samedi 3 septembre 2011

L’OR DU SANCTUAIRE de T.A. Sparks (deuxième partie)


CHAPITRE CINQ
   
LA COURONNE INCORRUPTIBLE

''...et qui a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus–Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l'immortalité par l’Évangile.'' (2Timothée 1.10) 
''Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! Amen !'' (1 Timothée 1.17)
''Or quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : Qu'est–ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, Ou le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui ? Tu l'as abaissé pour un peu de temps au–dessous des anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur '' (Hébreux 2.6-7)
''Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus–Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus–Christ d'entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux'' (1Pierre 1.3-4)

''Qui a annulé la mort et mis la vie et l'incorruptibilité en lumière''
''O bien-aimée sagesse de notre Dieu !
Quand tout était péché et honte,
Un dernier Adam pour combattre
Et pour nous sauver vint.
O amour si sage ! Cette chair et ce sang,
Qui en Adam avait échoué,
 Devaient de nouveau lutter contre l'adversaire, Devaient lutter et prévaloir.''

    Le verdict de cette ''longue course'' (je pense que nous pourrions récapituler tout ce qui a été dit dans cette expression), le verdict de cette longue course, c'est ce qui demeure incorruptible quand tout le reste est passé, c'est le verdict sur la vie et l’œuvre : Qu'est-ce qui restera pour la louange et la gloire de Dieu ? Ce mot ''incorruptible'', c'est le mot qui gouverne tout, qui éprouve tout, qui est la norme de tout.
    
LA GLOIRE : COURONNE DE L'INCORRUPTIBLE

    Nous allons réfléchir un petit peu sur ce que signifie la couronne de l'incorruptible. La couronne de l'incorruptible, c'est la gloire. C'est implicite et explicite dans tous les passages que nous avons lus. Le verdict sur la vie du Seigneur Jésus est uniquement ce verdict. Jean a dit, beaucoup d'années après : ''nous avons vu Sa gloire'' (Jean 1.14). C'était là le problème. Ni Jean, ni aucun de ses compagnons, les apôtres, n'étaient très conscients de cela tandis que le Seigneur était parmi d'eux. Cependant, Il prévalait sur eux, Il les dépassait. Quoiqu'il en soit, ils étaient marqués par une impression indélébile et profonde qui résistait à l'épreuve de bien des années, de beaucoup d'expériences, de beaucoup de luttes. Et enfin, au terme de cette phase particulière de l'âge apostolique, Jean, le seul et dernier apôtre de tout ce groupe,  faisait ce constat : ''nous avons contemplé Sa gloire'' : la gloire de l'incorruptible. Pierre aussi, à la fin de sa vie, quand il disait qu'il devait partir, fait le même appel. Se référant à cette merveilleuse expérience sur le mont de la Transfiguration, il écrivait: ''nous avons été témoins oculaires de sa majesté. Car il a reçu de Dieu le Père la gloire et l'honneur'' (2Pierre 1.16-17) le verdict de l'incorruptible.

L'HOMME CRÉÉ POUR LA GLOIRE DE DIEU

    Permettez-moi de revenir à cette couronne incorruptible : la gloire. Dans ce chapitre, j'ai cité deux strophes d'un hymne. C'est Paul qui appelle Jésus : ''le deuxième homme'', ''le dernier Adam''. L’auteur de notre hymne a fait une petite erreur et donc, nous avons corrigé : ce n'était pas un deuxième Adam, mais un dernier Adam, un deuxième homme, un dernier Adam. Paul indique que Dieu une nouvelle mesure par un deuxième homme, et une mesure radicale et définitive dans le dernier Adam. Christ est le nouveau mouvement de Dieu et Christ est le mouvement final de Dieu. Christ vient en lieu et place du premier Adam comme représentant l'intention de Dieu concernant l'homme. Paul parle de Lui et concernant le premier Adam, il nous est montré par les Écritures, dans ce passage particulier de la lettre aux Hébreux, que l'intention de Dieu pour l'homme c'était qu'il devait être glorifié, ''couronné de gloire''. Il était fait pour la gloire. C'est la déclaration sans appel de l’Écriture. 

LA GLOIRE CONDITIONNÉE PAR LA VIE

    Mais cette gloire était conditionnée par la vie, une vie étrange, la vie particulière de Dieu, la vie Divine. L'homme devait avoir cette vie pour posséder cette gloire, parce que la gloire était l'essence même de cette vie. Cette vie Divine particulière détenait toute la nature et la potentialité de la gloire. Ainsi la gloire dépendait de la possession de cette vie, et cette Vie était dépendante de la foi et de l'obéissance, du fait que l'homme croirait que Dieu disait vrai, était fidèle, que Dieu savait ce qu'Il disait, qu'Il était digne de confiance. Et qu'ainsi, en croyant, il agirait en conséquence, c'est à dire qu'il serait obéissant à Dieu. La vie était contingente ou dépendante de cela. 

L'HOMME N'EST PAS PARVENU A LA GLOIRE DE DIEU
  
   Mais nous savons que cet homme n'a pas cru Dieu, n'a pas eu confiance en Dieu, n'a pas eu cette foi. Il n'a pas cru et a agi conformément à cela : il a désobéi. Le résultat fut qu'il introduisit dans sa propre nature et dans toute sa semence, premièrement la corruption et ensuite la mort. Un état de corruption est entré dans son être moral, et cette corruption menait à la mort. Ainsi, pour cet homme, la perspective de la gloire n'a pas abouti et l'intention qui avait présidé à sa destinée a été interrompue. Aucune gloire pour cet homme ! Le ciel est fermé, la gloire est partie. L'homme en était exclu sans aucune perspective d'avenir.
    Mais l'homme, paradoxalement, n'a pas accepté ce verdict divin, tellement il est devenu rebelle. Cette chose était devenue un facteur si fort dans son être, cette corruption était si active, qu'il refusait d'accepter le verdict. Il a voulu travailler à sa propre gloire, cherchant la gloire pour lui-même. L'histoire de l'homme est celle d'un immense effort pour posséder la gloire mais sans la recevoir de Dieu. Cela revêt une très grande importance et commence très tôt dans l’histoire de la Bible. Nous le voyons dans beaucoup de passages. Mais la gloire de l'homme, comme nous l'avons dit auparavant, finit toujours par la corruption. Malgré toute cette histoire qu'il attire à lui-même, malgré ce qu'il réalise et qui est appelé la gloire de l'homme, tout termine par la corruption. Nous, qui sommes à la fin de l'histoire de ce monde ( et c'est dit sans exagération, ce n'est pas une fausse déclaration, c'est la fin de ce monde actuel, tel qu'il est maintenant) nous voyons comment la gloire de l'homme le conduit à sa propre défaite. La corruption est universelle, la menace, comme nous l'avons mis en évidence, de la mise à l'écart de la race humaine. C'est cela la gloire de l'homme. Est-ce cela la gloire ? Il ne peut pas s'aider lui-même, il est mû par un autre pouvoir, il n'est pas son propre maître. Il l'appelle la gloire, et chose si étrange, c'est cependant la constance cécité de l'homme. Il prépare une nouvelle guerre et la nomme ''une guerre pour terminer la guerre'' ! Il se retrouve avec une guerre plus terrible encore et pense et croit que c'est sûrement la fin de la guerre. Et plus il va et plus la situation empire. C'est vrai que maintenant nous possédons la capacité de la désintégration de l'humanité, la possibilité de mettre un terme à la race humaine. Nous comprenons cela aujourd'hui, plus que jamais, que pourraient se réaliser dans ce monde les paroles de notre Seigneur : ''si ces jours n'avaient été raccourcis, aucune chair n'aurait été sauvée'' (Mathieu 24.22) N'est-ce pas vrai ? Il y a déjà eu un avant-goût amer, dans certaines parties du monde, de la facilité avec laquelle cela se fera et s’étendra. C'est notre condition actuelle : la corruption avec une fausse gloire.

LE DERNIER ADAM

    Mais un autre Adam est venu :''un dernier Adam pour le combat, pour nous sauves, est venu''
    Il y a eu trois déclarations en ce qui le concerne Lui. ''La Parole a été faite chair'' : c'est l'incarnation. ''En Lui était la vie'' : c'est l' incorruption. ''Nous avons vu sa gloire'' : c'est la produit de la vie. La gloire procède de la vie, et cet Adam final, ce dernier Adam, récupère les pertes du premier. Il introduit une vie qui n'avait pu être obtenue, accorde l' incorruptibilité qui n'avait jamais été connue et procure la gloire. C'est l'histoire de Christ en trois mots : vie, incorruptibilité, gloire. Par ces trois mots, Il vient à nous et dit : ''Ayez foie en Moi, croyez en Moi, et la vie, cette vie est pour vous'', avec aussi, cette incorruptibilité, et plus encore, cette gloire. La couronne de l'incorruptibilité, c'est la gloire.


LE CHRISTIANISME EST UN SYSTÈME GLORIEUX

    Le christianisme peut être décrit, d'un certain point de vue, comme un système de gloire. Dieu est nommé : ''le Dieu de gloire'' (Actes 7.2) La chrétienté est une famille. Son Père est nommé : le Père de gloire''. Paul déclare : ''le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire''. (Ephésiens 1.17) Christ, qui a introduit cette ''chrétienté'' est nommé ''le Seigneur de gloire'' (1Crinthiens 2.8) L’ Esprit-Saint, l'énergie de tout ce système divin est nommé ''l'Esprit de gloire'' (1Pierre 4.14) Ainsi les trois Personnes de la Trinité divine sont toutes liés à la gloire, toutes intéressées par la gloire. 
    Le Père produit ce système de gloire tout entier. Il émane de Lui comme Père. Le Fils, comme le Seigneur de gloire, gouverne tout en relation avec cette gloire. C'est une déclaration glorieuse. Combien cela est grand ! ''Gouvernant tout en relation avec la gloire'' ! Le Seigneur de gloire ! C'est pourquoi nous avons dans notre Bible, le recueil des activités du Seigneur de gloire. Les situations et les faits semblent, à première vue, prouver le travail du diable, tout ce travail diabolique inspirant et stimulant les hommes. Les situations sont si difficiles qu'elles paraissent désespérées. Et ce livre contient le verdict de cette longue course, chacune de ces situations est tournée vers la gloire, quelque chose de glorieux surgit de chaque situation impossible et désespérée. Le Seigneur de gloire voit cela. Oui, il y a beaucoup de consolations dans ce titre : ''le Seigneur de gloire''.
     L'esprit de gloire, est ainsi appelé par Pierre, et si vous regardez le contexte, c'est cela. Ce sont des croyant qui passent par de dures épreuves. Ils sont persécutés, ils sont incompris, ils sont calomniés, ils sont dépréciés. Et Pierre dit : ''C'est très bien si vous acceptez cela humblement, si vous prenez cela sans amertume, l'Esprit de gloire repose sur vous''. C'est ainsi que les croyants, dans l'adversité, découvrent qu'au milieu de la persécution et de l'opposition, une joie inexprimable se manifeste, une paix merveilleuse et profonde. Les persécuteurs lancent leurs pierres, ou ils peuvent faire autre chose, et cependant, il y a la gloire dans les cœurs. C'est l'histoire de beaucoup de martyres, de beaucoup de serviteurs ou d'enfants de Dieu mis à mort : ''L' Esprit de gloire''. La gloire n'est pas liée à un certain lieu où nous pourrions aller, bien que la gloire puisse être dans une sphère où tout est glorieux, la gloire est aussi pour nous maintenant. C'est une partie de la vie même que nous avons maintenant reçue.  C'est l'essence de Christ comme étant ''en nous, l'espérance de la gloire''. C'est la nature même de ce que nous avons reçu par la foi en Jésus-Christ. Je dis encore que la chrétienté, c'est un système de gloire, et le Seigneur veut que nous ayons cette vie, pour ivre selon cette vie, qui produira de plus en plus de gloire en nous. C'est seulement si nous vivons cette vie incorruptible que la gloire sera manifestée.
    Ainsi nous devons regarder encore à Celui qui a manifesté pour nous le modèle, montré la voie, indiqué les principes de l'incorruptibilité aboutissant à la gloire, à regarder ce qui était vrai de Lui : l'incorruptible qui procède de Dieu et qui Lui donne la gloire. Nous verrons encore une ou deux choses parce qu'elles sont très très importantes. 

LA SÉPARATION INTÉRIEURE DU PÉCHÉ

     Premièrement, c'était Sa séparation intérieure d'avec le péché. Il y avait un abîme entre Lui et le péché. Il est dit de Lui qu'Il ''n'a pas connu le péché'' (2 Corinthiens 5.21) qu'Il était ''séparé des pécheurs'' (Hébreux 7.26) Cela signifie, que dans Sa nature Il était séparé du reste du reste des autres hommes, il y avait une séparation intérieure. Maintenant, nous ne sommes pas constitués comme Il était, comme étant sans péché. Il nous est dit et fait comprendre dans le Nouveau Testament, que cette séparation intérieure qui était si vraie de Lui, qui était si réelle dans Son cas, peut être aussi vraie en nous. Paul a une façon de le dire, il l'appelle la ''circoncision de Christ (Colossiens 2.11) Il dit que c'est une chose qui est dans le cœur, une séparation intérieure, entre ce que nous sommes en nous-mêmes et ce que nous sommes en Christ, ce qui produit une séparation entre les deux. C'est alors que le Nouveau Testament dit que par la capacité du Saint-Esprit, par le pouvoir du Saint-Esprit, vous n'avez plus besoin de vivre sur le terrain de ce que vous êtes en vous-même, vous pouvez vivre sur le terrain de Christ. En vivant sur le terrain de Christ, vous ne devez pas être esclave de vos-même et de votre nature pécheresse, vous êtes délivré. Il y a quelque chose qui a produit une séparation intérieure, et si vous vivez sur le terrain de ce que Christ est, et non sur le terrain de ce que vous êtes en vous-même, vous êtes sur le terrain de l'incorruptible et sur le terrain de la gloire.
    Cela paraît très technique, je sais, doctrinal ou théologique, de quelque non qu'on veuille l'appeler, mais c'est très pratique. Nous le savons très bien. Vous et moi qui sommes chrétiens, qui sommes les enfants nouveau-nés du Seigneur, nous savons qu'une division s'est produite en nous et qu'il y a maintenant deux natures. Il y a d'un côté ce qui est notre nouvelle vie, notre nouvelle relation à Christ, et il y a de l'autre côté ce qui est encore notre vieille relation avec le vieil Adam. Il est là, ce n'est pas cautérisé, ce n'est pas annihilé, c'est bien là. Nous savons maintenant que nous devons saisir continuellement le pouvoir qui est dans le Saint-Esprit, en vertu de cette croix qui sépare, pour se maintenir sur le côté de Christ, sur le nouveau côté. Si nous le faisons, nous savons que c'est la gloire. Très souvent nous saisissons ce que signifie la gloire par le moyen des autres. Si nous allons sur l'autre rive et donnons accès au vieil Adam, nous savons bien qu'il y a là aucune gloire.
    Tout cela existait parfaitement et pleinement, dans le cas du Seigneur Jésus. Le Saint-Esprit de gloire est entré en nous pour nous le faire partager. Le chrétien qui a le plus de gloire, c'est le chrétien qui marche sur le côté de la ligne de Christ. Il y avait le divin en Lui, bien sûr. Il n'y avait pas deux natures, il n'y avait aucun besoin de partager entre une nature pécheresse et une nature divine en Lui. Mais, il y avait un fossé constant entre Lui et l'homme pécheur. L'ennemi, le grand ennemi de la gloire cherchait toujours à le contaminer, à l’entraîner, à le polluer, à le corrompre. Ne pensons pas qu'Il ne devait jamais résister, qu'Il ne devait jamais dire non à ceci ou à cela. Comment un homme sans péché pouvait-il être tenté ? Cette question est, bien sûr, un vieux problème théologique, mais il n'y a aucun doute à ce sujet. Il combattait notre combat dans toute sa réalité.
    Ainsi donc, la première chose, c'est une séparation intérieure, une division, le côté d'une nouvelle vie, le terrain de l'incorruptible, qui est le terrain de la gloire. ''Ce mystère'' dit Paul : qui est Christ en vous, l'espérance de la gloire''  (Colossiens 1.27)

LA SÉPARATION EXTÉRIEURE DU MONDE

    Ensuite une séparation extérieure d'avec le monde. La séparation intérieure avait des effets extérieurs dans la séparation d'avec le monde. Personne ne pensera un seul instant que je parle de la séparation physique d'avec le monde. Non ! Il était dans la foule pressé par elle, dans le quotidien, avec tout ce que cela peut signifier. Ne cherchant jamais à vivre la vie d'un ermite, d'un moine, détaché du monde, mais malgré tous ses contacts avec le monde sous toutes ses formes, il y avait en Lui cette distinction c'est qu'Il n'était pas une partie de Lui-même, c’était une séparation extérieure merveilleuse. Il pouvait parler avec les gens les plus grossiers et les plus corrompus de ce monde, sans faire partie d'eux, de leur système, de leur ordre, de leur vie, de leur nature, étant séparé extérieurement du monde.  Je pense que vous consentirez  avec moi pour dire que les gens les plus malheureux dans ce monde ce sont les chrétiens qui veulent avoir ces deux mondes. Si vous voulez trouver un chrétien malheureux, trouvez ce qui est appelé un ''chrétien mondain'', dans lequel une guerre civile constante se livre entre deux mondes, ces deux royaumes. Oui, un chrétien impliqué dans ce monde, un chrétien essayant d'obtenir quelque chose de ce monde, c'est bien sûr, une contradiction avec ce nom : c'est une créature malheureuse. J'aime l'illustrer par les vieilles batailles de frontière entre l’Écosse et l'Angleterre, les Picts et les Scots. Les gens qui vivaient dans  les régions frontalières n'avaient de toute leur vie aucun repos. Un jour c'était la fuite d'un côté, le jour suivant de l'autre côté, et ces pauvres gens sur la ligne de frontière avaient une malheureuse existence, c'était ainsi. Essayez  de vivre sur une ligne frontière, ou une vie chrétienne terrestre, et vous serrez une personne malheureuse sans le repos, la paix, la joie. Vous ne saurez jamais où vous en êtes et qui est votre maître, sur quelle voie vous allez, à qui vous appartenez. C'est une existence malheureuse. Le Seigneur Jésus n'était pas comme cela. il était d'un côté et seulement d'un côté. La ligne de frontière était très large pour Lui. Certes, il n'y avait aucune ligne de frontière. Il était attaché au ciel et il maintenait cet attachement. Vous et moi, si nous devons connaître la gloire dès maintenant  et ensuite, nous devons être sur le même terrain que le Sien : aucun compromis ou commerce avec ce monde. Nous sommes dans ce monde pour travailler, rencontrer des gens, être amicaux, d'une certaine manière, sans être un avec leur nature, leur royaume, leurs voies. C'est une chose difficile, c'est plus facile à dire qu'à faire. C'est véritablement une chose difficile d'être dans le monde et de ne pas être avec lui, et vous savez ce que je veux dire. Vous savez que de manière pratique cela se manifeste ainsi et que vous ne devez vous permettre d'être entraînés, car vous entraînez la gloire de votre vie chrétienne. Christ était intégralement pour Dieu, c'est un fait. Parce qu'Il était intégralement pour Dieu, Son Père étant le Père de gloire, l'Esprit de gloire reposait sur Lui. Le Père pouvait Lui donner la gloire.

L’HUMANITÉ DE CHRIST A ÉTÉ GLORIFIÉE

     Maintenant, un mot encore sur une affaire qui nécessiterait beaucoup plus de temps, et qui est, peut-être, la chose la plus difficile à rendre claire dans le domaine des choses chrétiennes : l'humanité de Christ a été aussi glorifiée. Son humanité a été glorifiée. Bien sûr, c'est déclaration qui nécessite une explication. C'est une déclaration très précieuse car aucune humanité n'est ''glorifiable'', comme nous l'avons vu. Son humanité était unique, capable d'être glorifiée et elle a été glorifiée. Paul parle de Son corps comme d'un corps glorifié. Il disait que nous devons être ''conformés au corps de sa gloire'' ou ''son glorieux corps de gloire'' ou ''corps glorifié'' (Philippiens 3.21) Il fut capable d'être glorifié, et cela eut lieu sur le mont de la Transfiguration. Il avait lutté lors de tous ces tests, contre tous ces efforts pour le compromettre, pour l'impliquer. Il les avait combattu jusqu'au pinacle de ce mont. Il ne faisait plus rien pour Lui-même. Le reste, c'était pour nous. A ce stade, Il avait prouvé Lui-même, qu'Il pouvait être glorifié, et comme Pierre écrit, sur ce mont Dieu lui donnait la gloire. Dans la transfiguration du Seigneur Jésus, Dieu montre dans un Homme représentatif ce qu'Il nous destine : que nous soyons transfigurés, glorifiés, ''constitués comme Son glorieux corps''. Son humanité était ''glorifiable''. Son humanité glorifiée c'est la norme céleste à laquelle Dieu travaille pour chaque croyant en Jésus-Christ. C'est un homme glorifié et dans la gloire. Il est là comme le dernier Adam et le deuxième Homme. Ces titres n'ont aucune signification pour les autres hommes, sauf pour ceux qui sont de cette même nature. Que signifie ''Adam'' ?Que signifie ''homme'' ? Ces termes ont un caractère représentatif. L’ Écriture déclare assez clairement qu'Il devait être : ''LE premier-né parmi beaucoup de frères'' (Romains 8.29) Beaucoup de passages pourraient être cités pour prouver cela.
     Je crois que c'est le secret de la vie de l'apôtre Paul, du jour même de sa conversion, jusqu'à la fin, quand après de si nombreuses années, ayant connu tellement de choses, il aspirait encore, cherchant encore, à aller plus loin. Il avait vu Jésus de Nazareth glorifié et il disait : ''C'est l'appel d'en haut !''. C'est aussi ce que nous avons lu dans la lettre aux Hébreux : ''Nous... Jésus couronné de gloire et d'honneur''. Et alors, l'écrivain va plus loin : ''C'est pourquoi frères saints, participants du divin appel...'' (Hébreux 3.1) De quoi s'agit-il ? C'est Jésus couronné de gloire, comme l'Homme selon l'intention éternelle de Dieu pour tout homme. Dieu appelle ''à sa gloire éternelle en Christ'' (1Pierre 5.10) Jésus-Christ, dans Son humanité glorifié est le modèle, le prototype, la stature, la représentation de l'intention de Dieu pour tous ceux qui croient dans le Seigneur Jésus.
    Ainsi donc, si nous avons reçu cette vie éternelle, si Christ est en nous, ''habitant en nos cœurs'', comme l'apôtre le dit ''par la foi'', c'est notre destinée. Nous avons la base d'une vie incorruptible, qui émergera tôt ou tard dans la plénitude de cette gloire, cette vie Le connaît maintenant, comme notre représentant. La foi n'agit pas, seulement pour le pardon des péchés, pour la rémission, pour l'expiation, non seulement pour la justification et le rachat. La foi en Jésus-Christ Le saisit comme l'humanité même à laquelle nous devons être conformés. La foi se saisit de Lui comme Il est maintenant et dit : ''Il est comme il est parce que Dieu me veut comme ça aussi'' Si nous Le connaissons, l'Esprit de gloire opère en nous sur cette base chaque jour, pour faire de nous selon ce qu'Il est, pour nous transformer et pour être transfigurés, nous conformer à Son image. Toute la signification des activités et des méthodes de l'Esprit de Dieu dans nos vies consiste à poser un fondement pour la gloire.
    Et cette fondation est sur ce principe de l'incorruptibilité. Que le Seigneur nous enseigne comment garder clairement cela dans un monde corrompu, comme le garder limpide hors de ce vieil homme misérable et corrompu. Vous vous rappelez cette magnifique image, quoique  si simple dont Bunyan parlait : ''Cet homme avec son râteau pour le fumier et avec une couronne d'or sur sa tête. Il était tellement occupé avec son râteau, si obsédé de ce qui était en bas, dans la boue, qu'il ne voyait pas la gloire et qu'il a tout perdu.'' Ce fumier, c'est notre vieil homme, et nous tournons toujours autour de lui pour si nous pourrons trouver quelque chose de bien en lui, une certaine gloire. Nous sommes, semble-il, incapables d'apprendre cette leçon. il n'y aucune gloire en ce domaine, il vaudrait mieux cesser nos vaines recherches. Disons cela à ce vieil homme et ne tournons plus autour de lui, ne le regardons plus. Détournons nos yeux de lui et regardons en haut vers le Seigneur, et nous trouverons le chemin de la gloire.
    Nous sommes ''appelés.... à sa gloire éternelle'' (1Pierre 5.10) Nous sommes engendrés ''par la résurrection de Jésus-Christ...pour un héritage incorruptible...qui ne passera pas et qui est réservé dans le ciel.''  (1 Pierre 1.3-4) Combien grand est le merveilleux appel de cette vie, de ce que nous avons par la foi dans le Christ-Jésus et de voir comment tout travaille pour ce but ! Mais assurons-nous, comme un cher vieux serviteur de Dieu qui maintenant est avec Lui, le disait toujours : ''demeurons sur la ligne de la gloire'' ; ne visons pas autre chose. Entrons dans la voie de la gloire, et maintenons-nous, sur la voie de la gloire, car nous sommes appelés à la gloire.

CHAPITRE SIX

L’HUMANITÉ EN RELATION AVEC LE TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR

    En poursuivant cette question de la vie et de l'incorruptibilité, nous considérons à présent, plus particulièrement une expression employée par l'apôtre Paul, qui se réfère à lui-même. Lisons dans 2 Corinthiens 12.2 ''Je connais un homme en Christ''. Je veux relier cette expression ''un homme en Christ'' avec ce qui se lit dans différents passages. Nous commencerons par la fin du livre de l'Apocalypse ''Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les églises (Apocalypse 22.16) C'est juste cette seule partie au début :''Moi, Jésus''. Puis, en allant plus loin nous avons :
      ''Moi Jean, votre frère, qui a part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus...''  (Apocalypse 1.9) ''Moi Paul, je vous prie...'' (2 Corinthiens 10.1) ''Voici, moi Paul, je vous dis...''  (Galates 5.2) ''   Moi, Daniel, je vis par les livres...'' (Daniel 9.2) ''Moi, Jésus'', ''Moi, Jean'', ''Moi, Paul'', ''Moi, Daniel'' tout cela n'est pas seulement permis mais, évidemment, inspiré par le Saint-Esprit, c'est un fait qui contient sa propre signification.
    L'objet de notre considération sera alors, ''un homme en Christ'' ou l'humanité de sa relation avec le témoignage du Seigneur. Nous avons déjà dit que l'humanité est une conception Divine, quelque chose prenant son origine en Dieu. Étant, alors, dans la pensée éternelle de Dieu, elle a été mise en lumière. Il n'y a rien dans toute l’Écriture qui montrerait que Dieu à une certaine période, à un certain stade, mettrait fin à cet ordre des choses pour le remplacer par un autre ordre, un ordre angélique ou une certaine autre conception de Son Esprit pour habiter ou occuper Sa création. Non, l'humanité a été créée pour demeurer. C'est la substance de l'incorruption, de l’immortalité, du permanent et donc dans la pensée de Dieu, l'humanité doit parvenir à un degré très élevé, plus haut que l'ordre angélique. C'est ainsi que l’Écriture le démontre très clairement. Dans la pensée Divine, l'humanité est une chose très noble avec une très grande et très haute destinée. C'est pourquoi, Dieu, est si préoccupé de notre humanité.

LA DIGNITÉ DE L'HOMME DANS LA PENSÉE DE DIEU

    Maintenant, dans ce chapitre nous serons préoccupés par le désir de corriger des erronées pour dégager ce qui est vrai. La pensée concernant l'homme est devenue un peu obscure. Il y a beaucoup de confusion dans notre conception de l'homme. La chrétienté ''évangélique'' a souvent mis l'accent sur l'aspect de la dépravation totale de l'homme. C'est une doctrine fondamentale de la position évangélique. Je n'ai rien à redire à cela, nous pouvons le soutenir assez fortement, mais nous devons nous rappeler que les vérités ne sont pas à l'abri d'un certain danger ou d'une erreur. C'est tout aussi vrai en exagérant de l'autre côté car cet homme est ''...une créature si merveilleuse'' (Psaume 139.14) L'humanité est chose très complexe et très merveilleuse. Nous découvrons constamment des facteurs et des nouveaux domaines dans l'âme humaine, et c'est l'âme de l'homme qui est le cœur même de cette humanité. Je ne suis pas entrain de me livrer à une analyse de l'âme humaine, mais ne sommes-nous pas des fois surpris par ce qu'il y a an nous, sans l'avoir soupçonné, en matière d'aptitudes et de capacités, ou de puissance de travail ? Il y a deux aspects à cette question de l'humanité, l'une qui est parfaitement vraie : la dépravation totale de l'homme ; l'autre : la dignité merveilleuse de l'homme, la dignité de la pensée humaine selon la pensée de Dieu. Ces deux choses ont besoin d'être contrebalancées car beaucoup de maux pourraient en résulter. Ainsi donc ce concept doit être corrigé pour pouvoir saisir réellement la pensée de Dieu concernant l'homme. Prenons bien garde à cela.

NOTRE INDIVIDUALITÉ N'EST PAS ANÉANTIE PAR LA CROIX 

    Maintenant considérons attentivement ce qui si souvent cause un déséquilibre, cette conception étriquée de l'homme concernant la croix. Nous donnons une grande importance au côté de la croix lié à notre identification avec Christ dans Sa mort. Par cette mort à la croix nos péchés sont ôtés. Il y a aussi la mise de côté d'une sorte d'homme, c'est absolument vrai et il n'y a rien à redire à cela. Cela demeure et nous ne pouvons rien y ajouter, c'est vrai. Mais de nouveau, il y a un très grand danger qui peut surgir de tout cela. Notre individualité n'est pas anéantie par la croix. La croix ne nous a pas rejetés en tant qu'êtres humains. La croix ne détruit pas notre spécificité. Elle traite avec la base de notre humanité, sur laquelle nous vivons en relation avec Adam, mais elle ne nous détruit pas. Nous devons être très prudents pour ne pas introduire la croix dans des domaines où elle est supposée ne jamais devoir être portée. Certaines personnes pensent que saisir la croix, dans notre identification avec Christ dans Sa mort et Son ensevelissement, signifie que, d'une manière ou d'une autre, nous devons disparaître de l'univers sans ne jamais plus paraître, ou être reconnus, ou ressentie quelque chose. Et qu'il doit y avoir une sorte de ''vacuum'' entre notre existence même et ce monde. Que nous devons marcher comme si nous n'existions plus du tout ! La croix n'est pas le moyen de favoriser l'ascétisme, ni de l'introduire. Vous pouvez introduire la croix dans un domaine qui est faux. Permettez-moi de répéter que notre personnalité et notre individualité ne sont pas touchées par la croix dans le but de les détruire. Maintenant vous devez vous asseoir et réfléchir : comment ces choses doivent-elles être équilibrées ? Je fais ces remarques préalables car nous abordons une question très importante.

 NOTRE INDIVIDUALITÉ N'EST PAS ANNIHILÉE PAR LE CORPS DE CHRIST

    Ensuite nous devons corriger une autre conception erronée. J'ai fait référence à la croix. Maintenant je me réfère au Corps de Christ. Bien que le Corps de Christ est une grande vérité, une grande réalité, une chose merveilleuse. Il n'y a rien à retrancher à toute la révélation de la vérité et de la doctrine du Corps de Christ. Mais nous devons être très prudents, car une fausse conception du Corps, de ''l’Église qui est son corps'', peut résulter de la pensée que l'individu, dans son caractère distinctif, est annihilé et que nous fusionnons tous en une masse informe, que tout ce qui permet notre identification est dissout, que nous perdons toute personnalité dans une certaine chose appelé le Corps. Or, Paul lui-même, très prudemment parle de l'erreur d'une telle pensée : ''Si tout le corps était œil...s'il était tout ouïe...'' (1Corinthiens 12.17) C'était sa manière d'aborder ce danger, le péril de supposer que le Corps entraînerait un agglomérat, conduisant à la perte de l'individualité distinctive.
    Nous devons seulement considérer nos corps dans ces deux domaines l'intérieur et l'extérieur et nous trouverons que dans la plus petite partie, le plus petit organe, il y a quelque chose d'absolument distinctif. Chacun a une forme distincte et une fonction distincte, quelque chose qui lui est propre. Un des effets de la maladie, dans le corps humain, consiste à détruire le caractère distinctif d'un organe, pour qu'il perde sa fonction propre et sa particularité : c'est une maladie. Nous devons donc ajuster nos concepts concernant le Corps. Nous confondons l'individualité avec l'individualisme, et c'est justement là que nous avons tort. Oui, l'individualisme doit être rejeté, mais l'individualité, jamais!
    Est-il nécessaire de poursuivre par la création ?  Pourquoi cette inépuisable et immense variété dans la création de Dieu ? C'est une des merveilles de la création : sa variété infinie. Et cependant, toute la création est interdépendante. Chaque branche dépend d'une autre branche:
la fleur de l'abeille, l'abeille de la fleur et ainsi de suite. Ce principe est démontré dans la création : une forme, un domaine, un organisme absolument dépendants l'un de l'autre justifiant leur existence et réalisant leur destinée. 
    Et ce qui est vrai dans la création toute entière l'est particulièrement dans nos corps. Quand le corps est pris comme une figure de l'église, il en est ainsi, une immense variété et en même temps une merveilleuse unité. Mais chaque partie a son caractère distinctif de contribution et de fonction, comme quelque chose qui lui appartient en propre et qui est indispensable pour l'ensemble. C'est l'argument que Paul présente aux Corinthiens : ''Nous ne disons pas  que nous n'avons aucun besoin de ceci, nous ne pouvons pas nous dispenser de cela.'' L'ensemble en dépend et en a besoin, parce que c'est uns chose qui, en elle-même, a de la valeur pour le Seigneur.
 
LA PENSÉE DE DIEU C'EST UN HOMME

    Ensuite, il y a une autre idée qui a besoin d'être corrigée, un concept erroné qui consiste à être une chose plutôt qu'une personne. Quand je dis une ''chose'', ceux qui se reconnaîtront dans ce que je vais mentionner, doivent, bien sûr, ne pas tomber dans cette erreur. Il est possible que pour certains, les ''docteurs'', ''missionnaires'' (ou apôtres), ''serviteurs'', ''ouvriers chrétiens'' et ''assistants'' (ou diacres) soient des désignations, des titres et qui ne soient seulement que cela : Des prédicateurs, des serviteurs (qu'ils le soient ou qu'ils ne le soient pas, là n'est pas le propos), ils tombent sous le coup d'une ou de beaucoup d'autres désignations ou titres possibles. Ils cessent d'être des personnes et deviennent des choses. Quand vous les rencontrez, vous rencontrez le docteur, vous rencontrez le prédicateur, vous rencontrez le serviteur, vous rencontrez l'ouvrier chrétien. Cela a conduit, dans bien des cas, à porter des habits spéciaux, pour les hommes et pour les femmes. Vous rencontrez le ministre du culte, l'ecclésiastique, le diacre. Vous rencontrez une certaine chose. C'est si facile pour nous, de devenir une chose, qui appartienne à une sphère ou une certaine classe, et cette chose enlève notre personnalité. C'est-à-dire que nous ne sommes plus vu comme des personnes, nous ne les rencontrons pas comme tel, comme des hommes, mais nous les considérons comme une certaine chose. C'est une conception erronée qui a besoin d'être ajustée et corrigée, car la pensée de Dieu, c'est un homme. La pensée de Dieu, ce n'est pas un prédicateur, un docteur, un ouvrier chrétien, un missionnaire. Dieu n'envoie jamais un missionnaire, Il envoie toujours un homme. Dieu a Sa manière d'agir, c'est donc un homme qu'Il envoie, ce n'est pas un missionnaire. Vous comprenez ce que je veux dire. Les hommes, avec leur organisation, envoient des missionnaires, des prédicateurs, des ouvriers. Dieu envoie toujours des personnes. Il est très clair que ce ne sont pas des choses mais des hommes. Les fonctions peuvent parfois devenir plus importantes que les personnes, et c'est toujours là un danger. La chose qui nous occupe voile la personne que nous sommes et usurpe sa place.

 DIEU VEUT L'AUTHENTICITÉ

     Voyons encore cette question de l'originalité. Ici, c'est un point très important ( et vous reconnaîtrez que nous avons de quoi faire). Ce domaine de l'originalité n'a en lui-même rien d'original ! Car il est juste de dire, comme Salomon : ''Il n'y a rien de nouveau sous le soleil'', mais cependant, Dieu peut faire en nous ''toutes choses nouvelles''. Les choses peuvent exister depuis longtemps, bien d'autres peuvent les avoir connues et s'en être émerveillés, mais ce n'est que quand il y a un toucher de la main Divine, sur nos yeux intérieurs ou nos cœurs, qu'elles deviennent des réalités vivantes pour nous, comme jamais elles ne l'avaient été. Alors, nous nous exclamons ''je n'avais jamais vu cela avant !''. Ainsi en est-il avec la Parole de Dieu qui a été écrite des siècles auparavant. Cependant, c'est comme si elle avait été écrite le jour où la main de Dieu a touché nos yeux. C'est ce que je veux dire par l'originalité. Malgré toute leur valeur, ces choses pourraient n'avoir jamais existé pour beaucoup, mais maintenant, dans de simples existences, ces choses deviennent expérience.
    Comment est-ce possible ? Ce n'est pas parce que quelqu'un a donné une nouvelle lumière sur cela, mais parce que le Seigneur a fait quelque chose. Le Seigneur a fait quelque chose en nous, si bien que, surgissant du domaine du ''toujours-existant'', il s'est manifesté quelque chose qui ne pouvait jamais n'avoir existé, avant cela, pour nous. Il doit y avoir en nous quelque chose qui le rende original. Nous ne pouvons pas considérer tout cela au premier degré, selon sa valeur apparente, simplement comme des choses. Nous ne devons pas être comme des bandes de magnétophone. Quand je parle dans le micro et que j'enregistre, tout va sur la bande. En fait, si l'occasion le nécessitait, je pourrai retourner en arrière et tout repartirait depuis le début. Vous entendriez ma voix et chaque mot qui aurait été dit, mais cela, ce n'est pas la personne. Cette bande a tout capté, tout le message, toute la vérité, dans un sens, elle le connaît dans sa totalité, elle contient tout. Mais il n'y a aucune personnalité, aucune originalité : c'est mécanique.
    Le Seigneur ne veut pas que nous soyons des machines. Il ne veut rien de mécanique, aucune sorte de bande d'enregistrement de la vérité. Il veut l'originalité, et l'originalité est liée à nous-mêmes et non pas à ce que nous faisons. Vous pouvez avoir toute l'information dans vos notes, tout comme la bande peut l'avoir. Mais, à moins qu'il n'y ait quelque chose d'autre, ce ne sera d'aucune utilité pour vous. Il n'y a aucune réelle valeur concernant le sujet. Cela doit le devenir en vous. Quelque chose doit arriver, alors vous pouvez dire : ''Bien, j'ai tout cela, je connais tous les mots, les expressions, les phrases, les idées, mais maintenant j'ai quelque chose de plus. C'est devenu une partie de mon être, une chose par laquelle je vis.''
  
 LE PRINCIPE DE L’AUTORITÉ SPIRITUELLE

    Maintenant voyons le principe même de l'autorité spirituelle. Quand il est dit au Seigneur qu'Il parlait avec autorité et non pas comme les scribes (Matthieu 7.29) cela ne signifiait pas qu'Il avait plus de connaissance ordinaire que les scribes. Ils avaient probablement une grande connaissance (la connaissance d'école) qu'Il ne possédait pas. Il n'avait pas la connaissance d'école. Eux, ils avaient cela. Leur autorité était une autorité  technique, académique. C'est pourquoi quand ils mettaient Son autorité au-dessus de celle des scribes, ce qu'ils voulaient dire c'était : ''Cet homme parle de Son expérience, Il parle de ce qu'Il connaît en Lui-même. Cela vient de Lui et non pas des livres. Ce n'est pas le dernier message qu'Il a entendu, le dernier livre lu, quelque chose qu'Il a saisi, qu'Il a obtenu de quelqu'un d'autre, une idée lumineuse qu'Il a développée. Non, c'est le résultat de quelque chose que Dieu a fait en Lui et qui vient de Lui.'' Tout cela découle de cette question liée à l'humanité dans sa relation avec le témoignage du Seigneur : ''....un homme en Christ''

DIEU EXIGE UNE HISTOIRE

    Le Seigneur est préoccupé par, ce que nous appellerons, le facteur humain lié à Son témoignage : car c'est Sa propre pensée. Elle contient l'élément de l'incorruptible, de ce qui doit être éternel, parce que Dieu a fait l’homme pour l'incorruption et pour la gloire. Cette pensée éternelle et céleste est liée à l'homme. Il exige donc une histoire derrière tout cela. C'est-à-dire qu'Il désire un vécu derrière tout ce que nous disons. Si nous parlons de la vérité, si nous enseignons, prêchons, travaillons, ou par tout autre moyen, essayons d'influencer d'autres vies, si nous sommes ici-bas en relation avec tout le dessein de Dieu, en relation avec d'autres vies, notre part, notre position, notre influence doivent avoir une histoire en arrière-plan. Nous ne sommes pas ici juste comme des intermédiaires, qui puiseraient dans une réserve pour la transmettre à d'autres d'une manière mécanique, étudiant les sujets de la Bible pour les publier à d'autres, comme des détaillants de produits divins. Dieu exige une histoire, et c'est seulement quand il y a une histoire qu'il y a une réelle valeur. Le témoignage n'est pas constitué par des mots, des idées et des vérités, mais par une histoire en relation avec tout cela. Dieu est très sage à ce sujet, Il a une intention, c'est que vous et moi n'allions jamais au-delà de nous-mêmes dans la vérité, que nous ne soyons jamais parlant au-delà de nous-mêmes, parce que, si tel était le cas, nous serions nous-mêmes la faible mesure de ce que nous professons. Il y a quelque chose derrière la vérité qui donne à cette vérité sa nature incorruptible, qui rend cette vérité vivante, permanente et efficace. Ce n'est pas une vérité par elle-même, cela c'est méconnaître la vérité, car la véritable connaissance, c'est la connaissance en expérience. La réelle valeur de tout enseignement et de ce que nous faisons, comme nous disons : pour le témoignage, pour la position du témoignage (ce n'est pas que j'aime la phraséologie, mais c'est ainsi que nous parlons), c'est que tout doit avoir une histoire spirituelle en arrière-plan.
    C'est comme j'ai pu le dire auparavant, l'histoire spirituelle qui constitue l'autorité, et rien d'autre ne la constitue. C'est l'histoire spirituelle qui crée l'originalité. Ne l'oublions pas, cette originalité est essentielle. Tout doit être réalisé en nous avant que nous puissions commencer  à le  donner aux autres, avec tout son effet et toute sa valeur. Les paroles du Seigneur à Pilate pourraient très souvent nous être adressées : ''Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?''  Dis-tu cela de toi-même ? Cela doit commencer là, cela doit venir de notre propre histoire. Le fait, c'est que des milliers et des milliers, peut-être, sont passés par le même chemin que nous, mais de manière pratique, personne d'autre ne peut jamais être passé par là avant nous. Nous ne pouvons pas vivre par l'expérience des autres, quoique des milliers aient pu passer par tout cela. Quand Dieu nous tient dans Ses mains, c'est comme si nul n'était passé par cette voie auparavant.Nous sommes seul dans tout cela, c'est quelque chose d'original. Cela signifie que personne n'a jamais éprouvé cela avant nous : ''je suis le seul qui ait jamais eu cela !'' Cependant des milliers sont passés par cette même expérience. Vous voyez cet aspect de l'originalité. Le Seigneur fait que nous avons une expérience spirituelle unique.
    ''Moi, Jésus''. Cela ne vous surprend pas, qu'à la fin de la Bible la dernière déclaration du Seigneur Jésus, parlant aux églises, soit formulée ainsi ? Il ne dit pas ''Moi, le Seigneur'', mais, ''Moi, Jésus''. Ceux qui étudient la Bible savent que le nom de Jésus se réfère invariablement, dans le Nouveau Testament, aux jours de Son humiliation. Après Son exaltation Il a été appelé ''Seigneur'', le Seigneur Jésus, le Seigneur Jésus-Christ, Jésus-Christ ou Seigneur'', mais quand ''Jésus'' est employé par Lui-même, il l'est toujours dans un certain sens et se réfère à Sa vie d'humiliation, lorsqu'Il a pris la forme d'un homme. Il était ''...en...forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes, et ayant paru comme un simple homme.'' (Philippiens 2.7). Le mot ''forme'' est un mot intéressant dans ce passage. Il signifie que dans toute Son apparence extérieure, selon le jugement que l'on pouvait s'en faire, Il était comme les autres hommes. Il y a un autre mot employé pour ce qu'Il était intérieurement, c'était quelque chose d'autre. Mais ici, Il avait pris extérieurement la forme d'un homme. En faisant ainsi, Il prenait le nom de Jésus, le nom qui était le plus commun en Palestine : Jésus, Joshua. Ce nom se référait donc à l'histoire spirituelle réalisée en Lui-même. Il a été éprouvé, tenté en tout point (Hébreux 4.15) si bien que, assez étrangement, il pouvait être dit de Lui qu'Il était rendu ''parfait par les souffrances'' (Hébreux 2.10) ''Il a appris, bien qu'Il fut Fils, l'obéissance par les choses qu'Il a souffertes.'' (Hébreux 5.8) L'histoire était réalisée dans Son humanité. Il était un homme en apprentissage. Personne ne pensera que je mets de côté Sa divinité, mais ici, c'est un homme, un être humain, Dieu incarné, c'est vrai, mais ici, sous la forme d'un être humain, connaissant tout de la vie humaine, ayant constitué une histoire spirituelle, hors de laquelle, comme nous cherchons à le voir dans ces pages, procéderaient ces valeurs intrinsèques qui devaient demeurer pour tous les âges à venir. Tout a été accompli dans l'humanité, et maintenant, à la fin, Il se présente Lui-même aux églises : ''Moi, Jésus'', la somme de l'histoire spirituelle de la vie d'un homme, quelque chose d'accompli dans l'humanité.
    ''Moi, Jean''. Oui, Jean pouvait dire à une plus petite échelle, c'est vrai : ''Ce que j'écris, ce que je vais écrire, ce n'est pas quelque chose qui est venu machinalement à moi, mais des choses que nos yeux voyaient, que nos mains touchaient, quelque chose qui est rentré en relation vitale avec nous-mêmes, devenant partie de nous-mêmes. Si bien que nous sommes maintenant dans une position où il nous est permis de nous mentionner nous-mêmes, en relation avec le témoignage de Jésus. ''Moi, Jean...pour le témoignage de Jésus''.
    Et Paul : ''Moi, Paul'' : il m'est permis de parler de moi, à cause de l'autorité d'un homme qui a une histoire derrière lui. ''Je connais un homme....qui a été ravi au troisième ciel. Et il a entendu des choses inexprimables.'' (2 Corinthiens 12.2-4) C'est devenu la substance de mon être. Je ne vous parle pas de vérité abstraite, je vous parle de quelque chose qui m'est arrivé. J'ai été saisi par cela, c'est devenu partie de moi-même, il m'est donc permis de dire : ''Moi' Paul je vous dis...''
    Ce fut vrai de Daniel. ''Oh ! homme bien-aimé'' (Daniel 10.19) Il n'est pas dit ''Oh, prophète bien-aimé'', ''Oh, serviteur du Seigneur bien-aimé, ''Oh prédicateur de la vérité Divine bien-aimé'', mais ''Oh! homme bien-aimé''. ''Moi, Daniel'' :vous voyez l'homme, c'est l'homme de Dieu, l'homme dans le Seigneur, l'homme en Christ. Quand j'emploie le mot ''homme'', je parle, bien sûr, d'humanité, ce qui inclut la femme. C'est ce que Dieu voulait. Ils étaient tous des êtres humains. Jean était un être humain, Paul était un être humain, Daniel était un être humain, Christ avait été un être humain. Il était un être humain avec le puissant ''plus'' de la Déité. Quand Dieu forme quelque chose de Lui-même, dans une vie humaine, Il constitue le témoignage de Jésus.
    Bien, vous voyez ce que Dieu désire. Dieu n'est pas en soucis pour faire de vous un docteur de la Bible, un prédicateur, un missionnaire, un ouvrier chrétien. Cela peut se faire, cela peut être un aspect que l'un ou l'autre aura, mais avant et par dessus tout, c'est nous-mêmes que le Seigneur recherche. C'est pourquoi Il se donne tant de peine pour nous. Sachez bien que vous méconnaîtrez le Seigneur à moins que vous ne reconnaissiez cela. Vous recherchez des résultats dans votre travail, vous êtes attaché à votre œuvre, vous êtes en soucis de votre fonction, vous êtes inquiets pour des choses. Le Seigneur, Lui, est en soucis de vous, et si le Seigneur suspendait les choses, nous serions dans un état terrible à ce sujet et vite bouleversés devant le Seigneur. Il vous cherche vous. Il est plus concerné par votre humanité que par n'importe quoi d'autre. S'il a cela en Christ, selon Christ, le reste coulera spontanément. Vous n'aurez pas à endosser un uniforme, prendre un titre ou un nom. Vous ne devrez pas être appelé de manière particulière. Vous serez ce que vous êtes, et qu'importe, le reste ne compte pas. Oh ! Voyez le vide des noms : ministre, pasteur, docteur et tout cela s'il n'y a pas la contrepartie d'une réalité intérieure. Il doit en être ainsi, car tout le reste disparaîtra.
    ''Moi, Jésus'',  et à côté de Celui qui est la Tête suprême ''Moi, Jean'', ''Moi, Paul'', Moi, Daniel'', et ''Moi...un tel et vous.... un tel'', vous pouvez mettre votre nom, si cela est vrai.
   
CHAPITRE SEPT

 LA PLEINE STATURE DE L’HUMANITÉ 

'' Je connais un homme en Christ'' (2 Corinthiens 12.2)
''...jusqu'à ce que nous soyons parvenus...à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ'' (Ephésiens 4.13)
''En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. Or, quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ? Ou le fils de l'homme pour que tu le visites ? (Hébreux 2.5,6)

    Nous allons maintenant considérer un aspect particulier de cette question de l'humanité, et notamment comment l'homme peut atteindre cette pleine stature.
    
LE GRAND UNIVERS DE L'HOMME

    Nous commencerons par quelques mots concernant la création de l'homme dans laquelle, par l'incarnation de Christ, sont destinées toutes les réalités et les merveilleuses pensées de Dieu, Divinité mise à part. La création de l'homme, et l'incarnation subséquente de Christ représentaient la mise en ouvre de la grande pensée de Dieu qui est de s'exprimer Lui-même dans ''l'homme.'' C'est une chose merveilleuse de penser que Dieu choisissait de créer une sorte de créature étrange appelée l'homme, introduisant ce qu'on  appelle l'humanité, afin que par ce moyen, Il puisse révéler à tout l'univers, Ses propres pensées, pour l'instruire. La connaissance de ce qu'est l'homme est encore à un stade très imparfait, malgré tout le temps dans lequel cet homme est sur la terre. Du côté de sa potentialité à faire le mal, cela va parfois au-delà de l'imagination, quand on considère jusqu'où l'homme est capable d'aller. A contrario, sous la grâce, et dans son union avec Dieu par Jésus-Christ, les potentialités de l'homme racheté dépassent, aussi, toute compréhension. C'était cette destinée incommensurable, de l'homme en Christ, qui épuisait tous les superlatifs du langage de l'apôtre Paul.
    Considérons certaines disciplines scientifiques de l'homme. Je ne leur donne pas leurs noms scientifiques car vous pouvez citer ces noms vous-mêmes, si vous le désirez. Citons cinq aspects, seulement, dans le domaine des sciences de l'homme. 
    Il y a premièrement ce qui traite des fonctions et des phénomènes liés à son être physique, ce avec quoi, les médecins et chirurgiens du monde entier sont confrontés. Après tous ces siècles de l'existence de l'homme sur la terre, ils découvrent qu'il y a encore de nouvelles et complexes complications, en profondeur, et des difficultés qui vont bien au-delà de leurs possibilités. De nouveaux faits surviennent toujours dans le corps physique, causant un soucis considérable et augmentant leur perplexité, même pour ceux qui connaissent bien le sujet. Pourtant certains disent : ''avec toute cette connaissance, ils doivent bien le connaître le sujet''. Les noms données aux maladies et aux divers dysfonctionnements, s'accumulent et sont très significatifs. Dans le domaine du corps humain il y a encore, après tout ce temps, malgré toutes ces études, les recherches et la connaissance, une profondeur insoupçonnable qui va bien au-delà de la capacité des experts. Ils sont ainsi souvent arrêtés, perdus face à un problème. Il est question de reconstruire entièrement ce corps humain, cette vie physique et de la perfectionner, mais c'est bien loin de pouvoir être réalisé. Cela ''tombe en panne'' juste quand ils pensaient pouvoir y parvenir.
    Deuxièmement il y a la science de l'esprit humain, très développée au cours de ces dernières années. C'est un nouveau concept et un nouveau monde. Beaucoup se consacrent intégralement à son étude et à son exploration. C'est un monde merveilleux que celui de l'esprit humain. Il sondé, analysé, étudié, mais vous savez bien que ce domaine de l'esprit humain est encore d'être bien loin d'être saisi par ces experts. Il défie encore les meilleurs efforts pour pour résoudre les problèmes posés et pour le faire ''bien fonctionner''.
    Ensuite, il y a un troisième domaine, celui des relations humaines, des êtres humains vivant ensemble, que ce soit entre deux personnes, des communautés ou des nations. C'est ce qui est appelé la société ou les relations humaines. C'est encore un département d'études et d'enquêtes qui requiert un dur labeur, à plein temps, des vies entières occupées, et un nombre considérable de gens. C'est un monde si complexe ! Vous le savez bien, ne serait-ce que quand cela concerne seulement deux personnes. Alors, quand vous avez affaire à un plus grand nombre, vous comprenez mieux quel fardeau Paul avait, et il y fait référence, presque avec un gémissement : ''Et, sans parler d'autre chose, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les églises'' (2Corinthiens 11.28) C'est le problème de gens vivant ensemble, et comme je l'ai dit, quand vous transposez au niveau des nations, le problème des relations humaines devient une chose colossale. Cela a usé beaucoup de nos plus grands hommes d'état, en essayant de résoudre ce problème, pour obtenir des gens et des nations des progrès dans le domaine de l'amitié et des bonnes relations. 
    Il y a d'autre part cette science qui traite des races humaines. Non seulement des peuples, mais des races. Nous ne pouvons pas le considérer maintenant, mais vous savez combien de temps et d'argent ont été consacrés pour tenter de parvenir à constituer une race différente pour résoudre les problèmes humains. Cette race-ci est caractérisée par certaines choses, et cette race-là, par d'autres éléments. Tout cela crée de grands problèmes de relation à l'échelle mondiale, de racisme et demande constamment une somme considérable d'efforts conduisant à l'anxiété. Cependant le problème racial est, à ce jour, aussi grand que jamais. Un regard sur certaines parties du monde démontre que le problème racial dépasse l'homme.
    Et enfin, il y a ce domaine qui est encore une science à part entière, qui traite de la nature humaine, particulièrement du péché ou du mal de la nature humaine. Bien ! Cela a occupé l'homme depuis le commencement : ce péché dans la nature humaine, ce mal, cette nature humaine méchante. Quel monde, quel océan, quel abîme ! 
    Ici, vous avez cinq grands mondes, une constellation de mondes, formant même un univers, tous reliés à l'homme lui-même, au genre humain. Tout cela est apparu quand l'homme a été introduit. Tout cela est rattaché à l’humanité, avec cet être appelé homme. Combien vaste est ce domaine de l'homme ! Il est bien loin d'être pleinement exploré !   

CHRIST INCARNE L’HUMANITÉ SELON DIEU 

    Maintenant, pourquoi tout cela ? Ce n'est pas seulement un sujet d’intérêt, une simple pensée introduite sans plus. Cela conduit à quelque chose. Christ est l'incarnation de tout cela dans une nouvelle humanité voulue par Dieu. Et Sa venue est aussi en rapport avec ces cinq domaines appartenant à l'humanité.
    Il règle le problème de la vie physique de l'homme. Tout ce problème de la vie physique de l'homme va être résolu dans l'humanité de Jésus-Christ. ''Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité...'' (1Corinthiens 15.54) Quand ce corps de corruption aura été rendu conforme à Son corps de gloire (Philippiens 3.21) tout ce problème du monde physique de l'homme sera enfin résolu. Et ce n'est pas juste une déclaration de fait concernant un certain temps futur. Il nous a donné cette vie, et ainsi, même maintenant, dans un corps de corruption, nous pouvons connaître le pouvoir de Sa résurrection, nous pouvons connaître une vie qui triomphe de cette corruption jusqu'à ce que Dieu en ait terminé avec nous ici-bas. Nous avons cette vie qui nous est donnée maintenant, afin que nos corps mortels permettent, par l'Esprit Divin, la réalisation d'une œuvre divine ici sur cette terre, contrairement à toute possibilité humaine. Nous aurions pu mourir, très certainement bien des fois, mais il y a une vie en nous qui triomphe, jusqu'à ce que notre travail soit achevé. Il a résolu le problème de ce monde physique, et en nous accordant la vie éternelle, Il a déjà apporté la solution, et c'est sur cette base, que ce corps sera conformé au corps de Sa gloire ''...alors s'accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire.'' (1Corinthiens 15.54) 
    Et ce qui est vrai dans tout ce domaine physique de l'homme, est vrai aussi pour les autres. Considérons cette affaire de l'esprit de l'homme qui est un tel problème. Le Nouveau Testament nous enseigne qu'il y a un autre esprit, l'Esprit de Christ. ''Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse.'' (2 Timothée 1.7). C'est un autre esprit, un esprit divin, l'Esprit de Christ, un ''nouvel-esprit''. Vous n'avez certainement pas besoin que je le démontre par les Écritures. Le problème de la psychologie (maintenant, je lui ai donné son nom !) est résolu par le Saint-Esprit dans le croyant. C'est une partie de notre héritage en Christ d'avoir un esprit solide et de ne pas être déséquilibrés. Nous n'irons pas plus loin avec cela parce que nous avons beaucoup de choses à voir.
    Maintenant, concernant cette question des relations humaines, (ce que nous nommons la société, les relations entre les gens de cette terre) est-ce que Christ ne l'a pas résolue ? Il y a un témoignage lorsque les enfants de Dieu, venant de plusieurs pays, se réunissent ensemble. Il n'a pas changé nos tempéraments, Il n'a pas fondamentalement changer nos individualités. Il n'a pas anéanti nos personnalités dans leur diversité. Il n'a pas mis de côté nos différentes nationalités, mais Il nous a fait devenir un. Nous avons une vie, nous avons un langage. Toutes ces choses qui nous séparent humainement étaient dans la vieille humanité et elles sont réglées en Christ. Oh ! Que nous reconnaissions cela bien d'avantage ! Quand se manifestent les divisions, quand il y a de la dissension et des schismes, et des choses semblables, nous sommes dans la sphère de la vieille création, nous ne sommes pas dans le royaume de Christ. Il a fait, dans Son humanité, une entité corporative différente. C'est une chose merveilleuse, cette entité corporative, le ''nouvel homme'' (Ephésiens 2.15) Il y a ici, ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre ; mais Christ est tout en tous (Colossiens 3.11) tous sont un, il y a un nouvel homme. Le problème social est résolu en Christ.
   Ensuite, il y a cette question de la race, des races sur la terre avec tous les conflits liés à ce problème. Oh ! Je ne comprends pas les gens qui s'appellent eux-mêmes chrétiens, avec leur Nouveau Testament à la main, et qui font de la ségrégation raciale ! Je comprends les problèmes, mais je crois qu'il y a une autre manière de régler le problème du racisme. Je pense que c'est une parfaite contradiction avec le Nouveau Testament car il me semble qu'il le dit très clairement. Le Nouveau Testament enseigne l'unité du corps de Christ où il n'y a ni Grec, ni Juif, ni coloré, ni blanc, c'est une chose impossible. Il ne peut en être autrement, cela ne marchera pas. Sinon, très bien, alors éliminez le Nouveau Testament et cessez de vous appeler vous-mêmes chrétiens. Cette chose est résolue en Christ. Tout cela a été démontré possible et réalisable en Lui. Cela nécessite seulement la grâce de Dieu et le gouvernement du Saint-Esprit des deux côtés. Pas seulement d'un côté, mais des deux côtés et le problème sera résolu. Cela peut nécessiter de la patience et des ajustements. Mais, la base, c'est qu'Il nous a tous baptisés dans un Esprit et dans un seul Corps, que nous soyons esclaves ou libres, ceci ou cela, Christ règle la question.
    Enfin, voyons cette question du péché humain. Bien, nul besoin de parler beaucoup de ce grand problème du péché dans  la nature humaine, du mal dans l'humanité elle-même. Il n'est pas utile de regarder au-delà de nous-mêmes ; nous savons que Christ a résolu le problème. Mais c'est encore un problème insurmontable pour les gens qui s'intéressent à l’éthique. Ce problème qui a débouté de tout temps les philosophes de la moralité, est réglé en Christ.

LA GRANDEUR DE CHRIST

     Christ es en rapport direct avec tout cet univers de l'homme dans tous ses aspects. Combien Christ est grand ! Il est l'incarnation cohérente et accessible d'un nouveau type d'humanité, dans lequel, toutes ces choses sont résolues et ont été réglées. Combien grand est Christ ! Et donc, combien est grand le nouvel homme, l'homme en Christ ! Christ est tellement grand qu'Il peut donner à l'humanité un caractère différent et plus élevé que tout ce que nous connaissons. Il peut donner ce caractère à une vaste multitude, car l'église dans sa finalité n'est pas une petite chose. Nous sommes enclins, je le crains, quand nous regardons le monde, à considérer que bien peu sont sauvés. Il y a un petit pourcentage de vrais croyants à travers cette multitude, ces millions sur cette terre, et nous sommes enclins à penser que l'église sera quelque chose de très petit. Mais nous considérons la consommation, la finalité, nous découvrons que l'église n'est pas une petite chose, mais une grande multitude, une vaste assemblée, et que cette chose immense reçoit tout son caractère d'un Homme. Combien Christ est grand ! 

LA PLEINE STATURE SPIRITUELLE

    Après avoir dit cela, car c'est seulement mon introduction, je veux en venir à cette question de la pleine stature spirituelle. La première chose, bien sûr, à placer au-dessus de tout c'est de voir combien Christ est grand. Combien grande est cette humanité de Christ ! Et combien merveilleux doit être le dessein de notre existence en Christ ! Pour Paul, c'est un incessant émerveillement de pouvoir dire de lui-même : ''Je connais un homme en Christ''. Ce n'est pas une petite chose d'être ''un homme en Christ''.  C'est alors, bien sûr, que l’œuvre de Dieu en nous, prend ici toute sa signification, car c'est à la lumière de tout cela que Dieu accomplit Son travail en nous et toute Son éducation. S'Il met de côté une humanité en nous, c'est pour en bâtir une autre. S'Il nous place dans des épreuves et nous fait passer par des expériences qui constituent une grande difficulté sur le versant de notre humanité naturelle, c'est seulement pour former cette autre humanité. Les transactions de Dieu avec nous, Ses manières d'agir envers nous, sont toutes expliquées par ce grand dessein, par cette grande destinée à laquelle nous sommes appelés : la conformité à l'image de Son Fils.
   A présent, en considérant une petite expression qui se lit dans la Bible de nombreuses fois, je voudrai dire quelque chose concernant cette question de la pleine stature et comment elle peut être atteinte. Pour cela, je vais prendre quelques illustrations dans l'Ancien Testament.

 LA PUISSANCE DE LA RÉSURRECTION

Isaac sema dans ce pays,et il recueillit cette année le centuple, car l' Éternel le bénit. Cet homme devint riche et il alla s'enrichissant de plus en plus, jusqu'à ce qu'il devint fort riche. (Genèse 26.12-13)
   L'homme agissait. Ici, Isaac est un type de l'humanité parvenue à sa pleine stature. Maintenant que nous sommes familiers avec la typologie de l'Ancien Testament, nous savons qu'Isaac incarne la puissance de la résurrection. Il n'est pas nécessaire de prouver cela. Abraham, par la foi, l'avait recouvré des morts. Ainsi, Isaac typifie la puissance de la résurrection. Et sur la base de la résurrection, Isaac s'adonne à l'agriculture, domaine dans lequel, plus que tout autre, la résurrection est la loi prédominante. A cause de ce principe, il est devenu très prospère. La loi de la résurrection a opéré de telle manière qu'il s'accrût de plus en plus et devint très grand.
    Nous mettons l'accent sur cet accroissement, sur cette grandeur d'Isaac, qui est le produit de la résurrection. C'est là, le facteur essentiel. Il connaît, dans sa propre personne, dans sa propre histoire, dans son expérience, dans son être même, le pouvoir de la résurrection. En raison de cette expérience même, de cette connaissance expérimentale, il est devenu très grand. A travers de tout ce qu'impliquait l'agriculture il savait bien que, même s'il est dit seulement qu'il semait et dans la même année moissonnait au centuple, qu'il n'y avait pas de récolte possible sans un profond labourage. Il devait labourer et ensuite venaient les semailles, puis de nouveau labourer avec endurance, en toute patience, courage, ténacité, avec la foi et l'espérance. Toutes ces choses sont liées au travail de l'agriculteur. Je pense que c'est un domaine dans lequel, peut-être, l'héroïsme est bien plus profond que dans tout autre. Considérons le dur travail du laboureur quand les semailles sont dévastées par une nuit d'orage et qu'il doit tout recommencer. Cela coûte quelque chose, il faut qu'il y est quelque chose en vous, avant de semer à nouveau, car vous n'allez pas le recevoir de la terre à moins que cela ne soit en vous-même. Ce qui vient de la terre sera le résultat, le fruit, de ce qui est en vous : la puissance de la résurrection. Vous devez croire dans la puissance de la résurrection pour être un bon agriculteur, surtout dans les jours d'orage et d'adversité, quand tout a été ruiné. Isaac connaissait la puissance de la résurrection.

 EN SOUCIS POUR LA REPRODUCTION ET L'ACCROISSEMENT

    Maintenant qu'est-ce que cela produit dans sa situation ? Qu'est-ce qui compte avant tout pour l'homme dans le domaine particulier de la vie ? C'est un immense soucis pour la reproduction et pour l'accroissement. C'est là le secret de la pleine croissance spirituelle, cette réelle préoccupation triomphante et puissante pour l'accroissement et la reproduction. Que ce soit pour l'église, pour une assemblée locale, ou pour un croyant individuel, la croissance spirituelle, ''la grandeur'', dépendra de ce profond soucis pour la reproduction. Il est courant de dire, et c'est encore vrai dans certains milieux, qu'une église non missionnaire est une église morte, elle ne croit jamais. Il y a beaucoup de vérité en cela. Où il n'y aucun soucis pour la reproduction, pour le salut des âmes, pour l'expansion de l'église, il n'y a aucune croissance. Cette sorte d'esprit qui laboure, sème, travaille dur, endure, exerce le courage et la patience, malgré l'adversité et la déception, et qui persiste parce qu'il croit que ce que désire le Seigneur de la résurrection peut se réaliser, cette sorte d'esprit va produire spirituellement beaucoup d'accroissement, dans les individus, l'église locale, et pour l'église toute entière. Ainsi, Isaac est non seulement l'incarnation mais aussi l'expression de la puissance de la résurrection. Cela est montré par ce grand soucis pour l'accroissement.

 LA DIGNITÉ, LE DISCERNEMENT ET L’AUTORITÉ

''L'homme, qui est le seigneur du pays, nous a parlé durement, et il nous a pris pour des espions.... Et l'homme, qui est le seigneur du pays, nous a dit...'' (Genèse 42.30,33)
''Juda lui répondit : Cet homme nous a fait cette déclaration formelle :Vous ne verrez pas ma face, à moins que votre frère soit avec vous... Ils répondirent : Cet homme nous a interrogés... avez-vous un frère ? ...Prenez votre frère et levez-vous ; retournez vers cet homme. Que le Dieu Tout-Puissant vous fasse trouve grâce devant cet homme... Joseph leur dit : Quelle action avez-vous faite ? Ne savez-vous pas qu'un homme comme moi a le pouvoir de deviner ?'' (Genèse 43.3,5,7,13,14 ; 44.15)
      Ici, nous avons ''l'homme''. Quelles sont les caractéristiques de cet homme ? C'est un homme qui a une stature. C'est un homme élevé il est un grand homme. Cet homme est marqué par une grande dignité. C'est certifié et cela se voit tout au long de cette histoire. Ses frères sont tous conscients de la dignité de cet homme. Cet homme est marqué par le discernement : ''Ne savez-vous pas qu'un homme comme moi a le pouvoir de deviner ?'' Vous vous rappelez que c'est ainsi qu'il est parvenu à cette position. Pharaon avait fait un rêve. Joseph était le seul qui pouvait l'interpréter et le constat fut que l'Esprit était sur lui. Il pouvait discerner, il avait le pouvoir de discernement et d'interprétation. Il avait l'autorité. Tout est entre les mains de cet homme. Ces trois choses sont les caractéristiques de Joseph : la dignité, le discernement et l'autorité.
    C'est cela la stature. Ce sont les marques spirituelles de la pleine maturité. Nous pourrions passer beaucoup de temps à considérer tout cela. Dans celui qui a de la dignité spirituelle, il n'y a rien d'insignifiant, de méprisable, de petit, d'étriqué. C'est quelqu'un qui doit être reconnu comme un homme ayant une stature, comme quelqu'un qui compte pour quelque chose. L'homme qui a du discernement peut voir au-delà de son propre horizon, il voit loin, il voit subjectivement , il a ce que nous appelons la vision. C'est un homme qui a une connaissance secrète de la signification des choses. Et la possession de l'autorité spirituelle démontre qu'il y a quelque chose dans cet homme, ou dans cette femme, qui va au-delà de ce qu'ils sont en eux-mêmes. Peut-être qu'eux-mêmes ne s'attendent pas beaucoup au respect et certainement pas à l'obéissance de la part des autres, mais il y a quelque chose en eux qui attire votre attention. Ils ont, ce que nous avons vu dans un autre chapitre, une histoire avec Dieu. Cela leur donne quelque chose qui les démarque, les fait reconnaître en présence des autres personnes. Elles doivent dire : ''Ils parlent en connaissance de cause.'' Vous ne pouvez pas les mener par le bout du nez. Ils savent où ils en sont. Vous êtes obligés de reconnaître qu'il y a quelque chose en eux et vous devez vous incliner. L'autorité spirituelle, c'est cela. N’interprétons pas ces choses physiquement, j'allais dire littéralement. Ce sont des facteurs spirituels, des caractéristiques spirituelles. Ce sont les marques de la croissance spirituelle et dans ce cas, d'un homme qui a atteint la pleine stature.
    Ne sont-elles pas les caractéristiques de Christ ? Regardons encore à Lui. Est-e qu'il n'y a pas de la dignité en Lui ? Il n'y a rien de petit, rien d'étroit, rien d'insignifiant ou de méprisable concernant Christ. Il y a de la dignité, il y a la perspicacité, le discernement, la perception, la vision, une connaissance au-delà de l'ordinaire. Il était reconnu comme ayant de l'autorité, même le jour de Son humiliation. Parfois, quand nous sommes dans une mauvaise passe physiquement, nous perdons une certaine prestance. Mais pas Lui, malgré l'humiliation la plus profonde, les moqueries, les crachats, couronné d'épines, souffrant. Malgré cela le grand représentant de l'autorité romaine était entre Ses mains. C'est Pilate en réalité qui était entre les mains de Jésus et non pas le contraire. Il est là, dans Sa dignité et Son autorité, c'est une chose spirituelle et céleste. Ce sont les caractéristiques de Christ. Maintenant, cela doit être reproduit en nous, et ce sont ces choses qui paraîtront quand nous croîtrons. Ce seront les marques de la croissance.
    Mais comment est-ce que Joseph est parvenu à cela ? En se vidant et en souffrant, exactement de la même manière que Christ. C'est ainsi qu'est venue cette croissance. Par cette grande et profonde détressé, à cause de cette angoisse, de toutes ces souffrances par lesquelles il est passé. Vous pouvez voir que Joseph s'est développé dans la fournaise, dans la maison de Potiphar. C'est dans l'ardente épreuve que la dignité se développe : ''Est-ce que quelqu'un comme moi devrait faire cette chose ?'' C'est dans le feu et dans la prison que ces caractéristiques s'étaient développées. Il était passé par la souffrance. Il en sera de même avec nous. Ce que Dieu désire, c'est développer ces caractéristiques. C'est un moment merveilleux quand la grâce de Dieu renverse l'ordre des choses. Ordinairement, en souffrant, l'homme qui n'est pas régénéré perd sa prestance, et perd souvent ce qui le caractérisait. Dans le cas des croyants, avec la grâce de Dieu, la souffrance ajoute seulement au caractère et à la prestance. Quelque chose croit et s'émancipe. C'est l'histoire de tellement d'enfants de Dieu qui souffrent. C'est grandiose de les voir, d'être avec eux. Oh, ce n'est pas naturel, ce n'est pas quelque chose qu'ils ont hérité. C'est quelque chose qui est entré par la grâce de Dieu, quelque chose qui est venu au travers du feu.


L’HUMILITÉ

''Or, Moïse était un homme fort patient (humble), plus qu'aucun autre homme sur la face de la terre.'' (Nombres 12.3)
    Quel verdict ! ''plus que tout homme'' dépassant tout autre homme de la tête et des épaules ! Et comment est-ce qu'il est parvenu à cette stature ?Il est dit qu'il était dans l'humilité. Quel grand résumé de la vie d'un homme ! Vous pourriez dire de Moïse qu'il était grand dans de nombreux domaines, même très grand. La Bible ne fait pas beaucoup état de sa grandeur dans ces autres domaines. La Bible rend son verdict en déclarant qu'il était l'homme le plus humble sur la terre. L'estimation de la grandeur selon  Dieu, est ce qu'Il appelle grandeur/humilité. Nous ne voulons pas en rester là, la fragilité, c'est ce qu'il pensait de lui-même. C'est ce qu'un homme est en lui-même et envers lui-même. Quand Moïse était seul, il pensait de lui-même qu'il était très pauvre. Quand il y pensait il reconnaissait qu'il n'avait aucune raison de s'affirmer lui-même, qu'il n'avait aucune base sur laquelle il pouvait s'appuyer pour faire prévaloir ses droits ou pouvoir être quelque chose, aucune raison pour accréditer ce qu'il était dans sa propre vie intérieure. Il n'y avait rien de tout cela, c'était plutôt le contraire. Ses pensées, à l'égard de lui-même était très humbles, et il était seulement dans sa position parce qu'il avait de grandes pensées à l'égard de Dieu et des petites pensées à l'égard de lui-même. C'est tout ce que nous avons besoin de dire. C'est cela l'humilité. Elle se manifeste, bien sûr, de différentes manières, mais c'est le cœur de cette question : ce que nous sommes à nos propres yeux, à l'égard de nous-mêmes, et donc comment nous nous comportons. Moïse n'avait pas toujours été humble, comme nous le savons, durant sa vie en Égypte, mais sous la main de Dieu, son point le plus faible est devenu le plus fort.
    Regardons maintenant au Seigneur Jésus. Il vint un Homme sur la terre plus grand que Moïse, et Sa stature était bien plus supérieure à celle de Moïse. Il était sur la même base. ''JE suis doux et humble de cœur'' , Il disait. ''apprenez de moi'' (Mathieu 11.29) C'est la voie de la croissance. La fierté est une des choses les plus ruineuses dans le domaine de la croissance spirituelle.

  CONSACRÉ POUR LE TÉMOIGNAGE DU SEIGNEUR DANS SON PEUPLE

''Car Mardochée était puissant dans la maison du roi, et sa renommée se répandait dans toutes les provinces, parce qu'il devenait de plus en plus puissant'' (Esther 9.4)

    ''L'homme... devenait de plus en plus grand.'' Vous voyez comment cette petite expression ''l'homme'' dans chaque passage est en rapport avec la stature, la croissance et la grandeur. ''L'homme Mardochée devenait de plus en plus grand''. Pourquoi ? Quel était le secret de sa grandeur ? Pourquoi Dieu agissait souverainement pour que cet homme croisse, en passant par des voies surprenantes, depuis cette porte où il était assis comme une sorte de mendiant, pour le conduire de plus en plus haut, jusqu'à ce qu'il soit dit de lui, à la fin :l'homme Mardochée devenait de plus en plus grand ? Pourquoi ? Il y a une seule raison. C'était un homme qui coûte que coûte, était consacré pour les intérêts du peuple du Seigneur et pour le témoignage du Seigneur investi dans Son peuple. C'est la réponse ! Vous connaissez l'histoire de Mardochée et d'Esther. Ici nous avons un homme dont l'histoire toute entière est résumé dans un profond souci pour le peuple du Seigneur, parce qu'il incarnait le témoignage du Seigneur. Nous avons besoin, bien sûr, de voir qu'Israël était choisi par Dieu pour être sur la terre le peuple, le vase de Son témoignage. Dans ce contexte, le peuple était sur le point d'être décimé, jusqu'au dernier enfant, par le travail néfaste, par le moyen du rusé Haman, inspiré par le diable, ce méchant Haman, l'Agaguite. Cet homme, Mardochée, avait pris position face à ce raz de marée d'iniquité, qui voulait faire mourir le peuple de Dieu afin de détruire le témoignage du Seigneur sur la terre. Il est demeuré ferme, et ce fort courant s'est brisé sur lui. Dieu l'a honoré en l'élevant
 Sa grandeur n'était pas due à un revers de fortune en sa faveur, mais parce que Dieu était avec lui. Il en est toujours ainsi. Quoique certains essaient de faire, que beaucoup veulent nous rabaisser et nous faire sortir de la position, cette grandeur spirituelle sera introduite en nous par le Seigneur si nous avons ce souci pour Ses intérêts dans Son peuple.
    Ce sont les caractéristiques de la grandeur, car elles sont les caractéristiques de Christ, et c'est ainsi que nous parvenons à la pleine stature : ''un homme en Christ''. Il est important de reconnaître que tout cela doit être vrai en nous (hommes ou femmes) , pas comme des saints auréolés, et certainement pas comme des anges, mais comme des hommes et des femmes sur cette terre maintenant, comme des êtres humains ici-bas. Il est merveilleux de savoir que cela peut commencer et se développer ici-même et maintenant, par la grâce de Dieu.
     Ainsi, je crois que nous avons été aidés pour voir ce que Dieu recherche : cette valeur intrinsèque, et ce que sera la nature de l'incorruption. L'homme se préoccupe beaucoup de l’œuvre du chrétien, Dieu, Lui, pense beaucoup plus aux ''hommes'' chrétiens ! Il n'y a aucun titre plus grand que : ''Oh !Homme de Dieu'' (ou femme) C'est l'or du Sanctuaire,  Le Critère Final.

T.A.S.




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