Ces notes ont été prises des messages donnés à l’occasion d’une retraite pour ouvriers chrétiens qui eut lieu à l’Automne 1900, à Fieldhome, Peekskill-on-Hudson, New-York, USA. Un des messages, publié séparément sous le titre ‘’Much Fruit’’ (beaucoup de fruits) a été d’une grande aide pour beaucoup au cours des années. Messages de Jessie Penn Lewis
Il est stipulé que cette brochure ne peut être vendue et que la publication est gratuite
DES CIEUX OUVERTS
Les cieux furent ouverts et je vis des visions de Dieu (Ézéchiel 1.1, version Darby)
‘’Des visions de Dieu !’’ Les visions de Dieu ne sont pas nécessairement des visions extérieures comme se fut le cas, semble-t-il pour Ézéchiel. L’apôtre Paul priait pour les Ephésiens que les yeux de leur cœur soient illuminés ou ‘’remplis de lumière.’’ Cela peut simplement signifier que l’Esprit de Dieu révèle les choses de Dieu aux ‘’yeux de notre cœur’’, en nous donnant, pour ainsi dire, des ‘’leçons imagées,’’ afin de nous enseigner les choses que Dieu veut que nous comprenions, et, souvent Il le fait en illuminant pour nous les personnages vivants de la Bible.
Prenons les Écritures et jetons très brièvement un coup d’œil à l’effet que produisit sur diverses âmes une révélation directe et personnelle de Dieu.
Dans Genèse 28, nous lisons au sujet de Jacob à Béthel. Alors qu’il était couché sur le sol dur, ayant une pierre pour oreiller, il lui fut montré une échelle entre terre et ciel qui lui ouvrait une communication avec Dieu. Ceci est la première étape dans la vie spirituelle. Le Seigneur nous trouve dans le désert, loin de notre céleste foyer, et nous montre l’échelle : le Seigneur Jésus-Christ, comme le chemin vers Dieu. Le Seigneur Jésus-Christ Lui-même à dit : « Je suis le chemin…Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.6)
Dans Genèse 32.24, nous voyons une étape plus avancée dans la vie de Jacob : « Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore » Ici, le Seigneur descend et s’approche de Jacob pour avoir une entrevue personnelle, plus intime avec lui. A Bethel, Jacob a vu le Seigneur en haut de l’échelle, mais ici, à Péniel, l’Homme divin a lutté avec lui jusqu’à ce qu’il devint un homme brisé. La fibre de sa résistance fut touchée, et il porta ensuite en son corps, durant toute sa vie, la marque de son contact personnel avec Dieu
Nous pouvons dire : « Oui, je connais Béthel. Je me souviens du moment où le Seigneur me dévoila le chemin d’accès à Lui-même : l’échelle entre la terre et le ciel ; mais j’avoue qu’en expérience, jusqu’à présent, c’est comme si Dieu était en haut, dans le ciel, et moi ici, sur la terre »
Il se pourrait que notre ‘’Péniel’’ ait lieu cette semaine. Dieu peut s’approcher de vous pour avoir une entrevue personnelle, plus intime. Vous vous sentirez peut-être seul au milieu des autres, comme s’il n’y avait que Dieu et vous dans ce lieu. Vous serez complètement absent à tout ce qui se passe autour de vous. Il se saisira de vous et touchera la fibre de votre résistance : votre détermination à faire ceci ou cela, et vous vous sentirez brisé dans votre âme.
Nous devons être réellement brisés et conquis par Dieu avant que nous puissions devenir des ‘’Israël’’, ayant de la puissance avec Dieu. Quand notre brisement est tel que nous ne pouvons rien faire d’autre que de rester attachés à Lui, alors nous pouvons avoir de la puissance. Tant d’enfants de Dieu parlent de leur brisement mais, en réalité, ils sont bien forts. C’est proportionnellement à notre faiblesse que la puissance divine agira en nous et à travers nous. Nous pourrons trouver que les choses même celles que nous pensions être de Dieu, sont celles que nous avons à abandonner. Là où nous paraissons être plus forts, c’est peut-être où nous sommes plus faibles. Mais, seul Dieu peut nous montrer cela.
Passons ensuite à Gédéon et voyons comment la vision de Dieu lui est arrivée. Gédéon battait du froment au pressoir pour le mettre à l’abri des Madianites lorsque ‘’l’ange de l’ Éternel lui apparut lui dit : L’ Éternel est avec toi, vaillant héros !…. L’Éternel se tourna vers lui et dit : Va avec cette force que tu as et délivre Israël…. n’est-ce pas Moi qui t’envoie ? » (Juges 6.12-14)
Nous avons ici la révélation de Dieu à une âme timide et craintive. Gédéon tremblait, s’affligeait et priait pour Israël, ne pensant guère qu’il était l’instrument choisi par Dieu pour délivrer Israël. Quand le Seigneur s’approcha de lui et lui dit :’’Vaillant héros’’, il pouvait seulement dire :’’avec quoi délivrerai-je Israël ?’’
Lorsque le Seigneur nous révèle quelque chose de nous même, notre propre danger alors c’est de passer à l’autre extrême, de reculer et de nous cacher, rétifs à sortir pour aller dans une œuvre offensive.
Il se peut que Dieu se soit occupé de certains d’entre nous, et que nous soyons brisés à tel point, que nous tremblons et nous décourageons devant l’œuvre à laquelle Il nous appelle. Nous oublions qu’Il a choisi les choses faibles, même ‘’celles qui ne sont point’’, pour réduire à néant celles qui sont. Peut-être que tout ce dont nous avons besoin maintenant, c’est justement d’une rencontre avec Dieu comme l’eut Gédéon, de sorte que l’on puisse écrire de nous, comme il fut écrit après de lui : ‘’l’Esprit de l’ Éternel les revêtit, et Il les envoya dans son service comme de vaillants héros.’’ (Juges 6.34) Le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira (Daniel 11.32b version Darby)
Après ce bref aperçu sur Gédéon, passons à Job :
« Job répondit à l’ Éternel et dit : Voici, je suis trop peu de chose ; que te répliquerai-je ? …mon oreille avait entendu parler de Toi ; mais maintenant, mon œil t’a vu. C’est pourquoi je me repens sur la poussière et sur la cendre. » (Job 42.5-6)
Dans l’histoire de Job, nous arrivons à l’effet que produit la révélation de Dieu sur des âmes qui, je dirais, connaissent quelque chose de ce que signifie être ‘’sanctifié’’.
Dieu Lui-même a dit de Job qu’il était un homme qui se détournait du mal et qui Le servait dans l’intégrité de son cœur. La conscience de Job était si libre d’offense commise envers Dieu et envers les hommes, qu’il pouvait affirmer : ‘’Je tiens à me justifier et je ne faiblirai pas’’ (Job 27.6) Ses amis discutaient avec lui, mais il insistai en ce qu’il n’avait connaissance d’aucune offense qu’il aurait pu commettre. Il persista ainsi jusqu’à ce qu’il eut une telle révélation de Dieu, que tout ce qu’il put dire fut : « Je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre. »
Ceci nous montre qu’il y a une révélation de Dieu qui nous vient longtemps après L’avoir connu et marché devant Lui dans l’intégrité de cœur. Une révélation de Sa toute puissance et de Sa justice qui nous force à crier : « Je me condamne » ; et, par rapport à notre connaissance antérieure, nous avons le sentiment que nous avions seulement entendu parler de Lui, mais que maintenant, nous Le voyons ‘’face à face’’.
« Je me condamne », (j’ai horreur de moi, version Darby) ce fut la réponse de Job à Dieu, lorsque Dieu se révéla à lui. Quand nous nous souvenons comment Job avait marché avec Dieu, et ce que Dieu avait dit de son intégrité de cœur, ceci est très remarquable et nous montre que nous avons toujours besoin que le Seigneur agisse profondément en nous, à mesure que nous avançons dans Sa connaissance.
Nous voyons aussi, par l’histoire de Job, qu’en dépit de l’intégrité de cœur, il peut y avoir en nous, d’une manière inconsciente, beaucoup de propre justice.
Permettez-moi de répéter qu’il y a une rencontre avec Dieu que nous ne pourrons jamais oublier. Elle nous brise au point que nous ne pouvons plus juger les autres. Il nous faut du temps avant d’être amenés à la place où notre unique désir est, en vérité, de nous effacer, cette connaissance de nous-même nous rendant prudents pour ne rien affirmer ou prétendre, car tout ce que nous pourrons dire c’est : « celui qui me juge, c’est le Seigneur » (1Cor 4.4b)
Un véritable effacement nous rendra dociles, aptes à apprendre, et fera que nous serons prêts à prendre notre place aux pieds des autres, capables de nous abaisser, sans efforts, jusqu’à la poussière ! Alors : « celui qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18.14b)
Pensons, maintenant à Esaïe. Qu’est-ce que la vision de Dieu a signifié pour lui ?
« Je vis le Seigneur…Alors je dis : malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures…et mes yeux ont vu le Roi, l’ Éternel des armées » (Esaïe 6.1,5)
C’est la vision de Dieu pour ceux à qui Ses messages leur sont confiés. Dieu a dit à Jérémie : « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche. » (Jérémie 15.19b) Enfant de Dieu avez-vous capitulé devant le Seigneur jusqu’à consentir à ce qu’Il dispose de votre bouche pour qu’elle soit seulement utilisée comme Sa bouche ? Cela signifie qu’il faut rompre avec beaucoup de paroles superflues.
Le Seigneur Jésus n’a-t-Il jamais discuté d’un ‘’cas’’ avec Ses disciples ? S’est-Il entretenu de Judas avec les autres ? N’avez-vous pas rencontré des âmes qui craignent de vous ouvrir leur cœur, de peur que vous n’en parliez avec un autre ouvrier ? Ne prenons-nous pas une habitude insouciante en parlant de beaucoup de choses ? Nous n’aimerions pas être appelés un ‘’cas’’. Et nous n’aimerions pas savoir, après que nous avons ouvert les profondeurs de notre cœur à une personne en qui nous avions mis notre confiance, que tout a été raconté à quelqu’un d’autre.
Être possédé véritablement par Dieu, a pour effet de profonds émondages dans la vie pratique. Cela veut dire que nous Lui permettons d’amener toutes choses, dans notre vie, en conformité avec le chemin par lequel le Seigneur Jésus a marché lorsqu’Il était sur la terre.
La langue semble être le dernier membre du corps à se soumettre au contrôle divin. Le fait de la tenir en bride est placé par l’apôtre Jacques comme la preuve d’une âme entièrement possédée par Dieu. Il nous dit pourquoi nous perdons beaucoup de communion avec Dieu, et sortons si rapidement du milieu de Sa présence. Jacques décrit la langue comme le ‘’gouvernail du navire.’’ Il dit que si le ‘’Timonier’’ tient la langue, Il peut diriger tout le corps à son gré. Jacques dit, en outre, que la langue souille tout le corps, enflamme le cours de la vie, de la vie naturelle. Par exemple, vous avez été offensé, vous en parlez et vous enflammez, non seulement votre personne, mais aussi les autres. Ainsi, vous perdez le parfum de la présence divine.
Quand la révélation de Dieu vint à Esaïe, cela toucha à ses lèvres. Il pouvait dire seulement : « je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sot impures. » (Esaïe 6.5)
Si la langue est sous le contrôle de Dieu, Il nous gardera silencieux sur les autres, silencieux sur les préjudices subis, et, parfois, silencieux sur nos expériences. La vie de Christ fut une vie silencieuse.
Si nous devons demeurer sans interruption sous la puissance de Dieu, il nous faudra apprendre, non pas à garder un silence forcé, affecté, mais à nous cacher en Dieu, dans cette retraite paisible qui nous rend si sereins que, même quand les choses vont mal, nous sommes gardés parfaitement calmes. Et, des propos peu aimables ne jailliront à aucun moment de nos lèvres. Ne pas éprouver le besoin de parler aux autres de notre expérience, des torts qu’on nous a faits ou de nos œuvres, c’est un des signes d’une marche profonde avec Dieu. Lorsque nous pouvons être très utilisés sans jamais en parler, que nous pouvons être offensés et incompris sans nous plaindre à personne, cela montre que Dieu nous a sous Son autorité.
Nous sommes venus ici pour rencontrer Dieu, Peut-être que nous L’avons connu comme Jacob. Le Seigneur, en apparence, éloigné dans le ciel, et nous, sur la terre, Le regardant, Le cherchant et, comme Jacob, élaborant des plans et combinant pour aider Dieu à accomplir Ses desseins.
Tandis que nous nous rassemblons à ses pieds, le Seigneur s’approchera et nous montrera quelque fibre de résistance à laquelle nous n’avions jamais pensé ; un certain point où nous ne sommes pas brisés, et nous nous écrirons :’’Seigneur, brise-moi !’’
Ou, il se peut que le Seigneur s’approche de vous et vous dise ‘’Mon enfant, Je t‘ai déjà brisé mais, maintenant, tu te caches sans arrêt, tremblant et reculant, alors que Je veux t’utiliser, faible comme tu es, pour réduire à néant les forteresses de Satan. Viens ! Tu dois sortir de ta faiblesse et t’abandonner à Moi !’’
Ou bien, il se pourrait que nous soyons venus ici en disant : ‘’j’ignore qu’il y ait quelque chose entre Dieu et moi’’, et, à votre insu, votre langage est : ‘’Je tiens à me justifier et je ne faiblirais pas’’ Dieu s’approchera et vous révélera que vous vous accrochez inconsciemment à votre propre justice ; vous vous emparez même de la justice qui vient de Lui, comme si elle venait de vous. Mais, à la lumière de Dieu vous vous écrierez : ‘’J’ai horreur de moi !’’
Peut-être êtes-vous un de ces messagers du Seigneur, et pourtant vous devez confesser que vous ne savez pas pourquoi vous demeurez d’une manière intermittente sous l’onction de Dieu. Le Seigneur pourrait vous dire :
--N’y a-t-il pas des mots dans tes lèvres que Je n’ai jamais mis ? et vous, de répondre :
--Seigneur, ce n’était pas de mauvaises choses.
--Mais, n’as-tu pas parlé de ton expérience plus que tu n’aurais dû ?
--Oui, Seigneur, je n’avais pas pensé à cela. Je vois le danger d’attirer l’attention sur moi.
Alors, Il devra encore vous dire :
--Il est vrai que Je t’ai utilisé. N’as-tu pas trop parlé à ce sujet ?
--Oui, Seigneur, je l’ai fait, et je vois que je dois encore apprendre cette vie secrète et bénie avec Jésus, où il n’est pas nécessaire de beaucoup parler.’’ Quand Il me donnera les mots à dire, je parlerai, pas avant !
Apportons-Lui ces choses et demandons-Lui de nous donner la lumière de l’éternité, sur chacun des aspects de notre vie. Il le fera ! Non pas pour nous écraser, mais pour qu‘en nous révélant tout ce qui est contraire à Lui, nous soyons nettoyés par le précieux Sang. Le temps passé à vivre selon les hommes et selon nous même, nous suffit, quelle qu’en ait été la mesure. Dorénavant, notre vie devra être vécue selon la volonté de Dieu.
LA VISION DE DIEU ET LA CONDAMNATION DE SOI-MÊME
« Mon œil t’a vu. C’est pourquoi je me condamne. » (Job 42.5,6)
Retournons au récit de Job, faisons une esquisse, aussi brève que possible, de son histoire spirituelle, afin de comprendre sa situation au moment où Dieu se révéla à lui de façon si particulière.
Considérons d’abord l’homme en soi, puis l’expérience de son cœur et ensuite la vie qu’il a vécue.
« Il y avait……..un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit ; il craignait Dieu et se détournait du mal. » (Job 1.1)
Telle est la description que Dieu fait de Job. Il était fidèle à Dieu, d’un cœur entier et sincère, sans duplicité, droit dans ses relations avec Dieu et avec les hommes.
‘’Cet homme était droit’’, a dit Dieu au sujet de Job, alors qu’Il nous relate comment il Le craignait et redoutait de pécher. Nous voyons que sa volonté était aussi entièrement soumise à Dieu. Quand toutes ces calamités qui nous sont énumérées, tombèrent sur lui, immédiatement, il dit : « L’ Éternel a donné, l’ Éternel a ôté, que le Nom de l’ Éternel soit béni ! » (Job 1.21b)
En peu de mots, Job était honnête, droit, loyal, craignant Dieu et entièrement soumis à Sa volonté.
Dans le chapitre 29, nous avons la description extérieure de la vie de Job, comme le résultat de son intégrité intérieure devant Dieu. Job raconte l’histoire de son expérience vécue dans le passé, et montre comment il marchait dans la communion avec Dieu, comment Ses secrets lui étaient révélés ; manifestement, il marchait avec Lui de jour en jour.
Il était si honoré que, quand il allait à la ville, les gens cessaient de parler par respect et vénération envers lui. Job dit :
« Si je sortais pour aller à la porte de la ville…. Les jeunes gens se retiraient à mon approche, les vieillards se levaient et se tenaient debout. Les princes arrêtaient leurs discours….. La voix des chefs se taisait….. L’oreille qui m’entendait me disait heureux, l’œil qui me voyait me rendait témoignage ; car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, et l’orphelin qui manquait d’appui. La bénédiction du malheureux venait sur moi ; je remplissais de joie le cœur de la veuve. » (versets 10 à 13)
Quelle vie admirable ! Marchant dans la lumière de Dieu, dans une évidente communion avec Lui, estimé et honoré de tous, consacrant sa vie au service des autres. Mais, lisons le langage de Job en ce temps-là : « Alors, je disais, je mourrai dans mon nid » (verset 18)
Disait-il dans son cœur : « Maintenant j’ai atteint un point où Dieu m’honore, m’utilise, travaille avec moi, et tout est bien ? » Nous pouvons nous imaginer une telle âme au sommet, pour ainsi dire, d’un piédestal spirituel, Dieu Lui-même lui rendant témoignage en tout point. « Alors je disais, je mourrai dans mon nid, mes jours seront abondants….. L’eau pénétrera dans mes racines, la rosée passera la nuit sur mes branches » ( versets 18,19)
Il est possible que Job ait commencé à totaliser ses possessions et ses richesses spirituelles. Il porte ses regards sur lui-même, et voit combien il est honoré et utilisé. Les mon, ma, mes se faufilent et il dit : « Ma gloire reverdira sans cesse, et mon arc se rajeunira dans ma main. On m’écoutait et on restait dans l’attente, on gardait le silence devant mes conseils. Après mes discours, nul ne répliquait, et ma parole était pour tous, une bienfaisante rosée ; ils comptaient sur moi comme la pluie…» (versets 20 à 23)
Le chapitre suivant suggère, point par point, le chemin de la croix. Après cette description de prospérité, Job dit : « Et maintenant…. Je suis la risée….. Mon âme s’épanche en mon sein, les jours de la souffrance m’ont saisi…. Dieu m’a jeté dans la boue, et je ressemble à la poussière et à la cendre. » (Job 30.1,16,19)
Nous pouvons bien nous demander pourquoi Job avait-il besoin d’être dépouillé de toutes ses possessions. N’était-ce pas parce qu’après que tout ce que Dieu avait fait pour lui, il s’est mis à dire ‘’je’’ et ‘’mes’’ ? Si nous commençons à dire ‘’je’’ et ‘’mes’’ sur notre expérience spirituelle et sur notre service, Dieu devra sûrement trouver une voie pour nous abaisser jusqu’à la poussière.
C’est ce que le Seigneur est en train de faire aujourd’hui, avec bon nombre de Ses enfants les plus utilisés. Il y en a beaucoup qui disent « Oh ! Que ne puis-je être comme aux mois du passé » (Job 29.2) Des âmes capables de raconter une histoire spirituelle, en quelque sorte proche de celle de Job. Eux aussi peuvent dire : « Je suis la risée, mon âme s’épanche en mon sein…je ressemble à la poussière et à la cendre. »
En lisant à partir du verset 25 du chapitre 30 jusqu’à la fin du chapitre 31, observons comment Job dit ‘’Je’’, ‘’Mon’’, ‘’Ma’’,‘’Mes’’, environ soixante fois ! Il soutient qu’il n’y avait rien de mauvais dans sa vie, et explique les raisons pour lesquelles il tenait bon à sa revendication. C’est le plus vivant déploiement de la subtilité du ‘’Moi’’ qui s’insinue après une merveilleuse expérience spirituelle et un service béni et fructueux. L’auto-compassion se remarque dans les paroles avec lesquelles Job expose combien il avait été compatissant, tandis qu’aucune sympathie ne lui est montrée. Il raconte, en gémissant : « N’avais-je pas des larmes pour l’infortuné ? Mon cœur n’avait-il pas pitié de l’indigent ? J’attendais le bonheur et le malheur est arrivé. J’espérais la lumière et les ténèbres sont venues » ( Job 30.25-26 )
Il parle de sa marche irréprochable et demande que Dieu le pèse dans des balances justes, tellement il est sûr de n’avoir pas marché dans le mensonge, ni son pied couru vers la fraude (31.5) Il affirme être libre de tout orgueil de position, car il n’avait pas dédaigné les plaintes des ses serviteurs, et avait été disposé à écouter tous ceux qui venaient à lui-même : « Celui qui m’a créé… ne les a-t-Il pas créés ? (verset 15) Puis il décrit son dévouement et dit : « Si j’avais refusé aux pauvres ce qu’ils me demandaient… si j’ai mangé seul mon pain… » (31.16-17)
Il parle encore de sa bonté pour le pauvre, sa justice à ne prendre aucun avantage sur eux, et de son indifférence pour les richesses : « Si j’ai vu le malheureux manquer de vêtements, l’indigent n’avoir point de couverture, sans que ses reins m’aient béni, sans qu’il ait été réchauffé par la toison de mes agneaux,…. Si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, de la qualité des richesses que j’avais acquises.... » (versets 19,20,25)
Voyez comme le moi ne cesse de se montrer : ‘’Je, Je, Je !’’ « Si j’ai été joyeux du malheur de mon ennemi… Moi qui n’ai pas permis à ma langue de pécher, de demander sa mort avec imprécation… Si je n’ouvrais pas mes portes au voyageur ; si,…j’ai caché mes transgressions, et renfermé mes iniquités dans mon sein » (versets 29 à 33)
Ainsi, Job se glorifiait d’une chose après l’autre, jusqu’à ce que les amis qui l’écoutaient ne purent rien dire de plus : « Ces trois amis cessèrent de répondre à Job, parce qu’il se regardait comme juste. » (32.1) L'Écriture, fidèle, ajoute la vérité réelle sur l’homme juste : « Il se justifiait lui-même plutôt que Dieu. » (32.2 version Darby)
Par toute cette auto-justification que les souffrances de Job ont mis en lumière, nous voyons la raison pour laquelle il lui fallait cette révélation plus profonde de Dieu, qui lui fit dire : « J’ai horreur de moi, je me repens dans la poussière et dans la cendre. »
De la même manière, le Seigneur doit porter sa main sur nous, pour nous maintenir continuellement brisés, car même l’apôtre Paul a dû dire : « Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, … il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter. » (2Cor 12.7)
Ne nous sommes-nous jamais attardés à la pensée que nous sommes aimables, compréhensifs, et, n’est-ce pas à notre avantage que nous nous sommes toujours comparés aux autres ? N’avons-nous jamais dit : « Je ne suis pas égoïste » et regardé très durement l’égoïsme des autres ? N’y a-t-il pas le danger qu’un esprit de jugement envers les autres commence à nous gagner ? Paul dit : « que je sois trouvé en Lui n’ayant pas ma justice » (Philippiens 3.9 version Darby) C’est le contentement de nous-mêmes, et nos ‘’Je’’ et ‘’Mes’’, qui est si répugnant aux yeux de Dieu.
La révélation de Dieu nous donnera une telle lumière sur la hideur du ‘’Je et des ‘’Mes’’, que nous dirons : « Désormais, Seigneur Jésus que ce soit ‘’Toi’’ et ‘’tes’’. Nous serons plus déterminés à Le justifier, Lui, et sa manière d’agir envers nous, qu’à nous défendre nous-mêmes. Être tenu pour digne de souffrir avec Christ, est de loin une bénédiction plus grande que d’être admiré par tout le monde. Être honoré de la communion de Jésus dans sa croix, est beaucoup mieux que d’être assis en tant que chef -comme un roi- sur les autres.
Est-ce ceci votre photographie spirituelle aujourd’hui ? Est-ce que vous dites : « Je me souviens lorsque le Seigneur m’amena à être à Lui d’un cœur sans partage. Je Le remercie pour sa miséricorde envers moi, le premier des pécheurs. Il a conquis ma volonté et, dans l’épreuve, j’ai pu dire sans hésitation : « L’ Éternel a donné, l’ Éternel a ôté, que le nom de l’Éternel soit béni ! »
Mais il est possible que vous ajoutiez : « J’avais l’habitude de marcher dans la lumière, mais maintenant j’ai l’impression de me trouver dans un désert d’une effroyable solitude. Autrefois, j’avais une claire communion avec Dieu, mais maintenant Il ne semble pas me parler. J’étais utilisé pour d’autres, mais maintenant les choses sont comme si Dieu n’avait rien à faire avec moi. Auparavant, je m’asseyais comme chef, mais à présent, je suis mis dans un coin solitaire, et je suis un objet de raillerie. Ils avaient l’habitude que j’étais un ouvrier populaire qui avait du succès ; maintenant, ils disent : « il ne semble pas du tout utilisé »
Au milieu de tout cela, vous êtes-vous consolé, vous reposant sur votre innocence en toute affaire, votre esprit compatissant ! Combien désintéressé vous étiez ! Combien bon envers les autres ! Quelle qu’ai été leur attitude, vous n’avez pas agi comme eux ! Avez-vous été plus préoccupé à vous justifier vous-même, plutôt qu’à dire : « C’est Dieu qui m’a conduit dans ce chemin de l’épreuve, et je préfère marcher avec Lui, que d’avoir tous les honneurs que le monde peut donner ? » Il n’est pas facile d’apprendre à posséder l’Esprit de l’Agneau, quand nous nous asseyons comme roi au milieu des autres !
Après la révélation qu’il eut de Dieu, Job cessa de se confier en lui-même et il dit : « Je me repens sur la poussière et sur la cendre ! » Je ne me justifierai plus ! Alors arriva le tournant décisif : L’ Éternel donna à Job le double de tout ce qu’il avait eu (42.10 version Darby) C’est toujours le but du Seigneur. Le Seigneur pouvait, en toute confiance, lui donner maintenant une double portion.
Le Seigneur voudrait nous dire aujourd’hui : « Mon enfant, Je ne me complais pas à te déposséder, mais Je ne veux pas que tu dises ‘’Mon’’. Je veux que tu dises : Seigneur tout est à Toi, non pas à moi. Je veux que tu arrives à vivre non pas en toi-même, mais en Moi, et à saisir toutes choses en Moi seulement. »
Quand nous nous détachons ainsi des choses, que nous ne détenons rien comme étant à nous, le Seigneur peut nous donner le double de tout ce que nous avions possédé.
‘’Le double de tout’’, donné à Job, nous suggère la portion du premier-né. Le premier-né recevait toujours le double de portion (Dt 21.17) Dans le domaine spirituel, Jésus fut le Premier-né d’entre les morts : Nous sommes unis à Lui en tant que le Premier-né, et amené à partager Sa portion : la double portion de l’Esprit. Il n’est pas étonnant qu’ Elie ait dit à Élisée « tu demandes une chose difficile » ; Mais c’est ce que Dieu a pour nous, si nous sommes disposés à Lui permettre de nous conduire directement à travers le chemin du Jourdain, dans la vie en Christ, de l’autre côté, où Il peut épancher sur nous Sa richesse avec une plus grande assurance, car nous aurons appris que rien ne nous appartient, mais que tout est à Lui, et que nous n’avons rien indépendamment de Lui.
Que le Saint-Esprit nous montre aujourd’hui la joie de marcher dans le chemin de l’Agneau au lieu de convoiter la place du chef, d’être quelqu’un, même dans l’œuvre de Christ. Veillons à ne pas chercher l’honneur des autres, à ne pas imaginer que les autres doivent fermer leur bouche quand nous ouvrons la nôtre, mais prenons le chemin de l’humilité avec Jésus, et aspirons bien plus à la vie secrète, la vie qui s’épanche avec Lui dans le sacrifice et le service pour la foi des autres.
Quelle est l’attitude de notre volonté aujourd’hui ? N’avons-nous jamais vu les deux chemins devant nous ? Un chemin d’honneur et de gloire extérieurs, et l’autre, le chemin de l’humilité et du sacrifice ? Lequel avons-nous choisi ?
Seul le Seigneur peut produire en nous le désir réel de suivre l’Agneau, alors qu’Il nous montre la beauté de l’Esprit de l’Agneau de Jésus, et nous révèle la laideur de l’autre vie, celle de la propre gloire. Que le Seigneur nous révèle le sentier par lequel nous pourrons suivre l’Agneau partout où Il va. (Apocalypse 14.4)
LA VISION DE DIEU ET LE JUGEMENT
« Comme j’étais assis dans ma maison, et que les anciens de Juda étaient assis devant moi, la main du Seigneur, de l’ Éternel, tomba sur moi. » (Ézéchiel 8.1)
Alors que nous revenons à Ézéchiel 8, nous constatons qu’il y a de nouveau conformité avec la pensée des visons de Dieu. Nous trouvons, ici, un message de délivrance pour nous, mais nous voulons auparavant savoir tout ce que le Seigneur veut nous dire à notre sujet. Plus Il agira profondément en nous, plus il y aura place pour Lui dans notre cœur.
Les gens religieux de Juda étaient venus à Ézéchiel pour recevoir instruction de Dieu, mais Ézéchiel, assis devant eux, gardait le silence. Il n’avait rien à dire. La manière dont Dieu agissait avec Ézéchiel est très surprenante, parce qu’il était un homme vraiment dans la main de Dieu. Et cela nous montre ce que signifie réellement être un porte-parole de Dieu.
Les messagers de Dieu ne peuvent pas rendre les messages agréables pour qu’ils conviennent à leurs auditeurs. Si les enfants de Dieu viennent aux messagers qui sont vraiment dans la main de Dieu, et désirent ce qu’ils appellent l’enseignement, le Seigneur ne permettra pas à ses messagers d’enseigner, tant qu’Il verra quelque chose de faux dans la vie de son peuple. C’est une tentation très grande que de puiser dans nos propres ressources, et de donner une prédication que Dieu n’a pas donnée, simplement parce que c’est ce qu’on attend de nous.
Les gens religieux de Juda étaient venus à Ézéchiel pour entendre la parole de Dieu, et, comme ils étaient assis, la main du Seigneur tomba sur Ézéchiel, et Dieu dit : « Je vais monter ce qui ne va pas. » Alors Il lui donna un message très saisissant. Si pour Ézéchiel, la crainte de l’homme avait été plus réelle que la crainte de Dieu, Il n’aurait pas pu être fidèle à Dieu, et donner un tel message. Ézéchiel raconte ainsi son expérience : « La main du Seigneur, l’Éternel tomba sur moi. Et je vis, et voici une ressemblance comme l’aspect du feu. » (8.1,2 version Darby)
Dieu donna au prophète une révélation nouvelle, et c’est à peine si celui-ci savait comment décrire ce qu’il avait vu. Il pouvait seulement dire ‘’comme l’aspect du feu.’’ Notre Dieu est un feu dévorant. (Deutéronome 4.24)
Nous avons besoin, aujourd’hui, de messagers de Dieu capables de dire : « Ainsi parle l’Éternel ; » et non pas : ‘’je pense ceci ou cela.’’ Les chrétiens viendront peut-être leur dire : « Que pensez-vous de ceci ?’’ Mais combien sont disposés à dire simplement : ‘’Il est écrit’’ ? Le monde est dans la confusion à cause du grand nombre de voix. Oh ! Combien les âmes désirent intensément un : « Ainsi parle l’ Éternel » suivi de la puissance de Dieu pour confirmer Sa Parole !
La main de l’ Éternel tomba sur Ézéchiel. Ce ne fut que sous la pression de la main de Dieu qu’il put affronter les anciens de Juda et leur donner le message le plus terrible qu’ils pouvaient entendre, en relation avec le péché dans leurs choses saintes. Ils vivaient tranquille, tout allait bien ; n’était-il pas le peuple de Dieu ? Et voici cet homme qui leur parle de Dieu comme d’un feu dévorant !
Voyons maintenant ce que le Seigneur dit à Ézéchiel de communiquer aux gens religieux. Nous nous souvenons que ce message fut, à l’origine pour Israël, mais il est aussi pour nous aujourd’hui.
‘’ Il étendit une forme de main, et me saisit par les cheveux de la tête. L’esprit m’enleva entre la terre et le ciel, et me transporta, dans des visions divines, à Jérusalem, à l’entrée de la porte intérieure, du côté du septentrion, où était l’idole de la jalousie, qui excite la jalousie de l’Éternel.’’ (Ézéchiel 8.3)
Dans cette dispensation de la grâce de Dieu, Ses enfants sont maintenant Son Temple (2Cor 6.16) Lorsque Paul écrivit aux Romains, il dit : ’’Toi qui a en abomination les idoles tu commets des sacrilèges’’ (Rm 2.22b) Nous reculons devant l’idolâtrie extérieure, comme païenne, en même temps que nous commettons des sacrilèges avec ces temples de Dieu, notre corps !
Quelle image se trouve à l’entrée de notre être ? L’image du moi ou l’image de Christ ? Les autres voient-ils cette grande et grosse image de ‘’moi’’ qui excite la jalousie de Dieu ? Dieu est un Dieu jaloux, et l’Esprit qui demeure en nous, languit après nous avec jalousie, nous désirant pour Lui seul.
Y a-t-il une grande et grosse image de nous-mêmes se tenant à l’entrée, que tout le monde peut voir ? Une idole qui prend la place de Dieu et qui bloque la porte, de sorte que Dieu ne peut pas se révéler à travers nous ? « Et Il me dit : Fils de l’homme, vois-tu ce qu’ils font, les grandes abominations que commet ici la maison d’Israël, pour que je m’éloigne de mon sanctuaire ? » Le Seigneur appelle l’idole à l’entrée : une abomination.
« Tu verras encore d'autres grandes abominations. Puis il me conduisit à l’entrée du parvis, et j’aperçus un trou dans le mur ; et il me dit : fils d’homme, perce la muraille. Et je perçai la muraille, et voici il y avait une porte. Et il me dit : Viens et vois les méchantes abominations qu’ils font ici. Et j’allai, et je vis, et voici il y avait toutes sortes de figures de reptiles et d’animaux immondes, et toutes les idoles de la maison d’Israël dessinées sur la muraille tout autour. » (versets 6-10)
Comment cela peut-il nous être appliqué ? ‘’Toutes sortes de figures de reptiles !’’ Assurément ceci nous parle de la terre et de nos occupations terrestres, de ramper au lieu de voler, de nous traîner au lieu de nous élever avec des ailes comme les aigles, alors que Dieu voudrait nous voir courir et non pas nous trouver las, marchant et non défaillants.
Des choses de la terre occupent notre cœur, et des idoles peintes sur la muraille tout autour ! Peut-être direz-vous que ces choses n’ont rien à voir avec vous, car Dieu a réglé ces choses il y a des années, quand il vous a lavé et pris possession de vous. Mais, il se peut que d’une manière très subtile, ceci puisse, en partie être vrai maintenant. Poursuivons notre lecture :
Et il me dit : As–tu vu, fils d'homme, ce que les anciens de la maison d'Israël font dans les ténèbres, chacun dans ses appartements couverts de peintures, car ils disent : L' Éternel ne nous voit pas, l' Éternel a abandonné le pays ! (verset 12)
La chambre pleine de figures ! Laissez-vous votre imagination déchaîner son activité ? C’est une des choses les plus difficiles que le Seigneur doit traiter. Il peut y avoir complaisance envers soi-même, et beaucoup de mauvaises choses qui surgissent d’une imagination malsaine.
« Ce qu’ils font dans les ténèbres, » dit le Seigneur à Ézéchiel. La Lumière manque dans les chambres pleines de figures. A mesure que vous connaîtrez le Seigneur, rappelez-vous que le Diable viendra avec ses plus subtiles contrefaçons et cherchera à placer des pensées dans votre intelligence, qui paraîtront être de l’Esprit béni, mais en vérité elles viendront de Satan, comme ange de lumière.
Dans notre marche à travers les dangers de la journée, rien ne nous aidera plus que d’être attentifs à la vie de Jésus, être absorbé par cette vie, pour qu’elle se manifeste, agissant d’une manière pratique de jour en jour. Cherchons à être absolument honnêtes et droits dans tous nos rapports, ne disant jamais une parole peu aimable à propos des autres, ne parlant jamais d’eux, même de leurs expériences spirituelles, ne les discutant en aucun cas, et marchant en droite ligne avec la parole de Dieu.
« Regarde ce qu’ils font dans les ténèbres. » C’est ce que Dieu doit dire à propos de certains qui, peut-être, parlent même d’avoir été crucifiés avec Christ, et pourtant consentent une subtile complaisance avec eux-mêmes, dans la chambre pleine de figures. Que faites-vous dans les ténèbres ? Quelles pensées admettez-vous ? L’intelligence a besoin d’être contrôlée par la puissance de Dieu. Beaucoup d’entre nous disent ‘’Mon cœur est sincère.’’ Oui, mais prenez garde à la méchanceté qui vient d’une intelligence non renouvelée, et croyant être gardée sous le casque du salut.
Ne permettez jamais à votre imagination de revenir en arrière, au jour d’hier. Marchez avec Dieu simplement, sans détours, maintenant ! A l’instant même où vous êtes conscients d’une pensée ou d’une parole qui sortirait de vos lèvres, paraissant déplaire au Maître, dites immédiatement ‘’Seigneur applique la puissance du précieux Sang ;’’
Que faites-vous aujourd’hui ? Pensez-vous à propos d’hier de la semaine dernière ? Laissez-vous votre pensée repasser cette souffrance que vous avez traversé il y a trois mois ? Non, ne permettez jamais à vos pensées de revenir en arrière et de faire ressortir le passé, ni à votre imagination de regarde en avant, et de penser : ‘’’Que se passera-t-il la semaine prochaine ?’’ et ‘’Je crains tant un tel !’’
« Et Il me dit : Tu verras encore d’autres grandes abominations qu’ils commettent. Et il me conduisit à l’entrée de la porte de la maison de l’ Éternel…. Et voici, il y avait là, des femmes assises, qui pleuraient Thammus. » (versets 13,14)
On verse beaucoup de larmes sur les conséquences des mauvaises actions, plutôt que sur le péché contre Dieu. Vous êtes allé au Seigneur avec des larmes amères pour quelque chose qui a été fait. Qu’y a-t-il derrière ces larmes ? Êtes-vous peinés pour vous-mêmes, à cause de toutes ces tristes heures ? Ou êtes-vous réellement affligé à cause de la souffrance du cœur de Christ ? Avez-vous appris à regarder le péché et tout ce qui n’atteint pas à la gloire de Dieu comme une blessure au cœur de Jésus ? Notez que pleurer à cause de notre souffrance pour ce que nous avons perdu, au lieu de pleurer sur ce que signifie le péché pour Dieu, le Seigneur appelle cela une abomination.
Sommes-nous sensibles jusqu’à être capables de pleurer pour la souffrance de notre Dieu, à cause du péché ? Cela modifiera très considérablement notre relation à l’égard d’autres enfants de Dieu. Êtes-vous aller pleurer dans votre chambre pour quelque chose qui, dans un enfant de Dieu, est une affliction pour le Seigneur ? Avez-vous jamais été amenés dans une telle communion avec le cœur de Jésus ? Comment ne voyons-nous pas que tout ce qui n’atteint pas à la gloire de Dieu, dans quelque enfant de Dieu, nous concerne parce que cela blesse le cœur de Jésus ? Nous devrions souffrir avec les autres membres du corps, et ne jamais parler de leurs agissements sans avoir le cœur brisé.
Pour quoi pleuraient ces femmes ? Pour elles-mêmes ! Oh ! Si seulement le Seigneur nous élevait à Lui comme notre environnement, loin de nos ego étroits et mesquins, en union avec Son cœur, afin que nous connaissions quelque chose de Ses cris et de Ses larmes, quelque chose de Son Gethsémané, quelque chose de Sa croix ! « Il est un baptême dont je dois être baptisé, » disait-Il.(Lc 12.50) Il y avait en Lui un amour qui le poussait à Sa mort, et, jusqu’à Son accomplissement, Il disait : « combien il me tarde que cela soit accompli ! » Il savait qu’à travers Sa mort, Sa vie serait libéré pour ce monde qui se meurt.
Et il me dit : Vois–tu, fils de l'homme ? Tu verras encore d'autres abominations plus grandes que celles–là. Et il me conduisit dans le parvis intérieur de la maison de l' Éternel. Et voici, à l'entrée du temple de l' Éternel, entre le portique et l'autel, il y avait environ vingt–cinq hommes, tournant le dos au temple de l' Éternel et le visage vers l'orient ; et ils se prosternaient à l'orient devant le soleil. (versets 15,16)
Que signifie ceci pour nous, spirituellement ? La lumière de Dieu sonde notre adoration. Y a-t-il du péché dans notre adoration ? Y a-t-il du sacrilège dans nos choses saintes ? Oh ! la façon désinvolte dont on parle des choses sacrées, au lieu de nous taire, d’avoir du respect et une crainte pieuse ! Il y a de la légèreté dans la manière dont nous employons le Nom de Dieu. Nous l’utilisons comme si nous ferions avec le nom d’autres personnes. Est-ce que cela veut dire que nous ne devons pas mentionner Son Nom ? Non, mais un silence respectueux devrait s’emparer de nous, lorsque nous le prononçons, parce que nous ne perdons jamais la présence du Saint.
Lorsque le mot ‘’le Saint des saints’’ vient à nos lèvres, qu’est-ce qu’il exprime ? L’expérience ? Loin de là ! C’est Dieu Lui-même en Christ, devant lequel les anges cachent leur face, et dans la présence duquel, sans le Sang, nous n’oserions paraître.
S’il y a quelque chose qui manque dans nos jours, c’est bien le saint respect et la crainte pieuse.
« Voici sur qui je porterai mes regards : …sur celui qui craint ma parole (Esaïe 66.2)
Oui, Dieu peut créer en vous une sainte crainte, telle que vous tremblerez réellement à Sa parole. Que le Seigneur nous délivre du sacrilège dans les choses les plus solennelles et profondes de Dieu !
« Puis il cria d’une voix forte à mes oreilles : Approchez, vous qui devez châtier la ville ! (Ézéchiel 9.1)
Il montre toutes ces choses à Ézéchiel, et ensuite Il dit : « Je dois m’occuper d’eux » :
« Et voici, six hommes arrivèrent par le chemin de la porte supérieure du côté du septentrion, chacun son instrument de destruction à la main. Il y avait au milieu d’eux un homme vêtu de lin, et portant une écritoire à la ceinture. Ils vinrent se placer près de l’autel d’airain. » (Ézéchiel 9.2)
L’autel d’airain typifie la croix. Voyez cette solennelle procession allant à l’autel d’airain, en réponse à l’appel de la voix qui crie, réclamant le jugement. Et le Seigneur dit à l’homme qui avait l’écritoire :
: Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations qui s’y commettent. (verset 4)
Il marqua tous ceux qui s’affligeaient dans leur âme, tous ceux qui pleuraient ou gémissaient sur toutes ces choses.
« Et, à mes oreilles, il dit aux autres : Passez après lui dans la ville, et frappez ; que votre œil soit sans pitié, et n’ayez point de miséricorde ! Tuez, détruisez les vieillards, les jeunes hommes, les vierges, les enfants et les femmes ; mais n’approchez pas de quiconque aura sur lui la marque ; et commencez par mon sanctuaire ! » ( Ézéchiel 9.5-6)
Le Seigneur doit juger le péché. Oui ! Il a vraiment jugé le péché à l’autel d’airain : la croix du Calvaire. Mais maintenant l’instrument de destruction doit faire son œuvre. La croix de Christ est l’instrument de destruction. La puissance de la mort de Christ doit agir en nous comme un couteau appliqué par le Saint-Esprit !
Est-ce que le Seigneur a mis la marque sur vous ? Êtes-vous l’un de ceux qui pleurent sur ces choses qui se font dans l’église professante de nos jours ?
N’y a-t-il pas aujourd’hui la grande idole de la jalousie qui apparaît dans les enfants de Dieu ? Ne sont-ils pas occupés avec les choses serviles de la terre ? Le Seigneur tient un registre et Il voit tout. Avec ce registre, Il viendra, Oui, le jugement a commencé même maintenant, dans la maison de Dieu.
LA CROIX ET LA DÉLIVRANCE
« Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort » (2Corinthiens 5.14)
Allons maintenant à la deuxième épître de Paul aux Corinthiens, pour y trouver un message en contraste direct avec celui que nous avons lu dans le livre d'Ézéchiel.
Le Seigneur a projeté Sa lumière, nous faisant descendre à la place où nous pouvons que crier : ‘’Je suis trop peu de chose, je me condamne (Job 39.37, 42.6) A présent Il va projeter Sa lumière sur la vie qu’Il désire que nous vivions, sur sa source et son issue.
Nous voyons dans 2Corinthiens 5.14, le mobile de la nouvelle vie : ‘’l’amour de Christ nous presse’’. Dans le grec original, le mot traduit dans nos Bibles par presser suggère un torrent débordant ses berges et brisant toute barrière devant lui. Ceci est l’opposé de l’image que nous avons du ‘’moi’’ étriqué et égoïste, pleurant sur lui-même, et faisant de lui le pivot de la vie.
Il est clair dans ce passage, que ce n’est pas notre amour pour Christ, mais l’amour même de Christ qui nous presse, l’amour qui était dans le cœur de Dieu quand ‘’Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique’’ (Jean 3.16)
Sans Jésus, comment devait être le ciel ? Qu’est-ce que les anges ont du penser, voyant le Fils unique du Père marchant sur cette terre en forme d’homme, acceptant les limitations de notre humanité, suivant pas à pas le chemin de l’humiliation, se livrant Lui-même entre les mains des créatures qu’Il avait faites, restant impuissant dans ces mains, et permettant qu’ils l’emmènent et le clouant sur l’infâme croix !
Oh ! Quel amour il y avait dans le cœur du Père pour livrer Son Fils pour vous et moi ! Quel amour il y avait dans le cœur du Fils pour quitter Son foyer et venir dans ce pauvre monde ! Oh ! L’amour qui le fit se dépenser en faveur des autres du matin au soir ; l’amour qui attira les pécheurs à Lui ; l’amour qui Lui fit recevoir ces pécheurs et manger avec eux ; l’amour qui le poussa au Calvaire tout le long du chemin ; l’amour qui endura la croix, méprisa l’ignominie !
Notre amour s’effondre à tous égards. Notre amour pour Christ est bien peu de chose. Mais si seulement nous pouvions devenir des canaux pour ce torrent d’amour qui a jailli du Père, et s’est manifesté dans le Fils pour un monde agonisant ne serait-ce pas différent ? Pensez à l’amour de Christ se répandant pour nous et renversant toute barrière.
Biens-aimés, ce fut ce merveilleux amour de Christ qui rendit l’apôtre Paul capable de vivre en épanchant sa vie pour les autres. Lorsque nous regardons à Christ, nous ne pouvons oublier qu’Il était le Saint de Dieu ; mais quand nous pensons à l’apôtre Paul, lui qui se nommait le premier des pécheurs, nous voyons comment l’amour de Christ peut donner pouvoir, même au premier des pécheurs.
Il est impossible de susciter en nous cet amour. Nous pouvons dire combien méchants nous sommes, confesser que nous avons horreur de nous-mêmes et, néanmoins rester aussi égoïstes qu’avant. Comment cette vie nouvelle va-t-elle devenir réelle en nous ? Lisons encore le verset 14 : « l’amour de Christ nous presse, parce que si nous estimons que si un seul est mort pour tous…. »
Paul retourne au Calvaire, à l’Homme qui mourut. Ce fut la vision du Calvaire qui brisa le cœur de Paul, et libéra le torrent d’amour divin qui s’écoula à travers lui. N’est-il pas vrai que le Calvaire n’est pas une réalité pour nous ? Nous chantons à propos de la croix, nous parlons de la croix. Oui, nous chantons les cantiques les plus solennels sur la croix, et nous ne sommes pas du tout émus, pas une larme ! Si le Saint-Esprit rendait cette croix réelle pour nous, ce serait comme si, dans notre être, une source profonde était touchée chaque fois que l’on ferait allusion à la croix.
Tout le secret de la vie de Paul, de la vie qu’il vécut, réside dans la révélation qu’il eut du Calvaire. En fait, il n’avait pas vu mourir le Seigneur Jésus ; il n’avait pas été un témoin oculaire (comme Pierre) ''des souffrances de Jésus'', et, cependant, comment se fait-il que Paul ait prêché la croix de la façon qu’il le fit ? Parce que Dieu lui donna une vision intérieure de la croix qu’il n’oublia jamais.
Quand Paul a-t-il entrevu la croix pour la première fois ? Venons un moment au livre des Actes, 7.59-60, ‘’Et ils lapidaient Étienne, qui…. S’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché !’’ Ce sont presque les mêmes paroles que prononça le Seigneur lorsqu’Il pria pour ceux qui le crucifiaient. ‘’Les témoins déposèrent leurs vêtements au pied d’un jeune homme nommé Saul’’ (verset 58)
Saul, le pharisien aperçut dans le martyr Étienne quelque chose de l’Esprit du Crucifié ; et nous pouvons croire, à coup sûr, qu’il en fut obsédé. Plus cela le poursuivait, plus extrêmement, il s’acharnait contre les disciples du Nazaréen crucifié. Mais, alors que furieux, il était en route pour Damas, ce jour-là, il rencontra le Christ vivant qui lui dit :’’Saul, Saul,… il te serait dur de regimber contre les aiguillons ?’’ (Actes 9.4,5)
Ce qu’il avait vu de l’Esprit de Jésus, dans le martyr d’ Étienne, était allé droit dans son cœur, et se saisit de lui, jusqu’à ce qu’il rencontra le Vivant, le Christ ressuscité. C’est ce qui changea Paul, et a aussi changé quelques vies parmi nous.
Dois-je appeler cela une vision ? Je n’aime pas employer le mot ‘’vision’’, parce qu’il peut suggérer quelque chose d’extérieur. C’est réellement l’Esprit de Dieu dévoilant à nos cœurs le Calvaire et la mort de Christ, de telle manière que nous ne l’oublions plus et, ce qui, à l’avenir, dominera toute notre vie
Ce fut si réel pour le cœur et la vie de Paul, que la pensée de cette révélation est constamment mêlée à ses écrits. Il est merveilleux de se rappeler que le Seigneur Jésus expliqua Lui-même à Paul la signification de sa mort. Lisons ce que Paul écrit aux Galates :
« Je vous déclare, frères, que l’ Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ;
car je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus–Christ. » (Galates 1.11-12)
Paul dit clairement qu’il reçut ce message directement du Seigneur Jésus. Pensez au Seigneur glorifié, avec les marques de Sa passion sur les mains, donnant Lui-même à Paul l’explication de Sa croix. « Je l ‘ai reçu par une révélation de Jésus-Christ »
« L’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous » Ici, la substitution nous est rendue très claire. Ceux qui mettent de côté la substitution du Calvaire, que diront-ils quand ils rencontreront le Seigneur ressuscité ? Grâce à Dieu, nous avons prouvé la véracité de ce message, et nous savons que nous avons la paix par le Sang de Sa croix.
Mais il est aussi écrit « un seul est mort pour tous, donc tous sont morts. » Paul se voit entièrement lié à la mort de Christ, sur la croix du Calvaire. Avec la Lumière qui avait pénétré son cœur, il eut par le saint-esprit cette conviction : ‘’celle-ci est aussi ma place.’’
Quand nous parlons de porter la croix, que voulons-nous dire ? Le Seigneur Jésus était en route vers la croix, lorsqu’Il a dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui–même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » (Mathieu 16.24)
Quand le Seigneur parlait à ses disciples, Il utilisait des illustrations très familières. A Jérusalem on voyait des criminels qui se dirigeaient hors des murailles de la ville, portant une croix pour y mourir. Lorsque le Seigneur disait : « Chargez-vous de votre croix, » c’était comme s’Il leur disait : « Le moment viendra où vous me verrez porter ma croix et mourir sur elle. Vous aussi vous devez porter votre croix et, comme Moi, et avec Moi, renoncer à votre propre vie et mourir à cette vie-là. »
Nous avons appelé chaque petite difficulté ‘’une croix’’, mais se charger véritablement de la croix signifie beaucoup plus. Cela veut dire que nous consentons à porter la croix de Christ et à mourir avec Lui à tout ce qu’il mourut ; que nous prenons Sa mort comme étant notre mort ; que nous consentons à tout ce que Sa mort signifia pour Lui, et à ce que Sa mort nous sépare de tout ce dont Il fut séparé sur Sa croix. Oui, se charger réellement de la croix signifie tant, que nous passerions toute notre vie à en découvrir la profondeur.
En outre, non seulement nous nous chargeons de Sa croix et croyons que nous avons été identifiés avec Lui quand Il mourut, mais nous cédons à la puissance de Sa mort, afin qu’elle œuvre en nous, jour après jour, dans une mesure toujours plus profonde, jusqu’à ce que vraiment nous soyons rendus conformes à Lui dans toutes les parties de notre être ;
« L’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous , tous donc, sont morts.»
Il est écrit très nettement que tous ceux pour qui Il mourut, moururent avec Lui. Ceci est la base de la vie de Dieu en nous. A moins d’avoir ce fondement clair et vrai, ce n’est que superficiellement que nous bâtirons. Combien d’enfants de Dieu essayent de raccorder une nouvelle vie à l’ancienne ! Ils ne voient pas que la vieille vie doit aller à la croix pour faire face à la nouvelle. Il est tristement possible de vivre avec beaucoup de l’ancienne vie habillée avec soin, pour ressembler à la nouvelle. La vieille vie utilisant, en fait, la phraséologie de la nouvelle.
Sommes-nous décidés à livrer à la croix tout ce que Dieu nous a montré de la vieille manière de vivre ? Prenons-Le au mot ! Y a-t-il quelque chose de plus grave que d’avoir le renom d’être vivant, et cependant produire plus ou moins des œuvres mortes ? Hélas ! C’est possible, sous le nom de sainteté. Si seulement nous étions prêts à prendre notre place avec Christ à la croix, lui permettant de la rendre réelle en nous, il y aurait de la place pour le torrent de vie et d’amour divin, de sorte qu’il entre et possède tout notre être !
Mais lisons encore : ‘’Tous donc sont morts ; et qu’Il est mort pour tous afin que ceux qui vivent » Dieu soit loué ! La mort et la résurrection ne sont jamais séparées dans le Livre. « Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux. » C’est le résultat béni ! Désormais pour Lui au lieu de pour moi. A partir d’aujourd’hui, pour Lui, matin, midi et soir. Ainsi, nous marchons de jour en jour, ayant pris par la foi cette ferme position : ‘’Seigneur, je livre ma vieille vie à la croix, et je prends Ta Vie au lieu de la mienne.’’
Beaucoup d’entre nous ont pris une fois cette position, et ensuite ils l’ont laissée échapper parce qu’ils ne l’ont pas mise en pratique à chaque moment. Ils ont oublié qu’une fois n’est pas assez. Ce doit être : « Portant toujours…. la mort de Jésus afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée » (2Corinthiens 4.10) Nous devons garder le fondement de la croix, clair et vrai. Dès le départ, les deux aspects doivent aller ensemble : la vie par la mort, et la mort comme la base de la vie, tout le long du chemin.
Après avoir pris notre place avec Christ (ce qui veut dire que nous devons abandonner résolument la vieille vie à la mort), le diable dira : ‘’Tu as dit que tu étais crucifié, n’est-ce pas ? Que dis-tu au sujet de ceci ou de cela ? N’est-ce pas le moi ? Alors nous devons avec à propos dire simplement : ‘’J’ai tout livré à la croix. Dieu dit que je suis mort avec Christ, et sur cette base je me tiens fermement. C’est ma liberté et mon libre choix maintenant. J’apporte donc à la mort cette manifestation du moi et en réclame la délivrance’’
Ce n’est pas une théorie, ceci a été prouvé. Si nous persévérons sur cette base, moment après moment, nous serons alors amenés sans arrêt, en conformité avec Sa mort. Non seulement vous devez prendre par la foi la place de Sa mort comme étant la vôtre, mais vous devez effectivement être amenés à la conformité à cette mort jusqu’au bout. Alors que vous vous tenez sur le fondement ainsi présenté, l’Esprit de Jésus prendra possession de vous de jour en jour. L’Esprit de l’Agneau se manifestera de plus en plus par vous, et vous serez étonné de constater que là où autrefois, vous auriez voulu vous battre, l’Esprit de Jésus règne maintenant.
C’est la voie de Dieu pour nous délivrer, Sa manière de faire pour nous élever directement hors de nous-mêmes, dans une nouvelle sphère, et de nous conduire à connaître dans une vie pratique, l’Esprit et la vie de Jésus. « Ignorez–vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus–Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? » (Romains 6.3)
Après que Dieu a dirigé Sa lumière pour nous sonder, et nous a montré ce que nous sommes, n’est-ce pas un soulagement intense que de retourner au Calvaire ? Grâce à Dieu, pour la mort de Christ ! Dieu dit que je suis devenu une même plante avec Lui (que j’ai été planté selon la version anglaise) dans Sa mort, « afin que, comme Christ est ressuscité des morts……de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie » (Romains 6.4) Nous avons été trop occupés avec le côté de l’expiation en tant que règlement de comptes, plutôt qu’avec la Parole de Dieu qui nous dit que Christ devint malédiction pour nous, portant avec Lui, nous les maudits, sur Sa croix. (Galates 3.13)
Oh ! Qu’Il nous emmène plus profondément dans la connaissance de Sa croix, afin qu’il y ait plus de place pour la manifestation de sa vie ! Nous commettons l’erreur, parce que nous en avons une certaine connaissance, de penser que nous connaissons tout ! Vous dites peut-être avec confiance :’’J’ai été crucifié avec Christ ‘’ ; mais vous pouvez être sûrs que vous n’avez pas encore approfondi sa signification !
C’est sur cette seule base que la lumière et la vie de Dieu peuvent couler en nous. Ce n’est que dans la mesure où nous consentons à ce que la vie de Christ agisse en nous par le Saint-Esprit, que le torrent de Sa vie pourra emporter tout ce qui entrave son écoulement. « Des fleuves d’eaux vives couleront de son sein » (Jean 7.38)
Les âmes attendent l’amour de Christ. Nous en parlons et disons : ‘’je vous aime’’ ! Mais combien froid et loin de la réalité est notre amour ! Il nous faut l’amour qui spontanément et inconsciemment fera que nous nous dépensions pour les autres. Le monde en a besoin. Nous sommes semblables à des vases d’albâtre, avec le parfum à l’intérieur. Ces vases ont besoin d’être brisés !
Prenons comme exemple deux verres d’eau. Ils peuvent bien être transparents. Vous les placez ensemble. Comme ils sont durs ! Quel bruit feront-ils au moment où ils se touchent l’un l’autre ! Supposons que nous les brisons et laissons l’eau des deux verres s’écouler ensemble. Il n’y a plus de bruit, plus de dureté, mais de l’unité. Ainsi, lorsque Dieu nous élève vers Lui, hors de notre moi étriqué, nous allons ensemble dans un seul Esprit. Si les enfants de Dieu vivaient cette vie bénie dans leurs familles, et dans le monde, combien les âmes seraient attirées vers notre glorieux Seigneur.
L’important c’est de reconnaître que, chaque fois que les gens repoussent Christ, c’est généralement dû à quelque faute de notre part. Si les âmes autour de nous ne sont pas attirées vers Lui, ce doit être à cause du vase, certainement pas du Christ vivant qui y habite ! Si Jésus vivait là où nous vivons, les âmes ne seraient-elles pas touchées et attendries ? Bien sûr qu’elles le seraient. Donc, pourquoi Jésus ne devrait-Il pas vivre où je vis, puisqu’Il est disposé à vivre en moi ?
Maintenant, sans discuter sur ce sujet, sans le définir, disons simplement par la foi : ‘’Je prends Sa mort comme la mienne.’’ Et, à chaque moment, disons simplement par la foi : ‘’Seigneur, Ta mort est ma mort et Ta vie est ma vie.’’
Sera-ce la réponse à tout ce qui nous a été dévoilé de si terrible sur nous-mêmes ? C’est comme une corde qui nous est tendue alors que nous désespérons de nous-mêmes, une puissance qui nous élève en union avec Christ. Sa lumière et Son amour couleront à flots à travers nous, de jour en jour, et nous porterons les marques de notre Seigneur crucifié. Nous n’aspirerons à aucune grande expérience, mais nous nous contenterons de marcher avec l’Esprit du Christ crucifié se manifestant par nous. Dans notre foyer nous cesserons de discuter sur beaucoup de choses, et apprendrons silencieusement à marcher et à vivre avec Celui qui devint le Serviteur de tous.
LA VIE NOUVELLE RÉVÉLÉE
Plus pour eux-mêmes, mais pour CELUI qui est mort et ressuscité pour eux. ( 2 Cor 5.15)
Dans notre première réunion, nous avons commencé avec les visions de Dieu et l’effet que produit la rencontre avec Dieu. Nous avons vu que même Job, (l’homme de qui Dieu donne un témoignage irréprochable) dut être traité par le Seigneur, et amené sur la poussière, jusqu’à ce qu’il dise : « Je me condamne et je me repends sur la poussière et sur la cendre. »
Puis, le Seigneur nous a éclairés d’avantage en dirigeant vers nous Sa lumière. Il nous a montré qu’il y avait beaucoup de choses qu’Il devait régler dans la chambre pleine de figurines, qu’il y avait péché et sacrilège à Ses yeux, dus au manque de brisement de notre manière de toucher aux choses profondes de Dieu. Il nous a fait voir la nécessité de la crainte pieuse, du saint respect et du silence révérencieux quand nous parlons des choses divines.
Ensuite, Il nous a conduit à la croix, comme le seul endroit où l’on pouvait s’occuper de toutes les révélations nouvelles. Il nous a encore montré la base même de notre foi : non seulement que le Seigneur Jésus a été notre Substitut et qu’Il est mort pour nous, mais qu’Il nous a portés avec Lui sur le bois, afin que dorénavant nous ne vivions plus pour nous mêmes, mais pour Lui. Maintenant, nous avons besoin d’être bien éclairés pour savoir comment Sa vie se manifeste pratiquement à travers des vases de terre.
Ce n’est pas dans le but de faire de nous des êtres grands et extraordinaires que Christ est venu demeurer en nous. Même pas pour nous rendre heureux, mais pour que le cœur de Jésus soit satisfait, pour qu’Il puisse nous utiliser comme des vases vides par lesquels Il peut épancher Sa vie pour les autres. Peut-être, d’une manière inconsciente, nous avons cherché une expérience, le réconfort et la paix pour notre propre jouissance. « Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux. »
Le verset suivant nous montre immédiatement la séparation que produit en nous l’unité avec le Seigneur ressuscité : « En sorte que nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair. » (2Corintiens 5.16a version Darby) Lorsque nous sommes appelés de l’autre côté de la croix, du côté de la résurrection, où Christ devient pour nous une personne vivante (puisque nous vivons désormais pour Lui) il s’ensuit que nous voyons les autres du point de vue du Seigneur. Nous voyons chaque personne comme une âme que Jésus aime et pour laquelle Il est mort. Nous ne les considérons plus avec notre humaine et vieille façon de voir mais, pour ainsi dire, avec les yeux du Seigneur.
Les tristes divisions de l’église de Christ doivent cesser, car du côté céleste de la croix nous sommes un avec Lui ; par conséquent, nous devrions être un avec tous ceux qui sont en Lui.
Dans le verset 16, ‘’ne connaître personne selon la chair’’ ne signifie pas nous rendre durs, inflexibles ou nous replier sur nous-mêmes, mais nous séparer de notre ego dur et exigeant, afin que l’amour de Christ se répande à travers nous vers les âmes pour lesquelles Il est mort.
« Et si nous avons connu Christ selon la chair, toutefois, maintenant, nous ne Le connaissons plus ainsi. » (2corinthiens 5.16b)
Il y a une connaissance humaine de Christ, une connaissance, autrement dit, de l’extérieur. Plusieurs discutent sur des opinions à propos de Christ, mais si vous êtes en Lui, d’une manière vitale, vous ne serez plus si occupés avec des opinions sur Lui.
Les apôtres connaissaient Jésus avant le Calvaire. Ils marchaient avec Lui, voyaient Ses miracles, entendaient Ses paroles de grâce, mais ils ne le comprenaient pas, pas plus que Ses paroles. Ils ne pouvaient Lui apporter de communion. Tout ce qu’Il disait était plus ou moins incompris. Quand il parlait des choses spirituelles, ils pensaient qu’Il faisait allusion à des choses terrestres. Ils L’aimaient de tout leur cœur, mais ils Le connaissaient selon la chair. Alors vint l’Ascension, et le Christ qu’ils avaient connu disparaissait à leurs yeux. Il leur avait dit :
« Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. » (Jean 16.7)
Même au moment de Son départ ils n’ont pas compris ; Ils ne comprirent qu’au jour de la Pentecôte.
A la Pentecôte, le Saint-Esprit béni vint leur révéler le Christ glorieux demeurant dans leur cœur. Maintenant, ils Le connaissent selon l’Esprit. Au lieu d’être un Christ extérieur, Il devint une vivante réalité intérieure. Alors ? ils ont estimé que souffrir avec Lui était une joie, et ils tout sacrifié pour Lui.
Ainsi en est-il encore avec plusieurs d’entre nous ! Nous connaissons Christ selon la chair, selon notre point de vue humain. Nous avons une connaissance intellectuelle de Christ. Nous nous faisons même des conceptions et des images mentales de Christ. Vous êtes-vous jamais agenouillé, disant ‘’Maintenant le Seigneur se tient ici, près de moi’’ et alors vous avez essayé de l’imaginer là ? Ceci n’est pas Christ selon l’Esprit, c’est une connaissance de Christ selon la chair.
Mais, lorsque nous réalisons qu’à la croix Il est mort pour nous, et que nous sommes morts avec Lui, Il devient une réalité vivante pour nous, nous sommes unis à Lui. En union avec Lui, nous retournons à la vie courante dans le monde, et, à la lumière de la croix, nous rencontrons toutes les âmes pour lesquelles Il est mort.
Il se peut que nous ayons trouvé Dieu dur, pensé, des fois, qu’Il est très cruel, peut-être avons-nous eu peur de Lui et avons reculé devant la croix, devant l’entrée à la vie. Mais, nous voyons à présent que la croix qu’Il nous apportait était précisément l’issue vers la vie que désirions. Maintenant nous le connaissons dans l’Esprit voire comme un avec notre esprit, car il est écrit : « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec Lui. » (1Corinthiens 6.17 version Darby)
Que signifie cette séparation ? Ce n’est pas nous placer sur un piédestal nous estimant meilleur que quiconque, mais c’est être possédé par Christ afin qu’Il nous sépare pour Lui, pour Sa seule volonté. La séparation ce n’est pas nous tenir à distance des autres, dire : ‘’Je suis plus saint que vous’’, mais avoir la présence du Seigneur si manifestement avec nous que les autres sentiront Sa présence et seront attirés à Lui.
Ensuite nous lisons : « En sorte que si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création » 2Corinthiens 5.17a version Darby) Les ‘’en sorte que’’ souligne la base qui a été posée dans le verset 14. En sorte que, si un homme a été planté dans Sa mort (car tous sont morts avec Lui) il est une nouvelle création. Il a la vie nouvelle venant de Dieu ; il est entré dans une nouvelle sphère ; il quitte l’ancienne sphère du moi et il vit maintenant dans la nouvelle sphère de Christ.
Que signifie être en Christ ? Combien de fois Paul parle d’être en Christ ! Prenez le petit mot ‘’en’’, et observez dans les épîtres comment toutes choses nous sont données seulement quand nous vivons dans la sphère de Christ, car tout est à nous en Lui.
J’ai vu une fois, une illustration très à propos, dans un film fixe. Le conférencier nous présentait des paysages de la mer. A la fin il projeta sur l’écran l’image d’une mer en furie où on y voyait des formes humaines qui se noyaient. Soudain, un rocher surgit de l’eau, puis sur le rocher une croix, et sur la croix, le Christ. Une des figures qui se noyaient fut emportée jusqu’au rocher. Elle s’accrocha au pied de la croix : Sauvée ! Tout ce qu’elle pouvait faire c’était de s’y cramponner jusqu’à ce que le Christ, sur la croix, se pencha sur elle, l’éleva hors de la mer agitée et la prit sur Son sein. Une autre image fut posée et elle disparut, cachée aux regards, en Lui.
Ceci est une merveilleuse leçon imagée. Au lieu d’être tout le temps occupés de vous-mêmes, pensez à vous comme étant en sûreté, cachés en Christ. Par Sa puissance, vous serez élevés hors de vous-mêmes, et vous vivrez en Lui.
Supposons encore que la croix soit une ligne centrale. D’un côté se trouve la sphère terrestre, et, de l’autre la sphère céleste. Au début, nous sommes du côté terrestre, sous le poids du péché, puis, l’Esprit de Dieu nous montre que nos péchés ont été portés par notre Substitut à la croix. Nous disons : « Il a porté Lui-même nos péchés en son corps sur le bois » (1Pierre 2.24) ; nous expérimentons la paix. Hélas ! Nous revenons ensuite à l’ancienne sphère, nous marchons et vivons en elle, espérant que, d’une manière ou d’une autre, le Seigneur nous accordera des ressources de vie céleste. Nous recevons le pardon de nos péchés et disons : « Maintenant, je retourne à la sphère terrestre afin travailler pour le Seigneur. » Nous agissons comme s’Il avait laissé le monde à notre charge ! Nous pouvons continuer ainsi jusqu’à nous épuiser. Nous prions, nous travaillons dur ; fatigués, à la fin nous disons : »Il doit y avoir autre chose ! » Le Seigneur a attendu que nous arrivions au bout de nos propres efforts. Il nous demande : »Reviens à la croix ! » Enfin, nous comprenons que nous nous sommes tenus et avons travaillé sur le mauvais terrain. Nous entendons le Maître dire : « C’est toi qui te mets sur Mon chemin. Je peux faire Mon œuvre Moi-même. J’ai simplement besoin de vases vides. Tu t’es détaché de tes péchés, mais tu restes attaché à toi-même. Viens maintenant, détache-toi de toi-même, prends la place où Je t’ai mis. Lorsque Je mourus, tu étais avec Moi sur la croix. » Oh ! Quel soulagement ! Est-ce vrai ? Quoi encore Seigneur ? Maintenant, mon enfant, tu passes dans une autre sphère où tu es uni à Moi, en tant que le Vivant. A présent, je t’envoie dans le monde comme Mon instrument, et Je travaillerai avec toi !
Dans la sphère de la vie, nous pouvons vraiment dire : « J’ai été crucifié avec Christ. » La croix demeure maintenant comme la puissance qui nous sépare de la vieille terre.
Toutes les bénédictions de l’Esprit nous sont données dans les lieux célestes en Christ, du côté céleste de la croix. « Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble…en Jésus-Christ » (Ephésiens 2.6) Parce que vous avez été plantés dans Sa mort, vous êtes maintenant unis à Lui dans Sa vie. Ainsi, ce n’est pas seulement Christ en vous, comme votre vie intérieure, mais vous, en Christ, comme votre circonférence, votre environnement, votre sphère. Si vous vivez dans la sphère de Christ, quand les autres vous rencontreront, ils le rencontreront Lui, parce qu’Il vous entoure. Nous employons souvent l’expression ‘’dans le Seigneur’’ mais savons-nous réellement ce que cela signifie ?
En Christ nous devenons de nouvelles créatures, les choses anciennes sont passées, toutes choses deviennent nouvelles, tout est de Dieu.
Nous n’avons jamais à lutter dans cette vie bénie, ni n’apprenons pas non plus à Le connaître par nos propres efforts.
Il est vrai que Christ a achevé l’œuvre (Jean 17.24) C’est nous qui devons cesser avec nos efforts personnels, et, nous cachant en Lui, par la foi, dire : « A partir de maintenant, je suis en Christ. » Il est mon abri secret. Je suis prêt à laisser mourir les choses anciennes, et je me confie en Lui, de jour en jour, pour qu’Il fasse toutes choses nouvelles. »
LA VIE CÉLESTE DANS UN VASE DE TERRE
« Dieu…. a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu, sur la face de Christ. Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette puissance supérieure soit attribuée à Dieu et non pas à nous. »
(2Corinthiens 4.6-7, version Segond révisée)
La traduction anglaise ‘’CONYBEARE’’ du verset sept est très belle : « Ce trésor est logé dans un corps d’argile, afin que l’excellence de la puissance (qui accomplit l’œuvre) soit de Dieu, et non pas de nous. »
Dans l’histoire de Paul qui nous est relaté, nous voyons le corps d’argile fragile, et la manifestation de la vie céleste, dans et à travers ce corps, en des temps de difficultés. Certains pensent que si nous connaissons réellement l’union avec Christ dans Sa résurrection nous ne devons jamais être abattus, jamais paraître triste ! Mais regardons si Paul a été dans l’affliction et abattu, puisqu’il est l’homme qui a écrit ces choses. Est-ce que Paul n’a jamais versé de larmes ?
« Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous–mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts. » (2Corinthiens 1.8-9)
L’apôtre dit qu’il avait été ‘’excessivement accablé’’ apparemment au-delà de ce qu’il pouvait endurer, à tel point qu’il avait ‘’désespéré même de conserver la vie.’’ Ceci est une forte pression exercée sur le vase de terre. Où voyons-nous la manifestation de la vie céleste ?
‘’ De même notre consolation abonde avec Christ’’ (verset 5) Avec la souffrance et la pression, la consolation céleste fut donnée ; Ce qui le rendit capable de triompher dans ses afflictions.
Comment était-il rendu manifeste qu’il s’agissait de la consolation céleste ? Lisons encore : ’’Qui nous console…afin que par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction.’’ (Verset 4) Combien ces mots nous révèlent le désintéressement de Paul ! Au moment de l’excessive souffrance, il s’oublie lui-même et se réjouit de ce que par ses souffrances il sera plus à même de consoler les autres :’’Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation… si nous sommes consolés c’est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons’’ écrit-il aux Corinthiens. (verset 6)
Pensons-nous plus à travailler pour Christ qu’à devenir un canal par lequel l’huile céleste s’écoule vers les cœurs brisés, en tous lieux ? Nous désirons ardemment connaître la puissance de la résurrection de Christ. Nous avons, ici, un aperçu de sa manifestation dans une vie pratique : un vase répandant consolation et se réjouissant en toute souffrance qui se présente, afin de le rendre capable de comprendre et d’aider les autres, car comment pourrions-nous comprendre et aider ceux qui sont dans la tristesse, si nous n’avons jamais souffert nous-mêmes ?
Le Seigneur a une façon merveilleuse de nous faire entrer en communion avec Ses souffrances, même si au dehors, tout paraît florissant. Quelques fois, des vies qui semblent très prospères, ont derrière elles de très profondes souffrances. Le Seigneur doit de manière ou d’une autre nous enseigner la communion avec la souffrance, sinon nous ne pourrons pas être de beaucoup d’utilité. Nous insistons sur le fait d’être remplis de joie, mais n’oublions pas qu’il y a des cœurs brisés tout autour de nous. Si nous devons être des canaux de consolation divine pour eux, il nous faudra apprendre quelque chose de la souffrance dans notre propre expérience.
Dans le verset 9, Paul nous dit pourquoi Dieu permit toute cette pression : « Nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu qui ressuscite les morts. » Comme s’il venait à dire : ‘’Le Seigneur dut me mener dans une situation où je ne pouvais absolument rien faire, et, par cette faiblesse et impuissance totales, je fus amené à me jeter dans Ses bras, à m’abandonner en Dieu qui ressuscite les morts.’’
Avons-nous été amenés dans une complète faiblesse, où nos propres ressources ont été coupées, même les ressources de notre capacité à endurer ? Parfois, en nous enlevant la terrible force d’endurance que nous avions, le Seigneur a pu briser par nous d’autres âmes, d’une manière qu’il aurait été impossible auparavant.
C’est une grande chose de permettre à Dieu de nous briser ainsi, pour qu’Il puisse en briser d’autres par notre intermédiaire. Y en a-t-il parmi nous de ceux qui seraient affligés parce qu’ils ont perdu leur capacité à cacher leurs sentiments les plus profonds sous une coquille intacte ? Peut-être qu’il nous importe peu de nous effondrer devant le Seigneur, seul dans notre chambre. Nous pouvons penser que c’est une glorieuse victoire de sortir alors avec un sourire en disant : ‘’ça va bien !’’ Mais le vase de terre doit être brisé, à tel point que par ses brisures la vie qui est au centre pourra s’écouler jusqu’au bout, et en briser d’autres aux pieds du Seigneur.
Ne vous souvenez-vous pas de n’avoir jamais été touchés par des âmes dont leur vie était pourtant des plus admirables ? Elles semblaient bien au-delà de vous en expérience, mais lorsque vous les avez rencontrées, votre cœur ne s’est pas attendri, aucune larme n’est venue à vos yeux. Pourquoi ? Parce qu’un brisement doit encore se faire en elles, avant que la vie qui est à l’intérieur puisse véritablement s’écouler d’une façon spontanée vers les autres.
Nous nous demandons pourquoi Dieu permet qu’il arrive des choses qui nous brisent, et nous perdons, comme nous dirions, le pouvoir de nous remettre. Regardons dans la vie de Paul, comme il devint mûr et profond, et combien merveilleusement tendre il était envers les autres après l’exaucement de sa prière, lorsqu’il lui fut donné de connaître la communion des souffrances de Christ, en devenant conforme à Lui dans Sa mort. (Philippiens 3.10)
Il se peut que nous cherchions une certaine expérience consciente qui nous élèverait soudainement et nous placerait sur quelque tribune spirituelle où nous y resterions. Mais la vraie vie est une vie de foi de chaque instant, éprouvant consciemment plus de l’incapacité que de la puissance, et ayant foi dans la puissance de résurrection de Dieu qui nous relève dans la faiblesse et nous rend capables de faire des choses impossibles.
Dans le chapitre deux, nous lisons que Paul dut écrire pour reprendre des enfants de Dieu de l’église à Corinthe. Se plaça-t-il sur un rang élevé en disant sévèrement : ’’Vous vous conduisez très mal’’ ? Non, mais il écrivit si tendrement : « C’est avec une grande affliction, le cœur angoissé et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous soyez attristés mais afin que vous connaissiez l’amour extrême que j’ai pour vous. » (2Corinthiens 2.4) Paul accomplit, ici, son devoir envers Dieu, mais il le fait dans l’Esprit de Jésus, le cœur angoissé et avec beaucoup de larmes.
Peu d’entre nous sont ceux qui n’ont pas eu, dans une certaine situation, à prendre position avec Dieu, vis-à-vis de leurs enfants dans leur foyer ou de leurs collaborateurs. Nous devons être fidèles à Dieu, mais, ce n’est que dans l’Esprit céleste qu’il est possible de traiter efficacement le péché dans les autres. Quand nous avons à reprendre, ce doit être le cœur angoissé et avec beaucoup de larmes. Nous ne pouvons pas savoir combien cela affecte de près notre marche journalière avec Dieu. Si nous devons prendre à part, avec tendresse, un enfant de Dieu qui s’égare, nous aurons besoin de l’Esprit de Jésus pour lui dire : ‘’Tu afflige le cœur du Seigneur. »
Observons dans le verset dix comment l’Esprit céleste se manifestait en Paul : « Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi ; et ce que j’ai pardonné… c’est à cause de vous, en présence de Christ. » Nous avons ici la vie céleste qui se révèle dans un esprit tendre d’amour et de pardon envers ceux qui ont profondément péché.
En 2Corinthiens 3.5, nous remarquons l’estimation de soi du vase de terre :
« Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. » Celle-ci doit être l’attitude continuelle du vase de terre. C’est une chose de reconnaître que ‘’j’ai été crucifié avec Christ’’, et c‘en est une autre de la mettre en pratique en tout temps.
Est-il vrai réellement que vous ne concevez pas quelque chose comme venant de vous-mêmes ? Est-il vrai que vous n’êtes rien à vos yeux ? Est-il vrai, aussi, que Dieu vous suffit toujours dans tous vos besoins ? Cette attitude est-elle sans cesse la votre ? Dans le vase de terre : insuffisance, mais dans le trésor céleste, toute suffisance.
Dans 2 Corinthiens 4.8, nous lisons à propos de la toute suffisance de Dieu, dans le besoin excessif du vase fragile d’argile : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduit à l’extrémité, dans la détresse mais non dans le désespoir, persécutés mais non abandonnés, portant toujours avec nous, dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée dans nos notre corps. »
Combien admirablement tout se résout dans ces versets ! Le vase de terre pressé, mais la vie céleste non réduite à l’extrémité. Le vase de terre dans la détresse (perplexe dans la traduction anglaise) Vous dites : Comment cela est-il possible si l’on marche dans la lumière de Dieu ? Nous pensons que nous serons guidés avec une telle précision que nous verrons chaque pas tracé et ne serons jamais dans la perplexité. Quelle erreur ! Paul était perplexe, mais sa connaissance intérieure de Christ, demeurant en Lui, lui fit ajouter :’’mais non dans le désespoir’’. Comme s’il disait : ‘’Le Seigneur ne va pas m’abandonner en ce temps de perplexité. Les choses peuvent paraître terriblement embrouillés, et je ne suis qu’un vase humain, mais mon Père est fidèle. Il me conduira à travers ces choses. Je ne suis pas dans le désespoir ! »
‘’Portant toujours avec nous, dans notre corps, la mort de Jésus’’ ajoute Paul. Ceci est expliqué dans son propre style dans 2Corinthiens 13.4 « il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu. »
Oui ! Christ fut crucifié à cause de sa faiblesse ! Portant toujours avec nous la mort de Jésus s’écrie Paul. Toute cette épître aux Corinthiens nous montre la faiblesse et l’impuissance de l’apôtre, ainsi que le chemin par lequel il fut capable de s’abandonner à la puissance de résurrection de Christ, et comme Lui : Vivre par la puissance de Dieu. Non pas vivre une grande expérience, mais souvent, tout juste un chemin de foi dans un Dieu fidèle, sans le besoin de se sentir fort, mais seulement de s’abandonner à la puissance de Christ, à chaque instant, pour le relever de sa faiblesse. Étant toujours livré à la mort de Jésus, la vie de Jésus se manifestait dans son corps mortel : comme mourant et voici, il vivait . (2Cor 6.9)
Remarquons aussi le résultat pour les autres : « Ainsi la mort agit en nous et la vie agit en vous. » (2Corinthiens 4.12) Enfants de Dieu, désirons-nous être utilisés par Dieu à tel point que nous sommes décidés à permettre que d’autres soient bénis, quel qu’en soit le prix à payer? Sommes-nous prêts à ce que, pour ainsi dire, toute la vie passe par nous vers d’autres, tandis que nous sommes laissés vides ? Sommes-nous préparés à marcher ainsi avec Dieu, sans aucune récompense si ce n’est une joie profonde dans le cœur parce que le Seigneur Jésus-Christ est satisfait ? C’est ce que nous voulons en vérité, si seulement nous désirons être et vivre comme Lui qui, sans jamais avoir de pensée pour Lui-même, épancha Sa vie pour les autres.
« Portant toujours… la mort de Jésus, afin que la vie… soit aussi manifestée. » Toujours ! Toujours ! –Mais supposons que je l’oublie !- Reviens à nouveau ! Toujours ! Rappelons-nous que nous sommes morts avec Lui, afin que nous vivions pour Lui, pour Celui qui mourut et ressuscita pour nous (2Corinthiens 5.15)
Nous lisons d’avantage de la vie pratique dans 2Corinthiens 6.4-5 : « En toutes chose nous recommandant comme serviteurs de Dieu». –Comment et dans quelles circonstances ? « Par une grande patience, dans les tribulations, dans les nécessités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes. » (version Darby)
‘’Une grande patience dans les tribulations’’, ceci est vraiment une force divine. ‘’Dans les nécessités’’, savoir manquer de ce qui nous semble absolument nécessaire. Nous pouvons nous passer du superflu, mais quant au nécessaire, comment le pouvons-nous ? ‘’Dans les détresses, sous les coups’’, parfois les coups de langues ! ‘’dans les prisons’’ ; il nous tarde de partir en mission à l’étranger, mais nos amis nous disent :-Non ! Nous acceptons l’emprisonnement et disons :-Oui, Seigneur, ferme tout issue aussi longtemps qu’il Te plaira ; la porte s’ouvrira à Ton heure. ‘’Dans les troubles’’. En marge de la version anglaise ‘’Authorized Version'', on lit :’’dans les agitations ça et là’’. Quand tout est tortueux, corrompu,, oh ! connaître une grande patience dans les agitations ! ‘’Dans les travaux’’ ; non capricieux. ‘’Dans les veilles’’ ; ne renonçant jamais à une âme ; ‘’Par la pureté, par la connaissance’’ ; connaissant Dieu. ‘’Par la longanimité, par la bonté’’ n’étant jamais trop pressés pour être aimables ; ‘’Par l’Esprit saint, par un amour sans hypocrisie, par la Parole de la vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de justice de la main droite et de la main gauche’’ ; une conduite, des relations droites, une justice sans détours, recherchant ce qui est bien devant tous les hommes. ‘’Dans la gloire et dans l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne renommée : comme séducteurs, et véritables, comme inconnus, bien que connus, comme mourants et voici nous vivons ; comme châtiés et non mis à mort ; comme attristés mais toujours joyeux ; comme pauvres, mais enrichissant plusieurs ; comme n’ayant rien, mais possédant toutes choses’’ (2Corinthiens 6.8-10) Quelle image de la vie céleste dans le vase de terre ! Combien ‘’dignes de Dieu !’’
Dans 2Corinthiens 10.1, nous voyons, ensuite, l’aspect extérieur du vase de terre : « Moi, Paul, je vous prie… moi, humble d’apparence quand je suis au milieu de vous. » « Présent en personne, il est faible et sa parole est méprisable » disaient les Corinthiens (verset 10)
Un vase ''méprisable'' selon le verdict humain. Où se révèle la vie divine ? « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes par la vertu de Dieu pour renverser les forteresses…et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu. » (versets 4 et 5)
Un vase faible et humble, pauvre en paroles, selon le jugement humain, quoique utilisé par Dieu pour renverser les forteresses. Présent en personne, il est faible et sa parole est méprisable. Certains d’entre nous désirent être des orateurs, et, s’ils ne sont pas aussi intelligents que monsieur un tel, ils ne feront rien du tout. S’ils ne peuvent pas prier comme un tel, ils ne prieront pas à haute voix, et s’ils ne peuvent pas parler comme un tel, ils ne donneront aucun message.
Cependant, « Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » (1Corinthiens 1.27-29) Ne serons-nous pas disposés à être des vases méprisables ? Ne laisserons-nous pas volontiers les gens nous appeler ainsi sans être offensés ? Si nous n’obtenons pas la réputation que nous pensons que nous devrions avoir, nous pouvons nous sentir froissés, nous pouvons nous sentir découragés. Hélas ! Hélas ! Tout ceci est possible parmi les enfants de Dieu. Et, si toutefois, il y a en nous quelque chose de beau, c’est que nous en avons le crédit et non pas de Dieu. Mais quand il est clair que nous sommes des instruments faibles et incapables, notre Dieu a toute la gloire.
Regardons finalement dans 2 Corinthiens 12.7 : « Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. »
En résumé, nous voyons ici le vase de terre et son danger. Plus Dieu nous utilisera, plus il y aura le danger de nous enorgueillir tant que nous serons dans des vases de terre, tant que nous serons dans le corps de notre humiliation. Il faut que Dieu porte Sa main sur nous, et nous garde brisés, de sorte que nous ne puissions dire que quelque chose vienne de nous, et que nous nous attribuions quelque gloire.
Le Seigneur peut se servir de chacun de nous pour être des canaux de vie, en faveur d‘un grand nombre d’âmes, plus que nous ne pouvons le concevoir mais, serait-il prudent pour Lui de nous utiliser ainsi, sans une œuvre de brisement ? Le Seigneur peut vraisemblablement nous donner juste autant ‘’d’abondance’’ qu’Il voit que nous sommes capables de porter. Si beaucoup de vos prières restent encore sans réponse, ne vous reposerez-vous pas sur Dieu, votre Père, qui peut vous donner toute chose à l’instant même, s’il voit que c’est sans danger pour vous ? Il n’y a aucune restriction dans le cœur de Dieu, mais il y a des limites dans les vases de terre. Il n’y a pas une seule de vos prières en vue de bénédictions spirituelles qu’il n’exaucera pas, mais il vaut mieux que vous Lui laissiez choisir le moment et le moyen de la faire.
« Nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette puissance supérieure (qui accomplit l’œuvre) soit attribuée à Dieu et non pas à nous.
LE VIVANT
« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Luc 24.5b)
Nous avons parlé de la croix de Christ et de Son œuvre achevée au calvaire ; puis de la conformité à Sa mort, qui suit la connaissance de notre crucifixion avec Lui. Nous avons vu, en outre, la manifestation de la vie nouvelle, à travers des vases d’argiles, des vases terrestres faibles et ordinaires, mais qui manifestent l’endurance divine, l’humilité divine.
Comme nous avons commencé avec les visions de Dieu, pour finir nous devons revenir à la personne de Christ, car ce n’est qu’en Le connaissant Lui et la puissance de Sa résurrection, que nous pouvons devenir conformes à Sa mort.
Voyons d’abord ce qu'a signifié pour Lui Sa résurrection. Les femmes vinrent au tombeau, elles cherchaient un Christ mort. Elles ne le connaissaient pas encore en tant que Seigneur ressuscité. Lorsque nous parlons de Sa mort, n’oublions jamais qu’Il est le Vivant. Certaines personnes adorent toute leur vie le Christ mort. Elles passent chaque vendredi saint à pleurer sur Lui, comme le crucifié. Si quelqu’un d’entre vous contemple le tombeau, pensant uniquement à Sa mort, que le Saint-Esprit dirige sa lumière sur Lui et Le lui révèle comme le Seigneur vivant.
« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais Il est ressuscité » dirent les anges. En l’entendant les femmes furent effrayées et perplexes. Elles étaient venues au tombeau, cherchant le Christ, mais elles ont trouvé le tombeau vide ! Il n’est pas là ! Il est ressuscité ! Il est ressuscité ! Quand les femmes retournèrent vers les disciples leur dire qu’Il était ressuscité, ils ne les crurent pas, ils dirent : Ce ne sont que des rêveries ! Ainsi en est-il souvent pour nous : des rêveries jusqu’à ce que le Ressuscité Lui-même s’approche de nous.
Les disciples se réunirent plus tard dans une chambre haute, les portes fermées à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs. Ils avaient été au calvaire et, assurément ils avaient traversé le calvaire spirituel par l’anéantissement de tous leurs espoirs, mais ils ne devinrent des témoins remplis de la puissance et de la force de Dieu que lorsqu’ils connurent Jésus comme le Vivant. La mort est négative, c’est la vie qui apporte la puissance positive.
Qu'est-ce que la résurrection a signifié pour Christ ? Dans Romains 1.4 nous lisons ces mots : « déclaré Fils de Dieu avec puissance…,par Sa résurrection d’entre les morts. » Par la résurrection il a été prouvé qu’Il est le Fils de Dieu. Lisons aussi dans Ephésiens 1.19 à 21 « l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au–dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, » Regardons ensuite dans Romains 6.9-10 : « Sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car il est mort, et c’est pour le péché qu’il est mort une fois pour toutes ; il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’il vit. »
Quatre points précis ressortent de ces versets :
1. Par Sa résurrection, il a été démontré qu’Il est le Fils de Dieu.
2. Il a été élevé au-dessus de la puissance des ténèbres sur une position de triomphe.
3. La mort n’a plus de pouvoir sur Lui.
4. Il est entré dans une nouvelle sphère, une sphère où Il a cessé de vivre le côté du calvaire qui concerne la terre, et Il vit seulement pour Dieu, le côté de la croix qui concerne Dieu.
Dans Romains 6.3 à 5 , nous voyons que la résurrection de Christ est le modèle de notre résurrection spirituelle :
« Ignorez–vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus–Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, »
Nous avons ici l’histoire entière. Comment allons-nous avoir part à la puissance de Sa résurrection ? ‘’Si nous devenons une même plante avec Lui par la conformité à Sa mort’’ ou, en d’autres mots, si nous avons été amenés par le Saint-Esprit dans la connaissance vitale de Sa croix. Sur ce verset, Conybeare fait remarquer : ‘’Il semble que sa signification soit : Si nous avons eu part à la réalité de Sa mort, dont nous avons expérimenté la conformité’’. Ceci signifie plus qu’un assentiment mental ou une attitude de foi ferme. L’Écriture parle d’être plantés vitalement dans Sa mort ; d’une assimilation de Sa mort ; d’une communion avec Lui dans Sa croix d’une manière très réelle.
Si nous avons eu part ainsi à la réalité de Sa mort, l’union avec Lui dans Sa vie suivra, nous pouvons en être parfaitement sûrs. Nous avons à participer de Sa vie aussi bien que dans Sa mort. Ce fait est répété dans Romains 6.8 : « Or, si nous sommes avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui » En d’autres termes, la mort est un moyen d’arriver au but. Est-ce que nous savons nous abandonner à la puissance de Sa résurrection pour notre vie quotidienne ?
Il y a ceux qui ont la lumière sur le chapitre six des Romains et qui, par la simple foi, prennent l’attitude qu’ils sont identifiés avec Christ dans Sa mort et qu’ils participent à Sa résurrection. Mais il est facile de voir qu’ils n’ont pas été de façon vitale unis par la conformité à Sa mort. D’autres s’insurgent contre ceci, qu’ils appellent théorie, et disent qu’ils veulent quelque chose de plus, qu’ils veulent que le Saint-Esprit fasse une œuvre réelle en eux. Sur ce, le Saint-Esprit commence à leur enseigner ce que signifie être unis dans la mort avec Christ. Alors, ils vont à l’autre extrême, ils restent autour du tombeau si longtemps, qu’il n’y a aucune évidence de puissance divine leur donnant de l’énergie pour marcher dans une victoire continuelle.
N’oublions pas que la vie doit jaillir de la mort. Il est vrai que nous devons être plantés en Lui dans Sa mort d’une manière vitale, mais nous devons aussi être unis à Lui dans Sa résurrection. Quand vous êtes amenés à connaître Sa mort, vous avez besoin de vous en remettre à Lui pour qu’Il vous donne Sa vie, source d’énergie, ou bien vous serez sans pouvoir dans votre marche pratique.
Remercions Dieu pour la lumière qu ‘Il nous a donnée concernant la croix de Jésus, et pour la lumière qu’Il nous a donnée quant à la voie par laquelle Il nous rendra conformes à Sa mort. Mais assurons-nous que nous connaissons la puissance de Sa résurrection et la vie avec Lui, dans une union vivante. Dans le moment de conflit le plus sombre que vous aurez à subir, dans l’heure de l’épreuve la plus dure à laquelle vous serez soumis, si vous êtes unis à Lui, vous pourrez dire :’’Je suis avec mon Seigneur ressuscité au-dessus de cette situation : je refuse de lâcher pied, car je me tiens avec Lui sur une position de victoire. Je crois en Dieu qui ressuscite les morts. Ce n’est que de cette façon que la foi pourra mûrir jusqu’à devenir une foi qui vit et triomphe dans les impossibilités.
Nous avons vu dans la résurrection de Christ que la mort n’a plus de pouvoir sur Lui. Spirituellement ceci sera vrai aussi de nous. Sommes-nous affectés par l’atmosphère de mort qui nous entoure ? Dans la puissance de résurrection elle ne pourra pas nous faire frissonner ! Nous sommes unis à Lui en tant que le Vivant, par conséquent, rien autour de nous n’aura de pouvoir sur nous, rien ne nous entraînera en bas. Le manque de vie autour de nous ne nous refroidira plus, mais en union avec le Seigneur ressuscité nous dominerons par Sa vie l’atmosphère de mort, et nous serons messager de vie pour les âmes agonisantes.
Dans 2Corinthiens 13.3-4, regardons brièvement la manière pratique de prouver le puissance de résurrection :
« Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n’est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous. Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu ; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous. »
Pratiquement, nous devons être toujours faibles en nous mêmes, et savoir que Sa puissance agit par nous, simplement en la voyant agir chez les autres. Vous cherchez la preuve, n’est-ce pas, que Christ parle en vous ? Vous l’avez ici : Il est puissant dans les autres, les bénissant à travers vous ! Comme si Paul disait : ‘’Je sais que je suis faible, mais je vis avec Lui dans Sa vie, parce que je Le vois agissant en vous, Corinthiens’’. Nous connaîtrons la puissance et la vie de Dieu agissant en nous, par ses effets, pour ainsi dire, dans les autres autour de nous. Ceci nous conduit à ne pas nous surveiller et à ne pas regarder à nos expériences.
Il y a donc ces trois aspects dans l’expérience pratique :
--Premièrement, en nous, nous sommes toujours livrés à la mort et à la faiblesse afin que la vie soit déversée aux autres.
--Deuxièmement, c’est toujours la mort à nous-mêmes, de sorte que nous ne mettions pas notre confiance en nous, mais que dans notre faiblesse nous nous reposions sur Dieu qui ressuscite les morts.
--Troisièmement, nous ne pouvons reconnaître la puissance de Dieu que par l’effet qu’elle produit, et non pas en en ayant toujours conscience.
Dans Hébreux 11.17,19, nous observons un autre aspect de la puissance de la résurrection :
« C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses,… Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; »
Ceci est une étape plus avancée dans la connaissance de la résurrection de Christ, et indique la façon dont Dieu fait mûrir notre foi. Dans la vie pratique, l’attitude pour chaque chose doit être : ‘’Père, je la dépose à tes pieds, dans la foi que Tu peux la ressusciter ;’’ Toute chose peut alors être mise sur Son autel sans aucune hésitation. Ceci est la puissance de la résurrection concernant toutes nos possessions, y compris les don de Dieu. La foi les dépose et croit que Dieu peut les ressusciter même des morts.
Pour terminer, rappelons-nous que Jésus Lui-même est au milieu de nous. Il est le Vivant, le Christ vivant qui est entré au-delà du voile. Il intercède pour nous à chaque moment. Le Sang aspergé nous est appliqué. Nous nous sommes approchés de la montagne de Sion, de Jésus le Médiateur, et du Sang de l’aspersion. A travers les cieux ouverts, nous voyons Jésus, le Fils de Dieu, debout pour nous dans la présence de Dieu et nous nous voyons en Lui. Alors que nous sortons, les cieux étant ouverts au-dessus de nous, disons ! ‘’Il n’y a rien qui s’interpose entre Dieu et moi. Devant le Père, je vois le Sang aspergé qui parle pour moi. Le chemin est libre ! Dieu m’aide, il n’y aura jamais d’ombre entre nous. C’est pourquoi, dorénavant ne cherchons pas parmi les morts Celui qui vit, mais cherchons-le à la droite de Dieu et nous avec Lui, acceptés dans le ‘’Bien-Aimé’’ ; Avec cette vision nous concluons. Amen.
Jessie Penn-Lewis