mercredi 13 février 2019

(5) Quand il sera venu par A. W. TOZER

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Chapitre 5

REMPLIS DU SAINT-ESPRIT, TEL QUE PROMIS:

Instantanément et non graduellement

                    Nombre de gens, dans nos églises, aimeraient bien croire qu'ils sont remplis du Saint-Esprit, même s'ils ne savent pas s'ils le sont. C'est là un concept des plus choquants, et je suis persuadé que c'est une des attitudes dont Satan se sert pour s'opposer à la doctrine de la véritable plénitude de !'Esprit. Et pourtant, nos croyants ne tiennent pas tellement à en entendre parler.

                  Qu'il me soit permis de vous dire que je ne trouve nulle part mention, ni dans l'Ancien Testament, ni dans le Nouveau, ni dans aucune biographie chrétienne, ni dans l'histoire de l’Église, ni dans aucun témoignage personnel de chrétiens, qu'une personne ait jamais pu être remplie du Saint-Esprit sans en avoir été consciente.

                    Je peux me permettre d'être dogmatique sur le sujet, puisque je l'ai étudié en profondeur. Je répète donc: personne n'a jamais été rempli du Saint-Esprit sans savoir qu'il avait effectivement été rempli !

                    Par ailleurs, aucun des personnages bibliques, ni aucun de ceux dont il est fait mention dans l'histoire de l’Église, ou qui ont fait l'objet d'une biographie, n'ont jamais été remplis du Saint-Esprit sans savoir quand ils avaient été remplis.

                    Je ne trouve nulle part mention qu'une personne ait jamais pu être remplie graduellement. Comme je l'ai déjà dit, Satan s'oppose à la doctrine de la plénitude de !'Esprit avec presque autant d'acharnement qu'à n'importe quelle doctrine existante. Il a embrouillé les idées à ce sujet, s'y est opposé, et a entouré cette doctrine de fausses notions et de peurs. Le diable sait que si nous nous contentons de vouloir être remplis graduellement, nous ne serons plus pour lui un sujet d'inquiétude, étant donné la lenteur du processus! ·

                     Peut-être vous encouragerez-vous en disant: «Eh bien, aujourd'hui je suis un peu plus rempli que hier», ou encore: «Cette année, je suis un peu plus rempli que l'an dernier. » C'est la façon, pour des créatures charnelles, de se cacher. C'est aussi la façon, pour des membres d'église charnels, de se dérober. Dans les Écritures, il n'a jamais été question d'être rempli progressivement. Il est dit, en parlant du Saint-Esprit, qu'il descendit sur eux et qu'il les remplit.

Il s'agissait d'un acte instantané.

                    Libre à vous de dire: «Eh bien, moi je vais être rempli progressivement ! » Je réponds à cela, mon frère, que vous ne le serez pas progressivement. Ou bien, vous allez être rempli en une seule fois, ou bien, vous ne le serez pas du tout, vous pouvez être sûr de cela! Nous devons être très clairs dans notre enseignement, à savoir que Satan a contrecarré chaque effort que l’Église a fait pour recevoir du Père son patrimoine divin, acquis au prix du sang de Jésus.

                    Ce patrimoine, c'est le Saint-Esprit, appelé à remplir son Église, ainsi que les individus qui la composent. Si nous voulons vraiment être sérieux dans notre marche avec le Seigneur, nous ne pouvons manquer d'arriver à la conclusion qu'être rempli de !'Esprit fait partie intégrante, pour tous ceux qui confessent le nom de Jésus, du plan de Dieu et de la rédemption par le sang de Christ. Le fait d'être rempli de !'Esprit n'a rien d'étrange, ni d'extraordinaire, ni de bizarre, ni de singulier. A vrai dire, c'est exactement cela que tout chrétien est censé être: rempli de l'Esprit!

                    Évidemment, avant de pouvoir envisager la question comment être rempli de l'Esprit de Dieu, il y a certains points qu'il convient de régler dans notre vie.

                    Voici le premier: Avant de pouvoir être rempli du Saint-Esprit, vous devez être certain, au point d'en être absolument convaincu, qu'il vous est possible d'être rempli. Si vous avez le moindre doute à ce sujet, si quelqu'un a soulevé une question doctrinale dans votre esprit et vous a laissé l'impression que vous avez reçu tout ce que Dieu a en réserve pour vous le jour où vous avez accepté Christ comme votre Sauveur, vous ne ferez jamais un pas vers l'expérience de la plénitude.

                    Je dois dire ici que je crois au réalisme total: un réalisme bien terre-à-terre. En effet, ce n'est pas tout le monde qui m'écoute qui va être rempli de l'Esprit. Certains, oui, car de temps à autre, quelqu'un m'arrive, le visage rayonnant, en s'exclamant: «Eh! C'est arrivé! Dieu l'a fait! » Dès ce moment, cette vie est transformée. Les chrétiens remplis de !'Esprit sont des chrétiens changés.

                     A moins que vous ne soyez convaincu de ce que je viens de dire, je vous conseille de ne rien précipiter. J'aimerais mieux vous voir méditer les Écritures, lire la Parole, et découvrir par vous-même ce que le Seigneur Dieu a dit.

                    Puis, voici le deuxième point à régler: Vous devez être sûr que vous désirez être rempli de l'Esprit. Quelqu'un demandera: « Mais, est-ce que tout le monde ne désire par être rempli?» La réponse est « non ». Je suppose que beaucoup de gens désirent être remplis, mais beaucoup ne désirent pas passer par le processus du « remplissage» , si je puis m'exprimer ainsi . Je tiens à déclarer en conscience qu'avant de pouvoir être rempli du Saint-Esprit, vous devez prendre la décision de l'être, et que certaines personnes ne désirent pas être remplies .

                    Êtes-vous sûr, par exemple, que vous voulez être possédé par un esprit? Vous avez, j'en suis sûr, déjà entendu parler de gens possédés par des esprits; mais il y a deux sortes de possessions par des esprits . Il y a la possibilité d'être possédé par des esprits malins; dans ce cas, une personnalité humaine peut être complètement submergée, comme aux jours de Jésus , et être rendue obscène, muette ou mauvaise. Jésus a chassé de tels esprits; mais il n'en demeure pas moins qu'ils étaient des esprits tenant en leur possession des personnes humaines.

                     Il est clair, dans les Écritures, que si nous sommes des chrétiens, le doux et bon Saint-Esprit désire nous remplir et nous posséder. Cet Esprit est l'Esprit de Jésus. Voulez-vous être possédé par cet Esprit ? Un esprit pur, doux, sensé, sage et aimant? C'est exactement ce qu'il est.

                    Le Saint-Esprit est pur, car il est l'Esprit Saint. Il est sage, car il est l'Esprit de sagesse. Il est vrai, car il est l'Esprit de vérité. Il est comme Jésus, car il est l'Esprit de Christ. Il est comme le Père, car il est l'Esprit du Père. Il veut être le Seigneur de votre vie, et il veut vous posséder, de telle sorte que vous ne teniez plus la barre du petit navire dans lequel vous naviguez. Il vous est loisible d'être un passager ou un membre de l'équipage, mais vous n'êtes, à vrai dire, aucunement maître à bord.

                    Quelqu'un d'autre a pris les commandes du navire. La raison pour laquelle nous nous élevons contre le fait qu'il devrait en être ainsi, c'est que nous sommes nés de la chair corrompue d'Adam. Nous voulons mener nous-mêmes notre barque. Voilà pourquoi je pose cette question: « Êtes-vous sûr que vous voulez être possédé par l'Esprit béni du Père et du Fils? Êtes-vous prêt à céder votre personnalité à quelqu'un d'aussi pur?»

                      Il s'attendra de votre part à de l'obéissance à la Parole de Dieu. Mais voilà, notre problème humain est que nous aimerions être remplis de l'Esprit, tout en continuant à faire ce qui nous plaît. Le Saint-Esprit, qui a inspiré les Écritures, exigera que nous obéissions aux Écritures, et si nous n'y obéissons pas, nous éteindrons l'Esprit. Cet Esprit veut de l'obéissance; malheureusement, les gens ne veulent pas obéir au Seigneur. Chacun est rempli de la mesure dont il veut être rempli.

                    Chacun contient de Dieu ce qu'il désire en contenir. Bien que nous priions Dieu en public, ou même en privé, pour être remplis du Saint-Esprit, l'impulsion fugitive que nous ressentons semble nous suffire. Oui, c'est bien cela; nous voulons connaître la sensation d'être remplis, sans toutefois satisfaire aux conditions du remplissage. Nous n'avons tout simplement pas assez envie d'être remplis pour que nous puissions l'être.

                     Prenons comme illustration une luxueuse Cadillac. Voici le frère Dubois qui rêve de conduire une Cadillac. Pourtant, il ne compte pas s'en acheter une, et je vais vous dire pourquoi: son envie de posséder une Cadillac n'est pas assez forte pour vouloir en payer le prix. Certes, il la désire, mais non avec cette sorte de désir brûlant ; il se contentera donc de continuer à conduire sa vieille Chevrolet .

                      Nous aussi, nous désirons être remplis de l'Esprit, mais non avec un désir ardent. Faut-il, dès lors, s'étonner que nous nous tournions vers quelque chose de qualité moindre. Certes, nous disons: «Seigneur, j'aimerais être rempli, ce serait merveilleux!» Toutefois, nous ne sommes pas prêts à nous rendre à ses conditions. Nous ne voulons pas payer le prix. Le Saint-Esprit exigera de l'obéissance à la Parole de Dieu.

                      Troisièmement, le Saint-Esprit ne pourra pas tolérer, non plus, les péchés du moi. Quels sont ces péchés du moi ? A commencer par l'amour de soi; et la plupart d'entre nous devons confesser que nous cultivons avec soin ce genre d'amour. A l'école déjà, nous apprenons à prendre des airs et à poser. Jamais Dieu le Saint-Esprit ne permettra à un chrétien rempli de l'Esprit d'agir de cette façon. Il est l'Esprit qui donne un cœur humble, et cette humilité sera évidente, ou alors on éteindra ou on attristera le Saint-Esprit .

                      Il y aussi le péché de la confiance en soi. Nous sommes très sûrs de pouvoir y arriver par nos propres forces; or le Saint-Esprit voudra détruire cette sorte de dépendance de soi. Vous pouvez être un homme d'affaires chrétien, habitué à prendre toutes les décisions, à brasser des affaires à coups de millions. Vous pouvez rentrer chez vous et diriger votre maison et votre famille. Toutefois, il y a une chose que vous ne pourrez pas diriger, mon frère: vous ne pourrez diriger votre propre vie après que vous en aurez confié la direction au Saint-Esprit. Vous lui avez cédé les commandes, et c'est l'Esprit qui conduira, dirigera et aura en main votre vie, de la même façon que vous avez en main votre entreprise. Il ne vous sera pas possible d'imposer votre volonté au Saint-Esprit.

                     Et c'est là notre problème: nous sommes des dictateurs, pétris de confiance en soi. Nous avons besoin de nous faire rappeler que nous sommes aussi pleins de satisfaction de soi . N'est-il pas choquant de voir des chrétiens vivre en racontant continuellement des mensonges à Dieu? En effet, ne disons-nous pas: «Ô Dieu, je suis un ver de terre et non un homme. » Quand nous sommes déprimés , ne disons-nous pas: «Ô Seigneur, rien de bon n'habite en moi. » Mais que quelqu'un s'avise de nous traiter de menteur, notre visage s'allonge et nous rétorquons: «Que voulez-vous dire ? » Nous disons que nous sommes mauvais, mais sans réellement y croire!

                    Dieu veut extirper tout cela de nous, cher ami. Il veut enlever de nous tout ce qui appartient à la justice d'Adam, et la remplacer par une autre justice. Il aimerait enlever de notre être notre pharisaïsme et tous les péchés qui relèvent du domaine de notre ego, comme le péché de complaisance vis-à-vis de nous-mêmes et celui de l'ostentation ou de l'exagération de nos mérites. Vous devez être certain, au fond de vous-même, que c'est cela que vous désirez. Êtes-vous sûr que vous voulez être rempli et possédé par un tel Esprit? Si vous ne le désirez pas, vous ne pourrez évidemment pas l'être. Dieu, par son Esprit-Saint, se montrera courtois; autrement dit, il ne forcera pas la porte de quelqu'un qui ne veut pas de lui.

                      Je repose ma question: votre désir d'être rempli du Saint-Esprit est-il assez fort au point que vous êtes prêt à prendre position contre les voies faciles et malhonnêtes du monde, et à vivre la vie exigeante du chrétien?

                     Dieu réclamera votre témoignage pour lui seul. Il vous retirera la direction complète de votre vie, se réservant le droit de vous mettre à l'épreuve, de vous discipliner et de vous enlever beaucoup de choses que vous aimez. Si vous voulez être rempli du Saint-Esprit, Dieu insistera pour obtenir de votre part une complète honnêteté. Un chrétien peut-il frauder le fisc et puis sourire, l'air de rien, en s'estimant quitte?

                      Non, mon frère, vous ne vous en tirerez pas comme ça. En fait, vous êtes perdant; votre âme et votre esprit sont comme un sac percé qui laisse échapper son trésor. Le Saint-Esprit n'acceptera pas des affaires louches ni des gains malhonnêtes. Il insistera aussi pour que vous coupiez court à vos fanfaronnades et à votre habitude de vous mettre en valeur. Dieu ne m'a jamais permis de me vanter au sujet d'un converti - pour autant que je sache, ceux au sujet desquels je me suis vanté ont toujours rétrogradé dans leur vie chrétienne.

                      Chaque fois que j'ai tiré vanité d'un vaste auditoire, celui-ci n'a pas manqué de diminuer. J'en remercie le Seigneur, car lorsque je commence à me mettre en valeur, le Seigneur rabaisse le caquet de ma vanité, et c'est exactement ainsi que je veux que cela soit.

                      Permettez-moi de vous mettre en garde contre la philosophie si largement répandue dans les milieux chrétiens, qui dit: «J'ai Dieu, plus tout le reste! » Dans notre civilisation occidentale du XXe siècle, nous sommes riches et bien nantis. En fait, nous ne savons pas vraiment ce que c'est que d'être pauvre et de souffrir. Cependant, dans le Nouveau Testament, je découvre que les croyants avaient Dieu, et ne possédaient habituellement pas grand-chose de plus. Souvent même, ils avaient à se départir du peu qu'ils avaient, pour l'amour de Christ. Dans l'église primitive, nos pères savaient ce que c'était que de souffrir et de perdre des biens. Ils ont payé le prix, alors que nous, nous refusons de le payer.

                     Nous lisons des livres qui traitent de la plénitude du Saint-Esprit, mais nous ne voulons pas satisfaire aux conditions requises pour être remplis. Sachons que nous sommes remplis dans la mesure où nous voulons l'être. La Bible dit: « Heureux ceux qui ont faim et soif. . . , car ils seront rassasiés. » Si vous pouvez me trouver un homme qui a faim de Dieu et qui n'est pas rassasié, alors c'est que Dieu a rompu sa Parole. Je le répète: nous sommes remplis dans la mesure où nous voulons l'être.

                       Il y a un autre point qui doit être réglé: vous devez être certain que vous avez besoin d'être rempli du Saint-Esprit. Pourquoi ce sujet vous intéresse-t-il ? Vous avez reçu Jésus, vous vous êtes converti, et vos péchés ont été pardonnés. Vous avez suivi un cours sur le Nouveau Testament. Vous savez que vous avez la vie éternelle et qu'aucun homme ne peut vous arracher de la main de Dieu. Entre-temps, vous jouissez de moments merveilleux sur la route qui mène au ciel.

                        Êtes-vous rendu au point où vous êtes persuadés de ne plus pouvoir continuer votre chemin tel que vous êtes ? Sentez-vous que vous n 'êtes tout simplement plus capable de résister au découragement? Avez-vous l'impression de ne plus être.capable d'obéir à la Parole, de comprendre la vérité, de porter du fruit, et de vivre une vie victorieuse, si vous ne possédez pas une mesure plus grande du Saint-Esprit que la mesure que vous possédez actuellement?

                     Si vous n'en êtes pas encore là, alors je ne sais si je peux faire grand-chose pour vous. Oh! combien je le voudrais ! Je souhaiterais pouvoir enlever le dessus de votre tête et répandre en vous l'huile sainte de Dieu; mais, je ne peux qu'imiter Jean-Baptiste, quand il a pointé du doigt Jésus en s'écriant: «Voici !'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. » Puis, Jean a disparu de la scène, et chacun s'est trouvé seul à prendre sa décision.

                      Chacun devait aller individuellement au Seigneur Jésus-Christ et recevoir de lui l'aide pour soi-même. Aucun homme ne peut me remplir, ni vous remplir. Nous avons la possibilité de prier l'un pour l'autre, mais je ne peux pas vous remplir, pas plus que vous ne pouvez me remplir. Ce désir d'être rempli doit nous posséder tout entier. S'il y a quelque chose dans votre vie qui soit plus important que le désir de devenir un chrétien rempli de l'Esprit, vous ne le serez jamais tant que cette question n'aura pas été réglée. S'il y a quelque chose dans votre vie qui soit plus exigeant que votre désir de Dieu, alors vous ne serez jamais un chrétien rempli de l'Esprit.

                        J'ai rencontré des chrétiens qui, depuis des années, ont désiré, de façon plutôt vague, être remplis de l'Esprit. La raison pour laquelle !'Esprit ne les a pas remplis, c'est parce qu'il y avait des choses qu'ils désiraient bien davantage. Dieu ne se précipite pas dans un cœur humain sans savoir qu'il est la réponse au désir le plus profond et le plus irrésistible de ce cœur, et qu'il en est aussi l'accomplissement.

                      Parvenus ici, considérons le fait que jamais personne n'a été rempli du Saint-Esprit, sans être auparavant passé par une période de bouleversement et d'angoisse. Cette affirmation se vérifie, quand on plonge les regards dans les récits bibliques, dans les expériences post bibliques, dans l'histoire de l’Église, et dans les récits biographiques d'expériences vécues par de nombreux chrétiens. Je crois que tous ces récits s'accordent pour dire que personne n'a jamais été rempli de l'Esprit sans avoir vécu d'abord des moments de bouleversement et d'angoisse.

                      Les croyants qui composent le peuple de Dieu sont comme des petits enfants: ils veulent simplement être heureux. Ils désirent que Dieu leur donne un hochet et leur permette de jacasser, de rire et de s'amuser. Ils vont faire tout pour être heureux; mais, les petits enfants du Seigneur qui ne poursuivent que le bonheur sont rarement remplis du Saint-Esprit. Dieu ne peut pas les remplir, parce qu'ils ne sont pas prêts à mourir aux choses auxquelles ils ont attaché leurs propres valeurs. Dieu veut que ses enfants soient joyeux, mais cette joie n'a rien à voir avec le bonheur bon marché de la chair; c'est la joie d'un Christ ressuscité!

                       De façon générale, il est sans doute assez vrai que tout chrétien qui n'a pas été rempli du Saint-Esprit depuis sa conversion ne connaît pas une vraie joie chrétienne. Je sais que cela a été le cas pour moi. J'ai connu une foule d'émotions joyeuses au début de ma conversion. Oui, j 'étais un chrétien heureux. Mais si c'est là le genre de bonheur que nous espérons, un bonheur à moitié charnel, fait uniquement de joyeux entrain, alors Dieu voudra nous en délivrer. Être rempli de !'Esprit signifie qu'on est d'abord passé par des émotions, des bouleversements, de l'angoisse, des désillusions et un sentiment de vide. Quand vous avez atteint ce point de désespoir, quand vous vous êtes tourné vers la dernière personne ressource, quand vous avez essayé le dernier éditeur, quand vous avez suivi à la trace le dernier évangéliste de l'heure et que vous avez cherché à obtenir conseil auprès du dernier conseiller, quand plus personne ne peut vous aider et que vous avez atteint le fond du désespoir, c'est à ce moment-là que Dieu peut enfin faire ce qu'il désire faire pour vous. Quand votre moi est couché par le désespoir, quand tout votre être semble se vider et que survient la solitude intérieure, c'est alors que vous approchez du but.

                       Je crois que Dieu veut nous amener là où nous serions encore heureux, quand bien même nous n'aurions que lui seul. Ce dont nous avons besoin, ce n'est pas de Dieu et de quelque chose en plus. Dieu se donne lui-même à nous. Il est vrai qu'il nous donne aussi d'autres choses; mais nous ressentirons une solitude intérieure, jusqu'à ce que nous arrivions au point où nous ne désirerons que Dieu seul.

                       La plupart d'entre nous sommes des êtres trop sociaux pour vivre seuls. Quand nous nous sentons seuls, nous nous ruons sur le téléphone pour appeler Madame Jacasse. Nous dépensons ainsi trente minutes de notre temps, avec le résultat que les petits pains au four sont brûlés! Pour beaucoup, cela se borne à un bavardage incessant; nous courons ça et là, espérant trouver de la compagnie, car nous ne pouvons supporter la solitude.

                      Si vous voulez persévérer dans votre recherche du Seigneur, il viendra un moment, dans votre vie chrétienne, où vous regarderez Madame Jacasse plus comme une « raseuse» que comme un réconfort. Elle ne pourra vous être d'aucun secours. Il n'y a pas une seule chose qu'elle sera en mesure de faire pour vous. Vous vous sentirez tout seul sans Dieu, et votre âme soupirera si fort après lui que sans lui vous serez misérable. Cela signifie que vous êtes près du but, cher ami . En effet, vous n'êtes pas loin du royaume, et si vous persistez, vous rencontrerez Dieu. Dieu vous accueillera et vous remplira; et il le fera à sa manière merveilleuse et bénie.

                   Remarquez que ce bouleversement, cette angoisse, cette désillusion et cette obscurité ne donnent, à qui que ce soit, le droit de recevoir le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit ne se mérite pas: il est un don, un cadeau du Père à ses enfants. Il est un don de Jésus à ses enfants, un don résultant de son côté blessé. Le désespoir et l'angoisse que vous ressentez ne vous méritent certes pas le Saint-Esprit; ce qu'ils font, c'est de rendre labourable votre terre en friche et de vider votre vase humain.

                     Vous ne pouvez, en effet, être rempli, à moins d'être d'abord vidé. L'angoisse et le désespoir sont présents en vous parce que vous êtes déjà trop plein d'autres choses. Une fois vidé de ces choses, vous donnez au Saint-Esprit l'occasion de vous remplir. Moody avait l'habitude d'illustrer cette vérité à l'aide d'un verre vide qu'il remplissait d'eau en disant: «Comment puis-je maintenant remplir de lait ce verre?» Il vidait alors le contenu du verre dans un autre verre en guise de démonstration; et c'est bien de cela qu'il s'agit: nous devons d'abord être vidés et détachés des points d'intérêt mineur de la vie. 

                     Suis-je un prédicateur trop sévère, si je vous dis que la plupart d'entre nous sommes trop préoccupés par les choses accessoires de cette vie? Nous nous employons à gagner notre vie de façon à pouvoir mourir de troubles de la vésicule biliaire ou d'une crise cardiaque. Nous sommes obligés de courir à gauche et à droite pour maintenir le niveau de nos ventes et pour faire marcher le commerce. Après tout, ne sommes-nous pas chrétiens?

                     Par conséquent, nous exigeons du Seigneur qu'il tienne prêt le char céleste, pendant que nous nous tuons, longtemps avant le temps; et puis, nous exigeons qu'il nous emmène au ciel. C'est du moins ce que nous nous imaginons!

                      Frères, cela vous semble-t-il trop dur à entendre? Suis-je vraiment trop exigeant? Je ne le pense pas; je suis probablement froid comparé à ce que je devrais être. Je suis loin d'être aussi exigeant que l'étaient Finney, ou John Wesley, ou nombre de grands prédicateurs dont les appels ont été bénis et honorés par Dieu. 

                    Eh bien, telles sont les conditions auxquelles nous devons souscrire; et elles répondent vraiment, en partie, à la question que tant de personnes posent: «Comment puis-je être rempli du Saint-Esprit de Dieu? » Je vais vous donner quatre passages bibliques qui nous disent comment être rempli du Saint-Esprit; et même un archange venu du ciel ne pourrait faire mieux que de vous donner l'Écriture et de vous dire: «Crois à la Parole de Dieu ! »

-- La première condition est celle-ci :

                    Vous devez offrir votre vase. Romains 12 :1-2 . Vous savez très bien ce que dit ce passage: «Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait . »

                   «Offrez vos corps . . . », c'est-à-dire, offrez votre vase. C'est la première chose à faire. Un vase qui n'a pas été offert ne sera pas rempli. Dieu ne peut remplir ce qu'il n'a pas. Offrez donc votre vase. Je crois que Dieu nous veut des hommes et des femmes intelligents. Il veut que nous venions à lui. Si vous vous trouviez dans une queue de ravitaillement, dans un pays pauvre, et que vous restiez en arrière sans présenter votre cruche, il est évident que vous ne recevriez pas de lait. Ou encore, si vous ne présentiez pas votre plat ou votre panier, il ne vous serait donné aucun pain.

                      De la même manière, si vous ne présentez pas votre personne, vous ne recevrez pas la plénitude du Saint-Esprit. Êtes-vous prêt à présenter votre corps, avec toutes ses fonctions et avec tout ce qu'il contient: votre intelligence, votre personnalité, votre esprit, votre amour, vos ambitions, votre tout? C'est la première chose à faire. Vous pouvez le faire dans un acte très simple: présentez votre corps. Voulez-vous faire cela? 

-- La deuxième condition est la suivante:

                  Après avoir offert votre vase, vous devez maintenant demander! Luc 11 : 11-13 . Dans ce passage, Jésus a dit: «Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou, s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? »

                     Bien entendu, la réponse à toutes ces questions est « non » . Et Jésus conclut ainsi : «Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »

                    Dans le monde entier, les enfants de Dieu se sont prévalus de cette offre gracieuse. Ils ont cru en Dieu: ils ont demandé, et ils ont été remplis. A combien plus forte raison, le Saint-Esprit sera-t-il donné à ceux qui le demandent à Dieu. Ainsi donc: demandez! Cela est parfaitement logique et parfaitement clair. Je ne tiens pas compte de toutes les objections théologiques qui pourraient être faites à ce texte. Je sais qu'il y a des contradicteurs qui disent que ce n'est plus pour aujourd'hui.

                  Qu'il me soit alors permis de demander à ces mêmes contradicteurs pourquoi le Seigneur nous a laissé cette promesse dans la Bible. Pourquoi ne l'a-t-il pas placée ailleurs? Pourquoi l'a-t-il placée là où je peux la voir, s'il ne voulait pas que j'y croie? Oui, c'est bel et bien pour nous, et si le Seigneur le voulait, il pourrait nous donner tout ce qu'il nous a promis sans que nous ayons à le lui demander; mais voilà, il a préféré que nous lui demandions le Saint-Esprit. «Demandez , et vous recevrez» ; c'est encore et toujours le mot d'ordre de Dieu. Pourquoi, dès lors, ne pas demander?

-- Le troisième pas important à faire est celui-ci :

                     Il faut obéir de son plein gré. Actes 5 : 32 souligne: « Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » L'Esprit de Dieu ne peut pas accorder sa bénédiction à un enfant désobéissant. Le père ne peut pas remplir de !'Esprit Saint un enfant désobéissant.

                      Dieu donne son Esprit Saint à ceux qui lui obéissent, à ceux qui obéissent à la Parole, à !'Esprit, au Seigneur ressuscité. Êtes-vous prêt à obéir et à faire ce qu'on vous demande? En quoi cela consiste-t-il? Cela consiste simplement à vivre selon les Écritures, comme vous les comprenez. C'est simple, mais révolutionnaire.

-- La quatrième condition, bien sûr, est celle-ci :

                      Avoir foi en Dieu. Notre texte est Galates 3 : 2-3. «Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu !'Esprit, ou par la prédication de la foi ? » Il va de soi que l a réponse est: par la prédication de la foi. L'apôtre Paul a dit: « Êtes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ?» C e n'est pas e n respectant l a loi que vous êtes rempli de !'Esprit. Vous êtes rempli de !'Esprit en croyant et en obéissant à votre Seigneur.

                      Je fais allusion ici à sa venue et au fait qu'il prend possession de tout notre corps, de notre esprit, de notre vie et de notre être. Oui, il prend le pouvoir de toute notre personnalité, sans détour, mais aussi sans forcer, et il la fait sienne afin que nous puissions devenir une habitation de Dieu par l'Esprit.

                     Résumons maintenant ce que nous avons dit. Chaque chrétien possède une mesure de !'Esprit Saint; et ne permettez à personne de vous faire croire le contraire. Tout homme qui n'a pas !'Esprit de Christ en lui ne lui appartient pas; ainsi donc, il nous a donné un dépôt, un acompte du Saint-Esprit.

                     Nous sommes en train de considérer le remplissage, la plénitude et l'onction du Saint-Esprit. Je voudrais maintenant mettre l'accent sur le mot « Onction ». L'onction n'est pas une action graduelle. Le mot «Onction» est un mot de l'Ancien Testament pour décrire l'acte par lequel on verse de l'huile sur la tête d'un homme. Quand on versait de l'huile sur la tête d'un homme, il ne s'agissait pas d'un procédé graduel; au moment de verser l'huile, on retournait le contenant pour le vider, d'un seul coup, sur la tête, et l'huile se répandait sur et le long des vêtements de celui qui était oint. Tout le monde, à un demi-kilomètre à la ronde, savait que l'huile avait été répandue sur quelqu'un. En effet, c'était une huile fait à base d'encens , de myrrhe, d'aloès, de casse et de cannelle, aromates qui embaumaient le voisinage de leurs effluves odoriférants; et cela ne se faisait pas progressivement, croyez-moi.

                    L'air embaumait instantanément . Le problème avec nous, c'est que nous ne voulons pas passer par l'expérience d'être remplis du Saint-Esprit. Nous voulons tout simplement être bénis, aller au ciel, porter une couronne et gouverner cinq villes.

                    Nous ne voulons pas arriver au point où le Seigneur nous émonde et nous taille. Oh ! Non ! Nous ne voulons pas de cela! Voilà pourquoi nous sommes ce que nous sommes aujourd'hui : un peuple faible. Les enfants du Seigneur veulent bien laisser à Jésus le soin de mourir, pourvu qu'ils puissent réserver pour eux-mêmes tout le plaisir.

                  Notre plus grande honte est peut-être que nous ne voulons rien savoir de la vraie signification de la croix!



lundi 11 février 2019

(9) Quand il sera venu par A. W. TOZER


Chapitre 9

LA CONVERSION SELON LE MODÈLE DU NOUVEAU TESTAMENT,
ET LE SAINT-ESPRIT:

Des disciples différents !

                    Nous nous trouvons ici en présence d'une vérité toute simple, très claire et des plus frappantes: le Saint-Esprit fait toute la différence! Notre Seigneur a prévenu ses disciples qu'une tâche gigantesque les attendait. Cette tâche consisterait à prêcher à toute créature l’Évangile de Christ, ainsi que son œuvre de rédemption et de transformation. 

                    Cependant, après leur avoir commandé d'aller et de prêcher la Bonne Nouvelle pour que les hommes puissent être sauvés par la foi, il leur a défendu de partir. Une raison impérieuse devait sans doute être à l'origine des instructions qu'il leur a données, à savoir, qu'ils devaient attendre.

                     Afin de pouvoir évaluer la grande différence qui existe chez l'homme sur lequel le Saint-Esprit est descendu avec puissance, nous regarderons d'abord aux disciples à qui Jésus a parlé. Ne perdons pas de vue que ces hommes étaient ses disciples appelés et choisis. Les Écritures nous disent clairement qui ils étaient, et elles nous racontent aussi la longue période de formation qu'ils ont reçue par nul autre que Jésus-Christ en personne. A cet égard, ils étaient diplômés du plus grand institut biblique au monde. En effet, Jésus lui-même avait été leur professeur privé pendant plus de trois ans.

                     Notons aussi qu'ils avaient reçu et possédaient une autorité divine. Les disciples possédaient, en effet, une autorité que très peu de personnes se risqueraient à exercer de nos jours. Jésus leur a dit: «Allez partout dans le monde. Chaque fois que vous chasserez des démons ou que vous guérirez des malades, vous serez revêtus de mon autorité. » Vous pouvez être sûrs qu'il ne donne pas son autorité à des personnes sans expérience spirituelle!

                     Ces hommes, à qui Jésus a dit: « . . . mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut», connaissaient véritablement Jésus-Christ d'une manière chaleureuse et intime. Ils avaient été avec lui pendant trois ans; ils l'avaient vu mourir sur la croix; ils l'avaient vu après sa résurrection; pas conséquent, ils l'avaient connu vivant, mort, et à nouveau vivant! Ils avaient fait la preuve d'une conversion authentique. 

                    Je sais bien que certaines personnes enseignent que les disciples se sont convertis lorsque l'Esprit est descendu sur eux à la Pentecôte. Je vous dirai franchement que je ne crois pas du tout cela. C'est une entorse que les gens de notre monde moderne ont faite à la vraie doctrine, afin de céder le pas à leur vieille nature charnelle.

                     Je crois que les disciples avaient montré les signes indéniables d'une vraie conversion; au surplus, Christ lui-même a déclaré qu'ils étaient de vrais convertis. Si vous avez des doutes à ce sujet, lisez un extrait de la prière que Jésus a faite en parlant de ces hommes, en Jean 17:7 : «Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données, et ils les ont reçue, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi , et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour eux que je prie. »

                     Puis, au verset 12, Jésus prie: «Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition . . . »

                    Ensuite, au verset 14, il dit: «Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi Je ne suis pas du monde. » Voilà ce que Jésus a dit à son Père à propos de ses disciples. Avouez que les paroles du Seigneur sont loin d'évoquer une bande de pécheurs ayant besoin d'être convertis. 

                    Permettez-moi de vous rappeler, une fois de plus, que Jésus-Christ avait tracé un programme d'évangélisation mondiale pour ses disciples, et qu'il leur avait promis la puissance du Saint-Esprit dans le but de faire d'eux des témoins efficaces jusqu'aux extrémités de la terre. Selon Jésus, ils étaient à la veille de pénétrer dans une nouvelle époque. En effet, Dieu s'apprêtait à introduire un changement de dispensation, mais non en dehors d'une expérience spirituelle plus intense et plus élevée.

                    Certes, Dieu s'occupe des hommes à travers ses dispensations; mais il n'a pas recours à des calendriers, qu'il effeuille tout simplement, d'un mois à l'autre, pour changer ses dispensations. Celles-ci concernent des êtres humains et non des calendriers. Elles se rapportent à des expériences spirituelles, et non à la mesure du temps. Lorsque les disciples étaient sur le point d'entrer dans cette nouvelle époque, ce n'était pas seulement pour être transportés d'une dispensation à une autre, mais c'était pour connaître un nouveau souffle et une nouvelle puissance d'action, venus d'en haut.

                     Une puissance allait se manifester, puissance qu'il n'avait pas encore été possible d'obtenir jusque là. Cette puissance devait les pénétrer et les posséder tout entiers, et leur apporter Dieu d'une nouvelle façon. Cette puissance allait véritablement être une Personne. Et c'était cette Personne qui allait les pénétrer et habiter en eux.

                   Telle est la différence entre le christianisme et toutes les sectes orientales, et sectes tout court! Toutes les sectes religieuses s'efforcent d'éveiller ce qui existe déjà en vous, alors que le christianisme dit: «Ce que vous avez ne suffit pas; il vous faut recevoir l'effusion d'en haut! » Voilà la différence! Les autres vous disent: « Réveillez donc ce qu'il y a en vous», et il s'imaginent que cela suffit. A titre d'illustration, si vous voyiez quatre ou cinq lions foncer droit sur vous, il ne vous viendrait pas à l'idée de faire appel à un petit caniche en lui criant: «Hé! réveille le lion qui est en toi! » 

                     Cela ne marcherait pas , pour la bonne et simple raison que cela ne suffirait pas. Les lions sauteraient sur notre petit ami à quatre pattes et n'en feraient qu'une bouchée, tout simplement parce qu'un petit caniche ne fait pas le poids face à une bande de lions. Pour faire de lui le vainqueur, il faudrait qu'une puissance extérieure à lui-même le rende plus grand et plus fort que les lions. C'est exactement ce que le Saint-Esprit déclare faire pour le chrétien.

                    Mais les sectes continuent de dire: «Concentrez-vous, libérez votre esprit et les pouvoirs créatifs qui sont en vous. » La vérité est que nous n'avons pas en nous de tels pouvoirs créatifs. Nous commençons à mourir le jour de notre naissance. Je me suis souvent demandé pourquoi les bébés se mettent à crier dès qu'ils voient le jour; se pourrait-il qu'ils ne veuillent pas mourir? 

                    Néanmoins, ils commencent à mourir dès la minute où ils naissent. Tout cet enseignement au sujet de potentiel enfoui, d'impulsions créatives, et de réveiller notre vrai moi, se justifie difficilement, car nous cheminons sur la terre, à peine capables de nous maintenir en mouvement. Puis, au fur et à mesure que nous vieillissons, la loi de la gravité va exercer sur nous son pouvoir d'attraction, nous courber lentement, et finir par nous envoyer au tapis. Nous finissons par abandonner la partie dans un dernier souffle, et retournons à notre mère la terre. Voilà exactement le genre de potentiel dont dispose la race humaine: le potentiel d'être un cadavre.

                    Dieu tout-puissant nous dit: «Je ne tiens pas à réveiller la puissance qui est en vous. Mais vous recevrez la puissance du Saint-Esprit survenant sur vous! » Voilà qui est tout à fait différent, n'est-ce pas! S'il ne nous suffisait que d'être réveillés, le Seigneur se serait contenté de nous réveiller; mais nous avons besoin de plus que cela. Nous avons besoin d'être revêtus de la puissance d'en haut.

                    Ainsi donc, ils allaient pénétrer dans une ère nouvelle qui devait être marquée par une chose inédite, à savoir: un état spirituel enrichi. Quelles sont maintenant les différences que nous pouvons voir chez les disciples comme résultat de cette situation nouvelle?

                   Pour déblayer le terrain, jetons d'abord un coup d’œil sur certaines des choses que possédaient les disciples avant la venue du Saint-Esprit; et on verra alors qu'ils avaient, de toute évidence, des bénédictions qu'il n'était pas nécessaire à l'Esprit d'apporter à la Pentecôte.

                   Par exemple, ils étaient de vrais disciples, et ils étaient conscients de leur rôle de disciples et de leur autorité venue de Christ. Ils étaient les disciples du Seigneur et ils l'aimaient. Le fait de se savoir des disciples ne leur est pas venu à la Pentecôte. Ils étaient convertis, pardonnés, et jouissaient d'une communion avec Christ; et ils avaient quelque chose qu'un grand nombre de prédicateurs n'ont pas aujourd'hui: le don de prêcher. « Et ils s'en allèrent prêcher partout. »

                    En outre, ils avaient la puissance d'accomplir des miracles, si bien que lorsqu'ils sont revenus en récapitulant les manifestations de leur puissance, le Seigneur leur a reproché leur orgueil, et leur a dit qu'ils devraient plutôt être heureux d'avoir leurs noms écrits dans les cieux. Cependant, il n'a pas nié que c'est sa puissance même qu'ils avaient exercée, car il le savait fort bien. Il la leur avait donnée! Certains enseignent que si vous êtes rempli de l'Esprit, vous pouvez accomplir des miracles. Ils oublient que les disciples avaient ce pouvoir avant même d'être remplis de l'Esprit. 

                    On n'a pas besoin de la puissance du Saint-Esprit pour accomplir des miracles. La puissance du Saint-Esprit est quelque chose d'infiniment plus élevé, de plus grand, et de plus merveilleux que le simple fait de faire des miracles. Les disciples ont fait des miracles bien avant la venue de l'Esprit.

                    Cela dit, nous pouvons maintenant considérer la différence qu'il y a eu dans leur vie et dans leurs expériences à partir du moment où le Saint-Esprit est descendu sur eux, quand ils sont sortis de la période précédant la Pentecôte pour entrer dans la période succédant à la Pentecôte, après l'effusion du Saint-Esprit.

                     Il n'est pas difficile d'énumérer sept choses que le Saint-Esprit a faites pour les disciples; et vous pouvez les vérifier vous-même, une par une, dans les Écritures. Je crois que nous devrions accorder de l'importance aux choses auxquelles Dieu attache de l'importance, et continuer à le faire en exposant la Bible et en restant attachés à l'enseignement véritable des Écritures. Voyons maintenant quelles sont ces sept choses:

-- Premièrement, ils ont été rendus conscients, de façon soudaine et éclatante, de la présence réelle du Dieu vivant.

                     Ils connaissaient Jésus et ils l'aimaient; mais, avec la venue du Saint-Esprit, ils ont reçu une connaissance soudaine qui les a éclairés sur la présence effective de Dieu au milieu d'eux. Dès cet instant, un voile a été arraché, leur permettant de sentir Dieu et d'avoir le sentiment pénétrant de sa personne. Ils ont su qu'ils étaient en contact immédiat avec un autre monde, et c'est exactement ce que l'église évangélique moyenne n'est pas aujourd'hui.

                    Nous ne sommes pas en contact avec un autre monde. En fait, nous sommes très heureux d'être en contact avec ce monde-ci et avec ce qu'il peut nous offrir. Mais les disciples, eux, étaient détachés des contingences de ce monde, parce qu'ils appartenaient à un «autre monde». Je crois que nous devrions avoir en nous ce sentiment de Dieu et du ciel. Notre vie journalière devrait se dérouler dans la connaissance et la pleine conscience de Dieu et du ciel, que nous soyons homme d'affaires, fermier, professeur, maîtresse de maison, étudiant, ou quoi que ce soit d'autre.

                    Je peux vous dire que seul le Saint-Esprit peut donner, apporter, communiquer et maintenir ce sentiment de la Présence divine. Pour ces disciples, à la Pentecôte, c'était comme si un nuage avait été roulé et que, inattendue et invisible auparavant, une cité de Dieu venait brusquement de surgir de façon distincte devant leurs yeux. 

-- La deuxième différence était celle-ci : Ils ont véritablement reçu la joie du Saint-Esprit. 

                    Nous pouvons déceler le changement de climat émotionnel qui est survenu tout de suite. Dans les quatre évangiles, la joie n'était pas tellement présente. On y trouve de l'instruction, ainsi qu'une paix calme et contenue, mais pas beaucoup de joie. Quand ils sont passés au livre des Actes , ils sont du même coup passés de mineur en majeur !

                    Cela me fait penser à ces vieilles chansons juives écrites en mineur. Qu'elles sont tristes et mélancoliques! Le fait est que toute joie véritable en est absente. Elles geignent, gémissent, supplient, pleurent, sans jamais arriver à la joie intérieure. Je ne peux m'empêcher de penser au cher peuple de Dieu, sans cesse en train de prier pour recevoir de la joie, de la lumière, des bénédictions, et n'en recevant pourtant pas. Le dimanche matin, ils se remontent comme un réveil, pour ensuite retomber et repartir à un niveau inférieur le lundi. Peut-être se remontent-ils aussi un peu le mercredi soir; mais le fait est que cela ne semble jamais durer. La sonnette perd son battant, son timbre et finir par être muette

                    Eh bien, pour en revenir aux disciples, leur joie et leur bonheur étaient maintenant la joie, la bénédiction et la félicité du Saint-Esprit. Leur bonheur n'était plus celui d'Adam, autrement dit, celui de l'homme naturel. Les êtres humains s'ingénient à se fabriquer une espèce de joie, qu'ils essaient de trouver dans les discothèques , dans les groupes rock, dans les émissions de télévision. Mais nous ne voyons pas de visages vraiment heureux; les gens, en effet, semblent toujours se trouver dans une espèce de transe à froid. C'est le résultat de leurs efforts à vouloir provoquer la joie dans leur nature adamique; mais, fondamentalement, Adam n'est pas heureux. Et à moins qu'il ne se convertisse, en passant par le sang de Jésus-Christ, Adam doit mourir, retourner à la terre et aller en enfer. Non, la race humaine n'est pas foncièrement heureuse. Nous sommes tout, sauf heureux! La joie du Saint-Esprit n'est pas quelque chose que l'on provoque; elle est une joie postérieure à la résurrection. Christ est sorti du tombeau, et !'Esprit de Christ revient vers son peuple. La joie que nous avons est celle qui se souvient du tombeau vide. Ce n'est pas une joie que nous ressentons malgré le fait que nous savons devoir mourir. C'est une joie qui résulte du fait qu'en Christ nous sommes déjà morts et ressuscités, et que le véritable enfant de Dieu ne meurt pas réellement.

-- La troisième différence que le Saint-Esprit a faite, c'est qu'il a donné à leurs paroles une puissance percutante; en effet, leurs paroles pénétraient et retenaient l'attention.

                    Je n'ai pas besoin de vous dire, n'est-ce pas, qu'il existe une différence dans la force persuasive des paroles. Les mêmes mots, la même phrase, prononcés par un homme, sauront vous convaincre, alors que dits, par un autre homme, ils vous laisseront complètement froid. C'est toute la différence que fait le Saint-Esprit. Jésus a dit: «Vous recevrez une puissance», et ce mot «puissance» signifie la capacité de faire. Quand Pierre a prêché à la Pentecôte, ses auditeurs ont eu le cœur vivement touché en l'entendant. Il n'est pas exagéré de dire que ses paroles ont percé leur cœur.

                      Dans Actes 2, nous lisons: « . . . ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Hommes frères, que ferons-nous? » Voilà ce que signifie avoir le cœur percé. Je ne cite pas souvent le grec, pour ne pas donner l'impression qu'un homme en sait plus qu'il n'en sait en réalité.  Cependant, quand, dans l'évangile de Jean, il est dit que le soldat a percé le cœur de Jésus, le mot grec utilisé n'est pas aussi fort que le mot « touché», que l'on rencontre ici dans les Actes. En peu de mots, les paroles que Pierre a prononcées à la Pentecôte ont pénétré plus profondément dans le cœur de ses auditeurs que la lance dans le corps de Jésus. Le mot utilisé dans les Actes est plus fort en grec. Le Saint-Esprit a pénétré, et c'est justement là une des œuvres qu'accomplit le Saint-Esprit: il vient et il pénètre. Il aiguise la pointe des flèches de l'homme de Dieu. 

                    Moody affirmait qu'il prêchait les mêmes sermons après avoir été rempli de l'Esprit, mais qu'il trouvait la différence considérable, parce que maintenant il possédait cette puissance pénétrante. Auparavant, il essayait simplement de raisonner les gens et de les attirer à force de supplications et de cajoleries. Mais après qu'il eut été rempli de l'Esprit, l'intelligence divine traversait ses auditeurs au-delà de la puissance de raisonnement qui était en eux.

-- Quatrièmement, ils ont eu soudain le sens très clair de la réalité de toutes choses. 

                    Vous remarquerez que, tout au long des quatre évangiles, les disciples posaient des questions, alors que dans le livre des Actes et après la Pentecôte, ils répondaient aux questions. Voilà bien la différence entre l'homme qui est rempli de l'Esprit et celui qui ne l'est pas. Le prédicateur qui n'est pas rempli de l'Esprit a recours à beaucoup de phrases du genre de celle-ci : «Et maintenant, posons-nous la question . . . » Je sais que vous avez déjà dû entendre cela du haut de la chaire: « Posons-nous la question, ou demandons-nous . . . » Je me suis souvent demandé pourquoi le pasteur voulait s'interroger. Pourquoi n'a-t-il pas cherché la solution dans son cabinet d'étude avant de venir en chaire? «Que dirons-nous donc? » et « Que devons-nous penser? » Dieu n'a jamais mis un prédicateur dans la chaire pour qu'il pose des questions. Il l'a mis là pour répondre aux questions. Il l'a placé là avec autorité pour qu'il prenne position au nom de Dieu, pour qu'il parle et pour qu'il réponde aux questions. 

                    Dans les quatre évangiles, les disciples avaient posé beaucoup de questions. «Seigneur, quand sera-ce? Seigneur, comment cela arrivera-t-il? Seigneur, qui? Seigneur, quoi? » Mais maintenant, ils parlaient avec autorité et répondaient aux questions. Le même Pierre, qui s'était approché furtivement du feu du monde, et qui s'y était chauffé les mains, et qui avait menti à la femme lorsqu'elle avait reconnu son accent, prêchait maintenant avec audace la Parole du Seigneur. Il y avait une différence: la différence de l'autorité.

                    Je m'en voudrais d'être désagréable, mais je suis d'avis qu'il devrait y avoir beaucoup plus d'autorité dans nos chaires qu'il. n'y en a maintenant. Le prédicateur devrait régner du haut de la chaire comme un monarque du haut de son trône. Mais attention, il ne devrait pas régner à coup de lois , de règlement, de réunions du conseil, ni par une autorité d'homme. Il devrait plutôt régner grâce à son influence morale.

                    Quand un homme de Dieu se lève pour parler, il devrait avoir sur lui l'autorité de Dieu, afin de rendre son auditoire responsable de porter attention à ce qu'il dit. Lorsque les gens ne l'écouteront pas, ce sont eux-mêmes qui répondront devant Dieu de leur refus d'écouter sa Parole. Mais, au lieu d'avoir cette autorité nécessaire, nous nous retrouvons avec des chats bien domestiqués dont les griffes ont été soigneusement taillées au séminaire pour qu'ils puissent flatter la congrégation d'un coup de patte inoffensif, sans infliger la moindre égratignure à qui que ce soit. Oui, leurs griffes sont coupées, et ils sont aussi doux et aussi suaves qu'il est possible de l'être.

                    Laissez-moi vous dire que je me suis converti après avoir entendu le sermon d'un prédicateur des rues. J'étais alors un jeune ouvrier, et je me suis joint à l'église la plus proche - je ne savais pas mieux. La première fois que j'ai serré la main du pasteur, j 'ai eu l'impression de serrer la main d'un bébé - je suis sûr qu'il n'avait pas fait le plus petit travail depuis l'âge de 18 ans, à en juger pas ses mains si douces. Je me souviens de l'avoir entendu prêcher un dimanche au sujet d'une «harpe à mille cordes». Il n'a pas dit grand-chose, mais il l'a très bien dit, et cela se terminait ainsi: «Je suis sûr que l'âme humaine est une harpe à mille cordes. »

                     Rentré chez moi, je n'ai pas entendu le moindre son de harpe. Je n'ai pas entendu la voix de l'autorité. Je crois à l'autorité de Dieu, et je crois aussi que si un homme ne la possède pas, il devrait se retirer à l'écart, prier, et attendre jusqu'à ce qu'il soit revêtu de cette autorité. Après cela, qu'il se lève pour parler, même s'il doit se mettre à prêcher debout sur une caisse, au coin d'une rue. Allez dans une mission de secours, mon frère, et prêchez-y avec autorité! » Eux, ils l'avaient en ce temps-là: quand ils se levaient, l'autorité y était! 

-- Le cinquième point est celui-ci: la plénitude du Saint-Esprit produit une séparation radicale entre le croyant et le monde.

                     Pour tout dire, après la Pentecôte, ils ont eu les regards fixés sur un autre monde. Et ils ont réellement vu un autre monde. De nos jours, nous remarquons qu'une grande partie de la chrétienté évangélique essaie de convertir le présent monde à l'église. Dans un zèle effréné, nous y attirons des êtres non régénérés, non purifiés, impénitents, non baptisés, non sanctifiés. 

                      Oui, nous introduisons carrément le monde dans l'église. Que nous puissions seulement amener un homme important à déclamer quelques paroles gentilles au sujet de l'église, et nous voilà partis à imprimer de la publicité au sujet du gars en question au sujet des bonnes choses qu'il a dites.

                    Je ne me soucie pas le moins du monde de ces hommes importants, parce que je sers un Sauveur vivant: Jésus-Christ, le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. Je crois que chaque homme devrait connaître cette capacité de voir un autre monde.

-- La sixième grande différence était celle-ci: Ils prenaient grand plaisir à prier Dieu et à avoir une communion avec lui.

                  Vous rappelez-vous que durant les temps de prière qui sont mentionnés dans les évangiles, le seul à avoir pu rester éveillé a été Jésus? D'autres que lui ont essayés de prier, mais ils sont venus à lui pour demander: «Enseigne-nous à prier! » Il savait qu'on ne peut pas simplement apprendre à quelqu'un comment prier. Certaines églises, aujourd'hui, annoncent des cours sur la prière.

                    Comme c'est ridicule! C'est comme si on donnait des cours pour apprendre à tomber amoureux. Quand le Saint-Esprit vient, il prend les choses de Dieu et les traduit dans un langage que notre cœur peut comprendre. Même si nous ne connaissons pas la volonté de Dieu, le Saint-Esprit, lui, la connaît, et il intercède par des soupirs inexprimables.

                    Ces disciples étaient des hommes de prière; si vous en doutez, regardez le livre des actes où vous les trouverez unis dans des réunions de prière. Mais auparavant, ils s'endormaient! La différence venait du Saint-Esprit; maintenant ils prenaient grand plaisir à prier.

-- La septième et dernière pensée se rapporte à la manière dont ils aimaient la Parole de Dieu.

                    Remarquez que Jésus a cité les Écritures dans les évangiles, mais que les disciples ont cité les Écritures dans le livre des Actes. Oui, il y avait une différence!

                    Je me rappelle avoir entendu un cher enfant de Dieu dire: «Lorsque j'ai été rempli du Saint-Esprit, j'aimais tellement les Écritures que si j'avais pu recevoir plus de la Parole de Dieu en la mangeant, j'aurais avalé le Saint- Livre. Oui, je l'aurais pris et mangé littéralement - cuir et papier compris - si cela avait pu apporter plus de la Parole dans mon cœur. »

                    Bien sûr, ce n'est pas en la mangeant que vous l'aurez en vous; mais il est vrai que la Parole de Dieu est douce pour la personne qui est remplie de l'Esprit. N'est-ce pas , en effet, l'Esprit qui est l'auteur des Écritures? Il ne vous est pas possible de lire les Écritures avec l'esprit d'Adam, puisqu'elles ont été inspirées pas l'Esprit de Dieu.

                    L'esprit du monde ne goûte pas les Écritures; c'est l'Esprit de Dieu qui donne la capacité de les apprécier. Un petit éclair du Saint-Esprit vous apportera plus d'illumination divine et intérieure sur la signification d'un texte que les plus grands commentateurs bibliques. Oui, je possède des commentaires! Mais j'essaie de vous montrer que si vous possédez tout, excepté la plénitude du Saint-Esprit, vous n'avez rien. C'est quand nous avons le Saint-Esprit que Dieu peut utiliser tout le reste pour aider à notre illumination. 

                    A notre époque, nous sommes enclins à vivre par ouï-dire. Notre sens de la réalité a été voilé et est devenu quelque chose de vague. L'élément «émerveillement» s'en est échappé.

                    Je crois le moment arrivé où je devrais faire le récit des événements qui se sont produits en Europe chez les moraves, en 1727. C'étaient des gens paisibles, comme vous et moi ; mais ils étaient dans l'attente de quelque chose et y préparaient leur cœur. Et un matin, ce qu'ils appelaient «Un sentiment de la présence affectueuse et intime du Sauveur accordée en un instant» les a saisis de façon soudaine.

                    Sachons que lorsque le Saint-Esprit a l'occasion de pénétrer dans une âme humaine d'une manière particulièrement intime, il ne parlera jamais de lui-même, mais du Seigneur Jésus-Christ. Il vient pour révéler Jésus; et bien que ce soit le Saint-Esprit qui soit descendu sur ce groupe morave en 1727, ceux qui en faisaient partie n'ont pas fait mention de la présence affectueuse et intime de !'Esprit, mais bien de la «présence affectueuse et intime du Sauveur, accordée en un instant» .

                    Le compte Zinzendorf a écrit que les soixante-quinze Allemands, qui composaient ce petit groupe de chrétiens, se sont levés et sont sortis si heureux et si joyeux du bâtiment dans lequel ils étaient réunis qu'ils ne savaient pas s'ils étaient encore sur terre ou s'ils étaient déjà dans le ciel. 

                   L'historien dit que le résultat de cette expérience a été que ces chrétiens moraves, remplis de l'Esprit, ont fait plus pour l'œuvre missionnaire mondiale en la courte période de vingt ans que l’Église entière, dans tous ses éléments, en deux cents ans. Cette expérience a fait d'eux des missionnaires dont le travail et la mission baignaient dans la prière.

                   Et savez-vous ce qui est arrivé? Les moraves ont amené à se convertir un homme du nom de Charles Wesley, et ensuite son frère John. Au cours d'une traversée de l'Atlantique, à laquelle participait John, une tempête d'une telle envergure se leva, que même les matelots furent effrayés. John Wesley découvrit que seul le petit ·groupe de chrétiens moraves n'avait pas peur. Ils se serraient les uns contre les autres et, le visage rayonnant, chantaient des cantiques. Voici ce qu'ils ont répondu quand on leur à demandé pourquoi ils ne priaient pas et pourquoi ils étaient contents: «Si la volonté de Dieu est de nous voir tous noyés, alors pour nous, la mort soudaine, signifie la gloire soudaine ! »

                    Wesley, le digne anglican, ne sut que penser de cela; mais leur réponse pénétra profondément dans son âme. Il alla trouver son frère Charles, et découvrit que celui-ci s'était déjà converti. Puis John s'en fut trouver Pierre Bowler, le morave, et lui dit: 

- Pierre, mon frère Pierre, je n'ai pas ce que tu as, et je n'ai pas non plus ce qu'a mon frère Charles. Que vais-je faire ? »
Bowler lui dit ceci:
- C'est par grâce, mon frère, tout est par grâce!
- Eh bien, Je n'ai pas la grâce.. Que vais-je faire? Devrais-je renoncer à prêcher?
- Prêche la grâce parce qu'elle est dans la Bible, et ensuite, lorsque tu l'auras obtenue, prêche-la parce que tu l'auras reçue!  

                     Bientôt John Wesley se sentit le cœur étrangement réchauffé, et par la suite, on vit se répandre le méthodisme aux quatre coins du monde.  L'Armée du Salut doit son existence à cette même effusion de Pentecôte qui survint sur les moraves en 1727. Il ne s'est produit aucun phénomène extraordinaire: il n'y a pas eu de parler en langues; personne n'a grimpé sur les branches d'un arbre, ni ne s'est roulé par terre. Non, ces gens étaient de bons et braves Allemands; mais le Saint-Esprit est venu là où il devait être: en eux, faisant de Jésus une réalité dans leur vie. Ils étaient à ce point rempli de joie qu'ils pouvaient à peine rester en vie.

                     Le Nouveau Testament parle du sentiment d'émerveillement qui animait les premiers chrétiens. L'église actuelle semble avoir perdu cela. Nous sommes en mesure de tout expliquer; mais où est cette note de joyeuse surprise que nous retrouvons constamment à travers le livre des Actes et puis dans les épîtres? Chaque jour, ils savouraient les surprises bénies du Dieu vivant qui les bénissait jusqu'à la stupeur. 

                     Je me rappelle que R. R. Brown, de Omaha, m'a dit un jour: « Dieu est si bon, que j'en éprouve de la peur!» Il a employé le mot peur plutôt que stupeur; mais c'est en fait ce que je veux dire. La qualité de l'émerveillement nous est accessible depuis que le Saint-Esprit est venu, et c'est exactement ce dont nous avons besoin. Oh! Puisse Dieu nous l'accorder! Oui, sans l'ombre d'un doute: le Saint-Esprit fait toute la différence!