samedi 29 octobre 2016

EN CHRIST par T. Austin-Sparks Chapitre 2

Dans la ressemblance de sa mort

                     On a souvent fait remarquer que la mort de Christ, avait, et a encore, un double aspect. Premièrement, l'aspect substitutif qui est unique, isolé, complet, et définitif. Personne n'y peut rien ajouter, et personne ne peut contribuer en quoi que ce soit à son efficacité rédemptrice et propitiatoire. Nous en recevons le bénéfice par la foi, en pur don, et nous sommes ainsi justifiés.

                     Mais il y a un second aspect, qui est représentatif. C'est ici que nous avons notre place. Nous-mêmes, dans notre nature adamique déchue, sommes inclus dans cette mort. L'aspect substitutif tranche la question de notre péché, l'aspect représentatif tranche la question de notre personne. Bien que ces deux questions soient, l'une et l'autre, en rapport vital avec notre salut, la seconde — celle de notre personne — pourra rester assez longtemps à l'arrière-plan de notre vie spirituelle ; ce n'est que lorsque nous en viendrons à réaliser ce que c'est que de vivre la vie de Christ et d'entrer expérimentalement dans le «dessein éternel », que Dieu mettra l'accent sur ce coté-là de l'œuvre de la croix.

                      Ce second aspect de la croix se trouve souligné partout dans l'Ancien Testament, soit dans les types, soit dans l'enseignement général. Il est indispensable qu'Abraham soit séparé de son « pays » (le monde), de sa « famille » (les relations naturelles) et de la « maison de son père » (le vieil homme). Un auteur chrétien a fait remarquer que la vie d'Abraham tout entière est une illustration de ce principe de mort, dans son application à toutes sortes de domaines de la vie naturelle. Il fait un premier pas en sortant du pays des Chaldéens, mais à Charan, et jusqu'à la mort de son père, sa marche en avant est arrêtée. Le vieil homme ne peut pas être introduit au-delà du Jourdain, c'est-à-dire au-delà de la croix. Les « lieux célestes » sont inaccessibles à la vie naturelle. L'auteur dont nous parlons fait ressortir la signification spirituelle qui s'attache aux différentes relations qu'Abraham a entretenues et aux nombreux incidents de sa vie, en soulignant leur caractère charnel, ainsi que les difficultés, les retards, les tragédies mêmes qui en ont résulté. Il montre enfin comment tous ces éléments doivent, pour finir, être retranchés et abandonnés. En voici quelques-uns :

- L'Égypte : représente le domaine des sens. L'Égypte représente une tentative pour trouver des forces spirituelles grâce à quelque circonstance tangible, apparente, à notre portée.

- Lot : représente « la droiture et l'intégrité de l'homme naturel ». La pensée naturelle et la pensée spirituelle semblent, tout d'abord, tellement unies qu'il est difficile de distinguer entre elles. La différence entre la manière de penser de l’homme spirituel et la manière de penser de l’homme naturel, si intègre soit-il, est facilement discernable dans tout le cours des relations entre Abraham et Lot. Ce n'est qu'après que Lot se fut séparé de lui que Dieu dit à Abraham : — Lève les yeux maintenant...

- Les Cananéens : représentent les fausses religions qui ont une certaine spiritualité, mais qui sont toutes sataniques. Elles ont souvent des manifestations visibles, accompagnées de signes et de prodiges, mais démoniaques.

- Agar et Ismaël : ils représentent ce qui est accommodant et complaisant. Ce sont les moyens employés pour atteindre des fins spirituelles par des moyens naturels. C’est parvenir à des résultats, mais par le biais de l'effort personnel, grâce aux ressources de la chair, et sur le terrain du naturel.
On peut suivre ce principe dans de nombreux autres détails de sa vie, mais nous nous limitons simplement à en montrer le principe. Pour pouvoir entrer dans les conditions de l'alliance éternelle et bénéficier de cette divine fécondité, il faut qu'Abraham soit un homme de l'esprit, un homme spirituel, et cela, sur une base de la foi.

                    Il en est de même pour Moïse. Il doit connaitre, lui aussi, la discipline qui le préparera à son œuvre. Un des passages les plus extraordinaires et — pour beaucoup de lecteurs — les plus obscurs des Écritures, est cette déclaration dans Exode 4 :24 : «L'Éternel vint contre lui et chercha à le faire mourir », et cela après que Moïse eut reçu de Dieu vision et mission.

                   Nous savons par le texte que cet incident est en rapport avec le signe de l'alliance, la circoncision ; mais nous ne devons pas oublier que la circoncision symbolise justement ce dépouillement de tout le corps de la chair, et que ceci se rapporte à notre identification avec Christ dans sa mort (Colossiens 2 :11-12). Quarante ans auparavant, Moïse avait essayé de mettre les ressources de sa vie naturelle au service du peuple de Dieu. Il n'avait réussi, c'était inévitable, qu’à produire un échec et un temps d’arrêt dans le déroulement du propos de Dieu ; sans faire avancer d'un pas la cause qu'il prétendait défendre. Pendant quarante ans, un principe de mort dut se frayer un chemin dans sa personne, jusqu'à ce qu'enfin la perspective du service de Dieu lui arrachât ce cri du cœur : — Je ne puis pas !

                    Délibérément, Dieu avait tout mis en œuvre pour réduire son instrument à rien. Mais il fallait que la vérité fondamentale, qui était sous-jacente, s’exprime sous la forme concrète d'un témoignage extérieur dument reconnu. Le fait spirituel devait revêtir une expression claire et nette, il fallait une ordonnance, une prescription. Mais l’ordonnance en elle-même n'est rien. Elle n'a de valeur que dans la mesure où la réalité spirituelle qu'elle représente est sincèrement reconnue et confessée. Telle était, en Israël, la circoncision, l'ablation sanglante, image de la séparation entre l'homme naturel et l'homme spirituel, entre le vieil homme et le nouvel homme. Ceci explique ce passage d’Exode. La progression de Moïse est soudainement arrêtée. Dans un bouleversement considérable, il dut se résoudre à admettre et à démontrer le principe d’abaissement et de la fin de la chair.

                    Nous pouvons être certains que, si nous essayons d'introduire l’homme naturel, l'incirconcision de la chair, dans le domaine de la vie spirituelle et du service de Dieu, nous serons brisés. Tôt ou tard, l’homme naturel doit faire la dure expérience que la croix représente pour lui un jugement.

                    Ainsi, nous voyons que cette vérité de l'incorporation à Christ dans sa mort représentative se trouve être, dans l'Ancien Testament, à la base même de l’expérience des serviteurs de Dieu. Nous pourrions en suivre le principe à travers toutes les Écritures. Qu'est-ce que l'histoire d'Israël, sinon un long commentaire sur ce sujet ? La Mer Rouge est la mort substitutive, et le désert est une révélation de la nécessité du Jourdain, c'est-à-dire de la mort représentative, de l'identification avec Christ dans sa mort.

                    L'œuvre substitutive de Christ, avec les bénédictions qu'elle nous procure et toutes les satisfactions de la justification par la foi, doit nous conduire plus loin. Si notre vie spirituelle reste pure et se développe, nous ne tarderons pas à nous rendre compte à quel point est profonde la séparation entre l'ancienne création et la nouvelle. Il y a un abîme entre l’homme naturel et l'homme spirituel. Nous ne le réalisons que progressivement, par étapes successives. Mais Dieu voit la chose d'En-Haut, comme une affaire déjà réglée. L'homme naturel et l'homme spirituel ne s’imbriquent pas l'un dans l'autre ; il n'y a, sur aucun point, ni fusion ni superposition. Pour Dieu, ils sont aux antipodes l'un de l'autre. Dans sa pensée, le rapprochement ou la réunion des deux s’apparente à la fornication spirituelle, et les fruits qui en résultent, soit dans la vie personnelle, soit dans le service chrétien, ne trouveront jamais grâce à ses yeux.

                    Son plan, pour nous, est de nous rendre la chose toujours plus claire ; et bien qu'il puisse nous sembler y avoir entre ces deux ordres de choses des mélanges ou des entrelacements, Dieu nous montrera, avec un discernement croissant, qu'entre l'un et l'autre, il y a la croix.

                    Nous avons cité plus haut de nombreux passages des Écritures qui établissent les différences fondamentales qui existent entre ces deux modes d'existence, le naturel et le spirituel. Être un « chrétien », ce n'est pas simplement modifier la direction de nos intérêts. Ce n'est pas orienter nos facultés, nos énergies, nos ressources, nos enthousiasmes, qui étaient, jusque-là, au service du monde ou de nous-mêmes, vers la foi chrétienne, l’évangile, le royaume de Dieu.

                    Dans le domaine des choses de Dieu et de la vie divine, Dieu a prononcé sur l'homme naturel ce double verdict, que les Écritures reproduisent ou reflètent en chacune de ses pages : « ...rien » (Jean 6 :63) et « ...il ne peut pas. » (Rom 8 :7). Ne pas discerner le sens de ces mots, c'est être voué à la stérilité et au désespoir de Romains 7. Une lutte intense n'aboutissant à rien, tel sera immanquablement le résultat, pour peu qu'il y ait de réels besoins spirituels. Du reste, que ces besoins existent ou non, si la notion du service pour Dieu consiste simplement en une réorientation de l'homme naturel vers le « service chrétien », ce service-là n'atteindra jamais l'objectif véritable que Dieu lui a assigné, et restera toujours spirituellement stérile. Nulle chair ne saurait se glorifier en la présence de Dieu, et la chair religieuse n'est pas plus agréable à ses yeux que l'irréligieuse.

                    Que de personnes bien intentionnées s'efforçant d’atteindre un niveau spirituel satisfaisant, ou se donnant courageusement à l'œuvre de Dieu, mais avec les ressources naturelles de leur intelligence, de leur volonté, de leurs sentiments, de leurs raisonnements, de leurs enthousiasmes, défaillent à l’accomplissement de la volonté de Dieu! C’est ce qui explique toutes les organisations, agencements et autres propagandes humaines qui sont employés afin de combler les manquements spirituels.

                    Seul l’homme nouveau peut être agréé par Dieu. Cet homme nouveau a une vie nouvelle, une manière de penser nouvelle, un esprit nouveau, des voies nouvelles, des capacités nouvelles, une conscience des choses nouvelle. En fait, « toutes choses sont devenues nouvelles ». Cet homme nouveau réalisera de plus en plus à quel point la manière divine de faire les choses est différente de la manière humaine ; et à quel point les choses elles-mêmes que Dieu fait sont différentes. Les objectifs de Dieu, les méthodes de Dieu, les moyens employés par Dieu, l'heure de Dieu, représentent, pour cet homme en Christ, toute une éducation, et souvent toute une discipline. Jusqu'à ce que le « vieil homme » soit vraiment crucifié, les voies de Dieu, ses méthodes, son moment, son véritable but sont, pour l'homme nouveau, une épreuve pénible. Soit il se révoltera purement et simplement, et s'égarera dans son propre chemin, ou bien il acceptera de descendre dans les profondeurs des agissements de Dieu dans sa vie. Il devra en venir à comprendre que, dans l'intention de Dieu, lui, l'homme naturel, doit aller à la croix, car c'est là que Dieu l'a placé une fois pour toutes en la personne représentative de l'Homme Jésus — le Christ (1 Corinthiens 1 :30). L'homme naturel touchant aux choses de l'Esprit ne rencontre que mort et désolation. De là vient la nécessité pour le Seigneur, dans sa grâce, de prendre des précautions contre cette vie naturelle chez les siens. Il désire les conduire à un tel point d’affaiblissement que leurs capacités naturelles soient réduites à l’inaction. Il place une écharde dans la chair de Paul, comme précaution contre les sursauts de sa vie naturelle, afin qu’il n’y ait pas d’interruption mais plutôt un accroissement de son utilité spirituelle.

                     Nous avons une connaissance bien imparfaite de nos inclinations naturelles. Nos mobiles, la nature de nos désirs, — même quand il s'agit de bénédictions spirituelles, — les intérêts personnels que nous avons dans le royaume de Dieu, la soif de posséder, d'être satisfaits, d'avoir de l'influence, le désir d'être indépendant, ou considéré ; toutes ces choses, et beaucoup d'autres, sont des éléments constitutifs de notre nature. Dieu seul sait à quel point toutes les sources et expressions de notre vie sont infectées et tronquées. Loin de Lui la pensée de nous voir nous livrer à une introspection maladive et à nous lamenter sur notre état. Ce qu'Il cherche à obtenir de nous, c'est que nous ayons la même appréciation que Lui quant à « l'homme naturel » et que nous acceptions les exigences divines relatives à sa crucifixion. Quand, par la foi en son jugement et en sa parole, nous acceptons ainsi la croix, II entreprend Lui-même d’accomplir et d’effectuer cette mort en nous, et nous aurons la réalisation grandissante, que c'est bien de cela dont nous avons besoin. Nous refusons alors d’agir en dehors de l’Esprit sur la base de cette vérité: « J'ai été crucifié avec Christ... ce n'est plus moi ».

                    De même que, dans l'onction symbolique de l'Ancien Testament, l'huile de l'onction sainte ne devait pas venir sur la chair de l’homme, de même, dans cette économie de l'Esprit, Dieu ne permettra jamais que l’Esprit Saint vienne sur la chair. D'abord, la croix. Dans l'histoire aussi bien que dans l’expérience personnelle, la croix précède la Pentecôte. Aux yeux de Dieu, l’homme naturel est foncièrement incapable et indigne de faire quoi que ce soit pour Lui. Une révélation personnelle de cet état de fait a toujours été un prélude nécessaire à l'onction pour le service. Le Je ne peux pas ! de Moïse, le Malheur à moi ! d'Ésaïe, le Je ne suis qu'un enfant ! de Jérémie, le Je suis un homme pécheur ! de Pierre, le ce qui est bon n’habite pas en moi de Paul, sont des exemples typiques de l'attitude à laquelle furent amenés les grands appelés de Dieu. Ces expressions résultent tout simplement d'une application, dans leur vie personnelle, du vrai sens de la croix. Pourtant, dans le domaine de leur vie naturelle, ils étaient des enthousiastes de la religion, dévoués à la cause de Dieu. C'est toujours l'amour de Dieu qui nous conduit sur le chemin de la croix, quelle que soit l’amertume de la coupe qu'il faille boire quand « l’âme » (et non l'esprit) est vidée jusqu'à la mort ; car ce n'est que par ce chemin que notre vie peut se libérer des limitations de la nature pour entrer dans les possibilités universelles et infinies de l'Esprit.

                    Relisons les Écritures en gardant cette pensée devant nous. Quand nous verrons que vraiment sa mort est notre mort, disons :

Amen !

Et demandons ensuite :

Seigneur, réalise cela dans ma vie !
Nous pourrons alors, avec vérité, emprunter le langage de Paul : « ...connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort. » (Philippiens 3 :10).

à suivre...

T..A.S.

jeudi 27 octobre 2016

EN CHRIST par T. Austin-Sparks chapitre 1

Une Expression Fondamentale : « En Christ »

                 Aucune phrase, aucune expression ne se rencontre dans le Nouveau Testament plus souvent que cette petite locution « en Christ ». Elle se présente sous des formes diverses, du fait de la traduction, suivant les prépositions qui sont employées, par exemple « par Christ » ou « avec Christ ». Quelquefois elle apparait sous une forme différente, même dans l'original. C'est ainsi qu'on aura : « en Christ Jésus », ou « en Lui », ou telle autre forme équivalente. Mais, dans les quelques deux cents passages où cette expression apparait, le principe est le même. Dans tout le domaine de la foi chrétienne, il n'y a rien qui soit plus expressif, mais il n'y a rien non plus qui soit plus mal compris et dont la valeur soit plus méconnue.

                  Dans une déclaration qui est le couronnement de tout ce qu'on peut dire et penser de la question, les Écritures nous apprennent que Dieu a réuni et rassemblé toutes choses « en Christ », et qu'en dehors de Lui, il n'existe rien qui puisse prétendre à une place quelconque dans son dessein éternel. Tout ce qui se rapporte à ce dessein éternel — les déroulements, les méthodes, les ressources, aussi bien que le temps et même l'éternité — sont christocentriques :

La création est en Christ.
La vie est en Christ.
La «gloire de sa grâce » est en Christ, (Éphésiens 1 :6).
La justice est en Christ.
La sanctification est en Christ.
L'espérance est en Christ.
Les bénédictions spirituelles sont en Christ.
La consolation est en Christ.
La paix est en Christ.
La prière efficace est seulement en Christ.
La force et les richesses sont en Christ.
Le dessein éternel est en Christ.
La nouvelle création est en Christ.
Les promesses sont en Christ.
C'est en Christ seulement qu'il n'y a plus de condamnation.
C'est en Christ qu'il y a un seul Corps.
La persévérance est en Christ.
La récapitulation de toutes choses est en Christ.
Les liens dans l'affliction sont en Christ.
La réponse au « qui nous séparera ?... » est en Christ.
C'est en Christ que l'homme est « devenu parfait ».
La collaboration dans le ministère est en Christ, (Romains 16 :9).
Il y a les assemblées qui sont en Christ.
Il y a les morts en Christ.
C'est en Christ qu'il y a un seul homme nouveau.
C'est en Christ que nous avons tout pleinement.

                  Le contexte de cette expression nous conduit jusque dans le passé éternel, et nous fait parcourir tous les siècles, jusque dans l'éternité future.

C'est en Christ, avant la fondation du monde, que Dieu nous a élus (Éphésiens 1:4 ; 1 Pierre 5 :13).

                    A travers le temps et par la croix, ce fait éternel et céleste devient une réalité littérale et une expérience personnelle. La Parole de Dieu exprime la chose en des termes qui, d'une part, représentent toute une face particulière de la vérité, et d'autre part, marquent la progression dans la vie spirituelle ; le principe est toujours le même.

« ...Identifiés avec Lui dans la ressemblance de sa mort. » (Romains 6 :5).
« ...Vivifiés ensemble avec Lui. » (Éphésiens 2 :5).
« ...Ressuscités ensemble dans le Christ Jésus. » (Éphésiens 2 :6).
« ...Assis ensemble… dans le Christ Jésus. » (Éphésiens 2 :6).
« ...Réunir en un. » (Éphésiens 1:10).
« ...Parfaitement unis. » (1 Corinthiens 1:10).
«...Tout l’édifice bien ajusté ensemble… dans le Seigneur. » (Éphésiens 2 :21).
« ...Étant unis ensemble. » (Colossiens 2 :2).
« ...Édifiés » (Éphésiens 2 :20).
« ...que nous vivions ensemble avec Lui. » (1 Thessaloniciens 5 :10).
« ...Travaillant à cette même œuvre (avec Lui). » (2 Corinthiens 6 :1).
« ...Combattant ensemble d'une même âme. » (Philippiens 1 :27).
« ...Assemblés en son Nom. » (Matthieu 18 :20).

                     A la fin de cette économie, quand tout ce qui précède aura eu son accomplissement, nous atteindrons le point culminant en étant « enlevés tous ensemble avec Lui. » (1 Thessaloniciens 4 :17). L'éternité enfin pointe à l'horizon, et nous voyons, dans Romains 8 :17, que nous sommes « glorifiés avec Lui ».

                    Nous nous souvenons de la déclaration de Paul : « En Adam — en Christ », expression qui est, en réalité, non pas de Paul, mais de « l'Esprit de vérité » ; de l'Esprit de Dieu. C'est, d'une part, l'ordre de choses qui nous rattache par nature à Adam et à l'ancienne création ; d'autre part, un ordre de choses nouveau et distinct, qui est la conséquence de notre incorporation à Christ.

«EN ADAM »

« Dieu lui insuffla un souffle de vie. » (Genèse 2 :7).
« Le premier Adam, une âme vivante. » (1 Corinthiens 15 :45).
« Le jour où tu mangeras, certainement tu mourras. » (Genèse 2 :17).
« Tous meurent en Adam. » (1 Corinthiens 15 :22).
« La loi du péché et de la mort. » (Romains 8 :2).
« Il n’est que chair. » (Genèse 6 :3).
« Moi… vendu au péché. » (Romains 7 :14).
« Le vieil homme qui se corrompt. » (Éphésiens 4 :22).
« L'homme naturel...l’affection de la chair» (1 Corinthiens 2 :14 ; Romains 8 :6)
« Dans ma chair... rien de bon. » (Romains 7 :18).
« De la chair... la corruption. » (Galates 6 :8).
« Ce qui est né de la chair est chair. » (Jean 3 :6).
« La fin de ces choses, c'est la mort. » (Romains 6 :21).

«EN CHRIST »

«Il souffla en eux, et leur dit : Recevez l’Esprit Saint.» (Jean 20 :22).
«Le dernier Adam... un esprit vivifiant. » (1 Corinthiens 15 :45).
«Nouveauté de vie. » (Romains 6 :4).
«Tous revivront en Christ. » (1 Corinthiens 15 :22).
«La loi de l’Esprit de Vie. » (Romains 8 :2).
«Non pas selon la chair, mais selon l’Esprit. » (Romains 8 :4).
«Par l’Esprit » est la vie victorieuse. (Romains 8).
«L'homme nouveau, créé dans la justice et la sainteté. » (Éphésiens 4 :24).
«L'homme nouveau. » (Colossiens 3 :10).
«Nouveauté d'Esprit. » (Romains 7 :6).
« ... par la conformité à sa résurrection. » (Romains 6 :5).
« ... ont crucifié la chair. » (Galates 5 :24).
«Notre vieil homme a été crucifié. » (Romains 6 :6).

                    Toutes ces expressions, qui ne sont que de simples citations des Écritures, mettent en lumière le fait que Dieu a établi une séparation absolue entre les deux ordres de choses ; ils s'excluent l’un l’autre. Un examen attentif de ces passages nous aidera en outre à reconnaitre cet autre fait capital : c'est qu'aucun homme ne peut vivre la vie chrétienne. Il n’y en a qu’Un qui puisse vivre cette vie-là, c'est Christ Lui-même. Notre incorporation doit être une expérience si réelle que ce soit Lui, en définitive, qui vive sa vie par nous, membres de son Corps, de telle sorte que les paroles bien connues se vérifient pour nous : «Pour moi, vivre, c'est Christ. » Quand le forgeron a mis un fer dans le brasier, c'est à la fois le feu qui est dans le fer et le fer qui est dans le feu. Il en est de même pour nous, nous devons réaliser premièrement la position qui nous a été réservée à la croix, avant que Christ puisse manifester sa vie à travers nous.

Christ Doit Être Manifesté à Travers les Croyants

                    Il est très important de reconnaître une vérité sur laquelle Christ a placé une importance considérable, c'est que, en fait, Il n'a jamais eu l’intention d’être hors de ce monde à nouveau après y être entré une fois afin d’en faire son héritage légitime. Il est venu pour le racheter, pour y affirmer sa souveraineté, aussi bien que pour initier, continuer et achever de le ramener effectivement sous sa souveraineté. Tout cela doit se faire par sa propre présence, par sa manifestation sous quelque forme que ce soit. S'Il a beaucoup parlé de son départ, de son retour auprès du Père, Il s'est exprimé avec non moins de clarté quand Il a dit par exemple : «Voici, moi je suis avec vous tous les jours avec vous jusqu'à la consommation du siècle» ; (ou « jusqu'à la fin de cette économie ») (Matthieu 28 :20). Plus tard, parlant de «ce mystère caché de tout temps et dans tous les âges » (Colossiens 1 :26), Paul dira que sa grande caractéristique c'est «Christ en vous, l’espérance de la gloire » (verset 27).

                    La présence physique de Christ dans le monde avait un double but. Dans un avenir assez rapproché, — à la Pentecôte — Il allait manifester sa présence au milieu des siens d'une façon permanente et définitive, il s'agissait donc premièrement d'expliquer à ses disciples quelles seraient, après les jours de sa chair, la nature, les méthodes et les ressources de sa présence permanente au milieu des siens, aussi bien que les lois qui régleraient leurs rapports avec Lui. Il importait aussi qu'ils comprissent la raison d'être de cette divine présence et la puissance qu'elle représenterait pour eux.

                     La présence physique personnelle de Christ dans le monde a été tout d'abord pour manifester la nature, la méthode, les moyens, les lois, le but et la puissance de sa présence permanente au-delà des jours de sa chair, et d'autre part pour rendre cela possible et effectif par l’œuvre de sa Croix.

                    Celui qui était venu de Dieu fait voir la nécessité d'être « de l'Esprit » si la volonté de Dieu doit être faite sur la terre comme elle est faite dans les cieux. Il montre en même temps quelle est la nature de cette nouvelle naissance. D'autre part, au seuil-même de son ministère, Il place la croix sous la forme imagée du baptême. A partir de ce moment-là, toutes ses paroles et tous ses actes s'éclairent de la lumière de la croix et jaillissent de sa puissance. L'enseignement de Christ ne sera efficace et les œuvres faites en son Nom ne seront durables que si c'est la croix qui en est le fondement. Essayer de propager « la doctrine de Jésus » ou d'accomplir ses œuvres en méconnaissant tout ce que ce fondement de la croix représentait pour Lui, c'est travailler en vain ; jamais le Père n'agréera de tels efforts.

                    Nous aurons à reprendre cette pensée plus tard. Qu'il nous suffise maintenant de comprendre ceci, c'est que, ayant, par sa présence personnelle et physique, posé les bases de son œuvre à venir et montré quelle en serait la nature, Jésus a, par la croix, accompli quelque chose qui a permis aux hommes d'atteindre le même plan sur lequel Il était Lui-même et de se mouvoir dans le même domaine. Il a ensuite échangé sa présence individuelle et séparée contre une présence corporative et universelle. C'est ainsi qu'a vu le jour « l'Église qui est son corps », instrument permanent de son incarnation universelle. C'est la seule sorte d'Église qu'Il reconnait : ceux qui sont attachés au Seigneur et un seul esprit avec Lui. La nature de cette union fera également l'objet de nos considérations ultérieures. Le terme « corps » employé ici n'est pas une simple métaphore. Les membres de son corps sont, pour Christ, exactement ce que nos corps physiques sont pour nous-mêmes : des moyens d'action, ou d’expression, des organes servant à la manifestation extérieure de notre personnalité. Cette vérité-là jette un jour tout nouveau sur bien des choses et va nous permettre de les apprécier à leur vraie valeur. Elle établit d'emblée des différences fondamentales et va jusqu'à la racine de notre vie et de notre service. Les expressions si courantes « travailler pour le Seigneur » — « prier le Seigneur », représentent des formes de ministère qui sont, en apparence, très communes. En réalité, leur rendement est gouverné par une loi beaucoup plus profonde. Il ne faut pas croire qu'il suffise d'entrer dans l'œuvre de Dieu, d’accomplir ses plans, d'établir son programme, d'organiser son temps, de mettre sur pied une entreprise chrétienne pour que, nécessairement, le sceau et la bénédiction de Dieu viennent couronner nos efforts. Prier comme bon nous semble, fut-ce avec une ferveur qui nous arrache des larmes est loin de suffire pour nous assurer la réponse divine. Faute de réaliser cela, des quantités de personnes en sont venues à désespérer de tout, parce qu'elles ne reçoivent aucune réponse à leurs prières, ou voient leurs labeurs les plus assidus demeurer stériles.

                    En révélant les lois qui gouvernaient sa propre vie et qui en expliquaient l’efficacité, le Maître a attribué une importance considérable au fait que ses paroles et ses œuvres n'étaient pas de Lui-même, mais du Père ; c'est le Père qui parlait, c'est le Père qui faisait les œuvres. Une étude approfondie de l'évangile selon Jean ne laisse subsister aucun doute à cet égard. Jésus dit : «Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, II ne fait que ce qu'Il voit faire au Père. » Cette connaissance se rapporte aussi bien à la chose à faire qu'à la manière de la faire, et au moment où il fallait la faire. Car le quand et le comment ont autant d'importance que la chose elle-même. Jésus a établi très clairement que, s'il pouvait en être ainsi pour Lui, c'était parce qu'Il demeurait dans le Père. C'est pour cela qu'en pensant à l’avenir de son œuvre, Il pria que ses disciples demeurassent en Lui.

                    A la base d'une existence féconde, d'un ministère béni, d'une vie de prière efficace, on trouve toujours cette loi : notre union avec Christ doit être telle que nous ne ferons rien d'autre que ce qu'Il fait, Lui, — mais que nous le ferons sans y manquer. Nous devons, dans notre esprit, savoir ce que Christ fait. Comment Il le fait, quels sont les moyens qu'Il emploie, et quel est son moment à Lui pour cela. De plus, nos prières doivent être les prières du Seigneur Lui-même, formulées en nous et par nous par le Saint-Esprit. Il ressort très clairement des Écritures que c'est sur cette base que se mouvait les assemblées des temps apostoliques. Nous ne pourrons y atteindre nous-mêmes que si nous acceptons de passer au crible, même au prix de remettre entièrement en cause, tout ce qui prétend se faire au nom de Jésus. Ensuite, il s'agira pour nous de ne plus rien entreprendre du tout, tant que la pensée du Seigneur ne se sera pas fait connaitre. Le résultat, alors, manifestera un rendement de cent pour cent, avec des fruits qui ne périront jamais. Pour l'exécution des plans de Dieu dans cette économie il y a un seul organe, un seul Corps, avec un seul Chef, une seule Tête : Christ. Il appartient à chaque membre de réaliser, d'une façon toujours plus complète, la vraie portée de son incorporation à Christ, le vrai sens de cette identité de nature.

                     Il nous est dit expressément, dans la Parole de Dieu, de «revêtir l'homme nouveau », et il nous est dit que cet «homme nouveau », c'est Christ. Ce n'est là qu'une manière différente d'exprimer la grande vérité dont nous nous occupons, «en Christ ». Vérité qui porte avec elle toute une révélation en ce qui concerne les ressources pratiques qui entrent en jeu.

                     Christ est notre rédemption, «Il a été fait pour nous... rédemption. » (1 Corinthiens 1:30 ; Romains 3:24 ; Éphésiens 1:7 ; Colossiens 1:14). Christ est notre justice, (1 Corinthiens 1 :30; Éphésiens 4 :24; Philippiens 3 :9). Christ est notre sanctification, (1 Corinthiens 1 :2, 30). Christ est notre foi, (Marc 11 :22 – litt. : «Ayez la foi de Dieu ») ; Actes 26 :18 ; Galates 2 :20 litt. : « – dans la foi du Fils de Dieu » ; Éphésiens 1 :15 ; Philippiens 3 :9 ; Colossiens 1 :4).

                    On peut faire la même observation pour beaucoup d'autres éléments essentiels de la vie chrétienne : L'amour, l'espérance, la sagesse, la pensée (ou plus exactement la « manière de penser »), la puissance, l'autorité, la gloire. Ceux qui désirent voir la chose de plus près examineront avec profit les références dans les différentes traductions, ou, mieux encore, l’original, pour ceux qui le peuvent. Le fait essentiel auquel nous voulons en venir, c'est que, dans toutes ces choses, pour peu que certaines conditions soient réunies, nos ressources humaines se révéleront absolument insuffisantes et devront fatalement être abandonnées. Mais nous avons en Christ un moyen nouveau capable de nous rendre vainqueurs, de nous faire triompher sur tous les points. Qu'il survienne, par exemple, un temps d'adversité, notre foi ne résistera pas longtemps aux assauts de l’épreuve et à la constante pression de toutes sortes de choses. Tandis que, si nous vivons « par la foi du Fils de Dieu », le résultat sera tout autre. Des pierres de touche de toutes sortes manifesteront au grand jour si nous vivons par sa foi devenue nôtre, ou s'il y a un point faible dans notre union avec Lui. Il en est de même dans tous les autres domaines. Quelle bénédiction de réaliser que nous avons « EN CHRIST » toute une réserve de vertus et de grâces à notre disposition et parfaitement aptes à nous sauver de notre médiocrité ! C'est à cela que l'apôtre fait allusion quand il nous exhorte à « nous dépouiller du vieil homme, et à revêtir l’homme nouveau, qui est créé à l'image de Dieu ».

QUELQUES PRÉPOSITIONS SIGNIFICATIVES

                    Nous avons, jusqu'ici, été guidés, à travers notre sujet, par trois petites prépositions grecques : ek = hors de, en dehors de ; en = en, dans ; et sun = avec, ensemble. En fait, cette grande vérité de notre union corporative avec Christ tourne tout entière autour de ces trois prépositions. Ce sont elles qui en expriment la nature, et qui représentent les lois fondamentales d'une vie spirituelle vraiment féconde. Peut-être ferions-nous bien de les examiner de plus près avant d'aller plus loin. Christ a prononcé certaines paroles et accompli certains actes qui étaient tout à fait caractéristiques de sa mission comme «Fils de l'Homme ». Mais Il a pris grand soin d'écarter de l'esprit de ses disciples la pensée que ces paroles et ces actes fussent de son propre fonds. Il a formellement répudié toute suggestion qu'il put en être ainsi.

1. Ek

Quant à sa personne, Il affirme à plusieurs reprises : « Je suis venu de Dieu. » (Jean 7 :29 ; 8 :42 ; 17 :8 etc.).

Quant à son apostolat (Hébreux 3 :1) ; Il se dit « envoyé de Dieu » (Gr.Apostello) : Jean 3 :17, 34 ; 5 :36 ; 6 :29, 57 ; 7 :29 ; 8 :42 ; 10 :36; 11 :42; 17 :3, 8, 18, 21, 23, 25 ; 20 :21).

Quant à sa vision : «Le Fils ne fait que ce qu'Il voit faire au Père. » (Jean 5 :19).

Quant à ses œuvres : «Les œuvres de mon Père. » (Jean 5 :36, 37 ; 9 :3, 4 ; 10 :25, 32, 37 ; 14 :10).

Quant à ses paroles : «Je ne parle pas de moi-même. » (Jean 8 :28, 38; 12 :49; 14 :10; 17 :8, 14).

Quant au Royaume : «Mon Royaume n'est pas de ce monde. » (ek, hors de, dans le sens de l'origine, la provenance). (Jean 18 :36).

Qu'il en soit de même pour tout le reste, c'est ce qu'atteste Jean 17 :7: «Maintenant, ils ont connu que toutes choses viennent de Toi... »

                     Le principe fondamental, ainsi mis en lumière par cette déclaration générale, c'est que seul ce qui vient de Dieu est reconnu par Dieu, accomplit le dessein de Dieu, atteint l'objectif divin, et finalement, retourne à Dieu. Ce qui suppose donc qu'il y a d'autres sources que Dieu. Par opposition aux déclarations qui précèdent, au sujet de ce qui vient de Dieu, le Maître a prononcé des paroles comme celles-ci :

                    1. « Vous êtes de (ek, exprimant l'origine) votre père le Diable. » — «Vous faites les œuvres de votre père. » (Jean 8 :41, 44).

                    2. «Pas de moi-même. » (Jean 8 :28). Cette parole, naturellement, ne se rapporte pas à Jésus en tant que Fils de Dieu, mais en tant que représentant de l’homme, envoyé par Dieu «dans une chair semblable à celle du péché ». Sa divinité est hors de cause ici. C'est là justement que porta l'effort constant de l'ennemi : tâcher de l'amener à agir « selon la chair », comme agirait un homme. S'il avait réussi à Lui faire violer le principe de sa dépendance de Dieu, il aurait pu avoir raison de Lui. Mais Jésus a toujours refusé d'agir sur le principe de la chair. Il ressort donc clairement, et les Écritures tout entières s'accordent sur ce point — que le produit de la chair ne peut pas trouver grâce devant Dieu, même quand il se manifeste sous des formes religieuses, et par l'organe d'entreprises « chrétiennes ».

                    3. Enfin, il y a « le monde », dont il est constamment question dans le même sens. Une bonne part de ce qu'il produit est rejetée de Dieu et livrée au jugement. Voyez l'expression « du monde » (indiquant l'origine) dans le chapitre 17 de Jean, et poursuivez cet examen dans les épitres de Jean. Un rapprochement avec l'enseignement de Pierre et de Paul vous montrera assez clairement ce qu'il faut penser du monde et de ce qui vient de lui.

                    Nous sommes donc amenés peu à peu à constater qu'une signification toute spéciale s'attache à «ce qui vient de Dieu ». Il y a là un ordre de choses absolument étranger à la terre.

                    Or, ce qui est vrai de Christ doit avoir sa contrepartie chez tous ceux que Dieu reconnaît pour siens, ou qu'Il emploie, à quelque titre que ce soit, à l'accomplissement de son dessein éternel.
Ils doivent :

1. Êtres nés de Dieu.
2. Être envoyés de Dieu.
3. Avoir reçu de Dieu (révélation spirituelle et vision).
4. Dire les paroles de Dieu.
5. Faire les œuvres de Dieu, et celles-là seulement.
6. Chercher premièrement le Royaume qui est de Dieu.
7. Être bien sûrs qu'en ce qui les concerne «toutes choses sont de Dieu. » (2 Corinthiens 5 :18).

                      Telle était la base sur laquelle les apôtres travaillaient. L’Esprit Saint était venu pour rendre tout cela, non seulement possible, mais réel et actuel. Il ne faut pas chercher ailleurs l'explication du succès de leurs œuvres et de leur témoignage. Ils savaient ce que c'était que d'être «baptisés par un seul Esprit pour former un seul Corps ». C'est Christ qui est la Tête de ce Corps, de sorte qu'en réalité, la Tête souveraine ne fait que poursuivre Son œuvre par le moyen des membres qu'Il s'est ainsi incorporés. Ces premiers chrétiens étaient tous solidaires les uns des autres dans leur activité ; ils n'avaient pas de plans personnels ; toutes ces organisations, ces entreprises, ces initiatives qui, même lorsqu'elles sont « pour Christ » ou « pour le Royaume de Dieu », ou « en son Nom », ne sont, après tout, que le fruit de la pensée de l’homme ou de son raisonnement, ou de son enthousiasme, ils les ignoraient, car, pour eux, tout devait venir directement de la Tête, par une révélation de l'Esprit.

2. En

                    La seconde préposition fait ressortir qu'il en était bien ainsi dans le cas de Christ Lui-même, et qu'il doit de même en être ainsi pour nous. Pour Christ, « en » (en ou dans), représentait une position spirituelle dans laquelle Il demeurait constamment. Cette position spirituelle est sous-entendue dans un grand nombre de passages, tels que les suivants :

« Le Fils unique qui est dans le sein du Père. » (– non pas : « qui était »), (Jean 1 :18).
«Je suis dans le Père. », (Jean 14 :10).
«Je vis par le Père. », (Jean 6 :57).

                    Il faut reconnaître naturellement que cette relation était l'œuvre de l’Esprit Saint. Depuis le moment où l’Esprit Saint descendit sur Christ au Jourdain, chacun de ses pas fut gouverné par l'Esprit. Même à la Croix, c'est « par l'Esprit éternel » qu'il s'offrira en sacrifice. Il demeurait en Dieu, et comme homme, dans son humanité, c'est par l'Esprit que cette attitude était maintenue. Il était, bien entendu, à la merci de tentations, de suggestions, de provocations, d'émotions sans nombre ; comme nous, Il était exposé à des réactions personnelles impliquant des possibilités néfastes et pouvant conduire à l’emploi de méthodes et de ressources purement humaines ; comme nous, Il était soumis aux multiples activités de son intelligence, de son âme, de son corps. Mais son attitude constante fut de maintenir toutes ces choses sous le gouvernement de l'Esprit de Dieu, en se gardant bien de les prendre comme des bases ou des directives de sa conduite. Jamais Il ne se serait fié à ces éléments, pas plus qu'à un homme, du reste, à moins qu'Il n'eut le témoignage de l'Esprit que la chose vint de Dieu. C'est grâce à cette attitude qu'Il s'épargna les échecs, les désappointements, la confusion et le désordre qui s'ensuivent immanquablement aussitôt que « l'homme naturel » (litt. « L’homme de l'âme », par opposition à «l'homme de l'esprit », l'homme spirituel) cherche à s'immiscer dans le monde spirituel. Ainsi, ayant été oint de l’Esprit Saint, Il demeura en Dieu et refusa d'abandonner cette position. C’est ce qui est primordial quant à la plénitude de vie et quant à l’efficacité du service de Dieu.

                   Nous avons exposé le principe général représenté par l'expression « en Christ »,mais nous devons souligner cette contrepartie essentielle que nous trouvons dans la vie de Christ. Comme le Père est, pour ainsi dire, la Tête du Fils, de même le Fils est la Tête du Corps, - l'Église. De même que Lui demeurait dans le Père, ainsi, déclare-t-il, nous devons demeurer en Lui.

3. Sun

                    Nous ne pouvons pas dans ce court exposé traiter de tous les aspects de cette préposition. Elle concerne particulièrement le caractère corporatif du Corps de Christ. Son importance est immense, mais nous sommes obligés de nous limiter à quelques brefs aspects. Nous notons simplement que son utilisation démontre que dans la pensée de Dieu, ceux qui sont « nés d’en haut » ne sont pas autant d’individus séparés et isolés mais qu’ils sont effectivement liés les uns aux autres comme étant membres d’un seul Corps. Ils sont « ensembles », associés les uns aux autres, liés à Christ qui est la Tête du Corps et ainsi nous sommes considérés par Dieu comme associés à l’œuvre rédemptrice de son Fils. Les paroles du psalmiste nous parlent de ce mystère : « Mes os ne t'ont point été cachés lorsque j'ai été fait dans le secret, façonné comme une broderie dans les lieux bas de la terre. Tes yeux ont vu ma substance informe, et dans ton livre mes membres étaient tous écrits; de jour en jour ils se formaient, lorsqu'il n'y en avait encore aucun. », Psaume 139 :15-16. Le développement pratique de cette vérité est exposé à travers tout le Nouveau Testament.

                     L’aspect général de l’expression « en Christ » a été présenté, mais nous devons souligner le caractère corporatif de la vie de Christ. Comme que le Père est la Tête du Fils, ainsi le Fils est la Tête du Corps ; comme Il demeurait dans le Père, nous devons aussi demeurer en Christ. Nous devons nous garder d’agir de façon naturelle, ou de nous laisser influencer par les choses extérieures ; à moins que nous ne les ayons jugées par l’esprit. Ceci s’applique tout particulièrement aux choses spirituelles, car c’est dans ces choses que nous risquons de commettre les plus grandes erreurs. Nos réactions aux sentiments naturels, à notre raison ou encore à notre volonté, à toutes sortes de suggestions, peuvent nous conduire à prendre les mauvaises décisions. Le danger de l’évangélisation, de l’enseignement, et des diverses missions est cette tendance à faire appel aux émotions et à offrir des bénédictions spirituelles, au lieu de mettre en avant les impératifs de Christ et des apôtres.

                    Nombre de décisions ont été prises dans ces conditions, ceci a pour effet une efficacité médiocre lorsque des circonstances difficiles surgissent ; ceci prouve qu’il ne s’agissait pas d’une œuvre de l’Esprit Saint.

                    Nous vivons à une époque où nous entendons parler très souvent de « service chrétien », où il existe un grand nombre d’organisations, de campagnes diverses, d’annonces en tout genre ; beaucoup de temps, d’argent, d’énergie et de moyens variés au nom de la foi chrétienne. Mais comparativement les résultats sont médiocres, et l’ampleur de tous ces moyens utilisés demeure inefficace. La question principale, que chacun devrait se poser, est celle de la source de toute cette activité. Combien de ces actions sont issues de Dieu par la révélation de l’Esprit Saint ? De combien de ces œuvres il peut être affirmé qu’elles sont le résultat de l’initiative de l’Esprit de Dieu ? Est-ce que « l’Esprit Saint dit », « il a semblé bon au Saint Esprit » ? A contrario combien de ce travail est la conséquence de discussions, de planifications, d’impulsions, d’enthousiasme, d’imagination, de philanthropie, d’intérêt pour de bonnes causes ? A la mesure que nous nous identifions en tant que Corps avec Christ, l’œuvre de Dieu sera accomplie d’autant. Beaucoup de choses semblent être des réussites et laissent un sentiment d’un devoir accompli, mais lorsque « le feu » aura fait son œuvre alors il restera que peu de choses qui auront vraiment compté pour Dieu. Cette vérité demeure : « la chair ne profite de rien », nous sommes souvent trompés par les apparences. Ce n’est pas ce qui est fait pour Dieu qui demeurera, mais ce qui est fait par Lui. Notre appel est de demeurer en Christ et de vivre par l’Esprit ; toutes les autres choses découleront de ces positions. Il ne peut y avoir de vie en Christ avant que nous ne demeurions en Lui.

à suivre....

T.A.S.

mardi 25 octobre 2016

A.B. Simpson méditations (2)

"Car nous n’avons pas un grand prêtre qui ne puisse être touché par nos infirmités,» (Hébreux 4 : 15).

Certains d'entre nous connaissent un peu la joie qu’il peut y avoir à partager la souffrance des autres, et parfois même, être en contact avec les péchés des autres, des péchés qui semblent nous saturer et qui jettent sur nous un terrible sens du péché et du besoin. C’est peut-être dans l'intention de nous donner une faible conception de la sympathie que Jésus a ressentie quand IL a pris nos péchés, nos maladies et nos peines.

N'hésitons pas à les poser sur Lui! Il est beaucoup plus facile pour Lui de les porter sans nous que de les porter avec nous. Il les a déjà portés pour nous, aussi bien dans Sa vie que dans Sa mort. Roulons le fardeau sur Lui, et laissons le rouler au loin, puis, forts de Sa force, reposés dans Sa vie et dans Son amour, allons vers les autres pour  leur donner la sympathie et l'aide qu’IL nous a si richement données. Le monde est plein de douleur, et ceux qui ont connu l'amertume et la guérison sont des ministres de consolation de Dieu pour un monde qui pleure.

A.B. Simpson


«Jusqu`à quand clocherez-vous des deux côtés? » (1 Rois 18 : 21).

C’est étrange que les gens ne veuillent pas abandonner cette idée que la vie consacrée est une vie difficile. Une illustration simple répondra à cette impression stupide. Supposons qu'un conducteur de bus  dise : « Il est beaucoup plus facile de rouler avec une roue sur la chaussée et l’autre en dehors", hé  bien son bus sera bientôt déserté par le public qui préfèrera marcher. Il est évident  qu’il est bien plus facile de rouler avec les deux roues sur la chaussée, et de suivre la bonne voie.

Ainsi il est beaucoup plus facile de suivre  Christ pleinement que de Le suivre avec un cœur partagé et une marche hésitante. Le prophète avait raison dans sa question piquante, «Jusqu`à quand clocherez-vous des deux côtés ? » L'homme indécis est un homme hésitant. L'homme hésitant est un homme boiteux et un homme misérable, et le Chrétien totalement engagé fait l'admiration des hommes et des anges, et il se réjouit sans cesse.

A.B. Simpson


 «Ils se sont d`abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. » (2 Cor.8 : 5).

Il est essentiel, pour réussir dans l'œuvre chrétienne, que vous soyez fidèles non seulement à Dieu, mais à l'œuvre à laquelle vous êtes associés. Plus on connaît le Seigneur profondément , plus il est facile de vivre avec Lui.

Les chrétiens superficiels sont susceptibles d'être grincheux. Les chrétiens mûrs sont si près du Seigneur qu'ils n’ont pas peur de rater Sa direction, et n’essayent pas continuellement de faire valoir leur loyauté envers Lui et leur indépendance aux autres.

Les Corinthiens, qui s’étaient eux-mêmes donnés d'abord au Seigneur, n'ont eu aucune difficulté à se donner à Son messager, par la volonté de Dieu. Il est très agréable de travailler avec des cœurs authentiques  sur qui nous pouvons vraiment compter.

A.B. Simpson

dimanche 23 octobre 2016

A.B. Simpson méditations (1)

«Tout est à nu et à découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte. » (Hébreux 4 : 13).

La traduction littérale de cette expression est, toutes choses sont dépouillées et sidérées. C'est la force des mots grecs. L’image est celle d'un athlète dans le Colisée qui a combattu de son mieux dans l'arène, puis est  tombé de tout son long aux pieds de son adversaire, dans l’impuissance, désarmé et à sa merci.  Là, il se trouve incapable de frapper un grand coup, et de lever le bras. Il est dépouillé, assommé, désarmé ou sidéré, et il ne reste plus rien pour lui, sauf d’être couché aux pieds de son adversaire et d’implorer  miséricorde.

C'est la position dans laquelle Dieu veut nous amener, où nous cesserons nos luttes et nos tentatives d’auto défense ou d’auto amélioration, et nous nous offrirons impuissants à la miséricorde de Dieu. C'est le seul espoir du pécheur, et quand il tombe ainsi aux pieds de la miséricorde, Jésus est prêt à le relever et à lui donner ce salut gratuit qui  est offert à tous.

C’est aussi le plus grand besoin du Chrétien cherchant une vie plus profonde et plus haute, de réaliser pleinement son néant et son impuissance, et de se tenir  aux pieds de Jésus.

A.B. Simpson


"Ne nous lassons pas de faire le bien» (Galates 6 : 9).

Si Paul avait seulement pu connaître la consolation et l'espoir qu'il a donnés aux  générations innombrables qui ont parcouru le long chemin qui conduit de la croix au Royaume d’En haut, il aurait été prêt à passer par un millier de vies et un millier de morts telles que celles qu'il a endurées pour la bénédiction qui en a suivi depuis que sa noble tête a roulé dans la poussière par la porte d'Ostie à Rome.

 Et si le moindre d'entre nous pouvait prévoir les issues éternelles qui probablement naîtraient des services les plus humbles de la foi, nous considèrerions seulement nos sacrifices et nos travaux comme des héritages honorifiques, et cesserions de parler des épreuves et des sacrifices consentis pour Dieu .

Le plus petit grain de foi est un germe immortel et incorruptible, qui sera planté dans les cieux et couvrira la terre d’une récolte de gloire impérissable. Lève la tête, bien-aimé, l'horizon est plus large que le petit cercle que tu peux voir. Nous vivons, nous souffrons, nous travaillons, nous faisons confiance, pour les âges à venir!

A.B. Simpson


«Qui nous séparera de l'amour de Christ(Romains 8 : 35).

Et puis vient la réponse triomphante, après que tous les obstacles et ennemis possibles aient été mentionnés, un par un, "Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés." Nos épreuves deviendront des aides, nos ennemis seront faits prisonniers et utilisés pour combattre nos batailles. Comme les poids sur l'horloge qui la font fonctionner, nos difficultés mêmes se révéleront être des incitations à la foi et à la prière, et des occasions où Dieu deviendra plus réel pour nous. Nous allons sortir de nos problèmes non seulement délivrés mais triomphants, et dans toutes ces choses nous serons encore plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés.

Notre sécurité ne dépend pas de notre amour immuable, mais de l'amour de Dieu en Jésus-Christ envers nous. Ce ne sont pas les bras du bébé accrochés au cou de la mère qui l'empêcheront de tomber, mais les bras puissants de la mère qui ne le laisseront jamais tomber. Il nous a aimés d'un amour éternel, et bien que tout le reste soit soumis au changement,  IL ne nous abandonnera jamais.

AB Simpson

vendredi 21 octobre 2016

Esaie 60 :15 A.B. Simpson

Toi qui étais abandonnée et détestée…. je ferai de toi un sujet de joie de génération en génération. (Ésaïe 60 :15)

Dieu aime prendre les plus perdus des hommes, et faire d’eux des monuments  magnifiques de Son amour et de Son pouvoir rédempteur. Il aime prendre les victimes de la haine de Satan, et les vies qui ont été les plus terribles exemples de son pouvoir de destruction et les utiliser pour illustrer et illuminer les possibilités de la miséricorde Divine et les nouvelles créations du Saint Esprit. Il aime prendre les choses qui ont été les pires, les plus difficiles et les plus hostiles à Dieu dans nos vies et les transformer afin que nous devenions les opposés de ce que nous étions avant.

Les esprits les plus doux sont fabriqués à partir des volontés personnelles les plus orageuses, la plus puissante foi est créée à partir d'un désert de doutes et de craintes, et le plus Divin amour est sorti de cœurs de pierre haineux et égoïstes. La grâce de Dieu est égale au plus antipathique tempérament, aux circonstances les plus défavorables et Sa gloire est de transformer la malédiction en bénédiction, et de montrer aux hommes et aux anges de tous les âges à venir, que «là où le péché a abondé, la grâce a  surabondé ».

A.B. Simpson

mercredi 19 octobre 2016

La Maturité – Le Désir du Seigneur pour Son Peuple T. Austin-Sparks

                    Le grand aspect de la dispensation dans laquelle nous vivons est le rassemblement, parmi toutes les nations, des membres du Corps de Christ ; et de les amener ensuite à la plus grande mesure de maturité possible. Le dessein de Dieu n’est pas uniquement le salut des âmes, ni même le rassemblement de croyants dans un Corps spirituel. Mais c’est ce qui suit le salut - leur accession à la pleine maturité - qui représente l’intérêt suprême du Seigneur dans cette présente dispensation.

                    Il n’y a aucun doute, et il est parfaitement clair que c’est là la caractéristique marquante du temps présent - la pleine croissance, être « parfaitement accompli » - c’est ici le désir du Seigneur pour Son peuple. C’est ce qui ressort indubitablement lorsque nous lisons la Parole de Dieu à cette lumière. Et la surabondance d’immaturité est tout aussi établie. Que le Seigneur se meut au milieu de Son peuple afin de les amener à la plénitude, autant que ceux-ci veuillent bien Le suivre dans cette plénitude, est un fait tout aussi incontestable.

                    Nous savons tous que l’immaturité domine, nous savons qu’il existe une multitude de croyants - ceux qui sont du Seigneur, qui vivent malgré tout dans la pénombre de l’immaturité - qui ne paieront pas le prix de suivre le Seigneur ; et nous serions tentés de dire, comme l’avait fait quelqu’un il y a bien longtemps : « Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? ». Et le Seigneur de répondre : « Il ne t’appartient pas de faire de l’immaturité des autres ton critère, mais ce que je désire doit être la chose qui gouverne toute ta pensée et qui t’occupe entièrement. »

                    Ainsi, l’accomplissement et la plénitude étant le dessein et la volonté de Dieu, nous reconnaissons la signification de tout ce que fait le Seigneur. Si le Seigneur est vraiment déterminé à amener les croyants à la pleine croissance - à la maturité spirituelle - si c’est ici vraiment l’un de Ses objectifs suprêmes de la présente dispensation, alors Il ne considérera aucun sacrifice trop élevé pour parvenir à Ses fins. Et cette vérité expliquera toutes Ses voies mystérieuses envers les Siens et toutes les choses singulières qui semblent parfois être Ses œuvres agissant contre Ses propres intérêts. Très souvent, il nous semble que le Seigneur œuvre contre nos propres intérêts et que tout ce qu’Il fait est malencontreux. Mais, le Seigneur est prêt à prendre des risques, (ce qui est pris pour des risques par ceux dont l’entendement est si limité), et à s’investir dans ce qui semble être des malentendus, si seulement, par ces moyens, Il peut atteindre Son but.

                    Le croyant est devenu le possesseur de facultés spirituelles entièrement nouvelles et est une nouvelle création spirituelle - un être d’une nature différente, une création totalement distincte. Ces facultés spirituelles, seules par lesquelles les choses de Dieu peuvent être connues et vécues, doivent être développées - doivent croître - doivent parvenir à une position d’efficacité spirituelle ; tout comme pour un enfant naturel, qui a certaines facultés à la naissance, mais qui doit avoir une croissance régulière de celles-ci. Le croyant né d’en haut a, en lui, une panoplie entièrement différente et nouvelle de facultés de ce qu’il avait lorsqu’il est né naturellement et qu’il a par nature. Ce sont ces facultés et aptitudes spirituelles qui doivent être développées afin qu’il devienne mature - spirituellement efficace - dans le Seigneur.

                    L’auteur de l’épître aux Hébreux dit que la nourriture solide est la provision appropriée pour ceux qui « ont les sens exercés », et il déplore le fait que - après des années - ces croyants étaient toujours incapables d’assimiler de la nourriture solide ; parce que leurs sens et leurs facultés n’avaient pas été développés.

                    Les voies du seigneur sont insondables, et elles ne doivent jamais être jugées selon nos critères naturels. Le Seigneur permet que des calamités nous assaillent, mais avec un but en vue - des choses qui, lorsqu’elles surviennent, Le légitimera totalement. Nous découvrirons alors que, ce qui nous semblait être la faiblesse de Dieu s’est prouvée être en fait Sa force ; Son infériorisation - Sa puissance ; Sa folie - Sa sagesse ; ainsi Il sera justifié à la fin. Dans ces principes paradoxaux, nous avons la clef de la croissance par l’expérience.

                    Si nous considérons le passage où il est question d’ « être exercé », nous découvrirons que cet exercice prend place en nous par des expériences produites par Dieu : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur… » ; « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. »

                    Comment ce fruit est-il produit ? Par la discipline qui nous est administrée par Dieu. Dieu agit envers nous comme envers des fils, si du moins nous supportons la discipline. Son désir est d’amener Ses fils à la maturité. La façon dont Il nous discipline - c’est cela l’ « exercice ».

                    Le Seigneur peut vous faire cesser toute activité, et vous empêcher d’être actif. Vous traversez un mauvais moment et vous dites que le Seigneur vous a rejeté, et que tout va mal. Mais qu’en est-il vraiment ? Ce ne sont en fait que les douleurs de la croissance ! A la longue, rien n’allait mal, tout concourait pour le bien. Vous êtes arrivés à connaître le Seigneur, alors qu’avant votre vie entière était occupée par des choses. Vous avez été limité, mais vous êtes venu à connaître le Seigneur intérieurement, vous êtes parvenu à une position d’efficacité spirituelle qui est bien plus importante qu’auparavant ; vous pouvez maintenant faire face aux situations extérieures. Le Seigneur avait été mal compris, mais en fait Il œuvrait pour l’accroissement - vous exerçant en vue de l’accroissement. Ces douleurs de croissances peuvent être douloureuses, mais personne ne peut venir en aide à quelqu’un qui en souffre ; nous ne pouvons qu’observer ce qui se passe.

                    Ainsi, à travers des expériences nombreuses et variées, cette croissance prend place par les exercices douloureux à travers lesquels le Seigneur nous fait passer. Nous apprenons par les souffrances. Même le Seigneur Jésus « a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. » C’est le chemin que nous devons prendre pour atteindre la pleine croissance. Il s’agit de discipline et d’apprendre par les expériences. La discipline a pour but de faire de nous, qui sommes des enfants, des fils ; des hommes faits.

                    Je pense, en ce qui concerne ces choses, que nous devrions avoir plus de foi dans les agissements de Dieu envers nous ; c’est parfois douloureux et même agonisant. Que fait donc le Seigneur ? Pourquoi ces difficultés se succèdent-elles si intensément ? Il semble que le Seigneur recherche à nous presser vers la maturité - à nous amener à la position où nous apprenons quelque chose.
 
                    La bonne attitude à adopter envers chaque épreuve que le Seigneur permet - chaque chose nouvelle et difficile - est : Quel est donc le but auquel le Seigneur recherche à nous amener par cette expérience ? Ce n’est pas pour détruire, mais pour édifier ; non pas pour appauvrir mais pour accroître ; non pas pour limiter mais pour élargir. Ce sont dans « les vallées de l’ombre de la mort », que le Seigneur a quelque trésor que nous devons découvrir. Quelques-uns d’entre nous peuvent dire : « Oui, c’est ce que nous avons découvert ; les choses sont ainsi. » Nous avons traversé ces sombres vallées, et nous y avons trouvé la plénitude - nous y avons acquis une plus grande connaissance du Seigneur.

                    Avez-vous remarqué la chose qui est en vue dans ce passage qui traite d’être « exercé » ? C’est être à même de « discerner », il s’agit de l’intelligence spirituelle - de Le connaître Lui personnellement. Il désire que Ses enfants soient individuellement le centre de Sa propre connaissance spirituelle. Ensuite, nous amenant ensemble dans un seul Esprit, afin d’œuvrer une seule œuvre et de penser une seule pensée ; Il s’obtiendra un instrument pour gouverner les Nations dans les siècles à venir, un instrument intelligent qui est parvenu à la connaissance du cœur du Seigneur par l’expérience.

                    Cette faculté d’intelligence spirituelle, de connaissance spirituelle - cette compréhension intérieure de toutes choses - doit être développée, afin que nous connaissions le Seigneur dans l’homme intérieur. Chaque expérience plus profonde que la précédente signifie que nous ne sommes pas « suffisant pour ces choses ». Ainsi, à chaque fois, nous entrons dans une expérience profonde - par la nécessité même de la situation - nous nous devons de saisir quelque aspect nouveau de Christ pour nous ; et dans la proportion que nous avons reçu cet ajout spirituel, nous avons crû autant.

                    Nous pouvons choisir l’une de deux attitudes envers les voies de Dieu: soit nous devenons amers, acerbes, endurcis ; ou bien nous pouvons être spirituellement élargis par ce que nous vivons - agrandis par les exercices - afin d’augmenter notre capacité, de nous acheminer à une position d’élargissement. Une fois cette position atteinte, nous pouvons devenir Son instrument pour gouverner intelligemment , sous Sa tutelle, dans les siècles à venir. Nous ne pouvons pas toujours sonder les choses qui forgent notre histoire personnelle. Mais, l’explication que nous pouvons en donner est celle-ci : le Seigneur est souverain sur tout ce qui nous touche de près ou de loin ; et Il considère parfois comme nécessaire ce que le monde juge comme étant les choses les plus terribles qui puissent arriver à quelqu’un. Alors qu’il semblerait que Son Nom et Ses intérêts soient mis en péril à travers ces expériences, Il conduit les Siens, à travers celles-ci, à une position de maturité - ils parviennent à une connaissance personnelle du Seigneur. A travers toutes ces choses difficiles, nous voyons que le Seigneur produit, dans la vie de ceux qui Lui appartiennent, quelque chose qui est bien plus digne de Son Nom. C’est là Sa justification - Sa légitimation, s’Il pouvait accomplir ces choses d’une autre façon, Il le ferait. A terme, Il obtient la maturité parmi Son peuple - Il les amène là où ils Le connaissent.

                   Le Seigneur veut nous amener à une position où nous le connaissons - là où nous avons « les sens exercés » pour Le connaître. Que le Seigneur nous donne la grâce d’accepter tous Ses agissements envers nous, à la lumière de Son propos éternel.

T.A.S.


lundi 17 octobre 2016

Romains 4 : 3 A.B. SIMPSON

«Abraham crut à Dieu» (Romains 4 : 3).

La foi d'Abraham reposait sur Dieu Lui-même. Il connaissait le Dieu avec qui il traitait. Il s'agissait d'une confiance personnelle en Celui en qui il pouvait pleinement croire. Le vrai secret de la vie entière d'Abraham, c'est qu'il était l'ami de Dieu, et connaissait Dieu comme étant son grand, bon et fidèle Ami.  Le prenant au Mot, il était sorti de tout ce qu'il connaissait et aimait, et s’engageait sur une voie inconnue avec nul autre que Dieu.

Bien-aimés, nous sommes confiants non seulement dans la parole de Dieu, mais avons-nous appris à nous reposer de tout notre poids sur Lui-même, le Dieu d’amour et de puissance infinis, notre Dieu d’alliance, notre Ami éternel ? On nous dit qu’Abraham glorifia Dieu par cette vie de foi. La vraie manière de glorifier Dieu, c'est de permettre au monde de voir ce qu'IL est, et ce qu'IL peut faire.

Dieu ne veut pas tellement que nous fassions des choses, mais  permettre aux gens de voir ce qu'IL peut faire. Dieu ne cherche pas des personnages extraordinaires en tant que Ses instruments, mais IL est à la recherche d'humbles instruments par lesquels IL peut être honoré à travers les âges.

A.B. SIMPSON