je doute que ce fût le moyen de me ramener. Cela me ferait plutôt m'éloigner de vous et de la vérité, si vous l'avez.
                      Et puis, si vous vous fâchez, je pourrais me fâcher aussi, et ce ne serait pas là le moyen de trouver la vérité. Si une fois la colère s'en mêle, (comme dit quelque, part Homère), cette fumée troublera si bien les yeux de nos âmes que je ne verrai plus rien distinctement. Pour l'amour de Dieu, s'il est possible, évitons de nous provoquer à l'irritation. N'allumons pas ce feu de l'enfer les uns chez les autres, et, s'il est allumé, ne l'excitons pas. Quand même, à la lueur sinistre de ce feu, nous pourrions discerner la vérité, n'y aurait-il pas plus à perdre qu'à gagner ? Car combien est préférable l'amour, même mêlé à des opinions fausses, à la vérité elle-même sans l'amour ! Nous pouvons mourir en ignorant bien des vérités, et être néanmoins portés dans le sein d'Abraham Mais si nous mourons sans amour, à quoi nous servira la connaissance ? Elle nous sera aussi peu utile qu'elle l'est au diable et à ses anges !
                    Que le Dieu d'amour nous préserve d'en faire jamais l'épreuve ! Qu'il nous prépare pour la connaissance de toute vérité, en remplissant nos cœurs de tout son amour, et de toute joie et paix en croyant !


Sermon 1 : LE SALUT PAR LA FOI

Ephésiens 2,8 (1738, prêché devant l'Université (d'Oxford)

« Vous êtes sauvés par grâce par la foi ». (Ephésiens 2 : 8)

         Toutes les bénédictions que Dieu a répandues sur l'homme viennent de sa pure grâce, de sa bonté ou de sa faveur ; faveur libre, non méritée, complètement gratuite ; l'homme n'ayant aucun droit au plus petit des bienfaits du Seigneur. Ce fut la grâce gratuite qui forma « l'homme de la poudre de la terre et souffla en lui une âme vivante » ; ce fut elle qui grava sur cette âme l'image de Dieu et « mit toutes choses sous ses pieds ». La même libre grâce nous continue aujourd'hui la vie, la respiration et toutes choses ; car quoi que ce soit que nous soyons, que nous ayons ou que nous fassions, rien en nous ne peut mériter la plus petite faveur des mains de Dieu. C'est toi, ô Dieu ! qui as fait toutes nos oeuvres en nous. Elles sont donc autant de preuves de plus d'une miséricorde, et toute justice qui peut se trouver en l'homme est aussi un don de Dieu.
             Par quel moyen l'homme pécheur expiera-t-il donc le moindre de ses péchés ? Par ses oeuvres ? Non : fussent-elles aussi nombreuses et aussi saintes que possible, elles ne sont pas à lui, elles sont à Dieu, mais en réalité elles sont toutes impures et pleines de péché, de sorte que chacune d'elles a besoin d'une nouvelle expiation. Il ne croît que des fruits mauvais sur un mauvais arbre ; or son coeur est entièrement corrompu et abominable, puisqu'il est «privé de la gloire de Dieu», de cette glorieuse justice gravée au commencement sur son âme, d'après l'image de son auguste Créateur. N'ayant ainsi rien à faire valoir, ni justice ni oeuvres, sa bouche est fermée devant Dieu.
            Si donc les hommes pêcheurs trouvent grâce auprès de Dieu, il y a là de la part du Seigneur grâce sur grâce ; s'il consent encore à répandre sur nous de nouvelles bénédictions, même la plus grande des bénédictions, le salut, que pouvons-nous dire à cela, sinon : « Grâces soient rendues à Dieu de son don ineffable ? » Oui, il en est ainsi : « Dieu fait éclater son amour envers nous, en ce que, lorsque nous n'étions que pécheurs, Christ est mort pour nous sauver ». « Vous êtes sauvés par grâce par la foi ». La grâce est la source du salut, la foi en est la condition.
           Maintenant, afin que nous ne soyons point privés de la grâce de Dieu, il nous importe d'examiner avec soin, premièrement : quelle est la foi par laquelle nous sommes sauvés ; secondement : quel est le salut obtenu par la foi ; troisièmement : de quelle manière nous pouvons répondre à quelques objections qu'on présente contre la doctrine du salut par la foi. 

I

              Quelle est la foi par laquelle nous sommes sauvés ? C'est la première question que nous allons examiner. Et d'abord, ce n'est pas simplement la foi du païen. Dieu exige d'un païen qu'il croie que Dieu « est, qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » soigneusement, et qu'il veut qu'on le cherche en le glorifiant comme Dieu, en lui rendant grâces pour toutes choses, et en pratiquant assidûment la vertu morale, la justice, la miséricorde et la vérité envers le prochain. Le Grec, le Romain, le Scythe même et l'Indien étaient sans excuse s'ils ne croyaient pas tout cela ; savoir, l'existence et les attributs de Dieu, un état futur de récompenses et de punitions et la nature obligatoire de la vertu. Croire ces choses, c'est avoir la foi du païen seulement.
            En second lieu, ce n'est pas la foi du démon, quoique celle-ci aille beaucoup plus loin que la foi du païen, car le diable croit non seulement qu'il y a un Dieu sage et puissant, bon pour récompenser, et juste pour punir ; mais il croit aussi que Jésus est le Fils de Dieu, le Christ, le Sauveur du monde.
              C'est ce qu'il déclare dans ces paroles expresses : « Je sais qui tu es ; tu es le saint de Dieu » (Luc 4 : 34). Et nous ne pouvons douter que cet esprit malheureux ne croie à toutes les paroles sorties de la bouche du Saint, et même à tout ce qui a été écrit par les hommes inspirés, à deux desquels il a été forcé de rendre ce glorieux témoignage : « Ces hommes sont des serviteurs du Dieu très-haut, et ils vous annoncent la voie du salut ». Le grand ennemi de Dieu et de l'homme croit donc, et tremble en croyant que Dieu a été manifesté en chair, qu'il mettra « tous ses ennemis sous ses pieds », et que « toute l'Ecriture est divinement inspirée » ; sa foi va jusque-là.
            La foi, en troisième lieu, par laquelle nous sommes sauvés, dans le sens qui sera expliqué plus loin, n'est pas cette foi qu'avaient les apôtres eux-mêmes tandis que Christ était sur la terre, quoiqu'ils crussent assez fermement en lui pour « tout quitter et le suivre » ; quoiqu'ils eussent alors le pouvoir d'opérer des miracles, de « guérir toutes sortes de maladies et toutes sortes d'infirmités » ; bien qu'ils eussent même « puissance, et autorité sur tous les démons », et, ce qui est plus encore, qu'ils fussent envoyés par leur Maître pour prêcher le royaume de Dieu.
            Quelle est donc la foi par laquelle nous sommes sauvés ? On peut répondre d'abord, en général, c'est la foi en Christ ; Christ, et Dieu par Christ en sont les objets. Ce caractère la distingue assez de la foi des païens anciens ou modernes. Et ce qui la distingue parfaitement de la foi des démons, c'est qu'elle n'est pas une simple croyance rationnelle, spéculative, un assentiment à la vérité, froid et sans vie, une série d'idées dans la tête ; mais aussi une disposition du coeur. Car ainsi parle L'Ecriture : « On croit du coeur pour obtenir la justice » ; et encore : « Si tu confesses le Seigneur Jésus de ta bouche, et que tu croies dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras  sauvé  » .
           Et cette foi est différente de celle qu'avaient les apôtres eux mêmes tandis que Notre-Seigneur était sur la terre, en ce qu'elle reconnaît la nécessité et la vertu propitiatoire de la mort de Jésus ainsi que l'efficace de sa résurrection. Elle reconnaît sa mort comme l'unique moyen suffisant pour racheter l'homme de la mort éternelle, et sa résurrection comme notre restauration à la vie et à l'immortalité, puisqu'il « a été livré pour nos offenses et qu'il est ressuscité pour notre justification ». la foi chrétienne, donc, n'est pas seulement un assentiment donné à tout l’Évangile de Christ c'est aussi une pleine confiance dans le sang de Christ, un repos de l'âme sur les mérites de sa vie, de sa mort et de sa résurrection ; un recours à lui comme étant notre sacrifice expiatoire et notre vie, comme s'étant donné pour nous et comme virant en nous, et partant, c'est recevoir Christ, s'appuyer sur lui, s'unir et s'attacher à lui comme à notre « sagesse, justice, sanctification et rédemption », en un mot, comme à notre salut.

II

             Quel est ce salut obtenu par la foi ? C'est le second point à expliquer. Et, avant tout, quoi que ce soit qu'implique d'ailleurs ce salut, c'est un salut présent, c'est quelque chose que l'on peut obtenir, bien plus, que possèdent actuellement sur la terre ceux qui ont la foi dont nous venons de parler.
             L'apôtre dit aux fidèles d’Éphèse (et en le leur disant, il le dit aux fidèles de tous les âges) : « Vous êtes sauvés par la foi », et non, vous serez sauvés, quoique cela aussi soit vrai. Vous êtes sauvés, pour tout dire en un mot, du péché. Voilà la délivrance qui s'obtient par la foi ; c'est ce grand salut annoncé par l'ange avant que Dieu fit venir son premier-né dans le monde : « Tu lui donneras, dit-il, le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés ». Il n'y a aucune limite ou restriction à ce salut, ni ici ni ailleurs,  dans l'Ecriture sainte. Il sauvera son peuple, ou, comme il est dit dans un autre endroit : «Tous ceux qui croient eu lui », de tous leurs péchés, de leur péché originel et actuel, passé et présent ; des péchés « de la chair et de l'esprit ». Par la foi en Jésus, ils sont délivrés et de la culpabilité et de la puissance du péché.
        Vous êtes sauvés, d'abord, de la culpabilité de tout péché passé. Car, d'un côté, puisque tout le monde est coupable devant Dieu et qui, s'il voulait prendre garde aux iniquités, nul homme ne subsisterait ; puisque la loi ne donne que la connaissance et nullement la délivrance du péché, de sorte que « personne ne sera, justifié devant Dieu par les oeuvres de la loi » ; de l'autre côté, « la justice de Dieu qui est par la foi en Jésus-Christ a été manifestée en tous ceux qui croient », et ils sont maintenant « justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ, que Dieu avait destiné, pour être une victime propitiatoire par la foi en son sang, afin de faire paraître sa justice par le pardon des péchés commis auparavant ». Christ a enlevé « la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous. — Il a effacé l'obligation qui était contre nous, et il l'a entièrement annulée en l'attachant à la croix. — Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui » croient « en Jésus-Christ ».
             Et étant délivrés de la culpabilité, ils le sont aussi de la crainte ; non de la crainte filiale d'offenser Dieu, mais de toute crainte servile, et qui cause de la peine ; de la crainte de la punition méritée, de la colère de Dieu, qu'ils ne considèrent plus comme un maître sévère, mais comme un père indulgent. Ils n'ont point « reçu un esprit de servitude, mais l'esprit d'adoption, par lequel ils crient : Abba c'est-à-dire, Père ; c'est ce même Esprit qui rend témoignage à leur esprit qu'ils sont enfants de Dieu ». Ils sont aussi délivrés de la crainte, mais non de la possibilité de perdre la grâce, et d'être privés des grandes et précieuses promesses de Dieu. Ainsi ils ont « la paix avec Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Ils se réjouissent « dans l'espérance de la gloire de Dieu. L'amour de Dieu est répandu dans leurs cœurs par le Saint-Esprit qui leur a été donné » ; et par là ils sont persuadés (persuasion qui n'a pas en tous temps une égale force, et qui peut-être même n'existe pas toujours), ils sont persuadés, dis-je, que « ni la mort ni la vie, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les choses élevées, ni les choses basses, ni aucune autre créature, ne les pourra séparer de l'amour que Dieu leur a montré en Jésus-Christ Notre-Seigneur ».
               De plus, par cette foi ils sont délivrés de la puissance du péché, aussi bien que de sa culpabilité. C'est ce que déclare l'apôtre : « Vous savez que Jésus-Christ a paru pour ôter nos péchés, et qu'il n'y a point de péché en lui. Quiconque demeure en lui ne pèche point. Mes petits enfants, que personne ne vous séduise, celui qui fait le péché est du diable. Quiconque croit est né de Dieu ; et celui qui est né de Dieu ne fait point le parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher parce qu'il est né de Dieu (1Jean 3 : 5-9) ». Et encore : « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point ; mais celui qui est né de Dieu se conserve soi-même, et le malin ne le touche point (1Jean 5 :18)».

              Celui qui, par la foi, est né de Dieu, ne pèche point.

1° Il ne commet pas de péché habituel ; car tout péché d'habitude est un péché dominant ; mais le péché ne peut régner chez un homme qui croit.
2° Il ne commet point de péché volontaire ; car sa volonté, aussi longtemps qu'il demeure dans la foi, est entièrement opposée à tout péché et l'abhorre comme un poison mortel.
3° Il ne pèche par aucun désir coupable ; car il désire sans cesse de faire la volonté sainte et parfaite de Dieu, et par sa grâce il étouffe, dès son apparition, toute tendance à des désirs mauvais.
4° Il ne pèche point par infirmité, soit en parole, soit en acte, soit en pensée, car ses infirmités n'ont pas le consentement de sa volonté, condition sans laquelle elles ne sont pas à proprement parler des péchés.
             Ainsi, « celui qui est né de Dieu ne commet point le péché » ; et quoiqu'il ne puisse point dire qu'il n'a pas péché, néanmoins « il ne pèche point » actuellement. C'est là le salut reçu par la foi même dans ce monde ; c'est, ce qui est souvent exprimé par le mot de justification, la délivrance du péché et de ses conséquences. La justification prise dans le sens le plus large comprend la délivrance de la culpabilité et de la peine du péché, par le sacrifice de Christ actuellement appliqué à l'âme du pécheur qui croit maintenant en Lui, et la délivrance de l'empire du péché par Christ qui est formé dans son coeur, de telle manière que celui qui est ainsi justifié, ou sauvé par la foi, est vraiment né de nouveau. Il est né de nouveau de l'Esprit, né à une vie nouvelle « cachée avec Christ en Dieu ». Et comme un enfant nouveau-né, il reçoit avec joie « le lait pur de la parole » et il « croît par son moyen », dans la force de l’Éternel son Dieu ; il va de foi en foi, de grâce en grâce, jusqu'à ce qu'enfin il atteigne « à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ».

III

           La première objection que l'on fait ordinairement à cette doctrine, c'est que prêcher le salut, ou la justification par la foi seule, c'est prêcher contre la sainteté et les bonnes oeuvres. On pourrait se borner à y faire cette courte réponse : Il en serait ainsi si nous parlions, comme le font quelques-uns, d'une foi séparée de ces choses ; mais nous parlons, au contraire, d'une foi fertile en toutes sortes de bonnes oeuvres et en toute sainteté.
           Mais il peut être utile d'examiner plus au long cette objection, surtout puisqu'elle n'est pas nouvelle, car elle est aussi vieille que les temps de saint de saint Paul, où l'on demandait déjà : «N'anéantissons-nous pas la loi par la foi?» Nous répondons, premièrement, que tous ceux qui ne prêchent pas la foi, anéantissent évidemment la loi, soit d'une manière directe et grossière, par des limites et des commentaires qui en rongent tout l'esprit, soit indirectement en n'indiquant pas les seuls moyens qui nous rendent capables de l'accomplir ; tandis que, en second lieu, « nous établissons la loi », à la fois, en montrant toute son étendue et son sens spirituel, et en appelant tous les hommes à venir au Père par le chemin vivant, savoir par Christ, par lequel « la justice de la loi » peut être «accomplie en eux ». Ajoutons que tout en ne se confiant qu'au sang de Christ, les croyants pratiquent sans exception les ordonnances qu'il a instituées et font toutes « les bonnes oeuvres que Dieu a préparées pour qu'ils y marchent » ; enfin ils possèdent et manifestent toutes les dispositions saintes et célestes, ils ont les mêmes sentiments qui étaient en Jésus-Christ.
         Mais la prédication de cette foi ne pousse-t-elle pas les hommes à l'orgueil ? Nous répondons : accidentellement cela est possible. C'est pourquoi il faut instamment avertir tout croyant par ces paroles du grand Apôtre : Les premières « branches ont été retranchées à cause de leur incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi : ne t'élève point par orgueil, mais crains. Si Dieu n'a point épargné les branches naturelles, prends garde qu'il ne t'épargne pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu ; sa sévérité à l'égard de ceux qui sont tombés, et sa bonté envers toi, pourvu que tu persévères dans cette bonté, autrement tu seras aussi retranché ». Et, en persévérant dans la bonté de Dieu, le chrétien se rappellera ces mots de saint Paul, qui prévoyait cette même objection et y répondait : « Où est donc le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des oeuvres. Non, mais par la loi de la foi (Romains 3 : 27) ». Si l'homme était justifié par ses oeuvres, il aurait de quoi se glorifier ; mais il n'y a aucun sujet de gloire pour « celui qui n'a point travaillé, mais qui croit en celui qui justifie le pécheur (Romains 4 : 5) ».
          Tel est encore le but des paroles qui précèdent et suivent le texte : « Dieu, qui est riche en miséricorde..., lorsque nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec Christ, par la grâce duquel vous êtes sauvés ;... afin qu'il fit connaître, dans les siècles à venir, les immenses richesses de sa grâce, par la bonté dont il a usé envers nous en Jésus-Christ. Car vous êtes sauvés par grâce, par la foi, et cela ne vient point de vous (Ephésiens 2 : 4-8) ». Ni votre foi, ni votre salut ne vient de vous : « C'est un don de Dieu »; un don libre, non mérité ; tant la foi par laquelle vous êtes sauvés, que le salut qu'il y attache selon son bon plaisir et par pure miséricorde. Votre foi est un premier bienfait de sa grâce, le salut que vous obtenez par la foi en est un autre. « Ce n'est point par les oeuvres afin que personne ne se glorifie », car toutes nos oeuvres, toute notre justice, avant de croire, loin de mériter la foi, n'étaient dignes que de la condamnation ; par conséquent lorsque la foi nous est donnée, ce n'est point à cause de nos oeuvres. Et le salut aussi n'est point par les oeuvres accomplies quand nous croyons ; car alors c'est Dieu qui opère en nous ; et partant la rémunération qu'il nous accorde pour ce qu'il opère lui-même, ne fait que relever les richesses de sa miséricorde et nous ôte tout sujet de nous glorifier.
              Dire ainsi que la miséricorde de Dieu justifie ou sauve gratuitement par la foi seule, n'est-ce pas, cependant, encourager les hommes à vivre dans le péché ? Oui, il se peut que cette doctrine ait cet effet ; il est même certain qu'elle l'aura. Plusieurs « demeureront dans le péché afin que la grâce abonde », mais leur sang sera sur leur tête. La bonté de Dieu aurait dû les porter à la repentance, et c'est ce qu'elle fera pour ceux qui ont le coeur sincère. Quand ceux-ci savent qu'il « y a pardon par devers Dieu », ils crient à. lui avec force, ils lui demandent qu'il veuille aussi effacer leurs péchés, par la foi en Jésus ; et s'ils l'implorent instamment, sans se lasser, s'ils le cherchent par tous les moyens qu'il a établis ; s'ils refusent toute consolation jusqu'à ce qu'il vienne ; « il viendra et ne tardera point ». Et il peut faire une grande ouvre en peu de temps. De nombreux exemples rapportés dans les Actes des Apôtres, attestent que Dieu a opéré cette foi dans le coeur des hommes avec la rapidité de l'éclair qui tombe du ciel. Ainsi à la même heure où Paul et Silas commencèrent « à annoncer la parole du Seigneur » au geôlier, il se repentit, crut et fut baptisé ; ainsi trois mille  personnes qui se repentirent et crurent le jour de la Pentecôte, à la première prédication de saint Pierre, furent baptisées par lui le même jour ; et, Dieu en soit béni, il y a maintenant bien des preuves vivantes qu'il est encore « puissant pour sauver ».
           Cependant, contre la même vérité, envisagée à un autre point de vue, on présente une objection tout-à-fait opposée ; on dit que c'est pousser les hommes au désespoir que de soutenir qu'ils ne peuvent être sauvés par tout ce qu'il leur est possible de faire. Oui, au désespoir de gagner le salut par leurs propres oeuvres, par leurs mérites ou leur justice propre ; et il est nécessaire que cela arrive, car nul ne peut se confier aux mérites de Christ avant d'avoir complètement renoncé aux siens. Celui qui « cherche à établir sa propre justice », ne peut recevoir la justice de Dieu. La justice de la foi ne peut lui être donnée aussi longtemps qu'il se confie en celle qui vient de la loi.
          Mais, dit-on, cette doctrine est peu consolante. Ah ! le diable a parlé, comme sa nature le veut, c'est-à-dire sans vérité et sans honte, quand il a osé suggérer aux hommes cette pensée.
C'est la seule doctrine consolante ; oui, elle est toute pleine de consolation pour tout pécheur qui s'est perdu et qui se condamne lui-même. « Quiconque croit en lui ne sera point confus ». Celui qui est le Seigneur de tous est riche en miséricorde « pour tous ceux qui l'invoquent » ; 
voilà une consolation aussi élevée que le ciel, et plus forte que la mort ! Quoi ! miséricorde pour tous ! Pour Zachée l'exacteur public ? pour Marie-Madeleine, la prostituée ? Il me semble entendre dire à quelqu'un : Alors moi, moi aussi, je puis espérer de trouver grâce ! 
Oui, tu le peux, ô affligé que personne n'a consolé ! Dieu ne repoussera point ta prière.

          Que sais-tu ? peut-être à l'heure qui va sonner te dira-t-il : « Prends courage, tes péchés te sont pardonnés », — tellement pardonnés qu'ils ne régneront plus sur toi ; et que le Saint-Esprit rendra témoignage à ton esprit que tu es enfant de Dieu. Ô bonnes nouvelles, nouvelles de grande joie, envoyées à tous les peuples ! « ô vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux ; venez, achetez sans argent et sans aucun prix ». Quels que soient vos péchés, fussent-ils rouges « comme le cramoisi », fussent-ils plus nombreux que les cheveux de votre tête, — retournez à l’Éternel et il aura pitié de vous, et à notre Dieu, car il pardonne abondamment.
           Quand on ne peut plus rien objecter, on nous dit simplement, que le salut par la foi ne devrait pas être prêché, comme doctrine première, ou du moins ne devrait pas être prêché à tous. Mais que dit le Saint-Esprit ? « Personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui a été posé, qui est Jésus-Christ ». Ainsi donc, le fondement de toute notre prédication est et doit être : « Quiconque croit en lui sera sauvé » ; c'est là ce qui en doit, faire le premier sujet.
Bien, mais il ne faut pas prêcher cette doctrine à tous tes hommes. 
-– A qui donc ne devons-nous point la prêcher ? qui devons-nous excepter ? Les pauvres ? — Mais ils ont un droit tout particulier à ce qu'on leur prêche l’Évangile
— Les ignorants ? 
Dès le commencement, Dieu a révélé ces choses aux hommes illettrés et ignorants. 
Les jeunes gens ? 
Nullement. Sur toutes choses, « laissez-les venir et Christ, et ne les en empêchez point» 
Les pécheurs ? 
Moins que personne. Il est « venu appeler à la repentance, non les justes, mais les pécheurs ». Eh bien ! s'il nous faut excepter quelqu'un, ce doivent être les riches, les savants, les hommes estimés et moraux ; et il est vrai qu'ils ne se dispensent que trop souvent d'écouter cette doctrine. Mais, quoi qu'il en soit, nous devons annoncer la parole de Notre Seigneur. Car voici la, teneur de notre commission. « Allez, prêchez l’Évangile à toute créature ». S'il est des hommes qui, à leur perdition, tordent cet Évangile, dans son entier ou dans quelqu'une de ses parties, il faudra qu'ils portent leur propre fardeau. Mais quant à, nous, comme l’Éternel est vivant, nous dirons ce que notre Dieu nous dira.
           Dans ces temps surtout, nous répéterons : Vous êtes sauvés, par grâce, par la foi. Jamais il ne fut plus nécessaire qu'aujourd'hui de maintenir cette doctrine, seule elle peut efficacement empêcher les erreurs de Rome de se propager parmi nous. Attaquer une à une toutes ces erreurs, c'est à n'en pas finir ; mais le salut par la foi les frappe à la racine ; elles tombent toutes à la fois, dès que cette, doctrine est établie. Ce fut cette doctrine que l'Église anglicane appelle avec tant de raison, le rocher et le fondement de la religion chrétienne, qui chassa le papisme de l'Angleterre et seule elle l'en tiendra éloigné. Nulle autre chose ne réprimera cette immoralité qui a envahi notre pays comme un fleuve. Pouvez-vous mettre à sec l'océan goutte à goutte ? Alors vous pourrez nous réformer de nos vices particuliers par des raisonnements propres à nous en détourner. Mais que «la justice qui vient de Dieu par la foi » soit proclamée, et comme par une digue puissante, les vagues orgueilleuses de la dépravation seront refoulées. C'est le seul moyen de fermer la bouche à ceux « qui mettent leur gloire dans ce qui est leur confusion », et qui ouvertement « renient le Seigneur qui les a rachetés ». Ils peuvent parler de la loi en termes aussi sublimes que l'homme dans le coeur duquel Dieu l'a écrite. A les entendre discourir sur ce sujet, ou serait disposé à penser qu'il ne sont pas loin du royaume de Dieu ; mais conduisez-les de la loi à l'Evangile; commencez par la justice de la foi, par « Christ, qui est la fin de la loi pour justifier tous ceux qui croient », et ceux qui tout à l'heure paraissaient presque, sinon tout-à-fait chrétiens, restent convaincus de n'être que des fils de perdition, — d'être aussi éloignés de la vie et du salut (Dieu veuille leur être miséricordieux !) que les profondeurs de l'enfer des hauteurs du ciel.
             C'est là ce qui fait rugir l'adversaire toutes les fois que le salut par la foi est publié au monde ; c'est ce qui le poussa à remuer la terre et l'enfer, pour faire mettre à mort ceux qui le prêchèrent les premiers ; — et sachant que la foi seule peut renverser les bases de son royaume, c'est pour cela qu'il réunit toutes ses forces et mit en jeu tous ses artifices de mensonge et de calomnie, afin d'effrayer Luther et de l'empêcher de remettre au jour cette doctrine. Et il n'y a là rien d'étonnant, car, ainsi que le remarque ce serviteur de Dieu : « Un homme orgueilleux, fort et tout armé, ne serait-il pas transporté de rage, si un petit enfant venait, un roseau à la main, le défier et l'arrêter » ; surtout s'il était certain que, ce petit enfant dût le renverser et le fouler aux pieds ? — Oui, Seigneur Jésus, c'est ainsi que ta force s'est toujours « accomplie dans la faiblesse ». Va donc, petit enfant qui crois en Lui, et sa « droite t'apprendra des choses merveilleuses ! » Quoique tu sois sans force et faible comme un nouveau-né, l'homme fort ne pourra tenir devant toi. Tu auras le dessus sur lui ; tu pourras le dompter, le renverser et le fouler à tes pieds. Tu iras de conquête en conquête, sous la direction du grand Capitaine de ton salut, jusqu'à ce que tous tes ennemis soient détruits, et que « la mort soit engloutie dans la victoire ».
          Or, grâces à Dieu, qui nous a donné la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ », à qui comme au Père et au Saint-Esprit, soient « louange, gloire, sagesse, actions de grâce, honneur, puissance, et force, aux siècles des siècles ». 

AMEN.


mardi 26 mai 2015

(9) ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS - LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST par Ed Miller

Christ doit être prééminent et non pas proéminent dans la vie chrétienne. Jésus mérite plus que la première place. Le terme Première place implique qu'il y en a une seconde, il ne peut y avoir de second après Jésus. Cette épître nous pousse à faire de Jésus notre Seul et Unique! Dans les chapitres 1 et 2 nous étudions la doctrine de la prééminence de Christ et dans les chapitres 3 et 4 les applications pratiques de la doctrine de Sa prééminence. Ces messages ont été donnés en 1986.

(9) COLOSSIENS - CONCLUSION
(Colossiens 3:18-4:18)
Par Ed Miller

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre neuvième leçon. Alors que nous reprenons l'étude de cette merveilleuse épître aux Colossiens, laissez-moi à nouveau vous exposer le message central de ce livre.

COLOSSIENS: LA RÉVÉLATION LA PLUS COMPLÈTE DE CHRIST

          Dans Colossiens, tout ce que vous voyez, c'est Jésus-Christ. C'est comme si Colossiens embrassait et incluait toutes les révélations de Christ que l'on peut trouver ailleurs. Du début à la fin, tout ce que vous voyez, c'est Christ. Colossiens rassemble les révélations les plus complètes de Christ que l'on trouve dans la Bible. Vous ne trouverez pas de « petites révélations » de Christ dans l’épître aux Colossiens. Je parle « comme un insensé », mais admettons qu'il existe de petites révélations de Christ. Par exemple, Christ est Sauveur, Christ est Roi ou encore Christ est Seigneur sont, comparées à ce que l'on trouve dans Colossiens, des « petites révélations de Christ. » On trouve bien entendu des révélations merveilleuses de Christ dans le reste de la Bible, mais rien qui ne soit semblable à ce qui est décrit dans l'épitre aux Colossiens. Les autres textes sont comme de « petits aperçus » de qui est Christ, par rapport à ce qui nous est transmis dans Colossiens.
               Par exemple, dans Colossiens, Christ nous est présenté comme Celui qui est pour nous tout suffisant. Il est présenté comme la plénitude de Dieu et comme le mystère de Dieu. Il est également présenté comme Celui en qui nous sommes complets, et comme la substance de toutes les ombres. Il nous est présenté comme notre vie et comme le centre de toute notre existence. Le verset 3:11 dit que « Christ est tout et en tous. » Voilà la clé et le message de Colossiens. Ce que Colossiens nous révèle de Christ va beaucoup plus loin que dire, Christ est ma patience, Christ est ma justice, Christ est ma force et ma joie, aussi vraies et merveilleuses que soient ces vérités. Tout cela est vrai, mais dans Colossiens, Christ est mon Tout. Colossiens ne nous présente pas Christ comme étant le premier, mais également comme le deuxième, le troisième et ainsi de suite, Il est toute la liste. En fait Colossiens nous dévoile Christ comme étant mon Seul et Unique. Christ n'est pas « seulement » Seigneur de ma vie, Il est ma Vie!
                A travers l’épître de Colossiens, le Saint-Esprit veut corriger l'erreur subtile, qui est de donner à Christ une place proéminente au lieu de Lui donner la prééminence. Les gnostiques ne faisaient pas de Christ quelqu'un de petit, ils Lui donnaient beaucoup d'importance. Ils enseignaient que vous pouviez faire de Christ quelqu'un de grand, de très grand mais sans faire de Lui votre Tout. Il n'y a rien de plus dangereux qu'une soumission qui ne soit pas totale. Parce que dans ce cas, vous pouvez être tentés de penser que tout va bien alors que ce n'est pas le cas. Il ne s'agit pas de donner à Christ « les clés de toutes les chambres de ma maison. » C'est une jolie petite illustration, mais c'est à l'opposé de ce que l'on trouve dans Colossiens. Christ ne veut pas les clés de votre maison, ce qu'Il veut c'est toute la maison, Il veut tout. Et c'est le message de Colossiens.


LE RÉSULTAT DE LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST EST UN FRUIT

               Nous avons divisé l'épître de Colossiens en deux parties. Nous avons appelé les chapitres 1 et 2, la doctrine de la prééminence de Christ, et les chapitres 3 et 4, le résultat de la prééminence de Christ ou encore la section « pratique. » Cette deuxième partie montre ce que sera ma vie si Christ est prééminent en moi, les caractéristiques d'une vie dans laquelle Christ est prééminent, quand Christ est mon Tout en toutes choses. En parcourant les chapitres 3 et 4, nous avons déjà passé en revue deux leçons qui montrent les résultats d'une vie où Christ est prééminent. Avant de revoir les principes que nous avons énumérés, j'aimerais juste insister sur une vérité essentielle qui caractérise toute cette section pratique des chapitres 3 et 4. Cette vérité est que les résultats sont des résultats. Cela ne semble pas très profond de le dire ainsi, mais pourtant des milliers de chrétiens ne l'ont pas vu ou l'ont raté. Les résultats sont des résultats, ce sont des fruits. Ils apparaissent automatiquement chez celui en qui Christ est prééminent. Ce sont des fruits « super-naturels naturels » chez celui pour qui Christ est Tout. Ce sont des caractéristiques qui seront vraies lorsque Christ est prééminent.
                Si vous parcourez les chapitres 3 et 4, et qu'ensuite vous considérez votre vie, vous pouvez vous dire: « Waouh, je ne vois pas cela dans ma vie. » Dans ce cas, la pire chose à faire c'est d'essayer de les mettre vous-mêmes dans votre vie. Par exemple les chrétiens se disent: « Si j'étais vraiment centré sur Christ, je serais enclin à pardonner. » Ensuite ils regardent leur vie et se disent: « Je ne pardonne pas facilement. » Alors ils essaient de créer cela dans leur vie. Cela ne marchera jamais, même dans mille ans. La seule façon d'obtenir le résultat des chapitres 3 et 4, c'est de vivre la réalité de la prééminence de Christ. S'ils sont absents de votre vie, s'ils ne sont pas visibles, alors il vous faut retourner aux chapitres 1 et 2. Il ne faut pas essayer de les manifester avec votre propre force, mais à la place, courir vers le Seigneur. Et progressivement, cela deviendra aussi naturel que de respirer. Tout changement dans votre vie, tout réel changement, découle d'une nouvelle révélation du Seigneur Jésus-Christ. Chaque fois que Dieu vous montrera Christ, Il vous changera. Tout changement qui ne vient pas d'une vision nouvelle de Dieu est du légalisme, et cela risque de vous placer sous un terrible esclavage. A travers notre étude du chapitre 3, nous avons déjà vu trois résultats de la prééminence de Christ. Permettez-moi de vous les rappeler à nouveau.
                  Le premier se trouve aux versets 3:1-9. Les versets 3:5-8 disent: « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'immoralité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. » Le premier résultat de la prééminence de Christ, c'est que j'aurai la victoire sur le péché. En d'autres termes, plus vous voyez la prééminence de Christ, plus vous avez la victoire. Je ne veux pas re-développer tout cela mais dans le contexte, cette victoire est basée sur le fait que nous sommes en Christ. Les théologiens font la différence entre ce que nous sommes en Christ Jésus et ce que nous sommes en expérience. Il peut parfois y avoir des années lumière entre les deux.
               Être en Christ Jésus, c'est votre rang, votre position. En Christ, vous êtes saints et parfaits et tout ce qui appartient à Christ est aussi à vous. Mais lorsqu'ils regardent leur vie, certains disent: « Oh, mais quelle honte! » Notre vie sur terre n'est pas vraiment ce que nous sommes. Ce que nous sommes réellement, c'est ce que nous sommes en Christ, assis dans les cieux. Mais nous vivons ici et la transformation est progressive. Nous progressons vers ce que nous sommes, mais nous ne sommes pas encore ce que nous sommes. Il y a une grande distance entre notre expérience et ce que nous sommes. Je souhaiterais être ce que je suis mais je ne le suis pas encore. Colossiens nous enseigne que lorsque Christ est prééminent dans notre vie, par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis.
                 Dans la Bible, il y a beaucoup de choses écrites au sujet de Dieu, et Dieu est tout ce que la Bible dit qu'Il est. Dans la Bible, il y a aussi beaucoup de choses écrites à notre sujet, et par la grâce de Dieu, nous pouvons être ce que nous sommes. Ne vous laissez pas prendre au jeu des théologiens qui ont séparé les deux. C'est dans la mesure où Christ est Tout dans votre vie que vous pourrez expérimenter tout ce que vous êtes en Christ. Certains disent: « Oh, mais j'ai encore la nature pécheresse et je ne peux pas espérer vivre à ce niveau! » Si, vous le pouvez car plus Christ est prééminent dans votre vie, plus par la grâce de Dieu, vous serez ce que vous êtes. Le premier résultat de la prééminence de Christ se voit donc dans votre vie morale, c'est la victoire sur le péché.
               Le deuxième résultat se trouve aux versets 3:9-11: « Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres, et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé. Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. » Si Christ est prééminent en moi, les distinctions disparaîtront. Lorsque Christ sera mon Tout, je ne reconnaîtrai qu'une seule Tête, le Seigneur Jésus, et qu'un seul Corps, tous les chrétiens. Il y aura une unité entre les chrétiens. Nous ne verrons plus toutes les divisions et les séparations entre chrétiens. Christ sera notre seule référence et notre unique désir sera de nous identifier à Lui.
              Dans notre dernière leçon, nous avons considéré le troisième résultat qui se trouve dans les versets 3:12-17: « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, ayez un coeur plein de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de l'amour, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants. Laissez la parole de Christ habiter parmi vous abondamment; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l'inspiration de la grâce. Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père. »
             Si Christ est prééminent en nous, nous aurons un coeur semblable à celui de Christ. Avoir un coeur comme celui de Christ, dans notre relation avec les hommes, selon les versets 3:12-14, c'est avoir un coeur rempli d'amour envers les hommes. Et avoir un coeur comme celui de Christ, dans notre relation avec Dieu, selon les versets 3:15-17, c'est avoir un coeur rempli de louanges envers Dieu. Lorsque nous chantons en silence dans notre coeur, les autres le voient, et cela devient un témoignage et une exhortation pour eux.


LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST MISE EN PRATIQUE DANS LA FAMILLE

             Cela nous amène à une nouvelle partie de l'épître aux Colossiens. On trouve encore au moins deux résultats mentionnés ici. Si Christ est réellement prééminent dans ma vie, oui je le verrai dans ma victoire sur le péché, oui je le verrai dans la relation avec les autres chrétiens, oui je le verrai dans ma louange envers Dieu, je serai un chrétien joyeux. Il y a encore un résultat que l'on trouve aux versets 3.18-4:1: « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères, n'irritez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de coeur, dans la crainte du Seigneur. Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. Car celui qui agit injustement recevra selon son injustice, et il n'y a point d'acception de personnes. Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel. »
          Qu'est ce que Dieu nous décrit ici? Au verset 3:18 Il parle de femmes, au verset 3:19 de maris, au verset 3:20 d'enfants, au verset 3:21 de pères, au verset 3:22 de serviteurs, et au verset 4:1 de maîtres. Dieu nous parle ici de la maison, de la famille. A l'époque du Nouveau Testament, la relation entre le maître et l'esclave se situait dans le cadre de la maison. Lorsque vous lisez cela, n'oubliez pas que la famille est une illustration que Dieu utilise. Parfois cette illustration est si forte qu'elle constitue aussi un point que Dieu veut souligner. Mais ici l'image n'est pas le sujet réel. Son sujet n'est pas ce qui se passe dans la maison ou la famille. Il veut nous communiquer des principes en utilisant l'image de la famille. Il veut illustrer le résultat de la prééminence de Christ, et pour ce faire, Il ne choisit pas le monde du travail, de l'école, de l'Église, ou de la société. Il utilise l'image de la famille et des relations dans la famille.
                Je ne pense pas que le Saint-Esprit aurait pu choisir une illustration aussi pratique que celle de la famille. Les relations familiales sont le domaine par excellence où l'évangile peut s'appliquer. La famille est le meilleur des endroits pour tester les vérités de Dieu. Si ces vérités sont réelles dans la maison, alors il y a de bonnes chances pour qu'elles le soient aussi à l'extérieur de la maison. Si ce n'est pas réel dans la maison, il y a des chances que vous jouiez à un jeu quand vous êtes à l'extérieur. Voyez-vous pourquoi la maison est une si parfaite illustration?
                 D'un côté les relations dans la famille permettent de voir certaines des plus belles manifestations d'amour du caractère de Christ. C'est dans la maison qu'il y a le plus d'interactions humaines et d'une façon très intime. La famille est un champ d'action incroyable pour voir les principes de Christ à l'oeuvre. En dehors de la maison, où pouvez-vous rencontrer plus d'occasions d'exercer l'amour, la patience, la compréhension, l'unité, le pardon. Vous voyez, la maison est un endroit incroyable pour tester tous ces principes parce que vous êtes constamment en relation. Tous les résultats de la vie de Christ sont testés et éprouvés à la maison. Dans la relation entre le mari et sa femme, la femme et son mari, les parents et les enfants, les enfants et leur père, la mère et les enfants et ainsi de suite.


SI ON EST VRAI DANS LA FAMILLE, ON SERA VRAI PARTOUT

                Mais s'il a choisi la famille comme exemple, c'est aussi parce qu'à la maison, vous n'êtes pas sur vos gardes. A la maison, vous êtes relax, vous ne simulez pas ce que vous êtes. Vous pouvez parler pieusement autant que vous voulez, mais lorsque vous rentrez à la maison, le rideau se baisse et vous n'avez plus à jouer sur la scène. A la maison, vous enlevez votre uniforme, vous enlevez votre masque, vous êtes plus vulnérable à la maison. C'est là où nous pouvons devenir très présomptueux. A la maison, nous baissons la garde et notre inconsistance est découverte. C'est pour cette raison que le Saint-Esprit a choisi la maison et la famille. Si c'est vrai ici, cela sera vrai partout ailleurs. Il est facile d'être assis dans une église, de participer à une étude biblique, de chanter quelques hymnes et de prier ensemble, mais ce n'est pas la même chose lorsque vous êtes chez vous et que vous enlevez vos chaussures. Parce que c'est à la maison que vous êtes ce que vous êtes réellement. Avant de voir les principes, la question que nous devons nous poser est la suivante: La prééminence de Christ est-elle démontrée à la maison? Oubliez un instant votre travail, votre usine, votre classe d'école, comment cela se passe à la maison, frères et sœurs? C'est de cela dont il s'agit.
               La maison est l'illustration de Dieu, parce la maison est la nursery pour la sainteté. Nous sommes formés à la maison. Je dis tout cela parce que je ne veux pas que vous vous limitiez à cette illustration. La maison est l'image mais les principes que nous verrons concernent toutes les relations. Mes relations à la maison illustrent toutes les relations horizontales de la vie quotidienne. Lorsque nous aurons isolé le principe, vous verrez combien son application est large et de quelle manière elle touche tous les aspects de la vie. Les exemples que vous tirez de la vie à la maison s'appliquent aussi dans l'usine, dans la classe et dans le voisinage. Tous ceux qui ont une autorité qui leur est déléguée, comme le policier par rapport aux concitoyens, peuvent suivre les principes que nous trouvons dans la maison. La maison est par conséquent l'illustration de Dieu parce qu'elle représente toutes les relations de la vie.
             Si Christ est prééminent dans ma vie, Il se manifestera Lui-même dans la maison. Regardez par exemple le verset 4:21: « Pères, n'irritez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. » Il est clair que la première application de ce verset est pour les pères. Les enfants ont besoin de vous faire confiance, mais ils ont aussi besoin de savoir que vous leur faites confiance. Même si cela s'applique aux pères à la maison, son application est plus large. Cela s'applique aussi aux enseignants. Je ne veux pas décourager mes enfants ni n'importe qui d'autre. Si par exemple, en tant qu'enseignant de la Bible, j'enseigne des vérités on atteignables, je décourage les gens. Ce que je veux souligner c'est que nous ne limitons pas cela à la famille. La famille est l'illustration mais les principes dépassent le cadre de la maison. Je vais dans un premier temps poser les fondations de l'illustration que Dieu donne ici et vous exposer le principe en de simples mots.


CHACUN EST APPELÉ A VIVRE DEVANT LE SEIGNEUR

           J'aimerais d'abord vous faire remarquer combien le Saint-Esprit est Christocentrique, dans ces versets qui concernent les relations dans la famille.



Verset 3:18: « Femmes ..., comme il convient dans le Seigneur » 
Verset 3:20: « Enfants ... dans la crainte du Seigneur. » 
Verset 3:22: « Serviteurs... mais avec simplicité de coeur, dans la crainte du Seigneur. » 
Verset 3:23: « Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur. » 
Verset 3:24: « Sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. » 
Verset 4:1: « Maîtres... sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel. »




      Vous voyez, vous pensiez que Paul parle de la famille, mais tout d'un coup il fait référence au Seigneur, il ramène tout au Seigneur. Si vous considériez cela en dehors de son contexte, vous pourriez dire que tout le monde a un rôle dans la famille. On pourrait donc dire: « Femmes apprenez à bien tenir votre rôle. Maris, apprenez à bien tenir votre rôle. Les enfants, apprenez à tenir votre rôle. Parents, apprenez à tenir votre rôle. Serviteurs, apprenez à tenir votre rôle. Maîtres, apprenez à tenir votre rôle. » C'est cette approche de la famille que prennent les psychologues. Mais ce n'est pas cette approche que Dieu prend par rapport à la famille. Il ne dit pas « tout le monde à un rôle, alors apprenez à tenir votre rôle. » Il dit que tout le monde a le même rôle. La femme a le même rôle que le mari, le mari a le même rôle que les enfants. Il dit: « Femmes, vivez devant le Seigneur. Maris, vivez devant le Seigneur. Enfants, vivez devant le Seigneur. Serviteurs, vivez devant le Seigneur. Maîtres, vivez devant le Seigneur. » Il ne s'agit pas de rôles différents, ils ont tous le même rôle. Le message de Colossiens est Tout pour Jésus. Cette illustration finale est donc que toute la famille est pour Jésus. Plus Christ est prééminent dans ma vie, plus Christ sera prééminent dans toute la famille. C'était l'arrière plan pour vous donner le principe de vie que nous trouvons ici.

REMPLIR MES DEVOIRS ET RESPECTER LES DROITS DES AUTRES

            Dans chaque relation, on trouve deux choses, deux directions. Premièrement il y a des responsabilités. Il y a des devoirs et des obligations. Toutes les relations ont leurs responsabilités, et toutes les responsabilités ont aussi leurs droits. Par exemple, en tant que mari, j'ai des responsabilités envers mon épouse Lillian, mais j'ai aussi le droit d'attendre certaines choses d'elle. J'ai mes obligations, mais j'ai aussi mes droits. En tant que père, j'ai des responsabilités envers mes six enfants, mais j'ai aussi le droit d'attendre certaines choses de leur part. En tant que patron, en tant qu'employé, en tant qu'enfant, vous avez des obligations et des droits. La société est ainsi faite.
            Regardez à nouveau ces versets, et remarquez comment l'Esprit Saint insiste sur les devoirs et les responsabilités. Il souligne ici l'un des principes les plus incroyables qui pourrait régler tous les problèmes dans la société. Si Christ est prééminent, cela deviendra automatique, vous n'aurez pas à y travailler. Dans chaque société, nous avons nos responsabilités et nos droits. C'est pareil partout. Nous parlons par exemple des droits civiques, du droit de grève et des droits de l'homme. On entend parfois les exclamations comme: « Je connais mes droits. » ou « Mes droits ont été bafoués. J'ai été mal traité, et opprimé, je vais faire grève. » C'est ce qu'on entend dans une société qui ne connait rien à la prééminence de Christ. La société insiste sur ses droits.
              Mais regardez comment Dieu a écrit les versets 3.18-4:1. Il en a fait de même dans Ephésiens. Paul ne parle pas un seul instant des droits. Paul ne parle par des droits de l'épouse. Il ne parle pas des droits du mari. Il ne parle par des droits des enfants. Il ne parle que de leurs responsabilités, de leurs obligations et de leurs devoirs. Lorsque Christ est prééminent dans un chrétien, il aura conscience de ses propres responsabilités et devoirs, pas de ses droits, uniquement de ses responsabilités et des droits des autres! Par exemple en tant que mari, les droits que je dois connaître sont les droits de mon épouse, mais je n'ai pas à connaître mes droits en tant que mari. En tant que mari, je n'ai qu'à connaître mes responsabilités. Par contre j'ai besoin de connaître les droits de mon épouse devant Dieu. Je dois me préoccuper des droits de mon épouse et elle doit se préoccuper de mes droits. Ce que je dois savoir, c'est comment répondre à ses besoins, jamais aux miens. Lorsque Christ est prééminent, je laisse mes droits de côté car tout ce que je veux connaître, ce sont mes responsabilités devant Dieu. Tout ce que je souhaite savoir, ce sont mes devoirs envers le Seigneur. Si un tel principe était appliqué dans la famille, tous les problèmes seraient réglés!
               Pouvez-vous imaginer une famille où les enfants seraient uniquement concernés par leurs responsabilités envers leurs parents, et où les parents seraient seulement concernés par leurs responsabilités envers leurs enfants. Je peux vous dire ce qui arriverait, ils vivraient tous pour remplir leurs responsabilités envers le Seigneur et les autres. Dans ce passage, on parle de la famille mais ce n'est qu'une illustration, le principe s'applique à tous les domaines de la vie. Frères et soeurs, mettez vos droits de côtés, tout ce que vous avez si Christ est prééminent en vous, ce sont des responsabilités envers Dieu. Lorsque Christ est prééminent, chacun remplit ses devoirs. Voilà le quatrième résultat de la prééminence de Christ, qui peut être résumé par le verset 3:23: « Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes. » Vous vivez devant le Seigneur, pour remplir vos devoirs envers Lui.


LA MISSION COMME FRUIT DE LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST

             Le dernier résultat de la prééminence de Christ que nous verrons se trouve dans les versets 4:2-6: « Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et le faire connaître clairement comme je dois en parler. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. »
           Dit en des termes simples, le résultat final de la prééminence de Christ dans Colossiens est la mission, gagner des âmes, l'évangélisation, le témoignage. Il n'est pas étonnant que le Saint-Esprit termine le livre de cette façon. Les âmes tiennent une grande place devant Dieu. Tout concoure vers cela. Il y a de la place pour le monde entier dans le coeur de Dieu, et plus Christ est prééminent dans ma vie, plus il y aura de la place pour tout le monde dans mon propre coeur. La vie centrée sur Christ s'exprime par le fait que l'on répand l'évangile. Parce que la mission, l'évangélisation et gagner des âmes, est si important dans le coeur de Dieu et dans Son programme de rédemption sur terre, nous pouvons être tentés de croire que c'est très compliqué et difficile. Dès que vous prononcez les mots évangélisation, mission ou gagner des âmes, vos pensées projettent l'image de grands programmes, de croisades et de comités missionnaires. Ensuite nous pensons à tout l'entraînement nécessaire pour nous équiper, et nous qualifier, pour remplir une mission et un appel. Parcourez un catalogue de formation proposé par une école biblique et regardez les programmes au sujet de l'évangélisation ou de la mission et voyez combien d'années cela va vous prendre pour être qualifié pour être un gagneur d'âmes, un missionnaire, un pasteur ou un enseignant!
              Le message de Colossiens fait de la mission un résultat, un fruit de la prééminence de Christ. On n'a pas besoin de s'entraîner pour, ou de l'étudier à l'école. On n'a pas besoin d'un diplôme théologique pour être qualifié à le faire. Vous n'avez pas besoin de l'ordination des hommes, ou de passer un examen pour être un missionnaire ou un gagneur d'âmes. Dans ce passage, le Saint-Esprit souligne deux choses essentielles au sujet de la mission, aux versets 4:2-4, « Faites confiance à Dieu » et aux versets 4:5-6, « Vivez. » Rien ne pourrait être plus simple que cela, « Faites confiance à Dieu et vivez. »
               Dans la mesure où Christ est prééminent dans votre vie, vous ferez confiance à Dieu et vous vivrez. C'est cela la mission, c'est cela l'évangélisation, c'est cela gagner des âmes. Et puis-je ajouter également que ce n'est rien d'autre. Ce n'est que cela que Dieu utilise sur la terre. Prenons maintenant chacun des deux éléments pour les considérer de plus près, « Faites confiance à Dieu et vivez. »


FAIRE CONFIANCE A DIEU

               Commençons par les versets 4:2-4. Encore une fois, la prière est ici l'illustration de Dieu, ce n'est pas le sujet principal. Cela illustre le fait qu'il faut faire confiance à Dieu. Vous voyez, la prière est un canal par lequel nous faisons confiance à Dieu. Malheureusement, vous pouvez prier et ne pas faire confiance à Dieu. Vous pouvez rater le principe et juste vous accrocher à l'image. Mais considérons ici que nous allons prendre les deux, l'image et la réalité c'est-à-dire la prière en tant que canal pour faire confiance à Dieu. L'apôtre Paul encourageait les chrétiens de Colosses à prier pour deux choses. Premièrement, au verset 4:2-3, Paul encourage les chrétiens à faire confiance à Dieu pour une porte ouverte pour le ministère. Il dit: « afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole. » Nous entendons souvent cette expression: « Que Dieu puisse ouvrir une porte », lorsque l'on parle de la volonté de Dieu. Lorsque nous parlons de la mission, nous disons parfois, la porte est fermée. Par exemple la porte de la Russie est fermée, la porte de la Chine est fermée, la porte de l'Iran est fermée.
                 Je pense que ceux qui veulent suivre ce qui est écrit dans la Bible, ne veulent pas être « plus bibliques que la Bible », mais veulent être aussi bibliques qu'elle. L'apôtre Paul n'aurait jamais dit, la porte de la Chine est fermée. Paul n'aurait pas employé des paroles si folles. Savez-vous où était Paul lorsqu'il a écrit Colossiens? Il était en prison à Rome, et il priait pour une porte ouverte. N'est-ce pas une chose merveilleuse? Si Dieu pouvait ouvrir une porte pour Paul à l'époque du Nouveau Testament, lorsque Néron était empereur de Rome, alors Dieu peut ouvrir une porte pour l'évangile quel que soit le moment. De nos jours, les chrétiens prient dans une attitude de défaite. Ils disent: « Les portes sont fermées, nous avons du travail à faire, prions que les missionnaires puissent aller... et nous avons besoin de ceci ou de cela... »


C'EST DIEU QUI OUVRE LES PORTES

                 Nous n'avons pas besoin de plus de missionnaires. Je sais que cela peut sembler être une contradiction. Nous avons besoin de moins de missionnaires. Laissons tous les missionnaires légalistes quitter le champ, qu'ils rentrent à la maison et ensuite Dieu pourra faire une oeuvre. Nous avons tant de personnes sur le champ, qui ne savent pas faire confiance au Seigneur. Elles ne font pas l'oeuvre de Dieu, car elles ont simplement cette attitude de défaite. Elles ne connaissent pas la victoire de Christ, elles ne profitent pas d'un Christ complet dans leur vie, elles n'ont pas appris à se reposer dans le Seigneur. Au verset 4:2, Paul dit: « Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. » Lorsque Paul priait pour une porte ouverte, ce n'était pas en disant: « Mais qu'allons-nous faire? Tout est fermé, et Satan est contre nous. Il y a beaucoup d'opposition et aucun ouvrier. » Ce n'était pas une attitude de remerciement.
                     Paul passait son temps à louer, il faisait confiance à son Dieu. Les portes sont ouvertes par le trône de Dieu. Voilà comment les portes sont ouvertes. C'est Dieu qui doit ouvrir les portes. Lorsque vous parlez de mission, vous parlez d'évangélisation. Mais lorsque Christ est prééminent dans votre vie, une des façons dont vous l'exprimerez, c'est que vous ferez confiance à Dieu pour qu'Il vous donner des opportunités. Vous ferez confiance au Seigneur pour qu'Il ouvre les portes. Les hommes ouvrent un grand nombre de portes qu'ils appellent ensuite l'oeuvre de Dieu. Je sais que Dieu peut transformer une malédiction en bénédiction, et Il le fait souvent, loué soit Dieu quand Il le fait.
                  Mais toutes les portes que les hommes ouvrent, ne sont pas des portes que Dieu ouvre. Je l'ai vu dans ma propre famille. Lorsque j'étais jeune chrétien, combien de fois j'ai essayé d'ouvrir des portes. J'ai fait le forcing pour essayer d'apporter l'évangile à tous mes proches mais cela n'a rien fait, si ce n'est fermer des portes. Cela ne m'a ouvert aucune porte. J'ai essayé de faire « rentrer Jésus » dans chacune de mes conversations, j'essayais de leur « donner l'évangile » en essayant d'ouvrir des portes par moi-même. Je peux vous dire que lorsque vous êtes vraiment centrés sur Christ, vous pouvez faire confiance à Dieu pour qu'Il ouvre les portes. Vous n'avez pas besoin d'avoir un tas de diplômes pour être un missionnaire, et tout un attirail de formations académiques. Vous avez simplement besoin d'avoir un coeur d'enfant qui fait confiance à Dieu pour ouvrir les portes. Et Dieu les ouvrira.


PARLER DE CHRIST CLAIREMENT ET AVEC ASSURANCE

                Paul ne priait pas seulement pour que les portes s'ouvrent, mais au verset 4:4 il dit: « Pour le faire connaître clairement comme je dois en parler. » Paul priait pour la simplicité, pour la clarté. Il est intéressant que l'expression « comme je dois en parler » n'apparaisse que deux fois dans la Bible. On la trouve ici en Colossiens 4:4: « Le faire connaître clairement comme je dois en parler » et une autre fois en Ephésiens 6:20: « Que j'en parle avec assurance comme je dois en parler. » Dans les deux cas, ce sont des sujets de prières. Il dit: « Priez que je puisse en parler clairement et avec assurance. » Ces deux prières ont une grande signification pour ma propre vie chrétienne. Je prie constamment pour que je puisse parler clairement et avec assurance comme je dois en parler. Paul connaissait les méthodes de Dieu pour la mission. Ce n'était pas ce que les hommes appellent mission. Paul dit que lorsque Christ sera prééminent en vous, vous ferez confiance à Dieu pour qu'Il ouvre les portes, et vous ferez confiance à Dieu pour que le message soit clairement apporté par votre voix et par votre vie. Comme c'est simple, c'est cela la mission. Vous n'avez pas besoin de créer des opportunités. Faites confiance à Dieu et vivez.


VIVRE DEVANT DIEU ET DEVANT LES HOMMES

                 Notez l'accent qu'il met dans les versets 4:5-6: « Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, en profitant au maximum de vos opportunités. » Lorsqu'il dit: « Conduisez-vous », il parle de la manière dont vous vivez. Il parle de ce que vous dites, de gagner des âmes. La vraie façon de gagner des âmes, (en disant cela, je n'essaye pas discréditer le programme de quiconque), ce ne sont pas les quatre lois spirituelles, ce n'est pas suivre « la voie romaine » à travers l'épître aux Romains, ce n'est pas être capable de dessiner l'image d'un pont sur un bout de papier pour conduire quelqu'un à Jésus. C'est vous conduire d'une manière digne envers ceux du dehors, envers ceux qui ne sont pas sauvés. C'est vivre devant les hommes, c'est vivre une vie sainte dans la présence des non-croyants. Si vous voulez réduire la Bible à deux choses que Dieu désire, je pense que ces deux choses seraient celles-ci: Dieu veut être Dieu, c'est la première chose, et il veut que vous vous soyez vous. Dieu n'a rien voulu d'autre. Nous n'avons pas besoin d'être quelqu'un d'autre, hormis nous-mêmes. Nous sommes tous différents, nous avons tous des personnalités différentes. Mais lorsque Christ est prééminent, il libère nos personnalités, pour que nous puissions rayonner Christ vers d'autres, qui ont d'autres personnalités, et montrer ce que Dieu peut faire dans une personnalité comme la nôtre.
                Tout ce que Dieu veut, c'est être Dieu. Et tout ce que Dieu veut de vous et de moi, c'est que nous soyons nous-mêmes, et simplement vivre. Paul dit que c'est ainsi que nous aurons des opportunités. Vous voyez, lorsque vous êtes avec vos proches, vous n'avez pas besoin de garder un œil ouvert pour être sûr de ne pas rater une opportunité, si jamais ils prononcent le mot Dieu. Comment puis-je avoir des opportunités? En marchant en communion avec Dieu. C'est comme cela, simplement comme cela. Si je vis en union avec Christ, j'aurai des opportunités. C'est cela qu'il vous dit, conduisez-vous, vivez dans l'esprit, et confiez-vous en Dieu pour ouvrir une porte, confiez-vous en Dieu pour que lorsque cela arrive, cela puisse être simple. C'est souvent votre vie sainte qui sera le moyen que Dieu utilisera pour ouvrir la porte, c'est cette porte qu'Il utilisera. La vie chrétienne, c'est simplement qui vous êtes.
              Regardez comme il décrit le fait de témoigner au verser 4:6: « afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. » C'est simplement cela le témoignage. Vous pensez peut être que vous devez prendre l'initiative, mais vous ne verrez pas cela dans la Bible. Il s'agit de répondre. Ceux qui ont faim vont venir vers vous. Vous devez juste être prêts à donner une réponse de l'espérance qui est en vous lorsqu'ils viendront (cf. 1 Pierre 3:5). Soyez comme du sel pour le monde, et alors vous allez créer une soif. Vous vivrez d'une telle façon qu'ils voudront en savoir davantage. Ils voudront savoir ce qui vous anime. Ils voudront savoir d'où vient la grâce qui vous permet de passer à travers tant de difficultés. Ils n'ont pas cela. Ils ne veulent pas vous regarder et penser que vous êtes comme eux, hormis un hobby spécial appelé religion. Ils regardent votre vie et ma vie, et recherchent ensuite une explication qui n'est pas de ce monde. Lorsqu'ils voient dans nos vies quelque chose qui ne peut être expliqué que par la vie de Dieu, alors ils viendront et poseront des questions et nous aurons des opportunités pour témoigner.


UNE PRIÈRE POUR LA PLEINE CONNAISSANCE DE LA VOLONTÉ DE DIEU

               Regardez le verset 4 :12: « Epaphras, qui est des vôtres, vous salue: serviteur de Jésus Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, Afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu. » Colossiens 4:12 décrit la prière d'Epaphras, probablement un berger de l'église de Colosses. Quelle merveilleuse prière. Imaginez juste un instant ce qui arriverait si Dieu commençait à répondre à cela: « afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu. » Quelle bénédiction vous aurez, le jour où Dieu commencera à répondre à cette prière. L'incertitude est une des plus grandes occasions de battre en retraite dans la vie chrétienne, ne pas savoir. Epaphras priait à l'opposé de cela. Il priait pour qu'il n'y ait pas d'incertitude parmi les chrétiens. Vous voyez, Epaphras était à Rome avec Paul, à plus de mille kilomètres de Colosses. Il était très loin de son église d'origine, loin de la communion. Mais il n'était pas loin du trône de la grâce. Il n'était pas loin de Dieu. Epaphras passait son temps à prier pour ses chrétiens. Mille kilomètres, c'est simplement la distance jusqu'aux oreilles de Dieu. Mille kilomètres, c'est simplement la distance jusqu'au trône de Dieu, jusqu'au trône de la grâce. Les gens me demandent souvent de prier pour eux, pour qu'ils aient une opportunité de témoigner à leurs biens aimés, à ceux qui travaillent avec eux, à leurs amis ou à leurs voisins.
                Je ne peux pas vous dire le nombre de fois, où je suis revenu à Colossiens 4:12. C'est comme cela que je prie. J'aime prier de cette façon parce que c'est cela le témoignage. Vous voulez vraiment témoigner, alors tenez-vous devant ceux qui ne sont pas sauvés, comme quelqu'un de parfait et entièrement soumis à toute la volonté de Dieu. Quel témoignage ce sera. C'est ainsi qu'il priait pour qu'ils puissent être un témoignage. C'est cela la mission. Je vois de plus en plus la mission comme consistant simplement à vivre en union avec Christ. Voilà ce qu'est le témoignage, ou gagner des âmes. Avant je pensais qu'un de mes plus grands ministères était l'enseignement. Je pensais que ce serait bien si je pouvais aider quelqu'un avec les principes que je partage. J'espère encore pouvoir aider des personnes avec les principes que je partage. Mais j'ai trouvé un ministère très important dans la prière. Loué soit le Seigneur pour l'enseignement, j'aime enseigner et j'aime partager. Mais mon ministère envers vous se passe aussi devant le trône de Dieu dans la prière. Pas à cause d'une obligation ou d'une responsabilité mais à cause du privilège de l'amour. J'aime prier pour ceux envers qui j'ai un ministère, ceux qui sont ici et ceux qui écoutent les cassettes. Je prie que vous puissiez vivre, c'est pour cela que Paul et Epaphras priaient. Ils disaient: « Seigneur laisse les vivre, qu'ils puissent connaître un Christ complet. Qu'ils puissent être parfaits et complets, plein d'assurance dans toute la volonté de Dieu. » Vous ne pouvez pas demander davantage que cela. Il ne parle pas d'une partie de la volonté de Dieu ou de presque toute la volonté de Dieu, mais il dit: « parfaits et pleinement persuadés dans une entière soumission à la volonté de Dieu. » Il n'y a simplement pas de limite à Colossiens 4:12.
                Nous recevons des lettres de nombreux endroits, et je peux vous dire que la distance diminue lorsque l'on est devant le trône de Dieu. J'essaie de prier pour toutes les personnes qui m'envoient du courrier. J'essaie de les placer devant le Seigneur, alors qu'elles reçoivent les cassettes, pour qu'elles puissent connaître un Christ complet. C'est ma prière pour chacun d'entre vous. Je ne prie pas pour que vous ayez l'air malin, ou que vous connaissiez un peu de théologie, que vous ayez du succès ou que vous partiez sur le champ missionnaire. Je prie pour que vous puissiez faire confiance à Dieu et vivre, c'est cela la vie chrétienne. Et c'est cela le résultat de la prééminence de Christ. Si Christ est prééminent dans ma vie alors je pourrai faire confiance à Dieu, vivre et embrasser toute la volonté de Dieu.
                 Peut-être direz-vous, que veux-tu dire par toute la volonté de Dieu? Ce que je veux dire par toute la volonté de Dieu n'est pas important. La bonne question c'est, qu'est-ce que Dieu veut dire par toute la volonté de Dieu? Vous voyez « le repos de la foi en Dieu » n'est pas ce que je pense que cela signifie, mais ce que Dieu sait que cela signifie. Moi je ne sais pas, mais Lui sait. Lorsque je prie, je ne dis pas: « Seigneur, agit en eux selon ce que je crois que cela signifie. » Je prie simplement avec les mots des Écritures, j'aime prier avec les mots des Écritures: « Que vous soyez parfaits et pleinement persuadés, que vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu. »
                  Lorsque je prie pour vous, je peux regarder la face de Dieu et dire: « Seigneur, je pense savoir ce que cela signifie, mais maintenant je demande tout ce que Toi tu sais que cela signifie, c'est-à-dire toute la volonté de Dieu. » C'est cela la mission, faire confiance à Dieu et vivre. Ainsi lorsque Christ est prééminent dans ma vie, je ne vais pas essayer de créer des opportunités, mais je vais faire confiance à Dieu pour qu'Il puisse créer des opportunités, je vais faire confiance à Dieu pour que tout soit clair, et je sais qu'Il ouvrira les portes. Je ne ferai confiance qu'à Dieu et je vivrai, et alors il utilisera ma vie, c'est comme cela qu'Il sera connu sur la terre.

RAPPEL DES RÉSULTATS DE LA PRÉÉMINENCE DE CHRIST DANS VIE

            Laissez-moi à nouveau citer les différents résultats de la prééminence de Christ avant de conclure cette étude. Si Christ est prééminent dans ma vie, j'aurai la victoire sur le péché. Je ne ferai pas de distinctions entre les personnes. J'aurai un coeur semblable à celui de Christ, aimant mon frère, et louant le Seigneur. Je vivrai pour satisfaire les droits des autres. Je ferai confiance à Dieu et je vivrai. Voici les résultats d'une relation avec Dieu, que Dieu puisse manifester cela en chacun d'entre nous qui étudions ce livre.


CONCLUSION

              Pour conclure, permettez-moi de dire un mot au sujet des salutations. Il y a un principe de l'étude de la Bible qui est illustré par les versets 4:7-18. Il n'existe pas de passages stériles dans les Écritures. Il est vrai qu'au premier abord, un passage peut sembler stérile, rébarbatif et ennuyeux. Par exemple lorsque vous lisez une généalogie, et que vous voyez une liste de noms, il peut sembler, au premier abord, que cela présente peu d'intérêt. Les salutations peuvent aussi sembler ennuyeuses. Mais le Saint-Esprit a inspiré toutes les parties de la Parole de Dieu. Ainsi, si vous prenez le temps de chercher et de méditer, vous en serez toujours récompensés en retour. Soyez toujours à l'affût des principes spirituels à en tirer, même dans les parties des Écritures qui semblent avoir moins de valeur, parce que Dieu y place souvent de merveilleux diamants. Dieu utilise différentes façons pour parler par ces passages moins attractifs. Permettez-moi d'attirer votre attention sur trois noms que Dieu mentionne, et faire le lien entre leur histoire que l'on retrouve ailleurs dans la Bible et le thème de Colossiens.

ONESIME

               Le premier nom se trouve au verset 4:9: « Onésime, le fidèle et bien-aimé frère. » Onésime était l'esclave qui avait fui de la maison de son maître Philémon. Le livre de Philémon nous apprend que non seulement Onésime a fui son maître mais qu'il l'a d'abord volé pour partir les poches pleines. Voyez-vous le changement extraordinaire qui s'est opéré dans la vie d'Onésime par la prééminence de Christ? Il est passé d'un esclave malhonnête en fuite à un frère fidèle et bien-aimé. Je vous rends attentif à Onésime dans le cas où il y aurait quelqu'un ici ou qui écoute les cassettes, qui dise: « Je vois que Christ devrait être prééminent dans ma vie, mais je suis tombé trop bas dans le péché, c'est trop tard pour moi et Dieu ne peut plus vraiment rien faire avec moi maintenant. » Onésime a connu Christ comme Le prééminent et à cause de cela il est devenu un frère fidèle.


MARC

               Le deuxième nom se trouve au verset 4:10: « Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres (s'il va chez vous, accueillez-le). » Il s'agit du Jean surnommé Marc. Vous rappelez-vous de Marc? Dans Actes 13, lors du premier voyage missionnaire, Jean quitta Paul et Barnabas et retourna à Jérusalem. A cause de cela, il y eu un grand désaccord entre Barnabas et Paul. Maintenant la prééminence de Christ a à nouveau réuni Marc et l'apôtre Paul. C'est un détail incroyable que Dieu nous donne ici, à cause de la vérité de Proverbes 18:19: « Des frères sont plus intraitables qu'une ville forte, Et leurs querelles sont comme les verrous d'un palais. » Avez-vous déjà offensé un frère chrétien? Et l'avez-vous ensuite retrouvé? Qu'est-ce que c'est dur de retrouver un frère une fois que vous l'avez offensé! Il faut un miracle de Dieu et c'est exactement ce miracle qui est arrivé avec Paul et Marc. Peut-être que vous direz: « Je n'étais pas un Onésime avant d'être sauvé, mais après être sauvé, j'étais un Marc. J'ai aussi eu des ratés dans ma vie, j'ai aussi arrêté de suivre Dieu et j'ai même offensé le peuple de Dieu. C'est trop tard pour moi maintenant. » Non ce n'est pas trop tard, Marc a expérimenté la prééminence de Christ, il a expérimenté le rétablissement de cette merveilleuse relation avec l'apôtre Paul.


DEMAS

               Mais il y a aussi une note négative dans tout cela, laissez-moi terminer avec un avertissement. Verset 4:14: « Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. » Lorsque cette lettre a été écrite, Démas faisait partie de ceux qui s'identifiaient au Seigneur. Ils étaient parmi les chrétiens, de ceux qui portent le nom de Christ. Mais Christ n'était pas prééminent dans la vie de Démas. Démas était venu à Rome pour aider et servir l'apôtre Paul, le prisonnier de Dieu et Epaphras le prisonnier du Seigneur. Mais Démas n'était pas prisonnier, par conséquent il allait et venait pour visiter les prisonniers. Pendant son séjour à Rome, il fut aveuglé par « les lumières » de cette ville, il fut attiré par la vie dans cette ville. Le contraste entre Paul et Epaphras en prison et l'attraction de la ville de Rome, devinrent pour Démas intolérable. Il a vu le magnifique palais de César, les belles villas des riches et les scintillements du monde. Il fut subjugué par la musique du monde, et les convoitises du monde. Par conséquent, l'apôtre Paul a dû plus tard écrire en 2 Timothée 4:10: « Démas m'a abandonné, par amour pour le monde présent. »
                    Il y a un double avertissement dans le cas de Démas. Le premier est pour tous ceux qui sont présomptueux et qui pensent qu'ils ne peuvent pas tomber. Peut-être que certains disent: « Je sais que Christ est prééminent et que je ne peux jamais tomber. » A tout moment de ma vie, je peux détourner mes yeux de Christ. Et lorsque mes yeux ne sont plus sur Christ, je suis capable de commettre n'importe quel péché qu'un inconverti pourrait commettre. Ne soyez pas surpris lorsque les chrétiens tombent dans de graves péchés. Démas a abandonné Paul, il a aimé le monde présent mauvais. Votre marche de demain ne dépend pas de votre victoire d'aujourd'hui. Votre marche de demain dépend du Christ de demain et de la foi dans le Christ de demain. Il vous faut regarder à Lui à tout instant et à tout moment comme je dois aussi regarder à Lui à tout moment et à tout instant. Et que celui qui croit être debout prenne garde de tomber! (cf. 2 Corinthiens 10:12)
                  Nous sommes tous vulnérables et nous avons besoin du Seigneur en tout temps pour qu'Il nous garde. Le deuxième avertissement, est pour ceux qui un jour peuvent être abandonnés par « Démas. » Tous les chrétiens risquent un jour de voir des amis ou des gens qui professent Christ les quitter. Cela est dû au fait que nous sommes en train d'être conformés aux souffrances de Christ. Il a aussi été abandonné par ses amis. Je ne peux pas assez vous avertir de ne pas mettre toute votre confiance dans les hommes. Ne faites pas confiance aux hommes. Les hommes sont fragiles, les hommes sont faibles. N'espérez pas trop, parce vous avez un ami proche, qu'il restera fidèle et vrai. Si vous mettez votre confiance dans les hommes, alors que Dieu vous fasse la grâce de vous reprendre à cause de cela, parce que les hommes sont fragiles.
               Si des hommes ont été prêts à abandonner le Seigneur pour une vaine gloire, pour la richesse, pour les honneurs et les désirs charnels, à combien plus forte raison sont-ils susceptibles de nous abandonner nous. Je ne sais pas si un ami proche vous a déjà abandonné. Personnellement, cela m'est arrivé. Je peux vous dire que c'est une chose douloureuse, lorsque le peuple du Seigneur vous abandonne. Il y a des centaines de raisons pour lesquelles cela peut arriver. Cela peut être la faiblesse, une mauvaise compréhension, ou une chose essentielle pour eux qui justifie qu'ils cessent d'avoir la communion avec vous. Cela peut être la jalousie, le zèle ou bien ils peuvent trouver un ami plus proche que vous ou encore penser que vous êtes trop mondain. Il peut y avoir des centaines de raisons.
                J'attire votre attention sur cela, car nous pouvons lire « Démas m'a abandonné », en le prenant à la légère. Mais lorsqu'il a perdu Démas, cela a été une chose terrible pour l'apôtre Paul. Il a eu besoin de la prééminence de Christ pour le soutenir, et nous aurons besoin de la prééminence de Christ pour nous soutenir lorsque des amis chrétiens nous abandonnerons. La réalité, c'est que plus vous marchez proches du Seigneur, moins vous aurez d'amis. Le « reste » s'amenuise et diminue terriblement alors qu'il avance pour trouver un air pur et propre dans les hauteurs des montagnes. C'est avec cela que Paul termine cette grande épître de Colossiens qui pousse à ce que Christ puisse être prééminent.


LA SEULE ET UNIQUE RESPONSABILITÉ

               En conclusion j'aimerais vous rappeler que votre seule et unique responsabilité est de garder les yeux fixés sur Jésus, l'auteur et le consommateur de notre foi (Cf. Hébreux 12:2), et qu'ainsi Christ puisse être Tout et en tous.

Prions:
               Père, nous Te remercions tellement, non pas pour ce que nous avons compris de Ta parole, mais pour tout ce que Tu sais qu'elle signifie. Père, manifeste cela dans nos vies. Ouvre nos cœurs et montre-nous un Christ complet. Donne-nous la foi qui nous permet de nous L'approprier entièrement. Amen.

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