« Jésus répondit et
lui dit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu'un n'est né de nouveau, il
ne peut voir le royaume de Dieu. », Jean 3 :3.
Ces paroles et leur
contexte sont utilisés exclusivement pour s’adresser aux non-régénérés, bien
entendu c’est ainsi qu’elles s’appliquaient originellement. Mais nous devons
nous souvenir que Jean écrivit ces paroles plusieurs décades après les faits.
L’apôtre vieillissant, qui survécut à tous les autres apôtres, fit ce bon en
arrière et écrivit ces choses, non pas pour les impies mais pour l’Église. Tous
les écrits de Jean sont pour l’Église et il écrivait pour l’Église, « Si
quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » Bien
entendu je ne suggère pas qu’il disait à l’Église d’être née de nouveau
(d’en-haut), mais il communiquait quelque chose qui était d’une importance
capitale pour les croyants. Il est assez inhabituel de se servir de ce passage
pour parler aux chrétiens, mais le fait est que d’une façon ou d’une autre le
Nouveau Testament tout entier traite du sujet de la nouvelle naissance. Il
décrit la nature de ce qui est céleste, la signification des choses célestes,
ce que ces choses accomplissent et, pour ce qui est des hommes, comment ils
doivent se conduire. L’ensemble des Écritures nous enseigne sur ce qui est
d’en-haut, et cette vérité ne pourra pas être contrecarrée par quelque moyen
que ce soit.
Prenons un passage des
Écritures, sans tenir compte des malheureuses divisions de chapitres, qui bien
entendu ne font pas partie du texte original.
« Mais Jésus lui-même
ne se fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes, et qu'il
n'avait pas besoin que quelqu'un rendit témoignage de l'homme; car lui-même
connaissait ce qui était dans l'homme. Mais il y avait un homme d'entre les
pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des Juifs. Celui-ci
vint à lui de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de
Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n'est
avec lui. Jésus répondit et lui dit: En vérité, en vérité, je te dis: Si
quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui
dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une
seconde fois dans le sein de sa mère et naître? Jésus répondit: En vérité, en
vérité, je te dis: Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut
entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui
est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit: Il vous
faut être né de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son;
mais tu ne sais pas d'où il vient, ni où il va: il en est ainsi de tout homme
qui est né de l'Esprit. Nicodème répondit et lui dit: Comment ces choses
peuvent-elles se faire? Jésus répondit et lui dit: Tu es le docteur d'Israël,
et tu ne connais pas ces choses? En vérité, en vérité, je te dis: Nous disons
ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et
vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses
terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle
des choses célestes? Et personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est
descendu du ciel, le fils de l'homme qui est dans le ciel. », Jean 2 :24-24,
3:1-13
Deux Hommes – Le Terrestre et le
Céleste
Dans ce passage nous
avons deux personnes face à face, une terrestre et l’autre céleste. Ces deux
expressions ont un mot en commun « homme ». « Mais Jésus lui-même ne se
fiait pas à eux, parce qu'il connaissait tous les hommes, et qu'Il n'avait pas
besoin que quelqu'un rendit témoignage de l'homme; car Lui-même connaissait ce
qui était dans l'homme. », Jean 2 :24-25. Je ne veux pas ignorer quoi que
ce soit afin que nous saisissions toute la force de ce qui est dit ici. Jean
utilise le mot « mais » à dessein, ceci est très important. Je me suis
longtemps demandé quelle était vraiment la place de Nicodème dans l’évangile
selon Jean. Dans son résumé l’apôtre dit qu’il a écrit cet évangile afin de
démontrer que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu (Jean 20 :31) et je ne
pouvais pas voir la place de Nicodème dans ces choses. Néanmoins ce mot « mais
» associant ce qui vient d’être dit avec ce qui suit est une clé. « Mais il
y avait un homme… , plus loin nous lisons que ce mot « homme » fait
référence à Christ : « le Fils de l’homme ». Ce titre du Seigneur est
utilisé quatre-vingt-huit fois dans le Nouveau Testament, quatre-vingt-quatre
fois dans les évangiles et onze fois dans l’évangile selon Jean ; ceci est
marquant. Ainsi Jean écrit « Mais il y avait un homme », ensuite il
commence à parler de Jésus en tant que Fils de l’homme et d’écrire ce que Jésus
disait de Lui-même en tant que Fils de l’homme. Nous allons voir comment ces
choses sont liées et combien elles sont importantes. Ce titre est utilisé dans
la Bible pour d’autres personnes autre que le Seigneur, mais à chaque fois que
c’est le cas l’expression est usitée sans l’article « fils de l’homme » ; mais
lorsqu’elle se réfère à Christ l’article est présent « le Fils de
l’homme ».
L’Homme Terrestre Représenté par
Nicodème
Ainsi nous avons deux
personnes appelées « homme » face à face. D’un coté nous avons l’homme
terrestre, Jésus ne se confie pas en lui car Il connaît tous les hommes, Il
sait de quoi ils sont faits, Il comprend leur nature et ce dont ils sont
capables. C’est à ce genre d’homme que s’appliquent les paroles « il y avait
un homme, Jean sous-entend « il y avait un homme terrestre dont le nom
était Nicodème ». « Ce qui est né de la chair », c'est à dire l’homme
d’ici-bas, nous le voyons encore au verset treize : « personne n’est monté
au ciel ». Peut-être pensez-vous alors à Élie et Hénoc, mais les mots
employés dans le grec sont forts « aucun homme n’est monté au ciel de lui-même
». Ni Élie, ni Hénoc ne sont montés d’eux-mêmes – mais Celui-ci, cet Homme
céleste est du ciel. « c'est ici le jugement, que la lumière est venue dans
le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres », Jean 3 :19,
c’est encore une description de l’homme d’ici-bas. Ceci est confirmé par le
verset vingt-sept : « Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu'il ne lui
soit donné du ciel. » L’homme terrestre ne peut pas – il n’a aucune
capacité pour les choses célestes. Donc nous notons les caractéristiques de
l’homme terrestre, ce dont il est fait, ses limitations, ce qu’il ne peut pas
faire de lui-même, ce qu’il ne peut recevoir de lui-même et le fait que le ciel
ne lui fait pas confiance.
Le Seigneur Jésus – l’Homme
Céleste
Puis nous avons l’Homme
céleste – « Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de
l'Esprit est esprit. » « Né d’en haut ». Nous lisons aux versets
douze et treize : « Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous
ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? Et
personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de
l'homme « qui est dans le ciel » Ici nous avons l’Homme céleste. « Dieu a tant
aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique » – l’Homme céleste donné des
cieux. « Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu'il jugeât le
monde » – Dieu envoya Son Fils. « Celui qui vient d'en haut est au-dessus de
tous ». Il s’ensuit tous ces autres passages tout au long du récit de Jean.
Comme celui-ci : « car je suis descendu du ciel », Jean 6 :38 ; « je suis le
pain descendu du ciel », verset 41 et 51. « Si donc vous voyez le fils de
l'homme monter où il était auparavant...? », verset 62 ; ce genre de référence
abonde dans cet évangile.
Le Meilleur de l’Homme Terrestre
Nous avons ces deux
hommes face à face, un homme d’ici-bas et l’Homme céleste ; deux hommes
représentatifs. Jean a choisi Nicodème à dessein, disons plutôt que c’est
l’Esprit Saint qui a placé Nicodème dans ce récit. D’un coté il y a donc
Nicodème, un homme terrestre représentatif. Nationalement il appartient à ce
peuple qui avait été choisi parmi toutes les nations par Dieu, et à qui
revenait les oracles et l’alliance ; c’était un peuple singulièrement et particulièrement
en relation avec Dieu (Romains 3 :2, 9 :4-5). Il est également un adepte de la
secte des Pharisiens. Ce mot hébreu « Pharisien » veut dire « séparé par des
doctrines et des pratiques ». Au sein de cette nation particulière, les
Pharisiens étaient une secte singulière se tenant au centre-même de ce peuple
qu’était la nation d’Israël. Ils étaient très stricts dans leurs pratiques
comme la dîme, leurs habitudes alimentaires, leurs différents rites et ils
adhéraient farouchement à l’enseignement de l’immortalité de la foi. Néanmoins
c’est à un tel homme que le Seigneur Jésus dit : « Si quelqu'un n'est né de
nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. ». Nicodème est un docteur en
Israël, il est membre du conseil national appelé aussi le Sanhédrin. De plus,
c’est un homme de noble caractère, il est respecté et doté d’une certaine
honnêteté. Il est mentionné par Jean dans trois passages différents. Dans le
second passage il questionne les procédures du Sanhédrin : « Notre loi
juge-t-elle l'homme avant de l'avoir entendu et d'avoir connu ce qu'il fait? »,
Jean 7:51. Le troisième est celui où ses bien-aimés amis amenaient les épices
au tombeau et il est écrit : « Nicodème aussi, celui qui au commencement
était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d'aloès,
d'environ cent livres. », Jean 19 :39. Nous voyons maintenant Nicodème à
découvert, pleinement honnête ; malgré tout il est spirituellement aveugle,
ignorant et faible. « Jésus répondit et lui dit: Tu es le docteur d'Israël,
et tu ne connais pas ces choses? En vérité, en vérité, je te dis: Nous disons
ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et
vous ne recevez pas notre témoignage. Si je vous ai parlé des choses
terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle
des choses célestes? » Aveugle, ignorant et faible est l’homme
représentatif qu’est Nicodème, le meilleur de l’homme naturel.
Les Caractéristiques de l’Homme
Céleste
Quant à l’Homme céleste,
sa citoyenneté est dans les cieux. « Celui qui vient d'en haut est au-dessus
de tous » – au-dessus des sectes, de toutes les lois et de toutes les
règles, de tous les rites ; c’est ce dont témoigne Jean tout au long de son
récit. La position de l’Homme spirituel est une position d’autorité : « Le
Père… a donné tout le jugement au Fils », Jean 5 :22. « Comme le Père
réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu'il
veut. », Jean 5 :21. Sa nature est divine, en le comparant à Nicodème il y
a une caractéristique qui le démarque radicalement : la connaissance. Nicodème
était aveugle, ignorant et faible ; le Seigneur Jésus était tout l’opposé. Il savait,
et parce qu’Il savait Il n’était jamais pris au dépourvu, jamais piégé, Il ne
se retrouvait jamais dans une impasse. Il connaissait tous les hommes, Il
savait ce qu’il y avait en l’homme. Lorsqu’Il dit à Nicodème : « Comment
croirez-vous, si je vous parle des choses célestes ? », voulant dire qu’Il
pouvait en parler car Il les connaissait ; « Nous disons ce que nous
connaissons ».
Afin de bien saisir ce
qui est dit nous devons retourner au premier chapitre, versets 48-49. « Nathanaël
lui dit: D'où me connais-tu?... tu es le Fils de Dieu ». Dans la Bible la
connaissance de l’homme appartient à Dieu seul, elle est attribuée à Jéhovah.
Citons les paroles de Jérémie : « Moi, l'Éternel, je sonde le cœur,
j'éprouve les reins », (Jérémie 17 :10). « Car moi je connais les
pensées que je pense à votre égard, dit l'Éternel », Jérémie 29 :11. Il
n’appartient qu’à Dieu de connaître les hommes ainsi. « D'où me
connais-tu?... tu es le Fils de Dieu ».
Nous comprenons mieux
maintenant pourquoi Jean mentionne ces deux aspects, Jésus est le Fils de Dieu
et Il est le Fils de l’homme. Le Fils de l’homme est le Fils de Dieu. Parce
qu’Il a les attributs divins Il connaît tous les hommes. De plus cette
connaissance est tant individuelle qu’universelle, Il connaissait tous les
hommes et Il savait ce qu’il y avait dans l’homme. Cette caractéristique divine
se manifestait sans cesse car dans l’évangile selon Jean l’expression « je
connais » apparaît plus de cinquante fois. Les hommes trouvaient troublant le
fait que Jésus exerce cette connaissance, cette perspicacité surnaturelle. Il
n’éprouvait jamais de difficulté quant à ce qu’Il devait faire. Bien souvent Il
mit ses disciples à l’épreuve quant à cette connaissance : « Mais il disait
cela pour l'éprouver, car lui savait ce qu'il allait faire. », Jean 6v6. À
maintes fois Il provoquait des situations impossibles afin de sonder ses disciples
comme pour les pousser à dire « Qu’allons-nous faire maintenant ? ». « Pour
deux cents deniers de pain ne leur suffirait pas, pour que chacun en reçût
quelque peu. », Jean 6 :7. C’était à chaque instant une découverte de leur
impuissance car ils ne savaient pas faire face. Puis Il faisait ce qui était
nécessaire car Lui savait. C’est ici que nous voyons la différence entre
l’Homme céleste et l’homme terrestre.
Les Différences Irréconciliables
entre ces deux Hommes
Essayons maintenant de
tirer quelques leçons de ce qui précède afin de parvenir à quelque application.
Nous avons ces deux personnes face à face, l’un représentatif du meilleur de ce
que l’homme naturel peut être, de l’autre coté le seul Homme accepté de Dieu –
le seul qui puisse se tenir devant Dieu. Ce dernier représente cette nouvelle
race d’homme que Dieu peut recevoir favorablement. Il est seul avec Dieu, tous
les autres hommes sont à part ; séparés de Dieu. Aussi, à moins que vous ne
soyez né d’en haut vous ne pouvez ni voir ni entrer dans le royaume de Dieu. Il
existe un grand clivage entre ces deux hommes que sont Jésus et Nicodème, et
cette différence ne peut être comblée en argumentant, en discutant ou par
n’importe quelle explication recherchée par Nicodème. C’est un abîme causé par
des différences irréconciliables et elle ne peut pas être comblée. Il y a
l’homme qui « ne peut pas », cette expression « ne peut pas » est définitive –
« il ne peut voir », c’est l’homme terrestre, l’homme naturel. Mais il y a un
Homme qui peut – l’Homme céleste. A travers tout son récit, Jean démontre que
là où tous les hommes défaillent il y en a Un qui peut tout.
Les deux Hommes dans le Chrétien
Notre objet n’est pas
uniquement de démontrer la différence entre ces deux hommes, ni même le fait
que nous devons être nés d’en haut, mais c’est de démontrer la nature de cette
différence. Nous n’avons rien avant que nous ne soyons nés d’en haut et c’est à
ce moment précis que la vie commence pour le chrétien. Notons que la nouvelle
naissance n’est que le commencement de la vie chrétienne. Très certainement
beaucoup d’entre-nous n’ont pas encore apprécié à sa juste valeur la différence
qui existe entre ces deux hommes. A moins que nous ne comprenions et
authentifions cette différence, nous ne progresserons pas beaucoup dans la vie
chrétienne. Vous et moi sommes encore des chrétiens bien trop terrestres, et
nous sommes bien en dessous de notre capacité spirituelle. La grande division
entre notre vie naturelle et notre vie spirituelle n’est pas marquée comme elle
devrait l’être, c’est ce qui explique les nombreux agissements de Dieu envers
nous ; agissements dont la raison nous échappe le plus souvent.
Lorsque nous entrons dans
le domaine des actions de l’Esprit Saint, de par notre nouvelle naissance, nous
pénétrons dans le milieu de la plus grande réalité. Saisissons bien le fait
qu’il s’agit d’une réalité sans compromission. Alors que nous entrons dans le
domaine de l’Esprit nous ne pouvons permettre à la chair de se manifester, ou
de tolérer la vie naturelle. Si le chrétien accorde quelque place que ce soit à
ce qui est naturel, terrestre ou charnel, il devra faire face aux jugements de
Dieu. Dans le domaine de l’Esprit la rigueur est de mise. Quand le chrétien se
laisse influencer par le naturel, alors qu’il est maintenant spirituel, sa
progression est entravée. La différence entre le naturel et le spirituel est si
marquée aux yeux de Dieu qu’Il ne laissera pas le naturel agir à sa guise. Nous
devons constater et reconnaître que le naturel n’a aucune place dans le
spirituel – ce qui est terrestre n’a rien en commun avec ce qui est céleste.
Nicodème est déconcerté lorsqu’il rencontre l’Homme céleste, et si nous sommes
sur ce même terrain naturel ou terrestre nous serons nous aussi perplexes quant
à notre relation avec le Seigneur Jésus.
L’Homme Naturel Doit Diminuer
Quelle est donc la
signification des agissements de Dieu envers nous ? Parfois nous préférerions
ne pas avoir affaire avec Dieu, tout ce qui le touche est vrai et réel et Il
œuvre toujours selon ses principes. Ce qu’Il recherche avant tout est de mettre
un terme à tout ce qui est naturel en nous. Mais ses actions en nous paraissent
incompréhensibles parfois, souvent mystérieuses, Il œuvre afin d’accomplir sa
volonté en nous. Non seulement la naissance d’en haut est initiale à toute vie
chrétienne, mais elle doit nous conduire indubitablement à la maturité, à la
croissance, à la plénitude de Christ. Nous devons être rendus conformes à
l’image du Fils, et Dieu devra nous faire comprendre que ces choses ne peuvent
être atteintes par des moyens naturels. Nous serons amenés à reconnaître que
rien en nous-mêmes ne peut nous permettre de connaître ou de faire ce qui est
spirituel. Nous sommes de toute évidence incompétents, aveugles et dans
l’obscurité, c’est ici le coté négatif des choses.
Le coté positif est que
Dieu œuvre mystérieusement afin de nous amener dans le domaine spirituel, dans
la connaissance et la compréhension des choses célestes. Ceci devrait être vrai
pour tous les chrétiens et si cela n’est pas le cas notre vie chrétienne n’est
pas conforme à la volonté de Dieu. Il est un fait que nous, les enfants de
Dieu, connaissons certaines vérités que les autres ne connaissent pas. En tant
que chrétiens nous savons que notre connaissance des choses spirituelles croît,
trop lentement et partiellement parfois, mais elle croît néanmoins. C’est à
travers des expériences difficiles, sombres, mystérieuses et douloureuses que
nous parcourons le chemin de la foi et découvrons progressivement le domaine
spirituel. Nous devons passer à travers la mort et être né de nouveau afin de
pouvoir atteindre le but que Dieu nous a préparé. Nous devons admettre que nous
ne pouvons expliquer tous les agissements divins, toutes les méthodes employées
par Dieu, toutes les interrogations qui nous contrarient parfois. C’est ce que
nous devons vivre si nous désirons passer du domaine naturel au domaine
spirituel, un domaine qui nous est bien étranger. Les mystères divins, les vérités
bibliques et la connaissance spirituelle sont inaccessibles à nos capacités
naturelles ; nous devons passer par la nouvelle naissance et ceci implique que
nous devons mourir à beaucoup de choses qui nous sont familières. Retenons
qu’il ne peut y avoir de communion entre ces deux hommes, ils appartiennent à
des sphères totalement différentes ; Nicodème ne peut comprendre ni communier
avec le Seigneur Jésus car ils appartiennent à deux mondes irréconciliables.
Alors même que Jésus tente d’expliquer des choses simples à Nicodème, ce
dernier ne peut les comprendre.
L’Homme Céleste Est le Seul Vrai
Témoignage
Le Seigneur a fait en
sorte que cette différence disparaisse : « Il vous faut être nés de nouveau ».
Lorsque nous avons fait l’expérience de la nouvelle naissance, les différences
commencent à s’amenuiser. Tout ce qui nous limitait quant à la connaissance du
seigneur, qui nous gardait éloigné des choses de Dieu, des réalités
spirituelles, est peu à peu mis de coté en vue de la vie de l’Esprit. Nous sommes
dans une école, mais que les choses sont difficiles parfois car cet homme
naturel est profondément enraciné et il ressurgit de temps à autre. Nous devons
comprendre ce que Dieu fait en nous. Son œuvre est de nous transformer de façon
à ce qui reste de nous, ne soit pas ce que nous avons fait, ce que nous avons
dit, mais que ce soit notre transformation à l’image du Fils. La valeur d’une
telle métamorphose est inestimable, et c’est la raison de tous les agissements
de Dieu envers nous. Ce qui comptera à la fin de notre vie est l’impact
spirituel que nous auront eu ici-bas. Mais plus nous avançons dans le domaine
spirituel et plus l’antagonisme de ce monde se fera sentir, c’est ce qu’a vécu
le Seigneur lorsqu’Il était parmi les hommes. Il est passé, a souffert, mais a
laissé une trace indélébile de l’Homme céleste. C’est précisément le message du
Nouveau Testament : les croyants sont dans ce monde pour aucune autre raison
que d’être un témoignage du Seigneur. Ils doivent démontrer par leur vie que
les choses spirituelles, les choses célestes, les choses de l’Esprit sont les
seules choses qui comptent en réalité. Ceci n’a rien à voir avec les «
activités chrétiennes » : prêcher, enseigner ou bien tout autre œuvre. Ce qui
compte ce n’est pas nos activités, mais la présence de Christ, l’Homme céleste,
dans ceux qui croient en Lui. Nous devrions être connus non pas pour tout ce
que nous faisons mais pour des personnes en qui Christ est le Maître. Si ce
n’est pas le cas, nous devrions réexaminer notre foi, notre appel, notre idée
de la vie chrétienne. C’est pour cette raison que la naissance d’en haut est
essentielle, car elle seule peut nous amener dans les choses célestes.
T. AUSTIN-SPARKS