vendredi 31 octobre 2014

(14) 2 Corinthiens par Ed Miller Conclusion (2 Corinthiens 12 et 13)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

Bonjour et bienvenue dans notre quatorzième leçon et dernière leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.

    Nous voici arrivés dans notre dernière étude de 2 Corinthiens. Ce sera notre étude de conclusion. Notre prière est que le grand message de la toute suffisance de Christ puisse être imprimé dans nos cœurs. Comme vous le savez, le message de ce livre est la toute suffisance du Seigneur Jésus-Christ. Il est tout ce dont j’ai besoin, Jésus est tout ce dont j’ai besoin. Il est absolument suffisant pour toute ma vie. Il est suffisant pour la vie chrétienne. Dieu a choisi un homme, l’apôtre Paul, lui seul dans toute l’histoire peut illustrer pour nous que le Seigneur Jésus est la vie du chrétien. La vie de l’apôtre Paul était la démonstration de cette simple vérité. Il l’a prouvée par sa vie. A cause de cela 2 Corinthiens est réellement l’autobiographie spirituelle de Paul. C’est son journal intime. C’est son histoire.

Pour nous aider dans notre discussion, nous avons divisé 2 Corinthiens en trois parties.
  • Chapitres 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous.
  • Chapitres 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous.
  • Chapitres 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.
    Nous sommes arrivés dans la dernière section qui concerne les chapitres 12-13, la toute suffisance de Christ pour moi. La dernière fois nous sommes arrivés à ce que nous appelons le sommet de toute l’épitre de 2 Corinthiens. En d’autres termes, le top de tout cela a été l’histoire du troisième ciel et la fameuse écharde dans la chair. C’est le summum de tout le message de la toute suffisance. Si Christ a montré qu’Il était tout suffisant pour Paul dans cette épreuve, alors Il sera tout suffisant en chaque circonstance. C’est ce que l’apôtre a fait. Il a prouvé, il a démontré la toute suffisance de Christ dans la chair. A travers cela il nous a donné pour toujours le message de la toute suffisance de Christ. C’est donc un passage stratégique qui emmène le tout à son apogée.

   Dans notre dernière étude j’ai introduit cette section en posant et en répondant à cinq questions au sujet de l’écharde dans la chair. Laissez-moi simplement mentionner ces cinq questions, puis nous irons plus loin.

    Premièrement est-ce que c’est l’apôtre Paul qui a expérimenté la révélation du troisième ciel? En lisant il semble qu’il fasse référence à quelqu’un d’autre parce qu’il dit des choses comme: « Je connais un homme en Christ... ». Deuxième question: pourquoi l’apôtre Paul date-t-il cette expérience? Troisièmement, qu’est-ce que cette expérience du troisième ciel? Qu’est-ce que ce troisième ciel? Quatrièmement, au verset 12:4 il dit que durant cette expérience il a entendu des choses qui ne peuvent pas être répétées. Que veut-il dire par là? Cinquièmement, quelle était cette écharde dans la chair de Paul? Les réponses se trouvent dans notre précédente leçon.

    L’écharde représente l’épreuve la plus terrible qui soit arrivée dans la vie de l’apôtre, et lors de cette expérience il a vu que Christ et Sa grâce étaient adéquats et suffisants.
Dans cette leçon nous aimerions aller un peu plus loin dans ce récit, lisons les versets 12:1-10: « Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il voit en moi ou à ce qu'il entend de moi. Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un messager de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir. Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi, et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. »

    Tout ce qui se trouve dans ce chapitre final a pour objectif de pousser à son apogée la toute suffisance de Christ, de tout résumer et de tout lier. Ce passage nous en dit long sur Christ, la toute suffisance de Christ, et de quelle manière Dieu aimerait sceller profondément le merveilleux message de la toute suffisance de Christ en nous.

    Voici comment j’aimerais développer ce passage. Premièrement pour en arriver au cœur du passage sur l’écharde, le passage que nous avons lu, j’aimerais identifier deux concepts que l’apôtre Paul utilise ici. Il nous arrive souvent de lire un passage à la légère et de se dire que nous savons de quoi cela parle. C’est pour cette raison que Dieu nous dit que nous devons méditer sur ces choses jour et nuit. Parfois nous ratons une bénédiction parce que nous pensons que nous savons ce que le passage signifie alors que ce n’est pas le cas.

    J’aimerais donc vous rendre attentifs au verset 12:9: « Ma grâce te suffit. » Qu’est-ce que la grâce de Dieu? C’est terriblement important de savoir cela si c’est sensé être suffisant pour nous lorsque nous faisons face aux difficultés. Quelle est cette grâce de Dieu qui est toute suffisante? Et que veut également dire Dieu toujours au verset 12:9 avec: « Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse »? Que veut-il dire ici par: « Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse »?

    Ensuite j’aimerais montrer ce que je considère être la clé et le principe le plus important de tout le livre sur la suffisance de Christ. Il emmène le tout à son apogée. Il nous donne cette clé en nous partageant une illustration finale puis ce principe final. C’est de cette manière qu’il conclut le livre. Paul nous dit que si nous désirons comprendre tout le livre alors nous devons aller vers cela. C’est cela l’apogée. Si vous n’avez pas bien compris les autres choses que nous avons vues ensemble mais que vous avez compris celle-ci, alors vous êtes sur de bons rails pour comprendre la toute suffisance de Christ dans votre vie. Que Dieu nous donne des yeux pour voir ce dont nous allons discuter.

    Très bien considérons ce verset 12:9. Commençons par identifier les deux concepts dont parle Paul. Vous savez bien entendu que l’arrière-plan de cette histoire était l’écharde dans la chair et il a prié trois fois pour en être délivré. Dieu lui a dit: « Ma grâce te suffit. » Qu’est-ce que Dieu veut dire avec le mot « grâce »? Est-ce que la grâce est une chose? Est-ce que Dieu vous donne quelque chose appelé « grâce » lorsque vous passez par des difficultés?

    Par exemple, est-ce que c’est une force dans votre vie? Est-ce que lorsque vous passez par une expérience Dieu vous donne de la force pour supporter cela et passer à travers? Est-ce que c’est de l’endurance? Est-ce que c’est une capacité? Est-ce que c’est une puissance pour supporter? Est-ce que Dieu nous promet de nous exempter de la douleur? Est-ce que c’est cela qu’il nous dit? Est-ce que la grâce est une sorte de don de Dieu? Est-ce que c’est un bénéfice pour les heures de grands besoins qui vont venir? Dieu vous donnera alors la grâce. Est-ce que c’est comme une boisson énergisante qui peut vous donner un coup de fouet pour passer à travers des épreuves?

DIEU DONNE LA GRACE AU MOMENT NÉCESSAIRE

    Vous voyez, nous disons que Dieu donne la grâce pour mourir à des hommes mourants. Il ne la donnera pas avant que nous en ayons besoin, mais elle viendra dès que nous en aurons besoin. Alors qu’est-ce que c’est? Qu’est-ce que Dieu nous donne exactement? Certaines personnes pensent que la grâce est comme une dose d’énergie que Dieu donne aux chrétiens, mais que les non sauvés n'ont pas. Ils pensent que c’est une morphine spirituelle qui me permet de passer à travers les mêmes épreuves que les non croyants, mais sans être aussi gravement blessé parce que je l’ai.

    Imaginons qu’il y ait deux personnes. L’une est croyante et l’autre pas. Les deux ont un abcès aux dents et cela leur fait très mal. Est-ce que la dent de l’incroyant fait plus mal parce que le croyant bénéficie d’une grâce suffisante, afin que cela ne fasse pas aussi mal? Est-ce que c’est cela que signifie recevoir la grâce de Dieu? Lorsqu’un chrétien perd un conjoint, il y a une grande tristesse. Est-ce que sa peine est moindre que celle des athées, des agnostiques ou des sceptiques lorsqu’ils perdent un conjoint ? Dieu dit: « Ma grâce est suffisante. » Est-ce que cela signifie que mes difficultés sont assouplies? Est-ce que ma force est augmentée? Si ma force augmente, les difficultés diminuent-elles? C’est une autre façon de dire que la souffrance est moindre.

    Vous savez, nous sommes tout le temps en train de nous réconforter en disant: « Dieu donnera grâce. » Et cela est juste. Nous allons parfois l’un chez l’autre, nous mettons notre bras sur les épaules de quelqu’un et disons: « Frère, Dieu va te donner la grâce pour réussir. Je sais que tu passes par des moments difficiles, mais rappelle-toi que Dieu a promis de donner la grâce. Tu recevras assez de grâce pour passer par ce chemin. Dieu te donnera la grâce même pour souffrir en tant que martyr. » Et c’est ce qu’Il fera effectivement. Ne me comprenez pas mal, je ne dis pas qu’Il ne le fera pas. J’aime la vérité de la grâce et je n’essaie pas de vous faire peur en prétendant qu’Il ne va pas vous la donner.

    Mais je pense qu’il est important de bien souligner ce point. La grâce n’est pas une pilule. La grâce n’est pas une sorte de sérum ou de drogue que Dieu donne aux croyants. Ce n’est pas non plus un liquide afin que je puisse prendre une cuillère de grâce, une bouteille de grâce ou un tonneau de grâce. C’est pourtant bien quelque chose ou alors la Bible n’en parlerait pas. Il est donc important de savoir ce que cela est. Est-ce que vous désirez savoir ce que Dieu vous a promis lorsque vous passez par des difficultés? Très bien, laissez-moi vous dire exactement ce que Dieu veut dire avec: « Je vais vous donner la grâce. »

RECEVOIR LA GRACE C’EST RECEVOIR PLUS DE LUMIÈRE

    Lorsque Dieu donne la grâce toute suffisante, Il nous promet la lumière, Il promet la révélation. Il promet une bonne perception. Il promet la connaissance. Il promet que nous soyons sensibles à Lui. C’est cela qu’a un chrétien et qu’un non chrétien n’a pas. Le courage, la force, la patience, l’endurance que vous expérimentez viennent de la révélation, de la connaissance et de la compréhension.

    Que voit le chrétien? Il a la vue. Qu’est-ce qu’il voit? Il voit tout le temps deux choses. Et alors que Dieu vous ouvre les yeux vous verrez que vous avez la grâce. Premièrement et avant tout il vous donne la lumière de la connaissance de Dieu sur la face de Jésus-Christ. En d’autres termes, alors que vous passez par là, Dieu vous révèle Dieu à votre cœur.

   Dieu est aux commandes, Il contrôle tout. Il règne. Il comprend. Il sait tout de mes situations. Il s’occupe de moi. Il m’aime. Il ne m’abandonnera pas. Alors que vous passez par les difficultés et que vous faites appel à Dieu dans votre douleur, Dieu se manifeste Lui-même et vous réalisez que rien n’a échappé à Son contrôle. Vous réalisez que vous n’êtes pas une victime des circonstances. Vous réalisez qu’il n’y a pas de seconde cause avec Dieu. Il se montre Lui-même à vous.

   C’est cela que l’incroyant n’a pas. C’est cela qui lui manque. Le chrétien n’est pas épargné par la douleur. Dieu n’a jamais dit: « Tu es un croyant, je vais te donner la grâce, tu n’auras pas à souffrir, tu n’auras pas à ressentir de mauvaises choses. Si tu es renversé par une voiture, tu pourras siffloter car cela ne va pas te faire de mal. » Dieu n’a pas dit cela. Vous allez avoir autant mal qu’une personne qui n’est pas sauvée.

    Le cœur brisé d’un chrétien fait tout autant mal que le cœur brisé d’un non croyant. Une tragédie pour un chrétien est tout autant une tragédie que pour un non chrétien. La promesse de la grâce n’est pas d’enlever la douleur, ni la blessure. Elle ne promet pas d’enlever toutes les émotions que nous ressentons de façon naturelle et normale. L’amertume après un divorce, l’amertume après un accident, la peine liée à un départ, la souffrance liée à un deuil, cela est commun à tous les enfants d’Adam qu’ils soient sauvés ou qu’ils soient perdus. Dieu nous donne la grâce. C’est-à-dire qu’Il met tout en lumière. Et pendant cette épreuve, pendant ce test, pendant cette calamité, Dieu se révèlera Lui-même. Il vous montrera qu’Il vous aime, qu’Il est là, qu’Il est suffisant. Vous saurez encore ce que c’est que d’être dans l’inquiétude, mais vous saurez quelque chose d’autre. C’est une autre connaissance, une compréhension. Vous saurez qu’il y a un Dieu qui agit derrière la scène.

    A partir de cette connaissance, de cette assurance, de cette confiance que Dieu contrôle, qu’Il a permis que cela vous arrive et que Dieu règne encore, vous pourrez recevoir de la force, vous recevrez des encouragements et du courage pour continuer, vous pourrez alors regarder au Seigneur d’une manière toute nouvelle.

    Très bien, cela fait partie de la lumière. Il se manifeste Lui-même. Dieu donne suffisamment de grâce. Il donne une révélation de Lui-même. Voici également l’autre partie de la lumière. Laissez-moi illustrer cela à partir de l’écharde dans la chair, que Dieu nous fasse grâce pour voir cela.

    Paul nous donne ici son témoignage de comment il a dû découvrir à travers Dieu, ce que cela signifie que Christ est suffisant pour lui. Cela n’est pas naturel, il a dû l’apprendre. Il nous partage ici ce qu’il a sur le cœur. Nous avons vu dans notre précédente leçon la mauvaise conception concernant l’écharde dont Dieu a dû l’en délivrer. Il ne pensait pas correctement. Il ne comprenait pas ce qui se passait. L’apôtre Paul a dû porter cette croix, cette écharde dans la chair. Le récit montre qu’il allait devoir porter cela pour le restant de sa vie. Cette écharde était en lui nuit et jour, chaque semaine et chaque mois, année après année. Elle ne disparaissait jamais, il n’y avait jamais de soulagement. C’était une attaque continue de la part de l’ennemi, appelé messager de Satan. Bien entendu c’était un message de Dieu, mais le messager était de Satan.

    Alors que Paul passait par là, il a ensuite reçu de la lumière qu’il appelle « grâce ». Vous voyez au début il a pensé que cette écharde dans la chair lui volait son confort. Cela lui faisait mal. C’était douloureux. La douleur n’est plaisante pour personne. La douleur fait mal que vous soyez un croyant ou un incroyant. 2 Corinthiens 12:8 dit que l’apôtre a crié trois fois à Dieu: « Délivre-moi de cette douleur. Délivre-moi de cette douleur. Délivre-moi de cette douleur. » Nous ne savons pas le temps qui s’est écoulé entre ses trois appels à l’aide. Nous ne savons pas si cela s’est passé sur plusieurs années, plusieurs mois ou plusieurs semaines. Nous savons que cette douleur dure depuis quatorze ans, lorsqu’il écrit et il a dit: trois fois: « Seigneur délivre-moi de la douleur. »
    En lisant entre les lignes on peut également penser qu’il a dit: « O Dieu, où est toute cette grâce que tu as promis? J’ai cette écharde dans la chair et Tu as dit que la grâce allait être suffisante. Est-ce que je ne pourrais pas en être un peu soulagé? Je souffre tant. Ne vois-tu pas que je souffre? Ne me vois-tu pas dans mes difficultés? Ne vois-tu pas que j’agonise? Je suis sur les genoux. Je suis à bout. Délivre-moi de cette souffrance. »

    Nous ne savons pas tout ce qui s’est passé parce que nous n’avons pas tout le récit. Mais un jour Dieu a ouvert les yeux de Paul et lui a dit: « La réalité est que tu as un plus grand problème que la douleur. »

    Je pense que la douleur ne vous fera pas de mal. La douleur vous blessera mais ne vous fera jamais de mal, pas lorsque Dieu est derrière. L’apôtre était en train de crier pour être délivré de la douleur. Et Dieu dit au verset 12:7: « à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un messager de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir. »

    Dieu a expliqué à Paul: « Tu as un plus gros problème que cela. J’aurais souhaité que tu pleures à cause de cela. Je ne t’ai pas entendu pleurer à cause de cela. Tu as un problème avec l’orgueil, avec le fait de t’exalter toi-même. Paul tu as prié que je puisse te délivrer de la douleur, mais je suis davantage concerné par le fait que tu sois délivré de la fierté. Je suis si désireux de te délivrer de la fierté. » Puis Paul a répondu: « Oui c’est vrai, mais tu as promis la grâce. » Et c’est là où cela devient merveilleux.

     Dieu a alors répondu: « Paul tu désires la grâce? Mais l’écharde EST la grâce. Je t’ai envoyé l’écharde pour que tu puisses être délivré de l’orgueil. C’est cela ma grâce. » Paul désirait la grâce pour être délivré de la souffrance. Mais Dieu lui explique qu’il est davantage concerné par le fait de le délivrer de l’orgueil. Dans Sa grâce Il lui a envoyé la douleur à travers l’écharde. C’était cela Sa grâce, afin qu’il soit délivré de quelque chose de plus grand et cela était bien entendu la fierté.

    Est-ce que vous voyez la différence que cela a fait en Paul, lorsque Dieu lui a ouvert les yeux pour voir ce qu’était la grâce? Dieu lui a donné la lumière! Il a commencé à comprendre que Dieu est sur le trône et qu’Il règne, et que ce qui vient dans ma vie EST une grâce de la part de Dieu. L’écharde dans sa chair ÉTAIT la grâce de Dieu.

    Lorsque quelqu’un passe par un terrible accident, souffre de pertes financières ou d’une terrible défaite, il crie: « Où est la grâce de Dieu? Tu as promis de donner Ta grâce. Où est ta grâce dans cet accident? Où est ta grâce dans cette perte? Où est ta grâce dans cette défaite? Où est ta grâce dans la perte d’un être cher? » Dieu dit alors: « Ouvre tes yeux, mon enfant! L’accident EST Ma grâce. Cela ne serait pas venu dans ta vie, si tu n’en avais pas eu besoin. La perte EST MA grâce. Je l’ai envoyée parce que je vois les choses plus profondément que Toi. Toi tu désires la délivrance des choses extérieures, tu désires la délivrance de la souffrance. Moi je vois dans ta vie et je mets tout en œuvre en faisant venir dans ta vie ce qui est nécessaire. » C’est de cette manière que les yeux de Paul se sont ouverts sur ce que Dieu était en train de faire. Quelle différence cela fait!

    Qui aurait jamais cru que cette écharde dans la chair ÉTAIT cette grâce toute suffisante que Dieu avait promis de donner? Mais c’est exactement cela. C’était un don précieux de Dieu fait à Paul. Par conséquent lorsque Dieu dit: « Ma grâce est suffisante pour toi », lorsque vous passez par quelque chose, il est suffisant que vous sachiez que Dieu est Dieu. Si vous connaissez Dieu, vous n’avez pas besoin de connaître le pourquoi! Il est suffisant de connaître Dieu. Il est suffisant de savoir que tout ce qui vous arrive est un don de l’amour de Dieu. Il n’y a rien d’inconsistant dans Son amour. Il n’y a rien d’inconsistant dans Sa sagesse. Tout est parfaitement étudié! Tout est fait à votre mesure! C’est parfait pour le bon moment. C’est cela la grâce de Dieu. Cette connaissance est tout ce dont vous avez besoin pour vous soutenir lors de vos épreuves. En fait cela est plus que suffisant pour vous soutenir. La réalité est que cette connaissance vous apportera une joie indescriptible. Nous verrons cela en lien avec autre chose un peu plus loin. Voilà pour la première partie: « Ma grâce est toute suffisante ».

LA PUISSANCE CACHÉE DANS SA FAIBLESSE

    Considérez maintenant la seconde partie du verset 12:9 qui dit: « Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. » Il semble que depuis le chapitre 10, Paul insiste toujours à nouveau sur cette vérité: la faiblesse, la faiblesse, la faiblesse. Voici quelques versets où il fait mention de cela.
  • Verset 10:10: « Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. »
  • Verset 11:29: « Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle? »
  • Verset 12:10: « Car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. »
  • Verset 13:4: « Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse. »
  • Verset 13:9: « Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles… »
    Dans tous les coins de ces derniers chapitres, Paul nous parle de faiblesse, faiblesse, faiblesse, faiblesse.

    L’apôtre Paul, sous la conduite du Saint-Esprit, souligne ici quelque chose de façon délibérée. A un moment donné la faiblesse est devenue quelque chose de très important pour lui dans toute cette vérité de la toute suffisance de Christ. Le verset 12:9 dit: « Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. »

    Laissez-moi essayer d’illustrer cela pour vous montrer ce que signifie cette idée, ce paradoxe que la puissance est accomplie dans la faiblesse. D’une façon ou d’une autre cela semble être un grand secret dans la vie et le ministère de l’apôtre Paul. Que veut-il réellement dire ici?

    Pour bien vous présenter cela, laissez-moi mettre pour quelque temps le texte de côté et vous rappeler qui était Paul. Je sais que vous le savez, mais laissez-moi à nouveau vous le redire. Il est parfois plus simple de savoir ce qu’est quelque chose en sachant ce que cela n’est pas.

    Premièrement, Paul n’était pas un stoïque, même si à l’époque de Paul il y en avait beaucoup. Il y en avait à Corinthe. Une personne stoïque prétend que ce n’est pas grave. Elles sont insensibles à la peine et au plaisir, elles agissent simplement comme si rien ne se passait. Elles prétendent qu’elles sont indifférentes à tout cela. Mais Paul n’était pas un stoïque. Il ne prétendait pas que l’écharde n’était pas là. Il ne prétendait pas que la faiblesse ou qu’une expérience négative ne prenait pas place. Mais vous savez que les noms changent. Nous ne les appelons plus stoïques de nos jours, mais ces personnes sont encore parmi nous. C’est le groupe de personnes qui s’appuient sur la pensée positive. Voilà qui sont les stoïques de notre époque. Ils disent: « Peu importe ce qui se passe dans votre vie que ce soit positif ou négatif, il faut simplement le renier. Il ne faut pas l’accepter, il faut le refuser. N’y faites pas attention et cela disparaîtra. Pensez positivement et cette chose négative disparaîtra d’elle-même. »

    L’autre jour, je roulais derrière une voiture et il y avait un autocollant sur lequel était écrit: pensez succès. Est-ce que cela aide? L’idée est que si vous pensez de cette manière cela va arriver. On est encouragé à penser constamment à cela et à ne pas penser négativement. Gardez cette pensée positive. Paul ne pensait pas du tout qu’il aurait pu penser à quelque chose pour que cette écharde s’en aille. Il avait crié à Dieu. Il avait fait appel au Seigneur. Aucune pensée positive dans ce monde ne pourrait faire disparaître cette écharde. Elle était là. Il était un réaliste. Il savait qu’elle était là, il la sentait.

    Deuxièmement, Paul n’était pas seulement pas un stoïque, il n’était pas non plus une poule mouillée. Il n’était pas lâche. Pourtant il était tout le temps battu.

    Lorsque vous lisez le récit et tout spécialement le chapitre 11, vous voyez qu’il choisit tout le temps la faiblesse. Il choisit tout le temps la folie. Il laisse les gens lui marcher dessus. Les gens s’essuient les pieds sur lui, il ressemble donc de l’extérieur à un tapis. Lorsque vous lisez certaines des choses qu’il écrit, vous devez vous arrêter et relire. Le verset 12:10 dit: « C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ. » C’est comme s’il disait: « Comme c’est bon et grand! J’aime être insulté. Il me tarde que quelqu’un m’insulte. » Il dit qu’il se glorifie de cela et qu’il se réjouit en cela! Faiblesse, insulte, persécution, difficulté. Cela me fait me gratter la tête en me disant: « Soit je ne comprends pas ce dont il parle, soit nous avons un personnage très étrange ici. »

    Il y a quelque chose de différent chez l’apôtre Paul. Il aime qu’on lui marche dessus, il aime être insulté; il aime être frappé. Paul n’était pas un stoïque. Paul n’était pas une poule mouillée et Paul n’était pas non plus un fou. J’utilise le mot fou dans le sens où la Bible l’utilise. Paul n’a pas choisi la faiblesse parce qu’il se réjouissait de la faiblesse. Il n’a pas choisi les insultes parce que cela était bon et qu’il en jouissait. Paul était pris dans une guerre et il le savait. La seule chose dans le monde que Paul ne désirait pas était une défaite, une perte ou une faiblesse. C’est l’opposé qui est vrai.

    Il y a ici un paradoxe, priez que Dieu puisse vous laisser voir ce que vous allez entendre et comprendre cette grande vérité de Dieu, parce que toutes choses tournent autour de cette vérité.

    J’ai dit que Paul n’était pas stoïque, qu’il n’était pas une poule mouillée et qu’il n’était pas non plus un fou. Je peux vous assurer que l’apôtre Paul n’était pas fou. Si jamais il y avait quelque chose que cet homme voulait et désirait, quelque chose pour laquelle il avait une passion dans son ministère, c’était bien la puissance de Dieu. Il ne serait pas allé sans la puissance de Dieu. Il désirait la puissance de Dieu. Il avait besoin de la puissance de Dieu. Il était en guerre et il le savait. C’était une guerre pour les âmes des hommes. Vivre était tout sauf un jeu pour l’apôtre Paul. C’était quelque chose de très sérieux pour lui. Vivre était quelque chose de sérieux pour Paul, il n’était pas fou.

LA FAIBLESSE EST L’INSTRUMENT DE LA PUISSANCE

    Voici la gloire de ce qu’il a partagé, Dieu a dû ouvrir ses yeux pour voir cela. Il ne l’a pas vu tout de suite. C’est comme si Paul disait: « Vous êtes tout surpris que je choisisse la faiblesse, mais laissez-moi vous donner la raison pour laquelle j’ai choisi la faiblesse. J’ai choisi la faiblesse parce que c’était la plus grande arme à ma disposition. Je ne suis pas fou. Je n’ai pas choisi la faiblesse pour perdre. Je n’ai pas choisi la faiblesse parce que j’étais content d’être battu. J’ai choisi la faiblesse parce que Dieu a ouvert mes yeux et m’a révélé que la faiblesse est un instrument de force. C’est pour cette raison que je l’ai choisie. » Paul n’a pas choisi la faiblesse pour avoir la faiblesse; il recherchait la puissance. Mais il a vu que la faiblesse EST le plus grand instrument de puissance qui était disponible.

    2 Corinthiens 12:9 dit: « Il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. » Vous voyez Paul ne recherchait pas la faiblesse, il recherchait la puissance. Ce mot « repose sur moi » est le même que celui qui caractérise la gloire shekinah de Dieu qui résidait sur l’arche. Le mot est tabernacle. Paul nous dit: « Lorsque j’ai choisi la faiblesse, la puissance de Dieu a « tabernaclé », c’est sur moi qu’elle s’est arrêtée et qu’elle s’est reposée. C’est pour cette raison qu’il dit au verset 12:10: « C'est alors que je suis fort. » C’est pour cette raison qu’il a choisi la faiblesse. C’est parce qu’il a vu que c’était l’instrument de la puissance. Ce n’est pas la faiblesse qu’il désirait atteindre. Il désirait avoir l’arme la plus puissante qui pouvait être disponible, mais la puissance était cachée dans la faiblesse.

    Quelle découverte cela a été pour l’apôtre Paul! Cela allait à l’encontre de toute sa pensée. C’était absolument radical. C’était un grand paradoxe. Pendant des années et des années Paul pensait que Dieu allait déployer sa puissance par la puissance. Paul a crié à Dieu à cause de cette écharde pendant des années. Il priait: « Seigneur, agis si Tu es suffisant pour moi. J’ai compris que Tu es suffisant pour moi. J’ai testé Ta suffisance à travers moi, mais Tu n’es pas pour moi. J’ai tellement de problèmes à cause de cette écharde. Si tu es réellement pour moi, montre-moi Ta puissance. Enlève l’écharde. Enlève la douleur. Guéris-moi. Délivre-moi. Montre-Toi comme Celui qui est puissant, manifeste Ta puissance. Fais des miracles. Fais des signes. Manifeste Ta majesté. Si Tu es réellement pour moi, prouve–le-moi. Lève Ton bras. Remonte Tes manches. Montre Tes muscles. Délivre-moi. Soulage-moi. Délivre-moi de cette peine. »
Puis Dieu a murmuré dans le plus profond du cœur de Paul: « Ma puissance et ma force sont accomplies par la faiblesse. » C’était tout nouveau pour Paul, les amis. La puissance atteint son apogée dans la faiblesse. Elle ne se manifeste pas dans une grande manifestation de puissance, mais dans l’absence de cette manifestation, dans la faiblesse. Paul disait: « Montre-moi Ta force en me rendant fort. » Et Dieu disait: « Je vais montrer ma puissance mais pas en Te rendant fort. » Paul disait : « Monte-moi Ta puissance, guéris-moi. » Mais Dieu disait: « Je vais montrer Ma puissance en ne Te guérissant pas. » C’est là où est la vraie puissance. C’est là où est la vraie force. La puissance est accomplie dans la faiblesse et tu verras, alors que tu portes l’écharde, la puissance de Dieu. Et bien entendu, tout cela contribuera à Sa renommée.

    Vous voyez, les gens de l’église de Corinthe qui s’opposaient à l’apôtre Paul utilisaient tous d’autres armes. L’un essayait d’utiliser l’élégance. Un autre essayait d’utiliser les dons. Un autre essayait d’utiliser sa grande personnalité. Un autre essayait d’utiliser son influence. Un autre essayait d’utiliser son argent. Paul, lui, a pris la faiblesse et est parti pour la guerre. Les autres se sont moqués de lui! Ils ont dit: « Regardez ce gars! Il est tout le temps faible! Il est fou! Il a mis son éloquence de côté. Il a mis de côté son éducation. Il n’utilisera pas son ingéniosité. Il n’utilise pas l’habileté à argumenter. Nous, nous savons comment argumenter. Nous, nous sommes des théologiens. Nous avons toutes les réponses. Il n’est rien. Il choisit la faiblesse. » Et Paul répond: « Oui, c’est ce que j’ai fait et j’ai gagné. J’ai choisi cela parce que c’est l’arme de la force ».

    Je ne vais pas passer davantage de temps sur ce sujet parce que j’aimerais étudier le principe-clé que nous n’avons pas encore vu. Nous avons simplement commencé à le toucher. Les choses n’ont pas changé, les voies de Dieu n’ont pas changé. Ce que nous trouvons ici était vrai pour Paul, cela est vrai pour nous et cela sera encore vrai si Jésus-Christ ne revient pas tout de suite. La vraie puissance, la vraie utilité se trouve toujours dans la faiblesse. Nous devons choisir la faiblesse. Votre ministère, votre vie ne sont pas amoindris par la faiblesse. Ils sont tout le temps renforcés mais pas amoindris. Si vous désirez la puissance dans votre ministère, si vous désirez la puissance dans votre vie, n’ayez pas peur de tomber dans l’obscurité. Ne vous inquiétez pas de cela. Dieu s’occupe déjà de cela. Ne recherchez pas cela. Si vous perdez votre vie c’est comme cela que vous la gagnerez. C’est le paradoxe de Dieu; cela a toujours été comme çà ?. La faiblesse n’est absolument pas une limitation. En fait, c’est là où se trouve le bras de Dieu.

    Avant que l’apôtre pousse ce message de la toute suffisance de Christ à son apogée, il nous rend à nouveau attentifs à ce principe. Mais cette fois c’est pour bien souligner ce que cela signifie exactement. La grâce est suffisante pour moi, mais qu’est-ce que la grâce? Qu’est-ce qu’exactement la faiblesse? Souvent nous ne faisons que sortir ces versets et nous disons que c’est un grand principe. Mais qu’est-ce que cela signifie? Si vous devez utiliser cette arme de la faiblesse, vous devez exactement identifier ce qu’est cette faiblesse dans laquelle Dieu déguise Sa puissance et Sa force. C’est pourquoi Dieu nous donne une illustration qui ôtera tout doute sur ce qu’est cette faiblesse. Puis après avoir donné l’illustration, il nous donne le principe final qu’elle illustre.

    Les versets 13:3-4 disent: « Puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous. Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous. »

    Il y a beaucoup de choses dans ce petit verset, mais nous y trouvons également notre illustration. Quoi que cela signifie que d’être faible c’est illustré par ces mots: « Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse. » Nous devons comprendre ce que signifie: « Nous aussi, nous sommes faibles en lui. » Nous trouvons donc ici cette grande illustration. C’est le seul endroit dans la Bible où la faiblesse est attribuée au Seigneur Jésus à moins que l’on considère aussi le sous-entendu que l’on trouve en 1 Corinthiens 1:25 qui dit: « Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. » Il se peut que Paul parle ici de l’attribut de la faiblesse, mais je pense qu’il ne s’agit que d’ironie. Ce passage est réellement unique. Cela signifie que c’est le seul endroit dans la Bible où l’on parle ainsi du Seigneur Jésus. On ne parle nulle part ailleurs de la faiblesse du Seigneur Jésus. C’est donc une illustration toute spéciale. Si nous arrivons à souligner ce que cela signifie que Jésus était faible alors nous comprendrons notre appel et bien entendu c’est la clé de toute la question au sujet de la suffisance de Jésus-Christ.

    Lorsque nous disons que Jésus a été crucifié à cause de Sa faiblesse, la première question à laquelle nous devons répondre est: est-ce que cela signifie la faiblesse physique? Est-ce que Jésus était physiquement faible et tout spécialement au moment de la crucifixion? Est-Il faible? Est-Il infirme? D’après la nature de Dieu, nous savons qu’Il avait la toute puissance. Est-ce que vous désirez appeler cela la faiblesse? Est-ce que vous vous rappelez ce qui s’est passé lorsqu’Il a été arrêté dans le jardin de Gethsémané? Selon Jean 18:4-5 il pouvait y avoir quelque chose comme 500 soldats qui sont tombés paralysés devant Lui. Mais il est écrit qu’Il a été crucifié à cause de Sa faiblesse. J’aimerais aussi être faible comme cela! J’aimerais aussi pourvoir juste dire: « Je suis » et qu’ensuite 500 soldats s’écroulent. C’est cela la faiblesse, vous voyez. Il a été crucifié à cause de Sa faiblesse.

    Lorsque Jésus est mort sur la croix, le Saint-Esprit souligne le fait qu’Il est mort en poussant un cri. En Luc 23:46 il est dit: « Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Vous voyez, Il est mort alors qu’Il avait toute Sa force. Cela ne ressemble pas à de la faiblesse. Cela n’est pas le cri de quelqu’un qui est au bout du rouleau, qui est devenu faible, comme lorsque le docteur dit de quelqu’un: « Il s’affaiblit. » Je vais vous dire, Jésus ne s’est pas affaibli sur la croix. Sa vie n’était pas en train de s’affaiblir. Il a crié avec une grande voix, Il est mort dans une pleine forme. A travers toute l’arrestation et la crucifixion du Seigneur Jésus, vous avez le sentiment en lisant les textes que c’est Lui qui décide du scénario. Il ne semble pas qu’Il soit réellement faible. Il contrôle les choses, Il tient les rênes. Christ n’était pas victime des circonstances. Il a même choisi le jour où Il allait être arrêté. Les pharisiens avaient dit: « Pas avant le prochain week-end, pas avant la Pâque », mais Jésus a dit: « Ce sera cette nuit. » Et ils sont venus le prendre le soir prévu. Il a tout arrangé. (Cf. Marc 14:2; Matthieu 26:2.)

    Est-ce que vous vous rappelez que dans le jardin de Gethsémané Pierre a tiré son épée? Le pécheur voulait aller combattre pour son Seigneur et protéger son cher Seigneur Jésus. Qu’est-ce que Jésus a alors dit? En Matthieu 26:52-53 Jésus dit: « Remets ton épée à sa place car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? » Tout ce que Jésus avait à faire était de cligner des yeux et les anges seraient venus pour balayer le gouvernement romain. Il n’y aurait alors plus eu de gouvernement. Lorsque je considère ces textes, cela ne ressemble pas à de la faiblesse.

    Il arrive parfois que mes filles viennent faire la bagarre avec moi. Parfois lorsque je me bagarre avec mes filles je fais semblant de lutter et je les laisse gagner. Si vous passiez devant notre fenêtre et que vous voyez ma fille Cathi de onze ans me mettre par terre, qu’est-ce que vous en penseriez? Vous vous diriez sûrement: « Ed est vraiment devenu faible”.

    Mais moi je répondrais: « Vous savez, je n’étais pas techniquement faible. J’avais toute ma force. Mais j’ai pour un moment choisi la faiblesse. J’ai délibérément, volontairement mis de côté ma force et j’ai choisi la faiblesse et je l’ai laissée gagner. » Est-ce que je peux suggérer que c’est de cette manière que Jésus a été crucifié? Il avait la puissance. Il avait tout cela. Avec un petit mot et un clignement des yeux tout aurait pris fin. Pour le Seigneur Jésus il ne s’agissait pas de faiblesse physique. Il ne s’agissait pas d’une petite faiblesse morale, mais d’une faiblesse volontaire. Le Seigneur Jésus s’est laissé tuer. Il s’est laissé mettre à mort sur la croix.

    C’est ce que Paul avait à l’esprit lorsqu’il a écrit Philippiens 2:6-8: « Lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. »

    Mes amis, c’est une incroyable personne qui a dû s’humilier elle-même pour mourir. Moi, je vais mourir, je vais succomber à la mort. Je n’ai pas à m’humilier moi-même pour mourir. Jean 10:17-18 Jésus dit: « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jésus dit qu’Il va mourir mais qu’Il va laisser les hommes faire. Il va délibérément choisir la faiblesse et mettre Sa force de côté. Cela a été un choix délibéré, une faiblesse volontaire. Le Seigneur Jésus a vu que la faiblesse volontaire était un instrument de force et en mettant délibérément Sa puissance de côté Il a choisi la faiblesse, Il est devenu puissant pour accomplir la rédemption. C’est là où était la puissance.
     Je ne désire pas que vous  pensiez qu’il y a de  la puissance  dans la faiblesse.  Il y  des
milliers de personnes qui sont faibles mais elles ne connaissent pas la puissance de Dieu. Elles ne connaissent pas la puissance de Jésus-Christ. La faiblesse en elle-même ne signifie pas nécessairement la puissance. Ce n’est pas parce que quelqu’un est dans les difficultés financières, physiques ou morales et qu’elle est donc faible que la puissance de Dieu vient sur elle et repose sur elle. Ce n’est pas ce qui est dit ici. Les personnes faibles sont partout dans le monde. Elles remplissent les hôpitaux, les asiles et les maisons de retraites. Il y a des personnes qui sont faibles partout. Elles sont dans les rues, elles sont partout. Mais cela n’est pas la puissance.

    Peut-être que vous direz: « Oui je sais, cela doit être une faiblesse volontaire, une faiblesse qui est choisie. » Mais même avec cela vous devez être prudents parce qu’il y a une faiblesse volontaire qui prétend être puissance, alors qu’il ne s’agit absolument pas de puissance. Elle n’en a vraiment pas.

    Il y a en fait deux groupes de personnes qui choisissent volontairement la faiblesse et qui prétendent qu’ils ont la puissance de Dieu, sans vraiment l’avoir. Le premier groupe dont je veux parler est composé des chrétiens paresseux. Ils choisissent délibérément le chemin de la moindre résistance parce que ce sont des fainéants. Ce n’est pas parce qu’ils désirent la puissance de Dieu, mais parce qu’ils sont paresseux, ils choisissent la voie facile au nom de Dieu. Ils choisissent le chemin de la moindre résistance et ils font sonner le tout de façon spirituelle. Ils disent par exemple: « Je pourrais être riche vous savez. Je pourrais être éduqué. Je pourrais aller à l’université et avoir un diplôme. Je pourrais être habile. Je pourrais être connu. Mais je suis prêt à tout mettre de côté pour Jésus. » C’est possible, mais il est également possible qu’il ne soit que trop fainéant pour faire toutes ces choses. C’est peut-être pour cette raison qu’ils ont choisi la faiblesse. Un tel choix peut alors devenir une perte et non pas un gain. Cela peut devenir une disgrâce plutôt qu’un honneur pour le Seigneur et la cause de Christ.

    Je pense que certains chrétiens passent à côté de grands privilèges et de grandes opportunités que le Seigneur leur a données. J’ai vu parmi les chrétiens et tout spécialement parmi ceux qui disent vivre une vie de victoire et qui disent réellement connaître les choses profondes de Dieu, une tendance à rejeter l’éducation et à presque glorifier l’ignorance.

    Certaines de ces personnes disent: « Ne me parlez pas de commentaires. J’ai la Bible. Je n’ai pas besoin de commentaires. Je n’ai pas besoin d’érudits. Je n’ai pas besoin d’aller au séminaire. C’est plutôt un cimetière qu’un séminaire. Nous n’avons pas besoin d’aller à l’école. » Ceci dit je n’essaie pas d’élever l’érudition à une place qui n’est pas la sienne ni à glorifier l’érudition, mais nous ne devons pas non plus glorifier l’ignorance. Vous voyez ? C’est l’autre côté. Nous devons nous glorifier dans le Seigneur. Ne choisissez pas la faiblesse juste parce que vous êtes fainéants ou paresseux. La vraie faiblesse, la faiblesse biblique peut vous appeler à la pleine utilisation de votre pensée et de vos talents et cela se fera peut être dans une université.

    Le second groupe de chrétiens qui choisit volontairement la faiblesse, et qui ne font pas cela de la bonne façon, est composé de ceux qui en font une œuvre. En d’autres mots, ils essaient de gagner quelque chose avec Dieu. Ils délaissent volontairement leurs désirs naturels. Ils décident d’abandonner leur désir d’avoir et de posséder. Ils délaissent le désir de se réjouir de quelque chose. Ils délaissent le désir d’essayer de faire quelque chose. Je me rappelle que lorsque j’étais à l’école biblique, un jeune homme s’est levé et a dit: « Au nom de Jésus je ne mangerai plus jamais de dessert tant que je vivrai. J’arrête de manger des puddings au chocolat pour Jésus. » Certaines personnes vont encore plus loin. Elles disent: « Je ne vais jamais me marier parce que je pourrai ainsi être davantage spirituel. J’abandonne tout cela. Je choisis délibérément la faiblesse pour être davantage spirituel. » Cela n’est rien d’autre que du légalisme. Ce n’est rien d’autre que de l’ascétisme. Ce n’est rien d’autre que le salut par les œuvres.

    Est-ce de cette manière que Jésus est allé à la croix ? Le Seigneur Jésus n’est pas allé à la croix en se disant: « Je vais impressionner Dieu avec ma spiritualité et je vais abandonner tout cela. Je vais choisir la souffrance pour impressionner Dieu. » Non, pas du tout. Vous voyez, nous sommes appelés à laisser tomber mais pas parce que nous sommes paresseux, pas parce que nous essayons de gagner quelque chose avec Dieu, mais parce que le Seigneur Jésus est l’exemple suprême et c’est là où nous arrivons à l’exemple principal. Maintenant nous en arrivons au point principal finalement qui est le plus important. Si vous arrivez à saisir cela frères et sœurs en Christ, vous pourrez comprendre ce que cela signifie de connaître la toute suffisance de Christ.

    La faiblesse volontaire de Christ n’était pas de choisir la faiblesse, ce n’était pas que Christ était faible. Mais alors qu’est-ce que Christ a choisi? La réponse est qu’Il a choisi la volonté de Dieu. Est-ce que je peux suggérer qu’il y a de la puissance là-dedans, qu’il y a de la force là-dedans? C’est là que se trouve la puissance! C’est en choisissant la puissance qu'Il a courbé la tête et s’est résigné à la volonté de Dieu. Il n’y a pas de puissance dans la faiblesse en elle-même, il n’y a même pas de puissance dans la faiblesse volontaire, mais je peux vous dire qu’il y a de la puissance dans le fait de choisir la volonté de Dieu. Cette volonté de Dieu signifiera parfois que vous aurez à refuser les choses que vous avez le droit de posséder. Vous devrez parfois abandonner ce qui est légalement et légitimement à vous parce que comme pour le Seigneur Jésus, votre nourriture, votre pain, votre passion, est de Lui plaire et de faire la volonté de Dieu. Vous devrez lâcher prise pour être en mesure de reprendre à cause de la volonté de Dieu. Dire oui à la volonté de Dieu peut vouloir dire que vous aurez à mettre de côté votre propre volonté, votre propre gloire, votre propre luxe et votre propre confort pour choisir la volonté de Dieu. Ces choses peuvent parfois être à vous sans que l’on puisse vous blâmer, mais vous aurez pourtant à les mettre de côté.

    Est-ce que le Seigneur Jésus aurait eu tort s’Il avait décidé de descendre de la croix et de partir? Aurait-Il eu tort? Aurait-Il péché s’Il avait décidé de ne pas boire la coupe qu’on Lui tendait dans le jardin de Gethsémané? La réponse est qu’Il aurait eu raison de faire cela. Cela aurait été juste, mais Il a mis volontairement ce droit de côté pour pouvoir dire oui à la volonté du Père. Il est volontairement devenu faible pour faire la volonté du Père.

    C’est là où réside la vraie puissance de la vie chrétienne. C’est de cela dont parlait Paul. C’est l’apogée de la toute suffisance de Christ. Lorsque Dieu manifestera cela dans votre cœur alors vous direz oui car tout ce que vous désirez sera de plaire à Dieu et de faire la volonté de Dieu. Vous direz alors: « Peu importe ce que cela me coûte, peu importe ce que je dois mettre de côté. » Il y a de la puissance là-dedans, vous voyez. C’est cela la puissance de la vie chrétienne. La beauté de tout cela est dans votre libre volonté. Dieu vous donne un choix. C’est ce qui rend le tout si merveilleux. Si vous étiez forcés à faire cela, si vous étiez résignés à cause d’une obligation ou de vos responsabilités, alors vous en perdriez la beauté. Mais parce que Dieu vous a donné une volonté, il y a une beauté morale à choisir délibérément la volonté de Dieu.

    Ne me comprenez pas mal, il y a également du beau dans la soumission involontaire à quelque chose qui est inévitable. Vous verrez par exemple qu’il y a des choses dans votre vie qui sont inévitables et que vous ne pouvez pas éviter. Certaines personnes ont par exemple une maladie incurable et elles finissent par s’y soumettre. Elles n’ont pas réellement le choix. Elles ont cela et elles sont obligées de vivre avec cela. Lorsqu’un bien-aimé meurt, il est beau de voir quelqu’un s’y soumettre. Lorsque quelqu’un atteint un âge avancé, il est beau de voir cette personne se soumettre à cela. Vous ne pouvez pas combattre cela. Cela vient tout seul. Il est beau de se soumettre et de faire face à cela victorieusement.

    Prenez ces martyrs qui ont été enchaînés à des pieux desquels ils ne pouvaient pas être délivrés. Ils y étaient attachés. Ils allaient être brûlés sur le bûcher. Il y a de la beauté à les voir louer Dieu, chanter et se réjouir alors qu’ils allaient être brûlés. La beauté dont je parle est plus belle que cette beauté. Je ne parle pas de certains martyrs qui ont été attachés à des pieux desquels ils ne pouvaient pas s’échapper. Je parle des martyrs qui n’étaient pas enchaînés à un pieu dont ils pouvaient se détacher s’ils le désiraient. Ils auraient pu s’enfuir, ils auraient pu partir. Mais ils sont retenus par une autre chaîne, une chaîne invisible, la volonté de Dieu. Ils se tiennent là non enchaînés sur le pieu parce que cela plaît au Père, parce que cela plaît à Dieu. Je dis qu’il y a une beauté morale là-dedans. C’est là où est la force. C’est de cette manière que Paul vivait. Et lorsque Paul a pu vivre de cette façon, il a dit: « Je suis arrivé à voir et à comprendre la toute suffisance de la grâce de Dieu. »

    Vous voyez, Paul a fait davantage que de se résigner. Nous entendons souvent des sermons sur le fait de se soumettre à Dieu, de se soumettre au Seigneur. Loué soit Dieu pour cela, pourtant Paul est allé au-delà de cela. C’est une chose vraiment élémentaire et j’espère que vous avez appris à vous soumettre au Seigneur quoi qu’il arrive dans votre vie. Mais Paul était allé plus loin que cela. Il a fait plus que de se soumettre. Paul a dit qu’il se réjouissait en cela. Il disait: « Je me réjouis en la faiblesse parce que je sais que c’est là où demeure la puissance de Dieu. Je sais que j’élève son nom lorsque je fais cela. Je désire Lui plaire. Je désire L’honorer! Je l’ai choisi et je dépose ma vie et rien ne me fait plus plaisir. Je me réjouis de pouvoir faire la volonté de Dieu. » Voilà comment était l’apôtre Paul, il était si heureux de cela.

    Veuillez noter le verset 13:9 qui dit: « Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles, tandis que vous êtes forts; et ce que nous demandons dans nos prières, c'est votre perfectionnement. » Il ne le dit pas en beaucoup de mots, mais je pense que vous pouvez voir ce qu’il dit ici. Paul dit: « Je vois que vous êtes forts et que nous sommes faibles. Je vois que vous allez bien. Vous êtes forts, mais nous prions que vous puissiez être complets. » Pourquoi est-ce que Paul priait? Il est en train de dire qu’il espère qu’un jour Dieu leur montrera qu’ils ne peuvent pas être forts sans être faibles.

    Vous savez dans le monde naturel, tout va de travers, tout est sens dessus dessous. Si vous voulez comprendre les choses spirituelles, pensez à ce que cela est puis pensez à l’opposé. C’est de cette manière que vous comprenez les choses spirituelles.

    Par exemple, si vous désirez un mot pour décrire un petit bébé, on peut dire dépendant. N’est-ce pas vrai? Un bébé est totalement dépendant. Si vous le laissez seul, il finira par mourir. Il est dépendant. Puis, qu’est-ce qu’un adulte? La réponse est indépendant. Il vit par lui-même maintenant. Vous ne pouvez dire qu’il est à vous. Il vit indépendamment. Voilà l’ordre dans le monde.

    Mais vous savez c’est exactement l’opposé en Christ. Paul regardait à ces Corinthiens et a dit: « Oh, vous bébés. Vous êtes si indépendants, si indépendants. J’aimerais que grandissiez dans la dépendance. J’aimerais que vous grandissiez pour devenir de tous petits enfants. J’aimerais grandir à l’envers pour revenir au sein. » Voilà la maturité de Christ. Voilà ce que Paul nous dit ici. Paul leur dit encore: « Oh, vous êtes forts. Comme je prie pour vous pour que vous puissiez grandir à l’envers vers la faiblesse. » C’est de cette façon qu’il s’apprête à conclure cette grande épitre. Il nous dit: « Parce que lorsque nous sommes faibles, nous sommes forts, lorsque vous n’êtes rien vous connaîtrez la toute suffisance de Christ. » Paul nous dit qu’il n’est rien, qu’il est un minus. En lui-même il est petit. En Christ, il a un plus. Ce sont des simples mathématiques. Pour passer de moins à plus nous devons passer par zéro, cela n’agit pas contre vous mais pour vous. Tout ce qui dans votre vie vous fait passer par zéro ne va pas contre vous mais pour vous. Voilà la toute suffisance de Christ pour vous.

    Vous savez, nous sommes si habitués à ce que dit Ephésiens 6:10: « Soyez forts dans le Seigneur. » Nous parlons tout le temps d’être forts dans le Seigneur, forts dans Sa puissance. Paul fait un commentaire intéressant alors qu’il termine le livre de 2 Corinthiens. Le verset 13:4 dit: « Nous sommes faibles en lui. » N’est-ce pas une précieuse vérité? Nous sommes faibles en Lui. Faibles dans l’union avec Christ. Je me demande comment un chrétien moyen pourrait se sentir si vous alliez chez lui pour lui dire: « Je prie juste pour que vous puissiez être faible en Christ. » Il se peut qu’il pense que vous êtes contre lui ou quelque chose comme cela. C’est pourtant cela être complet. C’est cela la maturité. Lorsque vous vivrez de cette façon, avec un désir et une passion, pour simplement faire la volonté de Dieu, alors vous connaîtrez la toute suffisance de Christ.

    Dans nos églises et dans nos communautés, on nous a enseigné à prononcer des bénédictions. Mais dans la Bible, personne n’a jamais prononcé de bénédiction. C’étaient des prières. Ils ne prononçaient pas de bénédictions, ils les priaient.

    C’est de cette manière que Paul se prépare à clore ce grand message de la toute suffisance de Christ qui est la grâce de Dieu. Et au verset 13:14 il dit: « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous! »

    Frères et sœurs en Christ, c’est ma prière pour vous: que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous!

    Prions: Père, nous Te remercions pour Ta merveilleuse parole. Merci pour la vérité que Christ est tout suffisant en nous, à travers nous et pour nous. Combien nous Te louons pour la lumière que Tu nous as donnée lorsque Tu nous as appelés à travers nos expériences. Comme nous sommes reconnaissants que notre force s’accomplit dans la faiblesse de Christ. Au nom de Jésus. Amen.

lundi 27 octobre 2014

(13) 2 Corinthiens par Ed Miller Christ est suffisant pour nous (2 Corinthiens 11:1-3 et 12:1-10)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)

    Bonjour et bienvenue dans notre treizième leçon sur cette merveilleuse épître de 2 Corinthiens.
    Seigneur, alors que nous ouvrons à nouveau Ta Parole, nous Te prions que Tu nous rendes sensibles à sa réalité. Nous Te prions de nous délivrer de la toute suffisance sous toutes ses formes subtiles et enseigne-nous ce que cela signifie que de connaître Christ en tant que Tout Suffisant. Nous Te le demandons dans le nom de Jésus. Amen.

RÉSUMÉ

    Laissez-moi vous rappeler quelque peu ce que nous avons déjà vu pour permettre de saisir à nouveau l’esprit du livre. Vous vous rappelez que le message de 2 Corinthiens est la toute suffisance du Seigneur Jésus Christ. Il est tout ce dont j’ai besoin dès maintenant. Il est tout ce dont j’ai besoin demain. Il est tout ce dont j’ai besoin la semaine prochaine. Il est tout ce dont j’ai besoin l’année prochaine. Il est tout ce dont j’ai besoin pour le restant de ma vie. Il est tout ce dont j’ai besoin pour tous les siècles des siècles. Voilà pour ce qui est de 2 Corinthiens. Il est adéquat, Il est suffisant, Il est tout ce dont nous aurons à jamais besoin.
Pour nous aider dans notre discussion, nous avons divisé 2 Corinthiens en trois parties.
  • Chapitres 1 à 7, Christ est tout suffisant en nous.
  • Chapitres 8 à 9, Christ est tout suffisant à travers nous.
  • Chapitres 10 à 13, Christ est tout suffisant pour nous.
    Nous sommes arrivés dans les chapitres 10 à 13, la dernière partie du livre, Christ est tout suffisant pour moi. C’est différent de EN moi et A TRAVERS moi.
    Dans notre dernière leçon nous avons essayé de donner une sorte d’aperçu des chapitres 10 à 13. Dans ces quatre chapitres, il semble à première vue que Paul essaie de se défendre lui-même. Il semble que Paul joue au polémiste et qu’il utilise un système d’apologie. Voilà à quoi tout cela ressemble. Il essaie de défendre sa foi, de défendre Dieu, de défendre sa réputation, de défendre la vérité, de défendre son caractère et son témoignage.

  Ceux qui soutiennent la position que Paul se défend lui-même, décomposent habituellement les chapitres 10, 11, 12 et 13 de cette façon: ils disent que Paul défend son autorité dans le chapitre 10. Paul est un apôtre. Il dit qu’il a été appelé par Dieu, qu’il a de l’autorité et il utilise cela comme une arme pour se défendre lui-même.

    Le verset 10:8 dit: « Et quand même je me glorifierais un peu trop de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte. » Si vous lisez tout le chapitre 10, vous verrez que Paul fait constamment référence à son autorité. Veuillez noter ce qu’il dit dans les versets 11:5-6: « Or, j'estime que je n'ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence. Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance, et nous l'avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses. » Ils disent donc que Paul utilise son autorité dans le chapitre 10, qu’il est appelé de Dieu, qu’il est un apôtre et qu’il défend sa foi.
    Puis ils disent que Paul met en avant ses incroyables expériences. Est-ce que vous réalisez que l’apôtre a expérimenté plus de choses que tous les autres chrétiens, parce que Dieu l'a utilisé pour être le seul modèle complet de la vie chrétienne? Il y a des modèles incomplets, mais seul Paul est le modèle complet.

    Paul parle de ses expériences dans les versets 11:18-21: « Puisqu'il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi. Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages. Si quelqu'un vous asservit, si quelqu'un vous dévore, si quelqu'un s'empare de vous, si quelqu'un est arrogant, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le supportez. J'ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un, -je parle en insensé, -moi aussi, je l'ose! »

     Ensuite, il commence à faire la liste de toutes ses expériences et qualifications, dans les versets 11:22-33: « Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi. Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle? S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai! Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point!... A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi; mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai de leurs mains. »

     C’est pour ces raisons que les hommes disent que Paul fait référence à ses expériences dans le chapitre 11 pour les utiliser comme défense. Ils disent ensuite que dans le chapitre 12, il fait référence à ses révélations. Il a reçu d’incroyables visions de la part de Dieu.

    Les versets 12:1-7: « Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il voit en moi ou à ce qu'il entend de moi. Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations… » Puis Paul commence à parler de son écharde dans la chair.

    C’est pour ces raisons que des gens disent que Paul voulait se défendre lui-même. Ils disent qu’il utilise son autorité, ses nombreuses expériences, sa grande révélation de Dieu, de Christ et que c’est cela sa défense.

    Je crois que ceux qui lisent ces chapitres de cette manière n’ont pas compris le point que Dieu désire souligner ici. Ils ont mal compris le message de ces chapitres. Vous voyez Paul ne renie pas son autorité. Il a de l’autorité, Dieu l’a appelé. Il ne renie pas ses expériences. Il ne renie pas ses révélations. Il en connaissait sûrement plus que les autres sur tous ces sujets. Mais Paul a appris la toute suffisance de Dieu.

    Pour bien souligner cela je vous proposerais de prendre le verset 10:17 et de l’écrire sur tous les quatre chapitres: « Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. » Paul nous dit qu’il a l’autorité, c’est très bien, il nous dit qu’il est passé par beaucoup d’expériences et qu’il a un appel. Il dit qu’il a l’autorité de Dieu dans sa vie. Mais il dit également: « Je ne vais pas me glorifier dans tout cela. Je ne veux pas me glorifier dans mon éducation, je ne désire pas me glorifier dans mes diplômes, je ne désire pas me glorifier dans mon autorité, je ne désire pas me glorifier dans mon appel. Oui je suis un apôtre, mais que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »

    Il a fait la même chose dans le chapitre suivant au sujet de son expérience. Il dit: « J’ai passé des nuits sans dormir, j’étais à court de provisions, j’étais en danger sur les fleuves, j’ai eu de grandes anxiétés à cause des églises. J’ai souffert de l’intérieur. J’ai souffert de l’extérieur. J’ai passé la plupart de ma vie chrétienne en prison. » Dans Actes 16, il a passé du temps dans la prison de Philippe et en Actes 24-26 il a passé au moins deux ans dans la prison de Césarée lorsqu’il a dû passer en jugement devant Félix, Festus et Aggrippa, etc. Selon Actes 28, il a au moins subi un emprisonnement à Rome. Ainsi il n’est pas en train de plaisanter au verset 11:23 lorsqu’il dit: « par les emprisonnements, bien plus ». Il a effectivement passé de nombreux moments en prison. De la même façon il dit au verset 11:23: « Souvent en danger de mort ». Mais combien de fois cela est il arrivé?

    Selon la chronologie habituellement admise, qui est globalement juste, mais cela peut être décalé de deux années, Paul a été sauvé vers l’an 36 et il est mort en 68. Ce que cela signifie pratiquement est qu’il a vécu trente-deux ans en tant que chrétien avant que Dieu ne le prenne finalement au ciel. Si vous lisez la vie de Paul, il n’y a rien de moins qu’un miracle qui peut expliquer qu’il ait pu rester en vie pendant trente-deux ans. Il a dit qu’il a souvent été en danger. Presque chaque jour de sa vie il a risqué sa vie d’une manière ou d’une autre, mais Dieu l’a laissé en vie d’une manière ou d’une autre. Paul nous dit qu’il a vécu de nombreuses expériences et qu’il ne veut pas s’en enorgueillir.

    Vous savez, si Paul était en vie de nos jours, il serait sur toutes les chaînes de télévision et dans chaque magazine chrétien. Il serait sur toutes les plateformes. Il donnerait partout son témoignage. Mais lorsqu’il a vécu il a refusé de donner son témoignage. Il a dit: « Je ne donnerai jamais mon témoignage », et c’est pourtant le seul moment ici où il l’a donné. La seule fois où il l’a donné, il a dit qu’il parlait comme un insensé. Il a dit: « Je parle comme un fou. Est-ce que vous désirez parler comme un fou et mettre votre confiance dans la chair? Très bien, je vais vous parler de cela. » Imaginez que vous soyez élevés jusqu’au troisième ciel, est-ce que vous pensez que vous le diriez à quelqu’un? Il a attendu quatorze ans avant qu’il ne dise quoi que ce soit à quelqu’un. Quand enfin il a commencé à en parler, c’est parce qu’il a été forcé à le faire. Il ne le désirait même pas. Nous devons louer Dieu parce qu’ils l’ont poussé à le faire, car c’est pour cette raison que nous avons ce passage. Par conséquent, si jamais quelqu’un avait des raisons pour se glorifier de son autorité, de son expérience ou de ses révélations, c’était bien Paul…

    Il nous arrive parfois d’ouvrir la Bible et d’y découvrir une vérité sur Jésus et nous avons ensuite du mal à fermer notre bouche. C’est incroyable. Comment alors penser qu’il soit possible d’être enlevé au troisième ciel et de voir ce que cet homme a vu? Mais il a dit qu’il n’allait jamais se glorifier de cela. Paul dit: « Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »

    Voilà pour le résumé de ce que nous avons vu dans notre précédente leçon. Paul ne se défend pas lui-même. Quel est alors le message de ces quatre chapitres? Je ne dois jamais me défendre moi-même. Je dois me glorifier dans le Seigneur. Dieu combattra pour moi. Dieu est ma défense. Peu importe à quel point les gens s’opposent à moi, peu importe à quel point je suis insulté, peu importe à quel point on me défie, peu importe ce que les autres disent, je prends position pour Jésus. En Esaïe 53: 7 il est écrit: « Il n’a pas ouvert la bouche ». Ne vous défendez pas vous-mêmes. N’essayez pas de défendre votre position. N’essayez pas de défendre la foi. N’essayez pas de défendre l’Evangile. N’essayez pas de défendre Dieu. Je vais vous dire quelque chose: Dieu combat Lui-même pour Dieu.

    Le message ici est donc simplement: pas de résistance, pas de représailles. Laissez-les dire ce qu’ils veulent. Laissez-les faire ce qu’ils veulent. Dieu est ma défense et lorsque Dieu est prêt, Dieu donnera raison à qui a raison.

    Pour rester simple, laissez-moi vous donner un petit plan de ce que j’aimerais voir avec vous dans cette leçon. Il y a deux passages dans cette section où quelque chose de très précieux prend place et où l’on voit l’apôtre Paul dévoiler son cœur. Tout le livre est comme un journal intime, mais alors que vous arrivez plus près de la fin de 2 Corinthiens Paul partage des choses plus précieuses. Au début il partage des choses qui sont plus à la surface. Puis il va un peu plus profondément et il partage ceci et cela. Mais lorsque vous en arrivez à ce passage, l’apôtre se met sens dessus dessous et partage des choses secrètes, des choses précieuses, des choses cachées, des choses très personnelles qu’il ne partagerait pas en temps normal dans aucune circonstance. Ce sont des choses très très précieuses.

   Paul va maintenant nous dire de quelle façon il en est arrivé à connaître Dieu comme le tout suffisant pour lui. Vous voyez il n’a pas toujours su cela. Même lorsqu’il savait que Christ était tout suffisant en lui et même s’il savait qu’Il était tout suffisant à travers lui, il devait encore apprendre que Dieu était tout suffisant pour lui. C’est une autre étape. Dans ces chapitres, Paul commence à dévoiler de quelle façon il a appris que Jésus n’était pas uniquement suffisant en lui, pas seulement suffisant à travers lui, mais que Jésus était aussi suffisant pour lui.

    Je veux parler de la première partie du chapitre 11 et de la première partie du chapitre 12, qui correspondent à deux expériences différentes. La première partie du chapitre 11 est en lien avec le fardeau de l’apôtre et sa relation avec les chrétiens de Corinthe. La première partie du chapitre 12 est en lien avec son fardeau et sa relation avec lui-même. Il nous dit que c’est comme cela qu’il se sent envers eux. Ensuite il nous dit qu’il ressent la même chose à son sujet. C’est un passage très intéressant. Ce sont ces deux choses que j’aimerais que nous voyions ensemble.

    En gardant cela à l’esprit lisons les versets 11:1-3: « Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, me supportez! Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. »

   Laissez-moi d’abord remettre cela dans le contexte de tout le chapitre. Vous voyez l’apôtre nous dit qu’il ne désire pas se glorifier dans son autorité apostolique. Il nous dit qu’il ne se glorifie pas dans ses expériences. Il nous dit qu’il ne se glorifie pas dans la supériorité de ses révélations en Christ.

    Les Corinthiens lui posent alors ces questions: « Si tu ne te glorifies pas, mais que fais-tu alors? Si tu ne te glorifies pas, pourquoi est-ce que tu nous écris toutes ces lettres? Pourquoi est-ce que tu envoies toutes ces personnes pour nous visiter et nous remettre dans le rang? Pourquoi est-ce que tu envoies des espions dans notre congrégation qui te font ensuite un rapport? Pourquoi est-ce que tu nous donnes des ordres? Pourquoi est-ce que tu nous dis ce que nous devons faire? Pourquoi est-ce que tu nous menaces? Tu nous dis que tu n’utilises pas ton autorité et que tu ne désires pas dépendre de ton autorité. Comment se fait-il que tu sois si impliqué dans nos vies? Pourquoi ne veux-tu pas nous laisser tout seuls? Chaque fois que nous allons quelque part, tout ce que nous entendons c’est Paul, Paul, Paul. Nous sommes fatigués de Paul! Nous sommes fatigués d’entendre cela tout le temps! Est-ce que tu penses que nous ne pouvons pas exister sans toi? Es-tu si indispensable pour nous? Avons-nous besoin de la suffisance de Paul? » Voilà ce qu’ils lui reprochaient. Paul disait: « Je sais que vous pouvez vivre sans moi; je ne suis pas votre suffisance. Mais vous ne pouvez pas vivre sans Dieu, Il est votre suffisance. »

    Dans le verset 11:3 il commence à dévoiler ce qu’il a sur le cœur. Paul nous dit qu’il craint, qu’il a peur. Il leur écrit: « Laissez-moi vous dire pourquoi je m’implique tellement dans votre vie. Laissez-moi vous dire pourquoi je ne peux que m’impliquer dans vos vies. Laissez-moi vous dire pourquoi je vais être continuellement impliqué dans vos vies. » Laissez-moi vous donner un peu de l’arrière-plan qui, je pense, pourra mettre quelque peu en lumière ce que Paul a sur le cœur.

    Notez que dans le verset 11:2 Paul dit: « Parce que je vous ai fiancés à un seul époux. » Rappelez-vous qu’à l’époque les règles sociales n’étaient pas les mêmes que de nos jours. Elles étaient différentes. Avant qu’un couple ne soit marié dans le Nouveau Testament, ils étaient fiancés. Nous faisons tout de suite le lien avec nos fiançailles. Nous pensons que c’est la même chose alors que ce n’est pas le cas. A cette époque ces fiançailles étaient bien différentes des nôtres. En fait cela faisait partie du mariage. C’était le premier pas vers le mariage. Lorsque nous nous fiançons cela signifie que nous espérons nous marier, mais nous pouvons briser notre engagement. Nous pouvons tout simplement écrire une lettre et ensuite tout s’arrête. Nous pouvons passer un coup de fil puis tout s’arrête. Nous pouvons demander à un ami de dire quelque chose à notre place si nous avons vraiment peur, puis tout s’arrête.

   Mais au temps de la Bible, ce n’était pas si facile. En fait, si après avoir été fiancé à quelqu’un vous décidiez de rompre, vous deviez aller devant la cour et recevoir un document appelé « divorce ». Vous ne pouviez pas briser les fiançailles sans divorce. Dans ces temps ce n’était pas le jeune homme qui décidait avec qui se marier.

    A cette époque la société était patriarcale. Ce n’est pas l’homme qui prenait les décisions. C’était le père qui planifiait toutes les choses. C’était au père de faire cela. Si quelqu’un tombait amoureux d’une jeune fille, il devait aller auprès du père et lui demander s’il pouvait arranger cela en disant: « J’aimerais vraiment avoir sa main. » C’était la responsabilité du père de choisir une compagne pour son fils.

    Veuillez noter ce que Paul dit au verset 11:2: « Parce que je vous ai fiancés à un seul époux. » Est-ce que vous comprenez le point que Paul souligne ici? Paul nous dit qu’il se considère lui-même comme étant leur père spirituel et ils sont ses enfants spirituels. Vous voyez, Dieu a utilisé l’apôtre Paul en tant qu’instrument pour conduire ces gens à Christ. C’est cela qu’il a à l’esprit lorsqu’il dit: « Je vous ai fiancés à un seul époux, à Christ. En tant que père spirituel, j’ai arrangé votre mariage et j’ai choisi le mari le plus parfait que vous puissiez trouver, le Seigneur Jésus Lui-même. » Paul leur demande: « Est-ce que vous souhaitez une explication pour ma continuelle présence dans votre vie? Je vais vous en donner une. C’est parce que je vous aime. C’est parce que je suis jaloux de vous. C’est parce que j’ai le cœur d’un père envers vous et j'ai peur. Je vous ai fiancés à une seule personne, à un seul époux. » Dans le grec il y a un fort accent qui est mis sur le mot « un ». Il leur dit qu’il les a emmenés vers un seul époux et que la seule chose dont ils avaient besoin était un seul époux. Il leur dit: « Je suis jaloux parce qu’il semble que vous vous corrompiez par rapport à la simplicité de Christ. Il semblerait que vous désiriez davantage qu’un seul époux. Il semblerait qu’Il ne soit pas suffisant pour vous ».

UN SEUL ÉPOUX

    Est-ce que vous savez ce qu’est la polygamie? C’est avoir plus qu’une épouse. La polyandrie c’est avoir plus qu’un époux. L’apôtre Paul leur dit ici: « Je crains que vous abandonniez votre seul époux et que vous vous dirigiez vers la polyandrie spirituelle. Est-ce que vous voulez savoir pourquoi je suis si impliqué dans votre vie? Ce n’est pas pour vous mais pour Jésus. Je désire qu’Il ait une épouse et qu’elle soit totalement dévouée pour Lui. Voilà le désir de mon cœur; voilà quel est mon fardeau; c’est tout ce que je désire. Et je crains… »

    Au verset 11:3, Paul nous dit qu’il a peur que Jésus ne soit plus suffisant pour eux. Il a peur qu’ils se disent: « Tout cela est trop simple, tout cela est trop facile, dire que Jésus est suffisant est trop simple. » Paul leur dit: « Vous êtes en train de tomber dans la polyandrie. Vous voulez Jésus plus quelque chose. Jésus n’est plus suffisant pour vous. Vous voulez Jésus plus la mission. Jésus plus l’évangélisation. Jésus plus la prière. Jésus plus la foi. Jésus plus la soumission. Jésus plus la communion. Jésus plus l’église locale. Jésus plus le service chrétien. Jésus plus le travail. Jésus plus quelque chose. Mais qu’est-ce qui est arrivé à votre merveilleuse simplicité lorsque moi votre père j’ai choisi pour vous un parfait époux? C’était Jésus, juste Jésus. Vous avez été unis à Lui, c’était une merveilleuse romance. J’ai peur, je suis dans la crainte à votre sujet. »

    Pour bien souligner ce point laissez-moi retourner dans l’Ancien Testament. Le verset 11:3 dit: « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ. »

    Laissez-moi vous montrer le danger auquel étaient confrontés les Corinthiens et qui est illustré par le jardin d’Eden. Voici un principe simple pour l’enseignement. Si les choses simples sont devenues compliquées alors retournez au début. Recommencez au début. Si vous recommencez au début les choses y sont toujours plus simples.

    C’est exactement ce que fait ici l’apôtre Paul. Il comprend le principe des rudiments, c'est-à-dire pourquoi l’éducation élémentaire est si importante. C’est lorsque vous avez saisi les principes de base que vous pouvez avancer de ce qui est connu vers ce qui est inconnu. Paul nous dit: «  Est-ce que vous voulez voir ce que vous êtes en train de faire? Je vais retourner au commencement. »

    Pour rendre son illustration la plus simple possible, Paul retourne très loin en arrière. Il décide de retourner vers une personne qui ne pouvait pas tomber dans la polyandrie. Il était impossible pour Eve de commettre de péché. Est-ce que vous savez pourquoi? Il n’y avait personne autour d’eux. Il n’y avait qu’Adam et Eve. Même s’ils avaient désiré faire un adultère ils ne l’auraient pas pu, parce qu’il n’y avait personne d’autre autour d’eux. Paul nous demande donc de retourner à la forme la plus simple, lorsqu’il n’y avait qu’une seule femme et qu’un seul homme qui étaient complets en eux-mêmes. Cette union est une image d’une réalité spirituelle, celle de l’union entre Dieu et l’homme. Voilà pourquoi il sélectionne cette illustration.

    Paul nous dit: « Pour vous permettre de saisir cela, je vais retourner au début lorsque la Bible ne faisait pas soixante-six livres. Je ne veux pas parler de l’Ancien Testament et de ses trente-neuf livres. Non je retourne bien plus longtemps en arrière lorsqu’elle faisait moins que cela. Je retourne au moment où la Bible ne faisait qu’une seule phrase. C’est tout. Elle ne faisait pas soixante-six livres. Cela ne faisait qu’une seule phrase. » Vous voyez si Adam et Eve avaient eu cinq ou six livres de la Bible et qu’ils étaient tombés dans le péché, vous auriez eu des difficultés pour savoir ce qui était allé de travers. Vous auriez dû étudier tous ces livres pour voir ce qu’ils ont réellement violé. Mais il y a eu un moment où toute la Parole de Dieu était simplement une seule phrase.

    Dans Genèse 2:16-17 nous trouvons toute la Bible qu'Eve avait, c’est: « L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger librement de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras sûrement. » C’était toute la Bible qu’elle avait. Dieu ne lui avait rien donné d’autre. Puisque c’est si simple, Paul propose de prendre la Bible dans sa forme la plus simple et comme il ne s’agit que d’une seule phrase vous pouvez voir où Eve a chuté. J’aimerais vous montrer de quelle façon elle a abandonné sa simplicité, parce que nous quittons notre simplicité de la même façon. Paul explique aux Corinthiens que c’est pour cette raison qu’il s’implique dans leur vie.

    Très bien, quelle était la « simplicité d’Eve »? C’est qu’elle avait un seul époux. A cette époque, Dieu était suffisant. Dieu était suffisant jusqu’à ce que Satan vienne et lui fasse perdre sa vision de Dieu en tant que le tout suffisant. J’aimerais vous montrer de quelle manière elle a mutilé cette phrase. Il ne s’agit que d’une seule phrase.

    La première chose qu’elle a faite c’est retirer quelque chose de cette phrase. Elle a enlevé le mot « librement ». Dieu avait dit: « Tu mangeras librement ». Mais dans le chapitre 3, lorsqu’elle parle avec le diable elle dit: « Dieu a dit que nous pouvons manger ». Cela est très sérieux parce que « librement » est le mot qui décrit la grâce de Dieu. Dieu essayait de lui montrer à quel point Il était tout suffisant. Il a dit: « Vous pouvez manger librement ». Si je vous dis que cet été vous pourrez venir et prendre des fruits et légumes de mon jardin, certains d’entre vous pourraient se sentir embarrassés. Il se peut que vous veniez et que vous preniez uniquement une tomate et quelques haricots. Mais si je disais: « Mangez librement », il se peut que vous ouvriez grand votre sac pour tout prendre! Dieu a dit qu’ils pouvaient manger librement et c’est une preuve de la grâce de Dieu.

    Dieu semble aimer ce mot. Nous le trouvons à travers toute la Bible. Considérez les versets suivants:
  • Osée 14:4: « Je réparerai leur infidélité, je vais les aimer librement; car ma colère s'est détournée d'eux. »
  • Romains 3:24: « et ils sont librement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ. »
  • Romains 8:32: « Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses librement avec lui? »
  • 1 Corinthiens 2:12: « Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données librement. »
  • Apocalypse 21:6: « A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, librement. »
    Le mot « librement » indique la grâce, voilà pour le premier indice concernant le détournement vis-à-vis de la simplicité de Christ.

    Très bien, quelle a été la chose suivante qu’elle a faite? Elle s’est dit: « Si j’enlève quelque chose, je ferais bien d’y ajouter quelque chose. » Par conséquent, non seulement elle enlève quelque chose, mais maintenant elle ajoute quelque chose. Dieu a dit: « Tu ne mangeras pas ». Mais elle, elle ajoute « ou toucheras  ». Dieu n’a jamais dit qu’ils ne devaient pas toucher. C’est incroyable de voir cela. Elle enlève la grâce et elle ajoute la loi. En un seul souffle elle déprécie la bienveillance de Dieu et exagère sa sévérité. Et tout d’un coup ce merveilleux et tout suffisant Dieu est changé. Au lieu d’être le Dieu tout suffisant qui répand abondamment Ses bontés pour pourvoir à chaque besoin, Il devient exigeant, Il devient dur, Il devient austère, Il devient strict, Il devient quelqu’un à qui Il est difficile de plaire et qui est autoritaire, sévère et effrayant. Tout d’un coup elle Lui fait dire: « Ne mange pas! Ne touche pas! » Tout d’un coup Il devient un Dieu grand et effrayant.

    Vous voyez, Paul regardait les Corinthiens et leur disait: « Je vois la même chose chez vous. Christ est suffisant! Christ est suffisant! Vous avez enlevé la grâce de Dieu et vous avez pris la loi, et maintenant vous ajoutez quelque chose. Vous avez changé Dieu. Ce n’est plus le même Dieu. »

    Ève a encore fait une troisième chose. Elle a sous-estimé l’importance d’entretenir une belle relation avec Dieu. Dieu a dit: « Tu mourras sûrement ». Elle a sous-estimé et affaibli ce mot. Elle a dit: « A moins que nous mourions. Il se peut que nous mourions ou peut-être pas. » Elle a transformé la certitude de la Parole de Dieu en un « peut-être ». Comme c’est incroyable ! Elle a fait tout cela sur une seule phrase. C’est facile à voir lorsqu’il n’y a qu’une seule phrase. Il est facile de voir cela lorsque l’on revient au début.

    Finalement Satan a fait cette attaque finale contre cette simple phrase. Il a suggéré à Ève, et c’est là où elle a chuté, que Dieu n’était pas suffisant, que Dieu retenait quelque chose, que Dieu l’empêchait d’avoir quelque chose et qu’elle devait également se préoccuper de l’arbre du bien et du mal. Elle avait besoin de plus de choses que de Dieu. Vous vous rappelez ensuite ce qui est arrivé à Ève. Comme nous n’étudions pas Genèse, laissons tomber cette puissante illustration et revenons au cas des Corinthiens.

    Paul était en train de dire aux Corinthiens: « Je vous aime. Je vous ai emmenés à votre époux. Je vous ai fiancés à un parfait époux. Christ est un époux parfait. Tout ce que je désire c’est qu’Il ait une épouse parfaite et qu’elle Lui soit entièrement dévouée. Il est un époux parfait. Ne vous détournez pas de la simplicité de Christ. Ne vous détournez pas de la vérité qu’Il est tout suffisant. N’ajoutez rien à la vérité qu’Il est suffisant. Ne sous-estimez pas la vérité qu’Il est suffisant. Et ne recherchez pas la suffisance en dehors de Lui. Il est tout. » Vous voyez, l’apôtre désirait simplement que le Seigneur puisse avoir cette épouse pure. C’est pour cette raison qu’il s’impliquait tellement dans leur vie, c’est pour cela qu’il est constamment à leurs côtés. Il les aimait de la même façon qu’un père aime ses propres enfants et qu’il désire uniquement le meilleur pour eux, et il savait où était le mieux pour eux. C’est dans le Seigneur Jésus.

    Je ne peux pas quitter ce sujet sans vous rendre attentifs à une illustration que vous connaissez sûrement. Le cœur de Jean le baptiste était exactement comme celui de Paul. Il y a un merveilleux passage dans le chapitre 3 où Jean le baptiste dit la même chose avec des mots différents. Dans Jean 3:22-26, nous voyons les disciples de Jean qui viennent vers lui. Ils étaient tout énervés. Ils ont dit à Jean: « Nous avons une terrible nouvelle. Tu es en train de perdre des gens qui te suivent. » Jean répond en Jean 3:29-30 avec cette petite parabole: « Celui à qui appartient l'épouse, c'est l'époux; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux: aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite. Il faut qu'il croisse, et que je diminue.”

    Vous voyez ici Jean nous dit: « En ce qui concerne ma relation avec Dieu, je suis l’épouse. Mais en ce qui concerne mon ministère je suis l’ami de l’époux. Je ne suis pas l’épouse. »

    Quelle est la responsabilité de l’ami de l’époux? Lorsque je me suis marié j’avais un merveilleux ami comme témoin. J’aimais cet homme et c’est pour cette raison que je lui ai demandé d’être mon témoin. Mais cela aurait changé si jamais il avait osé toucher à ma fiancée! Il ne devait pas toucher à ma fiancée. L’épouse appartient à l’époux et la position de l’ami de l’époux est de se réjouir lorsqu’il voit l’épouse et l’époux ensemble. Voilà la place de l’ami de l’époux. C’est simplement merveilleux.

    C’est pour cela que Jean peut dire qu’il éprouve une grande joie. Jean répond à ses disciples: « Est-ce que vous pensez que vous m’apportez une mauvaise nouvelle, lorsque vous venez me dire que je suis en train de perdre des disciples? Je ne désire pas de gens qui me suivent. Je ne veux pas toucher à l’épouse! L’épouse appartient à l’époux, je ne suis que l’ami de l’époux et rien ne peut davantage me réjouir. » Jean nous dit: « Plus je vois de personnes s’unir à l’époux, plus j’éprouve une grande joie. »

    C’est exactement ce que Paul était en train de dire. Paul dit ici: « Je vous ai fiancés à un seul époux. Je vous ai dit que Christ était suffisant. Soyez pour Lui une pure vierge. Donnez-lui une dévotion toute entière. Il est également jaloux, Il désire une dévotion complète et unique. Il vous veut juste vous! Il vous aime! » Paul, Jean et tous les saints qui ont depuis des jours eu un vrai ministère ont également eu cela à cœur. Paul désirait simplement que l’épouse et l’époux s’unissent. « Il n’est pas important pour moi d’avoir un ministère, il n’est pas important pour moi d’avoir des disciples, tout ce qui est important c’est qu’ils soient unis. » Voilà ce qu’il y avait sur le cœur de Paul.

    Paul explique aux Corinthiens que c’est là son fardeau pour eux et que c’est pour cette raison qu’il s’implique dans leur vie. Puis il dit que c’est également son fardeau pour lui. Il ne désire pas uniquement qu’eux soient présentés comme une vierge pure à l’époux mais il désire également cela pour lui-même. Dans les dix premiers versets que nous allons voir, Paul s’appuie sur sa propre vie et expérience. Il est sur le point de partager quelques unes des luttes qu’il a eues avec le Seigneur.

    Si ce chapitre n’existait pas, nous ne saurions rien au sujet de ce que nous allons étudier ici. Cela ne se trouve nulle part ailleurs dans la Bible. Si Paul ne nous avait pas ouvert ici le secret de son cœur, nous n’aurions aucune information. Il me semble qu’il est allé plus profondément en lui-même que n’importe quel autre l’homme l’a fait pour nous partager ce qu’il nous dit ici. Il partage ici aux Corinthiens certaines des choses les plus traumatisantes et catastrophiques auxquelles il ait jamais été confronté dans sa marche avec Dieu. Je fais référence à ce que nous appelons maintenant « l’écharde dans la chair ».

    Je vous encourage à ne pas juste lire cela à la légère. Il s’agit d’une chose incroyable. Ne prenez pas à la légère le trésor qui nous est donné ici. C’est un témoignage sacré, une incroyable confession et un partage très personnel que l’apôtre nous livre ici. Cela a demandé à Paul une grande dose de reniement de soi ainsi que d’inspiration pour nous mentionner tout cela, pour nous parler de son expérience du troisième ciel, de l’ange de Satan, de l’écharde dans la chair, de sa lutte avec Dieu, des trois prières dans lesquelles il a imploré le Seigneur et de la merveilleuse révélation de Sa grâce. Loué soit Dieu parce que nous avons cela ici, pour la gloire du Seigneur et notre édification, Paul nous ouvre son cœur et nous dévoile sa propre âme.

SI CHRIST EST SUFFISANT POUR PAUL, IL EST SUFFISANT POUR NOUS

    Paul présente à nouveau cette grande vérité que le plus petit est inclus dans le plus grand, et qu’une partie est incluse dans le tout. Si vous pouvez voir que Dieu était suffisant pour Paul avec son écharde, alors il sera suffisant pour tout le monde dans n’importe quelle situation. Voilà le point qu’il souligne ici. Paul leur dit: « Je vais aller rechercher la chose la plus profonde à laquelle j’ai dû faire face et qui m’a permis de savoir que Dieu est tout suffisant pour moi. J’espère qu’en entendant cela vous ne douterez plus jamais. »

    J’ai envie de passer tout de suite au principe qui est souligné avec l’écharde dans la chair. Il y a de très précieux principes ici, mais avant cela j’ai besoin de remettre les choses en place pour que ceux qui n’ont pas tellement de connaissances de la Bible puissent bien tout saisir. Pour vous présenter les faits j’ai préparé une série de cinq questions. Je vais poser puis répondre à cinq questions en lien avec le texte.

    La première question est: est-ce que cet homme qui a été enlevé dans le troisième ciel était Paul? Avez-vous déjà remarqué la façon dont cela est formulé? Le verset 11:2 dit: « Je connais un homme en Christ ». Le verset 11:3 dit: « Et je sais que cet homme ». Le verset 11:5 dit: « Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. » Est-ce que Paul parle ici de quelqu’un d’autre ou de lui-même? Je ne pense pas que Paul se demandait de qui il pouvait bien s’agir. Le verset 11:7 dit: « Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un messager de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m’enorgueillir. »

    La question n’est pas réellement est-ce que c’était Paul? Paul sait que c’était lui, mais la question qu’il se pose est: « Est-ce que j’étais mort ou vivant? » Il n’est pas vraiment certain de savoir s’il était mort dans la chair, dans son corps ou dans son esprit.

    La deuxième question est: qu’est-ce que nous apprenons du fait que Paul dit que l’expérience a eu lieu quatorze ans avant au verset 12:2? La plupart des commentateurs font remonter cela à ce qui nous est rapporté en Actes 14 et qui a eu lieu à Lystre. Actes 14:19 dit: « Alors survinrent d'Antioche et d'Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort. » Selon la chronologie habituellement reconnue, le livre de 2 Corinthiens a dû être écrit à l’entour de l’année 47. Quatorze ans avant cela nous ramène donc vers l’année 43 et cela correspond effectivement à son voyage à Lystre.

    Est-ce que le livre des Actes nous dit que Paul est décédé? Non, il est dit qu’ils l’ont laissé pour mort. Actes ne vous dit pas s’il était mort. Est-ce que Corinthiens vous dit qu’il est mort? La réponse est non, il ne vous dit pas cela non plus. Vous savez je suis parfois un peu découragé lorsque je lis mes commentaires. Ils me font parfois rire, ils sont parfois des commentaires stupides. Je suis étonné de voir combien de personnes essaient de prouver que Paul était mort. Je dis que c’est drôle parce que si Paul ne sait pas s’il était mort ou non, comment pourrons-nous le savoir? Le texte dit que Paul ne le savait pas. Personnellement je prends la position du verset 12:2: « Si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait. » Cela me semble suffisamment clair. Paul nous dit qu’il n’est pas sûr de pouvoir dire s’il était vivant ou mort lorsque tout cela lui est arrivé. Il ne sait pas si cela s’est passé dans son corps ou pas. Il sait que c’est réel et que cela s’est passé. Mais il ne sait pas s’il était vivant ou s’il était mort.

    Je ne pense pas que Paul nous ait donné la date pour expliquer que cela s’est passé à Lystre. Je ne pense pas que c’est le point qu’il désire souligner ici. La première lettre de Paul, 1 Thessaloniciens, peut être datée de l’an 52. Cela signifie que comme il a été enlevé au troisième ciel, vers l’an 42, ce n’est que neuf ou dix ans après qu’il a écrit ses premiers mots pour la Bible. Il a été enlevé dans les cieux dix ans avant qu’il n’écrive quoi que ce soit que nous lisons de nos jours. Nous lisons parfois les choses à la légère mais lorsque Paul dit par exemple en Philippiens 1:23: « Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur », il sait de quoi il parle. Il a déjà été dans le troisième ciel et il en est revenu. Lorsqu’il nous dit: « cela est de loin le meilleur », il ne faut pas oublier qu’il parle en tant que témoin. Il savait de quoi il parlait.

    Je pense que l’objectif recherché avec cette datation est de donner gloire à Dieu. C’est une des choses que j’ai contre les éditions de la Bible qui mettent les paroles de Jésus en rouge. Cette façon de faire laisse à penser que les paroles de Jésus sont plus inspirées que les paroles de Paul. J’aime avoir une Bible où tout est en rouge ou alors rien du tout, parce que les paroles de Paul sont tout autant la Parole de Dieu que ce que le Seigneur Jésus a dit lorsqu’Il était parmi nous dans la chair. Je pense donc que cette date est là pour donner de la puissance et de l’autorité à la Parole de Dieu.

    La troisième question est: qu’est-ce que le troisième ciel? Paul a été enlevé dans le troisième ciel. Je n’ai pas de lumière particulière, donc je suis ce que la plupart des commentateurs entendent par là. Je ne sais pas si c’est vrai, mais il semble que cela soit le cas. La plupart des commentateurs disent que le premier ciel est l’atmosphère autour de la terre. Le deuxième ciel doit être l’espace où se trouvent toutes les étoiles. Le troisième ciel est alors ce qui est au-delà de tout cela et c’est la présence même de Dieu. Cela sonne bien, donc je prends cela pour être le troisième ciel.

    Dans le verset 12:4 le troisième ciel est appelé « paradis ». Le paradis est un mot persan qui signifie merveilleux jardin. Ce mot n’est utilisé que trois fois dans le nouveau testament. Vous vous rappelez sans doute des paroles de Jésus en Luc 23:22: « Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » On le trouve également dans les paroles de Jésus pour l’église d’Ephèse, Apocalypse 2:7: « Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. » Je pense que le paradis et le troisième ciel sont simplement la présence de Dieu. Paul a été enlevé dans la présence de Dieu, la place appelée ciel.

    La quatrième question est: que veut dire l’expression du verset 12:4, « des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer »? Certaines personnes diront peut-être: « Il est bien possible que Paul ait vu de nombreuses choses alors qu’il était là-haut. Il a vu les chérubins et les séraphins. Il a vu les anges. Il a vu Dieu. Il a vu de nombreuses choses mais Dieu lui a demandé de ne rien dire. Dieu lui a dit: « Tu n’as pas la permission de parler de quoi que ce soit une fois retourné sur terre. » En d’autres termes, il avait besoin d’une permission mais Dieu ne la lui a pas donnée. Il a reçu l’ordre de Dieu de ne pas révéler tout ce qu’il a vu et entendu. » Cela est une possibilité mais je ne pense pas que c’est cela qu’il veut dire ici. Je pense que ce qu’il désire dire est la chose suivante: « Même si je désirais partager tout cela avec vous, je ne le pourrais pas parce que le langage humain est trop limité. » Je pense que c’est ce point qu’il souligne ici. Je pense qu’il parle des limites du langage humain. Ce que Paul a vu et expérimenté va au-delà de ce que le langage humain peut supporter. Cela va au-delà de tout ce que l’on peut imaginer ou penser ici-bas. Paul nous dit donc simplement que ces choses vont au-delà des possibilités de la langue, du stylo, du langage et de l’imagination. Il n’est pas possible de les exprimer.

    Très bien, dernière question: qu’est-ce que c’est que cette écharde dans la chair du verset 12:7? Cela fait bien deux mille ans que les commentateurs essaient de deviner ce que cela peut bien être. Je n’ai pas trop de problème à accepter les différentes propositions qui ont été faites à part une. Une de leur idées me gène vraiment, pour les autres cela va.

    Certaines personnes disent que cette écharde était un problème physique comme une mauvaise vue. Ils se basent sur Galates 4 et 6 pour dire cela. La plupart des personnes pensent que Paul avait une mauvaise vue. Certaines personnes pensent que Paul était aveugle. Cela peut être vrai.

    Certaines personnes ont pensé que Paul souffrait de la malaria ou de l’épilepsie. C’est assez incroyable de lire tout cela. Je ne sais pas où ils trouvent toutes ces idées, car il est difficile de trouver des preuves qui montrent cela. Certains disent pourtant cela avec beaucoup de dogmatisme. Je ne sais pas d’où ils sortent cela, mais je pense que c’est possible.

    Certaines personnes expliquent que l’écharde dans la chair était l’opposition constante de la part des judaïsants, des légalistes, qui suivaient constamment Paul partout où il allait et étaient ainsi comme une écharde pour lui. Je pense que cela est possible.

    D’autres pensent que c’était peut-être un tourment mental et suggèrent même que Paul luttait avec des pensées mauvaises. Je pense également que c’est possible. Un commentateur, et je pense qu’il ne veut pas prendre de risque, explique que cela peut être la somme totale des afflictions qui ont eu lieu dans sa vie, et que cela n’était qu’une seule grande écharde, qu’il s’agit de toute la liste du chapitre 11.

    D’autres rendent la chose très spirituelle. Ils disent que ce sont les attaques continuelles de Satan qui l’assaillent jour après jour. On parle du messager de Satan et certains disent donc que Satan attaquait ce grand homme de Dieu sans arrêt. Je n’ai aucun problème pour accepter l’une ou l’autre de ces propositions. C'est-à-dire que c’est possible.

    Mais il y a une suggestion qui ne me semble pas bonne et qui est que cette écharde serait d’ordre moral. Certains pensent qu’il y avait un péché dans la vie de Paul qui revenait toujours à nouveau comme la convoitise des femmes, l’ivrognerie ou l’homosexualité. Cela est quelque chose qu’il ne pouvait pas supporter et cela revenait toujours à nouveau. J’ai du mal avec cela parce que cela pourrait contredire le fait que Christ est tout suffisant en lui, et toute l’idée que Paul vivait dans la victoire de Christ. Paul vivait dans la victoire parfaite de Christ qu’il décrit en Romains 6:14: « Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce. » J’ai donc beaucoup de mal avec cela. Je suis prêt à accepter toutes les autres suggestions, mais je ne pense pas que c’était un péché qui revenait toujours à nouveau et sur lequel il n’avait pas de victoire.

    Que savons-nous avec certitude au sujet de cette écharde dans la chair? Cette écharde n’est pas un petit morceau de bois qui s’est mis sous la chair. Le mot grec signifie plutôt un pieu. Paul avait un pieu dans la chair. Peut-être que vous demanderez: « Mais quelle taille avait ce pieu? » C’est le même mot qui était utilisé pour décrire la crucifixion. Christ a été mis sur le pieu. Voilà ce qu’il avait dans la chair. Il décrit donc ici quelque chose de très grand et non pas un petit morceau de bois sous la chair qui s’infecte et que vous avez du mal à voir et à enlever.

    Que savons-nous avec certitude au sujet de cette terrible chose à laquelle l’apôtre Paul a dû faire face? Le verset 12:7 l’appelle: « un messager de Satan pour me souffleter ». Ne vous concentrez pas trop sur ce qu’est l’écharde au risque de rater le point qui est souligné ici. Paul nous dit que quelle que soit cette écharde (il est un grand homme de Dieu, c’est l’exemple complet du chrétien) c’était une épreuve très douloureuse. C’est un incroyable conflit qui l’a amené face à face avec les forces de l’enfer. Cette écharde était vraiment une terrible chose. Cela a assombri tout son ciel spirituel. Cette écharde était constamment en lui. C’est pour cette raison que je dis qu’il est précieux qu’il nous montre tout cela. Cela a été la pire expérience de sa vie. Cela se passait jour après jour, mois après mois. Lorsque cela a été écrit il y a déjà quatorze ans qui se sont passés, sans arrêt, sans soulagement. Voilà ce qu’a fait dans sa vie cette horrible chose dont il ne nous parle pas. Cela a été une expérience où Satan lui a fait du mal. Cela a été une horrible chose.

    Nous ne savons pas ce que c’est, car le Saint-Esprit ne l’a pas exprimé clairement. J’aime la façon dont Dieu écrit la Bible. Si cela avait été un problème de vue, cela aurait été un grand encouragement pour ceux qui ont un problème de vue. Ils auraient des problèmes d’yeux et auraient dit: « Sa grâce est suffisante pour moi. » Mais qu’est-ce qui se serait passé si vous aviez eu mal aux hanches? Vous auriez dit: « Je ne sais pas si cela fonctionne pour les hanches. Je sais que cela marche pour les yeux, mais pour les hanches je ne sais pas. » Si nous pouvions être sûrs que l’écharde fait référence à quelques problèmes alors nous pourrions juste dire: Christ est suffisant pour les détresses physiques, pour les détresses mentales ou pour les détresses spirituelles. Mais le Saint-Esprit est très sage et laisse un blanc. Est-ce que vous savez pourquoi il laisse le tout en blanc? De telle sorte à ce que vous puissiez remplir le blanc. C’est ce qu’il fait ici. Qu’est-ce que l’écharde dans la chair? Remplissez le blanc. Quelle que soit la chose qui vous pèse, qui vous fait agoniser ou vous prend votre repos, vous pouvez simplement remplir le blanc avec votre problème.

    Très bien, avant de terminer, essayons d’aller plus au fond des choses pour voir les choses d’une façon plus pratique. L’apôtre est sur le point de nous dire de quelle façon il en est arrivé au point de connaître la toute suffisance de Dieu pour lui.

    Laissez-moi vous montrer sa première mauvaise compréhension. C’est que son écharde était si terrible que Dieu n’avait rien à voir avec cela. C’est pour cette raison qu’il a demandé à Dieu d’en être débarrassé. Il ne pensait pas que Dieu avait quelque chose à voir avec cela. Il pensait que cela venait de Satan. Selon la conception de Paul, il pensait que cela venait directement de l’antre des enfers et dans la mesure où sa vie était concernée, cette écharde était inutile. Cela ne lui a fait aucun bien. En fait, dans sa pensée c’était un obstacle dans sa vie. Il luttait contre cela. Paul a donc ouvert son cœur et son agenda et a commencé à partager ses prières intimes avec Dieu et voici ce qu’il a dit à Dieu: « Il y au eu un jour dans ma vie où cette écharde me rendait fou. J’ai analysé toute la situation et je l’ai expliqué à Dieu en lui disant qu’Il devrait faire quelque chose avec cela. » Est-ce que vous avez déjà fait cela? C’est incroyable de voir à quel point nous pouvons être occupés à expliquer notre situation à Dieu. Nous analysons les choses puis nous allons auprès de Dieu et disons: « Très bien Seigneur, cette chose gâche ma vie, cela ruine ma vie, cela me gâche des opportunités et jusqu’à ce que cette écharde ne soit ôtée, je ne peux fonctionner en tant que chrétien complet. Voici ce que Tu devrais faire Seigneur. » Et ensuite nous déposons tout aux pieds du Seigneur.

    Certains chrétiens célibataires pensent que le fait qu’ils ne soient pas mariés est pour eux une écharde dans la chair. Ils viennent vers le Seigneur et disent: « Seigneur agit. Enlève-moi cette écharde. Cela me rend fou. Cela est un handicap pour ma vie. Je ne peux pas vivre comme cela jusqu’à ce que cette écharde soit enlevée. » D’autres disent que leur écharde est leur handicap ou leur environnement. Ils disent alors: « Allons Seigneur comment penses-Tu que je puisse raisonnablement vivre en tant que chrétien dans cet environnement? »

    Certains chrétiens ont de grandes responsabilités qu’ils n’aiment pas. C’est parfois s’occuper de quelqu’un qu’ils aiment beaucoup comme une personne âgée et cela devient un fardeau et une écharde. Cela prend toute leur énergie, toute leur force, toutes leurs ressources et ils en appellent au Seigneur. Ils expliquent tout au Seigneur. Ils disent: « Regarde Seigneur, voici la situation. Voici le problème et voilà de quelle façon tu devrais t’en occuper. »

    Quelle surprise cela a dû être pour l’apôtre Paul de réaliser que non seulement ce n’était pas vrai que Dieu n’avait rien à voir avec l’écharde, mais qu’au contraire Dieu avait tout à voir avec cela. C’est dur à croire mais c’est pourtant ce que la Bible enseigne. Ces choses de votre vie que vous pensez venir le plus de Satan, viennent en fait le plus de Dieu. Est-ce que vous pouvez croire cela? Dieu est entièrement impliqué là-dedans. Nous reparlerons de cela plus loin.

    Ensuite il nous dit qu’il avait une deuxième mauvaise conception de Dieu. D’après lui la toute suffisance de Dieu était là pour lui enlever cette chose de sa vie. Il désirait en être délivré. Paul priait Dieu en disant: « Si tu es tout suffisant et Tu l’es, alors délivre-moi de cette chose. Enlève-la de ma chair. Cela me dépasse. Je ne peux pas la supporter. Enlève l’écharde. » Vous voyez Paul continuait de crier à Dieu: « Moins d’écharde, moins d’écharde ». Mais Dieu venait vers lui et répondait: « Plus de grâce, plus de grâce. » Paul n’avait pas besoin de moins d’écharde mais de plus de grâce. Paul devait pénétrer dans le cœur de Dieu et apprendre les voies de Dieu. Parfois Dieu allège la charge en diminuant la charge, mais parfois Il « allège » la charge en augmentant la force. Il peut agir de ces deux façons.

    Voici une illustration qui va dans le même sens. Un homme est en train de ramer et arrive dans un endroit où il y a peu d’eau. Il essaie d’avancer avec le courant mais sa barque frotte contre les rochers. Il se met alors à prier en disant: « S’Il Te plaît enlève les rochers. » Mais dans cette situation on n’a pas besoin d’enlever les rochers, il y a juste besoin de plus d’eau. Il n’avait pas besoin de moins de rochers mais de plus d’eau. Dieu laisse parfois les rochers et élève le niveau d’eau, voilà la façon que Dieu utilise pour régler ces problèmes. Paul était en train de dire: « Enlève l’écharde, enlève l’écharde. »

DIEU NE DÉLIVRE PAS DE, MAIS AU MILIEU DE

    Comme vous le savez Dieu n’a pas enlevé l’écharde. En fait, Il ne l’a même pas un peu émoussée pour que cela fasse moins mal. Non, Dieu n’a pas fait cela. Paul avait besoin de savoir ce que la toute suffisance de Christ signifie réellement. Christ est tout suffisant pour moi-même dans les pires situations de ma vie. Dieu ne délivre pas de, mais au milieu de. Psaumes 23:5 ne dit pas: « Tu dresses devant moi une table, en l’absence de mes adversaires », il dit: « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires. » Paul avait de mauvaises conceptions au sujet de son propre cœur. Il était un chrétien victorieux, mais il n’avait pas compris les possibilités de fierté spirituelle dont pouvait faire preuve son cœur. Dieu nous donne la raison de cette écharde au verset 12:7: « pour m'empêcher de m'enorgueillir ». Paul a probablement reçu cette écharde lors de la plus grande expérience spirituelle de sa vie, lorsqu’il a été enlevé au ciel dans la présence de Dieu.

    Il y a un incroyable principe dans ces dix versets. Plus la révélation est grande plus la fierté est grande. Plus la fierté est grande plus l’écharde est grande. Plus l’écharde est grande, plus la grâce est grande. Plus la grâce est grande, plus la gloire est grande. C’est toujours comme cela.

    Si Dieu vous bénit avec une révélation, s’Il ouvre votre cœur et vous donne de voir ce qu’il y a sur son cœur pour voir les vérités de Dieu, vous êtes tout spécialement vulnérables à la fierté spirituelle. Ne vous braquez pas contre l’écharde lorsque Dieu la fait venir dans votre vie pour vous garder humbles. Vous voyez Paul confesse ici son péché. C’est pour cette raison que ce passage est si précieux. Paul s’humilie lui-même. Il nous montre à quel point il était aveugle, à prier et prier et prier. Il montre qu’il se sentait suffisant par lui-même. Il nous dit qu’il y a eu un jour où il ne réalisait pas que Dieu était tout suffisant pour lui. Il nous dit qu’il y avait quelque chose dans sa vie et qu’il ne savait même pas que cela provenait de Dieu et il priait toujours à nouveau pour en être délivré.

UN MESSAGER DE SATAN AVEC UN MESSAGE DE DIEU

    Dieu a donc ouvert les yeux de Paul pour qu’il puisse voir qu’Il est souverain. Est-ce que vous avez remarqué que quelle que soit cette chose, elle était appelée un messager de Satan? C’était un messager de Satan mais avec un message de Dieu. N’est-ce pas incroyable? Dieu a utilisé l’orgueilleux pour rendre Paul humble. Il a envoyé un messager de Satan pour lui enseigner l’humilité, pour l’empêcher de s’exalter et d’être fier.

    Si l’on demandait aux chrétiens de se lever et de louer Dieu pour quelque chose dans leur vie, je me demande combien d’entre eux loueraient Dieu pour Satan. Mes amis, Dieu fait suer Satan pour faire de vous un meilleur chrétien. Vous êtes bien meilleurs parce qu’il y a un Satan que s’il n’y en avait pas. Job était bien meilleur lorsque ses problèmes se sont arrêtés qu’avant. Dieu utilise Satan pour nous conformer à Jésus.

    Paul a commencé à considérer cette écharde qu’autrefois il voyait comme un ennemi en tant que son amie, lorsqu’il a vu l’importance que cela avait dans sa vie. Dans le verset 12:7 il dit: « Il m’a été donné ». Qui lui a donné cela? Eh bien c’est Dieu. C’est un don. Il considérait maintenant l’écharde comme un don de Dieu. Quelle transformation cela a été lorsqu’il a commencé à voir que Dieu était derrière tout cela ! Au début il ne faisait que prier: « Délivre-moi, délivre-moi, délivre-moi. »

    Considérez les versets 12:9-10: « Et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. » Je vais maintenant lire cela de travers, cela donne: « Après que je sois faible, je suis fort. » Il ne dit pas cela, il dit: « Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. »

    Paul a vu qu’il y avait quelque chose de bien meilleur que la délivrance, c’est la connaissance de Dieu. La meilleure réponse que Paul ait jamais reçue dans sa vie a été un refus, lorsque Dieu a refusé de répondre à sa prière et d’enlever l’écharde de sa chair. Paul nous ouvre ici son cœur, il nous dit ici: « Je loue Dieu les amis. J’étais à côté de la plaque, je n’ai pas compris Dieu. Je n’ai pas compris Sa souveraineté. Je n’ai jamais vu Dieu là-dedans. Je pensais que c’est Satan qui contrôlait le tout. Je pensais que j’étais une victime de mes circonstances et des secondes causes. Je ne savais pas qu’il n’existait pas de chose appelée seconde cause ou accident. Je n’ai jamais compris cela. J’ai compris maintenant que Dieu contrôle toute chose. Même Satan travaille pour moi. Toutes choses agissent pour moi. Je vais vous dire quelque chose, non seulement je ne rejette plus l’écharde, non seulement je ne suis plus résigné, mais je l’apprécie et je l’aime. Je me glorifie de l’écharde. Je me réjouis dans l’écharde. » Vous parlez de transformation, oui elle est incroyable!

    Il y a encore une chose sur laquelle ses yeux se sont ouverts. Il s’agit du temps présent. Le verset 12:9 dit: « Ma grâce te suffit. » Je sais que je n’ai pas eu la révélation de cela pendant des années. Lorsque quelque chose se passait dans ma vie je disais au Seigneur: « Fais que Ta grâce soit suffisante. » Qu’est-ce que cela veut dire « Fais que Ta grâce soit suffisante »? Elle est SUFFISANTE. Que je le vois ou pas! Il ne dit pas: « Ma grâce te sera suffisante. » Il s’agit du grand temps présent. ELLE EST SUFFISANTE!

    J’ai lu une histoire au sujet de Hudson Taylor, ce grand missionnaire qui était centré sur Christ et qui est devenu le fondateur de la mission intérieure en Chine. Il y a eu un moment dans sa vie où il ressentait un déclin et le Seigneur lui a donné le Psaume 23:5 qui dit: « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires; tu oins d'huile ma tête, et ma coupe déborde. » Dans ses écrits il a dit que le diable semblait souffler dans son oreille: « Hudson ta coupe me semble bien vide. » Puis il revenait à ce verset et lisait: « Ma coupe déborde. » Puis il semblait qu’il entendait à nouveau le diable lui souffler dans son oreille: « Hudson ta coupe me semble bien vide. » Puis il revenait à ce verset et lisait: « Ma coupe déborde. » Enfin Hudson Taylor répond: « Par un acte de ma volonté J’ai pris les paroles de Dieu par la foi en disant, ma coupe déborde, peu importe ce que Satan peut dire sur ce que ma coupe semble être. » Puis il explique de quelle façon Dieu a merveilleusement pourvu.

    Vous voyez, c’est cela que faisait l’apôtre Paul. Si jamais il y a eu dans le monde une coupe qui semblait vide, c’était bien celle de l’apôtre Paul, mais cela fait maintenant 2 000 ans que nous étudions à quel point elle était pleine. Elle était pleine à cause de la toute suffisance de Christ. Paul a dû apprendre à travers l’écharde que Dieu était tout suffisant pour lui, et bien entendu comme il est notre modèle, Christ est également tout suffisant pour nous. Nous n’en avons pas encore fini avec ce sujet de la faiblesse et de la force et nous verrons cela dans notre prochaine leçon.

Prions:

    Père, nous désirons être cette épouse qui honore Christ. Nous ne désirons pas courir après d’autres époux. Nous croyons et nous sommes convaincus que Christ est suffisant. Délivre-nous Seigneur de vouloir enlever la grâce de cette belle vérité et de vouloir y ajouter la loi ou de vouloir sous-estimer cette vérité ou d’essayer de courir après une autre suffisance et un autre arbre de la connaissance. Tout ce dont nous avons besoin est Christ. Seigneur aide-nous à voir cela. Aide-nous également à voir également que tout ce qui arrive dans notre vie, nous a été apporté par Toi et que Tu as tout à voir avec cela. Enseigne-nous ce qu’est la gloire de notre infirmité. Nous Te le demandons dans le nom de Jésus. Amen.