jeudi 16 janvier 2020

(15) CHRIST - LE DANGER DE LA FAMILIARITÉ par Chip Brogden

« Quand je suis entré dans ta maison, tu ne m'as pas apporté d'eau pour me laver les pieds... » (Luc 7:44ss) 

                    Combien de fois considérons-nous la présence de Jésus comme normale et allant de soi? Notre culture Pseudo-Christianisée est profane. Je ne parle pas des blasphèmes que l'on trouve dans un langage insensé, mais de la façon dont on traite les choses divines, avec une attitude teintée d'habitude, d'indifférence et de désinvolture. Nous profanons les choses saintes en les rendant communes, ordinaires, habituelles, mondaines et routinières.

                    Il est intéressant de noter que seuls ceux qui connaissent les Choses Saintes courent le danger de les considérer comme familières et normales. Les incroyants, qui n'ont pas conscience de ce qui est saint, ne peuvent pas profaner ce qu'ils ne connaissent pas.

-- Le danger de la familiarité, c'est de connaître et prendre pour acquis.

                    Ceci est illustré dans Luc 7. Un Pharisien invite Jésus à dîner. Ce n'est pas un homme irréligieux qui invite le Seigneur, mais un membre de l'ordre religieux le plus strict. Jésus accepte son invitation et ils s'assoient pour prendre le repas.

                   Alors qu'ils sont à table, une femme entre dans la salle avec un flacon d'albâtre rempli de parfum. Nous savons que c'était une pécheresse, parce que Luc écrit, « une femme connue dans la ville pour sa vie dissolue... » (Luc 7:37ss). Cette pécheresse a pourtant fait une chose étrange et merveilleuse. Elle a lavé les pieds de Jésus avec ses larmes, les a essuyés avec ses cheveux, les a embrassés et enfin a versé du parfum dessus.

                   Le pharisien est évidemment très offensé de ce qu'une pécheresse ait pu rentrer dans sa maison. Il est aussi un peu embarrassé par cette débauche d'affection. Et il pense en lui-même, « Si cet homme était vraiment un prophète, Il saurait quelle est cette femme qui le touche. »

               Mais dans la tête de Jésus la vraie question est « Qui M'aime vraiment, et qui considère Ma présence comme allant de soi?»

                En ce temps là, personne ne voyageait pour son plaisir, comme nous le faisons aujourd'hui. Les voyages, en ce temps là, étaient considérés par tout le monde comme une épreuve à éviter autant que possible, à cause de la saleté et de la chaleur. La plupart des gens, dont Jésus, voyageaient à pieds. Ainsi le rituel pour accueillir des invités suivait une forme toujours identique et centrée sur les pieds. Lorsque quelqu'un arrivait dans une maison, l'hôte l'accueillait avec un baiser sur chaque joue et offrait de l'eau pour laver ses pieds sales et fatigués. S'il y en avait de disponible, un peu de parfum était offert pour les apaiser et les rafraîchir.

                    Mais le Pharisien a oublié de prodiguer à Jésus même les soins les plus élémentaires et usuels, que les invités reçoivent habituellement.

« Tu ne m'as pas apporté d'eau pour me laver les pieds... Tu ne m'as pas accueilli en m'embrassant... Tu n'as pas versé d'huile parfumée sur ma tête... » (Luc 7:44-46ss)

                    La présence de Jésus était considérée comme normale! Était-ce juste un oubli de la part de Son hôte, ou était-ce plus? Quelque chose de plus profond?

                     Le Pharisien était peut-être devenu trop familier avec Jésus - juste un peu trop habitué. De loin, Jésus était quelqu'un de très particulier. Mais maintenant qu'Il était assis ici à sa table, dans sa propre maison, il voyait que Jésus n'était qu'un homme. Peut-être en est-il arrivé à croire que Jésus était, en réalité, quelqu'un de pas très différent de lui. Ce n'est que Jésus, il n'y a donc pas besoin d'être si excité. Qu'Il prenne Sa propre eau et qu'Il se lave Lui-même les pieds.

-- C'est le danger de la familiarité.

                   On dit que la familiarité engendre le mépris. Au début nous avons chéri la présence du Seigneur, mais peut-être qu'aujourd'hui nous la considérons comme normale. Au début nous étions intimidés par Lui, mais aujourd'hui nous ne sommes plus si étonnés. Ses visites deviennent comme une routine, plus ordinaires, plus habituelles. Les chants que nous chantons deviennent communs. La Bible que nous lisons devient aride et austère. Les témoignages des frères et sœurs ne nous émeuvent plus, c'est du déjà vu et entendu.

                 Cette femme, en revanche, a continué de manifester de la révérence, un saint respect, un magnifique sens d'étonnement devant Sa Sainteté. Elle a donné l'honneur à qui l'honneur est dû. Elle s'est occupée de ce qui Lui manquait. Quand elle est arrivée, elle s'est aperçue que personne ne s'occupait du Seigneur, à ce moment précis elle a fixé sur Lui toute son attention.

                   Peu de gens aujourd'hui s'occupent vraiment du Seigneur Lui-même. Ils espèrent que le Seigneur va s'occuper d'eux. Et en effet, Il le fait. Mais, de par sa nature, le Seigneur Jésus est tel qu'Il n'attirera jamais l'attention sur Lui. Il ne dira jamais: « Pourquoi ne t'occupes-tu pas de moi? Pourquoi me prends-tu comme allant de soi? Pourquoi ne m'as-tu pas lavé les pieds? » Il restera silencieux et attendra que quelqu'un l'aperçoive.

                    C'est peut-être la raison pour laquelle Il est si souvent oublié et pris comme allant de soi: parce qu'Il ne cherche rien pour Lui-même.

                    Quand le Seigneur m'a pour la première fois montré l'importance de s'occuper de Lui, Il n'a fait aucune demande. Il m'a simplement montré combien Il était esseulé au milieu de toute cette activité religieuse. Là-bas au milieu de ce merveilleux culte, j'ai compris que nous Le prenions comme allant de soi. Nous étions trop familiers avec sa Présence. Quand j'ai compris la peine du Seigneur, j'ai su tout de suite ce qu'il fallait faire. J'ai réalisé alors que rendre un culte au Seigneur était la chose primordiale, la plus importante, et notre premier but et raison d'être.

                    Les meilleurs serviteurs et servantes sont ceux qui anticipent vos besoins et viennent immédiatement les satisfaire - sans que l'on leur demande. Ils ne disent pas, «voulez-vous encore du thé? » Ils observent pour voir ce dont vous avez besoin, et si votre verre est vide, ils viennent et le remplissent.

                   Un serveur, un domestique, un ministre (du culte NdT): ces trois mots ont la même signification. Servir le Seigneur, être un serviteur pour le Seigneur, s'occuper du Seigneur ( « to minister » en Anglais, difficilement traduisible NdT): tous les trois décrivent une même chose et une même fonction. La chose essentielle n'est pas de prêcher, d'enseigner, de voyager, de construire un « grand ministère ». Nous devons surveiller, anticiper, et répondre aux besoins du Seigneur pour qu'Il ne soit jamais pris comme allant de soi.

                 Le Seigneur ne fait que donner tout au long de la journée. Il enseigne les foules, Il guérit les malades. Il répond à leur besoin. A la fin de la journée, Il est fatigué, Ses pieds sont sales. Il a besoin de reprendre des forces. Mais comme c'est souvent le cas, les besoins de Jésus sont complètement négligés au profit de nos propres besoins.

                  Cette femme avait certainement beaucoup de besoins. Pourtant elle est venue auprès du Seigneur Jésus, non pas pour recevoir une bénédiction mais pour être une bénédiction.

« Elle Me les a arrosés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux ...depuis que je suis entré, elle n'a cessé de couvrir Mes pieds de baisers... elle a versé du parfum sur Mes pieds. » (Luc 7:44-46ss)

                    Quand Jésus entre dans « notre maison » - que ce soit notre lieu de culte, notre maison, notre lieu de travail, notre cœur, Le prenons-nous comme allant de soi? Ses besoins sont-ils satisfaits? Je prie que le Seigneur nous convainque de notre impiété et nous délivre de notre familiarité. Repentons-nous, et redécouvrons Celui Qui s'assoit à table avec nous.

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