mercredi 7 juin 2017

(3) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale :
Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières
Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime


III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration

II CHRIST INTIME

                    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !

                    La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

à suivre…….

« Comme ils avaient les yeux fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, deux hommes se présentèrent à eux en vêtements blancs, et leur dirent : Hommes galiléens, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus qui a été ôté du milieu de vous pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu monter au ciel » (Actes 1:10-11).


« …Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme mûr, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4:13).

« Ayant détruit en sa chair la loi de l’inimitié et des préceptes qui consistait en ordonnances, afin qu’il formât en lui-même à partir des deux un seul homme nouveau, après avoir fait la paix ; et qu’en détruisant l’inimitié, il réconciliât avec Dieu, par la Croix, les uns et les autres en un seul corps » (Ephésiens 2:15-16).

« Ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle toujours dans la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni circoncis ni incirconcis ni esclave ni libre ; mais Christ est tout en tous » (Colossiens 3:10-11)

« Vous avez été instruits à vous revêtir de l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité » (Ephésiens 4:24).

« Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3:27).

A - Le perfectionnement du Fils de l’Homme

              
                   Le Seigneur Jésus fut rendu parfait dans Ses souffrances en tant que Fils de l’Homme. Il était parfait, sans péché et cependant il nous est dit qu’Il fut perfectionné par les souffrances. Dans le cas de la perfection du Fils de l’Homme, la question du péché n’intervient pas.

                   Cela a à voir avec le fait qu’étant sans péché, Il s’est volontairement donné pour vivre une vie de dépendance envers Dieu, en aucun cas pour Lui-même, ni pour suivre une volonté humaine, ni pour suivre ses propres jugements ou suivre ses désirs et ses sentiments humains, n’ayant d’aucune manière à vivre, marcher, parler en dehors de Son Père. C’est sur cette base qu’Il fut soumis pendant un certain temps aux mêmes épreuves et tests que n’importe qui d’autre.

                    Toute comparaison mise à part, nous ne savons rien de ce qu’Il a enduré dans les tentations et les épreuves. Malgré ce que nous savons et lisons sur ses souffrances, ses tentations et ses épreuves, nous ne pourrons jamais préjuger de la profondeur et de la tragédie du travail d’enfantement par lequel Il a dû passer.

                     Dans les 6 premiers chapitres de Lévitique, vous avez toutes les offrandes qui passent par le feu et qui symbolisent celles de Christ. Ainsi, ce n’est pas seulement l’offrande consumée de la Croix, mais également, dans le sens d’un repas offert, sa vie humaine sans péché qui a été éprouvée par le feu. Ce fut donc au travers de ces différents feux qu’Il fut mis à l’épreuve dans sa dépendance envers le Père, son obéissance et son refus d’agir en dehors du Père, pour accepter à 100 % le Plan et la Volonté de Dieu le Père.

                    La dernière épreuve terrible au jardin de Gethsémané puis sur la Croix fut la tentative ultime pour, si possible, Le briser ; ainsi, Il fut rendu parfait. Cette humanité, cette vie qu’Il a vécue pour satisfaire Dieu, a réduit à néant tout pouvoir et toute tentative de l’Enfer, et Il est monté en gloire pour être à la Droite de Dieu.

                    Là Il est établi comme humanité parfaite, pas seulement sans péché, mais dans Sa pleine mesure, Sa pleine capacité, par le feu de l’épreuve. A ce sujet, l’Esprit nous dit dans les Écritures, que, par la nouvelle naissance, possédant l’Esprit par la foi, nous sommes à présent participants de cette vie.

                   Quand on parle ici d’humanité il ne s’agit pas de l’humanité visible, mais de la parfaite condition humaine, une nature parfaite qui a pleinement satisfait Dieu et qui nous est donnée par le Saint-Esprit pour être la réalité de notre vie.

                    Christ se partage avec nous et quand nous prenons le pain, nous témoignons que ce n’est pas sur ce que nous sommes par nature, mais sur ce que Jésus est en gloire, que nous vivons et que nous choisissons de vivre notre vie. Ensuite, à notre tour, nous sommes testés, éprouvés, si nous désirons toujours vivre sur ce fondement de l’Homme de Dieu Parfait, ou si nous voulons quitter ce fondement pour revenir sur le terrain de notre ego. C’est là que se situe la grande déclaration de Paul : « J’ai été crucifié avec Christ… » Ce qui veut dire que tout ce qui met le « Je » en avant a été écarté : ce n’est plus moi mais Christ… 

B - Le sens de la Pentecôte

                    Ceci nous amène au sens de la Pentecôte et du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous présente Christ comme Seigneur et Sauveur. Dieu appelle les êtres humains à reconnaître qu’Il a placé Jésus-Christ en position de Seigneurie absolue, et ainsi pour le Salut, ils doivent s’incliner et se soumettre à Christ.

                    Nous souhaiterions plutôt le faire dans l’autre sens, mais c’est dangereux car cela donne de mauvais résultats. Pourquoi ? Parce que si Christ nous est présenté d’abord comme Sauveur, nous venons à Lui parce que nous voulons qu’Il nous débarrasse de notre misère et des dommages procurés par notre péché. C’est désirer le salut en notre faveur et le résultat est négatif. L’ordre de Dieu montre que Christ doit avant tout être reconnu comme Seigneur, c’est-à-dire dans une soumission absolue où nous ne recherchons pas à en retirer un avantage pour nous-mêmes, mais où nous recherchons ce qu’Il est et Ses Droits dans notre vie. Si nous ployons les genoux devant Sa Seigneurie, le chemin s’ouvre pour toutes les bénédictions attachées à Son Salut.

La première chose que fait le Saint-Esprit : présenter Christ Seigneur et Sauveur.

C - Christ révélé de l’intérieur.

                  La deuxième chose que fait le Saint-Esprit, est de révéler Christ en nous par la foi. Quand Christ nous est présenté, le défi de la foi est là. Toute la question de l’obéissance et de la foi émerge. Ce peut être instantané ou simultané. Dans le cas de Paul, ce fut simultané ou presque, car l’apparition de Christ fut aussi sa présentation. Il Le vit et immédiatement Il parla de Lui comme la révélation du Fils de Dieu. Ce sont les deux aspects d’une seule et même chose, presque simultanée, mais pas de manière certaine. Ce sont les mouvements de l’Esprit et avant tout la présentation de ce challenge de foi et d’obéissance, où vient en nous ce qui est «radicalement autre » de ce que nous sommes, sa Seigneurie.

                    La révélation du Fils de Dieu en nous, par le Saint-Esprit n’implique pas seulement la révélation de Christ dans nos cœurs, mais aussi l’impartition et la communication de Christ. Christ se révèle en nous mais aussi comme en nous. Christ est devenu sujet, là où auparavant Il était objet, et c’est totalement différent.

                    Il faut une vie entière pour découvrir à quel point Christ est différent de ce que nous sommes. Il a été introduit en nous par le Saint-Esprit, comme Seigneur. Le Saint-Esprit veut que nous courbions le genou devant Lui.

                    C’est à ce niveau-là que commence le combat de notre expérience chrétienne, qui est à la base de notre formation et de notre discipline. Notre histoire spirituelle est liée à ce fondement de Christ, tellement différent de nous mais qui nous transcende dans chaque direction et chaque détail de notre vie. C’est de là que vient l’intelligence spirituelle et la spiritualité : reconnaître, percevoir, discerner Christ, et puis suivre les directions de cette intelligence pour agir en accord avec elle. L’avènement du Saint-Esprit signifie la seigneurie de Christ, à un niveau tout à fait pratique.

                    Ce n’est pas seulement dire : Oui, nous reconnaissons Christ comme le Fils de Dieu, le Seigneur sur le Trône et nous ployons le genou devant Lui ; mais en plus, le Saint-Esprit vient appliquer cela tout au long de notre vie, dans tous les domaines et presque chaque jour. La Seigneurie de Jésus-Christ est un challenge pour nos pensées, notre volonté, nos voies et notre cœur. Lorsque le Saint-Esprit réagit par rapport à nos décisions et nos actions et fonctionne en sens inverse, nous savons alors que nous nous sommes trompés. Il met à la lumière le fait qu’avec lui, Christ se révèle intérieurement comme Seigneur. Nous apprenons ainsi à nous courber devant Lui, en reconnaissant que tout est différent par rapport à nous.

D - Entrer dans le repos de Dieu

                    Ce processus comprend plusieurs phases. La première est notre entrée dans le repos de Dieu en cessant de compter sur nous-mêmes, nos forces et nos ressources. Ce thème est primordial pour le Saint-Esprit. Si nous voulons voir se réaliser cette incarnation et cette présence de Christ, si différent de nous, il nous faut arrêter de compter sur nous et nos propres œuvres. Ce qui veut aussi dire, entrer dans le Repos de Dieu, c’est-à-dire accepter la Croix dans la réalité des faits, comme Israël a dû traverser concrètement le Jourdain avant que le Jourdain devienne une application pratique pour le reste de leur vie. C’est pourquoi le Jourdain devait marquer leur conscience pour le futur. De même, il nous faut prendre conscience de la Croix comme principe de vie, car elle est la voie vers le repos divin.

                    Israël est entré dans le pays promis qui représentait le repos de Dieu pour eux. Le Seigneur avait dit de la génération précédente : « Je le jure dans ma colère, ils n’entreront pas dans mon repos ! » et ils sont morts au désert. La génération qui y est entrée représente symboliquement et concrètement le repos de Dieu. Quel était ce repos ? Des combats, des luttes, des capitulations continuelles, des activités ininterrompues. C’est à Jéricho que le Seigneur leur a fait connaître la nature de Son Repos en les faisant marcher jour après jour autour de la ville sans rien faire d’autre que marcher. Il n’y a rien de compliqué là dedans. Et le septième jour, ils ont marché 7 fois autour de la ville, et tout obstacle s’est écroulé.

                    Ce n’était pas à cause de leurs actes, mais c’est par la foi qu’ils sont entrés dans le repos de Dieu… et Dieu a fait le reste.

                    C’est sur ce principe que la conquête de la terre promise devait se faire. Si vous et moi, nous entrons dans tout ce qui est lié au Fils de Dieu, qui nous est présenté par le Saint-Esprit, nous trouverons le repos divin. Quel est-il ? C’est accepter comme une réalité l’œuvre ultime de la Croix, la finalité de l’œuvre de Dieu en Christ. Si ce n’est pas le cas, il n’y aura aucune progression et aucune croissance

                    Le repos de Dieu, c’est ne plus se préoccuper de soi, mais seulement de Christ. Si sans cesse nous sommes préoccupés par la question de notre salut, de notre sanctification de notre vie spirituelle et de notre propre oeuvre pour le Seigneur et la valeur de notre vie ici-bas, en quelque sorte centré sur soi, même spirituellement, à surveiller notre progrès spirituel, notre développement personnel, notre importance aux yeux des autres, notre travail, nous ne grandirons jamais.

                    Il faut beaucoup de temps à une majorité de chrétiens pour arriver au bout de ce qui est somme toute que la première étape avec le Seigneur mais qui est le fondement de tout : Christ a été fait pour nous justice, sanctification, rédemption et sagesse de Dieu. La question du salut est réglée lorsque nous croyons. Il ne nous est pas attribué pour nous-mêmes, comme s’il nous fallait le préserver, le vérifier, le surveiller au risque de le perdre.

                    Le salut est en Christ Jésus et il est à présent, par la Croix et la Résurrection, au dessus de toute puissance de destruction et il garde notre trésor, notre salut. La foi en Lui règle une fois pour toutes la question de l’assurance de notre salut.

                    Tout ce que nous avons à faire, c’est de diriger notre foi vers le Seigneur Jésus, notre Salut. Il en est de même avec la sanctification. Christ a été fait pour nous sanctification. Nous devons quitter notre terrain propre et l’œuvre de sanctification s’accomplira. Le Seigneur s’en est saisi. Notre responsabilité commence et finit avec notre foi confiante en Christ en vue de la sanctification. Le Seigneur fera le reste.

                     Dois-je porter sur mes épaules tout le poids de ma responsabilité, de ma vocation, de mon service et de mon ministère pour le Seigneur ? Non, jamais ! Combien d’enfants de Dieu ont été perturbés par la question de leur ministère et de son efficacité pour le Seigneur. Premièrement, ce n’est pas notre affaire. Ce qui doit se passer dans nos vies dépend complètement de notre marche avec Dieu.

                    Nos conceptions sur le ministère sont fausses. Nous avons souvent considéré le ministère comme quelque chose d’établi, qu’il faut obtenir et saisir ou que l’on mérite, mais le ministère n’est rien de tout cela

                    Le ministère est l’expression spontanée de Christ en nous et au travers de nous ; plus il y a Christ en nous, plus grand et puissant sera notre ministère. Débarrassons-nous de toutes ces idées sur le ministère ! Le Saint-Esprit, qui présente Christ, va construire quelque chose en nous sur cette base de Christ. Voici donc ce qu’est entrer dans le repos. Les œuvres ont été accomplies dès la fondation du monde, elles ont été « préparées d’avance » pour que nous y entrions.

                    Comment pouvons-nous marcher dans des œuvres préparées d’avance, sans les connaître ? Marchez dans l’Esprit et vous vous retrouverez dans ces œuvres, vous les connaîtrez.

                    Reposez-vous sur elles ; elles touchent notre salut, notre sanctification et notre vocation. Soyez fondés sur Christ. Entrer dans le repos, c’est le suivre comme le Saint-Esprit nous Le fait connaître.

E - Persévérer dans l’Esprit.

                    Josué est le symbole de l’énergie du Saint-Esprit, et pas de Christ, comme on le dit souvent. C’est le pays qui symbolise Christ, la plénitude de Christ et les trésors qui sont en Christ. Christ est la terre promise où coulent le lait et le miel.

                    C’est par la puissance du Saint-Esprit que nous pouvons en arriver là. Lorsque le peuple a pleinement obéi et s’est soumis à Josué, il est entré dans la plénitude d’un peuple triomphant. Notre affaire est tout simplement d’être sûr que nous avons l’Esprit, que nous marchons par l’Esprit et plus par nous-mêmes. Le reste est de Sa responsabilité.

                    Il nous faut veiller à cela pour y arriver le plus simplement possible. Avez-vous une raison quelconque de croire que Jésus est venu dans votre vie ? En avez-vous toutes les évidences ? Où sont les preuves ? Ces évidences ne sont-elles pas radicalement différentes de nous ? Autrement dit, ce ne sont pas des choses que vous avez produites ou qui sont venues de vous, mais plutôt des choses que le Seigneur a montrées et qu’Il a faites… n’en avez-vous pas les évidences ? Si oui, alors pourquoi n’y entrons-nous pas totalement ? En êtes-vous l’origine ou le point de départ ? Absolument pas !

                    Alors, si le Seigneur en a pris l’initiative dans votre vie, pourquoi ne pas lui faire confiance pour la suite ? Comment a-t-Il pu le faire d’un coup ? Parce que vous Lui avez fait confiance. C’est vous qui avez produit votre salut ? Non. N’est Il pas intervenu dans les moindres détails ? Pourquoi le Seigneur ne s’occuperait-Il pas de toute votre vie de la même façon ? C’est cela marcher dans les voies du Seigneur.

                    Vous pouvez lutter, agoniser dans un grand désespoir, en vous demandant si vous atteindrez ce niveau un jour. Peut-être êtes-vous certain que vous n’y arriverez jamais. Peut-être pensez-vous aux ailes de la colombe pour voler vers quoi ? Le repos ? Non ! Vous n’aurez pas le repos en volant. Le problème est de reconnaître que c’est le Saint-Esprit qui a amené Christ pour qu’Il demeure en vous ; si vous arrêtez vos propres œuvres, si vous renoncez à vous battre tout seul, que vous croyez que le Seigneur va créer ce repos alors que vous vous remettez entre les mains du Saint-Esprit, le Seigneur fera le reste.

                    On ne peut pas le dire autrement, car il n’existe aucune autre voie. La question est de quitter notre terrain propre par la Croix, de s’emparer de celui de Christ ressuscité et monté au Ciel pour se retrouver sur un terrain sûr : alors là les choses changent…

F - Le Repos, essentiel à la croissance.

                    Entrer dans le repos à tous les niveaux est essentiel et capital. La question de savoir si on est utile au Seigneur nous inquiète et inquiète beaucoup d’enfants de Dieu. Cette préoccupation personnelle, il nous faut la laisser. Nous serons certainement appelés à prier là-dessus, mais si nous voulons accomplir un service qui n’est pas à notre portée, nous allons être rapidement submergés alors que ce n’est pas du tout de notre responsabilité.

                    Acceptons le fait que, si le Seigneur veut quoique ce soit de nous, si nous sommes en accord avec Lui et que tout est bien clair, Il prendra Lui-même l’initiative de notre utilité pour Lui, qu’elle soit grande ou petite. Il vaut mieux être isolé dans un coin tranquille en servant Dieu à 100 %, même si c’est très limité, que de se trouver propulsé dans quelque chose de grand avec plein d’activités mais où seulement 10 % est l’œuvre du Seigneur ! La base de notre croissance, c’est entrer dans le repos du Seigneur. L’opération de l’Esprit de filiation prend la suite, mais celle-ci ne se met jamais en route tant que nous n’entrons pas dans ce Repos.

             Hébreux 4 nous parle du repos de Dieu. Ensuite, les chapitres 5 et 6 nous disent :

« A propos de Melchisédek, nous avons beaucoup à dire, mais vous ne pourriez le recevoir… alors que vous devriez être des enseignants, vous avez besoin de gens qui vous enseignent les rudiments, les principes élémentaires de Christ, et il faut vous traiter comme des bébés spirituels. Arrêtons de parler des rudiments et entrons en pleine maturité, sans construire une autre fondation… »

                    Les éléments de cette fondation sont appelés par leur nom. L’auteur de l’épître dit en effet :

"Vous êtes encore occupés par ces principes élémentaires, mais, bien sûr, ce sont des bases et en en restant là, en se posant toujours les mêmes questions, vous restez des bébés et vous ne pouvez réellement grandir. Basez vous sur ces principes une fois pour toutes, creusez votre fondation et entrez dans la pleine maturité…" 

                    Qu’est-ce que ça signifie ? Entrez dans le repos de Dieu sur toutes ces questions, développez-vous et grandissez… Que soit établi tout ce qui est fondamental à votre équilibre spirituel et à votre développement. Impossible de grandir sans repos. L’Esprit de filiation, l’Esprit de croissance, ne peut agir tant que nous ne sommes pas en position de repos. C’est dans cette position que Christ est tout et en tout. Voyez l’illustration que Paul utilise dans les Galates : il fait une comparaison entre l’enfant et l’esclave et le fils. L’enfant est sous l’autorité du tuteur (c’est propre à l’enfance).

                    L’esclave est un ignorant : il ne sait pas, on ne lui dit pas, on ne lui fait pas confiance. L’enfant et l’esclave sont dans une situation identique : spirituellement immatures, ils vivent dans un état d’ignorance et d’infantilisme ; on ne peut leur faire confiance sur ce qu’ils savent et sur les secrets, parce que c’est leur état.

                    D’un autre côté, il y a le fils : Paul le place au dessus de l’esclave et de l’enfant. Le fils entre dans tout car il sait. Il y a un grand contraste entre eux. L’enfant et l’esclave sont liés à la loi. Quelle en est la conséquence ? Tôt ou tard, l’absence d’une connaissance intime entraîne une brèche. On la voit à l’œuvre, que ce soit la loi juive ou la loi chrétienne. Le légalisme est à l’œuvre.

                    Prenez par exemple l’éducation des enfants dans une famille chrétienne : si nous élevons nos enfants dans la loi chrétienne en leur imposant un système de règles qu’ils devront observer, que se passera-t-il ? Arrivés à un certain âge, ils s’en sépareront et quitteront le christianisme. 

                    Beaucoup de parents chrétiens ont le cœur brisé en constatant la situation de leurs enfants : ils les ont élevé dans un christianisme rigide, leur propre christianisme qu’ils leur ont imposé, et quand ils grandissent, ils laissent tout tomber.
                    Où est le problème ? C’est toute la différence entre être sous la loi et être dans la situation où Christ est connu dans leur cœur. L’un représente l’enfance, l’autre symbolise la maturité et la filiation. Il n’y a aucune sécurité, aucune assurance, aucune certitude tant que Christ n’est pas vraiment implanté en nous par le Saint-Esprit. La loi n’apporte rien de cela. Le recul est toujours possible même chez ceux en qui Christ réside. C’est certainement l’enjeu de la lettre aux Galates : ils ont reçu le Saint-Esprit, non par les oeuvres de la loi, mais par l’obéissance de la foi. Paul leur dit : « Rappelez-vous, si vous retournez à la loi, vous vous éloignerez de Christ ». C’est bien plus grave que de se séparer d’un système ou d’une confession extérieure.

                    Ainsi, vous voyez que la filiation est Christ en nous par l’Esprit, c’est-à-dire « radicalement différent » de nous-même. Nous grandissons par Christ en nous, sur aucun autre fondement. Le Saint-Esprit nous a apporté l’Homme selon la pensée de Dieu pour demeurer en nous, très différent de notre identité à nous… et puis, il faut que tout Lui soit abandonné et soumis, pour que nous réalisions à quel point nous sommes radicalement différents de ce qu’Il est.

                    Ensuite, très progressivement, nous cessons d’être ce que nous étions et Christ se répand dans nos pensées, dans notre cœur, dans notre volonté, dans nos voies, dans tout notre être, et nous sommes ainsi rendus conformes à l’image du Fils de Dieu. Voila le but de l’opération de filiation du Saint-Esprit.

                    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !

                   La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

à suivre…….





lundi 5 juin 2017

(2) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA


Table des matières
Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce 
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration


I QUARANTE JOURS APRES LA RESURRECTION

                    Considérons à présent les 40 jours qui ont suivi la résurrection de Christ. Dans toutes ses actions pendant ces 40 jours, Christ a donné le sens de la spiritualité, et l’avènement du Saint-Esprit a établi, sur cette base, les Apôtres et l’Église. Il est important de reconnaître le lien entre les deux :



- la venue du Saint-Esprit,

- l’installation des apôtres et de l’Église.



                  «40 » représente pour nous une phase de vie spirituelle qui a un rapport avec notre éducation, dans la réalité de la présence du Seigneur.


A - Un chemin de foi nouveau

                    Dans le premier chapitre des Actes, il y a d’abord un mouvement émergent du Seigneur, puis comme un nuage qui s’amoncelle. C’est une première chose.

                   L’intervention de ce nuage quand Jésus est monté en haut constitue une voie entièrement nouvelle. C’est le chemin de la foi, mais une foi basée sur tout ce que ces 40 jours ont constitué. C’est très simple à comprendre.

                    Vous vous souviendrez de toutes les apparitions et les disparitions qui ont pris chaque fois les disciples par surprise à des endroits divers et éloignés, avec des preuves remarquables qu’ils avaient à faire ni à un esprit désincarné ni à une simple apparition, mais à une Personne vivante, Jésus-Christ Lui-même. Le Seigneur ne se moquait pas et ne jouait aucun jeu avec eux. Ses mouvements, ses actions, ses apparitions étaient tout ce qu’il y avait de plus sérieux.

                   Et puis soudain, en leur présence, Il monta au Ciel dans une nuée. Le Saint-Esprit n’utilise pas des mots pour faire de l’effet, Il utilise des mots qui ont un sens et s’Il juge utile d’utiliser le mot « nuée » , c’est dans un sens spirituel : nous entrons sur un chemin qui n’est plus de vision, mais de foi. Cette nuée nous parle d’un ordre nouveau : la loi de la foi régit cette nouvelle dispensation. Sur quelle base ? Sur tout ce que ces 40 jours ont instauré ; la foi qui croit tout ce qui s’est passé pendant ces 40 jours est si réelle, si vraie et si solide qu’elle peut fonctionner sur cette base et que, bien qu’ils ne Le voyaient plus, bien qu’il y ait une nuée, Il était toujours autant présent et pouvait être connu tout autant dans le futur qu’Il l’avait été pendant toute cette période.

                    Cette nuée qui avait ouvert le chemin de la foi, devait les amener au point où le chemin des 40 jours devenait le cours normal de leurs vies, les conditions normales de leur vie quotidienne.

B - La présence et la connaissance du Seigneur Ressuscité


                    Imaginons que nous soyons à la place des apôtres qui vont retourner vers la Chambre Haute après l’avoir quittée, alors qu’ils avaient partagé avec Jésus la Pâque et le partage du pain. Il était là et ils Le voyaient. L’un d’eux était si proche de Lui qu’il posait sa tête sur Son sein. Ils L’entendaient. Sans aucun doute, Il était présent la nuit de la Pâque. Comment toutes ces choses étranges ont-elles pu se passer, la Croix, la Résurrection, les 40 jours et ils sont revenus dans cette même chambre. Dans quel état sont-ils revenus ? Que ressentaient-ils ?

                    Maintenant, vous pouvez avoir été sur terre avec un ami bien aimé lors d’un événement mémorable où des choses ont été dites et partagées entre vous de manière exceptionnelle et marquante. Peut-être que cet ami est mort depuis et son absence se fait lourdement sentir. Vous retournez pour la première fois dans cette chambre depuis son départ et quel est votre sentiment ? Vous ressentez qu’une mort s’est produite et qu’il y a un gouffre. Vous vous rappelez de ces précieux moments avec votre ami qui n’est plus là : des sentiments de perte, de vide, de douleur, de chagrin tombent sur vous, l’atmosphère est tragique. C’est ce qui se passe dans le naturel.

                  Ces disciples sont retournés en arrière. Qu’ont-ils ressenti ? En revenant dans cette chambre, ont-ils ressenti la mort, la perte d’un ami, le vide, où la vie n’avait plus de valeur ? Non. Ils sont retournés dans la chambre haute conscients qu’Il était parti mais qu’Il pouvait être présent à n’importe quel moment. Il était parti, mais sans partir vraiment. Il était mort, mais Il était vivant ; ils L’avaient perdu mais ils L’avaient avec eux. Le résultat de ces 40 jours fut de leur faire comprendre qu’Il était avec eux plus que jamais.

                   C’était ce que le Seigneur recherchait pour eux : créer une situation où, bien que mort, Il était vivant, et, bien qu’il ne leur parlait plus à voix audible, ils pouvaient Le connaître et continuer à Le connaître. Ils ne sont pas revenus dans cette chambre haute comme des hommes qui avaient perdu leur Maître, mais comme ceux qui voulaient L’accompagner. Il n’avait pas cessé d’œuvrer, mais Il continuait à œuvrer ; Il n’avait pas cessé de parler mais Il continuait à parler. Nous les voyons encore dans la chambre haute comme en présence du Seigneur ; Il les a amenés dans cette position au travers des 40 jours.

                   Vous voyez donc l’objet de notre foi pour cette dispensation : la nature de la présence du Seigneur et comment la connaître. Voila la spiritualité. Sur cette base-là, le Saint-Esprit vient établir l’Église ; et si vous et moi ou n’importe quel groupe du peuple de Dieu, nous nous plaçons vraiment sous l’autorité du Saint-Esprit, nous serons en plénitude dans une chambre haute, c’est-à-dire réaliser la présence du Seigneur qui se fait connaître Lui-même à nous. C’est tout simple, mais c’est le fondement de la spiritualité, la nature même de la spiritualité qui constitue l’Église et qui la rend spirituelle. La nature spirituelle de l’Église est le résultat de la présence vivante du Seigneur, qui se fait connaître à elle. Il s’est fait connaître à eux ; Il leur apparut en l’espace de 40 jours. Après ce qui devait se passer pendant ces 40 jours, vint le départ dans la nuée, et ils ne Le virent plus. En même temps, le Saint-Esprit vient, et sur la base de la présence vivante et de la connaissance permanente du Seigneur Lui-même, l’Église est fondée. Vous pouvez constater cette réalité dans le Nouveau Testament, et dans tous les temps qui ont suivi, chaque fois que le Saint-Esprit a les choses entièrement entre ses mains. Le Seigneur est présent et Il se fait connaître en permanence.

C - L’adaptation au Seigneur glorifié, Homme sur le Trône des Cieux

« Comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent et dirent : Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ?… » (Actes 1:10).

                     « Hommes Galiléens », « deux hommes vêtus de blanc », là encore, le Saint-Esprit ne se trompe pas sur les mots. Le Saint-Esprit aurait pu dire deux anges, mais non…

                     Vous avez les hommes terrestres et les hommes célestes, et les hommes terrestres sont réprimandés par les hommes célestes, ou encore les hommes célestes adaptent les hommes terrestres aux réalité célestes. « Hommes Galiléens » : A l’époque être qualifié de Galiléen était un terme de reproche et même de mépris. Les Galiléens étaient souvent considérés comme inférieurs.

                    Nous avons ainsi la réprobation terrestre et la gloire céleste qui sont mis en parallèle par l’autorité céleste. Il y a deux hommes qui étaient en réalité des anges : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1:14).


                    C’est ainsi que le gouvernement administre les choses célestes. Par le biais de ces deux hommes, le gouvernement céleste est venu pour remettre en ordre ce qui est ici bas parmi les hommes, et la gloire céleste est descendue pour adapter à elle-même les hommes terrestres. Dans le Parole, « deux » symbolise le témoignage - « Par la bouche de deux ou trois témoins » « Il les envoya deux par deux »

                    Chaque fois que le chiffre 2 apparaît, vous trouverez le témoignage minimum du Seigneur mais aussi toute l’assurance et la provision nécessaires pour ce témoignage. Maintenant, recherchons ce que nous avons dans ce passage.

                    Deux hommes venus du ciel mettent les choses au point pour les hommes qui se placent sous le pouvoir du Saint-Esprit pour être des hommes célestes. Ils sont mis au niveau des réalités célestes afin de devenir des hommes spirituels. Ils restent là à fixer le ciel. A quoi pensent-ils ? Quel est leur visage ? Peut-être y a-t-il une grande interrogation dans leurs cœurs, des sentiments mêlés, des espoirs et des craintes : « Il est parti, nous l’avons perdu, nous sommes abandonnés ».

                    C’est comme si cette nuée allait, après tout, faire la grande séparation entre Christ dans le ciel et Christ sur la terre. Les paroles de ces deux hommes peuvent être considérées comme une réponse à ce qui se passait en eux à cet instant, à leur attente et ce qui était dans leurs cœurs « pourquoi restez-vous là à fixer le ciel ? Ce même Jésus… ». Ces deux hommes n’ont pas dit : ce Jésus qui était là, mais ce même Jésus. En effet ils ont dit : « Il est toujours le même; bien qu’il ne soit plus là avec vous, il est encore et toujours Jésus ».

                    Par conséquent, les disciples ont été ajustés par ces hommes célestes, à ce Jésus qui est vivant dans les cieux, et ils doivent maintenant retourner et vivre sur la certitude que Jésus n’a pas changé, mais qu’Il est toujours Jésus dans le ciel ; Il reviendra mais Il est encore et toujours Jésus dans les cieux. En fait, derrière cet événement, il y a encore beaucoup plus à découvrir.

D - L’Instrument et la Nature du Témoignage

                    Notez bien le fait que, dès que le Saint-Esprit les a lancés dans le témoignage, vous vous trouvez face à ces deux caractéristiques :

- le Saint-Esprit constitue toujours des paires,
- le témoignage de « Jésus de Nazareth que Dieu avait exalté pour le placer à la droite de Son Trône » existe pour toujours et éternellement.

                    Comment en est-on arrivé là ? Comment le Seigneur avait-il réalisé que deux par deux était le schéma idéal ? Paul et Barnabas ont été envoyés ensemble et lorsqu’un différend se produisait, c’était Paul et quelqu’un d’autre. Le Seigneur voulait toujours garder un minimum de 2 personnes, pour le témoignage de Jésus de Nazareth, non pas au passé, mais au présent.

                    « Jésus qui fut tué et pendu au bois, c’est Lui que Dieu a exalté pour Le placer à Sa Droite ». Les hommes venus du ciel sont venus à deux et ont dit : « Ce Jésus… Il est vivant et exalté dans le Ciel ». Ces deux hommes ont élevé leur témoignage terrestre au niveau du témoignage céleste par la résurrection et l’exaltation céleste de Jésus de Nazareth pour l’époque que nous vivons.

                    « Deux » incarne le témoignage de Jésus glorifié. Le Saint-Esprit vient et constitue l’Église et établit le croyant sur cette base : ainsi l’Eglise et le croyant deviennent l’incarnation de cette vérité : Jésus est vivant, ce qui n’est pas seulement un fait objectif, mais un instrument.

- « Comment savez-vous qu’Il est vivant ? Vous ne l’avez jamais vu ! »
- « C’est par la foi ! »
- « Comment cela, la foi est abstraite… »


- « J’en suis l’incarnation »

- « Oh, mais c’est de l’égocentrisme, une façon de se mettre en avant ! »

- « D’accord, mais je vais vivre sur cette base-là, et nous verrons bien ! »


                    Le Seigneur va agir avec vous ; Il brisera votre vie naturelle, vos ressources naturelles jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, et ensuite Il agira pour que vous supportiez la pression et que Son œuvre se fasse en vous. Voila le témoignage de Jésus incarné dans le croyant et l’Église, conformément à la pensée de Dieu. Combien l’Église s’est éloignée de cela !

                     L’Église était supposée être le témoignage d’un Jésus incarné et achevé. Il en fut ainsi au commencement : Dieu a choisi ceux et celles qui ne pouvaient plus supporter la sagesse du monde et son pouvoir d’attraction. Ils étaient tous déconsidérés. Seraient-ils rentrés dans l’histoire, comme Saul de Tarse, qui aurait pu devenir quelqu’un d’important ?

                     Le Seigneur, après les avoir saisis, leur prit tout ce qu’ils avaient et ce qu’ils étaient, au point de désespérer de leurs vies sous une sentence de mort, afin de ne plus mettre leur confiance en eux-mêmes, mais dans le Dieu qui ressuscitait les morts. Il le fit encore et encore et toujours pour qu’ils soient le témoignage, plus précisément l’identification du témoignage.

                    Vous voyez bien le point de départ de la volonté de Dieu : c’est la spiritualité, pas celle qui est occupée par de grandes vérités ou des prédications de haut vol, mais celle inspirée du Saint-Esprit, l’identification et l’incarnation du Christ ressuscité et glorifié.

                   En Le rencontrant, vous rencontrez l’indestructible… C’est précisément ce qui tient au cœur du Seigneur dans la dispensation que nous vivons. En nous-mêmes, nous ne sommes rien, moins que rien. Le Seigneur brise, vide et crible tout en nous, apportant la confusion à notre sagesse : nous en arrivons au point où plus rien n’a de valeur et où on ne peut se fier à rien ici-bas. Malgré nos tentatives, nous ne pouvons continuer comme ça : nous sommes à bout...

                    Mais à chaque instant, le Seigneur vient pour être notre vie, notre sagesse, non plus une sagesse qui prend forme dans nos cerveaux pour que nous la comprenions et l’appréhendions avec notre intelligence, mais une profonde œuvre intérieure, celle de la sagesse divine qui produit un résultat durable et éternel.

                    Vous ne pouvez voir comment le Seigneur le fait, vous ne pouvez comprendre Ses voies en vous et chez les autres, mais finalement les conséquences sont telles que vous avez la preuve irréfutable que c’était de Dieu et pas de vous.

                    Oh, combien d’entre nous ont pleuré devant Dieu pour qu’Il nous donne la capacité dans certains domaines, pour gérer certaines situations compliquées, et nous nous sommes trouvés totalement incapables d’accomplir Son œuvre sur le terrain de notre organisation, de notre jugement et de notre décision. La seule chose était que nous fassions ce que le Seigneur nous demandait de faire sans savoir pourquoi et comment. Il nous demandait de le faire selon sa méthode.

                    Nous n’aurions jamais pu l’accomplir par notre volonté et notre sagesse, mais cette action portait la marque divine, le sceau de l’éternité. Cette sagesse-là n’est pas de ce monde ni de nous-mêmes. Deux hommes venus du ciel pour ajuster et élever au niveau céleste les êtres humains terrestres…

E - La compréhension des lois et relations célestes établies.

                    Voyons à présent les résultats. La conséquence immédiate fut qu’ils avançaient avec une compréhension et une prise de conscience nouvelles. Ils retournèrent à Jérusalem, se rendirent dans la chambre haute et continuèrent à prier. Ils avaient le discernement de ce qu’ils avaient à faire. Ont-ils eu raison ? Oui, certainement.

                    Une direction céleste guidait leurs actions célestes. Le Saint-Esprit les a rencontrés et éclairés et une nouvelle dispensation commença. Pour le Saint- Esprit, ils étaient au bon endroit au bon moment. Ils agissaient en comprenant comment le Saint-Esprit devait agir et quelle était la prochaine étape : la spiritualité dans l’intelligence et le discernement.

                    « Deux hommes vêtus de blanc se tenaient devant eux ». Un autre passage utilise ce verbe : « Le seigneur se tenait devant moi et me fortifiait » (2 Timothée 4:17). De quoi s’agit-il ? C’était de soutenir quiconque se trouvait dans une situation nouvelle. Ils se trouvaient en effet dans une étrange situation, quelque chose de nouveau qu’ils n’avaient jamais vécu auparavant, sans repère et sans expérience auxquels se raccrocher. Le livre des Actes est rempli de principes spirituels et le Seigneur souligne de manière remarquable, surnaturel et extraordinaire à quel point les disciples s’y appuyaient. Au cours de cette période, le Seigneur n’a pas toujours eu besoin d’associer les mêmes démonstrations à ces principes spirituels. Il l’a fait dès le début pour bien les établir.

                    Par exemple, Ananias et Saphira ont violé un principe biblique, celui de la souveraineté absolue du Saint-Esprit dans l’Église. Le Seigneur met un accent particulier sur ce principe parce qu’il a été violé : Ananas et Saphira sont tués.

                    Beaucoup d’autres êtres humains ont fait la même chose à l’époque et n’en sont pas morts. Cela veut-il dire que ce principe a perdu de sa valeur et que Dieu a changé d’avis ? Pas du tout. Vous ne pourrez jamais violer un principe spirituel sans en souffrir dans votre vie spirituelle et surtout dans votre vie physique.

                    Paul en fait allusion dans les Corinthiens : « Pour cette raison, il y a parmi vous beaucoup de faibles et de malades et certains sont morts ». A Corinthe beaucoup de morts ont été dues à des maladies physiques résultant de la violation de ce principe spirituel. Nous pouvons en conclure que l’attitude du Seigneur reste exactement la même, qu’il juge et mette à mort ou qu’il fasse preuve de patience envers nous.

                    Prenons un autre exemple : le don des langues accompagnait le Saint-Esprit, c’était un principe établi. Ce qui ne veut pas dire que la présence du Saint-Esprit devait être invariablement accompagnée de la manifestation des langues. Pour confirmer ce principe, Il accordait quelque chose de phénoménal : nous sommes élevés au dessus du naturel, car nous ne pouvons agir par nature. Quand une langue céleste est comprise par des hommes de langues différentes sur terre, que cela nous suggère-t-il ? Lorsque nous atteignons l’objectif de l’œuvre de Dieu dans la création nouvelle, nous parlons tous une même langue et nous nous comprenons ; en d’autres termes, la malédiction tombée sur les hommes à cause du péché, avec comme conséquence la confusion et la division, aura disparu pour toujours. Ce qui est la rétribution de l’Esprit.

                    Le Seigneur a établi cela de façon extraordinaire pour montrer qu’Il inscrit bien ce principe dans la pierre définitivement. Nous ne devons pas chercher chaque fois des associations à ces principes, mais il nous faut reconnaître le principe et vérifier que nous le respectons bien. Le Seigneur représenté par ces deux hommes après l’ascension de Jésus-Christ, a établi quelque chose de tout nouveau pour nous soutenir dans une position et une situation nouvelles, sur le fondement du Christ vivant exalté.

                    Ces deux hommes ont dit : « Ce Jésus… ». Pourquoi n’ont-ils pas dit : « Ce Seigneur, ce Fils de Dieu… », ils auraient pu l’affirmer avec une absolue vérité. Le Saint-Esprit décrit ces deux messagers comme deux hommes, pas comme deux anges ou créatures célestes ; pourquoi ? Parce qu’il veut clairement affirmer que Dieu a institué et suscité pour ce temps un Homme glorifié, à la tête d’une race nouvelle évoluant dans un ordre nouveau : l’union avec Lui en tant qu’Homme dans la gloire. Dieu dispose d’un Homme nouveau et Il conduit les êtres humains à la conformité à cet Homme nouveau, qui est à la fois Divin et Humain.

                    Le but ultime de cette dispensation est que les hommes s’ajustent et s’élèvent au niveau de l’Homme. L’apôtre Paul le dit clairement dans ses épîtres : il s’agit de présenter chaque être humain parfait en Christ. Christ dans les cieux gouverne mais pas officiellement. Son gouvernement est spirituel et Il exerce Son Autorité guidé par des considérations d’ordre spirituel. Il est la manifestation parfaite de la pensée de Dieu, c’est pourquoi cette pensée divine doit nous guider et nous diriger. Quelle est-elle ? Ce n’est pas une abstraction de notre cerveau.

                    Elle est une Personne ; la volonté de Dieu est une Personne. Le Seigneur Jésus représente la plénitude de la pensée divine, la volonté parfaite de Dieu. Être conforme à Christ, c’est être en accord avec la pensée et avec la volonté de Dieu. Le Saint-Esprit ne nous amène pas seulement des vérités. Il nous amène Christ et nous place sous Son autorité, en nous conformant spirituellement à cet Homme qui manifeste et réalise pleinement la pensée de Dieu.

                    Il en est ainsi pour le croyant sur le plan individuel, mais c’est surtout à l’Église d’entrer dans la pleine mesure de la stature de Christ. Dieu cherche une humanité où Christ en gloire prend le dessus sur l’humanité ici-bas, le témoignage d’un Homme Céleste au cœur des êtres humains ici-bas.

                     Il a dit : « Vous serez mes témoins ». Qu’est-ce qu’un témoin ? Le témoin ne se contente pas de donner une information. Dans un tribunal, le témoin ne sert pas à cela. Si vous êtes appelés à témoigner dans une cour de justice, ce n’est pas une information que vous avez entendue qui sera attendue de vous, mais de dire ce que vous savez et ce que vous avez vu, et si vous ne pouvez pas le faire, il faudra laisser la place à un autre témoin. Le témoin est l’incarnation de la vérité.

                     Ce qui est marquant dans la dispensation que nous vivons, c’est le témoignage de l’Homme Céleste, de l’ascension jusqu’au retour du Seigneur, et la spiritualité. Le Saint-Esprit vient nous former à la conformité à Christ, sur le fondement de Sa Résurrection et de Sa Vie Céleste, de telle sorte que cette vie de résurrection soit manifestée et s’exprime par nous. La spiritualité vient quand nous sommes marqués par la vie de résurrection du Seigneur.

                    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !

                    La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

à suivre…….