lundi 21 mai 2018

(26) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa douceur.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
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(26) COMME CHRIST Dans sa douceur.

« Voici ton roi qui vient à toi débonnaire. » Mathieu 21: 5.

« Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes.» Mathieu 11 : 29.

                    C'est sur le chemin de la croix que nous entendons la première de ces deux paroles. C'est dans les souffrances de notre Seigneur Jésus que se montre toute sa douceur. Disciple de Jésus, toi si prêt à t'abriter sous la croix, contemplant l'Agneau mis à mort pour tes péchés, ne t'est-il pas précieux de penser que tu peux aussi refléter l'image de l'Agneau de Dieu en étant, comme lui, doux et débonnaire chaque jour 
     
                    La douceur est l'opposé de tout ce qui est rude, amer ou tranchant. Elle doit se faire sentir dans nos rapports avec nos inférieurs. C'est « avec douceur » que les pasteurs doivent instruire ceux qui s'opposent à eux, qu'ils doivent enseigner et ramener ceux qui s'égarent (Galates 6 : 1 ; 2 Timothée 2 : 25). Elle doit se montrer aussi dans nos rapports avec nos supérieurs. Nous devons « recevoir la parole avec douceur » (Jacques 1 : 21). Si la femme doit être soumise à son mari, ce doit être « dans un esprit doux et paisible qui est d'un grand prix devant Dieu ». (1 Pierre 3:4). La douceur, étant un des fruits de l'Esprit, devrait caractériser tous nos rapports avec d'autres chrétiens, puis s'étendre encore au-delà, à tous ceux avec qui nous avons affaire (Éphésiens 4 : 2; Galates 5 : 22; Colossiens 3 : 12 ; Tite 3:2). Elle se trouve dans l’Écriture à côté de l'humilité, parce que celle-ci est la disposition intérieure d'où naît la douceur à l'égard du prochain.
     
                    Il n'est peut-être aucune des vertus, dont s'entoure l'image du Fils de Dieu, qui soit plus rare à rencontrer chez les personnes appelées à donner l'exemple. On voit un grand nombre de serviteurs de Jésus qui montrent beaucoup d'amour pour les âmes, beaucoup d'empressement à sauver les pécheurs et beaucoup de zèle pour la volonté de Dieu, et qui pourtant ne sont pas en ceci ce qu'ils devraient être. S'ils se trouvent en butte à quelque offense, soit dans leur famille, soit au dehors, ils s'irritent aussitôt, ils s'emportent avec colère, et par là ils perdent toute paix de l'âme, toute paix de Dieu. Avec instance ils ont demandé cette vertu chrétienne ; ils donneraient tout au monde pour pouvoir conserver habituellement la douceur de caractère et la parfaite égalité d'humeur de Christ, soit dans leurs rapports de société et d'affaires, soit aussi dans leur famille et avec leurs domestiques.      

                    Que de luttes, que de découragements, chez ceux qui ont déjà appris à vouloir et à rechercher la douceur et la patience, et qui pourtant ne savent pas encore comment les obtenir!
     
                   Il leur semble si impossible d'avoir de l'emprise sur eux-mêmes que pour s'en consoler, ils attribuent cette vertu à un certain tempérament naturel, se disant qu'elle est trop opposée à leur caractère pour que jamais ils puissent la posséder. Pour se justifier, ils recourent à toutes sortes d'excuses : leur intention n'est pas si mauvaise ; quoique leur humeur soit orageuse et leur langue acérée, ils ne manquent pourtant pas d'amour au fond du cœur ; il ne serait d'ailleurs pas toujours bon de se montrer trop facile, ce serait encourager le mal, etc. Ils éludent ainsi le devoir de se conformer à la sainte douceur de l'Agneau de Dieu, et ils confirment les gens du monde dans la pensée que, après tout, les chrétiens ne diffèrent guère des autres, car ils ne voient pas en eux ce qu'ils leur entendent prêcher, que Christ transforme à son image le cœur et la vie de ses disciples.
     
                   Quel tort ils se font à eux-mêmes, aussi bien qu'à l’Église de Christ, en négligeant d'être « l'image et la ressemblance de Dieu » selon que la rédemption les y appelle et leur en offre le moyen. La douceur est de grand prix aux yeux de Dieu. L'Ancien Testament contient de belles promesses pour ceux qui sont doux et débonnaires, et Jésus les réunit dans celle-ci : « Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre. » (Psaume 25 : 9; Proverbe 3 : 34; Ésaïe 29 : 19; Mathieu 5:5). Dans le Nouveau Testament, quel éloge de la douceur nous donne l'exemple incomparable de notre Seigneur pendant sa vie. Un esprit doux est de grand prix aux yeux de Dieu, puisque c'est celui de son Fils bien-aimé. Le Père ne pouvait présenter à ses enfants de motif plus élevé pour les engager à rechercher la douceur par-dessus toutes choses. Pour qui veut la posséder, la Parole de Dieu abonde en paroles d'encouragement. Ne dit-elle pas : « Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur ». Et à quoi nous sert-il de savoir que Jésus était doux et humble ? L'exemple de sa douceur ne nous fera-t-il pas sentir d'autant plus tout ce qui nous manque là? Ce que nous te demandons, Seigneur, c'est de nous enseigner comment nous pourrons acquérir cette douceur. Et de nouveau voici cette même réponse : « Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur ».
     
                    Quand nous cherchons à obtenir la douceur, ainsi que toute autre grâce du Seigneur Jésus, nous risquons de nous tromper sur la manière dont il les donne. Nous voudrions être certains de les posséder avant de les mettre en pratique. Ce n'est pas là la voie de la foi. Moïse ne savait pas que « son visage fût rayonnant », il savait seulement qu'il avait vu la gloire de Dieu. L'âme qui veut obtenir la douceur doit apprendre de Christ qu'il est doux et humble. Il faut prendre le temps de contempler la douceur de Jésus jusqu'à ce que le cœur en reçoive le reflet. Lui seul est d'un esprit doux ; en lui seul se trouve la véritable douceur. Quand nous commençons à le comprendre, il faut que notre cœur s'arrête à cette vérité : Celui qui est doux et humble, c'est Jésus, mon Sauveur.
     
                     Tout ce qu'il est, tout ce qu'il a, appartient à ses rachetés. Sa douceur doit donc nous être communiquée; mais il ne le fait pas en nous la donnant comme quelque chose qui se détacherait de lui pour s'attacher à nous. Non ! Nous devons apprendre que lui seul est doux et humble, et que c'est seulement quand il entre dans un cœur et dans une vie pour en prendre possession, qu'il y apporte avec lui sa douceur. C'est la douceur de Jésus qui nous rendra doux et débonnaires.
     
                   Nous savons combien il a peu réussi sur la terre à rendre ses disciples doux et humbles. C'est qu'alors il n'avait pas encore obtenu sa vie nouvelle et ne pouvait pas, comme après sa mort et par sa résurrection, leur donner le Saint-Esprit. Mais à présent il le peut. Il a reçu la puissance divine pour régner du haut des cieux dans notre cœur, pour vaincre tout ennemi et pour continuer en nous sa vie de sainteté. Jésus a été notre modèle sur la terre, afin de nous faire voir ce qu'était ce la vie cachée, qu'il devait ensuite nous communiquer en venant demeurer en nous (Colossiens 3:3).

                     « Apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur ». Cette parole résonne sans cesse à nos oreilles comme une réponse du Seigneur à toutes les lamentations de ses rachetés qui se plaignent de ne pouvoir dominer leur humeur. Ô mon frère, pourquoi Jésus est-il votre Sauveur, votre vie et votre force, pourquoi est-il doux et humble de cœur, sinon pour vous donner sa douceur?
     
                   Croyez seulement ! Croyez que Jésus a la puissance de remplir votre cœur de son esprit de douceur. Croyez que Jésus lui-même accomplira en vous par son Esprit l’œuvre que vous avez en vain cherché à accomplir vous-même, « Voici ton roi qui vient à toi débonnaire ». Accueillez-le. Qu'il soit le bienvenu dans votre cœur. Comptez sur lui pour se révéler lui-même à vous. Tout dépend de là. « Apprenez de lui, parce qu'il est doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de votre âme. »
   
                     Ô mon Sauveur, accorde-moi de pouvoir, sous l'influence de ton Saint-Esprit, me rapprocher de toi et m'approprier ta céleste douceur. Seigneur, tu ne m'as pas donné l'exemple de ta douceur comme un Moïse qui impose des commandements sans donner la force de les accomplir. Tu es Jésus, tu sauves de tout péché et tu remplaces le péché par ta sainteté divine. Seigneur, je réclame ta douceur comme faisant partie du salut que tu m'as accordé. Je ne puis m'en passer. Comment puis-je te glorifier, si je ne la possède pas? Seigneur, je veux apprendre de toi, parce que tu es doux et humble. Seigneur, enseigne-moi que tu es toujours avec moi, toujours en moi, que tu es ma vie.
     
                    Dès que je demeure en toi, et que toi, tu demeures en moi, je te possède avec ta douceur, et tu me rends semblable à toi.
     
                    Ô, sainte douceur! Tu n'es pas descendue du ciel sur la terre pour une courte visite seulement, puis pour disparaître de nouveau dans les cieux. Tu es venue chercher une demeure ici-bas. Je t'offre mon cœur; viens y faire ta demeure.
     
                   Ô toi, Agneau de Dieu, mon Sauveur, mon Secours ! c'est sur toi que je compte ; c'est en habitant toi-même en moi que tu me communiqueras ta douceur et que tu me rendras conforme à ton image. Viens donc, O Seigneur ! Daigne à présent même te révéler à moi comme mon Roi débonnaire, prêt à prendre possession de moi, à me communiquer dans le secret de mon cœur tout ce que tu es pour moi. Amen

à suivre....


samedi 19 mai 2018

(25) COMME CHRIST Andrew Murray Donnant sa vie pour les hommes

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(25) COMME CHRIST Donnant sa vie pour les hommes

« Quiconque voudra être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur, et quiconque voudra être le premier entre vous, qu il soit votre esclave; comme le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs. » Mathieu 20 : 215-28.

« Nous avons connu la charité en ce qu'il a donné sa Vie pour nous ; nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères ». 1 Jean 3 : 16.

                     Quand on cherche à devenir conforme à Christ en sa mort, à porter la croix et à être crucifié avec lui, voici le danger qui menace tout croyant, même le plus sérieux, c'est de ne désirer ces bénédictions que pour son propre compte, se figurant qu'il suffit pour la gloire de Dieu de devenir plus parfait soi-même. Cette erreur serait fatale, elle empêcherait le croyant d'obtenir cette conformité à la mort de Christ qu'il désire, car il négligerait ainsi l'élément essentiel de cette mort en Christ et du sacrifice qu'elle entraîne, c'est-à-dire l'absence de tout égoïsme et le dévouement aux autres. Devenir conforme à Christ en sa mort implique la mort du moi, l'acte de se perdre de vue soi-même pour se sacrifier aux autres et donner sa vie pour eux. Quant à savoir jusqu'où nous devons aller dans cette voie d'amour, de service et de désir de sauver des âmes, l’Écriture n'hésite pas à nous donner cette réponse qui ne laisse aucun doute : Nous devons aller aussi loin que Jésus, même jusqu'à donner notre vie. Nous devons si bien considérer ceci comme étant le but pour lequel nous avons été rachetés et pour lequel nous sommes laissés dans ce monde, le seul but pour lequel nous devions vivre, que donner notre vie doit nous paraître une condition toute naturelle et qui va de soi. La seule chose digne de nous retenir dans ce monde doit être, comme pour Christ, la gloire de Dieu et le salut des pécheurs. L’Écriture n'hésite pas à nous dire que c'est dans la voie de la souffrance que nous devons suivre Christ, cette voie qu'il a suivie lui-même pour accomplir l'expiation et la rédemption (1).
     
                    C'est d'ailleurs ce qu'enseignent clairement les paroles mêmes du Maître : « Quiconque voudra être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave, comme le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs ». Le plus haut placé dans la gloire sera celui qui se sera le plus abaissé à servir, qui aura le plus ressemblé au Maître, donnant sa vie en rançon pour plusieurs. Quelques jours après, le Seigneur ajoute encore en parlant de sa mort : «L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de froment ne meurt après qu'on l'a jeté dans la terre, il demeure seul, mais s'il meurt il porte beaucoup de fruit ». Et tout de suite il applique à ses disciples ces derniers mots, en leur répétant ce qu'ils lui avaient déjà entendu dire : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle ». (Jean 12 : 23- 27). Le grain de blé mourant pour sortir de terre de nouveau, perdant sa vie pour la retrouver au centuple, nous est clairement donné ici comme emblème, non seulement du Maître, mais aussi de chacun de ses disciples. Aimer la vie, refuser de mourir, signifie rester dans son égoïsme, tandis que perdre la vie pour porter beaucoup de fruit en se dévouant aux autres, est le seul moyen de la conserver pour soi-même. Pour sauver notre vie, il n'y a pas d'autre moyen que de faire comme Jésus, de la donner pour sauver les autres, et alors intervient le Père, alors « le Père l'honorera ».
      
                    La mort de Christ est de donner sa vie à Dieu pour le salut des autres. Sans cela tout désir de devenir conforme à Christ en sa mort court le risque de n'être qu'un raffinement d'égoïsme. Quel exemple nous donne l'apôtre Paul de cette vie-là, et quel enseignement pour nous dans ces paroles que lui inspire le Saint-Esprit: « Nous portons toujours en notre corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car, nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle, de sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous ». Car bien qu'il ait été crucifié dans la faiblesse, toutefois il est vivant par la puissance de Dieu; et nous, nous sommes aussi faibles avec lui; mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu au milieu de vous » 2 Corinthiens 4 : 10-12; 13 : 40. « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous, et j'achève de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ pour son corps qui est l’Église » (Colossiens 1 : 24).
    
                    Ces passages nous enseignent que les souffrances subies par Christ en son corps, lorsqu'il nous représentait sur la croix, caractérisent en quelque mesure les souffrances de « son corps qui est l’Église ». Les croyants qui se dévouent à porter devant le Seigneur le poids des péchés des hommes, qui endurent reproches, opprobres, fatigue et douleur pour chercher à sauver des âmes, « achèvent de souffrir en leur chair le reste des afflictions de Christ ». La puissance qui résulte de ses souffrances et de sa mort se communique à eux, tandis que la puissance de la vie de Christ passe par eux en ceux qui sont l'objet de leur travail et de leur amour. C'est là ce que nous dit Paul dans Philippiens 3 : 10. En parlant de « cette communion des souffrances et de cette conformité en sa mort », il avait en vue, non seulement le sens spirituel, mais aussi la participation extérieure et corporelle aux souffrances de Christ.
     
                    Il doit en quelque mesure en être de même pour chacun de nous. Le sacrifice de nous-même, non seulement pour notre sanctification, mais aussi pour le salut de nos semblables, est ce qui nous rend conforme au Christ qui s'est donné pour nous.
    
                   L'application pratique de cette pensée est très simple. Cherchons à comprendre ce que le Saint- Esprit nous enseigne ici. L'essentiel pour ressembler à Christ est de lui être semblable dans sa mort, de même l'essentiel pour lui être semblable dans sa mort est de donner notre vie pour gagner des âmes à Dieu. C'est une mort dans laquelle toute pensée de se sauver; soi-même se perd dans le désir de sauver les autres. Demandons que la lumière du Saint-Esprit nous le fasse bien saisir, nous amenant à sentir que nous sommes dans ce monde, comme Christ y était, pour renoncer à tout égoïsme, pour aimer, pour servir, pour vivre et mourir « comme le Fils de l'homme, qui est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs ». Oh ! veuille notre Dieu faire comprendre à ses enfants qu'ils ne s'appartiennent pas à eux-mêmes, mais qu'ils se doivent à Dieu et à leurs Semblables, et que, comme Christ, ils ne doivent vivre ici-bas que pour être en bénédiction au monde.
     
                    Puis, croyons à la grâce qui est prête à réaliser en nous cette vérité. Croyons que Dieu accepte le sacrifice de toute notre vie pour nous faire vivre à sa gloire et nous employer à sauver les autres.
     
                    Croyons que le Saint-Esprit accomplira en nous, cette conformité à la mort de Christ sur ce point-là qui en est le principe vital. Croyons avant tout en Jésus : c'est lui, oui, lui-même, qui viendra initier à la pleine communion de sa mort toute âme qui s'abandonne entièrement à lui, et qui lui fera porter beaucoup de fruit. Cherchons donc par la foi à devenir semblables à Jésus, attendant cette grâce de son action directe en nous.
     
                    Puis, sans retard, mettons-nous à l’œuvre avec foi, nous tenant pour consacrés, comme Christ, à vivre et à mourir pour Dieu et pour nos semblables. Avec un nouveau zèle, exerçons le ministère d'amour qui cherche à gagner des âmes. Attendons-nous à Christ pour réaliser en nous sa ressemblance, confions-nous au Saint-Esprit pour nous approprier toujours plus l'Esprit de Christ et commençons tout de suite avec foi à vivre comme les disciples de celui dont la vie et la mort ont été en bénédiction aux autres. Que notre amour ouvre la voie dans l’œuvre à faire, nous remplissant de bonté, de douceur, d'obligeance pour tous ceux que nous rencontrons dans la vie de chaque jour. Intercédons auprès de Dieu pour nos semblables, lui demandant aussi de se servir de nous pour répondre à nos prières d'intercession. Parlons et travaillons pour Jésus comme ayant reçu d'En haut une mission et une force qui nous donnent la certitude d'être bénis dans notre travail. Que notre but soit de gagner des âmes. Joignons-nous aux bandes de moissonneurs que le Seigneur envoie dans sa moisson; et nous éprouverons plus tôt que nous ne le pensons que donner sa vie pour en amener d'autres à Dieu, est le meilleur moyen de mourir à soi-même et de devenir ce qu'était le Fils de l'homme, le serviteur et le Sauveur de ceux qui étaient perdus.
     
                    Oh! que de merveilles, que de bénédictions résultent pour nous du devoir et de la possibilité d'être semblables à Christ ! « Il s'est donné lui-même pour nous » (Tite 2 : 14) ; il n'a pu atteindre les pécheurs qu'en s'offrant en sacrifice à Dieu pour eux. Le grain de froment a dû mourir pour que la vie en sortît : alors la bénédiction divine s'est répandue avec force et puissance. Et moi, je puis bien aussi chercher à aimer et à servir mes semblables, mais je n'aurai d'influence bénie sur eux qu'en me livrant entièrement à Dieu, qu'en remettant ma vie entre ses mains pour eux. C'est en m'offrant en oblation sur l'autel, que je serai en bénédiction aux autres par l'esprit et la puissance de Jésus. C'est quand j'aurai remis mon esprit entre ses mains, qu'il pourra m'employer et me bénir. Seigneur, mon Dieu ! me demandes-tu vraiment de me donner à toi, de te donner ma vie tout entière et jusqu'à la mort pour mes semblables? Si j'ai bien compris les paroles du Maître, tu ne demandes en effet pas moins de moi.
     
                  Ô mon Dieu ! Veux-tu réellement me prendre à ton service? Veux-tu me permettre, en Christ, comme lui, comme membre de son corps, de vivre et de mourir pour ceux qui m'entourent, de me placer, je le dis avec le plus profond respect, à côté de Christ, sur l'autel de sa mort, crucifié avec lui, en vivant sacrifice à toi pour les hommes : Seigneur, je te bénis de cette grâce divine. Me voici, Seigneur, mon Dieu. Je m'offre à toi. Que ton Saint-Esprit rende cet acte sûr et définitif ! Seigneur! me voici, consacré à toi, ne voulant plus vivre que pour ceux que tu cherches à sauver. Seigneur Jésus, viens toi-même m'apporter le souffle de ton esprit et de ton amour. Prends possession de moi, de mes pensées, de mon cœur, de mes facultés, de ma vie tout entière. Grave ceci dans mon cœur : Je suis consacré à Dieu qui m'a accepté. Garde-moi chaque jour, Seigneur, dans l'attente et l'assurance que Dieu m'emploiera. Quand tu t'es livré toi-même, tu as aussitôt reçu puissance de vie, avec effusion nouvelle de bénédiction céleste. Il en sera de même pour les tiens. Gloire soit à ton nom. Amen. 

[1] Comparez Mathieu 20 : 28 avec Éphésiens 5 : 2, 20, 26; Philippiens 2 : 5-8 ; 1 Pierre 2 : 21-23, et voyez que c'est tout particulièrement ici par rapport à son œuvre de rédemption que Christ nous est donné en exemple. Donner sa vie pour les autres, est le but de sa vie terrestre.

à suivre.......

 

mercredi 16 mai 2018

(24) COMME CHRIST Andrew Murray Conforme à lui dans sa mort.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(24) COMME CHRIST Conforme à lui dans sa mort.

« Afin que je connaisse Christ et l'efficace de sa résurrection et la communion de ses souffrances, me rendant conforme à lui dans sa mort. » Philippiens 3 :10.

                       Nous savons que la mort de Christ fut la mort de la croix. Nous savons aussi que cette mort de la croix est sa principale gloire. Sans cette mort il ne serait pas le Christ. Ce qui fait de lui un être à part, soit dans le ciel, soit ici-bas et dans tout l'univers, c'est qu'il est le Fils de Dieu crucifié. Aussi de tous les points de notre conformité avec lui, le principal et le plus glorieux sera nécessairement notre «conformité à sa mort ».
     
                    C'est là ce qui avait tant d'attrait pour Paul. Ce qui a fait la gloire de Christ doit faire la sienne aussi : il sait que pour ressembler à Christ il faut lui être conforme dans sa mort. Ce que cette mort a été pour Christ, elle le sera pour lui et d'autant plus qu'il lui deviendra plus conforme.
    
                   Par sa mort sur la croix Christ en a fini avec le péché. Pendant sa vie le péché avait pu le tenter, mais sur la croix il est mort au péché; le péché ne lui peut plus rien. Notre conformité avec Christ dans sa mort est la force qui nous défendra, nous aussi, contre le péché. Tant que le Saint-Esprit me maintient dans ma position de crucifié avec Christ, tant que Jésus me fait vivre de sa vie, je suis préservé du péché.
     
                    La mort de Christ sur la croix fut pour le Père « une oblation et une victime d'agréable odeur ». (Éphésiens 5 : 2). Oh ! si je veux jouir de la faveur et de l'amour du Père et lui être agréable, je suis certain que rien ne me les assure mieux que ma conformité à la mort de Christ. Rien dans l'univers n'est aux yeux du Père aussi saint, aussi beau, aussi admirable et divin que Jésus crucifié; et plus je me rapproche de Jésus, par ma conformité à sa mort , plus aussi je trouve accès au cœur de mon Dieu. La mort sur la croix ouvrait à Christ la vie de la résurrection, la vie immuable et éternelle.
    
                   Dans notre vie spirituelle, nous avons souvent à déplorer des interruptions, des chutes, des lacunes bien propres à nous faire voir qu'il nous manque encore quelque chose pour jouir de toute la puissance de cette vie de résurrection. Soyons sûrs dans ce cas que notre ancienne nature a conservé quelque débris de vie propre, qui n'a pas encore fait partie de notre conformité à la mort de Christ, et qu'il ne nous manque plus que de partager plus entièrement encore sa mort sur la croix, pour participer pleinement aussi à la joie de sa résurrection.
     
                    C'est avant tout la mort de Christ sur la croix qui a fait de lui puissance de vie pour le monde, bénédiction et salut pour tous. (Jean. 12 : 24, 25). Notre conformité à la mort de Christ met fin, à notre égoïsme : nous nous donnons alors aux autres, nous sommes prêts à vivre, à mourir pour les autres, nous avons pleine confiance aussi que le Père accepte notre renoncement et notre dévouement à souffrir du péché des autres ; et de cette mort-là, nous ressuscitons avec la force d'aimer et de faire du bien.
    
                  Qu'est-elle donc cette conformité à la mort de la croix si riche de bénédictions? En quoi consiste-t-elle ? Nous le voyons par Jésus. La croix signifie l'abnégation complète de soi. La croix est la mort du moi, c'est l'abandon complet de notre propre volonté et de notre vie à la volonté de Dieu, lui laissant faire de nous ce qu'il voudra. Voilà ce que signifiait la croix pour Jésus. Ce ne fut qu'après un terrible combat qu'il put s'y résigner. Quand son âme était angoissée et saisie de tristesse jusqu'à la mort, c'était parce que tout son être reculait d'effroi devant cette croix et sa malédiction. Trois fois il dut prier son Père avant de pouvoir dire : « Non pas comme je veux, mais comme tu yeux ». Il le dit pourtant et sa soumission à la croix revient à ceci : Tout plutôt que de mettre obstacle à la volonté de Dieu. J'abandonne tout, pour que la volonté de Dieu soit faite.
     
                    Voilà comment nous devenons conformes à Christ en sa mort : c'est en nous donnant à Dieu, nous et notre vie, avec toute notre force de volonté et d'action, c'est en apprenant à ne rien être, à ne rien faire que ce que Dieu nous révèle être sa volonté. Cette vie-là s'appelle conformité à la mort de Christ, non seulement parce qu'elle ressemble quelque peu à la sienne, mais parce que c'est lui qui par son Saint-Esprit répète en nous la vie qui l'animait lors de sa crucifixion, sinon la seule pensée de cette conformité serait voisine du blasphème.
     
                    Mais non, il n'y a pas ici de blasphème. Le croyant éclairé par le Saint-Esprit sait que la vie de résurrection n'a de force et de gloire que parce qu'elle est une vie de renoncement qui commence sur la croix. Il se livre à cette vie-là, sachant bien qu'il n'a pas lui-même la force de rien faire de bon ni de saint. Il sait que la puissance de la chair domine et souille tout en lui ; il voue donc à la condamnation et à la croix toutes les forces de son être, tout ce dont il dispose en lui, et par là il met à la disposition de Jésus toutes les forces, toutes les facultés de son corps, de son âme et de son esprit.
     
                    Défiance du moi en toutes choses, confiance en Jésus pour toutes choses. L'esprit de la croix respire dans tout son être. Et ainsi pour celui qui connaît Christ dans la puissance de sa résurrection, il n'y a pas d'effort pénible à se maintenir dans cette conformité avec Christ sur la croix. C'est bien plutôt pour lui repos, force et victoire, car il n'a pas affaire avec une croix morte, ni rien qui résulte de ses propres forces, mais avec Jésus qui est vivant, pour qui la crucifixion est un fait accompli, et qui a passé de là à la vie de la résurrection, « Je suis crucifié avec Christ. Christ vit en moi ». (Galates 2 : 20). Voilà ce qui donne le courage de vouloir être toujours plus conforme à Christ en sa mort.
    
                    Comment parvenir à cette heureuse conformité? Voici ce que Paul nous répond : « Ces choses qui m’étaient un gain je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. Bien plus, je regarde toutes choses comme une perte en comparaison de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur... afin que je connaisse Christ... devenant conforme à lui dans sa mort ». (Philippiens 3 : 7- 11). Cette perte-là est de grand prix, mais n'est-elle pas bien digne d'être achetée ? Donnons, abandonnons tout, oui, tout, pour être admis avec Jésus sur la croix.
    
                    Et s'il nous paraît dur de tout donner pour n'avoir d'autre récompense qu'une vie sur la croix, écoutons encore Paul nous dire pourquoi il a si volontiers tout abandonné pour choisir la croix. C'était pour « Jésus-Christ, mon Seigneur ». La croix était la place où il pouvait le mieux s'unir à son Seigneur. Connaître Christ, gagner Christ, être trouvé en lui, être fait semblable à lui, voilà le désir brûlant qui lui rendait facile de renoncer à tout, et qui l'attirait si fortement vers la croix. A tout prix se rapprocher de Jésus. Tout pour Jésus! Voilà sa devise. Voilà ce qui répond à cette question: Comment devenir conforme à Christ en sa mort? C'est d'un côté : tout abandonner; c'est de l'autre : laisser entrer Jésus, tout pour Jésus.
     
                     Oui, ce n'est que « la connaissance de Jésus » qui rend possible de lui devenir conforme en sa mort; mais que l'âme « gagne Christ »; qu'elle soit trouvée en lui, qu'elle « le connaisse et reçoive l'efficace de sa résurrection », aussitôt il y a pour elle non seulement possibilité, mais réel bonheur à le faire. C'est pourquoi, cher disciple de Jésus, regarde à lui, à lui le Crucifié.
    
                    Contemple-le jusqu'à ce que ton âme apprenne à dire : Ô Seigneur, je veux être comme toi ! Contemple-le jusqu'à ce que tu le voies, lui, le Crucifié, s'approcher de toi, dans sa toute-puissance pour te faire vivre de sa vie de crucifixion. C'est par la puissance de l'Esprit éternel qu'il s'est offert à Dieu, et c'est ce même Esprit qui t'apportera, qui te donnera pour en faire ta vie tout ce que comprend cette mort sur la croix, tout ce qu'elle a accompli pour toi. Par cet Esprit saint, Jésus lui-même maintient en toute âme qui se confie en lui, la puissance de la croix, c'est-à-dire la mort au péché, le renoncement à soi-même, en même temps que la source intarissable de la vie et de la puissance de la résurrection. C'est pourquoi regarde à lui, le Crucifié, qui est vivant. Souviens-toi pourtant que, bien que tu doives t'efforcer d'obtenir cette grâce, elle ne te sera pas accordée comme fruit de tes efforts, mais comme un don gratuit qui vient d'En-haut. On ne devient conforme à Jésus dans sa mort qu'autant qu'il daigne se révéler lui-même. Cherche donc à recevoir cette grâce de lui directement.
     
                     Ô Seigneur, tout ceci est trop élevé pour moi. Je ne puis atteindre si haut. Te connaître dans la puissance de ta résurrection, être rendu conforme à toi dans ta mort : ce sont de « ces choses que tu as cachées aux sages et aux intelligents et que tu as révélées aux enfants », à ces âmes d'élite auxquelles seulement « il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux » (Mathieu 13 : 11). Seigneur, plus que jamais je vois quelle folie il y aurait à croire que je puis devenir conforme à toi par mes propres efforts. Je m'abandonne donc à ta miséricorde. Regarde-moi selon les richesses de ton amour, et révèle-toi à moi par une grâce de ta libre faveur. Puisque tu condescends du haut de ta demeure céleste à t'abaisser ainsi jusqu'à moi, à me recevoir dans une pleine conformité à ta vie et à ta mort, ô Seigneur, je vivrai et je mourrai pour toi et pour les âmes que tu es venu sauver par ta mort.
     
                    Ô mon Sauveur, je sais que tu veux me l'accorder. Ton amour pour chacun de tes rachetés est infini. Enseigne-moi, amène-moi à tout abandonner pour toi, et prends à jamais, possession de moi pour ton service. Oui, je te prie, que ma vie s'emploie à sauver ceux qui périssent et qu'ainsi je devienne en quelque mesure conforme à toi dans ta mort. Amen.

à suivre.. ...


dimanche 13 mai 2018

(23) COMME CHRIST Andrew Murray Dans sa résurrection.

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source :  
http://yves.petrakian.free.fr/456-bible/livres1.htm
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com

(23) Dans sa résurrection.

« Car si nous avons été faits une même plante avec-lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussi marchions dans une vie nouvelle. »
Romains 6 : 5, 4.

                     Après avoir été conformes à Christ en sa mort, nous devons nécessairement l'être aussi dans sa résurrection. Ne parler que de notre participation à sa mort, que de porter la croix, que de renoncer à nous-mêmes, c'est ne présenter qu'un seul côté de notre union avec Christ. Sa puissance de résurrection nous fait passer de notre conformité à sa mort à une vie nouvelle. Notre mort avec Christ met fin à notre ancienne vie de péché et d'assujettissement au monde que nous abandonnons; notre résurrection avec Christ commence en nous une vie nouvelle par laquelle le Saint-Esprit expulse l'ancienne. Le chrétien qui désire sérieusement marcher comme Christ, doit bien savoir qu'il est semblable à Christ dans sa résurrection.
     
                    Voyons si ce n'est pas là ce qui va répondre a cette question : Où trouver la force de vivre dans le monde comme Christ y a vécu? Nous avons déjà vu que la vie de notre Seigneur, avant sa mort, était une vie de faiblesse. Comme notre représentant, le péché avait une grande puissance sur lui (1). Il en avait aussi sur ses disciples, en sorte que leur Maître ne pouvait pas leur donner le Saint-Esprit, ni faire pour eux tout ce qu'il désirait. Mais à sa résurrection, tout change. Ressuscité par la toute-puissance de Dieu, il possède par sa vie de résurrection la puissance divine; et s'il a vaincu la mort et le péché, c'est non seulement pour lui-même, mais aussi pour ses disciples, auxquels il peut aussitôt faire part de son Esprit, de sa joie et de sa puissance.
    
                    Lorsqu'à présent le Seigneur Jésus nous fait part de sa vie, ce n'est pas de la vie qu'il avait avant sa mort, mais c'est de la vie de résurrection qu'il s'est acquise par sa mort. C'est une vie qui n'a plus affaire avec le péché, .mais qui l'a déjà banni, une vie qui a déjà vaincu l'enfer et le diable, le monde et la chair, une vie de puissance divine dans la nature humaine. Voici la vie qui résulte pour nous de notre conformité à sa résurrection : « En vivant, il vit pour Dieu. Vous aussi, considérez-vous comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur ». (Romains 6 : 11). Oh! Que  Dieu veuille nous révéler par son Saint-Esprit toute la puissance de vie qui résulte de notre conformité à la résurrection de Christ! C'est cette vie-là qui rend capable de marcher comme Christ.
    
                    Ceci reste un mystère pour la plupart des chrétiens et c'est pour cela que leur vie est une vie de faiblesse, de défaites et de péché. Ils croient à la résurrection de Christ comme preuve de leur justification. Ils pensent qu'il devait ressusciter pour continuer au ciel son œuvre de Médiateur, mais quant à savoir qu'il est ressuscité afin que la vie glorieuse de sa résurrection devînt dès à présent la force même de leur vie de chaque jour, ils n'en ont aucune idée. De là leur découragement quand il leur est dit qu'ils doivent suivre Jésus en étant parfaitement « conformes à son image » (Romains 8 : 29). Ils ne peuvent pas comprendre qu'il soit demandé d'un pécheur qu'en toutes choses il agisse comme Christ l'eût fait. Ils ne connaissent pas Christ dans la puissance de sa résurrection, ils ne savent pas avec quelle force, quelle puissance sa vie agit en ceux qui veulent « regarder toutes choses comme une perte à cause de Christ ». (Philippiens, 3: 8; Éphésiens 1 : 19, 20). Venez vous tous qui êtes lassés d'une vie différente de celle de Jésus, et qui désirez marcher sur ses traces, vous qui commencez à voir dans l’Écriture qu'il y a pour vous une vie meilleure que vous ne l'aviez su jusqu'à présent ; venez, laissez-moi essayer de vous montrer quels trésors sont à vous par votre «conformité à sa résurrection ». Laissez-moi vous adresser trois questions.
     
                    D'abord : Êtes-vous prêts à soumettre votre vie à la règle de Jésus et de sa vie de résurrection? Je ne doute pas que l'exemple de Jésus ne vous ait convaincus de péché sur plus d'un point. Chaque fois que vous avez cherché votre propre volonté et votre propre gloire au lieu de celles de Dieu, cédant à l'ambition, à l'orgueil, à l'égoïsme, et manquant d'amour pour votre prochain, vous avez pu voir combien vous êtes loin de l'obéissance, de l'humilité et de l'amour de Jésus, et maintenant il s'agit de savoir si, en face de toutes ces choses que vous reconnaissez être des péchés, vous voulez dire : Puisque Jésus veut prendre possession de ma vie, je renonce à tout droit, à tout désir de jamais faire en rien ma propre volonté ; je lui abandonne ma vie, avec tout ce que j'ai, et je suis entièrement à lui pour faire toujours ce qu'il me commandera par sa Parole et par son Esprit. Sil veut vivre en moi et régner en moi? je lui promets obéissance sincère et illimitée.
     
                    Pour faire acte d'abnégation si complète, il faut de la foi ; c'est pourquoi je vous adresse cette seconde question : Êtes-vous prêts à croire que Jésus veut prendre possession de vous, veut prendre soin de la vie que vous lui confiez? Quand le croyant confie entièrement à Christ sa vie spirituelle et temporelle, il apprend à bien comprendre ces mots de Paul : « Je suis mort; je ne vis plus; Christ vit en moi ». (Galates 2 : 19, 20). C'est quand je suis mort avec Christ et ressuscité avec lui, que le Christ vivant prend possession de ma nouvelle vie et la gouverne par sa vie de résurrection.
     
                    Cette vie de résurrection ne m'est pas offerte et donnée à condition que je me charge de la continuer moi-même. Non, c'est justement là ce que je ne puis pas faire, mais Dieu soit béni ! Jésus-Christ lui-même, est la résurrection et la vie, il est la vie de résurrection. Lui-même pourvoira de jour en jour et d’heure en heure à ce que je vive comme étant ressuscité avec lui. Il le fera au moyen du Saint-Esprit qui est l'esprit même de sa vie de ressuscité. Le Saint-Esprit nous sera envoyé et, si nous nous confions en Jésus, cet Esprit divin maintiendra en nous, d'instant en instant, la présence et la puissance du Seigneur ressuscité. Ne craignons donc pas qu'il nous soit impossible de vivre de la vie sainte qui convient à des croyants appelés « les temples du Dieu vivant » (2 Corinthiens 6 : 16). Nous en sommes à la vérité incapables par nous-mêmes ; aussi n'est-ce pas de nous et de nos propres forces que Dieu l'attend, mais le Christ vivant qui est « la résurrection et la vie » a triomphé de tous nos ennemis; lui-même réalisera cette vie nouvelle en nous et nous enverra le Saint-Esprit pour être notre force. Avec sa divine fidélité, il accomplira son œuvre en nous, pourvu que nous ayons confiance en lui. Christ lui-même est notre vie.
    
                    Et voici ma troisième question : Êtes-vous prêts à user de cette vie de résurrection comme Jésus, pour devenir par elle un moyen de bénédiction envers ceux qui se perdent? Tous nos désirs pour obtenir cette vie de résurrection échoueront, si nous cherchons seulement par là notre propre perfection et notre propre bonheur. Dieu a ressuscité Jésus pour donner par lui la repentance et la rémission des péchés ; il vit pour intercéder pour les pécheurs. C'est pour faire de même que vous devez chercher à recevoir la vie de résurrection. Consacrez-vous à travailler et à prier pour ceux qui périssent; alors vous serez un vaisseau propre à la recevoir, un instrument dont elle pourra se servir pour accomplir son œuvre sainte.
     
                    Mon frère ! tu es appelé à vivre comme Christ : Pour cela tu as déjà été fait un avec lui par la conformité à sa résurrection. A présent, il s'agit de savoir si tu veux, toi, faire l'expérience de cette vie de résurrection, si tu veux abandonner à Jésus toute ta vie pour qu'il manifeste lui-même en toi sa puissance de résurrection. Oh! n'hésite pas à le faire! Donne-toi à lui sans réserve : donne-toi avec toute ta faiblesse, toute ton infidélité. Crois seulement que, comme la résurrection de Jésus fut un miracle au delà de toute attente et de toute prévision, lui, le Ressuscité, fera, en toi aussi, infiniment au delà de tout ce que tu peux penser ou désirer.
     
                    Quelle différence dans la vie des disciples depuis la résurrection de Jésus ! Avant sa mort, tout en eux n'était que faiblesse, crainte, égoïsme et péché. Après sa résurrection, tout devient puissance, joie, vie, amour et gloire. C'est le même renouvellement qui transforme le croyant quand, après n'avoir vu d'abord dans la résurrection de Jésus que la source de sa justification, il découvre que le Ressuscité veut être lui-même sa vie, prendre la responsabilité de toute sa vie.
    
                       Ô mon frère, toi qui n'en as pas encore fait l'expérience, toi qui es troublé et fatigué parce que tu te sais appelé à marcher comme Christ, et que tu ne le peux pas, viens et goûte le bonheur de remettre toute ta vie à ton Sauveur glorifié, avec l'assurance qu'il s'en chargera à ta place.
     
                    Ô Seigneur! Mon âme t'adore, toi, le Prince de la vie ! Sur la croix tu as vaincu chacun de mes ennemis, le diable, la chair, le monde et le péché. En vainqueur, tu es ressuscité pour manifester et pour maintenir la puissance de ta vie de résurrection chez tes disciples. Tu les as faits « une même plante avec toi par la conformité à ta résurrection », et à présent tu veux vivre en eux et manifester dans leur vie terrestre la puissance de ta vie divine.
     
                     Gloire à ton nom pour cette grâce infinie! Seigneur, je viens, à ton appel, te donner, t'abandonner ma vie avec tout ce qui en dépend. Trop longtemps, je me suis efforcé de vivre comme toi sans y réussir. Plus je cherchais à marcher comme toi, plus ma déception était grande. A présent, j'ai appris de tes disciples tout le bonheur qu'on éprouve à rejeter sur toi le soin et la responsabilité de sa vie. Seigneur, je suis ressuscité avec toi, un avec toi, semblable à toi dans ta résurrection. Seigneur, viens, charge-toi entièrement de moi et sois ma vie.
    
                   Surtout, je te prie, ô mon Sauveur ressuscité de te révéler à moi dans la puissance de ta résurrection, comme tu l'as fait pour tes premiers disciples. Ce n'était pas assez d'apparaître à tes disciples après ta résurrection. Ils ne te reconnurent que lorsque tu te fis connaître à eux. Seigneur Jésus, je crois en toi. Daigne te faire connaître à moi comme ma Vie. Toi seul, tu peux le faire. J'ai la confiance que tu le feras, et alors ma vie de résurrection sera comme la tienne, une source intarissable de lumière et de bénédiction pour tous ceux qui ont besoin de toi. Amen.


[1] Note du traducteur en réponse à quelques lecteurs qui ont réclamé contre cette assertion de l'auteur

                  Jésus sur la terre a été réellement homme. « fils de l'homme », mais homme sans péché. Comme homme il a participé à la faiblesse humaine et souffert des conséquences du péché. Il a eu faim, il a eu soif, il a été en butte au mépris, à la haine des hommes; leur incrédulité l'a empêché de faire des miracles « en sa patrie » (Marc 6 : 5) et de rester en Judée (Jean 7 : 1). Il a été tenté par le diable, « tenté de même que nous en toutes choses » (Hébreux 4 : 15)- Il a souffert l'angoisse de Gethsémané ; Je supplice de la croix, « crucifié selon la faiblesse de La chair » (2 Corinthiens 13 : 4); puis il a fini par subir la mort, le roi des épouvantements, sous la condamnation, sous la réprobation,

sous le poids des péchés de l'humanité. (Galates 3 : 13).

                     Tout ceci ne prouve-t-il pas que Jésus avait bien réellement revêtu la faiblesse de la nature humaine? Et s'il n'a pas péché, n'est-ce pas précisément parce que reconnaissent sa faiblesse humaine, il demandait et recevait l'Esprit saint sans mesure, « la plénitude de la divinité » dans la faiblesse de son humanité? (Colossiens 2 : 9)

à suivre..... 

vendredi 11 mai 2018

(22) COMME CHRIST Andrew Murray Semblable à lui dans sa mort

Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011- Numérisation Vincent ROIG 
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(22) Semblable à lui dans sa mort

« Car si nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection... Car s'il est mort, il est mort une seule fois pour le péché... Vous aussi, mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, et que vous vivez à Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. » Romains 6: 5, 10,11.

                     C'est à la mort de Christ que nous devons notre salut. Plus nous comprendrons tout ce que signifie cette mort, plus aussi nous en éprouverons toute la vertu. Notre texte nous apprend ce que c'est que d'être un avec Christ dans sa mort. Que ceux donc qui veulent réellement être comme Christ dans leur vie, cherchent à bien comprendre ce qu'est la conformité à sa mort. Christ avait une double œuvre à accomplir dans sa mort : opérer notre justification, et nous obtenir la vie.
     
                    Quand l’Écriture parle de la première partie de cette œuvre, elle se sert de ces mots: « Christ est mort pour nos péchés » (1 Corinthiens 15 : 3). Il a pris sur lui nos péchés, il en a subi le châtiment. Par là il les a expiés et nous a acquis une justice qui nous permet de nous présenter devant Dieu. Quand l’Écriture parle de la seconde partie de cette œuvre, elle dit : « Il est mort au péché » (Romains 6 : 10) (1). Mourir pour les péchés se rapporte à son caractère de substitut. Dieu a fait venir sur lui nos péchés (Ésaïe 53 : 6), et sa mort en a fait l'expiation. Mourir au péché désigne la rupture de tout rapport avec le péché. Par sa mort Christ a rompu tout rapport entre lui et le péché.  
     
                    Pendant sa vie le péché avait le pouvoir de lui susciter des luttes et des souffrances. Sa mort y mit fin. Le péché n'eut plus le pouvoir alors ni de le tenter, ni de le faire souffrir. Il était hors de son atteinte. La mort avait fait séparation complète entre lui et le péché. Christ mourut au péché. Comme Christ, le pécheur est mort au péché puisqu'il est un avec Christ « par la conformité à sa mort ». Ainsi que, pour notre justification, il est indispensable de savoir que Christ est mort pour nos péchés; de même, pour notre sanctification, il est indispensable de savoir que Christ et nous-mêmes avec lui, nous sommes morts au péché. Cherchons à le bien comprendre.
     
                   C'est comme étant le second Adam que Christ est mort. Issus du premier Adam, nous avons été faits une même plante avec lui par la conformité à sa mort. Adam est mort et nous sommes condamnés à mourir comme lui; la puissance de sa mort agit en nous ; nous sommes donc réellement morts en lui, aussi bien qu'il est mort lui-même. Nous comprenons ceci. Il en est précisément de même de notre mort en Christ : Nous avons été faits « une même plante avec lui, par la conformité à sa mort ». Christ est mort au péché, et nous avec lui, et maintenant l'efficacité de sa mort opère en nous. Nous sommes donc morts au péché, aussi certainement qu'il l'est lui-même.
     
                     Par notre première naissance, nous avons part à la mort d'Adam; par notre seconde naissance, nous avons part à la mort du second Adam. Tout croyant qui accepte Christ participe à la puissance de sa mort et par là il est mort au péché. Mais le croyant peut posséder beaucoup sans le savoir. La plupart des croyants sont, à leur conversion, si occupés de la mort de Christ pour le péché, de leur justification par Christ, qu'ils ne cherchent pas à saisir le sens de ces mots : qu'en lui ils sont morts au péché. Ce n'est que lorsqu'ils sentent le besoin de son secours pour leur sanctification que s'éveille en eux le désir de comprendre cette conformité à sa mort, et qu'ils trouvent là le secret de la sainteté, reconnaissant, que comme Christ, ils sont, eux aussi, morts au péché.
    
                    Le chrétien qui ne comprend pas encore ceci se figure toujours que le péché est trop fort pour lui, que le péché a encore domination sur lui, et que parfois il doit lui obéir. C'est parce qu'il ne sait pas encore que, comme Christ, il est mort au péché. S'il le croyait, s'il comprenait le sens de ces mots, il dirait : « Christ est mort au péché. Le péché ne lui peut plus rien. Pendant sa vie et sa mort le péché a exercé son pouvoir sur lui; c'est le péché qui a causé ses souffrances sur la croix et qui l'a fait passer par l'humiliation du sépulcre ; mais à présent il est mort au péché. Le péché a perdu ses droits sur lui. Il est à jamais délivré de sa puissance. Pour moi aussi, comme croyant, il en est de même. La Vie nouvelle qui est en moi est la vie de Christ ressuscité des morts ; c'est une vie renouvelée par la mort, une vie qui est entièrement morte au péché ». Le croyant, devenu une nouvelle créature en Jésus-Christ, peut donc s'écrier : Comme Christ, je suis mort au péché. Le péché n'a plus ni droits, ni domination sur moi; j'en suis affranchi, et par là même je ne suis plus obligé de pécher.
     
                     Si le croyant pèche encore, c'est parce qu'il n'use pas du privilège de vivre comme quelqu'un qui est mort au péché. Par ignorance, par manque de vigilance ou par incrédulité, il perd de vue le sens et la force de ces mots : « par la conformité à sa mort », et alors il pèche. Mais s'il retient ferme ce que signifie le fait qu'il a partagé la mort de Christ, il peut surmonter le péché. Il remarque bien qu'il n'est pas dit : Le péché est mort. Non, le péché n'est pas mort, le péché vit et agit dans la chair. Mais lui-même est mort au péché et vit à Dieu, par conséquent le péché ne peut avoir aucune domination sur lui sans son consentement. S'il pèche encore, c'est parce qu'il permet au péché de régner sur lui et qu'il consent à lui obéir.
     
                    Bien-aimé chrétien, qui cherchez à ressembler à Christ, que votre conformité à sa mort vous soit la plus précieuse partie de la vie que vous souhaitez atteindre. Appropriez-vous-la par la foi. Tenez pour certain que vous êtes vraiment mort au péché. Que ce soit pour vous une affaire réglée ; Dieu le dit à chacun de ses enfants, même au plus faible; dites-le aussi : Comme Christ je suis mort au péché. Ne craignez pas de le dire ; c'est la vérité. Demandez que le Saint-Esprit vous éclaire quant à cette partie de votre union avec Christ, en sorte qu'elle ne vous soit pas seulement une doctrine, mais qu'elle soit en vous réalité et force.
    
                      Cherchez à mieux saisir ce qu'il nous est dit de la vie du croyant mort au péché, à saisir que par sa participation à la mort de Christ, il a été affranchi de la puissance du péché, et qu'ainsi commence pour lui une vie de victoire par Jésus-Christ. Quand vous aurez bien compris que vous avez eu part à la mort de Christ, saisissant cette vérité par la foi, vous deviendrez conforme aussi à ce qu'il est devenu lui-même par sa mort; graduellement, progressivement vous vous approprierez les conséquences de cette mort, à mesure que Christ en fera passer en vous toute la puissance victorieuse (2).
    
                    Pour recueillir tout le bienfait de la mort de Christ, remarquez encore ceci : D'abord l'obligation qu'elle vous impose:  «Nous qui sommes morts au péché, comment y vivrions-nous encore ? » (Romains 6:2). Cherchez à mieux pénétrer le sens de cette mort de Christ en laquelle vous avez été baptisé. Voici ce que signifie sa mort : Plutôt mourir que pécher, consentir à mourir, afin de vaincre le péché, être mort, et par là affranchi du pouvoir du péché. Saisissez-vous de ces mots : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ nous avons été baptisés eh sa mort? » Que le Saint-Esprit vous baptise plus complètement « en sa mort », jusqu'à ce que la force de ces mots «mort au péché », jusqu'à ce que votre conformité à la mort de Christ se voient dans toute votre conduite et votre vie. 
    
                    Voici en outre ce qu'est pour vous la conformité à la mort de Christ. Non seulement c'est une nécessité, c'est aussi une force. Vous, chrétien, qui désirez ressembler à Christ, s'il est une chose dont vous ayez surtout besoin, c'est de connaître l'immense puissance de la force de Dieu qui agit en vous. C'est par cette puissance éternelle que Christ a lutté dans sa mort contre les puissances de l'enfer et qu'il en a triomphé. En Christ vous avez part à sa mort, et par là vous avez part à toute la puissance qui le rendit vainqueur. Consentez donc joyeusement avec un cœur plein de confiance à réaliser mieux votre conformité à la mort de Christ, et nécessairement alors vous lui deviendrez semblable.
     
                    Ô mon Dieu, que j'ai peu compris ta grâce! Souvent j'ai lu ces mots : « Par la conformité à sa mort, nous avons été faits une même plante avec lui » ; souvent j'ai lu que toi, Seigneur, tu es mort au péché et qu'il est dit aux croyants : « De même vous aussi » ; mais je n'en ai pas saisi la force. Il en est résulté que ne me sachant pas conforme à toi en ta mort, je ne me savais pas non plus affranchi de la puissance du péché et vainqueur du péché. Seigneur, tu m'ouvres là une glorieuse perspective.
    
                    Pour l'homme qui accepte avec foi la conformité à ta mort et qui selon ta Parole, se tient pour être mort au péché, le péché n'aura plus de domination sur lui. Il acquiert ainsi la force de vivre pour Dieu.
    
                    Seigneur! Que ton Saint-Esprit me révèle plus parfaitement ces choses. Je veux recevoir avec foi ta Parole et prendre la place que tu m'assignes, me tenant pour mort au péché. Seigneur, en toi je suis mort au péché, apprends-moi à le saisir par la foi, ou plutôt à te recevoir toi-même jusqu'à ce que toute ma vie prouve que je suis bien mort au péché. O Seigneur, maintiens-moi en communion avec toi, afin que demeurant eh toi, je puisse réaliser en toi la mort au péché et vivre pour Dieu. Amen
(Voir la note 3).

à suivre....

[1] La version anglaise dit ; « Il est mort au péché. »

[2] Dans Romains VI, la conformité à la mort de Christ précède la conformité à sa résurrection. Nul ne peut être vivant en Christ sans avoir d'abord consenti à mourir avec lui. Si dans Philippiens 3/10, la conformité à la mort de Christ suit l'expérience de sa puissance de résurrection, c'est parce que plus cette vie de résurrection se développe en nous, plus elle nous confirme dans cette mort. Il y a continuellement là action et réaction.

  (3)  Dans une réunion de pasteurs qui étudiaient ce texte : « Vous aussi mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, et que vous vivez pour Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur » (Romains 6 : 11), voici la question qui fut adressée à tous : Des cinq pensées que renferme ce texte, quelle est la plus importante ?

1° « Vous aussi » : mots impliquant une parfaite ressemblance avec Jésus dont il est dit : « En mourant il est mort une seule fois pour le péché, mais en vivant il vit pour Dieu ». (Romains 6 : 10).
2° « Mettez-vous bien dans l'esprit » : commandement qui réclame de nous une foi aussi simple que ferme.
3° « Morts au péché » : vérité qui résume le but des trois premiers points.
4° « Vivants pour Dieu » : conséquence de la mort au péché.
5° « En Jésus-Christ, notre Seigneur » : Lui la base et le centre de tout enseignement de l’Écriture. Lequel de ces points faut-il regarder comme le plus essentiel à l'intelligence du texte entier? La première réponse donnée fut : «Morts au péché ». C'est sans doute, observa le président, ce qui donne à ce texte son intérêt principale et ce qui excite tant de sérieux efforts pour le réaliser; et pourtant ce n'est pas là ce qui me paraît le plus important.

    « Vivant pour Dieu » fut la seconde réponse : Car c'est la vie de Jésus, reçue à la conversion, qui nous fait participer à sa mort et à sa victoire sur le péché. Les mots : « morts au péché » expriment la même pensée que ceux de « vivants pour Dieu ». Si nous étions plus « vivants pour Dieu », nous saurions mieux ce que c'est que d'être « morts au péché ».

    « Mettez-vous bien dans l'esprit », dit un troisième. Ce commandement ne nous dit-il pas d'agir avec foi en ce qui nous a été préparé de Dieu? c'est là la principale idée du texte. C'est sur cette foi que doit se porter toute notre attention.

    « Par Jésus-Christ notre Seigneur », dit un autre frère. Le président ajouta aussitôt : Je crois avoir compris dernièrement que c'est bien de là que dépend toute la force de ce texte.

    Que de croyants ont cherché à saisir qu'ils étaient morts au péché et vivants à Dieu, sans l'avoir pu! Que de fois on entend prier ainsi : Seigneur, nous ne sommes pas tout à fait morts, mais nous voudrions l'être ! Combien d'autres qui ont saisi que tout dépend du : « mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts », de la foi qui reçoit ce que Dieu nous dit des choses déjà accomplies et certaines, et qui doivent pourtant reconnaître que leur foi n'a pas été suivie des grâces qu'ils attendaient.

    Voici leur erreur : ils ont été plus préoccupés des grâces qui résultent d'être morts au péché et vivants pour Dieu, plus préoccupés de réaliser par leurs propres efforts une foi capable de les saisir que de Jésus lui-même en qui seul pourtant, se trouvent ces grâces aussi bien que la foi qui nous les obtient. C'est en lui que la mort au péché et la vie pour Dieu sont des réalités vivantes, actuelles, puissantes. C'est quand nous nous savons en lui, sortant de nous-mêmes pour demeurer en lui uniquement et continuellement, que nous possédons aussi les grâces divines, notre foi recevant la force de les saisir et de s'en réjouir. Du commencement à la fin, c'est Jésus-christ qui est tout. Ceci nous est clairement dit au 3e verset de ce chapitre : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort? » Les disciples avaient compris et admis le baptême en Jésus-Christ, mais quant au baptême en sa mort qui devait résulter du premier, ils avaient encore à apprendre ce qu'il signifiait. Notre Seigneur Jésus avait reçu le baptême d'eau et du Saint-Esprit, et pourtant il pariait d'un autre baptême encore qui devait avoir lieu. Son premier baptême devait être confirmé par la mort de la croix. Il en est de même de nous aussi. Quand « nous avons été baptisés en Christ, nous avons revêtu Christ » (Galates 3: 27). Nous avons été faits participants de lui, de tout ce qu'il est, et de tout ce qu'il fut, par conséquent de sa mort aussi. Mais ce n'est qu'avec le temps que nous arrivons à le comprendre, à réclamer pour nous la puissance de sa mort au péché et de sa vie pour Dieu. Nous ne pouvons le faire que lorsque nous tenons ferme le baptême en Christ, première grâce qui comprend toutes les autres. C'est quand notre foi sort de nous-mêmes pour aller fixer sa demeure en Jésus d'une manière décidée et permanente, que nous acquérons la force de dire : en Jésus-Christ nous sommes morts au péché et vivants pour Dieu; oui, c'est « en Jésus-Christ » que nous pouvons hardiment « nous considérer comme morts au péché et vivants pour Dieu ».

    « Baptisés en sa mort ». Quelle parole! La mort de notre Seigneur Jésus est le point capital de son histoire; c'est sa mort qui fait sa gloire, sa victoire et sa puissance ; aussi est-ce dans cette parfaite conformité à sa mort que réside le plus grand privilège du chrétien. Être plongé, immergé dans la mort de Christ, avoir tout son être pénétré de l'esprit de cette mort, de son obéissance, de son sacrifice, de son abandon de toute la nature terrestre, de tout ce qui a été en contact avec le péché, pour passer de là dans la nouvelle vie que Dieu donne : voilà ce que le chrétien doit désirer avant tout. Il a déjà été baptisé « en cette mort ». il ne lui reste donc qu'à s'abandonner à l'action du Saint-Esprit pour qu'il lui dévoile et lui assimile tout ce qu'elle renferme. Et c'est par la loi qu'il le fait : il sait qu'en Jésus-Christ il est « mort au péché et vivant pour Dieu ». La vie pour Dieu est un tout complet et parfait, «et pourtant elle est soumise à une loi de progression et de croissance. Plus le croyant avance dans la vie pour Dieu, plus il meurt au péché. En Christ il est mort au péché complètement et entièrement, mais il n'acquiert la pleine jouissance de tout ce que cette mort signifie et opère en lui que par des progrès successifs, soit quant à la connaissance intellectuelle, soit quant à l'expérience pratique.

    Gardons-nous de nous fatiguer comme on le fait souvent, à comprendre exactement ce qu'est cette mort au péché, à sentir ce que c'est que de se tenir pour mort ; souvenons-nous plutôt que tout cela ne nous est donné que quand nous demeurons en Jésus-Christ, en qui seul ces grâces nous appartiennent. Il se pourrait que, préoccupé de la manière de me les assurer, je perdisse de vue celui en qui je dois demeurer si je veux les posséder. Que mon premier soin soit donc de demeurer avec obéissance et foi en Jésus, en qui sont et la mort au péché, et la vie pour Dieu. C'est en lui que se trouve tout ce dont parle notre texte, car lui-même, il vit de cette vie-là.

    Aussitôt que je me perds en lui, je puis être sûr que la grâce attendue me viendra, ou plutôt je sais que déjà je possède en lui cette vie divine, sortie de sa mort, et qu'elle opère en moi, lors même que je ne pourrais pas la décrire par des paroles. Alors je comprends aussi que toute la puissance et toutes les grâces présentées dans ce commandement se résument dans son dernier mot. « Vous aussi mettez-vous bien dans l'esprit que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu, en Jésus-Christ, notre Seigneur ». C'est en Christ qu'est la source de : comme Christ.