dimanche 31 janvier 2021

(9) prophétique - LE PRINCIPE DU RESTE (Partie 1) par Chip Brogden

« Daniel résolut dans son cœur qu'il ne se souillerait point... » (Daniel 1:8 a)

                   A notre époque, le Seigneur œuvre en utilisant un Reste et Il suscite des Vainqueurs pour représenter Ses intérêts sur la terre, un peuple qui soit dans le monde, mais pas du monde. Même si le plus grand nombre, l'Ensemble, a échoué, les Vainqueurs, en tant que représentants de l'Ensemble, accomplissent l'Intention initiale de Dieu, Son Dessein pour l’Église.

                   Cette idée d'un Reste repose sur de multiples exemples historiques. Mais définissons tout d'abord ce qu'est un Reste. Énoncé simplement, un Reste est: une personne ou des personnes qui accomplissent le Dessein de Dieu en lieu et place de l'Ensemble, quand l'Ensemble ne peut pas ou ne veut pas l'accomplir. Prenons Noé comme exemple. A une époque où la violence et le péché remplissaient la terre, voici un homme seul qui agit avec droiture et qui est agréable à Dieu. Le Seigneur jugea l'Humanité par le Déluge, mais ne la détruisit pas complètement. Il épargna Noé et sa famille et prit avec eux un nouveau départ.

                  Un autre bon exemple est Élie. Il se lamentait sur le fait d'être resté le seul prophète fidèle, et préférant mourir, il demanda à Dieu de lui ôter la vie. Dieu lui répondit: « Mais Je me suis réservé en Israël sept mille hommes, tous les genoux qui n'ont pas fléchi devant Baal, et toutes les bouches qui ne l'ont pas baisé » (1 Rois 19:18). Quel Dieu incroyable! La nation entière appartenait au Seigneur. En théorie, ils étaient Son Peuple Elu. Mais dans les faits, seuls 7000 personnes étaient restées fidèles à la Pensée et au Dessein de Dieu pour eux. Elles n'avaient pas adoré d'idoles. Par rapport à l'ensemble du peuple, cela représentait un petit nombre, c'était néanmoins davantage que ce qu'Elie pensait.

                 On ne trouve pas ce Principe du Reste qu'au milieu des justes. Rappelez-vous, lorsque Abraham a intercédé en faveur de Sodome, il a réussi à convaincre Dieu d'épargner la ville entière si on pouvait trouver dix personnes justes au milieu d'elle. Malheureusement pour Sodome, il n'y avait pas de Reste, pas même une poignée de gens en accord avec le Dessein de Dieu, en conséquence la ville fut détruite. Les Restes peuvent donc faire la différence entre la vie et la mort, entre le salut et la destruction.

                    La place qu'occupa Noé à l'égard de Dieu était offerte à tous. Dieu n'avait pas limité le quota de fidèles en Israël à 7000. Le Reste n'est pas un groupe fermé. J'ai entendu la chose suivante il y a bien des années: « Chacun peut le faire, tous ne le feront pas, mais certains le feront ». Vous voyez, c'est l'essence même. Il y a une doctrine complète sur la Théologie du Reste, mais ce n'est pas cela que nous avons à l'esprit ici. Soyons bien clairs: un Reste n'est pas un groupe exclusif, élitiste, d'enfants de Dieu super spirituels. Pas du tout. Les promesses s'adressent à « tous ». On peut tous être un ami de Dieu! On peut tous vaincre! Nous savons que tous n'en feront pas l'expérience. Pourquoi pas? J'aimerais le savoir, j'aimerais pouvoir l'expliquer, mais je ne le peux pas, je sais juste que dans les faits, tous ne marcheront pas ainsi avec Dieu. Nous apprenons cela de l'Histoire, nous le savons en regardant autour de nous aujourd'hui. Tous ne se consacrent pas à Dieu, tous ne cherchent pas Son Royaume, tous ne renoncent pas à leur propre vie pour suivre Jésus. Non qu'ils ne le PEUVENT pas, mais ils ne le VEULENT pas. Il n'y a rien de gravé dans le marbre qui dirait que vous êtes destinés à être un des vainqueurs, mais que les autres gens ne le sont pas. Non, nous sommes tous destinés à l'être mais combien le désirent réellement? Chacun peut l'être, tous ne le seront pas (dans les faits, une grande majorité), mais QUELQUES-UNS le seront. Ce groupe des «quelques-uns» qui le seront constitue le Reste.

                    Le Reste apparaît aussi dans le livre de l'Apocalypse. Il y est appelé « les Vainqueurs ». Le Seigneur s'adresse à sept églises, et lance une invitation particulière à « ceux qui vaincront ». Six des ces sept églises ont de sérieux problèmes spirituels qui nécessitent une correction immédiate; Philadelphie, la seule exception, traverse une persécution terrible. Mais si l'on parcourt ces messages, on discerne clairement que le Seigneur appelle un Reste à vaincre. Du coup l'identité individuelle de ces sept églises semble s'effacer pour tendre vers ce point particulier, vers tout ce qui est relatif à ces vainqueurs.

LE RESTE EN ISRAËL

               Comment  le  Seigneur attire-t-Il  l'attention  de  Son  peuple ? Premièrement, Il nous envoie Sa Parole. Si nous n'écoutons pas Sa Parole, Il nous envoie les prophètes. Si nous n'écoutons pas les prophètes, que se passe-t-il? C'est très simple, le Seigneur utilise les circonstances pour attirer notre attention. Et dans le cas d'Israël, quand toutes les solutions « diplomatiques » ont échoué et ont été rejetées, le Seigneur a dit « C'en est assez. Je vais devoir recommencer quelque chose de nouveau. Je vais juger Mon peuple et accomplir Mon Dessein au moyen d'un Reste, un petit reliquat de fidèles. Non, je ne vais pas tout arrêter là, mais je vais les faire passer à travers le feu de l'affliction. »

                 Par le passé, Le Seigneur a agi ainsi plusieurs fois à une petite échelle. Quand nous lisons le Livre des Juges, nous voyons ce principe démontré. Le peuple sombre dans l'adoration des idoles et le Seigneur permet à ses ennemis de les vaincre. Après avoir souffert pendant un certain temps, ils crient à l'Eternel qui leur envoie un libérateur, et ils sont libérés. Les choses vont bien pendant un certain temps et puis le cercle vicieux se répète. Observez la patience de Dieu! Toutes ces choses sont méticuleusement rapportées pour notre instruction.

                   Le Livre de Daniel retrace un des points les plus sombres de l'histoire des Juifs. La nation d'Israël a sans cesse décliné spirituellement pendant plusieurs générations. Le Seigneur a eu d'importantes controverses avec Son peuple. Vous savez qu'Israël était censé représenter le Seul Vrai Dieu, le Créateur de toutes choses. De ce fait, ils étaient censés être un peuple à part parmi les autres nations de la terre. Toutes les autres nations adoraient des idoles; Israël se devait d'être un exemple et le moyen par lequel le Seigneur pourrait atteindre toutes les nations idolâtres. Israël était la première nation monothéiste dans le monde - ce qui signifie qu'ils adoraient un Seul Dieu, alors que les autres nations en adoraient plusieurs. Ainsi la nation entière d'Israël aurait dû être un Reste corporatif, une nation créée pour accomplir le Dessein de Dieu en faveur de toutes les nations (l'Ensemble) alors que cet Ensemble ne pouvait pas ou ne voulait pas l'accomplir. C'est pour cela qu'Israël a été suscité.

                   Manifestement la nation d'Israël n'a pas pu maintenir le Témoignage du Seigneur car les Israélites se mettaient à adorer des idoles comme le faisaient toutes les autres nations de la terre. Ils ont alors perdu ce qui les distinguait des autres, ce qui faisait leur particularité. Les nations païennes étaient supposées regarder Israël, voir les grandes bénédictions, la santé, la paix, la prospérité dont ils bénéficiaient et la présence de Dieu dont ils jouissaient, et abandonner leurs idoles pour se tourner vers le Dieu Vivant. En résumé, Israël était censé être un témoin vivant. Nous savons bien sûr qu'Israël a échoué. Au lieu de maintenir le Témoignage, ils ont commis les mêmes péchés que les autres nations en adorant des idoles. Même en lisant superficiellement l'Ancien Testament, nous voyons que c'est ce point qui est au coeur, au centre des controverses de Dieu avec Israël. Comment un peuple, mis à part, pouvait-il représenter dignement le Dieu Unique si leurs vies contredisaient la grande vérité qu'ils étaient censés posséder?

                  De façon répétée, le Seigneur leur a envoyé des prophètes pour les avertir. Il y eût certes des périodes lumineuses de réforme spirituelle où les idoles ont été brisées, mais d'une façon générale, l'inclination de la nation a été vers le bas. Le temps passant, ils sont même devenus plus mauvais et plus condamnables que les nations païennes. Ce qui a représenté un certain « problème » pour Dieu, même si bien sûr, cette façon de dire n'est pas la meilleure, c'est pourtant une bonne façon de la décrire. Voici un peuple qui était censé être une lumière pour les nations, et qui, au contraire, portait atteinte au témoignage de Dieu sur terre. Ils avaient perdu leur caractère exclusif, séparé, mis à part: ils étaient de moins en moins différents des autres nations. Ils étaient aussi communs, ordinaires, pollués et compromis qu'elles.

                   Qu'a fait alors Dieu? Nous pourrions dire que le sort du Seigneur était lié à celui d'Israël parce que, pour parler franchement, si Israël échouait, le Seigneur ne disposait donc plus d'un clair Témoignage sur la terre. Le message envoyé aux nations aurait alors été: « Le Dieu d'Israël est faible: Il n'arrive même pas à contrôler Son propre peuple. Regardez-les! Ils ne sont pas différents de nous, donc leur Dieu n'est sûrement pas différent de nos dieux. On n'a aucune crainte à avoir du Dieu d'Israël. » Une situation telle serait manifestement intolérable. Malheureusement, tout dépendait de ce peuple rebelle, désobéissant et versatile. Le Seigneur ne pouvait pas se tourner vers une autre nation pour recommencer quelque chose avec elle, Il s'était trop investi avec ce peuple. Une relation s'était établie, des promesses avaient été faites - Abraham, Isaac, Jacob, Moise, Samuel, David, tous étaient impliqués en cela. Mais plus important encore, le monde entier tournait ses regards vers Israël pour voir comment le « soit- disant » Dieu Vivant (comme ils disent) allait s'en sortir avec Son peuple idolâtre. La gloire de Dieu au milieu des nations était en jeu. Comment les choses ont-elles pu en arriver là, à se détériorer à ce point? Il semblait, humainement parlant, que tout était perdu.

LE RESTE EN BABYLONE

                    Lorsque que tous les autres moyens ont été épuisés, le Seigneur a décidé de livrer Israël entre les mains d'une nation païenne, adoratrice d'idoles - Babylone. Le prophète Habakuk a argumenté avec Dieu en disant que Babylone étant plus mauvaise qu'Israël, comment cela pouvait-il représenter un témoignage quelconque en faveur du Seigneur? Comment Dieu peut-Il permettre que Son peuple soit conquis par des païens? Mais le Seigneur savait ce qu'Il faisait. C'était presque comme s'Il disait: « Parce que vous m'avez abandonné au profit des idoles, Je vais vous donner ce que vous voulez: un style de vie complètement éloigné de Moi, et entièrement dominé par toutes sortes d'idoles. Je vais vous envoyer dans un pays étranger dans lequel vous aurez ce que vous avez si bien cherché. Puisque vous voulez être comme les autres nations, que vous voulez vivre comme les païens, hé bien, je vous en donne l'opportunité. Mais je vais me réserver un Reste, et je le ramènerai dans le pays qui est le sien; dorénavant l'adoration des idoles ne sera plus jamais un problème en Israël. » Admirez la sagesse de Dieu!

                   Souvenez-vous, quand les hébreux se plaignaient d'être fatigués de la manne et demandaient de la viande? Qu'a dit le Seigneur? Il leur a dit qu'en effet Il allait leur donner de la viande, et qu'ils en mangeraient tellement qu'elle leur sortirait par les narines. Ils allaient en avoir autant qu'ils pouvaient en supporter et cela les rendrait malades. De la même façon, le Seigneur a choisi de leur donner toutes les idoles qu'ils désiraient pour les guérir définitivement de leurs convoitises idolâtres.

                    Ainsi le Seigneur a amené les armées de Babylone à Jérusalem. Le Temple a été pillé, détruit, la ville a été brûlée, une grande partie du peuple tuée. Les survivants ont été emmenés captifs vers Babylone. Tout semblait vraiment perdu. Le Témoignage était presque éteint, et semblait ne plus pouvoir être un jour restauré. Dieu a « abandonné » Son propre peuple et a permis à une nation païenne de le conquérir. Non seulement cela, mais le centre spirituel de la nation - le Temple - était détruit, et avec lui, les sacrifices, l'adoration, le sacerdoce, la Loi, les prophètes, tout, absolument tout.

                Mais allons au-delà de la perspective historique et regardons les choses du point de vue spirituel. Nous devons rappeler que toutes choses nous dirigent vers Christ. Depuis le commencement, Dieu est occupé à poursuivre un but particulier, qui est la révélation de Christ et l'établissement de Son Royaume. Il a pris un homme du milieu des nations païennes adoratrices d'idoles - Abraham - et s'est révélé Lui-même progressivement à lui. Le monothéisme était né, et à partir de ce simple homme, Dieu a cherché à se réserver pour Lui-même une nation qui Lui appartienne en propre, séparée et bien distincte de toutes les autres nations. Nous suivons cette lignée à travers Isaac, Jacob, Joseph, Moise, David, et les rois. Elle a atteint son apogée avec le règne de David. C'est à ce moment là, qu'Israël a été le plus proche de l'intention de Dieu. Salomon a bien commencé, mais il a fini par adorer encore ces satanées idoles! Immédiatement la nation s'est divisée entre le royaume du Nord et celui du Sud, et les choses ont tourné de mal en pis. Finalement, le royaume du Nord (Israël) s'est effondré, suivi plus tard par le royaume du Sud (Juda).

                  Vu dans cette perspective spirituelle, il semblerait que Dieu ait échoué dans Sa tentative de se réserver un peuple pour Lui-même. Pouvons-nous réellement mesurer la gravité de la situation? Christ n'est pas encore apparu, et Israël a échoué. A ce moment là, Satan a pu dire « Enfin! Je savais que cela n'allait pas durer. La grande idée d'une nation sainte au milieu des autres nations de ce monde! Un peuple distinct et séparé! Ah, je crois que nous pouvons avec certitude dire que nous avons gagné. Christ ne pourra pas se manifester parce qu'Israël n'est plus. Nous avons gagné! » Pourquoi Satan haïssait-il Israël? Ce n'était pas parce qu'Israël était quelque chose en lui-même, mais parce qu'il était la porte à travers laquelle Christ viendrait dans ce monde. Détruire Israël avant que Christ n'apparaisse était aussi essentiel que de Le tuer dès le sein de sa mère (Apocalypse 12:4,5).

                    Évidemment, en regardant en arrière, nous savons que le Seigneur, en agissant ainsi, ne laissait pas le diable renverser Son Dessein. Ce qui est merveilleux, avec le Seigneur, c'est que l'homme ne peut pas non plus entraver Son Plan! Le Seigneur avait déjà dit par Ésaïe que Christ viendrait. Mais Jérémie annonce que Dieu permettra qu'Israël soit emmené en captivité pendant 70 ans avant de pouvoir revenir dans son pays. Le problème dans tout cela ne se limite pas à une question de propriété terrestre. Nous devons voir que Dieu avait en vue la venue prochaine de Son fils dans le monde, et cette venue devait se faire à Bethléem. C'est à Jérusalem qu'Il devait être sacrifié pour nos péchés. Tout cela était déjà prévu d'avance. Il fallait donc que le pays soit restauré avant que Christ puisse être manifesté.

                    C'est à ce moment de l'histoire des relations entre Dieu et Israël que le Livre de Daniel débute. Il commence par la déportation d'un Reste du peuple vers Babylone. Il est important de comprendre la stratégie de Babylone à l'égard des nations qu'il pouvait conquérir. Quand nous comprenons cela, nous comprenons mieux l'analogie que l'on peut faire entre l'antique Babylone et la Babylone spirituelle actuelle. Quand vous êtes conquis par Babylone, ils commencent par VOUS transformer en ce qu'ILS sont eux mêmes.

                    Les Mèdes et les Perses, qui ont succédé à Babylone, ont adopté une approche différente. Ils avaient remarqué qu'un peuple heureux et satisfait était moins tenté de se rebeller, et ils leur permettaient donc de conserver plus ou moins intactes leur religion et leurs coutumes. C'est pourquoi Cyrus permit aux Juifs de retourner dans leur pays pour y rebâtir le Temple. Mais il n'en était pas ainsi des Babyloniens. S'ils adoraient une certaine idole, il fallait que vous l'adoriez aussi. S'ils mangeaient certains mets, il vous fallait faire de même. Comme ils parlaient l'Araméen, vous deviez apprendre l'Araméen. En d'autres termes, il n'y avait pas de place à Babylone pour autre chose que Babylone. Vous ne pouviez conserver votre individualité, votre propre conception des choses. Soit vous assimiliez leur culture, soit vous mouriez.

                   Dès lors, nous pouvons tout de suite voir où vont se situer les causes du conflit. Un Juif ne peut pas « être » comme toutes les nations et être encore Juif. Certes, la plus grande partie d'Israël avait déjà perdu sa spécificité, sinon ils ne se seraient pas retrouvés dans la situation où ils étaient. Mais nous savons que si Dieu voulait arriver à l'accomplissement de Son Dessein, Il se devait donc de Se réserver un Reste pour Lui-même. Ce Reste serait évidemment très éprouvé parce ce que là où il allait, il ne lui serait pas facile de maintenir un quelconque Témoignage. L'espoir était que, quoiqu'il arrive, ils restent fidèles au Seigneur, au sein du compromis généralisé, et qu'ils traversent victorieusement les 70 années de captivité, pour retourner ensuite à Jérusalem, et permettre à Dieu d'accomplir Son Plan qui devait aboutir à la révélation de Christ.

                    Tous les espoirs et les rêves liés au Ciel dépendaient donc de cette poignée d'exilés! Une si grande responsabilité reposait sur ce groupe. Seraient-ils fidèles? Persévéreraient-ils? Ou s'écrouleraient-ils complètement sous la pression d'une nation étrangère, d'une société païenne? Assurément, Satan et ses esprits antagonistes à Christ observaient soigneusement la suite des événements. Israël en tant qu'Ensemble pouvait avoir été détruit, mais tant que ces juifs subsistaient, il restait une chance - même minime - que Dieu parvienne à mener à bien Son Plan. Nous devons comprendre que toutes les forces des ténèbres allaient se liguer contre ce Reste pour détruire le Témoignage une fois pour toutes. En vérité, c'était une période tout à fait critique et déterminante. L'enjeu dépassait largement Israël: l'accomplissement complet du Dessein de Dieu et de Son Plan de rédemption, le retour même du Messie pour établir Son Royaume, c'est tout cela qui était en jeu.

                      Qui pourrait croire que dans un contexte où l'enjeu est si immense, la première bataille à mener va porter sur un sujet aussi insignifiant que ce que l'on peut manger? Qui pourrait deviner que le sort ultime de l'humanité va reposer sur une chose aussi simple que la nourriture? Mais je peux vous dire que la plupart des gens ont échoués justement à ce premier test, ce tout petit test, et se sont disqualifiés eux-mêmes immédiatement. Je prie que le Seigneur ouvre nos yeux pour que nous puissions discerner le principe présent ici!

                    Nous ne pouvons pas savoir quel fut le nombre exact de ceux qui furent déportés à Babylone. Nous savons en revanche qu'un groupe de jeunes hommes furent choisis pour être endoctrinés afin qu'ils adoptent le style de vie et les coutumes des Babyloniens. Ils furent sélectionnés pour suivre un programme rigoureux leur permettant d'apprendre les arts, les sciences, et la religion de la nation païenne. Ils avaient à apprendre une nouvelle langue et de nouvelles coutumes. On changea même leur nom, en leur attribuant le nom d'une idole. Babylone était en train de les engloutir dans son système.

                     Ainsi, dès le début, Satan tenta de détruire ce Reste. Nous savons que, parmi tous ces jeunes gens, seuls quatre élevèrent toutes sortes d'objections aux changements qu'on voulait leur imposer. Seulement quatre! Voulons-nous dire que de tous ces jeunes gens, tout a reposé sur ces quatre? Oui, c'est bien ce que nous trouvons dans l’Écriture. La majorité pensait probablement, j'ai vu mon peuple se faire tuer, ma maison détruite, et le Temple brûlé. Nous avons été déportés dans ce pays et nous ne reverrons jamais notre patrie. Dieu nous a abandonnés. Mieux vaut tirer profit de Babylone. Nous avons déjà de la chance d'être encore en vie après tout ce qui s'est passé. Peut-être que si nous collaborons, notre vie ici sera meilleure.

                      On apportait quotidiennement à ces garçons une part de la viande et du vin destinés au Roi pour contribuer à leur assimilation du style de vie babylonien. La plupart d'entre eux acceptèrent tranquillement cette nourriture comme faisant partie du programme. En fait, quelle bénédiction que de disposer ainsi d'une telle nourriture!! Après tout, pensaient-ils, pourquoi s'inquiéter à propos de ce que nous mangeons ou buvons, ou au sujet du Sabbat ou des lois juives relatives à cette question? Notre ancien style de vie est mort, il a disparu. Nous ne pouvons pas être Juifs ici. Le Temple n'est plus, les prêtres ont probablement tous été tués, cela ne fera donc aucune différence. Ils prirent donc de la viande et du vin venant de la table du Roi. On trouve symboliquement ici leur capitulation finale envers Babylone. C'est ce qui l'a scellée. A partir de ce moment là, ils s'étaient déjà presque entièrement perdus dans le système babylonien. S'ils étaient encore Juifs, ils n'en gardaient que le nom car ils s'étaient compromis eux-mêmes.

              Or, il y avait un jeune homme qui ne pouvait pas accepter tranquillement toutes ces choses qu'on lui offrait. Il regardait les autres, assis à table autour de lui, humant les senteurs de la viande royale qu'on leur servait et écoutant le doux bruit du vin qu'on versait dans leurs verres. Il prit alors une décision: « Daniel résolut dans son cœur qu'il ne se souillerait point par les mets délicats du roi et par le vin qu'il buvait » (Daniel 1 8 a).

                   Daniel était-il seulement jaloux en faveur de la Loi de Moise, ou avait-il une motivation plus élevée? En réalité le point essentiel ici ne résidait pas dans la viande ou le vin, mais dans le coeur de Daniel où se trouvait la résolution de ne pas se souiller. Qu'il puisse y avoir une personne ayant un tel objectif au vu des circonstances qui l'entouraient est tout simplement incroyable. Il aurait été si simple de s'engager dans ces choses, de les accepter comme elles venaient, et de ne pas se poser de questions. Mais loué soit Dieu pour cette décision! Daniel était résolu dans son cœur- une flamme y brûlait, et plus il pensait à ces choses, plus le feu devenait brûlant en lui. Alors que les autres mangeaient et buvaient, il s'approcha de ses trois amis, et leur chuchota: « Mangez ma part si vous voulez, moi je ne pécherai pas contre le Seigneur dans ces choses! » Et les trois frères Hanania, Mischael, et Azaria, prirent chacun la décision de ne pas manger la viande ni de boire le vin. Alléluia! Voilà ce que le Seigneur recherche - une petite compagnie de deux ou trois, réunis pour faire un pacte selon lequel ils tiendront ferme pour le Témoignage du Seigneur, pour quelque chose de Céleste, quel qu'en soit le prix! Mais pourquoi veiller ainsi sur ton intégrité, Daniel? Te crois-tu meilleur que tous les autres? Qu'espères-tu y gagner? Où veux-tu en venir?

                     Daniel et ses amis représentent les Vainqueurs. Daniel décida dans son coeur qu'il serait définitivement hostile et opposé au système mondain qui prévalait à Babylone. Cela ne sera pas une résistance bruyante, démonstrative, qui attirera l'attention, mais un style de vie tranquille, réfléchi, obéissant à certaines règles, lui permettant d'aller jusqu'à un certain point, mais pas au-delà. Oui, on pouvait le soumettre physiquement au Royaume de Babylone, mais il refusait d'être soumis spirituellement! Son Dieu et sa religion n'étaient pas liés au Temple de Jérusalem, au sacerdoce ou à un type d'adoration, Daniel disait: « Il est vrai que le Temple a été détruit, que Jérusalem a été brûlé, et que Dieu a permis que nous soyons vaincus. Mais cela ne change rien au fait qu'Il est le Dieu Très Haut, le Créateur du Ciel et de la Terre. Mon témoignage ne va pas évoluer au gré des circonstances. Je vais maintenir le Témoignage du Seigneur, même si cela signifie pour moi la mort. Je préfère mourir que de me souiller et être ainsi disqualifié pour le Royaume de Dieu. Quelqu'un, quelque part sur cette terre, doit représenter le Royaume de Dieu, et bien que je sois DANS Babylone, je ne suis pas DE Babylone! » Voilà ce qu'était en substance son raisonnement.

LE RESTE AUJOURD'HUI

                      Quelle est la signification de ces choses et l'application qu'on peut y trouver pour nous aujourd'hui? Enoncé simplement, le temps dans lequel nous vivons n'est pas très différent de celui de l'Israël de l'Ancien Testament ou des églises dont nous parle le Livre de l'Apocalypse. Quand nous examinons le paysage de la Chrétienté, on y trouve une immense déception, une incroyable immaturité, une grande quantité d'aveuglement spirituel et de désappointement. Tant de mélange et de compromis avec ce monde rendent pratiquement impossible la distinction entre ce qui relève du naturel, de l'âme, de la chair, du charnel et ce qui relève du spirituel. Je ne vais pas m'étendre là-dessus, cela est évident pour toute personne dotée d'une perception spirituelle. En tant qu'Ensemble, l'Eglise a failli à maintenir le Témoignage de Jésus, de la même façon qu'Israël a échoué dans sa responsabilité de maintenir le Témoignage du Seigneur.

                      L'apôtre Jean écrit: « N'aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde: si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui; parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, n'est pas du Père, mais est du monde; et le monde s'en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2:15-17). C'est clairement démontré par Daniel.

                     N'est-ce pas sur ce point précis que repose notre problème actuel? Nous voici, avec un appel céleste, une citoyenneté céleste, une Jérusalem céleste, un Temple céleste, un Royaume céleste, mais pour l'instant nous sommes « exilés » dans un système mondain qui utilise tout ce qui est à sa disposition pour nous amener à nous souiller par le compromis. A l'évidence, il fait du bon travail. Pareil à ces jeunes gens hébreux de l'époque, nous mangeons la viande, nous buvons le vin de ce monde. Nous nous comportons en général et dans de multiples occasions comme le fait le monde sans nous poser de questions. Et on s'étonne ensuite de ne pas pouvoir conserver une perspective céleste! On se demande pourquoi nous ne sommes pas victorieux! Si nous appliquions notre cœur à rechercher les choses d'en haut, et non celles qui sont sur la terre (Colossiens 3:2), alors le Seigneur pourrait faire quelque chose pour nous. Mais jusque là, tant que nous ne sommes pas différents du monde, pourquoi le Seigneur serait-Il tenu d'agir au milieu de nous? Quelle sorte de message serait alors envoyée? Oh oui, vous pouvez manger la viande et boire le vin du monde, vous comporter comme tous les autres et garder quand même votre religion et votre Dieu? Non, il ne doit pas en être ainsi!

                   Finalement, Daniel et ses trois amis furent estimés dix fois plus sages que le plus sage de Babylone. Quand on s'ajuste au Dessein Éternel de Dieu, alors Il nous prend et s'engage personnellement envers nous d'une façon puissante. Une fois qu'Il a mis à part pour Lui-même un Reste, Il s'assurera alors que tout le Ciel soit derrière eux parce qu'ils représentent tout ce que signifie: « Que Ton Nom soit sanctifié; que Ton Règne vienne; que Ta Volonté soit faite SUR LA TERRE comme au ciel. »

                 Bien entendu, un tel peuple mis à part par Dieu pour de saints objectifs sera aussi marqué par l'ennemi, ces esprits de l'Antichrist qui sont opposés à la Volonté de Dieu et au Dessein de Christ. Nous ne représentons aucune menace pour l'ennemi tant que nous sommes engagés dans nos propres activités dérisoires et nos petits projets. Il ne bougera pas d'un pouce pour nos œuvres religieuses, nos réunions, nos prédications, parce que la plupart de ces choses sont faites sans aucun rapport avec le Dessein Éternel de Dieu en Christ. Nous pouvons faire beaucoup de bruit pendant des années sans jamais nous trouver nez à nez avec l'ennemi - nous ne le dérangeons pas, donc il ne nous dérange pas. Mais dès lors que nous saisissons quelque chose de la signification de la Volonté Ultime de Dieu et que nous commençons à nous engager pour le Témoignage Céleste sur la terre, nous représentons alors un danger très sérieux pour ces puissances et ces autorités.

                    La cause de ce conflit est la grande révélation de Christ sur laquelle l’Église est bâtie. La réalité est que « Les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre » cette Ecclésia de ceux qui ont vu Christ, le Fils du Dieu Vivant, par une révélation directe de la part du Père. Cette proclamation implique que les portes de l'Enfer essaieront sûrement de lutter contre cette Église que Jésus bâtit, qui est elle-même un Reste, un peuple appelé à sortir. A sortir de quoi? A sortir de Babylone; dans le monde, oui, mais pas du monde. En Babylone, mais tenant ferme pour le Royaume de Dieu, Sa puissance et Sa gloire, au milieu de choses complètement hostiles et contraire à ce Témoignage. Ce n'est pas une question de géographie, mais un Témoignage indépendant du lieu où l'on se trouve. Nous verrons la démonstration de cela plus d'une fois alors que nous progresserons dans le Livre de Daniel.

à suivre

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jeudi 28 janvier 2021

(8) prophétique - LE MINISTÈRE DE SENTINELLE par Chip Brogden

                     Abordons le ministère de sentinelle à partir du texte d’Ézéchiel 33:7 « Et toi, fils de l'homme, je t'ai établi comme sentinelle sur la maison d'Israël. Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche, et les avertir de ma part. »

                  La sentinelle est un prophète et un intercesseur appelé pour apporter la Parole de Dieu en Israël, le Corps du Christ. Nous employons le terme de sentinelle pour tenir compte de ces deux rôles de prophète et d'intercesseur.

                  La plupart des gens associent le ministère prophétique à la prophétie et au partage de visions et de rêves de la part de Dieu. Cette définition est trop étroite et conduit à des malentendus. La fonction de l'intercesseur prophète ou de la sentinelle, est mieux définie en tenant compte de quatre étapes: Révélation, Intercession, Proclamation, et Restauration. Nous les détaillerons davantage plus loin.

                Nous devons  nous  baser sur les Écritures  seules,  pour décrire le travail du prophète. Quelle que soit la pensée populaire ou les pratiques courantes, nous ne sommes pas intéressés par l'avis des gens sur ce que devrait être un prophète ou par ce que les autres font. En nous basant sur le passage d’Ézéchiel, nous pouvons faire les observations suivantes:

1) « Je t'ai établi comme sentinelle. » 

                 Les prophètes ne s'oignent pas eux-mêmes. Ils ne sont pas appelés par une dénomination ou désignés par les hommes. Les prophètes ne reçoivent pas un ministère prophétique par l'imposition des mains d'un autre prophète (mais ils peuvent certainement être confirmé par un autre prophète, ce qui n'est pas la même chose). On ne décide pas de devenir prophète, ni d'offrir volontairement ses services comme prophète.

                   Dieu se réserve le droit de placer Ses propres sentinelles, et Il le fera selon Sa propre volonté, et en Son temps. Nous ne savons pas pourquoi Il choisit ceux qu'Il choisit. C'est une œuvre de grâce. Beaucoup de prophètes sont choisis dès leur naissance ou leur enfance. Jean-Baptiste a été rempli de l'Esprit dès le ventre de sa mère. Nous ne devons pas nous mêler de cette oeuvre sainte en établissant nos propres prophètes ou en nous mettant dans une position dans laquelle Dieu ne nous a pas placés. C'est la main de Dieu, et aucune autre.

2) « Sur la maison d'Israël. » 

               Le prophète  parle  principalement  au peuple de Dieu, la maison d'Israël. L'Église du Nouveau Testament est l'Israël spirituel de Dieu (Galates 3:39; 4:21-31). Les sentinelles ne parlent pas au reste du monde, lançant leurs perles devant les pourceaux. Ils sont appelés à l'exhortation, à l'édification, à reprendre et à construire l'Église de Dieu, bâtissant sur le fondement qui est déjà posé à savoir Christ.

                   Habituellement, le prophète n'apporte pas de message adaptable à tout un chacun. C'est plutôt une incision chirurgicale, dirigée et préparée pour toucher un point particulier dans le Corps de Christ, avec la précision de l'épée de l'Esprit, qui coupe à travers les formalités et les politesses pour atteindre les entrailles de la tâche à accomplir. La nature même du message coupe au vif et provoque des grincements de dents. Néanmoins, Dieu a placé la sentinelle dans l'église pour sa propre édification, son réconfort et sa propre protection.

3) « Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche, et les avertir de ma part. » 

                   Pourquoi Dieu ne parle t-Il pas directement à son peuple? Pourquoi lui parler indirectement par un prophète? Le prophète est appelé à lancer des avertissements. Ceci présuppose que la maison d'Israël est tombée à un niveau si bas que Dieu ne peut plus parler directement à la nation. Il doit employer un homme pour parler aux hommes.

                   Nous pourrions souligner le fait que nous sommes tous des prêtres et que le Seigneur peut nous parler tout comme Il parle aux prophètes. C'est là l'esprit qui est à l'origine de la rébellion de Koré:

Nombres 16:2,3

« Ils se soulevèrent contre Moïse, avec deux cent cinquante hommes des enfants d'Israël, des principaux de l'assemblée, de ceux que l'on convoquait à l'assemblée, et qui étaient des gens de renom. Ils s'assemblèrent contre Moïse et Aaron, et leur dirent: C'en est assez! car toute l'assemblée, tous sont saints, et l'Eternel est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de l'Eternel? »

                 Ne discutons pas au sujet de la personne qui apporte la Parole. La sentinelle est sur le mur et regarde les choses d'une position privilégiée et différente. Elle voit des choses que vous ne pouvez pas voir ou ne verrez pas. Puisque Dieu l'a placée là, ce serait une erreur d'ignorer l'avertissement qu'elle apporte. Si Dieu peut employer un âne pour reprendre Balaam dans sa folie, nous devrions certainement prêter une attention particulière à celui qui vient à nous au nom du Seigneur.

                   Recevons le prophète avec foi et jugeons de façon juste le message qu'il apporte, sans murmurer parce que Dieu choisit de nous avertir par quelqu'un d'autre et pas directement. Bien souvent, c'est parce que Dieu ne peut pas se faire comprendre directement qu'Il est obligé d'envoyer un prophète pour capter notre attention. Les prophètes sont un dernier recours et non la façon courante ou le premier moyen que Dieu emploie pour intervenir. Si nous n'obéissons pas à la Parole écrite, Dieu enverra un prophète pour nous dire Sa Parole en face. Il est écrit: S'ils n'écoutent pas la LOI et les PROPHÈTES, ils ne croiront pas même si le Christ ressuscite des morts et leur dit directement (Luc 16:29-31). Rejeter celui qui est envoyé c'est rejeter Celui qui envoie (Luc 10:16).

                 Voici en un mot le ministère de sentinelle. La façon dont elle va se décharger du fardeau que le Seigneur a placé sur son coeur peut être correctement découpée en quatre phases et de façon chronologique.

                   D'abord, il y a la révélation. Un vrai ministère doit être basé sur une révélation donnée par Dieu, non sur la connaissance intellectuelle donnée par la théologie. Nous pouvons parler avec la connaissance mais la connaissance seule ne génère pas la Vie. S'il en était ainsi, seules les personnes instruites seraient sauvées. Christ dit: c'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert à rien (Jean 6:63). Cet apport de la Vie, c'est le travail du Saint-Esprit pour nous donner la révélation. La révélation couplée à la connaissance sera suffisante.

                  Les prophètes n'apportent pas de nouvelles vérités. La révélation est simplement un dévoilement de ce qui est déjà vrai pour notre coeur et pour notre âme. La révélation se base sur la perspicacité dans la Parole écrite de Dieu, et non pas sur des visions, des rêves ou des « prophéties ». Ces autres choses sont simplement des outils pour exprimer la Parole, elles ne sont pas la Parole; pas plus que le tuyau d'arrosage n'est l'eau, il délivre seulement de l'eau.

                   Je suis sûr que vous avez déjà expérimenté ce qu'est la révélation au cours de l'étude de votre Bible. Un passage peut être lu pendant des années sans vous marquer. Puis un jour, la lumière de Dieu brille sur le passage et nous comprenons sa signification; nous en comprenons l'intention; nous entrons alors dans l'Esprit de la Parole et elle devient pour nous excessivement précieuse, significative, et vraie. C'est cela la révélation.

                   Si c'était simplement une question d'étude, nous pourrions juste dire: étudiez votre Bible davantage. Nous n'avons pas besoin de plus d'étude, mais plutôt de réfléchir et de méditer jour et nuit sur la Parole, et ce dans la prière, jusqu'à ce que l'Esprit témoigne à notre esprit et que nous en discernions la signification par la révélation. Christ a donné la Parole, oui; mais sans l'Esprit vivifiant soutenu par la foi de l'auditeur, il n'y aura pas de bénédiction. Par conséquent, le prophète (et chaque ministre de l'Évangile) doit avoir la révélation dans la Parole pour parler avec autorité et pour donner la Vie aux auditeurs.

                  Parlons seulement de ce que Dieu nous transmet par révélation. Nous parlerons sûrement moins, mais nos mots seront plus chargés de sens et pleins de Vie. Si un individu ne peut s'attendre au Seigneur pour recevoir une compréhension renouvelée dans la Parole et expérimenter l'éclairage de l'Esprit sur cette parole, il ne peut servir de quelque façon et ne portera que peu de fruit.

             Une fois la révélation reçue par le prophète, il doit entrer dans l'intercession. Nous devons prier pour plusieurs raisons. Une des raisons est que la révélation est connue de l'homme intérieur mais la pensée a du mal à l'exprimer. Elle est encore dans un état embryonnaire et doit être extirpée de l'esprit. Les desseins dans le coeur de l'homme sont des eaux profondes, Mais l'homme intelligent sait y puiser (Proverbes 20:5). Alors que nous nous attendons au Seigneur Il va commencer à nous donner une pleine compréhension et des mots pour exprimer ce que nous avons vu. Ce processus ne peut pas être précipité. Cela peut prendre des jours, des semaines, des mois, et parfois même des années pour donner l'expression exacte de ce que nous avons vu.

                    Peut-être vous êtes vous déjà levés pour parler ou partager quelque chose que Dieu vous a montré. Vous savez ce que vous essayez de dire, c'est clair et réel dans votre coeur, mais après deux ou trois phrases il vous semble que vous heurtez un mur de brique. Vous vous retrouvez à parler dans le vide et reprenez votre siège avec un fardeau plus lourd que jamais. Il semble n'y avoir aucune liberté dans votre capacité à transmettre ce que vous savez. Ceci se produit quand nous n'avons pas passé du temps dans la prière et reçu les mots de Dieu et la compréhension nécessaire pour exprimer correctement ce qu'Il nous a montré.

               Nous devons aussi prier non seulement pour avoir les mots appropriés, mais aussi pour connaître le bon moment. Si l'on bénit son prochain à haute voix et de grand matin, cela est envisagé comme une malédiction (Proverbes 27:14). Nous devons attendre le temps de Dieu avant de transmettre Sa Parole. Beaucoup de prophètes pensent qu'à peine nous avons une parole du Seigneur, nous pouvons aller la crier sur les toits. Ce n'est pas le cas habituellement. La plupart du temps nous sommes simplement appelés à prier et à intercéder. Si le Seigneur nous envoie pour parler c'est bien; sinon, nous prierons. Vous pouvez prier et prier et prier sans changement notable. Mais un jour, le Seigneur vous dit de vous lever, de ceindre vos reins, et d'aller à Sarepta. Si tel est le cas, faisons vite. Jusque-là, nous attendrons Son heure ainsi bien que Son moyen d'expression.

                Quand le moment est venu, alors le prophète entre dans la troisième étape de l'action, qui est la proclamation. Certains pensent que la proclamation doit débuter par: « Ainsi parle le Seigneur » dit avec une voix autoritaire. Bien que cela arrive, ce n'est cependant pas la seule ou sûrement pas la meilleure manière.

              Voici la situation. Dieu a planté une parole dans notre coeur. Nous serons mal à l'aise tant que nous n'aurons pas trouvé le soulagement par la prière ou à travers la proclamation ou toutes les deux. Laissez-moi expliquer. Si vous avez un fardeau du Seigneur pour intercéder pour un individu, votre esprit ne vous donnera aucun repos jusqu'à ce que vous ayez prié jusqu'au soulagement. (il y a des gens plus âgés qui savent ce que signifie « prier jusqu'au soulagement »). La prière jusqu'au soulagement n'est rien d'autre que prier jusqu'à ce que le Seigneur nous enlève ce fardeau et ce poids de notre coeur. Si nous essayons de négliger ou d'ignorer ce fardeau pour la prière, alors le fardeau devient simplement intolérable. Nous devons prier jusqu'au soulagement pour être soulagés, tout comme l'ouverture de la valve d'une cocotte-minute libère la vapeur et réduit la pression.

                   La même chose est vraie de la révélation. Les prophètes de l'Ancien Testament appellent cela « le fardeau du Seigneur ». Jusqu'à ce que nous nous déchargions effectivement du fardeau, nous serons très mal à l'aise. Jérémie s'est exprimé ainsi: Si je dis: Je ne ferai plus mention de lui, Je ne parlerai plus en son nom, Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m'efforce de le contenir, et je ne le puis (Jérémie 20:9).

                 Comment nous déchargeons-nous du fardeau du Seigneur? Après que nous ayons reçu la révélation et intercédé, nous connaîtrons le meilleur moyen. Parfois nous trouverons la libération à travers l’Écriture, comme Ésaïe. En d'autres occasions, nous pourrons composer une chanson, comme David. Ou nous pourrons écrire des poésies et des vers, comme Jérémie. Nous pourrons interpréter la parole de façon dramatique, comme Ézéchiel. Ou nous pourrons exprimer la Parole dans un grondement de tonnerre, comme Moïse, Élie, ou Jean-Baptiste. Nous pourrons parler en paraboles comme le Seigneur Jésus. Les outils, les méthodes, et les manières sont différentes, mais le principe fondamental est identique. Dieu donnera des expressions différentes à la proclamation de la Parole, et Il sera heureux d'employer des prophètes différents selon leur don unique et leur personnalité.

                    Mais le travail n'est pas fini quand la Parole est proclamée. Parce ce que le prophète n'est pas simplement intéressé par la proclamation, mais par la quatrième étape de son ministère: la restauration. Notre mandat est de déchirer, détruire, et aplanir; après quoi, nous devons reconstruire et réédifier. Nous devons prier en nous basant sur les promesses de Dieu et veiller sur le peuple de Dieu, l'encourageant à la pleine et complète obéissance, nous tenir autour de lui pour lui éviter le jugement même que nous avons prononcé sur lui.

                 Nous devrions facilement voir que le ministère de sentinelle est principalement un ministère caché, de prières et de jeûnes secrets. Le vrai test d'une sentinelle est dans les prières qu'il fait en privé, non pas dans les prophéties qu'il fait publiquement. Laissez-le échouer ou apparaître comme fou aux yeux des autres et Dieu l'emploiera encore; mais s'il échoue dans le secret de la prière, il sera rejeté en tant que prophète. Ceux qui pensent que le ministère prophétique n'est que visions, rêves prophétiques et dons spirituels feraient mieux de réexaminer leur position. C'est bien plutôt de l'abnégation, de l'ingratitude et souvent un travail invisible dans la prière secrète.

                   En résumé, nous concluons que si le Seigneur a trouvé bon de placer des sentinelles au-dessus de l'Israël d'antan, Il trouvera certainement bon de placer des sentinelles au-dessus de l'Église d'aujourd'hui. Mais comme nous l'avons vu, le ministère de sentinelle se trouve plutôt dans la prière secrète que devant un pupitre.

                Que Dieu nous donne la grâce et qu'Il accroisse le ministère et l'impact des sentinelles!

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lundi 25 janvier 2021

(7) - prophétique LE GOUVERNEMENT DU SAINT ESPRIT par Chip Brogden

                      Compte tenu de la relation vitale qui existe entre le Saint-Esprit et le ministère prophétique, il ne suffit pas, pour le prophète, d'être « rempli » ou même «dirigé » par l'Esprit : le prophète doit être entièrement gouverné par le Saint-Esprit.

                   Le mot « gouverné » est riche d'un sens que nous devons examiner. Que signifie être gouverné par le Saint-Esprit? Cela implique les sept étapes suivantes, et chacune vient dans le bon ordre:

1. Né de l'Esprit. C'est là que tout commence : « si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5). Le Saint-Esprit nous convainc de péché, nous révèle notre besoin d'un Sauveur, nous attire à Christ, nous permet d'invoquer le Seigneur, et nous scelle par le salut. En dehors de Lui, nous sommes aveugles, sourds et muets aux choses de Dieu, car « l'homme naturel ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge » (1 Cor. 2:14).

2. Rempli de l'Esprit. L’Écriture rapporte fidèlement la différence remarquable dans les disciples, avant et après le chapitre Actes 2. Le fait est que vous pouvez suivre Jésus pendant des années sans être rempli du Saint-Esprit, tout comme l'ont fait Ses premiers disciples. Mais ils étaient toujours instables, ne comprenant ni ne voyant pleinement, n'entendant pas vraiment ce que Jésus voulait leur montrer. Il a fallu que le Saint-Esprit les remplisse pour qu'ils puissent vraiment commencer à « saisir. » C'est ce qui explique l'insipidité spirituelle de bien des gens pris au piège de « l'Eglisianisme. » Ils essaient de suivre Jésus sans être remplis de la puissance du Saint-Esprit. L'Écriture nous a déjà montré que cela ne fonctionne pas, c'est comme si un asthmatique essayait de courir un marathon. Nous devons « être remplis de l'Esprit » (Éphésiens 5:18).

3. Enseigné par l'Esprit. L'homme est seulement apte à nous apporter beaucoup de connaissances. L'Esprit de Vérité est l'Enseignant, et Il est envoyé pour montrer, révéler et nous enseigner des choses qui vont au-delà de la compréhension humaine. Beaucoup de choses que Jésus voulait enseigner à Ses disciples étaient « en attente » parce qu'ils ne pouvaient pas les recevoir sans l'assistance du Saint-Esprit. « Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14:26). La méthode préférée du Saint-Esprit pour enseigner est de nous mettre dans des situations difficiles. Lisez le livre des Actes et vous verrez la croissance et le développement rapide de l'Eglise. Même les apôtres apprennent et grandissent. Comment peut-on l'expliquer? Leur apprentissage n'a pas eu lieu dans un refuge de montagne particulier ou dans un monastère, mais au milieu des épreuves, des tribulations au milieu des ennemis et des circonstances difficiles. Le Saint-Esprit utilise des foules en colère, la solitude des prisons, et des situations désespérées pour nous enseigner des choses que nous n'apprendrons pas dans une salle de classe.

4. Ajusté à l'Esprit. Le Saint-Esprit n'est pas intéressé à remplir notre esprit de faits notables et d'anecdotes doctrinales bibliques. Le but d'être enseigné par l'Esprit est d'être ajusté à l'Esprit – c'est-à-dire de renoncer à notre entêtement à suivre notre propre voie et faire les choses à la manière de Dieu. Cet ajustement est généralement inconfortable et souvent douloureux. Mais c'est de cette façon que s'opèrent la croissance et la maturité spirituelle. Si nous ne sommes pas désireux de prendre ce que l'Esprit nous a enseigné, et de nous y soumettre pour y être ajustés, alors nous prendrons le chemin de ceux qui « apprennent toujours mais n'arrivent jamais à la connaissance de la Vérité » (2 Tim. 3:7). Le Saint-Esprit se retire et ne nous montrera rien au-delà du dernier point de désobéissance. Nous sommes la génération la plus enseignée dans l'histoire du monde, mais nous sommes les moins disposés à être ajustés par la vérité lorsque nous l'entendons. Si nous apprenons à obéir rapidement et à appliquer ce qui nous est enseigné, alors nous ferons de rapides progrès.

5. Conduit par l'Esprit. Quand une personne est désireuse d'être ajustée par l'Esprit, alors elle peut être conduite par l'Esprit. Comment l'Esprit peut-il conduire une personne qui lui résiste et refuse d'être ajustée? Ce n'est pas possible. Pourtant, avec quelle facilité et désinvolture les gens disent: « C'est ainsi que je suis conduit! » Comme si cela devait clore tous les arguments! Les mots peuvent tromper, mais les fruits ne mentent pas. Si tous ceux qui prétendent être conduit par l'Esprit l'étaient effectivement, alors le monde serait un endroit délicieux et merveilleux. La vérité est la suivante: les chrétiens charnels ne peuvent pas être conduits par l'Esprit, car ils ne veulent pas être enseignés ou ajustés par l'Esprit. Les gens charnels sont dirigés par leur chair, leurs émotions et leurs sentiments. Vous pouvez tromper les autres, vous pouvez vous leurrer sur vous-mêmes mais on ne se moque pas de Dieu. Vous ne pouvez pas ignorer l'enseignement de l'Esprit, refuser l'ajustement que cet enseignement est destiné à faire dans votre vie, et ensuite prétendre que vous « êtes conduits » par ce même Esprit à qui vous venez de manquer de respect. Seuls ceux qui sont ajustés à l'Esprit peuvent vraiment reconnaître Sa voix et être conduits par Lui.

6. Inspiré par l'Esprit. Quand une personne arrive à ce point, elle a appris à ne rien initier d'elle-même, mais à s'attendre à l'inspiration du Saint-Esprit. Elle est sous le gouvernement du Saint-Esprit à partir de ce moment. L'Esprit régit ses paroles et ses actions. Elle ne s'appuie plus sur la chair. Elle ne recherche pas la louange et l'approbation de l'homme, ne craint plus ses critiques. Elle est mise en action par l'Esprit de Dieu, et ne lui offre aucune résistance. On peut lui confier une plus grande révélation avec la responsabilité qui en découle, et elle en fera bon usage comme un sage ministère envers l'Ekklesia.

7. Conservé par l'Esprit. Le Saint-Esprit distribue en permanence la vie, la lumière, l'amour, la grâce, la miséricorde et la paix à ceux qui sont entièrement soumis à Son gouvernement. L'homme intérieur est fortifié et renouvelé de jour en jour. Des fleuves d'eaux vives sortent de son sein. Le fruit spirituel apporte la preuve d'une vie soumise à Christ: l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l'humilité et la maîtrise de soi y sont reconnus en quantité toujours croissante. Les batailles sont grandes, mais Sa grâce est plus grande encore, et Sa puissance s'accomplit dans la faiblesse. Ces personnes sont gardées par l'Esprit - réservées à Son usage, mises à part pour des buts saints, elles sont scellées, ointes, et remplies de puissance.

****

                   Maintenant, s'il y a une pénurie  de véritables  prophètes  dans l'Eglise, c'est en grande partie parce que la plupart des gens trébuchent et tombent quelque part entre la troisième étape et la quatrième étape et ne vont pas plus loin. S'ils continuent à aller de l'avant dans la chair (ou se font happer par les chefs religieux), alors ils deviennent de faux prophètes quelque part entre les étapes cinq et six, suivant toutes sortes de fausses conduites inspirées soit par leur propre imagination soit par un esprit démoniaque. La septième étape leur est totalement inconnue.

                      La jonction critique est la volonté d'appliquer ce que le Saint-Esprit enseigne, et la promptitude à être ajusté à Sa Parole et à Sa Voie. Quand l'Esprit chuchote, nous devons être prompts à dire: « Oui, Seigneur, ton serviteur écoute. Que veux-Tu que je fasse? » Ensuite, il faut être rapide à obéir. Il n'y a pas de limite à ce que Dieu peut faire dans et par une personne qui est soumise sans réserve à Son gouvernement.

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vendredi 22 janvier 2021

(6) - prophétique LA VOIE DE CAÏN par Chip Brogden

 « Malheur à eux! Car ils ont suivi la voie de Caïn... » (Jude 11a)

                Depuis le début de l'histoire des hommes, nous trouvons deux chemins, deux principes qui caractérisent notre relation avec le Seigneur. Il y a la voie de Caïn et la voie d'Abel.

                     Caïn était le premier né d'Adam et d'Eve. Abel était le jeune frère de Caïn. Les Ecritures nous disent que Caïn travaillait la terre, alors qu'Abel était berger. Un jour les deux frères apportèrent une offrande au Seigneur. Caïn apporta des fruits de son champ. Abel apporta le premier né de son troupeau - une traduction dit, « Abel de son côté apporta plusieurs agneaux du meilleur de son troupeau. » (Genèse 4:4a, NLT)

                 Les deux étaient frères. Les deux ont donné une offrande au Seigneur. Extérieurement tout semblait bien. Mais la Bible dit que « L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais Il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. » (Genèse 4:4b,5a).

                     A première vue, la décision du Seigneur d'accepter Abel et de rejeter Caïn semble arbitraire. Tous les deux ont adoré le Seigneur, et tous les deux Lui ont apporté un sacrifice. Qu'est-ce qui rend l'un acceptable et l'autre inacceptable?

                      Hébreux nous dit, « C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste. » (11:4a) La différence est assez subtile, mais si nous faisons très attention et que nous sommes méticuleux, nous pouvons trouver la différence à travers les mots utilisés pour décrire chacune des offrandes. Caïn donna « une offrande des fruits de la terre », alors qu'Abel apporta « des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse ».

                 Qu'est-ce qui rendait le sacrifice d'Abel plus excellent que celui de Caïn?

                  Dit simplement, Caïn donna « certains de ses fruits »: une portion mis à part de la récolte, mais pas la meilleure, ou la première; Abel, de son côté, donna des « premiers fruits », en sélectionnant quelque chose du meilleur de son troupeau. Caïn donna ce qui restait alors qu'Abel donna la première portion au Seigneur.

                    C'est une petite différence, mais c'est par cela qu'est révélé ce qu'il y a dans le coeur des hommes.

                  En Genèse le Seigneur n'avait donné aucun commandement pour Lui faire des offrandes. Les hommes étaient libres de donner ou de ne pas donner, comme ils le pensaient. Mais le principe de donner à Dieu la première part et la meilleure est clairement explicité dans la Loi de Moïse: « Tu ne différeras point de m'offrir les prémices de ta moisson et de ta vendange. Tu me donneras le premier-né de tes fils. Tu me donneras aussi le premier-né de ta vache et de ta brebis; il restera sept jours avec sa mère; le huitième jour, tu me le donneras » (Exode 22:29,30a).

                  Abel n'avait pas besoin de la loi pour adorer, parce qu'il avait un cœur pour l'adoration. De la même façon il n'avait pas besoin d'une loi pour donner, parce qu'il avait à cœur de donner. Les lois sont pour ceux qui n'ont pas de motivation qui vient du cœur, pas d'Esprit et de Vérité, qui ont besoin d'être guidés par des règles et des lois, des institutions et des organisations. Abel aimait le Seigneur, et la Loi de l'Amour a dit à Abel ce qu'il devait faire.

                     Mais Dieu a-t-Il vraiment besoin de récolte, de vin, de boeufs et de brebis? Bien sûr que non. Le principe ici, c'est qu'en Lui donnant le meilleur et les prémices, nous reconnaissons Sa Seigneurie au-dessus de tout ce que nous avons - en réalisant qu' « Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu'il ne lui soit donné du ciel. » (Jean 3:27) Dieu demande 100%, pas 10%.

                    Le problème n'est pas « la dîme ou pas la dîme ». Nous regardons au coeur, pas aux nombres. Les Pharisiens donnaient la dîme mais ils étaient pourris jusqu'à la racine. Ils mettaient chaque semaine un pourcentage de côté, de façon légaliste, comme des avares qui ne vont pas au fond des choses. Le cœur du problème est: « Suis-je totalement soumis à Dieu? Est-ce que je réalise que je Lui appartiens et tout ce que j'ai également? A-t-Il la prééminence en moi, la première place? Ou est-Il à la seconde place? » Cela ne peut pas se mesurer en dollars ou en pourcentage. Soit Il est Seigneur DE Tout, soit Il n'est pas Seigneur DU Tout.

                   La voie de Caïn c'est donc tout ce qui touche aux sacrifices religieux, à l'obligation de faire son devoir, à donner à contre-coeur comme cela nous arrange, tout en gardant le Moi au centre. Tout est pour le Moi - apporter l'offrande, faire le sacrifice, sauvegarder les apparences, et mettre en avant ces « évidences » comme preuve que nous faisons l’œuvre de Dieu.

                    Mais la voie de Caïn va au-delà de l'échec à rendre au Seigneur ce qui Lui revient. Le mal n'est pas limité à ce qui est mal et immoral; le mal c'est le naturel, le résultat inévitable d'agir dans le meilleur intérêt du Moi. Cela peut être bon, mais c'est bon pour moi, cela me plaît, cela me rend sage, cela est capable de me rendre comme Dieu, cela pourvoit à mes besoins, et ainsi de suite. Le Moi, avec toutes ses recherches, n'est jamais satisfait, n'est jamais en paix, - il vagabonde encore et encore.

                  Quelle fut la réaction de Caïn vis à vis du Seigneur quand son sacrifice fut rejeté? S'est-il écrié « J'ai péché contre le ciel et contre Toi »? « Crée en moi un coeur pur, oh Dieu, et renouvelle en moi un esprit bien disposé »? « Cherche-moi et connais moi, enseigne-moi et conduis-moi dans Tes chemins, pour que je connaisse ce qui Te plaît vraiment »? Est-il allé chez Abel pour lui dire, « Mon frère, tu as quelque chose dans ta relation avec Dieu que je n'ai pas. Laisse-moi apprendre de toi pour que moi aussi je puisse apprendre à adorer Dieu en Esprit et en Vérité »?

                     Non. La Bible dit que « Caïn fut très irrité, et son visage fut abattu. » Confronté à sa propre inconsistance et à son imposture religieuse, Caïn ne choisit pas la repentance et le changement, il choisit la colère et l'auto-justification. Plutôt que de s'aligner sur le Dessein de Dieu et la Volonté de Dieu, Caïn décida qu'il savait mieux que le Seigneur. Caïn voulait que Dieu s'adapte à lui, pas le contraire. Il voulait recréer Dieu à sa propre image, et réinventer Dieu à sa propre convenance. Il n'était pas en train de servir Dieu, mais il servait sa propre idée de Dieu. Son sacrifice devait être accepté; donc, il pensa que le Seigneur avait tort, et qu'Abel avait tort mais pas lui.

               Le Seigneur ne s'est pas adapté à Caïn, et ne s'est pas laissé manipuler par l'imagination vaine de Caïn. Dieu lui a demandé « Pourquoi es-tu irrité »? « Si tu fais ce qui est bien, tu relèveras ton visage? Mais si tu persistes à suivre ta propre voie, rappelles-toi que le péché suit le Moi. » (Genèse 4:7, paraphrasé).

                 Caïn n'a pas tenu compte de l'avertissement. Il ne pouvait pas changer la pensée de Dieu, et il ne voulait pas changer sa propre pensée. Alors il fit ce que font la plupart des hommes religieux aveugles - il planifia soigneusement le meurtre de son petit frère Abel, il l' attira dans un champ et le tua de sang froid. Tout cela pour éliminer la menace qui planait sur son ego.

                     Depuis lors, les enfants de la Chair ont haït les enfants de l'Esprit. Ismaël s'est moqué d'Isaac, Saul a persécuté David, les leaders religieux ont condamné Jésus et L'ont crucifié. L'Amour s'est refroidi et personne ne veut être le gardien de son frère.

                    L'Apôtre Jean écrit: « Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c'est que nous devons nous aimer les uns les autres, et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait. »

                 Et pour clarifier le tout, Jean explique que « le monde » n'est pas limité aux pécheurs, mais inclut tous ceux qui s'appellent frères mais qui n'en sont pas. La plus grande menace qui plane sur la simplicité de notre relation avec Christ ne vient pas d'un quelconque grand pécheur qui serait dans le monde, mais des hommes et des femmes religieux qui suivent la voie de Caïn, des hommes qui sortent de nos rangs:

« Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ. Eux, au contraire, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu'ils savent naturellement comme les brutes. Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. » (Jude 4,10,11 NLT).

                     Ceux qui suivent la voie de Caïn verront que ce terrain est maudit. Il ne se produira rien de bon pour eux. Ils ne porteront jamais de fruits. Ils ne seront jamais satisfaits. Ils passeront leur temps à parcourir la terre et ne connaîtront jamais la vraie présence du Seigneur. Mais Caïn s'obstina, se plaignant même du jugement de Dieu: « Mon châtiment est trop grand pour être supporté » (Genèse 4:13). La chair se justifie elle-même dès qu'elle le peut.

                 En voici assez pour Caïn. Qu'en est-il d'Abel? Est-il porteur de conseils pratiques pour nous?

                   Premièrement  ne laissez  pas Caïn  vous empêcher  ou  vous détourner de donner vos prémices et ce que vous avez de meilleur à Dieu. Si vous êtes focalisés sur Caïn, votre visage se durcira de colère et vous deviendrez finalement tout comme lui. Aimez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, âme, pensée, corps et force. Soyez-Lui complètement dévoué, et laissez Caïn suivre son propre chemin.

                    Deuxièmement, ne laissez pas Caïn vous attirer dans un champ avec de formidables promesses, des appels au secours, ou une proposition pour être amis. Il a une autre motivation. Regardez la marque sur sa chair et restez loin de lui, (cf. Genèse 4:15). N'allez pas à lui, mais laissez le venir à vous.

                  Troisièmement, si Caïn attaque, ne résistez pas. Réalisez que l'amour que vous portez à Dieu fait de vous une menace, mais aussi une cible. Réalisez aussi que Dieu n'a pas empêché Caïn de tuer Abel, même si Abel était juste. Cela signifie simplement que la mort n'est pas une fin en soi, mais le commencement. Alors devenez un sacrifice vivant, laissez le sang et l'eau couler. C'est le travail de la Croix. Ne craignez pas de voir couler votre propre sang, mais ayez peur de voir couler le sang d'un autre. Caïn recevra sa propre récompense, et vous recevrez la vôtre. Ceux qui perdent leur vie à cause de Lui retrouveront la vie.

                      Père, nos échecs à nous aimer les uns les autres, nos échecs en tant que gardiens de nos frères, est un péché grave qui montre que nous suivons la voie de Caïn. Nous Te demandons pardon. A la place, fais de nous des fils et des filles d'Abel pour que nous puissions connaître ce qui Te plaît et qui est acceptable à Tes yeux. Amen.

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mardi 19 janvier 2021

(5) prophétique - LA SEMENCE DE L'APOSTASIE par Chip Brogden

« ... ils n'ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation. » (Luc 8:13b)

                   « À quoi vous attendiez-vous? » Cette phrase est plus que la question d'un supposé cynique, c'est un axiome qui explique pourquoi vous êtes si frustrés et déçus par les autres. A chaque fois, c'est parce que vous attendez d'eux quelque chose que vous n'avez pas obtenu. Si nous aimions comme le Christ, nous ne nous attendrions à rien, et serions agréablement étonnés de recevoir « un peu de bonté » en retour. Mais de nos jours, cela arrive rarement.

                 Jésus nous a dit de plutôt nous attendre à la persécution, à l'excommunication, et aux tribulations. Puisque les chrétiens s'attendent aujourd'hui à la bénédiction, à l'acceptation, et à la prospérité, il est facile de comprendre pourquoi ils sont si déçus quand DIEU ne répond pas à leurs attentes. En définitive, vous aurez les mêmes attentes à l'égard de Dieu que celles vous avez à l'égard des autres, LE tenant personnellement responsable de ce qu'ILS ont fait ou n'ont pas fait pour vous. La semence de l'apostasie est plantée dans mon cœur, dans votre cœur, dans le cœur de chaque chrétien: c'est-à-dire, la perception peu réaliste et non biblique de la façon dont Dieu et les autres sont sensés se comporter avec nous.

                   Jésus savait ce qu'il y avait dans le cœur des hommes. Il pouvait percevoir leurs raisonnements et murmures contre Lui. C'est pourquoi Il pouvait aimer sans réserve - Il n'attendait rien en retour. Pourquoi l'aurait-Il dû? Les gens étaient et sont, intrinsèquement et sans réserve, égocentriques, égoïstes et individualistes. C'est la nature d'Adam, et c'est notre nature. Certes les chrétiens ont maintenant une nouvelle nature, mais la plupart ne la connaissent qu'en théorie et non par expérience.

                   Jésus ne s'attendait pas à ce que Ses disciples Lui restent fidèles simplement parce qu'Il leur avait lavé les pieds. Sa connaissance de l'homme Lui avait donné la liberté de les aimer et de n'attendre rien en retour. Il pouvait laver les pieds des disciples tout en sachant que tous l'abandonneraient. Ce n'était pas comme s'Il s'était fâché quand ils sont partis, en se disant « après tout ce que J'ai fait pour eux. » Cela, c'est NOTRE manière de faire. Mentalement, nous gardons un registre des dettes et des créances et NOUS NOUS ATTENDONS à ce que les autres nous traitent « justement », ou qu'ils nous soutiennent, simplement parce que nous leur avons appliqué la règle d'or. Si nous étions à Sa place, notre ligne de raisonnement serait la suivante: Je puis compter sur Pierre, Jacques et Jean; le reste, je n'en suis pas sûr; Judas me trahira probablement; mais, si JE leur manifeste un amour inconditionnel, si je leur lave les pieds, et prie pour eux, ils se tiendront sûrement à mes côtés au moment où je souffrirai.

                   O Chrétien, combien de fois avez-vous raisonné ainsi, faisant la somme de vos dettes et vos créances envers les autres et vous attendant à ce qu'ils vous traitent comme vous les avez traités? Combien de fois vous êtes-vous attendus à ce que le prédicateur vous rende visite, que votre voisin soit aimable avec vous, que votre ami vous écoute, que votre mari vous aime, que votre épouse vous honore, que vos enfants vous obéissent, que vos parents vous comprennent? À quoi vous attendiez-vous? A être applaudi? A être reconnu? A être compris? A être apprécié?

              O Prédicateur, qu'avez-vous attendu? L'éloge des masses? La reconnaissance universelle de votre don spécial? Les attributs extérieurs d'un ministère réussi, avec en retour 100 fois plus de fruits succulents? Vous êtes-vous attendu à être consulté en tant que leader incontesté, acclamé en tant qu'expert en matière de croissance de l'église, glorifié comme homme ou femme de Dieu du moment?

                    Oui, vous l'avez attendu, je l'ai attendu, nous avons tous attendu quelque chose des autres - et c'est ici que se trouve le problème: non pas dans ce que les autres nous ont fait, que ce soit juste ou injuste, ou ce qu'ils n'ont pas fait par négligence, manque de mémoire ou rancune. Le fond du problème, le point d'achoppement, est votre attente irréaliste que les gens se comportent envers vous de façon prévisible, pieuse, biblique, chrétienne ou affectueuse. La plupart du temps, ce n'est pas le cas.

                   Et cela nous dérange. Nous nous attendons à ce que les autres approuvent nos articles, notre musique, notre « parole », notre ministère, notre perspicacité, notre révélation, nos valeurs, notre position doctrinale. Et ils attendent la même chose de nous, et que Dieu vienne en aide à celui qui ne rend pas l'honneur à qui il est dû! Le « MOI » est toujours caché derrière un tel désir, il n'est donc pas surprenant que nous nous irritions quand on ne nous accorde pas l'appréciation et le respect que nous pensons mériter. Si ceux qui agissent ainsi ne sont pas chrétiens, nous haussons les épaules en disant: « que voulez-vous? Ils ne connaissent même pas le Seigneur. » Et puis des gens qui affirment connaître le Seigneur (certains le connaissent peut-être même vraiment) ne répondront pas non plus à nos attentes. Nous ne nous attendons pas à la compassion d'un pécheur, mais qu'en est-il lorsqu'elle fait défaut de la part des saints? Quelle épreuve! Nous pouvons pardonner les insultes, les offenses et les méfaits de la part des perdus et les excuser parce qu'ils ne sont pas sauvés. Mais comment faites-vous pour excuser ceux qui vous maltraitent tout en prétendant être du côté de Dieu? Je maintiens qu'il nous est plus difficile d'aimer « les frères qui pensent comme nous ».

                     Puis bien évidemment, un de ces prédicateurs « bien intentionnés » vous dira que vous pouvez vous attendre à être prospère, guéri, et victorieux. L'espoir grandit, et vous le croyez. « Attendez-vous à un miracle! » s'écrient-ils. Et la prospérité que vous avez prévue ne se matérialise pas; la guérison « ne se manifeste pas »; et la victoire semble s'éloigner à l'horizon, bien au-delà de votre portée.

                Le temps nécessaire varie selon l'individu, mais chacun de nous faisant face à l'effet cumulatif des attentes inassouvies, rencontrera le même obstacle sur la route. Par la suite le centre de notre attention passera de ce que les autres nous ont fait, à ce que Dieu n'a pas fait pour nous. Il nous semble que Dieu intervient, rarement, sinon jamais, en notre faveur, défend notre cause, ou sollicite ce que nous voulons des autres. Juste une fois, juste UNE FOIS, nous voudrions voir le bavard frappé de mutisme. Juste une fois nous voudrions voir celui qui convoite frappé d'aveuglement, ne fût-ce que pour un temps! Pour une fois, voir ceux qui nous pointent du doigt frappés par la lèpre - alors ils nous écouteront! Peut-être un ange descendra du ciel au milieu nos adversaires, et leur dira-t-il « vous êtes tous dans l'erreur, et cet enfant de Dieu a raison. » Il serait si facile pour Dieu d'étendre Sa main et de vous élever parmi le peuple, et de proclamer Son appui constant envers vous et Son rejet éternel envers pour eux!

                     Mais une démonstration aussi impressionnante de puissance ne vient pas et elle ne viendra probablement jamais. Bien des intercessions sont centrées autour de cette espérance peu réaliste que nous pouvons commander aux personnes, aux événements, aux nations, et à Dieu Lui-même par le jeûne, la prière et les larmes. Combien de fois le « moi, moi, moi » est caché derrière nos plus saintes requêtes et nos prières les plus spirituelles. Nous croyons que Dieu nous répondra d'une manière particulière, selon notre pensée limitée et notre raisonnement humain - qui est, encore, en grande partie égocentrique.

                      Nous adorons Dieu, et croyons qu'Il se manifestera à nous par une certaine évidence ou un sentiment réel de joie, de paix, de force ou de proximité de Sa présence. Dans un sens, cela ressemble beaucoup au chien de Pavlov, qui a appris comment appuyer sur un bouton afin d'obtenir une friandise. Est-ce cela « en esprit et en vérité »?

                  Nous lisons et étudions la Bible, croyant que Dieu nous accordera une révélation dans Sa Parole, que nous pourrons grandir en connaissance et maturité spirituelle en tant que chrétien. Ou bien, prédicateur, vous espérez voir sortir votre sermon du dimanche du texte qui est là devant vous. Mais viendra un temps où, comme Watchman Nee le dit, la Bible apparaîtra devant vous comme un roc massif dont vous ne pouvez tirer aucune nourriture. Que faire alors?

                   Que faisons-nous quand Il ne répond pas comme nous l'espérions? Que faire alors, O Chrétien? Que ferez-vous? Que croirez-vous? Peut-être direz-vous comme l'épouse de Job, Maudis Dieu et meurt! Pourquoi rester intègre plus longtemps? Ne meure pas simplement, mais MAUDIS DIEU d'abord, puis vas-y , meure! Tu as de la colère au-dedans de toi, n'est-ce pas? Tu as de l'amertume dans ton coeur, n'est-ce pas? Dieu t'a béni par le passé, mais aujourd'hui tu es maudit! Dieu t'a fait prospérer par le passé, mais aujourd'hui tu es en faillite! Dieu t'a guéri par le passé, mais aujourd'hui la chair pend sur tes os! Tu es un gâchis infect. Tu es sans valeur, un perdant, un moins que rien. Voilà le résultat de ta vie de foi! Voilà comment Dieu traite finalement tous Ses enfants, en les envoyant sur une croix cruelle et en les crucifiant dessus, nus devant tous, sans défense face à la mafia religieuse, impuissants devant le diable! Tu t'es trompé quelque part, Job. Tu as mal compris Dieu. Tu as failli quelque part le long du chemin. Renonce Job. Maudis Dieu et meure!

                  N'est-ce pas intéressant? Quand Dieu agit conformément à nos attentes, le réveil vient, la mutation est obtenue, le cancer est guéri, le mariage est reconstitué, l'orage passe à côté de nous - dans ce cas, nous ne protestons pas de ce que nous sommes indignes, et ne discutons pas la décision de Dieu de nous bénir. À moins que l'on se trouve en présence d'une manifestation peu commune de la grâce, nous en accordons à peine le crédit à Dieu. Mais que Dieu tarde à agir, ou « nous fait défaut pour nous donner ce qu'on attend, et observez avec quelle rapidité notre attitude se retourne contre Lui!

                     Les gens sont-ils votre problème? Non. Dieu est-il votre problème? Non! VOUS êtes votre problème, et votre attente vous conduira à votre chute. C'est sûr, vous pouvez attendre de grandes choses de Dieu - mais définissez ce que vous voulez dire par grand. Ne pensez pas que les grandes choses sont nécessairement agréables, plaisantes, faciles. Je vous dis simplement que vous pouvez vous attendre à l'opposé. Puisque vous et moi sommes nés avec une nature Adamique, qui nous rend en soi égoïstes, têtus et avides, Dieu doit nous conduire le long d'un chemin d'abnégation, abandonnant ce que nous « aimons » en faveur de la conformité à l'image de Son Fils, qui est tout sauf égocentrique.

                    Ainsi quand nous regardons Job, nous voyons qu'il était juste mais ignorant. Tout ce qu'il connaissait était la bénédiction, la prospérité, et vivre sans soucis. Oui, il est beau de vivre sans soucis. Tout ce qu'il touchait était béni; il était protégé contre l'échec. Job a-t-il adoré Dieu pour ces bénédictions? Vous pouvez en être certain! Et comme la plupart, il pensait que la bénédiction était le résultat de sa propre justice et de son service. Mais Satan a su démontrer que la bénédiction et la protection était la chose même qui maintenait Job aussi fidèle.

                     Par conséquent l'épreuve de Job est valide, cruciale, et un creuset par lequel chaque chrétien sera purgé, tamisé, et jugé. A quelle fin? Elle se résume dans les mots de Job lui-même alors qu'il approchait de la fin de son épreuve: « j'avais entendu parler de Toi, mais maintenant mon œil T'a vu. » MAIS MAINTENANT! MAIS MAINTENANT! MAIS MAINTENANT! Avant il avait entendu parler de Lui, mais maintenant il Le voit, et tombe à la terre. Avant il L'adorait ayant entendu, maintenant il adore après avoir vu et connu. Je vous affirme que Dieu l'a établi pour une telle connaissance expérimentale en permettant qu'il soit soumis aux assauts du diable, à la rudesse de son environnement, aux malentendus de ses amis, à la perte de sa famille et de ses possessions matérielles, et à son infirmité physique. Je vous affirme que si quelqu'un désire prendre la croix et suivre le Christ, ce type d'épreuve est la seule espérance réaliste à laquelle Son disciple peut s'attendre.

                      Nombreux sont ceux qui, rapidement, ont souligné le fait que Job avait été plus béni à la fin qu'au début. Mais si notre objectif est d'être doublement béni en endurant de telles afflictions, nous passons à coté de l'objectif du test, et nous ne faisons que démontrer la propension de l'homme à être centré sur lui-même, même dans les situations les plus difficiles.

                      Je vous écris à vous, O chrétiens, qui êtes si remplis d'attentes sur ce que devrait être la vie spirituelle, vous qui êtes si sûrs de connaître Dieu, si certains de comprendre Sa Parole! Avez-vous vu Dieu? Ou adorez-vous ce que vous avez entendu, vous soumettant à une force invisible dans les nuages, attendant une certaine bénédiction, un sentiment, une voix ou un don? Où serez-vous, quand il n'y aura plus aucune « assurance bénie » en vous, quand votre échec en tant que chrétien apparaîtra de façon évidente, quand la « paix comme un fleuve » aura quitté votre chemin?

                J'écris à celui qui est sur la pente glissante de l'apostasie, prêt à renoncer à sa foi (pas ouvertement bien sûr, mais intérieurement) parce qu'il a entretenu un rêve, une attente, un souhait ou une espérance irréaliste, selon laquelle, après TOUT ce par quoi il est passé , sans aucun doute Dieu le bénira, le récompensera ou lui répondra! Prenez garde! Il est plus probable que Dieu veuille savoir si vous L'adorez pour Ses dons ou pour Lui-même; et comme naturellement vous savez qu'IL le sait, c'est donc à VOUS qu'il appartient de le savoir.

                    Le Seigneur le savait, et Pierre pensait le savoir, mais au chant du coq, Pierre a reconnu qu'il ne le savait pas, et nous savons qu'il ne le savait pas non plus. Ceux qui pensent le savoir, ne le savent pas, pas encore. Peut-être avez-vous besoin de la fosse aux lions pour être face à face avec Dieu, d'une fournaise ardente pour rencontrer le quatrième Homme. Peut-être avez-vous besoin d'une croix de bois avec des échardes au lieu d'une croix plaqué or.

                 Combien il est facile et grandiose de parler de martyr et de mourir pour le Christ. N'importe qui peut MOURIR pour lui: MAIS QUI VIVRA POUR LUI? L'épreuve n'est pas dans la mort, mais dans la vie; pas dans un acte final de sacrifice, mais dans un million de petites obéissances chaque jour! Oui! Si vous ne pouvez pas, si vous ne voulez pas prendre la croix et mourir à ce qui est mondain et à la monotonie de la vie quotidienne, au ICI et MAINTENANT, vous n'êtes pas aptes à mourir de la mort des martyrs dans l'obscurité inconnue de quelque persécution future.

               Les gens ne se détournent pas de leur foi et ne deviennent pas apostats une fois menacés par la mort. Ils tombent quand ils deviennent amers contre des personnes, en colère contre Dieu, et offensés par Sa façon de s'occuper d'eux. Ce n'est pas une décision soudaine à laquelle vous êtes confrontés, mais une chose invisible qui prend racine dans votre être intérieur et qui, petit à petit, empoisonne votre âme. C'est certainement un danger clair et actuel, et c'est en vous maintenant, peut-être sous une forme inerte et embryonnaire, peut-être comme une vraie désillusion et colère contre Dieu, mais c'est LÀ, attendant que vous succombiez, se nourrissant de vos attentes.

                  Approchons-nous de Dieu, et demandons à être réduits à Christ. Acceptons ce qu'Il considère salutaire pour nous, que cela réponde ou non à notre attente. Sachez qu'avant que le coq ne chante trois fois, vous pouvez maudire et jurer que vous ne connaissez pas cet Homme. Bienheureux celui qui ne trouve aucune occasion de chute en Lui. Aimez les autres, mais n'attendez rien d'eux. Appréciez Dieu, aimez-Le, obéissez-Lui: soyez contents et satisfaits avec cela

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