mercredi 25 mai 2016

(4) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

IV - LA VALEUR PRÉCIEUSE DE CHRIST

« Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre de chacun. Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu . Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes »  (1 Corinthiens 3:10-17).

« Parce qu’il est dit dans les Écritures : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse : celui qui croit en elle ne sera pas honteux. Son honneur se manifeste donc pour vous qui croyez. Mais, pour les incrédules, la pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle » (1 Pierre 2:6-7).

« Les fondations de la muraille de la ville étaient ornées de toutes sortes de pierres précieuses. Le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude » (Apocalypse 21:19).

                    Il nous faut être très clair et très sûr par rapport au point où nous en sommes et sur ce que nous recherchons. Lorsque notre révélation sur les choses du Seigneur s’élargit, nous pouvons vivre une grande bénédiction et un puissant enrichissement. Tout ceci peut faire une grande impression sur nous, quelque chose de merveilleux, de très riche, avec plein de suggestions, avec comme conséquence de parler et de partager énormément les choses que nous avons
reconnues, apprises, qui nous ont été montrées et révélées.

                        Progressivement, nous sommes amenés à parler de vérité, de lumière et de révélation, en certains termes, certaines phrases associées, et avant de savoir vraiment où nous en sommes, nous sommes devenus des perceuses avec une certaine manière d’enseigner, avec certaines phrases et un certain langage, et nous ne pouvons plus faire le lien avec l’endroit et le lieu où on l’a reçu. Qu’est-ce qui s’est passé ? Une certaine chose s’est constituée, et elle s’accompagne de nombreux périls, de nombreux dangers, et tôt ou tard, nous découvrons qu’au lieu d’aller dans le sens du bien, ça va presque dans le sens du mal.

                        Cela devient si facilement un sujet de division, de séparation entre ceux qui ont reçu cette lumière, cette connaissance et ce type d’enseignement, et ceux qui ne l’ont pas. Nous pouvons à peine éviter de faire des distinctions, elles se font toutes seules.

                 Aujourd’hui, il nous faut nous confronter à ces questions : Pourquoi en sommes-nous là ? Pourquoi sommes-nous là comme chrétiens sur la terre ? Que recherchons-nous ? Quelle est notre activité ? En quoi consiste le christianisme du commencement à la fin ?

                Pour chaque part de lumière et de révélation, depuis les plus petit commencements, à travers toutes les étapes d’élargissement et de croissance,  quelque soit leur mesure, il y a un rapport avec une chose, et seulement une chose, et si ce n’est pas le résultat d’une approche de vérité, de connaissance, de lumière et d’enseignement, alors nous établissons un faux édifice qui s’accompagne de fausseté, de mensonge, de superficialité, de fantasme. Qu’est qui fait que nous en sommes là et qu’est-ce que nous cherchons ?


A - Les chrétiens sont sur terre pour révéler Christ

                      La Parole de Dieu n’a qu’une chose à dire pour répondre à ces deux dernières questions : la révélation et la manifestation de Jésus-Christ ; que le Seigneur Jésus puisse être vu, manifesté, présent en vérité, que tous soient en mesure de Le voir et de Le connaître. Vous allez dire, c’est comme une tromperie pour tous ceux que vous avez conduits jusque-là.

                    Nous nous attendions à bien plus. Non, c’est ainsi, et plus loin vous avancerez comme chrétiens, plus vous avancerez en âge, plus vous en connaîtrez, et plus vous redouterez le type d’enseignement qui ne résulte pas d’une véritable connaissance et d’une véritable expression du Seigneur Jésus. C’est-à-dire que vous ne pourrez plus vous contenter de cet enseignement-là. A cause des sérieuses sollicitations, de la difficulté qui s’intensifie, la pression croissante, la discipline, vous ressentirez constamment ces questions en vous : qu’en est-il après tout, où cela me mène-t-il, quelle valeur cela représente-t-il pour ma vie ?

                    Et nous savons très bien, n’est-ce pas, que le Seigneur Jésus seul peut répondre à notre besoin, faire face à ce qui nous assaille, et qu’il nous faut toujours revenir. Non, ce n’est ni la mesure, ni la forme, ni le type, ni la nature de notre enseignement, notre vérité, notre façon de parler, notre interprétation, notre langage. Ce n’est pas tout cela. C’est la présence et la manifestation du Seigneur Jésus, en proportion de tout le reste. Ces deux choses sont-elles bien équilibrées ? Ou ce sont les idées, les pensées, l’intelligence, merveilleuses en elles-même lorsque nous les contemplons, mais qui en fait sont séparées de la véritable manifestation journalière et de la connaissance du Seigneur ? Les gens qui pensent avoir peut-être plus de lumière et plus de révélation que les autres, manifestent-ils en proportion plus de Jésus que les autres ? C’est la vraie question. C’est le facteur décisif de tout.

                        Si nous prétendons avoir reçu plus de lumière, plus de révélation – que Dieu nous garde de proclamer de telles choses – mais si nous le pensons vraiment, la preuve est : Les gens voient-ils en nous plus de Christ que chez les autres ?

                Car Dieu n’agit jamais en dehors de Son Fils, avec des théories, des doctrines, des enseignements ou ce que nous appelons des révélations. Il ne garde comme manifestation que le modèle vivant de Son Fils. C’est tout simple mais c’est fondamental ! La manifestation, le visible, la présence effective du Seigneur Jésus – que nous aimions sa présence ou pas, c’est une autre question.

             Sa présence en nous peut faire surgir beaucoup d’hostilité et  aussi d’antagonisme ou alors, elle peut répondre à l’attente de nombreux cœurs. Tout dépend dans quelle mesure nous manifestons le Seigneur Jésus ; suite à tous nos enseignements, toutes nos conférences et toutes nos réunions, combien Il se trouve et Il se manifeste au travers de nous. C’est bien le plus important, ce qui a le plus de valeur.

                    Ainsi la marque du témoignage n’est pas ce que nous appelons communément « le témoignage », qui pour beaucoup revêt une certaine forme, un certain modèle. Non, la marque du témoignage, c’est Christ Lui-même manifesté de manière vivante. Voila la mise au point qu’il était nécessaire de faire au début de ce chapitre.

                  Nous sommes ainsi conduits à nouveau vers ces fondations, ou à cette fondation qui a plusieurs côtés. En effet, les fondations dans Apocalypse ont plusieurs côtés, mais le fondement est unique : Christ, sous différentes facettes. Ici, dans le livre de l’Apocalypse, il y a toutes sortes de pierres précieuses. Pierre dit « Sa précieuse valeur se montre donc, pour vous qui croyez » (1 Pierre 2:7).

                        Ainsi, la fondation qui donne sa nature et son caractère à chaque chose qui est posée et édifiée sur elle, qui repose sur elle, est la valeur précieuse multiple du Seigneur Jésus. Cette précieuse nature est celle qu’Il est pour le Père, à la première place, « Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie et précieuse » (1 Pierre 2:6).

                      S’il nous fallait analyser le caractère précieux de Christ pour Dieu, bien sûr nous arriverions très clairement à la conclusion que ce qui est précieux pour Dieu est ce qui correspond à sa propre nature et qui lui est indispensable. Si nous considérons ce qui Lui est indispensable, nous verrions que c’est ce qui constitue sa propre nature. A l’opposé, nous devrions considérer ce que Dieu hait, ce qu’Il rejette et refuse, alors, nous pourrions voir ce qui est précieux à Ses yeux. L’orgueil par exemple est une abomination pour Dieu qu’Il rejette totalement

                   Ce qui est précieux pour Dieu, c’est la douceur, la bonté et l’humilité. Pierre dit « la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pierre 3:4). La douceur est une vertu de Christ par opposition à l’orgueil.

B - La valeur précieuse de Christ nous appartient par la foi

                 Nous prenons ce mot « précieux » et nous disons que ce que Christ, étant le fondement, est pour Dieu par la satisfaction de Sa propre nature et des exigences divines et saintes, devient nôtre par la foi, « Car, pour vous qui croyez, il y a cette valeur précieuse », la manifestation de la beauté et de la gloire du Seigneur Jésus.

               Gardons-nous de croire encore qu’il s’agit d’un thème de réunion, de conférence ou d’une instruction de la Parole ! C’est quelque chose qui doit nous accompagner demain et les jours suivants, à la maison, au travail, dans notre vie quotidienne, dans la rue, en voyage ; chaque jour, les beautés et les excellences du Seigneur Jésus doivent être manifestées.

                   Nous ne devons pas être des prédicateurs qui traitent de thèmes ou de sujets, mais derrière ce que nous disons ou affirmons, dans le travail de chaque jour en croisant d’autres gens, ces derniers vont ressentir la marque de Christ – même s’ils ne savent pas de quoi il s’agit.

               Quelque chose de la beauté du Seigneur notre Dieu repose sur nous, quelque chose qui parle de Christ et de sa précieuse valeur pour le Père qui constitue le fondement, et tout ce qui est posé sur ce fondement doit lui correspondre, sinon lorsqu’il y aura l’épreuve du feu, il ne restera plus rien. C’est ainsi que se révéleront les gloires de Christ.

              Demandons-Lui de susciter en nous une ambition passionnée pour exprimer le Seigneur Jésus, plus que tout le reste. Pas pour prêcher de grandes vérités, ou pour devenir des prédicateurs, des enseignants ou autre, mais pour exprimer Jésus ; afin que, émanant de Lui Sa présence, Sa mesure, Sa nature, nos occasions de prêcher se produiront, non pas parce que nous ouvrons la bouche, mais parce qu’il sera reconnu que nous avons quelque chose du Seigneur.

                        Ne nous autorisons pas à vivre trop dans les « hautes sphères » de la maison de Dieu. Celle-ci est une, elle a un rez-de-chaussée et une cuisine. Nous n’allons pas vivre toujours sur le toit, tellement nous sommes spirituels et célestes, si abstraits, si élevés dans la vérité que les choses pratiques de la cuisine sont délaissées.

                   Que diriez-vous si vous entriez dans une maison et montiez à l’étage glorieux et merveilleusement décoré, puis vous redescendiez dans la cuisine où règne un désordre et une saleté épouvantables qui n’ont aucune commune mesure avec ce que vous aviez trouvé en haut. Vous diriez que quelque chose ne tourne pas rond.

                      Il y a un aspect cuisine dans notre vie spirituelle : toute notre vie pratique quotidienne faite de choses insignifiantes devrait refléter la beauté du Seigneur au moins autant que en haut quand nous sommes au ciel. Nous sommes appelés à vivre en haut autant qu’en bas.

                    Dans Éphésiens, Paul a écrit la moitié de sa lettre sur les lieux célestes, et puis, sans faire de ruptures en chapitres, il en vient à dire directement « Je vous exhorte à marcher de manière digne conformément à l’appel qui vous a été adressée », puis, il descend dans la cuisine pour amener avec lui la gloire des cieux et il s’adresse aux maris, aux épouses, aux enfants, aux parents, aux maîtres et aux serviteurs.

                     Ce dernier aspect est aussi important que le premier. La valeur précieuse doit se manifester « sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6:10).

                   Ne soyons pas de ceux qui sont tellement occupés par les choses élevées que nous croyons être en dessous de notre dignité de personne spirituelle de laver la vaisselle, passer l’aspirateur ou nettoyer les chambres … Peut-être pensons-nous que ce n’est notre rôle et que nous sommes plus spirituels que çà ! Rien ne déplaît plus au Seigneur que des chrétiens qui viennent aux réunions mais qui négligent leurs foyers en pensant que ce n’est pas de leur niveau ! La chose la plus élevée que nous puissions connaître, c’est Christ manifesté dans les choses monotones, journalières et humbles où nous sommes testés et mis à l’épreuve.

                Oui, mais Christ est toujours présent ; il n’y a pas deux mondes, mais un seul et même monde : « Pour ceux qui croient, il y a cette valeur précieuse… ». Relisez l’évangile de Jean de cette manière. Il y a là tout ce que Christ dit être : « Je suis le pain de vie » (Jean 6:35), « Je suis la lumière du monde » (Jean 8:12), « Je suis le bon berger » (Jean 10:14), « Je suis le vrai Cep » (Jean 15:1), et « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11:25).

              Le grand JE SUIS dit tout ce qu’Il est. Vous remarquerez que, très fréquemment, Jésus relie cela avec une promesse future, avec toujours la même conclusion : « Je suis le pain de vie, celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6:58), « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera plus dans les ténèbres » (Jean 8:12). La liaison entre ce qu’Il est et nous-même est « celui qui croit en moi » : « Celui qui croit en moi ne mourra jamais » (Jean 11:26), « …n’aura jamais faim » (Jean 6:35), ne sera jamais errant comme une brebis sans berger, il aura la réalité du berger qui guide et qui contrôle, dans sa vie, « …ne marchera plus dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie ». Ce que JE SUIS deviendra une réalité. « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, s’il meurt, il vivra encore ; et quiconque vit et croit en Moi, ne mourra jamais », ce que JE SUIS est réel quand je crois.

                     Néanmoins, ce n’est pas ce que nous sommes. Je suis mort ; Il est vivant. Je ne peux jamais être autre chose que mort, mais Lui en tant que vie peut devenir vie en moi dans ma mort, si seulement je crois. J’ai faim, spirituellement affamé ; Il est pain, et je n’ai plus besoin d’avoir faim ; cependant, j’aurai toujours une faim en moi, et Il sera le pain qui me nourrira.

                    Je suis là dans une contrée, isolé, sans relation, sans nourriture ; je suis loin dans un lieu où il n’y a aucun pain spirituel, et Il dit « Celui qui me mange n’aura jamais faim ». Est-ce donc dépendant de là où je me trouve, de ma situation et de mes circonstances, que de disposer de viande spirituelle ? Non, c’est Lui-même, pas le lieu, pas les circonstances.

                      Mais comment cela se peut-il ? « Celui qui croit ». Seigneur, j’ai faim ; Tu as dit que si je me nourrissais de toi, je n’aurais plus faim ; maintenant, je te prends au mot et nourris-moi de Toi. Soyons pratiques. Vous voyez le lien avec la valeur précieuse : Je suis si impur, je ne serai jamais différent ; mais, Lui Il est saint, Il donne satisfaction à Dieu en matière de justice et de sainteté.

                    La parole solennelle et profonde de Pierre est la suivante : « Je pose en Sion une pierre angulaire, choisie et précieuse ; et celui qui croit en elle ne sera plus dans la confusion ».

                 Si nous sommes abandonné à nous-mêmes, quel sera notre fin ? Sans aucun doute, l’échec et la honte. « Celui qui croit en moi, ne sera plus confus et honteux ».

               C’est étrange de voir à quel point Paul a mal retranscrit ce verset de l’Ancien Testament «Celui qui croira et la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir » (Esaïe 28:16). Mais est-ce une erreur de transcription ? Vous hâtez-vous de fuir ? Pourquoi êtes-vous si pressés de sauver la situation, de faire quelque chose ? « Il faut faire quelque chose sinon on va droit au désastre ! ». Pierre, sous le Saint-Esprit, couvre tout cela en disant « ne sera point confus ». Nous n’aurons pas besoin de nous exciter et de nous ruer avec hâte pour tenter de sauver la situation. « Celui qui croit en Lui ne sera plus dans la confusion », c’est-à-dire que sur vous sera la valeur précieuse de Christ si vous croyez et vous ne serez plus honteux ni confus. Vous voyez ainsi la relation de foi avec ce que Christ est.

C - Le christianisme n’est pas dépendant de notre psychisme

                    Dans le contexte de Christ le fondement, Paul dit que certaine personnes  construisent sur cette fondation avec des gravats, des saletés et des matériaux  mélangés.

           Si nous cherchons bien, nous ne mettrons pas beaucoup de temps pour découvrir de quel matériau il s’agit. La liste correspondrait en gros à celle de l'apôtre Paul « or, argent, pierres précieuses, bois, paille et chaume ». En lisant son épître, vous comprendrez vite de quoi il s’agit, les Corinthiens essayaient d’édifier un christianisme sur leur vie psychique propre, «l’homme naturel (ou psychique) » ; cette sagesse des paroles, cette sagesse du monde, ces affinités, ces antipathies, ces sympathies, ces préférences, cette partialité, et puis leurs jalousies. Tout cela n’est pas bon pour cette fondation. Ne placez pas votre psychisme en relation avec Christ, ça ne marchera pas, ça n’ira nulle part et ça partira en fumée.

                  Tentez-vous de faire de votre christianisme une question de ressenti ? Vous aurez un christianisme composite, mélangé, sans consistance, un parfait "patchwork". Certains patchworks sont intelligemment faits, très beaux même, mais inconsistants, sans relief et trop colorés. Le psychisme, c’est un sentiment aujourd’hui, un autre demain, un tempérament avec des hauts et des bas, rien de sûr, rien de consistant !

                       Avez-vous posé cela sur Christ, le fondement ? Ça n’ira pas du tout avec Lui et vous n’y arriverez jamais, avec tous vos raisonnements, vos arguments, vos conflits, vos tentations de tirer des conclusions et de vous faire des opinions sur tout… non, vous n’y arriverez jamais !  Quand vous penserez être arrivés à une bonne conclusion sur un sujet, quelque chose viendra se mettre en travers et déranger tout le reste.

                  Robert Browning dit à propos de la personne athée qu’il en arrive au point d’avoir trouvé une théorie satisfaisante lui permettant d’affirmer que Dieu n’existe pas du tout, et il se retrouve face au spectacle d’un coucher du soleil, et toute sa théorie tombe à terre. De cette manière, on n’y arrivera jamais.

              Votre âme, avec ses exercices mentaux et ses conflits intérieurs, ne s’élèvera jamais vers Christ. Combien notre âme nous met dans la confusion, à cause de l’instabilité de nos émotions, de nos sentiments et de nos pensées. Honteux et confus, nos âmes nous trompent bien souvent.

                    « Celui qui croit en moi ne sera plus confus », Paul nous dit clairement que le domaine psychique ne peut s’édifier sur Christ, le fondement ; c’est une contradiction.

                Nous nous basons sur ce qu’est Christ, par sur ce que nous sommes, nous. Nous pouvons voir, comprendre et raisonner mentalement, nous pouvons ressentir quelque chose, nous pouvons avoir de mauvais sentiments, tout ceci correspond à un domaine : le nôtre. Christ, Lui, est différent.

              C’est pourquoi, nous devons lui dire « Seigneur, c’est mon infirmité, je suis ainsi, mais Toi, Tu es autrement. Je transfère ma foi vers Toi ». Christ est le fondement, et tout ce qu’on édifie sur ce fondement doit être Christ Lui-même.

            Ce qui veut dire qu’Il n’est pas seulement le fondement, mais Il est l’édifice, avec toutes ses composantes.

            Nous devrions avoir ce désir d’être de plus en plus entraînés avec le Seigneur Jésus, et plus avec des enseignements, des vérités en tant que telles. Loué soit Dieu pour chaque part de révélation qui soit une aide et une délivrance, mais ne considérons pas la révélation en tant que telle pour en faire une sorte de publicité bon marché.

                Si nous ne voyons pas le Seigneur en toutes choses, quelque chose ne va pas et il y aura déséquilibre. C’est Jésus qui est Vérité, pas le Corps, l’Eglise ou autre chose. Il n’y a pas d’Eglise, sans Jésus-Christ Lui-même ; Il n’y a pas de Corps sans Jésus-Christ Lui-même. Il est tout et en tout, « La valeur précieuse est pour celui qui croit ».

                  Soyons bien sûrs que nous ne tentons pas de construire quelque chose, un christianisme ou une Église, un mouvement ou un système de vérités, d’interprétations et de doctrines, mais qu’il y ait bien cette réalité-là : Christ en nous, l’espérance de la gloire.

T.A.S.

à suivre

lundi 23 mai 2016

(3) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

III - LE CARACTÈRE INDESTRUCTIBLE DE LA VIE DE CHRIST


« Car il n’existe aucun autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11).

« Si les fondations sont détruites, que peut faire le juste ? » (Psaume 11:3).


                   Nous avons eu une très grande quantité d’enseignements sur les plus grandes conséquences des conseils et des plans divins qui nous amènent d’éternité en éternité, et nous sommes au moins au courant de tout ce qui touche aux objectif de Dieu, mais nous pouvons être troublés car beaucoup de choses semblent ne pas être en accord avec cela. Il semble qu’il y ait une contradiction, même pour ceux qui sont étroitement en rapport avec cela ; et que sous l’épreuve, certaines circonstances, les assauts de l’ennemi, les graves difficultés, toutes les forces liguées contre nous, il y a rupture et effondrement.


                 Il y a pas mal de choses qui n’honorent pas le Seigneur, même là où l’enseignement a été reçu depuis longtemps et devrait être connu. Nous sommes tous bien conscients de choses que nous connaissons par information spirituelle, et qui doivent encore être digérées, et nous sommes loin de pouvoir dire que nous sommes l’incarnation vivante de tout cela. Nous découvrons bien des faiblesses, beaucoup de choses qui doivent construites et édifiées en nous. Et en réalisant tout ce qu’il faut confronter, tout ce qui manque par rapport à ce que le Seigneur nous a donné, tout ce qui est contraire à ses plans et à ses directions, mon exercice de cœur a été «Qu’est-ce qui ne va pas? Après tout, n’est-ce pas un problème de fondations?  

                      Avons-nous été si occupés par la structure du plan divin, de la vérité et de la révélation divines, que nous avons été trop négligents au point que quelque chose est faussée dans la relation entre la structure et la fondation ? ». C’est devenu un exercice pour moi de répondre à ces questions et c’est mon fardeau. Nous voulons parler de notre fondation, une vision, une contemplation nouvelle de Christ.


             Nous allons nous en approcher par le symbolisme, la typologie et les métaphores de Jérusalem et de Sion. Ma crainte est que les métaphores et le symbolisme obscurcissent la valeur pratique immédiate de Sion, et je veux vous  faire sortir du modèle de structure pour aller au cœur des choses pour exprimer ce que le Seigneur recherche. C’est ici en Christ, Lui-même, qu’est le fondement que personne d’autre ne peut poser, et si cette fondation est détruite et sans aucune utilité, que peut faire le juste ? Sous cette forme, la question est un cri de désespoir. Vous ne pouvez rien faire, rien n’est possible. Avec tout ce que vous dîtes, tout ce que vous enseignez, tout ce que vous donnez, c’est totalement vain, inutile, si les fondations sont d’une façon ou d’une autre détruites. Vous remarquerez qu’en hébreu, la question est dans un temps passé « Qu’est-ce que le juste a accompli après tout ce que vous avez fait ? ». Après tout ce que vous avez fait, à quoi cela sert-il si les fondations sont détruites ? C’est inutile.


                  Ainsi donc, il est très important que nous puissions être sûrs que toute chose est réellement sur le fondement et ce que ce fondement veut dire, et il est possible de le comprendre en examinant certaines significations des fondations.



A - La stabilité de Christ


                      Dans le chapitre premier, nous avons vu Christ comme le fondement et le grand facteur de stabilité. Il est bien évident qu’il n’existe aucune réelle stabilité spirituelle chez nous, si nous ne sommes pas des gens de foi, d’assurance, en qui on peut faire confiance et sur qui on peut compter. Si nous sommes des gens qui ont une pensée double, avec des hauts et des bas, il y a quelque chose qui ne va pas avec notre fondation, notre compréhension de Christ, notre relation avec Christ. Nous avons vu à quel point la stabilité Le caractérisait jusqu’à la perfection à travers toutes les tempêtes, toutes les adversités, les épreuves, les souffrances, quelle assurance, quelle solidité, quelle fermeté, quel stabilité chez Lui !


            Étant donné que l’Esprit de Christ est venu œuvrer en nous progressivement, et, puisque cette stabilité finale ne s’obtiendra pas d’un coup, il devrait être certain qu’une marque distinctive de progrès apparaisse dans notre vie ; ce qui nous aurait facilement déstabilisé autrefois, ne nous ébranle plus aujourd’hui ; c’est du passé… Nous pouvons encore être secoués par des oppositions et des situations que nous n’avions pas encore rencontrées, et nous traversons des expériences où cet enracinement, cette préparation du terrain doivent encore se faire.


               Cependant, nous avons évolué, et nous ne sommes plus ces « pauvres petites choses » que nous avions été, chahutées et déplacées par toutes ces forces élémentaires de l’adversité. Il y a beaucoup de choses dans le Nouveau testament sur le fait de tenir ferme et d’être solide en Christ, d’être fort dans le Seigneur, inébranlable ; tant que ce n’est pas une réalité, nous n’avancerons pas.


                      Toute la construction que nous allons poser dessus va s’écrouler. Nous pourrons tout connaître sur le plan éternel, les pensées et les conseils de Dieu pour l’éternité, l’Église, son appel et sa destinée, tout s’effondrera comme un château de cartes si, en-dessous, nous n’avons pas de racines, si nous ne sommes pas ancrés et établis solidement, inébranlables. Ce qui veut dire :


- être uni à la Fondation, le Rocher immuable,

- prendre le caractère du rocher, de Lui, qui est le Rocher de fondation.


               Et, puisque, il s’agit d’un appel et d’un défi, que ce soit également un encouragement, car nous serons placés au milieu d’adversités et de souffrances  mystérieuses, difficiles à expliquer même du côté de Dieu. Nous ne pouvons pas voir Dieu en elles, nous ne pouvons comprendre pourquoi Dieu les permet, et le rapport entre elles et Lui. Les mystères des voies de Dieu sont par définition impénétrables et inexpliqués. Nous traversons des choses qui pourraient ébranler notre propre fondation, notre foi, pris dans le silence d’une question sans réponse.


                 Mais, le Seigneur nous conduit ainsi, et l’histoire de la stabilité est l’histoire d’un arbre qui, ayant été planté, subit des orages successifs, sent que ses racines se relâchent et que la situation devient précaire, mais sa réaction à chaque effet de la tempête est de s’enraciner plus profondément, et le puissant arbre qui ne peut être ébranlé par le moindre coup de vent, est l’histoire toute simple, la somme de toutes les secousses qui ont fait que ses racines sont plus profondes et son assise plus forte. C’est ainsi que Dieu fait avec nous. Aucun d’entre nous ne peut être épargné d’une terrible secousse qui lui fera dire un très grand « Pourquoi ? », mais c’est la façon de s’établir.


                   Ainsi donc, ne soyez pas découragés si vous passez par un temps où tout est une grande question pour vous. Rappelez-vous seulement que c’est le moment où l’Esprit de Christ a Son occasion d’apporter cette puissante stabilité de Christ, le Roc, dans toute son expression, comme la véritable fondation de votre vie.



B - La vie triomphante : une puissance d’unité


            Ensuite, nous avons vu la nature unitaire des fondations, dans la puissance d’une vie triomphante sur la mort, et là encore, à cause de la légèreté et de l’inconsistance que l’on découvre souvent lorsque nous recevons plus de révélation, plus de lumière et de vérité. Nous perdons beaucoup de notre temps à régler des situations critiques dans les relations avec d’autres chrétiens, causées par des gens qui ont reçu plus de lumière et de révélation.


               Ils ont reçu toute la lumière, toute la vérité concernant le Corps, l’Église, l’unité de Christ, et ils posent des problèmes partout entre les chrétiens et eux.


                    Au lieu d’être quelque chose qui les unit, cela devient un motif de division. La vérité divise mais pas de la bonne manière.


                   Si nous avons vraiment une bonne approche de Christ, il devrait y avoir dans nos cœurs une bien plus grande mesure d’amour divin pour tous les saints, et pas seulement pour ceux qui acceptent notre point de vue, notre révélation, nos positions. C’est quelque chose de pernicieux. Je rencontre partout des gens qui disent « Si tu n’as jamais été à tel ou tel endroit, tu ne sais rien du tout ! ». Voyez un peu l’effet que cela a sur les autres gens. La conséquence est la division, une mauvaise compréhension et une mauvaise application de la vérité. Nous nous tenons solidement pour l’unité de tous les croyants, même s’ils sont loin de comprendre Christ. S’ils sont en Christ, nous sommes un avec eux, ils sont un avec nous. C’est ainsi que Christ bâtit. C’est une relation familiale fondamentale. Le Père, le Fils et les enfants. Remettons en ordre nos fondations et ajustons-nous !


C - La survie triomphante de ce qui est relié correctement à Christ


                   La survie triomphante de ces fondations et de ce qui est relié au fondement, c’est Christ. Jérusalem, est un bon exemple, une bonne illustration. Quelle histoire cette vile a connue avec ses sièges, ses assauts, ses prises et ses destructions, et pourtant elle a survécu et elle survit ! Elle revient encore et toujours au devant de la scène, un facteur mondial, quelque chose que toutes les nations doivent reconnaître. Pensez au nombre de fois où Jérusalem a été assiégée, attaquée, occupée, détruite, annexée. Pensez à sa longue histoire de hauts et de bas.


                Aujourd’hui, Jérusalem joue un rôle dans les affaires de ce monde comme jamais auparavant. Dieu veut ainsi nous montrer quelque chose et l’histoire de Jérusalem est la manière de Dieu pour dire que Son Église, fondée sur Christ, survivra triomphalement, et même après tous ses conflits, ses assauts, ses attaques et toutes ses dévastations apparentes. Tout ceci se répétera, et à la fin, ce sera le facteur suprême de reconnaissance dans cet univers.


               Quand vous arrivez aux prophètes Esaïe et Ézéchiel, vous voyez que Jérusalem est dévastée ; Jérusalem a été à l’abandon, désertée ; c’est dans cet état qu’elle était du temps de Néhémie et d’Esdras, et le peuple du pays était en exil. Les termes de Jérusalem et de Sion sont très souvent utilisés pour le peuple et non pour le lieu. La fille de Sion, la fille de Jérusalem est simplement Israël. Du temps d’Esaïe et d’Ézéchiel, c’est comme si rien ne s’était passé.


                   « Il me transporta et me déposa sur une montagne très élevée, où se trouvait comme la forme d’une cité » (Ézéchiel 40:2), et Esaïe parle tant dans ses dernières prophéties de la glorieuse survie de Jérusalem, de Sion. Rien n’a été fait ; tout est resté intact.


                    Parce qu’ils savaient, qu’ils croyaient que c’était quelque chose d’édifié et de constitué par Dieu, et que « tout ce que Dieu fait durera pour toujours » (Ecclésiaste 3:14). Advienne que pourra, cela survivra triomphalement. Maintenant « si les fondations sont détruites, que pourra faire le juste ? ».


              La fondation pour nous est l’impérissable et éternelle stabilité du Seigneur Jésus. Tout repose sur le fait de savoir si Jésus serait finalement vaincu. Le Seigneur Jésus se retirerait-il après tout ? Le plan de Dieu sera-t-il anéanti ? Notre réponse à cela est la réponse à nos propres questions. Quelle est la signification du Seigneur Jésus ? Il n’a pas de sens en dehors de nous. L’existence de Jésus-Christ implique l’existence de Son Église. Il ne peut exister sans nous. Toute la valeur de l’incarnation, tout le sens de Sa vie ici-bas, tout le sens de Sa croix, de Sa résurrection, de Son ascension, et de Son exaltation, c’est Son Église. Il est seulement justifié, la signification peut seulement être compris, à la lumière de Son Église.


                   « Sur ce Roc, je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16:18), vous voyez, c’est la cité éternelle parce qu’elle est sur une fondation éternelle qui en dehors du temps et de tout ce qui pourrait arriver.


             Nous survivrons si nous sommes consistant et conséquent avec notre fondation. Si nous sommes vraiment enracinés en Christ, nous allons survivre et nous nous tiendrons avec Lui à la fin. Lorsque tout ce qui aura cherché à se prémunir de cela sera retiré et sera détruit, au milieu du naufrage, nous nous lèverons et nous tiendrons avec Lui.



D - Le péché affaiblit notre confiance en la « survie triomphante »


                   Ce qui affaiblit notre confiance en la survie, c’est la conscience de notre propre péché, de notre faillite personnelle en tant que chrétiens. Oui, nous péchons comme chrétiens, nous ne pouvons pas le dire autrement. Nous péchons. Si nous voulions l’analyser, nous n’aurions pas de mal à le prouver : « Tout ce qui ne résulte pas de la foi est péché » (Romains 14:23).


                  Le moindre péché va droit à la racine de tout. Un peu d’orgueil, même spirituel, est péché : «Tout cœur hautain et orgueilleux est en abomination à l’Éternel » (Proverbes 16:5) et « Dieu reconnaît de loin les orgueilleux » (Psaume 138:6).


               Nous n’allons pas analyser maintenant cette question du péché. Nous péchons et nous le faisons de façon grossière. Nous chutons, nous trébuchons, nous commettons des erreurs, nous faisons preuve de faiblesse, et nous savons dans nos cœurs que le Saint-Esprit a rejeté cela, qu’Il condamne cela dans nos vies, et nous savons à quel point on passe à côté.


                 Justement ce qui altère si souvent notre confiance, c’est que nous ne serons ni rejetés ni mis de côté, et que le Seigneur n’en aura pas fini avec nous. L’ennemi campe sur le terrain de nos échecs pour dévaloriser notre assurance et affaiblir notre confiance dans le fait que nous allons triompher et aller très bien.


                  Après tout, tout ce que l’on peut dire, c’est de retourner à Sion, revenir  Jérusalem, à David. C’est terrible ! Pensez à David, un meurtrier, ses mains souillées par le sang d’un homme, dans le but de lui prendre sa femme, et autres choses, jusqu’au point culminant du Mont Morijah : la perte de dizaines de milliers de vie en Israël, à cause de sa volonté propre.


                   Revenez à l’histoire de Jérusalem, considérez ce que les prophètes ont dit de Jérusalem et de son iniquité, et songez à la miséricorde de Dieu envers David. «Je traiterai avec vous une alliance éternelle pour rendre durables mes faveurs (mes grâces) envers David» (Esaïe 55:3)


                   Quelle déclaration ! La miséricorde, la grâce de Dieu envers David, envers Jérusalem, envers Sion ! Il ne s’est pas lavé les mains de nous. Il ne nous a pas abandonnés, c’est la survie, pas à cause de sa bonté, pas parce qu’on est si bon ou qu’on ne tombe jamais dans le péché (ce qui n’excuse pas notre péché), mais par sa miséricorde infinie, par Sa grâce, nous survivrons. Nous sommes fondés sur la grâce de Dieu en Jésus-Christ, pas sur notre mérite, notre dignité ou sur notre bonté en nous-mêmes. Il est le fondement, et Il répond à Dieu pour toute perfection que Dieu nous demande.


                  Redescendons sur nos fondations. C’est ainsi que,sur Christ, le solide Roc. nous survivrons triomphalement.

T.A.S.

à suivre

samedi 21 mai 2016

(2) Les caractéristiques de Sion T. Austin-Sparks

II - UNITÉ PAR LA VIE TRIOMPHANTE DE CHRIST


« Sion est fondée sur la montagne sainte. L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses ont été dites à ton sujet, Cité de Dieu. Je rappelle le souvenir de l’Egypte et de Babylone parmi ceux qui me connaissent : Voici le pays des Philistins, et Tyr avec l’Ethiopie, c’est là qu’un tel est né. Mais de Sion il sera dit : tous y sont nés et c’est lui, le Très-Haut qui l’établira. L’Éternel fera les comptes en inscrivant les peuples : c’est là qu’un tel est né » (Psaume 87:1-6).


                 En contemplant Sion ou Christ, notre première préoccupation, ce sont les fondations, et nous avons parlé de la stabilité spirituelle que nous trouvions en Christ lorsqu’Il fut sur la terre, sous toute sorte d’adversité, puis perfectionné et mis à notre portée par le soutien de l’Esprit de Jésus-Christ, afin que nous soyons dans ce domaine spécifique semblables à Lui – solide, inébranlable, fiable, tranquille, plein de confiance et d’assurance – une oeuvre du Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus-Christ.


            Il est bien évident que nous n’irons pas bien loin si nous sommes instables. Tant que le Seigneur ne nous aura pas positionné là où nous sommes, enracinés, établis, fixés solidement, Il ne pourra pas nous confier la responsabilité de Sa maison.


         Sa maison n’est pas une structure matérielle construite sur des fondements matériels. C’est quelque chose de spirituel. C’est une responsabilité, un ministère, une vie, une communion spirituels, tout ce qui est représenté dans la Maison de Dieu, et cela ne peut pas être posé sur notre instabilité, nos âmes changeantes et fluctuantes, notre égocentrisme capricieux.


                 Ce ne peut être posé et établi que sur ce qu’est Christ en nous dans le sens d’une stabilité. Il est tellement important, pour porter la responsabilité avec et pour le Seigneur, d’entrer dans la pleine assurance de la foi, cette confiance en Dieu !



A - Une Famille formée par une vie triomphant de la mort


              Nous passons maintenant à un autre aspect des fondations, car les fondations elles-même sont complexes, bien que uniques. Vous savez par l’Apocalypse, à quel point ces fondations sont complexes : toutes sortes de pierres précieuses dans la fondation ; et le point suivant à considérer est que la fondation est une question de famille formée par une vie, et cette vie a conquis la mort. C’est une affirmation plutôt vague, mais elle mérite une explication. Abraham, qui recherchait la cité qui a les fondations, a dû se rendre sur le Mont Morijah pour offrir Isaac et le recevoir comme sorti de la mort, et Dieu avait dit « C’est d’Isaac que sortira ta postérité » (Genèse 21:12).


              Donc, il est bien clair que la descendance familiale a pour origine un triomphe sur la mort, une vie qui a triomphé de la mort, qui l’a anéantie, et partout dans la Bible où il est question de famille céleste, de famille divine, vous verrez que cette mort et cette résurrection sont toujours autour, et très liées. Il a fallu l’anéantissement  de la mort pour donner naissance à cette famille céleste et pour la constituer sur cette base-là. Et c’est une famille, avec chacun de ses membres, qui possède en priorité la vie qui triomphe de la mort, qui apprend à vivre de cette vie, et qui est appelée à prouver, au milieu de cette terre où la mort prévaut encore jusqu’à la fin, la puissance de cette vie victorieuse sur la mort.


                C’est quelque chose que nous sommes appelés à expérimenter, un terrain de preuve et d’affermissement. Il est fondamental que, non seulement nous possédions cette vie en Christ, mais que nous éprouvions continuellement sa valeur, sa puissance et que nous la connaissions en tant que puissance de Sa résurrection. C’est vraiment la base.


                   Si Abraham est le père de tous ceux qui croient, s’il est le père d’une postérité spirituelle et céleste, donc il est en principe le fondement. Et si ce fut en Isaac que sa descendance devait être appelée, il est bien clair que ce fut sur le Mont Morijah que la famille fut sécurisée et assurée, par le rejet de la mort et le triomphe de la vie. La même chose est arrivée de nombreuses années plus tard à David. Il avait répandu la mort sur le pays ; la mort ravageait le pays en retranchant ici et là plusieurs milliers d’hommes, par la folie et le péché de David. Sur le Mont Morijah, le sacrifice fut offert, l’épée fut éloignée, la mort fut abolie, la vie a triomphé, et il devint la fondation de la maison de Dieu, le temple où la caractéristique suprême est la vie triomphant de la mort.


                 Il est intéressant de noter qu’en conclusion du Psaume 48, il est dit « Voilà le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à jamais ! Il sera notre guide jusqu’à la mort ». En fait, la traduction correcte est « Il nous guidera à travers la vallée de la mort ». « Parcourez Sion », et « Il nous guidera à travers la vallée de la mort », pas seulement jusqu’à la mort, mais sur la mort, à travers la mort, de l’autre côté de la mort.


                        Lorsque nous réfléchissons à cela, à la lumière du Seigneur Jésus, il est bien évident que c’est à l’heure de Sa résurrection qu’Il a dit « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17). Ce qu’Il avait dit auparavant – leur Père et Son Père – n’est devenu pleinement vrai et valable que par Sa résurrection. Il nous a régénéré « pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts » (1 Pierre 1:3).


                       C’est une famille, une descendance, qui incarne cette grande réalité de vie victorieuse, et c’est à ce propos que l’apôtre utilise ces paroles qui nous sont si familières dans 2 Corinthiens 2:15-16, « Nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ … une odeur de vie donnant la vie ». C’est-à-dire, nous redonnons à Dieu ce qui est de Christ, ce qui lui est précieux et agréable, quelque chose en qui Il se délecte. C’est Christ, une odeur de vie donnant la vie aux autres, afin de partager le message et la puissance de cette vie triomphante de la mort aux autres. C’est la douce saveur de Christ pour Dieu. C’est une famille dans la puissance de vie.


B - Dieu construit sur la Famille


                     Sur quoi Dieu peut-Il bâtir ? Il ne peut que bâtir sur la vie, et Il ne peut que bâtir une famille sur la vie. Une des choses très précieuses de la Parole de Dieu, la Vérité de Dieu, est la suivante : la fondation de Dieu dans son essence spirituelle, c’est la famille. Nous pensons à construire plein de choses, et c’est à ce niveau qu’il existe tant de confusion.


            Nous pensons à la construction en termes de vérité, de doctrine, de connaissance, de lumière, et nous en faisons tout le temps des critères, et très souvent, ces choses détruisent l’esprit de famille par incompréhension. Nous divisons le peuple de Dieu quand nous faisons de la vérité et de la lumière une question de relation, de communion. Presque inconsciemment, surgit quelque chose qui nous divise, la supériorité, la différence d’approche. Alors, on s’exclame « ils n’ont pas vu ! Ils n’ont pas eu la révélation ! ». Et la façon dont on s’exprime implique qu’ils appartiennent à une catégorie et que nous sommes dans une autre. C’est très subtil, et nous faisons notre degré de lumière notre degré de relation. Le résultat c’est la distance, la différence, la méfiance, la division…


                   Comment vous, moi et le peuple de Dieu, pourrions-nous prendre un bon départ dans l’espérance ? J’ose dire que si nous prenons cette attitude et que nous y tenons fermement, nous irons loin, c’est-à-dire que nous faisons partie d’une famille, que nous sommes membres d’une même famille, que nous avons une vie et Christ au milieu de nous tous. Vous pouvez ne pas être d’accord avec moi sur beaucoup de points, mais est-ce que cela va vous éloigner de moi, vous en laver les mains, et me rejeter ? Si c’est le cas, la relation et la communion se situe au niveau de l’enseignement, de la doctrine et de l’interprétation.


                 Si vous dites « C’est vrai, je ne vois pas exactement les choses de la même manière, et je n’ai pas la même opinion sur certains sujets, mais nous appartenons à une seule famille, il existe un seul fondement, nous sommes membres de la même famille ». Cela constitue un bon point de départ, une bonne fondation pour voir jusqu’où on peut aller ensemble. Vérifiez bien votre fondement, la puissance de cette vie sera ainsi éprouvée.


                Nous disons partager une vie, mais de quelle vie s’agit-il ? Elle est abstraite, c’est quelque chose que nous avons en commun, et que nous appelons vie éternelle ! Nous ne l’avons guère plus définie que comme une vie au-delà de la vie qui nous transporte dans l’éternité.


                    Mais il y a quelque chose dans la vie que nous partageons, quelque chose qui a prouvé être bien plus qu’un challenge pour les forces perturbatrices de cet univers. Elles s’étaient concentrées sur la croix de Jésus-Christ pour détruire, désintégrer, diviser et éparpiller. Par sa résurrection, cette vie va être plus qu’efficace contre ces forces perturbatrices, et le Jour de la Pentecôte, vous voyez l’impact que cette vie a eu : les disciples furent tous dispersés la nuit de son reniement, mais le jour de Pentecôte, ils étaient ensemble, et il est dit de ceux qui furent sauvés qu’ils persévéraient dans la communion fraternelle.


                Quelque chose s’est produit. Les puissances de mort et les forces spirituelles ont été confrontées. Une belle communion familiale est née dans Sa résurrection, et dans cette vie, rien de passif, rien d’abstrait. Elle a en elle le pouvoir d’unir et de vaincre l’opposition.


                  Elle est l’Esprit de Jésus-Christ. Il aurait été facile pour tout ce groupe d’être détruit avant Sa crucifixion ! Il aurait été aisé pour Lui de ne plus faire d’eux aucun cas en disant ne rien pouvoir faire avec ces hommes et encore moins de les unir ! Tout aurait pu aller dans ce sens, mais «ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’au bout » (Jean 13:1).


                Il ne les a pas laissé partir. Il ne les a pas abandonné. Il ne s’en est pas lavé les mains. Il n’a jamais dit « ils sont impossibles ! ». Il n’a pas dit « Je n’ai pas de place pour tel ou tel, il est insupportable ! ». Il n’a permis aucune désintégration ; il les a réunis avec Lui par Son amour jusqu’à la fin. L’Esprit de Jésus-Christ est venu pour œuvrer de la même manière en nous, afin que nous ne laissions pas facilement tomber l’autre à cause de nos fautes, nos imperfections et autre chose qui nous séparerait ou nous diviserait. Nous ne sommes pas si prêts à laisser d’autres gens partir parce qu’ils n’ont pas le même point de vue que nous, parce qu’ils n’ont pas la révélation.


             Non, l’Esprit de Jésus est l’Esprit de la famille, et la famille n’est pas seulement composée de ceux qui voient les choses pareillement, qui se rassemblent en un certain lieu et qui sont occupés par la même interprétation des choses. Non, la famille est bien plus large que ça !


              Tout dans la nature même de l’exclusion est une violation de l’esprit de famille, de la nature familiale, du Saint-Esprit Lui-même. Où en serions-nous si le Seigneur nous avait traités par rapport à ce que nous sommes, avec ce que nous connaissons de Ses pensées et de Sa volonté, avec notre ressemblance à Christ ? Combien nous, ses enfants lents à comprendre, à croire et à agir, nous sommes redevables à sa patience et à sa longanimité !


             Ne faisons pas des choses extérieures la base de notre communion. La famille est bien différente de cela. Qu’aucune « chose » ne soit la fondation d’une quelconque relation. Reconnaissons que c’est Christ qui est la fondation et Christ en termes d’amour et de vie qui ont confronté toute la puissance de la haine et de la mort et qui les ont conquis.


                 Cette vie est en nous pour prouver sa puissance et sa valeur face à toutes les oeuvres du mal en matière de division et de mort. La fondation est Christ, la vie, Christ comme victorieux sur l’oeuvre de la mort. Vous savez que dans la nature, où la mort s’est installée, la désintégration surviendra bientôt. Là où il y a la vie, là il y a toujours l’espérance – la base tient les deux ensemble.


T.A.S.

à suivre

vendredi 20 mai 2016

(1) Les caractéristique de Sion T. Austn-Sparks

I - LA STABILITÉ DE CHRIST

« L’Éternel est grand, Il est l’objet de toutes les louanges, dans la ville de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Belle est l’élévation, joie de toute la terre, la montagne de Sion, du côté du nord, c’est la ville du grand roi… Parcourez Sion, parcourez-en l’enceinte, comptez ses tours, observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération qui suit. Car ce Dieu est notre Dieu éternellement et à jamais ! Il sera notre guide jusqu’à la mort » (Psaume 48:2-3,13-15).
« Il recherchait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébreux 11:10).
« Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus- Christ » (1 Corinthiens 3:11).
« Sa fondation est dans les montagnes saintes.  l’Éternel aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob » (Psaume 87:1-2).

                    Les mots issus du treizième verset du Psaume 48 suggèrent une contemplation de Sion dans sa globalité, « Parcourez Sion, parcourez-en l’enceinte… ». Il n’est pas possible de rassembler tout ce qui concerne Jérusalem et Sion dans les Écritures sans être amené vers le Seigneur Jésus et Son Église. Ce serait pour nous de très petite valeur dans nos vies spirituelles, dans tous nos combats, nos souffrances, nos doutes et tout ce qui est en rapport avec la marche avec Dieu, d’avoir dans la Bible tant de choses dites sur une ville quelque part dans le monde avec une grande histoire et une grande attention portée sur elle comme le centre et l’objet de beaucoup de disputes, de querelles et de conflits, une cité en qui la nation à qui elle appartient éprouve un grand plaisir et une joie ineffable, et à propos de laquelle les psalmistes ont composé des psaumes, des louanges et autres sujets d’adoration.

                    Cela n’aurait que fort peu d’importance pour nous que de l’avoir seulement enregistrée dans un livre. La Bible n’est pas simplement un livre dont nous tirons des leçons, c’est-à-dire que certaines choses qui se sont passées il y a longtemps, vous en faîtes des leçons pour l’exemple. C’est bien plus que cela. Tout ce qui est dans les Écritures se situe au-delà du temps et à portée de notre main, à n’importe quel moment. En un mot, tout est rassemblé en la personne du Seigneur Jésus, puis est mis à notre disposition par le Saint-Esprit pour être pratique, applicable et valorisé dans nos expériences spirituelles et, de la même façon que Jérusalem et Sion ont une grande importance, tout gravite autour du Seigneur Jésus.

                   Il est impossible de s’asseoir et de réunir tout cela autour de tous ces noms, si vous n’avez reçu aucune illumination spirituelle, si vous n’êtes pas enseignés par l’Esprit de Dieu, et si vous n’êtes pas transportés vers le Seigneur Jésus en découvrant que ces choses nous appartiennent et sont fortement ancrés à l’intérieur de nous-mêmes. Ainsi la contemplation de Sion en Esprit deviendra une contemplation de Christ.

                 Comme Jérusalem est un symbole caractéristique de nombreuses particularités un symbole de significations divines, Christ est la réalité de toutes ces significations apportées au travers d’une relation vitale et organique avec les croyants. Nous voyons Christ parler sous différents aspects directement dans nos vies, au plus profond de nous, avec un challenge, un réconfort, une assurance et tout ce dont nous avons besoin. Pour celui ou celle qui ne connaît que les psaumes, il sait combien de choses sont dites en relation avec Jérusalem et Sion pour la consolation et le secours du peuple de Dieu.

                  Nous avons souvent relevé que le livre des Psaumes dépasse le niveau du besoin humain et a toujours répondu à ce dont le peuple de Dieu avait besoin. Les Psaumes ont toujours quelque chose qui puisse répondre à ce dont nous sommes conscient. C’est comme si ceux qui ont écrit les psaumes étaient passés par toutes les expériences dont les hommes sont capables, pour crier à Dieu et le trouver au travers de ces expériences. Oui, il en est ainsi, et si tant de choses sont présentes en rapport avec Jérusalem et Sion, c’est que tout est centré et concentré sur le Seigneur Jésus. Cela signifie simplement qu’Il est la réponse à la somme de tous nos besoins. Il nous parle comme Sion parlait à Israël des temps anciens et à ces psalmistes qui traversaient ces nombreuses expériences.

A - Les fondations de Sion

                    Les autres passages que nous avons lus font référence à une partie de tout ce sujet sur Jérusalem et Sion, c’est-à-dire ses fondations. Le passage d’Hébreux 11 qui fait référence à Abraham, dit qu’il recherchait la cité qui a les fondations.

                 Ensuite, l’apôtre Paul dit que Jésus-Christ est la seule fondation et qu’il n’y en a pas d’autre. Et puis, le Psalmiste dit que « Sa fondation est dans les saintes montagnes ».

                   La fondation de Dieu est située sur les lieux élevés. Souvenez-vous que la parole divine adressée à Abraham était qu’il devait se rendre vers une montagne lointaine, le pays de Morijah, pour y offrir Isaac en sacrifice. Et le Mont Morijah étant atteint, et en franchissant un espace de temps, l’apparition suivante du Mont Morijah date de l’époque de David. Vous vous rappelez de l’erreur commise par David sur le recensement d’Israël, la dévastation du pays
et finalement l’arasement du Mont Morijah, et là l’offrande pour le Seigneur et le ravage de mort demeuraient, le sacrifice et le temple y étaient assurés, la maison du Seigneur, et vous touchez à un autre niveau, à un autre point, avec les fondations de la maison de Dieu.

                  Et la fois suivante, sans mentionner le nom de Morijah ou d’une autre montagne terrestre, en partant de David vers une autre longue période de temps, vous en arrivez à ce qu’Abraham recherchait – la cité qui possède les  fondations. Vous en êtes à Christ, à la Jérusalem céleste, et vous voyez ce que Dieu a accompli tout au long du chemin, vous découvrez que l’expérience  d’Abraham était fondamentale, que celle de David était fondamentale.

                    Et, si vous rassemblez les significations de l’offrande d’Isaac, comme un retour de la mort, le sens de cette grande miséricorde de Dieu envers David sur le Mont Morijah, vous découvrez de manière exacte ce que sont les fondations  spirituelles, celles que nous allons développer à présent, les fondations de Sion.

B - L’importance des fondations

                    Les fondations sont des choses excessivement importantes. Tôt ou tard, chaque chose, selon sa vraie valeur, sera déterminée par les fondations. C’est comme si nous n’en avions jamais terminé avec les fondations. Bien sûr, il y a un autre sens où les fondations sont établies une fois pour toutes, et nous ne sommes pas supposés revenir en arrière pour établir les fondations encore et toujours. Mais, il y a un autre sens où nous n’en avons jamais fini avec les fondations, bien qu’elles soient déjà établies. Nous devons toujours être concernés par la base de nos fondations, à la lumière des fondations de Dieu.

                   Parfois, un grand bâtiment est complètement détruit, et après enquête, les experts concluent que le problème venait des fondations. Parfois, un bâtiment se déforme peu à peu à cause des vents, des glissements de terrain ou de mouvements terrestres, se craquelle et tombe.

                 Ceci est vrai de bien des vies ; certaines sont entièrement détruites, d’autres sont déviées, déformées, exposées, et c’est simplement un problème de fondation ; d’autres révèlent des insuffisances et des faiblesses dans leur structure, qui font se poser beaucoup de questions sur le sérieux et la minutie du travail qui a été fait en dessous ; c’est très souvent une question de fondations.

                Nous pouvons devenir très forts avec notre structure de vérité. Nous pouvons détenir toute la vérité de l’Église, le Corps de Christ, et toutes ces choses célestes qui en elles mêmes sont parfaitement vraies, et nous pouvons tous en faire un thème d’enseignement ; quelque chose se passe le jour de l’adversité et nous sommes en pièces, nous ne tenons plus debout, nous sommes démasqués et nous tombons. Nous avons tous à reconnaître quelque chose à ce sujet. Nous sommes brisés : il y a quelque part une faiblesse au niveau de nos fondations.

                 Qu’est-ce que cela veut dire ? Que devons nous faire ? Il nous faut contempler à nouveau Christ, d’abord en relation avec nos fondations. S’Il est le fondement, si Sion prend Sa caractéristique, et si Sion est tout ce que  ces  Écritures  disent d’elle :

« Des choses glorieuses ont été dites sur toi, O Cité de Dieu » (Psaume 87:3), 
« L’Éternel aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob » (Psaume 87:2), 
« Belle en perspective est Sion, la joie de toute la terre » (Psaume 48:2)

                  … et vous pouvez continuer ainsi. Si ces choses sont vraies et que Sion tire sa nature de sa fondation, alors si nous voulons que de telles choses soient une réalité pour nous, pour l’Église, nous devons considérer la fondation, c’est-a-dire nous devons encore et toujours regarder à Christ.

C - La stabilité de Christ le Fondement

                    Le caractère ultime de Christ en tant que fondation et de toute autre fondation, c’est la stabilité. C’est ce que nous pouvons attendre d’une fondation, c’est d’être stable, la stabilité. Quelle solidité, quelle constance, quelle confiance,  quelle tranquillité, quelle immuabilité, chez le Seigneur lorsqu’Il fut au milieu de nous. Rien ne le perturbait, ne le faisait varier.

                    Il fit face tranquillement, solidement, avec assurance, aux forces adverses de la terre et de l’enfer. En fait, Il était un Roc. Face à la tempête et à l’orage, face aux puissances de l’enfer qui se déchaînaient contre Lui, par tous les moyens, Il disait « Que votre cœur ne se trouble point» (Jean 14:1). Il connaissait le trouble qui survenait sur Lui et sur eux « Que votre cœur ne se trouble point ! » La stabilité du Seigneur Jésus.

D - Le secret de la stabilité de Christ

                     Quel en était le secret ? Ce n’était pas juste une attitude humaine, la force d’une grande âme, d’une grande volonté. Il y avait un secret. Sa vie était  profondément enracinée en Son Père dans le Ciel, fondée et établie dans Son Père dans les cieux. C’était une relation de cœur : « le Père », « Mon Père ».

                     Maintenant cette relation de cœur avec Son Père qui n’existait que pour lui dans le sens qu’elle n’existe pas pour nous. C’est quelque chose qui fut testé et mis à l’épreuve de toute manière. Satan fit son maximum pour interférer dans cette relation de cœur avec le Père. « Si tu es le Fils de Dieu… » (Mathieu 4:3), tout était focalisé sur cette relation avec le Père. Il y a ici la suggestion que Celui qui est dans le besoin, dans la faiblesse, le Père ne s’en occupe pas bien : « Si tu es le Fils de Dieu… ».

                    La dernière épreuve terrible se concentrait sur le même point : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée ? » (Jean 18:11). Oh, quelle coupe ! Quelle coupe amère ! Mais Il a dit « La coupe – pas celle que Dieu m’a imposée, pas celle à laquelle je suis résigné – que Dieu m’a donnée ». Mon Père m’a donné la coupe la plus amère qu’aucun homme n’a été appelé à boire – Mon Père la donne. Vous voyez ce qu’il faut saisir. C’est une coupe terrible, mais elle m’est tendue par le Père. C’est clairement d’une relation de coeur dont il s’agit, n’est-ce pas ? Oui, cette relation a été mise à l’épreuve à chaque niveau et transmise à Celui qui Lui appartient « Votre Père céleste sait… » (Matthieu 6:32).

                 « Mon Père… votre Père » (Jean 20:17). Le Père est dans les cieux, le lieu de Ses racines, là où étaient Ses fondations, ce lieu était totalement en dehors de ce monde. Il le fallait pour qu’il y ait une stabilité. Si Ses fondations avaient été dans ce monde, il n’aurait eu rien de solide et de stable, aucune assurance. Ses fondations étaient en dehors de ce monde. Béni soit Dieu parce qu’il existe un lieu de sécurité hors du monde. L’apôtre utilise une autre comparaison quand il parle de l’ancre de l’âme, sûre, ferme et inébranlable, qui pénètre au-delà du voile (Hébreux 6:19). C’est la même chose ; une ancre, une fondation, un lieu d’enracinement ailleurs. Christ avait Sa fondation en dehors de cette scène et tout ce qui la concerne.

                 Paul le résume en une phrase: «Votre vie est cachée avec Christ en Dieu »  (Colossiens 3:3), en dehors de cette scène. Oui, les fondations sont toujours  cachées, mais oh combien importantes !

E - L’appropriation de la stabilité de Christ par l’Esprit

                    Si le Seigneur Jésus est le fondement, comment L’est-il ? Si ce qui est vrai sur Sa fondation, et que ça doit être vrai pour nous, alors comment ? Nous avons été si superficiels. Nous avons dit que « personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ », et ça signifie Sa Divinité, Son Autorité ; qu’Il a accompli une grande œuvre de rachat sur Sa croix, qu’Il est ressuscité des morts, qu’Il est monté au Ciel, qu’il est assis à la droite de la Majesté d’En-Haut, qu’Il reviendra, et toutes ces choses sont comprises dans la fondation.

                   Nous pouvons bien croire à tout cela et malgré tout être terriblement ébranlés, et chuter. Nous pouvons le croire comme un sujet de doctrine ou de faits, et cependant, quelque part il existe un fossé entre notre doctrine parfaitement orthodoxe, notre saine doctrine, d’un côté, et la stabilité de nos vies, l’équilibre de nos vies, la consistance de nos vies.

                     Quelque part il y a une faiblesse malgré tout. Jésus-Christ comme fondation n’est pas seulement une question de doctrine ou d’objectivité. Il faut que le Saint-Esprit entre en nous comme Esprit de Christ. Paul parle du soutien de l’Esprit de Jésus-Christ qui lui permet d’accomplir certaines choses (Philippiens 1:19).

                  De quoi parle-t-il au juste ? Ce qui a été accompli et ratifié par le Seigneur Jésus, perfectionné en Lui par l’épreuve, la souffrance et les tests, est à présent une réalité pour nous et en nous, par le Saint-Esprit. Notre caractère spirituel nous vient de Lui, par l’Esprit, et nous deviendrons aussi de manière progressive, plus assurés et sécurisés dans nos cœurs, plus fermes, plus confiants, moins déstabilisés.

                  Nos premiers orages sont des jeux d’enfants, mais même pour un enfant un petit vent d’averse est un terrible ouragan. Plus nous avançons avec le Seigneur, plus nous nous trouvons à affronter des explosions, des cyclones d’opposition spirituelle, d’épreuves et d’assauts qu’aucun enfant ne pourrait supporter, et nous découvrons que nous sommes ébranlés par ce nouveau test, cette nouvelle épreuve, cette nouvelle forme d’opposition que le Seigneur permet que nous affrontions. Gloire à Dieu, nous ne sommes pas renversés ; c’est merveilleux de voir comment on survit et on passe à travers. Pourquoi ? A cause du soutien de l’Esprit de Jésus-Christ.

                   Quel est l’Esprit de Jésus-Christ ? Premièrement, l’Esprit de fermeté. Ce n’est pas notre résolution, Dieu le sait. Si nous étions abandonnés à nous- mêmes, nous aurions été renversés depuis longtemps et nous ne serions pas là.

                  Nous apprenons, certes, par nos propres erreurs souvent, par nos brisements, notre faiblesse face à l’épreuve et les attaques, nous apprenons Christ, nous découvrons Christ, nous sommes en position où nous adorons de plus en plus en disant « Je n’aurais jamais cru surmonter celle-là, comme si c’était la fin, mais j’ai vaincu ».

                  C’est de cette manière qu’Il est notre fondement. Je sais que la vérité fondamentale est Sa divinité et Son expiation, que c’est la fondation de notre foi, mais quelque part, Lui-même a dû venir pour être mon espérance de gloire, ou alors il n’y a aucune espérance.

                  Il faut qu’Il soit mon espérance de gloire à l’intérieur, une fondation sûre dans mon esprit, un fondement indestructible, et, pour ceux qui ont fait du chemin avec le Seigneur à travers les années, il est bien possible qu’ils disent très humblement « Oui, j’ai été longtemps piégé dans ce domaine, ce n’est plus le cas actuellement ; il y eut une période où j’aurais été terriblement secoué ; loué soit Dieu, c’est du passé ».

                 Nous constatons qu’Il nous a progressivement amené dans Sa propre stabilité. La ressemblance au Rocher n’est pas tout à fait la même que ce qu’Il a dit à Pierre « Sur ce Roc, je bâtirai mon Église », et « Tu es Pierre (un morceau de roc) » (Matthieu 16:18). C’était une prophétie qui concernait un homme faible ; qu’il devait s’inspirer du caractère de son Seigneur pour devenir en ce sens une partie de Christ, et que, ce qui, par le Saint-Esprit était vrai de Christ, serait aussi vrai de lui.

                   Semblable à un Roc – combien ces psaumes nous parlent du roc ou du rocher : « Tu es mon rocher » ? Combien de fois David a utilisé ce mot pour son Seigneur ? Vous voyez la fondation, Dieu a toujours besoin de s’occuper de nos fondations pour être établis de plus en plus fermement, de plus en plus solidement, de plus en plus assurés et confiants. Il n’y a pas de fin en la matière.

                 Tout ce qui peut nous ébranler va révéler les fondations, chaque opposition chaque adversité a un rapport avec les fondations. Nous connaîtrons toujours des épreuves de foi, car la foi n’est-elle pas le fondement de tout ? « Où étais-tu quand j’établissais les fondations de la terre ? » (Job 38:4), voila la question posée à Job : « que sais-tu sur ceci ou cela ? » Il fut entraîné directement dans l’immense magnitude de Dieu. Dieu n’a jamais touché au problème de Job, Il n’a jamais essayé de le résoudre et de répondre aux questions de Job. Son but était de faire en sorte que Job soit sûr du Seigneur. Et quand Job en vint au point d’avoir l’assurance divine, son problème n’existait plus, il avait disparu.

                    Le Seigneur ne répond pas à nos questions, n’explique pas nos expériences, ne résout pas directement nos problèmes. Il œuvre en nous pour nous amener au point où nous sommes si sûrs de Lui que les problèmes ont perdu toute valeur, « Sa fondation se trouve dans les montagnes saintes ». Le Seigneur aime les portes de Sion. C’est là que se situe Son cœur.

                   Notez qu’Abraham a été appelé l’ami de Dieu. Comment a-t-il été l’ami de Dieu ? Comment est-il devenu ce que Dieu aimait plus que les demeures de Jacob, là où était Son cœur ? Simplement parce que, au travers du test et de l’épreuve, Il s’imbibait de l’Esprit de Son Fils, Jésus-Christ. N’était-ce pas la scène sur le Mont Morijah ? l’Esprit de Jésus donnant Sa vie, Son âme. Oui, c’était Christ en Abraham, par le test et l’épreuve, qui fit d’Abraham l’ami de Dieu et donna la possibilité de dire à Dieu « Mon ami, Mon délice, Mon bien-aimé. Plus que toutes les demeures de Jacob, ces choses de la terre »

T.A.S.

à suivre