dimanche 28 octobre 2012

L’École de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) (première partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA
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Table des matières
I. Le fondement de l’éducation spirituelle page 
II. Apprendre la Vérité page 
III. Apprendre par Révélation page 

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ».  
(David WILKERSON – 2000)

I - LE FONDEMENT DE L’ÉDUCATION SPIRITUELLE

 Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi (recevez mes instructions) » (Mathieu 11:29)

Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ… » (Éphésiens 4:20)

    Le fait d’enlever un seul mot à une phrase peut faire toute la différence et donner un autre sens à ce qui a été dit. C’est pourquoi Jésus, lorsqu’Il était encore sur terre, n’a pas pu se présenter de manière objective, car le temps de l’intimité avec Lui n’était pas encore arrivé mais Il a dû plutôt dire à ses disciples : « Apprenez DE moi ». Quand le temps de l’intimité subjective est venu, le Saint-Esprit a conduit l’apôtre Paul à ôter le DE, et à dire ainsi «Apprends Christ.» On peut être certain que beaucoup d’entre nous vont rapidement discerner ce qui est le point faible de la grande majorité des chrétiens aujourd’hui : une vague imitation de Jésus qui ne mène nulle part, au lieu d’un apprentissage personnel et subjectif de Jésus qui mène très loin. En conséquence, il nous faut absolument entrer à l’École de Christ, celle suivie par les   Douze, qu’Il avait choisis « pour les avoir avec Lui et pour les envoyer » (Marc 3:14).
    Premièrement, ceux-ci étaient appelés disciples, ce qui veut dire qu’ils se sont mis sous une discipline. Avant de pouvoir être apôtres, c’est-à-dire envoyés, nous devons nous mettre sous une discipline pour être des disciples et être enseignés intérieurement. Chaque personne qui est née d’En Haut est introduite dans cette école, et il est très important que nous connaissions la nature de celle-ci, ce que nous allons apprendre et les principes régissant notre éducation spirituelle.

A – L’objet de notre cursus scolaire nous est présenté très clairement

    En fréquentant cette école, la première chose que le Saint-Esprit fait pour nous, en tant qu’Enseignant et Conseiller, si nous sommes réellement entre Ses mains, c’est de nous montrer clairement ce que nous aurons à apprendre et de nous présenter le grand objectif de notre formation.
     Les passages de Ézéchiel 40:2-4 et 43:10-11 ont un rapport direct avec ce sujet. Au temps où la véritable expression de la pensée de Dieu était perdue au milieu de son peuple, quelque part dans un pays lointain, l’Esprit de Dieu étendit Sa Main sur le prophète. Il le ramena en vision à Jérusalem, le plaça sur une haute montagne et lui présenta un nouveau temple, d’où coulerait un fleuve de vie jusqu’aux extrémités de la terre. Puis Il continua à le décrire en détail et instruisit le prophète dans le but de décrire cette demeure à la maison d’Israël en vue d’amener une guérison de vie spirituelle en conformité avec la grande révélation de la pensée de Dieu, afin qu’ils se sentent avant tout honteux face à leur état. Il est bien clair que tout ce que Ézéchiel voyait, trouve son parallèle et son accomplissement dans l’Église qui est Son Corps.  Spirituellement tout réside en Christ. Et la méthode de Dieu, avec Son Peuple est de lui présenter cet Objectif, qui est la parfaite expression de Sa Pensée. C’est donc ce qu’Il fit quand au bord du Jourdain, Il déchira les cieux en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends plaisir ». Il présenta et attesta ce qui était l’expression détaillée de Sa pensée à l’égard de Son peuple.
    L’Apôtre Paul exprima le fait que « ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a aussi préparés et prédestinés à être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8:29). C’est la présentation, l’attestation et la déclaration du Plan divin en relation avec Lui. C’est pourquoi, le premier objectif du Saint-Esprit est de nous informer de ce qui est le but même de notre éducation spirituelle. En clair, Il veut révéler Christ en nous, après quoi Il se mettra à l’œuvre pour nous rendre semblable à Christ. Apprendre Christ, c’est d’abord voir Christ.

B – La marque essentielle d’une vie dirigée par l’Esprit

    La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit est celle d’une vie continuellement occupée par Christ, de telle sorte que Christ devienne de plus en plus important au fur et à mesure du temps qui passe. L’effet du travail du Saint-Esprit en nous est de nous conduire au bord d’un puissant océan qui s’étend bien, bien, bien au delà de notre champ visuel et de ce que nous pouvons ressentir : les profondeurs et la plénitude de Christ ! Si nous vivons juste notre vie humaine sans son oeuvre, nous ne resterons que tout au bord de cette vaste plénitude qu’est Christ.
    Avant même d’aller plus loin, nous sommes déjà face à un défi ! Ce ne sont pas que des mots ou des paroles mais c’est la vérité. Examinons nos cœurs à présent : Est-ce réel pour nous ? Connaissons-nous cette vie-là ? Sommes-nous désespérés au point de vouloir mieux le connaître ? Nous avons une vision tellement fuyante et vague de ce que signifie Jésus-Christ, que nous réalisons notre totale impuissance en ce qui le concerne.

La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit !

    Jésus grandit en nous au fur et à mesure de notre marche : il s’agit d’un style de vie. Chaque fois que nous arrivons à un niveau où nous pensons « je sais, je l’ai, j’y suis arrivé ! », les choses deviennent statiques. Et nous pouvons constater que le Saint-Esprit a arrêté d’agir, et que notre vie est devenue assommante et morose.
    Prenons l’exemple de l’apôtre Paul, les paroles qu’il utilise pour définir et exprimer ce qui lui est arrivé dès le départ : « Il plut à Dieu… de révéler en moi Son Fils ». Paul a eu une vie très remplie, il a travaillé dur, non seulement en temps et en énergie, mais aussi dans tout son être intérieur pour essayer de sonder les profondeurs divines. A la fin de sa vie si pleine, cet homme qui disait au commencement : « Il plut à Dieu de révéler en moi Son Fils », laisse échapper ce cri du cœur : « je regarde toutes choses comme une perte… afin de connaître Christ » (Philippiens 3:10).
    Suite à la grande révélation initiale du chemin de Damas, suite à toutes les révélations qui ont suivi, au point qu’il ait été transporté en esprit jusqu’au troisième ciel où lui ont été montrées des choses inexprimables ; en fin de compte, Paul ne connaît absolument rien en comparaison de ce qui doit être connu.
    Connaître Christ, c’est l’essence même d’une vie dirigée par le Saint-Esprit. C’est cela qui va nous délivrer de la mort, de la stagnation, du surplace. C’est l’œuvre de l’Esprit au sein de l’Ecole de Christ qui nous présente et nous fait garder le cap sur Christ dans Sa grandeur. Ainsi Dieu, notre Père, qui dès le commencement a mis Jésus au monde, Le présente, Le reconnaît et nous dit : « C’est à Lui que je veux te faire ressembler, à son image ! ».
    Les présentations étant faites, les leçons fondamentales commencent. Le Saint-Esprit ne se satisfait pas de nous faire une présentation mais Il va commencer un vrai travail en relation avec cette présentation et nous conduire dans des situations très importantes pour notre formation spirituelle.

C – L’importance et la signification d’un « Ciel Ouvert »

Question Le Saint-Esprit nous fait-il connaître la plénitude de Dieu de manière croissante?
     Si la réponse est NON, c’est que quelque chose ne fonctionne pas. Si ce n’est pas la nature de notre vie spirituelle, c’est qu’il y a quelque chose qui « cloche » par rapport à l’onction divine. Jésus a dit à Nathanaël : « Désormais, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1:51).
    Il annonçait bien sûr le Saint-Esprit qui devait se répandre bientôt. Avec un ciel ouvert, on voit la révélation de Dieu concernant Son Fils. Ce ciel ouvert pour Jésus, c’était l’onction. Il en est de même pour nous : l’onction de l’Esprit le jour de la Pentecôte qui coulait de Christ en nous et au milieu de nous. Ce ciel ouvert est une révélation toujours grandissante de Christ.
    Le ciel ouvert nous apporte donc la révélation de Dieu en Christ et nous la rend disponible, afin que nous ne soyons pas dépendants des bibliothèques, des livres et autres guides chrétiens. Cette révélation est là pour nous, directement. Même si toutes ces choses peuvent nous aider et nous enrichir, nous avons notre propre chemin éclairé et aucun dôme fermé au dessus de nos têtes ! Jésus devient ainsi de plus en plus merveilleux dans notre propre coeur, parce que « Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour apporter la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Corinthiens 4:6).

D – Jésus-Christ : une toute autre nature que nous

    La première chose absolument vitale et nécessaire pour nous, est de réaliser à quel point Christ est différent de nous. Si nous prenons l’exemple des disciples  qui ont suivi Son École – ce n’était pas l’école du Saint-Esprit au même sens que la nôtre, mais elle y ressemblait –, la première chose qu’ils ont appris fut à quel point Il était d’une toute autre nature qu’eux.
    Ils ne l’ont pas appris du premier coup, mais en étant peu à peu confrontés à Son esprit, à Ses pensées, à Ses attitudes et à Ses motivations. Ils essayaient d’influencer Jésus pour prendre certaines directions, faire certaines choses ou se rendre dans certains lieux ; ils cherchaient à ce que Jésus suive leurs jugements, leurs sentiments, leurs idées. Mais, ce n’était pas les siens.
   Aux noces de Cana, la mère de Jésus lui dit : « il n’y a plus de vin ». Sa réponse a été : «Femme, peu m’importe ! Mon heure n’est pas encore venue ». En grec, ce serait plutôt : «Femme, toi et moi pensons différemment, à cet instant il n’y a rien de commun entre toi et moi ».
    Les disciples ont sans cesse essayé d’influencer Jésus avec leur propre mentalité, mais à chaque fois, Il les repoussait en leur montrant à quel point leurs idées, leurs pensées et leurs jugements étaient très différents, voire opposés aux siens. Les disciples devaient se décourager à la fin, et Lui devait être désespéré de voir que ceux-ci ne comprenaient pas ce qu’Il faisait avec eux ! Nous ne pourrons rien produire de cette nature qui soit acceptable par notre Dieu !
     Tout ce qui vient vraiment de Dieu est en Christ seul, pas en nous ! Il y a toujours une différence entre Christ et nous, même s’Il demeure en nous par le Saint-Esprit. C’est pour cela que souvent nous nous demandons pourquoi nous faisons encore des erreurs et des maladresses. Pourquoi avons-nous ce sentiment d’échec qui persiste et ferons-nous un jour les choses convenablement ?
    Le Seigneur nous répond : «Je t’apprends, c’est tout ! Ce que je veux t’amener à comprendre, c’est que tant que tu ne retiendras pas cette leçon, nous n’irons nulle part ensemble ! Tu dois absolument reconnaître que Je suis TOTALEMENT différent de toi et que cette différence est telle que nous évoluons dans deux mondes opposés… Tu ne pourras jamais connaître la face cachée de tes motivations, tant que le Saint-Esprit ne mettra pas le doigt sur les profondeurs de ton être ! ».
    Nous pouvons toujours exprimer nos émotions, nos sentiments ou nos désirs de la manière la plus spirituelle qui soit et réagir comme Pierre devant Jésus, mais Lui veut nous apprendre à nous vider de nous-même. C’est pourquoi nous passons complètement à côté du Maître lorsque nous cherchons seulement notre bénédiction et l’occasion d’être rempli afin d’obtenir ce qui peut satisfaire notre ego. Cet ego se manifeste souvent de la façon la plus spirituelle qui soit, mais on ne sait jamais ce qui se cache réellement derrière. Nous devons donc en arriver à un constat sévère qui nous amène à découvrir que nos meilleures intentions sont déviées et corrompues, et que nos motivations les plus pures sont impures à Ses yeux !
   Des choses que nous prétendons faire par l’Esprit, Lui et Lui seul est l’objet de la satisfaction et du plaisir divins. La leçon fondamentale que nous aurons à apprendre (parfois durement) dans notre vie, par l’enseignement, la discipline et la révélation de l’Esprit, c’est que Christ est d’une autre nature que la nôtre, et que cette différence est absolue. Cette dure leçon est certainement celle que le monde refuse, que la chair repousse, car elle est en opposition avec tout le système de l’enseignement humaniste qui croit encore que l’homme est quelque chose de merveilleux ! NON ! Même quand nous atteignons le meilleur niveau possible, il reste encore un gouffre infranchissable entre nous et une petite partie de la nature de Christ. C’est l’enseignement le plus capital à enregistrer sinon rien de constructif et de durable ne pourra se faire dans notre vie chrétienne !

E – Il est impossible d’atteindre le niveau de Dieu

    Dieu a présenté Son modèle, l’objet de Son plaisir. La prochaine étape qu’il veut donc nous voir emprunter est celle où nous réalisons l’impossibilité absolue de nous conformer à ce modèle. Par nous-même, c’est impossible, c’est le constat du désespoir ! Pourquoi sommes-nous désespérés de nous-même, toujours et toujours, devant cette évidence ? Pourquoi ne le serions-nous pas une fois pour toutes ? Simplement, parce que nous cherchons partout quelque chose de bon en nous que nous pourrions présenter à Dieu pour Le satisfaire et répondre à Ses exigences. Mais nous n’en trouverons jamais !
    Toute notre justice et tout ce qui en nous essaie d’être juste, sont des chiffons sales ! Mais c’est cette constatation qui va nous conduire vers la position la plus glorieuse donnée par l’instruction de Jésus : « Apprend de Moi… et tu trouveras du repos pour ton âme ».
    Nous ne trouverons jamais de repos pour notre âme, tant que nous n’aurons pas compris et enregistré ces deux leçons fondamentales pour aller plus loin et vivre une vie abondante :

1. la différence absolue de nature entre Christ et nous,
2. l’impossibilité absolue d’être semblable à Christ, en cherchant, produisant ou faisant quoi que ce soit en nous-même ou par nous-même.

    Désespérons de nous-même, de notre dernier désespoir, en nous examinant nous-même, car ces deux leçons sont fondamentales pour aller loin.

F – L’accomplissement de l’œuvre de Dieu en nous

    A partir du moment où les points précédents sont bien établis, le Saint-Esprit commencera à nous montrer comment cela s’est accompli. Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, a traversé ces épreuves à ce sujet, ayant accepté sa forme humaine et une vie de dépendance en se vidant volontairement de Lui-même. A tout moment, Il pouvait exercer son pouvoir divin pour sa propre délivrance, son salut, ses besoins et sa protection, mais au lieu de cela, Il s’est dépouillé de ce droit et Il a dit : « Je renonce à tous mes droits, prérogatives et pouvoirs divins pour le temps présent, et j’accepte ma position d’homme et ma dépendance absolue envers Dieu, Mon Père ; j’affronte tout ce que l’homme a à affronter au niveau humain ! » (Cela ne signifie pas qu’Il s’est vidé de Sa divinité, mais de ses droits pour le temps présent). Il s’est fait homme dans tous les domaines et est passé par tous les aspects de la condition humaine. Puis Il est retourné sur le trône, ayant remporté une complète victoire dans chaque effort produit par l’homme pour satisfaire Dieu le Père. Après cela, pensez-vous que Dieu va renoncer à jamais à Son Fils et à tout ce qu’il a accompli en faveur de l’homme en disant : « Fais de ton mieux et Je serai satisfait ? »
  Quel aveuglement au sujet de Christ et de Dieu dans ce christianisme si populaire aujourd’hui! Non, il y en a qu’une seule personne dans l’univers dont Dieu peut dire de tout Son cœur « en qui Je prend plaisir », c’est le Seigneur Jésus-Christ. Et si nous allons avoir sa faveur, ce sera « en Christ Jésus », pas en nous-même. Lorsque cette partie de l’éducation est acquise et « digérée », alors seulement le Saint-Esprit peut commencer l’œuvre de conformité, à l’image du Fils de Dieu.
    Tout au long des mois et des années, les disciples en sont arrivés à voir à quel point Jésus-Christ était complètement différent d’eux, au point d’atteindre le stade du désespoir en s’examinant eux-mêmes. Il avait tout prévu et Il ne pouvait leur empêcher de prendre cette voie. Jusqu’à la fin, alors qu’ils se défendaient ardemment de Lui être loyaux, fidèles, et persévérants, Jésus leur dit : « Croyez-vous maintenant ? Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul » (Jean 16:31-32) et à Pierre : « Je te le dis, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ». Que pensez-vous des sentiments des disciples à la crucifixion, lorsqu’ils l’eurent tous abandonné ? Un profond désespoir est entré dans leur âme, non seulement au sujet de leurs attentes et perspectives d’avenir, mais un désespoir d’eux-mêmes. Oui, Dieu l’avait permis car c’était nécessaire.
    Nous passerons par le même chemin si nous acceptons de suivre la même école. C’est essentiel car aucune oeuvre constructive ne pourra se faire dans nos vies tant que cela n’aura pas progressé en nous ! En fait, Dieu est en train de préparer un chemin pour Son Fils et Il nettoie le terrain pour apporter la plénitude de Christ.
    Après la Croix et la Pentecôte, les choses ont commencé à changer de l’intérieur, et à partir de ce moment-là, on a commencé à voir Christ se manifester de façon grandissante dans ces hommes. Ils ont sans doute eu un long chemin à parcourir par la suite, mais on ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’une fondation a été posée à partir de ce moment-là. C’est pourquoi il y a une différence, non pas tellement celle d’hommes changés, mais celle de Christ en eux, transcendant ce qu’ils étaient par nature. Ce n’est pas qu’ils soient devenus franchement meilleurs, mais c’est Christ en eux qui est devenu tellement plus réel et puissant !
    Ainsi en est-il de l’École de Christ qui est un véritable challenge et un défi pour ce « vieil homme » qui a tant de mal à mourir et qui se soumet si difficilement, ce à cause de toute la formation et l’éducation humaniste que nous avons reçues. Cette pensée humaniste complètement opposée à la pensée de Christ, veut nous faire croire qu’en tout temps nous devons faire et être le mieux possible.
    Bien sûr, nous ne pouvons pas vivre en étant négligeant et paresseux, mais à notre meilleur niveau, nous ne pourrons jamais franchir le fossé entre l’homme et Jésus-Christ. Car ce fossé demeure, et la meilleure manière de le franchir, c’est de mourir et de ressusciter des morts (mais ça, c’est un autre sujet !).

II - APPRENDRE LA VÉRITÉ

« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres… Celui qui se livre au péché est esclave du péché. Or, l’esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres… Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il était un meurtrier dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il prononce le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et père du mensonge » (Jean 8:31-36, 44, 55).

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14:6).

« L’Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point, vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous et il sera en vous »  (Jean 14:17).

« Quand le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, sera venu, l’Esprit de vérité rendra témoignage de moi » (Jean 15:26).

    Dans le chapitre précédent, nous avons parlé de l’Ecole de Christ en expliquant que chaque véritable enfant de Dieu est attiré dans cette école, guidé par le Saint-Esprit. La première grande action de l’Esprit est de présenter Christ à nos cœurs, comme « objet de toute l’affection et la joie de Dieu ». Puis, en relation directe avec cette révélation intérieure du Seigneur Jésus, le Saint-Esprit nous fait connaître le plan de Dieu pour nous : Être conforme à l’image du Fils de Dieu. Ensuite, nous avons parlé des deux fils conducteurs de notre éducation :
     1. le Saint-Esprit nous conduit dans des douleurs, afin d’amener les disciples à connaître par expérience, au plus profond de leurs cœurs, qu’il y a une nette différence de nature entre Lui et nous.
    2. le Saint-Esprit nous conduit jusqu’au point où nous réalisons que notre situation est impossible sans un miracle de Dieu. Nous réalisons donc que nous ne pourrons jamais de nous-même, par nos efforts, être semblables à Christ, sinon par la main de Dieu. Rien que cette première étape prendra une part importante de notre vie chrétienne et demeurera toute la vie. Nous atteindrons ainsi un point crucial, une crise dans notre foi, à partir de laquelle une solide et inébranlable fondation sera posée. Mais sans cette fondation, nous ne pourrons aller plus loin, car c’est un chemin étroit ! Celui qui acceptera de prendre ce chemin, en viendra vite à désespérer totalement de lui-même et il verra très clairement par l'illumination de l'Esprit que «ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ ». Non pas ce que je suis, Seigneur, mais ce que Tu es, et cela seul peut être un repos pour mon âme : Ton amour, pas le mien ; Ta paix, pas la mienne ; Ton repos, pas le mien ; Tout de Toi, rien de Moi. Toi Seigneur ! Le fondement essentiel de ma croissance, de ma connaissance et de mon éducation spirituelles.

A – « Je SUIS la Vérité »

    Ces passages de l’Evangile de Jean ont sûrement dû jouer une part importante dans l’éducation des disciples. Tout d’abord, il y avait cette déclaration faite aux Juifs, dont on peut douter qu’ils croyaient en Lui, à propos de la vérité qui rend libre et la question sur leur descendance : « Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres ».
    Connaître la vérité = Connaître le Fils. La liberté par la vérité, c’est la liberté par le fait de Le connaître Lui. Dans Jean 8:44, il emploie un langage très fort sur la question de la vérité, étroitement liée à Lui-même. Dans Jean 14, alors que Philippe lui demande de leur montrer le Père, Il répond : « Celui qui m’a vu a vu le Père ». Un peu avant, Thomas lui demande : « nous ne savons où tu vas ; comment connaîtrions-nous le chemin ? », il répond : « Je suis le chemin, la vérité… » ». La vérité n’est pas quelque chose, c’est Quelqu’un, une Personne.
    Nous pensons avoir bien saisi l’importance de la vérité comme fondation, mais avons-nous vraiment réalisé ce que cela nous incombe d’être sûr de là où nous en sommes dans notre position ? Les conséquences sont si grandes que nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’avoir un doute quelconque sur notre position.
    Nous allons être face à face avec Dieu dans l’éternité, et la question va surgir : Dieu ne m’a-t-il pas fait défaut quelque part ? N’a-t-Il pas manqué à Sa Parole ? Une telle position est impensable, qu’un être humain fasse des reproches à Dieu à la porte du Ciel, en mettant en doute Sa Vérité, Sa Réalité et Sa Fidélité !
    Le Saint-Esprit a été envoyé pour nous guider dans toute la vérité, de telle sorte qu’il n’y ait plus aucune ombre entre Dieu et nous ; c’est la mission du Saint-Esprit. Si cela est vrai, alors le Saint-Esprit va oeuvrer avec ses disciples dans l’Ecole de Christ pour casser tout ce qui n’est pas vrai et pas authentique, pour faire en sorte qu’un tel disciple puisse se tenir sur une solide fondation qui puisse demeurer devant Dieu au jour de Sa Justice.

B – La nécessité d’une vraie et authentique fondation

    Pour reposer sur une vraie et solide fondation, nous devrons rester très fidèles à l’enseignement de l’Esprit et arriver au point où il nous faudra être parfaitement ajustables et malléables devant Dieu, et très sensibles et dociles au Saint-Esprit ; à un point où plus rien en nous ne résistera ou refusera le Saint-Esprit, mais où nous serons parfaitement ouverts et prêts à tout lorsque l’Esprit mettra le doigt sur ce qui, dans notre vie, aura besoin d’être rectifié et ajusté. Le Saint-Esprit est là pour ça !
    L’alternative à une telle oeuvre du Saint-Esprit en nous est que nous nous trouverons en mauvaise position. Et ça coûte beaucoup trop cher de se retrouver dans une position fausse, même si ce ne sont que sur certains points. Nous vivons dans un monde faux, un monde porteur et générateur de mensonges.
    Toute la constitution de ce monde est un mensonge, et c’est dans la nature même de l’homme de penser qu’il est dans le vrai. Il tente en permanence de construire le monde sur une fausse fondation. Le Royaume de Dieu, lui, est totalement différent. Il est autre car il est construit sur Jésus-Christ, La Vérité.
    Pour les hommes et les femmes en qui la vérité de Christ a été façonnée et qui marchent avec Dieu, quelqu’en soit le prix, cette position vraie et authentique est déterminante. « Qui montera sur la montagne de l’Eternel ? Celui qui parle avec vérité dans son cœur… celui qui ne s’arrête pas à sa propre douleur », c’est-à-dire, celui qui prend une position de vérité, même si ça lui coûte beaucoup.
    Nous sommes influencés par toutes sortes de fausses considérations, par ce que les autres vont penser et dire, particulièrement ceux qui se trouvent dans notre cercle religieux ou dans notre entourage. Mais ce sont de fausses considérations et de mauvaises influences qui lient beaucoup d’hommes et de femmes, et les empêchent de marcher droit avec Dieu sur le chemin de lumière.
    Le problème est en fin de compte une fausse position. L’acceptez-vous quand je vous dis qu’il n’y a aucune espèce de vérité en nous ? Car l’une des choses dont nous allons nous rendre compte, sous l’influence du Saint-Esprit en nous, c’est qu’il n’y a pas de vérité dans nos pensées naturelles.
    Nous pouvons être convaincus, prêts à donner notre vie pour nos convictions et mettre à l’épreuve tout ce que nous croyons juste et vrai, et précisément avoir complètement tort. Tel était le cas de Saul de Tarse : « Je pensais vraiment devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth » (Actes 26:9). « Et même l’heure vient où celui qui vous fera mourir croira le faire au service de Dieu » (Jean 16:2).
    Si zélés pour leur conviction et convaincus qu’ils font la volonté de Dieu, certains sont prêts à prendre leur vie ou la vie des autres au nom de leur conviction. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller par la force d’une conviction et nous tromper, avoir complètement tort, en étant à côté le plus sérieusement du monde ? Il n’existe aucun être humain sur terre capable d’éviter cet état de fait. Les origines de cela sont dans la nature humaine, en chacun de nous, dans la pensée comme une conviction, dans le cœur comme un désir. Il se peut que nous pensions que notre désir est parfaitement pur et juste, alors qu’il est complètement faux. Il en est de même pour notre volonté. En nous, par nature, il n’y a aucune vérité.

C – Vivre dans la Vérité

    Nous arrivons au cœur du sujet. Qu’est-ce qu’un chrétien ? La réponse est qu’un chrétien, c’est quelqu’un qui n’avait pas bon caractère, mais qui a bon caractère à présent ; un type pas très génial, devenu beaucoup plus génial ; une personne pas sérieuse ni zélée, devenue très zélée ; une personne dont les dispositions d’esprit et de cœur se sont sensiblement améliorées. Est-ce la vraie définition du chrétien ?
    Prenons l’exemple d’un cabinet médical. Amenons une personne irritable et colérique, et donnons-lui un médicament adapté, qui lui permettra en deux ou trois heures, d’avoir bon caractère. Est-il un chrétien pour autant ? Ou donnons- lui des médicaments qui peuvent changer le tempérament humain en quelques heures, et qui permettent à une personne léthargique, nonchalante et amorphe de devenir vive, énergique et active. D’un état misérable, insatisfait, morose, mélancolique, désagréable et irritable, cette personne deviendra aimable, plaisante, libérée de toute tension nerveuse. Un peu plus, et vous avez fabriqué un chrétien avec des médicaments !
    Où est la vérité ? Si la réalité de notre salut se trouve dans le domaine de nos sentiments, de notre système digestif, de notre système nerveux, nous allons devenir un pauvre chrétien, parce que nous changerons tous les jours en fonction du temps et de bien d’autres choses. Mais où est la vérité ? « Non ce que je suis, mais ce que Tu es ». C’est là où est la vérité : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre ».
    Libre de quoi ? De l’esclavage ! Quel esclavage ? Satan secouant ses chaînes de condamnation sur nous parce que, aujourd’hui nous ne nous sentons pas à la hauteur. Nous ne nous sentons pas bien, nous sommes déprimés, nous sentons la mort rôder autour de nous, nous sommes contrariés, et Satan revient en disant : « Tu es un drôle de chrétien et tu glisses de plus en plus bas ! ». Est-ce la vérité ?
    C’est un mensonge. Le seul moyen de nous en sortir est, non pas ce que nous sommes, mais ce qu’Il est ; Christ demeure le même. Il n’est pas comme nous, soumis aux multiples variations de cette vie humaine, jour après jour, heure après heure : Il est autre.
    Ce point est capital, car c’est notre seul moyen de salut. Jésus dit : « Je suis La Vérité ». Qu’est-ce que la vérité ? C’est tout ce qui tient fermement face à tous les arguments de Satan qui est « un menteur et le père du mensonge ». C’est précisément cela qui nous délivre de ce faux Moi que nous sommes. Nous sommes un tissu de contradictions car nous ne sommes jamais sûr que nous allons être d’une même pensée pendant une longue durée, ou si nos convictions ne vont pas négocier un virage à 180° ! Non, rien de nous-même, mais Christ. Imaginons la position fausse dans laquelle nous pouvons nous trouver à ce niveau, et comment le diable peut jouer un drôle de jeu avec nous. Nous ne sommes vrais à aucun niveau de notre nature. Christ seul est vérité, et nous avons à apprendre comment vivre en Christ car tant que nous ne l’aurons pas appris, le Saint-Esprit ne pourra pas faire le reste.
    Bien sûr qu’en tant que chrétien, nous pouvons améliorer notre caractère et faire des progrès, mais tant que nous n’avons pas appris à nous attacher fortement à Christ par la foi, le Saint-Esprit n’aura pas de terrain sur lequel s’appuyer pour nous amener à la ressemblance de Christ. Si nous voulons vivre sur la base faussée de notre Ego, le Saint-Esprit nous laissera seul. Mais quand nous arrivons à vivre par la foi en Christ, alors le Saint-Esprit peut greffer la nature de Christ en nous, nous enseigner la victoire et la voie par excellence, et nous apprendre à ne plus être une proie pour les bons et les mauvais sentiments, mais à vivre à un niveau supérieur ensemble.
    Prenons par exemple la colère, lorsque nous avons ce problème, que pouvons-nous faire ? Satan est toujours prompt à nous pousser à bout pour nous entraîner dans l’esclavage et littéralement tuer notre vie spirituelle. Mais si nous prenons la position suivante : « Oui, je me sens très irrité et irritable aujourd’hui, c’est mon infirmité, ma faiblesse, mais Seigneur Jésus, Tu es différent de moi, je veux simplement me reposer sur Toi, m’attacher à Toi, faire de Toi, ma vie. » Nous coupons l’herbe sous les pieds de l’Ennemi, et nous découvrons qu’il y a la paix et le repos, et même si nous nous sentons pas bien extérieurement et intérieurement, nous serons en repos. Ainsi l’Ennemi sera exclu de notre être intérieur car il n’aura plus de prise. La paix de Dieu est une sentinelle sur notre cœur et nos pensées, au travers de Christ Jésus qui est une citadelle sûre. Ce que Satan essaiera toujours de faire, c’est d’aller dans l’esprit par le moyen du corps ou de l’âme, et prendre d’assaut la forteresse de l’esprit, afin de la lier. Mais nous pouvons demeurer libre intérieurement et nous sentir très mal extérieurement : c’est la liberté par la vérité. C’est la vérité ! Ni un truc ni une affirmation, mais ce que Christ est, et Il est complètement différent de ce que nous sommes. En fait, le Saint-Esprit nous enseigne en tant qu’Esprit de Vérité, que c’est demeurer en Christ qui compte le plus, qui est tout.
    Demeurons en Christ là où il y a le repos, la paix et la délivrance. Mais n’oublions pas que si nous voulons traiter affaire avec le Saint-Esprit, Il ne nous permettra pas de nous tromper, et Il exposera notre VRAI MOI. Il nous dévoilera et nous montrera parfaitement que rien n’est sain et qu’il n’y a rien de fiable en nous, ce dans le but de rendre très clair le fait que ce n’est qu’en Christ, Fils de Dieu, que réside la sûreté, la sécurité et la vie. Beaucoup de chrétiens pensent que la vie spirituelle est une question de choses à faire, à penser et à vivre. Ils essayent d’atteindre l’inaccessible, mais ils ne s’en sortent jamais car ces choses ne fonctionnent pas !
    Ce qui fonctionne, c’est une chose appelée :

• Message de la Croix,
• Sanctification,
• Délivrance,
• Mort avec Christ.

    Il est question de la Personne du Seigneur Jésus et du Saint-Esprit, qui ne nous sauveront jamais avec des choses. Le Saint-Esprit nous conduira toujours à la Personne, et fera de Christ la base de notre vie, de notre libération, de notre tout, car « Jésus-Christ a été fait pour nous sagesse de par Dieu, à la fois justice, sanctification et rédemption » (1 Corinthiens 1:30).

D – Le besoin permanent de Foi

    L’œuvre du Saint-Esprit est de nous rendre semblables à Christ, de manière à prendre la forme de Christ et à former Christ en nous. Cependant Christ demeurera toujours différent de nous, afin qu’il y ait toujours un appel à notre foi.
    Peut-on penser sérieusement atteindre un but dans ce pèlerinage terrestre et se passer de la foi ? C’est un faux espoir. La foi sera de plus en plus nécessaire au fur et à mesure de notre vie terrestre. La Foi est une chose qui demeure tout au long de notre vie. Et si cela devient une réalité, cela suffira à nous enlever tout espoir d’atteindre ce but par nous-mêmes !
    Le premier péché d’Adam fut le choix délibéré d’obtenir son indépendance et se débarrasser de l’idée de foi. Il a péché par incrédulité, et tout péché qui est apparu depuis est repérable à une chose : l’incrédulité.
    La foi est le grand facteur de rédemption, de salut, de sanctification et de glorification. Tout est au moyen de la foi, par la foi, cette foi qui défait l’œuvre du diable. La foi signifie simplement que nous sommes placés dans une position où nous ne pouvons rien obtenir par nous-même, mais où nous obtenons tout par Un Autre. Nous ne pouvons le savoir et jouir de la plénitude que par la foi en cet Autre. C’est pourquoi Galates 2:20 revient avec toujours plus de force :

« J’ai été crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vit, mais c’est Christ qui vit en moi. Et dans le cadre de cette vie que je mène à présent dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est donné Lui-même pour moi ».

III - APPRENDRE PAR RÉVÉLATION

« L’Eternel Dieu me transporta, dans des visions, dans le pays d’Israël et me déposa sur une montagne très élevée où se trouvait vers le sud comme une ville construite. Il me conduisit là et voici, il y avait un homme dont l’aspect était celui de l’airain ; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne pour mesurer, et il se tenait à la porte. Cet homme me dit : fils de l’homme, regarde de tes yeux et écoute bien de tes oreilles ! Fais bien attention à ce que je te montrerai, car tu as été amené ici pour que je te les montre. Déclare et fais connaître à la maison d’Israël tout ce que tu verras » (Ézéchiel 40:2-4).

« Toi, fils de l’homme, montre ce temple à la maison d’Israël et qu’ils aient honte de leurs iniquités et qu’ils en mesurent le modèle. S’ils rougissent de toute leur conduite, fais-leur connaître la forme de cette maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, tous ses dessins et toutes ses instructions ; mets-en la description sous leurs yeux, afin qu’ils gardent tous ses plans et toutes ses ordonnances, et qu’ils s’y conforment dans l’exécution » (Ézéchiel 43:10-11).

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:1-4).

« La Parole a été faite chair, et elle a habité au milieu de nous, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14).

« En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1:51).

A – La réponse de Dieu à une situation de déclin

    Nous pouvons observer que, lorsque la Pensée de Dieu représentée dans Ézéchiel par le temple et par Jérusalem, fut abandonnée et même perdue, et que la gloire disparut, Ézéchiel fut conduit à écrire la vision d’une nouvelle demeure céleste, une habitation d’En Haut, avec toutes ses dimensions et ses détails. De la même manière, lorsque l’Eglise du Nouveau Testament a perdu sa pureté, son authenticité, sa puissance, son caractère, son bon ordre et que la gloire disparut, l’apôtre Jean, poussé par l’Esprit, mit en lumière le nouvel aspect merveilleux, spirituel et céleste de la personne du Seigneur Jésus. C’est cette nouvelle présentation de Christ révélée dans l’Évangile de Jean, dans ses épîtres et dans l’Apocalypse.
    Nous devons avoir bien à l’esprit que l’Évangile écrit par Jean, fut chronologiquement le dernier livre du Nouveau Testament. Peut-être n’avons-nous pas vraiment réalisé la puissance et l’impact de cet état de fait. Car souvent nous considérons les Évangiles dans l’ordre où ils apparaissent dans le Nouveau Testament, en pensant qu’ils nous projettent directement aux jours de la vie de Jésus sur terre et qu’ils ne sont qu’une préparation pour les épîtres et l’Apocalypse, mais nous devons sortir de ce schéma préétabli.
    Pourquoi l’Évangile de Jean a-t-il été écrit ? A-t-il été écrit seulement comme un rapport sur la vie de Jésus sur terre, au même niveau que trois autres rapports afin de constituer une histoire de la vie de Jésus ici-bas ? C’est sans doute l’illustration de la pensée de beaucoup. En fait, ce n’était pas la première intention du Saint-Esprit en inspirant la rédaction des Évangiles. L'Évangile de Jean a été écrit bien après tous les autres, et la dernière partie a été rédigée lorsque les autres apôtres étaient déjà dans la gloire.
    L'Évangile de Jean a été écrit au moment où l’Eglise primitive avait perdu sa forme d’origine, sa puissance et sa vie spirituelle ; au milieu d’une situation de déclin, comme le soulignent les messages aux églises d’Asie Mineure, au début de l’Apocalypse, ainsi que ses épîtres.
    Quel en était l’objectif ? Au moment où Jean écrit, les choses ne sont plus comme elles étaient, comme Dieu voulait qu’elles soient. La pensée de Dieu n’était plus représentée par et pour Son peuple. Le modèle divin s’était brisé. La nature divine avait été corrompue et quelque chose de terrestre prenait forme dans le Christianisme. La vraie vie était perdue et la gloire était partie. Face à une telle situation, Dieu a réagi en donnant une nouvelle présentation céleste et spirituelle de Son Fils. Et ce sont ces caractéristiques célestes et spirituelles que Jean a décrites afin de nous donner une nouvelle perspective de Jésus-Christ, Fils de Dieu…. et quelle perspective !… non seulement Jésus de Nazareth, mais le Fils de l’Homme, le Fils de Dieu.
    Dieu se révèle et se manifeste à l’homme, dans toute la plénitude de l’essence divine, afin que Son peuple puisse voir. Le moyen de restauration et de guérison, qu’Il a choisi, est donc d’apporter une vision nouvelle de Son Fils. Non pas une technique de l’Eglise ou de l’Evangile ou une nouvelle doctrine, mais la vision de Son Fils. Apporter Christ dans une extraordinaire signification céleste et spirituelle devant les yeux du cœur de Son peuple. 
    Rappelons-nous que la réponse de Dieu, en période de déclin de l’Eglise, est toujours de nous focaliser sur Son Fils, au sein de chaque mouvement. Que ce mouvement soit dans le monde pour conduire à l’Antichrist, (La réponse de Dieu à l’Antichrist sera Christ dans la plénitude de Sa Gloire divine), ou que ce soit dans l’Eglise déclinante et apostate, la réponse de Dieu sera Son Fils. Ainsi sont les paroles qui ouvrent le livre de l’Apocalypse : « Moi, le Vivant ; j’étais mort, et voici, Je suis vivant aux siècles des siècles et J’ai les clés de la mort et de l’Enfer ».
    Christ nous est présenté, et tout s’évalue et se juge à la lumière de cet Homme d’En Haut qui tient un instrument de mesure à la main. A partir du moment où on le voit et on le saisit, c’est suffisant, car tout est lié à une révélation du Seigneur Jésus dans notre cœur.
    Mais ce n’est pas en tentant d’acquérir une méthode ou une technique du Nouveau Testament, un type d’organisation calqué sur l’église primitive, voire même une re-découverte de la vérité doctrinale du Nouveau Testament. Ce sont des choses qu’on pourrait éventuellement utiliser comme une trame, mais qui ne peuvent garantir ni la vie, ni la puissance, ni la gloire. Bien des chrétiens aujourd’hui suivent la doctrine, la technique ou la méthode du Nouveau Testament, mais c’est froid et mort !
    Non, le chemin de Dieu vers la gloire, la vie, la puissance et la nature d’En-Haut, est en Son Fils. Tout est dans le Fils, et une seule chose est nécessaire : Voir le Fils. Et parce que Dieu ouvre nos yeux et que nous voyons le Fils, alors le reste suivra.
    Mais comment Dieu ouvre-t-il nos yeux ? « Ce que je sais, c’est que j’étais aveugle et maintenant je vois ». C’est la lumière par la vie : « en lui était la vie, et la vie était la lumière… ». C’est donc la vie qui réside dans la révélation du Fils qui produit la lumière.
    Dieu s’est concentré sur la personne de Son Fils et il n’est donc pas possible de connaître ou obtenir quoique ce soit de Dieu en dehors du Seigneur Jésus, Son Fils. Dieu l’a établi définitivement.

B – Christ connu uniquement par révélation

    Deuxièmement, il est impossible de connaître toute la plénitude que Dieu a placée en Son Fils, sans la révélation intérieure du Saint-Esprit. Un miracle doit être suscité par le Saint-Esprit en chaque homme et en chaque femme, s’ils veulent connaître ce que Dieu a concentré en Son Fils. Jean le résume très bien avec l’histoire de l’aveugle-né qui n’avait jamais vu de sa vie. Il ne s’agit donc pas d’un cas de recouvrement de la vue, mais d’un don de la vision, le don d’un monde absolument nouveau pour cet homme ! Quoiqu’il ait pu deviner, imaginer ou rêver, quoiqu’on ait pu lui décrire, sa vision actuelle est un nouveau départ, une nouvelle création, le miracle d’un nouveau monde, qui ne correspond absolument pas à ce qu’il croyait et à la description qu’on lui en avait fait.
    Nous ne verrons rien si ce n’est par le miracle intérieur :

1. Dieu a enfermé toute Sa nature et Son caractère en Son Fils,
2. personne ne peut Le connaître sans en avoir eu la révélation.

« Toutes choses m’ont été données par mon Père et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler » (Matthieu 11:27).

C – La révélation dans les situations pratiques

    Troisièmement, Dieu maintient toujours la révélation de Lui-même en Christ, reliée à des situations pratiques. En d’autres termes, nous ne pouvons jamais recevoir la révélation autrement qu’en relation avec une nécessité. Nous ne pouvons donc pas la recevoir simplement comme une information car ce ne serait pas de la révélation.
    Quand le Seigneur a donné la manne dans le désert (symbole de Christ, pain descendu du Ciel), Il ordonna très clairement qu’aucun fragment de manne ne devait être ramassé sauf la manne du jour, et que ceux qui tenteraient d’en prendre au delà de leur besoin immédiat, la maladie et la mort pourraient survenir et les emporter.
    Le principe de la manne est que Dieu garde la révélation de Lui-même, placée en Son Fils, liée à des situations pratiques de nécessité ; nous recevrons donc la révélation dans celles-ci, et non dans un enseignement, une doctrine, une interprétation, une théorie, ou quoi que ce soit d’autre. Ce qui veut dire que Dieu va nous placer dans des situations où seule la révélation de Christ pourra nous aider et nous sauver.
    C’est ainsi que les Apôtres ont eu leur révélation pour l’Eglise dans des situations très pratiques. Il n’ont jamais eu de conférence ou de tour de table, pour dresser un schéma doctrinal et de mise en pratique pour les églises. Ils sont sortis pour vaquer à leurs affaires et se sont confrontés à une situation désespérée, à des pressions fréquentes où ils devaient se placer devant Dieu pour recevoir la révélation. Le Nouveau Testament est le livre le plus pratique et le plus concret qui soit, parce qu’il est né dans des circonstances difficiles et même dramatiques. Le Seigneur a éclairé la situation. La révélation de Christ en situation d’urgence est le moyen de garder Christ vivant, et le seul moyen où Christ seul se glorifie !
    C’est la raison pour laquelle le Seigneur nous maintient dans des circonstances qui sont intenses et authentiques. Le Seigneur ne veut pas nous faire connaître la vérité théoriquement mais très pratiquement. Nous avons à entrer dans les situations du Nouveau Testament, pour recevoir une révélation de Christ répondant à notre besoin.
    C’est pourquoi la façon de faire du Saint-Esprit avec nous est de nous conduire vers des conditions et des situations vivantes, actuelles, et vers des besoins, où seule une fraîche découverte du Seigneur Jésus pourra être notre délivrance, notre salut, notre vie. Cela nous donnera ainsi, non pas une révélation de vérité, mais une révélation et une nouvelle connaissance de la Personne, afin que nous en arrivions à voir Christ qui répond en plein à notre besoin.
    Nous n’érigerons plus un quelque chose, mais un Lui. Il est la Parole. « Au commencement était la Parole », ce qui signifie que Dieu s’est rendu Lui-même compréhensible à nous comme une Personne et non plus comme un Livre. Dieu n’a pas d’abord écrit un livre, bien que nous ayons la Bible, mais Dieu a écrit une Personne.
    Demandons une connaissance plus complète de Jésus car c’est le seul chemin pour le connaître, et ce à travers des situations pratiques et concrètes. Alors si nous nous trouvons dans une situation très dure et très difficile actuellement, c’est que nous sommes précisément en bonne position pour demander une révélation du Seigneur.

(fin de la première partie)