lundi 6 novembre 2017

Le temps où nous vivons par T. Austin-Sparks

  Un Appel au Peuple de Dieu
Esdras 8
                    Le fondement sur lequel nous nous tenons aujourd’hui est beaucoup plus positif que celui dont jouissaient les saints de l' Ancienne Alliance, car notre espérance repose sur l'œuvre triomphante du Calvaire. Et cependant la situation et les conditions de l' Ancien Testament sont aussi une image fidèle de notre propre temps et de nos conditions spirituelles. Je pense au contenu des livres de la Bible et non à des textes isolés.
                   Nous désirons voir ce que les livres de Daniel, d'Esdras, de Néhémie et d'Esther ont à nous dire. Je suis convaincu que nous vivons en un temps qui est très réellement représenté par ces livres, et dans ce sens, nous vivons en des temps bibliques; ces livres sont donc bien actuels et ils gardent toute leur signification pour nous.
                   Je ne saurais penser que le Seigneur nous ait simplement donné une collection de livres pour que nous connaissions une histoire, qui s'est passée il y a des centaines d'années et qui serait sans valeur réelle pour nous. Sa Parole dit :
« Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction. » Romains 15 :4
Nous voyons donc que Dieu veut que ces livres nous parlent aussi.
1. Captivité Spirituelle
                  Voyons ensemble ce que représentent ces livres et comment ils concernent notre temps. Il y a en eux des facteurs communs. Premièrement, leur arrière-plan général et historique est un: le peuple de Dieu est en captivité en Chaldée, à cause de son déclin spirituel.
                  Sans entrer dans toute la signification que peuvent avoir Babylone et la Chaldée, nous prenons comme avéré le fait que, lorsque le témoignage de Dieu s'affaiblit parmi Son peuple, il en résulte un état de captivité spirituelle; spirituellement le peuple de Dieu est sorti de la sphère où Dieu a établi Son témoignage.
                   En ce qui concerne l'adoration, le peuple d'Israël était entré dans un ordre de choses terrestre, dans un ordre extérieurement établi par les hommes, mais derrière lequel il y avait la main de Satan, le dieu de ce siècle. (Babylone représente quelque chose de beaucoup plus absolu, quant à la domination d'un ordre religieux constitué par l'homme, ou d'un ordre de choses terrestre apporté dans le domaine de l'adoration, gouverné par le dieu de ce siècle à travers les hommes.) Mais il y avait, au milieu de ces conditions, ceux qui étaient restés attachés au Seigneur, ceux qui ne s'étaient pas compromis avec elles; ils n'étaient pas satisfaits et ils se révoltaient intérieurement contre l'état des choses.
Un Fardeau du Cœur
                    C'est là ce que représentent ces quatre livres; et nous trouvons que dans chacun d'eux, l'instrument qui y est mentionné a un très grand fardeau concernant le témoignage de l'Éternel, Ses intérêts, Son Nom et pour Son peuple, qui est associé à ce Nom. C'est là le second facteur commun. Nous nous arrêterons ici pour un instant, car c'est ici que commence le ministère.
                    Aujourd'hui nous ne trouvons pas, habituellement, parmi Son peuple, la pensée entière et la conception du Seigneur. Le témoignage du Seigneur a largement décliné; et la grande multitude de ceux qui se réclament de Son Nom sont gouvernés et contrôlés par quelque chose qui, religieusement, est de la terre et non des cieux, qui est de l'homme et non du Saint-Esprit. Et il faut en arriver à voir que l'on ne peut pas accepter cet état de choses.
                    C'est une chose que de reconnaître cela comme un fait, mais c'en est une toute autre que d'être en relation avec la volonté du Seigneur, qui doit recouvrer pour Lui ce qui est selon Sa pensée. On peut être sans cesse préoccupé du triste état des choses, le déplorer, amener les autres à se lamenter, et cependant n'arriver à rien... Cela ne suffit pas; il y avait, je pense, beaucoup de gens qui se lamentaient en Chaldée et qui regrettaient « le bon vieux temps »! Il est très facile de faire cela et d'être en un sens des mécontents religieux; mais ce n'est pas être actif avec le Seigneur, dans Sa volonté de rétablissement. Le Seigneur veut agir à l'égard de cette situation, et Il agit.
                    Le livre d'Esdras commence par rappeler cette souveraine activité de Dieu (Esdras 1:1). Non seulement Dieu agit de l'extérieur et souverainement, mais il y a quelque chose qui doit précéder Son activité, qui la rend possible, et qui fait intervenir la souveraineté de Dieu.
                    Tous ceux qui représentent l'instrument de Son intervention dans une certaine situation ont été des hommes pour lesquels cette situation même est devenue un lourd fardeau. Dieu n'a pas pu se servir d'eux, dans aucune situation, avant qu'ils n'en aient le fardeau sur le cœur. Nous voyons Esdras se donnant à Dieu avec une telle détresse, que le peuple se rassemble autour de lui; et lorsque les Israélites voient sa douleur et son désespoir au sujet de l'état des choses, ils sont si profondément émus que, dès qu'Esdras a terminé sa prière, ils s'avancent vers lui avec le désir de mettre toutes choses en ordre. Ainsi nous voyons Esdras à Jérusalem, avec un lourd fardeau pour le témoignage de l'Éternel.
                    Au loin, à Babylone, Néhémie lui aussi a ce même fardeau. Car il a questionné Hanani et ses amis au sujet de la situation à Jérusalem, et à l'ouïe des mauvaises nouvelles qu'il reçoit, il est si accablé que ses traits en sont altérés. Bien qu'il sache que sa vie est en jeu, il a encore le visage triste lorsqu'il se présente devant le roi (car il était criminel d'entrer en la présence du roi avec un air sombre). Mais il ne pouvait qu'éprouver un profond chagrin dans son cœur à l'égard des intérêts et du témoignage de l'Éternel, et pour le peuple qui portait Son Nom.
                    Esther, un autre instrument choisi de l'Éternel, est, elle aussi, prête à donner sa propre vie pour sauver son peuple, ce peuple dont la vie représente sur la terre les intérêts et le témoignage de Dieu. C'est ainsi que Dieu attend de nous que nous nous saisissions de Ses intérêts, avec Lui, sur la terre.
                    Daniel est, lui aussi, un homme ayant un fardeau; il prie trois fois par jour, puis durant trois semaines entières. Et quelle prière que la sienne! Elle ébranle le ciel et la terre! Il est un homme qui a un fardeau; c'est là que commence le réel ministère. Dieu doit avoir un vaisseau, un instrument, qui soit amené dans une communion si intime avec Lui, que l'état de déclin et de faillite qui l'environne soit pour lui la cause d'une souffrance poignante, d'une véritable agonie.
                    Paul connaissait quelque chose de ces « souffrances pour vous … des afflictions du Christ pour son corps... ». C'est cela que nous devons envisager! La chose qui compte pour Dieu, c'est la part que nous prenons à Son fardeau.
                    On présente trop souvent le service chrétien comme un beau poème; c'est là une simple gloriole. On a tout l'enthousiasme et l'intérêt pour une activité chrétienne organisée. Mais ce qui compte, ce n'est pas ce que nous sommes aux yeux des hommes, c'est ce que nous sommes en présence de Dieu, dans le secret, lorsque nous avons à cœur le témoignage du Seigneur. Avons-nous un fardeau, une passion? Le déclin du témoignage du Seigneur sur la terre, parmi ceux qui portent Son Nom, brise-t-il notre cœur? Nous n' arriverons jamais à rien avant que, en une certaine mesure, nous ne soyons entrés dans Son fardeau. Le ministère, dans sa valeur réelle, permanente et éternelle, dépendra de la mesure où nous sommes entrés dans Son fardeau. Le temps où nous vivons demande que nous soyons en labeur, que ce soit pour les âmes perdues ou bien pour le peuple du Seigneur. Toute activité spirituelle véritable est issue de la souffrance; ceux qui, de tout temps, ont été le plus employés par Dieu, ont été des hommes et des femmes qui avaient cette douleur du Seigneur dans leur cœur, dans leur vie cachée avec Dieu. Connaissons-nous cela? Peut-être dirons-nous non. Demandons alors au Seigneur de nous faire entrer dans le souci de Ses intérêts; présentons-nous devant Dieu, afin qu'Il mette en nous Son fardeau pour le temps où nous vivons.
                    Tout cela représente donc ceux qui portent dans leur cœur un fardeau tel, qu'ils ont été amenés au point où leurs propres intérêts sont devenus tout à fait secondaires pour eux; ils sont prêts à donner leur vie et considèrent toutes choses au point de vue des intérêts du Seigneur et de Son témoignage; ils sont prêts à tout pour Dieu. Cela devient un fardeau du cœur qui pèse sans cesse, et, qui est plus que le souci du ministère. Oh! que le Seigneur mette en nous ce fardeau afin que, où que nous nous trouvions, nous ne soyons jamais trouvés négligents. Cela est nécessaire pour tout vrai ministère. Non pas que nous devions donner l'impression que nous sommes malheureux. Il y avait chez ces serviteurs de Dieu une confiance et une foi qui créaient en eux ce paradoxe étrange mais bien réel: « comme attristés, mais toujours joyeux».
                    Bien-aimés, c’est l'un des facteurs d'émancipation dans toute vie d’avoir un fardeau. Le moyen d'être délivré de soi-même et d'une introspection malsaine, c'est de prendre part au fardeau du Seigneur. Si l'on pouvait parler de sa propre expérience, sans tenir compte de la situation telle qu'elle est, des besoins pressants et du souci désespéré de répondre aux besoins, l'on pourrait chaque jour être lié par des problèmes personnels. La libération de soi nous est donnée à mesure que nous sommes saisis par les intérêts du Seigneur. Nous pouvons être oppressés par nos propres problèmes spirituels; le moyen d'en sortir, c'est de prendre sur nos cœurs le fardeau de tout le peuple de Dieu. C'est cela même qui crée le ministère; cela signifie pour nous la force; cela demande la prière. C'est une chose qui nous émancipe que de prendre le fardeau du Seigneur. L'avons-nous saisi, ou bien négligeons-nous ces choses, « jouant avec de petits cailloux sur la plage, au lieu de gagner le large ». Sommes-nous engagés avec Dieu dans les intérêts suprêmes de Son Royaume? Sommes-nous simplement intéressés par notre travail ou bien sommes-nous désespérément saisis par Son fardeau? Faisons-nous simplement ce qui nous plaît ou bien portons-nous réellement sur nos cœurs le fardeau de Dieu pour Son peuple? En sommes-nous arrivés là?
Le Grand Besoin du Seigneur: un Instrument
                    Le Seigneur doit avoir un instrument, un Daniel, qu’il soit personnel ou bien collectif, qui se meut avec Dieu pour Son témoignage. Il doit avoir un Néhémie, dont le cœur souffre pour son peuple, à cause du témoignage. Il doit avoir un Esdras, qui ne se compromet pas pour un instant avec ce qui est contraire à la volonté de Dieu. Il doit avoir un instrument comme Esther, qui s'élance contre le vent et, mettant sa vie en jeu, va assiéger le trône pour sauver la vie de son peuple; pour délivrer le peuple de Dieu des menaces de l'ennemi. Oh! ce que ces prières ont accompli! Et il faut, bien-aimés, que le fardeau du Seigneur vienne dans nos cœurs de la même manière, pour que nous soyons des instruments utiles au Seigneur, dans Son activité en ce temps de la fin; il faut que nous soyons exercés d'une manière très profonde pour les intérêts de Dieu. Il faut que nous ne retenions rien qui puisse servir le Seigneur et Ses intérêts. Nous serions surpris de voir ce que le Seigneur peut accomplir si nous Le laissions faire.
                   Il faut pour commencer que nous en arrivions à reconnaître qu'il y a un besoin et que le fardeau en soit sur nos cœurs. Lorsque, pressés par le Saint-Esprit, nous sommes réellement entrés dans ce fardeau, les traits communs que nous trouvons dans ces instruments de l'Ancien Testament seront ciselés en nous; nous serons alors un peuple consacré à cette SEULE CHOSE: le fardeau du Seigneur et le souci de Son cœur à l'égard de Son témoignage parmi Son peuple.
2. L'Opposition de l'Ennemi
                    Lorsque nous entrons dans ce fardeau, nous nous trouvons dans un domaine d'opposition, nous sommes réellement dans une lutte. Cela est un autre facteur commun dans ces livres, dont chacun représente une situation de résistance et d'antagonisme terrible, et cela afin d’arrêter l'œuvre. Esdras nous parle de cet effort « des ennemis ». Et à peine ouvrons-nous le livre d'Esther que déjà nous nous trouvons dans un domaine de conflit. Et qu'en est-il de Daniel? La fosse aux lions semble être la réponse à sa vie de prière!


                     C'est là une barrière qu'il nous faut franchir aussitôt. Si nous sommes résolus à marcher avec Dieu, à nous tenir dans ce qui représente entièrement Sa pensée, nous aurons de toutes parts à affronter l'antagonisme, les conflits et l'oppression les plus féroces; l'ennemi ne négligera aucun moyen pour nous faire manquer le but que nous avons en vue. Pourquoi un tel antagonisme? Pourquoi une telle oppression? Dès que nous avons en vue quelque chose qui a de la valeur pour Dieu, à l'égard de Son but final, nous aurons à rencontrer cette opposition.
                    D'où le diable reçoit-il ses informations? Il sait le découvrir, lorsque nous avons reçu de Dieu un message qui doit avoir de la valeur pour Lui; et nous sommes pressés du dedans et du dehors lorsque nous sommes ainsi engagés avec le Seigneur. Il faut nous rappeler, lorsque nous éprouvons cette opposition, qu'elle est soulevée contre quelque chose qui doit avoir de la valeur pour Dieu. Elle se manifestera à travers des personnes, et si nous en blâmons les personnes et tournons notre attention sur elles, nous manquerons le but; nous nous mettrons à lutter contre des éléments humains alors qu'il y a toujours quelque chose de plus profond.

« Car notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. » Éphésiens 6:12
                    Les hommes s'irritent les uns contre les autres; et cela nous irrite et nous commençons à diriger sur eux toute notre attention; nous nous emportons avec eux et en arrivons à une situation affligeante; nous comprenons alors combien nous avons été insensés de permettre au diable de nous entraîner dans une voie humaine, alors que la lutte était d’une nature spirituelle. Il ne s’agit pas, en réalité, d’individus, non plus qu'un simple enchaînement de circonstances; mais c'est une question spirituelle qui est en jeu, et tout ce qui se produit a été créé et employé par l'ennemi soucieux de nous occuper par quelque chose de moindre importance et de nous voiler ce qui était essentiel. Il a de cette manière réussi à entraver notre vie de prière et il nous a empêchés de veiller avec le Seigneur pour Ses droits, qui étaient alors contestés sur un point particulier.
                     C'est le domaine du conflit incessant, et il semble que nous soyons maintenant dans cet âge où l'ennemi ne prend aucun repos et où nous ne pouvons pas nous relâcher pour un seul instant. Tout ce que nous faisons doit être fait délibérément avec Dieu, et nous ne devons jamais agir sans Dieu ni en dehors de Lui. Tout mouvement inconsidéré est surveillé par l'ennemi, et nous aurons à le payer cher.
Les Quatre Aspects du Ministère
                    Considérons les quatre aspects du ministère de ces instruments employés par Dieu. Daniel est le premier à commencer à Babylone ce mouvement en vue de la restauration, et il est intéressant et significatif de voir qu'il l'a fait dans la prière. C'est dans la prière que Daniel, à Babylone, se charge du témoignage de Dieu. Dieu agit par le moyen d'un instrument de prière. Les regards de Daniel sont tournés vers Jérusalem; il prie pour que Dieu recouvre ce qu'Il a perdu. Son fardeau, c'est un lieu pour le Nom de Dieu, et il l'obtient dans la prière.
«Et il me dit: Ne crains pas, Daniel, car dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre et à t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et moi, je suis venu à cause de tes paroles; mais le chef du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours… » Daniel 10:12-13


                     Grâce à la prière de Daniel, les forces de l'enfer ont été excitées dans leurs profondeurs, jusqu'à résister à l'un des archanges les plus élevés dans les cieux, – «Micaël, un des premiers chefs, vint à mon secours».
                    Avons-nous remarqué qu'Esther vient ensuite, et que c'est comme si le diable disait: « Daniel a prié, afin que son peuple sorte et qu'il rentre à Jérusalem; je vais tout faire pour qu'il lui soit impossible d'y retourner ». Et nous le voyons chercher, par le moyen du méchant Haman, à faire disparaître tous les Juifs, déterminé à n'en pas laisser un reste qui puisse partir. L'ennemi est aujourd'hui à l'œuvre pour empêcher un reste de Son peuple de se lever pour Dieu; il apporte la mort, l'oppression de toutes parts avec une telle force, qu'il parvient presque à le paralyser. Mais dans Sa souveraineté Dieu gouverne, et les desseins de Haman sont anéantis.
                    Esdras reprend ensuite le témoignage, et tout son désir se porte vers la Maison de Dieu à Jérusalem; et Esdras, avec le reste du peuple, y retourne, bâtit la Maison et relève l'Autel.
                    Néhémie vient enfin; il a un fardeau à l'égard des murailles et des portes de Jérusalem. Il s’attache à séparer, de manière claire, ce qui est entièrement de Dieu et ce qui n'est pas de Lui. Il est plein de zèle pour sauvegarder le témoignage de Dieu; remarquons avec quelle jalousie il veille sur le Jour du Sabbat :

« Je protestai... et leur dis... vous profanez le jour du Sabbat... et je les admonestai, et leur dis... Si vous le faites encore, je mettrai la main sur vous. » Néhémie 13:15-21
                      Le Sabbat est ce suprême témoignage de la perfection des œuvres de Dieu et de leur achèvement. Les murailles parlent de la ligne de séparation où doit s'arrêter ce qui n'est pas de Dieu; il y a une limite distincte, et ce qui se trouve au delà de cette limite n'est pas de Dieu; ce sont des choses qui n'ont point de place ici, nous devons les exclure. Les murailles représentent quelque chose de défini; pas de mélange, aucune disparité, une distinction nette. C'est là le message de Néhémie.
Le Tableau d'Honneur de Dieu
                      Allons à Esdras 8 et voyons sa valeur pour nous.
                     Nous y trouvons mentionnés un certain nombre de noms, les noms de « ceux qui montèrent avec moi de Babylone ». Nous avons là une liste de ceux qui se séparèrent totalement pour aller jusqu'au bout avec Dieu. Nous avons ici l'Écriture Sainte; c'est comme si le Saint-Esprit avait pris la plume pour écrire le nom des hommes qui prirent leur responsabilité pour le témoignage de Dieu. IL a inscrit chacun des noms de ceux qui, entièrement consacrés, suivirent Dieu jusqu'au bout, car le Saint-Esprit en aurait fait la remarque si l'un d'entre eux s'était arrêté en chemin. Non, ces hommes laissèrent le bien-être et le confort relatifs de Babylone pour entreprendre un voyage long et difficile, plein de dangers, et retourner dans une ville en ruines.


                      C'est une tâche difficile; il y a de la souffrance et de l’opposition à supporter, et ainsi de suite; mais ces hommes sont prêts à payer le prix et à aller jusqu'au bout; ce sont eux dont les noms sont rappelés séparément et avec tant de soin, et ces noms resteront tant que durera la Bible; ils sont « appelés, choisis et fidèles », tout entiers à Dieu, quelqu’en soit le prix.


                     Qu'il est beau que Dieu ait voulu écrire le nom de chacun des hommes qui Le suivirent jusqu'au bout. Marchons-nous ainsi avec Dieu? Ou bien comptons-nous le prix à payer et nous retirons-nous?
                    Je remarque ensuite que ce qui suit immédiatement dans ce chapitre, c'est la déclaration d'Esdras: « je n'y trouvai aucun des fils de Lévi. » Esdras 8:15


                     Pourquoi cela? Les Lévites étaient ceux dont l'héritage était en Dieu seul; ils n'avaient pas de part dans le pays (Josué 14:4-5). Rentrer dans un pays de désolation pour n 'y avoir de toute manière aucune part, ce n'était pas là quelque chose de bien encourageant; ils avaient à Babylone plus qu'ils ne pouvaient espérer là-bas. Les Lévites ne voyaient pas comment ils recevraient leur pain, car ils savaient qu'ils n'avaient aucun droit d'entrer dans le domaine matériel des choses. Ils préférèrent donc rester à Babylone, puisqu'ils n'avaient pas d'héritage dans le pays et devaient se confier à l'Éternel. Ceux qui étaient sortis pour avoir leur portion en Dieu seul, sans voir « sur terre » d'où elle leur arriverait, étaient un tout petit nombre. Aucun Lévite ne sortit!
                    N'en est-il pas de même dans le ministère de la Parole, lorsque nous avons à sortir d'un système dans lequel notre pain était assuré? C'est là une épreuve de foi, avoir une position garantie dans le monde de la religion et en sortir pour n'avoir notre portion qu'en Dieu seul, sans aucun point d'appui dans le monde; et nous voyons qu'il n'y en a pas beaucoup qui puissent soutenir cette épreuve. Nous ne trouvons donc aucun Lévite dans cette liste de noms.
Laisser à Dieu Son Pouvoir
                    Nous voyons ensuite Esdras prescrire un jeûne (versets 21-23). Que représente cela au point de vue spirituel? Simplement ceci: c'est le Seigneur seul qui nous amène au but! C'est tout. Oui, mais c'est encore une épreuve de foi, car le voyage sera une marche par la foi. Le Seigneur pourra-t-ll nous amener au but, ne ferions-nous pas mieux de nous adresser au roi? Faire, en d'autres termes, un appel à l'aide des hommes, du monde, assurer la réussite de notre voyage, voilà ce que cela signifie. Mais nous avons pris la décision d'arriver au but sans les ressources du monde; nous pouvons compter sur Dieu; IL nous mènera au but. C'est cela le témoignage bien-aimés: DIEU NOUS AMENANT AU BUT.
                    C'est là notre assurance, notre position de victoire et de triomphe. Mettons, après Esdras 8:21, les Psaumes 121 à 134, et nous remarquerons qu'il y a en eux une marche qui se continue tout le temps et une note puissante d’assurance et de victoire; on a pensé que ces Psaumes ont été chantés durant le voyage. Ils expriment cette confiance absolue en Dieu.
«

Jérusalem! – des montagnes sont autour d'elle, et l'Éternel est autour de son peuple, dès maintenant et à toujours.» Psaume 125:2
                      C'est là quelque chose de meilleur que tous les cavaliers et tous les chevaux de ce monde. Le Seigneur peut nous amener au but, confions-nous en LUI. Ne descendons pas en Égypte ni auprès du roi de Babylone pour y chercher du secours; laissons au Seigneur le pouvoir de maintenir Son propre témoignage. Le résidu poursuivit ainsi son voyage par la foi, et le Seigneur fit valoir leur confiance.
                     Esdras 8:24-30 nous parle du trésor qui leur a été confié, de l'offrande sainte et volontaire qui est faite à l'Éternel :

« Veillez, et gardez-les jusqu'à ce que vous les pesiez devant les chefs des sacrificateurs et des lévites, et devant les chefs des pères d'Israël à Jérusalem » Esdras 8:29
                    Il est très précieux de regarder cela comme le trésor que le Seigneur nous confie au début du voyage. C'est au sujet de ce trésor que l'Apôtre Paul écrit à Timothée : « garde ce qui t'a été confié » 1 Timothée 6:20. Le Seigneur a confié à l'instrument de Son témoignage ces choses qui représentent la plénitude de Son salut. Nous avons l’airain, l'argent et l’or; nous savons ce que cela signifie; et c'est cela qui est le dépôt, ces choses sacrées de « la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3). Ces grands facteurs du salut sont Justice, Sanctification et Rédemption.


                    Nous trouvons l'airain dès que nous entrons dans le parvis du Tabernacle, l'Autel d'airain, avec toute sa merveilleuse signification du corps du Seigneur Jésus, entièrement et pleinement consacré à la volonté de Dieu, – « C'est par cette volonté que nous avons été sanctifiés », l'holocauste complet qu'il a fallu pour notre sanctification (Hébreux 10:10). Puis nous avons l'argent de notre rédemption, et l'or de cette conformité à l'image divine. C'est là le dépôt de la foi. Jude exhorte les croyants auxquels il écrit à combattre sérieusement pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes; c'est cela le trésor qui nous a été confié au commencement, et que nous devons remettre intact au bout du voyage. Paul pouvait dire à la fin de sa vie : « J'ai gardé la foi » 2 Timothée 4-7. Et à la fin, il la remet intacte dans la Maison de Dieu.
                     Cela représente le ministère qui concerne la Maison de Dieu, le témoignage intégral, l'Évangile tout entier. La foi absolue qui a été transmise aux saints une fois pour toutes nous a été confiée; elle doit être enchâssée dans la Maison de Dieu, sauvegardée pendant le voyage pour être enfin présentée au Seigneur, sans mélange; le pur témoignage, dont pas un iota ne fut abandonné, doit être rendu intact.
                     Que le Seigneur nous donne Sa grâce et Sa force pour garder le dépôt qu'IL nous a confié et le Lui présenter au bout de « notre voyage » en disant: « Nous n'avons rien perdu, nous avons gardé la foi, nous avons achevé la course, désormais nous est réservée la couronne de justice ».
                     Tout cela est très beau comme vérité biblique, mais si cela ne va que jusque-là, il eût été vain de le dire. Je connais la difficulté qu'il y a à amener d'autres personnes à partager notre propre fardeau et notre propre souffrance. Je crois que nous avons jusqu'à un certain degré la perception des choses, telles qu' elles sont aujourd'hui; la situation est grave au point de vue spirituel, mais il y a ceux qui veulent connaître mieux le Seigneur et qui cherchent une nourriture spirituelle. Le Seigneur veut, je le crois, faire quelque chose en notre temps, un temps de petites choses. Il suscitera avant tout un instrument qui ait un fardeau, dans lequel Il aura déposé toute la révélation du Seigneur Jésus et qui soit prêt à marcher dans la foi et à se confier à Lui. Laissons au Seigneur l’opportunité de se faire valoir Lui-Même. Qu'Il fasse de nous une partie de cet instrument et qu'Il en suscite d'autres encore. Présentons-nous au Seigneur en Lui demandant, si tout cela est selon Sa pensée, et alors, de le mettre dans nos cœurs et de nous amener en communion avec LUI-MÊME pour tout ce qu’Il désire accomplir aujourd’hui.
« Et la main de notre Dieu fut sur nous, et il nous délivra de la main de l'ennemi et de toute embûche sur le chemin… et les ustensiles furent pesés dans la maison de notre Dieu… selon le poids du tout; et en même temps tout le poids en fut inscrit. » Esdras 8 :31-34

source : http://www.austin-sparks.net/francais/index.html


samedi 4 novembre 2017

«Un Seul Homme Nouveau» par T. Austin-Sparks

Galates 1 :15-16 ; Éphésiens 2 :15-16 ; 4 :15-16, 24 ; Colossiens 3 : 10

                    Ce que j'ai à cœur de méditer avec vous aujourd'hui, c'est cette expression que nous trouvons au quinzième verset du chapitre 2 de l’épître aux Éphésiens: « Un seul homme nou­veau. » Mais avant de parler spécifiquement de ce sujet, nous devons mentionner quelque chose qui doit nous y conduire.
                     La question qui est sur beaucoup de cœurs aujourd'hui est celle qui concerne le besoin, le grand besoin de retrou­ver la fraîcheur primitive de la foi chrétienne, sa vitalité première, sa puissance originelle. Nombreux sont ceux que cette question préoccupe. Comment le peuple de Dieu pourra-t-il retrouver cette fraîcheur première, cette vitalité et cette puissance des premiers jours? Nous allons chercher à répondre à cette question, du moins en partie, et je crois que cela ne sera pas sans profit pour nous. Mais nous devons nous demander d'abord pourquoi, pour quelle raison cette fraîcheur et cette vitalité ont disparu. Comment s'expliquer leur absence? Qu'y a-t-il à la base de la situation actuelle qui la rende si différente de celle des premiers jours? Nous ne prétendons pas tenir la clef de l'énigme, mais si la foi chrétienne se trouve actuellement dans un état si fâcheux, spirituellement, il me semble qu'il faut l'attribuer dans une large mesure au fait qu'elle est devenue presque entièrement une tradition, un système rigide, cristallisé, aussi bien dans sa doctrine que dans son application pratique. C'est quelque chose qui vient à nous de l'extérieur et qui est présenté comme devant être accepté, adopté et à laquelle il faut se conformer. Le christianisme a pris une forme fixe, il est devenu une « chose », et on attend de vous que vous acceptiez cette « chose-là. » Quand nous avons reconnu cela, je crois que nous sommes parvenus au cœur du problème. Car au commencement, on peut d'ailleurs en suivre le principe à tra­vers tout le Nouveau Testament, tout était une question de révélation intérieure vivante d'une Personne. Car toutes les fois que Dieu s'est mis à agir à nouveau en relation à Son plan éternel, Son dessein tout-inclusif, Il l’a toujours fait en donnant une révélation intérieure nouvelle.
Une Révélation du Seigneur – la Voie de l’Accroissement

                    Ce fut un grand pas en avant dans la réalisation de ce dessein de Dieu lorsqu’Il amena Abraham en communion avec Lui. « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham » (Actes 7 :2), ce qui est une autre manière de dire: « Il plut à Dieu de révéler ... » Ce qui arriva à Abraham, ce fut en principe une révélation du Dieu de gloire. Et ce fut cette révélation du Dieu de gloire qui émancipa Abraham et qui résulta en tout ce qui vint en et de par lui comme un maillon dans la chaîne du dessein de Dieu.
                    Il en fut ainsi pour Moïse, qui représente une autre étape de la part de Dieu, une action nouvelle dans la réalisation de Son dessein. Dieu apparut à Moïse dans le buisson ardent. Moïse vit le Seigneur, il eut une vision du Seigneur; et ceci fut déterminant pour lui. Nous ne risquons pas de nous tromper beaucoup en disant que bien des fois dans la vie de Moïse, lorsqu'il se trouvait pressé par les circonstances, dans la tension, l'épreuve, la tentation, la souffrance ou l'adversité, dans les difficultés de son cheminement, il revenait en à cette vision initiale. Il se remémorait le jour où il vit le Seigneur dans la flamme du buisson. Le Sei­gneur lui était apparu. C'est quelque chose qui demeura fondamental dans sa vie. Ce jour-là, pouvait-il dire, j'ai vu le Seigneur, j'ai été en contact vivant avec le Seigneur, il plut à Dieu de se révéler à moi !
                    Et ainsi nous pourrions continuer cette revue et constater que cela était vrai à chaque fois. Esaïe dira : « Je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple » (Esaïe 6 :1 ).

                   Il en était de même dans le Nouveau Testa­ment. Pour les disciples, tout leur témoignage devait reposer sur les quarante jours qui suivirent la résurrection : « Nous avons vu le Seigneur ». C’était bien là le but du Seigneur. Il se montra à eux pendant quelque qua­rante jours, Ils le virent, quoique tout autrement, d'une manière spirituelle, d'une manière dont ils ne L'avaient jamais vu auparavant ; c’était d’une façon vivante.
                     Paul fonde son his­toire tout entière sur ce fait: « Quand il plut à Dieu … de révéler Son Fils en moi ». Il pouvait dire : J’ai vu le Seigneur.
                    Mais cela n’était pas seulement vrai au commencement de chacun de ces hommes, mais c'était une réalité qui, en principe, devait se répéter chaque fois que de nouveaux développements étaient en vue, chaque fois qu'un autre pas en avant devait être fait. Pierre, après la Croix, avait vu le Seigneur vivant pen­dant une quarantaine de jours. Il L'avait vu sous cet aspect, mais Pierre devait encore progresser dans la réalité spirituelle; et il vit de nouveau le Seigneur à propos de Corneille et de l'admission des nations dans la famille de la foi. Il revit le Seigneur, et cette fraîche vision du Seigneur l'émancipa encore davantage de la tradition dans laquelle il se tenait, du vieil esclavage légaliste, de ce qui est de cette terre, de ce qui est historique, de la connaissance selon la chair. Il vit, et nous savons ce qui arriva. Quand il eut vu, ce fut plus fort que lui, tous les arguments étaient désormais inutiles. Il monte à Jérusalem, où ses condisciples le prennent à partie, argumentent avec lui, ils le questionnent au sujet de sa visite parmi ceux des nations. Ce qu'il répond revient en substance à ceci: « J’ai vu, c'est plus fort que moi; j'ai vu, que voulez-vous que je fasse? » Quand un homme voit, c'est plus fort que lui. Il est émancipé par ce qu'il voit, s'il voit de la bonne manière.
                    Quand le Seigneur voulut commencer un mouvement nouveau, un mouvement de grande portée, avec l’évangile en Europe, Il le fit en montrant quelque chose. Paul vit un homme de Macédoine, et cet homme dit : « Passe en Macédoine et aide nous » ! Et bien que Paul ait bien essayé d'entrer en Bithynie, et ait cherché aussi à prêcher la Parole en Asie, le Seigneur avait dit non. Et Il lui fait voir ensuite un homme de Macédoine (Actes 16 :6-10). Paul aurait pu résumer tout cela comme suit : Ce puissant mouvement de l'évangile en Europe, c'est par une nouvelle vision, une vision céleste, que Dieu l’a réalisé; j'ai vu et je suis allé.
                    Pour avancer, il fallait une vision céleste. La voie de l’accroissement était par une nouvelle révélation. Le chemin de la progression dans le dessein de Dieu, était que les yeux du cœur soient ouverts pour voir. Non pas une fois, ni deux fois mais à chaque fois que Dieu veut aller de l’avant, Il ouvre les yeux tout à nouveau. « Mais quand il plut à Dieu … de révéler son Fils en moi », ­voilà le principe, du commencement à la fin. Il en a toujours été ainsi, une révélation vivante, les yeux du cœur illuminés, mais par une révélation de Christ. « Il plut à Dieu … de révéler... », voilà l'ouverture de l'œil intérieur, l'ouverture des yeux du cœur, de l'entendement spirituel.

Rien d’Autre que Christ

                    « Il plut à Dieu de révéler son Fils », là est l'objet de la révélation. Il englobe tout. En Lui sont réunis tous les desseins, toutes les voies, toutes les inten­tions de Dieu. Ce ne sont pas des choses que Dieu montre aux Siens, c'est Son Fils. Il ne leur montre pas des vérités, pour Dieu aucune vérité n'est une chose abstraite; elle est inséparable de la personne. Le chris­tianisme, malheureusement, est devenu un système de vérités abstraites: les vérités de l'évangile. Mais Dieu s'en tient toujours à une Personne: Il présente Son Fils. Les vérités, Il ne les fait apparaître qu'en relation avec une Personne vivante, jamais pour ce qu'elles sont en elles-mêmes. Si nous voyons le Seigneur par la révélation du Saint Esprit, nous avons vu tout ce qui touche à notre salut, tout ce qui touche à notre sanctification et tout ce qui touche à notre glorification. Tout est en relation avec notre vision de Christ. Pour retrouver la vitalité spirituelle, la fraîcheur spirituelle et la puissance spirituelle des premiers jours, il n'y a qu'un chemin: une nouvelle révélation, une révélation intérieure, vivante de ce qu'est le Seigneur Jésus et de ce qu'Il signifie­.

                   Il y a là beaucoup plus qu'il n'y paraît à première vue, parce qu'en réalité, en dehors de Lui, il n'y a rien qui ne soit significatif. L'univers lui-même ne livrera son secret à personne, si on ne le cherche pas dans le Fils de Dieu. « Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui », (Colossiens 1 :16). C'est par Lui que tout s'explique. Le temps n'a de sens qu'en Lui: « Lui est avant toutes choses », (Colossiens 1 :17). Voir ce que signifie le Seigneur Jésus, c'est être libéré de tout ce qui nous lie à la terre, au temps, ou à la chair. On ne peut pas voir le Seigneur Jésus et rester limité à quoi que ce soit de l'ancienne création.
                    Nous avons mentionné quelques uns de ceux qui virent, vous avez remarqué ce qui arriva ensuite? Lorsqu’ils virent Dieu, ils partirent rapidement, ils allèrent avec Dieu, libres avec Lui. Rien au monde n’aurait pu faire sortir Saul de Tarse de son histoire juive, de son étroitesse pharisaïque, de la camisole de force dans laquelle le légalisme l'enserrait; du sang israélite qui coulait dans ses veines, rien ! Mais il vit Christ, le Fils de Dieu et ceci l’émancipa.

                    C'est une erreur de croire qu'en parlant aux gens de telle ou telle chose qui les tient prisonniers et dont ils devraient se libérer, de ces choses dont ils devraient « sortir ». On arrive à quelque chose sans doute mais à quoi ? A un christianisme imposé, à un ordre de choses érigé en système. C'est à un ordre de choses qu'on se range; c'est un système qu'on embrasse; c'est en ce christianisme-là qu'on a une certaine foi, mais on ne retrouve pas la fraîcheur, la vitalité et la puissance qui étaient là au commencement. Car pour les retrouver, il faut pouvoir dire : « J'ai vu ». « Il a plu à Dieu de révéler Son Fils en moi. J'ai vu, c'est plus fort que moi. Je dois m’engager dans cette voie, parce que j'ai vu! »
                    On peut mesurer la bigoterie de Pierre à la réponse qu'il fait au Seigneur : « Non point, Seigneur ; car jamais chose im­pure ou immonde n'entra dans ma bouche » (Actes 11 :8). « Non, Seigneur » ! Si nous voyons Christ: vous et moi, les choses qui sont impossibles pour nous dans le domaine religieux deviendront des réalités, des actualités. Et les impossibles religieux sont autrement plus forts que les impossibles simplement humains.
                   Aujourd'hui, le besoin primordial, ce n'est pas de restaurer quelque doctrine et vérité. Il est peut-être nécessaire, et cela sur une grande échelle, de rendre à la vérité fondamentale et à la doctrine fondamentale la place qui leur est due. Mais une fois que c'est chose faite, une fois qu'on a la doctrine exacte, peut-on être certain d'avoir la vie? Pas du tout. On peut être exact et correct au point de vue doctrinal, et être parfaitement mort. Quel que soit le besoin de retrouver des vérités perdues, le besoin prédominant, celui qui prime tous les autres, c'est le besoin d'une révélation spirituelle en ce qui concerne le Seigneur Jésus ; Le voir, Lui, tout à nouveau.
Une révélation du Christ Corporatif

                     Nous pouvons en venir maintenant à ce fragment de la Parole que nous avons devant nous: « un seul homme nouveau ». Nous voyons dans les versets que nous avons lus au début, que la grande révélation de Christ dans le Nouveau Testament est double ; elle a deux facettes, et cela vient par révélation.
                   Premièrement, il y a la révélation du Christ individuel, la personne de Christ, le Fils de Dieu. Ensuite, et toujours par révélation, le Christ corporatif; ce ne sont pas deux choses différentes, mais deux facettes d’une seule. Si bien que ce deuxième aspect est appelé « le Christ » (1 Corinthiens 12 :12). Cet « homme » dont il est question ici est un terme collectif, et prend toute sa signification dans « le Christ ». Voici ce qui est dit: « Ayant revêtu le nouvel homme … où il n’y a pas Grec, et Juif … mais où Christ est tout et en tous » (Colossiens 3 :10-11). 
                    Remarquez la signification d’Éphésiens 4 :20. Elle mérite d'être examinée de près: « Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ, si du moins vous l'avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus, … d’avoir dépouillé le vieil homme..., et d’être renouvelés dans l'esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme ». Ainsi apprenez Christ afin de vous dépouiller du vieil homme, et de revêtir l'homme nouveau, étant renouvelés dans l'esprit de votre entendement. Cela vaut la peine d’être médité: apprendre Christ, c'est faire quelque chose, c'est arriver à quelque chose, et ce quelque chose, c'est que, si vous avez appris Christ, vous avez dépouillé le vieil homme. Si vous avez appris Christ, vous avez revêtu le nouvel homme. Apprendre Christ, c'est voir et embrasser un ordre de choses entièrement nouveau, en ce qui concerne l'homme. Telle est la signification de Christ: une nouvelle et différente race d’homme, a été introduite par Dieu dans cet univers; et c'est cet Homme-là qui est l'objet de toute éducation spirituelle. « Ainsi apprenez le Christ ». C'est une chose pratique, ce n'est pas une chose académique, ce n'est même pas une chose du tout : c'est une Personne, et pour apprendre cette Personne, la méthode n'est ni l'observation ni l'imitation. La méthode pour apprendre, c'est d'échanger quelque chose contre Lui, un vieil homme contre un nouveau. 

                   L'avons-nous vu ce nouvel homme? Avons-nous réellement vu Christ, et l'abîme qui Le sépare de toute autre création? Sommes-nous en train de saisir cela, de comprendre au dedans de nous-mêmes que nous sommes absolument différents de Christ, qu'entre Lui et nous il y a un abîme? « Renouvelés dans l'esprit de votre entendement… »; afin que nous « marchions en nouveauté de vie », (Romains 6 :4); « en sorte que nous servions en nouveauté d’esprit », (Romains 7 :6). Tout est nouveauté, tout est différent, tout est autre. Voir cette différence, c'est le moyen de recouvrer la vitalité, la fraîcheur et la puissance d'une vision toujours grandissante de ce qu’est le Christ. Il est le premier et le modèle d'une nouvelle famille. Le Saint Esprit est venu pour engendrer un nouvel homme selon l'ordre de Christ. La vie dans l’Esprit, c'est la conformité progressive à l'image du Fils de Dieu; et cette vie a pour consommation la révélation des Fils de Dieu, un ordre absolument autre d'humanité.
                    Chers amis, si nous pouvions seulement le reconnaître, l'explication de tout dans ce monde, est liée à cette révélation. Quelle est l’explication du malaise et de l’angoisse du monde dans lequel nous vivons? Bien sur, cela est le développement des choses qui se déroulent depuis des siècles ; mais quelle en est l’explication? Il n’y a aucun doute que des plaies se sont abattues sur le monde. Il y a le fléau de la guerre, des peuples en tumulte. c'est plaie sur plaie, et il n'y a pas de répit. Qui donc les envoie, ces plaies? C'est Dieu qui les envoie. Et pourquoi Dieu les envoie-t-Il ? Parce que ce monde est le royaume de Satan et de même que Dieu a continuellement frappé l'Égypte pour lui faire rendre et libérer Son Fils, ainsi Dieu a envoyé ces fléaux contre ce grand royaume de Satan, jusqu'à ce que les fils de Dieu Lui soient acquis. Alors « la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption », (Romains 8 :21). Une explication du trouble qui angoisse et ravage le monde, c'est qu'à l'in­térieur de ce royaume il y a un aspect corporatif de fils; et tant que le Pharaon de ce royaume n'aura pas été pratiquement renversé, le monde sera frappé de plaies. « Toute la création ensemble soupire et est en travail jusqu’à maintenant … car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu », (Romains 8 :22, 19) ; voilà l'explication.
                    Comment cela nous affecte-t-il? Cela nous ramène tout droit à notre sujet. Notre préoccupation première n'est pas de voir s'amé­liorer la situation du monde, d'obtenir la paix et un nou­vel ordre de choses sur la terre. Dieu sait pourtant que nous soupirons après la cessation des guerres et après un changement de la situation générale, mais ce n'est pas là notre préoccupation première. Notre préoccu­pation principale, c'est cette question des fils, cette ques­tion de voir Dieu obtenir d’entre les nations un peuple pour Son Nom, de voir sortir de ce royaume cette nouvelle famille, d’obtenir cet ordre nouveau, selon Christ. Nous sommes en relation avec ceci, nous nous devons d’être entiers à cette cause. C'est à nous qu'il incombe de voir cet ordre selon Christ, cette nature selon Christ, cette espèce humaine selon Christ, dans laquelle nous avons été amenés par la régénération du Saint-Esprit, arrivé enfin à sa perfection en ce qui nous concerne. Nous devons nous assurer que nous sommes effectivement sur la voie de conformité à l'image de Son Fils; que notre croissance en toutes choses en Lui qui est la Tête, Christ, soit réelle et pra­tique, et, que notre développement spirituel selon cet ordre-là fasse des progrès continus.

                    Mais c’est quelque chose de corporatif, c’est-à-dire qui relève du Corps. Le devoir qui nous incombe, c'est de compléter cet ordre de choses selon Christ dans un sens collectif dans l'Église qui est Son Corps, et au delà de cela amener ceux d'entre les nations qui sont appelés à compléter enfin ce Corps, pour qu'il soit la plénitude de Celui qui remplit tout en tous.
                     Vous le voyez, chers amis, le Nouveau Testament a un seul but en vue, un objet unique: le parachèvement de ce Corps et de son émancipation. Cela commence par l'évangélisation, mais l'évan­gélisation n'a pas une fin en elle-même. Quand le Seigneur monté au ciel dispensa Ses dons à l'Église, apôtres et prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs, ceux-ci sont tous en relation avec un seul et unique but. Ceux-ci ne sont pas des « choses » en eux-mêmes. Ils sont « pour l'édification du Corps de Christ ». C'est là leur point d'aboutissement à tous, et aucun ne doit y échapper. Mais on a fait de l'évangélisation une chose ayant sa valeur propre, détachée et sans relation au reste. Ceux qui s'y adonnent n'ont sou­vent aucun intérêt au delà de cela. C'est quelque chose qui est sans rapport avec le tout. Évangélisez, évangélisez! Sauvez des âmes! C'est la seule chose qui compte! Mais il faut un centre auquel cette acti­vité se rattache organiquement.
                     D'autres sont voués à l'enseignement; tout leur inté­rêt est là, l'enseignement devient une fin en soit; on ne voit rien d'autre que l'enseignement. Les pauvres gens sont enseignées et enseignées encore, mais on ne fait que tourner en rond. Or l'ensei­gnement a pour objet l'édification du Corps. Celui qui enseigne, celui qui évangélise, celui qui prophétise – tous ont un seul et unique objet: l'édification du Corps. C’est le Corps de Christ qui est le but de Dieu. L'évangéliste fournit l'apport initial, le docteur enseigne, instruit, et tout contribue à un seul but, à savoir, le Christ exprimé corporativement, et pour être finalement manifesté universellement dans ce Corps!

                     Mais laissez-moi vous redire combien il est nécessaire que nous saisissions cela par la voie d'une révélation vivante; autrement toutes ces choses prendront pour nous un caractère technique et ecclésiastique; elles seront une chose en elles-mêmes et quelque chose de très terre à terre. D’avoir les yeux pleinement ouverts sur ces choses par une révélation de ce que Dieu recherche à réaliser, c'est être délivré de toutes ces médiocrités spirituelles qui se donnent un air important, c'est être délivré de tous ces cercles vicieux dans lesquels on tourne parce qu'on est rivé à la terre, de tous ces régimes ecclésiastiques, ces systèmes religieux riches en doctrine et en enseignement, mais incapables de les faire servir au vrai but que Dieu leur a assigné. Oh! De voir le grand, l'unique objectif de Dieu et son accroissement; cela est la vie!
                    C’est évidemment là que réside la difficulté. Si vous n'avez pas en vous-même quelque expérience réelle de ce que j'essaye de vous dire, c'est comme dire à des aveugles : Voyez! C'est toujours là la difficulté. Si vous savez en une mesure quelconque, si faible soit-elle, ce que je veux dire, si vous avez vu, si peu que ce soit, si quelque chose vous est apparu un jour avec toute la force, toute la puissance qu’amène l’illumination des yeux intérieurs, si vous avez vu et que vous dites : maintenant je vois! Alors vous savez quelle puissance est devenue, dans votre vie ce simple fait d'avoir vu, quelle libération en est résultée pour vous, quelles perspectives nouvelles se sont ouvertes à vous. Il y a une très grande puissance dans le fait de voir ainsi! Si vous voyez, vous savez de quoi je parle. 
                     Mais ce que je dis, c'est qu'il y a un grand abou­tissement que Dieu a en vue, quelque chose de très grand, d'immense, et le moyen par lequel il va y parvenir est en ouvrant continuelle­ment les yeux. Nous resterons plantés là, nous serons simplement bloqués sur place, si nous n’avons plus de révélation. Il y en a beau­coup, hélas, pour lesquels toute révélation a cessé. Vous comprenez bien que je ne parle pas ici de quelque chose qui serait au-delà des Écritures. Je ne sors pas de la Parole de Dieu. Ce que je dis, c'est que nous avons ici le Livre, et que le Livre peut être saisi, possédé, maîtrisé, et qu'on peut être, comme Apollos, puissant dans les Écritures, et ne pas avoir la moindre notion de la merveilleuse vitalité du Saint-Esprit. Paul arriva à Éphèse sur les talons d'Apollos, dont on disait qu'il était puissant dans les Écritures, et constata que ceux auprès de qui s'était exercé ce ministère igno­raient jusqu'à l'existence même du Saint-Esprit. Aquilas et Prisca prirent Apollos avec eux et lui exposèrent les choses plus exactement. On peut donc être puissant dans les Écritures: le Livre est là, la lettre est là, et on peut être parfait quant à la lettre, parfait quant au Livre, on peut connaître par le menu tout ce qui s'y trouve écrit, et rester néan­moins parfaitement étranger à la vie, à l'énergie, à la puissance, à la fraîcheur qui s’y trouvent. L'un ne va pas sans l'autre. Il nous faut les Écritures, Oh ! mais que sont-elles sans le Saint-Esprit pour nous les ouvrir, nous les révéler par un chemin vivant, de telle sorte que nos yeux intérieurs, à travers les Écritures, voient de façon grandissante la signification de Christ, Sa plénitude nous émerveillant de plus en plus? C’est cela qui fait de la foi chrétienne quelque chose de vivant, de rafraîchissant, de puissant. Là est le chemin du réveil! Je suis d'avis que c'est là le réveil dont nous avons besoin: voir le Seigneur à nouveau. Il n'en faut pas davantage pour que les choses changent. De voir, de notre point de vue, la plénitude de Christ s’accroître sans cesse; les choses avancent lorsqu’il en est ainsi.

                    Je n'ai fait ici que vous présenter l'objet de la révé­lation, en précisant le domaine où elle se réalise. Ce dont nous avons besoin, c'est que le Seigneur nous révèle Christ, nous Le révèle pleinement en notre for intérieur. Mais il n’y a aucun doute que cela sera coûteux. Il n'y a encore jamais eu de vraie révélation sans qu’une très grande responsabilité et un très grand coût n’en découle. Ceux qui ont vu n'ont pas tardé à constater qu'ils étaient dans un chemin bien douloureux. Il en coûta à Abraham de voir le Dieu de gloire. Il en coûta aussi à Moïse de voir le Seigneur! Et à Esaïe! Et que dire de Paul ? Voir le Seigneur lui coûta tout ce qu'il avait et tout ce qu'il était. Mais qui donc, après L'avoir vu, voudrait échanger cette révé­lation contre une tradition, contre quelque chose de terrestre, contre quelque chose de temporel, même religieux? Non, on ne peut plus retourner à ces choses. Ce que nous avons de plus précieux c’est d’avoir vu et de continuer à voir. C'est la vie, et je suppose que vous comme moi, nous désirons, plus que toute autre chose, avoir une foi chrétienne vivante. Être élevé dans une atmosphère simplement pieuse, savoir quelque chose parce qu'on nous l'a dit, être ins­truit de certaines vérités par des méthodes tout exté­rieures, n'avoir que cela pour toute religion, est-ce là ce que nous voulons? Non, ce qu'il nous faut, c'est quelque chose qui se révèle constamment à la hauteur des nécessités du jour, quelque chose qui soit réel. Peu importe ce qu'il doit nous en coûter, peu importe les impasses, les aveux nécessaires, les déconvenues, les exigences, pourvu que ce chemin nous apporte la réalité et la vie. 
                       C'est cela qu'il faut au peuple de Dieu : une vie chrétienne qui soit vraiment vivante, qui soit réelle, qui soit pour lui un défi continuel et, à travers lui, que cela en soit de même pour les autres. Le secret d'une telle vie chrétienne est de voir le Seigneur et de voir de façon grandissante la signification de Christ. C’est par ce chemin de révélation vivante que vient la puissance. Veuille le Seigneur expliquer à nos cœurs ce que cela signifie, et qu’Il veuille aussi nous interpréter Lui-même Sa parole.



jeudi 2 novembre 2017

Un Vase à Honneur par T. Austin-Sparks

Lecture : Zacharie 4
                    Ce chapitre tout entier est centré sur le verset six : « C'est ici la parole de l'Éternel à Zorobabel, disant : Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l'Éternel des armées. » Il n’est pas nécessaire, pour l’instant, de nous remémorer le contexte historique de ce chapitre. Nous devons plutôt insister sur le contexte spirituel à l’origine du livre de Zacharie. C’est une situation dans laquelle s’est souvent trouvé le peuple de Dieu. Cette situation particulière avérée au temps de Zacharie, n’a peut être été vraie que pour l’Israël d’alors, toutefois le contexte spirituel s’est répété maintes fois durant toute l’histoire de l’Eglise. Les éléments propres à ce récit révèlent que tout ce qui concerne le témoignage de l’Eternel a souffert d’une grande dépréciation. La Maison de Dieu, le lieu de son témoignage, a été l’objet de beaucoup d’attaques et d’hostilités. Au sein du peuple de Dieu, nombreux furent ceux qui se détournèrent de l’Eternel à cause de cela. Ils choisirent de ne plus se donner à l’œuvre du Seigneur. Ils avaient abandonné la foi et l’espérance. La majorité dit : « Ceci est trop difficile », et ils décidèrent qu’il était plus facile de rester dans le monde religieux ; à Babylone.
                    Néanmoins, un reste refusa cette situation qui ne reflétait pas la pensée du Seigneur. Ils dirent en substance : « La situation actuelle est contraire à la volonté de Dieu, elle déshonore son Nom ; quelque chose doit être entrepris pour y remédier. » Ce petit nombre devint l’instrument du Seigneur dans la restauration de la gloire de Dieu.
                    Ils avaient, parmi eux, des conducteurs qui les encouragèrent à cette fin : ceux-ci appréhendèrent spirituellement ce qui était nécessaire. Ils avaient la vision de ce que le Seigneur désirait avoir, et ils incitèrent un « reste » à œuvrer afin d’obtenir ce que l’Eternel désirait. C’est ici l’interprétation spirituelle de ce chapitre. Nous pouvons tous constater, je pense, qu’une telle situation s’est présentée plus d’une fois. Aussi, parce que les choses du Seigneur avaient subi bien des dommages, et que Son Nom avait été déshonoré, la majorité du peuple avait abandonné le combat. Comme Simon Pierre après la croix, ils dirent : « Je m’en vais pêcher, je retourne à mes occupations premières ; à mes propres intérêts. Car cette voie du Seigneur est bien trop difficile. » Ainsi, la majeure partie du peuple décida de rester à Babylone, car ils y étaient prospères.
                     Cependant, quelques uns d’entre eux ne voyaient pas les choses de cette façon là. Ils portaient sur leurs cœurs le fardeau de l’honneur du Nom de leur Dieu. Ils décidèrent de remédier à cette situation, de recouvrer l’honneur du Seigneur. Parmi eux, des conducteurs savaient ce qui devait être fait. Ces conducteurs encouragèrent ce « reste » à atteindre le but pour lequel ils étaient sortis de Babylone et revenus à Jérusalem. C’est cette situation qui est exposée ici, elle présentait d’énormes difficultés.
                    Premièrement, ils étaient très peu nombreux par rapport à tous ceux qui étaient restés à Babylone ; ceci est indiqué dans le verset dix. L’Eternel dit : « Car qui a méprisé le jour des petites choses? », ce qui démontre la petitesse du peuple. Cette parole sous-entend que le peuple se voyait petit : « Nous sommes si peu, si faibles et cette œuvre de restauration est si grandiose ; nous ne sommes pas assez forts pour l’accomplir. » Lorsqu’ils regardaient à eux mêmes, ils se sentaient totalement inadéquats pour l’œuvre qui devait être menée à bien. En réponse, l’Eternel déclare : « Qui a méprisé le jour des petites choses? » En effet, il est fréquent de voir le Seigneur réaliser des choses par de faibles moyens.
                    Maintenant, ceci nous ouvre l’horizon sur quelque chose de crucial. Considérons un exemple pour illustrer. Une nuit, à Bethlehem, il y avait une étable et une crèche, et dans cette dernière se trouvait un nouveau-né. Le grand représentant de l’Empire Romain tenta de détruire ce petit enfant. Plus tard, l’Empire tout entier essaya d’anéantir tout ce qui était rattaché à cet enfant. Hérode était un souverain puissant, l’Empire Romain l’était encore davantage et ils mirent tout en œuvre pour nuire à ce nouveau-né. Malgré tout, nous connaissons la suite de l’histoire, nous savons comment a fini Hérode ; il eut une fin terrible. Nous savons également ce qui arriva à l’Empire Romain, il n’existe plus depuis très longtemps. Mais qu’en est-il de ce petit enfant ? Dieu utilise très souvent de petites choses pour en détruire de très grandes. C’est pour cette raison que l’Eternel dit à son peuple découragé : « Qui a méprisé le jour des petites choses? » Ceci est corroboré par les paroles de l’apôtre Paul : « Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes. » Aussi, leur première difficulté était leur faiblesse, leur petitesse, et l’Eternel leur dit : « Ceci n’est aucunement un problème pour Moi. »
                    Ce peuple devait faire face à une grande opposition venue de l’extérieur, c’est la seconde difficulté. Si nous lisons les autres livres liés à ces évènements, Esdras et Néhémie, nous voyons combien l’opposition envers ce peuple et l’œuvre de restauration était développée. Ceci est l’explication du verset sept : « Qui es-tu, grande montagne – ? » Il existait une grande montagne d’opposition contre ce que ce peuple désirait accomplir ; lorsqu’ils considérèrent (accord des temps) cette grande montagne d’opposition, ils s’exclamèrent : « Tout ce travail est impossible à réaliser. » Or, la réponse de l’Eternel se fit entendre : « Qui es-tu, grande montagne – ? » « Qui es-tu après tout ? Devant Zorobabel tu deviendras comme une plaine, alors le peuple cherchera cette grande montagne mais elle ne sera plus. » Toutefois, pour ce peuple et à ce moment précis de leur histoire, c’était une énorme difficulté.
                   Ensuite, ils devaient braver un troisième obstacle. Ce peuple dit : « Nous n’avons pas d’aide, d’aucune part. Nous n’avons pas de soldats combattant pour nous, il n’y a aucune armée pour nous défendre. Nous sommes un peuple sans aide et sans défense. » Que fut donc la réponse de l’Eternel à ce dilemme ? Il déclara avec autorité : « Ni par force, ni par puissance. » Le sens du mot « force » ici implique une armée, aussi, nous pourrions tout aussi bien dire : « Ni par une armée, ni par puissance. » Ce peuple n’avait pas besoin ni d’une armée, ni d’une puissance de ce monde : il possédait bien plus que cela. Ainsi, face à ces très grandes oppositions, l’Eternel dit : « Ni par une armée, ni par une puissance terrestre ; mais par mon Esprit dit l’Eternel des armées. »
                    Cette déclaration révèle deux choses : en premier lieu, celui qui insuffle la toute suffisance au peuple est l’Esprit de Dieu. L’Esprit Saint est plus grand que toute faiblesse, plus grand que toutes les montagnes d’opposition et plus grand que tout soutien terrestre. Si nous avons le Saint Esprit, nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. Nous voyons comment l’Eternel fait comprendre à son peuple que ce n’est pas ce qu’il pense être nécessaire qui est indispensable, ni ce que le monde pense être essentiel ; rien de tout ceci n’est primordial. « Ce qui compte avant tout c’est la présence de mon Esprit avec vous.»
                    En second lieu, nous remarquons la façon dont Jéhovah se révèle dans ce passage : « Par mon Esprit, dit l’Eternel des armées. » C’est particulièrement par ce Nom que Dieu se manifeste à ce peuple dans ces livres, il en est ainsi à chaque fois qu’une œuvre décisive doit être accomplie. Le livre de Josué en fournit un exemple : L’Eternel a délivré son peuple Israël de l’esclavage d’Egypte. Il l’a gardé pendant quarante ans dans le désert et lorsqu’ils arrivent au Jourdain, ils doivent traverser pour entrer en possession du pays. Mais ce pays de la promesse est occupé par des peuplades hostiles et fortes, ces nations - au nombre de dix – sont très puissantes. En regardant à une seule de leurs villes, Jéricho, nous voyons combien ces peuples étaient redoutables et cette ville se tenait à l’entrée du pays. Toutes les autres nations de ce pays étaient aussi impressionnantes.
                    Lorsque les espions furent envoyés dans le pays, ils en revinrent et dirent : « Nous étions comme des sauterelles aux yeux de ces peuples ; nous n’étions rien comparés à eux. » Mais, « Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux, et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main. » Ne sachant pas qui Il était, « Il alla vers lui, et lui dit : Es-tu des nôtres ou de nos ennemis ? » Et Il lui répondit : « Non, car c’est comme chef de l'armée de l'Éternel, que je suis venu maintenant .» Alors Josué tomba sur sa face contre terre et il dit en résumé : « Tout va bien. Cette œuvre de conquête n’est pas de mon ressort, elle appartient au Seigneur. »
                     Ainsi, l’Eternel répondit à toutes leurs questions. Toutes leurs faiblesses naturelles furent comblées par une puissance spirituelle. Le peuple était petit et faisait face à une grande montagne d’oppositions, il n’avait pas d’armée pour le défendre, mais l’Eternel des armées était avec eux ; Il était présent par son Esprit. Lorsque la présence du Seigneur est manifestée par son Esprit, tout peut être accompli.
                    Nous notons, dans ce passage, qu’il est question des sept yeux de l’Eternel. Il est dit que ces sept yeux se réjouiraient lorsqu’ils verraient le plomb dans la main de Zorobabel. Bien entendu, il n’est question que de symbolisme, sept étant toujours le chiffre de la perfection spirituelle. Aussi, cette expression veut dire la parfaite vision spirituelle de Dieu, l’Eternel voit toutes choses parfaitement ; rien n’échappe à son regard. Il sait tout de la situation, Il en connaît tous les aspects.
                    Il est dit de l’Eternel qu’Il se réjouira lorsqu’Il verra le plomb dans la main de Zorobabel. Quelle est donc la signification de ceci ? L’Eternel se réjouit à la vue de son peuple se dévouant pour son honneur, rien n’est plus édifiant que de savoir que le Seigneur agréé son peuple ; combien il est encourageant de connaître la satisfaction du Seigneur. Dans le livre de Néhémie, nous lisons qu’alors Néhémie et le peuple reconstruisaient les murailles de Jérusalem, mais de nombreux ennemis s’opposaient à cette œuvre de restauration. En de telles circonstances, Néhémie dit au peuple : « La joie de l’Eternel est votre force. » Savoir que l’œuvre dans laquelle nous sommes impliqués est une chose que le Seigneur désire voir achevée, une chose qui Lui donne satisfaction, donne la force au peuple de Dieu. C’est toujours une source de grand réconfort de savoir que le Seigneur est pour nous. Alors que l’Eternel supervisait l’œuvre de restauration à Jérusalem, Il se réjouissait de voir cette ville se relever. L’accomplissement de Sa pensée pour son peuple était Son plaisir et cette satisfaction de Dieu procurait la force à son peuple.
                    Maintenant, nous arrivons à l’aspect le plus important de ce passage. A la lumière de ce qui précède, si cette restauration doit être pleinement réalisée, c’est une chose que seul l’Eternel fera et pourra faire. Supposons que ces temps aient été des temps de grandeur, que ce peuple ait été une vaste multitude, qu’il ait disposé d’une armée puissante pour le défendre, et qu’il ait ensuite décidé de se mettre à l’ouvrage ; quelle aurait été alors l’issue de cette œuvre ? Ils se seraient vantés de leur grand nombre, de leur puissance, de leur propre force et se seraient attribués le succès. L’Eternel ne permettra pas qu’il en soit ainsi. Car Il désire que toutes choses contribuent à Sa gloire, que Lui seul soit glorifié. Aussi, nous avons une œuvre témoignant que tout est de Dieu et non pas de l’homme. Ceci est un principe éternel, il n’y a rien qui soit en relation avec la pensée de Dieu et que l’homme puisse faire. Une multitude ne pourra jamais accomplir le dessein de Dieu. Si ce dessein est directement lié à la gloire de Dieu, personne - excepté l’Eternel – ne pourra l’accomplir. Avez-vous essayé de vous sauver vous-mêmes ? Avez-vous essayé d’accomplir votre salut ? Vous savez combien ceci est impossible ! Le Seigneur doit faire ces choses ou alors elles n’arriveront jamais. Ne vous êtes-vous jamais hasardé à faire face aux difficultés et oppositions de la vie chrétienne avec vos propres forces ? Vous avez vu que vous êtes dans l’incapacité de le faire. Si nous ne puisons pas dans la force du Seigneur, alors nous succomberons. Ceci est également vrai dans l’œuvre du Seigneur. Cette œuvre ne peut jamais être accomplie par la force naturelle. Toute la gloire doit revenir au Seigneur, ou alors Il n’acceptera rien. C’est précisément ce que chapitre nous annonce. Ce n’est pas ceci, ni cela, ni toute autre chose, mais c’est Mon Esprit dit l’Eternel. Cette œuvre sera de Moi, ou elle ne sera pas. Ce qui apporte le plus de gloire au Seigneur est ce qui peut Lui être attribué.
                    Notons la chose suivante : si cette œuvre doit vraiment être du Seigneur, s’Il doit en récolter toute la gloire, s’il s’agit de quelque chose que personne ne peut faire, sauf le Seigneur, ce doit absolument être un instrument d’or pur. C’est la raison pour laquelle le chandelier tout en or se trouve dans ce passage. Le prophète distingue dans sa vision un chandelier tout en or. C’est ici un symbole de l’instrument du témoignage du Seigneur. La lumière donnée par ce chandelier est le témoignage du Seigneur, et ce témoignage doit être dans un vase d’or pur. Bien entendu, nous ne parlons pas de choses physiques ici, nous parlons du symbolisme de toutes ces choses. Que représente donc cet or ? C’est un instrument dans lequel il n’y a aucun mélange ! Ce ne peut être quelque chose du Seigneur avec quelque chose de l’homme. Il ne peut s’agir à la fois de quelque chose de céleste et de ce monde. Ce n’est pas quelque chose de la volonté du Seigneur et de notre volonté. Non, il s’agit ici de quelque chose entièrement dépendante du Seigneur, sans aucun mélange – un chandelier d’or pur.
                       Comment ce chandelier fut-il fabriqué ? Si nous suivons les instructions pour confectionner le chandelier du Tabernacle, l’Eternel dit deux choses à son sujet. Tout d’abord, il devait être d’une seule pièce, ensuite il devait être d’or battu. Nous avons ici deux principes reconnus du Seigneur, ils Lui seront utiles, Lui apporteront toute la gloire et satisferont pleinement l’Eternel. L’instrument doit être d’une seule pièce. Ceci signifie qu’il n’est pas nécessaire d’essayer d’assembler plusieurs pièces disparates et étrangères les unes aux autres en une seule chose. Nous ne sommes pas appelés à aller ici et là et à dire à qui veut bien l’entendre : « Venez, rejoignez-nous ». C’est de cette façon que nous essayons d’assembler ce qui ne peut l’être. C’est ce qui est pratiqué dans les entreprises. Mais le Seigneur n’œuvre pas selon de tels principes. Notez bien ce que nous disons, je vous présente les principes fondamentaux de tout ce qui est véritablement de Dieu. Et le Seigneur indique ici ce que doit être tout instrument de témoignage. Il ne peut s’agir d’un amalgame de personnes disparates. Tout témoignage doit s’appuyer sur un fondement unificateur. L’homme ne doit pas, de lui même, essayer d’ajouter ceci ou cela, cette personne et cette autre, en vue de « fabriquer » un témoignage pour le Seigneur. L’unité doit être le résultat d’une œuvre de Dieu dans chacune des parties. Tous ceux qui sont ainsi ensemble doivent avoir la même vision. Tous doivent voir cette chose unique que Dieu désire, ce que l’apôtre Paul appelle « le propos éternel » de Dieu. Il est essentiel et même vital que, tous ceux qui sont prêts à servir le Seigneur selon ses critères, doivent avoir une seule et même vision. Si deux frères, seulement deux frères, ne sont pas un en vision, surtout s’ils ont une place de responsabilité, le résultat peut être la destruction complète de l’œuvre dans laquelle ils se trouvent ; ce principe s’applique à tous les saints. Cette unité, communion, unanimité, doit prévaloir tout premièrement parmi ceux qui ont des rôles de responsables. Ils doivent voir la même chose. Ils ont une même pensée et un même esprit. Et ceci doit s’appliquer à tous ceux qui ont un cœur pour le témoignage du Seigneur. Il est absolument fondamental et indispensable que nous voyions tous la même chose, que nous ayons tous la même vision. Il est de la plus haute importance que nous ayons le même esprit, que nous soyons « d’une seule pièce », non pas plusieurs morceaux hétéroclites placés ensemble ; mais un en vision et en réalité.
                     Notons maintenant la seconde chose que le Seigneur dit au sujet de ce chandelier : il doit être d’or battu. Ici nous avons un amas d’or, un seul grand morceau. Cet or doit être formé en un chandelier afin de témoigner du Seigneur. Comment allons-nous procéder pour le réaliser ? Deux outils vont être utilisés afin de former ce chandelier : un marteau pour frapper fort et une ciseau pour découper et couper. Ce chandelier doit être d’or battu. Ceci implique que l’instrument désiré par le Seigneur, sera formé par diverses disciplines et souffrances. Ce vase du témoignage sera le résultat de beaucoup de martelage, c'est-à-dire de souffrances. C’est ce que voulait dire l’apôtre Paul lorsqu’il écrivit : « Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort. » Comme nous le savons, Paul fut un grand instrument de témoignage, cependant voyons-nous combien le marteau et le ciseau furent utilisés dans sa vie ? En retraçant sa vie, telle que décrite dans ses lettres, il semble que l’apôtre dû souffrir énormément pour Christ. Il fut terrassé puis relevé maintes fois.
                    Ce petit reste, dont il est question dans ce chapitre quatre de Zacharie, fut l’objet de beaucoup de souffrances, de privations et de persécutions. Mais le Seigneur allait faire d’eux un instrument vivant de Son témoignage. Ceci explique beaucoup de chose, n’est-ce pas ? Pourquoi le Seigneur agit-Il de la sorte envers nous ? Pourquoi la discipline, les souffrances, les difficultés ? Parfois même nous pensons ne pas pouvoir surmonter les situations difficiles placées devant nous. Mais ce que le Seigneur fait, et je parle dans le cadre d’une assemblée, c’est qu’Il nous éprouve ensemble afin que nous soyons une seule pièce d’or battu. Au lieu de nous briser à perte, comme trop souvent nous le percevons, Il nous a fait un. C’est ici le but de la discipline et de la souffrance. Ce doit être un instrument d’or pur, et ce doit être un témoignage qui a été formé au travers des adversités.
                    Une dernière chose. Dans ce chapitre, nous avons remarqué la mention de deux oliviers. Ceci est très significatif, et nous apporte beaucoup de réconfort. De chaque coté du chandelier il y avait un olivier, et ces deux oliviers déversaient leur huile pour le chandelier. Il ne s’agissait pas uniquement d’un réservoir d’huile, d’un récipient contenant toute cette huile, ils s’agissait d’arbres vivants ; et ils avaient une inépuisable réserve d’huile. Le Seigneur voulait dire exactement cela lorsqu’Il déclara : « par mon Esprit » – « Pour un instrument qui est passé par la souffrance, un qui a été battu et abattu, qui a été rendu pur par le feu de l’adversité, pour un instrument entièrement dédié à ma gloire, j’ai une provision infinie. Mes ressources, pour un tel instrument, ne se tariront jamais.
                    Les deux oliviers vivants continueront à produire leur huile pour toujours. Je pense que nous voyons tous combien les symboles de ce passage et ses leçons spirituelles expriment nombre de nos expériences. Les moyens par lesquels le Seigneur œuvre pour obtenir ce qu’Il désire, ainsi que les ressources inépuisable de Sa grâce, sont pour notre bien. Aussi, nous avons dans ce chapitre de Zacharie, un témoignage de la grandeur, de la puissance et de la grâce de notre Dieu. Le Seigneur désire que nous saisissions cela présentement. C’est ce que notre Dieu désire pour son peuple : un chandelier d’or pur, un instrument qui a été formé pour le servir Lui, et qui l’a été par les souffrances. Par ailleurs, c’est un instrument – un peuple – qui a appris les infinies ressources de Sa puissance et Sa grâce, en vue d’être ce que le Seigneur désire. « Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l'Éternel des armées . »