mardi 17 juillet 2012

PARTENAIRES AVEC CHRIST Théodore AUSTIN-SPARKS (2)

      Traduit et adapté de l’anglais par: Jean-Marc TOURN (2011)  Deuxième partie

III- L’Appel au Trône.
Lire: Psaume 78

Dieu, ayant parlé autrefois à nos pères, à plusieurs reprises et de diverses manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers temps par Son Fils qu’Il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi Il a fait le monde… » (Hébreux 1: 1-2)

C’est pourquoi il nous faut nous attacher plus fortement aux choses que nous avons entendues, de peur que nous périssions. » (Hébreux 2: 1)
 C’est pourquoi, frères saints qui avez pris part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ….c’est pourquoi, comme dit le Saint-Esprit: Aujourd’hui, si vous entendez Sa Voix n’endurcissez pas vos cœurs….car nous sommes devenus partenaires de Christ, pourvu que nous conservions fermement jusqu’à la fin notre assurance du début. » (Hébreux 3: 1; 7-8; 14)
« Craignons donc que la promesse d’entrer dans son repos nous étant laissée, quelque un de vous ne semble y avoir renoncé. » (Hébreux 4: 1)

    L’ennemi s’oppose par tous les moyens à l’appel céleste pour le partenariat avec Christ dans Son exaltation sur le Trône. Ceci nous demande un total abandon au Père si nous voulons avancer. Le fait que le Plan de Dieu soit affirmé avec autant de force, de puissance et de fermeté, est déjà un puissant appel pour le peuple de Dieu à prendre position sans aucune réserve dans sa consécration, son application et son sérieux à aller résolument de l’avant et répondre à l’appel qui retentit dans cette épître: « Allons- y ! »

1) La Voix qui appelle tout au long de notre vie.
    La voix continuelle de l’appel céleste n’est pas seulement limitée au désert du peuple d’Israël. Il est vrai qu’elle se fait beaucoup entendre dans ce contexte :

Aujourd‘hui, si vous entendez Sa Voix, n‘endurcissez pas vos cœurs, comme lors de la révolte … dans le désert.

    Ce même verset était bien adapté à la situation des Corinthiens et la dispensation de l’Église dans le Nouveau Testament et était comme un avertissement:

Frères, je ne veux pas vous laisser ignorants que nos pères ont vécu sous la nuée, ont traversé la mer, qu’ils ont tous mangé de la même nourriture spirituelle et bu du même breuvage spirituel; car ils ont bu d’un rocher spirituel qui les suivait et ce rocher était Christ. Malgré cela, Dieu n’était pas satisfait de la plupart d’entre eux et Il les envoya errer dans le désert. »

    C’était les mêmes personnes dont Dieu dit ailleurs: « Ils n’entreront pas dans mon repos.» Dieu avertissait les Corinthiens que vu l’état où ils étaient, le désert du peuple d’Israël pouvait bien se répéter et qu’ils risquaient de manquer le but prévu pour eux. Cette voix d’en haut se faisait entendre non seulement dans le désert mais aussi dans le pays. Le Psaume 78 l’illustre parfaitement: il se divise en deux parties, l’une de 1 à 53 parle de l‘Egypte et de la tragédie du désert, l’autre du verset 54 à la fin où il est question du pays; les mêmes choses sont dites dans le désert et dans le pays. Même lorsque le peuple est entré dans le pays et que Dieu ait soumis leurs ennemis en leur accordant de grandes victoires, ils ont fait la même chose que leurs pères dans le désert: ils se sont détournés et sont passés à côté du but, comme un arc trompeur ou faussé.
    Un arc faussé ! Quelle expression imagée ! De quoi s’agit-il ? Vous prenez un arc, vous le tendez, puis vous lâchez la flèche, mais alors que vous avez visé directement la cible et que vous êtes certain d’avoir pris la bonne direction, votre flèche dévie et manque sa cible. Vous examinez l’arc pour chercher où est le problème. Tout paraît normal: vous l’ajustez le mieux possible et puis vous faîtes une nouvelle tentative, mais c’est la même chose. Où donc se situe le problème ? Au moment précis où la corde est relâchée pour envoyer sa flèche, quelque chose la fait dévier; quelque chose dans l’arc est faussé et fait dévier la flèche de sa trajectoire, quand la pression est actionnée. Au moment final où le coup part, il y a un élément qui fait dévier la flèche de sa direction et la cible n’est jamais atteinte.
    Cela s’applique bien au cas qui est devant nous. Bien que ces gens pensaient et proclamaient que tout allait bien, il y avait en eux quelque chose qui, lorsqu’on en arrivait aux choses sérieuses, n’atteignait jamais le but ; Ils sont comme un arc faussé, un arc trompeur. Ils professent, ils donnent l’apparence, tout est en ordre, mais quelque chose sonne faux et ça cloche à chaque fois…quand arrive le moment de vérité, on découvre qu’il y a quelque chose qui empêche la réalisation du plan pour lequel Dieu les avait appelés. Un arc faussé symbolise bien d’autres choses, mais c’est la première comparaison qui s’impose.
    Cela dit, tout ce qui s’est passé dans le pays correspond dans le Nouveau Testament plutôt aux Ephésiens qu’aux Corinthiens. Une voix suppliante se fait entendre autant dans le pays que dans le désert et il y a urgence de reconnaître que cet « aujourd’hui » n’est pas seulement l’« aujourd’hui » des étapes élémentaires de la vie chrétienne, de ce stade où les conditions désertiques n’ont entraîné aucune maturité spirituelle, aucun point où nous sommes entrés dans la lumière et la bénédiction. Tout au long du chemin, même après avoir pris une position céleste, la vie d’en haut nous est ouverte et nous avons pris l’initiative pour élargir notre vision. Oui mais quelque chose continue à nous chuchoter à l’oreille cet «aujourd’hui» extraordinaire mais critique. La voix continuera à se faire entendre à nous jusqu’au moment où, soit nous ne serons plus capables de l’entendre parce que nous l’aurons négligée, soit nous y serons sensibles jusqu’à atteindre la gloire. Dans notre marche, cette voix ne cessera de se faire entendre par ceux qui sont prêts à entendre et à écouter; la question, c’est d’aller jusqu’au bout avec Dieu.

2) Un chemin périlleux.
    Nous parlions précédemment de l’urgence qu’il y a de se mettre en marche pour avancer et aussi des empêchements et obstacles rencontrés. Ceux qui ont obtenu leur portion de l’héritage ont commencé à s’installer dans leur confort. Il y avait encore tant de montagnes à escalader, à capturer, tant de forces encore à déloger, mais ils avaient déjà conquis tant de territoires qu’ils ont jugé le bilan positif et suffisant et ont commencé à s’installer.
    Les 400 années du temps des Juges symbolisent le fait de s’être arrêté trop tôt en refusant l’évidence que la voix n’a jamais cessé de retentir tant que la dernière partie du territoire n’a pas été gagnée. La voix est liée à la permanence du Plan de Dieu, le Trône, et au partenariat avec Christ, ce qui apparaît clairement dans le livre de l’Apocalypse: « L‘Esprit dit…celui qui a des oreilles pour entendre ce que l‘Esprit dit entende. » Si vous mettez en relation cette phrase avec les lettres aux églises, vous découvrirez que c’est toujours par rapport aux forces de dissuasion, aux obstacles, aux oppositions de l’ennemi, aux pièges subtils et tromperies, la manifestation de l’activité de l’ennemi pour arrêter ce peuple de Dieu dans sa marche.
    Le Seigneur nous avertit de ces choses de manière urgente. Même à ceux à qui le Seigneur pourrait dire les meilleures choses, Il doit conclure avec des mots qui indiquent au minimum la tendance à s’arrêter et à ne plus avancer vers le but: « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ce que l’Esprit dit… » C’est une autre façon de dire: « Aujourd’hui si vous entendez sa voix… »Tout est lié au Plan de Dieu, au danger de s’arrêter ou de se laisser arrêter avant que le but ne soit atteint.
    Aucun doute sur le fait que nos cœurs sont familiers d’une telle situation. Ce n’est pas de la simple théorie, ni des mots en l’air. C’est une terrible résistance à l’avancée spirituelle, à la progression spirituelle, à la croissance spirituelle. Chaque désir et chaque intention d’aller plus loin avec le Seigneur rencontre de puissantes forces d’opposition du mal. Nous achetons, pour ainsi dire, notre connaissance du Seigneur à un grand prix; Nous entrons dans la plus grande mesure de Christ au travers d’une intense souffrance. Notre progression dans la vie spirituelle est l’objet d’un très grand combat.
    La voix du Seigneur retentit. Le Seigneur nous dit aujourd’hui que même s’il y a toujours eu cette féroce opposition à la progression, celle-ci sera toujours là et de plus en plus intensément. Nous devons reconnaître que chaque centimètre dans notre compréhension de Christ sera contesté par l’ennemi avec le plus haut degré de résistance. Nous ne ferons jamais aucun progrès tant que nous ne ceindrons pas nos reins, en nous abandonnant de tout notre cœur et sans réserve, et en étant déterminés à aller de l’avant. C’est un appel qui
s’adresse à nos cœurs toujours à nouveau.
    Voyons tout cela en pratique:

3) Deux phases pour le Plan de Dieu.
    Il y a le but lui-même, et puis, il y a la progression vers le but

A) Le but lui-même.
    L’objectif, la finalité de Dieu, comme nous l’avons vu, est ce qui s’exprime par ces mots « Partenaires avec Christ ». Le livre de l’Apocalypse nous montre ce que cela signifie en tant qu’objectif

A celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône.

    Il s’agit bien d’un partenariat avec Christ, mais celui-ci n’est pas apprécié ni partagé par tous les chrétiens. Un grand nombre passera à côté de ce partenariat et le manquera. C’est pourtant le modèle divin pour Ses enfants, le plan de Dieu. Soyons cependant très prudents, de ne pas être trop littéral, dans notre représentation du fait d’être assis sur un trône avec Christ; Cela signifie qu’une communauté de personnes est conduite à entrer en union avec Christ dans une position d’autorité sur toutes choses dans l’avenir. L’objectif est d’occuper une position de gouvernement avec Lui. C’est très précisément ce contre quoi l’ennemi va fixer son objectif pour nous empêcher par tous les moyens d’y entrer.
    Vous pouvez connaître le même genre de vie que celle des deux tribus et demie, si c’est votre désir, mais dans ce cas, vous ne serez jamais en position d’autorité, sur le trône. Il s’avérera que votre situation sera toujours moindre que ce que Dieu voulait et vous en aurez la révélation tôt ou tard. N’est-ce pas en relation avec ce que le serviteur de Dieu disait: «Soyez surs que votre péché vous retrouvera ! » (Nombre 32 :23) Ce qui ne signifie pas :«Soyez surs qu’on trouvera votre péché ! », Mais « C’est votre péché qui vous trouvera ! » Ce qui veut dire qu’à un moment ou un autre, vous vous direz: « j’étais insensé ! J’aurais pu recevoir bien plus de la part de Dieu; je prouve que Dieu n’a pas pu faire de moi autant qu’Il aurait voulu ! » Votre péché vous rattrapera et comme Paul, vous direz: « misérable que je suis ! Je reconnais alors que Dieu avait prévu beaucoup plus de choses pour moi, mais, à cause des combats et de la souffrance que cela impliquait, je n’étais pas prêt à l’accepter. »
    Néanmoins, le Seigneur aura une compagnie qui partagera le gouvernement avec Lui. Il passera au crible encore et encore, mais Il obtiendra cette compagnie, et nous serons bien obligés de reconnaître qu’Il nous avait fait connaître Son Plan. Dieu est souverain et Il fait ce qu’il veut. C’est la connaissance de Sa Volonté qui forme l’Appel, la Voix. En nous faisant connaître Sa pensée, Il nous a confié d’un seul coup une grande responsabilité et nous nous trouvons dans une position particulièrement bénie, même si ce n’est pas toujours apparent.
    C’est assez difficile à expliquer, mais si vous considérez attentivement ces choses, vous en viendrez probablement à penser la chose suivante: « Je ne sais pas si j’ai demandé au Seigneur de me montrer ce chemin absolu, et en me le montrant, de me mettre devant la terrible responsabilité de refuser ou d’accepter, mais de toute évidence, le plus important est que j’ai le grand honneur de répondre à l’appel du Trône. J’ai mis du temps à reconnaître cet honneur à cause de la souffrance qui l’accompagne. Il y a ensuite comme une compensation: je suis conscient de cette souffrance, je perds mes forces dans le combat, je passe souvent à côté du Seigneur sur le chemin, je ressens mon impossibilité d’avancer, mais, malgré tout, j’ai répondu à Son Appel et j’avance par Sa Grâce, quoiqu’il en coûte. J’ai appris à la longue qu’au fond, cette responsabilité n’était pas la mienne. »
    Beaucoup ont porté cette responsabilité et le Seigneur est constamment venu vers nous quand nous ne pouvions plus la supporter, en nous montrant que c’est Lui qui la portait. Nous ne pouvions plus aller plus loin, nos mains ont glissé en nous agrippant, incapable de faire un pas de plus, pourtant nous avons continué. Dieu prenait l’initiative pour que nos visages soient tournés dans la bonne direction et nos cœurs vers le Seigneur; Il nous a gardés dans notre marche. Souvent, Il a touché les profondeurs de notre âme et Il nous a relevés. Tant que nous ne fermerons pas délibérément nos cœurs à Son Appel, à Sa voix, tant que nous ne décidons pas de nous arrêter et de tout abandonner, le Seigneur nous gardera dans Sa main jusqu’au bout.
    C’est là où Israël en était arrivé; ils ont endurci leurs cœurs. Le problème n’est pas la capacité de nos cœurs à avancer mais de maintenir nos cœurs ouverts à l’égard de Dieu et de Sa Grâce. Le problème n’est pas la force qui est en nous pour maintenir le cap, mais les dispositions de notre cœur. L’objectif est ce partenariat au trône, la communion avec Christ dans Sa position de Seigneur de l’univers et de Roi des rois.

B) La progression vers le but.
    La deuxième phase est une connaissance progressive du gouvernement du Trône pour le temps présent. Il nous faut bien garder à l’esprit que le trône n’est pas seulement quelque chose qui se trouve dans un endroit isolé et que nous devons atteindre un jour. Le trône est spirituellement pratique et nous devons entrer progressivement dans une communion avec l’autorité actuelle de Christ où le Seigneur est Seigneur. Le pays est rempli d’ennemis, de places fortes, de villes fortifiées, mais derrière ce constat, le Seigneur est Seigneur.
    Notre contribution est d’entrer en communion spirituelle avec le Seigneur dans Sa seigneurie, Sa domination et Son autorité. Je pense que cela touche au cœur du sujet. C’est une question de position spirituelle avec le Seigneur en dominant présentement sur l’ennemi et sur tout son pouvoir de façon grandissante. Dieu a essayé d’enseigner cette leçon à Israël tout au long de leur sortie d’Egypte, mais cette génération n’a pas voulu l’apprendre, et la génération suivante avait pris le même pli. Mais Dieu donna comme fondation de l’histoire de cette dernière génération, Jéricho, une leçon de foi nue et pendant longtemps, ils ont appris la foi silencieuse qui les ont amenés à la communion avec Lui sous Sa domination et Son autorité, qui a fini par une mise hors d’état de nuire symbolique et aussi réelle de toute la puissance de l’ennemi; car il y avait sept nations à soumettre dans le pays, c’est pourquoi, ils ont dû faire sept fois le tour de Jéricho, qui était le symbole de tout le pays promis et l’affirmation de sa conquête dans une foi en la suprématie absolue de Dieu. C’était le même principe pour chaque étape de la conquête.
    Voilà ce vers quoi le Seigneur cherche à nous amener maintenant. Il voudrait peu à peu nous faire connaître l’autorité et la domination spirituelles sur le pouvoir de l’ennemi, qui émane du Trône. Ainsi le Trône n’est ni séparé ni isolé du reste, mais il est le but de notre course, dont l‘étape ultime sera la fin de notre cheminement spirituel. Nous devons croire que chaque nouveau défi, chaque nouvelle difficulté, chaque nouvel obstacle que le Seigneur permet sur notre chemin, correspondent au son de Sa voix, une nouvelle phase de Son Appel d’En Haut, une opportunité nouvelle pour faire un pas de foi dans ce qui est bien plus qu’un challenge. En fait, il s’agit sans doute plutôt d’une nouvelle difficulté, d’un nouveau problème, d’un nouveau défi, et d’un appel à progresser spirituellement: tout ne sera pas résolu, tout n’aura pas d’explication, tout ne sera pas sous nos pieds, tant que nous n’aurons pas cessé de supplier Dieu qu’Il nous donne une explication et qu’Il intervienne dans notre situation et tant que nous n’aurons pas pris une nouvelle position dans le Seigneur.

L’Eternel dit à Moïse: Pourquoi tous ces cris ? Toi, lève ta verge, étend ta main sur la mer et sépare la… » (Exode 14: 15-16)

    Agir ainsi, c’est confier le combat et tous ses détails à la volonté permanente de Dieu. Le Plan divin comprend ces deux phases. Chaque type d’oppression satanique et toutes ses ruses seront dirigées dans le but de paralyser et de stopper notre progression. Nous en arriverons à reconnaître plus que jamais que ce qui affaiblit notre marche, notre position spirituelle, le témoignage du Seigneur, ne sont pas simplement des éléments naturels et humains.
   Prenez l’exemple de la communion : la question qui est au cœur de la responsabilité du témoignage est plus importante que celle de la communion entre Dieu et son peuple. L’attaque de l’ennemi, sa ruse subtile et diabolique, son oppression et ses mensonges illusoires seront toujours dirigés vers la destruction de cette communion. Il cherchera à diviser les croyants en se plaçant entre eux. Si nous ne faisons pas attention, nous résoudrons tous les problèmes en disant: « Oh, c’est une incompatibilité d’humeur ! Tel et tel est fait comme ça, un autre est autrement; impossible de mélanger des personnes ayant des tempéraments, des points de vue et des opinions si différents ! »
    En autorisant une telle conclusion, c’est la fin de votre témoignage, vous risquez de perdre votre position dans le Seigneur. Cela voudrait-il dire que l’œuvre de Dieu, qui repose sur 2, 3 personnes ou plus au même endroit, ne pourrait continuer que si les enfants de Dieu fonctionnent ensemble sur une base purement naturelle ? Le Seigneur soutient Son oeuvre si on le Lui demande. Le contrôle humain sur les relations est satanique. Le fondement humain existe bien sûr, mais notre attitude l’un vis-à-vis de l’autre est lié au témoignage de notre unité, que Satan cherchera à détruire en portant un coup à ce témoignage; a nous de tenir ferme notre terrain contre l’ennemi…c’est une dynamique de communion qui va en découler, quelque chose de radicalement différent de l’effort naturel que l’on déploie pour être unis.
    Derrière les difficultés rencontrées dans le domaine naturel, quelque chose est toujours à l’œuvre; c’est pourquoi, il nous faut placer ces choses naturelles au pied de la Croix face à l’ennemi et nous passerons à travers; mais nous n’y arriverons jamais si on essaye de s’ajuster l’un à l’autre pour voir si on peut travailler ensemble. En se tenant côte à côte contre l’ennemi qui sape la communion, nous trouverons la voie d’une communion triomphante. Retournons au niveau naturel et l’ennemi fera bientôt de terribles ravages dans les relations.

4) L’Appel est positif.
    En toute situation et en tout temps, cet appel n’est jamais neutre, jamais passif, jamais négatif, mais toujours positif. Il est possible que notre vie de chaque jour ne fasse pas grand-chose pour le rendre positif: peut-être allez-vous au travail le matin et accomplissez-vous fidèlement votre travail quotidien, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, avec les mêmes personnes, dans le même environnement, les mêmes activités en général. 
    Les choses intéressantes sont assez exceptionnelles. Il serait si facile de dire dans une telle situation: « Dans ma vie quotidienne, il n’y a rien qui ressemble à un appel céleste ! Mon travail est morne et sans surprise; c’est mon lot quotidien et je ne vois pas grand-chose derrière tout cela. » Rappelez-vous : en tout temps, en toutes circonstances, l’appel est positif et réel !
    En fait, chaque jour vous donnera l’occasion d’apprendre l’élévation spirituelle, d’apprécier votre relation avec le Seigneur, de tester les ressources que vous avez en Christ, de grandir dans la grâce et de connaître des victoires. Comment mieux connaître cet appel céleste que dans cette vie pas toujours intéressante où vous mettez à l’épreuve ces grandes questions de la foi, de la patience et de la persévérance.. N’est-ce pas là que se trouve cette question du Trône ? Est-il en or ou en bien d’autres choses ? Il est constitué de patience, de foi, de persévérance et de toutes ces valeurs morales et spirituelles qui Lui donnent le pouvoir de gouverner. Partager le trône, c’est partager la Patience de Jésus Christ, Sa Foi et Sa Persévérance: quelle puissance ! C’est ce qui constitue Son Trône. Il intègre en nous tous ces éléments dans notre vie quotidienne et pas toujours très intéressante. Nous sommes mis à l’épreuve pour le Trône. L’appel au trône est toujours positif, partout et en toutes circonstances, maintenant et plus tard.

5) Aujourd’hui !
 Aujourd’hui si vous entendez Sa voix…

    Aujourd’hui, il y a des progrès à accomplir; aujourd’hui une opportunité nous est offerte. Quand il n’y aura plus d’opportunité, il n’y aura plus d « aujourd’hui » Le Seigneur nous donne la réponse à l’appel dans nos cœurs, à la Voix qui dit: Aujourd’hui.

IV - La Réalisation. Lire: Hébreux 2: 5-11.
 C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus-Christ, qui a été fidèle à Celui qui l’a établi….car nous sommes devenus partenaires avec Christ, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement. » (Hébreux 3: 1; 14)
Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne s’en trouve exclu. » (Hébreux 4: 1)

    Dans notre étude comparative entre Josué et l’épître aux Hébreux, nous en sommes maintenant aux principes et processus conduisant à la réalisation de l’objectif.

1) La question suprême.
    La première question que nous abordons est celle de la domination ou suprématie. Dans Hébreux chapitre 2 à partir du verset 5, il est clair que cette question est primordiale. Lors de la création de l’homme, il est déjà question de domination: « Tu l‘as créé pour dominer »
    L’épître aux Hébreux met cette question en avant de diverses manières; tout d’abord par une déclaration négative: « Ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir, dont nous parlons… » …une façon d’aborder le sujet. Cette phrase négative en implique une positive, car on attend quelque chose: si Dieu ne l’a pas soumis aux anges, à qui l’a-t-Il soumis ? Une affirmation négative implique une affirmation orientée vers une autre direction, celle du Psaume 8:

Mais on a témoigné quelque part: qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui (tu fasses mention de lui), le fils de l’homme pour que tu prennes garde à lui ? ( tu prêtes attention à lui) 

    Quel contraste entre ces deux affirmations ! Voila une des citations brillantes faites par Paul dans ses écrits. En lisant le Psaume 8 tout seul, on ne voit que la création de la Genèse, mais l’apôtre donne à ce psaume un sens beaucoup plus large entre le passé et le futur. Il cite la suite du Psaume 8: « …Tu lui as donné la domination sur les oeuvres de Tes mains, Tu as tout mis sous ses pieds. » Cette parole est suivie d’une confession: «…Cependant nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. » On dirait une contradiction: bien que les choses lui soient soumises, on ne les voit pas ainsi. Non, il doit y avoir une autre explication. L’auteur dit: « Nous le voyons couronné de gloire et d’honneur, Jésus….à cause de la mort qu’Il a soufferte. » Ce qui fait :
A - Une domination investie potentiellement dans l’homme (liée à l’homme par la création, elle est plus potentielle que réelle).
B - Une domination qui a échoué (non réalisée par l’homme).
C - Une domination tombée entre les mains d’un autre (l’ennemi de Dieu et l’ennemi de l’homme)
D - Une domination retirée à l’ennemi (par l’Homme pour l’homme: le Seigneur a goûté la mort à la place de l’homme; Il est maintenant couronné de gloire et d’honneur)
E - Une domination restaurée en Christ (l’homme est appelé à y entrer) C’est donc un « drame » en 5 actes qui se joue dans la citation de l’apôtre et son interprétation. Nous avons donc :
- Objectif: la domination.
- Échec de l’homme: la domination passe entre les mains de l’ennemi.
- Intervention du Fils de l’Homme: la domination restaurée
- Christ glorifié et exalté: la domination est assurée au Ciel.

    Tout le message de l’épître aux Hébreux: Christ et l’homme sont partenaires dans l’exercice de cette domination  

…c’est pourquoi Il n’a pas eu honte de les appeler frères… Ainsi, frères saints, participants à
l’appel céleste..nous sommes devenus partenaires avec Christ, si nous tenons fermement. "

    L’homme et le Fils de l’Homme sont ainsi présentés comme unis dans la domination et la suprématie.

2) Nature de la domination.
    La domination perdue par Adam, mais regagnée par Christ, doit avoir une application pratique chez le croyant. Le livre de Josué illustre simplement et clairement le déroulement de ce grand conflit cosmique, dont l’issue doit être la plénitude de Christ dans Sa Gloire. Il est merveilleux de constater comment Dieu a partagé le cours de l’histoire en fragments miniatures. A travers ce livre relativement petit, se déroule toute l’histoire de cette conquête universelle, qui a vaincu toutes les principautés, les pouvoirs, les puissances de ténèbres et toute l’armée des esprits méchants. Vous avez devant vous l’exposition du fondement, des méthodes, de la stratégie et des objectifs de Dieu. Toute la signification spirituelle est résumée dans ce livre de Josué.
    L’épître aux Ephésiens décrit la nature spirituelle du grand conflit de domination, en 3 parties:

A) Christ, la Tête souveraine.
B) L’Eglise en communion spirituelle
C) Les forces universelles du mal (principautés, pouvoirs, puissances)

    L’épître aux Hébreux va établir le lien en Josué et Ephésiens. Comment entrer de manière pratique dans l’exercice de cette domination, en union avec Christ sur le Trône, ceci étape par étape; Ce qui explique pourquoi, dans une première étape de foi, notre venue au Seigneur est l’entrée en matière d’une vie toute entière de conflit. Nous avons été refaits à nouveau, la création est restaurée: « Tu l’as fait pour dominer et assujettir toutes choses…» Nous sommes une nouvelle création en Christ Jésus. Conformément au psaume 8, demandons-nous pourquoi nous avons été créés à nouveau. La création naturelle appartient au passé, elle est terminée. Dieu a reconstitué l’être humain au travers de la résurrection du Seigneur Jésus. Il a fait exister un homme nouveau, une création nouvelle, avec le même objectif qu’Il avait assigné à Adam: exercer une domination.
    Pourquoi une création nouvelle, en Christ et plus en Adam ? La réponse est pour dominer, comme ce fut le cas pour Adam au départ, qui n’a pu la réaliser parce que l’adversaire l’avait assailli pour lui voler sa domination et le frustrer dans son objectif, et il y est arrivé. C’est aussi le cas pour nous: à peine avons-nous été recréés en Christ Jésus et réalisons-nous que nous sommes nés d’en haut, que l’adversaire attaque de partout. Il n’arrête pas de nous assaillir, et plus nous allons loin, plus violents deviennent ses assauts. Cet antagonisme est directement lié à la question de la domination.
    Qu’attendions-nous ? Sommes-nous surpris et effrayés de ces choses inattendues ? Qu’il soit bien clair une fois pour toutes que le Plan divin compris dans la phrase « Tu l’as fait pour exercer la domination » impliquera l‘effort de l’ennemi le plus dur, le plus vigilant, le plus amer, le plus manifeste pour nous empêcher par tous les moyens d’exercer cette domination. Tout mouvement vers le Trône est défié par l’accusateur, le dévoreur, le serpent, l’adversaire, le diable.
    En supposant que ces choses ne soient pas nouvelles pour vous, néanmoins c’est une chose de le savoir, mais c’en est une autre d’exercer cette domination, de la maintenir et de persévérer jusqu’à ce qu’elle soit pleinement réalisée.

3) La préparation, une nécessité pour un combat efficace.
    Une préparation est nécessaire pour entrer dans le combat contre les forces opposées, si nous voulons être efficaces dans notre domination. Cette préparation comprend deux phases, comme on les voit dans le livre de Josué:

A) Les valeurs de l’éducation au désert
    La première phase est de transférer dans le pays promis les valeurs et les vertus de l’éducation au désert. La plupart des enfants de Dieu passent par l’expérience du désert, bien que je sois totalement sûr que ce n’est pas le plan et la volonté divine pour nous, pas plus que ça l’était pour le peuple d’Israël. S’Il avait pu le faire, Dieu leur aurait fait traverser le désert en très peu de temps, mais pour le peuple d’Israël, c’était devenu une nécessité.
    Il en est de même pour nous, mais la durée de cette période de discipline dépend complètement de la rapidité que nous mettrons à en tirer les leçons. Très peu de chrétiens peuvent sauter d’un bond d’Egypte à Canaan. Pour établir en nous une base solide en capacité de mener une guerre efficace contre les puissances des ténèbres, il nous faut apprendre deux leçons importantes, qui ont été bien retenues par la génération suivante:

a) L’évidence de la futilité de notre chair.
    A l’égard des choses divines, il devait être démontré toute la futilité et la vanité de la chair. Ce qui est bien évident lorsque nous considérons superficiellement la vie du peuple d‘Israël dans le désert. Quel étalage d’eux-mêmes et de leur totale incapacité de marcher avec Dieu par leurs efforts et d’arriver à quoi que ce soit. Il représente bien l’homme qui par nature essaye de servir Dieu et de faire Sa volonté, et le verdict est très concluant: c’est un échec. Si nous voulons attaquer l’ennemi et le vaincre avec succès, si nous voulons mener un puissant combat contre les principautés et les pouvoirs, retenons cette leçon: nous devons quitter notre terrain naturel, reconnaître que nous n’avons ni moyen ni ressources, et n’attacher plus aucune valeur à la chair. Les armes de notre combat ne sont, et ne peuvent être, charnelles.

b) Le besoin urgent des ressources célestes.
    C’est la contrepartie de l’incapacité de notre chair qui est sans ressource et sans espoir. Cette leçon du désert est aussi importante et évidente que l’autre. Ces deux points primordiaux doivent être intégrés dans le pays de la promesse: ils sont extraordinaires quand ils sont enracinés en nous car ils nous préparent réellement à mener le bon combat. Il nous faut d’abord affirmer que « en moi, en ma chair, il n’y a rien de bon ! », rien en nous par nature, par connaissance ou par expérience qui soit adéquat pour mener ce combat contre les  principautés et les puissances des ténèbres. Ces dernières ont une sagesse plus élevée que celle du plus sage des hommes, un pouvoir bien plus grand que le plus fort parmi les êtres humains, des ressources surpassant de loin toutes les ressources de l’homme naturel. Intégrer cela dans notre expérience est essentiel face à l’ennemi.
    Mais, d’un autre côté, nous devons aussi être fermes dans l’assurance que, non seulement nous avons absolument besoin de ces ressources, mais qu’elles sont à notre disposition dans le combat. Ces ressources extraordinaires en Christ sont les bases d’une victoire assurée. Voila le premier niveau d’apprentissage pour dominer une guerre spirituelle. La plupart des personnes chrétiennes découvrent que le désert est nécessaire pour l’apprendre. Qu’est-ce que le Seigneur a tenté de nous enseigner toutes ces années par nos expériences ? Il nous a montré que nous sommes engagés contre des puissances si puissantes que par nous-mêmes, il est impossible de tenir face à elles. On pourrait peut-être l’admettre du premier coup en disant: « Je suis d’accord ! », mais un assentiment mental ne nous mènerait pas bien loin, et il faudra que cette vérité soit enracinée en nous. Mais il faudra passer par là, car malgré nos fortes convictions sur la vérité et la doctrine, et le fait que nous sommes parfaitement justes et saints en Christ, quelque part nous serions en totale contradiction avec la vérité et la doctrine que nous croyons.
    Nous disons que nous sommes bons à rien du tout, qu’il n’existe rien en nous qui puisse accomplir les plans divins, mais en même temps nous essayons !! Pourtant nous croyons de toutes nos forces que nous n’y pouvons rien. Il en est de même dans la vie de tous les jours: les gens qui affirment le plus leur incapacité à faire la volonté de Dieu sont ceux qui, à leurs yeux, s’estiment les plus compétents. Le Seigneur doit établir ce fondement pour assurer le succès dans la bataille. Les personnes qui ont compris le mieux sur un plan pratique leur incapacité, sont celles qui gagnent la bataille de façon triomphale (les plus que vainqueurs).  
    Il est merveilleux de constater comment les choses faibles, folles, méprisées, celles qui ne sont pas, sont précisément les choses par lesquelles les choses qui sont et qui ont de la valeur aux yeux des hommes, sont réduites à néant; ainsi aucune chair ne peut se glorifier en Sa présence.

B) La vie d’en haut: un nouveau terrain d’appropriation. …au-delà du Jourdain, sur le terrain céleste.
    Ayant bien retenu ces leçons, ayant reconnu la futilité et la vanité de la chair, ayant mis notre appui sur les ressources disponibles en Christ, nous pouvons alors occuper un terrain nouveau et nous approprier la vie céleste: de ce côté là, au-delà du Jourdain, se situe la base adéquate pour mener le combat. Vous verrez dans Josué que ces personnes ne se sont pas lancées immédiatement dans la bataille ! On aurait pu dire: ils sont pourtant prêts à présent ! Non, ils ont retenu les leçons du désert, ils ont acquis de l’entraînement et des circonstances de ce désert de grandes valeurs pour leur vie, ils sont allés au-delà du Jourdain et sont prêts à se battre; mais ce n’est pas encore le moment…C’est le Saint-Esprit qui conduit les choses et il y a encore à acquérir sagesse et discernement avant d’entrer dans le combat final.

a) Guilgal et la circoncision.
    Guilgal et la circoncision qui l’accompagne sont une réaffirmation face à l’ennemi et au combat qu’aucune confiance n’a été mise dans la chair. Comme l’affirme Paul dans l’épître, il s’agit du « dépouillement du corps de la chair » (Colossiens 2 :11). Mais en fait, il y a plus de positif que de négatif là dedans: le négatif a certainement été souligné dans la mort au Jourdain où, ayant été ensevelis avec Lui dans le baptême, nous nous sommes débarrassés du corps de notre chair (symbolisé par la circoncision).
    Mais la circoncision à Guilgal a un côté positif: la délivrance de la chair par la résurrection. Donc, traiter avec la chair a un aspect négatif et un aspect positif: L‘un représente sa condamnation et sa séparation dans le jugement, ce qui est un des aspects de la Croix, l‘union avec Christ dans la mort, représentée par le Jourdain. Mais l’autre aspect fait que, ressuscités avec Christ, nous sommes délivrés du lien et de l’esclavage de la chair ce qui serait un gros handicap dans le combat. Cet aspect représente la résurrection - délivrance de la circoncision. Ainsi donc, Guilgal symbolise la libération du pouvoir handicapant et frustrant de la chair, cette libération nous appartient par l’union avec Christ au travers de la résurrection.
    Cette étape est capitale en vue de notre préparation au combat. Si vous ne savez pas ce que c’est d’être délivré de toute domination de la chair, d’être libéré de cette préoccupation constante, de ce harcèlement de la chair, nous ne sommes pas propres à combattre le bon combat de la foi. Celui qui est occupé en permanence par son ego tyrannique mais misérable, qui aurait dû être placé sous le jugement de la Croix de Christ; celui qui a son esprit constamment dominé à tourner sans arrêt autour de lui-même, toujours préoccupé par sa « vieille carcasse morte», n’est pas prêt au combat de la foi. L’ennemi prendra aussitôt avantage sur lui; Il lui faudra impérativement venir à Guilgal et vivre la délivrance de l’obsession du vieil homme, s’il veut tenir efficacement face au diable.
    La préparation au combat est indispensable et non négociable. Nous pourrions chanter:

« Pour me sauver de moi-même, cher Seigneur,
Pour être perdu en Toi,
O qu’il n’y ait plus rien de moi,
Mais Christ qui vit en moi. »

    C’est vraiment le côté positif de Guilgal, la délivrance de soi en Christ. Celui qui est délivré en Christ, pour qui ce « n’est plus moi », ce moi obsédant, pesant et harassant, mais Christ triomphant qui est l’objet de son espérance, de sa confiance et de son assurance, celui-ci peut se lancer contre l’ennemi sans crainte, avec l’assurance de la victoire. Une telle assurance est nécessaire.

b) La Pâque et la Fête des pains sans levain.
    Après Guilgal et la circoncision, Ils ont célébré la Pâque et la Fête des pains sans levain. Pourquoi ces fêtes avant la bataille ? Quelle utilité pour préparer la guerre ? Là encore c’est instauré pour achever l’œuvre de Christ sur la Croix. Ce respect de la Pâque, l’achèvement de la rédemption par la Croix, ce que nous appelons l’œuvre parfaite de Christ, a été instauré avant d’entrer dans le combat, sur un terrain doublement sûr. Il est plus que nécessaire, même pour les croyants qui ont franchi le Jourdain, d’avoir accepté ce côté objectif de la Croix qui est symbolisé au Jourdain par le rassemblement des pierres; C’est une obligation pour les croyants que l’œuvre du Seigneur Jésus soit achevée dans leurs cœurs avant de pouvoir entrer dans le combat.
    Il nous faut avoir une parfaite assurance de la perfection absolue de l’œuvre expiatoire de Christ, pour nous. Si nous avons dans nos cœurs des questions ou de vagues doutes dans nos pensées à propos de la perfection de l’œuvre du salut au regard de notre péché, nous sommes disqualifiés pour la bataille. Nous ne tiendrons jamais contre l’ennemi si la question du péché n’est pas réglée en rapport avec l’expiation. Si nous acceptons le moindre doute, si nous cédons à la moindre suggestion que nos péchés n’ont pas été pardonnés et ôtés avec le Sang du Seigneur Jésus-Christ, alors n’essayons même pas de nous présenter devant l’ennemi.
    C’est la raison pour laquelle l’ennemi enlève toute force combative à beaucoup en les préoccupant sans arrêt avec la question du péché. C’est pourquoi, ils ont respecté la Pâque. Ils ont aussi observé la Fête des pains sans levain. Ce qui est un autre aspect. Si nous avons le moindre doute que Christ, dans la perfection de son humanité et Sa nature dépourvue de péché, a satisfait toute exigence divine pour nous, l’ennemi a la base voulue pour nous vaincre quand nous nous lançons dans la bataille. Il nous faudra être très clair sur le fait que Christ sans péché a pris la place du croyant devant la sainteté de Dieu. La Fête des pains sans levain et la Pâque signifient beaucoup plus que cela, mais nous n’évoquerons qu’un seul aspect de leur signification.

c) Manger le blé du pays - Christ ressuscité.

Et ils mangèrent du blé du pays, le lendemain de la Pâque…et la manne cessa. 
(Josué 5: 11,12)

    Tout se passe dans l’ordre. Premièrement, nous devons nous débarrasser de la malédiction de nous-mêmes et nous immerger totalement dans l’œuvre d’expiation et de rédemption de Christ, et quand ceci a été accompli, nous sommes prêts à nous nourrir du Christ glorifié au Ciel. « La manne cessa » - c’était la nourriture du désert. A présent, c’est le blé du pays: Christ ressuscité. Combien il est nécessaire de se nourrir du vieux blé du pays pour se préparer à la bataille !
    Le Seigneur nous fait passer par des expériences qui d’un côté sont nécessaires et de l’autre montrent l’évidence que par Sa Croix, nous pouvons être libérés de nous-mêmes, en réglant pour nous la question du péché en s’offrant sans défaut devant Dieu et en solutionnant pour nous la question de la justification; Il nous a enseignés ce que veut dire vivre de Lui-même au ciel. Connaître le secret des ressources célestes sur terre en Christ est merveilleux. Chaque ressource disponible auprès de Son Père est à notre disposition pour une vie victorieuse. Avons-nous saisi toute la portée de cette vérité ? Ce sont des réalités glorieuses que de pouvoir vivre ici-bas d’un Christ ressuscité et glorifié qui nous abreuve de Sa Vie. Il nous faut l’apprendre et tant que nous ne l’avons pas appris, nous ne sommes pas prêts pour la bataille. C’est pour une guerre que nous nous préparons.
    Une délivrance de l’obsession du vieil homme doit se produire: l’ego, l’égocentrisme, notre problème personnel, la tentative interminable de résoudre le problème par nous-mêmes. Savez-vous comment le Seigneur règle le problème ? En nous emmenant au tombeau: l’ensevelir est le seul moyen de nous éloigner du problème que nous sommes. Peut-être êtes-vous face à un problème personnel insoluble…le seul moyen de le traiter est de mourir; Pour certaines personnes, c’est la mort physique qui règle le problème: ils sont dans une telle ruine qu’ils préfèrent en finir: la mort est la seule issue.
    Mais Dieu a une meilleure issue: être délivré de soi-même par la mort en Christ. Merci à Dieu pour Sa prise en main pleine et définitive de la question de notre péché. Lorsque le Seigneur cherche à traiter quelque chose en l’enterrant, il est inutile de le rechercher encore et toujours. Quand Il dit qu’Il a tourné le dos à notre péché et qu’Il a jeté tous nos péchés au fond de la mer, vous aurez du mal à les retrouver. Beaucoup de gens continuent à remettre le nez dans leurs péchés. Le Seigneur leur dit: « N’y touchez plus, Je les ai effacés !»
    Oh, entrons dans le repos à ce sujet ! Quand vous êtes dans ce repos, alors vous pouvez combattre. Toute justice que Dieu exige de nous, Il y a pourvu en Son Fils, sans péché, symbolisé par les pains sans levain. C’est une condition pour la victoire.
    C’est quand nous sommes dans cette position sûre que nous savons comment vivre, ici comme au dehors, de Christ dans le ciel. Bien sûr, nous ne vivrons jamais de Christ dans les cieux, de nos ressources célestes en Lui, de Sa Vie d’en haut, si nous fixons tout le temps nos regards sur cette vieille chose. Il faut la Vie. Je ne possède pas cette Vie de moi-même, mais de Christ pour moi chaque jour. Je ne peux vivre qu’un jour après l’autre, mais chaque jour je peux vivre de la Vie qui coule de Christ, ma force, ma sagesse, ma ressource pour chaque jour, qui résultera de ma persévérance à avancer sans être submergé et sans me noyer.
    Parfois, les situations sont très graves; Nous sommes conscients non seulement de notre faiblesse, mais aussi de notre désespoir; nous sommes conscients d’une oppression si forte qu’il n’y a plus aucun espoir. Le Seigneur nous enseigne des choses si merveilleuses en ces périodes là, et il est vrai que là nous pouvons apprendre les merveilles du Seigneur. C’est merveilleux de pouvoir dire de tout notre cœur, sans aucune crainte d’être contrarié par quelque un ou quelque chose: je sais ce que c’est de vivre par la Vie de résurrection du Seigneur Jésus, d’être constamment délivré par cette Vie de résurrection qui a triomphé de la mort et des puissances de mort; C’est une grande chose d’être dans cette position. Là est toute la base du combat: nous pouvons nous rendre à Jéricho et en revenir dans la victoire.
    A présent, résumons tout cela en une application, spécialement pour ceux qui sont conduits à être les représentants du Seigneur, de Son témoignage et de Ses intérêts contre les forces du mal à commander. Nous pensons à des frères et sœurs plus jeunes qui peut-être se rendront dans des pays lointains où le diable tient beaucoup de choses entre ses mains. Savoir qui de Christ, que nous représentons, ou du diable aura la suprématie, est un enjeu crucial. Et puis les forces du mal se concentreront avec une grande détermination pour éteindre, briser, détruire notre témoignage, pour nous laisser en ruine, avec le désir de précipiter la chute du Seigneur Jésus et le déshonneur de Son Nom, en ce lieu.
    Il en sera ainsi; vous aurez besoin de faire plus qu’apporter simplement l’évangile aux païens: connaître votre position de domination sur les puissances des ténèbres opposées aux païens et parfois même dans les païens et sur tout ce qui vous entoure, vous encercle et vous opprime, les forces des ténèbres, de mort et d’iniquité, des puissances terrifiantes qui sont là pour vous mettre la pression, pour vous faire trébucher au milieu de situations impossibles. Savoir comment dominer sur ces puissances deviendra une urgence.
    Pour cela, un cours biblique ne vous suffira pas, mais il faudra un entraînement intensif à l’école de Dieu, où vous serez complètement vidés de toute ressource naturelle au point d’être au bout de vous-mêmes, afin de découvrir les ressources divines souvent dans des circonstances dramatiques.
Si Christ en vous n’a pas réglé la question du péché, alors la situation sera désespérée.
Si Christ en vous n’a pas réglé la question de la justification, il sera inutile d’aller plus loin.
Si Christ en vous n’a pas réglé la question de notre ego, alors il n’y a rien à faire de plus.
    Vous devez en arriver au point où vous savez avec certitude que tous ces points sont réglés et vous connaissez la signification de la vie en Christ dans le Ciel. Ce type de formation ne se fait ni en un jour, ni en une semaine, ni en un mois. Partager les paroles de l’évangile et l’amour de Dieu aux âmes perdues ne suffit pas; il vous faudra connaître tout ce qui se trame derrière ces âmes, car vous ne lutterez plus « …contre la chair et le sang, mais contre des principautés, des dominations et des pouvoirs. »
    Notre besoin actuel est plus grand que jamais, celui de connaître les secrets de la domination, de la conquête du royaume et de la prise de pouvoir en Christ sur l’ennemi. C’est sans doute ce qui importe le plus et qui est le plus vital pour nous aujourd’hui. Il est urgent et capital de reconnaître ce que l’ennemi a essayé de faire, la signification pour l’ennemi de notre position et de notre action, et ensuite reconnaître ce que Dieu a tenté de nous apporter et que chaque prise de position de notre part nous fait nous tenir debout au nom du Seigneur contre les forces qui essayent de nous opprimer.
    Il vous faut franchir cette étape, car certains pas semblent totalement impossibles en raison de la pression impitoyable, mortelle et diabolique de l‘ennemi pour nous immobiliser, et la conscience d’affronter les situations les plus dramatiques. La seule solution est de se tenir debout au nom du Seigneur et affronter directement l’ennemi face à face, d’arrêter de penser en termes de circonstances adverses, de cesser de tourner mentalement « autour du pot », et de reconnaître que le diable tire les ficelles; c’est celui qui cherche à vous écraser et la seule issue est de se lever face à lui au nom du Seigneur Jésus-Christ. Si nous l’oublions parfois, Dieu nous rappelle: il faut te mettre debout, te lever face à l’ennemi et en mon Nom résister au diable et lui commander définitivement de quitter les lieux. Très souvent, cette attitude ferme et assurée a brisé toute la situation.
    Rappelez-vous que ce ne sont pas les circonstances, ni simplement la chair et le sang qui sont opposés à vous; Il y a quelque chose de plus et c’est pour cette domination que nous sommes appelés à être partenaires avec Christ. Les chrétiens doivent y accéder de façon pratique. Ce n’est pas de la théorie. Nous devons soit abandonner le combat, soit y aller; il n’y aura plus d’alternatives. C’est soit en dessous, soit au-dessus; et la question ne sera pas couronnée de succès en dehors de l‘aide et de la délivrance du Seigneur, si nous ne nous tenons pas sur nos deux pieds en résistant au diable au Nom du Seigneur. Si vous ne le comprenez pas, ne vous en faîtes pas; que cela entre dans votre cœur, et le Seigneur vous le rappellera en cas de besoin.
    Beaucoup d’entre nous, savent bien de quoi il en retourne. Que Dieu nous guide dans Sa totale domination !

V - Le Secret de l’accomplissement du Plan Divin. Lire: Josué 1: 1-11

 Car nous sommes devenus participants de Christ (partenaires avec Christ) si du moins nous tenons fermement depuis le commencement notre confiance (notre assurance) jusqu’à la fin.  (Hébreux 3: 14)
 Craignons donc que la promesse d’entrer dans son repos nous étant laissée, quelque un d’entre vous ne paraisse y avoir renoncé.  (Hébreux 4: 1)
 Efforçons nous donc d’entrer dans ce repos, de peur que quelque un ne tombe dans une semblable rébellion.  (Hébreux 4: 11)
Tout souverain sacrificateur, pris d’entre les hommes, est établi pour les hommes dans les choses qui regardent Dieu, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.
(Hébreux 5: 1)

    Le Seigneur veut mettre l’accent sur le principe caché d’accomplissement de Son Plan, le secret du progrès spirituel, celui de la croissance de la connaissance du Seigneur Jésus et de sa plénitude. Ce principe secret est :

1) Agir dans la foi.

Tout lieu que ton pied foulera, Je te le donne…  (Josué 1: 3)

    Il nous faut saisir deux ou trois choses dans ce verset; Bien qu’il soit vrai que le Seigneur a assuré toutes choses en Christ au croyant, car Jésus est possesseur de toutes choses, ce passage nous montre clairement à propos de la possession de l’héritage du croyant, qu’il y a un pas à faire pour chaque partie de cet héritage.
    Nous ne saurons jamais ce que le Seigneur nous a donné tant que nous n’aurons pas posé notre pied dessus, c’est-à-dire tant que nous n’aurons pas agi dans la foi. Bien que cela nous appartienne par la volonté et le dessein de Dieu, ce ne sera pas une réalité pour nous et n’aura aucune valeur pratique, tant que nous n’aurons pas agi. Par rapport à tout ce que le Seigneur a promis, déclaré, offert et dont Il nous a donné toute assurance, la question de savoir si nous allons croire mettra en question notre accord et notre consentement, comme s’Il nous disait: « Si telle est ton attitude, tu le posséderas ! Si tu es d’accord avec ce que Je t’ai dit, tu l’auras ! » Bien que le fait de croire soit toujours lié au fait de posséder, le processus est toujours actif, jamais passif : c’est agir par la foi et dans la foi…
    Notre accord avec le Seigneur, notre assentiment aux offres, aux propositions et aux promesses divines ne sont pas suffisants. La possession de l’héritage ne peut se baser simplement sur: « Si quelque un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra… » (Jean 7: 17) Il y a un secret permanent, une règle immuable de progression, de croissance et de réalisation du plan divin. Aucune étape, aucune partie ne sont possibles sans un acte de foi. C’est toute la différence qui existe entre un géographe et un voyageur. Bien sûr le géographe peut aussi
voyager mais ce n’est pas une nécessité pour lui. Il peut étudier le sujet sur un plan théorique : il peut établir des cartes, calculer la longitude et la latitude d’un lieu, et ne jamais sortir sur le terrain. Par rapport au terrain spirituel, il est plus facile pour nous d’être un géographe. Beaucoup de personnes parlent de ce qui existe en Christ, ils ont toute la doctrine et peuvent en faire de très bonnes descriptions et explications, mais ils ne se sont jamais mis en action par rapport à ces choses. Quand on en vient à la réalité, ils ne savent que faire: ils l’ont lu dans la Parole de Dieu, ils la décrivent; ils pensent pouvoir vous en donner tous les détails, mais quand on en vient à la pratique et à leur expérience, ils se sentent totalement démunis car ils n’en savent rien; ils sont géographes, pas voyageurs…
    En d’autres termes, c’est une chose de voir le pays, d’en avoir un point de vue même avantageux; c’est une autre chose d’y poser nos pieds dans la foi. Le Seigneur a à cœur ce dernier point: fouler le pays avec nos pieds par la foi. Dès le début de l’occupation du pays, par Israël, le Seigneur demandait une rigoureuse application de ce principe. Comment s’est produite la chute de Jéricho ? Certainement pas en prêchant une théorie sur la conquête…comme un seul homme, le peuple d’Israël « mit le pied à terre » en tournant autour de la ville par la foi et il en a pris possession. C’était la rigoureuse application de ce principe.
    Ainsi l’auteur de la lettre aux Hébreux a dit «Par la foi, les murailles de Jéricho tombèrent» Ce fut une foi active, la clé de la progression tout au long du chemin. Peu importe ce qu’on va posséder ou connaître, nous devrons conclure que sans agir par la foi, nous ne ferons jamais de progrès. Nous pouvons prétendre faire des progrès du fait d’un accroissement de nos connaissances, mais le vrai progrès se mesure par ce qu’on possède, par ce qui est pour nous la base de notre action. Nous n’avancerons pas d’un seul centimètre tant que nous n’agirons pas par la foi.

2) Rester un auditeur constitue un danger.
    Entendre sans se mettre en action représente un danger; quel en est le résultat ? Nous devenons durs d’entendement. C’était le problème des Hébreux. Quand l’auteur a voulu dévoiler certaines vérités plus profondes sur Melchisédek, il a dit:

Nous avons encore beaucoup de choses à vous dire à ce sujet, mais vous ne pouvez le supporter car vous êtes devenus durs à comprendre » (Hébreux 5: 11)

     Melchisédek représentait une personne de grande richesse pour le spirituellement mature. Il fallait une position avancée et une maturité spirituelle pour comprendre toute la portée de ce personnage. Ils avaient entendu mais n’avaient pas agi conformément à ce qu’ils avaient entendu: ils étaient devenus durs d’entendement. Ce que l’apôtre désirait leur partager serait tombé dans des oreilles sourdes, aucun lien de cœur, aucun enthousiasme, aucune gloire à recevoir cette vérité. Il aurait pu leur dire les choses les plus merveilleuses, cela n’aurait rien changé pour eux. Ce danger peut tous nous guetter: quand il est question de plénitude de Christ, de Son héritage et de Ses gloires, pouvez-vous rester insensibles ?  Ce message n’est-il que des mots, des phrases, des idées plus ou moins compréhensibles ? Vous assistez à une réunion, vous écoutez ce qui est dit et vous partez, vous n’êtes même pas touchés ou concernés: c’est un test pour nous.
    Avoir toutes les qualités humaines dans l’exercice de votre ministère, parler avec la plus grande éloquence, à quoi cela sert-il s’il n’y a rien qui vient directement du Seigneur ? Si rien ou pas grand-chose ne vous tient à cœur ou ne vous fait vous réjouir de la vérité, vous n’êtes pas loin d’être durs d’entendement. Vous ne discernez pas, vous ne détectez pas, vous ne reconnaissez pas le sens et la valeur des choses qui sont dites : comment en êtes-vous arrivés là ? Comment est-ce possible ? Parce que par rapport à ce que le Seigneur a dit, quelque part vous n’avez pas agi, vous n’avez pas activement coopéré à ce qu’Il a dit. Conséquence: vous êtes devenus durs à entendre et lents à croire; ce qui est dit n’a plus de signification pour vous. Les messages les plus glorieux peuvent être apportés, mais pour vous ce n’est qu’un message de plus. Que le Seigneur nous délivre d’un tel état d’incrédulité pour nous réjouir de la Vérité.

3) L’application du principe.
    Le secret de ce principe est que nous devons agir par rapport à chaque élément de la Vérité, poser nos pieds sur chaque partie de notre héritage en Christ. Cela commencera par le tout premier point de notre héritage commun avec Christ :
 le pardon des péchés.
    Dieu l’a assuré pour nous en Christ: posons nos pieds sur cette certitude; nous n’avons pas besoin de plaider avec Dieu, de lutter avec Dieu pour le pardon du péché: si vous reconnaissez votre besoin de pardon, votre état de pécheur, nul besoin de plaider pour recevoir ce pardon. En Christ, Dieu a pardonné tous vos péchés - « ayant pardonné toutes nos transgressions. » (Colossiens 2: 13) Dieu l’a accompli en Christ pour que nous en bénéficiions ; nous devons donc faire un premier pas de foi et dire: « Seigneur, je te rends gloire et honneur pour cela; Tu as dit que j’ai l’assurance du pardon de mes péchés, je le crois et je m’en saisis par la foi »
    A partir de là, on ne se demande plus si on est pardonné; on avance dans la certitude du pardon et on refuse toute tentative de l‘ennemi pour nous dire le contraire. La justification en Christ nous appartient mais pour en bénéficier, il nous faut mettre nos pieds dessus. Alors, nous nous lançons au dessus d’un vaste océan, car tous les éléments de notre héritage sont bien trop nombreux pour pouvoir les décrire et les énumérer à des êtres humains, à des anges ou à des groupes humains.

Dieu….nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ…
Mais Dieu pourvoira à tous nos besoins conformément à Ses richesses glorieuses…

    Pouvez-vous saisir que tout est pour nous en Christ Jésus ? Énumérer de telles bénédictions est impossible mais nous connaissons notre besoin. Quel est-il en particulier ? Je ne parle pas de celui de notre satisfaction, mais de celui de la gloire et de l’honneur du Seigneur dans notre vie. Ce dernier besoin le plus important est une assurance et une sécurité pour vous. Qu’en ferez-vous ? Irez-vous supplier le Seigneur pour qu‘Il y pourvoie, irez-vous pleurer, gémir et vous battre pour cela ?
    Le plus sûr moyen est de prendre notre position dans la foi et d’agir en conséquence: c’est mon besoin primordial et il est pourvu en Christ; pour Le voir combler ma vie, je dois agir dans la foi ! Peu importe la dimension de mon besoin, je ne serai jamais en dehors de la provision divine en Christ ! « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins… » chacun de vos besoins ! Cette provision ne s’effectue pas selon nos critères, alors ne nous mettons pas à placer les ressources, les provisions et les bénéfices divins à l’intérieur des limites, de nos propres idées sur la manière dont Dieu peut agir avec nous, en disant: « J’en suis arrivé au
point où je doute que Dieu puisse m’aider ! Je suis un peu dépassé ! »
    Non, jamais ! Dieu ne pourvoie pas en proportion de nos pensées mais selon Ses richesses glorieuses. Si nous en restons à ce niveau, nous faisons de Dieu un menteur et un échec; nous n’épuiserons jamais les ressources célestes…notre acte de foi prouvera que c’est la provision que Dieu a faite. Posons nos pieds sur ce qui nous appartient en Christ en tant que cohéritiers appelés à être partenaires avec Christ.

4) L’épreuve de la foi.
    Il faut toujours garder à l’esprit que, quand le pied a été posé, le Seigneur nous mettra à l’épreuve pour voir si nous voulons continuer à avancer dans la foi. Parfois, après avoir posé notre pied, nous sommes trop vite prêts à reculer, parce que nous ne voyons pas tout de suite le résultat que nous espérons. Jéricho n’est pas tombé immédiatement après qu’Israël ne pose son pied pour avancer, lors de la première marche autour de la ville, qui n’est tombée ni la 2e, ni la 3e fois; ils ont dû avancer et garder leur position. Dieu a testé leur foi et a mis leur action à l’épreuve.
    Cela a toujours été le cas: « N’endurcissez pas vos cœurs comme lors de la contestation dans le désert… » pouvait littéralement être traduit par « …comme lors de l’amertume dans le désert. » Ils avaient pourtant fait un pas de foi avec Dieu. Dieu les testa sur leur premier pas, mais à cause de cette épreuve et parce ce que ce qu’ils attendaient n’eut pas de résultat immédiat, ils sont devenus amers. Ils endurcirent leurs cœurs et annulèrent leur premier pas de foi.
    Le Seigneur nous appellera constamment à prendre une position mais aussi à la maintenir au temps de l’épreuve, jusqu’à ce que tout ce qui y est lié nous appartienne par expérience: Pas retirer notre pied et faire un pas en arrière, mais dire: « J’ai posé mon pied là, je foule ce terrain qui m’appartient en Christ; je ne reculerai pas, mais je vais tenir ferme. »
    Pour garder le cap, quelques choses pratiques sont nécessaires :
- La persévérance: elle est requise pour garder leur position. Le premier jour passa sans résultat apparent. Le second jour fut une répétition du premier; le 3e jour et les jours suivants, ils durent assurer et sécuriser leur position. Ils ont persévéré dans la foi.
- La patience: « Car vous avez besoin de patience, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. » (Hébreux 10: 36)
- La joie et l’allégresse: Les trompettes ont plusieurs significations mais elles expriment la joie et l’allégresse. Comme les enfants d’Israël tournaient autour de Jéricho, marchant avec patience et persévérance, les trompettent rendent un son joyeux ! La foi, quand elle est véritable, doit avoir une note joyeuse, même au milieu de l’épreuve, un air de victoire. La victoire se situe dans la foi joyeuse.
    Un cher frère a traversé un long tunnel d’épreuves, épreuve intérieure et épreuve extérieure, de ténèbres et de souffrance. Ayant gardé une bonne attitude confiante envers le Seigneur, il perdit néanmoins sa joie victorieuse; étant resté des années dans cet état, il en arriva à un point où il ne pouvait plus ni avancer ni chercher de l’aide. Le Seigneur le rencontra par l’intermédiaire d’un de ses serviteurs, et au cours de la conversation, le frère déchargea son cœur. Le serviteur du Seigneur mit le doigt sur un point précis en lui posant la question: « Louez-vous le Seigneur dans le feu de l’épreuve ? » Ce fut un choc pour lui, avec effet immédiat. Il réalisa qu’il avait complètement perdu son envie de louer du fait de cette épreuve et en parla avec le Seigneur. Il se remit en question, reprit position sans qu’il y ait un changement notable, et il recommença à se réjouir. Il persévéra et, quelque temps plus tard, il se sentit renouvelé et remporta une victoire. Le Seigneur fit pour lui de grandes choses. Auparavant, sa foi était sincère, persistante et patiente, mais la joie avait disparu.
    Beaucoup de gens ont découvert leur délivrance quand, en dépit de tout et malgré tout, ils exprimaient une note joyeuse devant le Seigneur. Les trompettes retentissantes avaient rompu la terrible monotonie de cette longue marche devant le Seigneur. La foi véritable, la foi offensive et conquérante doit être accompagnée d’une note de louange. Persévérance ? Oui. Patience ? Oui. Mais cela peut-être mortellement déprimant et éprouvant. L’Apôtre exhorte à la patience avec joie (Colossiens 1: 11) C’est la foi qui amène la prise de possession, l’élargissement et l’enrichissement. C’est ce type d’action qui nous élargit. 
    Essayons cette voie parce que c’est la voie de Dieu et croyons en Lui ! N‘approchons pas ces choses à titre d’expérience pour éprouver Dieu et pour voir s’Il est réellement ce qu’Il prétend être…

Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe et qu’Il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » (Hébreux 11: 6)

    Nous avons évoqué beaucoup de choses sur la plénitude de Christ, au cours de ces méditations. Comment cette plénitude de Christ devient-elle une réalité ? Comment peut-on vivre chaque fragment de cette plénitude et chaque étape de progression vers cette domination ? En nous mettant en action. Nous ne le saurons jamais, tant que nous n’agirons pas par la foi; sans penser « je vais voir si ça marche » mais en croyant parce que Dieu l’a dit ! C’est à nous de prendre conscience à quel point se mettre en action est une nécessité et un besoin et, à partir de là, poser notre pied vers la croissance. S‘il y a une portion des Écritures que nous voulons utiliser et qui soit un mot d’ordre pour nous en ces temps que nous vivons, c’est
 Ferme jusqu’à la fin. » « Car nous sommes devenus partenaires avec Christ, si nous tenons fermement notre confiance et notre foi depuis le commencement jusqu’à la fin.

Que le Seigneur nous en donne la capacité !

T. AUSTINS-SPARKS

dimanche 15 juillet 2012

PARTENAIRES AVEC CHRIST Théodore AUSTIN-SPARKS (1)


 Traduit et adapté de l’anglais par: Jean-Marc TOURN (2011)   Première partie

I - L’objectif du partenariat.  Lire: Josué 1: 1-11

Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement pendant qu’il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs. » (Hébreux 3: 14-15)

    La traduction exacte du verset 14 est: « nous sommes devenus partenaires avec Christ, pourvu que nous retenions le début de notre confiance ferme jusqu’à la fin ». Le vrai sens du verset est « partenaires avec Christ » Cette précision est très importante car tout l’objectif de cette épître est le partenariat avec Christ.
    Dès le début de cette lettre, apparaissent les mots « fils » et « héritier ». « Dieu à la fin des temps nous a parlé par Son Fils…qu’il a fait héritier de toutes choses. » Ces mots de « Fils » et d’« héritier » sont les 2 mots clés de la lettre. A ce propos, nous avons très vite dans cette lettre une citation des psaumes:

En effet, ce n’est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. Or, quelque un a rendu ce témoignage: qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme pour que tu prennes garde à lui ? » (Hébreux 2: 5-6) « Tu as mis toutes choses sous ses pieds…cependant nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises…mais nous le voyons couronné de gloire et d’honneur.  (Hébreux 2: 8-9)

    Et puis, il y a cette merveilleuse révélation de la relation du Christ exalté avec la race des rachetés:

Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé Lui-même… » (Hébreux 2: 14)
Car Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul…  (Hébreux 2: 10)

     C’est ainsi qu’il ouvre le chapitre 3 avec ces mots:

 C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste… » Quelle est cette vocation céleste ? Le partenariat avec Christ :

Car nous sommes devenus partenaires avec Christ pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance… »

   La traduction correcte est très importante ici car toute l’épître est en rapport avec ce «partenariat avec Christ » et nous pourrions résumer cette expression ainsi: la plénitude de Christ et notre accès à celle-ci.
    Si nous voulons saisir la signification de ce partenariat dans sa plénitude, il nous faut revenir aux paroles du psaume: « Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains. » (Psaume 8: 6) Il s’agit bien ici d’un partenariat avec le Christ exalté couronné de gloire et d’honneur à qui toutes choses ont été soumises. Ce n’est pas rien à contempler et c’est tout le contenu de cette lettre.
    En lien avec cet objectif important, toutes sortes d’éléments d’avertissements et d’urgence apparaissent par la forme impérative utilisée 19 fois dans des verbes d’action (« allons » « entrez en pleine stature » « croissez »…) Quelle est cette pleine stature à atteindre ou cette croissance à ne pas manquer ? Pourquoi toutes ces supplications et ces exhortations ? A quoi est-ce lié ? A la plénitude de Christ, à Son appel céleste, à notre partenariat avec Lui.

Le parallèle entre l’épître aux Hébreux et le livre de Josué.

   Nous passerons d’un livre à l’autre et réciproquement pour découvrir à partir du livre de Josué l’illustration historique de ce mouvement spirituel qui apparaît dans la lettre aux Hébreux. Trois points vont nous occuper à présent:
1) L’objectif dont nous venons de parler.
2) L’urgence
3) Le processus qui intègre les principes d’atteinte de l’objectif.

1) L’objectif.
    L’objectif est la plénitude de Christ ou le partenariat avec Christ. Cet objectif prioritaire est représenté par une grande quantité de choses comme les promesses, les alliances, la description du pays promis, le repos de sabbat. Passons-les en revue:

a) Les Promesses.
    L’épître aux Hébreux parle des promesses en au moins 12 occasions, particulièrement les promesses que Dieu fait à Son peuple. Ces promesses reliaient Israël à la terre de Canaan, c’est ainsi que cette terre est connue sous le nom de pays de la promesse ou terre promise. Historiquement, toutes les promesses doivent s’accomplir et se réaliser dans le pays. Lorsqu’on comprend que l’épître aux Hébreux est la contrepartie spirituelle du livre de Josué qui en était le parallèle littéral et matériel, quand on comprend que l’objectif est Christ exalté dans la plénitude, il est significativement impressionnant d’avoir autant de références aux promesses dans cette lettre. Ceci confirme clairement ce que Paul a affirmé en une autre occasion:

Toutes les promesses sont en Lui Oui et Amen, pour la gloire de Dieu le Père » 
(2 Corinthiens. 1: 20)

    Par conséquent, de même la terre était le pays de toutes les promesses, Christ à présent est le pays en qui toutes les promesses ont leur accomplissement. Il est important de réaliser que chaque promesse est centrée sur le Seigneur Jésus et déjà accomplie en Lui dans la gloire. En Sa Personne, toutes les promesses sont réalisées, même si beaucoup d’œuvres doivent encore s’accomplir et des choses à venir.
    Sa position de gloire et d’honneur affirme sans l’ombre d’un doute, d’une question ou d’un risque, que chaque promesse s’accomplit. Son exaltation se situe bien au-delà de toute autorité, de toute principauté, de toute domination et de tout nom qui peut se nommer, non seulement au temps présent mais dans l’avenir. Il est établi En Haut pour que, de par sa position, chaque promesse se réalise. Cela signifie qu’en Christ est assurée la réalisation de chaque promesse et son appropriation par la pleine communion avec Christ et la plénitude de foi en Lui.
    « Tout lieu que foulera votre pied, je vous le donne… » Cette terre est donc le pays de la promesse : Christ. Pour notre foi et notre marche, il est important de reconnaître que, en Christ, Dieu nous a déjà assuré l’accomplissement des promesses; c’est pourquoi tant de choses sont écrites sur la foi inébranlable.
   Dans nos requêtes, dans nos prières, nous sommes exhortés à avoir une foi inébranlable, et la loi qui nous guide dans la pensée de Dieu est que Dieu a déjà tout assuré, tout accompli en Christ. C’est une nécessité pour nous de reconnaître et de saisir pleinement la plénitude de l’œuvre de Dieu en Christ.
    N’est-il pas vrai que beaucoup de nos échecs sont dus au fait que nous avons un doute ou une question sur l’accomplissement des choses; ou, pour l’exprimer autrement, que nous n’avons pas suffisamment reconnu que, par l’exaltation du Seigneur Jésus, l’œuvre complète de Dieu, est accomplie? C’est simplement honorer Dieu que de croire que Son oeuvre en Christ est parfaite, que tout est accompli en Lui. Il n’y a rien à ajouter à l’œuvre de Dieu: elle est totale, elle est finale !
    Dans un sens, Christ ne sera jamais plus qu’Il l’est déjà maintenant. Il sera exalté au milieu de nous et par nous; mais Lui-même est déjà exalté, et dans ce sens Il ne sera jamais en position plus élevée qu’à présent. Il a atteint la place suprême. Cela veut dire que l’œuvre de Dieu est totale, complète, finale dans le Seigneur Jésus, et, si c’est vrai, alors toutes les promesses sont accomplies en Christ. Ceci constitue la base de l’avancée de la foi vers la possession. C’est mettre le pied sur quelque chose que Dieu a fait. C’est le point de vue du livre de Josué - « J’ai donné… » Le Seigneur n’a jamais dit qu’Il allait donner. C’est un fait accompli pour Lui avant même de dire qu’ils avaient à avancer. Avant que le pied ne foule le pays, Il a dit:
    « J’ai donné… » « Tout lieu que foulera la plante de tes pieds, Je te l’ai donné… » ce qui veut dire en effet: Va et prend possession. Ceci s’applique à nous à propos des promesses divines.
   Ces promesses ne nous appartiennent qu’en Christ. Cela veut dire qu’une position spirituelle, et une position de foi est à la base de la réalisation des promesses. Notre difficulté n’est pas, comme quelquefois nous pourrions le penser, de faire en sorte que Dieu accomplisse Ses promesses, mais plutôt de nous mettre dans la situation où nous croyons suffisamment pour prendre comme une chose certaine que les promesses sont accomplies en Christ.
    A quoi servent les promesses ? Les promesses n’ont jamais eu comme but un intérêt personnel, que ce soit dans le cas d’Israël ou dans le nôtre. Peut-être est-ce un domaine où nous ne sommes jamais entrés dans la joie des promesses. En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes souvent en situation d’embarras, de difficulté, de souffrance personnelle qui rendent pour nous les choses difficiles. Dans de telles circonstances, nous sommes inclinés à prendre un passage de la Parole de Dieu et l’apporter au Seigneur en Lui demandant de nous délivrer. C’est juste parfois, mais si la motivation est purement personnelle, nous pouvons tenir pour acquis que la promesse ne se réalisera pas.
    Combien d’entre nous ont constaté que c’est ainsi que cela se passe. Dans une situation donnée, en raison d’une difficulté, d’une épreuve, d’une souffrance, d’une adversité, vous êtes venus au Seigneur, en prenant Sa Parole pour plaider devant Lui un changement de situation, une délivrance, la libération de quelque chose, et vous vous êtes aperçu que vous étiez face à un mur en pierre. Vous vous êtes retrouvés en pièces, muet et silencieux ; impossible d‘aller plus loin. Le ciel semblait fermé, pas d’issue, pas de réponse, plus personne qui vous entende; et face à la question, vous avez été tentés de douter de la promesse, vous avez remis en question la fidélité de Dieu, soulevé des questions sur la véracité de Sa Parole. Mais en fin de compte, le Seigneur vous a montré que quelque chose devait être accompli en vous.
    Vous avez saisi à propos d’un objectif que vous aviez, qui vous semblait nécessaire et très important, que quelque part se cachait un intérêt personnel - inconscient peut-être, mais très réel aux yeux de Dieu – qui rendait impossible pour vous d’accepter cette situation. A la longue, vous en êtes arrivés à voir que votre recherche du Seigneur dans la situation n’était pas centrée sur les intérêts divins, mais au fond sur la manière dont cette situation vous avait affecté. Le Seigneur a donc dû vous faire entrer dans une crise au niveau de votre expérience, où vous avez dû accepter pleinement cette épreuve liée à la volonté de Dieu.
    Si le Seigneur permet cette chose, alors j’y acquiesce pleinement, et je dis: « Seigneur, si c’est ta volonté pour moi, je l’accepte totalement; tout ce que je demande est de savoir que c’est ta volonté, et, si c’est le cas, je l’accepte de tout mon cœur. » Quand vous en êtes là, le mur disparaît et vous avez le sentiment qu’une percée s’est faite; et très souvent la chose pour laquelle vous vous teniez devant Dieu a été exaucée; la délivrance est venue et un changement s’est opéré. Il n’en est pas toujours ainsi, mais souvent…
    En vivant de telles expériences, nous apprenons que les promesses ne sont pas des choses pour notre intérêt personnel, mais totalement pour la gloire de Christ, dans le but d’apporter une plus grande mesure de la plénitude de Christ en nous. Une fois de plus, par cet exemple, nous en sommes venus à « Ce n’est plus moi, mais Christ qui vit en moi.. »    Voila la base requise par Dieu pour la réalisation de Ses promesses. Si vous lisez le livre de Josué, vous découvrirez que ceci peut être très largement interprété de ce point de vue.
    Chaque fois que l’intérêt personnel de l’individu était manifeste, il y avait arrêt dans la progression, dans la possession. Les promesses ont toujours pour but de réaliser l’objectif de Dieu : la plénitude de Christ.
    Lorsque nous posons nos pieds sur les promesses avec détachement personnel et une consécration de tout notre cœur à la volonté de Dieu, nous sommes sur le chemin de la réalisation des promesses ; ou, plus exactement, dans l’accomplissement qui s’est déjà réalisé en Christ.
    Ainsi les promesses sont proclamées dans l’Ancien Testament en relation avec le pays qui intègre la plénitude de Christ, et dans la lettre aux Hébreux, les nombreuses références aux promesses sont faites par rapport à cette relation particulière. Christ est en pleine lumière: les promesses sont vues comme étant accomplies en Lui; et l’assurance des promesses réside en Lui pour nous.

b) Les Alliances.
    Ce qui est vrai pour les promesses l’est également pour les alliances. Dans cette épître, le mot « alliance » apparaît fréquemment. Le terme est mentionné au moins 9 fois et il a son sens propre. Nous savons que ces alliances sont appelées alliances de promesse. Revenez à l’Ancien Testament avec ses alliances et vous verrez qu’elles font toutes allusion au pays de la promesse: toutes les alliances faites avec Abraham, Isaac et Jacob sont reliées au pays par leur postérité. Dieu a contracté une alliance avec eux par rapport à une terre.
    Dans l’épître aux Hébreux, deux alliances spécifiques sont mentionnées, une ancienne et une nouvelle: l’alliance faite avec Israël au sujet de la terre, et l’alliance présente faite avec l’Eglise, au sujet de la plénitude de Christ. L’une était un symbole, une illustration, une préfiguration de l’autre. Et comme les symboles et les typologies sont annulées par la réalité et la finalité, ainsi la première alliance fut une préfiguration de la seconde, la dernière alliance, l’alliance de Son Sang. L’important réside dans le fait que c’est une alliance !
    Dieu fit alliance pour amener les enfants d’Israël dans le pays de la promesse, qui est le terrain de renforcement de la foi pour la volonté de Dieu. Pour sa part, Dieu a fait alliance avec nous par le Sang de Son Fils; Il s’est donné jusqu’au bout et c’est le sens même de l’alliance. Si vous étudiez les alliances dans les Écritures, vous découvrirez qu’elles impliquent un total échange mutuel de la part de ceux qui font alliance.
    Nous n’irons pas plus loin sur ce sujet, mais c’est très clair; Il y a toujours deux côtés dans une alliance, c’est pourquoi en faisant alliance, le sacrifice était séparé en deux parties, chaque membre de l’alliance en constituant la moitié, où chacun se donnait totalement à l’autre dans un but précis et n’en retenait rien.
    Nous en avons une illustration très forte dans la vie d’Abraham avec la scène familière de Genèse chapitre 15: le sacrifice est divisé en deux, chaque moitié face à l’autre moitié. Abraham a assumé sa part du sacrifice en prenant position et le Seigneur aussi est présent en disant: « Je le jure par Moi-même, par tout ce que Je suis et ce que J’ai, Je me donne dans ce but ! » Abraham a dû de son côté s’engager en disant: « Pour moi, tout ce que j’ai toujours eu et tout ce que je suis est attribué à Dieu dans ce but ! » Nous lisons plus loin:

Il arriva que Dieu mit Abraham à l’épreuve en lui disant: prends ton fils, ton unique, que tu aimes et offre-le en sacrifice sur l’autel. »

   As-tu bien assuré ta part de l’alliance, Abraham ? As-tu bien pensé à tout, même éventuellement à la vie de ton fils et à ta propre vie ? Abraham fut fidèle à sa part de l’alliance. Dieu vint vers lui et lui dit plus loin:

J’ai juré par Moi-même…que Je te bénirai de ma bénédiction, et en te multipliant, Je multiplierai ta postérité…par ce que tu as obéi à ma Voix…et parce que tu n’as pas épargné ton propre fils. »
  
    C’est l’Alliance absolue et Dieu s’est lié par serment en affirmant que Son Plan ne sera jamais inachevé. Cette épître aux Hébreux est un appel pour nous engager pareillement avec Dieu en Christ, pour que l’Alliance soit pleinement réalisée. La lettre conclut par une déclaration glorieuse sur la part prise par Dieu dans l’Alliance:

Le Dieu de paix qui ressuscita le Grand Berger des brebis d’entre les morts avec le sang d’une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, nous a rendus parfait en Lui. »

    Si Jésus était resté au tombeau, l’alliance divine éternelle n’aurait pu être ratifiée. Il a fait tout le chemin, et en ressuscitant Jésus de la mort, Il a fait le maximum pour assurer la réalisation optimale de Son Plan pour toi, pour moi et pour tous les siens. L’alliance intègre la plénitude de Christ. Si nous tenons fermes, nous sommes maintenant partenaires (Hébreux 3: 14). Rien ne manque en Dieu: en vue de la perfection de Son Plan, nous ne devrions pas être en peine pour entrer dans tout ce que le Seigneur a prévu.
    Cette épître continue en lançant un appel insistant de différentes manières. Par exemple, vers la fin du chapitre 5:

Alors que vous devriez être des enseignants, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les rudiments des premiers principes…alors pressons ! 

    L’alliance concerne la plénitude de Christ dans l’Eglise. Comme Paul l’exprime si bien dans l’épître aux Ephésiens, l’Eglise est « la plénitude de Christ qui remplit tout en tous. » (Ephésiens 1: 23)

c) La description du pays.
    A ce sujet, il y a peu de choses à dire. Nous parlons de la plénitude de Christ comme objectif principal représenté dans l’Ancien Testament de diverses manières : premièrement, par les promesses; deuxièmement, par l’alliance; troisièmement, par la description du pays.
    Nous sommes tous familiers avec la description de ce pays promis: c’est une bonne terre, dit le Seigneur, un pays où coulent le lait et le miel, le froment, l’huile, les oliviers, les grenades et des minerais sur les collines (Deutéronome 8). Ces ressources avaient-elles été découvertes en même temps que toutes les richesses de la terre promise ou avaient-elles été déjà exploitées, on ne sait pas exactement…mais ici nous avons une indication sur les ressources minérales de la Palestine. Le Seigneur nous donne une merveilleuse description du pays et nous savons que cette terre a été convoitée par toutes les nations alentours dès le commencement.
    Aucun pays de ce monde n’a été autant l’objet de rivalités et de conflits que celui-ci; tous les grands empires existants ont combattu pour dominer sur ce pays. Dieu n’a choisi ni l’Islande, ni le Mexique ni un autre pays. Il a choisi spécifiquement cette terre qui se trouve être le centre géographique du monde pour y rendre possible des richesses merveilleuses.
    Conformément à la pensée spirituelle de Dieu, ce pays serait une illustration de Son Fils le Seigneur Jésus pour l’éternité, en qui sont tous les trésors de sagesse et de connaissance, de grâce divine et de plénitude de Dieu. La description de ce pays est une merveilleuse révélation de la pensée de Dieu concernant Son Fils.

d) Le Repos de Sabbat.
    La lettre aux Hébreux nous ramène à Josué. A un endroit, au chapitre 4, se référant au repos du sabbat, nous lisons:

Car si Josué les avait introduits dans le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Il reste donc au peuple de Dieu un repos de sabbat. » (v.8)

     Ce qui nous indique clairement que la pensée de Dieu pour le pays était que ce dernier soit pour eux le lieu de Son repos de Sabbat. Il était ce Sabbat individuel qui disait:

Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et Je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car Je suis doux et humble de cœur: et vous trouverez du repos pour vos âmes. » (Matthieu 11: 28-29)

    Christ est le repos de Sabbat dans le pays. La plénitude de Christ est le repos de Sabbat par expérience; Si on trouve Christ, on trouve immédiatement le repos, car notre agitation s’arrête quand on entre dans une relation vivante avec le Seigneur Jésus. Le repos va même en s’élargissant, si nous avançons avec lui.
    Pour l’exprimer autrement, plus nous découvrons Christ de manière vivante et expérimentale, plus notre repos et notre satisfaction sont profonds. Nous ne sommes pas encore entrés dans tout ce que le repos sabbatique de Dieu représente, parce que nous n’avons pas encore atteint toute la plénitude de Christ. L’accent dans cette lettre, même pour le repos sabbatique, est mis sur les croyants; pas d’avertissement pour des pécheurs, qui auraient failli venir à Christ pour trouver en Lui leur repos, mais un accent mis sur les croyants qui n’entrent pas dans la plénitude de Christ, c’est-à-dire dans le sabbat de Dieu en plénitude.
    Voilà tout ce que le Seigneur cherche à nous apporter. Toutes ces choses dans l’Ancien Testament sont réunies en Christ, et le grand désir du Seigneur est notre marche en avant, sous toutes ses formes. Nous avons à considérer ce qu’est cette marche et ce qu’elle implique. Par la grâce de Dieu nous allons le faire à présent.
  Le Seigneur nous appelle avec empressement, par chaque exhortation, par un encouragement et même par des avertissements, à aller de l’avant. Cette marche en avant, comme nous le verrons, sera parsemée de conflits, d’adversité, de résistances. Néanmoins, tout cela conduit à la volonté de Dieu, à cette plénitude finale. Le défi réside dans notre volonté ou non d’aller de l’avant, face à une résistance puissamment organisée, une opposition oeuvrant de différentes façons, ouvertement ou subtilement, le tout pour nous arrêter prématurément, pour céder un terrain qui devrait nous appartenir. Voilà le défi !
    Il est nécessaire de rappeler ce challenge et cette exhortation. Nous sommes spirituellement tout à fait dans la position de ces croyants juifs à qui s’adressait cette lettre. Ils venaient d’abandonner les choses terrestres, la religion terrestre, pour les choses célestes, les vraies réalités spirituelles, et ce faisant, ils ont eu à payer un grand prix. Ils furent mis de côté et rejetés à cause de Christ. Leur réputation, leur statut, leur position, tout s’est assombri pour eux et ils se sont retrouvés face à de grandes difficultés, même parmi les gens religieux, ceux qui se faisaient appeler peuple de Dieu, et ils furent réduits au silence.
    Oui, ils ont même eu la tentation de retourner aux choses terrestres, pas nécessairement des choses mondaines, mais des choses terrestres, de la religion terrestre.
    A cause du danger, à cause de tout ce qui avait déjà ralenti et arrêté leur marche, cette lettre a été écrite. Elle montre les promesses, les alliances, le grand désir que Dieu a pour Son peuple, et elle dit ensuite: Allons !
    Allons-y ! Entrons dans la pleine maturité! Ce sont les expressions dominantes. Gardons les bien dans nos cœurs le jour où nous aussi ressentons que le prix est trop élevé, que nous faisons face à trop de choses à cause de la position que nous avons prise ! Entendons les paroles: « … nous sommes devenus partenaires. Partenaires avec Christ, si nous tenons fermes dans notre confiance du commencement jusqu’à la fin… » Que le Seigneur nous vienne en aide !

II- Des Hommes de Foi.  Lire: Josué 1: 1-11

Nous sommes devenus participants de Christ (partenaires avec Christ), pourvu que nous conservions ferme jusqu’à la fin notre assurance du commencement; pendant qu‘il est dit: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n‘endurcissez pas vos cœurs, comme il arriva au temps de la contestation. » (Hébreux 3: 14-15)

    Il est important pour nous de voir que les promesses, les alliances, la nature du pays et le repos de sabbat, qui sont mentionnés dans l’Ancien Testament et le livre de Josué, trouvent leur vrai accomplissement en Christ.
    Historiquement, bien sûr, toutes ces promesses et alliances étaient liées à Israël et au pays, et elles peuvent être encore relatives à Israël. Il est possible qu’Israël entre dans la plénitude du pays, et que les promesses et les alliances s’accomplissent de manière terrestre. Mais la plénitude de réalisation de toutes ces choses est en Christ, dans l’Eglise, et tant que le sens spirituel de toutes ces choses ne sera pas réuni et accompli par l’enlèvement de l’Eglise, Israël ne pourra atteindre toute sa plénitude terrestre.

    Lorsque nous, en tant qu’Église, aurons été enlevés dans la plénitude qui est en Christ, et cette plénitude est réalisée dans l’Église, alors Israël commencera réellement à posséder et entrer dans son héritage. Il est important de le voir car cela rendra l’appel plus fort et urgent, et nous mettra en face ce que le Seigneur recherche et doit obtenir, à savoir un peuple qui entre spirituellement dans toute la plénitude de ce que Dieu a prévu.

 1) Dieu et les Hommes de Foi.
    Les hommes de foi dans l’Ancien Testament étaient eux-mêmes conduits au-delà d’une réalisation terrestre vers la réalisation céleste; car même si Dieu leur avait fait des promesses, elles n’ont pas pu s’accomplir pleinement de façon terrestre à cause de leurs échecs continuels. Ceux qui étaient avec eux, qui étaient cohéritiers des promesses et des alliances, les brisaient régulièrement, et c’est pour cette raison que même les hommes de foi n’ont pu hériter. Mais au milieu de ces déclins et de ces échecs répétitifs, il est toujours resté
quelques hommes de foi qui tenaient fermement jusqu’au bout leur assurance du commencement.
    Vous remarquerez que Dieu est venu vers ces hommes de foi et les a conduits du domaine terrestre vers le domaine céleste; Il a mis dans leurs cœurs l’assurance que, même s’ils ne réalisaient pas eux-mêmes la pleine signification des promesses et des alliances sur la terre, ils hériteraient de la valeur de ces promesses et de ces alliances sous une forme céleste. C'est ce qui semble précisément être le sens de la déclaration suivante que nous trouvons dans Jean 8: 56:

 Abraham a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour; et il l’a vu, et il s’est réjoui. » Ou bien:
 …ils désirent une meilleure patrie, qui est céleste… » (Hébreux 11: 16).

   Cela se situe au-delà du terrestre. Ils étaient élevés au-dessus de ce qui était devenu impossible de leur temps, une réalisation terrestre des promesses et des alliances, en recevant l’assurance d’un pays céleste:

 Il attendait la cité qui a des fondements dont Dieu est l’architecte et le fondateur. » (Hébreux 11: 10)

    Ce n’est pas la Jérusalem terrestre, c’est quelque chose de plus. Ainsi des hommes de foi qui ont tenu ferme jusqu’au bout leur assurance du début, ont découvert spirituellement que les promesses étaient transférées de la sphère terrestre vers la sphère céleste. Ce thème couvre toute l’épître aux Hébreux. C’est la foi qui nous autorise à nous élever du terrestre vers le céleste, et ce qui devient impossible ici bas à cause de l’échec, du déclin et des erreurs, est une assurance pour des hommes de foi en Christ exalté, Celui qui est l’auteur et le finisseur de notre foi, vers qui nous sommes appelés à fixer nos regards, Jésus même.
    Tout est résumé et incarné en Christ couronné de gloire et d’honneur et tout doit être réalisé en ceux qui sont participants ou partenaires dans l’appel céleste; pas celui qui est terrestre, mais le céleste. Voila l’appel céleste, la vision céleste qui sont au cœur de cette lettre. Ce qui signifie que Christ dirige chaque promesse, chaque vision, chaque espérance, chaque alliance. Il domine tout :
Abraham, que nous avons vu auparavant comme représentant de l’élection et de la promesse; Isaac, représentant la filiation dans la résurrection; Jacob, la correction et le service; et Joseph, en qui toutes les caractéristiques s’incarnent et s’orientent vers le trône pour donner toute plénitude à l’élu; et avec Joseph, le pays commence à émerger quand il donne des instructions concernant ses ossements.
    Ainsi tout ce que symbolisent Abraham (élection et promesse), Isaac (filiation et résurrection), Jacob (correction et service) et Joseph (l’incarnation du trône) est transposé vers le pays. Le pays représente tout cela et en devient l’incarnation. Vous avez encore et toujours Christ à la place de la terre promise. Tout est concentré en Lui qui incarne tout ce que le pays signifie, et en Christ nous entrons dans tout ce qu’Abraham, Isaac, Jacob et Joseph symbolisent pour le pays. Joseph donna des instructions concernant ses ossements, et c’était la compréhension de la foi concernant le pays promis. Le pays était en vue.

2) Le but de la discipline et de la correction.
    Il est important, et peut-être d’une valeur particulière, de réaliser que le service arrive à la fin. Jacob est le troisième des Patriarches avec qui l’alliance a été faite. L’alliance n’a jamais été établie avec Joseph.
    L’expression régulière que Dieu utilise toujours, « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » et bien que Joseph fut un symbole beaucoup plus représentatif que les autres, il n’est jamais dit, « Je suis le Dieu de Joseph », tout simplement parce que Joseph était l’incarnation de tous les autres; il intégrait tout le reste.
    Ainsi Jacob a été l’aboutissement de l’association divine, et il représente le service discipliné ou corrigé. C’est là que réside la clé des actions présentes du Seigneur avec nous, et nous arrivons à la fin de la lettre aux Hébreux à une limite; car n’est-ce pas la formation et l’entraînement qui nous occupent à la fin de l’épître ?

Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur et ne perd pas courage lorsqu’il te reprend; car le Seigneur châtie celui qu’il aime et il frappe de ses verges celui qu’il reconnaît.» (Hébreux 12: 5-6)

    C’est bien de reconnaissance et d’acceptation dont il s’agit lorsque Dieu corrige ou châtie celui qu’Il aime; Une autre traduction serait « Il frappe de verges celui qu’Il place »; en effet, il y a une différence entre recevoir, reconnaître et placer: il existe une progression, un mouvement vers l’avant lié au Seigneur. Nous sommes donc en cours de correction et de châtiment, pour nous préparer au service.
    Quelle conception et quelle idée avons-nous du service au point de ne pouvoir le comparer à rien d’autre tellement il est important pour nous ! Les gens semblent croire que le service est au-dessus de tout ce qui peut dominer et caractériser notre relation avec le Seigneur. Que Dieu nous garde de négliger son service parce que nous ne serions pas fervents d’esprit.
    Cependant souvenons-nous que bien souvent, le Seigneur attache beaucoup plus d’importance à ce que nous soyons prêts au service plutôt qu’être utilisés. C’est pourquoi le Seigneur pense souvent utile de sortir les gens du service pour les mettre à part et les purifier lors d’une longue période de discipline. Ceux-ci vont devenir plus tard des vases de grand honneur, de grande utilité pour le service.
    La communauté qui servira autour du trône sera une communauté fortement disciplinée. Ce n’est que dans la perspective divine que je puis expliquer l’intensité de la souffrance de ceux qui iront jusqu’au bout avec le Seigneur, qui représentent une valeur d’utilité pour Lui dans le futur. La Parole est claire sur ce point. C’est encore plutôt éloigné pour nous, mais il nous serait utile de comprendre pourquoi le Seigneur nous traite ainsi. Le point que nous cherchons à atteindre est que le pays est Christ, et Il concentre en Lui tout ce qui est en relation avec la plénitude divine, tout le sens symbolique d‘Abraham, Isaac, Jacob et Joseph.

3) La signification symbolique de Moïse.
Entre Joseph et le pays promis, vient Moïse. Moïse occupe une très large place dans cette section, située entre l’instruction sur les ossements de Joseph, et le pays dont il donna la direction. Moïse se tient là pour faire connaître la condition et l’ordonnancement de la vie céleste qui est une exigence inaltérable et irréductible de Dieu. Il est important de le savoir, parce que cette vie se résume en Moïse.
    Pourquoi Moïse ? Comment comprendre la signification de Moïse ? Comme nous l’avons dit: pour faire connaître la condition et l’ordonnancement de la vie d’En-Haut, comme exigence inaltérable et irréductible de Dieu. Tout ce qui s’est produit au travers de Moïse était un modèle des choses célestes. Tout son gouvernement dans le désert fut pour Israël un gouvernement par les lois célestes: Israël a dû apprendre par Moïse comment vivre à partir des ressources célestes, alors que toutes les ressources terrestres avaient disparu; l’intention était d’avoir une révélation sur la méthode et les moyens de vivre en ne comptant que sur le ciel, quand il n’existait plus aucun moyen de vivre sur terre. Tout en Moïse était de faire connaître cette condition céleste et cet ordonnancement demandé par Dieu à son peuple. Combien Dieu tient à ce que les choses se fassent sur Son fondement ! S’il y avait la moindre déviation, quelle colère et défaveur divines risquaient de tomber !
    Ils ont murmuré pour l’eau. C’était tout à fait naturel, nous aurions fait de même si nous mourions de soif dans le désert… Ils ont murmuré pour le pain, pour changer le régime de la manne. C’est tout naturel. Oui, c’est le problème: c’était naturel et pas spirituel. Dieu tentait de leur enseigner qu’ils avaient tout pleinement en Lui dans les cieux, quand il n’y avait plus aucune ressource. C’était une tentative de faire connaître par tous moyens à travers Moise, une communauté céleste avec un ordre céleste et des ressources célestes, et Dieu a montré Sa désapprobation, Sa défaveur, Sa colère, chaque fois qu’ils omettaient de reconnaître ce caractère céleste qu’Il voulait leur révéler.
    Cette révélation de l’ordre divin et de la condition divine leur étaient imposés, mais ils n’avaient ni position ni puissance pour y répondre. La position et la puissance manquaient, d’où l’apparition d’une loi. Lorsqu’on vous parle de loi, vous entrez dans un domaine où quelque chose pèse sur vous, que vous le vouliez ou non, et il vous faut l’accepter. Que vous la respectiez ou pas, elle est là. La loi ne tient jamais compte de votre condition ni de votre position. La loi dit une chose qui demeure inaltérable quelle que soient votre condition et votre position.

4) De l’extérieur vers l’intérieur.
Comment commence le livre de Josué? L’Eternel dit à Josué : « Mon serviteur Moïse est mort. » et symboliquement ceci introduit un ordre nouveau. Le Jourdain, comme le montre Paul dans son épître aux Romains, représente la mort à la loi, comme forme extérieure de gouvernement; Comment ? Rappelons-nous qu’il n’y a aucune mort à la loi excepté si on est vivant en Christ. Si vous n’êtes pas vivants en Christ, vous vivez sous la loi, gouvernés par la loi. La seule délivrance de la loi a lieu par la mort et la résurrection de Christ. La résurrection représente la délivrance, et il ne peut y avoir aucune mort à la loi puissante et efficace tant que vous ne savez pas ce que signifie d’être vivant en Dieu par la résurrection.
    Remarquez-vous combien le Saint-Esprit veut que cela soit bien clair pour nous, spécialement par Paul ? Chaque fois qu’il y a une dynamique pour mettre en évidence la réalité de la mort de Christ, c’est la résurrection de Christ qui est mentionnée. Nous sommes sauvés par Sa vie.
    Le livre de Josué commence par cette déclaration: « Mon serviteur Moïse est mort » Quelle en est la conséquence ? Une position nouvelle: ils ont traversé le Jourdain et ne vivent plus sous la direction de Moïse  dans le désert. Un pouvoir nouveau: le Capitaine de l’Armée du Seigneur, invisible mais pleinement opérationnel et puissant en force. Josué reprend ce qui est symbolisé par l’Ange de l’Eternel et devient le représentant de l’énergie du Saint-Esprit qui opère dans une position nouvelle. L’épître aux Ephésiens en est
la contrepartie; elle déclare: « …Il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ… » C’est le pays spirituellement parlant, une position nouvelle dans les lieux célestes.

   Ensuite, Ephésiens continue en disant:

 …l’infinie grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, conformément à l’efficacité du pouvoir de sa force, qu’il a déployée en Christ quand il l’a ressuscité des morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au dessus de toute principauté, de toute puissance, de tout pouvoir, de toute domination et de tout nom qui puisse se nommer… (Ephésiens 1: 19-21)

    La position se situe dans les lieux célestes où nous sommes bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles en Christ qui est le pays et cette position est associée à « l’infinie grandeur de Sa puissance envers nous qui croyons » C’est aussi le sens de l’affirmation de l’Eternel à Josué « Mon serviteur Moïse est mort… » Cet événement rend possible une position nouvelle, une force nouvelle, un développement futur. Il n’est plus question d’imposer quelque chose de l’extérieur comme un minimum irréductible, que nous ne pouvons tenir en raison de notre faiblesse, mais d’une position en Christ avec la force et l’énergie du Saint-Esprit, l’infinie grandeur de Sa puissance permettant d’atteindre toute la plénitude révélée de la volonté divine.

5) La volonté de Dieu se fait clairement connaître.
    Il désire que Son peuple entre dans Sa plénitude, et Ses desseins les plus élevés sont inséparablement connectés avec cette volonté révélée, cet objectif. Tous Ses plans les plus élevés sont liés à notre marche vers le but divin, la plénitude de Christ, et leur pleine signification ne peut se réaliser par nous que si nous tenons fermement dans notre confiance du commencement à la fin. L’important est de comprendre clairement que la volonté de Dieu est que nous puissions entrer dans la plénitude.

6) Trois options sont possibles:

a) Mourir dans le désert. Bien que sorti du pays d’Egypte, il est possible de mourir dans le désert. Qu’est-ce que cela veut dire ? D’une part, c’est de passer à côté de cette plénitude divine en Christ qui nous était offerte. D'autre part, comment pouvons-nous passer à côté ? L’histoire d’Israël nous dit clairement que c’est en raison de notre mentalité charnelle, simplement un christianisme charnel. Celui-ci va contre tout ce dont Paul nous avertit si fortement. Si souvent, il dit « n’êtes-vous pas charnels ! » Sauvés, hors d’Egypte, mais charnels, la chair dominant sur l’esprit. Dans ce cas, vous mourez dans le désert; c’est-à-dire: vous manquez d’atteindre le but que Dieu vous a révélé par Sa volonté.

b) Faire des compromis pour une satisfaction immédiate. La seconde possibilité est celle qui est symbolisée par les deux tribus et demie, qui disaient: « Ne nous conduis pas au-delà de ce Jourdain. » Ils recherchaient leur héritage de ce côté ci du Jourdain. Vous connaissez la nature de ce choix. Ils ont vu une bonne terre, une parcelle fertile, quelque chose que l’on peut obtenir sans la difficulté et le prix d’un effort soutenu. Ils y ont attaché leurs cœurs. Ils ont fait un compromis; en un mot, ils ont refusé le prix de la consécration.
    Ils nous montrent cette sorte de vie et de service qui a toute sa plénitude dans le présent, qui voit des résultats rapides et des retours immédiats; ils sont occupés par beaucoup d’activités qui représentent elles-mêmes une satisfaction ou devient leur satisfaction. Trop de gens pensent que s’ils peuvent être occupés au Nom du Seigneur, ils vont s’en sortir magnifiquement. Ils trouvent leur satisfaction dans le fait qu’ils font beaucoup de choses mais pas dans les vraies valeurs spirituelles. Certains d’entre eux se réveilleront finalement pour découvrir qu’ils étaient très occupés mais sans être efficaces. Dans toute leur agitation et leur activité, où ils ont trouvé un certain plaisir, une gratification personnelle, il n’y a plus grand-chose en fin de compte qui demeurera éternellement pour la satisfaction divine. Les deux tribus et demie d’Israël ont fait un compromis, elles ont cherché un retour rapide, une satisfaction immédiate.

c) Marcher dans la plénitude. La troisième possibilité est d’entrer dans toute la plénitude spirituelle et céleste de Christ, qui est cependant une vie de foi totale et de conflit intense.
    Nous sommes face à ces trois possibilités. Nous pouvons mourir dans le désert; nous pouvons faire des compromis pour une satisfaction présente; ou nous pouvons marcher par la foi et dans le combat. La dernière possibilité a toujours en elle ce facteur qui nous dit que quels que soient les progrès que nous avons faits, il reste encore bien plus de chemin à accomplir. Chaque petite parcelle gagnée n’est rien en comparaison de tout le chemin qui reste à parcourir. En raison de l’intensité de l’opposition de l’ennemi et de la sévérité du combat, nous sommes toujours bien plus conscients de la difficulté du chemin que d’atteindre la plénitude. Mais il en est toujours ainsi. Ce sont les alternatives que nous aurons à affronter.

7) Une possibilité d’échec à cause d’un cœur endurci.
   Cette réalité est martelée aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. L’histoire d’Israël est parsemée d’urgence, d’appel et d’avertissement. Dans les Psaumes et dans les épîtres, vous entendez régulièrement ce refrain: « n’endurcissez pas vos cœurs comme lors de la révolte… » Cette phrase tragique revient souvent comme un appel urgent et un avertissement.
   Cette possibilité d’échec s’enracine dans un état de cœur. Cet extraordinaire élément d’éventualité et de doute, qui semble parcourir la Parole de Dieu, en référence à des croyants, n’est pas lié à notre salut. Lorsque vous parlez du salut, vous l’affirmez positivement parce qu’il y a une forte connotation d’assurance confiante; mais lorsque vous parlez de la pleine volonté de Dieu, le but, le prix, tout ce qui concerne l’appel céleste, vous vous trouvez toujours face à l’imprévu et au doute. Ce qui est représenté par les « Si » -

Si vous tenez fermement depuis le commencement votre confiance jusqu’ à la fin ». « …qui est votre demeure si… »

     Vous ne pouvez passer par-dessus ces « si », vous ne pouvez pas les éviter; Au fur et à mesure de la lecture, vous les rencontrez. Paul concentrait toute son énergie finale dans l’urgence d’un puissant « si » - « si de toute manière et par tous les moyens, je pouvais atteindre… »
    Cette précarité est basée ou découle d’une disposition de cœur. Dans le livre de Josué, nous trouvons une série d’éléments qui ont été calculés pour provoquer à nouveau cet échec, même au-delà du Jourdain, calculés pour empêcher la plénitude que Dieu voulait apporter à Son Peuple. Et chacun de ces éléments était calculé pour susciter un appel à une nouvelle disposition de cœur. Ces éléments que nous voyons dans le livre de Josué étaient calculés pour frustrer la volonté de Dieu pour Son peuple , en découvrant et en assurant une certaine disposition de cœur, comme une condition de leur succès.
    Reprenez l’exemple des deux tribus et demie d’Israël. Remarquez vous ce qui leur a été dit lorsqu' ils ont formulé leur demande pour s’établir de ce côté ci du Jourdain ?

Et pourquoi décourageriez-vous (détourneriez-vous) le cœur des enfants d’Israël de passer au pays que l’Eternel leur a donné ? » (Nombres 32: 7)

    Donc, en premier lieu, ils représentaient quelque chose qui ôtait l’énergie ou la disposition consacrée du cœur des enfants d’Israël. Ainsi, il est possible que le cœur du peuple de Dieu soit séduit. Il existait un danger: celui d’une disposition de cœur qui ne Lui corresponde plus. « Dieu a clairement dit que Son plan était ceci et cela : quoi que les autres peuples fassent, j’irai dans cette direction ; d’autres peuples prennent des raccourcis et semblent s’épanouir dans la bénédiction, mais j’ai vu que Dieu a prévu quelque chose de plus qui va bien au-delà, qui est Son objectif, donc mon objectif.
    Mon but, c’est Dieu Lui-même, ni la joie, ni la paix, ni même une bénédiction, mais Lui-même, mon Dieu; c’est à Lui de me guider là, pas moi, mais Lui - peu importe le prix, cher Seigneur, peu importe le chemin. » Cet état d’esprit ne correspondait pas à celui des deux tribus et demie, parce que leur cœur n’était pas dans cette attitude, et c’est pourquoi, ils devenaient une menace. Le diable connaît la disposition de nos cœurs et très subtilement, il oeuvre pour l’utiliser.
    Comme ces deux tribus et demie elles-mêmes, il nous est suggéré un bénéfice immédiat par rapport au Seigneur en dehors de toute souffrance. Ce sont ceux qui disent: « Est-il nécessaire d‘être aussi consacré ? Pourquoi tant d’intensité, n’est-ce pas un comportement fanatique ? Pourquoi ne pas se contenter de jouir de la présence du Seigneur et d’avoir une simple vie chrétienne normale ? Pourquoi faut-il s’impliquer autant ? Ces questions peuvent sembler correctes et s’accompagnent même parfois de références bibliques (« la simplicité qui est en Christ ») Un passage de ce genre est utilisé contre ce que certains pourraient appeler un type de vie chrétienne compliqué, représenté par ces chrétiens qui aspirent à toujours plus. Pourquoi ne pas jouir d’une vie chrétienne heureuse et confortable ?
    Même s'il est possible d’être intense de la mauvaise façon ou de faire de notre vie chrétienne une vie terriblement stressante et dangereuse (le Seigneur ne veut pas cela), toute la question est déterminée par le fait que ce n’est pas ce que je veux, la vie chrétienne que j’ai choisie, qu’elle soit plaisante ou éprouvante, mais ce que le Seigneur veut ; voilà ce qui importe.
    Que veut le Seigneur ? Le Seigneur a-t-Il montré qu’Il veut un peuple qui recherche tout pour qu’Il règne ? Paul, pourquoi tant d’agitation et de pression ? Pourquoi parles-tu ainsi : «si, par tous les moyens je puisse atteindre…» Tu es vieux maintenant; repose-toi un peu à présent, tu sais que le Seigneur a des voies merveilleuses et tu as une superbe histoire derrière toi… Paul répondrait: « Pensez-vous qu’en la matière ce n’est que la question de mon tempérament, de mes sympathies et de mes antipathies ? Si je devais ne me considérer que moi-même, j’aurais pris du repos, mais je vois que le Seigneur a établi un modèle, une position qui est reliée à un plan éternel d’utilité et de gloire pour Lui, que je n’ai pas encore atteints, et je concentre ma volonté et mon énergie jusqu’au bout dans ce but. 
    Appelez cela de l’intensité si vous le souhaitez, mais

laissant les choses qui sont en arrière…je cours vers le but, jusqu’au prix de la vocation céleste de Dieu, en Christ Jésus.

    Les deux tribus et demie étaient animées d’un tout autre esprit. Elles étaient des personnes qui, dans la vie chrétienne, avaient les yeux fixés sur elles-mêmes et pas le Seigneur. Avaient-elles passé un seul moment à s’asseoir en disant: que veut le Seigneur ? Au lieu de : que pouvons-nous en tirer ? Elles seraient allé de l’avant. La réponse était claire et nette. Nul doute que la volonté révélée de Dieu était qu’ils devaient traverser le Jourdain, et continuer jusqu’au bout. Ils ont fait des compromis et on peut entendre aujourd’hui leurs descendants dire: Oh, inutile de vivre ce type de vie chrétienne où vous êtes toujours en recherche et jamais satisfaits ! soyez contents ! Pourquoi ? Parce que c’est bien plus facile et plus confortable. Ce qui nous importe, c’est que les choses soient aisées, faciles et confortables. Est-ce cela ou est-ce la volonté de Dieu qui nous guide ? L’ennemi trouve une opportunité dans la disposition de notre cœur, pour nous détourner, nous décourager, nous limiter et nous arrêter.

8) La leçon d’Acan.
    Nous en arrivons à la phase suivante, et ici nous rencontrons Acan. Que représente-t-il ? Une autre manigance de Satan pour arrêter tout progrès, pour voler, pour stopper, pour restreindre. C’est encore clairement l’intérêt personnel qui intervient. Comment ? Le Seigneur a accordé une puissante bénédiction, une victoire extraordinaire. A Jéricho, ils ont bénéficié d’une grande possession, d’un gain considérable, d’une manifestation de la présence et de la puissance du Seigneur, et au milieu de cette bénédiction du Seigneur, Acan a pris quelque chose pour lui-même.  Si souvent, c’est ce qui arrête et annule la bénédiction. Les bénédictions du Seigneur sont détournées à des fins personnelles.
    Quand le Seigneur a béni et fait prospérer quelque chose, combien de gens en ont profité pour se mettre en avant. Voilà un mouvement couronné de succès ! Il faut que je saisisse ma chance ! Il se produit une appropriation de cette oeuvre à des fins personnelles. C’est visible dans l’histoire: le moment le plus dangereux pour l’œuvre de Dieu est celui de la bénédiction. Vous aurez toujours des personnes qui arrivent quand la bénédiction est là, non parce qu’elles ont en vue le plan de Dieu, mais parce qu’elles considèrent la bénédiction comme un mérite personnel. Dieu avait livré Jéricho entre les mains d’Israël, et dans ce contexte, Acan a volé quelque chose de ses propres mains pour lui-même, pour sa satisfaction personnelle, sa propre gloire, et a utilisé les fruits de cette bénédiction à des fins personnelles. Oh, le diable est très rusé !
    Tout le cours des événements s’est brutalement arrêté pour amener le désastre. Le Seigneur nous appelle à entrer dans la plénitude de Christ, et quelquefois sur le chemin, Il nous permet de voir l’œuvre de Sa puissance et de montrer qu’Il est avec nous. Le monde peut s’opposer à nous, le diable peut être en travers, mais le Seigneur peut nous faire voir d’une certaine manière qu’Il est avec nous. Et puis, au détour du chemin, survient le plus terrible danger: nous mettons nos doigts sur chaque chose et sur chaque personne, et même sur le diable lui-même. Nous sommes soutenus par le Seigneur dans la position que nous avons prise ! Nous sommes justifiés ! Voilà une position périlleuse.
    Le Seigneur a pu dire : J’ai vu Satan tomber du ciel comme un éclair ! Ne trouvez aucun mérite personnel dans le fait que les démons vous soient soumis ! C’est tout à fait pareil que de se glorifier de la mauvaise manière dans les bénédictions du Seigneur. Nous devons avancer d’un pas ferme, et recevoir nos encouragements quand ils viennent, en remercier sereinement le Seigneur, et continuer les mêmes occupations, sans rester à se vanter personnellement des bénédictions du Seigneur.
    Il y a beaucoup à dire sur ce sujet. C’est une telle source de gratification si vous parlez aux gens du succès que vous connaissez dans l’œuvre du Seigneur, combien de personnes sont venues, combien d’âmes ont été sauvées, comment vous avez été utilisé et comment le sceau de Dieu est sur vous. Inconsciemment, nous détournons l‘honneur au profit de notre propre chair. Le seigneur est obligé de nous cacher beaucoup de choses, parce que c’est dangereux pour nous; notre chair rend la situation périlleuse.
    Nous serons mis à l’épreuve autant par la bénédiction que par l’adversité. Les feux les plus intenses de l’épreuve sont souvent ceux du succès et de la prospérité. De tels tests révèlent si nos cœurs sont fixés sur le Seigneur ou sur les choses.

9) Un mensonge déguisé.
Nous en venons aux Gabaonites. Ce qui est dit à leur sujet et qui les résume bien, est ceci : «De leur côté, ils agirent avec ruse… » (Josué 9: 4) Mensonges, flatteries, ruse, sentimentalité, tout va ensemble. Flatterie : Oh nous savons bien que vous êtes le peuple de Dieu ! Nous voyons que le Seigneur est avec vous ! Nous en avons entendu parler ! Aucun doute pour nous que vous êtes spécialement conduits par Dieu ! Vous ne pouvez que réussir.
    Mensonges : Les mensonges des Gabaonites sont relatés dans le chapitre 9 de Josué. Ruse et sentimentalité : Bien que nous ayons démarré ce long voyage avec des outres à vin neuves, et du pain tout chaud sortant du four dans nos sacs, voyez comme nous sommes fatigués et combien nos outres sont usées: et tout cela parce qu’on croit en vous !… Nous savons que le Seigneur est avec vous, et nous comptons sur votre sympathie !
    Lorsque Paul, dans le chapitre 6 de l’épître aux Ephésiens, exhorte les croyants à revêtir toute l’armure de Dieu, il ne dit pas que nous serons capables d’éteindre tous les assauts féroces du Malin. Nous aurions pu pourtant nous y attendre après qu’il nous ait décrit un tel équipement; Un casque du salut, une cuirasse de justice, un bouclier de foi, une ceinture de vérité et une épée de l’Esprit; cela implique avec certitude que le diable nous attaque par des assauts féroces. Non ! La Parole nous dit :

 …pour que vous soyez capables de tenir ferme contre les ruses du diable.

    Tout ce que Dieu met à notre disposition est attribué dans ce but. Quel est l’objectif du diable ? Donner un coup d’arrêt ! Et que dire de l’alliance avec les Gabaonites ? Quelque chose qui aurait dû être exterminé est devenu une institution. Ce péril n’est pas aussi éloigné de nous qu’on pourrait le croire. Les Gabaonites ont dit à Josué: « Tes serviteurs sont venus d’un pays très éloigné… » alors qu’en réalité ils étaient des voisins d’à côté. Le danger est bien plus proche de nous que nous le réalisons.

10) Les Armes de notre Combat ne sont pas charnelles.
    Que pouvons-nous tirer de tout cela ? Quelle a été la cause de cette erreur? Pour résumer en une phrase, c’était la sagesse de l’homme cherchant à traiter avec l’esprit rusé de l’ennemi. Les Gabaonites vinrent vers les anciens et les princes d’Israël, qui ont écouté leurs histoires, entendu leurs arguments et leurs appels, sont devenus réceptifs à leurs attitudes, et ont fait alliance avec eux. Les princes d’Israël ! Un prince est celui qui est supposé avoir jugement et discernement, mais ici ces princes et anciens d’Israël ont traité la chose en entendant de leurs oreilles, en voyant de leurs yeux et par le jugement de leurs propres cœurs.
    L’arrêt de notre marche vers l’objectif de Dieu qui est la plénitude de Christ, s’est souvent produit par notre tentative de répondre aux oeuvres de l’ennemi par notre sagesse humaine. Que ce soit très clair une fois pour toutes: dans le domaine du combat spirituel, il nous faut un esprit de sagesse, de compréhension et de discernement; car l’ennemi a toutes sortes de moyens pour nous amener dans une situation de compromis avec des présentations très plausibles pour s’établir au milieu de nous, qui seront une épine dans nos côtes. Et l'ennemi, il est plus facile de le faire entrer que de le mettre dehors.
    La Sagesse ne fixe pas son regard sur le terrain des sentiments ou de la raison, mais désire sans cesse le terrain de la nouvelle création. Le seul mot dans la bouche des Gabaonites était « vieux. » Mais Israël étant dans la nouvelle création, il n’y avait plus de place pour le vieux ou l’ancien. On ne peut confronter l’ennemi sur le terrain de l’ancienne création de la sagesse humaine ; il est nécessaire d’occuper le terrain de la nouvelle création pour participer à la pensée de Christ.
    Il n’aurait pas fallu longtemps pour que les anciens d’Israël ne détectent la ruse et ne viennent vers le Seigneur en disant: « Seigneur, tout ceci semble très bien; nous ne voyons rien de mal là dedans ; l’argument est bon et la situation de ces hommes paraît désespérée; ils semblent très honnêtes et sincères, et de toute évidence, il y a ici une réalité; mais néanmoins, Seigneur, nous ne voulons prendre aucune décision avant d’être mieux éclairés; et nous pouvons bien nous tromper. » Dans sa fidélité, le Seigneur serait venu en disant: «Prenez garde  à ce que vous faîtes avec ces hommes. Le diable vous a tendu un piège. »  
    De temps en temps, face à une situation qui semble parfaitement bonne et juste, le Seigneur vous dit intérieurement: Sois prudent ! Ne t’engage pas là dedans ! Tu découvriras plus tard ce qui cloche ! Et on y va malgré tout. Nous sommes dans un domaine où il est tellement indispensable de marcher dans l’Esprit et par l’Esprit, parce que l’Esprit seul pourra nous faire avancer sur un chemin clair et net vers la plénitude; car dans le cas des deux tribus et demie, dans le cas d’Acan ou dans le cas des Gabaonites, nous descendons au niveau naturel, dans notre tentative de nous occuper des choses célestes, des forces spirituelles; ainsi nous sommes entraînés à voir notre marche freinée et nos progrès vers la plénitude divine stoppés net.
    Prenez garde à toute alliance avec l’ennemi au moyen d’un mensonge. Prenez le casque du salut contre les ruses du diable. Pourquoi la tête doit-elle être couverte contre les ruses, et pourquoi être couverte par le salut ? Si l’ennemi peut blesser votre tête, vous ne tiendrez plus longtemps. Que vise-t-il constamment sur ce que représente le casque sur la tête ? C’est le fait qu’en Christ Jésus, notre salut est assuré. L’ennemi va toujours tenter de nous faire douter et de nous couper de la certitude de notre salut, de la réalité glorieuse que par la
foi au Seigneur Jésus, nous sommes sauvés. Toute manigance de l’ennemi va dans ce but et il n’y renoncera jamais, et c’est dans les lieux célestes que cette bataille a lieu de façon plus intense que partout ailleurs.
    Ce qui veut dire: lorsque vous entrez pleinement dans toute la dimension de votre vie spirituelle, l’intensité du combat concernant l’assurance de votre salut est à son paroxysme. Il est étrange de constater que le plus consacré et peut-être le plus avancé des enfants de Dieu, est l’objet d’un tel assaut. Le jeune chrétien ne doute jamais de son salut, mais le vit avec une grande assurance. D’une manière ou d’une autre, ce sont en fin de compte, ceux qui ont fait un long chemin avec le Seigneur qui subissent ce terrible assaut relatif à la sécurité et à l’assurance de leur salut. Ce qui prouve que plus vous entrez dans le domaine céleste et les forces vives du diable, plus l’attaque dans vos pensées au sujet du salut est intense. C’est pourquoi, la tête doit être protégée.
    Puis il faut porter la cuirasse de justice contre les manigances du diable. Combien souvent l’ennemi réussit à toucher même des chrétiens expérimentés en les faisant rechercher en eux-mêmes leur justification, leur acceptation par Dieu ; quelque chose en eux-mêmes qu’ils puissent offrir à Dieu comme base de leur assurance. Non ! Jamais ! Si l’ennemi peut nous éloigner de la justice de Christ comme base de notre acceptation, il a suspendu notre marche et il a arrêté notre progression. Cette ruse du diable a pour objectif de nous faire quitter le terrain de Christ notre justice, pour nous placer sur le terrain de notre propre justice.   
    Ensuite la ceinture de vérité doit être portée contre les manigances du diable, de même pour le bouclier de la foi. Le diable ne respecte rien; il essaiera tout pour nous arrêter dans notre marche avec le Seigneur. Le Nouveau Testament, et les épîtres en particulier, sont remplis de versets sur le péril permanent et persistant qui guette les enfants de Dieu dans leur vie spirituelle. Tous ces passages équilibrent largement ceux qui s’adressent aux païens. On pourrait penser que l’évangélisation du monde au commencement et les messages adressés aux païens occuperaient une large place. Il y a peu de tout cela. Au contraire ce sont les dangers qui guettent les enfants de Dieu qui prennent le plus de place, en particulier le danger d’obstruction et d’arrêt dans leur progression spirituelle. Tout ceci avait pour but de les avertir, parce que toute la force des puissances des ténèbres était rassemblée et concentrée sur l’arrêt de la croissance spirituelle, contre l’entrée dans la plénitude de Christ qui était l’intention de Dieu.

11) La Victoire par l’Union Céleste.
    Maintenant, quelle en est la finalité ? Non pas que nous soyons capables de l’affronter, mais que nous l’ayons bien à l’esprit. Le livre de Josué représente un autre côté des choses. Il y a eu des échecs, il y a eu des interventions mais il y avait un autre coté. Il y eut la conquête de Jéricho et la victoire à Aï la deuxième fois, il y a eu de puissantes conquêtes; tout cela parlait d’une ascendance, d’une domination, d’une union avec le Seigneur sur le trône.
    Et s’il n’y a qu’une présentation partielle de cette vérité dans le livre de Josué, celle-ci est pleinement révélée dans le Nouveau testament, spécialement dans les épîtres de Paul. Il y a à présent pour nous une union spirituelle avec Celui qui est couronné de gloire et d’honneur, une union spirituelle avec Lui dans Son autorité, par laquelle les forces de l’ennemi peuvent être désarmées, détrônées et vaincues.
    N’est-ce pas la déclaration de Paul dans l‘épître aux Ephésiens: « dans les lieux célestes en Christ Jésus » C’est là qu’il faut être pour aller de l’avant. Nous n’avancerons jamais tant que nous ne connaîtrons pas notre union céleste avec Christ, notre union avec Lui sur le trône. Cela fonctionne parce que nous sommes devenus conscients des mensonges du diable, et affermis par toute la puissance de l’Esprit de Dieu dans l’être intérieur face à sa furie. C’est une position et une puissance à acquérir sur toute la puissance de l’ennemi.
    Que le Seigneur nous y conduise.

(Fin de la première partie)