jeudi 7 décembre 2017

(4) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre quatrième par T. Austin-Sparks

Chapitre quatrième

Une représentation de Christ en tout lieu

16 Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
17 Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
18 Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. (Matthieu 16:16-18)

17 S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. (Matthieu 18:17)

20 Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. (Matthieu 18:20)

27 Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. (1Corinthiens 12:27)

20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire.
21 En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur.
22 En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.
(Éphésiens 2:20-22)

Tel il est, Lui, tels nous sommes, nous, dans ce monde. (1Jean 4:17)

                      En poursuivant notre méditation sur la maison spirituelle, j’ai maintenant à cœur une chose, sur laquelle je sens le Seigneur insister particulièrement. Pour quelques-uns d’entre nous, ce ne sera ni une parole nouvelle, ni une vérité nouvelle, mais pour cela même ce rappel nouveau peu être du Seigneur. En tout cas, il faut que nous cherchions à coopérer dans la parole du Seigneur, pour ceux auxquels Il l’adressera plus spécialement. Cherchons tous cependant à entrer dans Sa Parole comme tout à nouveau,

                      Nous considérons les traits et les desseins essentiels de la maison spirituelle de Dieu à laquelle nous appartenons. Le fait qui doit nous occuper à présent, c’est que cette maison spirituelle est ici comme une représentation de Christ en tout lieu. Nous avons vu que l’Église, c’est Christ. Il est l’Église, Il est le Temple de Dieu, l’habitation de Dieu. C’est en Lui que nous trouvons Dieu. Il sert de but à tout ce qui doit être l’Église. L’Église c’est Christ. Mais maintenant, en ce qui concerne ce monde, l’Église représente Christ comme réparti sans être divisé. C’est-à-dire que Christ est en tous Ses membres par Son Esprit. Cependant, il n’y a pas autant de Christ que de membres. Il reste un seul Christ. L’apôtre, nous le savons, souleva cette question chez les Corinthiens, - Christ est-il divisé ? - et il a presque un ton scandalisé à cette idée que Christ serait divisé. Il reste Un et Il est Un, bien qu’Il soit en nous tous. Et c’est par cette unité de Christ dans tous Ses membres que nous avons l’Église. Les hommes ne rencontreront le Seigneur, en ce qui nous concerne, que dans la mesure où Christ est en nous. Voilà le but de l’Église.

Le caractère vital de l’Assemblée locale

                    Nous en arrivons maintenant à considérer l’importance spéciale des expressions corporatives de Christ, - Christ étant corporativement représenté en tout lieu. Nous savons et nous comprenons bien que les paroles dites par le Seigneur Jésus, conservées dans les Évangiles, ne sont que la vérité sous forme de germe. Puisque l’Esprit n’avait pas été encore donné, Il ne pouvait parler qu’une d’une manière objective, et exprimer les vérités que de façon figurée et incomplète. Tout ce que nous avons dans les Évangiles a ce caractère, dans l’attente du jour où l’Esprit viendra demeurer dans les croyants, et où la plus grande signification de Ses paroles pourra être révélée. Et parmi tous les autres fragments que nous avons lus, nous avons celui de Matthieu 18:20 : « car là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux. » Nous perdrons beaucoup, si nous considérons ce passage, tel que nous l’avons dans l’Évangile. Il n’a pas été dit simplement pour être pris seulement sous cette forme. Dans la révélation postérieure, le Saint Esprit reprend ce passage avec tous les autres et, Il nous donne clairement sa première signification. Or ce que nous avons dans cette révélation plus profonde, c’est que Christ est particulièrement présent, lorsque deux ou trois sont réunis, parce qu’Il s’est confié Lui-même à Son Corps. Pour exprimer cette pensée en d’autres termes, nous dirons que le Corps de Christ est nécessaire pour exprimer la plénitude de Christ. Le corps, dit l’apôtre, n’est pas constitué d’un seul membre, mais de plusieurs. (1Corinthiens 14:14). Mais ensuite le même apôtre dira « vous êtes le corps de Christ » (1Corinthiens 12:27). Il parle ici, d’une assemblée locale. Christ est particulièrement présent lorsqu’il y a une expression corporative.

                    Le Seigneur s’est lié à Son Église, pour être manifesté par elle. Il peut être vrai que le Seigneur soit en nous individuellement : c’est vrai ! Il peut être également vrai que le Seigneur, qui est en nous, individuellement, veuille s’exprimer en nous et par nous, en tant qu’individu. Mais le Seigneur est limité, très sévèrement limité quand ce n’est qu’une question individuelle. (c’est Sa vie qui ne peut pas s’exprimer aussi parfaitement qu’avec le Corps) Sa pensée est autre, et c’est pourquoi Il fait cette déclaration. Il aurait pu ne pas dire une parole comme celle-là. Elle pouvait alors paraître tout à fait inutile, sans aucune importance. Mais non, Il l’a dite. Et s’Il l’a dite, cela a une grande signification. Elle a, en effet, toute l’importance de Celui qui l’a dite. Sa Parole a un poids immense, puisque c’est Lui qui l’a prononcée. Il a déclaré cette vérité en ces termes précis : « Là ou deux ou trois sont réunis en on Nom, je suis au milieu d’eux . » Il aurait pu dire : Partout où se trouve une personne en Mon Nom, je suis là ! Oui, c’est vrai, mais le Seigneur ne s’exprime pas ainsi. Et nous remarquons qu’Il s’occupe de questions pratiques. Il a employé ce terme Église. Et il y a certaines personnes dont l’Église doit s’occuper et lorsque l’Église s’occupe de ces personnes, c’est le Seigneur qui le fait. C’est cela qu’Il dit. 

                    Il nous faut ramener ces deux choses ensemble. Quelqu’un s’est rendu coupable par négligence dans sa vie spirituelle. Qu’un autre enfant de Dieu aille lui parler. S’il ne l’écoute pas, qu’il prenne avec lui deux ou trois autres frères. S’il refuse de les écouter, qu’ils le disent à l’Église. S’il refuse d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme le païen ou le péager. « En vérité, je vous le déclare, tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. En vérité, je vous dis que si deux d’entre vous sur la terre s’accordent pour demander quoi que se soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux. » Le Seigneur est au milieu. C’est Lui qui a le pouvoir exécutif dans l’administration de Son Église, là où deux ou trois sont réunis ensemble. Nous ne parlerons pas de cette phase du fonctionnement de l’Église. Nous ne faisons que la toucher pour en souligner le principe. C’est qu’il y a dans l’expression corporative de Christ, une valeur spécifique, et une valeur de très grande importance.

Quelques entraves fatales au dessein de Dieu

a) L’individualisme.

                    Permettez-moi, à présent, d’ouvrir une parenthèse. Il y a quelques erreurs fatales dans lesquelles sont tombés des chrétiens. Et l’une d’elle est le principe de la ligne individuelle, qui prend la place du principe du Corps. Je dis que cela est une erreur fatale. Elle est fatale à la croissance spirituelle, à la plénitude spirituelle, à la puissance spirituelle, à la lumière spirituelle et à la vie spirituelle.Il y a beaucoup de chrétiens qui ne regardent qu’aux individus. Il est juste, bien sûr, de s’en occuper. Mais le Seigneur ne les sauve qu’en vue de l’Église, en ayant dans Sa pensée le Corps tout entier. Nous devons être fixés à cet égard, et comprendre bien clairement que cette dispensation, - depuis l’Ascension et l’exaltation de Christ et le don du Saint-Esprit, jusqu’à l’enlèvement de l’Église à la fin, - est marquée par Dieu comme étant, au sein de toutes les périodes de l’histoire du monde, la période, - non pas où sont sauvés tant d’individus, hommes ou femmes, - mais celle où est formé un Corps, l’Église, le seul Corps. Et si nous ne reconnaissons pas ce fait, vous et moi, comme la loi gouvernant les relations de Dieu avec les hommes dans cette dispensation, nous perdons, dans une grande mesure, ce que le Seigneur a voulu pour nous. Nous limiterons et rétrécirons notre vie et nos expériences spirituelles, et nous maintiendrons un état de faiblesse dans l’œuvre de Dieu même.

                     J’espère que nous aurons compris cela.Il est très important que nous soyons fixés à cet égard. Nous aurons remarqué que ces deux choses vont habituellement ensemble.C’est le salut individuel qui intéresse et occupe tant d’enfants de Dieu. Lorsqu’ils ont aidé l’individu à accepter le salut, lorsqu’ils l’ont amené au Seigneur, ils n’ont pas d’autre souci que d’aller chercher d’autres individus pour les conduire au salut. Ces deux choses vont ensemble, individualisme et salut, dans le sens purement initial, qui consiste à amener des âmes au Seigneur. Après cela il n’y a rien de plus. Cela a prouvé une chose fatale dans l’histoire des intérêts de Dieu. Et nous voyons aujourd’hui, que c’est l’une des choses qui représente le plus de difficulté pour les chrétiens eux-mêmes, et pour l’œuvre de Dieu plus complète. Ce que je veux exprimer, c’est que nous rencontrons aujourd’hui beaucoup de personnes qui ne sont pas allés jusque là. Tout ce qu’elle possède, c’est leur propre salut personnel, dans ce sens du pardon des péchés, de la paix avec Dieu, de ces rudiments de l’Évangile. Elles en sont restés là depuis dix, vingt, trente, quarante, cinquante ans. Et lorsque vous les rencontrez aujourd’hui et que vous leur parlez, vous êtes en présence de l’un de ces deux points suivants :

                     Il y aura, d’un côté, une incapacité absolue, à ne saisir autre choses que les simples éléments de salut. Elles en sont complètement incapables. Tout ce sens et ces facultés individuels qui aurait dû être développés pour recevoir une révélation plus profonde et plus complète de Dieu se sont atrophiés. Ils n’ont jamais été développés par l’exercice en ce qui concerne leurs facultés spirituelles. Ces personnes sont simplement restés enfants, après toutes ces années. Je ne fais que citer les Écritures en affirmant cela. Nous savons que Paul dut dire ces choses-là même aux Corinthiens « je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais je vous ai parlé comme à des hommes charnels, comme à des petits enfants en Christ. Je vous ai donné du lait et non de la nourriture solide. » (1Corinthiens 3:1-2). Et il en est de même pour les Hébreux : « vous qui devriez être depuis longtemps des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers éléments des oracles de Dieu ; vous en êtes à en avoir besoin de lait… la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux qui ont le sens exercé par l’usage, au discernement du bien et du mal. » (Hébreux 5:12-14) Paul devait déplorer en ce temps cet arrêt fatal, et ce qu’il disait revenait en fait à ceci : Me voici rempli pour vous de lumière divine, et à cause de votre arrêt spirituel, je suis obligé de retenir tout ce que Dieu m’a donné pour Son Église ! - je dis que c’est fatal pour l’Église, - que le Seigneur ait donné une révélation abondante pour la croissance, et la plénitude et le fonctionnement de Son Église, et que, des années et des années, l’état du peuple de Dieu le rende totalement incapable de recevoir et de comprendre cette révélation. Nous rencontrons aujourd’hui et partout cette situation : on ne peut pas comprendre après tant d’années.

                    Et d’un autre côté, nous rencontrons naturellement ceux qui au bout de leur vie, se tourneront vers nous en disant : oh!si on m’avait dit cela plus tôt ! Si j’avais su cela plus tôt! Oh ! Si je l’avait entendu il y a des années ! Mais pourquoi pas ? Cette révélation a été là de tout temps. C’est cette ligne fatale de l’individualisme qui est la cause de cet état. Dès les premiers jours de l’Église, à quelques exceptions prêts, ici ou là, l’œuvre de Dieu a consisté, dans sa plus grande part, à amener simplement des personnes au salut, en les laissant à ce premier pas. Pour finir, cela devient fatal à l’intention de Dieu, et l’on arrive à reconnaître, dans la peuple de Dieu, que les choses en sont là. Oh ! Si seulement je l’avais su plus tôt ! Or, bien que l’individu soit très important et qu’il faille s’occuper de lui individuellement mais à la lumière de ce qui est profond, nous devons comprendre que, si l’individu prend la place qui appartient au Corps, cela ne peut qu’entraîner les conséquences les plus tristes. C’est une erreur fatale.

b) Faire prévaloir le « système d’Église »

                    Une autre chose fatale est celle qui représente « le système d’Église ». Le système le plus répandu actuellement consiste presque entièrement en une question de congrégations, de lieux où l’on prêche, de lieux où l’on se réunit, où l’on se rassemble dans un but religieux, - oui, et peu-être même dans un but évangélique, mais en congrégation, - où l’on se retrouve pour accomplir un certain rite, et en général pour entendre une prédication, - puis l’on s’en va - Or, bien qu’il y est des variations et de degrés dans ce système, elle est de manière générale la position établie: cela n’est pas une expression corporative de Christ. C’est une congrégation. Ce n’est pas un corps. Ce n’est pas le Corps dans son expression locale et son fonctionnement local. C’est quelque chose de moindre. Quel en sera le résultat ? Le même que dans le premier cas, à savoir, une croissance spirituelle très faible. Il faut que je sois franc, maintenant. J’aimerai parler à cœur ouvert, car je sens que le Seigneur veut nous amener à une certaine position à cet égard. Et nous devons courir le risque de piétiner quelques susceptibilité pour y arriver.

                    Dans cette seconde situation, le résultat sera très largement le même, que là où on est dans la ligne simplement individualiste. Et aujourd’hui, c’est partout que nous trouvons des enfants de Dieu, dans ce système d’Église actuel, qui n’ont pas la moindre lumière sur le dessein complet du Seigneur, et qui ne savent pas de quoi nous parlons. Il y en a des multitudes qui n’ont aucun intérêts pour les choses éternelle. Cette routine, cette habitude d’aller à l’église, cette congrégation, cet accomplissement d’un rite, cet ordre de choses du culte public, tout cela a pris la place de la vraie expression locale du Corps de Christ, et l’a mise de côté. Si nous parlons de l’Église dans ce sens, il faut dire que cette Église est dans un état terrible d’enfance, d’immaturité spirituelle, et cela après des siècles, - et que ceux qui y naissent et qui y sont élevés, ne croissent pas spirituellement. Je le sais, il y en a qui croissent malgré tout, mais je parle de la situation elle-même. Elle est devenue une menace fatale pour le dessein véritable de Dieu.

c) Faire des « missions évangéliques » la chose essentielle.

                    Il y a encore une troisième chose, « les missions évangéliques » C’’est aussi une chose qui prend la place de l’Église locale, constituée spirituellement. Il est bien entendu que nous ne condamnons pas les œuvres d’évangélisation. Nous ne voulons point dire que les missions évangéliques n’aient pas de raison d’être. Nous sommes loin, très loin de l’affirmer. Il est évident ici que nous ne parlons pas des missions d’évangélisation, qui sont organisées de temps à autre par les églises. Non, nous pensons à ces œuvres qui revêtent le caractère d’institutions permanentes en de nombreux endroits. Si nous prenons la mission évangélique et que nous la considérions comme résumant tout ce qui existe, nous contentant d’aller simplement à la salle d’évangélisation où l’Évangile est prêchée aux inconvertis en nous tenant uniquement à cela, nous réduisons notre vie spirituelle. C’est une chose qui s’est substituée dans bien des cas, à l’expression locale de Christ, spirituellement constituée. Christ est bien plus grand que cela ! Et nous remarquons que tous ceux qui passent toute leur vie dans la mission évangélique restent des croyants les plus terriblement dépourvus de maturité, de connaissance et de lumière spirituelles. Oh! Certes, ils se réjouissent en Christ leur Sauveur, - il n’y a aucun doute à cela – et ils se glorifient de leur salut personnel. Mais où est la vocation, la plénitude de Christ ? Où le dessein de Dieu a-t-il son accomplissement ? Pas là ! Cela n’est qu’un pas et un pas ce n’est pas tout le chemin qui mène au but de Dieu. Il faut que ces choses soient des moyens d’action de l’Église, mais ne permettons pas qu’elles occupent toute la place. Si elles le font, elles affecteront fatalement la vie du peuple de Dieu et son avancement spirituel.

                    Voici la différence. Prenons un bouquet de fleurs, une gerbe de roses ou toute autre espèce de fleurs. Elles sont toutes de la même sorte, elles ont toutes la même vie. Elles représentent une congrégation, mais pas un corps ! La différence qu’il y a entre un bouquet de fleurs toutes les mêmes, animées toutes de la même vie, - et toute la plante et sa racine ensemble – est très grande. Donnez-moi, à côté du bouquet, la rose avec la plante et sa racine ou le rosier tout entier, et qu’est-ce que j’aurai ? Et bien je trouverai cette différence : tandis que le bouquet a la vie, il sera limité dans cette vie. C’est tout. Il n’ira jamais au-delà. Donnez-moi la plante ou le rosier, ils croîtront. Ils passeront peut-être par un paroxysme de mort pour une saison, mais l’année suivante, ils repousseront et grandiront. Puis il y aura une nouvelle expérience de mort et de résurrection suivie d’un nouvelle accroissement. Ce sera toujours la même plante. C’est un corps, c’est un organisme, ce n’est pas un bouquet. Et c’est toute la différence entre une congrégation, - qui consiste en un certain nombre de chrétiens, d’unités, qui se rassemblent en tant qu’unités, - et un organisme spirituel, une expression locale du Corps de Christ. C’est le Corps qui est la pensée de Dieu, non pas la congrégation, le bouquet de fleurs ! Il est vrai que tous sont de la même espèce : ce sont des chrétiens, ce sont des enfants de Dieu. Tous partagent la même vie. Mais ils ne représentent pas un organisme grandissant en un même lieu de l’accroissement de Christ, traversant les convulsions corporatives de la mort et de la résurrection, s’enrichissant mutuellement de cette manière. Ce que nous venons de dire du système actuel et des missions montrent leur analogie avec un bouquet de fleurs. Certes, ces croyants sont au Seigneur, et ils ont la même vie. Ce sont tous des enfants de Dieu. Mais ils arrivent à un certain point et sont incapables d’aller au-delà. C’est vrai. Nous avons fait assez d’expériences pour affirmer que c’est vrai. Hélas ! Il y en a beaucoup parmi eux qui ne désirent pas aller plus loin. Et cependant, ce n’est pas la pensée de Dieu. La pensée de Dieu, c’est que la racine et la plante soient un tout, un organisme vivant, représentant ici et là Christ Lui-même. La plante pousse et se développe. Le bouquet vit jusqu’à un certain point et s’arrête là.

                     Or, Satan ne s’oppose pas à de simples réunions, mais il s’oppose aux familles locales, aux expressions locales du Corps d Christ. C’est pour cela que nous avons cette grande histoire de l’effort persistant de l’ennemi pour éparpiller les enfants de Dieu et rompre leur vie corporative et mettre fin à leur fonctionnement pratique uni.

Le but et le fonctionnement de l’Église
dans son expression locale

                     Nous avons donc à voir exactement ce que sont réellement le but et la fonction d’une expression locale du Corps, ou de l’Église, ou de la Maison de Dieu. Nous pourrons le comprendre en considérant la figure ou le type qui conduit à l’anti type, à l’expression parfaite. Ce qu’était autrefois, le temple comme figure,l’Église l’est dans sa réalité spirituelle. Ce qu’est l’Église dans sa réalité spirituelle, et comme un tout, l’assemblée locale doit l’être également. Nous remarquons que les églises locales dans le Nouveau Testament sont toujours considérées à la lumière du Corps dans son ensemble. C’est ainsi que Paul dira à l’Église locale de Corinthe : « vous êtes le corps de Christ ». Or il ne conviendrait pas que l’Église de Corinthe se saisisse de cette parole pour prétendre : Vous voyez, c’est nous qui sommes le Corps de Christ ! Ce serait tordre le propos et la pensée de l’apôtre. Le point de cette déclaration inspirée, c’est que toute assemblée locale est une représentation de ce qu’est le Corps dans son ensemble. Ce qu’est le Corps tout entier dans la pensé de Dieu doit être manifesté ici et là, en tout lieu.

1. Le lieu de rencontre entre Dieu et l’homme.

                    Continuons à étudier par analogie le temple. Qu’est-ce que le temple ? Le temple d’autrefois était, avant tout, le lieu où se rencontraient Dieu et l’homme. C’était la première fonction du temple. C’est celle de la Maison de Dieu. C’est ce que fut Christ, dans sa plus parfaite expression, d’une façon beaucoup plus grande que le fut le temple de jadis. En Lui, le Fils de l’homme et le Fils de Dieu se fondent dans une seule Personne. Il est intensément significatif que ce fait même soit mis en lumière dans Matthieu 16. Christ interrogeant Ses disciples se sert de l’un des termes, et dans la réponse divinement inspirée que Lui donne Pierre, c’est l’autre terme qui est employé. « Qui est le Fils de l’homme d’après ce que les hommes en disent ? » Et Pierre affirme : « Tu es le Fils du Dieu vivant ». Fils de l’homme, Fils de Dieu et c’est par une révélation de Dieu. Nous avons ici Dieu et l’homme qui se rencontrent dans une seule personne, en un même lieu. Plus tard, le Seigneur Jésus dira de Lui-même – détruisez ce temple, ce sanctuaire, je le relèverai ! Les Juifs pensaient qu’Il parlait du bâtiment, mais Il pensait à Lui-même, à Son propre corps. Ce temple – par transition de pensée, allant du temple de Jérusalem à Christ personnellement, ce lieu où se rencontrent Dieu et l’hommec’est Christ.


                    Or, selon la révélation du Nouveau Testament, l'Église, c'est Christ exprimé de manière corporative. Par conséquent, là où Christ est représenté corporativement et fonctionne de manière vivante, c'est là que l'on doit rencontrer Dieu. C'est là que Dieu et les hommes doivent entrer en communion profonde, une relation très particulière. Le témoignage de tous ceux qui pénètrent dans un royaume, où Christ est vraiment exprimé corporativement doit être - Je trouve le Seigneur ici ! - et cela devrait suffire. Voilà la réponse. Trouvez-vous Sa présence là ? Est-ce que vous y rencontrez le Seigneur ? C'est la première chose qui doive nous gouverner, et aucune autre question liée à des rassemblements ou à des congrégations. Non ! Mais le Seigneur Lui-même, et cela non plus comme personnellement avec le Seigneur et moi, - puisque je puis être partout en contact personnel avec le Seigneur, - mais désormais c'est une question de l'Église. Est-ce que je rencontre le Seigneur  au sein de Son peuple, ici ? Si oui, je suis entré dans le royaume, où la pensée du Seigneur a son expression. C'est un royaume où se trouvent d'immenses possibilités.


                    N'avez-vous jamais lu ce petit livre de A.J. Gordon, "Comment Christ vint à l'Église ?" Il serai bon de le lire, bien que peut-être, d'un point de vue plutôt objectif ou extérieur. Permettes-moi d'en faire succinctement le résumé. Le docteur Gordon était assis dans son bureau, un samedi matin, occupé à la préparation de son sermon pour le lendemain. Il s'endormit et se vie en rêve dans son église, dans sa chaire, au jour du Seigneur. C'était une très belle église, avec ses piliers et ses arches gothiques. L'église était comble, il était en chaire, sur le point de commencer le culte, lorsque la porte du fond s'ouvrit pour laisser entrer un étranger, qui s'avança le long du passage pour trouver un siège. Comme il arrivait sur le devant de l'assemblée, quelqu'un s'approcha pour lui indiquer une place libre. Puis le docteur Gordon continue à décrire la suite du service, au cours duquel ses yeux revenaient constamment sur cet étranger. Dès qu'il regardait ailleurs, ses yeux étaient immanquablement attirés vers lui. Le docteur Gordon dit : "je pris la résolution d'aller parler à cet étranger après le culte." A la fin du service, il descendit de chaire, sans montrer de hâte particulière, puis il se fraya un passage, aussi vite que possible, pour essayer d'atteindre l'étranger, mais celui-ci avait disparu. Et ce fut avec un profond désappointement qu'il dit à l'homme qui se tenait à la porte : "Savez-vous qui est l'étranger que vous avez fait entrer ce matin ?" Celui-ci lui répondit "Ne savez-vous pas qui c'était ?"  C'était Jésus de Nazareth. Oh, dit le docteur Gordon, pourquoi ne l'avez-vous pas retenu ? J'aurai aimé lui parler. Oh ! répliqua l'homme ne vous inquiétez pas, il était ici aujourd'hui, il reviendra !" (J'ajoute que cette double réponse porta du fruit. Elles inspirèrent deux volumes écrits de sa plume, l'un sur "L'œuvre du Saint-Esprit", et l'autre sur "Le retour du Seigneur").

                   Le docteur Gordon raconta ensuite qu'il s'en alla en méditant - Jésus de Nazareth a été aujourd'hui dans mon église. Qu'est-ce que j'ai prêché ? J'ai parlé de Lui. Est-ce qu'Il a pu discerné dans ma prédication la moindre nuance d'irréalité ? Est-ce que j'ai parlé de Lui, ne sachant pas qu'Il était présent, comme j'aurai prêché si j'avais su qu'Il était là ? Qu'a-t-Il pensé de mon attitude, de mon sujet, de la façon dont j'ai dirigé le service ? Qu'a-t-il pensé de notre chœur, de notre chant ? Tout se rapportait à Lui, mais est-ce que tout était digne de Lui ? Je me demande ce qu'Il aura pensé de notre édifice gothique....

                    Voilà le résumé de l'histoire. Mais la pensée qui m'est venue à ce sujet, est celle-ci : Est-ce là note conception des choses ? Ce récit, nous le voyons bien, suggère l'idée que l'Église est une chose et que Christ en est une autre, que l'Église peut bien représenter à bien des égards, certaines choses, tandis que Christ en serait une différente. Oh ! non, ce n'est pas cela l'Église de Dieu, l'Église de Dieu c'est Christ. L'Église, c'est Christ. Si Christ est prédominant lorsque le peuple de Dieu se réunit, Dieu Lui-même est présent. C'est sur la base de Christ et de Sa présence que les hommes rencontrent Dieu. Vous savez aussi bien que moi que les hommes ne peuvent pas rencontrer Dieu, en ce que nous sommes. Nous ne pouvons pas par nous-même mettre les hommes en contact avec Dieu. Aucun sacerdoce en soi, ne saurait amener les hommes à Dieu. Mais si le Seigneur Jésus est  en nous et que nous puissions mettre les hommes en contact avec le Seigneur Jésus, nous les mettons en contact avec Dieu. Mais, s'Il n'est pas en nous personnellement ou collectivement, nous pourrions parler de Dieu jusqu'au jour du jugement, sans que les hommes Le rencontrent jamais. Voilà ce qu'est l'Église, quand elle est constituée selon la vérité. Elle est le fondement sur lequel les hommes rencontrent Dieu, et où Dieu rencontre les hommes, et ce fondement, c'est Christ Lui-même. Il y a une valeur particulière et une signification spéciale, qui sont liées à cette expression corporative de Christ, comme étant la place où l'homme peut rencontrer Dieu. Je crois que le Seigneur peut exercer une action beaucoup plus grande sur les hommes, par une compagnie de frères et de sœurs en qui demeure Christ et qui sont réunis dans la puissance du Saint-Esprit, que par des chrétiens isolés et individuels, aussi nombreux soient-ils. Un lieu de rencontre entre Dieu et l'homme, l'organe e la vie divine.

                    Prenons le temple d'Ezéchiel. La maison est maintenant achevée, selon la pensée de Dieu. Et c'est du seuil de la maison, en descendant les marches, que jaillit la rivière. Le torrent allant en s'approfondissant et en s'élargissant, fait tout revivre sur ses rives, sur lesquelles on voit des arbres et tout est vivant, jusqu'à ce qu'il finisse par se jeter dans la Mer Morte. Cette mort même est engloutie dans cette vie qui sort du sanctuaire. C'est de cette expression corporative de Christ, l'Église, que la vie de Dieu est apportée aux hommes, et c'est pourquoi l'ennemi cherche à la briser. C'était là, le sujet de notre méditation précédente. La dispersion ou la division du peuple de Dieu, son éparpillement en autant d'individus, d'unités isolées, sans vie corporative réelle, c'est un mouvement stratégique de l'ennemi contre cette vie. Nous savons dans notre propre expérience que, si l'ennemi arrive à se glisser entre deux d'entre nous seulement, pour nous désunir en esprit, notre vie sera arrêtée, et la rivière ne coulera plus avant que nous n'ayons réparé ce point, que nous n'ayons remédié à cette division. Cela est très significatif. L'ennemi cherche à créer cette sorte de situations. Il est opposé à la vie parce que l'Église est l'organe de la vie de Dieu.

2) La représentation et l'expression des pensées de Dieu

                     Le temple était ensuite la représentation et l'expression des pensées de Dieu. Chaque pierre, tout objet qui y été employé, toutes les formes, toutes les dimensions et les mesures, tous les matériaux, tout représentait quelque pensée de Dieu. L'intention de Dieu était représentée par ces choses. Tout était symbole des attributs spirituels. Pierre, en développant ce mot qui est devant nous, - une maison spirituelle, (1Pierre 2:5) - dit un peu plus loin que l'objet de la maison spirituelle, c'est "d'annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière". Le temple devait manifester les vertus excellentes du Seigneur. Il devait être la représentation des pensées divines. Le peuple de Dieu devrait être en tout lieu la représentation et l'expression des pensées divines. Il devrait y avoir en son sein une connaissance très bénie des pensées de Dieu, une compréhension de l'intention du Seigneur pour Son peuple, une révélation précieuse de ce que le cœur de Dieu renferme pour les Siens. C'est ce qui devrait être : pas seulement des prédications, mais un ministère de révélation par l'inspiration du Saint-Esprit et sous un ciel ouvert ! C'est cela qui a de la valeur pour le Seigneur et pour Son peuple. Mais pour cela, l'assemblée doit être vivante : oh, comme nous le savons ! Lorsque nous nous réunissons, tous ensemble, nous ne sommes pas toujours vivants pour le Seigneur. Parfois, nous sommes fatigués, nous avons quelque ennui, ou bien c'est une question qui est intervenue pour nous abattre et bien que le Seigneur ait préparé une fête abondante, qu'Il ait quelque chose à nous faire connaître, Il ne le peut pas. Il en est empêché et il en résulte un état d'apathie et un manque de vie. Mais si nous nous réunissons dans l'Esprit, si nous sommes vivants pour le Seigneur, Ses pensées se révèleront et jailliront librement. La bénédiction spirituelle que nous recevrons dans une réunion d'enfants de Dieu dépendra dans une grande mesure de notre disposition d'esprit. C'est très largement de nous que dépend ce que le Seigneur peut nous donner. L'assemblée des enfants de Dieu doit être l'expression et la représentation des pensées de Dieu. C'est pour cela qu'elle existe.

3) La sphère du gouvernement et de l'autorité de Dieu

                     Le temple était ensuite le lieu où s'exerçait le gouvernement de Dieu. C'était là qu'étaient apportées les questions qui demandaient une décision, celles qui devaient être jugées, et Pierre dit : "Le jugement va commencer par la maison de Dieu." (1Pierre 4:17) Nous nous retrouvons aussi avec le texte de Matthieu 18, - dis-le à l'Église ; que ce soit l'Église qui décide. L'Église est donc le lieu où s'exerce le jugement divin. Nous ne pouvons pas nous y arrêter, mais nous voyons que l'assemblée corporative, constituée de manière vivante et selon Christ, a une valeur très réelle et très pratique pour Dieu, dans notre monde actuel. Et combien il est important pour la vie, pour la lumière, pour la puissance, que nous fassions tous, de manière vivante et consciente, partie d'une telle expression locale de Dieu.

                    J'aimerai vous le dire de tout mon cœur ; il est nécessaire, chers amis, que chacun de nous, nous fassions partie d'une assemblée vivante et fonctionnant sur cette base, que nous soyons dans son sein, ou soutenu par elle. Je sais quelle différence cela représente, et beaucoup d'entre nous connaissons cette différence, la différence que cela fait en profondeur et en force. J'ai, durant des années, été pasteur dans différentes églises ou congrégation comme nous le disons ; mais je connais la différence qu'il y a entre cela et ce qui a été obtenu depuis lors. Ce n'est pas une différence qui consiste dans la capacité naturelle des personnes. C'est une différence de nature. La première chose faisait partie d'un système institué, organisé, et gouverné par l'homme, pour des buts religieux. La deuxième est formée par l'Esprit et il y a une différence énorme entre les deux.  Je connais la différence lorsque je me trouve dans ces cas.

                    Tout ce que nous pouvons dire, c'est que ceux qui ont une assemblée locale vivante du peuple de Dieu, dont ils font partie, ont quelque chose  que d'autres n'ont pas. Il y a une richesse en eux. Il y a en eux quelque chose de plus, que ce que nous pouvons trouver dans ceux qui sont dans ce qui est gouverné par l'homme, où tout est purement individualiste ou formaliste. C'est très important car c'est ce que doit être l'Église. L'Église ne connaîtra les ressources que Dieu lui a destinées, que dans la mesure où elle fonctionne selon l'intention divine. Si c'est à cela que nous sommes appelés en tant qu'Eglise, il faut donc que nous soyons l'Église pour accomplir notre grande vocation et connaître notre plénitude. Je vous demande de penser très sérieusement à cela. C'est une chose d'une importance énorme, que cette question de la communion locale du peuple de Dieu.

                    Nous savons que cette question est un réel problème pour beaucoup d'entre nous. "Il n'y a rien dans notre voisinage et je ne vois pas comment vivre cette communion." Mais il y a une réponse et celle-ci est toute simple, bien quelle soit peut-être de nature à nous éprouver. Si telle est la pensée du Seigneur, remettons-la au Seigneur. "Seigneur, si c'est bien là Ta pensée, conduis-moi vers une compagnie selon Ton cœur, ou bien fais-en naître ici une où je me trouve." Demandons cela au Seigneur avec persévérance.

                    Lorsque frère Nee était parmi nous, et comme nous échangions nos pensées au sujet de cette question, il me raconta comment, dans un certain lieu, un enfant de Dieu avait apporté au Seigneur une telle situation. Il avait prié avec persévérance pendant des années, et après avoir prié longtemps, il vit une petite compagnie commencer à se former, et cela graduellement. Un second membre s'ajouta au premier, puis un troisième, puis un autre encore. Mais pendant ce temps, ces frères furent profondément exercés. Ils se tinrent cependant dans la signification et la valeur de la pensée de Dieu. Ils demandaient avec persévérance que Sa pensée trouvât son expression et devienne une réalité. Oui, c'est tout simplement cela. C'est là notre ministère : d'amener à l'existence, par la prière, ce que Dieu veut et doit avoir. Si nous pouvons être facilement découragés, eh bien c'est que nous n'avons pas vu la vision, que la pensée de Dieu ne nous a pas pénétrés très profondément. Ceci est dit en passant pour aider quelqu'un qui vit cette situation. Si nous sommes exercés au niveau de l'Eglise, et que l'Eglise soit pour nous de plus grande importance que ce problème, nous saurons, je pense, trouver le moyen de le résoudre. 

à suivre..........



lundi 4 décembre 2017

(3) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre troisième par T. Austin-Sparks

Chapitre troisième

Le ministère pour la délivrance et la vie des Élus

4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu;
5 et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ.
(1Pierre 2:4-5)

15 Mais les sacrificateurs, les Lévites, fils de Tsadok, qui ont fait le service mon sanctuaire quand les enfants d’Israël s’égaraient loin de moi, ceux-là s’approcheront de moi pour me servir, et se tiendront devant moi pour m’offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l’Eternel16 Ils entreront dans mon sanctuaire, ils s’approcheront de ma table pour me servir, ils seront à mon service.
17 Lorsqu’ils franchiront les portes du parvis intérieur, ils revêtiront des habits de lin; ils n’auront sur eux rien qui soit en laine, quand ils feront le service aux portes du parvis intérieur et dans la maison.
18 Ils auront des tiares de lin sur la tête, et des caleçons de lin sur leurs reins; ils ne se ceindront point de manière à exciter la sueur.
(Ézéchiel 44:15-18)

                    Nous avons chercher à considérer quelques-uns des traits essentiels de cette maison spirituelle, en rappelant les paroles de l’apôtre : « Christ… comme un fils à la tête de sa maison (la Maison de Dieu) et sa maison c’est nous (Hébreux 3:6). Ces trais que nous avons déjà contemplés sont ceux-ci : Cette maison spirituelle a pour objet, en premier lieu, de manifester l’exaltation du Seigneur Jésus. Elle doit ensuite être l’instrument par lequel seront servis la gloire et le plaisir de Dieu.

La présence de la Maison de Dieu
provoque l’antagonisme satanique

                    Nous nous arrêterons pour quelques instants sur le troisième de ces faits essentiels : dans le dessein de Dieu, cette maison spirituelle sert à la délivrance et à la vie des élus. Nous ne nous attarderons pas longuement sur ce mot « les élus ». Cela n’est pas nécessaire. C’est le peuple de Dieu qui est en vue, l’Église qui a été connue d’avance, élue selon la prescience de Dieu le Père, choisie en Jésus-Christ avant que le monde fût et la maison spirituelle existe pour servir à la délivrance et à la vie de ce peuple. C’est la grande vocation du peuple de Dieu, ou une part de cette grande vocation, si grande et si vitale que, aussitôt après l’introduction de l’Église, tout l’enfer s’éleva contre elle. L’introduction même de l’Église est le signal et la cause d’un mouvement puissant fait de la part de l’ennemi, un mouvement qui part à la fois de plusieurs côtés et par de nombreux moyens. Il est aisé de discerner deux de ces moyens, qui forcent réellement notre attention en ces jours-là, si nous reconnaissons que, derrière tout ce qui se déroule sur la terre actuellement, il y a un système de choses spirituel. Ce double mouvement poursuivi par l’ennemi dès les commencements a consisté, premièrement, en une action subtile faite au sein de l’Église, pour y provoquer un affaissement intérieur. Et secondement en un effort pour la vaincre par la force. Il nous semble qu’il n’est pas nécessaire d’en dire davantage pour indiquer la nature des choses. Tout cela est réellement satanique, et c’est une méthode bien satanique.

                    La première indication que nous ayons de cette activité de Satan dans l’histoire de l’Église, c’est ce mouvement secret, intérieur et subtil, que provoque l’ennemi par le moyen d’Ananias et de Saphira, et qui est déclaré immédiatement comme satanique : « Pourquoi Satan a-t-il si complètement entré dans ton cœur ?… C’était une action suscitée de l’intérieur même, en un mouvement subtil fait par Satan pour créer un affaiblissement interne. Sans le jugement rapide exercé par Dieu sur cette action, elle se serait propagée comme une gangrène. Elle aurait agi subtilement, si bien que l’Église aurait été infestée par d’autres du même genre.  

                    Et bientôt, après, l’autre forme de l’activité satanique devient manifeste, à savoir une force ouverte directe, agressive, qui est à l’œuvre pour essayer d’écraser et de piétiner cet instrument, que Dieu avait mené à l’existence. Et toute cette activité qui se poursuit au fil des siècles, sans répit et sur une échelle grandissante, est bien une preuve de la grandeur de la vocation de l’Église. Cela montre que l’ennemi reconnaît que l’issue sera ou bien en sa faveur ou bien en faveur de l’Église : les deux ne peuvent pas marcher ensemble.

                    Permettez-moi de le répéter ici : il est de toute évidence que les évènements mondiaux actuels ne sont pas purement politiques et temporels, mais qu’ils sont dans leur nature et leur essence, spirituels et, comme le reconnaissent et le proclament les hommes du monde eux-mêmes, qu’ils ont un arrière-plan satanique. S’il en est ainsi, nous pouvons conclure que ce n’est pas simplement la suppression de certains peuple que cherche Satan. Il veut atteindre au sein des peuples ou parmi eux, quelque chose qui sent être une menace contre la domination du monde, que Satan veut assurer par son antichrist. Si nous comprenons réellement cela dans nos cœurs, comme nous le devrions, et comme nous pourrions être obligés de le subir par la force brutale des circonstances, nous reconnaîtrons que non seulement c’est notre existence comme Église qui est en jeu, mais que nous touchons à une grande épreuve, à l’épreuve finale peut-être, quant à l’accomplissement de notre vocation céleste.

L’assaut de Satan contre Christ dans Sa Maison

                    Nous voyons que tout l’effort de Satan, dès le commencement, a tendu à détruire la vie du peuple de Dieu ici sur la terre. C’est la vie de Christ dans Son Église qui est l’objectif de Satan dans cette dispensation. Et puisque l’Église a été appelée en relation avec l’accomplissement du dessein éternel de Dieu, - car l’Église n’est pas appelée selon ce dessein seulement, mais elle est l’instrument choisi pour l’exécution de ce dessein, - ce fait même doit provoquer la manifestation de la puissance la plus terrible qui soit, dans cet univers, opposée au dessein de Dieu.

La grandeur de Christ, le Fils de Dieu

                     Quel est le dessein de Dieu ? Il est lié à la première chose qui nous ait occupés en relation avec cette Maison de Dieu, c’est-à-dire l’exaltation du Fils de Dieu sur le trône de l’univers. Voilà de manière très vaste et inclusive, ce qu’est le dessein de Dieu. Et l’Église est appelée à partager cette exaltation, mais aussi être l’instrument par lequel s’accomplit ce dessein. Si cela est vrai, nous le répétons, cela implique l’antagoniste de cette puissance terrible de Satan. ( il ne faut pas oublier que par Sa mort Jésus, a vaincu celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable (Hébreux 2:14) en Christ nous sommes au bénéfice de Sa victoire et la puissance de l’ennemi ne peut atteindre celui qui reste attaché au Cep. jcb) Car l’exaltation du Seigneur Jésus à la place suprême n’est pas une chose mécanique ni automatique. C’est spirituel et cela s’accomplit par une puissance spirituelle. C’est pourquoi nous sommes appelés des pierres vivantes. Nous ne sommes pas simplement des briques ajustées les unes aux autres. Nous sommes parties et parcelles de la vie même du Seigneur Jésus, et du dessein de Dieu concernant Christ. Et c’est cette vie de Christ, qui sera, dans sa manifestation finale dans l’Église, le déploiement de la gloire du Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus ne peut pas être manifesté dans la gloire comme Seigneur suprême dans l’univers de Dieu, avant que les élus ne soient parvenus à cette place de triomphe absolu sur tout le pouvoir de la mort. Ce sera donc par le triomphe de l’Église que sera déployée la gloire de Christ. Cela devient donc une question vivante, une question spirituelle, et pas seulement un point de doctrine froid, sans vie et automatique. Nous sommes dans du concret, du réel. Nous aurons à apprendre que, pour arriver au but de Dieu, l’instrument par lequel ce dessein doit être pleinement accompli, aura à rencontrer jusqu’au dernier fragment et la dernière once de ce pouvoir maléfique. Il faudra l’épuisement complet du pouvoir de Satan pour que Dieu puisse manifester toute la grandeur de Son Christ.

                    C’est le principe qui se retrouve dans toute la Parole de Dieu. Nous pouvons le voir ressortir ici et là dans des exemples frappants. Nous en avons un dans la parole adressée à Pharaon : « Voici pourquoi je t’ai laissé subsister ; afin de montrer en toi ma puissance ». Voilà pourquoi il fut laissé à Pharaon beaucoup de liberté. Lorsque dans la toute première épreuve, Pharaon avait dit non à Dieu, Dieu aurait pu l’écraser et le détruire sur le champ, et c’eut été la fin de Pharaon. Mais Dieu le poussa, l’épuisa jusqu’à dix fois, jusqu’à la pleine mesure des ressources de Pharaon. Il l’épuisa avec tout ce qui l’avait incité à montrer le pouvoir qu’il avait contre Dieu. Mais Dieu est intervenu en montrant combien Il est plus grand que le plus grand de ses adversaires. Ce n’est là qu’une figure, un symbole. Mais nous le voyons ce n’est pas à de simples Pharaons ou dictateurs que nous avons à faire. Nous sommes en présence de la puissance toute entière de Satan lui-même. (Nous ne devons pas oublié que notre ennemi a été vaincu ! Soyons en Christ pour rester dans Sa victoire ! Jcb)

                    Je dis que c’est en présence de cela qu’est l’Église, qui est l’instrument par lequel sera exécuté et atteint le but de Dieu, par lequel sera accompli le dessein de Dieu. Elle doit donc prouver de façon absolue sa supériorité sur Satan. Lorsque le Seigneur peut répandre Sa vie dans Son peuple, ce qui certainement arrivera à ce peuple, c’est que pas sa vie même, il provoquera le pouvoir de la mort. Nous nous demandons comment il se fait que, plus nous marchons près du Seigneur, plus nous recherchons toute la pensée de Dieu, plus aussi nous semblons attirer la mort sur nous-mêmes. Nous serons toujours en conflit avec l’activité mortelle de Satan. C’est une part de notre vocation. Nous n’aimons pas cette idée. Nous reculons intérieurement, et tout ce qui est naturel en nous redoute cette pensée. Mais nous devons simplement mettre cela de côté, et nous confier au Seigneur, tout en reconnaissant les faits. Nous avons à envisager les faits spirituels. Nous tiendrons donc compte de celui-ci : s’il est vrai que cette maison spirituelle, cette Église, ce Corps de Christ existe comme l’instrument par lequel Dieu doit accomplir Son dessein concernant Son Fils, cela ne pourra être accompli que dans la mesure où tout le pouvoir de Satan sera anéanti, afin que dans cette Église, la vie par laquelle Jésus a vaincu la mort soit manifestée, plus grande que toute la puissance de la mort elle-même.

                    Nous voyons donc les étapes. La première c’est que la présence d’une Maison spirituelle est ici le signal pour l’action satanique. La seconde, c’est que tout l’effort de Satan est dirigé contre la vie de Christ dans cette Maison, cette Église, ce Corps. La troisième, c’est que l’accomplissement même du dessein de Dieu par l’Église, la Maison, demande l’épuisement de la puissance satanique. En raison de ce qu’est le pouvoir de Satan, ce sera pour l’Église l’expérience d’un conflit terrible. Mais tout cela n’a qu’un but, à savoir, non pas la manifestation de la grandeur de Satan, mais de la grandeur de Christ. Voilà le but.

Le cours du conflit

                     Il est tout à fait clair que, au cours de l’histoire, Satan ait sur la terre une succession d’instruments satanique. Il commença par Caïn. « Caïn était du malin », dit la Parole de Dieu, « et il tua son frère ». A travers toute l’histoire qui nous est révélée dans l’Ancien Testament, nous avons cette lignée impie des instruments de Satan. Nous les retrouvons sans cesse. Ils sont là, à portée de sa main, prêts à servir ses intentions mortelles. Voici à sa portée, subtilement à sa portée, Doëg l’Edomite soucieux de ses intérêts, et les regards fixés sur le roi de l’Éternel. Voici encore Haman, le descendant d’Agag, qui trame et projette la mort de tous les Juifs. Satan a eu sa suite d’instrument pour mettre à mort le peuple de Dieu, et cela jusquà ce jour. Ils sont toujours à l’œuvre encore aujourd’hui encore, et nous les connaissons par leurs noms.

                    Mais Dieu a eu Sa ligne de succession à Lui, tout le long du chemin, à partir d’Abel. Ce sont eux, chacun d’entre eux successivement, qui épuisent le pouvoir de l’adversaire, Abel démasqua le pouvoir de la mort à travers Caïn. Il semble que ce soit lui qui ait succombé sous cette puissance, mais non. Nous savons que pour finir, il en est autrement, et quoique mort, il parle encore. Son témoignage demeure. C’est ainsi que chacun de ces chaînons, dans la lignée des successeurs de Dieu, a forcé l’adversaire à manifester son pouvoir. Et ensuite, bien que en ce qui concerne leur vie ici- bas, sur cette terre, ils aient pu succomber sous cette puissance, le triomphe reste cependant à cette vie qui était en eux, au Seigneur qu’ils servaient. Il en est encore ainsi maintenant.

                    Il nous faut bien veiller aux déductions que nous pouvons faire, surtout en ce qui concerne le fait que le Seigneur semble laisser à l’ennemi beaucoup de liberté et qu’il semble avoir beaucoup d’avantages et une grande mesure de succès. Mais souvenons-nous que si Satan a eu du pouvoir et du succès, ce n’est pas en dépit de Dieu. Si nous pouvons faire cette distinction, nous serons grandement aidés. Le pouvoir de Satan ne s’exerce pas en dépit de Dieu, mais à cause de Dieu. Dieu le permet. Tout demeure sous la souveraineté de Dieu. Dieu l’oblige simplement à démasquer sa puissance, à l’étendre. Puis lorsque la coupe d’iniquité sera pleine, Dieu interviendra et montrera qu’Il est, Lui, le Souverain Vainqueur. Ce sera la fin. Prenons garde à nos déductions, lorsque le mal paraît avoir une grande mesure de succès. Comprenons bien ce que Dieu fait. Dieu ne manifeste pas sa puissance contre une chose en état d’enfance. Quelle serait alors la puissance de Dieu ! Non ! Dieu fait éclater Sa puissance lorsque la chose atteint sa maturité.

                     Bien que je ne doive pas m’éloigner du sujet que nous considérons, pour en montrer un autre aspect très important, j’aimerai cependant souligner ici un fait frappant en ce qui concerne cette question de qualité de fils, - qui est l’humanité arrivé à maturité, - et est un but divin et que l’état de fils est lié à la manifestation de la gloire (c’est-à-dire que la gloire sera manifestée lorsque les choses seront parfaites, - « la création attend avec un ardent désir, que les fils de Dieu soient manifestés, » - l’état de fils est également un principe qui opère du côté de Satan. Le Seigneur Jésus a dit à ces chefs des Juifs : « vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et quand vous l’avez fait, vous en faite un fils de la géhenne deux fois plus que vous. » (Matthieu 23:15) Le Seigneur a choisi Son mot – c’est l’expression de la maturité en enfer. C’est terrible ! Mais nous le voyons, tout ce qui se produit de ce côté-là sous la souveraineté de Dieu, contribue à amener les choses à maturité avant le jugement. La souveraineté de Dieu demande que cette iniquité arrive à son comble. Et elle arrivera à son comble, non pas parce que Dieu est impuissant ou incapable de l’empêcher. Ce n’est pas en dépit de Dieu, mais à cause de Dieu. Et c’est par l’Église que Dieu va répondre à toute la somme de la puissance de Satan. Ainsi à le fin, sera « à Lui la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ dans tous les âges et aux siècles des siècles ! » (Éphésiens 3:21).

La vocation de l’Église

                    Quelle est donc la vocation de l’Église en relation avec tout cela ? Nous sommes ici, comme nous l’avons dit en commençant, dans le but de servir à la délivrance et à la vie des élus. Le véritable ministère se précise en un jour comme celui-ci. C’est le ministère de l’intercession, l’intercession sacerdotale : « une maison spirituelle, un saint sacerdoce, pour offrir des sacrifices spirituels » (1Pierre 2:5). Nous sommes maintenant lancés dans notre vocation plus que nous l’avons peut-être jamais été, à mesure que nous voyons l’ennemi s’attaquer plus cruellement et plus férocement à la vie de Christ dans l’Église. Il faut que nous luttions en Dieu pour cette vie, et nous devons veiller à ne pas être attachés à notre ministère, par une action subtile et secrète de l’ennemi. Nous ne saurions assez insister sur cette activité secrète et interne, cette propagande des forces spirituelles, qui a pour but de mettre le peuple de Dieu hors d’action, en provoquant des faiblesses et des chutes intérieures. Et c’est la raison de ces assurances et de ces exhortations répétées, qui nous sont données à l’égard de notre libre accès auprès de Dieu.

                    Souvenons-nous que ces paroles encourageantes, au sujet de notre libre accès, et de la hardiesse que nous pouvons avoir pour nous approcher du Trône, ne nous sont pas adressées seulement pour notre propre réconfort et notre satisfaction personnelle. C’est cette vocation qui est en vue, et je crois que cela nous est prouvé encore une fois par l’action de l’ennemi. Ne cherche-t-il pas continuellement à arracher les enfants de Dieu à leur ministère de prière, en jetant sur eux quelques doutes de leur acceptation, de leur accès libre auprès du Père, en faisant peser sur eux le poids d’une accusation et en mettant sur eux la croyance d’une barrière spirituelle élevée entre eux et le Seigneur. Ainsi, ils n’ont plus dans le cœur le désir de prier. « A quoi cela sert-il de prier ? Il y a ceci et encore cela, puis cette autre chose en moi etc... mon propre état m’empêche de prier. » Ah oui si nous croyons à ces accusations, ce sera d’une part un pur reniement de la valeur du Sang, - le mettre de côté comme le désire notre ennemi – et ce sera d’autre part nous livrer entre ses mains et lui assurer un avantage sur le peuple de Dieu. Souvenons-nous que toute intervention dans notre vie de prière est un mouvement stratégique de la part de l’ennemi, pour détruire cette vocation et prendre l’avantage sur le peuple de Dieu. C’est l’objet même de l’existence de l’Église.

                    Voulons-nous accepter cela comme quelque chose de plus que de simples paroles ? Voulons-nous l’écouter dans notre cœur ? Si nous sommes vraiment enfants de Dieu, voulons-nous ici de Lui demander de nous faire voir et accepter tout ce que signifie ce fait, que nous sommes une partie du Corps de Christ, une pierre vivante dans la maison spirituelle, et que notre existence a une valeur pour la vie de la délivrance du peuple de Dieu sur toute la terre. Nous ne sommes plus simplement une personne individuelle. Nous sommes une partie d’une maison, et cette maison est l’instrument de Dieu pour la délivrance et la vie de Son peuple en tous lieux, dans ce conflit qui va s’intensifiant contre la puissance de la mort et des ténèbres. C’est pour cela que nous vivons, et si nous ne servons pas à cette fin, nous renions l’objet même de notre existence. Prenons cela bien à cœur, car il n’y a pas de choix possible ici. Il ne s’agit de choisir si, oui ou non, nous voulons remplir un ministère d’intercession, et prier pour tous les saints en tout temps. Nous ne sommes pas invités à le faire si cela nous plaît. Ce n’est pas cela la Maison de Dieu.

                    Il nous faut reconnaître que la Maison de Dieu n’est ni inerte, ni sans vie. Elle est vivante, la marque même de sa vie, c’est qu’elle est active, énergique, mais de manière spirituelle. Elle est caractérisée par l’esprit d’intercession. Non pas que nous ayons des réunions de prière à date fixée, où les enfants de Dieu prieront ou ne prieront pas, selon leur gré. La Maison est caractérisée par l’intercession. C’est cela qui détermine si oui ou non nous correspondons à la nature même de notre vie d’enfants de Dieu. Si nous vivons réellement ce que nous sommes en Christ, partout où nous aurons une occasion de prier, nous serons prêts à le faire. Nous participerons du moins consciemment à la prière et, que nous priions à haute voix ou non, nous serons dans la prière de façon spontanée. Si l’Esprit du Seigneur a vraiment Sa voie en nous, nous serons des hommes et des femmes de prière et d’intercession. Impossible de faire autrement, c’est ainsi.

                    Mais il nous faudra pour cela veiller à ces points où est assaillie notre intercession. Les points où sont assaillies l’intercession et la prière sont nombreux. Souvenons-nous du point fondamental de notre accès libre. Nous devons être sûrs de notre accès auprès de Dieu. Pour être sûrs, il nous faut connaître la valeur infinie du Sang précieux. Nous ne devons pas nous faire voler notre assurance à aucun prix, car le Sang ne veut pas que nous nous laissions décourager. Ce Sang est là pour effacer tout ce qui peut nous abattre . Oui, nous pouvons faiblir, nous pouvons défaillir, nous pouvons tomber. Il peut y avoir des choses qui nous affligent et qui attristent le Seigneur. Oui ! Mais sachons que le Sang précieux est efficace pour effacer immédiatement ces manquements. Aussitôt, à l’instant même, sans attendre d’avoir le dessus sur la réaction violente et l’aiguillon de notre faute, et de nous sentir un peu meilleur, ayons recours à ce Sang précieux qui efface tout. Mais souvenons-nous que toute cette persistance par laquelle l’ennemi cherche à nous accabler, a pour but quelque chose de plus que simplement nous terrasser. Il veut détruire notre vocation spirituelle de la prière pour avoir la liberté d’attaquer et d’opprimer les saints. Nous sommes responsables de la vie et de la délivrance du peuple de Dieu. C’est à cela que nous sommes appelés.

L’Église et la puissance du Trône

                    Puisqu’il en est ainsi, il faut nous souvenir toujours que si, pour nous pécheurs, le trône de Dieu est un trône de grâce, il est un trône de jugement pour l’ennemi. Ce qui pour nous est le trône de la grâce, est pour Satan le trône de la destruction. Nous devons nous approcher avec assurance du trône de la grâce, non seulement pour nous-mêmes et pour le peuple de Dieu, parce que nous avons besoin de la grâce, mais venir aussi avec une assurance égale à ce même trône comme au trône qui proclame la défaite de Satan. Souvenons-nous toujours qu’il y a deux côtés à ce trône : celui de la grâce et celui du jugement. Le côté de la grâce est pour nous, à cause du Sang précieux, et le côté du jugement est pour l’adversaire.

                    Ce dernier aspect est celui qui ressort avec évidence dans le livre de Esther. Il est lié à la destruction des desseins de Haman. Il nous faut reconnaître que le trône ne doit pas être uniquement au milieu de l’Église comme le trône de la grâce, mais qu’il doit y être dans toute sa signification, comme le trône de la puissance divine, pour la destruction de l’œuvre de Satan. Ceci est un aspect différent de la prière, et un aspect très important. Il faut que vous et moi nous connaissions ce contact avec le trône, contre l’ennemi en faveur du peuple de Dieu. C’est ce trône qui doit être dans l’Église.

Un mot final sur la tâche confiée à l’Église

                     Nous conclurons en résumant quelques pensées. Toute cette responsabilité pour la vie du peuple de Dieu a été confiée à l’Église. C’est une chose immense à dire et tout aussi immense à contempler. Je sais que, dans un sens très réel, tout est assuré en Christ dans la gloire. Mais il est aussi vrai, selon la révélation divine, qu’il doit y avoir un accomplissement de la victoire remportée par Christ. C’est cela qui est confié à l’Église. Nous sommes ouvriers ensemble avec Dieu. Nous avons été créés en Jésus-Christ pour des bonnes œuvres que Dieu avait ordonnées d’avance, afin que nous y marchions. Le Seigneur a mis cette responsabilité immense sur Son peuple, l’accomplissement de Son dessein, qui est la délivrance et la vie de Son peuple, en vue de cette consommation glorieuse - la manifestation de la grandeur de Christ dans Son peuple, et par Son peuple.

                    Nous le voyons, lorsque Christ reviendra, Il ne viendra simplement pour être vu dans la gloire, pour être manifesté comme le Christ glorifié et glorieux : pas seulement cela. Il viendra pour être glorifié dans Ses saints et pour être admiré dans tous ceux qui croient. La glorification de Christ doit être pour achever quelque chose dans l’Église. C’est en vue de cela que, vous et moi, et tout le peuple de Dieu, nous avons cette tâche qui nous est confiée. Le Seigneur nous donne la lumière. Et tandis qu’il reste en communion avec nous, Il se tient en un sens en retrait et Il nous dit : Maintenant c’est votre tâche, Je vous ai donné toute la lumière, marchez à présent avec elle ! Et nous, nous revenons sans cesse au Seigneur pour Lui demander d’agir : Seigneur, viens faire ceci ! Viens faire cela ! Et l’attitude du Seigneur sera : c’est à vous de le faire ! Je suis ici, Je vous donne le secours de l’Esprit et je vous ai montré ce que vous avez à faire, accomplissez votre tâche !

                    Oh ! Si le peuple du Seigneur se levai pour reconnaître qu’Il lui a confié cette grade tâche d’accomplir Son dessein, de servir à la vie de Son peuple en vue de cette consommation glorieuse, où la grandeur même de Christ sera manifestée dans Son peuple. C’est notre tâche, il ne faut donc pas continuer ni en appeler au Seigneur pour qu’Il l’accomplisse sans nous. Nous devons nous livrer à ce ministère de prière et d’intercession pour apporter la vie à Son peuple, amener la délivrance de Son peuple, et rester en contact avec Son trône pour qu’il soit libéré du malin et du pouvoir de la mort.

                      Si donc, la délivrance et la vie même du peuple de Dieu sont à notre portée, par la volonté de Dieu, ce n’est une petite chose. Je crois que la Parole de Dieu nous révèle clairement, que l’Église existe pour prendre sur cette question de la gloire du Seigneur et de la grandeur du Seigneur, qui doivent être déployés, à la fin dans le triomphe de Son peuple. C’est notre responsabilité ! Que le Seigneur nous fasse la grâce de l’accepter et de nous y donner de tout notre cœur, de nous tenir en Sa présence, non pas comme si nous étions obligés de prier, mais marqués par l’esprit d’intercession, comme l’évidence même de notre vie.

à suivre..........


samedi 2 décembre 2017

(2) LA MAISON SPIRITUELLE DE DIEU Chapitre second par T. Austin-Sparks

Chapitre second

Notre assurance :
En Christ, Dieu a Son repos et Sa satisfaction

5 ………..nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté,
6 à la louange de la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé……..
12 …….afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ……
10 ….Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. (Éphésiens 1:5-6, 12 ; 2:10)

5 Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. (Jean 17:5)

                      Nous méditons sur la maison spirituelle de Dieu, et nous nous sommes arrêtés dans notre précédente méditation, sur le trait fondamental et prééminent de cette maison spirituelle, - dont nous sommes en Christ des pierres vivantes, - c’est-à-dire la proclamation et la manifestation de l’exaltation du Fils de Dieu. Nous avons remarqué, en ce qui concerne cette maison, que tout découle de cette exaltation. Ce qui arriva le jour de la Pentecôte fut le rejaillissement spontané de cette exaltation du Fils de Dieu à la droite de la Majesté d’En-Haut. Et ce fait même fut le secret de la vie, de la puissance et de la victoire de l’Église, dès les premiers jours de son existence et de son histoire. C’est de ce fait que découlait sa vie. C’était là son témoignage : Jésus, le Fils de Dieu est exalté sur le Trône, dans les lieux célestes.

                      Nous savons que ce fut le témoignage de Pierre le jour de la Pentecôte. Nous savons que ce fut la note sur laquelle s’arrêta Étienne. Nous savons que les apôtres proclamèrent continuellement ce grand fait : Dieu L’a fait Seigneur et Christ et Il est exalté. Je le répète, tout jaillit de ce fait et se résume en un élément puissant d’assurance, une chose qui reste toujours nécessaire, et qui l’est peut-être plus aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été.

L’assaut porté contre l’assurance

                     Nous avons rappelé dans notre méditation précédente ce fait, que le grand ennemi spirituel cherchait à réaliser son ambition à la domination du monde par la propagation d’un mensonge, cette grande propagande « cinquième colonne ». Et il a réussi par sa campagne de mensonge à ouvrir de larges avenues, par lesquelles sont minées et sapées l’assurance et la confiance.

                      Il a fait et il en train de faire encore autre chose dans le domaine spirituel, une chose que nous voyons si clairement à l’œuvre dans les lignes temporelles. C’est cette stratégie ouverte et affichée dont se servent ceux qui, maintenant dirigés, employés et gouvernés par Satan, veulent réaliser la domination du monde par l’élimination de Christ. Il est prouvé par l’histoire vécue que leur stratégie consistait à travailler secrètement dans la vie nationale de leurs ennemis, à persévérer pendant des années, dans le but de produire une désintégration interne qui détruit la confiance : et comme ils ont réussi à le faire, ils continuent ! Je ne désire pas m’attarder sur le côté terrestre, temporel et politique des choses. Mais cette action subtile et secrète se poursuit dans les coulisses, dans la vie même des nations ennemies, en vue de détruire la confiance et de créer un affaiblissement à l’intérieur, - cette action dévoile les principes de l’activité de Satan. En effet la phrase qui fut imprimée à cet égard est celle-ci : Nous voulons forcer nos ennemis à travailler à leur propre défaite ! Et cela fut vrai dans bien des pays.

                     Maintenant cela peut être un exemple de ce qui se fait spirituellement. Oh ! Avec quelle ténacité Satan a poursuivi cette voie à travers tout l’histoire, faisant tout pour détruire la confiance, car la confiance est un facteur puissant. Nous voyons comment les nations cherchent à cultiver et à stimuler la confiance à l’intérieur de leurs frontières, pour maintenir leur propre forces contre leurs ennemis. Que ne feront-elles pas pour rassurer les peuples et leur donner confiance ? Satan sait qu’un peuple qui vit dans l’assurance soulève pour lui le plus grand des problèmes, et représente une situation des plus embarrassantes pour lui. Or, si nous regardons aux premiers jours de la vie de l’Église, nous verrons que l’un des trait qui la caractérisait particulièrement, c’était l’assurance des croyants. Ils étaient des hommes qui ne posaient pas de questions. Ils ne connaissaient pas le doute. Ils pouvaient parler avec autorité, parce que leurs cœurs étaient fermes. Ils n’étaient point divisés intérieurement. Il n’y avait dans leur sein aucune de ces semences de désintégration interne. La base de cette assurance et de cette position sûre, c’était simplement que le Saint-Esprit était venu et qu’il avait gravé avec force dans leurs cœurs le fait que Jésus était sur le Trône. « Jésus exalté..élevé...à la droite de Dieu (Actes 2:32-33). Ils n’avaient aucun doute à cet égard, c’est pourquoi il n’y avait aucune place à celui-ci. L’exaltation du Seigneur Jésus, lorsqu’elle une vérité bien établie dans notre cœur, est un facteur puissant dans notre témoignage, notre vie, notre service. Si ce facteur nous manque nous n’avons aucune valeur pour Lui.

                    Or, en des jours comme ceux où nous vivons, la stratégie de l’ennemi consistera à saper, à miner notre assurance. Nous ne parlons pas, à présent, des choses du monde, mais de l’assurance spirituelle. C’est donc par ce moyen - par l’assurance que Jésus-Christ est exalté - que la Maison de Dieu est édifiée, et elle ne peut l’être sans cela. Nous avons vu, comment, avec David et Salomon, l’édification de celle maison qu’ils voulaient pour le Dieu Éternel et qui devait être excessivement magnifique, découlait toute entière du fait que Dieu s’était assuré, et de Son roi, et du trône pour son roi. Dieu avait fait alliance avec David. Dieu avait promis avec serment à David, de faire asseoir sur son trône quelqu’un du fruit de ses entrailles, d’établir son trône à jamais. Or, nous le savons, cette promesse a dépassé le fils de David, pour s’accomplir dans le Seigneur Jésus. Elle n’eut qu’un accomplissement purement symbolique et très imparfait en Salomon. Salomon eut une fin déshonorante, mais au jour de sa gloire il avait été la préfigure d’un Autre. C’est ainsi que nous trouvons dans le livre des Actes ces paroles citées d’un Psaume :

34 Car David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite,
35 Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. (Actes 2)

                    L’apôtre emploie ce mot en relation avec cette autre parole adressée à David : « David...étant prophète et sachant que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, c’est...Christ qu’il a prévu et dont il a parlé. »

                    C’est de Lui qu’il a parlé. Et Dieu a accompli Sa Parole, non pas dans une ombre, ni dans une figure, mais parfaitement, en ce plus grand Fils de David. Le plus grand Fils de David est sur le trône des trônes. Et c’est pas le fait que Dieu a établi Son Roi dans la gloire et l’exaltation, que commence l’histoire de l’Église. La note suprême par laquelle est édifiée l’Église, c’est cette note d’assurance absolue, qui qui jailli du fait que Dieu a établi Son Fils dans la gloire.

Le repos de Dieu en Son Fils

                     L’assurance vient du repos du cœur. Remarquons ici à nouveau combien les Tritures sont pleines de vérité et d’exactitude. Ce n’est pas par accident ni par chance ou hasard, que Salomon, l‘homme choisi pour occuper cette position a porté ce nom : Salomon. Salomon signifie repos. Arrêtons-nous maintenant sur la parole si intéressante que dit Étienne en parlant de Salomon dans Actes 7:48-49 :

48 Mais le Très-Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète:
49 Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos?

                    Ensuite Salomon porte un autre nom - Jedidia, bien aimé de l’Éternel – C’est ce que nous trouvons dans la lettre aux Éphésiens. - « acceptés en son fils bien-aimé ». Nous le voyons, le Seigneur Jésus incarne la signification des deux noms de Salomon. Il et le repos de Dieu, - le lieu de mon repos - et Il est le Bien-Aimé de Dieu, le Bien-Aimé du Père. Ainsi, en tout premier lieu, Dieu a tout ce que Son cœur désire dans la Personne de Son Fils, et cela en regard de ce que doit être Sa Maison. Et c’est de se fait que prend naissance corporativement, la Maison dont nous sommes des parties. Elle est édifiée sur le repos du cœur, que Dieu possède en Son Fils.

                    Il faut maintenant que, vous et moi, nous arrivions, comme Dieu, à cette même place de repos à l’égard du Seigneur Jésus, avant de pouvoir être réellement une expression de Sa maison. Nous sommes Sa maison spirituelle : « sa maison, c’est nous ». Mais cela ne veut pas dire que Dieu nous rassemble simplement, comme si nous étions des briques. Il doit avoir des pierres vivantes, et ces mots, pierres vivantes, implique la pensée comme nous le montre 1Pierre 2:4-5, que c’est par une relation vivante avec la principale Pierre de l’angle que la maison est édifiée : « en nous approchant de lui comme de la pierre vivante...vous aussi, comme des pierres vivante, vous formez une maison spirituelle. » Les différentes parties de la maison forment un tout avec la Pierre Angulaire. Elles sont tout d‘une pièce, en ce qui concerne leur nature, un avec Lui, en ce qu’Il est. Puisque nous sommes l’édifice, il nous faut prendre notre caractère de cette Pierre de l’Angle que Dieu a choisie : « Je pose en Sion la pierre angulaire choisie et précieuse. » Le but de Dieu, c’est Son Fils et tout vient de Lui. Vous et moi nous travaillons pour Lui et tout vient de Lui.

                    Mais qu’est-ce donc qui donne à la maison son caractère ? C’est la satisfaction parfaite et entière que Dieu a en Son Fils et qui Lui donne Son repos. Dieu se reposa de toutes Ses œuvres le septième jour ; et Dieu vit tout ce qu’Il avait fait, et tout était très bon. Maintenant, si nous reportons cela directement - dans son rapport spirituel – à la Maison de Dieu, nous entendrons longtemps, longtemps après ces paroles : « pour faire paraître devant Lui cette Église pleine de gloire, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. » Ce n’est que redire en d’autres termes, « c’est très bon ! » Ce qui satisfait avant tout le cœur de Dieu c’est que Son Fils a répondu à tout ce qu’Il n’avait jamais demandé de façon spirituelle et morale. C’est cela, le repos de Dieu. Et l’exaltation du Seigneur Jésus, c’est le sceau que Dieu a apposé sur ce fait. Dieu est satisfait. Il est en repos. C’est ainsi que, lorsque le Seigneur Jésus est sur le point de franchir la dernière étape de Son voyage, cette étape qui Le verra crucifié, Il dit : « Père glorifie-moi auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fut ! » (Jean 17:5)

                      Glorifie-Moi ! Oui, cela suivra presque immédiatement le moment du plus sombre chemin. C’est le chemin qui mène à la gloire. Ce dernier pas – la Croix – sera l’étape finale et la somme de tout ce qui a donné à Dieu la satisfaction de Son cœur.

La valeur du Sang de Jésus-Christ

                    La conclusion à laquelle nous conduit tout ce qui a été dit est celle-ci : C’est par Son Sang précieux que le repos de Dieu est assuré en Jésus-Christ. Oh ! Bien-aimés nous avons besoin, vous et moi, de saisir plus profondément la valeur suprême du Sang de Jésus ! Le valeur du Sang de Jésus est le grand facteur en ces temps de la fin. C’est le facteur suprême, quant au repos de notre cœur. Et le repos du cœur est la seule base de la victoire. C’est pourquoi Satan cherche toujours de dérober aux enfants de Dieu le repos de leur cœur à l’égard des questions spirituelles. J’aimerai adresser à tous cet appel aujourd’hui, bien qu’il serai nécessaire d’en dire davantage une autre fois. Mais je tiens à adresser cet appel ici, car il faut que nous arrivions à la place, où cette question de notre relation avec Dieu, - quant à notre acceptation, notre paix, notre repos, notre communion, - est absolument établie. Nous ne devons pas permettre que l’autre côté de notre expérience spirituelle franchisse cette ligne de séparation, et pénètre das le domaine de notre assurance. Je veux dire qu’il y a cet autre côté, celui où le Seigneur veut nous rendre conformes à l’image de Son Fils. Il a une grande œuvre à faire en nous, et à mesure qu’Il l’accomplit, nous découvrons ce que nous n’avions jamais soupçonné, à savoir l’œuvre immense que cela représente. Nous nus découvrons nous-mêmes. Nous découvrons les profondeurs de l’iniquité qui se trouve dans notre nature déchue. Cela devient, pour nous, quelque chose de terrible. Mais ne permettons jamais que ce qui est mis en lumière par l’action de Dieu en nous, vienne envahir cette autre place de l’assurance de notre acceptation, de notre position, de notre paix avec Dieu.

                     Nous arrivons à une place dans laquelle nous savons que Dieu nous a acceptés et que nous avons la paix avec Dieu. Nos péchés nous sont pardonnés et nous avons une paix bénie, nous réjouissant dans le Seigneur. Nous sommes dans cette position pour un certain temps, puis nous sommes tout-à-coup mis en présence d’une chose liée à notre avancement spirituel, à une vie plus profonde en Christ, et à tout ce qui concerne notre marche avec Lui. C’est là que beaucoup, en entrant en contact avec ces choses, perdent leur assurance première et leur joie fondamentale. Et c’est à cause de cela que l’on s’est tourné, non pas contre le salut et la joie simple d’avoir trouvé le Seigneur comme Sauveur, mais contre ce qui doit être ajouté à cela. L’on ne veut rien de plus. On refuse tout ce qui est subjectif. Cela ne justifie pas la position qu’on a prise, mais nous montre combien nous devons veiller à cette question de notre assurance : et nous devons nous appuyer sur elle.

                    Il nous faut prendre cette position, et sans aucun doute, il y en a parmi vous qui l’ont prise : « Oui, je le sais, je commence à comprendre quelque chose de la profondeur du mal qui est dans ma propre nature. J’en arrive à voir ce que je n’aurai jamais cru vrai de moi-même. Je n’ai jamais eu des moments aussi durs. Je n’ai jamais désespéré de moi comme je le fais en ce moment. Je découvre de plus en plus qu ‘en moi, c’est-à-dire dans ma chair, il n’y a rien de bon !  Et ainsi de suite, mais...mais... c’est l’affaire du Seigneur. C’est le Seigneur qui va s’en occuper. Je ne permettrai pas que cette découverte empiète sur l’assurance de mon acception absolue par Dieu sur ma position fondamentale devant Dieu. Je ne permettrai pas à tous les problèmes de la sanctification de venir submerger et détruire la grande assurance de la justification. » Il nous faut veiller très soigneusement à garder cette ligne de séparation clairement définie ; car si je ne me trompe, c’est précisément contre cela que sont dirigées les œuvres de l’ennemi, afin de détruire la puissance de l’Église. Et je crois que c’est le cœur du douzième chapitre de l’Apocalypse : « Ils l’ont vaincu par le sang de l’Agneau. » qui est-ce qu’ils ont vaincu ? l’accusateur des frères. Il cherche à les terrasser par ses accusations. Et leur réponse à ces accusations : le Sang de l’Agneau. Que signifie cela ? Dieu est satisfait et Il est dans le repos. Et je suis, moi aussi, en repos sur la base du Sang. Il l’ont vaincu, et lui, il est terrassé. Ils ne seront pas abattus, s’ils restent fermes dans leur position. Le Sang n’est pas efficace uniquement pour le salut initial : il a toute sa valeur pour le triomphe final. Le Sang est la chose finale. La valeur du Sang est une puissance immense pour maintenir le peuple de Dieu ferme et assuré, confiant et empreint de la note d’autorité. La base de la satisfaction de Dieu, c’est le Sang de Son Fils qui rend possible Son exaltation.

                     Oui, tout cela est lié à cet élément d’assurance nécessaire et indispensable sur lequel est édifiée l’Église. C’est dans cette ligne que grandira la maison spirituelle. Je crois que c’est en cela que réside le secret du progrès remarquable des débuts de l’Église. « Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés » L’Église croissait alors d’une manière qu’elle n’a jamais connue plus tard. Et le grand facteur dans l’édification de la maison, dans la croissance de l’Église,c’était alors cette note d’assurance et de confiance absolues chez les croyants. C’était un peuple qui avait le repos du cœur, et qui savait que Jésus-Christ est sur le Trône. Pour eux cette assurance dominait leur relation avec Dieu.

                      Cela nous ramène à notre précédente méditation, tout en nous conduisant directement vers du nouveau placé devant nous par les passages cités au début de notre deuxième chapitre : La maison spirituelle existe, dans la but de répondre au propre désir de Dieu, de servir et au plaisir et à la gloire même de Dieu. Nous avons cette phrase dans les Éphésiens : « que nous soyons à la louange et à la gloire de sa grâce. » A la louange de sa gloire, c’est-à-dire qu’elle existe pour satisfaire le cœur de Dieu , pour servir à Sa gloire, à Son plaisir. C’est de cette manière que la maison spirituelle doit être la réponse de Dieu à tout ce qui est arrivé dans l’histoire.

La nouvelle création de Dieu

                     Lorsque fut terminée cette première création qui s’acheva dans le premier Adam, Dieu a considéré Son œuvre en disant : tout est très bon ! Puis suivirent la chute, le chaos, la ruine dans la création. C’est du sein de la création ruinée que Dieu leva une nation. Or le plus grande parole qui a été dite d’Israël est, je le pense, cette petite phrase : « Israël ma gloire ». Quelle chose merveilleuse ! Israël ma gloire. Dans les premiers jours du règne de Salomon, Israël fut bien la gloire de Dieu. Puis une fois encore suivirent la chute, la faillite, la ruine.

                      Et pour finir, nous voyons Dieu revenir sur Ses pas, revenir à Israël, revenir à la création par une nouvelle création en Jésus-Christ. C’est premièrement en ce qui concerne Christ Lui-même et personnellement, que Dieu pourra dire, comme nous l’avons vu : « Mon bien-aimé en qui j’ai mis tout mon plaisir. » Je suis pleinement satisfait. C’est, en d’autres termes, la nouvelle création vue en Christ et Dieu disant : tout est très bon, Je suis pleinement satisfait.

                     Mais il y a ensuite l’Église, l’Église qui est Son corps et qui représente une extension de la nouvelle création, - de la personne de Christ au Corps de Christ.- Et la chose suprême qui nous est dite de cette Église, c’est qu’elle descend du ciel resplendissante de la gloire de Dieu. Ou, pour employer d’autres termes, « qu’il fera paraître cette Église devant lui pleine de gloire, » ou encore « qu’il viendra en ce jour pour être glorifié dans ses saints et admiré de tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1:10) Ce sera la fin. Ce sera la réponse finale de Dieu. Il n’y aura plus dans la création d’autre chaos, ni d’autre ruine. La dernière réponse de Dieu à toute la ruine et à la faillite qu’il y avait auparavant, c’est l’Église, cette maison spirituelle, une nouvelle création.

Ce qu’est l’Église

                     Qu’est-ce donc que cette maison spirituelle ? Qu’est-ce que cette Église ? Gardons-nous à cet égard, d’une idée simplement objective, et ne pensons pas à l’Église comme à une chose située en un certain lieu en dehors de nous-mêmes. Qu’est-ce que l’Église ? La réponse est très simple. La maison spirituelle de Dieu, c’est Christ Lui-même. Non pas Christ personnellement et seul, mais Christ en vous en moi, l’espérance de la gloire. Oh ! c’est précisément sur ce point qu’ont été commises au sujet de l’Église, toutes les erreurs qui ont eu des résultats si désastreux. L’Église, la Maison de Dieu, c’est simplement Christ Lui-même, qui se trouve dans son unité indissoluble en tous ceux en qui Il demeure réellement. C’est tout. Voilà l’Église. Cherchons maintenant à extirper de notre mentalité tout autre idée de l’Église. Christ n’est pas divisé en un millier ou un million de parcelles selon le nombre de croyants. Il n’y a qu’un seul Christ. Ce n’est pas vous et moi qui sommes l’Église. C’est Christ en vous et en moi qui est l’Église. Nous restons toujours, en dehors de l’Église, ce que nous sommes sur notre base naturelle, mais c’est la mesure de Christ en nous qui constitue l’Église, une Église spirituelle, une maison spirituelle. Un seul Christ, par l’Esprit qui est un, en tout ceux en qui Il demeure. Voilà l’Église. Dieu n’a jamais vu dans cette Église, dans ce Temple, autre chose que Son Fils. C’est Lui qui est le Temple de Dieu et, vous et moi, nous ne pouvons appartenir à l’Église que si Christ est en nous. Je sais que c’est là dire une chose très simple, mais arrêtons-nous simplement là-dessus pour en saisir toute la signification : nous avons là un des grands facteurs d’une puissance immense et inexprimable contre l’ennemi, pourvu que nous vivions sur cette vérité et que, surtout, nous y demeurions.

                    Il y a deux manières d’aborder cette question et je revois le grand succès de propagande satanique à cet égard. Je ne sais pas ce qu’en penseront les chrétiens plus avancés. Nous ne pouvons parler que de ce que nous avons vu durant notre vie, mais nous avons vécu assez longtemps pour reconnaître le cours de ces choses. Et il me semble – bien plus, j’ai la conviction – que, durant ces toutes dernières années, durant ces dernières décades, il y a eu parmi les chrétiens, une méfiance allant croissant et se développant plus que jamais, de telle sorte qu’il est aujourd’hui presque impossible de parler quelque part sans que l’on remette en question la pureté de votre foi. C’est dans l’atmosphère. Il me semble que l’on soit en état d’alerte de manière constante, afin de repérer quelque chose qui ne soit pas tout à fait pur. Et tout ce qui vient réellement de Dieu est entravé par cette méfiance, par cette atmosphère de suspicion. La vérité réelle de Dieu ne peut atteindre les cœurs, à cause de cette méfiance répandue dans tous les chrétiens. Est-ce bien juste ? Est-ce tout à fait fondamental ? Est-ce bien la vérité ? Quelle erreur y a-t-il ici ? Où sera le point subtil de ceci ? C’est comme cela. Voilà l’attitude qu’on a adoptée, voilà ce qui est devenu la ligne positive. Or, bien-aimés, je crois que nous avons là, l’une des caractéristiques de cette propagande satanique, dans la but d’amener un affaissement de l’intérieur ; car il y a une désintégration interne, s’il n’y a pas de cohésion, cela signifie que le peuple de Dieu est divisé en milliers de fragments, par cet esprit et cette atmosphère de méfiance si nuisible, et que l’Église ne peut pas marcher comme un tout solide.

                    Il y a en fait, très peu de chrétiens qui peuvent avancer ensemble, dans une unité parfaite, comme un seul homme, et pour cette simple raison. Satan infiltre cette méfiance dans les milieux les plus intimes de la vie chrétienne et de la communion fraternelle, cherchant toujours à créer cet horrible élément d’incertitude et de question. Oui, il a pénétré à l’intérieur même, et il cause une désintégration et un affaissement internes, travaillant sans bruit et subtilement pendant des années. Il réussit de cette façon à remporter bien des victoires sans répandre de sang. C’est ainsi qu’il peut très facilement gagner du terrain et arriver à son but qui est de régner.

                     Prenons une autre expression de cet arrière-plan spirituel des choses. Ne voyons-nous pas, bien-aimés, que dans ce royaume-là, il n’y a aucune place pour une pensée ou un autre esprit ? Si quelqu’un avait pendant ces années de détresse que nous avons vécues, une autre pensée, un esprit différent, une idée autre, il était immédiatement éliminé. Il ne peut y avoir là deux pensées. Il faut y assujettir son esprit à cet autre esprit, à cet esprit dominateur. L’on ne peut pas avoir son opinion. Il n’est pas possible de discuter. Il est impossible de parler autrement, d’une manière qui ne corresponde pas à l’esprit dominant et dictateur. Il n’y a pas de place pour une seconde chose. Satan connaît la valeur presque infinie de l’unité, Et c’est un moyen secret pour avancer, pour réussir, que cette élimination barbare et meurtrière de toute autre voix, pour n’avoir plus qu’une seule voix, qu’un seul esprit, une seule volonté qui domine sur tous les autres. Oserez-vous penser autrement ? Oserez-vous à avoir votre opinion propre ? Soit, essayez de l’avoir, mais ayez bien soin de ne jamais le faire connaître. Voilà le régime ! Et quelle puissance il y a pour obtenir l’objet en vue !

                     Or, cela n’est que l’expression terrestre d’un système spirituel. Introduisons cela dans le domaine de l’Église. Pourquoi l’Église est-elle affaiblie, paralysée, arrêtée ? Pourquoi ne peut-elle avancer triomphante, comme une armée aux étendards déployés ? Parce qu’il y a eu en son sein cette œuvre de désagrégation qui se poursuivait secrètement, de sorte que la méfiance est désormais à l’ordre du jour. Je ne puis dire qu’une chose : Pour que s’accomplisse la destruction du royaume satanique, qui doit se faire par l’Église et à travers elle, en union avec sa Tête, son Seigneur dans la gloire, - pour ce but suprême, il faut que vous et moi nous prenions définitivement l’attitude opposée. Ne continuons pas à demander toujours avec méfiance : Ceci n’est-ce pas douteux ? Ceci n’est-ce pas mauvais ? N’y a-t-il rien de dangereux ici ? Non, prenons une attitude positive : Quelle mesure de Christ y a-t-il en ceci ? C’est à cela que je m’attache. Qu’est-ce que je vois, ou qu’est-ce que je trouve du Seigneur dans cette chose ? C’est avec cela que je m’engage, avec cela que je coopère. Oh ! Si nous pouvions seulement prendre cette attitude positive, Satan ne tarderait pas à perdre du terrain, et l’Église serait bientôt une Église glorieuse.Une des caractéristique de l’Église à ses débuts était l’unité. Les croyants disaient les mêmes choses, ils étaient tous d’un même esprit, d’un même cœur. Combien l’ennemi perdait du terrain ! Mais dès que l’ennemi commença son œuvre secrète en propageant les doutes, les méfiances, les préjugés internes, il fit redescendre rapidement l’Église de cette position de vie ascendante, et éparpilla sa puissance. Oh ! Il nous faut demander au Seigneur que Christ seul, et Son Esprit seul est en nous l’ascendance ! Nous ne vivrons plus alors sur la base de ce que nous sommes par nature, - car nous serons toujours affectés par ce que nous sommes en nous mêmes, - mais sur la base de la mesure de Christ en chacun de nous. Et nous ne nous laisserons plus arrêter sur la base d’une erreur possible, d’un faux enseignement possible, ou de la présence possible de ces choses, en les cherchant presque d’avantage que ce qui est vrai ! Oh ! Nous devons nous confier au Seigneur à cet égard. Je crois fermement bien-aimés, que le chemin le plus sûr, celui où nous sommes protégés des erreurs, c’est celui où nous marchons avec le Seigneur. Il faut que notre attitude soit celle-ci : je marche avec le Seigneur là où je trouve le Seigneur, et je me confie au Seigneur en ce qui concerne tout erreur possible. En marchant ainsi avec le Seigneur, nous sentirons sans la chercher où est l’erreur, et avertis par le Saint-Esprit, nous connaîtrons. Nous devons avancer sur une base positive, fondée sur le Seigneur Lui-même. La gloire se manifeste dans l’Église quand tout est du Seigneur. Christ en vous l’espérance de la gloire.

                      Nous savons bien, et par des expériences toutes simples, combien cela est vrai. Nous nous rencontrons les uns les autres sans nous être jamais vus auparavant. Nous découvrons très rapidement, par notre sens spirituel, que nous appartenons au Seigneur, et nous avons alors sur cette seule base un temps très béni. Nous sommes en communion parfaite parce que nous sommes au Seigneur, et si nous restons sur cette seule base, nous continuerons à avoir ce temps béni. Mais si nous nous mettons à discuter sur un certain point de doctrine, nous découvrons que nous ne sommes plus d’accord. Toute la gloire disparaît, la communion fraternelle s’effondre. Oh ! Que le Seigneur nous garde cachés en Lui-même !

                        Nous disons donc que cette maison spirituelle c’est Christ. Tout ce qui n’est pas Christ doit être maintenu à sa propre place. Nous devons veiller à demeurer sur la base de Christ, Christ en nous et en chacun de nous. Ainsi, c’est la gloire de Dieu, que nous soyons la gloire de Sa grâce. C’est par là que tout commence – par Sa grâce. Il me semble, et il m’a semblé au cours des ans (je ne sais maintenant si j’ai raison ou non au point de vue doctrinal, mais c’est une faute pardonnable si c’est une erreur,) - il m’a semblé très souvent à travers les années, que le Seigneur prenait la peine de me maintenir sur la base de Sa grâce. Je veux dire par là qu’Il m’a fait comprendre bien souvent dans mon expérience que sans Sa grâce, je serai un homme perdu – cela dans mon expérience, et pas seulement comme une doctrine ou une vérité. Oh ! Quelle triste position serait la mienne aujourd’hui si ce n’était la grâce de Dieu ! Oui, en appeler à l’efficacité du Sang, aujourd’hui même, en appeler à la grâce de Dieu à cause de ce Sang précieux, aujourd’hui, après tant d’années vécues dans la connaissance du Seigneur. OUI, c’est encore la grâce aujourd’hui, et c’est cela qui apporte à Dieu Sa gloire : il permet que nous découvrions combien nous sommes vils et laids en nous-mêmes, mais que nous sachions en même temps que cette triste réalité ne fait aucune différence pour Lui, à cause du Sang. C’est cela, la gloire de Dieu.

                    J’ignore quelle est la note la plus profonde dans votre cœur aujourd’hui. Mais après toutes ces années c’est la mienne la plus profonde au fond du mien. Ah ! c’est la grâce de Dieu qui est la gloire dans mon cœur, la gloire de Sa grâce. C’est lorsque nous reconnaissons Sa grâce, et que nous demeurons sur la base de Sa grâce, qu’Il est glorifié. La gloire est bien enlevée au Seigneur si nous nous appuyons sur un autre fondement, sur la base de ce que nous sommes, de ce que nous pouvons faire, sur ce que nous faisons. Le Seigneur devra bien vite mettre une écharde dans notre chair, si nous commençons à nous exalter de cette manière. Il est dérobé de Sa gloire. C’est par notre transfiguration qu’Il est glorifié, par notre conformité à l’image de Son Fils. Paul dit : « nous tous qui … contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à Son image. » (2Corinthiens 3:18) La gloire est liée à ce changement : transformés à Son image. Il est glorifié à mesure que nous sommes changés à l’image de Son Fils. Il est glorifié lorsque nos vies deviennent fécondes : « voici comment mon Père sera glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit. » (Jean 15:8) Or le fruit est en premier lieu, le fruit de la nature du Seigneur Jésus, les fruits de l’Esprit, l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, le contrôle de soi. « Voici comment mon Père sera glorifié.» Du fruit dans le service, certainement, mais du fruit dans la vie, et Il est glorifié par l’endurance des saints.

                    Oui, prenons à cœur cette vérité, qui est notre mot final. Oh ! Si nous pouvions le reconnaître ! Il y a beaucoup de gloire rendu au Seigneur par notre simple endurance. Parfois nous ne pouvons rien faire de plus. La seule chose qui soit à notre portée, c’est de lâcher ou de tenir, d’abandonner ou de supporter, d’endurer. Pierre avait beaucoup à dire à ce sujet : « c’est une grâce d’endurer » (1Pierre 2:19) – et endurer tout simplement, c’est rendre gloire à Dieu. Ce sera une histoire magnifique, et l’un des plus grands et des plus glorieux livres dans la bibliothèque des cieux que l’histoire de l’endurance des saints, de la gloire qu ‘elle a apportée à Dieu. Oh ! Cette histoire sera une merveille ! Combien d’hommes en auront subi l’influence ! Combien d’incrédules auront été amenés à la foi à cause de l‘endurance d’un saint dans la souffrance ! Combien d’autres saints auront été puissamment soutenus en présence de l’endurance inébranlable d’un autre saint frappé par l’épreuve la plus cruelle! Quel prix aura pour le Seigneur une attitude de simple endurance ! Oui, c’est à la gloire de Dieu que nous endurons. Que le Seigneur soit glorifié dans l’Église et en Jésus-Christ, dans tous les âges et aux siècles des siècles, et que, de ces manières différentes, nous soyons vraiment une maison pour Sa gloire.

à suivre...............