Nouvelle
Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
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« C'est aussi à quoi vous êtes appelés, puisque Christ lui-même a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces... lui qui a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché, nous vivions à la justice. » 1 Pierre 2 : 21, 24.
Être appelé à suivre l'exemple de Christ et à marcher sur ses traces ! C'est si grand, c'est si élevé, qu'il y a là toute raison de s'étonner et de s'écrier : Comment attendre d'hommes pécheurs qu'ils marchent comme le Fils de Dieu? Aussi la plupart s'écrient que c'est impossible, que c'est là un idéal admirable, mais hors d'atteinte
L’Écriture
parle autrement. Elle nous montre l'admirable union qui nous relie à Christ et qui nous remplit de sa vie divine avec toute sa puissance
d'action. Elle nous montre que par là même il est tout naturel
d'attendre de nous que nous vivions comme Christ. Pour
suivre l'exemple de Christ il faut donc avant tout réaliser l'union
de Christ avec ses disciples.
Et
quelle est cette union? Dans notre texte, Pierre nous présente
Christ comme notre Garant,
notre Modèle
et notre Tête.
Christ
est notre Garant.
Christ a
souffert pour
nous, lorsqu'il
« a porté nos
péchés en son corps sur le bois ». Comme
notre Garant, il a souffert et il est mort à notre place. En portant
nos péchés, il nous a affranchis de la malédiction et de la
domination du péché. Comme notre Garant, il a fait ce que nous ne
pouvions pas faire, ce qu'à présent nous n'avons pas besoin de
faire.
Christ
est aussi notre Modèle.
Dans un sens son œuvre est unique sans doute, et pourtant nous avons à le suivre
dans cette œuvre même, nous devons faire ce qu'il a fait, vivre et
souffrir comme lui. Christ
nous a laissé un exemple afin que nous suivions ses traces.
Ses souffrances comme mon Garant m'appellent à des souffrances
semblables, puisqu'il est aussi mon Modèle. Mais ceci est-il
équitable? Lorsque Jésus a souffert comme Garant du pécheur, il
avait en lui la puissance de sa nature divine, et comment peut-il
attendre de moi, dans la faiblesse de la chair, que je souffre comme
lui? N'y a-t-il pas un abîme béant entre ces deux choses que Pierre
réunit si étroitement : la souffrance comme Garant et la souffrance
comme Modèle? Non, l’œuvre de Christ présente une troisième face
qui jette un pont sur l'abîme, et qui nous rend possible de prendre
le Garant pour notre Modèle, de vivre, de souffrir et de mourir
comme lui.
Christ
est aussi notre Tête.
Voilà ce qui
relie le Garant au Modèle: Christ est le second Adam. Comme croyant,
je suis spirituellement un avec lui, membre du corps dont il est la
tête. (Éphésiens 1 : 23). Par cette unité
en lui, il vit
en moi et me fait avoir part à la vertu de son œuvre accomplie, à
la vertu de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection. C'est
sur cette base-là qu'il nous est dit dans Romains 6, et ailleurs,
que le chrétien est réellement mort au péché et vivant à Dieu.
La vie même dont
Christ vit, cette vie qui a passé par la mort et par la puissance de
cette mort, devient la vie du croyant, et par ce fait il est mort et
ressuscité avec Christ.
C'est la même pensée qu'exprime Pierre, quand il dit : «
qui a porté nos péchés en son corps sur le bois ». Il
l'a fait, non seulement afin que nous soyons pardonnés par sa mort,
mais afin «
qu'étant morts au péché, nous vivions à la justice ».
Comme
nous avons part à la mort spirituelle du premier Adam, étant
réellement morts à Dieu en lui, nous avons de même part au second'
Adam, étant réellement morts au péché en lui, et ayant repris vie
en lui pour être à Dieu.
Christ n'est pas seulement le Garant qui a vécu et qui est mort pour
nous, il n'est pas seulement le Modèle qui nous a montré comment
nous devons vivre et mourir, il est encore notre Tête. En lui, nous
sommes un; en sa mort, nous sommes morts, et sa vie est à présent
nôtre vie. Voilà ce qui nous donne la force de marcher d'après le
Modèle dans tout ce qu'a fait le Garant. Christ
comme notre Tête est le lien qui rend inséparables la foi au Garant
et la conformité au Modèle.
Ces
trois choses n'en font qu'une. Ces
trois vérités ne peuvent se séparer l'une de l'autre. Et pourtant
on les sépare trop souvent.
-
Quelques-uns veulent suivre l'exemple de Christ sans foi en son
expiation. Ils cherchent en eux-mêmes la force de vivre comme lui,
et leurs efforts ne peuvent être que vains.
-
D'autres saisissent bien l’œuvre du Garant, mais ils négligent le
Modèle. Ils croient à la rédemption par le sang versé sur la
croix, mais ils négligent de suivre les traces de celui qui a
souffert la croix. La foi à l'expiation est bien la base de
l'édifice, mais ce n'est pas tout. Leur christianisme est défectueux
aussi, il manque de lumière sur la sanctification, parce qu'ils ne
comprennent pas que la foi à l'expiation impose l'obligation de
suivre l'exemple de Christ.
-
D'autres croyants ont bien saisi ces deux vérités : Christ leur
Garant, et Christ leur modèle ; et pourtant il leur manque encore
quelque chose. Ils sentent bien le besoin de suivre Christ comme leur
Modèle dans ce qu'il a fait comme leur Garant, mais ils manquent de
force pour le faire. Ils ne comprennent pas comment on peut arriver à
suivre cet exemple. Ce qu'il leur faut, c'est une vue claire de ce
que l’Écriture nous dit de Christ comme notre Tête.
C'est
parce que le Garant n'est pas séparé de moi, mais que je suis en
lui, et qu'il est en moi, que je puis devenir comme lui. Sa vie même
devient ma vie. Lui-même vient habiter en moi qu'il a racheté par
son sang. Suivre ses traces est mon devoir, parce que cela m'est
possible par l'union qui existe entre la Tête et les membres. Ce
n'est que lorsque ceci sera bien compris, que l'exemple de Christ
sera suivi, et qu'il aura la place qu'il doit avoir dans la vie
chrétienne. Si
Jésus lui-même veut, en me communiquant sa vie, agir en moi et
rendre ainsi ma vie conforme à la sienne, mon devoir en devient
simple et d'un accomplissement assuré. Je n'ai plus qu'à regarder à
l'exemple donné par Jésus pour savoir ce que j'ai à faire, puis à
demeurer en lui, et ouvrir mon cœur à l'action bénie de sa vie en
moi. Aussi
certainement qu'il a vaincu le péché et la condamnation pour
moi, il vaincra
de même la domination du péché en
moi. Ce qu'il
a commencé pour moi par sa mort, il le perfectionnera par sa vie en
moi. C'est donc
parce que mon Garant est aussi ma Tête, que l'exemple qu'il me donne
comme mon Modèle doit être et sera la règle de ma vie.
On
cite souvent cette parole de saint
Augustin : « Seigneur donne-moi ce que tu commandes, et commande
alors ce que tu voudras ». Ce
qu'il a dit trouve ici sa confirmation : Si le Seigneur, qui vit en
moi, me donne ce
qu'il demande de moi, il ne me demandera jamais rien de trop élevé
pour moi. J'ai le courage alors de considérer son saint exemple en
long et en large et de le recevoir comme la règle à suivre. Ce
n'est plus seulement le commandement qui me dit ce que je dois être,
c'est aussi la promesse de ce que je serai. Rien
n'affaiblit plus la force de l'exemple de Christ que la pensée de ne
pas pouvoir marcher comme lui. N'accueillez jamais cette pensée-là.
C'est déjà sur cette terre que doit commencer la parfaite
ressemblance avec Christ que nous obtiendrons plus tard au ciel.
Dès ici-bas elle peut s'accentuer chaque jour et devenir plus
visible à mesure que la vie suit son cours. Comme Christ, votre
Tête, a accompli une fois pour toutes l’œuvre de votre salut, il
accomplira peu à peu en vous avec sa même puissance cette œuvre de
renouvellement à son image.
Que
ceci nous rende la croix doublement précieuse ! Jésus, notre Tête,
a souffert comme notre Garant, afin de pouvoir, par son union avec
nous, porter nos péchés à notre place. Jésus, notre Tête, a
souffert comme notre Modèle, afin de pouvoir nous guider dans la
voie, qui par notre union avec lui, nous conduit à la victoire et à
la gloire. Le Christ qui a souffert est donc à la fois notre Tête,
notre Garant et notre Modèle.
Il
en résulte que c'est précisément la voie de souffrance où Jésus
a opéré notre union avec lui, qui nous conduit à la victoire et à
la gloire. Le Christ qui a souffert est donc à la fois notre Tête,
notre Garant et notre Modèle.
Il
en résulte que c'est précisément dans la voie de souffrance où
Jésus a opéré notre expiation et notre rédemption, que nous
devons suivre ses traces, et que nous ne réaliserons ce qu'est pour
nous cette rédemption qu'à proportion de la part personnelle que
nous prendrons à cette souffrance.
« Christ a
souffert pour nous, nous laissant un exemple ».
Veuille le Saint-Esprit nous révéler ce que signifie cette parole.
Ô
mon Sauveur ! Comment te rendre grâce de l’œuvre que tu as
accomplie comme mon Garant? Te mettant à ma place comme un coupable,
tu as porté mes péchés en ton corps sur le bois, sur cette croix
que j'avais méritée. Toi, tu l'as subie, tu t'es fait semblable à
moi, afin que la croix fut pour moi bénédiction et vie.
Et
à présent tu m'appelles à être crucifié, afin d'être fait
semblable à toi, et de trouver en toi la force de souffrir et de ne
plus pécher. Toi, ma Tête, tu as été mon Garant, tu as souffert
et tu es mort avec moi. Toi, ma Tête, tu es mon Modèle, afin que je
puisse souffrir et mourir avec toi.
Ô mon Sauveur! Je reconnais que j'ai trop peu compris ces choses. Ton œuvre comme Garant tenait plus de place à mes yeux que ton œuvre
comme Modèle. J'étais heureux de savoir que tu avais souffert la
croix pour moi, mais je ne pensais guère que je dusse, moi aussi,
souffrir la croix comme toi et avec toi. J'attachais plus
d'importance à l'expiation de la croix qu'à ma participation à la
croix, plus d'importance à me savoir racheté qu'à être
personnellement uni à toi
Pardonne-le-moi,
Seigneur ! et apprends-moi à trouver ma joie dans mon union avec
toi, ma Tête, tout autant que dans ma confiance en toi comme Garant
et comme Modèle. Et quand je me demande comment je puis suivre
l'exemple que tu m'as donné, puisse ma foi devenir plus ferme et
plus joyeuse à la pensée que si Jésus est mon modèle, c'est parce
qu'il est aussi ma vie. Puisque je suis un avec lui, je dois et je
puis être comme lui. Accorde-le-moi, Seigneur, dans ton amour! Amen.
Thomas
à Kempis a dit : « Tous les hommes désirent être à Christ et
faire partie de son peuple, mais peu d'entre eux veulent réellement
mener la vie du Christ! » Plusieurs se figurent que, pour imiter
Jésus-Christ, il faut un certain degré d'avancement, auquel un
petit nombre seulement peut atteindre. Ils pensent que, pour être un
vrai chrétien, il suffit de confesser sa faiblesse et ses péchés
et de rester attaché à la Bible et aux sacrements, sans viser à
aucune réelle conformité à la vie de Christ. Ils taxent même
d'orgueil et de fanatisme quiconque ose soutenir qu'une vie conforme
à celle de Christ est la conséquence indispensable de tout vrai
christianisme. Et pourtant notre Seigneur dit à tous sans exception
: « Celui qui ne
prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi »
(Mathieu 10 : 38). Jésus parle ici de ce qu'il y avait de plus
pénible dans sa vie, de sa croix, qui résume tout le reste. C'est à
toute l’Église,
et non à quelques-uns seulement, que Pierre adresse ces mots : «
Christ nous a laissé un exemple, afin que nous suivions ses traces
». (1 Pierre 2
: 21). La négligence à l'égard de ces commandements irréfutables
est un mauvais symptôme de notre christianisme moderne.
à suivre........
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