dimanche 22 janvier 2012

BRÈVE MÉDITATION SUR PHILIPPIENS 1. 6 –11

6  Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus–Christ.
7  Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l’Évangile, vous qui tous participez à la même grâce que moi.
8  Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus–Christ.
9  Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence
10 pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ,
11  remplis du fruit de justice qui est par Jésus–Christ, à la gloire et à la louange de Dieu.


    Paul prie pour les Philippiens afin que l’amour qu’ils manifestent les uns pour les autres et pour l’Église, pour lui-même, augmente, selon les traductions :

--de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence (Segond Genève et 21)
--(s’épanche) en cette vraie science et ce tact affiné (Jérusalem)
--(abonde) de plus en plus en clairvoyance et pleine intelligence (T.O.B.)
--(abonde) de plus en plus en pleine pénétration et toute clairvoyance (Chouraqui)
--(gagne) de plus en plus en pleine connaissance et en parfait discernement (Semeur) 
--(abonde) de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité (Segond Colombe)
--(abonde) de plus en plus en connaissance et en toute clairvoyance (Osty)

    Paul définit cet amour par ces deux adjectifs traduits différemment selon les versions. Il se sert de ces deux qualificatifs qui sont l’expression de la vie de Christ en nous. La source de l’amour est dans le Seigneur en nous par Son Esprit. C’est Lui qui doit aimer à travers nous. Notre obéissance et notre consentement à Christ en nous, manifeste ce nouvel homme, cette nouvelle humanité, cette nouvelle création que nous sommes et que nous avons reçu du Seigneur lorsqu’Il nous a engendrés. C’est la vie de Christ en nous qui dit être manifestée par notre volonté d’obéir à l’Esprit de Christ en nous. Elle reflète le caractère de Christ qui est notre vraie nature, notre véritable identité, notre caractère, notre nouveau mode de vie.  Nous devons puiser dans ce trésor que le Seigneur a mis en nous, c’est-à-dire : LUI-MÊME ! Par l’Esprit !

    L’amour de Dieu est répandu  dans nos cœurs, par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Romains 5.5)

    Ce trésor d’amour est en nous, dans notre nouvelle création, notre véritable identité qui ne se révèlera pleinement qu‘au retour du Seigneur. Le Seigneur a pourvu d’une façon merveilleuse pour que nous puissions nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés : Il a répandu Son amour en nous par le Saint-Esprit qui est Sa présence. L’Esprit de sainteté qui habite en nous est celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts !
    Paul cherche à motiver les Philippiens par cette exhortation à vivre dans un amour profond, sincère, ‘’intelligent’, clairvoyant,’’ etc,  en vu du retour du Seigneur. Sa motivation essentielle est le retour en gloire du Seigneur. Que cette Église soit ‘’remplie du fruit de justice’’ qui vient par Jésus-Christ, qu’elle n’est pas honte devant Lui quand Il apparaîtra ! (1Jean 2.28)
    Paul pouvait écrire qu’il chérissait les Philippiens avec la tendresse de Christ. Dans l’original le mot tendresse est entrailles. Il est parfois dommage de ne pas traduire ainsi, car c’est nettement plus parlant, plus fort que la traduction tendresse. Le but de cet amour est :

…pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ.
   Nous voyons le cœur de Paul à travers cette exhortation. Il pouvait demander cela aux Philippiens car sa vie est un témoignage vivant de ce qu’il prie pour ses correspondants. La connaissance (ou pénétration comme le traduit Chouraqui) et la vraie sensibilité (ou tact, sensibilité etc) permettent d’aimer comme le Seigneur nous l’a ordonné :

34  Je vous donne un commandement nouveau: Aimez–vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez–vous les uns les autres.
35  A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. (Jean 13)

   
    Le commandement nouveau n’est pas de s’aimer puisque nous trouvons cela depuis le début de la Bible. Le commandement nouveau est de s’aimer comme le Seigneur nous a aimés. Nous devons donner notre vie pour l’autre. Il ne s’agit pas de mourir pour le frère ou la sœur, mais de mourir à nos propres désirs, quand ils deviennent un handicap à l’amour que nous devons porter à l’autre.
    Si mon frère a besoin de moi alors que j’ai décidé de partir en balade, il est évident que je dois choisir entre ces deux options. Si mon frère a besoin, je laisse tomber ma balade pour soutenir mon frère. Le temps libre est une bénédiction. Je peux en jouir tout seul ou au contraire profiter de ce temps libre pour aller vers le besoin des autres. Regardons Paul et son attitude dans cette lettre.

15  Quelques–uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute ; mais d'autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes.
16  Ceux–ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l’Évangile,
17  tandis que ceux–là, animés d'un esprit de dispute, annoncent Christ par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans mes liens.
18  Qu’importe ? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé : je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore.


    Paul voit que certains prêchent par envie et esprit de dispute. Cette prédication a pour but de peiner Paul, de le déstabiliser, de lui faire vivre des tribulations, lui qui est prisonnier. Nous ne savons pas exactement de quelle façon, mais nous pouvons voir le cœur de Paul. Il sait que, de toute façon, soit en bien, soit en mal, Christ est annoncé. Il se réjouit du fait que ces hommes annoncent l’Évangile, même si leur intention n’est pas bonne, le Seigneur est annoncé. Cette mauvaise attitude envers Paul permet la prédication de l’Évangile. Paul ne regarde pas à lui mais à la grâce de l’Évangile prêché et les personnes touchées qui peuvent se tourner vers le Seigneur malgré le cœur mauvais de ceux qui témoignent.

22  Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer.
23  Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ;
24  mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair    


    Paul ouvre son cœur en écrivant cette lettre. Il désire ardemment ‘’s’en aller vers le Seigneur’’ car c’est : « ce qui de beaucoup est le meilleur. »  Son cœur le porte à rejoindre le Seigneur, mais son amour pour les Philippiens lui fait dire « qu’il est plus nécessaire qu’il demeure dans la chair. » Son cœur déborde d’un amour puisé dans le Seigneur. Cela lui permet d’avoir la connaissance et l’intelligence  de ce qui est le meilleur dans cet amour, car il a en vu le jour de Christ. Il veut être rempli de ce fruit de justice ainsi que les Philippiens pour ce jour de gloire  du retour du Seigneur. Il sait qu’il peut encore fortifier ses  frères et sœurs Philippiens par son ministère.

    Continuons cette lecture au chapitre 2 :

25 J’ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Epaphrodite, mon compagnon d’œuvre et de combat, par qui vous m’avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins.
26  Car il désirait vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie.
27  Il a été malade, en effet, et tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tristesse sur tristesse.
28  Je l'ai donc envoyé avec d'autant plus d'empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi–même moins triste.
29  Recevez–le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes.


    Oh ! Le cœur de Paul ! Voilà un compagnon de lutte, Epaphrodite, qui s’est retrouvé malade jusqu’à la mort. Le Seigneur, dans sa grâce, l’a rétabli. Que fait Paul ? Est-ce qu’il va le garder car il est fort utile dans l’œuvre du Seigneur ? Il aurait pu agir ainsi et se réjouir d’avoir à nouveau ce frère à ses côtés, pour l’annonce de l’Évangile. Non ! Il le renvoie aussitôt vers les Philippiens en leur écrivant :

Je l'ai donc envoyé avec d'autant plus d'empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi–même moins triste.

     Il n’a pas gardé Epaphrodite avec lui pour en jouir égoïstement tout seul. Son cœur brûlant d’amour pour le Seigneur l’a poussé à envoyé ce frère vers les Philippiens. Il est utile au service mais il préfère partager sa joie de le voir rétabli en l’envoyant vers les frères à Philippe. Il est sûr que cette décision a peut-être privé Paul d'un compagnon, d'une aide précieuse pour le service, mais quelle bénédiction pour ses amis! Je suis persuadé que sa joie devait compenser le vide du départ de ce frère. La joie du Seigneur était sa force!
    Nous lisons aussi au verset dix-neuf : j’espère dans le Seigneur vous envoyer bientôt Timothée…
   Paul se démunit de son autre compagnon d’œuvre car il désire avoir des nouvelles des Philippiens. Ce qui représente un temps assez long jusqu’au retour de Timothée. Paul brûle d’amour non seulement pour l’Eglise de Philippes, mais pour toutes les Eglises comme nous le constatons dans ses lettres. Son but est de bénir ces Eglises au détriment de sa vie, du soutien de ces frères qui le suivent. Tout est pour l’autre. Il donne sa vie pour les frères, en se démunissant. A la fin de sa vie, il demandera à Timothée de venir rapidement vers lui, avec Marc, car hormis Luc, il se retrouvait une fois de plus seul. (lire 2Timothée 4.6-18)
    Cette lettre est une lettre d’exhortation et d’encouragement. Il n’y a pas de parties dogmatiques dans cet écrit, mais un puissant encouragement pour vivre une vie riche, du trésor de Christ en nous, un trésor qui doit être partagé. C’est la seule épître qui mentionne les évêques et les diacres comme destinataires avec les saints. Paul écrit toujours aux saints, sans jamais mentionner les responsables de ces Églises. Les seuls destinataires de se écrits sont pour tous les saints, responsables compris, bien évidemment. Je pense que Paul, poussé par l’Esprit, voulait donner une définition du cœur de berger pour ces responsables, mais aussi pour tous les saints.
    Nous trouvons la définition du cœur de berger, au début du chapitre deux. C’est un hymne merveilleux qui exalte la grandeur du cœur de notre Seigneur. Lisons ces quelques versets qui sont tellement merveilleux :

1   Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde,
2  rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.
3  Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au–dessus de vous–mêmes.
4  Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.
5  Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus–Christ,
6  lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
7  mais s'est dépouillé lui–même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ;
8  (2–7) et ayant paru comme un simple homme, (2–8) il s'est humilié lui–même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.
9  C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au–dessus de tout nom,
10  afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,


    Ces versets sont trop beaux, trop sacrés pour pouvoir les commenter. Que chacun de nous puisse se laisser envahir, posséder par le Saint-Esprit afin que soient écrites, dans nos cœurs, en lettres de feu ces paroles ! Il est bon de méditer, de se laisser travailler par cette description de notre merveilleux Seigneur. Jésus dit à Ses disciples, dans Jean 14.6 :

« Je suis le chemin, la  vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »
    Le Saint-Esprit a donné à Paul la définition du chemin appelé Jésus. Ces quelques versets qui sont d’une richesse incomparable, ineffable est la définition du chemin Jésus-Christ ! Le cœur de notre Seigneur ! La beauté de Son humanité ! C’est vraiment glorieux ! Incomparable amour que l’amour du Seigneur pour nous. Nous sommes dans le cœur d’amour de notre Seigneur, dans la plénitude du Fils de l’homme !
    Je pense que c’est pour cette raison que les responsables de l’Église sont cités ! Bien sûr, les saints sont aussi concernés par ces choses ! L’amour de Dieu ne peut se définir, se codifier par des dogmes ou des professions de foi. Il ne peut que se vivre par le modèle qui nous est présenté dans cette lettre : notre Seigneur Lui-même !
    Paul continue sur sa lancée en décrivant comment étaient son cœur et ses sentiments avant d’être touché par le Seigneur. Il décrivait ce qui faisait sa gloire.
    En cela, il suit la vie exemplaire du Seigneur en se dépouillant de tout ce qui faisait de lui un homme écouté et honoré avant la rencontre sur le chemin de Damas. Il regarde ses ‘’acquis’’, son ‘’patrimoine spirituel’’ passés comme des ordures. Son désir absolu : gagner Christ ! 
    C’est la motivation absolue de sa course. Ce n’est pas l’évangélisation, le ministère que le Seigneur lui a donné ou tout autre chose qui est  son but, mais c’est de gagner Christ. Tout le reste devient un fruit de sa marche et tout ce qu’il peut accomplir dans le Seigneur peut devenir une œuvre inestimable parce qu’il cherche Christ en premier. C’est pour cette raison qu’il conclut ce passage du chapitre trois par cette exhortation :

17 Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous

    Il peut demander à ses correspondants d’imiter sa vie, son engagement pour le Seigneur car il est une preuve vivante d’une vie entièrement abandonnée entre les mains de son Seigneur. Il s’est dépouillé de tout ce qu’il avait acquis par son enseignement aux pieds de Gamaliel et de sa vie passée afin de laisser toute la place à son bien-aimé Seigneur. Sa gloire passée a été engloutie par sa connaissance de Christ.

    Le but ultime de cette exhortation est simple :

afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ,  remplis du fruit de justice qui est par Jésus–Christ, à la gloire et à la louange de Dieu

    La motivation de Paul est le retour en gloire du Seigneur. Il désire que l’Église soit prête pour accueillir notre merveilleux Seigneur. Nous devons être remplis du fruit de justice. C’est une vie qui est soumise à l’entière volonté de Dieu. La vie du chrétien doit être ce fruit de justice. Ailleurs, dans Apocalypse 19, il est écrit que l’Eglise, l’Epouse de l’Agneau s’est préparée. Il lui a été donné de se vêtir de fin lin éclatant et pur. Le fin lin ce sont les œuvres justes de saints. Personnellement, je pense que le fruit et les œuvres justes des saints sont la même chose sous deux aspects différents. La source du fruit ou de l’œuvre est notre Seigneur qui habite en nous par Son Esprit.
    SI nous obéissons à Christ en nous, par la manifestation de cet amour, nous portons ce fruit qui sert à la confection de la robe de noces, pour l’Epouse. Notre fruit est un fruit collectif pour le revêtement de gloire de l’Eglise  qui est l’Epouse de Christ.
    Comme Paul nous devons avoir les yeux toujours tournés vers le Seigneur et le jour de sa venue en gloire.
    Voilà juste quelques pensées sur les versets de cet épître si riche. Que chacun puisse aller plus loin dans la découverte des trésors de cette lettre !

jcb

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